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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 - 19h, c'est l'heure. Ils sont intenables.
00:00:02 Je ne sais pas ce qu'ils ont. L'approche de Noël, je ne sais pas.
00:00:05 Mais... Ah bon, le générique, ça y est.
00:00:07 - C'est votre petite guirlande, là. - Ma petite guirlande.
00:00:10 Simon Guilet, on ne vous voit pas, mais on sait que vous êtes là.
00:00:14 Donnez-nous un peu d'info.
00:00:15 - Le procureur de la République de Rennes s'est exprimé
00:00:18 après une menace au couteau ce matin dans un collège de la ville.
00:00:21 Une élève de 5e âgée de 12 ans a menacé sa professeure d'anglais
00:00:25 avec une lame de 17 cm.
00:00:26 Après avoir dit à sa professeure,
00:00:28 "Je suis folle aujourd'hui, j'ai envie de faire comme Arras",
00:00:32 une enquête pour tentative d'homicide volontaire a été ouverte.
00:00:35 L'élève a été placé en retenue judiciaire.
00:00:38 Après une nuit de prolongation, un accord a été trouvé
00:00:41 à la COP 28 de Dubaï.
00:00:42 Les pays réunis ont approuvé un compromis qualifié d'historique
00:00:45 qui vise à abandonner progressivement les énergies fossiles.
00:00:49 Emmanuel Macron salue une étape importante
00:00:51 tout en appelant à accélérer la lutte contre le réchauffement.
00:00:55 Et puis, le pape François envisage un voyage en Belgique
00:00:58 où un pontife souhaite se rendre aux célébrations
00:01:01 des 600 ans de la célèbre université de Louvain.
00:01:03 Le Saint-Père, qui fêtera dimanche ses 87 ans,
00:01:06 a déjà effectué 44 voyages à l'étranger, chère Chrissie.
00:01:09 -Merci beaucoup, Simon Guillen.
00:01:12 Au sommaire ce soir, alors qu'Emmanuel Macron
00:01:15 souhaite un vote sur le texte "immigration avant Noël",
00:01:18 alors que le chef de l'Etat ne veut pas utiliser un 49-3
00:01:22 sur ce dossier, on s'arrêtera sur les possibilités concrètes
00:01:26 pour le gouvernement d'agir efficacement.
00:01:29 Rappelons que tous les sondages se recoupent.
00:01:32 Les Français veulent un texte sur l'immigration,
00:01:34 ils veulent un référendum, ils veulent stopper l'immigration.
00:01:38 Quelle solution ? Comment cela fonctionne ailleurs dans le monde ?
00:01:41 L'édito de Mathieu Boccotti.
00:01:43 "Tu seras tendu à la libération,
00:01:46 "ce n'est ni le RM ni la nupèce,
00:01:50 "mais la furie exprimée dans le cri du coeur
00:01:54 "du député Renaissance des Hauts-de-Seine.
00:01:56 "Est-ce le signe d'une Macronie en péril ?
00:02:00 "Est-ce étonnant que ce soit un député centriste
00:02:02 "luttant contre les extrêmes qui tient ce genre de propos ?
00:02:06 "Ce genre de dérapage n'est-ce pas inquiétant pour notre démocratie ?"
00:02:10 L'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:11 Un couteau de 17 cm dans son sac pour venir au collège,
00:02:17 c'est avec cette arme montrée par le procureur de Rennes
00:02:20 qu'une adolescente de 12 ans a déclaré vouloir tuer sa professeure d'anglais
00:02:25 deux mois jour pour jour après l'assassinat de Dominique Bernard.
00:02:27 Elle a déclaré vouloir tuer l'enseignante
00:02:31 et se déclarer être folle.
00:02:33 Le caractère terroriste n'est pas retenu,
00:02:35 le caractère psychiatrique retient toute l'attention,
00:02:38 le regard de Marc Menon.
00:02:39 Charlotte Dornelas vous a révélé lundi et mardi
00:02:43 les blocages stupéfiants qui empêchent la France
00:02:46 de lutter réellement et librement contre l'immigration
00:02:49 et les blocages que la France ne veut pas supprimer
00:02:52 pour être efficace sur ce dossier.
00:02:54 Entre la CEDH, le Conseil d'Etat, le dossier algérien,
00:02:56 en tout cas ce soir, nous irons encore plus loin.
00:02:59 Comment faire réellement ce télé-verrou
00:03:02 si on veut lutter contre ce fléau de l'immigration
00:03:04 à la demande des Français ?
00:03:06 Et si le référendum était la solution à tous ces blocages,
00:03:09 en quoi concrètement peut-il être la solution
00:03:13 et est-il réalisable le décryptage de Charlotte Dornelas ?
00:03:17 Et puis, menacée de dissolution,
00:03:20 le mouvement catholique Academia Christiana
00:03:22 porte plainte contre le ministre de l'Intérieur,
00:03:25 plainte pour diffamation.
00:03:26 Gérald Darmanin avait déclaré, je cite, cet été,
00:03:29 "Ils ont notamment fait l'apologie de l'antisémitisme
00:03:32 "et leur imputent un très grand soutien
00:03:34 "à la collaboration du maréchal Pétain."
00:03:37 Faux, répond-il.
00:03:38 En quoi ce mouvement catholique est-il dangereux ?
00:03:41 L'édito de Mathieu Beaucoup.
00:03:43 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité
00:03:47 avec nos mousquetaires. C'est parti.
00:03:50 Musique de tension
00:03:53 ...
00:04:01 -Un couteau de 17 cm pour aller à l'école.
00:04:05 Écoutez le procureur de Rennes
00:04:08 qui raconte comment cette jeune collégienne de 12 ans
00:04:12 s'en est prise pour menacer son professeur d'anglais
00:04:16 ce matin à Rennes.
00:04:17 -À ce moment-là, l'élève a sorti de son cartable
00:04:22 un couteau imposant dont voici la photographie.
00:04:26 Voilà.
00:04:28 Je vous précise que la dimension de la lame est de 17 cm.
00:04:33 -Mathieu Beaucoup,
00:04:37 on a tous, enfin, quand on a tous regardé
00:04:40 à la rédaction le procureur de la République,
00:04:42 et tout le monde a dit "Oh, quand même !"
00:04:45 -Je me mets dans la peau de n'importe quel enseignant,
00:04:48 de n'importe quel professeur.
00:04:50 Désormais, un enfant de 12 ans, si j'ai bien compris,
00:04:53 réfugié mongol, si j'ai bien compris aussi...
00:04:56 -Né en France, bien française, avec des parents de la Mongolie.
00:04:59 -Il se doit. Ça va de soi.
00:05:01 Qu'est-ce qu'on voit dans les circonstances ?
00:05:03 N'importe quel professeur peut se sentir menacé.
00:05:06 Il faut comprendre que l'activité
00:05:08 qui, historiquement, devait être la moins menaçante,
00:05:11 c'était se présenter devant des enfants ou des adolescents
00:05:14 pour enseigner. Ça pouvait être turbulent,
00:05:16 mais pas menaçant.
00:05:17 Samuel Paty, Dominique Bernard, et demain, qui sera le prochain ?
00:05:21 Car il y aura un prochain, on le comprend.
00:05:23 N'importe quel professeur sait qu'il y a
00:05:25 non seulement une cible au front,
00:05:27 mais il peut se faire planter une lame.
00:05:29 -Guillaume Bigaud, deux mois, jour pour jour,
00:05:32 après l'assassinat de Dominique Bernard. C'est effrayant.
00:05:35 -C'est effrayant, mais c'est des phénomènes
00:05:38 qui sont pas nécessairement les mêmes.
00:05:40 C'est-à-dire que la Mongolie n'est pas...
00:05:43 gagnée par l'islamisme, elle n'est même pas musulmane.
00:05:46 D'autre part, de l'autre côté de l'Atlantique,
00:05:49 ça fait longtemps qu'ils ont installé des portiques,
00:05:51 en raison des phénomènes de gangs liés au trafic de stupéfiants,
00:05:55 mais pas que. Il y a beaucoup, ce phénomène,
00:05:57 aux Outre-Atlantique, des élèves devenus fous
00:06:00 qui vident des chargeurs et tuent des dizaines d'élèves.
00:06:03 On parle de choc de civilisation.
00:06:05 Je me demande s'il reste une civilisation.
00:06:07 De part et d'autre, il y a quelque chose qui bascule.
00:06:10 Quand les jeunes sont à venir avec des armes
00:06:13 pour menacer ceux qui doivent leur transmettre,
00:06:15 c'est que ceux qui doivent leur transmettre
00:06:18 n'ont plus d'autorité sur eux.
