• il y a 8 mois
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00 Quasiment 19 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Philippe De Villiers.
00:04 Cher Philippe, bonsoir.
00:05 Bonsoir, Eliott.
00:07 Bonsoir, Geoffroy.
00:08 Je voulais vous dire, la dernière fois, il y a beaucoup de gens qui m'ont dit
00:12 "vous avez l'air tendu tous les trois, qu'est-ce qui s'est passé ?"
00:15 Vous leur avez dit quoi ?
00:17 Je leur ai répondu "c'est parce qu'Eliott avait perdu son match".
00:20 C'était le match aller qui m'avait tendu.
00:24 J'étais dans l'attente du match retour de Ligue des Champions,
00:27 Paris-Saint-Germain contre le FC Barcelone.
00:29 C'est pour ça que j'ai le sourire, probablement, ce soir.
00:31 D'accord.
00:32 Et c'est aussi et surtout parce que je suis heureux de vous retrouver,
00:35 tous les deux, bien sûr.
00:36 Ça me fait plaisir d'être avec vous.
00:38 Et bravo au Paris-Saint-Germain, qui pourrait monter sur le toit de l'Europe.
00:41 C'est plus le même Barça.
00:45 Ah oui, ça, c'est sûr.
00:46 C'est plus le même Barça, d'ailleurs.
00:48 Ils vont pouvoir regarder la suite de la Ligue des Champions devant la télévision.
00:51 Oui, mais le Borussia, c'est pas simple.
00:53 On fera les pronos la semaine prochaine.
00:57 Il ne faut jamais faire le Mariol.
00:58 Jamais. Jamais.
01:00 Vous avez entièrement raison.
01:01 Et il ne faut pas se contenter de la demi-finale.
01:05 Il faut rêver plus haut.
01:06 C'est ça.
01:07 Un peu comme cette émission.
01:08 Dès le début de cette émission, on s'est toujours dit,
01:10 il faut aller le plus haut possible.
01:12 Et d'ailleurs, vu que vous trouvez les sommets, cher Philippe de Villiers.
01:15 Beaucoup, beaucoup de Français qui nous regardent.
01:17 C'est impressionnant et presque intimidant pour moi.
01:20 Est-ce qu'on vous interpelle dans la rue, Philippe ?
01:23 Oui.
01:23 On vous dit quoi, par exemple ?
01:24 On me dit, qu'est-ce que vous faites jeune ?
01:28 Non, mais ce qui est vrai,
01:30 on ne devait pas du tout parler de ça pour commencer l'émission.
01:33 Mais vous savez que dans la rue,
01:35 désormais, on m'a interpellé auparavant pour les émissions qu'on pouvait faire.
01:40 Je ne suis quasiment interpellé que pour face à Philippe de Villiers.
01:45 Que pour cette émission.
01:46 Moi aussi, pareil.
01:47 C'est un succès incroyable avec des gens très différents, d'ailleurs, qui se retrouvent.
01:51 Et c'est un vrai rendez-vous pour les gens, en fait.
01:54 On sent qu'ils ne le rateront pas.
01:56 Et d'ailleurs, ça marche également sur Europe 1.
01:59 Et vous savez que les chiffres sont tombés cette semaine.
02:02 Europe 1 qui a réussi une sorte de remonte TADA,
02:07 plus de 2 300 000 auditeurs chaque jour,
02:11 avec une hausse de 10 % sur un an.
02:15 Donc, il n'y a qu'un mot, évidemment, à dire.
02:17 C'est merci.
02:18 Et notre émission ?
02:19 Eh bien, l'émission, parce qu'il y a les téléspectateurs qui nous regardent sur CNews
02:22 de dire qu'ils sont très contents de nous avoir rencontrés.
02:25 Ils nous regardent sur CNews de 19h à 20h chaque vendredi.
02:28 Mais il y a aussi l'émission le samedi matin sur Europe 1, de 10h à 11h.
02:34 Et il y a quasiment chaque samedi matin un demi-million d'auditeurs.
02:37 Quasiment 500 000.
02:39 Donc bravo, cher Philippe Devilliers.
02:40 Et bravo à vous, cher Geoffroy.
02:42 Parce que c'est un trio.
02:44 Et sans vous, cette émission ne serait pas là.
02:47 C'est une chose qu'on me dit beaucoup.
02:48 On me dit, c'est formidable, le trio.
02:51 Vous complétez bien et on sent que vous vous entendez bien.
02:55 Bon, messieurs, parenthèses fermées.
02:57 Geoffroy, un dernier mot ?
02:58 On peut essayer.
02:59 Un jour, si Philippe est malade, on en fait tous les deux.
03:00 Ça marchera un peu moins bien, je pense.
03:01 Ah bah écoutez, en tous les cas, ce qui est sûr, c'est que j'aurais besoin de notes.
03:04 Philippe, lui, il n'a pas besoin de notes pour une heure d'émission.
03:07 Vous, vous n'avez jamais eu besoin de notes.
03:08 Et je le dis aussi au Téléjournal.
03:09 Oui, mais ce sont les miennes que je vous ai données.
03:11 Mais sinon, vous n'avez jamais eu besoin de notes pour faire ces émissions.
03:14 Déjà, il met une cravate.
03:15 Messieurs, parenthèses fermées.
03:19 Commençons l'émission.
03:20 Et alors, je vous propose quelque chose de plutôt différent de ce qu'on peut faire
03:24 habituellement, puisque je vais vous proposer une déclaration de Pascal Praud.
03:27 Il s'avère qu'il était l'invité de Cyril Hanouna le week-end dernier.
03:30 Et Pascal a parlé de cette France qu'il ne reconnaît plus.
03:34 Une sorte de dépossession partagée par de nombreux téléspectateurs.
03:38 C'est vrai que ça, on peut en parler, la dépossession dans ces émissions.
03:42 Il y voit un enjeu majeur et aurait souhaité poser cette question au président de la République.
03:48 Mais Emmanuel Macron a préféré accorder un entretien à nos chers confrères de BFM
03:52 plutôt qu'à leurs dépôts.
03:54 Regardez cette séquence, elle est très intéressante.
