Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
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00:00Dix-neuf heures sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Philippe Devilliers, cher Philippe, bonsoir.
00:05Bonsoir Eliott, bonsoir Geoffroy.
00:07Geoffroy, le jeune, est avec nous comme chaque vendredi soir.
00:10Philippe Devilliers, vous savez, on a une habitude depuis quasiment un an et demi,
00:13et on salue les informateurs bien informés.
00:16Est-ce qu'ils ont frappé ce vendredi soir ?
00:19Oui, mais ce n'est pas une archive, ce n'est pas une photo de vous, une photo d'enfance.
00:26C'est un message, un message lourd de sens, un message aussi d'espérance.
00:31Je n'en dis pas plus.
00:32Je dévoilerai ce qu'a pu m'apporter un informateur bien informé à 19h30, très précisément.
00:42Je ne sais pas si vous avez une petite idée.
00:44Mais je ne vous dis rien, je ne vous dis rien, Philippe Devilliers.
00:46Et je ne dis rien aux téléspectateurs pour l'instant.
00:48L'instant a tout, mais en même temps, je suis rassuré par le sourire de Geoffroy.
00:53Le sourire de Geoffroy est effectivement très rassurant.
00:57Parenthèse fermée, et je dévoilerai ça à 19h30, Philippe Devilliers.
01:01Philippe Devilliers, vous souhaitiez commencer cette émission par ces milliers de Français
01:06qui ont été frappés ce jeudi par des inondations historiques.
01:09Des trombes d'eau se sont abattues dans le centre-est du pays,
01:13sur les Cévennes ardéchoises, jusqu'à 700 mm de précipitation,
01:17ce qui représente plus de deux mois de pluie en seulement 60 heures.
01:22Vous avez été, Philippe Devilliers, pendant 20 ans à la tête d'un département,
01:26pas n'importe lequel, la Vendée, qui connaît bien le temps des tempêtes.
01:31Quel regard, Philippe Devilliers, portez-vous sur ces catastrophes naturelles ?
01:35D'abord, je voudrais dire à toutes les familles qui sont frappées,
01:46qui sont dans le désarroi, dans la détresse, qui ont tout perdu,
01:52qui sont devant la boue, qui est devenue leur maison,
01:59évidemment, la compassion d'un Français,
02:07la compassion d'un Français qui pense à tous ces Français
02:17portés dans nos cœurs meurtris et qui sont impuissants.
02:24En fait, en voyant les images, je repense à ce que moi j'ai vécu
02:32dans ma vie de président du conseil général de la Vendée,
02:37des choses qui m'ont marqué, d'abord l'Erika,
02:42le fameux naufrage de l'Erika avec le fioul qui se répand
02:46et toutes les plages de Bretagne et de Vendée qui sont complètement polluées.
02:52Et là, c'est l'assidération, c'est la prostration, que faire ?
02:58Et c'était Total qui était le commanditaire,
03:03et Total dit « c'est pas mon problème ».
03:06Et nous, on achète des pelles et des gants
03:09et on fait appel à tous les bénévoles de France
03:11qui viennent ramasser le goudron et les oiseaux morts,
03:15masoutés, sur les plages.
03:18Ensuite, il y a eu le Prestige, deux ans après.
03:21L'Erika, c'était en 1999, le 12 décembre.
03:24C'est une date qui restera marquée à vie dans ma mémoire.
03:28Ensuite, le Prestige en 2002, ça recommence.
03:31C'est-à-dire des bolides qui passent au large
03:34et qui lâchent leur fioul et leur goudron.
03:39Et puis ensuite, il y a eu la tempête Xenithia,
03:42les Français s'en souviennent certainement.
03:45La mer qui se déchaîne et qui,
03:48dans une tempête à nul autre pareil,
03:51engloutit tout un village.
03:59Alors, mon cœur est partagé.
04:01D'un côté, je me dis, on n'y peut rien.
04:06Alors, on peut toujours chercher les explications
04:09comme Madame la ministre de l'Écologie qui dit,
04:12j'ai vu ça depuis le début de l'Histoire de l'Humanité.
04:15Elle n'était pas là pour calculer du temps de l'homme de Cro-Magnon.
04:19Elle n'existait pas encore.
04:21Le macronisme était l'Ancien Monde en ce moment-là,
04:25pas encore le Nouveau Monde.
04:27Ceux qui disent, voilà le CO2,
04:30voilà ce que c'est le CO2,
04:32ils cherchent une explication.
04:34Quand il y aura la voiture électrique,
04:36qu'on sera tous en trottinette avec Madame Hidalgo
04:39et qu'on mangera de la viande de synthèse,
04:41il n'y aura plus de problèmes en Ardèche.
04:44C'est pas sérieux.
04:46Moi, je crois que la nature obéit à des cycles
04:49et que l'orgueil humain cherche à nier
04:54la toute puissance de la nature.
04:56Elle est plus forte que l'homme.
04:58En mer, vous citiez les tempêtes
05:02d'un département maritime comme la Vendée.
05:05Moi, j'ai enterré des marins
05:09qui avaient été victimes de ce qu'on appelle en mer
05:13une vague scélérate.
05:16En fait, une vague scélérate,
05:18les marins m'ont expliqué,
05:20on ne sait pas d'où elle vient,
05:22on ne sait pas comment elle se forme.
05:24Elle arrive à l'arrière du bateau
05:27et elle projette le bateau et le bateau coule.
05:30Il n'y a pas d'explication scientifique.
05:33Donc, moi, quand j'étais petit à Roteineuf,
05:36au bord de la mer, où on passait nos vacances,
05:38je me souviens très bien,
05:40de temps en temps, j'étais là, devant la mer,
05:43la mer d'huile.
05:46Plus tard, j'ai appris Paul Valéry,
05:50sautoir tranquille où marchent les colombes.
05:53Et puis, de temps en temps,
05:56en pleine nuit, elle se déchaîne.
06:00Et mon père disait, la mer, elle est comme les hommes,
06:03elle a ses colères, elle est irascible
06:06et imprévisible.