00:06:20 En fait, c'est un signal inquiétant, très inquiétant.
00:06:24 -Charlotte Dornelas, rien à voir avec l'immigration ?
00:06:27 -Là, il faudra rentrer dans le détail de l'histoire de cette famille,
00:06:31 voir aussi l'éducation des parents,
00:06:33 voir le degré de psychiatrie, puisque le procureur avait l'air...
00:06:36 Je félicite le procureur de nous avoir mis la réalité sous les yeux.
00:06:40 Ça m'a vraiment frappée.
00:06:42 Quand il a sorti ce...
00:06:43 On entend souvent parler de couteaux et on se dit "25 cm de lame".
00:06:48 On ne se rend pas compte.
00:06:50 Quand il sort cette photo, on est stupéfaits.
00:06:52 Il nous précise que c'est 17 cm. J'ai pensé à ça.
00:06:55 Il nous parle régulièrement de couteaux de 20-25 cm.
00:06:58 Ce sont des couteaux qui sortent de la cuisine
00:07:00 et sont faits pour découper des carcasses de mur.
00:07:03 -Même dans ma cuisine, j'ai pas un couteau comme ça.
00:07:06 -Ca dépend de ce qu'on cuisine. -Vous voyez ce que je veux dire.
00:07:09 -On est pas dans une école avec des règles.
00:07:12 -C'est ça. Il faut que l'idée naisse dans la tête d'une enfant de 12 ans
00:07:16 d'aller prendre ce couteau, d'imaginer que sa place est dans son quartable.
00:07:20 A 12 ans, la plupart des enfants n'ont pas cette idée qui leur traverse la tête.
00:07:25 La question qui, à mon avis, est la plus importante,
00:07:28 c'est la France du couteau.
00:07:29 Qu'est-ce que c'est, cette France du couteau,
00:07:32 qu'on découvre depuis quelques jours,
00:07:34 de tous ces gamins qui se baladent avec des couteaux immenses.
00:07:38 -Marc, ça va être l'objet de votre chronique,
00:07:40 mais je laisse réagir sur le côté psy,
00:07:42 le côté de ces enfants de 12 ans qui sont souvent désœuvrés.
00:07:46 Mais là, déjà, pour réagir par rapport au couteau,
00:07:49 il y a ce grand couteau en plein collège.
00:07:51 -Eh bien, disons que c'est ce qui est existant
00:07:54 depuis des années maintenant aux Etats-Unis,
00:07:56 ce que l'on a vu se dérouler de multiples fois,
00:07:59 aussi bien dans les écoles aux Etats-Unis.
00:08:02 Vous avez des enfants de 8 ans qui ont tué leur voisin
00:08:05 ou tenté de tuer leur voisin.
00:08:07 Ils ont tenté de tuer le professeur.
00:08:09 Et là, ça pose la question de l'état psychiatrique
00:08:12 et des médicaments pour la plupart.
00:08:16 Je sais pas si la petite était sous traitement.
00:08:20 Il n'en reste pas moins que jamais autant de jeunes,
00:08:24 en particulier en France,
00:08:26 plus de 50 % d'antidépresseurs
00:08:29 sont administrés depuis...
00:08:31 -C'est de l'argot ? -Non, non.
00:08:33 C'est pour dire aux uns et aux autres qu'il y a...
00:08:36 C'est comme quand on est confronté à d'autres événements.
00:08:39 Il y a le fait, mais c'est pas un simple fait divers.
00:08:42 Il y a quelque chose derrière.
00:08:44 C'est ce qu'on va essayer de décrypter.
00:08:47 -Dans votre chronique, effectivement,
00:08:49 dans un instant.
00:08:50 Mathieu Bocote, alors, je rappelle
00:08:52 qu'il n'y a pas d'acte terroriste,
00:08:55 d'intention terroriste qui a été retenu dans ce dossier.
00:08:59 On en reparlera avec vous dans un instant.
00:09:02 Mathieu Bocote, la crise migratoire,
00:09:04 on va y revenir, puisque c'est l'actualité,
00:09:07 la loi de l'immigration.
00:09:08 Gérald Darmanin est l'invité de Pascal Praud,
00:09:11 qui lui posera toutes les questions.
00:09:13 La crise migratoire, que d'autres appellent le défi migratoire,
00:09:16 n'épargne aucun pays occidental.
00:09:19 On l'a vu. Chacun se pose, aujourd'hui,
00:09:22 la question d'une limitation de l'immigration.
00:09:25 Mais au-delà des discours,
00:09:26 est-ce que c'est réellement possible,
00:09:29 et on en reparlera avec Charlotte, d'y parvenir,
00:09:32 quels sont les moyens efficaces,
00:09:34 en prenant des exemples à l'étranger concrets ?
00:09:37 -Exactement. Lorsqu'on parle d'immigration,
00:09:40 entendez le discours à la petite musique,
00:09:42 c'est une fatalité.
00:09:43 Nous ne pouvons pas l'arrêter, nous ne pouvons pas la stopper.
00:09:47 C'est comme un phénomène naturel
00:09:49 sur lequel nous n'aurions aucune emprise.
00:09:52 On pourrait s'acheter un parapluie.
00:09:54 On serait capables de contenir les effets les plus radicaux,
00:09:58 mais le phénomène lui-même serait immétrisable.
00:10:01 Et on verra que ce n'est pas exactement le cas,
00:10:04 et surtout que des solutions sont envisagées un peu partout
00:10:07 pour la maîtriser, mais aussi pour l'arrêter,
00:10:10 ce qui est autre chose.
00:10:11 Mais d'abord, distinguons les deux choses.
00:10:13 Quand on dit "immigration",
00:10:15 on parle d'immigration illégale et d'immigration légale.
00:10:18 Gardons à l'esprit que ce sont deux catégories distinctes,
00:10:21 même si le phénomène plus large, il converge.
00:10:24 Quand on parle d'immigration illégale,
00:10:26 qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
00:10:29 Ça veut dire fondamentalement réformer le droit d'asile.
00:10:32 Concrètement, l'un veut dire l'autre.
00:10:34 Réformer le droit d'asile, c'est-à-dire nous sommes aujourd'hui...
00:10:38 On voit un droit qui a été élaboré dans un contexte tout autre
00:10:41 se retourner contre l'ensemble de nos pays
00:10:43 qui ne savent plus comment le gérer.
00:10:45 C'est vrai en Amérique du Nord, au Canada, aux États-Unis.
00:10:48 Pensez à ces colonnes de migrants qui remontent de l'Amérique centrale
00:10:52 et qui veulent traverser à tout prix aux États-Unis.
00:10:55 On le voit au Canada, qui par ailleurs favorise,
00:10:58 l'immigration illégale, car il y a une voie de migration.
00:11:01 On le voit en Australie.
00:11:02 On croyait que la géographie protégeait l'Australie
00:11:05 de l'immigration massive et illégale.
00:11:07 Ce n'est pas le cas.
00:11:09 On voit qu'en Europe, cela va de soi.
00:11:11 Comment réformer le droit d'asile dans de telles circonstances ?
00:11:15 C'est la question première.
00:11:16 Je vais poser un principe sur lequel je reviendrai à la fin.
00:11:20 La géographie, à certains égards, y a que ça de vrai.
00:11:23 L'enjeu, c'est que lorsque les gens pénètrent dans nos pays,
00:11:26 comme aujourd'hui, il est très difficile,
00:11:29 même s'ils ont pénétré sans en avoir le droit,
00:11:32 et même s'ils commettent des crimes sur le territoire,
00:11:35 il est très difficile de les renvoyer chez eux.
00:11:38 L'enjeu véritable, c'est de faire en sorte
00:11:40 qu'ils ne puissent pas pénétrer sur le territoire
00:11:43 s'ils n'en ont pas le droit,
00:11:44 ou il faut un sas de décompression.
00:11:46 C'est ce qu'on appelait le principe rwandais.
00:11:49 C'est en ci les Britanniques qui y ont pensé, les Danois aussi.
00:11:52 Se poser la question du traitement du droit d'asile
00:11:55 dans un pays, un autre territoire,
00:11:57 pour éviter qu'il y ait de contact direct,
00:12:00 délocaliser en quelque sorte le traitement du droit d'asile.
00:12:03 On comprend l'idée que le principe de séparation géographique
00:12:06 est important si on veut lutter contre l'immigration massive
00:12:10 et illégale dans ce cas-là.
00:12:11 Je note une chose, on dit renvoyer les clandestins.
00:12:14 Si vous êtes rentré sans avoir le droit,
00:12:16 vous repartez en en ayant le droit.
00:12:18 Qu'est-ce que ça veut dire, envoyer les clandestins ?
