Les Informés du vendredi 8 décembre

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Aux côtés de Jean-François Achilli et Bérangère Bonte, nos informés débattent de l'actualité du vendredi 8 décembre 2023.

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00:00 *Musique*
00:09 20h21, France Info, les informés, Jean-François Ackilly, Bérangère Bond.
00:15 Bonsoir à tous, bonsoir Jean-François.
00:17 Et bonsoir Bérangère.
00:18 Heureux d'être passés cette heure avec vous, avec une actualité chargée ce soir encore pour les informés, Emmanuel Macron.
00:24 Entre cathédrale Notre-Dame et bougies de Ranouka, après la messe du pape, après la baïa,
00:30 nouvel épisode dans le débat sur la laïcité est gratigné ou non par le chef de l'État.
00:35 Et ce, alors qu'il visitait ce matin le chantier de rénovation de la cathédrale qui doit rouvrir dans un an.
00:41 Prouesse technique nous expliquera sans doute l'historien Mathieu Lours, spécialiste de Notre-Dame,
00:47 qui est ici en plateau avec nous.
00:49 Au menu des informés également Marine Le Pen, son père, en tout 27 personnes renvoyées en correctionnelle
00:55 dans l'affaire des assistants parlementaires européens du RN,
00:59 à un moment où les sondages, on le verra, confirment la banalisation du Rassemblement National dans l'opinion.
01:05 Et puis Vladimir Poutine, candidat à un cinquième mandat et déjà quasi réélu,
01:10 Sylvain Tronchet, le correspondant de Radio France à Moscou, sera en ligne tout à l'heure.
01:14 Autour de la table des informés ce soir, Jérôme Cordelier, rédacteur en chef du service France du Point
01:21 et spécialiste S Notre-Dame, Marie-Estelle Pesche, rédactrice en chef Société A Marianne,
01:30 et Véronique Ressoud, présidente de Backbone Consulting.
01:32 Bonsoir et bienvenue à tous.
01:34 D'abord donc cette image d'Emmanuel Macron à 90 mètres du sol.
01:40 Il visitait ce matin le chantier de reconstruction de Notre-Dame,
01:44 en pleine polémique sur la laïcité, relancée donc par cette bougie d'Anouka,
01:49 allumée hier à l'Elysée. Jean-François.
01:52 Oui, alors c'est vrai que cette visite de chantier de Notre-Dame était très importante pour le président de la République,
01:57 puisqu'il a fait de ce chantier, on va dire, sa propre vitrine de sa propre méthode.
02:03 C'est aussi l'expression pour lui, la cathédrale de Notre-Dame de Paris,
02:07 qui est, on va dire, un joyau mondial.
02:10 C'est la France, en quelque sorte. C'est même la France qui gagne,
02:13 puisqu'il avait fait le pari de boucler ce chantier en cinq ans,
02:17 ce qui est quand même un exploit, faut-il le rappeler au passage.
02:20 Souvenez-vous, quand Notre-Dame brûle, c'était un soir du 15 avril 2019.
02:25 Chacun peut se dire "qu'est-ce que je faisais à ce moment-là ?"
02:28 Et puis on a tous pensé la même chose.
02:30 On s'est dit "on la reverra plus, cette Notre-Dame de Paris".
02:33 Donc l'idée, c'était de la retrouver à l'identique, encore plus belle.
02:37 Reconstruisons-la.
02:39 Donc il s'est investi à fond.
02:41 Six visites de chantier en quatre années, à cheval sur deux quinquennats.
02:46 Et tout ça, malgré les crises, malgré la parenthèse du Covid.
02:49 Cette histoire des incendies, on était en plein gilet jaune, souvenez-vous.
02:53 Et puis il y a eu toutes les crises que l'on sait.
02:55 Puis là, aujourd'hui, il y a cette visite de chantier,
02:57 qui est un moment de bonheur, parce que là, si tu la...
02:59 On va dire, on traverse une période compliquée, difficile.
03:01 Rattraper, vous avez raison de le rappeler,
03:03 nous en parlerons tout à l'heure, Bérangère Bond,
03:05 par cette histoire de bougie, de ranoukka,
03:08 qui a été allumée à l'Elysée, hier soir,
03:11 par le grand rabbin de France, Raim Korsia,
03:14 fête religieuse dans un sanctuaire de la laïcité.
03:16 Nous en reparlerons.
03:17 Emmanuel Macron, qui voulait tourner la page d'un incendie,
03:21 qui se voit obligé de se justifier, on va dire, pour une bougie.
03:25 Voilà.
03:26 - Ah voilà le débat planté.
03:28 Mais je salue donc Mathieu Lours.
03:30 Bonsoir. - Bonsoir.
03:31 - Merci d'être sur le plateau des informés.
03:33 Vous êtes historien, vous êtes spécialiste des cathédrales,
03:35 notamment de Notre-Dame.
03:36 Je précise aussi que vous dirigez le département histoire
03:39 de l'école de Chaillot.
03:40 Vous êtes allé plusieurs fois, à maintes reprises même,
03:43 je crois, sur ce chantier, depuis 4 ans, combien de fois ?
03:45 - Oui, plusieurs fois, ça dépend.
03:47 Quand il y avait besoin de vérifier un certain nombre de choses
03:49 pour nos enseignements, ou bien pour des décisions,
03:52 pour éclairer des décisions de certaines commissions.
03:54 - Et à nouveau récemment, la demain soir.
03:56 - Et à nouveau récemment, pour aller voir, justement,
03:57 le chantier de la Flèche.
03:58 - Alors, on a besoin de vos yeux de spécialiste.
04:00 L'avancée de ce chantier, 4 ans seulement après l'incendie.
04:04 Vous-même, est-ce que ça vous surprend ?
04:06 Et essayez de nous expliquer qu'est-ce qu'il y a de plus prodigieux,
04:09 finalement, dans ce chantier, en 4 ans.
04:10 - Alors, ce qui est prodigieux, c'est de faire travailler
04:12 tous les corps de métier ensemble, en même temps.
04:14 C'est quelque chose qu'on n'aurait pas pu faire il y a un siècle,
04:17 quand on construisait les cathédrales détruites
04:19 par la Première Guerre mondiale.
04:20 Parce qu'on était obligés, à cette époque,
04:22 de se faire travailler d'abord les charpentiers,
04:24 puis ensuite les maçons.
04:25 Aujourd'hui, avec une bâche en plastique,
04:27 on peut travailler à la fois sur la voûte, sur la charpente.
04:30 Il y a une synchronisation qui permet de gagner beaucoup de temps.
04:33 - Ce qu'ils ont fait là, en quelques années,
04:35 ils l'auraient fait en combien de temps, à l'époque des cathédrales ?
04:37 - Alors, à l'époque des cathédrales, je vais dire, tout dépend de l'argent.
04:39 Si on a beaucoup d'argent, en 20 ans, vous construisez une cathédrale.
04:42 - Ah oui ?
04:43 - C'est quand on a plusieurs tranches à financer
04:45 que là, ça devenait un petit peu compliqué.
04:47 Mais en tout cas, pour comparer le comparable,
04:49 une grosse restauration, la cathédrale de Reims,
04:52 après la Première Guerre mondiale,
04:53 qui est beaucoup plus abîmée que Notre-Dame-de-Paris ne l'était après l'incendie,
04:56 il a fallu à peu près une grosse dizaine d'années pour le gros œuvre.
05:02 Là, on n'a, entre guillemets, que la charpente et un peu de la maçonnerie.
05:07 5 ans, c'est raisonnable, comme délai.
05:10 - Alors, oui. Il y a eu mille débats, notamment sur cette flèche.
05:13 On en parlera dans un instant.
05:14 Vous vous êtes arrivée en me disant, il y a eu des annonces.
05:16 Je ne sais pas si les gens mesurent l'importance des annonces d'aujourd'hui,
05:20 notamment les 6 vitraux.
05:21 Ça, c'était attendu.
05:24 - Alors, c'est un peu une surprise,
05:26 parce qu'il y a eu des rebondissements dans cette histoire de vitraux.
05:28 Il y a 2 ans, l'archevêque précédent, Mgr Opeti,
05:32 avait proposé à Roselyne Bachelot des vitraux contemporains.
05:35 - Elle a mis à la question à l'époque.
05:36 - Elle avait dit non. Un nom ferme et net.
05:38 L'identique, c'est l'identique.
05:40 Et un autre archevêque, une autre ministre,
05:44 est là, oui, aux vitraux contemporains.
05:46 - Du contemporain figuratif.
05:49 - Figuratif, de manière à s'inscrire dans la continuité des images médiévales
05:53 et des images du 19e siècle.
05:55 Et sur le bas côté sud, un endroit où il n'y avait pas de vitraux
05:59 qui figuraient des choses.
06:00 Il y en a un qui est un vitrail historien, qui représente un arbre de Gécée.
06:03 Et il sera laissé en place, d'ailleurs.
06:05 Et il sera comme le pivot de la nouvelle composition.
06:08 Et tous les autres iront dans le nouveau musée de Notre-Dame.
06:10 C'est la deuxième énorme annonce d'aujourd'hui.
06:13 Aujourd'hui, c'est vraiment une journée pivot.
06:15 Ces 2 annonces-là, on n'en avait pas eu comme ça
06:18 depuis l'annonce de la flèche à l'identique en 2020.
06:20 - Alors justement, du figuratif de l'audace sur les vitraux
06:23 et de l'identique, c'est la flèche de Viollet-le-Duc
06:26 en lieu et place de l'ancienne.
06:28 - Exactement. Donc on va avoir une cathédrale qui aura
06:30 des aménagements liturgiques, c'est-à-dire l'autel, les chaises, etc.
06:33 du 21e siècle, 6 vitraux du 21e siècle.
06:36 Et pour le reste, la restitution de l'État qu'elle avait
06:39 depuis 1864, la fin de la Restauration par Viollet-le-Duc.
06:42 - Jérôme Cordelier, sur les annonces de cette journée.
