• il y a 2 ans
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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 En 2016, Tony Oka remporte l'or aux Jeux Olympiques de Rio dans la catégorie poids lourd.
00:04 Après ça, tout lui réussit, il enchaîne les victoires, il reste invaincu jusqu'à sa rencontre avec le Congolais Martin Bakkolé en mai 2022.
00:12 Déclaré vainqueur de ce combat sur décision partagée, dans le coin rouge, Martin Bakkolé !
00:26 C'est un coup dur, le premier vrai accro dans sa carrière, bien décidé à retrouver sa place, il remonte sur le ring un an plus tard face au Camerounais Carlos Takam, mais il n'est pas au bout de sa peau.
00:36 - C'est bien, tu dois te mettre. C'est la bonne salle. - Voilà !
00:45 Et comme Tony Oka l'a tatoué sur le bras, la chute n'est pas en échec et il est de retour.
00:50 Pour mettre toutes les chances de son côté, il décide de changer de coach. Il part pour Londres, se prépare avec l'entraîneur star des poids lourds, Don Charles.
00:59 Quand tu oublies qui tu es, quand tu oublies tes origines, tes débuts, tu es une personne perdue.
01:06 Dans mon avis, il est une personne perdue, en vie, ne t'inquiète pas de le battre.
01:11 Tony Oka contre Rianne Mery, c'est le 9 décembre prochain sur Canal+.
01:16 Plus rien ne sera jamais comme avant.
01:20 Tout recommence, maintenant au stade Roland-Garros.
01:28 - Ah, Tony, Tony, Tony, Tony, Tony ! - Bonsoir Tony Oka, je vous présente François-Xavier Demaison. - Salut.
01:37 - Le match c'est après-demain ? - Le combat. - Le combat. Comment vous vous sentez ?
01:41 - Écoutez, je me sens très très bien, j'ai vraiment hâte d'être à samedi, ça faisait un moment que j'avais pas ressenti vraiment cette pression, on va dire, positive pour boxer.
01:53 Et voilà, franchement, ça fait quelque temps maintenant que j'ai hâte d'être sur le ring.
01:58 - Il a dit un truc très fort, le coach. Il a parlé d'un moment où tu étais perdu. C'est fort d'être capable de dire ça, mais comment est-ce qu'on le reçoit ?
02:07 - En fait, il m'a dit ça dès le premier échange qu'on a eu. Je suis parti à Londres au mois de juin, j'ai voulu changer de coach, je suis parti là au mois de juin, je l'ai rencontré.
02:18 Et en fait, dès la première discussion qu'on a eue dans son bureau, ça m'a marqué la franchise qu'il a eue avec moi et j'aime ça en fait.
02:27 J'aime ça parce que c'est vrai qu'on ne doit pas avoir de barrière entre un coach et un boxer, c'est un peu une relation père-fils qu'on doit avoir.
02:35 Et voilà, j'ai senti tout de suite que j'étais en confiance avec quelqu'un qui allait vraiment prendre soin de moi, donc j'ai foncé.
02:44 - Ça fait longtemps que vous travaillez pour ce combat. Comment on se prépare ? Là, ça ressemble à quoi, vos journées ?
02:49 - Là, on est sur la fin, mais c'est vrai que depuis le mois de juin, juillet, je suis en préparation, ça a été très, très long.
02:56 Mais je ne l'ai pas forcément ressenti parce que, comme je l'ai dit, ça faisait les deux dernières prépa, ça fait à peu près un an et demi que je ne prenais plus forcément de plaisir à aller à l'entraînement.
03:08 Je ne prenais plus de plaisir à faire ce que je faisais.
03:10 - C'est dû à quoi ? C'est dû parce que tu dis que tu es dans un cercle de la loose ?
03:13 - Non, du tout. Le premier combat, en fait, ça a été compliqué. J'avais été blessé pendant la prépa, je n'ai pas voulu repousser le combat une deuxième fois.
03:22 C'est vraiment le deuxième combat qui m'a fait prendre conscience que non, il y a un truc qui ne va pas.
03:25 Parce que ma vie, elle avait changé, en fait, entre le Tony Hoka qui était aux États-Unis, j'avais mes enfants, ma petite routine tout le temps.
03:32 Et puis, forcément, avec mon divorce, ça ne s'est pas passé de la même manière.
03:36 Je partais pendant deux, trois mois aux États-Unis, je ne voyais pas mes enfants et moi, ça, c'est un truc...
03:40 - T'étais au début de Rocky IV. - Oui, voilà. J'y arrive pas.
03:43 - Rocky IV. - Ça, c'est un truc...
03:44 - Rocky IV, c'est genre Rocky IV. - Rocky IV, tu es pas nain, toi.
03:48 - Il s'est embourgeoisé, il se dit "bon, je boxe plus, j'ai plus le seum". C'est ça ? - C'est un Rocky III.
03:53 - Rocky III. - Rocky III, le jus de tigre.
03:54 - Rocky V aussi un peu, mais bon... - Ouais, mais c'est plus la Russe.
03:58 Non, donc vraiment, j'avais besoin de retrouver, de tout changer. J'avais besoin de tout changer.
04:03 De changer de salle, de changer de pays, parce qu'avant, j'étais aux États-Unis, de changer d'environnement.
04:07 - Et si t'as changé, ils peuvent changer. - Et si j'ai changé, tout le monde peut changer.
04:12 - C'est un Rocky IV, ça, par contre. - Rocky IV.
04:14 - Face à Dolph Lundgren. - T'as vu, j'ai des rêves.
