Enya Baroux, fleur bleue
Toutes les émissions de Clique sont à voir gratuitement et en intégralité sur myCANAL : https://can.al/CliquemyCANAL
Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
Transcript
00:00 Bonsoir Cécile de France, bonsoir Mouloud, bonsoir à tous. Aujourd'hui on clique sur l'actrice et réalisatrice Enya Barou.
00:08 Il se trouve que c'est aussi la fille d'Olivier Barou, du célèbre duo KDO.
00:12 Et vous l'avez peut-être Cécile déjà vu dans le film "Mais qui a retué Pamela Rose".
00:16 En 2021, elle est le premier rôle dans "Le Visiteur du Futur" aux côtés d'Arnaud Ducré, l'adaptation au cinéma de la websérie "A Succès".
00:28 Et aujourd'hui, elle est la réalisatrice et l'actrice principale de "Fleur Bleue", la nouvelle miniserie de Canal+ diffusée sur les chaînes du studio Bagel,
00:36 dans laquelle elle revient avec humour sur ses pires plans cul.
00:39 - Bon, moi je vais pas trop tarder. - Mais non, mais tu peux rester dormir ici si tu veux.
00:47 - J'aurais adoré, mais demain j'ai un meeting. - T'as un meeting ? Tu peux dire un rendez-vous.
00:54 - Oh mais non, c'est pas un rendez-vous, c'est un meeting politique. - Ah ok. C'est quoi comme meeting ?
01:00 - C'est pour une France un peu plus comme nous.
01:04 - Bonsoir Elia Barou. - Bonsoir.
01:11 - Merci beaucoup d'être là, on est super content de vous recevoir. - Merci.
01:13 - Nous aussi, on est pour une France un peu plus comme nous. - C'est vrai ?
01:15 - Ouais, c'est vrai. - Comme nous ?
01:16 - Comme nous. - Bien sûr.
01:17 - Je vous présente Cécile De France. - Bonsoir.
01:19 - Salut. - Ça va ?
01:20 - Vous êtes donc la réalisatrice et l'actrice de Fleurs Bleues. Fleurs Bleues, c'est l'histoire de Fleurs qui se retrouve au lit avec ses différents plans cul,
01:26 sauf qu'une fois que la chose est faite, elle parle de tout, sauf de sexe. Qui est Fleurs ?
01:30 - Fleurs, c'est une jeune trentenaire qui a beaucoup d'espoir sur le fait de trouver l'homme de sa vie,
01:36 et qui en fait se retrouve confrontée à des plans d'un soir très très foireux à chaque fois.
01:40 Voilà, c'est un peu... Il y a un peu de moi, il y a un peu de mes copines, il y a un peu de plein d'histoires que j'ai entendues autour de moi, et voilà, qui est Fleurs.
01:49 - Ça a été quoi, le déclic ? - Le déclic, ça a été un garçon que j'aimais bien, que j'ai compris très vite qu'il était d'extrême droite, et je me suis dit...
01:58 - Combien de temps, très vite ? - Quelques semaines.
02:02 - Trop tard. - Trop tard, ouais.
02:04 Et quand je racontais ça à mes copines, elles étaient mortes de rire, et je trouvais ça terrible de pas m'être rendue compte que ce garçon était d'extrême droite.
02:10 Et donc j'ai eu l'idée du premier épisode... - Il y avait des petits indices ou rien ?
02:13 - Des petits indices... Il portait des polos... Non, je plaisante.
02:19 - Non, je plaisante. - Non, non.
02:21 - J'aime bien les polos, moi. - Aucun indice, non, vraiment.
02:25 Ça a été comme ça, autour d'un petit dej'. On m'a dit "Voilà, faut être diabolisée un peu d'extrême droite, ça va", et je me suis dit "Oh, waouh".
02:32 C'est compliqué de devoir avoir cette conversation, et donc ça m'a donné l'idée du premier épisode, qui est celui qu'on vient de voir, le petit extrait.
02:38 - Donc on peut pas tomber amoureux de quelqu'un avec qui on est en désaccord, politiquement ?
02:42 - Moi, je ne peux pas. Après, il y a sûrement des gens qui peuvent. En tout cas, moi, je peux pas.
02:47 Ça me faisait beaucoup rire d'imaginer la conversation que je n'ai pas eue avec cette personne, parce que ça s'est arrêté très vite.
02:53 Mais en tout cas, voilà, une conversation gênante de post-coït, si je puis dire.
02:58 - Alors pourquoi avoir choisi le lit ? On connaît un peu l'expression de confession sur l'oreiller et tout. Est-ce que ça se vérifie ?