06:45 - Oui, j'ai fait une interview de Olivier Ribadot-Dumas,
06:48 qui est le recteur, archiprêtre de la cathédrale hier,
06:53 et qui disait cette belle phrase, je trouve, c'est "jamais un vivant
06:57 n'a vu la cathédrale telle que nous la verrons
07:01 une fois qu'elle sera achevée". Et donc ça corrobore
07:03 ce que vous dites, c'est-à-dire que d'abord, il disait
07:06 que ça sera beaucoup plus ouvert puisque l'intérieur
07:09 sera nettoyé, donc les chapelles qui étaient noircies
07:12 seront complètement nettoyées, donc on verra la blondeur
07:15 de la pierre, on verra la lumière, et donc c'est une cathédrale
07:18 dans laquelle la lumière va pénétrer. Et donc ça donnera
07:21 une impression de plus d'ampleur, plus d'élévation,
07:24 et donc là on verra l'élévation gothique, on la verra
07:27 beaucoup mieux qu'avant. - Véronique Ressoué,
07:30 tu nous dirais dans un instant, toutes ces photos,
07:33 on imagine même sur les quatre ans de chantier,
07:35 qui ont accompagné le chantier sur les réseaux sociaux,
07:37 et Marie-Estelle Pech également. Je reviens vers vous
07:39 après le Fil info, puisqu'il est 20h10. Damien Mest.
07:42 - Après avoir été reporté plusieurs fois, le projet
07:45 de loi sur la fin de vie sera finalement présenté courant
07:48 du mois de février 2024. C'est la ministre chargée
07:51 de l'organisation territoriale et des professions de santé
07:53 qui l'annonce ce soir à France Info. Le Hamas appelle
07:56 les Nations Unies à mettre fin, je cite, à la "guerre brutale"
07:59 en cours dans la bande de Gaza. Une déclaration faite alors
08:02 que le conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer
08:05 cette nuit sur une éventuelle demande de cesser le feu.
08:07 Une hypothèse d'ores et déjà rejetée par les Etats-Unis.
08:10 Après la mort d'une jeune fille de 9 ans, victime d'un incendie
08:14 d'immeuble cette semaine à Grigny, dans l'Essonne,
08:17 la justice annonce ce soir la mise en examen d'un voisin.
08:20 C'est depuis son appartement que s'était déclaré l'incendie
08:23 mis en examen pour homicide involontaire.
08:25 Et puis les joueuses de l'équipe de France de handball
08:27 poursuivent leur 100e fois au championnat du monde.
08:29 Elles s'imposent ce soir pour leur cinquième victoire
08:31 consécutive face à la Corée du Sud. Victoire 32 à 22.
08:36 France Info
08:38 20h, 21h, les informés.
08:42 Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
08:45 On parle de la reconstruction, de la rénovation du chantier
08:47 de Notre-Dame avec Jérôme Cordelier du Point,
08:49 Marie-Estelle Pech de Marianne, Véronique Reys-Soult
08:52 de Backbone Consulting et Mathieu Lours, l'historien spécialiste
08:56 des cathédrales. Véronique Reys-Soult, sur les réseaux sociaux,
08:59 on l'a vu monter cette flèche ces dernières semaines.
09:02 Alors on l'a vu monter, et je vais vous redonner un chiffre
09:04 pour se rappeler, on s'est dit en 2019, donc vous vous souvenez
09:06 de cette sidération. - De l'incendie.
09:09 - De l'incendie. Est-ce que vous savez le nombre de messages
09:11 qu'il y a eu dans les 4 heures qui ont suivi cet incendie,
09:14 dans le monde entier ? - C'est le deuxième.
09:16 - Il y a eu plus de 8,2 millions de messages dans le monde entier.
09:19 Ça a été une sidération partout.
09:21 - Un élément de comparaison avec d'autres événements ?
09:23 - Pour vous donner une idée, c'est à peu près le volume
09:26 qu'il peut y avoir sur une semaine pour une Coupe du Monde.
09:29 C'était colossal, c'était dans le monde entier,
09:32 c'était beaucoup d'émotions.
09:34 Donc en fait, on voit bien que c'était un symbole fort.
09:37 Alors aujourd'hui, on n'était pas sur autant de volume,
09:40 mais on voit que c'est un symbole important.
09:42 Et pendant toute cette reconstruction,
09:45 il y avait des photos qui étaient partagées,
09:47 des tas de commentaires, mais c'était un peu invisible.
09:50 Et là, effectivement, depuis quelques jours, on voit monter.
09:52 Et donc le sujet, c'était la flèche.
09:54 Beaucoup de photos partagées, les uns et les autres sont émus.
09:57 La fameuse flèche qui fait tant parler.
10:00 - Mais elle fait débat, la flèche ?
10:02 - Elle a fait débat, elle ne fait plus débat.
10:04 Non, elle a fait débat au moment où la décision a été prise.
10:06 Aujourd'hui, en fait, les Français et les Parisiens
10:09 sont impatients de voir ce que ça va donner,
10:11 sont plutôt satisfaits de voir que ça va être à l'identique aujourd'hui
10:14 puisque les débats ont eu lieu.
10:16 Et surtout, le fait de voir petit à petit monter
10:19 et devenir concret la réalité de cette cathédrale
10:22 qui va redevenir comme avant et qui était une source de fierté,
10:25 c'est plutôt commenter et partager de façon positive,
10:28 ce qui est quand même, on peut se le dire, assez rare sur les réseaux sociaux.
10:32 Mais là, globalement, les polémiques sont passées aujourd'hui,
10:34 les uns et les autres sont satisfaits.
10:36 Il y a toujours quelques fâcheux qui vont vous dire que ce n'est pas assez rapide.
10:39 Mais globalement, tout est plutôt positif et accueilli avec joie.
10:44 - Est-ce que les Français, finalement, de votre point de vue, Mathieu Lours,
10:48 ont découvert, compte tenu de l'émotion mondiale
10:52 qui a provoqué l'incendie,
10:55 ont redécouvert l'importance de cette cathédrale,
10:57 qui n'était pas forcément une évidence ?
10:59 - Oui, c'est le problème avec le patrimoine, c'est que quand tout va bien,
11:02 ça fait partie des meubles.
11:05 J'avais parlé à l'époque de l'effet buffet de la grand-mère.
11:08 Il y a eu le buffet chez la grand-mère, tant que tout va bien.
11:10 Puis si un jour, il y a une inondation,
11:12 et puis le buffet de la grand-mère est abîmé par l'inondation,
11:14 le buffet, il n'est plus là.
11:16 On a ce syndrome-là.
11:17 On a l'impression que les monuments devraient être là.
11:19 Et puis c'est le jour où ça brûle qu'on se dit "mon Dieu, c'est plus là".
11:22 Et c'est une prise de conscience du fait qu'il faut, en réalité,
11:25 les entretenir régulièrement,
11:27 faire en sorte que leur sécurité soit dans un bon état
11:30 et qu'on ait davantage d'anticipation,
11:32 et que finalement, l'héritage, il n'est pas acquis, il n'est pas dû,
11:36 et qu'on doit se l'approprier, l'entretenir, le valoriser.
11:39 Et je pense qu'on est en train de faire le nécessaire.
11:41 - Est-ce que le fait d'avoir nommé un établissement public
11:45 à sa tête, un homme à poignes, le regretté Jean-Louis Jorgelin,
11:49 aura accéléré le processus ?
11:51 Parce qu'on a l'impression que le président Emmanuel Macron
11:53 se méfie de l'administration, de la lenteur,
11:55 et préfère une structure plus autonome.
11:58 - Le temps administratif, c'est celui de la restauration planifiée
12:02 sur 10 ans, 5 ans.
12:04 Mais pour ce genre d'événement, le temps long ne convient pas.
12:09 Il faut agir dans le temps court.
12:11 Et à ce moment-là, une structure adaptée,
12:13 qui n'est pas d'ailleurs contradictoire avec l'administration
12:15 des monuments historiques, avec l'administration
12:17 du ministère de la Culture.
12:19 On n'est pas du tout dans une procédure extra-légale.
12:22 Tout est parfaitement cadré par la loi.
12:24 Tout est dans les règles.
12:27 Et la collaboration se passe assez bien entre le ministère
12:29 de la Culture et l'établissement public.
12:31 Donc, rétrospectivement, c'était ce qu'il fallait faire.
12:34 - Vous parlez de Jean-Louis Jorgelin.
12:36 Je sais que Marie-Sel Pêche vous vouliez aussi parler du musée.
12:38 On va y venir.
12:40 Jérôme Cordelier, dans le papier que vous signez cette semaine,
12:43 dans le point, vous racontez l'obsession d'Emmanuel Macron
12:46 sur cette cathédrale.
12:48 Et j'y pense parce que c'est allé jusqu'au point de faire installer
12:52 d'abord Jean-Louis Jorgelin, puis son successeur,
12:55 dans un bureau à l'Elysée, pour suivre ça au plus près.
12:59 - Dans la chapelle, le bureau qu'occupaient
13:02 Jean-Louis Jorgelin et Philippe Joss, qui est son successeur,
13:04 et dans la chapelle qui avait été installée par les De Gaulle,
13:07 et on en parlera peut-être à propos de Ranouk après,
13:10 vous savez qu'il y avait une chapelle à l'Elysée,
13:12 que les De Gaulle avaient installée, qui est maintenant désaffectée.
13:14 Et donc le bureau de Jean-Louis Jorgelin était dans cette chapelle.
13:18 - Mais ça veut dire que le président allait le voir ?
13:21 - Le président, il suit ce chantier, on le sait.
13:24 Il a un conseiller qui est Philippe Belaval,
13:26 qui est chargé des affaires culturelles,
13:28 qui est l'ancien président du centre des monuments historiques,
13:33 Monument National, et qui est très important,
13:35 qui lui donne des notes tout le temps,
13:37 et donc il suit, il a été six fois,
13:39 cette année il a été quatre fois sur le chantier,
13:41 aujourd'hui c'était la quatrième fois.
13:43 Donc il suit ça, mais pourquoi ?