00:12:21 On le voit avec les bateaux qui traversent la Méditerranée.
00:12:25 On retourne à son port d'origine.
00:12:26 On constate qu'on s'en croit impossible juridiquement.
00:12:29 Est-ce que ça veut dire renvoyer
00:12:31 ceux qui ont été déboutés du droit d'asile ?
00:12:34 On le comprend.
00:12:35 Mais on voit que les étapes s'additionnent.
00:12:37 La plupart ne repartent pas, même s'ils sont déboutés.
00:12:40 Ou alors, est-ce que c'est renvoyer les clandestins
00:12:43 qui ont commis des actes répréhensibles ?
00:12:45 Même là, on voit que c'est difficile.
00:12:47 Je note, certains disent,
00:12:49 comment nommer le fait de renvoyer ceux qui n'ont pas le droit ?
00:12:52 Je note, et je tire ça du contexte politique canadien,
00:12:55 que pour certains, le fait de renvoyer chez eux
00:12:58 des travailleurs temporaires
00:12:59 qui ont atteint la fin de leur cycle de travail
00:13:02 en deux ans, trois ans,
00:13:03 on appelle ça de plus en plus aujourd'hui une déportation.
00:13:06 La déportation, à l'échelle de l'histoire, c'était autre chose.
00:13:09 Le vocabulaire de la déportation ou de la remigration
00:13:12 est utilisé pour nommer simplement l'application, théoriquement,
00:13:16 du droit, c'est-à-dire vous êtes rentré sans en avoir le droit,
00:13:19 vous repartez.
00:13:20 Donc, on utilise le langage de la déportation pour cela.
00:13:23 Un dernier élément,
00:13:24 puis ensuite, je vais donner les exemples, ça va de soi.
00:13:27 Il faut jamais oublier qu'il y a un débalancement du rapport de force.
00:13:31 Nous sommes dans des sociétés qui ne sont plus capables
00:13:34 de faire repartir ceux qui doivent repartir
00:13:36 devant des gens qui veulent entrer à tout prix
00:13:39 et qui sont prêts à tout pour entrer.
00:13:41 Le débalancement du rapport de force est complet.
00:13:43 On voit ce que voudrait vouloir dire "stopper l'immigration illégale".
00:13:47 Que voudrait dire "stopper l'immigration légale" ?
00:13:50 Limiter le regroupement familial, les visas étudiants
00:13:53 et l'immigration de travail.
00:13:54 Globalement, ça va un peu au-delà de ça.
00:13:57 Donc, ça veut dire, encore une fois, agir sur le droit.
00:14:00 Et là, ça nous conduit à une question centrale.
00:14:02 Je le disais plus tôt,
00:14:03 on présente l'immigration massive comme un mouvement naturel.
00:14:07 Mais si on se retourne vers un démographe comme François Héran,
00:14:10 qui est un partisan décomplexé de l'immigration massive,
00:14:13 je prends la peine de le dire, lui-même nous dit,
00:14:16 sourire au bec, il nous dit fondamentalement
00:14:19 que l'immigration massive est programmée juridiquement
00:14:22 dans nos sociétés.
00:14:23 C'est-à-dire que par le regroupement familial,
00:14:25 c'est juridiquement programmé, tout ça.
00:14:28 Donc, c'est dans la nature juridique de nos sociétés.
00:14:31 Ce mouvement, apparemment, on ne pourrait pas contrôler,
00:14:34 ce mouvement naturel, cette pression migratoire naturelle,
00:14:37 c'est faux. C'est tout simplement que notre droit a évolué
00:14:40 de telle manière qu'aujourd'hui, il favorise cette migration massive.
00:14:44 On en fait une promotion active, je parlais il y a quelques jours
00:14:48 avec la commissaire aux affaires intérieures,
00:14:50 qui dit qu'il faut l'organiser, la planifier, la régulariser.
00:14:53 L'immigration massive n'est pas une fatalité, c'est un projet.
00:14:57 Donc, on comprend encore une fois que si,
00:14:59 et je pense qu'Héran n'a pas tort là-dessus,
00:15:01 si l'état actuel du droit nous condamne à l'immigration massive,
00:15:05 l'idée, c'est de changer fondamentalement le droit.
00:15:08 Ce à quoi on nous répond, en toute circonstance,
00:15:11 qu'on ne peut pas changer le droit,
00:15:13 parce que le droit s'impose à nous
00:15:14 à la manière d'une référence théologique.
00:15:17 C'est un droit au-delà du politique,
00:15:19 qui s'impose à nous et sur lequel nous n'aurions pas d'emprise.
00:15:22 Alors, tout le monde. Ça, j'ai posé le problème.
00:15:25 De quelle manière les autres pays européens abordent cette question ?
00:15:28 La Fondation pour l'innovation politique
00:15:31 a fait une note assez intéressante en début 2013,
00:15:33 comment font les États européens, 2013, 2023,
00:15:36 pour être capables de gérer l'immigration massive.
00:15:39 Je donne quelques exemples qui nous viennent de différents pays,
00:15:42 qui sont, je précise, des démocraties libérales, civilisées,
00:15:46 qui sont au seuil de la dictature, à moins de la redéfiler autrement.
00:15:49 - Ce n'est pas le même problème à Dubaï, en Arabie saoudite.
00:15:52 - En gros, ce qu'on soutient, entre l'Estonie,
00:15:55 de l'Estonie à la France,
00:15:57 on peut s'étendre au Canada, aux États-Unis et à l'Australie.
00:16:00 Globalement, c'est notre espace mental.
00:16:02 - Je reviens sur Dubaï,
00:16:04 mais personne n'a une nationalité dubaïote.
00:16:06 - En fait, je pense que les Occidentaux se comparent entre eux.
00:16:10 On comprend que Dubaï, c'est peut-être très bien,
00:16:12 mais ce qui est certain, c'est que ce n'est pas nous.
00:16:15 - Je voulais encore dire quelque chose.
00:16:18 Le premier élément... - C'est pas nous.
00:16:20 - Le premier élément de Danemark.
00:16:22 Le Danemark conditionne le séjour sur le territoire
00:16:25 à l'obtention d'un emploi dans l'année qui suit l'arrivée sur le territoire.
00:16:29 Si vous n'êtes pas capable d'y travailler,
00:16:31 mais quelle est votre contribution essentielle dans les circonstances ?
00:16:35 La question du travail.
00:16:36 Si vous n'êtes pas capable de travailler,
00:16:39 si vous êtes un fardeau d'une manière ou de l'autre,
00:16:42 la diversité a beau être une richesse,
00:16:44 mais pas dans ce pays où vous êtes installés de force.
00:16:47 Deuxième élément,
00:16:48 imposer des conditions économiques au regroupement familial.
00:16:52 C'est important.
00:16:53 Est-ce que la famille est capable de porter le regroupement familial ?
00:16:57 On ajoute dans plusieurs pays, je l'insiste,
00:16:59 que les gens qui peuvent avoir droit au regroupement familial
00:17:02 doivent avoir un principe de compatibilité culturelle.
00:17:06 Ils doivent être assimilables.
00:17:07 S'ils ne le sont pas, ils n'ont pas vocation à venir s'installer.
00:17:11 C'est amusant, parce que par rapport à la France,
00:17:14 on a besoin de soins pour les migrants irréguliers
00:17:17 en dehors des cas d'urgence.
00:17:18 La France est un cas d'exception.
00:17:20 En Europe, on ne peut pas dire que la pompe aspirante...
00:17:23 On nous explique que l'aide médicale d'État,
00:17:26 ce n'est pas une pompe aspirante.
00:17:28 On nous ment au visage.
00:17:30 Un État social qui distribue des soins et des prestations
00:17:33 en toutes circonstances, c'est une pompe aspirante.
00:17:36 Autre exemple, conditionner le renouvellement
00:17:39 d'un permis de séjour à une formation civique.
00:17:42 C'est un travail d'assimilation forcée.
00:17:44 Je ne dis pas que ça fonctionne en toutes circonstances,
00:17:47 mais il y a l'idée qu'obtenir des papiers,
00:17:49 obtenir de la nationalité ou rester sur un territoire,
00:17:53 ça exige un effort.
00:17:54 En Finlande, sur la question des mineurs isolés,
00:17:57 considérer comme adulte tout prétendu mineur
00:17:59 refusant un test osseux pour déterminer son âge.
00:18:02 C'est intéressant.
00:18:03 Autrement dit, le réel qui reprend ses droits,
00:18:06 le type a beau avoir 38 ans et penser qu'il y en a 17,
00:18:09 c'est un moyen de vérifier.
00:18:11 -On dit que c'est trop cher.
00:18:13 -C'est une démocratie.