03:03 Pourquoi avoir choisi cet endroit-là ?
03:05 - Ça nous intéressait, avec Martin Darondo, qui est mon co-scénariste, et Queenie Tassel, qui sont des auteurs avec qui j'ai beaucoup travaillé,
03:11 de parler de ces sujets de société. On s'est un peu servis de chaque épisode pour rigoler et pour traiter d'un sujet de fond, un peu.
03:20 Donc il y a l'écologie, la politique, le féminisme. Et on trouvait que c'était des sujets qui font tellement de place aujourd'hui,
03:26 pour notre génération, en tout cas. Il y a beaucoup de choses anxiogènes, etc.
03:30 Et qui sont des sujets, je pense, qui peuvent atteindre l'intimité de nos lits. Et voilà, c'est ça qu'on voulait raconter.
03:36 - Voilà. Enya, on voulait faire quelque chose avec vous, on va faire une petite interview, plan cul, si vous le voulez bien.
03:41 - Oui. - En quelques secondes, est-ce que vous pouvez nous dire c'est quoi, un plan cul ?
03:44 - Je m'excuse auprès de ma mère, déjà, parce que c'est une question...
03:47 Un plan cul, je pense que chacun a sa définition. Moi, je pense que c'est quelqu'un qu'on connaît pas encore très bien,
03:55 avec qui on va partager une certaine intimité, qu'on peut ne jamais revoir, ou ça peut devenir l'homme de votre vie.
04:01 Voilà, c'est un peu de mystère. - C'est quoi votre meilleur souvenir ? - D'un plan cul ? - Ouais.
04:06 - Oh, wow ! Alors, moi, étrangement, j'ai pas eu énormément de coups d'un soir.
04:11 Mon meilleur souvenir... C'est compliqué, je... J'ai pas la réponse. J'ai pas la réponse.
04:19 - Et la question qu'on s'est tous posée en regardant un peu la série, c'est est-ce qu'au final, ça rend heureux,
04:23 ou est-ce que ça déprime complètement ? - Là, Fleur, on a grossi le trait, parce que c'est pour la comédie,
04:28 elle, ça la déprime, et c'est jamais bien, mais je pense que... Je pense qu'il y a des coups d'un soir qui rendent heureux,
04:34 et des rencontres très sympathiques à faire, et voilà. En tout cas, on voulait montrer un peu le zapping permanent,
04:40 et cette société dans laquelle, même en amour et dans la sexualité, il y a un truc où on rencontre beaucoup de gens
04:45 et on embrasse beaucoup de monde, et beaucoup d'avis différents, donc d'opinions différentes.
04:49 - On a tous beaucoup ri, nous, à la rédac, donc on vous le recommande. - C'est la première télévision d'Aynia, quand même.
04:52 - Ouais, c'est ma première télé, pardon, je suis un peu stressée. - On est trop contents que ça soit chez Clique.
04:56 - Merci ! - Ça a l'air vraiment bien. - Franchement, c'est très drôle.
04:59 - Cécile, moi, j'ai un souvenir, c'est qu'on s'est replongées dans les premières télévisions... - Les archives !
05:04 - Ouais, vraiment ! Non, mais... En fait, vous étiez dans un talk show français, et l'animateur, on va pas lui faire de la pub,
05:11 tout de suite, il vous attaque en parlant de votre poitrine. - Ah oui ! - On a deviné.
05:17 - Comment on se prend ça, en fait ? - Moi, j'avais cru que je devais bien faire, alors j'avais fait une blague,
05:22 alors que c'était très gênant, ce qu'il m'avait dit, mais je pensais que, comme pour un tournage, il fallait tout faire
05:31 pour que ce soit vraiment un moment exceptionnel, qu'en fait, non, de pas obliger, juste être soi-même, quoi.
05:37 Mais il m'a fallu du temps, personne nous apprend, ça. - Bien sûr. - C'est vrai.
05:41 - Comment ça se passe, Aynia, quand on est aujourd'hui réalisatrice, qu'on écrit, qu'on est comédienne,
05:45 est-ce que dans le milieu du cinéma, ça bouge pour les femmes ? Ou est-ce qu'il y a encore des gens qui se comportent bizarrement ?
05:50 - Je pense qu'il y aura toujours des gens qui se font, on espère, de moins en moins des gens qui se comportent bizarrement.
05:55 Après, je pense que c'est pas propre à notre milieu. C'est des gens qui ont des comportements déplacés,
05:59 il y en a dans tous les milieux. Nous, on en parle plus parce que c'est médiatisé.