13:45 Parce que d'abord, Notre-Dame est un condensé un peu
13:48 de l'histoire de France et tout,
13:50 par l'incendie, les Français et le monde se sont appropriés
13:55 cette cathédrale qui est devenue une cathédrale populaire,
13:58 c'est ce que dit Marie Vonne de Saint-Plugeon dans un livre
14:00 qui sort aujourd'hui chez Gallimard,
14:02 sur Notre-Dame, qui est absolument remarquable.
14:04 Je vous invite à le lire, c'est un livre magnifique.
14:07 En fait, cette cathédrale a toujours été au centre
14:10 des passions françaises et en même temps un monument ancien,
14:13 mais qui a su s'adapter à son époque à chaque fois.
14:16 Et donc pour Emmanuel Macron c'était important,
14:18 et en plus l'incendie est arrivé à un moment clé de son quinquennat,
14:21 c'est le moment où le début de son quinquennat a commencé
14:25 à patiner avec la crise des Gilets jaunes.
14:27 Il faut se souvenir quand même que le 15 avril 2019,
14:30 il venait d'enregistrer une allocution qui allait passer
14:34 dans le journal télévisé pour essayer de trouver des solutions
14:37 à la sortie de crise des Gilets jaunes après trois mois de débat.
14:41 Donc il sort du studio, enfin à l'Elysée,
14:45 il vient d'enregistrer l'allocution, il sort et on lui dit
14:48 "Notre-Dame brûle", donc hop, l'enregistrement est éliminé
14:52 et tout d'un coup il se propulse dans Notre-Dame
14:54 avec beaucoup d'intuition, énormément d'intuition politique,
14:57 puisqu'il sort, il va tout de suite sur le chantier
14:59 et très vite il annonce la nomination d'un ancien chef d'état-major des armées
15:03 et ensuite on va faire les travaux dans les cinq ans.
15:07 Donc il y a quelque chose de volontarisme et on sent bien que politiquement,
15:11 Emmanuel Macron a besoin de retrouver cet élan
15:14 et qu'avec Notre-Dame, il court après son élan politique perdu.
15:18 Et vous dites même qu'il est hanté à l'Elysée,
15:21 on vous dit hanté par ce chantier, Mariès Elpech.
15:25 Oui, moi je voulais aussi revenir sur le personnage de Jean-Louis-Georges Lens
15:30 qui est effectivement décédé tragiquement dans l'Ariège cet été.
15:34 Et pour montrer l'importance du personnage,
15:37 son nom devrait être gravé dans la charpente, en bois.
15:40 Dans la flèche.
15:42 Ça a été fait ce matin par Emmanuel Macron lui-même
15:45 qui a donné quelques coups de poinçon pour graver certaines des lettres.
15:48 Pour montrer ce lien particulier qui l'unissait aussi à Jean-Louis-Georges Lens.
15:52 Il y a une annonce quand même qu'a fait Emmanuel Macron aujourd'hui
15:56 qui est passée un peu inaperçue, je trouve,
15:58 c'est l'annonce de ce musée de l'œuvre Notre-Dame.
16:01 Moi je m'en réjouis parce que j'ai vécu à Strasbourg
16:05 et je connais très bien le musée de l'œuvre Notre-Dame de Strasbourg,
16:08 un des rares musées en France qui est consacré vraiment à tout l'art médiéval,
16:13 l'art de la statue médiévale,
16:16 où on voit les originaux de la cathédrale de Strasbourg
16:19 qui est également une magnifique cathédrale, n'est-ce pas ?
16:22 Et avoir l'équivalent à Paris d'un musée entièrement consacré à l'histoire de la cathédrale de Paris.
16:29 On pourra sans doute voir peut-être des plans, des plaques originaux, etc.
16:34 Le fameux coq qui était tombé de la flèche, qu'est-ce qu'il y aura d'autre ?
16:37 Il y aura les six vitraux, il y aura peut-être les collections de l'ancien...
16:40 Les anciens remplacés par les contemporains.
16:42 Et puis peut-être les collections de l'ancien musée Notre-Dame de Paris
16:44 qui était une structure associative qui a existé jusqu'à il y a environ 25 ans
16:48 et qui a ses collections qui sont aujourd'hui stockées.
16:51 Il y a des très belles choses là-dedans aussi, mémorielles.
16:53 Et puis c'est aussi un hommage rendu à tous ces artisans, ces charpentiers,
16:57 ces facteurs d'orgue, ces maçons, ces ferronniers, ces restaurateurs
17:03 qui travaillent en réalité en permanence.
17:06 Parce qu'une cathédrale, c'est un chantier permanent au fil des siècles.
17:09 On le cesse de retravailler tel ou tel élément, tel ou tel statut qui se dégrade.
17:14 Il faut... Je ne sais pas combien... Vous êtes bien plus spécialiste que moi sur le sujet,
17:18 mais c'est comme un énorme chantier en permanence depuis des centaines d'années.
17:24 La question c'était quoi ? Combien d'hommes ? Combien de quoi ?
17:27 Actuellement, il y a 500 personnes qui travaillent sur le chantier.
17:30 Au total, je pense 1000... C'est beaucoup plus qu'au Moyen-Âge d'ailleurs.
17:34 Plus qu'au Moyen-Âge ?
17:35 Une trentaine de maçons compétents et 50 ou 70 manœuvres.
17:40 Ça ne servait à rien d'avoir 1000 personnes totalement incompétentes pour réaliser des murs.
17:45 Et puis, je parle sous votre contrôle, mais les cathédrales en plus au Moyen-Âge,
17:49 c'était des lieux de vie très importants.
17:51 C'était les poumons économiques, les poumons sociaux de l'environnement.
17:56 La plupart, ce que j'ai appris récemment, notamment en allant à Chartres,
18:00 beaucoup étaient colorés, c'est-à-dire ceux qu'on ignore assez.
18:06 Et puis, elles dominaient évidemment leur environnement,
18:09 puisque c'était des monuments écrasants par rapport à leur environnement.
18:13 On verra dans un instant que cette visite de chantier a été aussi l'occasion,
18:17 pour Emmanuel Macron, de se voir rattrapé par cette bougie de Ranouka.
18:23 Mais on en parle après le Fil-Info, puisqu'il est 20h21.
18:26 Damien Mestre.
18:27 L'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole opposée à tout accord
18:31 qui remettrait en cause les énergies fossiles à la COP 28 à Dubaï.
18:34 Le secrétaire général de l'organisation a envoyé une lettre à ses 23 pays membres,
18:38 leur demandant de rejeter activement les textes ou les formulations
18:41 qui cibleraient les combustibles fossiles.
18:44 Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres,
18:46 estime ce soir que les violences du Hamas ne justifient en aucun cas
18:50 la punition collective des Palestiniens.
18:52 Déclaration alors que le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer
18:55 dans les prochaines heures sur un possible appel à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
18:59 Après 9 mois de suspense, le Comité international olympique
19:03 autorise finalement les sportifs russes et biélorusses à participer
19:06 aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
19:08 Une participation sous bannière neutre et pour les athlètes
19:11 qui ne soutiennent pas activement la guerre en Ukraine.
19:14 Et puis, il aura été vendu deux fois plus cher que sa valeur estimée.
19:17 Un manuscrit original du poème "L'éternité" d'Arthur Rimbaud,
19:20 mis aux enchères aujourd'hui à Paris.
19:22 Il a été cédé pour plus d'un demi-million d'euros.
19:26 France Info
19:28 20h, 21h, les informés.
19:32 Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
19:34 En compagnie ce soir de Marie-Hastel Pêche de Marianne,
19:36 Jérôme Cordelier du Point, Véronique Ressoult de Backbone Consulting
19:40 et l'historien qui est avec nous, Mathieu Lours,
19:43 pour évoquer ce chantier de rénovation de Notre-Dame.
19:46 Et donc cette journée où Emmanuel Macron a été rattrapé par cette bougie de ranoukka.
19:51 Vous savez que le grand rabbin de France, Rahim Korsia,
19:54 a allumé cette première bougie à l'Élysée hier soir.
19:57 Et que ça fait évidemment beaucoup débat, Jean-François.
20:00 Oui, ça fait débat parce qu'au fond, est-ce qu'il fallait le faire en ce lieu-là ?
20:05 L'Élysée qui est quand même la présidence de la République,
20:08 au lieu de la laïcité, on va dire.
20:10 Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
20:11 Il y a eu effectivement cette réception, cette bougie allumée,
20:14 ranoukka, la fête juive des Lumières.
20:17 Et puis ces images qui n'étaient pas censées sortir et qui ont circulé,
20:22 notamment sur X, le réseau performant pour les polémiques,
20:27 et désormais, chère Véronique Relsoult.
20:29 Et qu'a dit le chef de l'État, le président de la République,
20:32 qui a été questionné là-dessus au passage,
20:34 avec son casque de chantier vissé sur la tête ?
20:37 Nous l'écoutons.
20:38 La laïcité, ce n'est pas l'effacement des religions.
20:41 C'est le fait que chacun a le droit et la liberté
20:45 de croire et de ne pas croire.
20:48 Si le président de la République s'était prêté à un geste cultuel
20:52 ou avait participé à une cérémonie,
20:54 il ne serait pas respectueux.
20:55 La laïcité, ça ne s'est pas passé.
20:57 Voilà donc Emmanuel Macron qui dédramatise.
20:59 Que disent les opposants ?
21:00 Je vous les cite, c'est rapide, rassurez-vous.
21:02 David Lyssenaert, président LR de l'Association des maires de France,
21:06 s'étonne de cette célébration de la part d'un président
21:09 qui a refusé de marcher contre l'antisémitisme.
21:11 Carole Delga, qui préside l'Occitanie,
21:14 l'Elysée n'est pas un lieu de culte,
21:16 on ne transige pas avec la laïcité, explique la socialiste.
21:20 Les mots enfin de Jean-Luc Mélenchon,
21:22 j'alerte, dit-il, de messe à Marseille.
21:25 En ranouka à l'Elysée, Macron montre qu'il ne comprend pas la laïcité.
21:30 Voilà ce que dit le leader insoumis.
