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Eliot Deval reçoit Gilles-William Goldnadel et Julien Dray, deux éditorialistes aux idées diamétralement opposées, dans #FaceaFace le dimanche à 19h.

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00:00 à Paris qui a fait hier soir, je le rappelle, un mort et deux blessés à 19h30.
00:05 Jean-François Ricard, le procureur de la République antiterroriste,
00:08 tiendra une conférence de presse pour nous apporter les premiers éléments de l'enquête.
00:12 Gilles-William Gannadel, bonsoir. Julien Drey, bonsoir.
00:16 - Bonsoir.
00:17 - On va se poser plusieurs questions ce soir et la première,
00:20 il faut rappeler quand même le contexte, voilà,
00:22 trois semaines et la mort de Thomas que des politiques, des médias,
00:25 nous parlent d'une menace majeure pour la France, la menace de l'ultra-droite.
00:30 L'attaque hier à Paris nous plonge une nouvelle fois dans le terrorisme islamiste.
00:34 Une personne, je le répète, est morte et deux sont blessés.
00:38 Je voulais vous faire réagir au tweet de David Lissnard.
00:42 C'est intéressant ce qu'il a pu dire aujourd'hui.
00:45 "Comme l'époque est au mot ultra, l'ultra-réalité s'impose aux tentatives
00:49 de détournement de l'opinion les jours qui ont précédé ce nouvel attentat islamiste.
00:53 Notre pays est attaqué par l'horreur terroriste comme dans la vie quotidienne,
00:57 par le djihadisme. Ultra-vérité.
01:00 Nous n'allons pas laisser notre pays sombrer dans l'impuissance, l'insécurité,
01:03 la honte et pire, l'indignité du déshonneur.
01:06 Nous allons continuer de travailler, convaincre, avancer pour gagner.
01:10 Puis nous allons remettre de l'ordre. Je suis excédé mais chaque jour plus déterminé."
01:14 Est-ce qu'on s'est trompé de menaces ces dernières semaines, Julien Drey ?
01:20 "La menace islamiste, elle est là. Peut-être qu'elle est mal mesurée, mal interprétée,
01:26 mais on sait que depuis, ce n'est pas simplement les événements qui sont survenus,
01:32 il y avait déjà eu aujourd'hui des éléments qui montraient ça.
01:37 Après, il y a plein de questions qui sont soulevées par ce type d'attentat,
01:41 la forme que ça prend et pourquoi ça se répète, pas qu'en France d'ailleurs.
01:47 Donc, ce n'est pas une découverte, c'est une confirmation."
01:51 "Mais on est un mois et demi après l'attentat d'Ahras,
01:57 et c'est vrai que ces trois dernières semaines, par exemple,
02:00 dans les médias, les responsables politiques également,
02:03 on peut parler de la menace terroriste islamiste.
02:06 Et c'est pour ça qu'on se pose la question, sans pour autant dire qu'il n'y a pas de menace ultra-droite,
02:10 bien au contraire. Mais j'ai la faiblesse de pensée,
02:14 comme certains Français l'ont signalé, que ces trois dernières semaines,
02:19 on ne parlait quasiment que de ça."
02:21 "Oui, écoutez, certaines personnes ne parlaient que de ça.
02:25 Nous étions dans le cadre d'une ultra-diversion.
02:29 Je n'ai pas une sympathie particulière pour le tout petit milieu d'ultra-droite,
02:35 mais il était très clair qu'après la dissimulation des prénoms,
02:41 après le procès en instrumentalisation de l'affaire Thomas,
02:47 soi-disant instrumentalisation, on a eu le droit effectivement
02:51 à une ultra-diversion de l'ultra-droite.
02:54 Sur l'ultra-droite, c'est tout. J'ai entendu encore une fois,
02:58 on en reparlera peut-être, M. Mélenchon était interrogé hier
03:03 sur France Inter par Ali Baddou.
03:06 La première chose que fait remarquer Ali Baddou,
03:09 M. Mélenchon n'était pas encore assis, je pense,
03:12 il disait qu'on avait vu des saluts nazis à la manifestation d'ultra-droite.
03:17 Alors j'ai vérifié, moi, personne, même les journaux les plus à gauche,
03:23 n'ont parlé de saluts nazis dans cette petite manifestation pour Thomas.
03:27 Voilà, c'est clair.
03:29 Donc il y a eu une tentative de monter en épingle par esprit de diversion
03:34 un prétendu danger d'ultra-droite.
03:37 Mais c'est un grand classique de ceux qui ne veulent pas montrer
03:42 le danger de l'islamisme qui nous explose, c'est le cas de le dire à la figure.
03:47 Je vais vous proposer...
03:49 - On ne peut pas nier qu'il y a eu ces dernières semaines.
03:53 Mais parce que l'un nourrit l'autre.
03:55 À partir du moment où il y a une incapacité de l'État,
03:58 parce que c'est quand même ça, sur le fond,
04:01 d'endiller la montée de l'islamisme, la tentation devient forte
04:05 de dire que si l'État n'est pas capable,
04:07 alors quelque part on va le faire nous-mêmes.
04:09 En tous les cas, on va se défendre, on va se protéger.
04:12 Donc la critique aujourd'hui, elle n'est pas adressée
04:15 à tel ou tel groupuscule, parce que c'est les groupuscules,
04:18 mais qu'il ne faut pas les sous-estimer,
04:20 ils peuvent prendre du poids face à la faillite de l'État.