00:18:14 Augmenter la durée de résidence exigée pour la naturalisation.
00:18:18 Et enfin, dans cet état d'esprit,
00:18:20 mettre à jour, et c'est important,
00:18:22 les statistiques les plus complètes
00:18:24 pour avoir un portrait réel de l'effet de l'immigration
00:18:27 sur le pays, donc pas d'aveuglement statistique.
00:18:30 Tout ça, ce sont des mesures censées être capables
00:18:33 de restreindre un peu la pression migratoire.
00:18:35 -Les Français subissent l'immigration,
00:18:38 ils le disent, mais est-ce qu'ils ne préféraient pas
00:18:41 basculer vers un modèle d'immigration choisi ?
00:18:44 -C'est le grand piège rhétorique
00:18:46 dans lequel la droite française est tombée depuis longtemps.
00:18:49 La droite française regarde l'Atlantique et dit
00:18:52 "Au Canada, on a le principe de l'immigration choisie."
00:18:55 C'est formidable, le Canada.
00:18:56 On oublie à quel point ce n'est pas.
00:18:58 Pourquoi ? Parce que l'immigration choisie,
00:19:01 c'est un nom de code pour dire
00:19:03 "immigration massive, volontaire, choisie".
00:19:06 Le principe de sélection de l'immigration au Canada
00:19:08 est plus serré qu'en Europe.
00:19:10 C'est plus difficile d'entrer au Canada qu'en d'autres pays.
00:19:13 Mais le Canada, on appelle ça des seuils d'immigration au Canada,
00:19:17 une politique où on cherche à faire venir massivement
00:19:20 des étrangers pour transformer le pays,
00:19:22 et c'est dit consciemment.
00:19:24 Il y a une initiative portée par Justin Trudeau,
00:19:27 le premier ministre canadien,
00:19:28 qui s'appelle l'initiative du siècle.
00:19:31 L'initiative du siècle, ça dit qu'au terme du XXIe siècle,
00:19:34 il va y avoir 100 millions de Canadiens,
00:19:36 donc plus que doubler la population.
00:19:38 On mise sur l'immigration massive
00:19:40 pour plus que doubler la population d'un pays.
00:19:43 On a beau dire ensuite qu'au Canada, ils sont exigeants
00:19:46 en matière de système de points pour savoir qui peut entrer.
00:19:50 Le Canada a fait le choix d'une immigration telle
00:19:52 qu'il transforme intégralement son identité
00:19:55 de toutes les manières possibles.
00:19:57 De ce point de vue, l'immigration choisie,
00:19:59 qui fait rêver souvent en droite,
00:20:01 n'est rien d'autre qu'une immigration massive
00:20:04 simulée dans le droit.
00:20:05 -Moralité, quelles leçons retenir de ces politiques
00:20:08 dans différents pays pour inspirer le gouvernement français ?
00:20:11 -Soyons australiens un instant,
00:20:13 une drôle d'idée, c'est le côté Crocodile Dundee,
00:20:16 alors disons qu'ils ne peuvent pas arriver.
00:20:18 Lorsqu'ils arrivent, ou encore,
00:20:20 soyons le principe du Danemark ou de la Grande-Bretagne,
00:20:23 chercher à délocaliser, faire en sorte que les points
00:20:26 d'entrée d'immigration soient délocalisés
00:20:29 à l'extérieur du territoire.
00:20:30 Une fois qu'ils sont entrés, ils ne peuvent pas repartir.
00:20:34 Il faut toucher aux juridictions,
00:20:35 à toute forme de droit transcendant le cadre national
00:20:38 et qui prétend s'imposer à nous,
00:20:40 le droit de l'oligarchie mondialiste qui dit
00:20:43 que la souveraineté nationale ne doit pas compter.
00:20:46 Il faut maximiser le pouvoir de l'État national
00:20:48 pour faire valoir la souveraineté nationale.
00:20:51 Et une politique de mise en place de retour efficace et rapide.
00:20:54 Ça revient un peu partout.
00:20:56 Dès lors qu'une personne s'installe,
00:20:58 le principe humanitaire fait en sorte
00:21:00 qu'on ne se donne plus le droit de reconduire.
00:21:03 Donc, une espèce de géographie de volontarisme politique
00:21:06 et aussi retour rapide,
00:21:07 où je dirais ensuite redéfinition très stricte du droit d'asile.
00:21:11 On aurait peut-être le début d'un quart de huitième
00:21:14 d'une politique en la matière.
00:21:16 -On continuera à parler des solutions possibles et concrètes
00:21:19 avec vous, Charlotte, dans un instant.
00:21:21 On tiendra à dérouler le fil que vous avez commencé à dérouler
00:21:25 depuis lundi soir, très pointilleux sur la question.
00:21:28 Est-ce que peut-être le référendum, dont on parle beaucoup,
00:21:32 peut-être être pris ?
00:21:33 Est-ce qu'il répond concrètement au problème de la CEDH,
00:21:36 du Conseil d'État et de l'Ousbec ?
00:21:38 J'ai appris qu'en Ousbec, il sera bientôt rapatrié.
00:21:41 Ça peut coûter 100 000 euros,
00:21:43 juste le prix pour connaître un peu les...
00:21:45 -Nos impôts. -Avec nos impôts.
00:21:47 Guillaume Bigot, c'est intéressant de voir ce qui s'est passé
00:21:50 à l'Assemblée nationale.
00:21:52 On voit qu'on est dans une crise politique majeure,
00:21:55 on voit que tout le monde est un peu sur les nerfs.
00:21:58 On a appris aujourd'hui que le chef de l'Etat a dit
00:22:01 qu'il ne voudrait pas passer par 49-3.
00:22:03 D'ailleurs, je veux d'abord vous faire écouter
00:22:06 Elisabeth Borne, qui avait déclaré,
00:22:09 c'était, quelle date, le 2 février 2023.
00:22:12 Ça va vous faire réfléchir sur les retraites.
00:22:14 On va l'écouter, ensuite, on revient à vous.
00:22:17 -Je suis dans la recherche de compromis.
00:22:19 C'est comme ça qu'on avance bien.
00:22:21 -On peut passer une réforme des retraites par 49-3 ?
00:22:24 -Je vous dis, mon objectif, sur ce texte,
00:22:26 comme sur tous les textes que mon gouvernement présente
00:22:30 dans le Parlement, c'est de trouver des compromis.
00:22:32 -Vous le feriez à regret ? -Je n'envisage pas cette hypothèse.
00:22:35 Je suis en train de vous dire que je cherche des compromis
00:22:39 sur ce texte comme sur tous ceux que présente mon gouvernement.
00:22:42 -Et tout a fini par un 49-3.
00:22:44 Donc, on est peut-être dans la même hypothèse
00:22:46 où on ne sait pas, effectivement,
00:22:48 le chef de l'Etat a dit qu'on va terminer,
00:22:51 il ne veut pas de 49-3, mais on ne sait pas vers quoi on va.
00:22:54 Il s'est passé quelque chose dans l'hémicycle,
00:22:56 puisque la députée écologique Cyrielle Chatelain
00:22:59 a eu une interrogation avec son collègue Macroniste
00:23:02 Jean-René Cazeneuve. Ils se sont accusés de faire le jeu du RN.
00:23:06 Finalement, d'après plusieurs témoins,
00:23:08 Cazeneuve aurait menacé sa collègue.
00:23:10 Tu seras tondu à la libération
00:23:12 pour avoir voté avec le RN.
00:23:15 En quoi cela est grave ?
00:23:17 -On parle souvent de dérapage,
00:23:18 pour se moquer un peu de ce dérapage,
00:23:21 parce qu'il n'y a pas de code de la route politique,
00:23:24 mais là, je pense que c'est un gros dérapage.
00:23:26 On est tombé dans le fossé.
00:23:28 Pour moi, c'est une faute politique lourde, en fait.
00:23:32 Il a quand même réussi, ce Jean-René Cazeneuve,
00:23:35 à faire du deux-en-un.
00:23:37 C'est-à-dire, c'est du double effet kiss-cool.
00:23:39 Il a réussi à faire du point good-win
00:23:43 et du sexisme dans la même phrase.
00:23:45 C'est quand même assez fort.
00:23:47 Les attaques à Dominem, les menaces, ça ne va pas du tout.
00:23:50 Le point good-win, c'est minable.
00:23:52 Mais en plus, si on recontextualise,
00:23:55 il s'adresse à une femme, bon, OK,
00:23:58 il promet de la tondre, c'est sympa,
00:24:00 mais c'est une femme qui appartient à un parti politique
00:24:03 dont le coeur du dispositif d'Europe Écologie Les Verts,
00:24:06 c'est de lutter contre les violences faites aux femmes.
