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Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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00:00:00C'est un élément important dans ce qui va se passer.
00:00:02Oui, c'est pas une opposition de principe.
00:00:05Il a toujours considéré que le 49.3 était une arme démocratique constitutionnelle
00:00:12et il voyait pas pourquoi il fallait se priver.
00:00:14Alors peut-être que sur un 49.3, à l'époque, il était peut-être gêné à l'idée que le gouvernement l'utilise,
00:00:19mais par principe, il dit que c'est une arme démocratique et qu'elle est à la disposition du gouvernement.
00:00:24Il n'y voyait pas de problème.
00:00:27Et je pense que les discussions à venir vont être un peu tendues sur ce sujet
00:00:31parce que je vois pas François Bayrou, compte tenu de ses déclarations passées,
00:00:34dire « ah ok, j'arrête, je mets de côté le 49.3 ».
00:00:38Et de ce point de vue-là, il a tout à fait raison.
00:00:40Un Premier ministre qui dit « je n'utilise plus le 49.3 »,
00:00:42il obère totalement, il stoppe totalement ses capacités à gouverner.
00:00:46En revanche, il y a un sujet qu'on n'a pas encore parlé, je crois, et qui sera là aussi primordial,
00:00:50c'est le sujet de la proportionnelle,
00:00:51parce que c'est le sujet que porte François Bayrou depuis très très longtemps.
00:00:54Et c'est un sujet qui fait consensus aujourd'hui pour le Rassemblement national, pour le Parti socialiste.
00:00:59Donc ça peut déjà, au moment de trouver des textes où il peut avoir des majorités,
00:01:03François Bayrou peut peut-être déjà commencer à avancer sur ce sujet-là.
00:01:06Ça lui permettra d'obtenir un gain politique éventuel.
00:01:10Donc c'est, à mon avis, l'un des premiers chantiers auquel il va s'atteler.
00:01:13Après, on peut discuter de l'intérêt de la proportionnelle,
00:01:15est-ce que c'est bénéfique pour les différents partis.
00:01:17Il se trouve aujourd'hui que, sur l'échiquier politique, vous avez le Rassemblement national,
00:01:21une partie du Bloc central et le Parti socialiste qui sont pour,
00:01:24et ça vous donne donc quand même une base assez solide.
00:01:26Ou une monnaie d'échange.
00:01:28Une monnaie d'échange, en plus.
00:01:29Après, c'est une question de vocabulaire.
00:01:30Noémie, un dernier mot, avant de retrouver Adrien Spiterri depuis Matignon.
00:01:35Oui, écoutez, la Ve République était censée promettre une forme de stabilité,
00:01:40on n'y est plus, et peut-être qu'effectivement, il va falloir revenir à une proportionnelle,
00:01:44mais on n'est pas du tout sûr que ça va fonctionner et que ça va régler les choses dans les années qui viennent.
00:01:48Nathan Dauvert, très rapidement.
00:01:50Et je crois aussi que la mission aujourd'hui d'un Premier ministre,
00:01:54par-delà tous les dossiers, le budget, etc.,
00:01:56c'est d'essayer de répondre à la crise de la représentation politique qui est en train de naître,
00:02:03à l'exacerbation, à la polarisation du débat, à la radicalisation
00:02:07et au fait que la parole politique est de plus en plus superficielle.
00:02:11Moi, j'ai trouvé ça pas mal qu'un Premier ministre dise
00:02:13il y en a assez de cette parole politique qui est vaine, qui est artificielle,
00:02:17qui est superficielle, avec des éléments de langage, avec un marketing facile.
00:02:20Remettre, si vous voulez, quelque chose qui est central
00:02:23et qu'on a un peu vu disparaître parfois ces dernières années,
00:02:25de la culture à la tête de l'État, de la hauteur de vue et de l'esprit historique.
00:02:29Et de la culture de compromis.
00:02:30Merci les amis de m'avoir accompagné pour cette émission spéciale de Punchline Weekend.
00:02:34Dans quelques instants, Philippe Devilliers, Jean-François Lejeune et l'ami Éliotte Deval, évidemment,
00:02:40passer une belle soirée.
00:02:42Ils vont revenir largement, évidemment, sur cette passation
00:02:46et la nomination de François Bayrou à Matignon.
00:02:49Et on va retrouver Adrien, je l'ai bien dit ?
00:02:51Non, vous dites Bay, il faut dire Bayrou.
00:02:54Et on va retrouver tout de suite Adrien Spiteri devant Matignon.
00:02:59Adrien Spiteri, François Bayrou a pris possession de son poste.
00:03:03Adrien ?
00:03:05Oui, exactement Thierry, c'est désormais officiel.
00:03:09François Bayrou, le maire de Pau et président du Modem et le nouveau Premier ministre.
00:03:14Il a succédé à Michel Barnier après une passation de pouvoir
00:03:18qui a tardé à avoir lieu initialement prévu en fin de matinée.
00:03:21Elle a finalement eu lieu en début de soirée, après aussi un entretien entre les deux hommes.
00:03:25Alors que faut-il retenir de cette passation de pouvoir et des deux prises de parole ?
00:03:30Alors d'un côté Michel Barnier est revenu sur ses trois mois à Matignon
00:03:34saluant l'action de son gouvernement.
00:03:36Nous avons remis l'Etat en marche, a-t-il déclaré.
00:03:39Il a aussi rappelé la difficulté de la mission qui lui a été confiée par Emmanuel Macron
00:03:44en raison de la fracturation de l'Assemblée Nationale.
00:03:47De l'autre côté, François Bayrou a salué le travail de Michel Barnier.
00:03:50Rappelé aussi la situation difficile de la France, notamment son déficit.
00:03:55Je n'ignore rien de l'Himalaya de difficulté qui se dresse devant nous, a-t-il déclaré.
00:03:59Il a aussi esquissé ce qu'il souhaitait faire dans les prochaines semaines.
00:04:03Ne rien cacher, ne rien négliger, ne rien laisser de côté.
00:04:06Surtout casser le mur entre les Français et le pouvoir.
00:04:10Alors François Bayrou, il aura dans les prochaines heures, dans les prochains jours, du pain sur la planche.
00:04:14Sa première mission, ça va être de former un gouvernement.
00:04:17On imagine qu'il va rencontrer les différents représentants des forces politiques.
00:04:22Nous savons que la droite, hors rassemblement national, ne ferme pas la porte à une participation.
00:04:27A gauche, ni la France insoumise, ni le parti socialiste, ni les communistes, ni les écologistes ne participeront.
00:04:34Mais attention, le parti socialiste ne censurera pas de prime abord.
00:04:38Même chose pour le rassemblement national.
00:04:40Tous s'attendent de voir le discours de politique générale de François Bayrou.
00:04:44Le parti socialiste demande la non-utilisation de l'article 49.
00:04:48Enfin, dernière information que l'on peut vous transmettre, c'est que François Bayrou va recevoir ce soir Bruno Rotailleau,
00:04:54le locataire de la place Beauvau, qui se verrait bien continuer.
00:04:57Et attention, comme les républicains, il demande des garanties,
00:05:00notamment sur la future politique migratoire que souhaite mener François Bayrou.
00:05:04Merci Adrien Spiteri pour toutes ces informations.
00:05:08Il est 19h sur CNews, merci d'être avec nous.
00:05:10Pour face à Philippe Devilliers, cher Philippe, bonsoir.
00:05:13Bonsoir Eliott, bonsoir Geoffroy.
00:05:15Nous sommes avec Geoffroy Lejeune, cher Geoffroy, bonsoir.
00:05:19Nous connaissons désormais le nouveau Premier ministre.
00:05:23Après une journée de vendredi incertaine, Emmanuel Macron a décidé de nommer François Bayrou,
00:05:2773 ans, fils d'agriculteur, dans la vie politique depuis un demi-siècle,
00:05:32personnage clé dans la victoire d'Emmanuel Macron en 2017.
00:05:36Et on va commencer par l'homme, l'homme que vous connaissez bien, Philippe Devilliers,
00:05:40parce que j'ai retrouvé une archive absolument extraordinaire,
00:05:43que nos téléspectateurs ne connaissent sûrement pas.
00:05:46Regardez cet article, 20 ans après les rénovateurs.
00:05:49Sur cette photo, on voit François Fillon, Michel Noir, François Daubert,
00:05:53un certain Philippe Devilliers tout à gauche, et puis tout à droite,
00:05:57non loin de Monsieur Barouin, on voit François Bayrou.
