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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 19h, c'est l'heure. Ravi de vous retrouver ce soir.
00:00:04 Ça va Simon ? Il est déjà en train de rigoler alors que je lui ai pas encore passé la main.
00:00:09 Je suis de retour et je suis très content d'être de retour.
00:00:11 D'accord. D'abord, les Mousquetaires, comment allez-vous ?
00:00:14 Très bien. Très très très bien.
00:00:17 Vous allez bien, en pleine forme ?
00:00:18 Oui.
00:00:19 Bon, dernier jour de la semaine. Que jeudi.
00:00:22 Allez, tout de suite la Minute Info avec Simon Guilin. A tout de suite.
00:00:26 Bonsoir à tous. Cette annonce du Premier ministre israélien pour commencer.
00:00:30 Sept personnes liées au mouvement terroriste du Hamas ont été arrêtées aujourd'hui au Danemark.
00:00:34 Et dans le même temps, le parquet fédéral allemand annonce que quatre membres du Hamas ont été arrêtés à Berlin et aux Pays-Bas.
00:00:40 Tous sont soupçonnés d'avoir planifié de possibles attentats contre des institutions juives sur le sol européen.
00:00:46 Après un acte antisémite au Parlement polonais, le président Duda a participé aujourd'hui au rallumage des bougies d'une Ménorah, ce chandelier symbole du judaïsme.
00:00:54 Il y a deux jours, souvenez-vous, un député d'extrême droite les avait éteintes à l'aide d'un extincteur, un acte condamné à l'unanimité au sein du gouvernement polonais.
00:01:02 Et puis en France, Emmanuel Macron lance la voiture électrique à 100 euros par mois pour les Français les plus modestes.
00:01:08 Le but est d'afficher sa volonté de lutter contre le réchauffement climatique tout en favorisant la production française et européenne.
00:01:14 Cette promesse de campagne d'Emmanuel Macron entrera en vigueur à partir du 1er janvier.
00:01:20 Merci Simon Guillain pour l'information du soir et au sommaire ce soir pour Face à l'Info.
00:01:26 T'es juive, t'es une sioniste, on va venir te faire comme à Gaza.
00:01:31 L'homme qui a menacé une directrice de crèche à Champigny-sur-Marne avec ses propos et un couteau de 15 cm court toujours ce soir 24 heures plus tard.
00:01:41 Va-t-on s'habituer à ce type de menaces ? Le 7 octobre est-il devenu un exemple ?
00:01:46 On se posera la question aussi de savoir à quoi ressemblera la France en 2050 alors que la loi immigration est au cœur de l'actualité.
00:01:53 Quel incident sur la modification de notre société dans les années qui viennent ? L'édito de Mathieu Bobcoutet.
00:02:00 Ils se gavent, nous on crève. Depuis trois semaines les agriculteurs manifestent un peu partout en France sans violence mais en silence.
00:02:10 Que se passe-t-il avec cette France profonde, invisible, discrète, digne, travaille en nuit et jour pour des salaires misérables ?
00:02:19 Peut-on écouter ces agriculteurs ? Avons-nous entièrement perdu notre souveraineté alimentaire ?
00:02:24 En quoi l'Union Européenne est-elle la principale cause de ce malaise chez nos agriculteurs ? L'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:32 Une première en France. La justice ordonne la démolition de 7 éoliennes. La cause ? Atteinte à la biodiversité.
00:02:41 Cela se passe dans le parc de Bernague, dans la commune de Lunas, dans Leraux. Il faut tout enlever.
00:02:48 Dans moins de 15 mois, les juges ont estimé que les atteintes à l'environnement étaient avérées.
00:02:53 Plus d'un millier d'oiseaux ont été tués en 2020, un aigle royal en 2023. Cette victoire a été qualifiée d'historique par les défenseurs de l'environnement.
00:03:04 Le regard précis de Marc Menand.
00:03:07 On en sait un peu plus sur la loi euthanasie qui se dessine. Une loi qui fait attention à la sémantique. Mais que contient-elle ?
00:03:14 Suicide assisté en présence de médecins, exception d'euthanasie. On parle même de secourisme à l'envers.
00:03:20 Pourquoi a-t-on besoin d'un texte alors que les soins palliatifs existent mais personne ne les développe ?
00:03:26 Pourquoi une loi alors que le personnel médical n'en veut pas ?
00:03:30 Pourquoi une loi alors que la plupart des malades ayant choisi l'euthanasie changent d'avis une fois confrontés à la mort ?
00:03:37 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:39 Et puis, Joe Biden, peut-il être destitué ?
00:03:43 Il y a peu de chance, mais le fait de se poser la question est une information.
00:03:47 Une enquête vient d'être ouverte par le Congrès américain en ce sens.
00:03:51 Au cœur du sujet, les relations de Joe Biden lorsqu'il était vice-président avec Hunter Biden, son fils.
00:03:57 Cette enquête est-elle sérieuse ? En quoi est-ce important de se poser la question ?
00:04:01 L'édito de Mathieu Beaucoud.
00:04:03 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires. C'est parti !
00:04:09 (Générique)
00:04:22 Ravi de vous accueillir ce soir. Vous êtes en pleine forme ?
00:04:26 Bien sûr ! Grandement !
00:04:28 Un jour, vous allez me dire que vous n'êtes pas en forme.
00:04:30 Non ! Ça serait impoli !
00:04:32 Alors, il y a quelqu'un sur le plateau qui est venu nous visiter. Il repart. Merci !
00:04:37 Oui, il va regarder l'émission.
00:04:39 Il va regarder l'émission en régie. Alors, ne dites pas de bêtises pour une fois qu'il y a quelqu'un qui nous regarde.
00:04:44 Je vous taquine. On a beaucoup de sujets ce soir. Des sujets graves.
00:04:47 D'abord, à Champigny-sur-Marne.
00:04:49 Un homme armé d'un couteau est entré dans une crèche et a menacé la directrice.
00:04:54 "Je vais te violer, je vais te tuer, c'est un juif, c'est un sioniste.
00:04:57 Je vais revenir avec des personnes et te faire comme à Gaza, évidemment, je ne dis pas tout."
00:05:01 C'est une scène à laquelle nous commençons à nous habituer.
00:05:04 Aurore Berger, ministre des Solidarités et des Familles, a été sur place à Champigny-sur-Marne.
00:05:11 Elle a déclaré que les crèches sont un sanctuaire.
00:05:13 Mathieu Bocoté, nous ne laisserons rien passer face aux actes antisémites.
00:05:17 Question. Est-ce que, je le disais, c'est une scène à laquelle on commence finalement à s'habituer ?
00:05:23 Ma réponse sera tragique, mais oui.
00:05:25 Nous commençons à nous y habituer.
00:05:27 Et les paroles des politiques dans de tels moments sont des paroles qui disent exactement le contraire de la vérité.
00:05:33 "L'école est un sanctuaire." C'est objectivement faux aujourd'hui.
00:05:37 "Les crèches sont un sanctuaire." C'est objectivement faux aujourd'hui.
00:05:41 "La liberté d'expression et les journaux sont un sanctuaire." C'est objectivement faux aujourd'hui.
00:05:45 Donc, on a beau répéter, les politiques nous disent...
00:05:48 En fait, dès qu'on voit un principe se faire transgresser, un principe piétiner,
00:05:52 les politiques nous expliquent que ce principe ne sera jamais piétiné.
00:05:55 Il y a quelque chose d'un peu gênant à travers cela.
00:05:57 Et ce que je trouve dans la présente séquence, c'est une formule qu'on entend de plus en plus.
00:06:01 "Comme à Gaza."
00:06:03 Donc, tout comme la formule "Je vais te faire..." ou "On va te faire un Samuel Paty."
00:06:07 C'est une formule qui a commencé à... Elle est reprise.
00:06:10 C'est presque une menace qui circule quelquefois dans les écoles, dans les lycées.
00:06:14 Samuel Paty est devenu un symbole, un modèle d'action à reproduire pour ceux qui veulent attaquer la France.
00:06:21 Eh bien, Gaza devient ici un modèle d'action à reproduire pour ceux qui veulent passer à l'acte contre la France.
00:06:28 Tout comme hier, soit dit en passant, la jeune de 12 ans qui voulait faire "comme à Arras".
00:06:33 Et c'était... Encore une fois, qu'est-ce qu'on voit?
00:06:35 C'est que se créent peu à peu, à travers ces événements tragiques et fortement médiatisés,
00:06:40 se créent des chêmes culturels d'action pour que les jeunes, ou plus ou moins jeunes,
00:06:46 qui sont "déséquilibrés", mais qui sont souvent tout simplement portés par une haine de ce pays,
00:06:51 eh bien, ils ont un chême d'action qui leur dit quoi faire.
00:06:54 "Refaire comme à Gaza", et là d'ailleurs tout y est, on va te violer comme à Gaza, on va te tuer comme à Gaza.
00:06:59 À tout le moins, cette personne est consciente de ce qui s'est passé à Gaza.
00:07:02 Vous savez, il y a des gens à gauche qui le nient, dénégationnistes des faits.
00:07:06 Au moins, cette personne est consciente de ce qui s'est passé à Gaza, mais cette personne s'en réjouit.
00:07:10 On en tirera la leçon qu'on veut.
00:07:12 Mais quoi qu'il en soit, des chêmes d'action se créent aujourd'hui,
00:07:15 et je pense que c'est ce qu'on peut retenir de cet événement.
00:07:18 En tout cas, l'homme court toujours, à l'heure qu'il est, un homme de type nord-africain, de source policière à suivre.
00:07:26 Allons plus loin.
00:07:28 Le débat entourant la loi immigration nous plonge naturellement au cœur des enjeux de la France contemporaine, Mathieu,
00:07:34 mais aujourd'hui, vous allez nous proposer plutôt un exercice de prospective intéressant.
00:07:39 À quoi ressemblera la France de 2050 en fonction des différents scénarios migratoires imaginables ?
00:07:47 Je pense que c'est vraiment la question du long terme qui est la part manquante de toute la réflexion présente sur l'immigration.
00:07:53 Le projet de loi immigration, qui est en train de vaste débat politique, quoi qu'on en dise, même si ce n'est pas à l'Assemblée nationale,
00:08:00 porte sur une version très limitée de la question de l'immigration,
00:08:04 et l'immigration définie au temps présent, strictement, sans ampleur historique.
00:08:10 Et il vaut la peine de se demander comment, parce qu'on va se demander en gros, à quoi peut ressembler la France de 2050.
00:08:17 Ce n'est pas si loin que ça 2050.
00:08:19 Mais pour cela, on va chercher à voir de quelle manière, d'abord, il y a 20 ans, il y a 30 ans, il y a 40 ans, on s'est représenté la France d'aujourd'hui.
00:08:26 Voir si finalement les projections des uns des autres étaient sensées, étaient raisonnables.
00:08:31 On le sait, quand on a peur, en fait, il faut bien s'entendre, quand on s'inquiète de l'immigration, la question est toujours la même.
00:08:37 Est-ce que la France va demeurer la France?
00:08:40 Ce qui présuppose l'idée que la France n'est pas qu'un espace géographique, mais est un peuple.
00:08:45 Ceux qui la définissent strictement en termes de valeur républicaine sont d'un coup moins inquiets,
00:08:49 parce que les valeurs, ça flotte un peu dans le ciel, ça ne va pas être incarné.