04:23 On peut voir dans les facultés qu'à partir du moment
04:26 où il y a cette interdiction qui s'installe,
04:28 menée par un certain nombre de groupes
04:30 qui ne laissent pas s'exprimer un certain nombre de jeunes,
04:33 par exemple de l'Union des étudiants juifs de France,
04:35 comme à Sciences Po récemment,
04:37 c'est vrai que la tentation va être forte de dire
04:39 que dans ces cas-là, on va se protéger nous-mêmes,
04:42 on va se radicaliser.
04:43 Donc il y a une forme de radicalisation
04:45 qui va forcément traîner notre radicalisation
04:47 si la République n'est pas capable de vivre,
04:49 de se protéger et de montrer qu'elle tient les choses.
04:52 Là, ce n'est pas une question de protection,
04:54 c'est un double standard.
04:57 J'observe que les manifestations en hommage à Thomas
05:02 ont été interdites,
05:04 pendant que les manifestations à l'égard de Gaza
05:09 en soutien aux Palestiniens ont été admises.
05:14 Comme si...
05:15 Sur Thomas, on ne peut pas la jeter la pierre
05:17 au procureur de la République, au gouvernement,
05:20 puisque c'est le tribunal qui a autorisé
05:22 la manifestation de vendredi.
05:24 Oui, je ne m'en plains pas, je ne m'en plains pas.
05:26 Je souhaiterais...
05:27 Non, mais c'est le tribunal qui a autorisé,
05:29 c'est-à-dire qu'il a cassé la décision du préfet.
05:31 Non, mais j'observe au-delà...
05:33 C'est pas une intolérance de l'État, là.
05:36 Non, mais je reproche à l'État
05:39 de traiter différemment ceux qui voulaient manifester
05:44 en hommage à Thomas
05:46 et ceux qui veulent manifester en hommage à la Palestine,
05:49 comme si la préférence pour l'autre
05:51 l'emportait sur la préférence nationale.
05:53 Le problème de l'État,
05:54 ce n'est pas que je veux les défendre.
05:56 La difficulté qu'ils ont, c'est la justice.
05:58 Une fois que les décisions de justice tombent,
06:00 quand ils menacent,
06:01 peut-être qu'il va falloir regarder la loi, peut-être.
06:04 Parce que quand ils interdisent et qu'il y a un appel
06:06 et que le tribunal autorise,
06:08 la possibilité pour l'État d'intervenir,
06:10 c'est juste de contenir.
06:11 Et on a vu que les manifestations en faveur de la Palestine
06:13 ne me gênent pas.
06:14 Non, mais je n'ai pas dit qu'elles vous gênaient.
06:16 Je dis simple...
06:17 Moi non plus, je suis pour qu'ils puissent s'exprimer,
06:19 parce que s'ils ne s'exprimaient pas...
06:21 D'abord, premièrement,
06:22 personne ne se rendrait compte de ce qui se passe dans le pays.
06:24 Et deuxièmement, c'est la liberté d'expression.
06:26 On a le droit d'être le président du peuple palestinien.
06:28 Moi non plus, ça ne me pose pas de problème.
06:30 Je constate juste que, par exemple,
06:32 à Montauban, et non pas à Paris,
06:35 samedi, la manifestation en hommage à Thomas
06:38 a été interdite pour risque de trouble à l'ordre public.
06:41 Et les autres manifestations qui avaient lieu à Montauban
06:45 ont été autorisées.
06:46 Pour moi, je trouve ça insupportable.
06:47 Avançons, et je vous propose d'écouter à présent
06:49 Claude Moniquet, spécialiste des questions de terrorisme.
06:52 Et il nous rappelle, ou du moins c'est sa version,
06:55 que la France est la cible prioritaire du terrorisme islamiste.
07:00 Écoutez.
07:01 C'est clair depuis des années maintenant
07:03 qu'au sein de la communauté occidentale,
07:05 la France est sans doute le pays le plus exposé
07:08 pour plusieurs raisons.
07:09 D'une part, parce que nous avons un certain nombre d'activistes,
07:12 des milliers en tout cas,
07:14 de sympathisants d'extrémistes islamistes
07:17 fichés S ou fichés au fiché des personnes radicalisées,
07:21 que nous avons eu toute une histoire
07:24 d'attentats terroristes islamistes en France.
07:27 Et aussi, bien sûr, fondamentalement,
07:29 parce que la France est un pays laïc.
07:31 Nouvelle question à présent.
07:33 Pourquoi la France est la cible prioritaire aujourd'hui ?
07:36 William.
07:37 Non mais attendez, pardon de croire à la loi du nombre.
07:41 Il est normal que plus il y ait de musulmans,
07:44 plus il y ait d'islamistes.
07:45 Ça va ensemble.
07:47 C'est tout.
07:48 Donc il se trouve que la France est un pays nombreux en musulmans.
07:53 Un débordement de ça.
07:55 Il y a effectivement l'islamo-gauchisme
07:58 qui n'arrange certainement pas les choses
08:00 parce qu'il regarde l'islamisme avec bienveillance.
08:05 Vous avez une comitée juive nombreuse également
08:09 qui est une cible privilégiée,
08:12 comme on ne le sait que trop,
08:14 compte tenu des massacres en question.
