Face à l'Info (Émission du 12/12/2023)

  • l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 -Face à l'info, bonsoir à tous. Je ne sais pas quelle émission on aura ce soir,
00:00:03 puisque j'ai reçu une boîte de chocolat, je l'ai offerte à la régie,
00:00:06 et ils sont tous en train de manger.
00:00:08 Du chocolat.
00:00:10 Est-ce que vous êtes là ? Est-ce que vous filmez quand même ?
00:00:13 Ils sont là, bon ça va.
00:00:15 Donc sachez que ce sera Face à l'info au chocolat ce soir.
00:00:17 Simon Guélin, la Minute Info, c'est parti.
00:00:20 -Bonsoir Christine, et bonsoir à tous.
00:00:22 Au Parlement polonais, un député d'extrême droite a vidé un extincteur sur une ménora.
00:00:26 Ce chandelier à cette branche, symbole du judaïsme,
00:00:29 il a immédiatement été condamné par le Premier ministre Donald Tusk
00:00:32 et exclu d'une réunion parlementaire.
00:00:35 L'armée israélienne annonce avoir récupéré le corps de deux otages
00:00:38 dans la bande de Gaza lors d'une opération spéciale.
00:00:41 Il s'agit d'une jeune femme de 28 ans, Eden Zakaria, et du soldat Ziv Dado.
00:00:45 Les deux corps ont été ramenés en Israël,
00:00:47 et les familles ont immédiatement été prévenues.
00:00:50 Et puis à Paris, une femme a été agressée hier soir à proximité de l'avenue d'Eterne
00:00:54 par un homme muni d'un couteau.
00:00:56 L'agresseur, qui aurait crié "Allah akbar", lui a demandé si elle était de confession juive,
00:01:00 avant d'ajouter que si elle avait répondu oui, il lui aurait porté un coup de couteau.
00:01:04 L'homme a été interpellé et une enquête a été ouverte, chère Christine.
00:01:07 Merci beaucoup, mon cher Simon.
00:01:11 Et au sommaire, ce soit la crise politique qui ébranle encore la République,
00:01:16 ce soit l'avenir du texte "Immigration" qui évoluera au sein d'une commission mixte paritaire,
00:01:21 semble très incertain à l'heure qu'il est,
00:01:24 alors qu'Elisabeth Borne, de son côté, a dénoncé l'union sacrée
00:01:27 entre la NUPES et le ERN, contre le texte, à l'Assemblée nationale cet après-midi.
00:01:32 Nous nous arrêterons sur la réalité des visions contradictoires sur le sujet,
00:01:37 entre Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, les LR, Marine Le Pen ou encore Éric Zemmour.
00:01:42 Pourquoi ces visions sont-elles contradictoires ?
00:01:45 L'édito de Mathieu Boquecote.
00:01:48 "Quand les politiques n'arrivent pas à se mettre d'accord sur l'immigration, sur le terrain,
00:01:53 les enseignants font face à la montée de l'islamisme, à l'éducation nationale,
00:01:57 comme à Issou dans les Yvelines où l'équipe pédagogique d'un collège a finalement repris le travail
00:02:02 après avoir exercé son droit de retrait.
00:02:05 Les enseignants ont peur d'être accusés d'islamophobie, les enseignants ont peur.
00:02:09 Et on s'arrêtera sur cette peur, cette terreur dont parle Jean-Pierre Aubin,
00:02:13 l'ancien inspecteur général de l'éducation nationale, dans son livre,
00:02:17 avec l'analyse de Dimitri Pavlingo."
00:02:20 Serge Gainsbourg n'a plus droit de cité.
00:02:24 Une station de métro aux portes de Paris, au Lila, doit porter le nom de Gainsbourg.
00:02:29 Mais une pétition s'insurge contre cette décision, rappelant le passé contesté du chanteur.
00:02:36 Jusqu'à quand va-t-on revisiter la France, sa culture, son passé ?
00:02:40 Ou bien faut-il au contraire condamner les artistes jugés aujourd'hui douteux,
00:02:44 même s'ils ne sont plus là ?
00:02:46 Ou qu'il a du lait un temps maintenant leur rejette de libertaires à liberticides,
00:02:51 le regard de Marc Menand ?
00:02:53 Alors que les politiques n'arrivent pas à se mettre d'accord sur l'immigration,
00:02:57 nous nous arrêterons sur ce dossier que nous évoquons hier.
00:03:00 Quand le Conseil d'Etat oblige la France à reprendre un individu radicalisé,
00:03:06 jugé très dangereux par les renseignements, et qui a été expulsé dans son pays d'origine,
00:03:11 c'est la dernière décision du Conseil d'Etat qui exige du gouvernement qui rapatrie à ses frais
00:03:16 cet ouzbek de 39 ans, même s'il est jugé dangereux.
00:03:19 Qui pour protéger la France ?
00:03:21 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:23 Et puis, Jordan Bardet, l'impremier ministre ?
00:03:27 Provocation ou aspiration ?
00:03:29 En tout cas, est-ce un pronostic en cas de dissolution ?
00:03:33 Que pourrait-il se passer ?
00:03:35 Des députés reconquêtes à l'Assemblée ?
00:03:37 Plus de RN ?
00:03:38 Moins de Nupes ?
00:03:39 L'effondrement des ALR ?
00:03:40 L'union des droites ?
00:03:41 L'édito de Mathieu Beaucoup ?
00:03:43 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires.
00:03:48 On commente, on décrypte, on analyse et c'est maintenant.
00:03:51 Ravi de vous retrouver ce soir, mon cher Mathieu.
00:04:06 On attaque tout de suite, vous allez bien ?
00:04:08 Tout le monde va bien ?
00:04:09 Toujours.
00:04:10 Il sont nombreux, Mathieu Bocoté, à se demander encore aujourd'hui les raisons de la, si vous permettez,
00:04:16 déculottée gouvernementale d'hier.
00:04:19 S'agit-il simplement, comme on a pu l'entendre, de jeux politiques entre partis,
00:04:24 complètement hypnotisés par la joute parlementaire ?
00:04:28 Ou ne s'agit-il pas plutôt d'un révélateur de vision vraiment contradictoire de l'immigration ?
00:04:35 Je crois que c'est le commentaire politique à courte vue,
00:04:39 cherche à voir dans le débat qui n'a pas eu lieu, et encore là, il faut voir s'il n'a vraiment pas eu lieu,
00:04:45 simplement justement un petit calcul parlementaire, sans ambition, sans envergure, sans comprendre.
00:04:52 Sans comprendre parce qu'il ne parvient pas à l'imaginer que la question de l'immigration est aujourd'hui la question
00:04:57 qui est la plus clivante, mais pas de manière négative ou positive,
00:05:00 c'est simplement le révélateur de visions du monde contradictoire, irréconciliable,
00:05:06 et de ce point de vue, sans compromis possible.
00:05:09 Une des trois visions, je reviendrai parce qu'il y a un genre de dégâge, trois, l'emportera,
00:05:14 mais il n'y a pas d'espèce de tripatouillage possible sur le mode on va finir par s'entendre,
00:05:18 à faire une forme de compromis, on est devant trois visions radicalement contrastées.
00:05:24 Je le dirais, hier, ce n'est pas que les gens refusaient de débattre, c'est plus compliqué.
00:05:28 C'est qu'ils refusaient de débattre dans les paramètres proposés du débat par le gouvernement.
00:05:33 Chacun avait sa propre conception du débat légitime, mais pour les oppositions,
00:05:37 à la fois à gauche et à droite, c'était un débat déjà vicié dans sa forme.
00:05:42 Donc de là le refus de débattre, c'est comme ça que je le comprends.
00:05:45 Trois grandes options, trois visions de l'immigration, qui s'appuient sur trois conceptions du peuple français.
00:05:52 Ça, il ne faut jamais l'oublier, les deux viennent ensemble.
00:05:54 Immigration, conception du peuple, immigration, conception de la nation.
00:05:57 Si vous n'êtes pas capable de penser les deux ensemble, vous ne comprenez pas les passions qui sont mises en jeu.
00:06:02 La première vision qu'on identifiera, c'est évidemment la vision d'Emmanuel Macron,
00:06:06 pour qui, globalement, la France se présente moins comme un peuple, comme une nation,
00:06:11 et davantage comme une société intégrée dans l'espace européen,
00:06:15 qui serait lui-même intégrée dans l'espace mondialisé.
00:06:18 Donc pour Emmanuel Macron, il y a évidemment la France, il y a ce pays, ce vieux pays qui existe,
00:06:22 mais pour trop souvent, on pourrait dire le camp du centrisme macronisé.
00:06:26 Pour ce cas, la vieille identité d'un pays s'est toujours présentée comme une forme de vieux rebut
00:06:31 dont on pourrait se débarrasser pour enfin embrasser la modernité.
00:06:34 L'identité d'un peuple, on se rappelle la phrase d'Emmanuel Macron, qui remonte à il y a quelques années déjà,
00:06:39 mais qui, dans les circonstances, nous éclaire beaucoup.
00:06:41 « Il n'y a pas de culture française, dit-il, il y a des cultures en France. »
00:06:45 Cette phrase nous éclaire sur les temps présents.
00:06:48 Parce que si vous pouvez affirmer un jour dans votre vie qu'il n'y a pas de culture française,
00:06:51 c'est que vous témoignez du fait que vous êtes plutôt indifférent.
00:06:54 À tous ceux qui ont peur de perdre leur culture, de perdre leur identité, de perdre leur pays.
00:07:00 Dans cette logique, comment l'immigration se présente-t-elle ?
00:07:04 Elle se présente sur le mode des ressources humaines.
00:07:07 Elle se présente à la manière de main-d'œuvre, tout simplement.
00:07:10 Elle se présente comme une variable d'ajustement technique dans une société mondialisée.
00:07:15 On ne voit pas des individus dans leur culture, on ne voit pas des personnes avec leur communauté,
00:07:19 on ne voit pas des peuples, des nations, des civilisations.
00:07:22 On voit des morceaux de robots interchangeables pour les besoins de l'économie, fixés.
00:07:27 Et ça, c'est important de le dire.
00:07:28 Non pas l'économie du commun des mortels, mais l'économie d'une partie du milieu économique
00:07:33 qui a besoin, en toutes circonstances, d'une main-d'œuvre à bon marché.
00:07:37 On entendait hier, ça m'a fasciné, de mémoire, c'était le président de l'association des restaurateurs,
00:07:42 qui on comprend était favorable à la loi, et qui dit « toute une partie du monde économique en France
00:07:49 ne peut pas vivre sans une immigration massive à bas salaires, notamment le milieu des restaurants ».
00:07:54 Et là, on a envie de dire à ces gens, mais très honnêtement et sans malveillance,
00:07:58 si votre secteur économique ne tient que par une main-d'œuvre souvent illégale, sous-payée,
00:08:04 et que vous êtes incapable de payer correctement les gens qui travaillent chez vous,
00:08:07 peut-être est-ce que votre secteur est périmé, ou peut-être êtes-vous enfermé dans un modèle économique
00:08:11 qui ne fonctionne plus.