00:08:52 Mais si on définit la France comme un peuple, un paysage, une civilisation, une nation, une culture en enracinement,
00:08:58 là, l'inquiétude surgit.
00:09:00 L'inquiétude première, évidemment, on en parlait ici récemment, mais il vaut la peine de le redire, c'est celle du général de Gaulle,
00:09:06 qui dit « Pourquoi est-il favorable à la rupture du lien colonial avec l'Algérie, pour que Colombais, les deux églises, ne deviennent pas Colombais, les deux mosquées? »
00:09:17 C'est une question là, on connaît la formule du général de Gaulle.
00:09:20 Imaginons que le général de Gaulle, aujourd'hui, regarde la basilique Saint-Denis.
00:09:24 Est-ce qu'il se dirait qu'aujourd'hui, la basilique Saint-Denis évolue dans un environnement qui pourrait ressembler symboliquement à,
00:09:30 on pourrait dire, Colombais, les deux mosquées, mais appliquées à la basilique Saint-Denis?
00:09:35 Le général de Gaulle verrait dans la France contemporaine une partie de ce qu'il redoutait lui-même.
00:09:41 Je me fie au général de Gaulle, fondateur de la 5e République, ce n'est pas un homme d'extrême droite, j'espère, on en conviendra.
00:09:46 Jean Raspail, 1973, son livre « Le camp des Saints », il redoute dans ce livre l'arrivée de vagues de migrants,
00:09:55 une vague précipitée qui changerait très rapidement le pays, Fransisco se révélerait l'effondrement mental des élites,
00:10:00 absolument incapables de réagir à une immigration massive, comme si, en forme de dégénérescence de la pitié,
00:10:08 devant une vague migratoire, on est incapable de faire quoi que ce soit et on préfère se suicider collectivement au nom de l'État de droit
00:10:13 plutôt que répondre à cette vague migratoire.
00:10:16 Ça ressemble quand même un peu à ce qui s'est passé depuis 2015, au moins.
00:10:20 Donc, portons crédit à ces deux figures, de Gaulle et Raspail, qui voyaient globalement la France de la même manière,
00:10:26 portons leur crédit d'une certaine lucidité.
00:10:28 Ensuite, 1985. Alors pourquoi je vous parle de 1985 ?
00:10:32 Parce qu'il y a une une historique du Figaro Magazine à l'époque, je crois qu'on pourra la voir à l'écran,
00:10:36 une une historique où on se demandait à quoi ressemblera la France dans 30 ans.
00:10:43 Et là, qu'est-ce qu'on voit ? C'est une Marianne voilée.
00:10:46 Une Marianne voilée. Est-ce qu'aujourd'hui, nous vivons dans le pays de la Marianne voilée 30 ans ?
00:10:50 Vous savez, on a beaucoup rit de cette nombrilisation à l'époque, au fil des ans, vous voyez, c'est bien la preuve qu'à droite,
00:10:54 ils sont parano, à droite, ils sont fous, à droite, ils ont une vision apocalyptique de l'avenir.
00:10:59 Ce que je sais, c'est que la dernière discussion sur la Marianne, c'est plutôt une Marianne trans,
00:11:03 plutôt qu'une Marianne voilée. J'en conviens. Mais cela dit, est-ce qu'on peut dire...
00:11:07 Donc, la une que vous venez de nous montrer, elle a 40 ans, elle a 38 ans.
00:11:10 Oui, bien sûr, 1985. Et est-ce qu'on peut dire qu'aujourd'hui, le voile a pris en France une place absolument considérable,
00:11:16 qu'il était inimaginable à l'époque de se représenter, sauf si on était véritablement très très méchant ?
00:11:21 Eh bien, la réalité, c'est oui. Cette une, globalement, disait vrai.
00:11:24 Elle s'est peut-être trompée de 10-15 ans, de 20 ans à la rigueur.
00:11:27 Et pas tant que ça, parce qu'en certains lieux du territoire, le voile est la norme,
00:11:30 et l'absence de voile est la transgression. Ayons ça à l'esprit.
00:11:34 Donc, globalement, je résumerais les choses ainsi.
00:11:36 Tous ceux qui ont une vision, globalement, que l'on disait à l'époque apocalyptique,
00:11:40 étaient finalement des êtres qui avaient une vision assez lucide des effets de l'immigration massive sur le pays.
00:11:45 Alors, voyons aujourd'hui quels sont les trois scénarios de 2050.
00:11:48 Pourquoi je dis 2050 ? Il faut se projeter dans le temps, mais pas trop loin,
00:11:52 parce que si trop loin, finalement, on n'a absolument aucune idée.
00:11:55 Je ne dirais pas, par exemple, dans 7 siècles. 7 siècles, c'est long quand même.
00:11:59 Mais, disons, 25 ans environ, quelque chose comme ça, 2050.
00:12:03 - Marc Benon sera réincarné en chat. - Il sera encore jeune.
00:12:06 - Mais il sera toujours là ! - Dans 7 siècles ? Il ne faut pas exagérer non plus.
00:12:10 En 2050, oui. Mais dans 7 siècles, non.
00:12:13 Et dans ce scénario, donc 2050, je note que c'est le nom de l'institut fondé par Marion Maréchal à Reconquête.
00:12:19 Elle dit 2050. Pourquoi ? Parce qu'elle dit que c'est le moment de la bascule démographique.
00:12:23 Après, dit-elle, il sera trop tard. Est-ce qu'elle a raison ? J'en sais absolument rien.
00:12:26 Mais cette date peut structurer les esprits.
00:12:29 On a devant nous trois scénarios à peu près raisonnables.
00:12:33 Raisonnables en fait qu'on peut penser crédibles, sans qu'aucun d'entre eux ne soit nécessairement à plus non dire ou non, ça c'est secondaire.
00:12:39 Le scénario de l'assimilation.
00:12:41 Contrairement à ce qu'on redoutait, finalement les choses se passent bien et la France sentit et retrouve la continuité historique.
00:12:47 Je le dis tout de suite, c'est le scénario le moins probable. Mais on va quand même l'évoquer à la fin.
00:12:51 Ensuite, le scénario, on pourrait dire, de la France multiculturelle, métissée et semi-islamisée.
00:12:57 C'est le deuxième scénario, c'est le premier que j'aborderai.
00:12:59 Le troisième, c'est celui de la submersion et de la France sous le signe de la bascule islamique, de la République islamique.
00:13:04 Ce n'est pas le plus probable, mais on va quand même le prendre au sérieux.
00:13:07 Le premier que je veux évoquer, c'est celui de la France, la grande transformation démographique.
00:13:11 La grande transformation souhaitée, vous savez, avec la répartition d'immigrants un peu partout aujourd'hui,
00:13:16 avec la transformation du pays un peu partout, avec le fait que les 9-3 se multiplient,
00:13:21 ce qui est pour certains une bonne nouvelle, parce que vous savez, la 9-3 c'est la Californie française.
00:13:24 Le 9-3 c'est la Californie française. La Seine-Saint-Denis, c'est la Californie française.
00:13:28 Donc pourquoi ne pas les multiplier, on se pose la question.
00:13:30 Alors une France où se multiplieraient les... alors, disons ça des choses ainsi.
00:13:35 Alors à la bourgeoisie, ça c'est le point de départ, la bourgeoisie son principal souci dans la vie,
00:13:39 c'est rarement de sauver son pays, c'est de sauver sa position sociale.
00:13:42 Et de ce point de vue, cette bourgeoisie, constatant le basculement démographique,
00:13:46 on peut s'attendre à ce qu'elle s'y rallie tout simplement.
00:13:49 Elle dit c'est très bien, c'est ainsi, c'est la France moderne, nous devons l'embrasser telle qu'elle est.
00:13:54 Donc la bourgeoisie probablement vivrait évidemment dans des quartiers protégés, elle en a l'habitude,
00:13:58 mais elle se rallierait idéologiquement à cette France nouvelle et transformée
00:14:03 où le peuple historique français serait progressivement dilué,
00:14:06 mais en consentant à sa propre dilution.
00:14:09 Dans ce scénario, on peut s'attendre à ce que les grandes villes tombent les unes après les autres,
00:14:13 sous une double influence.
00:14:15 D'un côté la France, on pourrait dire très verte, écolo et ainsi de suite,
00:14:19 donc qui consent justement à ce basculement,
00:14:21 et de l'autre côté, une France qui s'islamiserait véritablement,
00:14:24 parce que pour l'instant, on le dit souvent avec raison,
00:14:26 nous ne sommes pas devant deux peuples qui se font face,
00:14:28 mais nous sommes devant une fragmentation de groupes issus de la diversité,
00:14:33 mais qui pourraient trouver dans l'islam leur drapeau de rassemblement.
00:14:37 Dans ce scénario, il y aurait d'un côté aussi des morceaux de France,
00:14:41 on pourrait dire résiduels, la France traditionnelle, la France culturellement française,
00:14:45 qui continueraient d'exister, comme tout autant de petites Vendées,
00:14:49 mais ils ne seraient plus la norme.
00:14:51 Et de l'autre côté, des enclaves islamiques se multiplieraient aussi.
00:14:54 Donc une France à la fois américanisée, une France libanisée, une France brésiliennisée,
00:15:00 tout, sauf une France française.
00:15:03 Mais c'est le scénario, et je précise que dans ce scénario,
00:15:06 qui est le scénario le moins violent en quelque sorte parmi les scénarios inquiétants,
00:15:09 - Le moins violent, mais le plus probable.
00:15:10 - Voilà, le moins violent, parce que j'entends qu'on n'est pas dans la guerre civile,
00:15:13 et on n'est pas non plus dans l'assimilation.
00:15:15 On n'est pas dans la guerre civile.
00:15:16 Dans ce scénario, on peut s'attendre à ce que les élites nous disent,
00:15:18 mais la France demeure la France, elle a toujours été ainsi,
00:15:21 pays de métissage, pays de grands changements, pays multiculturel, pays de la diversité.
00:15:25 La France telle qu'elle est, elle est fidèle à ce qu'elle a toujours été.
00:15:28 Et vous, qui êtes un défenseur de la France culturellement française,
00:15:31 vous êtes attaché à une conception réactionnaire de la France,
00:15:34 comme les réactionnaires étaient attachés à l'ancien régime, près 1789.
00:15:39 Donc on peut s'attendre à ce que les défenseurs d'une conception classique de la nation,
00:15:42 et à ce moment-là, nos amis de la gauche républicaine nous auront rejoints bien malgré eux,
00:15:46 à ce moment-là, ils seront présentés comme les seuls, les nostalgiques de l'équivalent de 1789,
00:15:50 mais aujourd'hui. Premier élément.
00:15:52 Ensuite, l'autre scénario qu'on peut évoquer, c'est celui de la France de la grande submersion,
00:15:57 c'est-à-dire le basculement démographique s'accélère à un point tel qu'on constate un jour,
00:16:02 on nous expliquait que c'était pas vrai, puis un jour on constate qu'il y a 30, 40, 50 % de la France
00:16:07 qui est tout simplement musulmane.
00:16:09 C'est-à-dire une religion fort respectable, mais ce n'est plus exactement la France
00:16:12 telle qu'on l'avait définie traditionnellement.
00:16:14 Dans ce scénario, qui est un peu un scénario à la Welbeck, soit dit en passant,
00:16:17 vous vous rappelez le livre... - "Soumission".