08:16 Il est possible également que la France soit considérée
08:22 peut-être comme le ventre mou de l'Europe
08:25 pour des raisons idéologiques.
08:27 Mais pardon de penser que c'est avant tout la loi de la Reine Pintique.
08:31 Je ne suis pas sûr qu'on puisse dire que la France est la cible prioritaire
08:35 si on regarde ce qui est en train de se passer.
08:37 La Belgique est sous tension au maximum.
08:40 Les pays scandinaves sont extrêmement vigilants
08:43 et ont eu droit à toute une série d'attentats.
08:45 Et si vous voulez mon sentiment, l'Allemagne aussi.
08:48 Et je dirais même que d'un certain point de vue,
08:50 le pays qui va être le plus ciblé dans les semaines à venir,
08:52 c'est l'Allemagne.
08:53 On regarde la détermination des autorités politiques allemandes
08:57 dans la lutte contre l'islamisme radical.
08:59 Après, il y a un islamisme radical
09:02 qui trouve forcément un écho
09:04 lorsqu'il y a des populations qui sont sensibles à cela.
09:07 Il y a aussi le fait qu'il y a un combat sur la laïcité
09:11 qui a été mené en France malgré tout et qui est néant.
09:16 Mais on voit les résultats.
09:18 D'un certain point de vue, la France peut se revendiquer
09:20 de ce combat sur la laïcité.
09:22 Je ne suis pas sûr que les Anglais, aujourd'hui,
09:24 sont dans une situation très favorable.
09:26 Le modèle communautariste anglais,
09:28 je peux vous dire qu'il est sacrément battu en brèche
09:30 et qu'il y a des interrogations terribles qui sont posées en Angleterre.
09:33 - Vous parlez des menaces terroristes.
09:35 Je vais prendre énormément de précautions
09:37 parce que pour l'instant, on n'a pas tous les éléments.
09:39 Au moins quatre morts et un blessé grave
09:41 dans une attaque au couteau.
09:43 Le suspect a été abattu par les policiers.
09:47 Je dis encore une fois qu'il faut prendre énormément de précautions.
09:50 Et évidemment, je reviendrai sur les derniers éléments
09:53 si j'ai plus d'informations.
09:55 - Ce qu'il faut voir, c'est que c'est un terrorisme low cost
10:00 qui est particulièrement adapté à toute une série d'individus
10:03 qui vivent sur Internet
10:05 et pour qui le contact avec ces groupes est extrêmement facile.
10:09 C'est pour ça que ça se développe aussi.
10:11 Sous cette forme-là, ils viennent sans armes,
10:14 ils viennent avec un couteau
10:16 et ils ont toujours eu des contacts.
10:18 C'est pour ça que je ne croyais pas à la théorie des loups solitaires.
10:21 Il y a toujours des contacts.
10:23 Il y a toujours une filiation avec un réseau.
10:25 - Non mais là, manifestement, la question de Palestine est centrale.
10:31 Si vous...
10:33 On peut l'aborder maintenant ?
10:35 - On pourrait l'aborder un peu plus tard.
10:37 Est-ce qu'elle est centrale ?
10:39 Ça a été en tous les cas un élément qui a été abordé par l'assaillant.
10:44 - Il a expliqué qu'il voulait, il considérait,
10:49 qu'il voulait venger les musulmans qui tombaient en Palestine
10:54 et il considérait que la France était complice d'Israël.
10:59 Si ça, ce n'est pas central pour expliquer quelque chose,
11:02 j'ai un problème de vocabulaire.
11:04 Donc, il se trouve également,
11:07 on parle de terrorisme d'atmosphère,
11:12 il se trouve également que vous avez des gens
11:15 qui, dans l'espace médiatico-politique,
11:21 décrivent Israël comme un état génocidaire.
11:24 Je ne veux pas faire un rapport de cause à effet, vous doutez bien,
11:28 c'est pas le genre, mais entre le discours de M. Mélenchon hier soir,
11:33 en disant "Vive la résistance" en parlant de Gaza
11:36 et en disant qu'Israël avait une perspective génocidaire,
11:43 pardon de le dire, même avant cela,
11:46 tous sont partis à ce discours-là.
11:48 Alors mettez-vous à la place de certaines personnes
11:51 et notamment des islamistes.
11:53 Ils ont tendance à être, effectivement, chauffés à blanc, si j'ose dire.
11:57 C'est ce que j'appelle le terrorisme d'atmosphère,
12:00 vu que vous parlez de Jean-Luc Mélenchon.
12:02 L'islamisme halika, c'est normal, il est aujourd'hui, quoi, c'est normal,
12:05 oui, entre guillemets, il est aujourd'hui amené à se mobiliser,
12:08 parce qu'effectivement, il se sent partie prenante
12:11 d'un certain type de combat contre le monde occidental,
12:15 contre Israël qui est le représentant pour eux de ce monde occidental,
12:19 contre les valeurs démocratiques ou laïques.
12:21 Et ils vont, dans les semaines à venir,
12:24 essayer, effectivement, de créer la pression nécessaire
12:27 pour que les opinions aient peur
12:29 et que cette peur se répercute sur les gouvernements,
12:32 et pour dire, bon, il faut trouver une solution, mais vite,
12:34 parce qu'il y en a assez, etc.
12:36 - Il va nous parler.