03:55 Elle a été longuement partagée, notamment sur les réseaux sociaux.
03:58 C'était chez Cyril Hanouna.
04:00 Ce qui se passe en France aujourd'hui, ça me fait vraiment, ça m'a triste.
04:03 Les gens de ma génération ne reconnaissent plus la France dans laquelle ils ont grandi.
04:08 Je ne peux pas vous dire autre chose.
04:10 Ils se sentent dépossédés culturellement et ils sont en très grande difficulté.
04:14 Ils ne reconnaissent pas les us et coutumes de cette France qu'ils ont aimée.
04:19 Donc forcément, le président Macron qui est au cœur du système,
04:23 j'irais l'interroger là-dessus.
04:25 Et c'est pourquoi, sur des questions qu'on a eues 50 000 fois,
04:28 je défendais l'assimilation.
04:30 Parce que les sociétés multiculturelles, elles ont beaucoup de mal à vivre ensemble.
04:34 C'est pour ça que je défends l'assimilation.
04:36 C'est-à-dire que c'est pour ça que les parents italiens disaient à leurs enfants
04:39 "tu ne parles pas italien, je t'interdis de parler italien".
04:43 Et c'est pour ça qu'Aldo Platini appelait son fils Michel pour l'assimilation.
04:47 Il y avait des raisons.
04:49 C'est-à-dire que la société multiculturelle, il y a toujours un moment,
04:52 elle se fout sur la gueule. Pardonnez-moi l'expression.
04:54 Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe Deville.
04:57 Une question simple. Je sais que vous avez parfois des échanges avec Pascal Praud
05:00 en dehors du plateau et qu'il vous arrive d'être d'accord ou pas d'accord.
05:03 Est-ce que là, vous pensez qu'il a raison, Pascal ?
05:05 Il a complètement raison.
05:07 Ce qu'il a dit est très juste.
05:12 En fait, une nation, je l'ai dit et je le répète,
05:19 c'est un rêve tramé dans l'étoffe des songes.
05:24 Et donc, quand vous avez des populations déracinées qui arrivent chez nous,
05:32 qui sont nostalgiques de leurs racines perdues
05:36 et qui cherchent désespérément nos racines que nous-mêmes, on est en train de perdre,
05:44 on est entre le malheur, la torpeur, la tristesse et la violence.
05:50 Parce qu'en fait, une nation, il faut partager le même rêve,
05:55 il faut partager les mêmes songes, il faut partager les mêmes souvenirs,
05:59 il faut goûter les gourmandises des mêmes mots,
06:02 il faut vibrer aux mêmes émotions.
06:06 Et c'est ce que des générations de politiques depuis 50 ans n'ont pas compris.
06:12 En changeant le peuplement de la France, on a changé la France,
06:17 et donc on a pris le risque d'avoir face à face des communautés
06:22 qui ne s'entendent plus, qui ne se comprennent plus,
06:24 parce qu'à prononcer les mêmes mots,
06:27 ils ne mettent pas le même sens et la même ferveur et la même faveur
06:32 et la même senteur dans les mots prononcés.
06:36 - Mais là, vous le dites sur le terrain de l'immigration, et je suis d'accord avec vous,
06:40 mais est-ce que vous ne croyez pas qu'il y a aussi un problème avec les autochtones,
06:43 ceux qui étaient là avant, les français de souche, comme on dit,
06:45 eux non plus ne partagent plus ce rêve,
06:48 et probablement la culture qu'est la vôtre et votre amour de la France
06:52 que vous nous avez raconté 20 fois ici,
06:54 probablement le peuple français ne le connaît plus en fait.
06:57 - Alors en fait, je vais vous dire,
07:01 ma France à moi, la France de mon enfance,
07:08 nous l'avons perdue, et en la perdant, nous avons perdu la politique.
07:15 Je voudrais expliquer ça.
07:19 - Parce qu'aujourd'hui, vous ne reconnaissez plus votre France.
07:22 - Je ne reconnais plus ma France.
07:24 En fait, la politique c'est le pouvoir, l'entraide, c'était ça en fait, les deux piliers.
07:32 Et le pouvoir, aujourd'hui on ne sait plus où il est passé.
07:41 Quand j'étais enfant, nous avions la sensation physique d'un pouvoir identifié,
07:47 d'un pouvoir incarné, d'un pouvoir proche.
07:52 Le pouvoir du maire pour commencer, le pouvoir local.
07:55 On savait à qui s'adressait, le recours avait un visage,
08:00 et le pouvoir avait figure humaine.
08:02 Qu'est-ce qui s'est passé depuis 50 ans ?
08:04 Le pouvoir a pris congé, le pouvoir s'est enfui, le pouvoir s'est dilué,
08:09 le pouvoir s'est éloigné.
08:12 C'est-à-dire qu'on a éloigné le pouvoir, on a éloigné tous les pouvoirs.
08:18 A commencer par le maire, le pouvoir du maire est parti à la communauté de communes,
08:22 c'est devenu un pouvoir anonyme et bureaucratique, ce sont les fonctionnaires qui commandent.
08:27 Ensuite, on a éloigné le pouvoir du département vers la région,
08:33 dont on ne sait pas très bien ce qu'elle fait,
08:36 en instaurant à nouveau un pouvoir anonyme et bureaucratique.
08:40 Et ensuite, le pouvoir de l'État est parti à Bruxelles.
08:45 Là aussi, ce sont des fonctionnaires qui commandent, ce sont les commissaires.
08:49 Et donc, le pouvoir n'a plus le pouvoir, on a l'impression que le pouvoir n'a plus le pouvoir,
08:54 il nous échappe, à nous les citoyens, et il n'a plus de figure humaine.
09:01 Et puis il y avait l'entraide, j'ai dit.
09:04 Quand j'étais enfant, l'entraide c'était la loi commune.
09:09 De feu à feu, de seuil à seuil, de voisin à voisin,
09:15 on pratiquait l'échange des regards.
09:20 Je me souviens quand quelqu'un trépassait dans le voisinage,
09:27 chez moi, au drillière, à la raffinière,
09:32 eh bien, il y avait une rumeur qui courait.