00:06:02Et alors ce qui est intéressant, encore plus intéressant,
00:06:05c'est que donc un article écrit par un certain Éric Zemmour,
00:06:0920 ans après les rénovateurs,
00:06:12peut-être nous expliquer ce que sont les rénovateurs Philippe Devilliers,
00:06:16et surtout la question qu'on doit se poser, c'est qui est François Bayrou pour vous ?
00:06:21François, sur les rénovateurs, c'est drôle comme le temps passe vite,
00:06:29parce que cette photo, elle montre des jeunes gens qui ont 40 ans ou moins.
00:06:39C'était hier.
00:06:42Et maintenant on a l'image, tout à l'heure on a eu l'image de deux hommes, 73-74,
00:06:50et je repensais à une phrase de Saint-Ignion, qui pour moi est définitive.
00:06:59La politique c'est un sport individuel, je pense qu'on le voit en ce moment,
00:07:04et c'est un sport de vieux.
00:07:07Et on a cru, ils ont tous cru, Macron, Attal et tous les autres,
00:07:11qu'on passait le relais à des tout jeunes qui allaient tout renouveler,
00:07:17qui allaient tout repeindre.
00:07:20Et bien non, on a eu là, tout à l'heure, deux hommes que j'ai bien connus,
00:07:24qui étaient sur la photo des rénovateurs.
00:07:27Alors je réponds à votre question.
00:07:30Les rénovateurs, ça vient de quoi ?
00:07:35Ça vient de la double défaite de la droite.
00:07:39En 1981, nous n'étions pas encore en politique.
00:07:45Puis 1988, la défaite de Jacques Chirac.
00:07:50Et donc, la défaite de Vahéry et Giscard d'Estaing en 1981,
00:07:53la défaite de Jacques Chirac en 1988.
00:07:56Et là, en fait, il y a Charles Millon notamment,
00:08:01et Michel Noir et quelques autres qui disent,
00:08:05on ne peut pas rester comme ça.
00:08:08Il faut passer à la génération suivante.
00:08:14Et donc, on compose des rénovateurs.
00:08:16Et la presse, c'est Chirac qui a trouvé le mot,
00:08:21nous appelle les douze salopards.
00:08:25À cause du film, les douze salopards.
00:08:28Ça nous allait très bien.
00:08:31Et si je vous en parle, c'est parce que j'ai quelque chose d'autre à dire,
00:08:34très important, surtout en ce moment.
00:08:38C'est qu'à l'époque, les rénovateurs croyaient
00:08:41qu'il suffisait de changer de génération
00:08:44pour renouveler la vie politique.
00:08:47Et un jour, je parle avec Olivier Guichard,
00:08:50ancien chef de cabinet du général de Gaulle,
00:08:54un homme d'État, très cultivé.
00:08:57Il avait des mots passants.
00:08:58Je me disais, Norman, sur son bureau, avec deux, trois dossiers.
00:09:03Et il me dit, votre affaire des rénovateurs, Philippe,
00:09:08il y a une chose qu'il faut que vous sachiez.
00:09:11En politique comme dans la vie, le jeunisme ne suffit pas.
00:09:17N'oubliez jamais qu'Antigone, en fait,
00:09:20elle a damé le pion à Créon parce qu'elle s'est réclamée
00:09:26des lois immémoriales.
00:09:29C'est-à-dire qu'on peut être un jeune utile à la société
00:09:33et à la France quand on se sent qu'on s'accepte corseté
00:09:40par les sagesses anciennes.
00:09:43Et ça, pour moi, ce fut une leçon.
00:09:45En d'autres termes, les rénovateurs,
00:09:46ils n'avaient rien à projeter.
00:09:48Ils n'avaient rien à proposer d'autre que leur jeunesse.
00:09:53Et ce qui m'a frappé tout à l'heure dans la passation de Pleuvoir,
00:09:59c'est que la vieillesse, parfois, ne propose rien non plus.
00:10:04Puisqu'on a eu deux hommes politiques plutôt autosatisfaits
00:10:11et qui n'ont pas prononcé le mot France.
00:10:16Ils ne l'ont pas fait exprès.
00:10:19Je ne mets pas en cause leur patriotisme,
00:10:22leur attachement au pays.
00:10:24Mais on a l'impression qu'aujourd'hui, dans toute cette histoire,
00:10:28même quand on écoute les journalistes,
00:10:31on tourne en rond, en fait.
00:10:33On est dans un entre-soi.
00:10:35On est dans un jeu.
00:10:37Et ce côté ludique agace nos compatriotes.
00:10:42Et moi, il m'agace profondément,
00:10:44parce que pendant ce temps-là, le bateau coule.
00:10:47Les rénovateurs, c'est typiquement un truc qui intéresse les médias,
00:10:54qui passionne les médias.
00:10:56On a eu plein de télé, etc.
00:10:58On a même fait un congrès fondateur à Lyon,
00:11:04avec Michel Noir.
00:11:06Et puis derrière rien, il ne s'est rien passé.
00:11:09Pourquoi ? Parce qu'il n'y avait pas une seule idée.
00:11:12Et ce que j'ai appris au fil du temps,
00:11:14ce sont les idées qui mènent le monde,
00:11:16contrairement à ce qu'on croit.
00:11:18Ce ne sont pas les jeux politiciens.
00:11:20– Geoffroy Lejeune.
00:11:21– Vous n'avez pas vraiment répondu à la deuxième question d'Eliott.
00:11:24C'est qui est François Bayrou ?
00:11:26Puisque vous l'avez connu maintenant en 1989.
00:11:28C'est un personnage que vous connaissez depuis toujours.
00:11:30Les gens ne le savent pas, mais vous venez du centre.
00:11:32En réalité, vous avez commencé votre carrière politique au centre.
00:11:34Je me permets de le rappeler.
00:11:36Et donc, vous le connaissez par cœur.
00:11:38Qui est-il ?
00:11:42Ce n'est pas une insulte dans ma bouche, Philippe ?
00:11:44– Non, non.
00:11:46En fait, je pense que vous faites une erreur sur mon parcours,
00:11:51mais ce n'est pas grave.
00:11:53– Non, pas du tout.
00:11:55Je suis vraiment très sûr.
00:11:57– Ça m'a beaucoup amusé, ma femme.
00:11:59Je viens du centre, oui.
00:12:02Alors, François Bayrou, je le connais très bien,
00:12:07effectivement depuis très longtemps.
00:12:09Et on s'est rencontrés, il était jeune député en 1986,
00:12:17député du CDS à l'époque, avec Pierre Mainry.
00:12:24Et à l'époque, j'étais secrétaire d'État à la Culture.
00:12:28Et un jour, il m'appelle et on déjeune ensemble.
00:12:31On a déjeuné dans un restaurant qui s'appelait L'Assiette aux Boeufs,
00:12:34je ne sais pas si ça existe encore.
00:12:36Et on échange, et de cet instant est née une amitié entre nous.
00:12:45Et en fait, François Bayrou, il a des qualités et des défauts
00:12:50comme tout le monde, mais il a la religion de l'amitié.
00:12:54Et en fait, lui et son conseiller, qui s'appelle Philippe Lapousterre,
00:12:59on est toujours restés en contact, et en contact chaleureux.
00:13:05Alors, en fait, il y a deux François Bayrou.
00:13:10Je ne sais pas de quel François Bayrou vous voulez que je parle, pour commencer.
00:13:17C'est Janus à deux têtes.
00:13:19Il y a le Bayrou des villes et le Bayrou des champs.
00:13:24Le Bayrou des champs, pour commencer,
00:13:30c'est quelqu'un qui écrit la plume à l'air.
00:13:36C'est quelqu'un qui aime écrire en plein air.
00:13:39C'est quelqu'un qui écrit bien.
00:13:42C'est un des rares hommes politiques capables d'écrire un livre tout seul.
00:13:48Et notamment, il a évoqué tout à l'heure, dans la cour de Matignon, Henri IV.
00:13:56Et moi, j'ai lu son livre Henri IV à l'époque.
00:13:59C'était remarquable.
00:14:01C'est remarquablement écrit.
00:14:04Tout à l'heure, quand il s'est identifié à Henri IV,
00:14:08pour réconcilier les Français, je me suis dit,
00:14:10est-ce qu'il pense à la fin d'Henri IV ?
00:14:12J'espère que non pour lui.
00:14:14Parce qu'il y a Ravaillac-Mélenchon qui guette dans une rue un poignard à la main.
