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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:0019h, c'est l'heure. Joyeux Noël à tous.
00:00:04J'ai quand même une semaine d'avance, j'avoue.
00:00:07Ah, vous répétez ?
00:00:08Oui, je répète.
00:00:09Ah oui, parce que sinon, quand vous arrivez la soirée, vous faites un peu amateur.
00:00:12Non, c'est bien. Ça se travaille.
00:00:15Oui, voilà, exactement. Je répète, je répète.
00:00:17Ça va, ma chère Maureen ?
00:00:18Ça va et vous, Christine ?
00:00:19Alors, les infos du soir.
00:00:20À la une de l'actualité, François Bayrou veut encore réunir les forces politiques demain, hors RN et LFI.
00:00:27L'idée de nouveau a été reçue par Emmanuel Macron ce mercredi.
00:00:30C'est le troisième entretien entre le président et le nouveau Premier ministre en deux jours.
00:00:33Matignon dément que François Bayrou ait rendu sa copie.
00:00:36Objectif, former un gouvernement avant les fêtes.
00:00:39La loi spéciale pour pallier l'absence de budget pour 2025, définitivement adoptée au Parlement.
00:00:44Après un vote unanime au Sénat ce mercredi, cette loi autorise l'exécutif à prélever l'impôt
00:00:49et à emprunter pour financer l'État et la sécurité sociale.
00:00:52Un budget tout de même attendu pour 2025 avec le nouveau Premier ministre.
00:00:56Emmanuel Macron va apporter 4 tonnes d'aides alimentaires et sanitaires à bord de son avion vers Mayotte ce jeudi.
00:01:01Des forces de secours seront également présentes.
00:01:04Le Président effectuera une reconnaissance aérienne du territoire,
00:01:07puis se rendra dans un hôpital et auprès des services de secours et sinistrés de Lille.
00:01:13Merci beaucoup à ma chère Morénée.
00:01:15Au sommaire ce soir, Éric Dupond-Moretti a déclaré sur France Inter, je cite,
00:01:20« L'extrême droite dispose d'une chaîne dédiée ainsi que de nombreux médias à leur service. »
00:01:27En quoi est-ce là l'explication de l'émergence d'un courant politique
00:01:32que l'ancien ministre de la Justice conspue, l'édito de Mathieu Boccoté ?
00:01:38C'est une grande première aux États-Unis, une crèche de Noël exposée au Capitol,
00:01:42bâtiment où siège le Congrès.
00:01:44Cet événement marque la fin d'une bataille juridique de plus de 10 ans.
00:01:47Ironie du sort, en France, la ville de Boucaire, dans le Gard,
00:01:50est poursuivie en justice pour sa crèche pour atteinte à la laïcité.
00:01:54Au même moment, la ville de Perpignan vient de gagner en justice aujourd'hui
00:01:59le droit d'exposer sa crèche à la mairie.
00:02:02L'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:04Un chauffeur de bus est convoqué par sa hiérarchie demain à Toulouse.
00:02:08La vidéo reprenant en partie l'altercation avec des jeunes l'insultant en permanence
00:02:14montre un homme dépassé par les insultes et les mauvais comportements.
00:02:18Une vidéo qui démontre le quotidien de nombreux chauffeurs de bus.
00:02:22Les jeunes ne sont pas poursuivis à l'heure qu'il est.
00:02:25Mais le chauffeur de bus, lui, risque le licenciement.
00:02:28Le regard de Mark Munn.
00:02:30La culture prise en otage par 200 migrants.
00:02:33Depuis le mardi 10 décembre, le collectif des jeunes du parc de Belleville
00:02:38a investi la gaieté lyrique.
00:02:40La célèbre salle a dû fermer ses portes à la culture.
00:02:43La direction refuse de mettre les 10 mineurs isolés à la rue.
00:02:47Même si la salle risque le dépôt de bilan de décryptage de Charlotte Dornelas.
00:02:54De passage sur RTL ce matin.
00:02:56Fabien Roussel s'est livré à une étonnante réflexion sur la nation.
00:03:00Et plus encore sur la définition de la nation dans le cadre de la catastrophe de Mayotte.
00:03:04Une définition inattendue sur laquelle revient Mathieu Bocoté dans son second édit.
00:03:09Une heure avec nos mousquetaires.
00:03:11On commente, on décrypte, on analyse pour tout se dire et sans tabou.
00:03:28Joyeux Noël !
00:03:29Vous pouvez recommencer ?
00:03:30Non j'ai fait déjà.
00:03:31Ah vous vous répétez pas une fois par jour ?
00:03:33Et vous vous faites comment ?
00:03:34Joyeux Noël !
00:03:37Félix ?
00:03:39Un petit cadeau de Noël peut-être.
00:03:41Le Puy du Fou qui vient de lancer son magazine pour les enfants.
00:03:45C'est intéressant.
00:03:46Il s'appelle Panache.
00:03:47C'est un magazine mensuel de presse jeunesse destiné aux 8-13 ans.
00:03:51Ça ferait du bien à Marc Menand à retrouver en ligne sur Puy du Fou édition.
00:03:57Son objectif faire connaître et aimer la France aux enfants à travers des fictions illustrées,
00:04:02une bande dessinée, des rubriques sur la France, histoire, géographie, gastronomie, littérature, etc.
00:04:09Très intéressant à suivre avec de belles images pour le lancement du nouveau magazine du Puy du Fou.
00:04:18On va commencer tout de suite avec vous Mathieu Bocoté.
00:04:21Éric Dupond-Baretti sur France Inter a livré sa grande explication sur la montée de ce qu'il appelle l'extrême droite.
00:04:29Je cite « L'extrême droite dispose d'une chaîne dédiée ainsi que de nombreux médias à leur service.
00:04:36En quoi, Mathieu, est-ce là l'explication de l'émergence d'un courant politique que lui conspue ? »
00:04:42Éric Dupond-Baretti n'en est pas à sa première manifestation de sectarisme.
00:04:46Ne l'oublions pas.
00:04:47C'est un homme qui, lorsqu'il se retrouve devant un courant politique avec lequel il est en désaccord fondamentalement,
00:04:53n'hésite pas à en appeler à son interdiction.
00:04:57Mais gardons à l'esprit que nous ne sommes pas devant un homme pour qui le pluralisme va de soi.
00:05:01Donc ce matin, cherchant à comprendre ce qui se passe,
00:05:05que le RN, globalement c'est de ça dont il parle, le RN est l'extrême droite pour reprendre sa formule,
00:05:10donc c'est la droite nationale, c'est le camp national, et ceux qui s'y rallient,
00:05:14eh bien ils cherchent à comprendre devant Léa Salamé comment expliquer sa montée.
00:05:20C'est un saut inconsolable, absolument incapable d'accepter ce qui se passe.
00:05:25Il pleure, il pleure, et il a finalement une raison.
00:05:28Pas la seule, dit-il. Pas la seule, il dit, c'est très complexe.
00:05:31Mais la raison sur laquelle il s'attarde, c'est la suivante.
00:05:33L'extrême droite, je cite, a une chaîne dédiée et un tas de médias dédiés.
00:05:39Alors on comprend que la chaîne dédiée, c'est nous.
00:05:42Madame Salamé précise des termes, c'est news, et plus largement,
00:05:47ce qu'ils appellent les médias de l'Empire Bolloré et autre chose.
00:05:50Je mets en scène le propos.
00:05:53Et ce qui est assez intéressant dans cette explication donnée par Dupond-Moretti,
00:05:57c'est qu'elle témoigne de l'incroyable paresse intellectuelle d'un homme
00:06:03qui représente bien les mandarins du présent régime.
00:06:06Voilà un homme qui n'aime pas, par exemple, un courant politique autour du RN.
00:06:11Qui n'aime pas, sur le plan médiatique, une chaîne pluraliste, comme c'est news,
00:06:14où on entend différents points de vue.
00:06:16Mais ces différents points de vue le dérangent, donc ça l'embête profondément.
00:06:19Et comment cherche-t-il à expliquer la montée de ce courant,
00:06:23ce qu'il appelle l'extrême droite, la droite nationale, le camp national ?
00:06:26Il a son explication immédiate.
00:06:28C'est donc la présence de cette chaîne et plus largement d'autres médias
00:06:31qui contribueraient à faire la promotion de ce courant.
00:06:35Comment ? En le normalisant.
00:06:37En le présentant comme étant un courant parmi d'autres.
00:06:39En l'apprendant, en faisant un travail démocratique,
00:06:41ne consistant pas à juger à la place des citoyens
00:06:43ce qu'on doit penser d'un parti ou d'un autre.
00:06:46Éric Dupond-Moretti est tout à fait en droit de ne pas aimer
00:06:48et le RN, et Reconquête, et Laurent Wauquiez, et Bruno Retailleau,
00:06:52et CNews, et Le Figaro, et ce qu'il voudra.
00:06:55Il est tout à fait en droit de ne pas aimer.
00:06:57Mais il devrait faire néanmoins un effort intellectuel
00:06:59pour aller au-delà de son dégoût.
00:07:01En est-il capable ?
00:07:03Peut-il se demander, par exemple, quelques questions
00:07:05qu'il n'a pas abordées ce matin ?
00:07:08dans l'émergence de cette alternative populiste en France aujourd'hui.
00:07:12Est-ce qu'il pourrait se dire que depuis François Mitterrand,
00:07:15jusqu'à aujourd'hui, l'échec répété des politiques
00:07:20a maîtrisé, a trouvé une réponse à des enjeux majeurs
00:07:23comme l'immigration, comme la dette, comme l'identité,
00:07:26comme la perte de souveraineté devant l'Europe,
00:07:29comme le gouvernement des juges.
00:07:31Est-ce qu'il peut envisager la possibilité
00:07:33que ces problèmes, qui n'ont pas trouvé de solution
00:07:36avec la classe politique actuelle,
00:07:38aient favorisé l'émergence d'un courant politique autre
00:07:42qui propose une autre grille de lecture pour régler les problèmes ?
00:07:45Réponse, non. Ce n'est pas envisagé comme hypothèse.
00:07:48De la même manière, il ne cherche pas à se demander
00:07:51s'il n'y a pas des problèmes sociaux objectifs
00:07:54qui font en sorte, donc pas des représentations fantasmées,
00:07:57mais des problèmes sociaux objectifs qui font en sorte
00:07:59que la population a des doutes, la population s'inquiète,
00:08:02donc l'insécurité. Il nous a déjà dit
00:08:04que c'était un sentiment d'insécurité
00:08:06et que la France n'était pas un coupe-gorge,
00:08:08comme peuvent en témoigner toutes les victimes de ces lames
00:08:11qui se promènent probablement sans avoir l'intention
00:08:13de couper la gorge, comme c'est des trucs un peu bizarres.
00:08:15Donc la France n'est pas un coupe-gorge, il nous l'avait dit.
00:08:18Est-ce qu'il y a une crise d'immigration ?
00:08:20Ah non, M. Dupond-Moretti nous a déjà expliqué
00:08:22que c'était un truc de richesse,
00:08:24donc l'immigration n'est pas un problème non plus.
00:08:26Une crise démocratique ? Pas vraiment non plus,
00:08:28parce que lorsque Mme Salamé lui pose la question
00:08:30des 11 millions d'électeurs du RN,
00:08:32qu'on pourrait peut-être respecter à tout hasard,
00:08:34principe de méthode démocratique,
00:08:36il dit « mais est-ce qu'on peut arrêter de me parler
00:08:38sans cesse de ces 11 millions d'électeurs ?