21:31 Je me tourne vers vous, Jérôme Cordelier.
21:33 Fallait-il le faire au château ?
21:35 Est-ce que ça vous chagrine ?
21:37 Alors évidemment, il faut toujours être vigilant sur la laïcité.
21:40 Ça c'est très important et tout.
21:42 Donc c'est important qu'il y ait des bémols à ce geste.
21:46 Alors maintenant, est-ce qu'il ne faut pas raison garder dans l'affaire ?
21:49 C'est-à-dire que c'est une bougie qui a été allumée,
21:52 donc à un moment quand même dans un contexte particulier,
21:56 puisque la fête de ranouka cette année pour les Juifs
21:59 a une consonance particulière avec ce qui se passe
22:02 dans le conflit entre Israël et le Ramas.
22:05 Donc c'est ce que dit Rahim Korsia,
22:07 c'est juste une bougie qui incarne une lueur d'espérance.
22:10 Donc est-ce qu'il faut faire rebondir là-dessus
22:14 pour faire une polémique énorme par rapport à la laïcité ?
22:19 Là, je m'interroge.
22:21 Même s'il faut...
22:22 Est-ce que, par exemple, est-ce qu'il y a eu une cérémonie cultuelle
22:26 vraiment à l'Élysée ?
22:27 Est-ce qu'on peut dire que...
22:29 Allumer une bougie, est-ce que c'est une cérémonie cultuelle ?
22:32 Donc ça c'est une des questions que les spécialistes des religions
22:35 peuvent trancher.
22:36 Et alors après, il y a le geste du président.
22:38 Alors il dit, par exemple, je n'ai pas participé à des cérémonies.
22:41 Si, un président peut participer à une cérémonie.
22:44 Et d'ailleurs, la polémique sur sa participation ou non
22:48 à la messe du pape à Marseille était un petit peu à côté.
22:52 Après, le problème, c'est le lieu.
22:54 C'est-à-dire que là, évidemment, le lieu est symbolique.
22:58 Et donc là, ça pose question quand même beaucoup.
23:02 Il sait quand même ce qu'il fait, Mariëlle Selpêche.
23:05 Quel regard vous avez, ça le sait ?
23:07 Moi, je trouve qu'il a un rapport quand même assez ambigü
23:09 avec la laïcité.
23:10 On a pu le voir depuis le début de son mandat.
23:13 On voit des ambivalences.
23:16 Par exemple, Jean-Michel Blanquer,
23:18 qui était le ministre de l'Éducation nationale,
23:20 qui était un peu le chantre de la laïcité,
23:22 a été évincé au profit de Pape Ndiaye,
23:26 qui lui, toujours ministre de l'Éducation nationale,
23:28 avait une relation beaucoup plus distanciée
23:32 vis-à-vis de la laïcité.
23:33 Puis on revient maintenant avec Gabriel Attal,
23:36 qui en apparence a une attitude beaucoup plus ferme
23:39 sur les questions de la laïcité,
23:41 avec la question de la baïa, notamment,
23:43 au moment de la rentrée scolaire.
23:45 Donc on a l'impression que c'est un président
23:47 qui ne sait pas exactement sur quel pied danser
23:49 sur ces sujets-là.
23:50 Et moi, je trouve tout de même que c'est une erreur politique,
23:53 parce que cette cérémonie de Hanouka,
23:58 tout simplement parce que c'est à l'Élysée.
24:01 Vous parliez du Pape tout à l'heure, bien entendu,
24:03 que ça n'a pas fait réellement polémique
24:05 lorsque Emmanuel Macron s'est rendu à Marseille
24:08 pour la rencontre du Pape,
24:09 parce que le Pape, c'est le représentant quand même
24:11 d'un... enfin, il a une fonction politique.
24:14 - Il y a eu polémique, finalement.
24:16 - Mais bien moindre que celle que l'on a aujourd'hui,
24:20 tout simplement, parce que ça se passe à l'Élysée,
24:22 c'est le lieu qui pose problème.
24:24 On roule avec une habitude qui maintenait les cultes
24:26 en dehors de l'Élysée,
24:28 et on est un peu quand même à rebours de la conception française
24:32 de la laïcité là-dessus.
24:33 D'ailleurs, même le président Ducriff,
24:35 on a quand même des personnalités juives
24:36 qui se sont exprimées tout au long de la journée
24:38 pour dire elles-mêmes qu'elles étaient choquées.
24:40 Ça ne vient pas uniquement des turifères, de la laïcité,
24:42 ça vient également du milieu juif.
24:44 - Alors, Véronique Ressoult, d'abord,
24:47 pour un oeil sur la façon dont ça a été accompagné,
24:51 on va dire, sur les réseaux sociaux.
24:52 - Alors, c'est à peu près les mêmes volumes que pour Notre-Dame,
24:55 donc c'était intéressant de voir que les deux sujets,
24:57 on a fait à peu près 600 000 messages dans la journée pour les deux.
25:00 Autant Notre-Dame, c'est positif,
25:02 et je vous disais qu'on était sur des images d'espoir,
25:05 autant là, c'est extrêmement clivé,
25:07 peu de compréhension globalement.
25:09 Les deux sujets les plus évoqués sont l'Élysée,
25:12 mais là c'est un peu tout le monde en disant
25:13 c'est le lieu qui n'est pas compris.
25:15 Et le deuxième, c'est le parallèle qui a été fait toute la journée,
25:18 en particulier par la communauté juive,
25:21 en disant mais en fait,
25:23 on ne comprend pas qu'il ait allumé une bougie
25:25 et qu'il n'est pas venu à la marche de soutien.
25:27 - C'est encore une ambivalence.
25:29 - Donc en fait, ça a été...
25:31 - C'est pas la même chose.
25:33 - C'était ça les commentaires globalement,
25:35 donc assez peu de soutien,
25:37 beaucoup d'interrogations, et de tous les côtés.
25:39 Et après, le sujet de l'Élysée lui-même,
25:42 sur la notion de laïcité, c'était plus que de savoir
25:44 s'il avait participé ou pas participé,
25:46 c'est le lieu en soi,
25:48 sachant qu'il a assisté à la messe du pape,
25:51 enfin voilà, et que en soi...
25:53 - Sachant qu'en plus...
25:55 - Jérôme Cordelier, oui.
25:57 - Le problème à l'Élysée, c'est que s'il commence à faire ça,
25:59 il sera obligé de le faire avec toutes les religions.
26:03 Juste par rapport à ce que vous disiez,
26:05 l'Élysée n'a jamais fermé la porte
26:07 aux représentants des cultes.
26:09 Les représentants des cultes viennent à l'Élysée.
26:11 - Ah oui, mais c'est le problème.
26:13 - Il faut quand même prendre un peu de distance
26:15 avec cette affaire, pardon.
26:17 Mais le fait d'allumer une bougie,
26:19 et puis le lendemain, il va inaugurer
26:21 la flèche de Notre-Dame,
26:23 il y a quand même un petit parallèle sur l'époque.
26:25 - C'est clair.
26:27 - Et tout ça incendie le débat public.
26:29 Il y a quand même une petite parabole à faire.
26:31 - Pardon, mais on est quand même dans un contexte
26:33 extrêmement particulier, qui est marqué par le conflit israélo-palestinien.
26:35 On sait qu'on a des risques d'importation
26:37 de ce conflit dans le pays,
26:39 on l'a vu ces dernières semaines.
26:41 Et voilà, il faut être extrêmement prudent.
26:43 Et moi je trouve tout de même
26:45 qu'il a manqué de prudence,
26:47 même si, vous avez raison...
26:49 - Est-ce que l'historien des cathédrales...
26:51 - Et le rabbin aussi d'ailleurs.
26:53 - Est-ce que l'historien des cathédrales, Mathieu Lours,
26:55 a le droit de s'exprimer sur ce sujet ?
26:57 - Alors il s'avère que j'enseigne aussi
26:59 l'histoire des religions, l'université.
27:01 C'est ma deuxième spécialité.
27:03 - En quelques mots,
27:05 dites-nous votre regard à tout.
27:07 - Je pense que la laïcité est quand même relativement apaisée
27:09 aujourd'hui en France, et que derrière un geste,
27:11 qui est un geste de solidarité avec une communauté,
27:13 il ne faut pas non plus surjouer l'éclivage politique.
27:15 Surtout pas en ce moment.
27:17 - Merci, c'est clair.
27:19 Message d'apaisement, en effet, vous avez raison.
27:21 Mathieu Lours, historien,
27:23 directeur du département histoire
27:25 à l'école de Chaillot.
27:27 Je cite votre dernier livre, "La grâce des cathédrales,
27:29 une esthétique du sacré".
27:31 C'est aux éditions Place des Victoires.
27:33 Merci beaucoup d'être venu nous apporter
27:35 vos lumières, évidemment.
27:37 J'étais obligée de la faire, celle-là.
27:39 20h30, un point sur l'info.
27:41 (Générique)
27:43 ---
27:47 - Juste après, on parle du renvoi en correctionnel
27:49 du RN.
27:51 Le point sur l'info, c'est avec Mathilde Romagnon.
27:53 Bonsoir, Mathilde. - Bonsoir.
27:55 Le projet de loi sur le modèle français de la fin de vie
27:57 sera présenté courant février.
27:59 C'est ce qu'a annoncé ce soir la ministre
28:01 déléguée aux professions de santé,
28:03 Agnès Firmin-Lebaudot.
28:05 Le texte était une promesse d'Emmanuel Macron,
28:07 mais il a été repoussé
28:09 plusieurs fois par l'exécutif.
28:11 L'inaction du Conseil de sécurité
28:13 de l'ONU le rend complice
28:15 du massacre des civils dans la bande de Gaza.
28:17 Déclaration ce soir
28:19 de l'ONG Médecins sans frontières.