00:14:20Donc il faut faire attention aux comparaisons historiques.
00:14:28C'est un rural.
00:14:31C'est pas si commun.
00:14:33C'est un vrai rural.
00:14:34Il a des chevaux chez lui.
00:14:36Il connaît le monde des chevaux.
00:14:38C'est un homme qui grimpe.
00:14:40C'est un homme qui...
00:14:42C'est un marcheur de la montagne.
00:14:46Ça, c'est un point commun qu'il a avec Michel Barnier.
00:14:49Mais c'est pas la même montagne.
00:14:51Et c'est un provincial.
00:14:54Moi, je parlais le patois vendéen couramment.
00:14:57Lui, il parle le béarnais.
00:14:59Encore aujourd'hui.
00:15:01Pour moi, tout ça, c'est des qualités.
00:15:05J'ajouterais qu'il est catholique.
00:15:08Sa femme aussi, ses enfants aussi.
00:15:14Il est catholique d'une nuance particulière.
00:15:18C'est celle du Sillon.
00:15:20C'est un catholique...
00:15:24démocrate chrétien.
00:15:27Mais c'est un catholique qui n'est pas sociétaliste.
00:15:32C'est-à-dire qu'il était là à la manif pour tous.
00:15:36Je m'en souviens très bien.
00:15:38Et il a dit récemment
00:15:42qu'il n'était pas favorable à l'euthanasie.
00:15:45Il a osé le dire.
00:15:47Donc, à mon avis, c'est déjà ça de gagné.
00:15:50Je sais pas ce qu'il va se passer.
00:15:52Pas grand-chose, à mon avis.
00:15:54Mais au moins, la loi sur l'euthanasie,
00:15:57là, elle en a un coup dans l'aile.
00:16:01Alors maintenant, le rat des villes.
00:16:04Parce qu'il n'est pas souvent là-bas, dans la Béarne.
00:16:08Il n'a pas tellement l'occasion de parler béarnais avec Macron,
00:16:12qui, lui, est plutôt un globe...
00:16:16– Un globe-trotter.
00:16:18– Oui.
00:16:23En Suisse, oui.
00:16:26Mondialiste.
00:16:28Et donc, quand vous mettez Bayrou et Macron qui parlent ensemble,
00:16:32vous avez un enraciné et un mondialiste.
00:16:35Il y en a un qui, pour rien au monde,
00:16:38choisirait d'aller passer son week-end à New York.
00:16:42Et l'autre qui, pour rien au monde,
00:16:44accepterait de passer son week-end à Rocamadour ou à Guéret.
00:16:48Donc, je ne sais pas ce qu'ils se disent quand ils sont entre eux,
00:16:52entre la peau et le fromage.
00:16:55Alors, le rat des villes, c'est quand même le haut-commissaire au plan.
00:17:00C'est le poste prestigieux de Jean Monnet.
00:17:03Donc, ça fait un lien, puisqu'il en est un disciple assidu.
00:17:11D'ailleurs, je suggère que sa première décision,
00:17:14pour montrer qu'on supprime les agences et qu'on fait des économies,
00:17:17c'est de supprimer le commissariat au plan.
00:17:19Ça ne sert strictement à rien.
00:17:21Il le sait très bien.
00:17:22C'est ce que Chirac appelait en Corrèze un place-sous.
00:17:25Il est là depuis 2017,
00:17:27parce qu'il n'a pas pu rester ministre de la Justice,
00:17:30et il fait des plans.
00:17:32Remarquez, il a fait des plans sur la comète,
00:17:35et ça lui a pas mal réussi, ça se termine plutôt bien,
00:17:37même si c'est un gouvernement crépusculaire.
00:17:40Il aura fini par décrocher le plan qui gagne.
00:17:49Ensuite, c'est un neurofédéraliste béat.
00:17:56Il pense que la France n'a plus d'avenir en tant que telle.
00:18:00Il pense, comme Giscard,
00:18:02que la France est désormais une nation moyenne,
00:18:04qu'elle pèse plus que 1% de la population mondiale,
00:18:07vous connaissez le discours,
00:18:09et qu'il faut faire jouer le levier d'Archimède.
00:18:12On sera plus fort quand on sera plus nombreux.
00:18:15C'est une vieille idée taylorienne,
00:18:20de l'addition qui fait la puissance,
00:18:26alors qu'on sait très bien que la puissance,
00:18:29elle est comme l'atome et la miniaturisation des microprocesseurs,
00:18:35la combinaison de l'infiniment petit et de l'infiniment puissant.
00:18:38On a eu entre nous des discussions redoutables.
00:18:43On peut retrouver des images, d'ailleurs, de duels.
00:18:46On a eu des confrontations, des élections présidentielles européennes, etc.
00:18:52Permettez-moi de vous couper.
00:18:54J'ai retrouvé un débat au moment du référendum en 2005
00:19:00pour ou contre la constitution européenne.
00:19:02C'est un débat qui dure une heure et demie,
00:19:04et vous êtes face à François Bayrou.
00:19:06François Bayrou était un fervent défenseur de cette constitution.
00:19:10Oui, et ça a commencé en 1992, la rupture.
00:19:14Parce qu'en fait, moi, j'étais à l'époque,
00:19:17avec Donio, Madeleine, Théléautard, etc. à l'UDF,
00:19:22et au centre, comme vous dites, et puis il y a eu Maastricht.
00:19:32Et quand il y a eu Maastricht, là, nos destins se sont séparés,
00:19:39nos voies se sont séparées, nos vies se sont séparées.
00:19:43C'est-à-dire qu'il faut représenter ce que ça pouvait être à l'époque.
00:19:48Par exemple, les rénovateurs ont explosé,
00:19:50puisque Philippe Seguin, qui était parmi les rénovateurs,
00:19:54c'est lui qui dit, un jour, devant l'UDF et l'URPR,
00:20:00vous êtes condamnés à devenir des petits boutiquiers
00:20:08qui iront se fournir en matière première chez le grossiste.
00:20:13Et le grossiste, c'est la commission de Bruxelles, Philippe Seguin.
00:20:17Et donc, vous imaginez Bayrou qui écoute ça, qui entend ça.
00:20:22Parce que pour François Bayrou, comme pour Jacques Delors,
00:20:27qui sont les disciples du béatifiable Schumann,
00:20:33l'Europe est une religion.
00:20:36C'est comme la révolution a été une religion de substitution,
00:20:43et bien l'Europe, pour Meïneri, François Bayrou, c'est une religion.
00:20:50C'est-à-dire que c'est un destin de nature, c'est la parousie.
00:20:56Et d'ailleurs, tout à l'heure, ils ont échangé un mot sur l'unité de l'Europe.
00:21:02Vous voyez, c'est le message subliminal.
00:21:07On est du même camp, on est de la même famille, parce qu'on est du même destin.
00:21:11On veut que la France, ça finisse en pointe de crayon.
00:21:15En fait, ils sont d'accord avec la phrase de Mitterrand.
00:21:17La France est notre patrie, l'Europe est notre avenir.
00:21:21Et puis le Bayrou des villes, j'ajouterais, c'est un professionnel de la politique.
00:21:34C'est pas forcément péjoratif, il connaît les rouages mieux que quiconque,
00:21:39et il sait poser des œufs de mouche dans des balances de toiles d'araignées.
00:21:45C'est un champion du compromis.
00:21:51Et donc, c'est sans doute pour ça, on en parlera peut-être, qu'il a été choisi.
00:21:59C'est un parlementaire, un vrai.
00:22:03Philippe de Villiers, François Bayrou devient le quatrième Premier ministre en cette année 2024.
00:22:10Jamais dans l'histoire de la Vème République, on avait vécu une telle valse des premiers ministres.
00:22:18Et donc, une question se pose, est-ce que nous sommes toujours, Philippe de Villiers, en Vème République ?
00:22:24Je vous répondrai ça aussi.
00:22:26François Bayrou est un homme de la quatrième égaré de la cinquième.
00:22:31Je me souviens, lors de notre premier déjeuner,
00:22:36il m'avait dit, j'ai travaillé avec Phim Lain.
00:22:40Phim Lain, c'était un homme de la quatrième République.
00:22:44Et donc, en fait, il a fait le lien entre la quatrième et la sixième, avenir probable.
00:22:53Alors, on est revenu à la quatrième République.
00:22:57Pour la première raison que, sous la quatrième République, il y avait un bloc central, en fait.
00:23:06On appelait la troisième force.