00:08:13 Si vous avez besoin d'esclaves, en gros, pour travailler, je vous invite à vous moderniser.
00:08:17 Ça peut sembler brutal comme phrase, mais je crois que c'est nécessaire de le dire.
00:08:21 Tous ceux qui disent « notre économie ne peut pas fonctionner sans esclaves ou sans figures interchangeables,
00:08:26 comme ça qu'on fait venir de loin parce que personne qui est ici veut faire le boulot dans leur esprit »,
00:08:30 c'est peut-être un modèle économique qui ne fonctionne pas.
00:08:32 - Esclaves entre guillemets.
00:08:33 - Oui, bien sûr, ça va de soi.
00:08:35 Ensuite, je dis une immigration comme main-d'œuvre, une immigration aussi qui se présente sous le mode
00:08:41 des populations interchangeables. Le monde n'est plus fait de peuples et de nations,
00:08:45 il n'est plus fait de populations interchangeables.
00:08:47 Donc, vous pouvez faire venir des gens d'un peu partout à travers le monde,
00:08:49 pour peu qu'ils respectent les lois ici.
00:08:51 On constate que ce n'est pas toujours le cas par ailleurs.
00:08:53 Mais pour peu qu'ils respectent les lois, rien de plus n'est demandé.
00:08:56 On appelle ça le vivre ensemble.
00:08:58 À la rigueur, si on dit qu'on comprend que le commun des mortels a besoin d'identité partagée,
00:09:02 on va parler des valeurs, des valeurs très abstraites.
00:09:04 Mais les mœurs, la culture, la mémoire, tout ce qui fait qu'un peuple est quel et un peuple n'est pas un autre,
00:09:09 c'est vu, encore une fois, comme étant dépassé.
00:09:11 J'ajoute une chose qui est importante là-dedans, c'est présenter l'immigration
00:09:15 comme un mouvement historique inarrêtable.
00:09:17 Ça, c'est important de garder à l'esprit.
00:09:19 Pour certains qui disent qu'il faut arrêter l'immigration,
00:09:21 le discours de ces gens, c'est impossible, ça ne sert à rien, ce n'est pas possible.
00:09:25 Le politique n'a pas même la capacité de l'arrêter, ou alors il deviendrait monstrueux.
00:09:30 Tout ce qu'il peut faire, c'est ajuster les choses.
00:09:32 D'ailleurs, c'est une réponse technique. C'est ce qu'on disait sur le projet de loi immigration.
00:09:35 Ça ne se présentait pas comme un projet de loi majeur, définitif, déterminant.
00:09:39 Ça ne se fera pas comme un autre, ordinaire, pour réparer des problèmes techniques liés à l'immigration.
00:09:43 Donc ça, conception macroniste, on comprend, c'est une question non existentielle,
00:09:46 non dramatique, non tragique. C'est une question comme une autre.
00:09:50 La Mélenchonnie voit les choses autrement, à gauche.
00:09:52 Et de ce point de vue, la Mélenchonnie, ça intègre à la fois les Verts, les socialistes ralliés.
00:09:56 On pourrait dire le grand ralliement des socialistes à l'église mélenchoniste.
00:10:00 Mélenchon et ainsi de suite. Alors là, la question est existentielle.
00:10:03 Pour eux, la France, et c'est une formule de Jean-Luc Mélenchon,
00:10:06 il y a quelques semaines à peine, il y a quelques jours, il a parlé du peuple humain.
00:10:10 Le peuple humain. Ah ça, c'est une intéressante idée quand même.
00:10:13 Moi, je croyais qu'il y avait un peuple français, un peuple allemand, faites la liste.
00:10:16 Pas pour lui. Il y a un peuple humain.
00:10:18 Et quelle est la vocation de la France pour Jean-Luc Mélenchon dans de telles circonstances?
00:10:22 C'est de devenir le laboratoire du peuple humain, le laboratoire de l'universel concret.
00:10:27 Donc la France, la plus belle manière d'être fidèle à son identité,
00:10:30 ce serait de renoncer à son identité spécifique pour embrasser finalement le visage du peuple humain.
00:10:35 Mais pour être capable de s'ouvrir à l'autre, il faut s'effacer soi-même minimalement.
00:10:39 Et quelle est la fonction de l'islam et de l'immigration musulmane dans l'esprit de M. Mélenchon?
00:10:43 C'est tout simplement, c'est de tout autre qui nous permet de nous transformer de l'intérieur
00:10:47 en nous arrachant nos préjugés, en nous arrachant notre culture,
00:10:50 en nous arrachant nos stéréotypes, en nous arrachant nos préjugés.
00:10:53 Et là finalement, on comprend que chez M. Mélenchon, cette idée que l'immigration est salvatrice,
00:10:58 elle nous transforme profondément, elle nous délivre de nous-mêmes.
00:11:01 Et quand il y a des problèmes d'intégration, parce qu'il y en a aussi,
00:11:04 c'est toujours la faute du peuple français qui serait traversé par une forme de racisme congénital.
00:11:08 C'est jamais de l'immigration elle-même qui provoque des tensions, des fractures,
00:11:12 ce sont ceux qui refusent d'embrasser ce visage du peuple humain, entre guillemets.
00:11:16 Et en dernière essence, il y a la droite nationale,
00:11:18 qui est conservatrice ou populiste selon son école,
00:11:21 pour qui la France ce n'est ni une simple société d'agents économiques,
00:11:25 ni le peuple humain, c'est tout simplement un peuple historique à part entière.
00:11:30 Et dès lors, ce peuple, à ce souci élémentaire comme tous les peuples sur Terre,
00:11:34 c'est de demeurer maître chez lui, de conserver, de demeurer le peuple de référence dans son pays.
00:11:39 Donc ce n'est pas une race, il faut le dire.
00:11:41 Seulement qu'on peut rejoindre un pays en prenant les mœurs, la culture, la langue, l'identité, la mémoire,
00:11:47 en s'appropriant même ses ancêtres.
00:11:49 Et ça, c'est une vision classique, très classique, je dirais encore majoritaire dans la population,
00:11:54 mais paradoxalement, c'est la vision qui a été frappée d'interdit depuis 40 ans dans l'espace public.
00:11:58 Donc trois concepts irréconciliables, je le redis.
00:12:01 Marché, agrégat d'agents économiques.
00:12:03 Deux, peuple mystique de la créolisée et mondialisée.
00:12:07 Ou trois, peuple historique français.
00:12:09 Comment s'entendre quand on a ces trois conceptions qui s'affrontent ?
00:12:13 Alors justement, trois postures politiques. Lesquelles ?
00:12:17 Et on va écouter dans un instant Elisabeth Borne à l'Assemblée nationale sur l'Union sacrée.
00:12:21 J'y arrive, j'y arrive à l'instant.
00:12:22 Elle est très en colère.
00:12:23 Justement, ça c'est passionnant.
00:12:25 Je vais faire un mot tout de suite sur Elisabeth Borne parce que c'est passionnant ce qu'elle a dit.
00:12:28 Elle en veut terriblement.
00:12:30 En fait, elle nous refait le coup de l'extrême droite.
00:12:32 Elle en veut terriblement à tous ceux qui ont accepté de faire une motion commune, chacun avec ses raisons,
00:12:38 en disant « vous nous trahissez de simple fait de toucher au RN, à ce qu'elle appelle l'extrême droite,
00:12:42 ça suffit à vous disqualifier à jamais ».
00:12:44 Elle accueille finalement ses anciens frères de défauts frères.
00:12:47 Donc trois grandes options.
00:12:48 Si vous pensez, comme c'est le cas de la Macronie, que c'est une société d'agrégats mondialisés,
00:12:54 ce que vous pouvez faire c'est maîtriser l'immigration.
00:12:56 C'était le sens du projet de loi en passant.
00:12:58 Donc maîtriser, limiter l'immigration illégale, maîtriser l'immigration légale,
00:13:02 éviter qu'une société n'éclate, qu'elle ne s'écartelle exagérément.
00:13:07 Mais c'est la maîtrise.
00:13:08 La maîtrise c'est moins l'immigration.
00:13:09 Je le redis là-dessus, il faut le distinguer.
00:13:11 Ça veut dire que l'immigration est inévitable.
00:13:13 On ne pourra pas l'arrêter.
00:13:14 Mais on peut l'encadrer pour la rendre tolérable à une population qui finira par s'y acclimater.
00:13:18 Il y a le point de vue mélenchoniste, c'est l'accélération.
00:13:21 Et là, c'est la naturalisation, parce qu'il faut faire en sorte d'abolir le plus possible
00:13:25 la distance entre la France et les autres peuples du monde.
00:13:27 Donc plus la France s'abolira, plus elle sera belle.
00:13:30 Et dans le cas, évidemment, du point de vue du peuple historique français,
00:13:33 c'est l'idée que c'est stopper l'immigration massive.
00:13:35 La stopper une fois pour toutes.
00:13:36 Ce qui implique trois types de réponses politiques différentes.
00:13:39 Pour ceux qui veulent tout simplement maîtriser,
00:13:41 c'est réparer à l'intérieur des paramètres de l'État de droit.
00:13:43 On l'a compris pour une bonne partie de la macronie,
00:13:46 l'essentiel ce n'est pas de sauver l'identité de la France,
00:13:48 c'est de sauver ce qu'ils appellent l'État de droit en toutes circonstances.
00:13:51 Pour la mélenchonie, l'idée c'est l'accélération.
00:13:53 C'est-à-dire qu'il faut pousser le mouvement le plus vite possible
00:13:55 pour que le plus rapidement possible, la France se débarrasse de sa vieille identité.
00:13:59 Et dans le cas du camp du peuple historique français, c'est la réforme des institutions.
00:14:03 Et c'est à ce moment-là qu'un Ciotti, qu'un Zemmour, qu'une Le Pen plaident pour le référendum.
00:14:09 Pourquoi? Parce qu'ils disent dans la configuration institutionnelle actuelle,
00:14:13 nous sommes condamnés à la paralysie.
00:14:15 Nous ne pouvons rien faire, c'est tout simplement impossible.
00:14:18 Donc on doit changer les institutions pour agir sur nous-mêmes.
00:14:21 Alors je le redis encore une fois, à partir de ces trois lectures du phénomène migratoire,
00:14:27 comment trouver le début d'un terrain d'entente?
00:14:30 Certaines l'espèrent, certaines l'espèrent, un terrain d'entente. Difficile à voir.
00:14:34 Alors justement, à vous suivre, il n'est pas possible de trouver un terrain d'entente.
00:14:38 Pas du tout.
00:14:39 Il peut toujours avoir un terrain d'entente parlementaire circonstanciel.
00:14:43 C'est propre du Parlement de forcer les gens à s'entendre à court terme.