12:37 - Pardon, il y a un mot, il y a un autre élément,
12:39 c'est que ce terroriste-là était lié avec des acquaintances
12:44 avec le mouvement islamiste Força Al-Isa,
12:47 c'est aussi un mouvement antisémite.
12:50 Il avait fait une manifestation, tranquillement, à Lille,
12:53 il avait sorti, mort aux Juifs,
12:55 ils sortent à Lille, ils mortent aux Juifs,
12:57 personne ne les a embêtés, ils sont remontés dans leur car,
12:59 ils sont partis.
13:00 - Ils avaient une liste, ça a été démantelé en 2012,
13:03 et ils avaient une liste d'établissements juifs
13:08 qu'il fallait frapper, justement.
13:09 - Il a fait condamner le responsable hospital,
13:11 qui ne doit pas m'aimer beaucoup.
13:12 - C'est une mouvance qui existe, qui se développe,
13:14 qui a ses propres réseaux de recrutement,
13:16 qui ne sont pas liés que simplement à Internet,
13:18 ils sont liés aussi à une présence sur le terrain,
13:20 avec des prêches radicaux d'un côté,
13:22 alors je le redis parce qu'il faut le redire,
13:24 ce n'est pas toute la communauté musulmane,
13:26 mais il y a une partie de jeunes ou moins jeunes
13:28 qui peuvent être sensibles, surtout aujourd'hui,
13:30 regardent des images telles qu'elles sont développées,
13:33 des explications qui sont données,
13:34 oui, il y a une offensive réelle,
13:36 et face à cela, quand les autorités ne sont pas claires,
13:41 et ne savent pas bien où se situer,
13:44 et donnent le sentiment qu'elles vivent dans l'angoisse,
13:47 parce que c'est ça le fond de l'affaire,
13:49 dans l'angoisse d'affrontements intercommunautaires,
13:51 qui sur le fond n'ont pas lieu d'être,
13:53 parce que ça veut dire qu'on essentialise toute une communauté
13:55 en pensant qu'elle est forcément d'accord avec ces gens-là,
13:59 évidemment, ça ne favorise pas.
14:02 Je rejoins complètement l'opinion de Julien Dray,
14:04 je regarde, dites-moi si je me trompe,
14:06 mais je ne sache pas qu'au moment où nous parlons,
14:09 le président de la République ait évoqué un attentat de nature islamiste.
14:15 Il parlait d'actes terroristes,
14:17 alors je voulais qu'on parle de Jean-Luc Mélenchon,
14:20 vous avez parlé de Jean-Luc Mélenchon,
14:22 mais parlons d'Emmanuel Macron avant.
14:24 Je vais vous citer son tweet, il a été publié à 1h44 très précisément.
14:28 À 1h44 du matin, il y avait déjà eu la conférence de presse de Gérald Darmanin,
14:34 et il y avait le PNAT qui s'était saisi du dossier.
14:36 Donc on avait quasiment les grands éléments.
14:39 - Il avait crié à la Walkman.
14:40 - Difficilement, cette information, on l'a eue.
14:42 J'adresse toutes mes condoléances à la famille et aux proches du ressortissant
14:46 décédé ce soir lors de l'attaque terroriste survenue à Paris,
14:49 et pense avec émotion aux personnes actuellement blessées,
14:52 prises en otage, mes plus sincères remerciements aux forces de l'ordre, etc.
14:56 Il ne parle pas dans cette déclaration de terrorisme islamiste.
15:01 Pourquoi ?
15:03 - C'est ce à quoi Julien Drey faisait allusion tout à l'heure.
15:05 Il est dans une posture craintive.
15:08 Je me permets de vous rappeler qu'il a expliqué qu'il ne s'est pas rendu
15:12 dans une manifestation contre l'antisémitisme la plus anodine qui soit.
15:17 C'était à bas l'antisémitisme.
15:19 Rien de plus sous prétexte qu'il était garant de l'unité nationale
15:23 et qu'il ne voulait pas que ça débouche à un racisme anti-musulman.
15:28 On croit rêver donc non seulement apparemment sa posture craintive
15:34 et regrettable au niveau des principes,
15:36 mais qu'elle est également apparemment regrettable au niveau pratique.
15:41 Parce qu'en principe c'est une loi, c'est une loi du genre.
15:45 Lorsque vous montrez votre peur, on vous attaque.
15:48 - Pourquoi on ne parle pas de terrorisme islamiste ?
15:51 - Si vous me permettez, je trouve que c'est même insultant.
15:53 C'est insultant par rapport à tous les musulmans qui ne partagent pas leur vie,
15:57 qui se battent un peu partout dans le monde, mais aussi en France.
16:02 Il y a des voix qui se battent.
16:04 Et donc de réduire tous les musulmans à l'islamisme radical,
16:07 de ne pas être capable en permanence, des fois vous me reprochez,
16:10 de faire la distinction entre l'islamisme radical et l'islamisme,
16:14 c'est insultant pour les musulmans.
16:16 Parce que ça veut dire qu'ils sont une communauté homogène
16:19 et que forcément ils adhèrent à cela.
16:21 C'est exactement ce que veulent, c'est exactement la démarche
16:26 que veulent les mollahs iraniens.
16:29 C'est pour ça qu'ils ont inventé ce terme d'islamophobie.
16:32 Il ne sert qu'à ça.