09:37 On crêpait les maisons, et il y avait une rumeur qui courait,
09:40 la mort est dans le village.
09:42 C'était beau, c'était poétique, mais c'était surtout humain.
09:46 Et quand quelqu'un glissait au fossé, qu'il tendait les doigts gourds,
09:51 d'une main tremblante, qu'il appelait au secours,
09:55 la main et le regard qui venaient vers lui,
10:00 c'était pas une main anonyme de la sécurité sociale,
10:04 de l'état, de l'attractivité territoriale, je sais quoi encore,
10:08 c'était la main d'un proche, c'était la main d'un voisin,
10:12 c'était le regard d'un proche, le regard d'un voisin.
10:16 Aujourd'hui, on a fabriqué, en 50 ans,
10:21 un hybride, le solidaire-solitaire.
10:25 On a une société de solidaires-solitaires,
10:28 de plus en plus solidaires, de plus en plus solitaires.
10:31 Et donc c'est une société froide, une société impersonnelle,
10:36 une société du guichet et de l'assistanat.
10:39 Quelle est l'urgence ?
10:41 L'urgence, c'est de refaire une société politique,
10:45 c'est-à-dire une société des légitimités pour service rendu.
10:49 Qu'est-ce que ça veut dire ? Rapatrier le pouvoir.
10:51 Le redonner du corps, le remettre à portée de regard et de contrôle.
10:57 Parce que quand le pouvoir s'éloigne, vous ne pouvez plus le contrôler.
11:01 Et deuxièmement, recréer une société de voisinage
11:05 en retrouvant l'esprit, la chaleur des charités élémentaires.
11:11 Alors qu'aujourd'hui, on demande tout à l'État.
11:14 Et l'État ne peut plus, il est en faillite.
11:17 Philippe de Villiers, on a retrouvé une séquence,
11:20 c'est une archive qui date de 1995,
11:24 quasiment 30 ans jour pour jour, 29 ans jour pour jour,
11:28 puisque c'était le 20 avril 1995.
11:30 Vous êtes interrogé par le regretté Gérard Leclerc,
11:34 à qui on pense évidemment tendrement.
11:37 Et le sujet qui est abordé dans cet entretien, dans les 4 vérités,
11:43 c'est un sujet qui est au cœur de l'actualité même aujourd'hui,
11:46 c'est-à-dire l'emploi et l'exclusion.
11:49 Et il y a quasiment 30 ans,
11:51 les alertes que vous aviez émises n'ont pas été entendues.
11:54 On ne vous a pas entendu dans cette campagne
11:58 parler de l'emploi, parler de l'exclusion ?
12:02 Au contraire, je n'ai parlé que de cela.
12:06 En disant ceci, pour lutter contre l'exclusion,
12:09 il faut remettre en valeur les cercles d'inclusion,
12:12 exclusion-inclusion, que sont l'entreprise,
12:15 qui est seule capable de créer des emplois,
12:18 il faut donc la libérer.
12:19 Vous pensez qu'un artisan qui change sa fourgonnette
12:21 voit sa taxe professionnelle tripler.
12:23 Donc les artisans, les petits commerçants,
12:25 plutôt le petit commerce que la grande surface,
12:27 plutôt l'entreprise que l'administration.
12:29 Donc l'entreprise, l'école et la famille.
12:33 Voilà les 3 cercles d'inclusion.
12:34 D'où vient l'exclusion la plupart du temps ?
12:37 C'est de la rupture des liens sociaux,
12:39 de la rupture des liens dans la famille,
12:41 de la rupture des liens dans l'entreprise,
12:43 parce qu'aujourd'hui les entreprises sont asphyxiées,
12:45 que la famille n'est pas reconnue,
12:47 et qu'on n'a pas donné la liberté à l'école.
12:49 Moi je suis pour la réforme de la loi Fallou.
12:51 Pour l'emploi, 2 choses à faire.
12:53 Immédiat, dont les autres ne parlent pas.
12:56 Premièrement, protéger à l'extérieur,
12:58 c'est-à-dire taxer les importations sauvages
13:00 des pays à très bas salaires
13:01 et qui n'ont pas de protection sociale,
13:03 pour pouvoir revaloriser chez nous les bas salaires
13:05 et sauver notre protection sociale.
13:06 Donc à l'extérieur, protéger nos emplois,
13:09 nos salariés, nos entreprises.
13:11 Et à l'intérieur, alléger les charges de nos entreprises,
13:14 en réduisant massivement la dépense publique,
13:17 la dépense publique au niveau national,
13:19 la dépense publique au niveau local.
13:21 Je répète que la France aujourd'hui est gérée comme le Crédit Lyonnais.
13:24 L'entreprise, Philippe Devilliers,
13:26 l'école et la famille,
13:28 ce sont 3 piliers aujourd'hui
13:30 qu'on traite quasiment quotidiennement
13:32 en disant que ce sont des institutions,
13:34 des piliers en crise,
13:35 qui s'effondrent dans notre société.
13:36 Je ne vais pas commenter l'ancien Philippe Devilliers.
13:40 Parce qu'il y a un nouveau Philippe Devilliers.
13:43 Alors la différence entre le Philippe Devilliers de l'époque et d'aujourd'hui,
13:46 c'est le débit, le rythme de la parole.
13:48 Vous parlez beaucoup plus vite à l'époque.
13:50 Oui, c'est vrai.
13:51 Et la cravate, peut-être...
13:52 Votre élocution n'est plus du tout la même.
13:54 Plus sérieusement, quand vous en parlez...
13:56 Non, mais attendez, moi ce que je voulais vous dire,
13:58 c'est que là, je suis ému, vous savez pourquoi ?
14:01 Parce que celui qui me questionne,
14:05 qui m'interroge, c'est Gérard Leclerc.
14:07 Et Gérard Leclerc, c'est un grand journaliste
14:12 qui avait de la retenue et de la délicatesse.
14:18 Vous avez vu, il pose ses questions, il pose des questions.
14:21 Alors, la différence entre le service public à l'époque,
14:26 parce que c'est le service public, c'est France 2,
14:28 d'hier et d'aujourd'hui, c'est que hier, il fallait être de gauche.