00:14:46 À moyen et long terme, je crois tout simplement que c'est impossible.
00:14:50 C'est une question vraiment clivante.
00:14:52 Comment réussir à réconcilier ceux qui voient l'homme simplement de manière comme un agent économique,
00:14:57 ceux qu'ils voient simplement comme celui qui doit s'effacer pour embrasser l'universel,
00:15:01 et celui qui considère que l'homme enraciné a ses droits.
00:15:05 Donc les trois camps dont je parle, ils ne sont pas, cela le dit, également répartis dans l'opinion.
00:15:09 Ça, il faut le garder à l'esprit, ce n'est pas un détail.
00:15:12 C'est pas un détail macroniste.
00:15:13 Cette idéologie-là est très présente chez les élites.
00:15:15 Elle est même dominante chez les élites.
00:15:17 Un peu de marge, mais globalement, c'est l'élite.
00:15:19 Dans l'autre côté, du point de vue chez Mélenchon, c'est le nouveau peuple qui croit.
00:15:23 C'est ce qu'on parle de pari démographique.
00:15:25 Un jour, cette vision l'emportera.
00:15:27 Et plus l'immigration massive arrive, et plus cette vision s'impose de manière sous le signe de l'inévitable.
00:15:32 Et enfin, la vision dite nationale, c'est qu'elle est majoritaire, tout simplement, dans le pays.
00:15:36 Tous les sondages confirment que les Français veulent stopper l'immigration massive.
00:15:41 C'est un paradoxe terrifiant, en fait, où le peuple français est dans l'opposition dans son propre pays.
00:15:46 Il est dans l'opposition pour deux raisons.
00:15:48 Il l'est d'abord parce que le système politique fragmente exagérément cette majorité populaire,
00:15:53 incapable de prendre forme au Parlement, qui voudrait stopper l'immigration massive.
00:15:57 Et il est dans l'opposition parce qu'idéologiquement, l'attachement à son propre pays a été extrême-droitisé depuis 40 ans,
00:16:02 et frappé d'interdit.
00:16:04 Alors, à partir de là, je dis question clivante par excellence, question irréconciliable par excellence.
00:16:09 À ce moment qu'on se dit qu'un pays est profondément divisé, il peut être refondé sur une des trois visions,
00:16:13 mais certainement pas sur un compromis entre les trois.
00:16:16 Un peuple vraiment très intéressant comme analyse.
00:16:21 On va voir un peu Elisabeth Borne à l'Assemblée nationale cet après-midi,
00:16:24 puisque la colère d'Elisabeth Borne en dit long le fond et la forme.
00:16:29 Ce sont les Français, les Français qui soutiennent très largement notre texte.
00:16:36 Vous ne leur proposez qu'une union sacrée entre la nupèce et l'extrême droite.
00:16:41 Vous ne leur proposez que le chaos.
00:16:43 C'est irresponsable, c'est dangereux, et avec le ministre Gérald Darmanin et tout mon gouvernement,
00:16:49 nous choisirons toujours le chemin de l'action et de la responsabilité au service des Français.
00:16:54 Je vous remercie.
00:16:55 Votre réaction ?
00:16:58 Imaginons s'il s'était choqué de telle manière après la mort de Thomas.
00:17:01 Je devine que ça témoignerait d'un meilleur rapport peut-être au pays.
00:17:04 C'est dommage que la colère survienne au moment d'un désaccord.
00:17:07 En un mot, j'ai entendu dire que le peuple est massivement pour la loi,
00:17:11 ce sont seulement les parlementaires qui l'ont bloquée.
00:17:13 Je me souviens du débat sur les retraites.
00:17:14 À ce moment-là, quand on nous disait que le peuple était massivement contre la loi
00:17:17 et que les parlementaires l'endossent, on nous disait qu'à l'instant,
00:17:20 on a une démocratie parlementaire.
00:17:21 Il ne faut quand même pas se...
00:17:22 Vous voyez un peu l'argumentaire tordu ?
00:17:24 Absolument d'accord, à la fois sur les raisons de l'énervement,
00:17:29 mais je reviendrai simplement sur...
00:17:31 En effet, elle utilise à nouveau, elle calcule la distance avec le RN.
00:17:36 Je rappelle que le matin même du vote de cette motion de rejet,
00:17:41 Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur qui portait le projet,
00:17:44 confiait qu'il espérait évidemment et que le RN ne vote pas cette motion de rejet
00:17:50 puisqu'il y avait des points d'accord par rapport à cette loi.
00:17:53 Donc en fait, le gouvernement, comme la France Insoumise,
00:17:56 ne se situe par rapport au RN que pour éviter d'avoir des arguments.
00:18:00 Systématiquement, quand ils sont d'accord, c'est génial,
00:18:02 quand ils ne sont pas d'accord, c'est honteux
00:18:04 et ça permet de mettre la honte sur le voisin d'en face.
00:18:07 C'est insupportable.
00:18:08 Soudain, on tombe dans une démocratie, c'est-à-dire où des élus sont écoutés,
00:18:13 mais il ne faut surtout pas entendre le Front National.
00:18:18 Enfin, à chaque fois, je dis le Front National, c'est le Rassemblement National.
00:18:22 Et si vous n'avez plus ce cordon,
00:18:24 eh bien, il est évident que les donnes politiques ne seraient plus les mêmes.
00:18:28 Là, à chaque fois, vous dressez ce mur et vous bloquez les élections.
00:18:32 Car il n'est pas question de faire en sorte qu'il puisse y avoir le jeu logique des urnes.
00:18:39 Il faut à tout prix que ces urnes soient bloquées et qu'on en reste dans l'entre-soi,
00:18:44 même si demain, on a 40-50% du peuple.
00:18:47 Ce peuple-là n'existe pas.
00:18:49 Ce peuple-là est en train de faire émerger les pestiférés.
00:18:53 Dimitri, ensuite, je vous ferai réagir aussi.
00:18:56 Je ne vais pas réagir à ce qu'a dit Elisabeth Borne,
00:18:59 parce que je trouve que Charlotte, Marc et Mathieu ont dit l'essentiel.
00:19:04 Je vais juste rajouter un chiffre que j'ai lu cet après-midi
00:19:06 pour compléter ce que dit Mathieu sur les dynamiques qui sont à l'œuvre autour de cette question de l'immigration.
00:19:11 C'est une note récente d'une des directions de l'Éducation Nationale
00:19:15 qui révèle que, tenez-vous bien, 40% des enfants de moins de 4 ans aujourd'hui
00:19:19 qui sont à l'école en France sont immigrés ou d'origine immigrée.
00:19:24 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si vous avez un peuple historique
00:19:27 qui aujourd'hui peut sembler être le groupe majoritaire
00:19:30 de ces trois familles irréconciliables sur le thème de l'immigration,
00:19:34 vous voyez qu'en fait, la famille la plus petite aujourd'hui,
00:19:37 proportionnellement en nombre, celle qui soutient la mélanchonie,
00:19:40 comme l'a appelé Mathieu, c'est de son côté aujourd'hui,
00:19:43 et la dynamique en termes démographiques.
00:19:46 – Et on parlera dans un instant de l'école justement avec vous,
00:19:49 passionnant livre, terrifiant livre de Jean-Pierre Aubin.
00:19:54 On en parle tout à l'heure, mais je vous fais quand même écouter Gérald Darmanin
00:19:57 cet après-midi à l'Assemblée Nationale qui dit "vous avez peur du débat"
00:20:01 et puis il y a la députée Diaz qui lui dit "mais non, on n'a pas peur du débat,
00:20:05 c'est vous qui refusez le référendum". On écoute.
00:20:08 – Qui a peur du débat ? Moi je pense que c'est vous qui refusez
00:20:11 de proposer aux Français un référendum.
00:20:13 Vous êtes incohérents, comme d'habitude le Rassemblement National
00:20:18 vit des problèmes et ne veut aucune des solutions.
00:20:21 Vous avez désarmé nos policiers hier, vous avez désarmé nos préfets,
00:20:25 vous désarmez les Français et vous allez vous réjouir au prochain fait d'hiver.
00:20:31 – Très bien.
00:20:32 – Vous allez vous réjouir au prochain fait d'hiver.
00:20:34 – Je crois que Gérald Darmanin aurait tout intérêt à ne pas utiliser
00:20:36 le terme "fait d'hiver" dans les circonstances,
00:20:38 vu la signification qu'a prise ce terme ces derniers temps.
00:20:41 Et pour le reste, il y a deux conceptions du débat.
00:20:43 Gérald Darmanin veut qu'on débatte dans ses paramètres, je le comprends,
00:20:46 c'est son jeu politique. Le RN dit "si vous y croyez vraiment,
00:20:48 débattons à la grandeur de la nation".
00:20:50 Je comprends que ce n'est pas une proposition retenue.
00:20:53 – Non mais Gérald Darmanin l'a fait quelque chose qui est franchement honteux.
00:20:57 Pourquoi ? Parce qu'il explique, et d'ailleurs il l'a expliqué hier aussi,
00:21:01 il a dit "alors là les gens vont m'empêcher, puisqu'il y avait une partie de cette loi
00:21:05 qui permettait d'élargir les capacités de passer devant le juge
00:21:09 pour des étrangers dangereux".
00:21:11 On n'était pas arrivés à l'expulsion le lendemain matin,
00:21:14 mais il permettait plus de cas comme ça.
00:21:17 Et il dit hier, et il le répète aujourd'hui, "je tiendrai pour responsable
00:21:22 la prochaine fois qu'un étranger qui aurait pu être expulsé avec ma loi
00:21:26 sera responsable, on va dire, d'un meurtre ou d'une agression,
00:21:31 quelqu'un que je tiendrai responsable, les députés LR et RN".
00:21:34 Mais toutes les OQTF là, qui est ministre de l'Intérieur en ce moment ?
00:21:38 Donc on ne peut pas à la fois dire que c'est de la récupération,
00:21:41 quand on parle aujourd'hui des OQTF non respectés,
00:21:44 et imaginer la responsabilité à posteriori de gens qui ne veulent pas ce projet de loi
00:21:49 dans le prochain drame dans le pays.
00:21:51 Alors là, en termes d'incohérence, on est au maximum.
00:21:54 - Dimitri, on va aller avec vous sur le terrain,
00:21:59 et on retournera à la politique dans un instant avec vous.
00:22:01 Jordan Bardella, Premier ministre, on en parle dans un instant avec vous.
00:22:04 Et avec vous, on parle de Serge Gainsbourg,
00:22:06 révisez déjà les petites chansons de Serge Gainsbourg, on en parle dans un instant.
00:22:09 Dimitri, demain, cela fera déjà deux mois que Dominique Bernard a été tué,
00:22:14 égorgé par un djihadiste de 20 ans à l'intérieur de la cour du lycée de Haras,
00:22:20 presque trois ans jour pour jour après Samuel Paty, qui a été décapité.