00:24:09 C'est aussi de lutter en permanence contre le retour des heures
00:24:12 les plus sombres, etc.
00:24:14 Donc, c'est complètement à côté de la plaque.
00:24:16 C'est encore plus à côté de la plaque
00:24:18 si on met pause un instant, on se dit,
00:24:21 mais qui a déposé cette motion de rejet ?
00:24:23 C'est l'ERN ?
00:24:24 Ça veut dire qu'il a accusé les gens de voter avec l'ERN ?
00:24:28 Pas du tout. C'est les gens d'EELV qui ont déposé la motion de rejet.
00:24:31 C'est faux. C'est l'ERN qui a été au secours
00:24:34 de la motion de rejet d'EELV.
00:24:36 Et enfin, 3e point,
00:24:37 quand on entend quelqu'un de la majorité de Renaissance
00:24:40 accuser EELV de jouer les heures les plus sombres,
00:24:44 le retour, etc.,
00:24:46 parce qu'ils veulent attirer à eux...
00:24:48 Enfin, parce qu'ils votent avec l'ERN,
00:24:51 c'est quand même... Pardon, c'est l'hôpital qui se moque de la charité.
00:24:55 Le même jour, il y a eu une députée Renaissance
00:24:58 et un collègue à elle, ERN,
00:24:59 qui ont voté pour la loi d'Armanin.
00:25:01 "On vous offre cette loi très dure sur l'immigration
00:25:04 "comme sur un plateau d'argent."
00:25:06 Il y a vraiment ce côté ambulance qui se moque de la charité.
00:25:10 Et je pense que c'est tellement énorme
00:25:13 que ça les a, ou ça l'a poussé, lui, en l'occurrence, à la faute,
00:25:17 il s'est avéré, mais il y a plusieurs témoins,
00:25:19 avec une sorte de craquage.
00:25:21 Souvenons-nous que Renaissance, c'est le parti du cercle de la raison.
00:25:25 Là, ils ont pris la main dans le pot de confiture de l'excès total.
00:25:29 C'est le parti qui s'est fait fort avec le président de la République,
00:25:33 qui a mis comme objectif national la lutte contre les violences faites aux femmes,
00:25:37 d'une espèce de violence sexiste incroyable.
00:25:39 Pour conclure, on est dans la formule de la Bible
00:25:42 qui vit avec le glaive, meurt avec le glaive,
00:25:44 qui accuse ses adversaires en permanence
00:25:47 avec du politiquement correct,
00:25:49 finit par être victime lui-même du politique correct.
00:25:52 - On se pose la question souvent...
00:25:54 - Ah !
00:25:55 - On se pose la question souvent de se dire que c'est peut-être...
00:26:00 On attend ce genre de propos de la part du Rassemblement national,
00:26:04 de la part peut-être de l'extrême-gauche,
00:26:06 de la part peut-être du président du Sénat.
00:26:09 Mais on va se demander en quoi c'est surprenant à ce niveau-là.
00:26:12 On marque une pause. - Ça marche.
00:26:14 - Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:26:22 Si en cas d'accord du texte de la loi immigration
00:26:26 en commission mixte paritaire, il pourrait y avoir un vote mardi.
00:26:30 Dès mardi, on suivra ce dossier.
00:26:32 On apprend à l'instant. On voit la volonté d'aller vite.
00:26:35 En tout cas, c'est la crispation, l'incrispation,
00:26:38 peut-être la frustration à l'Assemblée nationale,
00:26:41 au vu de certains députés et des propos qui sont tenus.
00:26:44 Vous disiez tout à l'heure, et la question que j'allais vous poser,
00:26:48 c'est en quoi est-ce étonnant que ce soit
00:26:51 un député macroniste qui dise à la députée écologiste
00:26:55 "Tu seras tendue à la libération",
00:26:58 alors qu'on s'attendrait plutôt que ça soit de la part des extrêmes,
00:27:01 si on veut caricaturer un peu.
00:27:03 - Votre réaction est de bon sens, mais en même temps,
00:27:06 il y a un paradoxe là-dedans.
00:27:08 Quand on se rend compte de qui est ce Jean-René Cazeneuve,
00:27:11 on comprend mieux pourquoi sa parole a dépassé sa pensée.
00:27:14 C'est pas n'importe quel député macroniste.
00:27:19 C'est une pièce maîtresse dans leur dispositif.
00:27:21 C'est le rapporteur général du budget, d'abord.
00:27:24 Et ensuite, pour lui, le macronisme, c'est une affaire de famille.
00:27:27 Il faut bien comprendre que son fils est député macroniste
00:27:30 en même temps que lui,
00:27:32 que son gendre est juste le ministre de la Santé d'Elisabeth Borne,
00:27:35 et que comme ça suffisait pas,
00:27:37 sa fille est conseillère au château, auprès d'Emmanuel Macron.
00:27:41 Quand il défend la ligne du président,
00:27:43 il a l'impression de défendre les siens.
00:27:45 Il est très investisse, tant mieux pour lui.
00:27:48 Mais quand il sent que peut-être le président est en train de perdre pied,
00:27:53 qu'il perd le fait majoritaire, il y a une sorte de fébrilité.
00:27:56 Pourquoi pas même, d'ailleurs, de panique,
00:27:59 peut-être même de rage.
00:28:01 Ce qui s'est passé avec cette motion de rejet,
00:28:03 qui est un camouflet pour Gérald Darmanin et le gouvernement,
00:28:06 mais au-delà, pour le président,
00:28:08 c'est un peu la fable de la fontaine,
00:28:10 si vous voulez, tel est pris qu'il croyait prendre.
00:28:13 Qu'est-ce qu'Emmanuel Macron veut faire ?
00:28:15 Travailler contre les extrêmes,
00:28:17 en même temps que la gauche.
00:28:18 Finalement, ça fonctionne, mais contre lui.
00:28:21 C'est pas un avec tous, c'est tous contre un.
00:28:26 Il y a quelque chose d'énervant là-dedans
00:28:28 pour les macronistes, pour le président lui-même.
00:28:31 Les macronistes ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes.
00:28:34 Là, on peut dire, on va prendre la théorie des...
00:28:37 Dans les catastrophes d'aviation, on dit que c'est les tranches de gruyère.
00:28:41 Il faut que les catastrophes soient alignées, les trous soient alignés.
00:28:45 C'est là qu'on arrive à un crash.
00:28:46 Il n'y a pas eu deux, mais trois bourdes.
00:28:49 La première, c'est qu'à la sortie du Sénat,
00:28:51 il y avait un texte qui était ficelé, un accord qui était trouvé.
00:28:55 Il fallait surtout pas trop le bouger, l'abîmer, le triturer.
00:28:58 C'est passé en commission des lois,
00:29:00 et là, Sacha Houllier, les macronistes, etc.,
00:29:03 ont un peu joué les quéqués.
00:29:04 "On va faire du en même temps, on va gauchir tout ça."
00:29:07 Ça a stoppé le projet et ça a déclenché une motion de rejet.
00:29:11 Deuxième bourde, deuxième catastrophe.
00:29:14 C'est simple, là, pour stopper la motion de rejet,
00:29:16 tous les députés macronistes devaient être dans l'hémicycle.
00:29:20 Il y en a cinq qui manquaient.
00:29:21 Une n'a pas résisté à la tentation d'aller voir son prince.
00:29:25 Donc ils étaient pas là.
00:29:26 Avec cette confiance en eux.
00:29:28 Troisième catastrophe, Gérald Darmanin lui-même.
00:29:30 Il prend son téléphone, il appelle un député,
00:29:34 il pense d'ailleurs appeler le député LR de l'heure, Philippe Brun,
00:29:38 et il a au téléphone Philippe Brun, mais c'est un homonyme.
00:29:42 Il pense appeler un député de l'Ardèche,
00:29:46 il l'appelle un député PS de l'heure.
00:29:48 C'est supposé être l'homme le mieux informé de France.
00:29:51 Je sais bien qu'il appartient à une équipe
00:29:54 qui doit se féliciter d'être amateur, mais c'est compliqué.
00:29:57 C'est l'affaire des "si tu votes pour moi,
00:30:00 "je t'installerai une gendarmerie chez toi."
00:30:02 Tout ça fait mauvais genre.
00:30:04 Toutes ces gens-là, toute la Macronie qui perd pied,
00:30:07 elle ne peut pas s'en prendre à elle-même,
00:30:09 à son président.
00:30:10 Peut-être qu'elle est agaçante.
00:30:12 Peut-être que Gérald Darmanin,
00:30:14 je ne sais pas ce qu'il en dit,
00:30:16 n'était pas d'accord avec ça en même temps, lui-même,
00:30:19 personnellement, mais il ne peut pas dire grand-chose.