00:08:40Moi j'aimerais parler des électeurs d'Emmanuel Macron. »
00:08:42Il est tout à fait en droit de dire que les électeurs
00:08:44d'Emmanuel Macron sont des électeurs tout à fait légitimes,
00:08:46mais quand on décide de bannir du champ
00:08:48de la respectabilité plus de 40% des Français,
00:08:51ça commence à faire beaucoup.
00:08:53On pourrait d'ailleurs ajouter
00:08:55que les électeurs de Marine Le Pen, au deuxième tour
00:08:57à tout le moins, sont des électeurs d'adhésion,
00:08:59alors que les électeurs d'Emmanuel Macron
00:09:01sont des électeurs du refus.
00:09:03Emmanuel Macron n'est plus capable
00:09:05de construire une majorité positive,
00:09:07il construit une majorité négative
00:09:09de ceux qui rejettent le camp d'en face.
00:09:11Quoi qu'il en soit, on ne sent pas chez lui
00:09:13une grande passion démocratique.
00:09:15D'ailleurs, en 2015, M. Dupont-Moretti
00:09:17avait déjà dit qu'il souhaiterait,
00:09:19bien qu'il savait que c'était compliqué,
00:09:21interdire le FN à l'époque.
00:09:23Donc qu'est-ce qu'on fait avec un parti qu'on n'aime pas ?
00:09:25On en appelle à son interdiction.
00:09:27Si un tel homme pourrait souhaiter ensuite
00:09:29le retrait d'une chaîne, d'une fréquence
00:09:31pour une chaîne télé, pourrait-il souhaiter
00:09:33la fermeture d'une chaîne télé, pourrait-il souhaiter
00:09:35la fermeture d'une chaîne, dans ce cas-ci,
00:09:37CNews, qu'il n'apprécie pas ?
00:09:39C'est une question qu'on peut se poser, puisque
00:09:41dans son esprit, s'il y a un lien entre l'ERN
00:09:43et CNews, puisqu'il a déjà voulu fermer
00:09:45l'ERN, est-ce qu'il pourrait vouloir fermer
00:09:47CNews ? Je pose la question sans savoir
00:09:49ce qu'il répondrait.
00:09:51Par ailleurs, allons un peu plus loin.
00:09:53Si on fait une histoire
00:09:55de la progression de ce qu'il appelle
00:09:57l'extrême droite en France, quel est le rôle
00:09:59dans l'histoire de cette progression
00:10:01de CNews, pour reprendre son explication,
00:10:03et des tas de médias dédiés, pour reprendre
00:10:05sa formule. L'ERN, ça a monté
00:10:0783, 84, 85,
00:10:09sa première percée, vraiment, 84, 85.
00:10:11Est-ce qu'elle s'explique, donc, par
00:10:13CNews ? Non. Manifestement, ce n'était pas
00:10:15le cas. Il y avait des médias à l'époque. Il y avait des
00:10:17médias plutôt périphériques,
00:10:19Présent, Minute, National, Hebdo,
00:10:21si je ne me trompe pas, qui étaient à la
00:10:23périphérie. C'était le début des radios libres aussi,
00:10:25donc peut-être Radio Courtoisie. Donc, c'était des médias
00:10:27plutôt périphériques qui ne structuraient pas
00:10:29l'opinion. Et pourtant,
00:10:31l'ERN a réussi, le
00:10:33FN par le noir, a réussi à s'imposer à l'époque.
00:10:35Peut-être un peu, peut-être un peu,
00:10:37mais pas seulement, parce que François Mitterrand avait
00:10:39dit, « Faites accorder lui au moins
00:10:41à Jean-Marie Le Pen, à l'époque, une petite place
00:10:43à la télé. Tenez compte de son congrès
00:10:45parce que c'est une force politique légitime. »
00:10:47Et là, ce qu'on doit comprendre à l'époque, c'est qu'il lui a suffi
00:10:49que Jean-Marie Le Pen perce, Jean-Marie Le Pen
00:10:51dit « Je perce un instant à la télévision
00:10:53pour d'un coup susciter une vague d'adhésion.
00:10:55Est-ce que c'était simplement du marketing politique
00:10:57ou est-ce que ça ne correspondait pas à une demande
00:10:59qui trouvait soudainement son offre? »
00:11:01Quoi qu'il en soit, nul CNews à l'époque.
00:11:03Est-ce que dans les années 90,
00:11:05au moment du grand bannissement médiatique
00:11:07du FN de l'époque, CNews portait
00:11:09la chose? Non, pourtant, le FN continuait de progresser.
00:11:11Est-ce qu'en 2010...
00:11:13Vous comprenez, je peux poursuivre ça jusqu'au
00:11:15temps présent. Donc, M. Dupont-Moretti
00:11:17décide d'expliquer
00:11:19la chose comment. Il existe un média
00:11:21qui raconte l'actualité d'une manière
00:11:23qui me déplaît. Cette manière
00:11:25de raconter l'actualité d'une manière qui me déplaît,
00:11:27eh bien, ça explique
00:11:29la montée dans son esprit de ce parti
00:11:31qui me déplaît. Dès lors, jetons
00:11:33l'opprobre sur ce média.
00:11:35Mais, question encore. Comment expliquer,
00:11:37parce que la configuration médiatique n'est pas la même partout en Europe,
00:11:39comment expliquer la percée
00:11:41de la droite nationale en Italie?
00:11:43Comment expliquer la percée de la droite nationale en Suède?
00:11:45Comment expliquer la percée de la droite nationale
00:11:47au Royaume-Uni, là où elle a encore
00:11:49une force médiatique encore plus faible?
00:11:51Comment expliquer...
00:11:53Je pourrais encore une fois donner les exemples.
00:11:55Mais, il ne se pose pas cette question-là.
00:11:57Il a une espèce de monomanie
00:11:59CNewsiaque. Allons plus
00:12:01loin. Si le
00:12:03CNews est au service
00:12:05du RN, comme il le dit. C'est évidemment
00:12:07faux, mais si c'est le cas, puis-je savoir
00:12:09au service de qui sont
00:12:11les autres chaînes? À moins qu'il y ait seulement
00:12:13une chaîne dédiée, puis le reste, ce ne sont pas des chaînes dédiées.
00:12:15Donc, puis-je savoir, du point de vue de M.
00:12:17Dupont-Moretti, à quel
00:12:19courant, à quelle partie
00:12:21sont dédiées BFM, LCI,
00:12:23le service public,
00:12:25on préfère la langue des sciences culturelles...
00:12:27Les 300 autres chaînes, c'est le moment.
00:12:29Il y en a quand même beaucoup. Alors, est-ce qu'il y a
00:12:31une seule chaîne dédiée, selon
00:12:33M. Dupont-Moretti, et le reste, ce ne sont
00:12:35pas des chaînes dédiées? Donc, ce serait intéressant
00:12:37de savoir ce qu'il en pense.
00:12:39Par ailleurs, dernier élément, ce n'est pas un détail,
00:12:41Cnews,
00:12:43c'est un succès, Cnews, c'est remarquable, comme dans le
00:12:45paysage médiatique, mais c'est 3% des parodiens,
00:12:47si je ne me trompe pas. C'est important, mais 3%, il reste
00:12:4997% ailleurs. Donc, est-ce que
00:12:51Cnews, avec 3%, est capable
00:12:53de porter tout un pays
00:12:55vers une nouvelle avenue politique qui,
00:12:57et le pays s'y refuserait si ce n'était
00:12:59de la terrible conspiration cnewsienne?
00:13:01Alors, il faut comprendre. Donc, de ce
00:13:03point de vue, pourquoi les autres médias qui sont au service
00:13:05d'autres idéologies sont incapables
00:13:07de faire la promotion, de porter, de faire gagner
00:13:09les autres courants de pensée?
00:13:11Se pourrait-il qu'il n'y ait pas de corrélation immédiate
00:13:13entre une manière de raconter l'actualité
00:13:15qui met en scène une diversité
00:13:17de points de vue et, de l'autre côté,
00:13:19la percée du R.N.? Se pourrait-il qu'il s'agisse de
00:13:21deux phénomènes distincts? Se pourrait-il
00:13:23que M. Dupond-Moretti, par un phénomène de double
00:13:25intolérance, veut l'interdire un parti?
00:13:27Maintenant, jeter la thème sur une chaîne.
00:13:29Éric Dupond-Moretti
00:13:31est revenu sur le traitement des
00:13:33faits divers et il voit aussi une
00:13:35cause de la percée de ceux
00:13:37qu'il appelle l'extrême droite.
00:13:39Que comprend-on?
00:13:41Là, je crois que c'est fondamental. Il nous dit,
00:13:43parce qu'il en a souvent parlé,
00:13:45il y a un problème, pas seulement sur ces news,
00:13:47dans son esprit, plus largement,
00:13:49la place exagérément accordée
00:13:51aux faits divers. Il nous dit
00:13:53on parle trop des faits divers, on en parle de manière
00:13:55trop émotionnelle, trop émotive. Par exemple,
00:13:57j'invite M. Dupond-Moretti
00:13:59à parler de manière non émotive
00:14:01de ce qui s'est passé pour Philippines ou de Lola.
00:14:03Il faut dire qu'il y est parvenu, en se disant pas ça.
00:14:05Quoi qu'il en soit, je l'invite à parler
00:14:07de manière strictement, je dirais pas neutre,
00:14:09mais asséchée de ce qu'il appelle
00:14:11des faits divers, qui sont en fait, nous en parlons
00:14:13souvent ici, des faits de
00:14:15société. Pour M. Dupond-Moretti, il a
00:14:17cette explication, il dit, c'est facile le RN,
00:14:19c'est facile, c'est facile plus largement ces news,
00:14:21c'est facile plus largement tous ceux qui ne pensent pas comme moi.
00:14:23Ils font du populisme, ils vous disent
00:14:25ce que vous avez envie d'entendre
00:14:27et pour cela, vous les aimez.
00:14:29M. Dupond-Moretti se dit peut-être que lui,
00:14:31s'il n'est pas aimé, ce qui est un fait, c'est parce
00:14:33qu'il dit aux gens ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre,
00:14:35mais qui est vrai, mais qu'il ne fasse pas de lien nécessairement,
00:14:37il se pourrait que le fait qu'il ne soit pas aimé,
00:14:39selon certains, s'explique par son arrogance,
00:14:41son sectarisme, son manque de respect de l'autre,
00:14:43sa volonté de toujours écraser ceux qui ne pensent pas
00:14:45comme lui, son refus de se présenter sur une chaîne,
00:14:47ces news où on l'invite à venir débattre ou discuter
00:14:49parce qu'il décide de la snobber. Il y a plein
00:14:51d'autres raisons qui font en sorte qu'on peut ne pas être aimé
00:14:53dans la vie. Je soumets ces hypothèses à M.
00:14:55Dupond-Moretti. Cela dit,
00:14:57revenons-en aux faits divers, parce que c'est assez important.
00:14:59Il nous dit...
00:15:15Donc, on comprend que le régime repose,
00:15:17dans son esprit, sur sa capacité
00:15:19à censurer certains faits
00:15:21qui, s'ils sont connus, risquent
00:15:23de déstabiliser l'état psychique de la population.
00:15:25Nous devons censurer
00:15:27certains faits, nous dit-il sans le dire
00:15:29explicitement, parce que si les gens
00:15:31prennent conscience, ils vont perdre toute raison
00:15:33et ils vont finalement voter pour le mauvais
00:15:35parti. Cela nous rappelle,
00:15:37je l'ai dit, l'importance du contrôle
00:15:39de l'information dans son état
00:15:41d'esprit. Et ça nous amène
00:15:43à une autre question qui me semble assez importante.
00:15:45C'est l'affaire Lola.