00:22:24 On aimerait dire que ces deux tragédies sont des événements isolés,
00:22:27 qu'ils ne disent rien de ce qui se passe à l'école, mais évidemment c'est faux.
00:22:32 Les signes de l'avancée de l'islamisme se voient chaque jour un peu plus,
00:22:36 et c'est même terrifiant, vous allez nous en dire plus.
00:22:39 - Évidemment, les incidents se comptent à la pelle.
00:22:41 Le dernier en date, on en a parlé sur ces news hier, aujourd'hui, c'est Issou.
00:22:45 C'est ce collège dans les Yvelines où une professeure, une enseignante,
00:22:51 fait de l'initiation à l'histoire de l'art, elle montre ce tableau du 17ème siècle,
00:22:54 Diane et Actéon, ah oui, il y a des femmes nues, comme ça se fait dans la Renaissance italienne.
00:22:59 Voilà, le tableau, vous l'avez sous les yeux.
00:23:01 Et là, vous avez des élèves qui tournent les yeux, qui sont choqués.
00:23:04 Je mets ça en parallèle avec le sondage, ces news qui montraient qu'il y a 30% des élèves,
00:23:09 des collégiens, qui ne sont pas choqués du fait qu'un prof soit décapité
00:23:12 pour avoir montré les caricatures de Charlie Hebdo.
00:23:15 La disproportion, vous voyez, ça c'est choquant, un tableau comme ça c'est choquant,
00:23:18 la décapitation d'un enseignant, ce n'est pas choquant.
00:23:20 Ça dit quelque chose quand même des valeurs, puisqu'on parle beaucoup des valeurs de la République.
00:23:25 Les valeurs de la contre-république, on les voit bien en l'occurrence.
00:23:29 Et donc cette histoire, en fait, elle est intéressante, parce qu'elle nous rappelle évidemment Samuel Paty.
00:23:33 Il y a la dimension, l'incompréhension culturelle, il y a le mensonge aussi,
00:23:37 avec ces enfants qui sont allés dire à leurs parents que la prof, elle avait tenu des propos racistes.
00:23:41 Alors ils se sont dédiés entre-temps, mais la rumeur elle est partie.
00:23:44 Et la rumeur, c'est impossible à maîtriser.
00:23:47 On ne sait pas, est-ce qu'on fera celui qui ne s'informe pas,
00:23:50 et qui va voir ça un jour sur les réseaux sociaux, et qui prendra un couteau, comme en Zorof.
00:23:53 C'est comme ça que ça marche Samuel Paty.
00:23:55 Alors la grande différence quand même avec Samuel Paty, c'est que là, il y a une réaction.
00:23:58 Là, il y a les collègues qui font bloc, qui débrainent,
00:24:02 font valoir leurs droits de retrait vendredi et lundi.
00:24:05 Il y a le syndicat SNES-FSU, très très très à gauche.
00:24:08 SNES-FSU, je tiens quand même à le signaler politiquement.
00:24:11 Et qui là, qui se mobilise, sentant bien qu'il y a potentiellement une bombe dans cette histoire dissoute.
00:24:16 Et vous avez Gabriel Attal, ministre de l'Éducation, qui se rend sur place,
00:24:20 qui dit les mots qu'il faut entendre à ce moment-là.
00:24:23 On n'a pas à être choqué quand on est dans l'école de la République,
00:24:26 quand on montre un tableau de la Renaissance italienne.
00:24:28 C'est important qu'ils le disent.
00:24:30 Mais vous savez, des affaires comme celle-là, comme Issou,
00:24:32 quelque part cette prof, c'est sa chance et c'est aussi son malheur d'être médiatisée.
00:24:37 Mais combien il y en a des enseignants aujourd'hui qui vivent des contestations d'enseignement ?
00:24:41 Des profs qui se battent aujourd'hui pour que les règles de l'école républicaine soient respectées dans leur établissement.
00:24:48 Je vais vous donner des exemples concrets.
00:24:50 Alors vous avez parlé de Jean-Pierre Aubin, ancien inspecteur général d'Education nationale.
00:24:54 Il vient d'écrire un livre qui s'appelle "Les profs font peur".
00:24:56 Il y a tout dans ce livre, et notamment des exemples. Je vais vous en donner quelques-uns dans un instant.
00:25:00 Et les exemples sont terrifiants. On voit ça tout de suite.
00:25:04 Petit désaccord entre les mousquetaires pendant la pub.
00:25:11 Non, non, mais je vais le dire à l'antenne.
00:25:13 Je vous ai demandé qu'est-ce qui ne va pas. Je veux vous entendre avant de continuer votre chronique.
00:25:17 Qu'est-ce qui ne va pas entre vous ?
00:25:18 Non, non, sur le fond, j'adore le débat. Non, mais j'adore votre débat.
00:25:21 Ah oui, mais ça va défleurer ma chronique. Alors si vous voulez, on débat après.
00:25:24 Ah, vous êtes sûr que ça va défleurer votre chronique ?
00:25:26 Oui.
00:25:27 C'était quoi le sujet ?
00:25:29 Le sujet c'était de dire que là il y a une grande faillite.
00:25:32 On ne peut pas imaginer qu'il y ait autant d'enfants qui soient nés en France
00:25:37 et qu'il n'y ait pas les structures pour permettre l'assimilation.
00:25:41 C'est-à-dire que là, c'est plus, il y a un flic migratoire.
00:25:43 Quoi qu'il arrive, ils sont là. Juridiquement, ils seront toujours là.
00:25:46 Et que fait-on pour qu'ils se sentent français ?
00:25:48 Que fait-on pour qu'ils comprennent notre culture ?
00:25:51 Que fait-on pour faire en sorte qu'au quotidien...
00:25:53 Et vous vous dites qu'on ne fait rien à ce niveau-là ?
00:25:55 On ne fait rien du tout, bien évidemment.
00:25:56 C'est là que je ne suis pas d'accord.
00:25:57 Le goût de la langue est lourd.
00:25:58 Celui qui dit que c'est la faute de la France, c'est la faute de l'école, on ne fait pas assez.
00:26:01 Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça.
00:26:03 Et Jean-Pierre Aubin, en l'occurrence, il nous apporte des explications.
00:26:06 Allez, dites-nous tout, mon cher.
00:26:07 Alors Jean-Pierre Aubin, d'abord, qui c'est ?
00:26:08 Vous savez, c'est le fameux rapport Aubin de 2003, dont on a beaucoup parlé sur CNews,
00:26:13 qui avait été le premier à révéler l'ampleur des signes, des manifestations d'appartenance religieuse à l'école.
00:26:19 Mais dans son livre, il nous dit une chose intéressante.
00:26:21 Il dit ce qui, en 2003, était non pas anecdotique, parce que ça n'était pas anecdotique,
00:26:26 mais enfin était rare, qu'on observait dans 50, 60 établissements scolaires en France.
00:26:31 Il nous dit aujourd'hui, c'est absolument massif.
00:26:34 C'est partout, c'est tous les jours, c'est tout le temps.
00:26:37 Et il nous donne des proportions qui paraissent complètement dingues.
00:26:40 Il nous dit que nous avons aujourd'hui un prof sur deux qui déclare en France aujourd'hui se censurer,
00:26:45 parce qu'il redoute des incidents sur le terrain religieux avec des élèves dans sa classe.
00:26:50 Pas avec tous les élèves, pas avec l'intégralité de la classe, mais avec certains d'entre eux.
00:26:53 Et dans des proportions qui varient d'une classe à l'autre.
00:26:55 Alors voilà, il commence par nous dire ça.
00:26:58 Il nous dit autre chose, il dit que cette islamisation des classes,
00:27:01 parce qu'on parle de l'islam, très clairement,
00:27:03 c'est pas une herbe folle qui pousse toute seule, qui aurait prospéré d'elle-même en 20 ans.
00:27:08 Il dit non, non, non, il y a des jardiniers derrière tout ça.
00:27:10 Les jardiniers, ce sont ces islamistes aujourd'hui qui ont choisi l'école
00:27:14 comme le terrain d'une guerre culturelle qu'ils menaient à la France
00:27:17 contre l'enseignement, contre les règles de l'école républicaine.
00:27:21 Alors, il nous dit, il y a les sujets qui sont devenus délicats à enseigner.
00:27:24 Donc évidemment, vous avez par exemple la Shoah,
00:27:27 vous avez des profs qui parlent de la seconde guerre mondiale,
00:27:29 qui parlent d'Hitler et qui ne mentionnent pas la termination des juifs,
00:27:32 qui ne mentionnent pas la Shoah, parce que c'est un sujet sensible,
00:27:35 parce que c'est risqué dans sa classe d'entendre dire "Hitler avait raison", voyez ?
00:27:38 C'est ça aujourd'hui.
00:27:40 C'est des profs qui disent aussi "moi je le fais pas parce que sinon ils vont me brûler ma voiture".
00:27:43 Donc vous avez le sujet de la liberté d'expression, les caricatures,
00:27:47 l'antisémitisme, la sexualité aussi, l'homophobie, la théorie de l'évolution.
00:27:51 Vous ne pouvez plus dire Darwin, etc.
00:27:53 Non, non, non, vous pouvez l'enseigner mais vous sentez une résistance, une réticence.
00:27:57 On refuse finalement d'accepter ça.
00:27:59 Et puis il y a les matières entières qui posent problème.
00:28:02 Alors on a vu avec l'histoire de l'art, le cas d'Issou est emblématique,
00:28:06 la musique également, parce que vous avez des élèves musulmans qui disent
00:28:09 "moi j'ai pas le droit de chanter, je suis musulman".
00:28:12 "Ah mais si mais je chante parce que tu vas avoir zéro".
00:28:14 Alors ça fredonne, mais ça résiste, voyez ?
00:28:16 C'est toujours une petite minorité, Jean-Pierre Robin l'explique assez bien.
00:28:19 Les auditions qu'il a menées avec les enseignants, ils ont tous dit
00:28:22 "c'est rarement toute la classe".
00:28:24 Si vous avez des classes où vous avez 90% d'élèves musulmans,
00:28:27 c'est une petite minorité mais qui entraîne les autres,
00:28:30 qui accoutume les autres et qui tyrannise les autres.
00:28:32 La tyrannie ça va être la fille qui par exemple va enlever son voile
00:28:36 quand elle est à l'intérieur du collège, on va la filmer,
00:28:38 on va la mettre sur les réseaux sociaux, donc elle va se sentir,
00:28:40 elle va se faire harceler, elle va se sentir obligée de le remettre, voyez ?
00:28:43 En défiant les règles de l'école de la République.
00:28:45 Mais quelle est la règle la plus importante à respecter pour elle ?
00:28:47 La règle des copains ? Ceux avec qui elle vit ou la règle du collège ?
00:28:51 C'est ça en fait aujourd'hui le sujet.
00:28:53 C'est le problème de l'EPS aujourd'hui.
00:28:54 Alors par exemple, vous avez des tas de profs
00:28:56 qui ont renoncé à faire de la natation.