06:09Et donc, la mer, la tempête, la pluie, la nature,
06:15alors, bien sûr, on peut jouer son Lamartine du pauvre,
06:21la nature est belle, elle t'invite, elle t'aime, etc.
06:25Le vallon, vous l'explique,
06:28il veut finir dans un vallon entre les arbres et le gazon.
06:33Mais la nature, elle ne nous appartient pas.
06:36Qu'est-ce que peut faire l'homme politique ?
06:38Deux choses.
06:40La première, c'est, et ça compte beaucoup,
06:43beaucoup plus qu'on ne croit,
06:45c'est aller sur place, être là, la présence.
06:49Moi, sur Xenithia, j'étais là pendant 15 jours,
06:52matin, midi et soir, être là.
06:54Simplement, les gens, ils ont besoin de vous toucher.
06:58Et parce que le silence, la présence, la parole,
07:03la parole publique, c'est un des moments où,
07:08vous savez, Saint-Louis, quand il est en train de mourir à Tunis,
07:12il va d'abord voir ses soldats qui sont en train de mourir aussi autour de lui
07:16et il prolonge leur vie par sa seule présence
07:20et l'imposition des mains en disant, je suis avec vous.
07:23Donc, une nation, c'est une tribu, c'est le chef de la tribu,
07:27où est M. Macron ? Il est en train de, je ne sais pas,
07:30voilà, mais il devrait être sur place.
07:33Et rester là-bas, et rester là-bas.
07:38Et puis, la deuxième chose, c'est déclencher les mesures immédiates.
07:43On parle de l'état de catastrophe naturelle,
07:46mais il faut que ça soit immédiat.
07:48Alors, à chaque fois, l'État dit, ça va être une question d'heures,
07:52de jours et puis on attend.
07:54Non, là, les gens qui sont dans le besoin, ce soir,
07:58il faut qu'ils soient secourus dans les heures qui viennent.
08:03Et ça, c'est la question de l'État.
08:06Je me souviens, quand il y a eu la sécheresse en Corée,
08:09j'étais stagiaire de l'ENA, Jacques Chirac était président du conseil général
08:12et il avait une qualité, Chirac, il réagissait au quart de tour.
08:15Et donc, il avait fait voter à un avaloir, ça s'appelait un avaloir,
08:23une sorte d'impôt sécheresse pour les paysans coréens qui étaient dans le besoin.
08:28Et ce qui m'avait frappé, c'est qu'il disait toujours,
08:31une heure, c'est trop tard quand on est dans la détresse.
08:34Une heure, c'est trop tard.
08:36Et donc là, je pense qu'il y a une réactivité qui contraste
08:42avec le temps politique, je dirais même le temps politicien,
08:46dont la lenteur est un ingrédient du calcul.
08:52Autre actualité brûlante, Philippe Devilliers,
08:54on va parler de la question migratoire à présent,
08:56alors que Michel Barnier et Bruno Rattaio se sont rendus ce vendredi
09:00à la frontière italienne pour rencontrer deux ministres du gouvernement de Giorgia Meloni.
09:07Je vous propose d'écouter le Premier ministre Michel Barnier.
09:12Souvent, ces dernières semaines, il a été question de suivre,
09:17en quelque sorte, l'exemple italien sur la question migratoire, bien sûr.
09:22Nous devons évidemment aller plus loin, à la fois au niveau européen
09:26et à travers des mesures nationales.
09:28La lutte contre l'immigration irrégulière nécessite un cadre solide de coopération européenne.
09:34Et c'est ce cadre dont nous sommes dotés en tant que pays de l'Union européenne
09:39à travers le pacte récent, le pacte européen sur la migration et l'asile,
09:44qui va permettre de renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l'Union,
09:48qui sont aussi nos frontières.
09:50Nous devons accélérer la mise en œuvre qui est pour l'instant prévue à la mi-2026.
09:56Aujourd'hui même, le président de la République Emmanuel Macron se trouve à Bruxelles,
09:59et hier, à l'ordre du jour de ce Conseil européen,
10:03il est en particulier question de la mise en œuvre de ce pacte européen sur la migration et l'asile
10:09et son renforcement et son aménagement, y compris sur la question de la directive Retour.
10:16Geoffroy Lejeune.
10:18Alors, il y a beaucoup de choses, Philippe, dans ces images,
10:20mais qu'est-ce que, pour vous, représente ce déplacement du Premier ministre à Vintimille ?
10:28C'est une figure... Vous savez, au patinage artistique, il y a les figures libres et les figures imposées.
10:34Donc là, c'est une figure imposée. Ils le font tous.
10:37Darmanin l'a fait, moi je l'ai fait quand j'étais dans l'activité politique, direct.
10:44On l'a tous fait, on l'a tous... C'est de la conne.
10:49Et je vais vous dire pourquoi c'est de la conne.
10:51Et moi, je mets en garde Michel Barnier sur le point suivant.
10:57Faites gaffe, Michel. Faites attention.
11:01Les gens t'attendent. Les gens, ils attendent l'efficacité.
11:06Et le temps de l'espoir ne durera pas longtemps.
11:11Le temps de l'espoir, des promesses, de l'agitation médiatique sera bientôt clos.
11:19Et il y aura les résultats. Où en est-on ?
11:23Alors, pourquoi je dis que c'est de la conne ?
11:27Parce que, je vous rappelle que M. Darmanin a fait le même voyage,
11:35on ne s'en souvient plus, mais moi je m'en souviens,
11:38on en avait d'ailleurs parlé ici, à 20 minutes.
11:42C'est après Lampedusa.
11:44Or, l'ancien secrétaire général du conseil constitutionnel, M. Schottel,
11:58a fait un papier à ce moment-là, qui a fait scandale,
12:02mais le papier racontait la réalité.
12:04Quelle est la réalité ?
12:06La Cour de justice de l'Union européenne, le 21 septembre 2023,
12:14saisie d'une question préjudicielle du Conseil d'État,
12:20a jugé que la France devait appliquer à la lettre la directive retour votée par le Parlement européen
12:29et le Conseil européen, le 8 décembre.