00:16:20 - Il faut dire que je précise que dans "Soumission", il suffit d'avoir une minorité active
00:16:24 de musulmans dans le pays pour le voir basculer, parce que dans une élection présidentielle
00:16:28 où vous avez le choix entre le Rassemblement national et un candidat des Frères musulmans,
00:16:31 naturellement, les élites choisissent le candidat des Frères musulmans.
00:16:34 Ça va de soi.
00:16:35 Alors, dans le scénario que j'évoque ici, qui est un peu moins rapide,
00:16:39 il y a un basculement démographique tel qu'il fait qu'on peut croire que finalement
00:16:43 les normes islamiques finiraient par s'appliquer.
00:16:45 D'abord, territoire par territoire, peut-être implicitement d'abord,
00:16:49 mais tout au tard, l'effet démographique aurait un effet juridique.
00:16:53 Je ne dis pas que c'est dans 5 ans, je ne dis pas que c'est dans 10 ans,
00:16:55 je ne dis pas que c'est dans 15 ans, mais questionnons-nous dans 20 ans,
00:16:57 c'est un scénario qu'on doit prendre au sérieux.
00:16:59 Pourquoi? Pour une raison simple, le droit et le politique suivent toujours la démographie et la culture.
00:17:06 Alors, vous me direz, dans ce scénario, j'ai laissé de côté la question de l'assimilation.
00:17:09 C'est vrai, je la considérerai à la fin parce qu'il ne nous est pas interdit d'espérer néanmoins.
00:17:14 Vous l'avez semblé laissé de côté la question sécuritaire dans le portrait de France en 2050, dans 27 ans,
00:17:21 les potons sont trains quand même.
00:17:22 Vous avez absolument raison, mais vous avez absolument raison.
00:17:25 Je l'ai laissé de côté simplement pour dire que, imaginons que tout se passe bien sur le plan de la sécurité,
00:17:29 que finalement, on ne se fasse plus poignarder, finalement, ça se peut aussi,
00:17:33 il y aurait vu dans une France où on ne serait pas poignardé.
00:17:35 Je sais que je suis audacieux, mais ce n'est pas inimaginable.
00:17:38 Même dans un tel scénario, ça serait bouleversant.
00:17:40 Il ne faut jamais oublier que même s'il n'y a pas un coup de feu qui est tiré, même s'il n'y a pas un coup de couteau qui est donné,
00:17:45 si la France change profondément d'identité, c'est tragique pour le peuple historiquement français.
00:17:49 Je le dis comme ça, j'espère ne blesser personne.
00:17:52 Mais oui, la question de la sécurité et de l'insécurité sont fondamentales.
00:17:55 Et je crois qu'au-delà du fanatisme islamiste qui continuera de frapper parce qu'il frappe partout dans le monde,
00:18:01 nous allons voir de plus en plus ce que j'appelle la délinquance conquérante,
00:18:04 qui est une délinquance conquérante qui est portée par une forme d'instinct primaire de conquête,
00:18:09 comme on l'a vu à Crépole.
00:18:11 Les événements de Crépole qu'on est déjà en train d'oublier, soit dit en passant.
00:18:14 Thomas, qu'on est déjà en train d'oublier en passant.
00:18:16 Or, les événements de Crépole, pour moi, sont un peu le symbole de ce qui risque d'advenir
00:18:21 si on a cette espèce de choc, en fait, intercommunautaire, ce choc des cultures dans une France
00:18:26 qui basculerait démographiquement, où chaque communauté serait sur son terrain les unes des autres,
00:18:30 mais où il y aurait véritablement un instinct de conquête qui se manifesterait sous le signe,
00:18:35 on doit bien le dire, du racisme anti-blanc.
00:18:37 Évidemment, on peut ajouter la dimension de l'offensive islamiste,
00:18:41 mais je la laisse de côté parce que ça, ça relève du terrorisme.
00:18:44 Moi, ce qui m'inquiète davantage au quotidien, c'est moins le grand attentat
00:18:47 que le fait que cette délinquance conquérante sous le signe du racisme anti-blanc au quotidien,
00:18:52 dont on voit les exemples tout le temps, tout le temps, tout le temps, se banaliserait,
00:18:56 et finalement, la France traditionnellement française aurait presque le réflexe d'avoir des réserves,
00:19:01 c'est-à-dire des espaces où on peut se replier en espérant ne pas se faire agresser,
00:19:05 mais encore une fois, il reste à voir si c'est possible de vivre en réserve.
00:19:08 Dernière question, vous nous présentez ici une vision plutôt sombre,
00:19:11 enfin, on ne s'attendait pas quand même à du positif non plus,
00:19:14 mais imaginons qu'on stoppe l'immigration, Mathieu Bocoté,
00:19:17 la transformation démographique de la France est pourtant déjà bien engagée,
00:19:21 à quoi peut-on s'attendre ?
00:19:23 Et vous avez raison de le mentionner, c'est fondamental,
00:19:25 parce qu'imaginons qu'on stoppe tout maintenant,
00:19:27 coup de baguette magique, bouclier migratoire,
00:19:30 mais la transformation est déjà très engagée.
00:19:33 Je crois que c'est Jérôme Fourquet qui rappelait hier sur notre chaîne
00:19:36 qu'un prénom sur cinq, oui les prénoms ça compte,
00:19:38 comme le disent tous ceux qui disent qu'on ne doit pas les mentionner,
00:19:40 un prénom sur cinq est arabo-musulman dans la jeune génération aujourd'hui.
00:19:44 C'est pas mal en passant, je veux juste dire que c'est un constat
00:19:46 qui a des effets culturels.
00:19:48 Donc, qu'est-ce qu'on va... imaginons qu'on soit capable de tout stopper.
00:19:50 Une partie déjà du pays est déjà engagée dans cette transition démographique
00:19:55 qui transforme l'identité du pays.
00:19:57 Ça c'est déjà engagé.
00:19:58 Donc tout ce qu'il est possible de faire dans ce scénario,
00:20:00 c'est avoir un moment de réaffirmation culturelle et identitaire
00:20:03 à nul autre pareil comme on n'en a jamais vu, en fait depuis un siècle au moins.
00:20:07 Qu'est-ce que ça veut dire?
00:20:08 C'est que la France renonce dès lors à se définir strictement
00:20:10 dans les valeurs républicaines, soyons sérieux,
00:20:12 mais elle privilégie en son propre pays la culture française,
00:20:16 les normes françaises, les mœurs françaises.
00:20:18 Et là, ça c'est autre chose.
00:20:20 Et surtout, elle n'hésite pas à faire preuve de force,
00:20:22 parce que c'est la seule chose qui manque dans les circonstances.
00:20:24 Tant qu'il y a un rapport de force démographique
00:20:26 à l'avantage du peuple historique français,
00:20:28 faire preuve de force, c'est dire désormais,
00:20:30 que lorsque vous nous insultez, c'est terminé.
00:20:32 Désormais, la norme, ce sera nous.
00:20:34 Désormais, l'autorité, ce sera nous.
00:20:36 Et dans un tel scénario, ça ne change pas d'un coup le cours de l'histoire,
00:20:40 mais ça permet d'envoyer un signal clair de quelle est la norme
00:20:42 à laquelle on doit s'assimiler si on veut devenir français,
00:20:45 parce que les Français tiennent désormais à ce que vous deveniez français,
00:20:48 parce qu'ils veulent eux-mêmes rester français.
00:20:50 C'est un scénario, je l'ai dit, optimiste dans ce cas-là,
00:20:52 improbable selon certains, parce qu'ils ne sont pas assez nombreux à s'y rallier.
00:20:55 Pourtant, c'est un scénario possible si on le souhaitait.
00:20:58 Je suis absolument d'accord, à la fois sur la force et sur la clarté,
00:21:02 surtout le message clair, parce que ça ajoute à tout ce que disait Mathieu,
00:21:06 un problème qui est le manque de clarté intérieure
00:21:09 sur ce que sont les mœurs françaises et ce qu'ils doivent demeurer.
00:21:12 C'est-à-dire qu'il y a une guerre, je pense que le mot qui a été
00:21:16 maintes fois galvaudé en l'occurrence, c'est vraiment un combat,
00:21:19 puisque c'est vital de savoir ce qu'est être français,
00:21:22 ce qui doit demeurer, ce qui doit être transmis, ce qui doit être hérité
00:21:26 et à son tour transmis aux générations futures.
00:21:29 Comme vous avez des français qui ne sont pas d'accord sur ce qu'il faut garder
00:21:34 ou non de cet héritage et ce qu'il faut transmettre,
00:21:36 alors envoyer un message clair sur la question de à quoi faut-il s'assimiler,
00:21:41 il y a des combats dans le combat.
00:21:43 Mais surtout le drame, c'est qu'il y a deux forces qui se conjuguent.
00:21:48 N'oubliez pas ce courant wokiste qui est dans la destruction de notre culture.
00:21:54 Ceux-là, ils se veulent d'origine totalement française.
00:21:59 Ils disent "mais la langue, non, non, non, il ne faut pas qu'elle soit là,
00:22:03 c'est un écrasement féminin, du féminin, et il faut donc cette écriture inclusive.
00:22:10 C'est également cette culture transgenre, où il n'est pas question de reconnaître
00:22:16 un être en fonction de la loi de la science, de la physiologie, non, non, non.
00:22:21 Tout ça, c'est une interprétation qui est imposée depuis le haut de l'humanité.
00:22:29 Donc vous voyez, il faut vraiment que demain, il y ait des décisions
00:22:34 qui soient prises au plus haut niveau.
00:22:36 Il n'y a plus d'écriture inclusive, il n'y a plus de remise en question
00:22:39 ce qui semble être l'élément le plus fondamental, la loi de l'observation.
00:22:45 Un homme est un homme, une femme est une femme, etc.
00:22:48 Je crois qu'il y a deux sens à République.
00:22:51 Il y a une édulcoration de la France, parce qu'on ne veut pas dire France,
00:22:58 on dit République, c'est un mot à la place d'un autre.
00:23:01 Mais cette République ne cache pas la République, si j'ose dire.
00:23:04 Cette République cache l'Europe, cache la mondialisation, cache l'américanisation,
00:23:08 dont le wokisme n'est qu'une déclinaison.
00:23:10 Et la République, avec un grand R, elle ne peut être que française,
00:23:13 parce que la République est synonyme de peuple, elle est synonyme de nation,
00:23:16 elle est synonyme de souveraineté, c'est-à-dire un peuple qui s'appartient à lui-même
00:23:20 et qui s'est dressé devant l'histoire.
00:23:22 Jamais le patriotisme français n'a été aussi incandescent que sous la République.
00:23:26 En 2050, on aura 125 000 centenaires, et aujourd'hui on a 30 000 centenaires.
00:23:34 Il y a une question qui va se poser, Charlotte, et on en parlera dans un instant.
00:23:39 L'euthanasie, ça changera tout, quand même.
00:23:42 Le fait qu'il y ait 125 000 centenaires en 2050.
00:23:47 On va se poser toutes les questions.
00:23:49 - Vous êtes bien fait de ne pas me regarder.
00:23:51 - Mais non, vous êtes un éternel marmonnant, quand même.
00:23:54 Tout le monde rêve d'avoir votre pays.
00:23:56 Vous avez mangé quoi ce midi ?
00:23:58 - Un midi ? - Oui.
00:23:59 - Un petit saumon à poivre gauche ?