04:17 - J'ai des rêves, mais j'ai des rêves.
04:19 - François-Xavier Demaison, c'était un de vos premiers persos aussi. Le boxer.
04:23 - Ouais, c'était un vieux boxer à l'ancienne, comme ça. Il parait comme ça, ses mecs, comme ça.
04:27 - Avec la main. - Tu vois, comme ça.
04:29 - Elle est folle, cette têtête.
04:31 - Elle est géniale. - Il y a énormément de boxeurs qu'on les tique comme ça.
04:34 - Ouais, des mecs, toute leur vie, ils ont... Et ce mec, je l'ai croisé, je suis allé chercher un copain à la boxe,
04:38 et je l'avais inventé dans ma tête, et je l'ai croisé dans la vraie vie.
04:42 Côté de porte de Chatillon, tu sais, il y a un petit général, il me fait "Oh, tiens, je te vois là, toi. Tu veux bien boxer ou quoi ?"
04:48 Le mec, il est toujours en train d'esquiver, tu vois.
04:50 - C'est vrai qu'il y a des bruits chelous dans la boxe. - Ouais.
04:53 - Ils servent à quelque chose, ces bruits, même par exemple "Hich, hich".
04:56 - Bah, ça, c'est plus pour expirer. Après, je trouve quand même que nous, en boxe, ça va.
05:00 - Ouais. - Ça va comparer à...
05:02 - À la taille. - Ouais. Non, pas encore la taille, ça va.
05:05 - Tu sais, genre les taekwondo. - Taekwondo ?
05:06 - Ah, ils abusent. - C'est quoi, les bruits ?
05:08 - "Pas chaud !" Des trucs... Tu peux pas crier, c'est pas naturel.
05:12 Nous, on expire. - Toi, t'as des bruits ou pas ?
05:14 - "Huss, huss, huss, huss." - Ouais. Tu sens que...
05:16 - Qui est ce "huss" ?
05:18 - En fait, t'essaies de prendre une voix grave, tu vois.
05:20 - Ouais. - On dirait que plus tu prends une voix grave, plus le cou, il fait mal.
05:23 - Ouais. - "Huss !"
05:24 - Ouais, tu vois, ça fait... Ça te motive, on dirait.
05:27 - Donc là, est-ce qu'il y a un rituel ? Est-ce qu'il y a quelque chose, par exemple, que vous allez faire la veille du combat ?
05:32 Comment... Il y a quelque chose que vous avez l'habitude de faire ?
05:36 Vous êtes entouré des vôtres.
05:38 - Je suis entouré des miens. Je suis toujours en famille.
05:41 Moi, c'est vraiment mon socle que j'avais depuis les Jeux olympiques.
05:45 Mes parents, mes frères et soeurs étaient là.
05:47 Là, ça va être la même chose. J'ai pas forcément changé grand-chose,
05:50 sachant que sur toute la prépa, en fait, là, ça s'est bien passé. Pourquoi ?
05:54 Parce que je suis à Londres et que donc tous les week-ends, tous les deux week-ends, je pouvais rentrer.
05:58 Tu sais, c'est à 2h. Donc je rentrais et j'avais pas forcément l'impression, du coup, d'être en prépa.
06:04 Donc j'ai fait 3-4 mois de préparation, mais je l'ai pas senti.
06:09 - Il y a aussi un truc qui change par rapport au sport de combat qui est devenu très populaire qu'à l'UMA.
06:13 C'est que là, il n'y a pas de trash talk. On n'est pas là-dedans.
06:17 - En fait, ça dépend qui. Moi, je suis pas dedans. C'est pas mon truc.
06:22 Ça peut discuter un petit peu, mais c'est pas...
06:26 - Ça tombe bien, il y a Cédric Doumbé qui est juste là.
06:29 - C'est pas mon... Voilà, c'est pas mon...
06:31 Après, je pense que ça doit être quelque chose de naturel. Ça peut pas être forcé.
06:34 Cédric Doumbé, je pense que c'est naturel chez lui et c'est bien fait, tu vois,
06:38 parce qu'on a du mal un petit peu en France à comprendre ça,
06:42 et parfois, c'est mal interprété parce que c'est pris un petit peu trop personnellement.
06:46 Alors que quand tu regardes bien le trash talk qu'il fait, c'est pas respectueux,
06:53 mais c'est pas "les familles", c'est pas... Ça part pas dans n'importe quoi.
06:57 - Et toi, il y a des fois où t'as manqué de respect en public ?
06:59 - Bah, j'ai pris une baffe un jour à la pesée.
07:03 - Hum. - À la pesée, ouais.
07:05 À la pesée, vous savez, vous vous pesez, après, vous mettez face à face,
07:08 et en fait, le type, normalement, on est face to face,
07:12 mais lui, il met ses pieds sur les miens.
07:15 Les pieds nus, en plus, tu vois.
07:17 Je suis un peu maniaque, moi. Tu mets tes pieds sur les miens...
07:19 - Ouais, les yêpes, ça rentre. - Il colle son front contre le mien.
07:22 Donc moi, j'avais les mains dans le dos, et donc, tu sais, je le pousse comme ça,
07:25 et paf, il met une baffe, et là, tout le monde saute, donc ça s'épargne.
07:28 - Ça se mêle. - Tu peux rien faire.
07:30 J'ai dit, écoute, c'est quoi, c'est pas grave, on se voit demain.
07:32 - Et sur le ring ? - Il a abandonné au 10e round.
07:35 - Voilà. - Donc, ouais.
07:37 [SILENCE]