12:35Que dit cette directive ?
12:37Cette directive, elle dit, écoutez bien,
12:41qu'un étranger en situation irrégulière, un ressortissant, le mot est exact,
12:49un ressortissant d'un pays tiers en situation irrégulière,
12:57ne peut pas être arrêté à la frontière entre la France et l'Italie,
13:02il doit bénéficier, je cite, d'un certain délai pour, de son propre chef, repartir chez lui.
13:11C'est la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne,
13:16que Michel Barnier et son ministre de l'intérieur connaissent forcément.
13:21Et donc l'idée d'arrêter les gens à la frontière franco-italienne
13:29est interdite par la jurisprudence européenne.
13:35Donc, c'est de la com', ça veut dire en fait on va expliquer à cette frontière,
13:42ne vous inquiétez pas, tout va s'arranger.
13:45Pour que ça s'arrange, si Michel Barnier cherche une idée, je vais lui en fournir une, même deux,
13:53qui sont celles fournies par le Sénat au moment de la loi sur l'immigration.
13:58Le Sénat avait dit, très justement, si on veut résoudre le problème de l'immigration en France,
14:05il faut faire deux choses.
14:07La première, rétablir les frontières, mais ça veut dire sortir de Schengen.
14:13Qui est prêt à le faire au gouvernement ?
14:17Et moi je dis, les gens qui ont fait Schengen ont du sang sur les mains.
14:23Donc sortir de Schengen, rétablir les frontières nationales.
14:26Et deuxièmement, affirmer le primat de la loi française sur la loi européenne.
14:35En l'occurrence, s'il y a une loi française demain, puisqu'on parle d'un projet de loi sur l'immigration,
14:41s'il y a une loi française qui est déclarée supérieure à la loi européenne,
14:46on pourra, à ce moment-là par exemple, rétablir le délit de séjour irrégulier,
14:51on pourra se passer de la toute-puissance juridictionnelle des cours suprêmes.
15:01En d'autres termes, aujourd'hui, les problèmes d'immigration en France ne peuvent être résolus
15:10que si on fait face à Bruxelles, en étant supérieurs juridiquement à Bruxelles,
15:17si on fait face aux cours suprêmes, en étant supérieurs aux cours suprêmes,
15:21et si on part du principe que le traité de Schengen est aujourd'hui une absurdité.
15:29Il y a un petit espoir dans ce que je suis en train de dire.
15:33Je pensais à ça tout à l'heure.
15:35Je me disais, c'est marrant comme les mots changent de connotation au fil du temps.
15:43Moi, quand j'étais en politique et que je prononçais le mot frontière
15:49face à des grands journalistes agréés par la médiacrité, ils faisaient ça.
16:00Je disais, qu'est-ce qui vous arrive ?
16:02Un gros mot, frontière.
16:05Et aujourd'hui, on se dit, un pays qui n'a plus de compteur meurt parce qu'il n'a plus de légende,
16:21un pays qui n'a plus de frontière meurt aussi parce qu'il ne peut plus se ressentir comme une communauté.
16:33Une communauté de souvenirs, une communauté de pensée, une communauté d'action.
16:40Et vous prenez n'importe quelle communauté humaine, s'il n'y a pas de frontière,
16:45la frontière c'est l'échange, la frontière c'est un tamis.
16:50La frontière c'est ce qui permet d'aimer l'autre.
16:52Mais pour aimer l'autre, il faut être soi-même, il faut rester soi-même.
16:56Et là, ce que je vois, c'est que tout à coup on dit, on va rétablir les contrôles aux frontières.
17:00Les Français sont tous pour le rétablissement des contrôles aux frontières, mais il y a le traité de Schengen.
17:05Alors, est-ce qu'on va oser ?
17:08C'est pareil pour l'européisme par exemple.
17:11Moi, quand je faisais de la politique, c'est pour ça que j'ai inventé le mot souverainisme,
17:14on en parlera un jour, un prochain d'ailleurs.
17:18Parce que je dis non, moi je ne suis pas européiste, je suis pour l'Europe,
17:23mais une autre Europe, l'Europe des nations, etc.
17:25Et à l'époque, l'européisme, c'était positivement connoté par Jacques Delors, Alain Minc et tous les autres.
17:32Et maintenant, ils mettent souveraineté européenne, donc on a gagné la bataille des mots.
17:38Ils ont pris le mot du souverainisme, souveraineté, ils l'ont déplacé, ils l'ont mis à l'Europe.
17:42Et donc, les téléspectateurs qui nous regardent, je les incite à suivre de près la course des mots.
17:52Paul Valéry disait, ou Saint-Ignan peut-être,
17:55il faut serrer les mots comme une tunique de Nessus.
18:00Dans la course des mots, et ça rejoint le prochain sujet,
18:04le traitement médiatique qui a été fait de l'affaire Lola
18:07n'est pas le même traitement qu'il y a eu pour l'affaire Philippine.
18:10Les médias n'ont pas pu produire la fabrique du mensonge, par exemple,
18:16pour l'affaire dramatique qui a frappé Philippine, qu'ils ne l'avaient fait pour Lola.
18:21Pourquoi je vous parle de Lola, Philippe Devilliers ?
18:23Parce que pour la première fois, et c'est un entretien déchirant,
18:26qui a été peu relayé cette semaine, deux ans après le drame,
18:30pour la première fois, la mère de Lola est sortie du silence auprès de nos confrères du Figaro.
18:36Et ces mots sont essentiels.
18:39Elle répond à la question sur la controverse de l'obligation de quitter le territoire français,
18:44qui a une nouvelle fois émergé après le meurtre de Lola,
18:47puisque sa meurtrière était en effet visée par une obligation de quitter le territoire.
18:51Elle dit, je n'ai pas suivi le débat à l'époque, je m'étais totalement mise à l'écart.
18:55Elle n'aurait pas dû être là, tout le monde le sait, ça renforce ma colère.
19:00Autre question posée par notre confrère du Figaro,
19:04une autre jeune fille philippine a récemment été tuée dans des conditions atroces à Paris.