28:21 Le Conseil de sécurité des Nations Unies
28:23 doit se prononcer tard ce soir
28:25 sur un appel à un cessez-le-feu
28:27 humanitaire immédiat dans l'enclave
28:29 palestinienne, où plus de
28:31 17 400 personnes sont mortes
28:33 depuis le début du conflit entre Israël
28:35 et le Hamas. Marine Le Pen
28:37 n'a commis aucune infraction
28:39 ni irrégularité, affirme le
28:41 Rassemblement national. La chef du
28:43 RN à l'Assemblée est renvoyée en
28:45 correctionnelle avec 26 autres personnes
28:47 pour détournement de fonds publics européens
28:49 dans l'affaire des assistants des
28:51 eurodéputés du FN, devenu
28:53 le RN depuis. Sept enfants
28:55 grièvement blessés après une intoxication
28:57 dans une école primaire de Saint-Alban
28:59 près de Lambal dans les Côtes-d'Armor.
29:01 Leurs jours ne sont pas en danger
29:03 selon le sous-préfet de Saint-Brieuc.
29:05 Le sinistre est dû à un début d'incendie
29:07 au niveau de la chaudière au fioul
29:09 de l'école. Et puis au mondial
29:11 féminin de Handball en Norvège,
29:13 ce soir, l'équipe de France poursuit
29:15 sa série de victoires. 5/5
29:17 après avoir battu la Corée du Sud
29:19 32 à 22. Les Bleus
29:21 prennent la tête de leur groupe, mais
29:23 elles ne sont pas encore qualifiées pour les
29:25 quart de finale.
29:27 France Info
29:29 20h21, France Info
29:31 les informés
29:33 Jean-François Aquilli, Bérangère Bon
29:35 et on est ce soir en compagnie de
29:37 Jérôme Cordelier, rédacteur en chef du service
29:39 France Du Point. Je vous signale d'ailleurs lui aussi
29:41 son dernier livre "Après la nuit, c'est
29:43 chrétien qui ont reconstruit la France et l'Europe"
29:45 chez Calman-Lévis.
29:47 Maria Stelpech est là aussi rédactrice en chef
29:49 Société à Marianne.
29:51 Véronique Ressoud, présidente de Backbone Consulting
29:53 et puisqu'on est dans les livres, la face cachée
29:55 des réseaux sociaux, l'ultime pouvoir
29:57 c'est aux éditions du CER.
29:59 Alors on parle donc de ce procès qui se
30:01 profile pour 2024.
30:03 Marine Le Pen, son père, en tout 27 personnes.
30:05 Jean-François, c'est de l'information que
30:07 vous arrivez. Les France Info, aujourd'hui
30:09 c'est l'affaire des assistants d'eurodéputés
30:11 RN, comme pour le MoDem il y a quelques semaines.
30:13 Alors soyons précis, Marine Le Pen
30:15 effectivement, son père Jean-Marie en tant
30:17 que
30:19 président fondateur du Front National
30:21 les autres prévenus, mais aussi
30:23 le Rassemblement National
30:25 en tant que personne morale, suspecté
30:27 d'avoir rémunéré sur ses fonds européens
30:29 des assistants d'eurodéputés
30:31 qui travaillent en réalité pour le
30:33 parti. C'est exactement les
30:35 accusations portées contre François Bayrou
30:37 et une dizaine de cadres et élus centristes
30:39 de l'ancienne UDF et du MoDem.
30:41 Marine Le Pen n'a commis
30:43 aucune infraction ni irrégularité
30:45 a réagi, évidemment,
30:47 le Rassemblement National qui conteste les accusations
30:49 dans un communiqué. Alors la ligne
30:51 de défense, en fait, elle reste inchangée
30:53 depuis le départ. Les collaborateurs,
30:55 ils font de la politique avec leurs députés.
30:57 Ça se passe aussi au siège du parti
30:59 et ça ne s'arrête pas au travail
31:01 qui est effectué, que ce soit
31:03 à Strasbourg ou à Bruxelles.
31:05 L'enquête a démarré en mars
31:07 2015 avec un signalement
31:09 du Parlement européen. Marine Le Pen
31:11 est mise en examen deux ans plus tard
31:13 après avoir refusé de rencontrer
31:15 les juges. Le Parlement
31:17 parle d'un préjudice européen
31:19 de 7 millions d'euros.
31:21 Le procès en collectionnelle, c'est
31:23 pour l'automne de l'année prochaine. Qu'est-ce que risque
31:25 que Marine Le Pen, pour finir, à titre de
31:27 comparaison, soyons précis,
31:29 dans le procès pour des accusations similaires
31:31 qui est fait à la rencontre
31:33 de François Bayrou, le parquet
31:35 a requis, écoutez bien, 30 mois
31:37 de prison avec sursis,
31:39 70 000 euros d'amende
31:41 et surtout,
31:43 3 ans d'inéligibilité
31:45 avec sursis contre le président du Modem.
31:47 Ça, ça sera rendu
31:49 en février prochain.
31:51 La justice, nous verrons bien ce qu'elle
31:53 réservera à Marine Le Pen et aux autres
31:55 modalités du Rassemblement National.
31:57 - Le véritable enjeu, c'est peut-être ça, Marie-Astelle Pêche,
31:59 c'est l'inéligibilité
32:01 maximale, 10 ans.
32:03 C'est ça, le véritable enjeu pour le
32:05 RN et pour Marine Le Pen, évidemment.
32:07 - Oui, mais on verra.
32:09 Non, moi, ce qui me...
32:11 Ce qui est troublant, c'est...
32:13 C'est pas le premier
32:15 parti, on a eu, je crois que c'était le Modem
32:17 aussi, on a l'impression qu'ils y...
32:19 - François en parlait à l'instant.
32:21 - Ils passent tous les uns après les autres.
32:23 Ce qui m'intéresse, moi, c'est l'impact
32:25 que ça a sur les Français, ce type de
32:27 procès. Est-ce qu'ils s'y intéressent ?
32:29 Et est-ce que ça peut avoir des conséquences
32:31 sur les élections, ensuite, dans
32:33 les urnes ? Et malheureusement, ou
32:35 heureusement, ça tout dépend dans quel camp
32:37 on se trouve, eh bien
32:39 les Français, on a pu le voir,
32:41 on a vu des élus multi-condamnés
32:43 qui, malgré tout, faisaient le
32:45 plein dans les urnes. C'est tout le
32:47 paradoxe de ces...
32:49 de ces procès que
32:51 l'on va tous suivre dans la presse,
32:53 certainement avec beaucoup d'attention, mais
32:55 qui, in fine,
32:57 n'ont pas beaucoup de...
32:59 comment dire... d'impact sur
33:01 l'opinion politique...
33:03 sur l'opinion politique des Français.
33:05 - Véronique Rael-Zoul, pour répondre à Marie-Estelle Pelche,
33:07 l'opinion, elle dit quoi ?
33:09 - Ça s'en fiche. - Ça s'en fiche ?
33:11 - Voilà. - C'est ce que vous dites, hein.
33:13 - En fait, la visibilité, le nombre de messages, c'est un
33:15 indicateur qui est toujours intéressant. On peut appeler ça
33:17 un taux d'intérêt. Et autant, on a parlé
33:19 de Hanouka toute la journée,
33:21 autant cette nouvelle n'a pas été commentée.
33:23 Alors, par les militants, les sympathisants,
33:25 les acteurs politiques, oui,
33:27 mais par monsieur et madame Tout-le-Monde, pas plus que ça.
33:29 C'est plutôt des sujets, aujourd'hui,
33:31 sur l'efficacité ou pas du Rassemblement
33:33 national qui peut être posé. Le fait que
33:35 le modem ait été aussi
33:37 condamné, ça faisait partie des sujets
33:39 que l'on pouvait voir... - Pas encore condamné, hein. Pas encore condamné.
33:41 - Non, enfin, condamné, mais qui est sur une problématique
33:43 équivalente... Enfin, en tout cas, c'est comme ça
33:45 que les uns et les autres l'ont vu, donc ça
33:47 jouait sur la rationalisation. Donc on peut pas
33:49 dire que cette condamnation, en tout cas, de ce
33:51 que l'on pouvait lire là, il va falloir faire
33:53 des sondages, parce que c'est pas forcément...
33:55 C'est significatif, mais pas forcément représentatif,
33:57 mais la réalité, c'est que ça n'a pas d'impact
33:59 et ça n'a pas mobilisé
34:01 particulièrement dans la journée.
34:03 - Alors, il faut être précis, et c'est un
34:05 procès qui va avoir, sans doute, quand même une autre
34:07 ampleur, parce que l'instruction
34:09 concernant le modem a abouti
34:11 finalement à ne renvoyer que François Bayrou
34:13 et quelques personnes. Là, et c'est d'ailleurs
34:15 ce sur quoi proteste l'URN aujourd'hui,
34:17 Jérôme Cordelier, c'est que le
34:19 parquet de Paris renvoie toutes les personnes
34:21 concernées au RN, c'est-à-dire 27 en tout.
34:23 - Oui. C'est vrai que c'est un
34:25 procès d'ampleur, beaucoup, il y aura
34:27 des images comme ça. Maintenant que je partage
34:29 un peu
34:31 les opinions, c'est-à-dire que
34:33 est-ce que ça va
34:35 freiner la dynamique
34:37 politique et électorale du RN
34:39 actuellement ? Là, je suis un peu circonspect.
34:41 Vous avez un livre qui vient de sortir, là,
34:43 qui s'appelle "Les Rapaces",
34:45 qui explore quand même les arrières-cuisines
34:47 pour le moins
34:49 douteuses du RN.
34:51 - À Fréjus, ça concerne Fréjus.
34:53 - À Fréjus, voilà, c'est
34:55 un livre qui est
34:57 bien mis en avant par Camille
34:59 Vigogne-Locohatte, qui est journaliste
35:01 à l'Obs, après avoir été à L'Express.
35:03 Et donc, c'est un livre d'enquête
35:05 très intéressant et tout. Est-ce que
35:07 pour autant,
35:09 les sondages
35:11 sont très bien faits ?
35:13 C'est-à-dire qu'on voit bien qu'il y a
35:15 toute une entreprise de notabilisation du RN
35:17 qui est réussie pour l'instant,
35:19 de dédiabolisation totale.