14:34 Aujourd'hui, il faut être de gauche pour être journaliste.
14:38 Mais aujourd'hui, il faut être de gauche pour être militant.
14:42 Donc, on n'invite plus Philippe de Villiers, évidemment.
14:45 Ou alors pour complément d'enquête, pour le cartonner.
14:49 Par contre, du temps de Gérard Leclerc,
14:52 la gauche militante était mal vue.
14:57 C'est-à-dire qu'on était d'abord journaliste quand on était journaliste.
15:01 Et donc, j'avais plaisir à être interrogé par Gérard Leclerc.
15:07 Et on est devenus des amis.
15:12 Voilà. Je lui rends hommage, c'était un homme fin, cultivé,
15:18 qui connaissait beaucoup de choses,
15:22 et qui avait une réserve qui était celle d'un homme du bien commun.
15:30 Et donc, par exemple, il est venu plusieurs fois me voir chez moi.
15:35 Il est venu au Puy-de-Fou.
15:38 Il avait un esprit curieux, comme quand il était dans son avion.
15:44 Il voulait toujours exercer sa curiosité,
15:49 que ce soit dans les airs ou sur terre.
15:52 Donc voilà, si je voulais vous dire ça.
15:55 Parce que c'est un beau métier, le métier que vous faites.
15:59 Et avoir l'esprit de curiosité, la délicatesse et la réserve,
16:04 ça fait partie du métier des grands journalistes.
16:08 Ceux qui durent.
16:09 - C'est un bien bel hommage que vous lui rendez.
16:11 Et pensons évidemment à sa famille et ses proches.
16:15 Gérard Leclerc, revenons à l'actualité.
16:17 Philippe Devilliers, Geoffroy Lejeune,
16:18 deux semaines après la mort de Shem Sedin, lynché à la sortie du collège.
16:22 Gabriel Attal était jeudi à Vierry-Châtillon pour présenter un grand plan
16:26 afin de lutter contre les violences des mineurs.
16:28 Une volonté de sursaut républicain pour restaurer l'autorité
16:32 avec tout un panel de mesures.
16:34 Écoutons le Premier ministre, Gabriel Attal.
16:37 L'autorité et la règle commune sont trop souvent défiées par certains jeunes.
16:43 Cela nous rappelle à ce sentiment qu'une partie de nos adolescents glissent lentement
16:48 vers une forme d'isolement, d'individualisme,
16:51 et parfois même, vers le pire, vers une forme de violence déchaînée, morbide, sans règle.
16:57 Je dis bien une partie de nos adolescents, et une partie seulement.
17:01 Car c'est bien une minorité d'adolescents que les Français ne comprennent plus.
17:05 Cette part, cette minorité de jeunes et d'adolescents que les Français ont le sentiment de trop voir dans le poste,
17:11 rimée avec perte de repères, contestation des règles les plus élémentaires,
17:16 et parfois même déchaînement de violence.
17:19 Comment accepter cette spirale, ce déferlement, cette addiction d'une partie de nos adolescents à la violence ?
17:24 Oui, je parle de spirale. Oui, je parle de déferlement. Oui, je parle d'addiction.
17:32 Geoffroy Lejeune.
17:34 Il est très particulier ce discours à commenter. On a essayé de le faire sur CNews depuis qu'il a été prononcé.
17:39 C'est très compliqué d'être en désaccord avec ce que dit le Premier ministre.
17:44 Il y a un ton qui a l'air relativement adapté, et en même temps, on se demande s'il faut y croire.
17:49 Est-ce que pour vous c'est un coup de communication, ou est-ce que c'est la réponse qu'il fallait ?
17:53 Bah, Gabriel Attal, pour moi c'est une énigme.
18:00 Talenteuse, l'énigme.
18:06 Comment qualifier ça ?
18:11 C'est la prosodie des mots de droite ajustée à une ligne mélodique de gauche.
18:18 Ça c'est fort. Donc en fait tout le monde y trouve son compte.
18:23 Et à la fin, on croit entendre un violon et il joue du pipo.
18:28 Ça c'est fort. C'est un communicant hors normes.
18:33 Mais maintenant, il faut aller au fond des choses.
18:38 En fait, il prononce des mots, autorité, etc.
18:43 Mais derrière, il y a quoi ? Il y a un pays qui s'effondre.
18:50 Et en le regardant à l'instant, je pensais à la métaphore de la maison qui s'effondre dans la nuit.
19:01 Et le conseil qui est donné par les anciens et par les architectes,
19:05 c'est que si la maison s'effondre et que tu es dans la maison, cherche à taton les murs porteurs.
19:15 Or là, les murs porteurs, ils les ont démolis.
19:20 La famille, ils en ont changé la définition.
19:29 La nation, deuxième mur porteur, ils en ont changé la composition.
19:37 L'État, ils en ont vidé la souveraineté.
19:45 L'école, on est en train de faire petit à petit une école halal.
19:52 En tenant compte de la diversité heureuse, c'est-à-dire du changement de population scolaire.
19:58 C'est ça la réalité.
20:00 Et donc à partir du moment où un pays géré par des politiciens mondialistes, multiculturalistes,
20:11 ne peut plus se regarder en face,
20:15 et qu'on a décidé d'abolir les frontières, la souveraineté et l'identité,
20:21 les élites mondialisées, dont il fait partie au premier chef,
20:25 c'est un young global leader de Davos,
20:30 on ne peut faire que des travaux de surface.
20:35 Alors c'est bien les travaux de surface, excuses de minorités, on va réformer la justice,
20:40 on va avoir Dupont-Mority qui petit à petit va devenir catéchumène de l'affermeté, etc.
20:47 Mais en réalité, ils se jouent du pays, parce qu'ils ont décidé de transformer la France.
20:55 La diversité heureuse, c'est leur projet.
20:59 Philippe de Villiers, en même temps, hier soir par exemple,
21:03 Gabriel Attal, vous parliez de l'école, a dénoncé l'antrisme islamiste
21:08 prônant les préceptes de la charia, notamment dans l'école.