19:07Pareil au QTF. On se dit encore une fois, encore une fois.
19:12Et pour combien de temps, c'est ce qu'on dit, tous ces gens-là n'ont rien à faire là.
19:18Que vous inspirent, Philippe de Vauvilliers, les mots de la mère de Lola ?
19:26Ma vie a volé en éclate, elle dit.
19:32C'est l'incommensurable.
19:37On est devant un problème métaphysique que chacun connaît dans sa vie à un moment ou à un autre.
19:44Je dis bien métaphysique, c'est le mystère du mal.
19:49Parce que ce qui s'est passé pour sa fille, ça n'est pas dissible.
19:56La plaie est ouverte, le mari, le papa est mort.
20:01On est morts, on est morts de chagrin.
20:05Mais derrière la métaphysique, le mystère du mal,
20:12comment se peut-il qu'on permette un mal absolu ?
20:20Comment se peut-il qu'il y ait des monstres ?
20:25C'est un vrai sujet.
20:29Si la vie est amour absolu,
20:31la vie qui nous est transmise, qui nous est donnée, qui nous est confiée.
20:36Mais derrière la question métaphysique, qui ne regarde que chacun d'entre nous,
20:43il y a une question métapolitique qui nous regarde.
20:48Une question métapolitique, c'est-à-dire ce qui précède la cité,
20:55ce qui la fonde, ce qui la maintient.
21:02D'abord, c'est la déchéance de l'état régalien.
21:10L'état régalien, c'est un échange depuis qu'il existe.
21:15C'est un échange entre celui qui protège et celui qui est protégé.
21:21Par exemple, il y a le suzerain et il y a le vassal.
21:24Le suzerain dit au vassal, tu me donneras une partie de ta récolte de blé
21:29et mon château fort sera ton refuge et ton magasin.
21:34C'est un échange.
21:36C'est un vieux principe qui est né avec l'humanité.
21:41Et le régalien, en fait, c'est quatre éléments qui se coagulent.
21:47La loi, la monnaie, la justice, la défense et la sécurité.
21:53Défense, sécurité.
21:55Or, nous sommes dans une situation inédite.
22:01Nous, la France, nous sommes dans une situation
22:04où l'état régalien nous ponctionne, nous brime, nous pressure,
22:12prétend ordonner nos vies dans ce qu'elles ont de plus intime
22:19et en même temps n'assure pas notre sécurité.
22:23Et donc, ce qui est devant nous, si on n'y prend pas garde,
22:29c'est la tentation mérovingienne qu'on pourrait appeler aujourd'hui
22:33la tentation libanaise.
22:35Chacun par axe à milice, chacun creuse sa douve.
22:38C'est-à-dire que du temps des vikings, des tartars ou des sarazins,
22:43chacun creusait sa douve.
22:47Donc aujourd'hui, les donjons s'appellent les drones.
22:52C'est transposé, les digicodes, etc.
22:55Et puis les milices vont arriver.
22:57En d'autres termes, ce qu'on risque aujourd'hui,
22:59c'est la privatisation de la sécurité.
23:02Et moi, ce qui m'a fait le plus mal dans l'interview,
23:04dans l'entretien de la maman de Lola, c'est...
23:07Elle dit, c'est la France.
23:11Alors, Madame Comine avait dit, la France a tué mon mari.
23:15Et elle a dit, elle est pas sous statut, hein.
23:18La France, c'est la France.
23:20Ça veut dire, c'est plus rien.
23:23La deuxième question métapolitique,
23:27c'est la légitimité de la parole publique.
23:31OQTF.
23:33Obligation de quitter le territoire français.
23:37Alors, comment on peut ne pas appliquer les OQTF
23:42quand on est l'État arégalien,
23:44et demander aux gens de payer les impôts ?
23:47En d'autres termes, vous pouvez pas avoir une obéissance d'assentiment
23:50à un État qui est impuissant,
23:55et qui revendique son impuissance.
23:57Souvenez-vous de Dupond-Moreti qui disait,
23:59mais toutes les OQTF ne sont pas faites pour être exécutées.
24:02Ah bon ? Donc ça veut dire que la langue française
24:05vaut pour tous les citoyens quand il s'agit d'obéir
24:08et de payer les impôts, mais elle vaut pas pour l'État.
24:11Obligation de quitter le territoire français.
24:14Si l'État n'implique pas sa propre sémantique,
24:17aux yeux des Français impuissants,
24:21alors là encore, on va vers la privatisation de la sécurité.
24:25Et troisièmement, et c'est pas le moins négligeable,
24:32c'est qu'en fait on est dans une situation
24:36où on ne dit plus rien à ceux qui sont dans la détresse,
24:42et on interdit à ceux qui pointent des doigts
24:47la détresse et ses causes de parler.
24:50C'est-à-dire que c'est la censure, la censure d'État,
24:53la censure médiacrate.
24:55C'est-à-dire que, souvenez-vous,
24:58le reportage sur le mensonge, la fabrique du mensonge,
25:03c'est-à-dire, vous faites de la récupération,
25:07pas d'amalgame, etc.
25:09Mais eux, quand il y a eu l'affaire Nahel,
25:12qu'est-ce qu'ils ont fait ?
25:14Quand il y a eu Georges Floyd,
25:15Castaner qui faisait mettre à genoux
25:17les pauvres joueurs de foot français,
25:19nos amis du Paris Saint-Germain.
25:21Et récupération, qu'est-ce que ça veut dire récupération ?
25:27On n'a pas le droit de réfléchir ?
25:29Et en fait, derrière ça,
25:31personne ne dit ce que je vais vous dire maintenant.
25:33Mais moi j'ai compris depuis longtemps.
25:36Ils ne veulent pas qu'on touche à l'idéologie du grand remplacement.
25:40C'est tout.
25:42Nous sommes devant une idéologie
25:44où il faut changer de population.
25:47Il faut préparer l'espace diversitaire.
