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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ ! 

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Transcription
00:00 Vous étiez, vous aussi, à Cannes, au Palais des Festivals pour sa montée des Marches.
00:03 Le film a été nommé pour l'Oscar du meilleur film international
00:06 et a remporté quatre Césars, dont celui du meilleur film.
00:09 On écoute Lachli.
00:10 On m'a souvent demandé quelle était la morale de ce film.
00:15 Elle est simple.
00:17 Nous vivons dans un pays blessé et c'est la pauvreté qui divise les Français.
00:21 Il est temps de baisser les armes, il est temps de s'unir.
00:24 Il est temps de montrer qu'on fait tous partie du même pays.
00:28 La France est notre pays, faisons-en un grand pays.
00:31 Le seul ennemi, ce n'est pas l'autre, c'est la misère.
00:33 Merci à vous.
00:34 Très bon discours, très bien écrit.
00:38 Pas un mouleau d'achor ?
00:39 Non.
00:40 Lachli est de retour en salle mercredi prochain avec "Bâtiment 5".
00:43 Dans "Les Misérables", il s'intéressait aux conséquences,
00:46 ici, il s'attaque aux causes.
00:48 La promiscuité, la surpopulation, les politiques d'urbanisme
00:50 sur fond de bâtiments à détruire et énième plan banlieue.
00:54 Dans le film "Bâtiment 5", une révélation, la comédienne Anta Dio,
00:58 elle incarne Abby, une jeune femme prête à tout
01:00 pour protéger sa cité et les gens qui y vivent.
01:04 Vous voulez racheter 15 000 euros des appartements
01:05 que des familles ont mis plus de 20 ans à payer ?
01:08 Avec des taux de crédit malades en plus !
01:10 Ces appartements, ils ne valent plus rien,
01:14 et vous le savez très bien.
01:16 En réalité, c'est la commune qui les rachète pour pouvoir les rénover.
01:19 Encore une fois, c'est aux contribuables de payer pour vous.
01:21 Mais arrêtez un peu !
01:23 Arrêtez ! Vous avez laissé le quartier se dégrader comme ça,
01:25 année après année, exprès !
01:28 Toutes vos conneries de rénovation ou je sais pas quoi, c'est à ça que ça sert !
01:31 Dites-le, c'est pour vous débarrasser de nous !
01:33 Abby, dans le film, elle est en colère, elle pose la question de l'engagement
01:36 ou "que fait-on de toute cette colère ?"
01:39 En fait, on ne peut pas être que en colère.
01:43 On ne peut pas.
01:44 Si on en a marre de voir toujours les mêmes nous gouverner,
01:47 c'est à nous d'agir.
01:49 C'est à nous de montrer qu'on existe, qu'on compte
01:51 et qu'on sait gérer notre vie nous-mêmes.
01:52 C'est très bien que ceux qui viennent de nos quartiers, qui font de la politique,
01:55 ils pensent qu'à leur gueule aujourd'hui.
01:57 Regarde ce gros porc de Roger !
01:58 Toi, qu'est-ce que tu fais ?
01:59 À part critiquer H24, qu'est-ce que tu fais, Blas ? Dis-moi !
02:02 Tu penses que tu crois vraiment qu'en faisant ça, tu changes les choses ?
02:04 Tu traînes des pots d'échappement toute la journée, tu te fous de ma gueule ou quoi ?
02:06 Tu pars du garage de mon daron ? Tu crois que t'en as sauce, y'a quoi ?
02:08 Tu changes quoi de changer la vie de qui ?
02:09 Moi, je les ai, moi j'ose, d'accord ?
02:11 Tu oses quoi ?
02:12 T'es là, tu fais ton vieux Malcolm X à deux balles, là !
02:14 Vas-y, tu sais quoi ? Va rejoindre ta carmèche de merde.
02:17 Tu fais l'ancienne ?
02:18 Madame la présidente ? Vas-y.
02:20 Mais bien sûr que j'y vais, tu crois quoi, toi ?