00:28:58 Pourquoi ? Parce que les filles ne veulent pas se présenter
00:29:00 en maillot de bain devant les garçons, et les garçons disent
00:29:02 "mais nous on ne veut pas se baigner avec les filles".
00:29:04 Les filles d'un côté, les garçons de l'autre.
00:29:06 Alors le prof laisse tomber, et quand il va en EPS,
00:29:09 il tolère toutes les tenues, les tenues de ville également.
00:29:12 Vous voyez, pour des gens qui ont été au collège
00:29:14 il y a 20, 30, 40 ans, ça paraît dingo tout simplement.
00:29:17 - Ou 70 ans.
00:29:18 - Voilà.
00:29:19 A la cantine, maintenant, vous avez des élèves qui revendiquent
00:29:22 aujourd'hui d'avoir des tables réservées pour les musulmans.
00:29:25 Alors vous avez les mêmes qui se disent
00:29:27 "mais on nous met de côté, on nous ghettoïse".
00:29:29 Et puis à la cantine, ils se ghettoïsent tout seuls.
00:29:31 Ils veulent cette exception, ils veulent être...
00:29:33 ce particularisme musulman, les revendiquer.
00:29:35 Vous avez cette histoire aussi étonnante,
00:29:37 mais quand j'ai repensé au poupée sans visage de Roubaix,
00:29:41 finalement je me suis dit c'est assez cohérent.
00:29:43 C'est l'histoire d'une famille qui va voir la maîtresse
00:29:45 et qui lui dit "vous savez, pour la photo de classe,
00:29:47 je voudrais deux photos différentes.
00:29:49 Je voudrais une photo où ma fille serait avec les copains et les copines,
00:29:51 pour nous, mais pour les autres enfants,
00:29:53 on vous ferait une photo sans ma fille".
00:29:55 Parce que vous savez, l'image en islam, c'est impure,
00:29:58 parce que c'est assimilé à l'idolâtrie.
00:30:00 Donc ils veulent quand même la photo de classe,
00:30:02 mais pour eux, pour leur consommation à eux,
00:30:04 mais pas pour les autres.
00:30:05 D'ailleurs, vous avez de plus en plus de jeunes filles musulmanes
00:30:07 qui refusent la photo d'identité qu'on exige d'elles au début
00:30:10 pour coller sur le...
00:30:12 - Le carnet d'identité.
00:30:14 - Voilà, pour coller sur le...
00:30:15 - Le carnet de notes.
00:30:16 - Exactement, voilà.
00:30:17 Alors vous voyez, c'est pas que le programme,
00:30:19 c'est pas que des points de programme,
00:30:21 c'est les règles républicaines, c'est la vie scolaire,
00:30:23 avec cette obsession de la pureté,
00:30:25 et c'est là qu'on fait la jonction avec la mentalité woke,
00:30:27 c'est que beaucoup de jeunes musulmans sous influence islamiste
00:30:31 veulent des safe space, des espaces préservés pour eux-mêmes.
00:30:35 Et si le prof, si le collège, si le lycée se rebiffe,
00:30:40 qu'il ne cède pas,
00:30:41 il se retrouve avec les parents sur le dos.
00:30:44 Des parents qui parfois aussi profitent de la force de frappe
00:30:47 que leur offrent les associations de parents d'élèves,
00:30:49 et parfois ça peut être extrêmement vindicatif.
00:30:51 - Comment réagissent les professeurs ?
00:30:54 - Alors voilà, je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:30:56 vous en avez plus d'un sur deux.
00:30:57 Sondage IFOP, décembre 2022,
00:30:59 on refait le même sondage cette année,
00:31:01 vous avez les mêmes proportions, bien sûr.
00:31:03 Un sur deux se censurent aujourd'hui par peur d'un incident.
00:31:06 Surtout les jeunes profs, les moins de 30 ans,
00:31:09 parce qu'ils sont d'ailleurs plus massivement en banlieue,
00:31:11 en éducation prioritaire,
00:31:13 et surtout dans le secondaire public,
00:31:15 c'est-à-dire, voilà, surtout le collège,
00:31:17 c'est là où vraiment les gamins sont le plus difficile.
00:31:20 Les profs d'histoire, les profs d'éducation civique,
00:31:22 la proportion de censure, d'auto-censure.
00:31:24 Je fais attention avec les garçons, quand je suis une femme,
00:31:26 je ne m'approche pas d'eux.
00:31:28 Je fais attention à mon vocabulaire,
00:31:29 je ne vais pas dire "Oh bah t'es écrit comme un cochon".
00:31:31 Non, non, ne dites plus ça dans certaines classes,
00:31:33 vous vous exposez à de graves problèmes.
00:31:35 Parce que l'issue de tout ça, c'est quoi ?
00:31:37 L'issue, bien souvent, aujourd'hui, c'est la violence.
00:31:39 C'est la violence physique.
00:31:40 Vous avez, tenez-vous bien, le chiffre, moi, m'a stupéfait,
00:31:42 Jean-Pierre Robin le donne, mais je ne l'ai jamais entendu,
00:31:45 vous avez 820 000 enseignants en France,
00:31:47 vous en avez 100 000 qui, l'an dernier, en France,
00:31:50 ont vécu une expérience d'agression physique ou verbale.
00:31:54 100 000 profs sur 820 000 connaissent ça tous les ans.
00:31:57 Vous comprenez pourquoi ?
00:31:58 Samuel Paty, il y a trois ans, aujourd'hui,
00:32:00 vous voyez, ça a imprimé, ça a marqué quelque chose.
00:32:04 Parce que d'un coup, ils se sont dit "Ah oui, d'accord,
00:32:05 non seulement je risque une gifle,
00:32:06 qu'on me crève les pneus de ma voiture,
00:32:07 mais en fait, je risque de me faire trancher la tête."
00:32:09 Est-ce que ça vaut le coup pour 1500, 2000 balles par mois ?
00:32:12 Est-ce que, finalement, les compromissions
00:32:15 qu'on reproche à ces enseignants, quelque part,
00:32:17 on ne les comprend pas ?
00:32:18 Et alors, vous avez ça, vous avez l'islamisme,
00:32:20 et vous avez aussi une autre culture qui vient se greffer à ça.
00:32:23 C'est moi ce que j'appelle la culture narcos.
00:32:25 Et alors là, vous avez des témoignages sidérants de profs
00:32:27 qui vous disent "Moi, 7 à 8 fois dans ma carrière,
00:32:30 pour des élèves de 3ème au moment du passage en seconde,
00:32:33 les familles, elles m'ont proposé de l'argent, la corruption.
00:32:36 200 francs dans les années 90, jusqu'à 10 000 euros aujourd'hui."
00:32:40 - Pour ne pas redoubler ?
00:32:42 - Oui, pour dire "7 de moyenne générale,
00:32:44 mais ma fille n'a pas 100 secondes."
00:32:46 Et on leur a proposé, certains, de les payer en poudre.
00:32:49 Vous voyez pourquoi je parlais de...
00:32:51 En cocaïne, en héroïne, en drogue, quoi.
00:32:53 Vous voyez pourquoi je vous parlais de culture narcos ?
00:32:55 Tout ça, évidemment, se superposant.
00:32:57 - Incroyable.
00:32:59 Comment l'Éducation nationale réagit à tout cela ?
00:33:03 - Bah alors...
00:33:04 - Qui est documenté.
00:33:05 - Tout ça est dans le livre de Jean-Pierre Robin.
00:33:07 Petit livre.
00:33:08 - Respecteur de l'Éducation nationale.
00:33:10 - Alors, avant Gabriel Attal,
00:33:12 parce qu'on sent qu'il y a une rupture politique, quelque part,
00:33:15 qui est imprimée par Gabriel Attal,
00:33:17 mes confrères des grandes voix sur Europe 1 se demandaient,
00:33:19 samedi, si c'était pas le nouveau Jules Ferry.
00:33:21 C'est intéressant, quand même.
00:33:22 C'est peut-être un peu excessif, mais en tout cas,
00:33:24 cette volonté de dire "la laïcité, c'est moi".
00:33:26 - On débattit des Jules Ferry, hein, Fatal.
00:33:28 - Oui, vous avez raison.
00:33:30 L'Éducation nationale, elle réagit par des notes confidentielles
00:33:33 adressées au recteur d'académie,
00:33:35 sans consigne d'action.
00:33:37 Et là, vous repensez à Samuel Paty,
00:33:39 assassiné un vendredi la veille des vacances de la Toussaint,
00:33:43 et les profs livrés à eux-mêmes à la rentrée,
00:33:46 on leur dit "vous aurez deux heures pour discuter",
00:33:48 et finalement, on leur annule leurs deux heures.
00:33:49 Et puis, qu'est-ce qu'ils disent ?
00:33:50 Qu'est-ce qu'ils vont dire à leurs élèves ?
00:33:52 Beaucoup se sont dit totalement démunis,
00:33:54 abandonnés par l'institution.
00:33:56 Et alors, sont d'autres détails, vous voyez, qui sont intéressants,
00:33:58 c'est que vous avez une prof de primaire qui raconte,
00:34:00 dans son école, on sert des repas végétariens, aujourd'hui.
00:34:02 Un repas sans viande.
00:34:03 Un repas sans viande, pour ne pas dire évidemment sans porc.
00:34:05 Explication de la mairie, mais c'est parce que nous avons des enfants végétariens.
00:34:09 Voyez ? Le végétarisme, il a bon dos dans cette histoire-là.
00:34:12 Dans le même genre, le sapin dans le préau à Noël qui disparaît,
00:34:14 parce que des familles sont venues se plaindre.
00:34:16 Le maire qui répond "mais il faut penser à l'écologie, madame,
00:34:18 il faut penser aux arbres".
00:34:20 L'écologie a bon dos aussi.
00:34:21 Les atteintes à la laïcité, vous savez,
00:34:23 cette statistique qui, depuis un an, est aujourd'hui publiée.
00:34:27 4710 officiellement l'année dernière,
00:34:30 sur l'ensemble de l'année scolaire.
00:34:31 Jean-Pierre Aubin nous dit "en fait, c'est même pas un pour cent de la réalité,
00:34:35 on est plutôt à 500 000 incidents liés à la laïcité aujourd'hui
00:34:39 dans les écoles par an en France".
00:34:41 Alors, ce n'est pas que l'éducation nationale cache le chiffre,
00:34:44 simplement que les faits ne sont pas signalés.
00:34:46 Parce qu'on ne sait plus les traiter.
00:34:48 Parce qu'aujourd'hui, nous sommes devenus des analphabètes religieux,
00:34:51 ça c'est une expression de Marcel Gauchet.
00:34:53 Et il a cette analyse, Jean-Pierre Aubin, que je trouve intéressante,
00:34:55 je vous l'assoumets, il dit "en fait, aujourd'hui,
00:34:57 nos sociétés occidentales se sont sorties de la religion
00:35:00 après un long travail, évidemment, de laïcisation.