25:50Et donc quiconque s'oppose,
25:52même avec des bonnes raisons,
25:55à cette montée en puissance de l'espace diversitaire,
25:59doit être désigné du doigt et ostracisé.
26:02Voilà pourquoi l'affaire Lola demeure un tournant.
26:08Philippe Devilliers, Geoffroy Lejeune.
26:10La publicité, on revient dans un instant,
26:12comme annoncé en début d'émission,
26:15je dévoilerai le message des informateurs bien informés.
26:19C'est à découvrir juste après la pause.
26:25Un peu plus de 19h30 sur CNews
26:27pour la suite de Face à Philippe Devilliers.
26:29Toujours avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
26:31Je remercie les informateurs bien informés,
26:33les téléspectateurs qui ont entendu mes plaintes la semaine dernière.
26:38Je disais la semaine dernière,
26:39il y a un homme autour du plateau
26:42qui a eu la chance de pouvoir vous lire, Philippe Devilliers.
26:45Il y en a un autre qui n'a pas eu cette chance.
26:47Et bien les informateurs bien informés ont encore frappé.
26:50On fait mieux que de m'envoyer une photo de vous, enfant,
26:53ou de m'envoyer une archive.
26:55J'ai entre les mains le livre que tout le monde rêve d'avoir,
26:59qui sortira le mercredi 30 octobre prochain.
27:02Mémoricide, Philippe Devilliers.
27:04Mémoricide.
27:06Voilà plus d'un an, Philippe Devilliers,
27:07que nous dialoguons ensemble.
27:09Mais en vous lisant cette semaine,
27:11j'ai l'impression d'avoir découvert une personne que je ne connaissais pas.
27:15Vous livrez dans Mémoricide comme jamais.
27:19Pourquoi Philippe Devilliers ?
27:24D'abord, je voudrais vous rendre hommage.
27:27À tous les deux.
27:31À chaque fois, je rencontre des gens tout à l'heure dans la rue.
27:34Les gens disent, tous les trois, vous êtes formidables.
27:37Tous les trois.
27:39Et pendant longtemps, j'ai connu des journalistes
27:42qui étaient des journalistes professionnels,
27:45c'est-à-dire des journalistes de l'instant.
27:48Et moi, je cherchais à mettre du temps long dans mes réponses.
27:54Donc ça ne pouvait pas coller.
27:56Il n'y avait pas d'harmonie.
27:58Et vous deux, en fait, par votre tempérament,
28:01par vos convictions et votre intelligence,
28:06vous êtes des journalistes du temps long.
28:09C'est-à-dire, vous cherchez à comprendre ce qui s'est passé
28:12et ce qui va se passer.
28:14C'est ça, un journaliste du temps long.
28:16Et donc, on s'entend bien.
28:18Et je vous dis ça, pourquoi ?
28:20Parce qu'en fait, ce livre, il est né de cette émission.
28:26Je me suis dit, je vais prolonger cette émission.
28:32Alors, ce n'est pas un livre comme un autre.
28:36Je préviens tout de suite les lecteurs potentiels.
28:39Je l'ai écrit avec une plume de feu.
28:44C'est un appel.
28:46C'est un cri d'appel.
28:48C'est un cri d'angoisse.
28:51C'est un cri d'espérance.
28:54Parce que le pronostic vital de la France est engagé,
28:59je le répète, au sens propre comme au sens figuré.
29:03Et que nos élites sont dans la situation des élites françaises
29:08en 1420, après le traité de Troyes,
29:11qui livrait la France à l'Angleterre.
29:13Et Jeanne d'Arc les appelait des Français reniés.
29:17On a des Français reniés,
29:19qui font une de pas voir que notre pays court à l'abîme.
29:24Et la question suivante, qui m'obsède,
29:30va se poser de plus en plus souvent
29:33à tous ceux qui ont une famille.
29:36Que deviendront nos petits-enfants ?
29:40Que va-t-on leur dire ?
29:42Que va-t-on leur transmettre ?
29:44Que va-t-on leur apprendre ?
29:46Et moi, j'ai voulu me délester de ce que j'ai reçu à leur adresse.
29:53À leur endroit, à leur intention.
29:56Et donc, c'est une sorte de viatique pour la jeune génération.
30:02Et j'ai pensé tout le temps,
30:04en écrivant une conversation avec Alexandre Solzhenitsyn chez moi,
30:11quand il est venu en 1993.
30:14Il m'avait dit, vous savez, nous, le soir, dans l'obscurité,
30:20pendant des heures, on attendait,
30:24et on guettait un petit ray de lumière sous la porte.
30:30On savait que ce ray de lumière tremblant,
30:34ça voulait dire qu'il y avait un porteur de lucioles derrière.
30:38Alors on ouvrait la porte et on voyait arriver
30:41un homme, une femme, avec une grande cape.
30:45Et sous la cape, il y avait un manuscrit d'actérographier
30:50qu'il posait sur la table.
30:53Un petit manifeste de la résistance clandestine
30:57qu'on appelait un zamizdat.
31:00Ce livre, c'est un zamizdat.
31:03Solzhenitsyn disait, les dissidents étaient à l'est,
31:08ils vont passer à l'ouest.
31:11Et donc, ce livre invite à guetter
31:15le petit ray de lumière sous la porte.
31:18Je me tourne vers vous, Geoffroy.
31:20On ne peut qu'être honoré par ces compliments.
31:25Vous l'avez lu, bien évidemment.
31:27On y reviendra en longueur régulièrement dans cette émission
31:31car nombreuses sont les thématiques,
31:35nombreuses sont les chapitres.
31:37Qu'est-ce que vous en avez pensé, Tiens ?
31:39Déjà, on est cité dedans, ça m'a fait quelque chose.
31:41Vous l'avez lu avant moi.
31:43Alors, je vais rétablir la vérité sur cette histoire.
31:45J'ai demandé pendant l'émission la semaine dernière
31:48à l'éditrice de Philippe, qui est une amie,
31:50de m'envoyer le livre.
31:52Vous en avez fait penser quoi ?
31:54Geoffroy Lejeune.