00:15:47On s'en souvient de l'affaire Lola parce qu'il raconte
00:15:49une scène avec Mme Lavalette, vous savez, la députée du
00:15:51RN, qui lui dit... C'est votre bilan,
00:15:53ça, Lola. Une provocation,
00:15:55c'est dur. Mais il répond
00:15:57non, non, non, c'est pas mon bilan,
00:15:59mais qu'est-ce qu'il nous dit, qu'est-ce qu'il pense de l'affaire Lola,
00:16:01M. Dupont-Moretti? Il l'a déjà dit, rappelez-vous,
00:16:03dans le cadre du documentaire La fabrique du mensonge
00:16:05qui est paru sur la 5.
00:16:07Et M. Dupont-Moretti dit
00:16:09alors, eh bien, la démagogie là-dedans
00:16:11consistait à rappeler
00:16:13que la meurtrière
00:16:15de Lola était au QTF,
00:16:17était sous au QTF. Et c'était
00:16:19de la démagogie que de le rappeler parce que ce n'était
00:16:21pas pertinent.
00:16:23Donc voilà une information qui, lorsqu'on l'a mentionnée,
00:16:25relevait apparemment du sensationnalisme
00:16:27parce que le fait que l'état français ait dit
00:16:29cette personne doit quitter n'était pas une
00:16:31donnée pertinente pour comprendre le
00:16:33problème. Il avait été
00:16:35plus loin, rappelez-vous. Il avait
00:16:37dit comme si
00:16:39tous les au QTF avaient pour
00:16:41vocation d'être exécutés.
00:16:43Sur le mode, c'est pas très sérieux quand même.
00:16:45Alors M. Dupont-Moretti nous invitait, alors,
00:16:47à ne pas prendre au sérieux la
00:16:49parole de l'État qui s'engage à faire quelque chose.
00:16:51L'État dit vous devez quitter le
00:16:53territoire français, la personne ne quitte
00:16:55pas et tue. Apparemment, on ne doit
00:16:57pas mentionner le fait qu'elle n'aurait pas
00:16:59dû être sur le territoire français, d'autant qu'il ne
00:17:01faut pas prendre au sérieux l'État
00:17:03lorsqu'il dit quitter le territoire.
00:17:05Donc moi j'aimerais savoir, parce que ça m'intéresse, à quel
00:17:07moment je suis obligé de prendre au sérieux ce que me dit l'État.
00:17:09Les rapports d'impôts par exemple. Je donne toujours
00:17:11cet exemple-là, mais l'État semble
00:17:13prendre au sérieux sa parole sur certains sujets.
00:17:15Mais apparemment quand vient le temps de chasser des gens
00:17:17qui sont ici illégalement,
00:17:19ça ce n'est pas nécessaire.
00:17:21Mais on y revient,
00:17:23il y a chez lui un désir
00:17:25de contrôle absolu
00:17:27du récit médiatique et il
00:17:29prend comme une offense à l'esprit démocratique
00:17:31le fait qu'on puisse raconter les événements
00:17:33autrement qu'il ne le ferait. Ça nous ramène
00:17:35au rapport Jost, rappelez-vous, qui fonde la décision
00:17:37du Conseil d'État à propos
00:17:39de CNews, on en a parlé beaucoup l'an passé.
00:17:41Il y a une norme dans le rapport Jost,
00:17:43c'était BFM. Si vous éloignez
00:17:45BFM, vous vous éloignez de l'objectivité.
00:17:47On a pu présenter
00:17:49ça comme un rapport sérieux. Et le Conseil
00:17:51d'État, qui n'est pas du tout orienté idéologiquement,
00:17:53pas du tout, s'était fondé sur
00:17:55ce rapport pour expliquer qu'une chaîne était subjective
00:17:57et l'autre était objective. C'est le même
00:17:59état d'esprit qui amène M. Dupont-Moretti aujourd'hui
00:18:01à croire que nous sommes d'une chaîne dédiée
00:18:03quand il s'agit d'une chaîne pluraliste.
00:18:05C'est intéressant parce que
00:18:07ce matin sur BFM, on a entendu
00:18:09par exemple un invité, ministre
00:18:11de l'Intérieur, remercier le patron
00:18:13de la chaîne pour son aide
00:18:15à Mayotte. Je ferme la parenthèse,
00:18:17je sors de votre chronique.
00:18:19Le journal du dimanche nous a...
00:18:21C'est-à-dire qu'imaginons un seul instant que la ministre
00:18:23revienne féliciter
00:18:25sur notre plateau Vincent Doré.
00:18:27Voilà, je le dis quand même
00:18:29pour ceux qui n'ont pas compris.
00:18:31Ça nous donne un petit peu de temps pour respirer
00:18:33avant ma dernière question.
00:18:35Le journal du dimanche, M. Bocoté
00:18:37nous apprenait il y a quelques mois qu'Éric Dupont-Moretti
00:18:39pourrait succéder
00:18:41à Laurent Fabius au Conseil constitutionnel.
00:18:43Est-ce qu'une telle rumeur
00:18:45n'est pas de nature à alimenter l'inquiétude
00:18:47de ceux qui craignent pour l'avenir de la démocratie?
00:18:49Je devine que ce serait une formidable
00:18:51nouvelle pour l'État de droit.
00:18:53M. Dupont-Moretti qui rêve d'interdire
00:18:55un parti politique qui rassemble plus de 40%
00:18:57des Français à la tête du Conseil constitutionnel,
00:18:59ce serait exceptionnel.
00:19:01Il faut se rappeler, nous sommes devant
00:19:03un militant. M. Dupont-Moretti, c'est un homme
00:19:05très intelligent, j'en doute pas un seul instant,
00:19:07mais très militant, très arrogant, très sectaire
00:19:09qui se retrouverait au sommet d'une institution,
00:19:11le Conseil constitutionnel, à un moment
00:19:13où ils sont si nombreux
00:19:15aujourd'hui à douter de l'indépendance,
00:19:17de la justice et plus encore de l'impartialité
00:19:19de la justice.
00:19:21C'est quand même quelque chose. Comment interpréter
00:19:23cela? On verra qui remplacera M. Fabius
00:19:25qui ne sera pas regretté, convenons-en.
00:19:27Qui le remplacera?
00:19:29La question qu'on peut se poser, c'est tout simplement
00:19:31est-ce que devant un régime qui a peur demain
00:19:33de perdre les élections démocratiquement,
00:19:35parce que c'est ça la peur fondamentalement,
00:19:37est-ce qu'il décide de nommer partout
00:19:39ses amis à toutes les fonctions
00:19:41de pouvoir, à l'ARCOM,
00:19:43au Conseil constitutionnel,
00:19:45tout simplement pour verrouiller
00:19:47les institutions de pouvoir qui lui permettront
00:19:49de tenir et d'empêcher
00:19:51une nouvelle majorité démocratique d'appliquer
00:19:53sa politique en disant, désolé, vous avez
00:19:55peut-être gagné les élections, mais l'État de droit
00:19:57vous en empêche. M. Dupont-Moretti,
00:19:59neutre, objectif,
00:20:01sans biais idéologique, sans préjugé,
00:20:03vous interdit d'appliquer votre programme.
00:20:05Ça fait quand même partie des
00:20:07possibilités du chef de l'État
00:20:09de nommer justement
00:20:11à ses institutions.
00:20:13J'y vois une volonté possible
00:20:15de verrouiller les institutions,
00:20:17de verrouiller l'expression populaire,
00:20:19d'étouffer l'expression populaire.
00:20:21Oui, j'ai tendance à lire les choses ainsi.
00:20:23Cet après-midi,
00:20:25il y a lieu une manifestation devant l'ARCOM.
00:20:27Je ne sais pas si on a quelques
00:20:29petites images pour protester contre
00:20:31la fermeture de C8.
00:20:33Il y avait
00:20:35plusieurs militants
00:20:37qui voulaient faire entendre,
00:20:39enfin, militants des téléspectateurs, qui voulaient faire entendre
00:20:41leur voix et protester
00:20:43contre la fermeture
00:20:45de C8, donc au pied de l'ARCOM.
00:20:47Vous voyez, Cyril Hanouna était présent.
00:20:49Charlotte Donéason, on fait un tour de table
00:20:51sur le sujet. Votre regard, justement,
00:20:53par rapport à ces
00:20:55propos d'Éric Dupont-Moretti ce matin
00:20:57sur France Inter ?
00:20:59Il y a deux choses. C'est qu'en effet, d'abord, l'option
00:21:01ce qu'il appelle l'extrême droite et le choix
00:21:03de cette option préexistait, évidemment,
00:21:05à tel ou tel média.
00:21:07Mais ça va plus loin que ça. C'est-à-dire que
00:21:09Éric Dupont-Moretti nous dit, avec d'autres,
00:21:11évidemment, que la chaîne CNews, par exemple,
00:21:13subitement,
00:21:15est extrêmement différente du reste
00:21:17de la presse qui préexistait avant.
00:21:19Parce qu'on n'avait pas ce genre de psychodrame
00:21:21précédemment. C'est évidemment dû au
00:21:23succès de CNews. Il y avait, en effet, des choses
00:21:25qui existaient de manière beaucoup plus
00:21:27marginale. Et donc, CNews a une vraie
00:21:29différence avec les autres. Mais si tous
00:21:31les autres disent le contraire, en effet,
00:21:33quelle autre explication peut bien
00:21:35exister dans le choix de cette option, d'abord
00:21:37qui préexistait à CNews, et qui
00:21:39se maintient, alors que
00:21:41l'intégralité des autres chaînes, si je suis
00:21:43ce que dit Éric Dupont-Moretti, dit
00:21:45exactement l'inverse ? Peut-être qu'il y a là
00:21:47une question intéressante à explorer
00:21:49pour Éric Dupont-Moretti et tous ceux qui tiennent
00:21:51le même discours. Et puisqu'on parlait du
00:21:53possible relais entre Laurent Fabius
00:21:55et Éric Dupont-Moretti, il y a
00:21:57une évolution intéressante du discours. On se
00:21:59souvient évidemment de la phrase de Laurent Fabius...
00:22:01À la tête du Conseil Constitutionnel.
00:22:03Je ne sais pas si ça arrivera,
00:22:05mais en tout cas, l'évolution est intéressante. On a Laurent Fabius
00:22:07qui, il y a des années et des années, nous disait
00:22:09que le Front National, ce sont de vraies
00:22:11questions, mais de mauvaises réponses.
00:22:13Il disait donc qu'il s'intéresse à des sujets
00:22:15auxquels nous devons tous nous intéresser,
00:22:17ils apportent de mauvaises réponses, j'en
00:22:19apporte d'autres avec mon étiquette
00:22:21politique. Et on a vu, au fil
00:22:23des années, les questions
00:22:25ont été saisies par d'autres gens, par
00:22:27exemple par un média, par exemple par
00:22:29CNews. Ces questions, puisque Éric Dupont-Moretti nous
00:22:31dit, les questions en l'occurrence, c'est le
00:22:33fait divers, c'est l'OQTF, donc
00:22:35c'est l'insécurité et l'immigration, soyons
00:22:37clairs. Donc CNews se saisit
00:22:39de ces questions-là. Et elle dit, vous pouvez
00:22:41débattre de ces questions-là, mais on va les mettre au cœur
00:22:43de notre hiérarchie
00:22:45de l'information.
00:22:47Et à partir du moment où certaines personnes
00:22:49répondent comme l'extrême droite
00:22:51à ces questions, les autres,
00:22:53les amis d'Éric Dupont-Moretti, quittent
00:22:55le plateau. Parce que si c'est vraiment grave,
00:22:57que M. Dupont-Moretti vienne débattre immédiatement,
00:22:59vienne combattre. En fait, s'il est
00:23:01courageux et que c'est grave, qu'il vienne combattre
00:23:03ces idées-là. Maintenant, il fuit.