02:21 Vas-y, casse-toi.
02:22 Y'a personne qui me dit ce que je dois faire.
02:23 Ouais, ouais, vas-y.
02:24 C'est sa première télévision,
02:26 et c'est une immense, immense comédienne.
02:28 Merci.
02:29 Bonsoir, Anta Dio.
02:30 On est ravis que vous ayez choisi de venir sur Clic.
02:32 Je vous présente Mathieu Kassovitz.
02:33 Enchantée.
02:34 Quel honneur.
02:35 Honneur.
02:36 Le film, il sort mercredi.
02:38 On disait que c'est votre première télé, comment ça va ?
02:40 Ça va, écoutez.
02:41 Pour l'instant, tout va bien.
02:42 Bon.
02:42 Qui est Abbie ?
02:44 Abbie.
02:45 Abbie, c'est une figure de son quartier,
02:46 comme il en existe beaucoup aujourd'hui en France,
02:48 dans toutes les banlieues.
02:50 Mais c'est une personne qui va se mettre, elle, de côté
02:53 pour essayer de mener à bien ces combats
02:55 qui sont difficiles à mener.
02:59 Mais du coup, elle va finir par s'engager en politique
03:01 pour essayer de défendre les siens
03:03 face à un maire un peu véreux.
03:05 Mathieu, vous avez vu le film ?
03:06 Ouais.
03:07 Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
03:08 Ah, magnifique.
03:09 Magnifique.
03:09 Et vraiment, vous êtes magnifique.
03:11 Merci.
03:12 Vraiment.
03:12 Tous les comédiens, le casting est absolument incroyable.
03:16 Vraiment, il a utilisé certains comédiens,
03:18 des misérables et d'autres,
03:20 mais utilisé d'une manière différente.
03:21 C'est vraiment beau.
03:23 Et le rôle que vous jouez est fort,
03:29 magnifiquement interprété,
03:30 mais vraiment intéressant
03:33 et surtout tellement représentatif de ce qui se passe.
03:38 On est tellement dans le vrai,
03:39 c'est vraiment intéressant.
03:40 Il y a beaucoup de gens qui vont découvrir des choses
03:42 qu'on ne connaît pas avant.
03:44 Exactement.
03:44 Justement, Anta,
03:45 qu'est-ce qui vous a attiré dans le personnage d'Abby ?
03:49 Moi, ce qui m'a forcément attiré,
03:50 c'est le fait de voir qu'une jeune femme comme ça
03:53 pouvait sacrifier tout un tas de choses
03:57 pour essayer simplement de défendre les siens.
03:59 Et c'est surtout aussi le fait de voir que,
04:03 par rapport aux misérables,
04:04 là, on avait vraiment une femme
04:05 qui était mise sur le devant de la scène.
04:07 Et j'aimais cette idée de rendre un petit peu hommage
04:09 à toutes ces femmes qui agissent au jour le jour
04:11 dans les banlieues et qu'on n'entend pas souvent.
04:13 On vous avait aussi découvert dans le jeune Iman,
04:15 dans lequel vous avez joué.
04:16 Vous avez seulement 31 ans.
04:18 Vous avez commencé par des études de gestion,
04:20 puis de marketing.
04:21 En fait, vous n'avez pas du tout
04:22 ou très peu pris de cours de cinéma.
04:23 Vous avez commencé, je crois, juste une semaine avant.
04:25 Ça a été quoi le déclic ?
04:26 Le déclic, ça a été le Covid, en fait.
04:29 J'étais là, j'avais des congés,
04:30 mais je ne voulais pas simplement rester à la maison
04:32 et rien faire.
04:33 Et je me suis dit, c'est le moment ou jamais, en fait,
04:34 vas-y.
04:35 Donc, j'ai juste suivi une semaine d'acting.
04:37 Et l'idée, c'était simplement d'avoir un avis professionnel
04:39 pour savoir s'il y avait quelque chose
04:41 ou si je me faisais des films complètement.
