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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 800 000 personnes sont diagnostiquées comme ayant des troubles du spectre autistique
00:03 et 65 000 sont porteuses de trisomie 21.
00:05 Ces personnes sont deux à trois fois plus touchées par le chômage que le reste de la population.
00:10 Alors pour mieux comprendre leur situation, on a cliqué pour vous sur un documentaire qui s'appelle
00:14 "L'épopée joyeuse", produit par Olivier Nakache et Eric Toledano.
00:17 Une plongée auprès des équipes des Cafés Joyeux qui offrent un emploi à certains d'entre eux,
00:21 comme ici, pour Stéphane, qui reçoit son premier CDI.
00:28 Merci. Merci Yann, merci Marguerite.
00:31 Bravo.
00:33 Je suis ému, j'ai l'émotion.
00:38 C'est mon premier CDI de ma vie, donc je suis vraiment ému.
00:41 C'est à nous de jouer maintenant Stéphane.
00:43 Oui, je sais.
00:44 C'est que ma vie va changer du tout.
00:49 Ça va mûrir ce que j'ai dans la main.
00:54 Ça va mûrir.
00:57 Bonsoir Yann Bucay, Lanzerac, vous êtes l'enrezac, pardon,
01:02 vous êtes le fondateur des Cafés Joyeux.
01:04 Je vous présente Vincent Lacoste.
01:05 Bonjour Vincent.
01:06 Bonjour.
01:07 D'où est venue l'idée des Cafés Joyeux ?
01:09 Comment elle est venue ?
01:10 Elle est venue au départ sur un bateau,
01:12 puisque avec mon épouse on avait lancé une association
01:14 où on embarquait des personnes en situation de fragilité.
01:17 Pas seulement les personnes avec handicap, mais aussi des personnes malades,
01:20 des personnes hospitalisées, des réfugiés, des gens de la rue.
01:25 On embarque tous les ans des prisonniers.
01:27 Il y a 70 sorties tous les ans.
01:29 Et là, il y avait un institut médico-éducatif avec des personnes
01:33 en situation de handicap, puisque le bateau est adapté pour embarquer en fauteuil.
01:37 Et il y a ce jeune garçon qui s'appelle Théo, qui est autiste,
01:41 et qui m'a interpellé à la fin de la navigation,
01:43 et qui m'a demandé un travail.
01:45 Et comme je n'étais pas du tout préparé à cette question,
01:48 je lui ai dit non, je n'ai pas de travail.
01:49 Et il s'est contrarié, il s'est fâché, il a dit c'est pas juste.
01:53 Et ça, ça nous a vraiment fait comprendre qu'en réalité,
01:55 la vie, c'est d'abord d'avoir une activité.
01:58 Ce n'est pas seulement de faire du bateau ou une distraction.
02:02 Et avec Litvin, on a ouvert juste un café à Rennes.
02:06 Et ça, c'était déjà il y a six ans.
02:09 Et on avait travaillé deux ans pour ce café.
02:11 On s'est dit on en fait un ou deux, et puis après on arrête.
02:13 C'est quoi le concept du Café Joyeux ?
02:14 Le Café Joyeux, c'est...
02:16 D'abord, c'est très important, c'est bon, parce que c'est un restaurant.
02:20 Ce sont des recettes qui sont élaborées par Thierry Marx.
02:23 Et c'est délicieux, c'est beau, parce que c'est décoré par Sarah Lavoine.
02:29 On veut vraiment que ça fasse envie.
02:31 Et la particularité, ce qui est vraiment spécifique,
02:33 c'est que 70% de nos collaborateurs sont des personnes en situation de handicap mental
02:37 qui sont aux commandes.
02:38 C'est eux qui cuisinent, ce sont eux qui servent,
02:41 ce sont eux qui sont à la caisse.
02:43 Ils sont aux opérations et ils fonctionnent, ils servent les commandes.
02:47 Et pourquoi ce mot "joyeux" ?
02:48 Ah, "joyeux", parce que...
02:50 C'est toute une histoire, mais en fait, je pense qu'au fond du fond,
02:55 la joie, c'est d'accepter l'autre tel qu'il est.
02:58 La joie, c'est de permettre à l'autre de progresser.
03:02 Et en fait, au départ, on se disait qu'ils sont joyeux
03:04 parce qu'effectivement, ils sont dans le moment présent,
03:06 parce qu'ils ne sont pas calculés, ils sont vrais.
03:10 En réalité, c'est nous qui sommes joyeux d'avoir cette chance
03:13 de pouvoir leur proposer de progresser.