00:24:01 - Voilà, il mange rien, il mange l'ail, il mange des salades, des graines.
00:24:05 - J'étais au restaurant, c'est pour ça, sinon il n'y aurait pas eu de saumon.
00:24:07 Il y aurait eu des graines germées.
00:24:09 - Encore des graines germées.
00:24:10 - Une fois par semaine.
00:24:11 - C'est clair.
00:24:13 - Mon cher Guillaume, que se passe-t-il avec les agriculteurs ?
00:24:19 Depuis trois semaines, ils manifestent un peu partout dans toute la France, en silence.
00:24:24 Et je disais en titre, c'est la France qui se lève tôt, c'est la France qui se couche tard,
00:24:28 c'est la France qui travaille nuit et jour, c'est la France digne, c'est la France invisible,
00:24:34 c'est la France profonde.
00:24:36 Est-ce qu'on peut parler de la souffrance des agriculteurs ?
00:24:39 - Je crois qu'il faut, je crois que là, il y a vraiment une graine qui a germé.
00:24:43 C'est un mouvement qu'on appelle "On marche sur la tête".
00:24:47 Et c'est un mouvement d'abord qui est spectaculaire.
00:24:51 "On marche sur la tête", ça fait référence à ce qu'ils font pour exprimer leur colère,
00:24:55 c'est-à-dire ils retournent les panneaux de signalisation des villes.
00:24:58 Ils retournent les panneaux à l'entrée et à la sortie des villes.
00:25:00 Donc c'est très spectaculaire, mais c'est massif.
00:25:02 Il y a des centaines et des centaines et peut-être des milliers de communes rurales en France
00:25:06 où on retourne les panneaux.
00:25:07 Et les protagonistes de ce mouvement dénoncent une sorte de conjuration du silence des médias.
00:25:12 Et bien justement, rompons et brisons ce silence.
00:25:16 Alors qui est derrière finalement ?
00:25:19 C'est la branche jeunesse du principal syndicat agricole en France, qui est la FNSEA.
00:25:24 Et quand est-ce que ça a démarré ?
00:25:26 Ça a démarré à la mi-novembre.
00:25:28 Et qu'est-ce qu'ils veulent dire par là ?
00:25:30 Ils veulent dire que les autorités font n'importe quoi, font le contraire de ce qu'elles devraient faire.
00:25:34 Ça, le symbole, le retourner ce panneau.
00:25:37 Et il y a exactement, comme pour les Gilets jaunes, l'idée d'une sorte de goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
00:25:42 Il y a quelque chose, il y a une espèce d'élément déclenchant.
00:25:44 Quel est cet élément déclenchant ?
00:25:46 C'est la décision prise par le gouvernement français, d'abord par Bruno Le Maire,
00:25:49 dans la loi de programmation de finances pour 2024,
00:25:52 d'arrêter d'exonérer les agriculteurs,
00:25:55 de défiscaliser en fait leur consommation de leur principale source d'énergie,
00:26:00 qui est le gasoil non routier.
00:26:03 C'est un peu technique, c'est du gasoil non routier, c'est un gasoil très particulier.
00:26:06 Et ce gasoil déjà, il a flambé, les coûts de l'énergie ont flambé,
00:26:09 les coûts de l'inflation, ils l'ont subi de plein fouet,
00:26:12 et jusque-là, ils étaient défiscalisés.
00:26:14 Et pour en faire complaire à l'Europe, à l'Union européenne,
00:26:18 Bruno Le Maire a décidé de défiscaliser,
00:26:21 non seulement d'arrêter cette défiscalisation, pardon,
00:26:23 mais pire encore, jusqu'en 2030, il y aura une multiplication par sept des taxes.
00:26:28 Or, vous y faisiez allusion, ces gens ne ménagent pas leur peine,
00:26:32 ils ne connaissent pas de vacances, c'est un travail particulièrement intense,
00:26:36 ils nous nourrissent, nous devrions tous être reconnaissants,
00:26:39 ils nous nourrissent et ils sont souvent à peine en mesure de gagner leur vie eux-mêmes.
00:26:44 Parfois ils gagnent moins de 1000 euros par mois, vous imaginez ?
00:26:47 Et ne parlons pas des suicides.
00:26:49 Ils se gavent, nous on crève.
00:26:52 Voilà ce qu'ils crient, les agriculteurs.
00:26:55 On va s'arrêter, on va continuer à comprendre ce qui se passe,
00:26:58 on manque une pause, à tout de suite.
00:27:01 Alors, la tomate transgénique.
00:27:05 Non, mais Guillaume Bigot disait à la publicité qu'il n'aime pas rougir comme une tomate transgénique.
00:27:13 On parlait effectivement, pourquoi vous me regardez, je dis tout, oui.
00:27:17 C'est trop tard, vous êtes faits de biologiques.
00:27:20 Tu ne me regardais pas comme ça.
00:27:22 On parlait des agriculteurs, de ce cri des agriculteurs, silencieux.
00:27:27 Et évidemment on va parler de tout ce qui se passe, de beaucoup de sujets d'actualité,
00:27:32 mais pas d'eux alors que comme vous le disiez, ils nous nourrissent.
00:27:35 On va se poser toutes les questions.
00:27:37 Est-ce que c'est de la faute de l'Union Européenne ? La faute à qui ?
00:27:39 Qu'est-ce qui se passe concrètement ?
00:27:41 Vous étiez en train de nous expliquer, continuez.
00:27:43 D'abord, ils sont vraiment étouffés ces agriculteurs.
00:27:46 Ils sont vraiment étouffés, ils n'y arrivent plus.
00:27:48 Vous imaginez que ces gens qui travaillent vraiment, pour certains d'entre eux,
00:27:51 ils travaillent à bloc, ils ne peuvent pas travailler plus,
00:27:53 et parfois ils ont moins de 1000 euros.
00:27:55 Moins de 1000 euros, donc il faut vraiment y croire.
00:27:57 Donc là, quand on aggrave encore leur situation financière,
00:28:00 ils ne peuvent plus s'en sortir.
00:28:02 Et ils sont soumis à ce qui rend fou, c'est ce qu'on appelle la double injonction.
00:28:06 C'est-à-dire vous dire une chose et puis le contraire.
00:28:08 Et là, au-dessus d'eux, l'Union Européenne leur colle sans arrêt des normes.
00:28:11 Des normes sur les nitrates, des normes sur les pesticides.
00:28:13 Mais simultanément, injonction contradictoire, l'Europe ouvre les marchés
00:28:18 à des pays qui n'ont aucune de ces contraintes.
00:28:20 Par exemple le Canada, par exemple la Nouvelle-Zélande,
00:28:23 par exemple les pays du Mercosur, d'Amérique du Sud.
00:28:25 Et donc en même temps, l'Europe leur dit
00:28:27 "Vous, on va vous donner des contraintes"
00:28:29 et en même temps, elle ouvre le marché à des pays qui n'en ont pas.
00:28:32 Donc ça rend fou.
00:28:33 Et ces agriculteurs, ce qui les rend fou aussi, c'est un gouvernement français qui leur dit
00:28:36 "Attendez, nous on est là pour renégocier la PAC,
00:28:38 on est là pour vous protéger contre l'Union Européenne."
00:28:40 Et quand ils regardent dans le détail, ils se rendent compte que la France,
00:28:43 elle aggrave encore les contraintes de l'Europe,
00:28:45 elle va encore plus loin que l'Europe, elle est plus européenne que l'Europe,
00:28:48 et elle rajoute des taxes, elle rajoute des contraintes,
00:28:51 par exemple la redevance sur l'eau.
00:28:53 Donc ça les rend fou, effectivement, ils sont fou de rage.
00:28:55 - Alors, est-ce qu'on a perdu, Guillaume Bigot, notre souveraineté alimentaire ?
00:29:00 Et l'Union Européenne, est-ce qu'elle est la seule cause de ce malaise chez les agriculteurs ?
00:29:06 - Disons que notre souveraineté alimentaire, elle s'est indiscutablement dégradée.
00:29:10 Jusqu'il y a encore 15 ans, on était 2ème ou 3ème puissance,
00:29:14 3ème producteur agricole du monde, je ne sais pas si vous vous rendez compte,
00:29:18 on a dégringolé à la 8ème, parfois à la 9ème place.
00:29:21 Notre balance commerciale, déjà qui est dans le rouge,
00:29:24 elle reste un tout petit peu excédentaire avec l'agriculture,
00:29:28 mais uniquement grâce à 4 produits, c'est-à-dire les vins et les boissons,
00:29:32 je n'en oublie pas les céréales, les produits laitiers et le bétail.
00:29:36 En fait, ce sont soit des rentes, comme la vigne, soit des matières premières de base.
00:29:40 Mais en réalité, tout ce qui est transformé, on a perdu toute productivité là-dessus.
00:29:44 Et en fait, en France, qui a la grande puissance agricole, en plus avec des produits de qualité,
00:29:49 22% du bœuf que vous mangez en France, 56% de l'agneau, 49% du poulet, 28% des légumes,
00:29:56 71% des fruits, tout ça s'est importé.
00:30:01 Alors qu'on a des produits de meilleure qualité sur notre territoire, c'est totalement fou.
00:30:05 L'Union européenne, elle n'est pas la seule cause.
00:30:07 D'abord, ce qui risque de nous arriver, c'est un effet démographique.
00:30:11 Il faut bien comprendre qu'il y a moins de 2%…
00:30:13 Là aussi ?
00:30:14 Oui, là aussi. La démographie et la démocratie, d'ailleurs, c'est le destin.
00:30:19 En fait, vous avez moins de 2% de la population active qui est affectée au secteur agricole.
00:30:25 Or, il y a vraiment un effet démographique parce qu'en 2030,
00:30:30 il y a un agriculteur sur deux qui sera parti à la retraite.
00:30:32 2030, c'est demain matin.
00:30:34 Donc la question qui se pose, c'est qui va nous nourrir ?
00:30:36 Dans une situation où on leur met la tête sous l'eau,
00:30:39 on augmente en permanence les contraintes, vous le disiez tout à l'heure,
00:30:42 deux suicides par jour.
00:30:43 Et il faut bien comprendre que la terre, c'est un métier très particulier, très contraignant.
00:30:48 Quand on a quitté la terre, on n'y revient pas si facilement.
00:30:51 Il faut des idéologies très fortes, Lucky Boots, les monastères, etc. pour retourner à la terre.
00:30:55 Donc, en fait, effectivement, quand on met des terres en jachère,
00:30:58 et c'est ce qu'on fait, quand on fait des prairies permanentes,
00:31:00 et c'est ce qu'on fait, on marche sur la tête.
00:31:03 Et quand, en plus, on tape sur les agriculteurs,
00:31:06 on tape sur la tête des agriculteurs, on marche sur la tête.
00:31:09 C'est ce que j'appellerais la folie verte des bobos.
00:31:11 C'est-à-dire que là, il y a des gens qui s'en prennent aux bassines, comme vous savez.
00:31:15 Il y a des gens qui disent qu'il ne faut plus qu'on mange de viande.
00:31:17 Il y a tout cet agrobashing. Il y a des éoliennes qui poussent dans les champs.
00:31:21 On met des panneaux photovoltaïques dans les champs.
00:31:23 On demande aux agriculteurs de produire de l'agrocarburant.
00:31:26 C'est-à-dire qu'on fait confiance au commerce extérieur pour nous nourrir.