00:23:05Et donc vous avez
00:23:07in fine des gens qui vous disent,
00:23:09je ne viens pas, parce que désormais les questions
00:23:11sont légitimes. Donc vous voyez l'évolution,
00:23:13avant les questions étaient bonnes, les réponses
00:23:15étaient mauvaises, maintenant ce sont carrément les questions
00:23:17qui sont interdites
00:23:19d'exister dans le débat public.
00:23:21Il ne s'étonne pas que les Français continuent à voir
00:23:23de leurs yeux la réalité
00:23:25qu'on a voulu leur cacher pendant
00:23:27très longtemps.
00:23:28Marc Menand, quel est votre regard lorsque vous
00:23:30qui avez été historique,
00:23:32que vous êtes historique de Face à l'Info,
00:23:34avec Éric Zemmour, et on disait que
00:23:36ces news roulaient pour Éric Zemmour,
00:23:38qu'il serait président de la République.
00:23:40Il n'a pas été président de la République.
00:23:42Qu'il serait député. Il n'a pas été député.
00:23:44Et c'est quelque chose
00:23:46qu'on a beaucoup entendu ces dernières années.
00:23:48Oui, mais ce qui est extraordinaire,
00:23:50c'est pour rebondir sur ce que
00:23:52Charlotte mettait en évidence, à savoir
00:23:54le refus de ces gens
00:23:56de venir sur ce média.
00:23:58C'est-à-dire que le thème, théoriquement,
00:24:00quand vous êtes un démocrate,
00:24:02vous avez des voix
00:24:04d'expression.
00:24:06Ce sont les médias, quels qu'ils soient.
00:24:08Et si vous êtes même de droite,
00:24:10vous devez accepter
00:24:12d'avoir une interview avec
00:24:14l'humanité, Libération, etc.
00:24:16Et vous devez, théoriquement,
00:24:18éviter de dire quelles seront les questions
00:24:20qui me sont posées. Vous venez
00:24:22avec votre intelligence,
00:24:24avec votre capacité
00:24:26au rebond, afin d'être
00:24:28dans le principe même de la démocratie.
00:24:30Or là, ils disent,
00:24:32c'est une chaîne où on vous fait du martelage,
00:24:34où on vous empêche de penser,
00:24:36mais quand on leur demande de venir
00:24:38pour alimenter la pensée, ils disent
00:24:40mais il n'est pas question qu'on aille chez ces gens-là.
00:24:42Alors donc, oui, on se retrouve,
00:24:44et j'estime, pardon,
00:24:46je ne suis pas quelqu'un de droite,
00:24:48j'ai ma pensée personnelle,
00:24:50et personne ne m'a jamais
00:24:52demandé de m'éteindre
00:24:54sur cette chaîne. Alors,
00:24:56on n'est pas là pour accepter
00:24:58que ce monsieur nous montre
00:25:00ainsi du doigt.
00:25:02Et puis, sur l'effet d'hiver, n'oubliez pas,
00:25:04c'était l'une des forces de la presse.
00:25:06Il y avait François,
00:25:08il y avait Paris Jour, il y avait l'Aurore,
00:25:10il y avait Détective,
00:25:12c'était la presse dans tout
00:25:14son fleurissement,
00:25:16c'était les années 60, les années 70,
00:25:18donc l'effet d'hiver
00:25:20ont toujours attiré, oui, les gens
00:25:22pour les questions qu'ils posent.
00:25:24Moi, je suis frappée par cette incapacité
00:25:26de se remettre en cause, et je dirais très rapidement
00:25:28une chose, c'est que j'ai trouvé ça spécialement
00:25:30croquignolet, venant d'Éric Dupond-Moretti,
00:25:32sur France Inter,
00:25:34vous voyez, parce que dénoncer
00:25:36le parti pris
00:25:38idéologique des médias sur France Inter,
00:25:40c'est un peu dénoncer l'alcoolisme dans un bistrot,
00:25:42quand même, soyons d'accord.
00:25:44Donc j'ai trouvé ça d'une formidable hypocrisie.
00:25:46Merci.
00:25:48Et qui nomme les patrons de France Inter ?
00:25:50Des chaînes publiques.
00:25:52On revient à ce que disait Mathieu Bocotte
00:25:54tout à l'heure, on va marquer une pause et dans un instant
00:25:56on va parler d'une première
00:25:58incroyable, une crèche,
00:26:00nous on a une petite crèche, on a un Père Noël,
00:26:02mais une crèche
00:26:04au Capitole,
00:26:06aux Etats-Unis, une première
00:26:08après une dizaine d'années de
00:26:10bataille incroyable,
00:26:12c'est historique, on va marquer une pause.
00:26:14A tout de suite.
00:26:40D'accord, on va partir sur les crèches.
00:26:52Une petite respiration.
00:26:54C'est incroyable, c'est une première,
00:26:56Gabrielle Cluzel,
00:26:58aux Etats-Unis,
00:27:00le Capitole américain, sur les marges du Capitole américain
00:27:02il y a une crèche, dites-nous tout.
00:27:04Oui, et de fait,
00:27:06c'est une longue bataille juridique
00:27:08qui s'est terminée
00:27:10il y a quelques jours, et le 10 décembre
00:27:12on a pu voir
00:27:14une crèche sur les marges
00:27:16du Capitole, alors ça a été
00:27:18très compliqué,
00:27:20ça a été très difficile, et il faut savoir
00:27:22qu'il y a certains Etats aux Etats-Unis
00:27:24qui disposaient une crèche
00:27:26devant leur propre Capitole, si j'ose dire,
00:27:28mais pas le Capitole
00:27:30américain
00:27:32central, évidemment, donc c'est
00:27:34vraiment un événement assez majeur
00:27:36là-bas, en tout cas pour ceux qui sont
00:27:38attachés à cette crèche, et c'est assez symbolique
00:27:40parce que dans le même temps,
00:27:42en France, c'est toujours la bataille de la crèche.
00:27:44Alors vous allez me dire
00:27:46mais pourquoi les gens veulent absolument mettre une crèche
00:27:48et pourquoi d'autres gens veulent absolument
00:27:50l'enlever, ça peut paraître dérisoire
00:27:52tous ces petits personnages
00:27:54que l'on veut mettre ou ne pas mettre,
00:27:56et bien en fait ça ne l'est pas du tout dérisoire,
00:27:58c'est éminemment symbolique,
00:28:00et c'est le berceau de notre civilisation,
00:28:02cette crèche, au sens propre comme au sens figuré,
00:28:04et certains sentent que
00:28:06si on l'enlève, et bien ce sera sans doute
00:28:08le tombeau, et donc c'est
00:28:10extrêmement frappant. Alors aujourd'hui il y a eu une petite
00:28:12manifestation, enfin
00:28:14une petite manifestation de soutien, oui, au maire
00:28:16de Bocquer, qui allait au tribunal administratif
00:28:18de Nîmes, pour défendre
00:28:20sa crèche. Alors
00:28:22c'est une crèche provençale,
00:28:24il y avait des gens en costume provençal,
00:28:26il y avait notamment des Arlésiennes, vous savez que c'est un
00:28:28personnage central dans la crèche
00:28:30provençale, et alors
00:28:32il commence à avoir l'habitude, même si
00:28:34Bocquer a changé de maire, donc c'était pas lui
00:28:36avant, là c'est Nelson Chaudron, avant c'était
00:28:38Julien Sanchez, mais la LDH,
00:28:40la Ligue des Droits de l'Homme,
00:28:42très régulièrement
00:28:44entame, porte plainte,
00:28:46contre cette crèche.
00:28:48Une année, je crois que c'était
00:28:50en 2021, la mairie
00:28:52de Bocquer a dû payer 5000 euros
00:28:54par jour, tant que la crèche n'était
00:28:56pas enlevée. Alors c'est vrai que la Ligue
00:28:58des Droits de l'Homme, on se demande si elle a du
00:29:00temps à perdre, on lui rappelle juste qu'il y a
00:29:02Boalem Sansal dans
00:29:04une geôle en Algérie, et on se demande quand
00:29:06même si
00:29:08être dans une geôle en Algérie, c'est pas
00:29:10plus traumatisant que de croiser
00:29:12le petit Jésus dans la crèche
00:29:14à Bocquer, mais la parenthèse
00:29:16est refermée. Donc
00:29:18le maire affirme défendre
00:29:20ses traditions, sa culture,
00:29:22son identité. Alors on peut
00:29:24voir dans cette séquence encore une fois
00:29:26un serpent de maire, puisqu'on sait que ça se
00:29:28passe régulièrement à Béziers,
00:29:30en Vendée, ou à Marronnier,
00:29:32comme on dit dans la presse. Et puis là, vous savez que
00:29:34le maire Louis Alliot de Perpignan
00:29:36a eu gain de cause, puisque le
00:29:38pésèbre, qui est une crèche catalane,
00:29:40a été autorisé. Mais enfin, c'est beaucoup
00:29:42d'énergie à une époque où, me semble-t-il,
00:29:44les tribunaux ont un peu
00:29:46autre chose à faire. Mais néanmoins,
00:29:48cela perdure,
00:29:50et on sent bien que
00:29:52la Ligue des Droits de l'Homme et certains autres
00:29:54ont ce sentiment très fort que s'ils
00:29:56extirpent Noël du cœur des
00:29:58Français, du cœur de la population,
00:30:00eh bien, tout le reste suivra.
00:30:02C'est le déracinement absolu.
00:30:04Puis la France sera un champ
00:30:06en friche qui pourrait être réensemencé.
00:30:08Ça, c'est peut-être l'étape suivante.
00:30:10On pourra en reparler. Chacun imagine
00:30:12à peu près. Et ça, ça me semble extrêmement
00:30:14frappant, parce que Noël est quand même la fête
00:30:16chrétienne la plus
00:30:18sécularisée, la plus répandue,
00:30:20la plus extérieure également.
00:30:22Donc ce combat contre Noël
00:30:24est très important.
00:30:26Il y a même le fait de souhaiter
00:30:28joyeux Noël. Il y a des gens qui me disent,
00:30:30moi, je rentre dans un commerce, ils me disent, vous savez,
00:30:32je souhaite joyeux Noël, comme si c'était un
00:30:34acte de résistance. On se sent déviant, voyez,
00:30:36quand on souhaite joyeux Noël. Parce qu'aujourd'hui,
00:30:38il faut souhaiter joyeuses fêtes. Mais fêtes,
00:30:40ça ne veut rien dire. On peut fêter son permis,
00:30:42sa promotion.
00:30:44Noël, c'est Noël. Eh bien, même dire
00:30:46joyeux Noël, aujourd'hui, c'est un marqueur.
00:30:48Donc c'est extrêmement
00:30:50frappant.
00:30:52Et c'est vrai que ce joyeux Noël, il est
00:30:54constitutif de nos racines chrétiennes,
00:30:56européennes, celles que l'Europe a
00:30:58reniées, puisque je vous renvoie
00:31:00au film Joyeux Noël. C'est une bonne période pour le regarder.
00:31:02Pendant la guerre de 14-18,
00:31:04dans les tranchées, il y a eu une trêve de Noël.
00:31:06Pendant Noël, de part et d'autre
00:31:08de la ligne, on chantait les mêmes quantiques
00:31:10et le bruit des canons
00:31:12s'est arrêté. Donc c'est quand même
00:31:14éminemment symbolique pour cette guerre fratricide
00:31:16qui, finalement, est peut-être
00:31:18le début de la fin de l'Europe,
00:31:20telle que nous la connaissions.
00:31:22À propos du Joyeux Noël,
00:31:24vous ne voulez pas qu'on écoute ce qui s'est passé
00:31:26avec Jill Biden ?