16:34 - Le message qui avait été lancé,
16:36 si vous allez dans une manifestation antisémite,
16:38 alors ça va déplaire aux musulmans,
16:40 ça veut dire que les musulmans seraient antisémites.
16:42 Ça n'a aucun sens.
16:44 Pardon, mais ça n'a aucun sens.
16:46 - Mais je vais vous apporter, Julien, un témoignage,
16:49 en plus, vous avez entièrement raison,
16:51 mais un témoignage de plusieurs personnes,
16:54 dont une de confession musulmane,
16:56 qui me disait déjà son horreur sur la situation,
16:58 mais qui me disait "ma religion n'a rien à voir avec celle de ces terroristes-là".
17:02 Donc pourquoi aujourd'hui le président de la République
17:05 ne parle pas de terrorisme islamiste ?
17:06 - Mais parce que je pense qu'ils sont dans l'inquiétude permanente
17:09 qu'on leur fait passer, y compris parce qu'ils ont mal lu les émeutes
17:13 qui ont eu lieu au mois de juillet.
17:16 Ils ont l'impression...
17:18 D'ailleurs, on va revenir sur le personnage,
17:22 mais quand M. Mélenchon dit "allez, on va aller dans une cité",
17:25 vous allez crier, il dit "je prends une verre",
17:28 elle va dire "que vous avez dit qu'Allah Akbar c'était une bêtise,
17:31 vous allez voir ce qu'il va se passer dans les cités".
17:33 Mais c'est aussi insultant pour les cités.
17:35 Dans les cités, ils sont tous en train d'adhérer à ça.
17:37 Pas du tout. Il y a des centaines de mamans, d'adultes, etc.
17:41 qui me disent "mais pas en notre nom".
17:43 - Parlons justement de Jean-Luc Mélenchon
17:45 et c'est la communication inquiétante de Jean-Luc Mélenchon
17:48 sur les 24 dernières heures.
17:50 - C'est le sens de l'euphémisme.
17:51 - C'est très important de revenir point par point sur ce qu'il s'est passé.
17:54 D'abord, la déclaration la plus récente. Son tweet.
17:58 Pour l'attaque terroriste.
18:00 "Hier soir, un meurtre et des blessures au motif délirant de religion.
18:05 Alertes augmentées, sidérations, compassion pour les victimes.
18:08 Le meurtrier est fiché car psychiatrique,
18:11 sous surveillance depuis un an après 4 ans de prison pour tentative d'assassinat.
18:14 Il a pourtant pu tuer.
18:16 Plusieurs d'entre nous étant sous menace de mort
18:18 par des individus qui ont l'air d'être du même acabit s'inquiètent à juste titre.
18:22 Il est temps de réaliser les conséquences de l'effondrement du système psychiatrique.
18:26 Soins, suivis, enfermement médicalisé sont urgents
18:29 pour réaliser la mise hors d'état de nuire pour ce type de personnes."
18:33 - Donc il est fou. Il est fou, il n'est pas islamiste.
18:36 Alors que chacun sait, pardon de le dire.
18:38 Mais quand... Pour aller par exemple vous faire sauter
18:42 dans un restaurant avec une ceinture,
18:45 c'est que vous n'êtes pas un modèle d'équilibre.
18:48 D'accord ? Lorsque vous vous sacrifiez pour avoir le plaisir de tuer 4 ou 5 personnes,
18:54 vous n'êtes pas non plus un modèle.
18:56 Donc on sait bien, on sait bien que ces gens-là sont particuliers,
19:00 particuliers sur le plan mental.
19:04 Mais le type en question, ça ne l'a pas empêché de se faire condamner en justice.
19:09 Donc ça veut dire que l'altération de son discernement n'était pas suffisante
19:14 pour qu'il ne soit pas...
19:16 - Pourtant Gérald Darmanin, lors de sa déclaration hier,
19:19 expliquait qu'il était suivi par la TGSI, notamment pour la psychiatrie.
19:24 Donc Jean-Luc Mélenchon reprend in extinso, en quelque sorte,
19:28 la déclaration de Gérald Darmanin. Ça peut être compris comme ça.
19:31 - Non, parce qu'il oublie d'ailleurs que c'est un islamiste.
19:34 Il n'y a pas une seule fois le mot islamisme non plus communiqué.
19:37 - Mais tout comme le président de la République.
19:39 - Oui, mais ils sont assez d'accord.
19:41 - Mais Darmanin, on ne peut pas reprocher d'avoir dit...
19:43 Darmanin a dit l'exacte vérité sur tout.
19:45 - L'intérieur a été clair.
19:48 De toute manière, j'ai oublié à ma raison,
19:53 dans cette folie meurtrière, il y a le mot folie.
19:56 Folie, ça veut dire déséquilibre, etc.
19:58 C'est pour ça qu'on ne peut pas réduire la communauté musulmane à cela.
20:01 C'est aussi un des éléments. Ce sont les éléments les plus fous,
20:04 les plus terribles, les plus durs, les plus déstabilisés,
20:07 les plus fragiles, etc. C'est vrai.
20:10 C'est pour ça qu'il faut faire très attention.
20:12 Mais la folie psychiatrique, elle n'explique pas tout.
20:15 C'est trop simple.
20:17 Alors après, si vous me permettez, sur la communication de Jean-Luc Mélenchon,
20:20 pour moi, il y a une chose, parce que vous savez que je fais de l'exégèse,
20:23 il y a une chose que vous n'avez pas forcément les uns et les autres notées.