00:23:08Et il y avait, de chaque côté, les gaullistes et les communistes.
00:23:12Et le bloc central ne voulait pas travailler avec les gaullistes et ne voulait pas travailler avec les communistes,
00:23:19qui s'appelaient l'extrême droite et l'extrême gauche.
00:23:22C'était l'époque où De Gaulle disait, je les laisse à leur ouvrage.
00:23:32Ils sont en train de faire cuire leur petite soupe sur leur petit feu, dans leur petit réchaud.
00:23:41Laissons-les dans leur coin.
00:23:44C'était l'époque de l'UDSR avec Mitterrand, etc.
00:23:48Et c'était la grande époque du MRP, de la démocratie chrétienne, qui était triomphale.
00:23:55Et donc là, aujourd'hui, on retrouve la même configuration.
00:23:59Il y a un bloc central qui cherche à s'émanciper de ces deux ailes et qui cherche à les ignorer.
00:24:06Or, les deux ailes représentent, sur le plan électoral, deux forces idéologiquement distinctes et caractérisées.
00:24:17Le deuxième point commun, c'est la partitocratie.
00:24:27La partitocratie, c'est-à-dire le jeu des partis.
00:24:32Le jeu des partis qui cherchent à faire des combinaisons pour gouverner.
00:24:40Ça, c'est typiquement la Quatrième République.
00:24:43D'ailleurs, sous la Quatrième République, ils auraient envié la situation qu'est la nôtre.
00:24:48Les gouvernements ne duraient pas deux mois comme ça, pas trois mois.
00:24:51Parfois, ils y duraient huit jours.
00:24:54Et on était content d'être ministre pour huit jours.
00:24:56Là, c'est comme ça que ça va se terminer.
00:24:58Ils vont tous, vous vous rendez compte, ils sont tous au bord de la piscine,
00:25:03la piscine sanguinolente où les crocodiles mangent les caïmans, pour plonger à leur tour.
00:25:12On sent que c'est le goût du Marocain.
00:25:15Ça, c'est typiquement la Quatrième République.
00:25:18Et enfin, la Quatrième République, c'était la proportionnelle.
00:25:24Et on y va tout droit.
00:25:26Justement, Jean-François Lejeune a une question.
00:25:28C'était justement la question.
00:25:29C'est sa grande idée à François Bayrou depuis maintenant des années,
00:25:31depuis sa candidature à la présidentielle en 2007, je crois.
00:25:35Et c'est devenu un sujet de discussion qui a animé la classe politique ces dernières semaines.
00:25:40Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui, c'est demandé par le Parti socialiste,
00:25:43par François Bayrou depuis des années, par le Rassemblement national aussi,
00:25:46est-ce que vous pensez que c'est une bonne idée ?
00:25:49Je pense que c'est une idée mortifère pour nos institutions, pour la France et pour les Français.
00:26:01Quel est le problème aujourd'hui ?
00:26:04Je l'ai dit et je vais le redire différemment.
00:26:09Le problème aujourd'hui, c'est que le pouvoir n'existe plus.
00:26:13Enfin, on ne sait plus où il est.
00:26:16En réalité, le pouvoir, il est dans l'état profond en France et à Bruxelles.
00:26:22C'est l'état profond qui commande.
00:26:24On voit bien l'histoire du Mercosur.
00:26:26On ne sait pas très bien où, qui, d'où ça vient.
00:26:29Ça dure depuis 25 ans et on ne sait pas comment arrêter la machine.
00:26:33Parce qu'on ne sait pas où sont les rouages.
00:26:38Le pouvoir s'est éloigné.
00:26:39Par exemple, moi, quand j'étais petit, le maire avait le pouvoir.
00:26:43Quand on s'adressait au maire, on s'adressait à un interlocuteur qui avait le pouvoir.
00:26:47Monsieur le maire, est-ce que vous pouvez m'arranger mon affaire de fossé devant chez moi ?
00:26:52Oui.
00:26:53Maintenant, il dit qu'il faut que je voie avec la communauté de communes.
00:26:57Et on va voir un fonctionnaire qui dysfonctionne et qui dit qu'il n'y a pas de crédit.
00:27:03Il faut attendre le conseil communautaire, etc.
00:27:07Et puis après, pareil, il y a la région, puis il y a l'État qui dit « non possumus »
00:27:12et maintenant c'est l'Europe.
00:27:15Et le pouvoir, il a besoin de quelque chose, c'est l'incarnation.
00:27:22C'est pour ça que le maire reste le seul personnage encore identifié, encore identifiable.
00:27:31Malgré tout.
00:27:32Bien qu'il soit dépouillé de son pouvoir et que la responsabilité soit détachée du pouvoir.
00:27:39La responsabilité, c'est détacher du pouvoir.
00:27:41C'est-à-dire que le maire, il a la responsabilité mais il n'a plus tout à fait le pouvoir.
00:27:47Et au moment où il faudrait rétablir le député maire
00:27:53pour avoir à l'Assemblée des parlementaires qui connaissent le terrain et qui ne sont pas des gens hors sol,
00:28:04comme c'est le cas aujourd'hui.
00:28:06Regardez les écolos, entre autres, et tant d'autres.
00:28:11On a une classe politique qui est complètement déclassée parce qu'elle est déconnectée du réel.
00:28:20Parce qu'il n'y a plus de mandat local.
00:28:22Quand vous avez un mandat local, vous ramenez chaque problème national à sa dimension, à son enracinement local.
00:28:31La proportionnelle.
00:28:33On va faire la proportionnelle.
00:28:35La proportionnelle, ça consiste à donner le pouvoir au parti, au singulier et au parti au pluriel.
00:28:42Au singulier, qui va choisir les candidats ?
00:28:50Ce n'est pas moi, ce n'est pas vous, c'est le parti.
00:28:54Exactement comme aux élections européennes.
00:28:56Est-ce que vous connaissez vos députés européens dans votre coin ?
00:29:00Absolument pas.
00:29:01Ben non.
00:29:02On ne connaît pas les députés européens.
00:29:04Pourquoi ? Ils sont élus à la proportionnelle.
00:29:07Le scrutin nominal majoritaire a cette richesse que c'est le peuple qui choisit son candidat et qui le connaît,
00:29:19et qui le reconnaît, et qui lui parle, et qui lui serre la main, et qui le sanctionne.
00:29:27Vous ne pouvez sanctionner et contrôler que quelqu'un que vous connaissez.
00:29:33Le parti va choisir sur une liste des candidats qui seront élus sur la liste, indépendamment de leur qualité personnelle.
00:29:47C'est-à-dire qu'on choisira une idéologie ou un positionnement, comme on dit maintenant, une posture,
00:29:55mais à aucun moment on ne choisira la valeur personnelle du futur député.
00:30:03Donc moi j'appelle ça une kleptocratie, et ça a perdu la quatrième main publique.
00:30:10Donc je dis c'est le parti, et j'ai dit c'est les partis.
00:30:16En effet, dès que l'élection a eu lieu, les partis s'entendent entre eux.
00:30:22Et un grand constitutionnaliste, qui n'est pas Saint-Ignion, mais qui aurait pu l'être, a dit...
00:30:33Du coup vous me faites marrer...
00:30:35Ça va être de notre faute bien sûr !
00:30:39Qu'est-ce qu'il vous a dit le constitutionnaliste ?
00:30:41Il a dit c'est la tyrannie des groupes charnières.
00:30:45Saint-Ignion disait ça aussi d'ailleurs.
00:30:47Hein ?
00:30:48Saint-Ignion l'a dit aussi.
00:30:49Oui, il l'a pensé en tout cas très fort, la preuve.
00:30:51La tyrannie des groupes charnières.
00:30:53Et la tyrannie des groupes charnières.
00:30:55Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:30:56Ça veut dire qu'en fait, le peuple n'a pas à choisir ses députés,
00:31:03c'est scrutiniliste, proportionnel.
00:31:06Et ensuite, il est deux fois spectateur.
00:31:09Il est spectateur après quand l'Assemblée est constituée,
00:31:11parce qu'il entend dire sur les chaînes concurrentes,
00:31:16il y a un accord entre tel groupe, tel groupe.
00:31:20Avec trois députés, vous êtes le roi de la fête, vous comprenez ?
00:31:23C'est-à-dire que plus vous êtes petit, moins vous êtes représentatif,
00:31:26plus vous avez le pouvoir de la royauté finale.
00:31:30Parce que c'est vous qui fête, qui distribuez la couronne finalement.