35:21 Est-ce que ces affaires
35:23 et les arrières-cuisines un peu douteuses,
35:25 est-ce que ça rediabolise ?
35:27 - Non, ça n'a pas d'impact
35:29 quasiment nul sur l'opinion
35:31 vis-à-vis du RN.
35:33 Avec Bérangère, nous allons vous déployer
35:35 une enquête qui est en fait
35:37 régulière. C'est Vérian, c'est
35:39 un ex-canteur public, ex-Saufresse,
35:41 qui tous les ans publie
35:43 une enquête sur le Front National puis le Rassemblement National.
35:45 Vous allez voir qu'en fait, il y a une forme de
35:47 notabilisation du RN. La vraie question
35:49 qui est posée par ce procès qui arrive
35:51 à l'automne prochain, c'est la présidentielle
35:53 de 2027. C'est-à-dire que si la justice
35:55 accélère le tempo,
35:57 parce que la justice est quand même relativement lente,
35:59 on parle d'une enquête de 2015, nous sommes en
36:01 2023 et le procès en 2024.
36:03 Donc si la justice accélère, c'est-à-dire
36:05 en première instance,
36:07 puis appelle, et condamne
36:09 une inéligibilité de Marine Le Pen,
36:11 d'une façon ou d'une autre, avant
36:13 2027, ça veut dire qu'elle ne peut pas se représenter
36:15 et ça ouvre la porte
36:17 à un scénario de Jordan Bardella
36:19 de 2027. Voilà. C'est un peu ce que
36:21 raconte en politique-fiction
36:24 ce scénario d'un procès qui arrive à l'automne
36:26 de l'année prochaine et qui pourrait peut-être
36:28 aller plus vite en besogne. Voilà.
36:30 - Quelqu'un veut rebondir sinon ?
36:32 - Non, moi je voulais
36:34 revenir effectivement sur ces histoires
36:36 de procès de condamnation.
36:38 Alors effectivement, il y a l'inconnue,
36:40 elle sera-t-elle inéligible ou pas, mais
36:42 quelqu'un prendra sa place de toute façon
36:44 si elle est inéligible.
36:46 On peut bien sûr rappeler
36:48 sans cesse les contradictions du
36:50 RN, ses revirements,
36:52 son caractère anti-républicain par moment,
36:54 nombre de
36:56 ses propositions politiques
36:58 qui peuvent paraître incohérentes,
37:00 mais
37:02 quoi qu'il arrive, le RN progresse
37:04 et c'est pas parce qu'on ne le critique
37:06 pas qu'il ne
37:08 progresse pas. C'est ça qu'il faut
37:10 avoir en tête.
37:12 Même quand le RN était
37:14 diabolisé, vous vous souvenez de cette période où on disait
37:16 qu'il ne fallait pas trop parler du RN
37:18 dans les médias, etc., il y a une
37:20 dizaine, une quinzaine d'années,
37:22 il progressait
37:24 toujours systématiquement.
37:26 Le problème du RN, c'est que les problèmes
37:28 qui favorisent son ascension persistent,
37:30 c'est-à-dire la
37:32 fracture sociale,
37:34 la question de l'insécurité
37:36 qui augmente, on le voit avec les...
37:38 On a fait tout un numéro là-dessus la semaine dernière à Marianne,
37:40 l'augmentation des agressions contre les personnes,
37:42 etc. La politique
37:44 d'immigration et
37:46 le RN se nourrit de
37:48 toutes ces problématiques de la société
37:50 française. - Et l'absence d'adversaires aussi.
37:52 - Et de l'absence d'adversaires et puis ils profitent...
37:54 Et puis c'est du pain béni
37:56 en ce moment pour Marine Le Pen, elle n'a même pas besoin
37:58 de parler, elle n'a même pas
38:00 besoin de proposer quoi que ce soit.
38:02 Les oppositions font le travail pour
38:04 elle d'une certaine façon. - On va détailler dans un instant
38:06 un tout petit peu ce sondage dont
38:08 parlait Jean-François sur la banalisation
38:10 du RN et puis on parlera d'une autre présidentielle
38:12 en Russie puisque Vladimir
38:14 Poutine est un nouveau candidat.
38:16 D'abord le Fil info 20h41, Damien Mestre.
38:18 - Les Etats-Unis
38:20 rejettent tout appel à un cessez-le-feu immédiat
38:22 dans la bande de Gaza, déclaration
38:24 alors qu'un vote est justement prévu ce soir
38:26 à l'Organisation des Nations Unies. Les Etats-Unis
38:28 estiment qu'un tel appel planterait les graines
38:30 d'une future guerre. Plusieurs
38:32 manifestations à nouveau interdites ce week-end
38:34 en France, des rassemblements à l'appel de groupuscules
38:36 d'extrême droite pour rendre hommage à
38:38 Thomas, lycéen tué dans la Drôme.
38:40 Des manifestations interdites à Tours,
38:42 Toulouse, Bourges ou encore Clermont-Ferrand.
38:44 Une enquête ouverte pour
38:46 homicide involontaire après la mort
38:48 il y a un mois d'un militaire en exercice.
38:50 L'homme est mort au cours d'une marche d'aguerrissement
38:52 à Tahiti, emporté par
38:54 les eaux lors du franchissement d'un gaie.
38:56 Et puis, admirez la joconde
38:58 à Paris, coûtera bientôt plus cher. Le musée du Louvre
39:00 annonce l'augmentation de ses tarifs.
39:02 Le billet d'entrée sera désormais de 22 euros
39:04 à partir de janvier prochain contre 17
39:06 jusqu'à présent. Une augmentation
39:08 de près de 30% à quelques mois des JO.
39:10 Avec Marie-Astelle Pech de Marianne, Jérôme Cordelier
39:22 du Point et Véronique Ressoul de Backbone
39:24 Consulting, on va écouter Edith Vautrin
39:26 d'Humaine, de cet institut
39:28 vériant anciennement
39:30 Cantar, qui a réalisé cette étude
39:32 pour France Info et Le Monde
39:34 et qui
39:36 signale le fait
39:38 marquant de cette étude, c'est vraiment la banalisation
39:40 du RN, dans l'opinion.
39:42 Aujourd'hui, le RN
39:44 incarne pour une majorité de Français
39:46 y compris à gauche, la principale
39:48 force d'opposition à Emmanuel Macron
39:50 et son gouvernement. Donc il y a un gain
39:52 de crédibilité pour le RN, qui est
39:54 aujourd'hui considéré comme étant capable de gouverner
39:56 et non plus seulement d'incarner un vote
39:58 d'opposition, ce qui montre aussi
40:00 finalement que le RN aujourd'hui, il est rentré dans
40:02 le champ républicain et aujourd'hui on a
40:04 une majorité de Français qui considèrent finalement
40:06 que les députés RN sont des députés comme les autres.
40:08 Donc on le voit, il y a vraiment une banalisation
40:10 du Rassemblement National et une crédibilisation
40:12 qui se nourrit de ces députés
40:14 mais aussi de ces leaders,
40:16 Marine Le Pen et Jordan Bardella notamment.
40:18 Jean-François, capable de gouverner.
40:20 Ce qui a changé en réalité,
40:22 c'est d'abord que ce sont ces 89, désormais 88
40:24 députés élus
40:26 à la régulière, il n'y a pas eu besoin
40:28 de doses de proportionnel pour
40:30 que le RN entre au Parlement.
40:32 C'est le groupe
40:34 le plus important, il faut le rappeler.
40:36 Deuxième chose, il y a un recentrage
40:38 de Marine Le Pen. En réalité,
40:40 la candidature d'Éric Zemmour
40:42 a, si vous voulez,
40:44 placé une Marine Le Pen plus
40:46 au centre de l'échiquier, enfin moins à droite
40:48 ou moins à l'extrême droite en tous les cas.
40:50 Marine Le Pen a aussi
40:52 changé de message.
40:54 Il n'y avait autrefois que les histoires
40:56 d'immigration, elle s'est
40:58 attachée particulièrement au pouvoir d'achat
41:00 des Français et désormais
41:02 dans la perception des électeurs,
41:04 de l'opinion publique française
41:06 et c'est ce que dit l'enquête
41:08 Vérian ex-Cantar-Saufrès.
41:10 Je vous rappelle, c'est un
41:12 sondage qui est fait tous les ans depuis 1984,
41:14 c'est assez sérieux.
41:16 Qu'est-ce qu'il dit ? Eh bien que désormais
41:18 aux yeux des Français,
41:20 Jean-Luc Mélenchon est perçu
41:22 aussi dangereux, voire même dans d'autres
41:24 enquêtes, plus dangereux que Marine
41:26 Le Pen. C'est ça la réalité aujourd'hui
41:28 en matière de
41:30 politique. C'est que
41:32 le Rassemblement National, au fond,
41:34 est rattrapé, même par les
41:36 Républicains, sur les questions d'immigration
41:38 qui essaient de se montrer plus durs que
41:40 le RN et au fond, les électeurs
41:42 qui ne l'ont pas encore essayé, parce que ça
41:44 se passe comme ça dans la vie politique, sont toujours
41:46 tentés par un vote RN
41:48 aux Européennes. Je vous rappelle que Jordan Bardella
41:50 caracole en tête des sanctions de vote,
41:52 y compris aussi pour la prochaine présidentielle.
41:54 Un mot pour conclure là-dessus ?
41:56 Ça veut dire quand même, écoutez Jean-François,
41:58 que Jean-Luc Mélenchon, en fait, par
42:00 sa stratégie un peu bizarre,
42:02 son positionnement actuellement
42:04 dans la stratégie politique, en fait,
42:06 est en train de rabattre des électeurs pour
42:08 Marine Le Pen.
42:10 Je vous voyais...
42:12 Je suis tout à fait d'accord, je sais ce que je lis.
42:14 Au chez de la tête. On referme cette
42:16 page, donc,
42:18 à la fois sur cette enquête,
42:20 ce sondage verri en France Info Le Monde, et puis
42:22 le renvoi en correctionnel de
42:24 27 personnes en lien avec
42:26 l'affaire des assistants parlementaires
42:28 du RN. Et je salue
42:30 Sylvain Tronchet, correspondant de Radio France à Moscou.