21:13 Et je crois que c'est le premier ministre à avoir tenu ce genre de propos pour l'instant.
21:18 Oui, vous avez raison.
21:20 Et il y avait un journaliste qui disait,
21:25 quand Eric Zemmour parlait de la charia il y a quelque temps, chez Christine Kelly,
21:33 toute la gauche était debout.
21:36 Il y avait même des procédures, l'islamophobie, etc.
21:41 Alors effectivement, on évolue.
21:44 C'est-à-dire qu'il y a une prise de conscience ?
21:46 Alors, ce n'est pas une prise de conscience, c'est une prise de température du pays.
21:53 Et donc, pour ne pas se prendre une bâche,
21:57 telle qu'elle est prévue par les sondages aux élections européennes,
22:02 on donne un petit coup, un petit coup à droite.
22:07 On prononce les mots, il faut y mettre la chose.
22:11 Prononcer les mots quand il n'y a pas la chose.
22:13 Et donc, on ose parler de la charia.
22:17 Pourquoi ? Parce que la charia, elle est là.
22:19 On l'a vu, et d'ailleurs, à Viry-Châtillon où il était le premier ministre,
22:24 le choix du lieu était plus ou moins décent,
22:28 mais Viry-Châtillon, ça lui parle de la charia, effectivement.
22:32 La publicité, vous avez parlé d'Eric Zemmour,
22:35 Philippe Devilliers, Geoffroy Lejeune, on en parlera juste après la publicité,
22:38 puisqu'il était à Bruxelles cette semaine,
22:41 et il y a eu une séquence qui a été longuement commentée,
22:44 puisque l'une de ses réunions a été un temps interdite
22:49 par l'un des bourgmestres, les maires de la ville,
22:53 qui ensuite a pu reprendre le lendemain.
22:55 Mais ça dit peut-être quelque chose de Bruxelles, de la situation à Bruxelles,
22:59 et donc on en parle juste après la publicité avec vous, Philippe Devilliers.
23:02 [Générique]
23:17 Quasiment 19h30 sur CNews pour la suite de Face à Philippe Devilliers,
23:21 toujours avec Philippe, bien sûr, et Geoffroy Lejeune.
23:23 Parlons messieurs de Bruxelles à présent, puisque mardi,
23:26 l'un des bourgmestres de la ville, le socialiste Émir Kir,
23:30 avait interdit une conférence rassemblant des personnalités politiques européennes,
23:34 allant d'Éric Zemmour, en passant par Nigel Farage, ou encore Victor Orban.
23:39 Mais je vous propose la réaction d'Éric Zemmour qui mardi,
23:42 quand la police vient à la demande donc de ce bourgmestre,
23:46 de bloquer cette mobilisation. Regardez.
23:49 Belgique était jadis un pays libre, où on accueillait Victor Hugo en exil.
23:55 Je vois qu'aujourd'hui, c'est un pays qui est entre la charia et la dictature.
24:00 C'est un triste destin pour ce pays.
24:04 Voilà. En tout cas, je maintiens que moi je suis là pour défendre l'Europe,
24:11 la liberté de l'Europe et l'identité de l'Europe.
24:14 Je précise que les plus hauts responsables politiques en Belgique
24:18 ont condamné ce qui s'était passé et que mercredi,
24:20 la justice belge a suspendu l'arrêté du maire.
24:24 Geoffroy Lejeune, vous avez une question pour Philippe.
24:26 C'est une question à tiroir.
24:28 Mais déjà, Éric Zemmour dit que la Belgique est entre la charia et la dictature.
24:32 Ça a fait ricaner beaucoup de monde.
24:34 Est-ce que vous pensez que son diagnostic est juste ?
24:36 Et ensuite, surtout, est-ce que vous croyez que cette interdiction,
24:38 même s'il a pu s'exprimer ensuite, est-ce que c'est anecdotique ?
24:41 Ou est-ce que c'est révélateur de quelque chose de très grave ?
24:44 C'est révélateur. Trois fois.
24:46 Premièrement, parce que le maire qui a interdit,
24:52 c'est pas n'importe qui, c'est un homme proche des loups gris,
24:58 c'est un islamiste socialiste,
25:01 et qui donne le ton par rapport à ce qui se passe en ce moment en Belgique,
25:06 où on ne peut plus s'exprimer lorsqu'on est à la droite du mouvement réformateur.
25:14 Donc deuxièmement, ça donne le ton sur Bruxelles.
25:18 Et c'est une ville où il y a 60% des habitants qui ne sont pas d'origine belge.
25:27 Et c'est toute la Belgique qui, petit à petit, bascule démographiquement.
25:32 Et ça donne le ton parce qu'au cœur de Bruxelles,
25:35 il y a les institutions européennes qui protègent les frères musulmans,
25:40 qui ont financé l'université islamique de Gaza, on l'a oublié,
25:45 et qui en fait financent les associations islamistes.
25:50 Vous vous souvenez, François-Xavier Bélamise était d'ailleurs élevé
25:54 contre le fait que le Conseil de l'Europe finance une campagne sur le voile.
25:59 Donc on en est là.
26:01 Et parmi les personnalités qui étaient interdites,
26:05 il y avait Florence Bergeau-Blackler,
26:07 qui est reconnue en tant qu'anthropologue sur le plan scientifique.
26:10 C'est une honte ce qui se passe.
26:13 Et il y avait aussi Viktor Orbán,
26:15 qui est le futur président de l'Europe, si j'ai bien compris,
26:18 dans quelques jours, dans quelques semaines, le tour de bête.
26:23 Et Viktor Orbán, moi je le connais bien, j'ai une profonde estime pour lui.
26:28 Et un jour je suis allé le rencontrer chez lui à Budapest,
26:34 et il m'a dit "Philippe, il y a deux choses que vous ne comprenez pas".
26:38 Je lui ai dit "Ah bon, lesquelles ?"
26:41 Premièrement, nous on a connu la souveraineté limitée.
26:45 C'était le concept, la sémantique de Brezhnev.
26:48 La souveraineté limitée.
26:50 Donc on ne veut pas une nouvelle souveraineté limitée.