00:31:35Et donc, c'est simple.
00:31:40Il y a l'ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel
00:31:44qui a dit, c'est le dernier clou, monsieur Chotal,
00:31:48qui a dit, c'est le dernier clou sur le cercueil de la Vème République.
00:31:56Autre question, Philippe de Villiers,
00:31:58toujours concernant évidemment la nomination de François Bayrou,
00:32:02qui a dit lors de ses premiers mots sur le perron de Matignon
00:32:06qu'un mur de verre s'était dressé entre le peuple et les pouvoirs.
00:32:10Il a parlé également de l'égalité des chances.
00:32:13Quelles sont selon vous les priorités face à l'urgence nationale, Philippe de Villiers ?
00:32:20Je vais répondre à votre question,
00:32:27mais auparavant je voudrais quand même dire
00:32:29quelle est la mécanique qui a conduit au choix de François Bayrou.
00:32:34Parce que ça éclaire le problème des urgences.
00:32:42En fait, François Bayrou est un macronien de la première heure,
00:32:50donc il convient au président.
00:32:54En fait, il n'y a pas de cohabitation.
00:32:57C'est lui qui a fait le roi, donc il est le maire du palais.
00:33:03D'ailleurs l'expression au risque de convenir,
00:33:07pour ceux qui connaissent l'histoire de France.
00:33:10Il faut qu'il se méfie Macron, parce que Bayrou, c'est pas Barnier.
00:33:14Il est moins souple, il a plus de personnalité.
00:33:19Deuxièmement, il est macronien et il est parlementariste.
00:33:27Or, nous sommes en train de passer,
00:33:31je ne veux pas être technique, mais les mots ont un sens,
00:33:36du parlementarisme rationalisé, pour parler comme Michel Debré,
00:33:41à la parlementarisation.
00:33:45Le parlementarisme rationalisé, c'était l'idée que,
00:33:50avec la motion de censure, avec la dissolution,
00:33:56les 49.3, on avait des leviers institutionnels
00:34:03pour la régulation des pouvoirs.
00:34:06Mais l'idée, c'était quand même de préserver l'autonomie de l'exécutif.
00:34:10Aujourd'hui, il n'y a plus d'autonomie de l'exécutif,
00:34:14puisqu'on nous a dit qu'il n'y aura plus de dissolution,
00:34:18il n'y aura plus de motion de censure et il n'y aura plus de 49.3.
00:34:23Dans cette mesure-là, François Bayrou s'y entend parfaitement,
00:34:29pour parlementer, du mot parlement.
00:34:34Alors, je réponds à votre question, les urgences,
00:34:39on en est loin avec ce système, parce que pour moi,
00:34:43la première urgence, c'est sortir de Schengen,
00:34:46rétablir la frontière, rétablir la supériorité du droit national
00:34:52sur le droit européen, sinon on ne pourra rien faire
00:34:54en matière d'immigration.
00:34:55Or, la question migratoire, elle est majeure,
00:34:58c'est la question du changement de peuplement sur le territoire français.
00:35:01Deuxièmement, le bateau coule, François Bayrou le sait,
00:35:07puisqu'il avait fait campagne en 2007, il l'a rappelé tout à l'heure
00:35:10sur la dette, mais là, la dette, aujourd'hui,
00:35:13elle fait que les oeuvres vives et les oeuvres mortes
00:35:16sont en train de nous échapper complètement,
00:35:18on est sous la ligne de flottaison.
00:35:20Donc, il faut ramener les prélèvements à 40%
00:35:23pour qu'on ait encore des entrepreneurs,
00:35:25des créateurs de richesses, sinon ils partiront tous,
00:35:28ou ils seront dûs couragés.
00:35:30Et puis enfin, troisièmement, il faut sauver l'école,
00:35:34il faut sauver la transmission, plus que l'école.
00:35:36Il faut faire en sorte qu'il n'y ait plus cette rupture
00:35:39dans la continuité historique, qui fait qu'à Poitiers,
00:35:43on a des jeunes étudiants français millénaires
00:35:48qui ne savent rien de l'histoire de France,
00:35:51et on a des jeunes français d'origine immigrée
00:35:55qui préparent un attentat.
00:35:57Et lorsqu'ils sont arrêtés, expliquent,
00:36:01on a voulu faire un attentat à la mairie de Poitiers
00:36:04parce que Poitiers, c'est 732,
00:36:06et ils ont expliqué aux policiers
00:36:09ce que ça voulait dire, 732,
00:36:11c'était la montée des Omeyades,
00:36:15de l'armée Omeyade jusqu'à Poitiers
00:36:17pour se battre contre l'armée franque devant Charles Martel.
00:36:21Et donc on est dans une situation extraordinaire,
00:36:24c'est-à-dire d'un côté, la connaissance intime
00:36:29de notre histoire par ceux qui veulent nous détruire,
00:36:34et de l'autre côté, l'ignorance placide
00:36:39de ces plantes d'hébétudes
00:36:44qui promènent leurs étourdissements dans l'air du temps.
00:36:47– Dernière question Philippe Devilliers,
00:36:49est-ce que pour vous, c'est une victoire,
00:36:53ou vous avez dit, il faut qu'il fasse attention Emmanuel Macron,
00:36:56François Bayrou, ce n'est pas Michel Barnier,
00:36:58il est moins souple, il a plus de caractère,
00:37:01donc est-ce que pour Emmanuel Macron,
00:37:03c'est une victoire ou une défaite de nommer aujourd'hui François Bayrou ?
00:37:08– Pour une fois, je vais faire quelque chose
00:37:10que je ne fais jamais dans cette émission.
00:37:12– Un pronostic ?
00:37:13– Non, je vais passer dans la coulisse.
00:37:17– Allez-y.
00:37:19– Vous êtes prêt ?
00:37:20– Allez-y.
00:37:21– Bon, parce qu'il se trouve que voilà, je connais l'histoire.
00:37:25Normalement, il devait être nommé au début,
00:37:29et puis le joueur du Touquet, il a fait comme avec McFly et Carlito,
00:37:39il a changé de joueur, il a dit non, j'ai une autre idée,
00:37:42on va faire le truc, la réunion de tout le monde, tout ça,
00:37:46et puis en fait ce matin, il l'a convoqué, à 5h du matin,
00:37:53pour lui dire tu seras numéro 2, et je ne peux pas te nommer numéro 1,
00:37:58le numéro 1 ça sera le ministre des armées.
00:38:01Et là, François Bayrou, vous connaissez la stratégie du joueur de foot italien
00:38:10qui obtient un pénalty, parce qu'il se roule par terre devant l'arbitre,
00:38:16et à chaque fois, les arbitres se laissent prendre.
00:38:19Donc là, il s'est roulé par terre, il a dit bon, ok, je sors de la majorité.
00:38:23Vous savez, quand j'étais jeune, au Crédit Mutel,
00:38:27qui était la banque de toutes les paroisses de Vendée,
00:38:30il y avait un gars du Crédit Mutel qui disait,
00:38:34si tu es un petit débiteur, la banque te tient,
00:38:40mais si jamais tu es un gros débiteur, tu tiens la banque.
00:38:43Et François Bayrou, il a un petit groupe, mais hyper mobile,
00:38:49et si vous ôtez le groupe de François Bayrou, le modem,
00:38:53il n'y a plus du tout de majorité possible.
00:38:55Donc il a dit, en se roulant par terre à l'Elysée,
00:39:00si tu ne me nommes pas Premier ministre, je quitte la majorité.
00:39:05Et ils se sont regardés dans les yeux, et l'autre lui a dit, t'es pas cap.
00:39:14Et François Bayrou, qui est habité au jeune garnement,
00:39:19qui lui ferait le poche...
00:39:21– Pourquoi vous me tendez ?
00:39:24Quand vous dites ça, vous me regardez.
00:39:27– Parce qu'on a regardé l'image tout à l'heure.
00:39:31Le gamin qui fait les poches, et Bayrou lui fout une baffe.
00:39:34Et là, il a foutu une baffe à Macron en disant, on se connaît depuis longtemps,
00:39:38tu me laisses dans ma soupente du commissariat au plan,
00:39:42maintenant ça suffit, soit je m'en vais, soit je prends Matignon.
00:39:47Et comme l'autre, il est crépusculaire, notre président, il a cédé.
00:39:54On a eu un nouveau Premier ministre, voilà.