42:32 Bonsoir Sylvain. Bonsoir
42:34 Dérangeur, Jean-François. Bonsoir à tous.
42:36 Merci beaucoup d'être en ligne. Alors, après
42:38 un quart de siècle au Kremlin, Vladimir Poutine,
42:40 71 ans, repart
42:42 donc en campagne.
42:44 Si l'on peut dire, sur le fond, c'est peut-être pas une surprise,
42:46 mais le scénario, quand même,
42:48 presque en catimini. On va écouter, tiens,
42:50 juste, c'était lors d'une remise
42:52 de médaille, cette petite séquence. Donc,
42:54 vous l'écoutez si vous nous suivez en radio, et puis vous
42:56 la verrez si vous êtes avec nous sur le Canal 27.
42:58 Remise de médaille à un vétéran russe.
43:00 Écoutez.
43:02 Vous avez tant fait pour notre Donbass,
43:04 et je voudrais vous demander de vous présenter
43:06 à cette élection.
43:08 Merci beaucoup. Je ne le cacherai
43:10 pas, j'ai eu différentes pensées à différents
43:12 moments, mais vous avez raison, c'est maintenant
43:14 qu'il faut prendre la décision.
43:16 Je me présenterai à la présidence de la Fédération
43:18 de Russie.
43:20 Voilà, Sylvain Tronchet, ça vous surprend
43:22 le scénario ?
43:24 Non, c'est
43:26 très classique de la vie politique russe,
43:28 c'est-à-dire que quand le Kremlin a un message à faire
43:30 passer, bien souvent, il
43:32 met en scène ce message.
43:34 Et donc, là,
43:36 alors qu'on se demandait quand et comment
43:38 Vladimir Poutine allait annoncer sa candidature,
43:40 et qu'on pensait éventuellement qu'il allait le faire
43:42 la semaine prochaine, puisqu'il va faire
43:44 sa grande conférence de presse annuelle, qui est
43:46 un événement dans la vie politique
43:48 russe, un truc d'une heure,
43:50 retransmise en direct à la télévision.
43:52 Finalement, il a choisi quelque chose
43:54 de très classique dans les
43:56 formes politiques russes. En 2018,
43:58 Vladimir Poutine avait annoncé
44:00 sa candidature à l'élection
44:02 présidentielle lors d'une visite dans une
44:04 usine à l'Ingénieur d'Europe. Et à l'époque,
44:06 son programme, on peut
44:08 dire, consistait surtout à promettre aux
44:10 Russes une amélioration de leur niveau de vie.
44:12 Cette année, il fait
44:14 cette annonce lors d'une remise
44:16 de médailles que l'on voit là à l'écran,
44:18 de médailles de héros
44:20 de la Fédération de Russie. C'est l'étoile
44:22 que porte cet homme-là qui
44:24 se trouve face à lui, dans la grande
44:26 tradition, dans la grande lignée des héros
44:28 de l'Union soviétique. Il le
44:30 fait lors de ce genre de cérémonie,
44:32 entouré de soldats, et ça montre bien
44:34 au fond ce que va être cette présidentielle
44:36 et qui sera évidemment
44:38 complètement absorbée par
44:40 la guerre en Ukraine
44:42 et la menace existentielle
44:44 qui pèse sur le
44:46 pays, menace de l'Occident,
44:48 c'est le discours du Kremlin aujourd'hui, et ça permettra
44:50 donc à Vladimir Poutine de se placer
44:52 dans son rôle favori, celui
44:54 de défenseur de la patrie.
44:56 Est-ce qu'il y a le moindre doute sur sa
44:58 victoire, et pour le principe, est-ce qu'il y aura
45:00 quand même des adversaires ?
45:02 Alors, il n'y a aucun doute sur
45:04 sa victoire, y compris ici
45:06 en Russie. Le seul inconnu réside
45:08 dans le score qu'il obtiendra,
45:10 dont on imagine qu'il ne pourrait pas
45:12 être inférieur aux 76%
45:14 qu'il a recueillis
45:16 lors de l'élection de 2018.
45:18 Il y aura des adversaires,
45:20 il y aura comme d'habitude
45:22 des concurrents envoyés par les partis
45:24 de la vraie fausse opposition,
45:26 je serais tenté de dire, c'est-à-dire l'opposition
45:28 institutionnelle, celle qui siège à la
45:30 Douma, que ce soit les communistes
45:32 ou les ultranationalistes
45:34 du LDPR, qui envieront
45:36 des candidats faire valoir en quelque
45:38 sorte, et puis peut-être que le Kremlin
45:40 acceptera que un
45:42 ou deux candidats libéraux se
45:44 présentent, mais
45:46 ils auront forcément
45:48 d'énormes difficultés. Il y a une candidate
45:50 actuellement qui fait campagne, qui s'appelle
45:52 Yekaterina Dunsova, qui est une journaliste
45:54 de la région de Tver,
45:56 dans la province russe,
45:58 et qui fait une vraie campagne d'opposante
46:00 actuellement, anti-guerre,
46:02 anti-pouvoir, et il y a deux jours
46:04 Yekaterina Dunsova,
46:06 elle a lancé un appel aux dons à ses électeurs
46:08 potentiels, elle a envoyé
46:10 un lien sur une
46:12 banque qui s'appelle Sberbank, qui est la
46:14 principale banque de dépôt en Russie,
46:16 et dans les instants qui
46:18 ont suivi le moment où elle a envoyé ce lien,
46:20 ses comptes bancaires ont été mystérieusement gelés,
46:22 ce qui fait qu'elle n'a pas pu collecter de fonds.
46:24 On voit quelle est la difficulté d'être
46:26 un véritable candidat
46:28 d'opposition en Russie.
46:30 C'est terrible parce qu'autour de la table, on ne peut pas s'empêcher de sourire
46:32 quand on vous entend faire ce récit,
46:34 mais ça n'est pour le
46:36 moins pas drôle du tout,
46:38 en l'occurrence.
46:40 Témoin d'un doute, il avait juré
46:42 la dernière fois que ce serait la dernière.
46:44 Effectivement, en 2018,
46:46 il faut revenir
46:48 en 2018, la constitution
46:50 présidentielle russe, Vladimir Poutine
46:52 est au pouvoir depuis le 31 décembre
46:54 1999, lorsque Boris Yeltsin
46:56 a annoncé, un peu à la surprise
46:58 générale, sa démission et
47:00 a transmis les rênes à son premier
47:02 ministre de l'époque, Vladimir
47:04 Poutine, qui était alors un obscur
47:06 inconnu.
47:08 Il y a 24 ans,
47:10 Vladimir Poutine va
47:12 derrière se présenter à être élu formellement
47:14 et puis succéder
47:16 les mandats, sauf que la constitution russe,
47:18 je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais
47:20 prévoyait qu'on ne pouvait pas faire plus de mandats
47:22 consécutifs. Il l'a fait deux fois
47:24 avec un intermède, Dmitri Medvedev,
47:26 entre les deux pour remettre les compteurs à zéro,
47:28 en quelque sorte, et puis en 2018, lorsqu'il s'est
47:30 représenté, normalement, il ne pouvait plus se présenter
47:32 derrière et il avait dit,
47:34 il avait juré qu'il ne toucherait pas
47:36 à la constitution. Et puis en 2020, finalement,
47:38 il y a eu une modification constitutionnelle
47:40 qui a remis les compteurs à zéro
47:42 en quelque sorte, qui lui permettent maintenant de se présenter
47:44 deux nouvelles fois consécutives
47:46 pour des mandats de six ans, ce qui fait qu'il pourrait être
47:48 au pouvoir jusqu'en 2036,
47:50 potentiellement, et donc
47:52 de ce fait, battre le record de
47:54 longévité de Joseph
47:56 Stalin au Kremlin. - En 2036,
47:58 il aura 84 ans, Vladimir
48:00 Koutine, et on en parle après le Fil Info
48:02 20h51. Damien Mestre.
48:04 - Du sursis et des peines de prison
48:06 aménageables pour les six ex-collégiens
48:08 jugés pour leur implication dans l'assassinat
48:10 du professeur Samuel Paty en 2020.
48:12 Le verdict du procès vient de tomber.
48:14 Les peines vont de 14 mois de prison avec
48:16 un sursis à six mois de prison ferme sous
48:18 bracelet électronique. Alors que le
48:20 bilan humain ne cesse de s'alourdir dans la bande
48:22 de Gaza, Emmanuel Macron appelle Israël
48:24 à ouvrir un deuxième accès pour acheminer
48:26 l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne.
48:28 17 000 personnes sont mortes
48:30 depuis le début du conflit, selon le Hamas.
48:32 C'est une première. Les autorités
48:34 sanitaires américaines autorisent ce soir
48:36 un traitement utilisant la technologie
48:38 des ciseaux moléculaires CRISPR.
48:40 Une technique d'édition du génome humain.
48:42 Ce traitement doit servir à lutter
48:44 contre une maladie génétique héréditaire
48:46 du sang. Et puis les joueuses
48:48 de l'équipe de France de Handball
48:50 se rapprochent des quart de finale au mondial
48:52 en Norvège. Elles remportent ce soir leur cinquième
48:54 match consécutif face à la Corée du Sud.
48:56 Victoire 32 à 22.
48:58 France Info
49:00 20h,
49:02 21h, les informés.
49:04 Jean-François Aquilli,
49:06 Bérangère Bond. On est ce soir en compagnie de
49:08 Marie-Estelle Pêche, de Marianne, Jérôme
49:10 Cordelier-Dupoint, Véronique Ressoult de
49:12 Blackbone Consulting. Et à Moscou,
49:14 pour Radio France et pour France Info,
49:16 Sylvain Tronchet, on parle donc de cette cinquième
49:18 candidature de Vladimir Poutine
49:20 annoncée aujourd'hui pour la présidentielle
49:22 de mars prochain. Ce sera le 17
49:24 mars. Marie-Estelle Pêche,
49:26 dans le contexte de la guerre en Ukraine,
49:28 ça vous inspire quoi ? On peut dire
49:30 que Poutine,
49:32 actuellement, est plutôt renforcé par le
49:34 contexte international, puisque
49:36 le conflit israélo-palestinien
49:38 a un petit peu quand même détourné la tension
49:40 médiatique, qu'elle soit européenne ou américaine,
49:42 de ce qui s'est passé en Ukraine.