04:43 Et du coup, cette semaine-là, c'est plutôt bien passé.
04:46 Et j'ai eu de bons retours.
04:47 Donc, je me suis dit, allez, tente les castings.
04:49 Et ce qui est dingue avec ce film,
04:51 c'est que ça pourrait être le préquel
04:53 de "La haine et des misérables".
04:54 C'est-à-dire qu'on a là une trilogie de films, en fait.
04:57 En fait, c'est le sujet principal
04:59 du problème des banlieues.
05:01 C'est le logement.
05:03 S'il y avait du respect dans la façon
05:04 dont les logements étaient fabriqués,
05:06 il y aurait du respect dans la façon
05:07 dont les logements seraient traités.
05:10 Si les jeunes cassent tout en bas de chez eux,
05:11 c'est pas pour rien.
05:14 C'est parce qu'ils détestent l'endroit dans lequel ils sont
05:16 ou dans lequel on les oblige à vivre.
05:17 La première scène du film est terrible.
05:19 Terrible.
05:20 C'est une famille qui descend un cercueil
05:22 par un escalier trop étroit.
05:25 C'est la réalité du truc.
05:27 Il y a une scène qui résume tout pour moi.
05:30 C'est les flics qui arrivent chez ta mère
05:32 et qui... Pardon, votre mère.
05:34 Et qui, avant de sonner,
05:37 prennent trois minutes parce qu'ils sont essoufflés.
05:40 Parce qu'il y a les 15 étages,
05:41 il fallait les faire à pied
05:42 parce qu'il n'y a pas d'ascenseur.
05:43 Et c'est vraiment tout le symbole du problème de...
05:47 Je pense d'une grosse partie des problèmes des banlieues.
05:49 On en ressent encore plus choqués
05:50 qu'après "Les Misérables" de Lachli,
05:52 parce que là, ça parle d'amour, en fait.
05:54 Exactement.
05:55 C'est souvent ce qu'on nous dit aussi
05:57 après les avant-premières,
05:57 parce qu'on est en train de présenter le film un peu partout.
06:00 Et c'est vrai que les gens nous disent
06:00 qu'il y a une violence qui est assez différente
06:03 de celle qu'on retrouvait dans "Les Misérables".
06:06 Et ils sont assez choqués.
06:07 Il leur faut quelques minutes pour se reprendre.
06:09 Et on le voit même sur les réseaux,
06:10 il y a un mouvement qui est en train d'être de gens
06:11 qui disent "touche pas à mon bâtiment".
06:12 Exactement.
06:12 Qui veulent pas qu'on touche à leur bâtiment, en fait.
06:14 Oui, parce que forcément,
06:16 certes, c'est des lieux qui sont un peu insalubres,
06:18 mais c'est quand même des lieux auxquels on est attachés.
06:20 On y grandit, on a des souvenirs.
06:21 On a cette solidarité qui se crée entre les habitants,
06:24 malgré le fait que les conditions de vie soient pas faciles.
06:26 Donc forcément, on y tient quand même.
06:28 Mais ce qui est aussi intéressant,
06:30 la façon dont il a traité dans le film,
06:31 c'est qu'il a super bien balancé le bon, le mal,
06:36 et le mélange qu'il y a.
06:38 Les gens sont pas...
06:41 Il y a pas de bon camp, il y a pas de mauvais camp.
06:43 Tout le monde a raison et tout le monde a tort.
06:44 Et c'est super intéressant,
06:45 comme il l'a fait sur beaucoup, beaucoup de scènes,
06:47 tu as tout le temps le contre-coup
06:49 de ce que tu pensais découvrir.
06:51 Tu pensais que lui, il va être cool.
06:53 Non, il est pas cool.
06:54 Et sa réaction est justifiée.
06:56 Mais elle peut pas être justifiée.
06:57 Ça peut pas justifier ce qu'il fait.
06:59 Et c'est très intéressant,
07:00 la façon dont les choses ont été traitées dans le film.
07:02 Sous-titrage Société Radio-Canada
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