00:31:29 Et si jamais ça se fermait, comme si on n'avait pas retenu aucune leçon du Covid
00:31:33 ou de la guerre en Ukraine.
00:31:34 Donc, on marche sur la tête. On marche d'autant plus sur la tête que le CO2,
00:31:37 souvent, qu'on essaie d'économiser avec cette agro-agriculture,
00:31:40 cette agriculture énergétique, en fait, on en dépense plus.
00:31:44 Mais là où on marche vraiment sur la tête, c'est quand on regarde les marges,
00:31:48 les marges qui explosent, les dividendes qui explosent, les actions qui explosent,
00:31:52 les profits qui explosent de la grande distribution et des industries agroalimentaires.
00:31:56 Ce n'est pas pour leur taper dessus, mais c'est simplement l'effet contraste.
00:31:59 Et là, c'est à n'y rien comprendre.
00:32:01 Et souvent, ces agriculteurs, ils rentrent dans des supermarchés et ils regardent.
00:32:04 6 œufs, 6 œufs vendus 0,57 €.
00:32:08 Les 6 œufs, ils sont vendus par la grande distribution 2,67 €,
00:32:13 c'est-à-dire 408 % de marge en plus.
00:32:15 Les pommes, c'est 914 % de marge en plus.
00:32:20 0,35 le kilo vendu 3,20 €.
00:32:23 Ça nous est vendu à 3,20 €.
00:32:25 Les pommes de terre, 650 € de marge.
00:32:27 On marche donc sur la tête.
00:32:30 Tout n'est pas de la faute de l'Europe, mais l'Europe aggrave le tableau considérablement.
00:32:34 Oui, donc tout n'est pas de la faute de l'Europe.
00:32:37 Vous dites que c'est l'Europe qui aggrave les contraintes des agriculteurs français.
00:32:41 Mais est-ce que l'agriculture française pourrait survivre sans l'Europe ?
00:32:46 Merci de poser cette question.
00:32:48 C'est un grand poncif.
00:32:50 Je suis tellement concentré que je n'ai pas entendu votre petit rebond.
00:32:55 Mais grand sobodo, l'argent de la PAC,
00:32:57 sans l'argent de la politique agricole commune,
00:33:00 les agriculteurs français ne s'en sortiraient pas.
00:33:02 Mais il faut juste rappeler un phénomène basique.
00:33:05 Nous sommes contributeurs nets à hauteur de 15 milliards d'euros chaque année à l'Union Européenne.
00:33:09 Premiers contributeurs.
00:33:11 Premiers et nets surtout.
00:33:13 L'Europe nous donne de l'argent, mais on en donne davantage.
00:33:15 Autrement dit, cet argent qui fait vivre les agriculteurs et qui vient de l'Europe,
00:33:18 c'est notre argent.
00:33:20 Donc ce serait plus rapide et plus économique de le donner directement aux agriculteurs.
00:33:23 Et surtout, j'ai dit que l'Europe n'est pas la seule cause.
00:33:26 C'est vrai, il y en a d'autres, mais il ne faut pas relativiser cette cause.
00:33:29 Parce que si on prend par exemple le poids de l'idéologie écologiste,
00:33:32 si on prend le poids de l'idéologie libérale,
00:33:36 l'Europe, c'est une idéologie supplémentaire,
00:33:39 c'est un poids idéologique supplémentaire,
00:33:40 mais surtout l'Europe a pour effet de transformer en normes juridiques contraignantes,
00:33:44 par exemple l'écologie et par exemple le libéralisme.
00:33:48 Pourquoi cette folie verte ?
00:33:49 Pourquoi par exemple on fait pousser partout maintenant de l'agriculture
00:33:53 destinée à faire de l'énergie, produire de l'hydrogène, etc. ?
00:33:58 Parce que l'Europe a dit que l'argent de la relance européenne
00:34:01 est conditionné à cette transition énergétique.
00:34:04 Donc vous êtes obligés de le faire, sinon vous ne recevez plus d'argent de l'Europe.
00:34:07 Par exemple, c'est la même idéologie qui est au cœur de l'Europe,
00:34:10 qui a poussé l'Irlande à détruire 10 000 têtes de bétail.
00:34:13 On a tué 10 000 vaches en Irlande parce que l'Europe l'a demandé.
00:34:15 L'Europe, elle nous prépare des insectes dans notre assiette à la place de la viande,
00:34:19 parce que la viande, ça fait trop de CO2, etc.
00:34:22 Ensuite, pourquoi le gouvernement, par exemple, ne peut pas sévir,
00:34:25 si tant est qu'il a envie de le faire,
00:34:27 contre les super-profits de la grande distribution des industries agroalimentaires ?
00:34:31 Réponse, parce que c'est interdit par l'Europe.
00:34:33 Exactement comme l'Europe interdit de réguler les migrants,
00:34:36 l'Europe interdit de taxer les super-profits.
00:34:38 Donc en fait, l'Europe, elle nous incite, comme je le répète,
00:34:41 à ouvrir de plus en plus la concurrence.
00:34:44 Et on voit bien que cette idéologie européenne,
00:34:46 au cœur de l'idéologie européenne, il y a la question de la taille.
00:34:48 C'est-à-dire, ah oui, mais l'Europe est trop petite pour faire face à la concurrence.
00:34:51 Mais c'est doublement, mais c'est très, très pervers.
00:34:53 Puisqu'en réalité, c'est précisément l'Europe
00:34:56 qui nous expose à la concurrence des plus gros.
00:34:58 Et donc, au nom de l'Europe, sans l'Europe, on ne pourrait pas se protéger,
00:35:01 alors que l'Europe nous livre pieds et poings liés
00:35:03 à la concurrence de l'Argentine, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, etc.
00:35:06 Et mieux encore, nous sommes d'abord concurrencés
00:35:09 par des petits pays européens.
00:35:11 Les Pays-Bas, par exemple, c'est un Indé, ou l'Espagne,
00:35:14 c'est un pays où il y a moins de surface agricole en Espagne,
00:35:17 et ce sont nos principaux concurrents.
00:35:19 Donc c'est particulièrement pervers.
00:35:21 En conclusion, je pense qu'en suivant les normes européennes,
00:35:24 on a déjà ravagé notre industrie, on a déjà abîmé notre nucléaire,
00:35:27 on a déjà fait venir des millions de migrants et déséquilibré nos banlieues.
00:35:30 Si on continue comme ça, en appliquant, en faisant les bons petits soldats de l'Europe,
00:35:34 on va effectivement ruiner notre agriculture.
00:35:37 Donc il serait pas mal de se remettre sur nos pieds démocratiques
00:35:40 et arrêter de marcher sur la tête de cette tyrannie européenne.
00:35:44 Nous soutenons nos agriculteurs, pensez à eux.
00:35:47 Et Siam, on vous propose des tomates en ce moment, vous en mangez ou pas ?
00:35:51 - Moi je mange pas beaucoup de tomates, mais je mange...
00:35:54 - Mais c'est pas la saison, c'était juste...
00:35:56 - En plus, oui, en plus !
00:35:58 - Ça se termine.
00:36:00 - Mais il y a toute une agriculture écologique que je prie énormément,
00:36:05 parce que c'est aussi une manière de lutter contre les déséquilibres climatiques,
00:36:11 les grandes étendues, ça veut dire qu'il n'y a plus de haies,
00:36:14 s'il n'y a plus de haies, ça ne favorise pas l'évaporation,
00:36:17 on a moins de nuages, on a moins de pluie.
00:36:19 - Mon cher Marc, on va justement faire une transition directe,
00:36:22 puisque c'est une première en France.
00:36:24 On a vu que la justice a ordonné la démolition de 7 éoliennes
00:36:27 en cause d'une atteinte à la biodiversité.
00:36:30 Cela se passe dans le parc de Bernarque, dans les Roses.
00:36:33 Il faut tout enlever dans un délai de 15 mois,
00:36:35 et les juges ont estimé que les atteintes à l'environnement étaient avérées.
00:36:39 Un millier d'oiseaux ont été tués en 2020,
00:36:42 un aigle royal a été tué en 2023.
00:36:44 Alors nous, dans Face à l'Info, on aime ce combat,
00:36:47 et on l'assume contre les éoliennes.
00:36:50 - C'est-à-dire que là encore, on a des grands principes.
00:36:53 Vous savez, il a fallu pratiquement plus de 60 ans
00:36:57 avant que l'on considère et que l'on admette
00:37:01 que ce fléau qui était cette matière
00:37:05 avec laquelle on essayait de protéger les habitations
00:37:10 soit reconnu comme toxique.
00:37:13 On disait "mais non, les experts, venez en disant mais non, mais non, tout va bien".
00:37:17 Alors aujourd'hui, il est bon de planter des éoliennes,
00:37:20 c'est grâce à ça qu'il n'y a pas de CO2,
00:37:22 c'est grâce également aux panneaux solaires.
00:37:25 - L'amiante, oui.
00:37:26 - Oui, l'amiante, oui.
00:37:27 - Tout ça, c'était en Chine.
00:37:28 - Oui, oui, mais comment fabrique-t-on ?
00:37:32 Quelle matière première faut-il ?
00:37:34 Comment exploite-t-on cette matière première ?
00:37:37 Donc si on regarde uniquement au moment où ça tourne,
00:37:40 on peut dire qu'il y a une économie de CO2.
00:37:42 Mais en revanche, si on regarde tout le cycle
00:37:45 et après ce qui se passe quand il faut démanteler,
00:37:48 la chanson n'est plus la même.
00:37:51 Donc c'est tellement plus facile d'avoir une sorte de dogme
00:37:55 pour dire "et puis on y va, on ne discute plus de quoi que ce soit"
00:37:58 qu'on arrive à ces paradoxes invraisemblables
00:38:02 où aujourd'hui, une éolienne dans un champ rapporte plus à l'agriculteur
00:38:06 que de planter ce que l'on veut.
00:38:09 Et par conséquent, elles fleurissent avec les conséquences sur la biodiversité.
00:38:16 Mais là encore, où peut-on planter des éoliennes ?
00:38:19 Que dans de grandes étendues.
00:38:21 Donc là où on sait aujourd'hui qu'il serait bon sans doute
00:38:24 de réduire les grandes étendues pour reparcéliser,
00:38:27 eh bien il n'y aura pas de reparcélisation
00:38:29 puisqu'il faut maintenir les éoliennes et les développer.
00:38:33 On est à peu près à la moitié.
00:38:35 La moitié du parc éolien.
00:38:37 Il y en a 9000, il en faudrait 18 000.
00:38:40 En n'oubliant pas...
00:38:42 - Il y en a 8000, oui, en 2022.
00:38:44 - Voilà, n'oublions pas que c'est de l'intermittent.
00:38:46 On n'a pas du vent tous les jours.
00:38:48 Alors il y a le temps où on est simplement en train de les regarder
00:38:52 avec néanmoins un bruit, avec une nuisance lumineuse.
00:38:57 Et ce qui est extraordinaire, c'est là où le mot "science"
00:39:01 devient une sorte de mot trompeur, un mot valise.
00:39:07 C'est-à-dire qu'on dit, ben, les normes, une éolienne,
00:39:09 ça ne fait pas plus de 35 décibels de bruit.
00:39:12 Et vous avez des gens...
00:39:14 Et il suffit d'habiter à 500 mètres.