00:39:58– J'ai l'esprit d'escalier Philippe de Villiers,
00:40:00mais pour terminer vraiment et avoir une analyse complète de cette nomination,
00:40:04je ne vous ai pas posé cette question,
00:40:06François Bayrou qui succède à Michel Barnier,
00:40:10qu'est-ce que cela change concrètement ?
00:40:15– C'est vrai que c'est une question essentielle.
00:40:20Tout dépend de la configuration arithmétique.
00:40:24La politique, à l'Assemblée, c'est de l'arithmétique.
00:40:27Donc vous avez, il faudra retenir les chiffres,
00:40:30333 d'addition des L.
00:40:34Avec 333, vous êtes très au-dessus de la majorité absolue.
00:40:40Donc tant qu'il y a 333,
00:40:45le gouvernement a une épée de Damoclès à chaque seconde.
00:40:50Il suffit que les ailes fassent ça, et c'est fini.
00:40:55Et donc ce que cherche à faire Emmanuel Macron depuis le début,
00:41:00votre question est judicieuse,
00:41:02on pourrait penser parfois que vous participez de son propre cerveau.
00:41:10Il cherche à desserrer les taux.
00:41:14Alors est-ce qu'il y est parvenu ?
00:41:18Peut-être grâce à la proportionnelle.
00:41:22C'est-à-dire qu'en fait, François Bayrou
00:41:26propose la proportionnelle depuis toujours.
00:41:31C'est son combat.
00:41:33C'est le croisé de la proportionnelle.
00:41:35C'est le Pierre Lhermitte de la proportionnelle.
00:41:39Et donc là, il a fait dire au Rassemblement national,
00:41:44si c'est moi, soyez tranquille, je vais vous faire la proportionnelle.
00:41:49Et le Rassemblement national veut la proportionnelle.
00:41:54Et il a proposé au PS, si c'est moi, vous aurez la proportionnelle.
00:42:01Pour le PS, la proportionnelle, c'est le deus ex machina, pourquoi ?
00:42:06Ils veulent se libérer du méchant Mélenchon.
00:42:10Mais pour pouvoir se libérer, il faut changer de scrutin.
00:42:13Tant qu'on est au scrutin majoritaire, ils dépendent de Ravaillac.
00:42:19Et si jamais il y a la proportionnelle,
00:42:24M. Faure se dit, je fais ma liste, j'ai plus besoin pour être réélu.
00:42:31Et ils l'ont tous compris.
00:42:34Un jour, Marie-France Gareau m'a dit, un député,
00:42:40vous savez Philippe, je vais être vulgaire, mais tant pis, je vais vous le dire,
00:42:43ça va où est la gamelle ?
00:42:48On appelait dans le temps les députés gaullistes, les gaudillots.
00:42:54Et en fait, c'est plus les gaudillots, les députés aujourd'hui,
00:43:00qui vont là où ils peuvent être réélus.
00:43:07Je le regrette, mais c'est ainsi.
00:43:09François Bayrou qui aura très certainement des dossiers brûlants à traiter.
00:43:14Et parmi ces dossiers ô combien sensibles,
00:43:17il sera peut-être question de ce projet révélé ce vendredi
00:43:23par nos confrères du Figaro, un projet de recommandation sur les personnes trans
00:43:27qui est en phase de relecture.
00:43:29Je cite Paul Sujit, journaliste au Figaro.
00:43:32La Haute Autorité de Santé s'apprête à proposer une forme de service public
00:43:35de la transition de genre.
00:43:37La Haute Autorité de Santé qui a communiqué pour contester les dires
00:43:42et ses publications ce vendredi après-midi.
00:43:46La HAS propose une sorte d'accès gratuit, selon le Figaro,
00:43:50à la transition de genre à partir de 16 ans.
00:43:52Des recommandations qui coïncident pour partie aux revendications
00:43:55portées par les associations transactivistes.
00:43:58Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe de Villiers.
00:44:00Philippe, vous êtes très sensible à ce genre de sujet.
00:44:03Vous regardez de très près ce qui se passe,
00:44:05et notamment ce qu'on enseigne à nos enfants.
00:44:07Vous avez évoqué d'ailleurs ce chantier pour François Bayrou tout à l'heure.
00:44:10Quel regard vous portez sur cette affaire ?
00:44:12Qu'est-ce que ça dit selon vous de la société dans laquelle on vit ?
00:44:16Vous qui avez lu mon livre « Mémoricide »,
00:44:20c'est un sujet que j'aborde.
00:44:23Je ne pensais pas que ça viendrait aussi vite.
00:44:27Oui.
00:44:28Je vous cache pas que j'ai beaucoup de lectures en ce moment.
00:44:31J'en ai une là, une là comme ça.
00:44:33Je me balade avec mes « Mémoricides », j'en ai encore deux autres.
00:44:36Je connais par cœur.
00:44:38C'est les cadeaux de Noël, non ?
00:44:40Exactement, oui.
00:44:46C'est extraordinaire ce qu'on est en train de vivre.
00:44:49Donc la haute autorité, je réponds à votre question.
00:44:53La haute autorité de santé,
00:44:56d'abord, c'est une institution,
00:45:01CEI Généris, créée en 2005 par Jacques Chirac.
00:45:06Et cette haute autorité de santé,
00:45:09elle est totalement autonome.
00:45:12Elle ne dépend de personne.
00:45:15Alors la haute autorité, c'est toujours le même mécanisme
00:45:19qui fonctionne par capillarité et sciciparité.
00:45:22Quand j'étais à Sciences Po, on disait,
00:45:24je me souviens d'un devoir qu'on avait un jour,
00:45:27c'est comment faire disparaître les démembrements de l'administration.
00:45:31Et c'était l'époque où nos professeurs de droit administratif et constitutionnel
00:45:36nous expliquaient que ce qui pourrait démanteler l'État régalien,
00:45:41ce sont les agences.
00:45:43Donc les démembrements de l'administration.
00:45:45Aujourd'hui, nous y sommes, il y a 400 agences.
00:45:48Et alors celle-là, elle est particulière, comme le commissariat au plan.
00:45:52C'est une agence où il y a beaucoup de monde et qui ne fait rien.
00:45:56Ils donnent des avis.
00:45:59Alors je me suis intéressé à cette haute autorité.
00:46:03Il y a quelqu'un qui a très bien parlé de cette haute autorité,
00:46:06qui est brillante, qui est, comme d'habitude, Eugénie Bastier.
00:46:09Et qui a fait une chronique sur Europe 1, définitive.
00:46:13Donc en fait, la haute autorité, c'est une institution hors de tout contrôle,
00:46:19qui elle-même confie des dossiers à des soi-disant scientifiques.
00:46:26C'est le lysinkisme post-moderne, le nouveau lysinkisme.
00:46:31Vous savez, le lysinkisme, c'est la science soviétique.
00:46:35Et donc la science soviétique, on a vu ce que ça donnait.
00:46:40Au nom de la science soviétique, on disait les rendements agricoles sont excellents.
00:46:44C'est les scientifiques qui le disent.
00:46:46Et ce qu'il faisait dire à Solzhenitsyn, le système s'auto-raconte.
00:46:51Donc là, en fait, on a des experts qui sont des soi-disant scientifiques.
00:46:56Et en fait, qui sont, pour beaucoup d'entre eux, des transgenres, des transgenrés.
00:47:02C'est-à-dire qu'on reste dans le même milieu.
00:47:04Donc la haute autorité, elle nous coûte 700 millions.
00:47:10– 70.
00:47:11– 70 millions, 73 millions, voilà.
00:47:15Et j'ai failli compter en anciens francs.
00:47:19Et 73 millions quand même.
00:47:22Et il y a 50 personnes, plus les comités d'experts.
00:47:30Et cette haute autorité, elle a donc décidé de créer, je cite,
00:47:36Paul Sujit, journaliste du Figaro, qui a eu le dossier entre les mains, c'est le scoop,
00:47:41un service public de la transidentité.
00:47:45Un service public de la transidentité, pour changer de sexe.
00:47:50Alors ça peut vous concerner, parce que si par exemple vous, Eliot,
00:47:55vous décidez de vous appeler Eliot, et vous Georgette,
00:48:04vous aurez la possibilité de vous adresser à la haute autorité de santé.
00:48:11Et alors eux, ils ne veulent pas de paperas et de bureaucratie,
00:48:15et ils expliquent dans un rapport, c'est extraordinaire, qu'il faut aller très vite.
00:48:20Très vite pour qui ? Pas pour vous.
00:48:22Pour vous, ça sera plus lent.
00:48:24Pour les enfants de 16 ans.