00:35:03 Et ce phénomène-là, dans les sociétés musulmanes,
00:35:07 il s'est traduit par une sorte de réaction très violente,
00:35:09 une sorte de réaction immunitaire violente,
00:35:11 qu'est l'islamisme.
00:35:12 L'islamisme, c'est ça, c'est une réaction des sociétés musulmanes
00:35:15 qui, entre guillemets, ne voudraient pas mourir
00:35:17 face à l'arrivée d'une culture laïque
00:35:19 qui viendrait d'Occident.
00:35:21 Et on en voit les effets aujourd'hui.
00:35:23 Et ce que l'on voit à l'école, il faut bien comprendre
00:35:25 que l'école, c'est en fait partout dans la société,
00:35:27 témoins le sondage IFOP paru vendredi
00:35:30 qui nous révélait que 78% des Français de confession musulmane
00:35:34 considèrent aujourd'hui que la laïcité à la française
00:35:36 est discriminatoire envers eux.
00:35:38 C'est-à-dire que la mentalité qu'on observe dans les collèges et les lycées,
00:35:40 c'est toutes les générations de musulmans en France aujourd'hui
00:35:42 qui la partagent, pas totalement, bien sûr,
00:35:44 mais de plus en plus massivement.
00:35:46 Qui pour protéger la France ?
00:35:49 C'est une véritable question, on se la posera
00:35:51 avec Charlotte Dornelas aussi dans un instant.
00:35:53 Je vous laisse réagir, puisque vous aviez un différent
00:35:55 pendant la pub.
00:35:56 Non, mais le différent, il est clair.
00:35:58 C'est qu'on a des faussoyeurs chez les politiques
00:36:00 qui sont extrêmement nombreux et qui favorisent
00:36:02 cette décrépitude de la laïcité.
00:36:05 La laïcité, quand vous les entendez les uns et les autres,
00:36:08 ils en ont fait le synonyme de multiculturalisme.
00:36:11 Personne ne se bat pour la laïcité.
00:36:13 C'est invraisemblable tout ce que vient de nous raconter Dimitri.
00:36:17 Mais il y a une sorte de lâcheté jusqu'où on va aller.
00:36:19 Alors demain, il ne faut plus qu'il y ait une seule femme
00:36:22 dans les rues avec des voiles.
00:36:23 Il ne faut plus qu'il y ait la moindre exigence de religion
00:36:28 qui puisse s'afficher dans les rues, quel que soit le niveau.
00:36:32 Il faut revenir à ces préceptes qui ont été créés
00:36:36 par nos ancêtres à la fin du XIXe siècle.
00:36:39 Et arrêtons de donner raison à ceux qui se sentent victimes.
00:36:43 C'est intolérable, c'est inadmissible.
00:36:45 Merci.
00:36:46 Merci beaucoup Dimitri pour cette analyse très précise
00:36:49 et d'être un peu le porte-voix de ces enseignants martyrisés.
00:36:54 Ils ont besoin d'aide.
00:36:56 Ils ont besoin d'aide.
00:36:57 On va écouter quelques petites notes de musique,
00:36:59 ça nous fera du bien.
00:37:00 Écoutez ça un petit peu, les points sonores des Lilas.
00:37:05 Et dans ce bouquin il y a écrit
00:37:08 Que dégaste la goule douce à Miami
00:37:11 Pendant ce temps que je fais le soiveux
00:37:14 Au fond de la cave
00:37:16 Il paraît qu'il n'y a pas de son métier
00:37:18 Moi je fais des trous dans les billets
00:37:20 Je fais des trous, des petits trous
00:37:22 Encore des petits trous, des petits trous
00:37:24 Des petits trous, des petits trous
00:37:26 Des trous de première classe
00:37:29 Des trous de première classe
00:37:32 Je fais des trous, des petits trous
00:37:34 On aime bien quand même Serge Gainsbourg.
00:37:36 Pas tous.
00:37:37 Pas tous.
00:37:38 Serge Gainsbourg n'a plus le droit de citer.
00:37:40 On va en parler avec vous puisque une station de métro
00:37:43 aux portes de Paris, aux Lilas,
00:37:45 il doit porter le nom de Gainsbourg
00:37:47 en référence justement à cette chanson.
00:37:49 Mais une pétition s'insurge contre cette décision
00:37:51 rappelant le passé contesté du chanteur.
00:37:55 Qu'est-ce qui se passe ?
00:37:56 Eh bien c'est là où il y a une conjugaison
00:37:58 de ce que Dimitri vient de dénoncer.
00:38:00 À un moment donné d'ailleurs, il a utilisé le mot "wauquisme".
00:38:03 Les deux s'épousent.
00:38:04 C'est la même cause.
00:38:06 C'est la renonciation à ce qui fait l'originalité
00:38:10 de la liberté, la liberté absolue
00:38:13 dont nous sommes les détenteurs
00:38:15 et que l'on laisse se déliter.
00:38:17 Alors que disent ces gens ?
00:38:19 Ils sont toujours très courageux.
00:38:21 Celle qui signe par exemple la pétition, c'est Marie G.
00:38:24 Il n'y a pas question d'afficher son nom.
00:38:26 Marie G. On peut faire ce qu'on veut.
00:38:28 Nous sommes révoltés.
00:38:30 E.E.S.
00:38:32 Vous voyez cette ineptie ?
00:38:34 Théoriquement, je croyais que cette écriture inclusive
00:38:37 allait être interdite.
00:38:38 Il va falloir la bannir une bonne fois pour toutes.
00:38:40 Quels sont les politiques qui laissent
00:38:42 cette grande graine des cerveaux s'institutionnaliser ?
00:38:46 Alors donc, nous sommes révoltés.
00:38:48 E.E.S.
00:38:50 Que sa personne soit mise à l'honneur.
00:38:53 C'est un crachat à la figure des victimes.
00:38:56 Donc, M. Gainsbourg était une ordure innombable.
00:39:00 Les violences envers les femmes,
00:39:02 il en était l'un des auteurs.
00:39:04 Sa tendance pédro-criminelle.
00:39:07 Et là, il cite le petit clip
00:39:10 où il apparaissait avec sa fille Charlotte Limon.
00:39:13 Inceste.
00:39:15 Et où il était là en père de famille,
00:39:17 dans le lit avec sa gamine, etc.
00:39:19 Alors, ça peut offusquer certains.
00:39:21 Mais alors là, c'est rabais.
00:39:23 C'est tout ce que l'on a depuis des siècles et des siècles.
00:39:26 La grivoiserie.
00:39:28 On oublie que des femmes chansetaient des chansons paillardes.
00:39:32 Comme Colette Renard.
00:39:34 Elle était très célèbre dans les années 50.
00:39:36 Parce qu'elle se laissait aller à pousser cette chansonnette
00:39:39 dans la gaudriole, dans les cabarets.
00:39:42 Et tout le monde applaudissait.
00:39:44 On avait ce goût.
00:39:46 C'est de voir, pourquoi pas, et certains le font,
00:39:49 dans Joséphine Becker, une victime.
00:39:51 Parce qu'on la mettait nue sur une scène.
00:39:54 C'était pas sa volonté.
00:39:56 Non, non, non, non, non, non.
00:39:58 C'était une exploitation raciale.
00:40:00 Elle qui crie son bonheur de la France.
00:40:02 Et on peut multiplier les exemples.
00:40:04 Alors, aujourd'hui, on en est où ?
00:40:06 Alors, il y a M. Gainsbourg qui disparaît.
00:40:09 On réécoutera une de ses grandes chansons.
00:40:12 - C'est une petite surprise pour vous.
00:40:14 - Oui, oui, oui.
00:40:16 Mais ce qui est extraordinaire...
00:40:18 - On mettra les enfants à l'abri.
00:40:20 - On mettra les enfants à l'abri.
00:40:22 C'est-à-dire qu'on ne peut même plus avoir
00:40:24 ce côté dérision.
00:40:26 On est dans une dictature de la pudeur.
00:40:30 C'est-à-dire qu'on tombe dans le lugubre
00:40:33 de Mme de Maintenon.
00:40:35 On avait un jeune Louis XIV.
00:40:37 Tout guillirait, danseur.
00:40:39 Oui, il avait quelques maîtresses.
00:40:41 Eh bien, Louis XIV termine sa vie
00:40:43 dans l'horreur absolue, dans le sombre,
00:40:46 parce que c'est la pudeur qui l'emporte,
00:40:48 imposée par Mme de Maintenon.
00:40:50 Et dans notre livre, on va enlever
00:40:52 le chapitre sur La Fontaine.
00:40:54 Comment ça ? La Fontaine, ce gaillard,
00:40:56 ce libertin, qui vivait en compagnie
00:40:59 avec l'amant de sa femme.
00:41:01 Mais c'est intolérable de laisser ces choses-là
00:41:03 s'afficher. Et tous les livres vont disparaître.
00:41:06 Comment ça ? Brassens,
00:41:08 mais personnage satanique.
00:41:10 Il chantait quoi ? Eh bien, "Les croquants et les croquantes".
00:41:14 Et c'est une chanson qui est une ode
00:41:17 au libertinage.
00:41:19 Il célébrait également
00:41:21 les dames de petites vertus.
00:41:24 Vous voulez des exemples et des exemples et des exemples.
00:41:27 Nos livres vont disparaître des bibliothèques.
00:41:31 Il n'y aura plus rien.
00:41:33 Et on sera constamment dans l'impossibilité.
00:41:36 Et là, c'est extraordinaire, parce qu'il est bon
00:41:38 de se ramifier à ce que vient de dire Dimitri.
00:41:41 On laisse faire. On laisse faire.
00:41:43 On dit, bon, il faut bien admettre.
00:41:45 Et puis, c'est au fusque.
00:41:47 Et si on donne raison à ces gens-là,
00:41:49 mais demain, eh bien, d'ailleurs, c'est ce qui se passe
00:41:51 aux Etats-Unis.
00:41:53 Les livres sont revisités.
00:41:55 Il n'y a plus les titres originaux.
00:41:57 C'est intolérable. On ne peut pas voir ça.
00:41:59 Disney est maudit.
00:42:01 Ça signifie que le plaisir de réfléchir,
00:42:05 l'incandescence de la création
00:42:10 sera à jamais, à jamais interdit.
00:42:13 On sera dans un monde lénifiant.
00:42:15 Un monde où tout le monde s'épira.
00:42:17 Vous regarderez une jeune fille...
00:42:19 Tiens, je vous regarde comme ça.
00:42:21 C'est un peu indécent, ma façon de vous regarder, non ?
00:42:23 - Je trouve aussi. - Vous êtes d'accord ?
00:42:25 Vous devriez porter plainte.
00:42:27 Vous vous rendez compte, le monde dans lequel on va ?
00:42:30 Et alors, qui reproche-t-il ?
00:42:32 Souvenez-vous de cette chanson.
00:42:34 - Oh, quel scandale ! - Attendez, attendez.