20:27 C'est la première fois dans un meeting qu'il bascule.
20:32 Vous voulez qu'on l'écoute ?
20:34 Oui.
20:35 On écoute Jean-Luc Mélenchon, c'était hier après-midi.
20:37 Vive-toi Paris de toutes les couleurs, de toutes les religions,
20:42 peuple rebelle, tu es le peuple humain qui témoigne à cet instant.
20:47 Vive Gaza, gloire éternelle à ceux qui résistent.
20:51 Pourquoi vous dites que c'est la première fois ?
20:53 Vous voulez dire quoi, ça ? Gloire éternelle à ceux qui résistent ?
20:56 Sortez le mot.
20:58 On n'est plus dans "je dénonce le conflit", "je dénonce les victimes",
21:04 "je suis pour cesser le feu", etc.
21:08 Gloire éternelle à ceux qui résistent.
21:11 Dans le vocabulaire qui est désormais le sien,
21:14 c'est-à-dire de la gauche islamiste, parce que c'est comme ça qu'il faut l'appeler.
21:18 Je fais maintenant une petite nuance par rapport à ce qu'il y a été.
21:21 Moi je l'appelle maintenant la gauche islamiste, et j'assume.
21:24 Ça, ça veut dire qu'il a rejoint la gauche anglaise, l'extrême gauche anglaise,
21:28 qui a pactisé avec l'islamisme, qui considère, parce que c'est ça qui est intéressant,
21:33 qui considère que désormais l'islamisme fait partie du combat anti-impérialiste.
21:38 Il est passé de l'autre côté, je me demande quand même,
21:41 parce qu'il défend en ce moment un peu Macron, vous avez vu, il a dit, il a expliqué,
21:45 il n'accepte pas encore tout à fait d'être traité constamment d'antisémite.
21:50 Ça le gêne un peu.
21:52 Donc il a défendu Macron et Villepin, où il y avait eu des problèmes.
21:57 - Ah Villepin, c'est pour faire l'islamisme commune aux européennes.
21:59 - Voilà, mais il sent malgré tout, je pense, le ventre mou de l'État lui-même,
22:05 et donc il sent autorisé d'aller encore, à mon sens, beaucoup plus loin.
22:09 Mais pardon de le dire, il y a eu ce discours fantasmatique d'hier soir,
22:15 mais il y a l'attitude, d'ailleurs je reproche encore à Ali Baddou
22:19 de ne pas avoir posé des questions, sur ses liens avec le FPLP.
22:24 C'est invraisemblable.
22:26 Vous avez un mouvement classé terroriste qui détient sans doute un bébé otage à Gaza.
22:33 Et les hommes et les femmes de M. Mélenchon soutiennent Salah Mouri
22:42 qui a tenté d'avouer la vie d'un rabbin, n'est-ce pas ?
22:46 Ils ont été, Portes et Ercilia Soudet sont allés jusqu'au commissariat
22:54 donner la main à Mme Abou Daka avant qu'elle soit expulsée
22:58 comme membre de l'organisation terroriste hors de France.
23:04 Ils ne s'en cassent même pas et on ne leur demande pas raison de cela ?
23:09 Et c'est intéressant de voir, par ailleurs, si vous permettez ce soutien au FPLP.
23:13 Parce que le FPLP au départ c'est une organisation fondée par M. Georges Abache
23:17 dans les années 60 et c'est l'organisation qui justement veut s'affronter aux islamistes.
23:22 Et c'est une organisation laïque qui d'ailleurs revendique un État multiethnique, etc.
23:27 Et à la mort de Georges Abache, ce mouvement a basculé et est devenu un mouvement islamiste
23:33 et totalement partie prenante aujourd'hui du Hamas.
23:36 Mais Julien, imaginez un seul instant par hypothèse hardie
23:41 qu'un parti très à droite est parti lié avec une organisation classée terroriste
23:48 qui détiendrait peut-être un bébé otage.
23:50 Est-ce que vous n'avez pas l'impression qu'on en parlerait davantage dans le landerneau médiatique ?
23:56 Moi je pense qu'on en demanderait.
23:58 Je pense que le journaliste de la radio de service public en demanderait raison à la présidente de ce parti.
24:04 Une dernière chose concernant Jean-Luc Mélenchon, c'est son message contre la journaliste Ruth Elkrief.
24:12 Voilà ce qu'il a dit.
24:13 "Ruth Elkrief, manipulatrice. Si on n'injurie pas les musulmans, cette fanatique s'indigne.
24:19 Quelle honte. Bravo à Manuel Bompard qui était l'invité de nos conféreurs d'LCI pour la réplique.
24:23 Elkrief réduit toute la vie politique à son mépris des musulmans."
24:27 Mais je crois qu'il faut dire que Jean-Luc Mélenchon n'est pas le représentant des musulmans.
24:31 Il l'usure par titre.
24:33 Et je crois d'ailleurs qu'il faut maintenant qu'il y ait des voix de français musulmans, de confiance musulmane,
24:37 qui lui disent "mais tu ne parles pas en notre nom ?
24:43 Qui t'a mandaté pour parler en notre nom ? Il n'est pas le défenseur. Il est le défenseur des islamistes.
24:48 Julien, il faut avouer malgré tout que son système a réussi quand même à capitaliser un petit quelque chose dans les banlieues.