26:53 Il faisait écho au propos de Margaret Thatcher,
26:56 que j'ai rencontré un jour à Londres,
26:58 qui m'a dit "On s'est débarrassé du commissaire à l'Est,
27:00 c'est pas pour avoir du commissaire à l'Ouest".
27:02 Et deuxièmement, il m'a dit une chose plus importante encore.
27:05 Il dit "Vous, vous bricolez des sujets sociétaux chez vous, etc."
27:10 "Nous on veut la stabilité de la société et de la famille, mais surtout,
27:14 nous on... comprenez, vous ne savez pas ce que c'est que Moax, je dis, non ?
27:21 1626, Moax, la défaite de Moax, où les Hongrois se sont battus,
27:27 ont été défaits par les Turcs.
27:29 Et donc pour nous, l'islamisation de l'Europe, c'est une hantise, c'est notre crainte.
27:36 Donc vous, l'Europe de l'Ouest, vous prônez l'islamisation, pas nous.
27:42 Donc laissez-nous tranquille, laissez-nous penser différemment,
27:45 sinon l'Europe va imploser, exploser à la fois. Voilà.
27:49 Philippe Devilliers, parlons à présent d'Emmanuel Macron,
27:52 cette semaine qui s'est rendu dans la Drôme, à Vassieux, en Vercors,
27:56 pour honorer la mémoire des maquisards tués par la Wehrmacht et la ministre française.
28:01 La mémoire des résistants, incarnation d'une France indissociable de la République.
28:06 Écoutez Emmanuel Macron.
28:08 Serviteurs du régime de Pétain et Laval, soldats sous le commandement de Joseph d'Arnan,
28:15 ces Français trahissaient la France par volonté de vengeance, par pulsion de pénitence.
28:23 Français prêts à tuer d'autres Français.
28:26 Et avec eux, cette certaine idée de la France.
28:29 Français rongés par l'esprit de défaite, inséparable de la haine de la République.
28:35 Car ce n'était pas seulement un temps où les Français ne s'aimaient pas.
28:40 C'était aussi un temps où des Français n'aimaient pas la France.
28:47 Oui, cela n'aimait pas la France des Lumières, celle de 1789 et de l'an II.
28:55 Il n'aimait pas Voltaire, Rousseau, Hugo et Zola.
29:00 Il n'aimait pas De Gaulle et l'esprit de résistance.
29:03 Non, il n'aimait pas la France.
29:07 Alors, il ne pouvait aimer la République du Vercors.
29:17 Souvenons-nous aussi de ces Français, de leurs choix et de leurs fautes.
29:25 Geoffroy Lejeune, cette grille de lecture entre les Français résistants et les Français collabos,
29:30 on la connaît par cœur et depuis très longtemps.
29:32 Vous, Philippe, qu'est-ce que vous en pensez ?
29:34 Moi, je suis le fils d'un combattant volontaire de la Résistance, donc on ne me la fait pas.
29:39 Le fusil à tirer dans les coins,
29:43 commémorer pour désigner les ennemis d'hier, pour retrouver ceux d'aujourd'hui,
29:49 ce n'est pas très honnête.
29:52 Mais surtout, je vais vous dire,
29:55 je vais vous faire une révélation.
29:59 Je suis le seul à dire ce que je vais vous dire.
30:05 Ça va déménager.
30:10 Donc, Emmanuel Macron et d'autres nous expliquent
30:14 que la construction européenne nous prémunit
30:19 contre le retour des bruits de bottes,
30:22 au motif que la construction européenne est le prolongement de la Résistance.
30:28 C'est bien cela.
30:30 Or, il s'agit d'une imposture historique.
30:36 L'architecte de l'Europe communautaire
30:40 était en même temps le secrétaire d'État aux affaires étrangères de l'Allemagne.
30:47 Il s'appelait Walter Hallstein.
30:50 C'est lui qui a négocié au nom de l'Allemagne tous les traités.
30:54 Et il est devenu le premier président de la Commission européenne.
30:59 Il est resté là pendant une dizaine d'années.
31:01 C'est lui qui a affronté De Gaulle sur la chaise vide.
31:05 Son histoire est extraordinaire.
31:08 Et elle est révélatrice.
31:11 Les archives fédérales allemandes,
31:14 les Bundesarchives de Koblenz et de Berlin,
31:18 que j'ai eu l'occasion de consulter,
31:21 contiennent des documents troublants
31:26 quant aux engagements de Walter Hallstein
31:30 sous le Troisième Reich.
31:34 Ces documents contiennent des révélations
31:39 sur l'implication précoce, volontaire et active
31:46 de Walter Hallstein dans des organisations nationales socialistes,
31:55 quatre au moins,
31:56 dont celle des juristes
32:00 qui avaient pour vocation, je cite,
32:05 "la nazification du droit allemand
32:07 et la mise sur pied d'un cadre juridique supranational
32:11 pour l'Allemagne élargie aux nations annexées
32:14 qui s'appelait Das neue Europa, la nouvelle Europe".
32:18 Mais le plus intéressant est à venir.
32:22 Car dans les documents se trouve une photo
32:29 que j'ai retrouvée.
32:31 C'est la photo du lieutenant Hallstein.
32:36 Sa mission est la suivante.
32:39 Pendant la guerre,
32:41 il est officier instructeur en National-Socialism.
32:46 Vous voyez, il y avait les commissaires politiques dans l'armée rouge,
32:49 là il est commissaire dans l'armée nazie.
32:51 Auprès des soldats,
32:54 donc officier instructeur en National-Socialism
32:59 auprès des soldats de la Wehrmacht.
33:01 Et encore plus intéressant,
33:05 il est capturé par les Américains à Cherbourg le 26 juin 1944.
33:11 Et là, il est transféré dans une forteresse à Fort Getty
33:15 où il subit une rééducation avec un programme secret
33:19 qui s'appelle le projet Tournesol.
33:21 Et qui a concocté le projet Tournesol ?
33:24 Le département d'État.
33:26 Et qui est l'homme du département d'État qui a inspiré ce projet ?
33:30 Il s'appelle John McClory.