00:42:37 Juste un instant.
00:42:39 Vous me direz, #facealinfo,
00:42:41 si cette chanson vous choque ou pas.
00:42:43 C'est une chanson star de C.H. Gainsbourg,
00:42:46 "Je t'aime, moi non plus", avec Jane Birkin.
00:42:49 On écoute un extrait.
00:42:51 Attention, bouchez les oreilles des enfants,
00:42:53 - puisque aujourd'hui, ça choque. - Vous vous rendez compte ?
00:42:55 Bouchez les oreilles.
00:42:57 Je vais, je veux et je viens
00:43:03 Entre terre.
00:43:10 - Mais... - Pour un retour.
00:43:12 - C'est chaud. - Ce qui interpelle Marc Menand,
00:43:17 c'est qu'on a tous chanté, on a tous fredonné.
00:43:20 Ma mère m'interdisait quand même de chanter ça,
00:43:22 quand j'étais petite.
00:43:24 Mais on a tous chanté, on a tous fredonné.
00:43:26 Aujourd'hui, on ressort ces chansons-là
00:43:29 contre C.H. Gainsbourg, pour bannir son image,
00:43:32 au moment où il y a une maison qui vient d'ouvrir
00:43:34 justement pour C.H. Gainsbourg.
00:43:36 C'est quand même gloire !
00:43:38 C'est une société épouvantable !
00:43:40 C'est une société dans laquelle nous n'existerons plus,
00:43:43 nous ne serons que des pions.
00:43:45 Et heureusement que l'intelligence artificielle
00:43:47 aura un élément de puce en nous pour nous contrôler.
00:43:51 Il y a même aujourd'hui, j'ai découvert ça,
00:43:53 des coordonnatrices d'intimité pour tourner des films.
00:43:58 Au moment où il y a une scène où on s'embrasse,
00:44:00 il faut être certain que ça ne fusque pas les comédiens.
00:44:02 Comme s'ils n'avaient pas lu le scénario.
00:44:05 - Une bonne reconversion pour vous mon cher Marc.
00:44:08 Merci beaucoup pour votre regard.
00:44:10 Alors que les politiques n'arrivent pas à se mettre d'accord
00:44:12 sur l'immigration, Charles Dornelas,
00:44:14 c'est ce qu'on se disait tout à l'heure,
00:44:15 on va s'arrêter sur ce dossier que vous avez évoqué hier
00:44:17 qui est passionnant à regarder et à scruter.
00:44:20 Quand le Conseil d'État oblige la France à reprendre
00:44:22 un individu radicalisé, jugé très dangereux
00:44:25 par les renseignements, qui a été expulsé
00:44:28 et que la France doit reprendre à ses propres frais.
00:44:31 Alors, qu'est-ce que c'est que cette décision
00:44:34 que vous révèle un peu de notre pays ?
00:44:36 - En fait, il y a deux décisions à quelques mois d'intervalle
00:44:38 de Gérald Darmanin qui sont très intéressantes,
00:44:40 notamment vis-à-vis d'un gouvernement
00:44:42 qui, en effet, nous explique extrêmement régulièrement
00:44:44 que nous agissons dans le cadre de l'État de droit,
00:44:47 qu'il n'y a pas de faillite, c'est l'État de droit,
00:44:49 ça n'est pas un fiasco, c'est l'État de droit.
00:44:51 Ça a l'air d'être quelque chose d'absolument immuable.
00:44:54 La première décision, c'est Gérald Darmanin,
00:44:56 fin août, vous savez, qui renvoie des Tchétchènes,
00:44:59 en l'occurrence vers leur pays d'origine,
00:45:02 pour radicalisation.
00:45:04 A l'époque, la CEDH condamne cette décision,
00:45:07 mais a posteriori.
00:45:09 Et elle condamne la France à payer 3 000 euros.
00:45:12 Vous vous souvenez peut-être de ça, on l'avait évoqué ici.
00:45:14 Gérald Darmanin réagit en disant
00:45:16 "Je vais payer l'amende puisque je respecte l'État de droit,
00:45:19 mais entre-temps, l'avis de la CEDH n'étant pas suspensif,
00:45:24 j'ai renvoyé, j'assume, je renvoie sans attendre
00:45:27 la décision de la CEDH, mais je respecte l'État de droit,
00:45:30 je paye l'amende."
00:45:32 A l'époque, on pouvait se dire "Si vous jugez légitime
00:45:34 pour protéger les Français de renvoyer ces deux personnes,
00:45:36 vous pouvez aussi juger illégitime que la CEDH vous condamne pour ça."
00:45:40 Lui disait "C'est l'État de droit, je paye."
00:45:42 Et là, on arrive sur une autre décision de Gérald Darmanin,
00:45:45 qui va beaucoup plus loin, en l'occurrence.
00:45:47 Gérald Darmanin renvoie cette Ousbek,
00:45:49 cette fois-ci, malgré une décision de la CEDH,
00:45:52 qui l'oblige à ne pas le renvoyer.
00:45:54 Donc là, on est sur quelque chose de différent.
00:45:56 Elle ne dit pas "Je vais donner mon avis entre deux,
00:45:58 vous faites ce que vous voulez."
00:46:00 Elle dit "Vous suspendez cette expulsion."
00:46:04 Alors évidemment, nous tous, Français,
00:46:06 on regarde le dossier et on se dit
00:46:08 1) les services de renseignement, le juge radicalisait
00:46:11 et ont renseigné cette radicalisation.
00:46:13 2) Il est interdit de territoire administrativement.
00:46:16 3) Le ministère de l'Intérieur nous explique que
00:46:18 en 2018 et en 2019, souvenez-vous,
00:46:20 il est reparti en Ousbekistan sans avoir le moindre problème là-bas.
00:46:24 Il a eu un enfant là-bas, sa femme vit là-bas.
00:46:27 Donc effectivement, a priori, il peut retourner en Ousbekistan tranquille.
00:46:31 - Et qu'il est jugé très dangereux ici pour la France.
00:46:33 - Et il est jugé très dangereux ici.
00:46:35 La Cour nationale du droit d'asile en France dit
00:46:37 "Oui, d'accord, il y a des risques en Ousbekistan,
00:46:39 mais c'est un individu tellement dangereux pour la France
00:46:42 que nous ne lui accordons pas, nous, nous ne prenons pas
00:46:44 la responsabilité de lui accorder la protection."
00:46:46 La CEDH dit "Vous attendez, vous ne l'expulsez pas
00:46:50 et on va donner notre avis nous-mêmes."
00:46:52 Gérald Darmanin l'expulse quand même.
00:46:54 Là, il y a un recours devant le Conseil d'État, cette fois-ci,
00:46:56 sur cette décision-là, et le Conseil d'État dit,
00:46:59 sans se prononcer sur le fond sur la dangerosité de cet homme,
00:47:02 dit "La CEDH a interdit de renvoyer cet homme
00:47:06 en attendant de donner son avis."
00:47:08 Donc là, ce n'est pas une amende.
00:47:10 "Vous êtes prié au frais..."
00:47:12 Alors j'aime bien "au frais de l'État", c'est au frais de nous tous,
00:47:14 au frais du contribuable français,
00:47:16 "de faire revenir cet homme, qui est donc jugé dangereux
00:47:19 par tous les gens qui ont examiné son dossier,
00:47:21 vous êtes obligé de le faire revenir, puisque la CEDH prime
00:47:24 sur votre volonté de protéger les Français."
00:47:27 En l'occurrence, pour l'instant, le ministère de l'Intérieur
00:47:29 n'a pas réagi à cette décision du Conseil d'État,
00:47:31 en tout cas, je ne l'ai pas vue, cette réaction.
00:47:33 Ce qui est sûr, c'est que, sur ce dossier-là en particulier,
00:47:37 Gérald Darmanin a deux choix.
00:47:39 Soit il se conforme à la décision du Conseil d'État,
00:47:41 il fait revenir cet Ousbek jugé dangereux
00:47:44 qu'il a expulsé pour cette raison,
00:47:46 soit il dit "On va changer le curseur de l'État de droit."
00:47:49 Et alors là, ce serait une révolution dans la Macronie,
00:47:51 puisque c'est systématiquement quelque chose
00:47:53 qu'on évite.
00:47:54 Donc là, on comprend que, un, dans la loi, Gérald Darmanin,
00:47:58 dans la loi immigration qu'il nous proposait jusqu'à hier,
00:48:02 qui va changer un peu de parcours,
00:48:04 il proposait précisément de protéger les Français
00:48:07 en déplaçant quelques curseurs au sein de l'État de droit
00:48:12 tel qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire dans une loi ordinaire
00:48:15 qui est de sa compétence à lui, en disant "Je vais..."
00:48:19 Et souvenez-vous, il avait eu cette expression, il avait dit
00:48:21 "Je vais augmenter le nombre de fois où il y aura match."
00:48:24 C'est-à-dire qu'il ne disait pas "Je vais donner au gouvernement français
00:48:27 le pouvoir, en toutes circonstances, de faire sortir du territoire français
00:48:31 des gens que la France, un, n'a pas invité, deux, n'a jamais désiré,
00:48:35 trois, qu'elle ne désire pas pour des raisons notamment dangereuses."
00:48:38 Il a dit "Dans le cadre de l'État de droit tel qu'il se présente,
00:48:41 je vais augmenter le nombre de situations où je, ministre de l'Intérieur,
00:48:46 l'État français, va pouvoir faire passer ces personnes
00:48:49 devant un juge pour éventuellement être expulsé."
00:48:52 Sauf que les juges, ils jugent en fonction de quoi ?
00:48:55 Pas seulement sur ces questions-là, pas seulement de la loi française
00:48:59 votée à l'Assemblée nationale. Ils jugent en fonction notamment
00:49:03 des jurisprudences européennes et internationales
00:49:06 rapatriées dans le droit français.
00:49:08 Et c'est ça le nœud du désaccord, le vrai nœud du désaccord,
00:49:12 notamment entre les LR, entre l'ERN aussi d'ailleurs,
00:49:16 et les LR avec le gouvernement.
00:49:19 C'est qu'il faut commencer par reprendre les rênes
00:49:22 de la gestion de l'immigration, parce que sinon on se contente
00:49:25 de mesurer, de déplacer quelques curseurs dans un système
00:49:28 qui nous empêche d'agir. Et en l'occurrence,
00:49:31 c'est pour ça que cette décision du Conseil d'État est extrêmement intéressante,
00:49:36 c'est que Gérald Darmanin lui-même s'est mis hors
00:49:39 de l'État de droit tel qu'il est aujourd'hui,
00:49:42 voulant expulser un Ousbek jugé extrêmement dangereux,
00:49:46 même par la CNDA, pas simplement par les services de renseignement,
00:49:49 par les autorités administratives et par la Cour nationale
00:49:53 du droit d'asile. Donc il est clair aujourd'hui
00:49:56 que ce qui n'est pas remis en cause dans la loi,
00:49:58 c'est la question de la souveraineté sur le terrain de la gestion
00:50:01 de l'immigration, mais également sur le terrain de la sécurité
00:50:04 des Français, qui était pourtant l'argument phare de cette loi.