49:44 Par ailleurs,
49:46 on peut parler quand même d'échec de la
49:48 contre-offensive ukrainienne,
49:50 récemment, d'une forme
49:52 de moindre soutien
49:54 de l'Union européenne,
49:56 des États-Unis,
49:58 également à l'Ukraine.
50:00 Malgré
50:02 toutes les sanctions
50:04 internationales, l'économie
50:06 russe semble se maintenir.
50:08 Il est dans une situation
50:10 plus favorable qu'il y a
50:12 un an en réalité, d'où d'ailleurs
50:14 cette assurance, peut-être aussi,
50:16 dans l'annonce de cette
50:18 candidature à l'élection russe.
50:20 Alors il dit une chose
50:22 étonnante, et je reviendrai sur ce que
50:24 vous avez évoqué,
50:26 Sylvain Tronchet, à juste titre. Il dit
50:28 "j'ai pas d'autre choix". Voilà, c'est comme si
50:30 on le suppliait de rester
50:32 à la tête du pouvoir. De toute façon, il fait ce qu'il
50:34 veut, il est président à vie. Vous avez
50:36 raison, Sylvain, il va battre le record
50:38 de Staline. Il y aura eu Staline
50:40 en URSS, et puis il y aura eu
50:42 Poutine au XXIe siècle, qui lui,
50:44 est un nostalgique de ce que fut
50:46 l'Empire soviétique.
50:48 Il n'a pas d'autre choix, parce qu'au fond,
50:50 il y a cette guerre qu'il a amorcée
50:52 il y a presque deux ans, et au fond, il doit aller
50:54 au bout de sa logique, et pour l'instant,
50:56 il est sur une sorte de statu quo.
50:58 Ça n'avance pas, mais ça ne progresse
51:00 pas, mais il ne perd pas non plus, effectivement.
51:02 Et puis, Poutine
51:04 est poursuivi désormais, ou du moins susceptible d'être
51:06 poursuivi au niveau international, en raison
51:08 des exactions commises, notamment la déportation
51:10 d'enfants ukrainiens
51:12 dans l'Empire, j'allais dire soviétique,
51:14 dans l'Empire russe, et le Poutine,
51:16 il faut le rappeler, et vous le confirmerez,
51:18 j'imagine, Sylvain Tronchet, est à la tête
51:20 d'un empire. Cet homme est
51:22 richissime. Au fond,
51:24 on va dire,
51:26 l'aréopage autour de lui
51:28 est décrit comme une sorte de gant qui
51:30 tient le pays, pour le dire,
51:32 depuis Paris, en coupe réglée.
51:34 Donc, c'est un homme de pouvoir qui va rester
51:36 forcément, et par la force, à la tête du
51:38 pouvoir en Russie.
51:40 Oui, c'est le propre
51:42 des régimes autoritaires
51:44 et des kleptocraties.
51:46 La Russie l'est à
51:48 ses deux égards,
51:50 de n'avoir qu'une seule
51:52 solution, de
51:54 se maintenir en place, absolument.
51:56 Et personne n'imagine, effectivement,
51:58 que Vladimir Poutine
52:00 quitte le pouvoir. La leçon
52:02 de cette séquence, moi, je trouve, c'est que
52:04 il faut essayer de se replacer, il y a
52:06 quelques mois en arrière, quand de nombreux
52:08 commentateurs,
52:10 en France et dans un certain nombre de pays
52:12 occidentaux, imaginaient que
52:14 Vladimir Poutine était
52:16 ébranlé, que les choses
52:18 pouvaient mal tourner pour lui, etc.
52:20 Il y a eu une séquence d'un an, pendant laquelle,
52:22 on peut le dire, il a mangé son pain noir.
52:24 Et cette séquence, on peut la
52:26 dater, elle commence au moment où il décrète
52:28 la mobilisation, la mobilisation
52:30 partielle, comme l'appelle le régime russe,
52:32 donc en septembre 2022,
52:34 et elle se termine à la mort de
52:36 Yevgeny Prigojin, un an plus tard, fin
52:38 août 2023. Pendant cette séquence-là,
52:40 effectivement, rien ne va. Il faut que
52:42 le régime russe, sur le terrain en Ukraine,
52:44 l'armée accumule les
52:46 revers, il y a la perte de
52:48 Kyrson, les choses
52:50 ne vont pas bien. Sur le
52:52 front intérieur, il y a la montée de la
52:54 contestation de Yevgeny Prigojin.
52:56 La Russie, à ce moment-là,
52:58 également, commence à voir sa monnaie chuter,
53:00 ses revenus casiers chuter,
53:02 également, les choses vont
53:04 extrêmement mal.
53:06 Et puis, finalement,
53:08 et ça, c'est une constante du
53:10 pouvoir russe, il pense que le temps
53:12 joue pour lui, que les choses
53:14 de toute façon finiront
53:16 par s'arranger pour lui,
53:18 et bien, petit à petit, les choses s'arrangent.
53:20 Et quand Yevgeny Prigojin meurt,
53:22 que l'on comprend que la contre-offensive ukrainienne
53:24 ne fonctionne pas, effectivement, les choses
53:26 commencent à aller beaucoup mieux, l'horizon
53:28 commence à s'éclaircir, c'est là qu'on voit que Vladimir
53:30 Poutine recommence à voyager dans le monde,
53:32 vous l'avez dit, malgré le mandat lancé
53:34 par la Cour pénale internationale,
53:36 il y a tout un tas de pays dans le monde qui continuent
53:38 de trouver acceptable de discuter
53:40 avec la Russie, qui ne sont pas membres de cette Cour pénale
53:42 internationale, qui accueillent encore
53:44 le chef du Kremlin chez lui,
53:46 et qui quelque part... - Et qui donc ne l'arrêteront pas.
53:48 - Exactement, et qui quelque part
53:50 contribuent à abonder
53:52 son narratif, qui est que,
53:54 en réalité, il n'y a que l'Occident qui soit contre lui,
53:56 que lui est le chef
53:58 d'un autre monde,
54:00 celui qui veut un autre
54:02 ordre mondial, et qu'il est capable
54:04 de l'incarner. Jusqu'à maintenant,
54:06 en tout cas pour l'instant, son pari
54:08 fonctionne. Évidemment, on connaît les faiblesses
54:10 de ce pari, on sait que cela est construit
54:12 sur des bases extrêmement fragiles, notamment d'un point
54:14 de vue économique, mais
54:16 pour l'instant, il faut reconnaître
54:18 que la séquence est plutôt bonne pour lui.
54:20 - Juste, vous avez quelques secondes, Véronique Ressou,
54:22 pour nous dire ce que ça donne sur les réseaux sociaux
54:24 cette journée, cette candidature. - On va faire
54:26 très rapide, qui est pas de
54:28 surprise sur le fait qu'il se représente, pas de surprise
54:30 sur le score, quelques paris sur est-ce que
54:32 ça sera un score encore plus
54:34 grand que la dernière fois. Non, le vrai
54:36 sujet qui était pas mal abordé aujourd'hui,
54:38 c'est la réalité de
54:40 si Donald Trump est
54:42 réélu aux États-Unis, ça va
54:44 donner quoi ? Parce que, en fait,
54:46 c'est le sujet de l'Ukraine qui est remonté énormément
54:48 aujourd'hui, la réalité de
54:50 l'Ukraine qui a été un peu oubliée,
54:52 le fait qu'on parle aujourd'hui de
54:54 Poutine fait que c'était l'un des sujets
54:56 les plus... enfin, qui remontaient, l'Ukraine
54:58 et les uns et les autres, c'est si Trump est
55:00 élu aux États-Unis, que Poutine, donc,
55:02 sera de nouveau là, que va-t-il se passer pour
55:04 l'Ukraine, ça veut dire quoi ? Et donc, voilà, c'était ça, essentiellement,
55:06 les sujets. - Allez, la une de vos
55:08 magazines respectifs, Marie-Estelle Pêche,
55:10 la une de Marianne. - Oui, on fait une
55:12 une sur cette guerre de l'éducation
55:14 que la France est en train de perdre
55:16 et puis toute une enquête assez
55:18 approfondie sur... Bienvenue chez
55:20 Walt Disney, genre de...
55:22 - C'est à lire dans Marianne. - Voilà, et puis...
55:24 - Ah, c'est bien ça. - Et une secte, une enquête
55:26 également sur la secte de yoga,
55:28 qui est enfin stoppée. - Jérôme Cordelil, la une
55:30 de l'hebdomadaire Le Point. - La loi des
55:32 dealers, avec un des reportages
55:34 vraiment sidérants sur comment les
55:36 dealers gangrènent les quartiers
55:38 et aussi notre palmarès,
55:40 vous savez, enfin, notre classement des meilleurs
55:42 livres de l'année, que tout le monde attend
55:44 avec impatience, puisque nous croyons
55:46 toujours en l'écrit et en l'imprimé.
55:48 Et donc voilà, toute la rédaction
55:50 a donc participé
55:52 à cette sélection. - Allez, les deux livres,
55:54 je sais pas s'ils sont dans le classement, L'Ultime Pouvoir,
55:56 c'est Véronique Ressouth aux éditions
55:58 du Serre, et pour vous, Jérôme Cordelil,
56:00 Après la nuit, c'est Chrétien qui ont reconstruit la France
56:02 et l'Europe chez Calman Levy.
56:04 Merci à Sylvain Tranché également
56:06 à Moscou. Demain, les
56:08 informés sont là, comme chaque samedi,
56:10 ce sera Laetitia Crupa, et nous on sera la lundi.
56:12 soirée.

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