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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours à 19h45 en clair sur CANAL+ !
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00:00En 2024, vous êtes sélectionnés pour représenter l'Algérie dans la catégorie des moins 66 kg au JO de Paris et vous avez eu une préparation intensive.
00:09Vous êtes allés à Nice et vous avez eu une grosse équipe avec vous. Est-ce que vous pouvez me raconter comment ça s'est passé, la préparation ?
00:15Les préparations pour les JO et l'hôpital algérien avaient eu des projets olympiques et moi je faisais partie d'un projet olympique, j'avais mon équipe, je travaillais avec mon équipe en équipe spécifique, je suis partie aux Etats-Unis, j'ai fait la connaissance aussi avec l'entraîneur cubain
00:43qui avait déconché 21 médailles d'or, je travaillais avec une équipe forte avec Pedro Luiz Dias, mon entraîneur, cet entraîneur qui m'a donné énormément de choses et aussi cet entraîneur cubain qui est connu dans le milieu de la boxe, il a une grande expérience, il a expérimenté en boxe et notamment dans les championnats et les JO olympiques.
01:10C'était ces six JO olympiques il me semble et aujourd'hui je me retrouve donc avec cette médaille d'or que j'ai décrochée, je remercie toute cette équipe qui a déployé tous les moyens et qui m'a encouragé, ne serait-ce pas par du gentil mot.
01:26On arrive au 1er août 2024, vous êtes face à l'italienne Angelina Karigny et ça déclenche une controverse, après 46 secondes de combat, elle encaisse un direct au visage et décide d'abandonner, elle quitte le ring sans vous serrer la main, est-ce que c'est ça les valeurs du sport ?
01:43Mouloud, vous connaissez l'histoire, vous avez tous les rapports et vous connaissez Imane Khalifa 100%, cette concurrente italienne, je n'ai pas réussi à comprendre, cette italienne c'est une collègue, je la connais depuis des années, nous sommes enseignés ensemble dans l'Italie.
02:09Oui bien sûr, je la connais, je la connais parfaitement et j'ai même défauté avec elle d'entraînement de stage que j'ai effectué avec elle et elle n'avait pas été sélectionnée au premier tour pour les Jeux Olympiques, elle a été sélectionnée au second tour et elle m'avait même dit j'espère qu'on se retrouvera à la finale.
02:37Il y avait une autre collègue ici, de l'équipe nationale et nous nous étions retrouvés pour manger une glace et on s'était rencontrés tout ensemble et elle m'avait dit j'espère qu'on se retrouvera en finale, elle m'avait même dit qu'elle avait perdu son père au moment des Jiu-Jitsu de Tokyo et qu'elle en était très triste et c'est quelque chose que je ne pouvais pas comprendre.
03:05En dépit du fait qu'elle me connaisse parfaitement, nous nous entraînions ensemble, ses entraîneurs me connaissent également depuis mon enfance, je partais en Italie, je m'entraînais en Italie, elle me connaissait très bien donc c'est quelque chose que je ne comprends pas, elle m'a présenté ses excuses et je pense que par la suite elle a eu des remords, des ressentis des remords donc je ne savais pas qu'elle avait présenté ses excuses.
03:35Elle a présenté ses excuses, elle avait publié une vidéo il me semble aux shows olympiques de Paris, moi je ne me rendais plus sur les réseaux sociaux pour me protéger et des personnes, beaucoup de gens m'ont dit que Karine avait présenté des excuses officiellement sur une vidéo.
03:55Il y avait des choses dingues, la polémique éclate, la polémique dit que vous n'êtes pas une femme mais un homme, les réseaux sociaux s'enflamment, ça devient politique, est-ce que vous avez été victime de la politique en fait, d'un affrontement qui vous dépasse totalement ?
04:13Je dirais une chose, vous connaissez probablement l'Algérie, vous savez que l'Algérie c'est un pays musulman, c'est un état musulman, je suis musulmane, je suis d'une famille musulmane et il nous interdit de changer de sexe, y compris dans notre pays, c'est quelque chose qui n'est pas permis légalement, il interdit de s'exprimer sur ces sujets, on m'a accusé, on m'accuse.
04:43D'être un transgenre, ce qui m'a le plus chagrinée, ce qui a fait que les choses se sont complexifiées, c'est que de grands politiques ont dit que j'étais un transgenre, s'ils ont des preuves qui présentent leurs preuves, qui présentent leurs preuves.
05:05Mais parler sans preuves, c'est quelque chose que je considère comme non éthique et non déontologique, il n'y a pas de dignité ici, je trouve que ce n'est pas digne d'un monde sportif, d'un monde digne et du monde que nous voulons tous construire ensemble.
05:34Il y a aussi un sujet d'humanité, est-ce que c'est humain de demander à une femme de prouver qu'elle est une femme ?
05:38Tout à fait, c'est une question d'humanité, ce sont des rumeurs, ces politiques qui m'accusent, ces personnes qui sont connues, de nombreuses personnes ont présenté leurs excuses, mais à ce moment-là, j'ai été très touchée par ce qui s'est passé,
06:04j'avais peur aussi de perdre le contrôle de la situation, heureusement que j'étais accompagnée par des psychologues experts et qui m'ont accompagnée durant la période des Jeux olympiques, c'est ce qui m'a permis de continuer la compétition, j'ai toujours, je suis restée la petite Imane qui vient de ce village et qui aspirait aux Jeux olympiques,
06:33j'ai participé aux Jeux olympiques, les préparatifs lors de la Covid-19 n'étaient pas... Après donc, j'ai décidé de continuer et de remporter la médaille d'or, j'ai constitué une équipe d'entraîneurs, de grands entraîneurs pour pouvoir décrocher la médaille d'or,
07:00j'ai voyagé dans de nombreux pays, l'Etat aussi m'a donné les moyens pour que je puisse décrocher cette médaille d'or, donc tout ça n'a pas été fait pour rien, toute cette volonté, toute cette force qui a encouragé Imane Khalifa durant les Jeux olympiques sont des sacrifices que nous menons depuis des années, les gens parlent, ils ne savent pas ce qu'ils disent, ils parlent sans preuve,
07:27et moi aujourd'hui, j'ai eu envie d'être ici avec vous pour dire ce que j'avais à dire et pour donner mes sources, pour donner des preuves et pour que mes visions justement fassent régner la réalité.