00:39:17 Et vous allez rencontrer les personnes qui se trouvent
00:39:20 dans ces conditions et qui disent, mais moi, ça m'obsède.
00:39:23 Il y a quelque chose qui me prend.
00:39:25 On dit, mais non, mais non, les chiffres sont là.
00:39:27 C'est-à-dire qu'au nom de normes, on ne veut pas tenir compte
00:39:31 de perceptions qui n'ont pas été dans le protocole
00:39:35 qui permet de reconnaître les nuisances.
00:39:38 Donc, moi, ça m'est insupportable.
00:39:41 Moi, ma santé est atteinte.
00:39:43 Non, monsieur, votre santé ne peut pas être atteinte.
00:39:46 Revenons à ce qui se passe là.
00:39:48 Eh bien, pour une fois, les trois associations environnementales
00:39:54 ont fini par obtenir qu'effectivement, la situation change.
00:39:59 Mais c'est du très théorique.
00:40:01 Déjà, ce qu'il faut savoir, c'est que les permis de construire
00:40:04 avaient été interdits.
00:40:06 Ah ben, ils étaient interdits !
00:40:08 Essayez de construire dans votre jardin une maison
00:40:10 sans que personne intervienne alors que vous n'avez pas eu le permis de construire.
00:40:14 Ben là, non seulement, on a pu construire,
00:40:17 depuis 2017, cette tournicote,
00:40:20 mais vous n'aviez pas le droit de construire.
00:40:22 Et c'est nous faire.
00:40:24 Et maintenant, vous avez un temps, 15 mois,
00:40:27 pour théoriquement défaire,
00:40:29 et une assignation, forcément,
00:40:32 si le délai n'est pas respecté,
00:40:36 pendant 180 jours pour défaire.
00:40:38 Ça ne peut pas se défaire en 180 jours.
00:40:40 D'abord, on ne sait pas vraiment démonter une éolienne.
00:40:43 Et ça coûte très très très cher.
00:40:46 Et l'indemnité qui est accordée aux paysans,
00:40:50 elle ne sera pas suffisante.
00:40:52 Donc, ce qui fait qu'on est dans une impasse,
00:40:55 que lorsque l'on arrivera au bout des 180 jours,
00:40:59 les associations feront appel en disant
00:41:02 "Mais alors, c'est pas démantelé, que faites-vous ?"
00:41:04 Ah ben, alors nous allons prendre une décision.
00:41:06 Nous considérons qu'effectivement, vous voyez,
00:41:08 et ça peut durer jusqu'au moment
00:41:11 où il faudra les retirer
00:41:13 parce qu'elles seront arrivées en bout de qualité d'utilisation.
00:41:18 Alors là, c'est formidable.
00:41:20 Parce que que fait-on ?
00:41:22 Ben, il faudrait en planter une nouvelle.
00:41:24 Oui, mais les anciens modèles, ils ne produisaient que du 2 watts.
00:41:27 "Ah, le 2 watts, Monsieur, c'est complètement dépassé.
00:41:30 Ce qu'il faut, c'est du 4 watts.
00:41:32 Et alors, au lieu d'avoir 100 mètres,
00:41:34 ben, au lieu d'avoir 100 mètres, on a 120 mètres, Monsieur.
00:41:37 Et il faut du béton.
00:41:39 Le béton, on manque de sable ici et là.
00:41:41 Et puis, il y a toutes ces fameuses matières premières.
00:41:44 Et qu'est-ce qu'on fait des pâles ?
00:41:46 Les pâles qui ne me servent plus !
00:41:48 Vous n'avez pas le droit de les enfouir.
00:41:51 On ne sait pas comment on fait.
00:41:53 Mais c'est vous qui en êtes maintenant propriétaire.
00:41:55 Vous vous rendez compte dans quelle situation ubuesque on se trouve ?
00:41:59 Voilà ce qu'est...
00:42:01 Moi, je suis un écolo, hein.
00:42:03 Mais on prend quand même des décisions
00:42:05 qui sont simplement du dogme pour du dogme
00:42:07 pour se rassurer de dire maintenant,
00:42:09 on lutte contre tout ça.
00:42:11 Et dans le même temps, on continue à acheter des jeans.
00:42:13 Vous savez combien il faut de litres d'eau
00:42:15 pour faire un seul jean ?
00:42:17 10 000 litres d'eau !
00:42:19 Tiens, vous en remettrez deux, c'est la période des soldes.
00:42:21 - Merci, Marc Menand.
00:42:23 - C'est dans le vent, comme le chronique.
00:42:25 - Oh !
00:42:27 - Le regard de Marc Menand.
00:42:29 Une éolienne sur moyenne, 7 oiseaux par an.
00:42:31 Il y a plus de 8 000 éoliennes terrestres en France.
00:42:35 Là où il y a le plus d'éoliennes, c'est dans les Hauts-de-France
00:42:37 ou bien en Occitanie, dans le Grand Est.
00:42:39 En tout cas, on sait aussi qu'au côté esthétique...
00:42:42 - Mais il paraît qu'il n'y en a pas au Touquet.
00:42:44 - Il paraît.
00:42:46 - On va vérifier.
00:42:48 Charlotte Dornelas, on va attaquer votre sujet
00:42:50 et j'ai envie de vous entendre là-dessus sur l'euthanasie.
00:42:52 Le CSE est procuré, l'avant projet de loi sur la fin de vie
00:42:56 actuellement étudié par le président Emmanuel Macron
00:42:58 qui pourrait le présenter en février prochain.
00:43:02 Qu'est-ce qu'on apprend ?
00:43:04 Et ensuite, on fera un tour de table.
00:43:06 - On apprend des choses sur un projet qui est daté du 6 octobre dernier
00:43:10 et qui, en effet, entre les mains du président de la République,
00:43:12 a dit beaucoup de choses et le contraire de beaucoup de choses
00:43:14 sur ce sujet comme sur d'autres.
00:43:16 C'est une version provisoire, on verra ce qui arrive,
00:43:19 mais c'est une version rédigée qui arrive du ministère
00:43:21 qui était chargé de le rédiger
00:43:23 et qui était chargé par ailleurs de discuter avec les parties prenantes,
00:43:27 notamment avec les soignants.
00:43:28 On y reviendra, parce que c'était son rôle au ministre
00:43:31 et donc le projet de loi est quand même sérieux.
00:43:33 C'est une base de travail sérieuse.
00:43:35 Il aborde en trois points les soins d'accompagnement,
00:43:39 ce qu'ils appellent les soins d'accompagnement,
00:43:40 le droit des patients et l'aide à mourir,
00:43:42 le tout sur le même plan, ce qui a fait bondir
00:43:44 à peu près tous les soignants qui ont eu à s'exprimer.
00:43:47 Alors aujourd'hui, dans la loi, il existe, ouvrez les guillemets,
00:43:50 un droit d'avoir une fin de vie digne
00:43:52 et accompagnée du meilleur apaisement possible de la souffrance.
00:43:56 Cette fois-ci, dans le projet de loi,
00:43:58 il y a un continuum qui est installé entre le soin et la mort provoquée.
00:44:04 Donc on voit le basculement, le véritable changement
00:44:06 entre la loi qui existe aujourd'hui,
00:44:08 qui est de soulager la souffrance au risque de la mort,
00:44:12 c'est qu'on avait une conséquence possible du soin
00:44:16 pour soulager la souffrance qui était la mort.
00:44:19 Et là, clairement, il y a une autorisation de l'acte
00:44:21 dont l'intention est de donner la mort.
00:44:23 Ça n'est plus une conséquence, mais l'intention de l'acte létal.
00:44:27 Par ailleurs, il y a un passage de la lecture de la société.
00:44:32 Je parle de la loi concernant évidemment une société toute entière.
00:44:34 Jusqu'à aujourd'hui, le principe, c'était la solidarité,
00:44:37 c'est-à-dire nous sommes là pour vous jusque dans la souffrance et jusqu'à la mort.
00:44:41 C'est la question des soins palliatifs, notamment, et de cet accompagnement.
00:44:45 Et là, aujourd'hui, c'est un basculement de la solidarité à l'autonomie,
00:44:49 c'est-à-dire nous nous mettons à disposition de ce que vous voulez.
00:44:52 Là aussi, il y a un basculement dans la manière d'appréhender, on va dire, cette fin de vie.
00:44:57 Alors, il y a des conditions qui sont posées.
00:45:01 C'est pour les Français majeurs.
00:45:03 Atteindre une affection grave et incurable qui engage son pronostic vital à court ou moyen terme,
00:45:09 avec une fourchette, nous dit-on, de 6 à 12 mois,
00:45:12 ou présentant une souffrance physique réfractaire ou insupportable liée à la maladie,
00:45:18 sans aucune définition, par la force des choses, de ces caractéristiques,
00:45:22 et sont exclus, dans ce projet de loi, les souffrances exclusivement liées à des troubles psychiques ou psychologiques.
00:45:30 Alors, l'administration d'une substance létale, et vous allez voir que ce n'est pas du tout le projet de loi auquel s'attendait,
00:45:35 notamment les soignants, qu'ont participé à ces discussions.
00:45:38 L'administration de la substance létale pourrait être faite par la personne elle-même,
00:45:41 ce qu'on appelle le suicide assisté, c'est-à-dire vous prescrivez la dose létale que le patient prend lui-même.
00:45:47 Elle pourrait être faite par un médecin ou infirmier, nous dit-on,
00:45:51 si la personne ne peut pas le faire elle-même sans aucune autre précision sur cette potentialité.
00:45:55 J'insiste là-dessus parce que, non seulement le Conseil National de l'Ordre des Médecins
00:46:00 et un collectif de 13 organisations qui représentent, à elles 13, 800 000 soignants en France,
00:46:05 ce n'est pas 14 personnes, 800 000 plus l'Ordre des Médecins,
00:46:08 avaient fait de la participation des médecins à l'euthanasie une ligne rouge, infranchissable au début des négociations.
00:46:15 Donc ce n'est pas rien, et par ailleurs, cette administration pourrait être faite par un proche,
00:46:19 qui amènerait, nous dit-on, un verre à boire avec la dose létale à l'intérieur.
00:46:23 Là, c'est pareil, il n'y a pas trop de précision là-dessus.
00:46:27 Par ailleurs, il faudrait un médecin présent à toutes les étapes de cette aide active à mourir,
00:46:31 ce qu'on appelle l'aide active à mourir,
00:46:33 et il est précisé qu'il ne s'agit pas d'une décision collégiale,
00:46:37 mais bien d'une décision prise par un seul médecin.
00:46:40 Il pourrait, comment dire, prendre les avis d'autres professionnels de santé,
00:46:45 notamment des psychologues, par exemple, mais la décision lui revient seule.
00:46:50 Et il y a un nouveau concept qui est introduit, alors là je pense qu'il a été créé en pensant à Mathieu Bocote,
00:46:55 c'est le fameux "secourisme à l'envers",
00:46:57 ouvrez les guillemets, le "secourisme à l'envers", c'est écrit comme ça dans le projet de loi,
00:47:00 qui permettrait, ouvrez les guillemets encore, de pouvoir hâter le décès en limitant les souffrances.
00:47:06 Bon là, on a carrément une inversion même de la définition du soin et de la définition du secourisme,
00:47:11 qui est tellement assumée qu'on appelle ça un secourisme à l'envers.
00:47:13 Même Orwell n'y avait pas pensé, j'ai pensé aux chroniques de Mathieu.