00:31:28Avec grande joie, ça nous emmènera dans le sujet
00:31:30suivant. Oui, c'est très drôle.
00:31:32Je continue, et après vous lancez comme vous voulez.
00:31:34Ce combat, Gabrielle Cluzel,
00:31:36pour ou contre la crèche, est-ce qu'il est propre
00:31:38à la France et à sa conception
00:31:40très spécifique de la laïcité, comme on l'entend
00:31:42parfois, parce qu'on a l'impression que c'est la laïcité
00:31:44la France. Oui, on nous dit que c'est à cause de la loi de 1905.
00:31:46Non.
00:31:48En réalité, ça traverse
00:31:50absolument tout l'Occident.
00:31:52C'est-à-dire que
00:31:54toute l'Europe et les États-Unis
00:31:56aussi sont marqués par ce combat.
00:31:58On voit d'ailleurs que tous les politiques
00:32:00populistes aujourd'hui s'attachent
00:32:02à fêter Noël. C'est extrêmement important.
00:32:04Ils le mettent sur X. Giorgia Melloni
00:32:06elle a même fêté, alors les Italiens, c'est encore
00:32:08un état jeunesse, elle a même fêté l'Immaculée Conception.
00:32:10Et un jour, à Noël, elle s'est montrée
00:32:12avec un... Voilà, exactement.
00:32:14Elle s'est montrée avec un chapeau
00:32:16de Père Noël et elle a cité
00:32:18Benoît XVI en disant
00:32:20« Hommes modernes, laissez-vous prendre par l'enfant
00:32:22de Bethléem, n'ayez pas peur,
00:32:24faites-lui confiance ». Et pourtant, je vous assure que quand on
00:32:26lui l'avis de Giorgia Melloni,
00:32:28c'est pas sainte Thérèse de l'enfant Jésus. Alors,
00:32:30il y en a un autre qui n'est pas sainte Thérèse de l'enfant Jésus
00:32:32du tout, lui, les ferveux de pauvreté
00:32:34et de chasteté au couvent, c'est pas son truc, c'est Donald
00:32:36Trump. Et pourtant... Enfin,
00:32:38parce que j'en sais, je ne saurais pas
00:32:40l'écarter d'un.
00:32:42Et pourtant,
00:32:44il est très attaché à son
00:32:46joyeux Noël. Il en a fait
00:32:48un cheval de bataille depuis 2015.
00:32:50Il dit, voilà,
00:32:52ses adversaires politiques veulent dire
00:32:54absolument « bonne fête », et lui, il veut dire
00:32:56« joyeux Noël ». Il y est
00:32:58très, très attaché. Pour lui, c'est le politiquement
00:33:00correct. Les journaux
00:33:02appellent ça même la lubie
00:33:04de Donald Trump. Donc, c'est
00:33:06extrêmement amusant. Et c'est vrai que
00:33:08ce clivage, il existe
00:33:10bien, puisqu'on le voit. Je vous laisse
00:33:12montrer cette vidéo. C'est assez amusant.
00:33:14Dans le cœur des Américains, il y a un petit
00:33:16enfant. Vous savez, la vérité
00:33:18sort souvent de la bouche des enfants. Ou alors, c'est l'enfant
00:33:20des amis de l'empereur
00:33:22d'Andersen qui
00:33:24renvoie dans ses buts
00:33:26Jill Biden, cette année,
00:33:28pendant une fête de Noël. Vous savez,
00:33:30ses arbres de Noël, dans lesquels on distribue
00:33:32des cadeaux aux enfants. C'est assez amusant, si
00:33:34vous l'avez... Ah, on va écouter
00:33:36ça. Alors, je précise que c'est Nicolas
00:33:38Conquer, qui est le
00:33:40responsable des Républicains en France
00:33:42qui l'a mis sur son compte Twitter.
00:33:56Alors, on avait les sous-titres
00:33:58qui ne sont pas
00:34:00apparus, mais elle dit « Joyeuses fêtes » et un
00:34:02enfant dit « Non, Joyeux Noël ».
00:34:04Voilà, et elle est obligée de rectifier.
00:34:06C'est assez amusant.
00:34:08Donc, on voit qu'il y a une nouvelle fracture
00:34:10qui se dessine en Occident.
00:34:12On se dit toujours « Ah, mais comment appeler
00:34:14les nouveaux clivages ? »
00:34:16Aujourd'hui, on ne peut plus parler de droite-gauche,
00:34:18ça fait guerre froide,
00:34:20souverainisme européiste
00:34:22en France. Ce n'est pas complètement pertinent.
00:34:24Ceux qui viennent de nulle part
00:34:26et ceux qui viennent de quelque part,
00:34:28anywhere, somewhere, vous savez, de Goudart.
00:34:30Finalement, il y a ceux qui défendent la crèche
00:34:32et puis ceux qui ne la défendent pas.
00:34:34Alors, ceux qui défendent justement
00:34:36cette crèche ne sont pas tous croyants.
00:34:38A loin, sans faux.
00:34:40Pourquoi la défendent-ils ?
00:34:42Ah oui, non, mais ils ne sont pas du tout croyants.
00:34:44Enfin, pas tous croyants, par contre.
00:34:46Et là, il y a la rose
00:34:48et le résédat, comme dirait
00:34:50Aragon, ceux qui y croient et ceux qui n'y croient pas.
00:34:52Mais, en fait, il voit bien
00:34:54qu'il faut
00:34:56pratiquer une seule laïcité,
00:34:58comme disait le pape le week-end dernier,
00:35:00pour cultiver ses racines qui sont consubstantielles
00:35:02à la France.
00:35:04Et il voit aussi que ceux qui souhaitent,
00:35:06dans une laïcité
00:35:08très radicale, les éradiquer,
00:35:10veulent, en réalité,
00:35:12éradiquer tout le substrat
00:35:14culturel français.
00:35:16Et vous savez, il suffit de lire le communiqué
00:35:18de la Ligue des droits de l'homme à Bocaire
00:35:20pour comprendre de quoi il s'agit.
00:35:22Par exemple, elle fait une comparaison,
00:35:24je me dis, mais quand même,
00:35:26entre un drapeau palestinien
00:35:28qui accrochait
00:35:30au fronton d'une mairie
00:35:32avec la crèche de Bocaire.
00:35:34À quel moment on peut dire qu'un drapeau
00:35:36palestinien au fronton d'une mairie, c'est la même
00:35:38tradition en Provence qu'une crèche ?
00:35:40Et elle défend aussi,
00:35:42je ne sais pas ce que ça vient faire dans le truc,
00:35:44parce que ça n'a rien à voir avec le sujet,
00:35:46les musulmans qui sont la cible
00:35:48d'une laïcité détournée.
00:35:50Quand ça s'adresse
00:35:52aux catholiques, c'est une bonne laïcité,
00:35:54c'est comme le cholestérol, il y a la bonne
00:35:56laïcité et la mauvaise laïcité,
00:35:58mais envers des musulmans,
00:36:00c'est une laïcité détournée.
00:36:02Ce que je voudrais simplement dire,
00:36:04ce que je trouve amusant, parce que je parlais
00:36:06de clivage en France,
00:36:08cette fois, vous savez, on dit
00:36:10qu'il y a des personnages politiques
00:36:12à droite qui sont irréconciliables.
00:36:14Alors moi, j'ai regardé, ils ont quand même des choses
00:36:16communes. Marine Le Pen défend
00:36:18Noël et la crèche en tant que symbole culturel dans
00:36:20l'espace public. Éric Zemmour défend Noël et la crèche
00:36:22en tant que symbole culturel dans l'espace public.
00:36:24Marion Maréchal, Bruno Retailleau,
00:36:26Laurent Wauquiez, j'ai tous les documents.
00:36:28C'est pas tous cette année, mais...
00:36:30Ils ne peuvent pas se renier, c'est fini.
00:36:32Donc on pourrait imaginer qu'on fasse des centons
00:36:34cette année, voyez, et puis qu'on les mette
00:36:36tous entre le boeuf et l'âne
00:36:38et puis ils se parleraient, ils trouveraient
00:36:40bien un socle commun pour parler de choses
00:36:42d'actualité. Alors je précise
00:36:44que François Bayrou, en revanche, il est contre.
00:36:46Voilà. Pour lui, pas de crèche
00:36:48dans l'espace public.
00:36:50Laissons passer un ange.
00:36:52Dans un instant,
00:36:54Charlotte Dornelas, on va s'arrêter avec vous
00:36:56avec la gaieté l'Éric
00:36:58qui est fermée au public
00:37:00pour l'instant avec 200
00:37:02migrants dits mineurs isolés
00:37:04depuis une semaine et que
00:37:06la gaieté l'Éric refuse de les mettre dehors.
00:37:08On en parle dans un instant. D'abord, ce
00:37:10chauffeur de bus, Marc Menand.
00:37:12On a vu
00:37:14un peu partout cette vidéo
00:37:16où il se fait agresser
00:37:18verbalement par des jeunes
00:37:20avec des insultes très
00:37:22virulentes. On n'a pas voulu vous montrer
00:37:24les insultes ni la vidéo qui est partielle
00:37:26parce que c'est une partie, etc.
00:37:28de l'agression. Ça se passe à Toulouse.
00:37:30Ce qui est intéressant, ce qui est surprenant,
00:37:32ce qui est interpellant, c'est que
00:37:34le chauffeur de bus est convoqué demain en vue
00:37:36d'un éventuel licenciement. Les jeunes
00:37:38ne sont pas poursuivis.
00:37:40Alors déjà, ce qui est intéressant,
00:37:42c'est de savoir que cet homme
00:37:44est chauffeur de bus dans cette
00:37:46société qui s'appelle Tisséo
00:37:48depuis 25 ans.
00:37:50Il est extrêmement apprécié
00:37:52de ses camarades et
00:37:54il faut connaître les
00:37:56horaires de travail qui sont ceux
00:37:58des chauffeurs de bus. Alors, on a
00:38:00une amplitude. Selon la semaine, vous n'avez
00:38:02pas le même horaire. Mais vous pouvez commencer
00:38:04à 4h du matin et terminer à
00:38:062h du matin. Les
00:38:08jours fériés, vous
00:38:10tournez et vous allez
00:38:12le matin, dès 5h,
00:38:14dans tous les quartiers.
00:38:16Imaginez ce qui se passe
00:38:18dans le contexte actuel,
00:38:20avec tout ce que nous pouvons lire
00:38:22ici et là, d'agressions,
00:38:24de gens qui ne
00:38:26respectent pas la moindre,
00:38:28là, ce n'est même pas autorité,
00:38:30vous êtes tout seul
00:38:32au volant de votre
00:38:34bus en traversant des
00:38:36quartiers qui sont les quartiers de
00:38:38l'hostilité. Et là, en l'occurrence,
00:38:40les gamins étaient particulièrement
00:38:42repérés. C'est ça qui est fascinant toujours.
00:38:44C'est qu'on sait qui ils sont.
00:38:46Et quand il voit monter
00:38:48celui qu'il a repéré
00:38:50à l'arrêt du bus,
00:38:52il fait attention
00:38:54parce qu'il n'est pas que chauffeur.
00:38:56Il est aussi celui qui
00:38:58vérifie si vous avez bien
00:39:00un ticket et si vous ne l'avez pas, vous devez payer.