33:33 Et ce John McCloy, vous allez le retrouver très vite après la guerre
33:38 puisqu'il devient le représentant américain
33:46 de l'administration alliée sur l'Allemagne occupée.
33:51 Il est le haut représentant américain.
33:55 Et c'est lui, ainsi que George Ball,
33:58 un autre américain ami de Jean Bonnet,
34:00 qui va convaincre Adenauer de prendre auprès de lui Walter Hallstein.
34:10 Le plus incroyable,
34:12 c'est que le 13 novembre 2018,
34:16 Angela Merkel a rendu un hommage vibrant à Walter Hallstein au Parlement européen.
34:22 Elle a dit "c'était un homme d'une audace incomparable".
34:26 Effectivement.
34:28 Elle n'a pas dit un mot sur ce parcours.
34:30 Résumons la situation à destination d'Emmanuel Macron.
34:34 Monsieur Hallstein ne venait pas des milieux de la résistance.
34:38 Aucun des trois pères fondateurs ne venait des milieux de la résistance.
34:42 Je rappelle que Jean Bonnet a passé sa guerre,
34:47 sa deuxième guerre mondiale,
34:49 à New York et à Washington,
34:51 comme banquier d'affaires.
34:53 Je rappelle que Robert Schuman a été ministre de Vichy
34:57 et qu'à la fin de la guerre,
34:59 je ne l'ai pas dit la dernière fois,
35:00 mais je vais le dire maintenant pour compléter,
35:06 il a été frappé par la dignité nationale.
35:10 Et c'est grâce à l'intervention du général de Gaulle,
35:13 par un geste de magnanimité,
35:15 que le 13 septembre 1945,
35:18 il a retrouvé ses droits.
35:20 Alors, quand on nous dit que l'Union européenne,
35:24 la construction européenne,
35:26 vient de la résistance et le prolongement de la résistance,
35:30 on nous ment.
35:33 Je crois peut-être...
35:37 Une réponse, c'est vrai que c'était une partie de l'histoire
35:41 que je pense que les téléspectateurs ne connaissaient pas.
35:44 Moi je suis frappé parce que vous nous avez fait trois épisodes,
35:48 vous avez fait Jean Bonnet, Robert Schuman,
35:50 dans des précédentes émissions,
35:51 aujourd'hui Walter Hallstein,
35:52 vous avez écrit tout ça dans un livre qui s'appelle
35:54 "J'ai tiré le fil du mensonge et tout est venu sur l'Europe",
35:57 c'était je crois en 2019.
35:59 Moi ce qui me frappe,
36:00 c'est que personne ne vous a jamais démenti là-dessus,
36:02 vous n'avez jamais été attaqué par personne,
36:04 jamais même démenti par un historien quelconque, etc.
36:07 Pourtant ce livre s'était très bien vendu.
36:09 Et je reconnais que si on résume ce que vous venez de dire à l'instant,
36:12 c'est le premier président de la Commission européenne
36:15 est un ancien nazi blanchi par les Américains.
36:17 C'est vrai que ça fait froid dans le dos.
36:19 Oui, mais vous savez, celui qui m'avait aidé,
36:21 qui m'a mis sur la voie, c'est Maurice Couve de Meurville.
36:24 Mais vous le racontiez dans le livre d'ailleurs.
36:26 Voilà, qui était un grand ministre des Affaires étrangères,
36:28 qui avait un rôle et qui savait tout sur cette période.
36:30 Autre sujet à présent, Philippe Devilliers,
36:32 on va parler de Jean-Luc Mélenchon,
36:34 qui a vu sa conférence à l'université de Lille interdite,
36:37 puis nouvelle interdiction par le préfet du Nord,
36:40 pour risque de trouble à l'ordre public.
36:42 Il a tout de même tenu un discours à l'extérieur,
36:44 dans le quartier des Moulins, à Lille,
36:46 devant 300 à 400 personnes selon les journalistes,
36:49 un peu plus de 1000 selon la France Insoumise.
36:52 Et il s'est attaqué violemment à notre chaîne,
36:54 AC News. Écoutez.
36:57 Et les aboyeurs qui les relaient pendant des heures et des heures
37:02 sur cette chaîne infâme qui s'appelle C News,
37:06 à qui l'organisme qui attribue des fréquences, j'espère,
37:14 aura le sursaut de dignité
37:17 de la refuser la prochaine fois,
37:20 puisqu'elle est en cours de renouvellement.
37:22 C News, une chaîne infâme,
37:25 comment le comprendre, Philippe Devilliers ?
37:28 Alors en fait, en regardant Jean-Luc Mélenchon,
37:32 j'ai pensé à Robespierre et à Voltaire.
37:36 Robespierre, dans la forme,
37:40 en fait, avec cette éloquence fiévreuse,
37:47 lorsque je vois à quel point la société est dégradée,
37:52 j'en viens à l'idée d'un recommencement absolu de l'humanité.
37:58 Vous voyez ? Bon, cette éloquence-là,
38:01 dont on sait où elle nous a amenés.
38:04 Et Voltaire, pourquoi ?
38:07 Parce qu'en fait, il reprend, il est cultivé, Mélenchon,
38:10 il reprend "Écrasons l'infâme".
38:13 C'est la signature de Voltaire à partir de 1763.
38:17 L'infâme, c'est l'Église.
38:19 Et donc, ce "Écrasons l'infâme" a été repris par Robespierre, par Saint-Just,
38:24 et ça a donné la terreur, ça a donné la traque des carmélites de Compiègne,
38:30 ça a donné la mise à mort, la guillotine.
38:35 Voilà, l'infâme.
38:38 Et je pense en cet instant à Musset,
38:42 qui dit à Voltaire, à propos de ça, "Écrasons l'infâme",
38:48 "Dors-tu content, Voltaire ? Et ton hideux sourire,
38:51 "voltige-t-il encore sur tes os décharnés ?
38:54 "Ce siècle doit te plaire, car tes hommes sont nés."
38:58 - Vous aviez déjà débattu avec Jean-Luc Mélenchon au film ?
39:01 - Oui.
39:02 - Ça s'était passé comment ?