31:56J'ai énormément de choses à dire.
31:58Je vais en choisir une seule
32:00et j'ai la chance en plus de pouvoir écrire à propos de ce livre
32:03dans le prochain numéro du JD News
32:05où on interviendra à Philippe.
32:07Comme on dit tout aux téléspectateurs,
32:09on quitte l'émission, on fait une interview juste après
32:11qui sera publiée mercredi.
32:13Voilà pour les coulisses.
32:15C'est un livre de dizaines d'années
32:17et j'ai la chance de parler régulièrement avec vous
32:20depuis une dizaine d'années.
32:22Et je peux révéler aux téléspectateurs
32:24qu'à chaque fois que vous terminez l'écriture d'un livre,
32:26vous me dites, et ça me fait rire et je me moque un peu,
32:29c'est mon meilleur livre.
32:31Systématiquement, quel que soit le livre,
32:33quel que soit le sujet, etc.
32:35Je peux dire cette fois-ci, et je le pense sincèrement,
32:37que c'est votre meilleur livre.
32:39Et je les ai tous lus.
32:41Parce que, je ne vais pas répéter ce que Philippe a dit,
32:43mais une éditrice célèbre,
32:45elle m'a dit un jour,
32:47un livre génial, un best-seller,
32:49c'est le bon auteur au bon moment, sur le bon sujet.
32:51Et je pense que ces trois conditions sont réunies.
32:53Ça n'arrive pas souvent.
32:55Tout à l'heure, en début d'émission,
32:57vous avez parlé des intempéries.
32:59Puis ensuite, on a parlé de la question migratoire.
33:01Je le disais, il y a nombre de sujets dans votre ouvrage.
33:04Mais dans Memoricid, c'est aussi une alerte
33:07sur cette France qui est en train de s'effondrer.
33:09Un défi existentiel qui s'engage dans les prochaines années
33:13à travers la question migratoire.
33:15On découvre des échanges que vous avez eus,
33:18pas avec n'importe qui,
33:20avec Emmanuel Macron sur cette crise politique.
33:23Et notamment, vous lui avez dit, on est en 2016,
33:26et vous lui dites,
33:28il y a une urgence vitale, je vous cite,
33:31on arrête les compteurs,
33:33on débranche la marée migratoire, Emmanuel.
33:35Il faut enrayer la spirale
33:37dans les premiers mois de votre présidence.
33:39Il semble vous écouter,
33:41il pointerait la responsabilité de François Hollande.
33:43Et ce n'est pas Emmanuel Macron qui vous répond,
33:46mais c'est Brigitte Macron qui vous répond,
33:48et son épouse qui dit, on va le faire,
33:51on va faire le ménage, pardonnez-moi, cher Philippe.
33:53Et la phrase qui m'a marqué, c'est ça,
33:55c'est je les ai cru, quand je repense à ce dialogue,
33:57je m'en veux, je lui en veux.
33:59Quand vous revisitez cet épisode, Philippe Devilliers,
34:02vous lui en voulez pourquoi ?
34:04Je lui en veux de l'avoir cru.
34:08D'avoir cru qu'il était conscient
34:11de la nécessité de sauver le pays.
34:15Et c'est drôle, parce que tout à l'heure,
34:22je voyais une interview du ministre de l'Industrie,
34:25Marc Ferracci, qui dit au moment
34:28où le Premier ministre est à 20 000,
34:30que vous le voulez ou non, il faut de l'immigration,
34:33sinon il n'y a plus d'industrie en France,
34:35sinon il n'y a plus d'économie en France, etc.
34:37Le ministre de l'Industrie qui dit ça.
34:38Et en fait, c'est un ami intime d'Emmanuel Macron.
34:43Et je lui en veux, si l'on peut parler ainsi,
34:50pour deux raisons.
34:52La première, que je n'avais pas vue à l'époque.
34:57La première, c'est qu'il avait déjà dans sa tête
35:05entrepris de faire de la France un espace diversitaire.
35:12Et donc de changer de peuplement.
35:17D'où l'idée de la souveraineté européenne.
35:21En fait, changer de souveraineté,
35:23c'est-à-dire changer de pays.
35:25Donner le pouvoir à d'autres.
35:28Ça, c'est la première chose.
35:30Et la deuxième chose, qui est plus grave encore,
35:32et qui touche d'ailleurs beaucoup, beaucoup, beaucoup d'hommes politiques.
35:40Le droit d'un vieux peuple, c'est le droit à la continuité historique.
35:48C'est-à-dire le droit d'aller chercher dans les siècles passés
35:54les mélodies manquantes.
35:58Et on n'a plus ce droit-là.
35:59On n'a plus ce droit-là parce qu'on a peur.
36:02Parce que tout le monde a peur.
36:04Et sans doute, le succès de cette émission, c'est que moi, j'ai pas peur.
36:08De dire, ma France, je t'aime.
36:11T'es la plus belle du monde.
36:14T'es le plus beau pays du monde.
36:16Et il faut que ça se sache.
36:18Et il faut que nos enfants, nos petits-enfants, ils renouent avec ça.
36:21Avec cet amour, avec cette passion.
36:23Et c'est pour ça que j'ai écrit ce livre.
36:25Le mémoricide, c'est quand on prive un peuple de ses héritages.
36:29Et de sa fierté.
36:31Philippe Devilliers, sans le vouloir, vous faites la transition sur le prochain sujet,
36:35puisque c'est peut-être multifactoriel, mais un des facteurs de la mort,
36:41l'assassinat de Samuel Paty.
36:43Il y a peut-être cette peur.
36:45Tout le monde avait peur de défendre ce professeur.
36:49Et une femme porte le combat pour la vérité et la responsabilité
36:53après l'attentat terroriste islamiste contre Samuel Paty.
36:56Elle a publié le cours de M. Paty aux éditions Albain Michel.
37:01Elle considère que l'État a failli dans la protection de son frère.
37:05Elle s'appelle Mickaël Paty.
37:07Mickaël Paty était l'invité cette semaine de Pascal Praud dans leur dépôt.