00:30:22 Il est obligé de suivre.
00:30:23 Plutôt qu'à son président, à eux-mêmes,
00:30:25 ils s'en prennent violemment à leurs adversaires.
00:30:28 Et moi, je pense qu'à l'arrivée, si vous voulez,
00:30:31 il y a quelque chose qui est peut-être inconsciemment
00:30:34 cette libération que redoute tant le député Cazeneuve.
00:30:38 Peut-être que c'est la fin de la Macronie qui sait.
00:30:41 Ce genre de dérapage,
00:30:42 est-ce pas inquiétant pour notre démocratie,
00:30:45 au sens large, plutôt ?
00:30:46 Dans le cas d'espèce, je pense que oui.
00:30:48 Je vais essayer de montrer, mais je vais commencer par dire,
00:30:52 peut-être en relativisant, que si vous voulez,
00:30:54 la violence verbale politique à l'Assemblée,
00:30:57 c'est un grand classique.
00:30:58 Depuis qu'il y a eu une Assemblée en France,
00:31:01 on peut en faire des livres sur une violence verbale politique.
00:31:04 Deuxièmement, l'amateurisme lui-même,
00:31:06 c'est nouveau. Je me souviens qu'à l'époque de Michel Rocart,
00:31:10 ils avaient nommé un Jean-Michel Boucheron ministre,
00:31:13 mais c'était trompé.
00:31:14 Ils avaient pris le maire PS d'Angoulême,
00:31:16 qui était archi-corrompu.
00:31:18 Ils ont dû le débarquer un mois plus tard.
00:31:20 D'ailleurs, il était très content.
00:31:22 "Je suis ministre, on n'a pas encore."
00:31:24 C'est complètement fou.
00:31:26 L'amateurisme, ça n'a pas attendu, peut-être,
00:31:29 cette espèce de...
00:31:30 Peut-être que la Macronie a porté à son point le plus haut,
00:31:33 l'amateurisme, mais ça avait déjà existé avant.
00:31:36 La perte de contrôle et surtout une injure personnelle.
00:31:39 On est dans l'invectif personnel.
00:31:41 Ils n'attaquent pas des arguments, même de manière violente.
00:31:45 Ils attaquent des personnes en faisant quoi ?
00:31:47 En piochant des anatèmes ou des excommunications
00:31:50 dans une sorte de grand armoire imaginaire,
00:31:53 de grande bestiaire du politiquement correct.
00:31:55 Ils ouvrent l'armoire du politique correct
00:31:58 et ils ont des tas d'excommunications possibles.
00:32:01 Violence vexophame, racisme, les heures les plus sombres, etc.
00:32:04 Finalement, M. Cazeneuve, le député Renaissance,
00:32:08 alors que Renaissance a bâti un peu toute sa réputation
00:32:11 sur isoler les extrêmes, le politiquement correct,
00:32:14 on le prend la main dans le sac.
00:32:16 Même ceux qui ont fait leur carrière sur le politiquement correct,
00:32:20 on voit bien qu'ils utilisent de manière absolument cynique
00:32:23 et sans aucune vergogne le politiquement correct.
00:32:26 Un coup, ça les arrange, un coup, ça les arrange pas.
00:32:29 Un coup, je fais une alliance avec le RN,
00:32:31 un coup, je dis que c'est les heures les plus sombres.
00:32:34 Il n'y a plus de grand récit, de bien commun,
00:32:36 il n'y a qu'un rien commun derrière ce rien commun.
00:32:39 Une classe dirigeante a failli sur tout.
00:32:42 Le politiquement correct, c'est sa feuille de vigne.
00:32:44 Si on lui arrache sa feuille de vigne,
00:32:47 ça fait rire tout le monde.
00:32:48 Il n'y a plus que des intérêts individuels,
00:32:51 voire de bande. C'est ce qui se passe avec M. Cazeneuve.
00:32:54 -Oui, c'est peut-être l'idée de libération.
00:32:58 C'est-à-dire la libération, on arrive à la fin...
00:33:02 Rires
00:33:04 Ca va être l'heure du jugement.
00:33:06 -Vous êtes attentif aux mots, aux verbes,
00:33:10 aux mots qui sont employés notamment à l'école,
00:33:13 mais aussi au sein de l'Assemblée nationale.
00:33:15 Cela vous choque ? En quoi, pour vous,
00:33:17 c'est une honte pour la France ?
00:33:19 -C'est le grand drame, mais il suffit de les écouter tous les jours.
00:33:23 Ce sont des messieurs et des dames,
00:33:25 ou des dames et des messieurs,
00:33:27 qui ont la formation de cabinet de communication,
00:33:31 qui m'achouillent, et de temps en temps,
00:33:33 s'ils ont une initiative, ça leur vient,
00:33:35 mais ils n'ont pas ce goût des mots,
00:33:38 ils les ignorent totalement,
00:33:39 ils ne connaissent pas leur signification.
00:33:42 On est loin de ceux qui sont capables.
00:33:44 Avec les mots, vous pouvez blesser,
00:33:46 avec les mots, vous pouvez arriver à briser l'adversaire,
00:33:50 mais là, l'attaque est tellement ridicule
00:33:52 que c'est un effet boomerang,
00:33:54 et c'est lui qui se retrouve dans une situation de honte,
00:33:58 et celui qui était visé,
00:34:00 presque une sorte de mise à l'honneur.
00:34:03 -Et on suivra pour savoir s'il est puni,
00:34:05 s'il est sanctionné ou pas.
00:34:07 -Je vous avouerai qu'en la matière,
00:34:09 j'évite la surinterprétation,
00:34:12 il existe dans tous les pays un lexique
00:34:14 du langage antiparlementaire.
00:34:16 Si vous traitez quelqu'un d'outra-whisky
00:34:18 à l'Assemblée nationale,
00:34:20 on vous le reproche, vous n'avez pas le droit.
00:34:22 Il y a des termes comme ça.
00:34:24 "Outra-whisky", par exemple, c'est pas une insulte,
00:34:28 mais cela dit, ce qui me frappe,
00:34:29 c'est que les gens cherchent à s'insulter,
00:34:32 ça fait partie du rite de la vie parlementaire.
00:34:34 C'est une insulte plus inventive, agressive et débile,
00:34:38 mais je ne ferais pas tant d'honneur à ce monsieur
00:34:40 de lui prêter une telle réflexion dans l'insulte qui est la sienne.
00:34:44 -Je suis d'accord qu'il y a la colère, la fatigue, la rage,
00:34:47 je ne sais pas, je ne le connais pas,
00:34:49 je ne sais pas son état.
00:34:50 Ce qui est sûr, c'est que dans le ton du "à la libération",
00:34:54 la seule question que j'aimerais lui poser,
00:34:56 c'est de dire "de quelle libération parlez-vous ?"
00:34:59 On comprend que même dans l'insulte,
00:35:01 même au moment où il est fatigué, rageux,
00:35:03 où il lance cette phrase-là,
00:35:05 ce qui, en soi, n'est pas forcément dramatique,
00:35:08 au moment où il lance cette insulte-là,
00:35:10 il revient au blocage de l'ERN, les années 30,
00:35:13 la Seconde Guerre mondiale,
00:35:14 il ne sorte pas de ça, même dans la colère spontanée.
00:35:17 C'est quand même dingue.
00:35:19 -C'est l'horizon indépassable de l'insulte.
00:35:21 -C'est ce que je disais.
00:35:23 -C'est le constat de l'échec du gouvernement,
00:35:26 il va bientôt être libéré du gouvernement.
00:35:28 -On va réécouter, Marc Benoît,
00:35:31 pas réécouter, mais écouter un extrait
00:35:34 du procureur de Rennes,
00:35:36 qui parlait, qui revenait sur cette menace
00:35:40 au couteau de cette jeune collégienne de 12 ans,
00:35:43 qui voulait faire comme Arras.
00:35:46 On écoute quelques secondes, et ensuite à vous.
00:35:48 -Mon analyse, ce soir,
00:35:51 est que la dimension psychologique,
00:35:53 voire psychiatrique de ces faits, me paraît dominante
00:35:57 dans le passage à l'acte grave de cette mineure.
00:36:00 -C'est là que ça vous fait réagir.
00:36:04 C'est là, dès que vous avez vu cette menace,
00:36:06 vous nous avez dit en rédaction,
00:36:08 "Certainement, les sous-traitements,
00:36:11 "ce sont des sujets que j'aborde régulièrement,
00:36:13 "des jeunes qui sont complètement désœuvrés,
00:36:16 "et on ne fait pas attention suffisamment
00:36:18 "à l'état psychologique des jeunes."