00:48:27Pour les enfants de 16 ans, il faut aller très vite, c'est écrit,
00:48:31très vite pour donner une décision, pour leur donner une décision.
00:48:34Et on donne la décision sur leur ressenti.
00:48:40Et si un enfant de 16 ans dit, je suis un garçon, mais je sens que je ne suis pas un garçon, je suis une fille,
00:48:47à partir du ressenti, sans autre examen, on va donner la possibilité de changer de sexe.
00:48:58Et donc on fait la transition du genre.
00:49:02Et tout ça, c'est remboursé par la sécurité sociale.
00:49:07Et ce que dit très bien Eugénie Bastiais, c'est qu'on ne comprend pas,
00:49:10parce que d'un côté, on ne dit pas que c'est une maladie,
00:49:15mais de l'autre côté, on dit que c'est remboursé par la sécurité sociale.
00:49:18Donc il y a là une incohérence.
00:49:21Mais le pire est à venir, chers amis.
00:49:25Le pire, c'est que dans le rapport qui a été publié par le Figaro hier,
00:49:35il est écrit ceci, si des parents s'opposent à la transition de genre,
00:49:42c'est-à-dire au changement de sexe de leur enfant de 16 ans, donc mineur,
00:49:47les dispositions seront prises pour un transfert de l'autorité parentale,
00:49:53pour une déchéance de l'autorité parentale.
00:49:58Pourquoi il y a scandale ? Parce que personne n'en parle.
00:50:04Si, CNews en parle, le Figaro en parle, le JDD en parle.
00:50:10On peut relier ça à notre sujet de la semaine dernière sur l'éducation sexuelle à l'école,
00:50:16qui échappe aux parents et qui est maintenant entre les mains de spécialistes
00:50:20comme le planning familial, qui disent, oui, un homme peut être enceint.
00:50:26Donc on est très loin de toute forme d'ordre naturel.
00:50:30Et si je dis ça, c'est parce que si vous faites le tour du monde un instant,
00:50:36on est les seuls au monde à être dans cette voie-là.
00:50:39Le Japon en est revenu. Les Anglais avaient même créé une clinique spécialisée
00:50:45pour les hormones, pour les enfants, pour les enfants mineurs.
00:50:49Le Premier ministre a demandé un rapport qui contrarie ce genre de dérive.
00:50:57La Suède en est revenu. Et alors, évidemment, la star de Notre-Dame,
00:51:05avec son chewing-gum, celui qui a provoqué la généfiction oblique
00:51:13de tous les chefs d'État européens devant lui, j'ai nommé Donald Trump,
00:51:21il a annoncé qu'il mettrait fin à tous les bloqueurs de puberté
00:51:26et à tout ce qu'il appelle tout suractivisme transgenre.
00:51:32Donc la France reste seule. Pour combien de temps ?
00:51:38Protégeons nos enfants. Il faut hurler. J'espère que les gens qui nous regardent
00:51:43et qui nous écoutent, CNews, Europe 1, vont se lever pour dire à leurs députés
00:51:50et au nouveau gouvernement, vous ne pouvez pas faire ça.
00:51:54J'ai un petit espoir dans certains ministres qui sont très conscients
00:52:04de ces difficultés comme M. Edzel ou le ministre Alexandre Portier
00:52:13ou le ministre de l'Intérieur. Je pense que sur ce sujet,
00:52:19un père de famille ne marchera pas. Mais la machine avance,
00:52:25la haute autorité de la santé, il faut absolument la supprimer.
00:52:30Et vous savez ce qui me frappe ? C'est qu'on est en train de tuer la médecine,
00:52:40de tuer le crédit de la médecine, de tuer le crédit du médecin.
00:52:45Quelque chose qui va vous toucher familialement.
00:52:48Oui, parce que le médecin, c'est celui qui soigne, celui qui sauve.
00:52:52Et là, avec ce lysinquisme transsexuel qui s'ajoute à l'avortement constitutionnel
00:53:00et bientôt à l'euthanasie, on est en train de troubler la mission du médecin.
00:53:06Et bientôt, on ne saura plus très bien si le médecin est là pour vous sauver
00:53:12ou pour trafiquer quelque chose qui ressemble à une nouvelle alchimie
00:53:19qui détruit tous les principes nés du serment d'Hippocrate.
00:53:26Dans un instant, on reviendra sur la grande star de Notre-Dame, vous dites,
00:53:31qui avait un chewing-gum puisqu'on parlera de Donald Trump, je le disais,
00:53:35donc la haute autorité de santé qui a communiqué en disant qu'elle comptait
00:53:40poursuivre le travail au-delà des polémiques déplacées,
00:53:43qu'elle réaffirme avec fermeté la nécessité de préserver la sérénité des travaux
00:53:47et dénonce la diversification de ce document confidentiel
00:53:50qui ne constitue, selon elle, nullement une recommandation.
00:53:55Parlons de la personnalité de l'année pour le Time, Donald Trump.
00:54:01Il fait un doublé, Philippe de Villiers, puisqu'en 2016, il avait déjà été élu
00:54:06personnalité de l'année. Comme les choses vont vite,
00:54:10honnie par les médias, victime de tentatives d'assassinat,
00:54:13Donald Trump est élu personnalité de l'année par le magazine,
00:54:17auteur d'un comeback politique époustouflant pour le Time.
00:54:22Et à travers cette personnalité de l'année, on se pose une question,
00:54:26la révolution conservatrice, Philippe de Villiers, qui a touché les Etats-Unis,
00:54:31propulsant Donald Trump à la Maison Blanche, est-elle possible en France
00:54:35et cette révolution conservatrice ? Vous en parlez dans Mémoricide, d'ailleurs.
00:54:40– Oui, c'est même le filigrane de mon livre sur la mémoire salvatrice.
00:54:50Et je vais dire quelque chose qui va vous surprendre
00:54:53et qui va surprendre les téléspectateurs.
00:54:57Mais j'ai appris, moi, très jeune, qu'il faut sans cesse monter sur la crête
00:55:13et marcher sur la crête, même quand on est tout seul.
00:55:17Et qu'on est fouetté par les grands vents.
00:55:22Et se laisser aller à ses propres intuitions, loin du bruit de la vallée.
00:55:31Les bruissements de la vallée.
00:55:34Pourquoi je vous dis ça ?
00:55:36Parce que je sens, avec de l'avance, plusieurs années d'avance,
00:55:44je sens et je vois venir les lucioles d'approche.
00:55:49Je sens venir des signes avant-coureurs.
00:55:53Ou, si vous voulez, pour parler comme les marins du Vendée Globe,
00:55:56les courants profonds.
00:55:59Les courants profonds qui, bientôt, vont se réunir et former une nouvelle mer.
00:56:05Donc je sens que la révolution conservatrice
00:56:12qui se développe actuellement aux États-Unis, de manière inattendue,
00:56:18elle arrivera bientôt en France.
00:56:21Pour plusieurs raisons.
00:56:23La première, c'est que ce qui a empêché la révolution conservatrice,
00:56:30en fait depuis deux siècles, c'est l'idéologie de la table rase.
00:56:34Or cette idéologie est à bout de souffle.
00:56:37Elle est épuisée.
00:56:39Le progressisme est réputé donner des fruits amers, des fruits stériles.
00:56:47Et c'est récent.
00:56:50Et je vous le démonte.
00:56:53La table rase, c'était l'idée d'une annonciation de type eschatologique, religieux.
00:57:02C'était l'idée que le ciel arrivait sur la Terre,
00:57:06la Terre virginale.
00:57:09C'était l'apostrophe de Mirabeau.
00:57:12Le cadavre que touche la liberté se relève et est appelé à vivre une nouvelle vie.
00:57:22C'était l'idée qu'il n'y a plus de père, qu'il n'y a plus de filiation, qu'il n'y a plus de sacré.
00:57:31Et qu'on va donc vivre les prémices d'une humanité lustrale, d'un homme nouveau, universel.
00:57:41Patatra, ça n'a pas marché.
00:57:46Je vous ramène tous les deux sous les voûtes de Notre-Dame.
00:57:54Et sous les voûtes de Notre-Dame, il s'est passé quelque chose qui est pour moi un tournant.
00:58:00Qu'on n'a pas vu dans l'instant, mais moi que j'ai senti.
00:58:07Quand j'étais petit, il y avait un vieux paysan qui me disait
00:58:11quand c'est que tu veux savoir où c'est que le monde va, tu suis la course des mots.