00:47:16 - Vite, vite, achevez-le.
00:47:17 - Et c'est ça, et enfin la création d'une commission de contrôle sur les actes posés de Thanasy ou d'aides actives à mourir,
00:47:25 mais une commission qui contrôlera a posteriori, contrairement à ce qu'avait demandé notamment la Convention citoyenne.
00:47:32 - Quelle crainte pèse dans le débat maintenant que ce texte a été dévoilé, et qui veut vraiment finalement du texte ?
00:47:39 - Alors c'est une question en effet qui mérite d'être posée,
00:47:41 parce que Emmanuel Macron, quand je disais qu'il avait dit un peu tout et son contraire,
00:47:44 c'est-à-dire que lui, plusieurs fois, il a dit qu'il avait des réticences, notamment à créer une fracture dans le pays sur ce sujet,
00:47:50 mais en même temps, quand il reçoit Léline Renaud, il lui explique qu'on va le faire, mais on va le faire,
00:47:54 mais en attendant on va faire une convention citoyenne pour essayer de faire parler quelques personnes,
00:47:58 pas les Français tout entiers, on a parlé de ces conventions citoyennes mille fois,
00:48:02 leur caractère non démocratique tout en voulant l'être,
00:48:05 mais même la Convention citoyenne a des conclusions parfois opposées à ce qui est proposé dans ce projet de loi,
00:48:10 donc on voit bien que c'est consultatif, mais pas définitif.
00:48:13 Le Conseil national d'éthique avait fait des propositions qui ne vont pas,
00:48:17 toutes dans le même sens de ce qui est dans ce texte-là,
00:48:19 par ailleurs le texte, je le disais, franchit des lignes rouges qui avaient été posées
00:48:23 par un nombre significatif de soignants eux-mêmes qui étaient appelés à discuter avec le ministère chargé de le faire,
00:48:29 donc à la fin, et on a vu par ailleurs sur la question de l'avortement cette fois-ci,
00:48:33 qu'Emmanuel Macron s'était dit opposé au rallongement du délai,
00:48:36 finalement ça a été voté, il s'était dit aussi sceptique sur la constitutionnalisation,
00:48:40 et ça l'est aujourd'hui. Donc on se dit, soit c'est une variable d'ajustement du malaise politique,
00:48:45 ici et là on ressort un projet sociétal comme ça, on passe à autre chose,
00:48:50 en tout cas ce qui est sûr c'est que qui veut vraiment de ce projet de loi,
00:48:53 c'est difficile de le définir en tout cas tel qu'il est présenté dans cette version-là.
00:48:57 Et par ailleurs, dans ce projet de loi, dans ce texte en tout cas,
00:49:01 il y a plusieurs choses qui sont étonnantes, on va dire, au minimum,
00:49:04 et qui donc font naître des craintes, comme vous le disiez, qui pèsent sur le débat.
00:49:08 Un, il y a une claire volonté assumée dans le texte de ne pas nommer les choses,
00:49:13 ce qui est toujours un peu, comment dire, intriguant au minimum,
00:49:17 c'est-à-dire que quand je vous dis une volonté assumée,
00:49:19 il y a une volonté de flouter la distinction que les soignants font bien
00:49:23 entre le suicide assisté et l'euthanasie, qui est le fait d'administrer soi-même la dose létale
00:49:27 pour un médecin et donc contre le serment d'Hippocrate qu'ils ont signé,
00:49:30 et je le dis parce qu'il est écrit dans le commentaire du projet de loi,
00:49:34 ouvrez les guillemets là encore, le texte introduit une exception d'euthanasie sans la nommer.
00:49:38 C'est très clairement écrit comme ça, donc il y a une volonté de l'introduire,
00:49:42 mais de ne pas le nommer précisément pour ne pas générer de crainte.
00:49:46 Bon ben quand le texte ressort dans la presse, forcément la crainte vient avec le fait de le préciser.
00:49:51 Et par ailleurs, il y a évidemment un doute sur l'honnêteté et la transparence
00:49:55 de ce que l'on veut vraiment, en l'occurrence, dépénaliser.
00:49:58 Ensuite, il y a non seulement l'euthanasie dans le texte, en plus de l'aide active à mourir,
00:50:02 mais l'euthanasie pour tous. Plus personne n'échappe à la question,
00:50:06 à partir du moment où vous dites "c'est vous qui pouvez le faire",
00:50:08 mais ça peut être administré à la fois par les soignants qui sont donc mis dedans,
00:50:11 par un proche, bon ben là il y a Claire Fourcade qui est la patronne des soins palliatifs en France,
00:50:18 qui a raison de souligner que l'idée sous-jacente d'un tel texte, c'est que le proche est toujours bienveillant.
00:50:23 Vous parliez tout à l'heure des personnes âgées, on peut parler évidemment,
00:50:26 une personne malade coûte extrêmement cher, c'est quand même une vérité,
00:50:30 une personne âgée aussi, elle prend du temps, elle peut parfois, il y a des questions d'argent dans les familles,
00:50:36 c'est pas, je révèle pas un scoop, il y a des questions parfois extrêmement glauques,
00:50:40 vous avez dit le nombre, l'accroissement du vieillissement de la population.
00:50:44 On a 30 000 centenaires aujourd'hui, en 2050 on en aura 125 000, ça coûte très très cher effectivement à la société,
00:50:50 c'est une question qu'on peut se poser.
00:50:51 Et la question se pose des deux côtés, c'est-à-dire que à la fois les personnes malades ou âgées
00:50:54 se poseront la question elles-mêmes du fardeau qu'elles sont devenues,
00:50:57 elles seront obligées de se poser la question, puisqu'il faut qu'elles rédigent des directives,
00:51:01 et par ailleurs leur entourage pourra également le faire, voire la société tout entière,
00:51:04 quand le vieillissement sera un sujet, ne serait-ce qu'économique, dans le pays.
00:51:08 Il y a une implication des soignants en effet du début à la fin dans ce projet,
00:51:12 ce qu'ils avaient demandé de ne pas faire, le fameux secourisme à l'envers,
00:51:16 il y a énormément de flou dans les conditions, et c'est des conditions,
00:51:19 Emmanuel Macron nous avait dit on va créer un modèle à la française,
00:51:21 en réalité il ressemble beaucoup au modèle belge, qui est franchement pas le plus encadré en l'occurrence,
00:51:26 et il y a cette question du médecin seul qui décide,
00:51:29 donc il y a quand même une toute puissance qui est accordée au médecin,
00:51:31 d'autant que la commission qui contrôle a posteriori n'aura pas accès au dossier médical,
00:51:36 mais à la déclaration faite par ce médecin qui décide seul,
00:51:39 donc le contrôle il est un peu... comment dire... il tourne à vide.
00:51:43 Il est pourtant clair dans le document qu'il existe des gardes-fous nécessaires, est-ce que c'est suffisant ?
00:51:49 En fait il y a plusieurs niveaux de questions qui se posent quand on aborde cette question,
00:51:54 il y a la question de la mort elle-même évidemment,
00:51:56 et d'ailleurs dans ce projet de loi il est écrit, alors une chose qui m'a étonnée mais pareil c'est précisé,
00:52:00 il faudra changer le code de la sécurité sociale par exemple si on veut un remboursement à 100%,
00:52:05 mais le document précise qu'il y a une question qui se pose sur l'état actuel du code pénal,
00:52:09 puisque l'acte proposé pourrait être considéré comme un meurtre ou un assassinat dans la définition du code pénal,
00:52:14 donc évidemment qu'il faudrait une réadaptation,
00:52:17 mais ça veut bien dire qu'on est en train de parler de l'administration de la mort,
00:52:20 c'est une question sérieuse au minimum.
00:52:22 Ensuite il y a cette question du secours inversé qui révèle le basculement,
00:52:25 aujourd'hui le secourisme vise à sauver la vie d'une personne,
00:52:28 même quand cette personne veut se suicider, j'insiste là-dessus,
00:52:31 le secourisme va jusque-là aujourd'hui dans notre conception du secourisme dans la société.
00:52:35 - Quelqu'un qui est au-dessus d'un immeuble qui va se jeter, on appelle les pompiers,
00:52:39 et justement la société est là pour le sauver.
00:52:42 - C'est cette question du passage de la solidarité à l'autonomie en effet,
00:52:45 donc du bien commun qui est le secourisme pour protéger la vie,
00:52:49 à l'assistance de volonté potentiellement individuelle,
00:52:53 et après il y a la question des limites, alors oui on pose des limites,
00:52:56 et les limites sur ce terrain-là sont faites pour être transgressées sans cesse,
00:53:00 on ne va jamais que vers une libéralisation,
00:53:02 et je prends l'exemple, parce qu'il y a les mêmes mots qui sont utilisés,
00:53:05 l'exemple de l'avortement cette fois-ci,
00:53:07 on nous parle là dans le Tanazy de délai de réflexion,
00:53:09 condition de détresse, visite chez le psy, clause de conscience, dépénalisation,
00:53:12 toutes les conditions qui avaient été mises en 1975 sur la question de l'avortement,
00:53:17 et qui aujourd'hui s'est transformée non seulement en droit fondamental,
00:53:21 mais inscrit dans la constitution sous la forme d'un droit opposable,
00:53:24 donc vous voyez que cette libéralisation sur les conditions restrictives initialement,
00:53:29 elle saute systématiquement de loi en loi,
00:53:31 la seule limite valable sur ce terrain-là, c'est le principe,
00:53:35 le principe en l'occurrence c'est de ne pas tuer,
00:53:37 si on le transgresse il faut accepter qu'on transgresse toutes les limites qui iront avec,
00:53:41 donc il faut au moins être clair dans le débat sur cette question-là.
00:53:45 Je vais vous poser plusieurs questions sur l'euthanasie, on n'a pas beaucoup de temps,
00:53:49 vous choisissez la question et vous donnez la réponse que vous souhaitez.
00:53:53 Plusieurs questions qu'on peut se poser,
00:53:55 premièrement, pourquoi est-ce qu'on met toujours en avant des personnes qui sont dans les médias,
00:53:59 qui sont pour l'euthanasie, alors qu'il est prouvé que lorsque les personnes veulent être euthanasie,
00:54:06 au bout du bout, au bout de la mort, lorsqu'elles ont accès aux soins palliatifs,
00:54:10 qui enlèvent la souffrance, refusent l'euthanasie.
00:54:12 Deuxième question, qu'en est-il de la solidarité qu'a évoquée Charlotte Dornelas,
00:54:17 c'est-à-dire la solidarité aujourd'hui, où on accompagne nos parents, nos papys,
00:54:22 je ne parle pas de vous, nos papys, nos mamies, au bout du bout, dans la souffrance etc.
00:54:29 Qu'est-ce que ça peut devenir si on accède justement à cette loi pour l'euthanasie ?
00:54:34 Troisième question, j'en aurais eu plais encore, Mathieu Bocoté peut-être une question pour vous,
00:54:38 à un moment où on parle de sécurité, immigration, démographie, économie, agriculture, est-ce un mal nécessaire ?
00:54:48 En fait, ça se présente à nous comme dans le sens de l'histoire, c'est-à-dire c'est une mesure,
00:54:54 on l'a connue au Québec, je peux me permettre de vous en témoigner, parce qu'on a eu ce débat-là,
00:54:57 où il y avait deux positions qui étaient autorisées dans l'espace public, c'était pour et pas encore pour.