00:36:20 -C'est un sujet qui m'occupe
00:36:22 depuis plus de 20 ans, et que je suis,
00:36:24 et je l'ai traité encore l'année dernière dans mon livre.
00:36:29 Et il se trouve que l'état psychique des gamins
00:36:33 est catastrophique,
00:36:35 et la situation sanitaire n'a fait que s'amplifier.
00:36:39 Alors, ça vient de manière spontanée,
00:36:42 puisque là, je suis relativement conditionné.
00:36:44 Et quand on écoute le procureur,
00:36:46 on apprend que cette gamine, au mois de septembre,
00:36:49 s'était déjà rendue coupable d'une intention,
00:36:53 et que, bon, elle avait été confrontée
00:36:56 à un diagnostic.
00:36:58 Je sais pas s'il en est découlé un traitement,
00:37:01 s'il n'y a rien eu qui lui a été prodigué,
00:37:05 on va dire, "Les médecins n'ont pas fait leur travail",
00:37:08 mais s'ils lui ont administré un traitement,
00:37:12 ne croyez pas que ça aurait dû la sortir de cela,
00:37:16 car le grand drame, ce sont les traitements
00:37:19 et leurs résultats,
00:37:20 c'est-à-dire que tout ce qui concerne notre psyché,
00:37:24 et d'ailleurs, là, c'est Mathieu qui en parle
00:37:26 dans son dernier livre aussi,
00:37:28 ne songeons pas que la chimie, demain,
00:37:32 va nous permettre d'échapper à ce qui fait l'être humain,
00:37:36 à savoir ses mouvements d'humeur, ses émotions, ses angoisses.
00:37:40 Et là, il y a des chiffres extrêmement précis.
00:37:43 Les jeunes utilisent,
00:37:46 depuis 2015,
00:37:49 il y a plus de 48 % d'antipsychotriques,
00:37:53 plus de 62 % d'antidépresseurs.
00:37:59 Dans les derniers mois,
00:38:00 plus de 27 % d'admissions en urgence psychiatrique
00:38:05 dans les hôpitaux.
00:38:07 On est aujourd'hui à 5 %
00:38:10 des enfants concernés par la pédopsychiatrie.
00:38:15 5 %, c'est pas rien, 5 %, vous vous rendez compte le nombre ?
00:38:19 Des enfants à partir de 6 ans qui sont sous traitement,
00:38:22 et certains avant même les 6 ans,
00:38:25 alors que les neurones sont en pleine gestation.
00:38:29 Et c'est un psychiatre,
00:38:33 professeur honoraire à Aix-Marseille,
00:38:37 qui s'appelle Roland Gori.
00:38:38 Il dit, par exemple, sur les scolones diagnostiques
00:38:44 comme étant l'hyperactivité, alors aussitôt hyperactivité,
00:38:48 on administre l'aritaline.
00:38:50 Il dit, c'est formidable, ça libère tout le monde,
00:38:53 ça nous tranquillise, mais malheureusement,
00:38:56 ça crée des drames.
00:38:57 Et dans les enquêtes que j'ai menées
00:39:00 pour essayer de comprendre ce que ça pouvait déclencher,
00:39:04 je suis arrivé aux Etats-Unis,
00:39:06 sur tous les cas, en général,
00:39:09 ce sont soit les écoles, soit les universités,
00:39:14 où il y a ces drames de gamins qui font irruption,
00:39:17 soit un, soit deux,
00:39:18 tous étaient sous traitement.
00:39:21 Ce qui est extraordinaire, c'est qu'on s'aperçoit
00:39:24 soit un enfant qui est avec ce type d'intention,
00:39:29 soit il devient encore plus dépressif
00:39:33 au bout d'un certain temps,
00:39:34 avec une autodestruction potentielle,
00:39:37 donc tentative de suicide,
00:39:39 j'en reviens quand même aux 27 %,
00:39:41 qui sont en plus, ces derniers mois,
00:39:45 en urgence psychiatrique.
00:39:47 Et puis après, eh bien, vous avez ces traitements
00:39:51 qui font que vous passez de l'autodestruction
00:39:54 à la destruction de l'autre.
00:39:57 Et c'est là où, eh bien, soudain, vous faites irruption.
00:40:01 Aux Etats-Unis, j'ai relevé des cas
00:40:03 de gamins de 8 ans,
00:40:05 à 8 ans, vous arrivez à l'école
00:40:08 et vous plantez votre camarade de classe
00:40:10 ou tentative d'agression sur l'instituteur.
00:40:13 On n'est plus dans le civisme,
00:40:15 on n'est plus dans l'éducation,
00:40:17 on est dans le dérèglement mental.
00:40:19 Alors, comment expliquer ce dérèglement ?
00:40:22 Là encore, il faut regarder au-delà de l'éducation,
00:40:25 simplement sur ce qui est subi par les enfants.
00:40:30 L'augmentation de ces cas dépressifs,
00:40:33 psychotiques, etc., ces dernières années,
00:40:37 il y a eu le phénomène de la crise sanitaire
00:40:40 qui a multiplié.
00:40:41 Vous la savez, la guerre en Ukraine,
00:40:43 vous avez ce qui se passe en Israël,
00:40:47 vous avez au quotidien tous ces drames.
00:40:50 Là, la gamine, elle vous parle de quoi ?
00:40:52 Elle vous parle...
00:40:53 Vous pensez bien qu'à 12 ans,
00:40:56 être capable de dire "je vais faire comme un haras",
00:40:59 ça montre simplement que c'est qu'elle est traumatisée,
00:41:02 qu'elle est dans quelque chose qui la ronge de l'intérieur,
00:41:05 qu'elle ne sait pas véritablement exprimer.
00:41:08 Et elle est dans l'imitation,
00:41:10 parce que c'est démontré.
00:41:12 A force de voir, c'est également les jeux.
00:41:14 Les jeux, c'est quoi ?
00:41:16 C'est comment tuer son voisin,
00:41:18 comment tuer des policiers, etc.
00:41:20 -On peut pas imiter le bien ?
00:41:22 -C'est pas payant.
00:41:25 Si demain, vous inventez un jeu,
00:41:27 comment multiplier les pains et vous prendre pour Jésus ?
00:41:30 Ca va pas beaucoup se vendre.
00:41:31 -C'est pas le bien, mais on n'est pas...
00:41:33 -On n'est pas obligés d'être dans l'imitation du mal.
00:41:36 -Mais quand vous êtes dépressives, Christine...
00:41:40 -Si on est dépressifs...
00:41:41 -Vous êtes rongés et le médicament vient amplifier cela.
00:41:45 Vous avez soit un désir de destruction,
00:41:48 c'est quelque chose qui vous échappe,
00:41:50 c'est quelque chose de terrifiant.
00:41:52 A partir de là, il faut regarder aussi
00:41:55 ce qui peut, au-delà de ces phénomènes
00:41:58 auxquels ils sont confrontés,
00:42:00 cette violence permanente, la promiscuité,
00:42:03 l'agressivité,
00:42:06 aussi bien dans leur environnement familial,
00:42:09 il faut pas oublier les maltraitances,
00:42:11 je parle pas de cette famille,
00:42:13 mais il y a également l'alimentation de ces gamins.
00:42:18 Plus de 60 % à 70 % des enfants sont en surpoids.
00:42:23 C'est pas le surpoids qui est en cause,
00:42:25 c'est comment on est dans le surpoids.
00:42:27 On bouffe du sucre, on se gave du sucre,
00:42:29 et les expériences montrent que ça agit sur les neurones.
00:42:34 Schoenteller, aux Etats-Unis, psychiatre,
00:42:36 "soda", sucre, à des enfants qui étaient dans ces crises d'angoisse,
00:42:41 qui étaient en situation de délinquance,
00:42:43 que s'est-il passé en un mois ?
00:42:46 Ces enfants qui étaient incapables de concentration,
00:42:48 et bien, pof, ils rejaillissaient,
00:42:50 étaient dans la concentration,
00:42:53 avaient un goût à l'étude et n'étaient plus bagarreurs.
00:42:56 Il a fait la même chose dans les prisons
00:42:58 avec des résultats sur des volontaires,
00:43:01 70 % d'amélioration
00:43:03 de la conduite des détenus.
00:43:06 Voilà les questions auxquelles nous sommes confrontés,
00:43:11 que nous devrions nous poser.
00:43:13 Il n'y a plus de sport non plus.
00:43:15 Le sport aide à réguler les neurones.
00:43:17 C'est tout ça.
00:43:18 Donc, quel est l'environnement pour ces gamins ?