00:58:19Et les mots qui font fortune précèdent les réalités qui vont suivre.
00:58:24Et il ajoutait, la chrysalide prépare le papillon.
00:58:29Et donc j'ai toujours fait attention à ça, la course des mots.
00:58:32Quand vous ne pouvez plus prononcer un mot, quand la droite n'ose plus prononcer un mot, c'est qu'elle est déjà défaite.
00:58:39Et c'est ce qui est arrivé à tous les conservateurs,
00:58:43qui ne savaient pas qu'ils étaient des sauveurs et qui n'osaient plus rien sauver.
00:58:48Parce qu'ils voulaient se faire pardonner d'être conservateurs.
00:58:52Après ce détour sémantique, j'arrive aux fêtes de Notre-Dame.
00:58:56On a un président de la République qui dit
00:59:02nous sommes les héritiers d'un passé qui est plus grand que nous.
00:59:06Cette phrase est incroyable.
00:59:09Ça veut dire qu'en fait, il faut aller chercher loin dans notre histoire, jusqu'au baptême de Clovis,
00:59:15pour se sentir français.
00:59:17On est très très loin de la cérémonie inaugurale des Jeux.
00:59:21Et ensuite il dit la transcendance.
00:59:25On est très loin de la laïcité et des valeurs de la République.
00:59:30Il devait y avoir une cérémonie républicaine devant qui a été chassée par la tempête.
00:59:34Elle a lieu à l'intérieur.
00:59:36Et à l'intérieur, on a l'archidiaque Macron qui nous parle de la transcendance.
00:59:41C'est-à-dire, c'est le retour au sacré.
00:59:44Et on est sous les voûtes du XIIe, XIIIe siècle.
00:59:49La cathédrale Saint-Louis tout près de la couronne d'Épines.
00:59:52Et tout le monde se sent au chaud.
00:59:56Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:59:58Ça veut dire qu'en fait, on est en train de revenir à l'idée que le passé n'est pas haïssable.
01:00:07Ensuite, l'évangile des droits de l'homme.
01:00:12Aujourd'hui, on ne peut plus étancher la soif des mémoires en manque, des âmes appelantes et palpitantes.
01:00:23Pourquoi ?
01:00:24Parce que comme le dit très bien Marcel Gaucher dans son dernier livre,
01:00:28les droits de l'homme sont devenus les droits de l'individu.
01:00:31Ce ne sont plus les droits de l'homme et du citoyen.
01:00:34C'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est l'homme épart, c'est l'homme défait,
01:00:37c'est l'homme de l'hédonisme, du consumérisme compulsif.
01:00:44Les droits de l'homme sont devenus les droits de l'homme de sable de la société liquide.
01:00:50Et ça fait peur à beaucoup de gens qui réfléchissent.
01:00:56Ensuite, il y a un deuxième phénomène.
01:01:04Le deuxième phénomène, c'est que les États-Unis nous précèdent toujours de dix ans.
01:01:11Ce sont les émeutes de Berkeley qui ont préparé les émeutes de mai 68 en France.
01:01:17Regardez ce qui se passe aux États-Unis, ça vient chez nous dix ans après.
01:01:20Et là, Donald Trump a mis fin au woukisme.
01:01:26Il l'a tué et il va le tuer.
01:01:31Et donc la nouvelle idéologie qui devait remplacer l'idéologie de la table rase,
01:01:36qui devait succéder à la peste rouge et la peste brune du XXe siècle,
01:01:42elle est en train de mourir aux États-Unis et elle mourra demain.
01:01:45Il y aura un choc en retour.
01:01:48Et j'en veux une preuve, c'est le syndrome Elon Musk.
01:01:54Parce que son fils, il lui est arrivé un drame à cause du problème du transgenre.
01:02:01Et regardez comment Musk a changé.
01:02:04Et enfin, je dirais qu'aujourd'hui, la tradition est en train de revenir.
01:02:12La tradition, en fait, au sens de Paul Valéry.
01:02:15La tradition ne consiste pas à refaire ce que les autres ont fait,
01:02:18mais à retrouver l'esprit qu'on eut fait vers de toutes autres en de toutes autres circonstances.
01:02:24L'homme de la tradition, lorsqu'il se retourne vers le passé,
01:02:29ne cherche pas à le conserver, mais il cherche à monter vers ce qui demeure.
01:02:39Il nous reste exactement 4 minutes.
01:02:42Geoffroy Lejeune, pour l'Apollogue.
01:02:45Vous allez parler de celui qu'on appelle le tigre des mers.
01:02:50Il s'agit de Robert Surcouf, le marin malouin qui est né un 12 décembre 1773.
01:02:57On vous écoute, Philippe.
01:03:00Oui, c'est Chateaubriand qui est le plus grand écrivain français,
01:03:04qui a été enterré en pleine mer, au large de la cité malouine,
01:03:12a eu une définition magnifique de son port d'attache.
01:03:16Je le cite.
01:03:19Saint-Malo n'est qu'un rocher, mais ce rocher a donné à notre marine les plus grands matelots.
01:03:27Il cite Jacques Cartier, le Christophe Colomb français, qui découvrit le Canada.
01:03:35Il cite Duguay-Trouin, le grand capitaine, et surtout Robert Surcouf, le grand corsaire.
01:03:42Il se trouve que ce corsaire, il a hanté mes nuits, mes rêves.
01:03:48Il est dans mon panthéon des personnages mythiques de mon enfance, de mes rêves d'enfance.
01:03:55Quand j'étais petit, nous allions passer nos vacances à Rota 9.
01:03:59Juste à côté.
01:04:01Et nous allions, en courant sur les remparts, visiter avec nos parents
01:04:07et revisiter un musée célèbre qui a disparu.
01:04:10Le musée Quicquangrogne, du nom d'un corsaire.
01:04:13Nous vivions en face de la plage du Val.
01:04:16Il y avait deux corsaires qui étaient deux rochers, Labine, Benétin,
01:04:19et on allait chercher un autre corsaire, et c'était Quicquangrogne.
01:04:24Et dans le musée Quicquangrogne, nous restions pendant des heures, face à face, bouche bée,
01:04:29devant la statue de Cyr de Surcouf.
01:04:34Et alors on lisait le texte Capitaine Corsaire.
01:04:40Il avait l'âge de 20 ans, un palmarès inégalable, 50 prises de briques,
01:04:46de frégates de la perfide Albion.
01:04:5250 prises.
01:04:54Et il y a une image...
01:04:59Formidable, Ben a eu la préscience.
01:05:03Ça, c'est la bataille, la célèbre bataille qui a fait de Surcouf un homme de légende.
01:05:08Vous avez la Confiance, qui est commandée par Surcouf, le bateau français.
01:05:15Et vous avez en face le Kent, le bateau de la frégate de la perfide Albion.
01:05:23Et ils sont bord à bord, proue contre poupe.
01:05:30Les grappins sont lancés, et là il y a le commandant britannique
01:05:34qui interpelle Surcouf, qui met la main encornée, qui dit
01:05:40« Vous, les Français, vous vous battez pour l'argent,
01:05:47tandis que nous, les Anglais, nous nous battons pour l'honneur. »
01:05:55Et Surcouf, avec tout son équipage derrière lui, réplique, met la main encornée
01:06:00« Chacun se bat pour ce qui lui manque. »
01:06:05Et là, tout l'équipage hurle de rire, et se met à entonner une chanson,
01:06:12improvisée, une chanson marine, qui fera fortune,
01:06:16et qui commence ainsi « Au 31 du mois d'août, nous vit venir sur le vente à nous
01:06:23une frégate d'Angleterre qui fendait la mer et les flots, c'était pour attaquer...
01:06:30Bordeaux.
01:06:40Vous pouvez chanter.
01:06:47Écoutez le refrain.
01:06:54J'ai pas les paroles.
01:07:00J'ai pas les paroles.
01:07:07Je vous ai abonné au Panache.
01:07:13Nouveau magazine, plus du fou, édition.
01:07:16Moi, je m'étais abonné en direct, je l'ai déjà fait.
01:07:19Je l'offrirai à quelqu'un.
01:07:30Adrien Spiteri est en direct avec nous depuis Matignon.
01:07:34Cher Adrien, François Bayrou qui doit rencontrer ce soir M. Rotailleau.
01:07:45Oui, exactement, il y a une première rencontre pour François Bayrou
01:07:49avec le ministre de l'Intérieur Bruno Rotailleau, qui se verrait bien continuer.

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