00:55:02 Et les fameuses balises pour entourer cette mesure, elles sont faites pour tomber.
00:55:09 On l'a connu chez nous, au début on nous a dit que c'était un cas très limité,
00:55:12 on a une aide médicale à mourir, c'est un cas très limité, très encadré, ça n'arrivera pas souvent,
00:55:17 ne vous inquiétez pas. Et qu'est-ce qu'on a vu ? Dès lors que ça a été voté,
00:55:20 les balises ont commencé à tomber dans les jours qui y ont suivi. Pourquoi ?
00:55:25 Parce que la TAPI s'est même élargie à des enfants de 12 ans.
00:55:27 Bien sûr, ça devient l'expression ultime du droit de chacun, l'autodétermination.
00:55:31 Si je veux être maître, on peut choisir son sexe, on peut choisir sa mort, c'est cette logique-là,
00:55:36 et avec l'aide de la société, présentée comme un acte médical.
00:55:39 Je peux comprendre que c'est complexe comme question, vraiment, j'ai une position mitigée sur ça,
00:55:43 mais nous présenter ça avec enthousiasme, comme le point culminant de la conquête des droits,
00:55:48 je confesse qu'en la matière, soudainement, j'ai des points d'interrogation qui arrivent dans mon esprit.
00:55:52 Marc Menand.
00:55:54 La question, c'est déjà, qu'est-ce que la vie ?
00:55:58 On a peu de temps, par contre.
00:56:01 Après, qu'est-ce que l'amour ?
00:56:05 Se retrouver, comme il m'est arrivé, devant un homme extraordinaire qui avait été mon père,
00:56:11 et ensuite, j'ai vécu la même situation avec ma maman, qui était pas moins exceptionnelle.
00:56:17 Et quand ces gens qui vous ont accompagnés, qui ont fait en sorte que vous puissiez croire,
00:56:24 qui ont toujours été attentifs à vous, et qu'ils vous disent, alors qu'ils sont dans la souffrance,
00:56:30 et je vais prendre ce mot, dans l'indignité, eux qui représentaient la dignité.
00:56:36 Pourquoi l'indignité ? Parce qu'ils étaient condamnés à porter des couches,
00:56:41 ils étaient condamnés à avoir l'avilissement d'être nettoyés, comme disait ma pauvre maman.
00:56:47 Et personne ne veut ça.
00:56:49 Oui, mais si, ils venaient. Mais les deux m'ont dit "je veux mourir, donne-moi de quoi mourir".
00:56:56 Mon père me demandait d'acheter une arme pour qu'il puisse se tuer.
00:57:00 Et je lui disais "mais papa, je ne peux pas t'offrir ça".
00:57:04 Non mais bon, voilà, j'ai dit "développez-vous-même la suite".
00:57:09 - Je vais répondre sur ce qu'a dit Marx, il s'avère que moi j'ai fait en sorte que ma mère puisse bénéficier de ta nazi.
00:57:16 - Donc je peux témoigner... - Dans quel pays ?
00:57:19 - En France. - C'est interdit en France, chérie.
00:57:22 - En fait non, c'est ce que je voulais vous expliquer.
00:57:24 - Et ça on n'en parle pas. - C'est que ça a toujours existé dans les hôpitaux.
00:57:27 - Et pour le cas de Marconi et que plusieurs personnes vivent ça,
00:57:31 il y a les soins palliatifs qui ne sont pas utilisés, pas développés.
00:57:35 - Il y a des soins palliatifs. - Un, ça a toujours existé, mais c'est dans une zone grise précisément.
00:57:40 Parce que c'est extrêmement dangereux d'autoriser ça.
00:57:42 Ça ne veut pas dire que ce n'est pas fait, ça peut être fait dans des cas absolument extrêmes.
00:57:45 Deuxième chose, pourquoi finalement c'est toujours "oui, oui, peut-être, enfin oui, pas encore" comme dit Mathieu, il a raison.
00:57:52 Parce que derrière c'est une société sans surmoi.
00:57:55 C'est-à-dire que c'est une société où l'individu est roi.
00:57:57 Pourquoi l'individu est roi ? Parce que derrière on sent qu'il y a des intérêts économiques.
00:58:02 On sait qu'il y a des... on ne va pas les citer, mais je crois qu'il y a des mutuelles, des trucs comme ça, etc.
00:58:06 qui poussent à la roue parce que ça va faire des économies, etc.
00:58:09 - Toutes les miettes sont pour. - Mais bien évidemment, pour une raison simple.
00:58:11 Parce que comme l'a dit le président de la République, dans cette société sans surmoi, il n'y a rien au-dessus de la vie.
00:58:15 Et on bascule de manière fascinante au rétablissement de la peine de mort alors qu'on a aboli la peine de mort.
00:58:19 Mais si on s'arrête un instant, pourquoi on a aboli la peine de mort ?
00:58:22 On a aboli la peine de mort qui est punitive et on rétablit la peine de mort, cette fois-ci, compassionnelle.
00:58:27 Parce qu'on dit que la société n'a plus aucun droit, tandis que l'individu a tous les droits et il n'y a rien au-dessus de l'individu.
00:58:33 Merci beaucoup. En tout cas, on voit que c'est une question sensible, délicate et personnelle.
00:58:38 Très personnelle, difficile à régler.
00:58:42 Pour ça, il ne faut pas être dogmatique, il ne faut pas être là, de perrorer, prendre une position.
00:58:47 Bien s'interroger. On est avec l'âme.
00:58:50 Et surtout pas l'État. C'est une décision personnelle.
00:58:53 On apprenait aujourd'hui à Mathieu Bocoté qu'une enquête vient d'être ouverte par le Congrès américain,
00:59:00 ayant pour objectif de destituer Joe Biden. Ah, ça nous intéresse !
00:59:05 Au cœur de cette enquête, les relations de Joe Biden lorsqu'il était vice-président avec Hunter Biden, son fils.
00:59:10 Cette enquête, est-ce qu'elle est sérieuse ? On sait qu'on a peu de chances d'aboutir,
00:59:13 mais pourquoi est-ce que c'est intéressant de s'arrêter sur cette question ?
00:59:16 Alors, on nous dit que l'enquête n'est pas sérieuse, ou à tout le moins, ça n'aboutira pas. Je veux bien.
00:59:21 Mais, ce qui m'intéresse là-dedans, c'est que le dossier dont on nous parle,
00:59:25 c'est-à-dire le rapport entre d'abord la figure d'Hunter Biden, le fils de Joe Biden,
00:59:30 qui aurait eu l'aide de son père, peut-être, pour de 2009 à 2017, pour faire des affaires en Ukraine et en Chine.
00:59:36 On nous a dit Hunter Biden, c'est un non-sujet. Pendant des années, on nous a dit c'est un non-sujet,
00:59:40 n'en parlez pas, c'est du conspirationnisme, ne parlez pas de ce sujet, on ne veut pas en entendre parler.
00:59:46 Bon, et là, qu'est-ce qu'on découvre ? Au point même, rappelez-vous, au monde de la présidentielle américaine,
00:59:50 c'est très intéressant que l'article de New York Post qui parlait de ça, a été censuré véritablement
00:59:56 par le complexe des GAFAM, Twitter, c'était porté par une partie de l'État aussi,
01:00:01 qui poussait à la censure d'une information qui, on le craignait, aurait pu changer le cours de l'élection.
01:00:06 Là, soudainement, on nous explique que l'affaire Hunter Biden, c'est une vraie histoire,
01:00:10 mais elle ne touche en rien son père Joe Biden. Je veux bien le croire, mais ce que je constate,
01:00:15 c'est qu'on nous a d'abord dit que c'est une fausse histoire. Maintenant, c'est une vraie histoire,
01:00:19 mais elle ne touche pas Joe Biden. Très bien, je l'accepte. Mais je note que Hunter Biden,
01:00:23 dans les circonstances en ce moment, est dans la pose du fils sacrificiel. Il dit « Mon père n'a rien à voir avec ça.
01:00:28 Zéro, d'aucune manière. Ça ne le concerne pas. Ça ne l'intéresse pas. Ça n'a rien à voir avec lui. »
01:00:33 Je veux bien l'entendre encore une fois. Aucun père n'est responsable des erreurs de son fils.
01:00:37 Mais ce que je constate, c'est que la mise en récit de cette histoire depuis le début,
01:00:42 on nous expliquait que tout était faux, ensuite qu'une bonne partie était fausse,
01:00:45 ensuite que beaucoup de choses étaient fausses, ou peu de choses étaient fausses.
01:00:48 On ne savait plus exactement ce dont il était question, mais chaque fois, Joe Biden est innocent.
01:00:51 Je veux bien le croire, mais cette enquête, manifestement, a un objet qui n'est pas qu'un fantasme.
01:00:55 C'est un deux-pas de mesure classique, en fait, à l'américaine.
01:00:58 On connaît ça par cœur. Il faut comprendre ce qui s'est passé depuis 2016.
01:01:02 Donald Trump, à la présidence des États-Unis, s'était considéré comme une présidence illégitime,
01:01:08 une présidence factieuse, une présidence qui n'aurait pas dû advenir.
01:01:12 Dès lors, toutes les tentatives pour être capable de le destituer, l'impeachment à l'américaine,
01:01:18 tout était légitime chaque fois parce que, fondamentalement, il n'était pas à sa place,
01:01:22 il était illégitime, il fallait le bouter hors du pouvoir, ou du moins le paralyser.
01:01:26 Dans le cas de Joe Biden, ce sont les démocrates qui ont repris le contrôle du pays.
01:01:31 C'est la propriété naturelle, c'est le parti naturel du pouvoir.
01:01:34 Le pouvoir leur revient, donc ce qui fait que le système médiatique est toujours en train de protéger Biden
01:01:40 sous le signe de la plus grande indulgence.
01:01:42 Le plus grand dossier, on en a souvent parlé ici, mais je suis obligé de le rappeler,
01:01:46 c'est le gratisme évident de Joe Biden.
01:01:48 On est quand même devant quelqu'un qui n'est plus maître de lui-même complètement.
01:01:52 Je constate, par souci d'honnêteté, c'est important, qu'il n'a pas raté son coup dans le dossier Israël Hamas,
01:01:58 il a mené une politique qui était à la hauteur, mais globalement, on voit devant nous qu'il n'est plus à la hauteur.
01:02:03 Or, qu'est-ce qu'il y a? Tout simplement, on est devant un deux poids, deux mesures systématique récurrent.
01:02:07 Imaginez si un semblable dossier avait touché Donald Trump.
01:02:10 Mais ce n'est pas le cas, ça touche Joe Biden, donc fondamentalement, ce n'est pas grave ni sérieux.
01:02:14 Merci infiniment. Marc, maintenant, je peux vous donner une bonne nouvelle, comme ça, ça consolera un peu vos parents.
01:02:20 Je peux partager mes parents avec vous, si vous voulez. On vous aime, vous savez.
01:02:25 Moi également.
01:02:27 La bonne nouvelle, c'est que dans le palmarès de l'Express, votre livre, enfin notre livre, est 11e.
01:02:32 Bravo, Marc.
01:02:34 Félicitations. On vous aime, mon Marc. Je ne pleurais pas, je vous sens aimé.
01:02:40 Belle suite de programme, l'heure des pro 2.
01:02:44 Merci.
01:02:45 Merci.