24:59 Il n'est pas totalement perdant en jouant ce jeu horrible.
25:03 Mais je vais même vous dire, cyniquement parlant, il sait très bien ce qu'il fait.
25:06 On est d'accord.
25:07 Et c'est pour ça qu'il est en train d'essayer de se positionner comme le représentant des 10 millions de français qui pratiquent l'islam en France.
25:19 Et il veut être le représentant de cela. C'est une forme de lobby.
25:23 Mais le message qu'il adresse est extrêmement dangereux.
25:28 C'est ce que j'allais dire.
25:30 C'est gravissime de dire ça.
25:32 De la même manière que l'extrême gauche, je le dis suffisamment, a d'une certaine manière pourri la tête des jeunes de l'immigration, en disant du mal des français,
25:46 le même jeu, en bien plus grave encore, est joué par la France insoumise,
25:52 qui explique que les juifs, en gros, sont des gens horribles, qui tuent les bébés, comme dit M. Guiraud,
26:02 et qui excite la population d'origine musulmane.
26:06 Et forcément, vous avez des gens dans la communauté musulmane qui sont séduits par ce discours.
26:13 C'est pour ça que la question qui est posée, elle est posée à la République,
26:17 elle est posée à toutes les forces démocratiques, mais elle est aussi posée à la gauche.
26:22 Si la gauche n'est pas capable de mettre maintenant un rempart clair, net et précis,
26:27 en disant "ce qui est Mélenchon est Mélenchon", et nous, nous n'avons rien à voir,
26:31 si en permanence, je vois d'ailleurs ce mouvement oscillatoire,
26:34 un jour on le dénonce, un autre jour on le supplie,
26:37 en permanence il va continuer à ramasser les choses,
26:41 y compris dans les quartiers, dans la communauté musulmane.
26:45 Il faut dire "non, il n'a pas le droit de parler en votre nom".
26:48 Et donc nous sommes là, y compris pour vous défendre, contre lui,
26:51 contre ce qu'il est en train de faire, parce qu'il vous emmène à la catastrophe.
26:55 L'histoire retiendra le pacte qui a été fait avec les socialistes, les communistes,
27:01 Europe Écologie, les Verts et Jean-Luc Mélenchon.
27:04 L'histoire retiendra le mariage et peut-être pas le divorce.
27:08 Mais comme il l'a déchiré, que j'essaye d'être positif.
27:12 Oui, vous avez raison de l'être.
27:13 Oui, mais parce qu'il y a besoin aussi.
27:15 Julien, j'entends même ce que vous dites, je n'ai pas le sentiment,
27:20 quand j'entends par exemple les membres du parti écologiste,
27:25 ou ceux qui représentent encore le parti socialiste,
27:28 qu'ils considèrent, qu'ils regardent avec une infinie sévérité,
27:33 la sévérité qui devrait être en principe minimale et nécessaire,
27:37 les gens de chez Mélenchon. Pardon.
27:39 Avancez s'il vous plaît.
27:40 Je suis d'accord.
27:41 Oui, oui, mais c'est ce qu'on désole.
27:42 Je pense que c'est ça le problème d'ailleurs.
27:43 C'est que, y compris dans le combat qui doit être mené,
27:46 parce qu'il joue avec le feu quand même Jean-Luc Mélenchon.
27:49 Il sait, il sait, il sait.
27:51 Oui, mais il se brûle pas tant que ça.
27:52 Il sait où il va.
27:53 La confrontation qu'il prépare, on voit à peu près ce à quoi il appelle.
27:58 Et donc s'il n'y a pas, je dirais, un rempart républicain,
28:01 mais s'il n'y a pas une gauche qui est là aussi,
28:02 ben après, je ne sais plus ce que sont les dits qui vont résister.
28:05 Il était l'invité, Gilles William l'a dit, de 25 minutes de France Inter, hier matin.
28:10 Et il n'y a pas eu une question qui a été posée.
28:12 Et nous, sur cette antenne, on est revenus sur sa déclaration à Rochefort,
28:17 lorsqu'il parle de ce bébé de 10 mois qui est pris en otage,
28:20 en disant il n'y a qu'en France qu'on parle de ce bébé là.
28:23 Avançons s'il vous plaît, je voudrais qu'on revienne sur le profil de l'assaillant,
28:27 puisque on sait qu'il est radicalisé, on sait qu'il a été arrêté en 2016,
28:33 on sait qu'il a été condamné, qu'il a un profil psychiatrique extrêmement lourd,
28:38 et pourtant il est dehors.
28:40 Et pourtant, à 21h, il peut planter, tuer des individus.
28:45 Donc je vous propose de revoir le plateau et les explications de Tanguy Hamon,
28:50 et ensuite on en parle ensemble.
28:52 Armand Rajadpour, miyandohab à 26 ans.
28:55 Il est né en 1997 à Neuilly-sur-Seine de parents iraniens.
28:59 Il est fiché S pour islamisme radical
29:02 et présenté comme ayant des troubles psychiatriques.
29:04 Il est déjà connu des services de renseignement et de la justice.
29:07 En 2016, il a été condamné à une peine de prison pour un projet d'attentat,
29:11 un projet qui devait viser le quartier de la Défense.
29:14 Il avait alors été interpellé par la DGSI avant d'avoir pu passer à l'acte.
29:18 Il avait passé 4 ans en prison et est sorti en 2020.