06:03 - Vous en avez connu ? - Oui. J'ai été témoin, ouais, de comportements déplacés.
06:09 J'ai été assistante mise en scène avant sur des tournages, donc c'est vrai que j'ai rencontré beaucoup de gens
06:13 et j'ai commencé assez jeune. Maintenant, je pense que la lumière à mettre, c'est évidemment sur les gens qui ont des comportements déplacés,
06:21 mais sur aussi le reste, l'ensemble de l'équipe et des espèces d'habitudes de silence qu'il y a eu depuis des années dans ce milieu
06:29 où les gens parlaient peu, où il y avait une espèce de laxisme et de tolérance envers des comportements qui étaient ou déplacés sexuellement
06:36 ou moralement. Parfois, là, on parle beaucoup de harcèlement sexuel, mais il y a aussi le harcèlement moral,
06:40 il y a aussi des gens qui se comportent mal et qui sont juste très agressifs ou désagréables dans le cadre du travail.
06:46 Et ça, on devrait en parler également. - C'était quoi, votre pire expérience ?
06:50 - C'était un tournage... Évidemment, je vais tomber dedans, ça va être avec Depardieu, mais moi, il m'est rien arrivé personnellement.
07:00 Mais j'ai été témoin de comportements et de propos assez désagréables, assez déplacés, mais en fait, j'ai pas forcément eu de mettre l'accent là-dessus.
07:09 Ce qui est intéressant, je trouve, c'était mon attitude à l'époque. Moi, j'avais 22 ans, c'était normal, en fait.
07:15 Moi-même, j'ai rigolé à des propos déplacés, moi-même, je faisais partie de cet engouement général de "faut rire, c'est pas grave", etc.
07:24 Et en fait, j'ai beaucoup réfléchi à ce sujet maintenant en me disant "qu'est-ce qui a fait que c'est facile aujourd'hui de dire 'oui, c'est pas bien' ?"
07:32 Mais moi, à l'époque, j'ai fait partie des gens qui ont rigolé, donc je pense que les mentalités évoluent, et tant mieux.
07:38 Après, la justice fait son travail pour le reste. En tout cas, dans notre milieu, je pense que les femmes parlent de plus en plus de comportements déplacés, de propos déplacés, et tant mieux.
07:49 - Et là, il y a un non-métrage en préparation. De quoi ça parle ? - Ah ouais, on passe comme ça, là.
07:54 - Mais non, mais nous, on est dans le positif. - Vous savez qu'il y a une jeune caméra aussi qui jouait votre père ?
07:59 - Non, ma mère ! - Mais non ! - Mais il avait joué ma mère ! - Ok ! - Non, bah, c'est très étonnant, je lui mettrais une perruque.
08:04 - Non, pas du tout, non, en fait, il y a eu un truc... - C'est bien qu'il ait des cheveux, Kad. - Ouais, on aimerait tout le monde qui ait des cheveux tellement courts.
08:10 - J'ai proposé les implants déjà, mais il a 30. - J'ai proposé du nip-tap.
08:13 - Non, il y a eu un petit quiproquo parce que Kad a parlé de ce film à plusieurs reprises en disant qu'il allait jouer le rôle de mon père.
08:19 Des gens sur les réseaux sociaux ont évidemment commenté ça en disant "mais on n'en a rien à foutre du biopic d'Olivier de Kad et Olivier".
08:24 J'étais là "mais évidemment que c'est pas... Moi aussi, je m'en fous d'un biopic sur Olivier de Kad et Olivier, c'est juste que c'est un film qui a inspiré de ma famille".
08:30 - Dans lequel il y a le rôle d'un père qui est inspiré... - Donc de quoi ça parle ? - Pardon, je pars dans des tunnels.
08:35 Alors, ça parle de la fin de vie, c'est une comédie, c'est un road trip familial et c'est l'histoire d'une grand-mère qui veut avoir recours au suicide assisté en Suisse
08:44 et qui va faire croire à sa famille qu'elle a un héritage à récupérer en Suisse pour les emmener avec elle.
08:48 - Donc sujet d'actualité. - Voilà, sujet d'actualité, traité sous la forme d'une comédie, d'un road trip avec toute une famille, une jeune ado, une grand-mère jouée par Hélène Vincent,
08:59 Pierre Lautin et le père joué par Kad Merad.
09:01 - On a hâte en tout cas de le voir. Merci beaucoup Elia. - Merci à vous.
09:04 Je vous rappelle, Fleurs Bleues, ça vient de sortir sur les chaînes du Studio Bagel et sur myKanal.
09:08 [SILENCE]