37:10Et écoutez la question de Pascal Praud.
37:13Écoutez la réponse de Mickaël Paty.
37:15Vous pensez qu'aujourd'hui, de nouveau,
37:20un Samuel Paty pourrait être dans les mêmes conditions tué ?
37:24J'en suis convaincue.
37:26Il y a beaucoup d'opérations de communication qui sont menées
37:30systématiquement à la date d'anniversaire,
37:33c'est assez impropre comme terme,
37:35pour montrer quelque part des hommages, un soutien.
37:39Mais dans les faits, dans les actes,
37:42je n'ai pas l'impression que les choses avancent beaucoup.
37:45Moi, pour être en attache avec beaucoup de professeurs
37:49ou des proviseurs d'établissement,
37:50le seul point positif, il faut quand même le dire,
37:54c'est qu'ils semblent avoir plus d'écoute
37:57quand ils sont remontés au sein des rectorats,
38:00quand ils sont dans des problématiques.
38:02On m'a quand même soulevé qu'au bout d'un moment,
38:04même les rectorats n'ont plus de réponse.
38:06Et à ce moment-là, ils ne répondent plus.
38:08Geoffroy Lejeune.
38:10Philippe, est-ce que depuis trois ans, quelque chose a changé ?
38:12Justement, elles répondent très bien.
38:15C'était un moment incroyable.
38:17Cette femme est une héroïne.
38:21C'est très touchant.
38:24Elle défend son frère.
38:27Et en fait, elle dit, je réponds à votre question,
38:30elle dit, premièrement, il était seul.
38:33Tout seul.
38:35Il n'y avait pas d'équipe.
38:37Elle dit, la culture de l'alibi.
38:41Deuxièmement, les mots n'ont pas été prononcés.
38:46C'est grave.
38:49Depuis, donc rien n'a changé.
38:52La preuve, Dominique Bernard.
38:54Et Tourcoing.
38:56Et le proviseur Maurice Ravel.
39:00Et enfin, il y a cette force d'âme.
39:04S'il n'y avait pas eu la force d'âme,
39:06pour utiliser le mot magnifique de Éric Nolot,
39:10qui lui a dit, vous avez une force d'âme.
39:12S'il n'y avait pas eu la force d'âme de Michael Paty,
39:14on n'aurait rien su de ce qui s'est réellement passé.
39:19Voilà.
39:21Philippe Devilliers, si rien ne bouge,
39:24jusqu'où la France peut-elle être entraînée, selon vous ?
39:31Nous avons importé chez nous une autre civilisation.
39:39Les politiciens ne veulent pas le voir.
39:43Et j'ai le devoir de le dire.
39:48Alors, et d'expliquer.
39:52D'abord, nous avons en face de nous un projet islamique
39:57qui repose sur trois éléments connus.
40:04Le premier, c'est l'Ummah.
40:08L'Ummah, c'est la communauté des croyants.
40:11C'est une nation à part, supérieure à toutes les autres nations,
40:17et qui transcende les nationalités et les appartenances.
40:23C'est-à-dire, pour un musulman, la patrie, c'est l'islam.
40:27La communauté des croyants.
40:30Deuxième élément clé, c'est le djihad.
40:35Le djihad, ça veut dire que l'humanité entière est destinée à devenir musulmane.
40:43Et donc, à honorer le Dieu du Coran et de la charia.
40:52Pour l'instant, nous sommes dans une bipartition temporaire aux yeux de l'islam conquérant.
41:00Nous, la France, nous sommes dans le Dar al-Arb, c'est-à-dire la demeure de la guerre à conquérir.
41:08Avant de passer, un jour, comme le disent les frères musulmans, dans le Dar al-Islam, la demeure de l'islam.
41:16Nous sommes aujourd'hui dans les terres d'infidélité, mais Convocation a basculé dans la terre de l'islam.
41:22Et enfin, troisièmement, il y a la charia, c'est la loi islamique, c'est-à-dire c'est la loi d'une religion
41:27et d'un état.
41:31Et donc, la loi islamique, la loi d'Allah est supérieure à toute loi positive et républicaine.
41:39Et en fait, si je dis ça, c'est parce qu'il y a un djihad pacifique,
41:48civilisationnel, qui conduit à une confrontation qui ne dit pas son nom par infiltration.
42:02Nos élites sont consentantes, nos élites n'osent pas désigner ce qui est en face de nous,
42:14ce qui grandit, nos élites n'osent pas prononcer les mots,
42:21nos élites n'osent pas penser à la guerre d'infiltration qui est devant nous.
42:32Nous sommes devant un avachissement, une branchitude avachie,
42:46qui n'est plus capable de porter son histoire,
42:52qui ne rêve plus que de sortir de soi,
43:00qui ne rêve plus que de s'abolir dans une histoire nouvelle,
43:06qui ne rêve plus que de se donner à une civilisation extérieure, virile.
43:13Les âmes veulent, cherchent un nouveau maître.
43:19Il y a des âmes pleines, des âmes vides.
43:23Les âmes vides, c'est nous.
43:25Et le nihilisme occidental, prenant congé des chrétientés flageolantes,
43:32se prépare depuis longtemps à cette fascination étrange avec une religion forte,
43:43qui nous permet de redécouvrir et de renouer avec la différenciation sexuelle,
43:51le combattant au feu et la femme au foyer.
43:57Pour résumer, je dirais ceci.
44:00L'hédonisme consumériste finit là sa trajectoire,
44:14parce que par une ruse hypnotique, il vient rencontrer et se fondre en son contraire.
44:32Tout autre sujet, Philippe Devilliers, ça a été l'un des combats de votre vie.
44:38Parlons de la souveraineté et plus précisément de la souveraineté industrielle.
44:44Parlons de ça rapidement.
44:46Des fonds américains sont en négociations exclusives pour le rachat d'Opela,
44:50qui est la filiale de Sanofi dédiée à la santé grand public,
44:55qui produit sur notre sol le célèbre Doliprane.
44:59De quoi le passage de Doliprane sous contrôle américain est-il le nom ?