29:21 Des liens avec de précédents terroristes ont été mis en évidence
29:24 par le centre d'analyse du terrorisme,
29:26 notamment ceux ayant tué Samuel Paty, le père Hamel ou le couple de policiers de Magnonville.
29:31 L'enquête devra permettre de confirmer ces liens.
29:34 Il dit avoir agi ainsi parce qu'il ne supportait pas
29:36 que des musulmans soient tués en Afghanistan et en Palestine.
29:39 Il a aussi estimé que la France est complice de ce que fait Israël.
29:43 Il a dit avoir voulu mourir en martyr.
29:46 Une vidéo de cet individu a été postée sur les réseaux sociaux avant son attaque
29:50 où il a prêté allégeance au chef de Daesh.
29:53 Ça va être intéressant d'entendre les premiers mots de Jean-François Ricard,
29:57 procureur de la République antiterroriste,
29:59 qui va revenir sur cette question que tout le monde se pose,
30:02 qui est sur les lèvres de tous les Français.
30:04 Que faisait-il dehors ?
30:06 Que faisait-il dehors ?
30:08 Qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'on laisse un tel individu libre de tout mouvement ?
30:14 Alors peut-être qu'il y a même eu des failles,
30:17 on apprendrait peut-être qu'il était sous un contrôle judiciaire renforcé,
30:20 enfin j'en sais rien.
30:21 Donc on va voir ça à 19h30 avec la conférence du procureur de la République.
30:28 Qu'est-ce qu'il faisait ?
30:30 Écoutez, d'après ce que je crois savoir et comprendre,
30:35 il avait purgé sa peine, il a fait une tentative, il a pris quatre ans,
30:41 dont trois fermes, je crois qu'il l'a purgé quand même.
30:44 Il est sorti, mais bon, on a bien compris qu'il était étrange,
30:51 on a compris ça, il doit prendre des médicaments,
30:53 mais il n'est pas foalier.
30:56 S'il était foalier, il n'aurait pas été condamné pénalement,
31:00 donc il est borderline le type.
31:02 Pardon de vous le dire, les gens borderline, vous les mettez pas en taule,
31:08 il se trouve qu'il est de nationalité française,
31:10 même s'il est de parents iraniens, donc je…
31:15 Le drame de ce pays, je me permets encore de vous le dire, c'est le nombre.
31:21 Pardon, c'est…
31:24 Et également, les ratés de l'intégration,
31:27 parce qu'il a une nationalité française, la belle affaire,
31:30 mais il est d'origine immigrée, ce sont des ratés de l'intégration
31:33 qui ont été travaillés au corps par une propagande,
31:36 et voilà ce qui se passe.
31:38 Et il y en a des dizaines de mille, on va dire.
31:42 Alors, il y a plusieurs niveaux, il y a…
31:45 D'abord, qu'est-ce qui s'est passé en prison ?
31:48 Il a fait quand même quatre ans en prison, normalement.
31:50 - Trois ans. - Trois ans et demi.
31:52 Normalement, en prison, il y a un traitement particulier
31:55 qui vise à essayer de déradicaliser ces gens-là.
31:59 Bon, visiblement, ça n'a pas été fait, ou alors en tous les cas…
32:03 Parce qu'après la libération, l'institution pénitentiaire,
32:06 elle doit faire un rapport, elle doit donner des éléments,
32:08 si elle a le sentiment ou si elle n'a pas le sentiment
32:11 qu'il y a une déradicalisation en cours, etc.
32:13 Ça, c'est un premier aspect des choses,
32:14 donc il faut regarder ce qui se passe dans les prisons,
32:16 et c'est un problème.
32:17 Ce n'est pas la faute à l'institution,
32:20 c'est la manière dont elle peut travailler
32:22 avec les moyens nécessaires, etc.
32:24 Premier aspect des choses, évidemment, le suivi policier.
32:27 Mais le problème, c'est que les policiers vont vous dire
32:29 qu'on a des milliers de fiches S,
32:31 on ne peut pas mettre un policier 24 heures sur 24
32:33 derrière les fiches S.
32:35 Donc, il y a des défaillances, peut-être des défaillances d'écoute,
32:38 téléphonique, de suivi, voilà.
32:41 - Pour l'instant, c'est sur le profil médical.
32:43 Je peux me permettre, c'est un peu long,
32:44 mais ça va permettre de comprendre.
32:46 - Je vais vous expliquer.
32:47 À compter de mars 2022,
32:49 il a arrêté son traitement médicamenteux.
32:51 En août 2022, une expertise psy a conclu
32:54 la nécessité d'un suivi psychologique
32:56 et une injonction de soins.
32:57 En septembre 2022, le juge de l'application des peines
33:00 a ordonné une injonction de soins.
33:02 Le médecin-coordinateur, dans plusieurs rapports successifs,
33:05 n'a pas conclu qu'il était nécessaire
33:07 de reprendre un suivi médicamenteux.
33:09 Aucune dangerosité d'ordre psychiatrique
33:11 n'a été identifiée dans le dernier rapport
33:13 du 21 avril 2023.
33:15 Le rapport de fin de mesure du 15 mars 2023
33:18 concluait à l'archivage de la mesure à son échéance.
33:21 Le respect de l'obligation du travail
33:23 dans la même entreprise depuis 2020,
33:25 soins conformes aux injonctions.