00:39:02Et comme le gamin n'a pas
00:39:04de ticket, il lui dit « dis donc, aujourd'hui,
00:39:06il va falloir que tu payes ». Et le gamin
00:39:08lui dit non. Alors il lui dit
00:39:10« tu vas sortir parce qu'il n'est pas
00:39:12en question que tu roules sans
00:39:14avoir payé ce qui est
00:39:16demandé à toute personne
00:39:18qui exige un service,
00:39:20en l'occurrence celui de passer
00:39:22d'un point A à un point B. »
00:39:24Et le gamin dit non. Et il finit
00:39:26par s'énerver car
00:39:28les propos, vous savez,
00:39:30qui avaient enragé
00:39:32Zinedine Zidane sur le stade
00:39:34de football et qui lui avait mis un coup de tête,
00:39:36eh bien le gamin lui dit la même chose
00:39:38par rapport à la maman de cet
00:39:40homme d'un certain âge, 25 ans,
00:39:42de service. – Et si vous permettez,
00:39:44dans la vidéo, il dit que ce sont des enfants
00:39:46qui ont un passif, qui c'est qu'ils crachent
00:39:48sur moi, et il dit qu'il a
00:39:50pris le temps, il a dit non, j'ai pas le droit
00:39:52de te toucher, il a pris du temps, et petit à petit…
00:39:54– C'est pour ça, je dis
00:39:56il a pris le temps, d'abord,
00:39:58de le rappeler à l'homme, de lui dire
00:40:00« tu payes », et c'était
00:40:02dans une sorte de convivialité.
00:40:04Et à la fin, non,
00:40:06le chauffeur de bus, au départ,
00:40:08il est dans la convivialité.
00:40:10Et puis l'autre, qui est d'une arrogance
00:40:12incroyable, et qui finit par l'insulter
00:40:14en traitant donc, sans doute
00:40:16sa mère des fins, il finit
00:40:18par là, s'offusquer, il en a
00:40:20marre, c'est pas la première fois, ils sont repérés.
00:40:22Et là, il se fâche, il le pousse dehors,
00:40:24en disant « maintenant, tu descends ».
00:40:26Et, ce qui est extraordinaire,
00:40:28la direction
00:40:30l'appelle maintenant à rendre
00:40:32compte de ce qui s'est passé. – Et j'aime bien
00:40:34parce que dans les vidéos, c'est souvent la réaction
00:40:36qui met pas le début.
00:40:38– Oui, mais au-delà de tout, Christine,
00:40:40il est payé comme chauffeur de bus,
00:40:42et comme receveur.
00:40:44Donc, on peut demander quel est
00:40:46le règlement dans cette compagnie,
00:40:48quand on est receveur, on exige
00:40:50que celui qui monte
00:40:52pour être transporté, il paye son ticket.
00:40:54Et s'il ne paye pas son ticket, on dit
00:40:56à la personne « désolé, vous sortez ».
00:40:58Si vous n'avez pas cette attitude,
00:41:00c'est une faute professionnelle.
00:41:02Puisque, il faut bien que la société
00:41:04puisse avoir
00:41:06un chiffre d'affaires, car sinon, elle ne pourra pas
00:41:08payer. – Donc, il protège sa société.
00:41:10– Il protège sa société. Eh bien, maintenant,
00:41:12c'est lui qui doit rendre compte.
00:41:14Et là, c'est intolérable
00:41:16en soi.
00:41:18Et ne pas oublier
00:41:20la multiplication de tous ces cas.
00:41:22Il y a 29%
00:41:24de plus d'agressions
00:41:26dans les bus entre
00:41:282021 et 2022.
00:41:30L'année dernière, dans la région parisienne,
00:41:32la RATP,
00:41:34en 2023, 2950
00:41:36agressions.
00:41:38Il n'y a pas un jour, sans que
00:41:40dans la région parisienne, il y ait
00:41:42deux ou trois chauffeurs qui
00:41:44n'aient à supporter ce type
00:41:46d'attitude des jeunes. Alors, ça pose
00:41:48quand même des problèmes. On peut laisser faire.
00:41:50Mais alors, pourquoi avoir
00:41:52des receveurs ? Il n'y a plus de receveurs.
00:41:54Il n'y a plus rien. Et puis, on peut mettre les pieds
00:41:56sur les banquettes.
00:41:58Il n'y a plus de civilité. Il faut constamment
00:42:00laisser ceux qui
00:42:02ont perdu le sens
00:42:04de la citoyenneté se multiplier.
00:42:06Et alors, ça donne quoi ?
00:42:08Eh bien, ça donne les bandes avec
00:42:10un gamin qui, malheureusement,
00:42:12termine sous un couteau hier
00:42:14à Paris. On a
00:42:16la drogue. Il serait peut-être
00:42:18temps, maintenant, que les politiques
00:42:20réagissent. On n'est plus dans
00:42:22les bons sentiments. D'abord, c'est quoi, les bons
00:42:24sentiments ? C'est de faire en sorte qu'un gamin
00:42:26de 12 ans ne soit pas capable de
00:42:28comprendre la
00:42:30civilité, ne pas être capable
00:42:32de savoir ce qu'est un citoyen,
00:42:34de ne pas respecter autrui.
00:42:36C'est normal ? C'est ça qu'on doit enteriner ?
00:42:38C'est ça, la démocratie ? Non, ça, c'est
00:42:40ce qui met la démocratie en péril.
00:42:42Alors, je crois qu'aujourd'hui,
00:42:44il nous faut envisager
00:42:46d'avoir des centres
00:42:48où ces gamins, qui sont
00:42:50en perdition pour le bien,
00:42:52pour le respect qu'on leur doit,
00:42:54pour la nécessité de les
00:42:56faire devenir, un jour,
00:42:58fréquentables et d'avoir une société
00:43:00qui soit une société où les
00:43:02uns et les autres existent, en
00:43:04fraternité minimale.
00:43:06Eh bien, il faut avoir des centres de
00:43:08redressement où on apprend à se lever le matin,
00:43:10on apprend à dire bonjour, on apprend
00:43:12à payer sa place quand on
00:43:14prend un transport en commun.
00:43:16Sinon, il y a la patinette, il y a le vélo,
00:43:18il y a même la marche à pied.
00:43:20Et on voit que ces
00:43:22enfants sont dans la provocation
00:43:24et la vitesse à laquelle
00:43:26ils insultent...
00:43:28Je peux finir ma phrase ?
00:43:30La vitesse et la puissance
00:43:32avec laquelle ils lâchent des insultes,
00:43:34c'est assez insoutenable quand même.
00:43:36Dans la provocation, c'est difficile de résister à ça.
00:43:38C'est compliqué.
00:43:40Merci pour votre regard, mon cher Marc.
00:43:42Charlotte Dornelas,
00:43:44depuis une semaine, la salle mythique
00:43:46de spectacle La Gaie-Ténéré
00:43:48a totalement fermé ses portes.
00:43:50Elle a fermé ses portes hier et elle a été
00:43:52envahie il y a une semaine, c'est ça ?
00:43:54Quelle est la situation
00:43:56exactement aujourd'hui de La Gaie-Ténéré
00:43:58qu'à Paris ?
00:44:00C'est vrai que la situation exacte est un peu
00:44:02différente de la situation qui est présentée
00:44:04rapidement ici et là, vous allez voir,
00:44:06et qui est légèrement faussée puisqu'elle est
00:44:08calquée sur les mots et les revendications
00:44:10du collectif qui emmène ces
00:44:12jeunes migrants.
00:44:14Depuis mardi 10 décembre,
00:44:16vous le disiez, 2 à 300 personnes,
00:44:18ça dépend, mais il y en avait 200 initialement,
00:44:20qui se sont ajoutées et qui se
00:44:22présentent comme des mineurs isolés,
00:44:24étrangers, qui squattent
00:44:26cette salle de spectacle,
00:44:28l'endroit, on va dire,
00:44:30et qui réclament
00:44:32notamment un hébergement, c'est la
00:44:34revendication principale. Ils disent
00:44:36qu'on occupe ce lieu-là dans l'espoir
00:44:38d'avoir un hébergement, mais
00:44:40ils enchaînent sur place
00:44:42à la fois les slogans accusateurs
00:44:44envers la France, de manière générale,
00:44:46et les revendications éminemment politiques,
00:44:48au-delà d'une aide humanitaire
00:44:50d'urgence. Alors, depuis 10 jours,
00:44:52la direction de la salle de spectacle
00:44:54a refusé de les faire expulser,
00:44:56elle dit qu'on est en plein hiver, on ne va pas les mettre dehors,
00:44:58c'est hors de question.
00:45:00Donc, elle a tenté de maintenir son activité
00:45:02avec des scènes
00:45:04qui sont racontées, qui sont un peu lunaires,
00:45:06vous avez des spectateurs qui viennent, qui sont là
00:45:08entre des gamins qui dorment, qui occupent
00:45:10les toilettes toute la journée,
00:45:12évidemment ça n'était pas tenable, donc ils ont fini
00:45:14par fermer leurs portes, et ça fait 10 jours qu'ils préviennent,
00:45:16il y a 60 salariés dans
00:45:18la boîte, ils disent tout simplement
00:45:20le risque c'est le dépôt de bilan, on perd des milliers
00:45:22d'euros par jour, et donc
00:45:24tout a été annulé. Alors, c'est une
00:45:26salle qui appartient, c'est un établissement de la mairie
00:45:28de Paris, vous savez, et ensuite
00:45:30les locataires sont concessionnaires,
00:45:32donc on reviendra sur le budget, mais
00:45:34alors c'est assez marrant parce que l'établissement est donc
00:45:36à la ville de Paris, et on sait que notamment
00:45:38dans ce qui est annulé, il y a un atelier,
00:45:40pour Mathieu, je précise, ça va lui faire plaisir,
00:45:42il y avait un atelier collectif, ouvrez les guillemets,
00:45:44la fresque de la migration, il y avait
00:45:46un projet, et maintenant on fait quoi ? Une enquête
00:45:48sur les masculinités, et une exposition
00:45:50transgalactique sur, évidemment,
00:45:52la mouvance trans, vous voyez que
00:45:54par ailleurs, ça ne mange pas de pain de savoir un peu
00:45:56ce qui se passe dans les établissements, notamment financés
00:45:58par la ville de Paris, et je referme
00:46:00la parenthèse, mais tout ça... Parenthèse importante.
00:46:02Mais tout ça est à l'arrêt,
00:46:04et dans les revendications qui sont, vous avez
00:46:06une banderole qui est installée, des tracts qui sont
00:46:08distribués, des slogans qui sont proférés,
00:46:10vous avez une banderole, par exemple,
00:46:12des places, il y en a pour loger
00:46:14tous les ménas, donc les mineurs étrangers
00:46:16et non accompagnés, avec le
00:46:18soutien du lieu, nous exigeons
00:46:20de l'Etat des solutions d'hébergement dignes
00:46:22et pérennes, ce pays qui,
00:46:24en nous colonisant, est devenu l'une des plus
00:46:26grandes puissances économiques mondiales,
00:46:28là, en l'occurrence, on s'adresse à la France,
00:46:30et l'Etat s'obstine à nier notre existence
00:46:32et à mener une politique de non-accueil
00:46:34toujours plus raciste et répressive,
00:46:36donc vous voyez qu'on est, dans la revendication,
00:46:38vaguement agressive.
00:46:40Mais on a également une autre vendication
00:46:42très intéressante, le respect de la présomption
00:46:44de minorité, il réclame le respect
00:46:46de la présomption de minorité, et
00:46:48une prise en charge immédiate par l'aide sociale
00:46:50à l'enfance, et c'est là
00:46:52que se niche le détail que beaucoup
00:46:54de journalistes oublient de donner
00:46:56quand ils font des papiers sur ce qui se passe à la Gaie-Télérique.