00:50:09 - Il y a un autre interdit, Charlotte d'Ornelas, dans cette loi immigration,
00:50:12 qui est la question algérienne. Pourquoi ? Est-ce que c'est un point
00:50:16 essentiel du débat ? - Là c'est pareil. Quoi qu'on pense
00:50:19 sur le fond de ces accords, qu'on veuille les changer ou les garder,
00:50:22 ou qu'on les juge normaux, ou qu'on juge que c'est un droit
00:50:28 qui est dû par rapport à la colonisation, c'est quand même ce qu'avait dit
00:50:31 l'ancien président algérien, sans que personne ne lui réponde jamais,
00:50:35 mais il y a des faits à analyser. En 2021, l'INSEE dénombre
00:50:40 887 000 ressortissants algériens sur le sol français.
00:50:44 Je ne vous parle pas de franco-algériens, je ne vous parle pas
00:50:47 de Français d'origine algérienne, je vous parle de ressortissants
00:50:51 algériens. Et l'INSEE nous précise, c'est la plus grosse communauté
00:50:55 étrangère en France. Ça veut dire que si vous abordez la question
00:51:00 de l'immigration, c'est la communauté étrangère la plus importante
00:51:04 en France. C'est difficile de vouloir aborder cette question-là en mettant
00:51:08 toute cette partie étrangère de la population présente en France
00:51:13 de côté. Or, le projet de loi de Gérald Darmanin et Olivier Dussopt,
00:51:17 quand il est présenté en février 2023, précise dans le projet de loi
00:51:23 que toutes les dispositions de ce projet de loi ne s'appliquent pas
00:51:26 aux Algériens. Pourquoi ? En raison de ces accords de 1968, parce qu'en
00:51:31 1968, on décide que les Algériens, dans le processus d'immigration,
00:51:36 d'émigration vers la France, échappent aux droits communs qui
00:51:40 s'appliquent aux étrangers pour ne s'appliquer qu'aux Algériens par
00:51:44 le biais de ces accords franco-algériens. Et cette disposition,
00:51:49 elle relève du droit international. Donc, vous voyez, on revient à
00:51:52 notre même question. Ces accords franco-algériens, ils ne relèvent
00:51:55 pas du droit français, ils relèvent du droit international et donc
00:51:59 s'appliquent, quoi que fasse le législateur français, par-dessus la
00:52:03 loi française. Mais qu'est-ce qui se passe ? Quand on a une loi qui
00:52:07 est intitulée, c'est l'intitulé de la loi proposée par Olivier Dussopt
00:52:10 et Gérald Darmanin, elle s'appelle "Contrôler l'immigration et améliorer
00:52:13 l'intégration". Qui peut prétendre contrôler l'immigration quand la
00:52:18 part la plus importante de l'immigration aujourd'hui en France
00:52:21 échappe à la loi que vous proposez ? C'est absurde. Quoi qu'on en pense
00:52:25 sur le fond, c'est absurde. Deuxièmement, qui peut prétendre améliorer
00:52:30 l'intégration quand, dans ces accords-là, il y a deux choses extrêmement
00:52:34 importantes ? La première, c'est que le certificat qui est donc accordé
00:52:38 aux Algériens et pas aux autres nationalités par le biais de ces
00:52:41 accords-là, est accordé de plein droit, c'est-à-dire sans vérification
00:52:46 préalable des conditions d'intégration, des conditions d'insertion,
00:52:50 des conditions de connaissance de la langue française ou du respect
00:52:53 des valeurs françaises, qui étaient des arguments dans la loi de Gérald
00:52:57 Darmanin. Il nous a dit "nous allons consolider ça avec la petite
00:53:00 astérix". Ça ne s'applique pas à donc la communauté étrangère la
00:53:04 plus importante en France en raison des accords franco-algériens. Là,
00:53:08 encore une fois, c'est une question de cohérence. Soit vous vous posez
00:53:11 cette question-là, quitte à y répondre de manière différente, quitte
00:53:14 à ne pas être d'accord, soit vous la mettez de côté et donc vous passez
00:53:17 à côté d'une part importante de votre sujet. Et en Macronie, et
00:53:20 notamment pour Emmanuel Macron, vous savez que l'intégration, quand on
00:53:23 parle d'intégration, c'est pas... c'est exactement ce que nous expliquait
00:53:26 Mathieu tout à l'heure, on ne parle d'intégration que par le travail
00:53:29 en Macronie. C'est quelque chose qui revient extrêmement souvent, en
00:53:32 tout cas chez Emmanuel Macron, plus qu'en Macronie. Or, là, on a un
00:53:36 document du ministère de l'Intérieur qui nous dit quoi ? C'est les
00:53:40 données du recensement 2017 sur l'immigration en France. Il nous dit
00:53:43 quoi ? 41,6% des Algériens de plus de 15 ans vivant en France sont
00:53:48 chômeurs ou inactifs, contre 14% de la population française. Donc moi,
00:53:54 je veux bien qu'on nous explique qu'on a d'un côté la question des
00:53:57 étrangers, la question de l'intégration par le travail et la question
00:54:00 de la régularisation des métiers en tension, mais que fait-on des
00:54:03 étrangers qui ne travaillent pas et qui donc, j'en déduis dans l'esprit
00:54:07 d'Emmanuel Macron, n'ont pas les moyens de s'intégrer, n'ont pas les
00:54:10 moyens de sauver les métiers en tension. Eh bien, c'est un grand
00:54:13 absent, là aussi, de la loi immigration. Donc, évidemment que
00:54:17 cette question algérienne est le grand absent d'une loi qui, pourtant,
00:54:22 devrait s'y intéresser, évidemment.
00:54:24 Très peu parle, justement, de ce genre de sujet qui échappe au texte.
00:54:30 Que conclure Charlotte Dornelas de ces informations quant à la
00:54:33 volonté d'Emmanuel Macron sur ce sujet, quand beaucoup de Français
00:54:36 jugent important, voire essentiel ?
00:54:38 On comprend qu'Emmanuel Macron a délégué, là en l'occurrence, à
00:54:41 Gérald Darmanin le choix de... Bon, alors, avec Olivier Dussopt au
00:54:44 tout début, mais c'est quand même surtout Gérald Darmanin. Et il lui
00:54:47 laisse un périmètre extrêmement restreint pour se poser la question
00:54:52 de l'immigration. On voit bien que c'est hors de la question de la
00:54:55 jurisprudence internationale, hors de la question de la distribution
00:54:58 de l'état de droit, c'est-à-dire de la hiérarchie des normes. Les
00:55:01 traités, les questions européennes s'imposent toujours aux législateurs
00:55:07 français, alors qu'elles régissent cette question-là, sans non plus
00:55:11 la possibilité de toucher à la Constitution française, qui empêche
00:55:15 de se poser, par exemple, la question de l'immigration légale. Donc c'est
00:55:18 Emmanuel Macron qui restreint le périmètre par le biais de ces "tabous",
00:55:22 de ces interdits sur la question de l'immigration. Donc, un, vous n'avez
00:55:25 rien sur l'immigration légale, deux, vous avez une nouvelle voie de
00:55:28 régularisation, et trois, vous ne luttez pas contre l'immigration
00:55:32 illégale, puisque c'est l'autorité européenne qui régit l'entrée de
00:55:36 l'immigration illégale. Vous déplacez quelques curseurs sur l'expulsion
00:55:40 de quelques-uns des étrangers délinquants ou jugés dangereux. Donc,
00:55:46 en effet, c'est un périmètre extrêmement restreint, et Emmanuel
00:55:49 Macron, c'est un peu le malentendu sur la loi immigration. Ce n'est pas
00:55:53 une loi immigration. Quand vous avez tous les sondages qui vous disent
00:55:55 "les Français veulent moins d'entrée en France", cette loi immigration
00:55:59 ne pose pas à un seul alinéa la question de l'entrée en France. Il n'y
00:56:03 a pas une virgule sur ce projet de loi sur la question de l'entrée. Il y a
00:56:07 quelques dispositions sur la question éventuellement de la sortie de
00:56:10 quelques-uns. C'est ça, le malentendu de base, parce que pour se poser la
00:56:13 question de l'entrée, il faut se poser la question de la souveraineté.
00:56:16 C'est la question soulevée par les ALR, soutenue par le Rassemblement
00:56:19 national, que la majorité n'a pas voulu aborder dans ce projet de loi.
00:56:23 - Merci beaucoup, Charlotte, pour votre regard. C'est vrai que c'est
00:56:28 dommage qu'on n'entende pas ces sujets-là ailleurs. Jordan Bardella
00:56:31 vient d'affirmer qu'il serait prêt, Mathieu Bocoté, à exercer la fonction
00:56:35 de premier ministre si le Rassemblement national formait la majorité au
00:56:39 terme d'une éventuelle dissolution qui serait suivie d'élections
00:56:43 législatives. Faut-il prendre au sérieux une telle affirmation?
00:56:47 S'agit-il d'une provocation, d'une aspiration, d'un changement de
00:56:50 doctrine du RN? Qu'en pensez-vous?
00:56:52 - Changement de doctrine, vous avez le bon terme, je crois, parce qu'il y a
00:56:55 un an et demi environ, la question est posée à Marine Le Pen, un an et
00:56:58 demi, deux ans. Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:57:01 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:57:04 déclaration de l'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario
00:57:07 très particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:57:10 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:57:13 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:57:16 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:57:19 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:57:22 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:57:25 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:57:28 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:57:31 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:57:34 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:57:37 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:57:40 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:57:43 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:57:46 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:57:49 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:57:52 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:57:55 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:57:58 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:58:01 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:58:04 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:58:07 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:58:10 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:58:13 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:58:16 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:58:19 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:58:22 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:58:25 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:58:28 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:58:31 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:58:34 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:58:37 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:58:40 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:58:43 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:58:46 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:58:49 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:58:52 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:58:55 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:58:58 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:59:01 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:59:04 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:59:07 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:59:10 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:59:13 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:59:16 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:59:19 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:59:22 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:59:25 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:59:28 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:59:31 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:59:34 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:59:37 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:59:40 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:59:43 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:59:46 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:59:49 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:59:52 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
00:59:55 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
00:59:58 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
01:00:01 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
01:00:04 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
01:00:07 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
01:00:10 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
01:00:13 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
01:00:16 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
01:00:19 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
01:00:22 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
01:00:25 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
01:00:28 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
01:00:31 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
01:00:34 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
01:00:37 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
01:00:40 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
01:00:43 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
01:00:46 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très
01:00:49 particulier, d'être la première ministre d'Emmanuel Macron en cas de
01:00:52 déclaration d'indemnité? Est-ce qu'elle accepterait, dans un scénario très