39:03 - J'avais débattu sur France 3, il y a très longtemps, en 1989, je crois,
39:09 - On retrouve ça.
39:10 - avec Paul Vermus, hélas décédé.
39:13 Et je me souviens qu'à un moment donné, j'avais parlé de la Vendée,
39:16 et il m'avait fait le signe suivant, "Vous, c'est ça qu'on aurait fait."
39:20 - Oui, dis donc, c'est sympa.
39:23 - Oui.
39:24 C'est-à-dire que pour lui, l'épuration, la terreur,
39:33 il faudrait lui poser la question, j'aimerais bien un jour le revoir pour lui poser la question.
39:38 - Et vous avez été collègue au Parlement européen, je crois que vous avez siégé en même temps ?
39:40 - Et alors, quand on a été collègue au Parlement, il était...
39:43 - Charmant, affable ?
39:45 - Ah oui, charmant, oui.
39:47 Et non seulement ça, mais quand je m'étais absenté, parce que j'étais malade à une époque,
39:53 quand je suis revenu, il m'a dit "Tu nous manquais, t'es mon meilleur ennemi."
39:57 Formidable, oui.
39:59 Non mais là, il est capable d'être courtois, oui.
40:05 Il paraît que Robespierre, en privé, était extrêmement courtois.
40:09 - Est-ce que vous pensez qu'il en est encore capable aujourd'hui ?
40:13 - Alors aujourd'hui, il a changé complètement de fond sur ses épaules.
40:16 Je pense qu'Éric Nolot l'a très bien montré dans un livre qui paraît-il très brillant.
40:20 Il veut le chaos.
40:23 Ça n'intéresse plus les élections, il veut le chaos.
40:26 Il veut en fait soulever les banlieues.
40:29 C'est ça qu'il est en train de préparer.
40:31 - Philippe Devilliers, il nous reste 4 minutes très précisément,
40:35 et cette émission c'est aussi un voyage dans l'histoire.
40:39 La semaine dernière, vous aviez ému beaucoup de monde
40:41 avec l'histoire de l'incendie de Notre-Dame, 5 ans après.
40:46 Face à Philippe Devilliers, ce sont aussi des contes qui plaisent à Jean-Michel Appâtide,
40:50 notamment le conte de Noël.
40:52 Et ce soir, vous avez décidé de revenir en 4 minutes, très précisément,
40:57 sur la naissance de la France.
40:58 Philippe Devilliers.
41:01 Voilà, le buccsin retentit 9 fois pour saluer les 9 mondes du Valhalla.
41:12 Et il ouvre ainsi la cérémonie sur l'esplanade.
41:22 12 guerriers disposent au pied du jeune chef un pavois rouge et or.
41:32 Et puis ils le hissent sur leurs épaules.
41:38 Alors s'enchaînent deux protocoles successifs.
41:41 Le premier établit le jeune chef dans sa fonction germanique,
41:47 il devient chef de la tribu.
41:49 Le pavois tourne sur lui-même comme un disque solaire, déjà le soleil.
41:55 C'est une clameur qui s'élève, il est élu.
42:00 Ainsi se noue le lien entre le jeune roi et son peuple.
42:07 On lui remet la fameuse lance, la framée royale, le sceptre des francs.
42:18 Il le brandit au-dessus de lui-même, comme pour prendre à bras le corps son royaume.
42:26 Il est Rex Francorum.
42:28 Et puis le deuxième protocole va suivre, c'est la remise de la clamide rouge
42:34 qui le désigne comme dignitaire romain, rector provincieux.
42:39 En ce temps-là, les barbares sont partout.
42:47 Rome n'existe plus.
42:53 L'Empire romain s'est effondré il y a cinq ans, en 476.
42:57 Rome n'est plus dans Rome.
42:59 Rome était une institution et une société.
43:02 L'institution est morte.
43:04 Qui va sauver la société ?
43:07 Comment prolonger la vie de la romanité ?
43:13 Avec leur mosaïque d'état barbare, les gauguets de leur proie, ils sont tout-puissants.
43:21 Ils rêvent que la Gauthia vienne chasser la Romania.
43:28 Nous sommes à l'instant où le destin hésite.
43:32 Barbarisation des Romains ou romanisation des barbares.
43:39 Et voici qu'avance sur le pavois le jeune chef barbare,
43:47 adepte du culte de Vautan, Clovis.
43:54 Il a 15 ans.
43:58 C'est un conquérant.
44:01 Mais chose inouïe,
44:04 le conquérant se laisse conquérir par sa conquête.
44:09 Alors qu'on pense qu'il va tout barbariser,
44:15 il choisit de tout romaniser, il se romanise lui-même, il s'assimile.
44:22 C'est l'histoire symbolique d'un envahisseur qui se laisse envahir par la terre envahie.
44:32 C'est la naissance de la France par un acte d'assimilation réussi.
44:41 Un barbare qui cède à la tentation d'aimer sa conquête,
44:51 de se laisser éprendre par ce pays qu'il accueille,
44:57 par ce pays fort et fier de sa lignée, de ses trésors,
45:05 ce pays qu'on appellera plus tard France, mère des arts, des armes et des lois.
45:14 Je pense que ça fait écho à des questions qu'on se pose encore aujourd'hui.
45:21 Ça s'appelle non pas un comte mais un...
45:23 Ah non mais j'ai pas dit ça !
45:24 Un apologue.
45:25 Mais vous avez bien fait de le préciser.
45:27 Et l'apologue est une manière pédagogique de parler aux Français d'aujourd'hui
45:33 de leur grande histoire pour qu'ils en soient chaque jour encore plus fiers.
45:38 Et je ne souhaite qu'une seule chose, c'est que les gens qui nous regardent
45:41 et qui ont des petits-enfants, ils disent à leurs petits-enfants
45:44 "Venez le vendredi soir".
45:46 Et c'est pour ça qu'on leur dit rendez-vous la semaine prochaine
45:50 dès 19h jusqu'à 20h pour "Face à Philippe de Villiers".
45:53 Merci à tous les deux dans un instant. C'est l'heure des pro 2.
45:55 A tout de suite sur CNews.
45:57 Merci.
45:58 [SILENCE]

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