00:46:58La préfecture de la région
00:47:00Île-de-France, elle, a
00:47:02précisé, à l'AFP pourtant,
00:47:04on dit souvent que les journalistes ne disent pas
00:47:06toutes les informations parce qu'ils se basent sur les dépêches AFP,
00:47:08là ça tombe mal, la préfecture l'a dit à l'AFP
00:47:10précisément, que les migrants avaient été
00:47:12reconnus majeurs par les services
00:47:14sociaux de la ville de Paris. Ce qui
00:47:16change un peu la donne, vous savez, parce que même les obligations,
00:47:18sans les discuter, même
00:47:20les obligations ne sont pas les mêmes,
00:47:22qu'il s'agisse d'un mineur ou d'un majeur.
00:47:24Donc quand Daniel Simonnet, au hasard,
00:47:26un député LFI, évoque la Convention internationale
00:47:28des droits de l'enfant, les trémolos dans la voix,
00:47:30elle se trompe ou elle nous trompe,
00:47:32je ne sais pas, je lui laisse le bénéfice du doute.
00:47:34Résultat, on a en effet 60 salariés
00:47:36qui sont sur le carreau, parce qu'il ne reste
00:47:38plus que le tiers du budget de la salle
00:47:40qui est une forme de compensation
00:47:42d'un service public rendu
00:47:44au nom de la ville de Paris, c'est pour ça que la
00:47:46précision des expositions est intéressante
00:47:48et le reste évidemment est de la ressource propre
00:47:50à la fois de la billetterie et
00:47:52des produits qui sont vendus à l'intérieur
00:47:54de la gaieté lyrique, donc on a quand même 60 personnes
00:47:56qui risquent de perdre leur emploi
00:47:58s'il y a un dépôt de bilan.
00:48:00Mais pourquoi, Charlotte Darnelas,
00:48:02ces migrants demandent-ils
00:48:04le respect de la présomption de minorité
00:48:06alors même qu'ils ont été reconnus majeurs
00:48:08par les services sociaux ?
00:48:10Vous savez, c'est l'éternel débat,
00:48:12ou en tout cas l'éternelle revendication,
00:48:14l'éternel militantisme au sujet des mineurs isolés.
00:48:16À la base, on a la Convention
00:48:18internationale des droits de l'enfant
00:48:20qui considère qu'un mineur est un mineur.
00:48:22Point bas, vous pouvez venir de partout dans le monde,
00:48:24votre situation administrative ne compte pas,
00:48:26vous êtes un mineur et donc vous êtes pris en charge
00:48:28à ce titre par la protection
00:48:30sociale de l'enfance
00:48:32en France.
00:48:34Donc quand vous arrivez, vous dites « je suis mineur »
00:48:36et vous vous présentez à l'aide sociale à l'enfance,
00:48:38alors aujourd'hui, que les choses soient claires,
00:48:40il y a beaucoup de gens, notamment dans les préfectures,
00:48:42puisque ça dépend des départements,
00:48:44à l'aide sociale à l'enfance, qui expliquent que les gamins
00:48:46arrivent avec une fiche
00:48:48déjà rédigée, avec l'adresse
00:48:50du lieu, avec l'âge,
00:48:52avec leur date de naissance,
00:48:54ils ont tout qui est bien prévu,
00:48:56soit par les passeurs en amont, soit par les associations
00:48:58qui les prennent en charge directement
00:49:00ici. Donc, vous arrivez
00:49:02devant les services sociaux, vous dites que
00:49:04vous êtes mineur, vous êtes pris en charge par l'aide sociale
00:49:06à l'enfance pendant 5 jours,
00:49:08quoi qu'il arrive. S'il y a un doute sur
00:49:10votre minorité ou que vous êtes incapable de
00:49:12l'approuver, les services sociaux
00:49:14font une évaluation de cette minorité.
00:49:16Si vous êtes évalué mineur,
00:49:18en effet, vous êtes remis à l'aide sociale
00:49:20à l'enfance et pris en charge comme tel.
00:49:22Si ce n'est pas le cas, vous êtes réorienté
00:49:24vers les services qui sont
00:49:26faits pour accompagner les majeurs.
00:49:28Donc, une demande d'asile, par exemple,
00:49:30l'hébergement d'urgence qui existe aussi pour les majeurs,
00:49:32etc. Là, vous pouvez faire un recours
00:49:34ou, si la préfecture a un doute,
00:49:36elle va s'adresser cette fois-ci à la justice
00:49:38pour demander les fameux tests osseux.
00:49:40Tests osseux qui sont d'abord extrêmement coûteux
00:49:42et en plus, pas du tout précis.
00:49:44Vous avez souvent des résultats qui vous donnent
00:49:46à 3 ans près. Évidemment,
00:49:48entre 17 ans et 19 ans, c'est tout l'enjeu.
00:49:50Donc, c'est très compliqué. C'est pour ça que
00:49:52beaucoup n'ont pas envie de recourir
00:49:54à ces tests qui coûtent vraiment très cher et qui,
00:49:56en plus, ne résolvent pas forcément les problèmes.
00:49:58Quoi qu'il arrive, si la justice dit
00:50:00soit au bénéfice du doute, soit on a prouvé
00:50:02la minorité, vous êtes remis à l'aide sociale
00:50:04à l'enfance et sinon réorienté
00:50:06sur le parcours des majeurs.
00:50:08Donc, les associations, qu'est-ce qu'elles demandent ? Une présomption de minorité.
00:50:10S'il vous dit qu'il est mineur, il est mineur
00:50:12puisque personne n'a les moyens de prouver
00:50:14le contraire. Pourquoi ? Parce que vous êtes
00:50:16directement pris en charge, vous êtes inexpulsable
00:50:18et ensuite, évidemment, les années ont
00:50:20passé et quand arrive
00:50:22la majorité, vous pouvez refaire une demande d'asile
00:50:24et au bénéfice de l'installation
00:50:26en France et de la vie que vous y avez menée,
00:50:28vous êtes rendu par la force
00:50:30des choses quasiment inexpulsable.
00:50:32Donc, ces migrants dans l'histoire
00:50:34qui sont de vrais migrants
00:50:36mais probablement, pour la plupart
00:50:38d'entre eux, ne sont pas mineurs
00:50:40sont les pions de revendications
00:50:42qui dépassent très largement la question
00:50:44de savoir où ils vont dormir ce soir.
00:50:46Et d'ailleurs, Aurélien Véron
00:50:48qui est conseiller de Paris,
00:50:50il a parlé d'un slogan qui a été
00:50:52entendu à la Gaîté Lyrique et il dit
00:50:54j'aimerais savoir qui leur dicte leurs revendications
00:50:56parce qu'en effet, le slogan, là on a des
00:50:58migrants qui viennent principalement
00:51:00de l'Afrique subsaharienne. Alors je veux bien
00:51:02qu'ils suivent quotidiennement toutes les actualités
00:51:04et qu'ils aient les mêmes obsessions qu'Eric Dupond-Moretti
00:51:06mais c'est quand même un peu louche parce qu'écouter
00:51:08le slogan dont nous parle Aurélien Véron
00:51:10ouvrez les guillemets, on en a marre
00:51:12Macron, Zemmour, Bardella
00:51:14on en a marre, pas de quartier pour
00:51:16les fachos, pas de fachos dans nos quartiers.
00:51:18Je ne suis pas sûre que ce soit un slogan
00:51:20qui soit né en Afrique subsaharienne
00:51:22si vous voyez ce que je veux dire, la question en tout cas
00:51:24est légitime. Et la présomption
00:51:26de minorité, pour revenir à elle
00:51:28elle a permis l'établissement tout simplement d'une
00:51:30voie migratoire à part entière
00:51:32puisque en effet, à partir du moment où
00:51:34vous déclarez mineur, quoi qu'il arrive pendant 5 jours
00:51:36vous êtes accueilli et ensuite
00:51:38vous rentrez dans le processus.
00:51:40Donc c'est une filière à part entière qui est en
00:51:42constante augmentation et on finit par se
00:51:44tourner vers la ville, qui elle se tourne vers
00:51:46le département, qui demande à l'Etat de prendre
00:51:48en charge, Etat qui dit pas du tout, ça relève
00:51:50de l'aide sociale à l'enfance, c'est l'échelon
00:51:52du département et personne dans
00:51:54tous ces acteurs ne finit par dire, bon écoutez, est-ce qu'on peut pas
00:51:56se mettre tous d'accord ensemble pour expliquer qu'on ne peut plus ?
00:51:58Tout simplement, on ne peut plus
00:52:00parce qu'une fois ici, en effet
00:52:02ces personnes-là ont besoin d'un toit en hiver
00:52:04or il se trouve qu'il y a déjà des personnes en France
00:52:06qui elles aussi auraient besoin d'un toit en hiver
00:52:08et que tous les dispositifs d'hébergement
00:52:10sont saturés, mais cette question
00:52:12n'intéresse moins
00:52:14le collectif ou les associations.
00:52:16Ils sont arrivés avec le collectif
00:52:18des jeunes du parc de Belleville
00:52:20et on voit que c'est régulièrement la même chose.
00:52:22J'ai cherché longtemps pour savoir le nom du collectif
00:52:24parce que c'est quand même important et on a vu
00:52:26à Paris dans le 15ème,
00:52:28lorsqu'ils investissent des écoles par des associations
00:52:30dans le 16ème, lorsqu'ils investissent
00:52:32ils envahissent ou ils prennent des écoles
00:52:34de la même façon, c'est toujours le même système
00:52:36qui est répété.
00:52:38Est-ce qu'on peut
00:52:40comprendre que les associations de soutien
00:52:42réclament un hébergement et que la salle
00:52:44refuse l'expulsion et
00:52:46demande une solution ?
00:52:48Dans ce débat-là, c'est toujours la même chose. On peut tout
00:52:50comprendre individuellement. On peut comprendre
00:52:52les raisons qui ont poussé ces personnes
00:52:54à partir. On peut comprendre les raisons
00:52:56individuellement qui ont poussé ces personnes
00:52:58à imaginer que leur avenir serait meilleur en France
00:53:00que dans leur pays d'origine.
00:53:02On peut comprendre la volonté des associations
00:53:04de dire ce soir où est-ce que vont dormir ces gens
00:53:06voire même d'apporter du pain
00:53:08et de l'eau à des personnes qui en ont besoin.
00:53:10Simplement, le cadre de ces revendications
00:53:12devient politique.
00:53:14D'une part, le nombre est
00:53:16évidemment un enjeu politique.
00:53:18D'autre part,
00:53:20à la politique s'impose une réalité.
00:53:22Quand vous créez les conditions
00:53:24ensuite du nécessaire
00:53:26sauvetage humanitaire,
00:53:28c'est évidemment que
00:53:30la question politique préexiste
00:53:32d'abord et qu'elle se pose
00:53:34à tous. Or un,
00:53:36est-ce qu'il est possible simplement
00:53:38de poser une question dans le débat
00:53:40et d'imaginer que le dispositif
00:53:42d'accueil n'est pas raciste mais saturé ?
00:53:44Est-ce que c'est possible de faire
00:53:46une distinction entre ces deux mots-là ?
00:53:48Est-ce que c'est imaginable
00:53:50pour ces personnes-là ?
00:53:52Vous l'avez dit d'ailleurs, on avait eu l'hôtel de ville,
00:53:54la maison des Métallos en avril dernier
00:53:56qui avait été squattée de la même manière,
00:53:58l'académie du climat, la mairie du 20ème arrondissement.
00:54:00On voit que ces choses se répètent.
00:54:02Et la ville de Paris,
00:54:04qui n'est pas exactement dirigée par Marine Le Pen
00:54:06si ça peut rassurer les associations, me semble-t-il,
00:54:08elle répond, elle a répondu
00:54:10à la mairie de Paris et elle dit
00:54:12mais on ne peut pas trouver un logement du jour au lendemain.