03:15 Ce qui compte pour nous, c'est le progrès,
03:18 c'est le soin qu'on apporte à chacun d'entre eux
03:21 qui fait qu'ils deviennent autonomes, qu'ils deviennent responsables.
03:25 En fait, oui, ils sont utiles, et du coup, ils grandissent.
03:29 Ça, c'est la joie.
03:30 Et comment ils font pour être recrutés chez vous ?
03:32 Comment ça se passe ?
03:33 Alors, en fait, on a des candidatures spontanées,
03:36 puisque la communauté du handicap s'est saisie de la question
03:39 et nous envoie beaucoup de candidats.
03:41 Et alors ensuite, on les reçoit comme un entretien ordinaire.
03:44 C'est une entreprise.
03:46 Moi, j'ai eu la chance de vous voir avec des collaborateurs.
03:49 Il y a eu une initiative que je trouve super.
03:51 Il y a un comptoir joyeux maintenant, quand on arrive à Canal.
03:55 Il y a eu l'inauguration et toutes les équipes de Canal étaient hyper émues
03:59 parce qu'en fait, on vous a accueillies et on a vu comment vous fonctionnez.
04:03 Et en fait, vous arrivez à embarquer tout le monde.
04:05 Et c'est comme à Paris.
04:06 Il y a une ancienne américaine qui fait des cafés qu'on connaît tous
04:09 et à côté, il y a un café joyeux.
04:10 Moi, je vais au café joyeux.
04:12 C'est sympa. Merci.
04:13 Parce que la vague, elle n'a rien à voir.
04:14 Merci. Ça change tout parce que tout le monde, à sa part,
04:17 même simplement en mangeant un petit cookie ou un croque-monsieur,
04:20 on contribue et c'est ce que vous avez fait.
04:23 Effectivement, chez Canal, c'est extraordinaire
04:25 parce que c'est montrer que les personnes en situation de handicap
04:29 ont leur place au cœur de plus grandes entreprises
04:32 et peuvent aussi satisfaire des gens exigeants.
04:35 Parce que chez Canal, je pense qu'ils sont exigeants.
04:37 Et là, c'était l'ouverture ce matin. C'était le premier jour.
04:40 On a inauguré ensemble. Vous étiez là, Mouloud, la semaine dernière.
04:43 Ce matin, c'était l'ouverture. On a servi 721 cafés.
04:46 On pensait juste pour démarrer, servir quelques dizaines de cafés.
04:51 En fait, ça a du succès.
04:53 Et en plus, c'est du bon café. C'est important.
04:56 Parce que l'idée, on n'est pas là pour faire de la charité.
04:59 On n'est là vraiment pas parce qu'on est bien.
05:01 Mais c'est ça qui est intéressant.
05:03 C'est que ce n'est pas un truc de charité.
05:05 Les gens sont responsabilisés.
05:06 Oui, ils sont responsabilisés.
05:08 Oui, c'est un café. Vous êtes là pour que le café marche.
05:11 Il faut que ça fonctionne.
05:13 Parce qu'au final, ce qui fait que nos équipiers gagnent en autonomie,
05:17 en fierté, et qui retrouvent une forme de dignité,
05:20 c'est qu'ils ne sont pas à faire de l'occupationnel.
05:22 C'est quoi l'anecdote ou ce que vous a dit un de vos employés
05:25 que vous n'oublierez jamais ?
05:27 C'est un équipier à qui je pose la question.
05:33 Allez, là, tu as bien travaillé.
05:36 Tu vas avoir ton diplôme,
05:38 parce qu'on a lancé un centre de formation d'apprentis joyeux.
05:40 Donc, on délivre un diplôme reconnu par l'État.
05:42 Et avec ce diplôme, tu vas pouvoir faire plein de choses.
05:45 Et moi, je lui demande qu'est-ce que tu vas faire après.
05:48 Et il m'a regardé, me disant,
05:51 "Mais après, je vais travailler au Café Joyeux."
05:54 En fait, là, ça a été une anecdote assez sympa,
05:56 parce que je me dis, il est heureux, là,
05:58 ce qui est le cas de 99 % de nos équipes, et tant mieux.
06:01 Et en même temps, ça m'a mis un peu de pression,
06:03 parce que je me suis dit, il faut que ça marche.
06:05 C'est ce que vous disiez, Vincent, c'est qu'il faut que ça tourne.
06:07 Vous avez un peu de café dans votre poche.
06:08 Vous allez l'offrir à Vincent Lacoste, parce qu'il adore le café.
06:10 Merci à vous, Vincent.
06:11 Vous aimez le café, Vincent ?
06:12 J'adore ça, j'en bois tous les matins.
06:14 Merci beaucoup.
06:15 [SILENCE]

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