45:04D'abord, je dirais que c'est un mauvais signal.
45:08Pas de bol pour ce gouvernement.
45:11Il y a des mauvais signaux en ce moment sur l'industrie.
45:15On vient d'annoncer qu'il y a 66 000 défaillances d'entreprises.
45:20C'est un record.
45:22On sait que l'industrie en France ne représente que 12% du PIB,
45:26contre le double en Allemagne.
45:28On a la crise de l'automobile, on a la crise de la chimie.
45:30Le titre des échos hier.
45:33Donc l'industrie va mal.
45:36Et en fait, nous avons vécu, sans qu'on y prenne garde,
45:41le moment charnière,
45:43quand la mondialisation à l'occidentale a fait sauter
45:47toutes les sécurités sanitaires, sécuritaires et écologiques.
45:54Et c'est comme un bâton de rouge à lèvres, le Covid.
45:57Le bâton rouge à lèvres, il signale l'avancée du glacier fondant,
46:03utilisé par les spéléologues.
46:06Et là, en fait, le Covid a servi de révélateur et d'accélérateur.
46:11C'est-à-dire qu'en fait, on a découvert, les Français ont découvert,
46:15nous avons découvert que 70% des principes actifs
46:19pour fabriquer les médicaments viennent de Chine.
46:23On a découvert que nos médicaments venaient d'Inde
46:27et qui fait une délocalisation en Chine.
46:31Et on a découvert qu'en fait,
46:33et les agriculteurs seront sensibles à ce que je vais dire,
46:36nos élites ont délégué notre alimentation et nos soins à d'autres.
46:45Parce que c'est moins cher et parce que c'est le système
46:49des sacrosanctes chaînes de valeurs globales.
46:53En réalité, le libre-échange universel,
46:56il a produit la désindustrialisation,
46:59la prolétarisation de la classe moyenne,
47:01la partition du territoire et la montée en puissance de la Chine
47:05qui est devenue non seulement notre usine, mais notre laboratoire.
47:08Vous avez parlé de l'industrie, vous avez parlé également des agriculteurs.
47:11On reviendra en longueur la semaine prochaine sur la question de la crise agricole.
47:15Philippe Devilliers, pendant la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques,
47:17nombreux sont les Français qui ont été heurtés par le tableau
47:21représentant la décapitation de Marie-Antoinette.
47:24Vous souhaitez, ce soir, revenir sur une date symbolique.
47:27Nous sommes le 16 octobre 1793.
47:30Le tribunal révolutionnaire prononce la condamnation à mort de Marie-Antoinette,
47:35peine exécutée le jour même.
47:37Le 28 juillet dernier, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques,
47:54le monde entier a pu assister à une scène de décapitation fondatrice d'un nouveau régime.
48:01Devant une conciergerie embrasée par un retour de flammes vengeur,
48:13apparaît Marie-Antoinette qui porte sa tête décapitée, sanguinolente, dans ses propres mains.
48:26Baptême festif, baptême de sang, baptême fondateur.
48:38Et oui, j'ai voulu rétablir la vérité de ce premier féminicide des nouvelles légitimités.
48:46Nous sommes le 14 octobre 1793.
48:53La presse, la foule se presse.
48:57La salle d'audience éclairée à la bougie vacille de tumulte.
49:04L'accusateur public, Fouquier-Tinville, est déjà à son ouvrage.
49:09Il désigne d'un doigt fébrile l'accusé sur son tabouret.
49:16« Veuve capée, lèvez-vous ! »
49:21Marie-Antoinette se lève.
49:24Elle se tient droite, altière, et bientôt elle toise ses procureurs.
49:32« Vous pouvez bien être mes beaux, mes assassins, mais jamais vous ne serez mes juges. »
49:48Les jurés ont résolu, avant de la faire mourir, de la flétrir, de la faire souffrir.
50:01De la déshonorer.
50:04Il lui parle de son fils de 8 ans et demi. Elle ne l'a pas vu depuis le 3 juillet.
50:13Elle appelle son chou d'amour.
50:17« Avant de tuer la reine, on va tuer la mère. »
50:22On l'accuse de jeux incestueux avec le petit louis et le dauphin.
50:30Elle reste impassible devant la charge odieuse.
50:37Alors les jurés, les procureurs, interpellent.
50:44« Vous n'avez donc rien à redire à cette accusation ? »
50:48Elle se cabre.
50:51« Si je ne réponds pas, c'est parce que la nature ne peut rien répondre à une telle inculpation faite à une mère. »
51:06Elle se retourne vers l'auditoire.
51:08« J'en appelle à toutes les mères qui sont dans cette assemblée et je leur demande de déclarer si une d'entre elles peut ne pas être horrifiée par une telle accusation.
51:38Qui vient blesser l'intimité d'une mère, l'intimité des mères. »
51:44Justice parodique.
51:47Le procès est expédié en deux jours.
51:52La reine est condamnée à être guillotinée.
51:57Elle demande, c'est son ultime souhait, une plume de l'encre.
52:06Du papier.
52:08Et elle écrit.
52:11« Je désire que ma mort fasse le salut de la France.
52:22Je meurs innocente. »
52:29On lui lit les mains dans la charrette d'infamie.
52:36Et sur l'estrade, elle marche par inadvertance sur le pied de son bourreau et dit « Pardon, monsieur le bourreau, je ne l'ai pas fait exprès. »
52:50Sa dernière parole.
52:54Jusqu'au bout, l'élégance française.
52:59Jusqu'au bout, du sacrifice.
53:03L'immolation.
53:07Le premier féminicide.
53:11Qui laisse une tâche indélébile sur le nouveau régime.
53:17Merci Philippe de Villiers.
53:19Merci beaucoup pour cette émission.
53:20Merci de nous avoir plongé dans ces heures de notre histoire.
53:23Merci à vous, Geoffroy Lejeune.
53:25On se retrouve la semaine prochaine, comme chaque vendredi soir, bien sûr.
53:29Et dans un instant, c'est l'heure des pro 2.
53:31A tout de suite.