00:54:14Pourquoi ? Parce qu'on a déjà près de 500 jeunes
00:54:16qui dorment dans des gymnases de la ville.
00:54:18On a mis à disposition
00:54:20tout ce qu'on pouvait, le tout,
00:54:22en plus de l'hébergement d'urgence,
00:54:24dont on a parlé récemment, et qui lui-même a augmenté
00:54:26considérablement ces dernières années.
00:54:28En début d'année, la ville
00:54:30précisait que 3500 personnes
00:54:32dormaient dans la rue.
00:54:343500 personnes déjà à gérer
00:54:36sur la question de l'hébergement.
00:54:38Et en France, il y a un an,
00:54:40le SAMU social, vous savez, celui qu'on appelle
00:54:42au 115 pour accéder à l'hébergement
00:54:44d'urgence, justement, recensait
00:54:467500 personnes
00:54:48dont les demandes d'hébergement,
00:54:50parce que certaines ne le demandent pas,
00:54:52mais dont les demandes d'hébergement
00:54:54n'avaient pas pu être pourvues en urgence.
00:54:567500 personnes
00:54:58dans toute la France,
00:55:00or on a des capacités d'hébergement d'urgence
00:55:02qui ont doublé ces sept
00:55:04dernières années. Donc quand est-ce
00:55:06qu'on se dit, nous ne sommes pas des dieux
00:55:08et peut-être faut-il se poser la question
00:55:10de nos simples capacités
00:55:12à d'abord gérer
00:55:14les personnes dont nous avons
00:55:16la charge, avant d'imaginer sauver le monde.
00:55:18Peut-être, je ne sais pas, c'est une question.
00:55:20Ensuite, la deuxième question, plus précisément sur
00:55:22l'aide sociale à l'enfance, c'est
00:55:24un peu la même chose. C'est-à-dire que fin 2021,
00:55:26ce sont les derniers chiffres qui sont disponibles,
00:55:28l'aide sociale à l'enfance recensait
00:55:3079 900 places,
00:55:32quasiment 80 000 places
00:55:34à l'aide sociale à l'enfance
00:55:36aujourd'hui en France, une hausse de 23%
00:55:38par rapport à 2017.
00:55:40Donc il y a de la création de places.
00:55:42Les mineurs non accompagnés,
00:55:44étrangers mais reconnus comme mineurs,
00:55:46représentent 22%
00:55:48des places qui sont aujourd'hui occupées.
00:55:50Et comme le dispositif est
00:55:52saturé, on prend des chambres d'hôtel
00:55:54également pour les mineurs, donc sans accompagnement,
00:55:56sans suivi aucun.
00:55:58Et les chiffres du ministère de la Justice
00:56:00nous éclairent un tout petit peu sur ce qui est devenu
00:56:02cette filière d'immigration.
00:56:04En 2014, c'était 5 033 personnes
00:56:06qui étaient prises en charge. En 2023,
00:56:0819 300. Vous voyez
00:56:10que le mot, évidemment, est passé.
00:56:12C'est une saturation totale aussi pour
00:56:14l'aide sociale à l'enfance, et pour information, l'aide sociale
00:56:16à l'enfance est faite pour des enfants qui sont en danger.
00:56:18Et ils existent et préexistent, évidemment,
00:56:20au sujet migratoire que revendiquent
00:56:22ces associations.
00:56:24Merci, Charlotte.
00:56:26Et on connaît beaucoup, moi, dans mon association,
00:56:28des mamans qui sont
00:56:30avec leurs enfants, ou des pères qui sont
00:56:32seuls avec leurs enfants, qui dorment
00:56:34dans leur voiture, qui n'ont pas d'hébergement.
00:56:36Et on aurait bien aimé avoir des
00:56:38associations, des collectifs qui ont
00:56:40les moyens pour pouvoir faire
00:56:42parler d'eux.
00:56:44Dernière partie
00:56:46avec vous, Mathieu Bocoté. Fabien Roussel
00:56:48vous a surpris, et
00:56:50dites-nous pourquoi. Alors, Fabien Roussel,
00:56:52en fait, il nous surprend souvent.
00:56:54Mais aujourd'hui, il nous a surpris dans son rôle
00:56:56inattendu de nationaliste comorien.
00:56:58Mais j'y reviens dans un instant,
00:57:00parce qu'il y a, rappelez-vous, il y a quelques
00:57:02semaines, quelques mois, en fait, au moment
00:57:04des insurrections en Nouvelle-Calédonie,
00:57:06vous vous souvenez probablement
00:57:08de ce député communiste qui disait
00:57:10« Il ne faut pas que le peuple
00:57:12historique en Nouvelle-Calédonie
00:57:14devienne minoritaire en son propre pays. »
00:57:16Bon. Et,
00:57:18au même moment, Marion Maréchal avait dit la même chose
00:57:20en France, à propos du peuple historique français.
00:57:22J'avais eu le privilège immense
00:57:24d'interviewer Fabien Roussel, et je lui avais demandé
00:57:26« Est-ce que ces deux déclarations, pour vous, ont
00:57:28le même sens ? » Il avait dit « Pas du tout.
00:57:30Dans le cas de la Nouvelle-Calédonie, c'est très juste.
00:57:32Pour la France, c'est scandaleux. »
00:57:34Bon. Alors, comme quoi, ce sont deux
00:57:36situations, ou deux points de mesure.
00:57:38Mais, je commence à me dire qu'il est
00:57:40au seuil de la récidive.
00:57:42Parce qu'aujourd'hui, on lui demande de parler de la situation
00:57:44de Mayotte
00:57:46et des Comores. Et là,
00:57:48il donne sa définition de la nation. C'est très important.
00:57:50Comores, parce qu'on dit, il y a beaucoup
00:57:52d'étrangers, vous savez,
00:57:54à Mayotte. « Mais est-ce que ce sont vraiment
00:57:56des étrangers ? » se demande Fabien Roussel,
00:57:58le leader communiste. Alors, je cite.
00:58:00« Sur les cent mille personnes
00:58:02de cette île que l'on traite d'étrangers,
00:58:0480% sont de l'île
00:58:06comorienne d'Anjouan,
00:58:08qui est à quelques kilomètres de Mayotte.
00:58:10Beaucoup sont sous les tôles.
00:58:12Ce ne sont pas des étrangers.
00:58:14Ce ne sont pas des immigrés.
00:58:16Ces Anjouanais font partie du peuple
00:58:18comorien. C'est un seul et même
00:58:20peuple. Ils parlent la même langue.
00:58:22Ils ont la même couleur de peau.
00:58:24Ils ont la même culture.
00:58:26Ils sont tous musulmans. »
00:58:28Alors, ça, c'est la définition que nous propose
00:58:30de la nation M. Fabien Roussel.
00:58:32Il ajoute aussi, c'est important, que ce ne sont
00:58:34pas des étrangers les uns pour les autres.
00:58:36Donc, il faut cesser de les traiter comme des étrangers.
00:58:38Donc, je constate que, pour M. Roussel,
00:58:40le fait de ressentir
00:58:42l'autre comme étranger ou non
00:58:44est une donnée importante pour savoir si nous
00:58:46sommes du même peuple. C'est important.
00:58:48Le ressenti, plus des caractéristiques
00:58:50objectives.
00:58:52Donc, je redonne les critères.
00:58:54C'est un même peuple, avec une même
00:58:56langue, une même couleur de peau,
00:58:58une même culture,
00:59:00une même religion.
00:59:02Si M. Roussel parlait
00:59:04ainsi en France, on dirait qu'il parle
00:59:06avec un accent allemand.
00:59:08Mais, dans les circonstances, apparemment,
00:59:10c'est légitime. Nous sommes devant,
00:59:12pour M. Roussel, une définition
00:59:14ethno-culturelle de la nation,
00:59:16fondée sur des caractères objectifs
00:59:18et fondée sur un ressenti
00:59:20de nationalité. Alors, on a tous
00:59:22là devant nous, et on se dit, je me
00:59:24permets de le redire, qu'une telle définition de la nation
00:59:26en France serait probablement
00:59:28classée à droite de la droite
00:59:30de la droite, de la droite, de la droite
00:59:32du Front National des années 70.
00:59:34– Il serait condamné pour l'acte. – Mais, évidemment, il serait condamné.
00:59:36Et puis, on refuserait d'aller sur une chaîne
00:59:38télé où il officierait en disant comment, avec de telles idées,
00:59:40on peut s'exprimer publiquement. Eh bien,
00:59:42non. Et là, j'ajoute une chose.
00:59:44Eh bien, que les Mahorais aient décidé
00:59:46de leur côté de demeurer français,
00:59:48donc la conception de la nationalité
00:59:50propre à Renan, qui est enchantée
00:59:52à gauche, ils ont décidé de demeurer français.
00:59:54Ils ont décidé de ne plus être comoriens
00:59:56politiquement, tout le moins. Eh bien, ça ne compte pas
00:59:58parce que la race,
01:00:00c'est la couleur de peau, la culture, la religion,
01:00:02la langue et le peuple sont plus importants
01:00:04que le désir de demeurer français.
01:00:06Tout cela ne me semble pas très
01:00:08républicain.
01:00:10– Qu'est-ce que cela dit ? C'est triste et c'est grave,
01:00:12quand même.
01:00:14– Oui, mais c'est loufoque, surtout.
01:00:16– Qu'est-ce que cela dit de la vision
01:00:18de la nation de la gauche radicale ?
01:00:20– Mais vous avez raison, c'est grave, je suis d'accord avec vous.
01:00:22C'est grave et loufoque tout à la fois. – Moi, quand je vois couleur de peau,
01:00:24ça me fait bondir.
01:00:26– Je vous comprends. Mais j'y reviens.
01:00:28Alors, il faut avoir une conception large
01:00:30de la gauche radicale. LFI,
01:00:32ne l'oublions pas, a une adhésion substantielle
01:00:34à une conception assez militante
01:00:36de l'islam. C'est-à-dire, LFI prête à toutes
01:00:38les concessions à l'islam qu'elle refuserait
01:00:40en circonstance au catholicisme. Je parle de LFI.
01:00:42LFI pratique le nationalisme palestinien.
01:00:44La fierté de
01:00:46brandir le drapeau palestinien est exceptionnelle.
01:00:48Quand vient le temps de brandir le drapeau français,
01:00:50un peu moins. Et n'oublions pas que M. Mélenchon,
01:00:52quant à lui, dit que quand un pays
01:00:54change de population, il change de peuple,
01:00:56il change de culture, il change de civilisation.
01:00:58Il disait cela pour les États-Unis. On pourrait se demander
01:01:00si c'est la même chose pour la France. Il appelle cela
01:01:02la créolisation. Dans le cas du PCF,
01:01:04et plus largement, ce que je constate, c'est que la gauche radicale
01:01:06propose à la France,
01:01:08la France métropolitaine, une définition
01:01:10strictement républicaine, abstraite,
01:01:12désincarnée. La nation
01:01:14en France, ce n'est jamais une langue, jamais une culture.
01:01:16Ce sont de purs, purs principes
01:01:18désincarnés. C'est la sacro-sainte république.
01:01:20Mais si M. Roussel parlait
01:01:22du peuple historique français de la même manière
01:01:24dont il parle du peuple comorien
01:01:26maorais, il serait devant
01:01:28les tribunaux. Je note une chose
01:01:30simplement. La gauche radicale est fondamentalement
01:01:32hostile à l'identité historique et culturelle
01:01:34du peuple français. Et ça, c'est
01:01:36une constante dans ses convictions.
01:01:38– Merci Mathieu,
01:01:40Gabriel, Charlotte,
01:01:42Marc, tout de suite Pascal Praud.
01:01:44Bonne soirée.

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