00:43:21 Qu'est-ce qui permet de faire évoluer des jeunes
00:43:24 dans une société où les informations
00:43:27 sont plus que noires, c'est le lugubre qui nous domine ?
00:43:30 -Aujourd'hui, on parle plus de mettre des portiques à l'entrée.
00:43:34 -C'est pas ça. Ca ne résout rien.
00:43:36 -C'est une fratrie de quatre,
00:43:38 pour en dire un peu sur son profil.
00:43:40 Elle est née à Marseille, sa famille est d'origine mongole.
00:43:44 Elle est en situation régulière, elle se dit athée.
00:43:47 Elle s'est fait connaître pour des troubles du comportement
00:43:50 et de la communication dans son précédent établissement.
00:43:53 Elle avait été exclue pour menaces et insultes sur un professeur.
00:43:57 Elle s'est présentée dans son précédent collège
00:44:00 avec un couteau dans son sac à dos.
00:44:02 Un témoin aurait dit qu'elle aurait été victime de harcèlement.
00:44:06 -On parle de psychiatrisation.
00:44:08 On n'est pas dans la psychiatrisation et l'excuse.
00:44:11 On se dit qu'il y a des troubles psychiatriques.
00:44:14 -Ces troubles existent véritablement.
00:44:16 Le délire meurtrier existe dans toutes les cultures.
00:44:19 Le problème, c'est lorsqu'on passe
00:44:21 de l'explication psychiatrique circonstanciée
00:44:24 à la psychiatrisation comme système d'explication généralisée
00:44:28 pour ne pas tenir compte des idéologies.
00:44:30 Dans le cas de cette jeune fille,
00:44:32 pour l'instant, on n'en sait peu,
00:44:34 on est dans un cas de haut psychiatrique grave.
00:44:37 Et aussi, le principe d'imitation sociale.
00:44:40 Il y a des digues symboliques qui tombent dans notre esprit.
00:44:43 Si, pour une jeune fille comme ça,
00:44:45 Arras devient une référence à reproduire,
00:44:48 on se demande si d'autres ne seront pas dans le même état d'esprit.
00:44:51 -On voit le procureur qui monte le couteau.
00:44:54 La jeune fille de 12 ans a sorti son couteau
00:44:56 et dit "je vais vous tuer, madame".
00:44:59 On suivra ce dossier.
00:45:00 On revient vers vous,
00:45:01 puisque vous nous faites de révélations
00:45:04 depuis lundi puis mardi
00:45:05 sur les blocages stupéfiants
00:45:07 qui empêchent la France de lutter librement contre l'immigration.
00:45:11 Gérald Darmanin, vous qui êtes chez Pascal Traud,
00:45:14 écoutez, car on a quelques petits messages à vous faire passer.
00:45:18 On parlait des blocages
00:45:19 que la France ne veut pas supprimer pour être efficace sur ce dossier,
00:45:23 ne peut pas supprimer pour être efficace sur ce dossier,
00:45:26 entre la CEDH, le Conseil d'Etat, le dossier algérien,
00:45:29 que vous avez très bien présenté hier,
00:45:32 comment Charles-André Néllas fait réellement sauter les verrous
00:45:35 si on veut lutter contre l'immigration
00:45:37 et en quoi le référendum pourrait être une solution concrète ?
00:45:42 - On entend parler de loi constitutionnelle,
00:45:44 avec les LR il y a quelques jours,
00:45:46 on entend parler de référendum et on se dit à la fin
00:45:49 pourquoi ces outils ont l'air nécessaires
00:45:52 chez ceux qui veulent limiter, voire restreindre l'immigration.
00:45:55 Il faut comprendre qu'initialement,
00:45:57 dans l'ordre juridique, l'état de droit est une hiérarchie
00:46:01 et dans cet ordre juridique interne,
00:46:03 la jurisprudence internationale prévaut sur la loi ordinaire,
00:46:07 la loi votée par nos députés.
00:46:09 Elle prévaut même sur les lois postérieures.
00:46:12 On dit toujours qu'on a signé le traité,
00:46:14 mais qu'est-ce qui prévaut entre un gouvernement
00:46:17 qui signe un traité et, 20 ans plus tard,
00:46:20 un Parlement élu plus fraîchement,
00:46:23 avec la situation fraîche du moment dans le pays,
00:46:27 qui vote une loi postérieure à ce traité ?
00:46:29 C'est quand même le traité qui gagne sur cette loi.
00:46:32 Avouez que c'est un peu étonnant.
00:46:34 Et seule notre Constitution prévaut sur le droit international.
00:46:38 C'est pour ça que la question de la Constitution
00:46:41 revient en permanence dans le débat.
00:46:43 Or, la jurisprudence internationale
00:46:45 examine systématiquement, ça, on l'a beaucoup vu,
00:46:48 des dossiers individuels en vertu d'une lecture extrêmement large,
00:46:52 ce qu'on appelle la jurisprudence, de principes généraux
00:46:55 sur lesquels on pourrait avoir des lectures différentes.
00:46:59 C'est la question du principe de solidarité.
00:47:01 Est-ce que la solidarité, c'est envers un bien commun,
00:47:04 la préservation de la continuité historique,
00:47:06 ou c'est envers le migrant individuellement
00:47:09 qu'on laisse rentrer ?
00:47:10 C'est une discussion tranchée par le Conseil constitutionnel.
00:47:14 La jurisprudence peut être contradictoire.
00:47:16 C'est là notre problème.
00:47:17 Je vais prendre quelques exemples pour qu'on comprenne bien.
00:47:21 Le regroupement familial.
00:47:22 On a une protection constitutionnelle depuis 1993
00:47:26 au nom du droit à mener une vie familiale normale.
00:47:29 En 1993, je rappelle à toutes fins utiles
00:47:31 qu'avant, nous n'étions pas en dictature,
00:47:34 en 1993, le Conseil constitutionnel
00:47:36 décide que le regroupement familial est un droit individuel
00:47:40 au nom du droit à mener une vie familiale normale.
00:47:43 La vie familiale normale, il faut qu'elle soit menée en France.
00:47:46 C'est ça que tranche le Conseil constitutionnel.
00:47:49 Par ailleurs, il y a un fondement inébranlable
00:47:52 de la jurisprudence de la CEDH,
00:47:53 Cour européenne des droits de l'homme,
00:47:56 qui, en raison de son article 8, protège,
00:47:58 et là, je cite, "le droit à la protection
00:48:00 "de la vie privée et familiale".
00:48:02 C'est évoqué en permanence.
00:48:04 A chaque expulsion, on dit "protection de la vie privée et familiale".
00:48:07 Concrètement, ce que ça veut dire ?
00:48:09 Ces jurisprudences prévalent sur la loi ordinaire.
00:48:12 Qu'un député, un gouvernement, un ministre,
00:48:15 qui vous dit "je vais instaurer des quotas",
00:48:17 il ment.
00:48:18 Dans l'état actuel du droit, il ne peut pas le faire.
00:48:22 Pourquoi ? Parce que si vous examinez individuellement
00:48:25 au cas par cas des dossiers de gens qui ont le droit
00:48:28 de mener une vie familiale normale en France,
00:48:30 ils ont tous le droit de rentrer et vos quotas échouent.
00:48:33 Autre exemple, l'accueil des demandeurs d'asile.
00:48:36 La CEDH condamne la reconduite
00:48:38 d'une embarcation interceptée en mer à son pays de provenance,
00:48:42 même dans le cadre d'un accord bilatéral
00:48:45 assurant la sécurité des gens sur le bateau.
00:48:48 Vous faites un accord avec la Tunisie,
00:48:50 avec la Libye, avec l'Algérie,
00:48:53 et vous dites qu'à partir de maintenant,
00:48:55 le bateau, une fois intercepté par les autorités européennes,
00:48:58 vous êtes obligé de le ramener sur les côtes européennes.
00:49:02 Par ailleurs, et là, c'est la Cour de justice de l'Union européenne
00:49:06 qui ajoute que la liberté est la règle
00:49:08 pendant tout l'examen du dossier des demandeurs d'asile.
00:49:11 Vous êtes obligé de les accueillir en Europe.
00:49:13 Par ailleurs, l'examen au cas par cas du dossier
00:49:16 des gens sur le bateau se fait sans pouvoir retenir
00:49:19 ces personnes-là pendant l'examen du dossier.
00:49:22 Les gens sont soit dans la nature,
00:49:24 soit ils bénéficient de protection au moment de l'expulsion.
00:49:27 Donc, la même chose sur la question du quota,
00:49:30 la même chose sur les hot spots fermés
00:49:32 qu'on voudrait faire à l'étranger.
00:49:34 Dans le cadre actuel de notre hiérarchie des normes,
00:49:37 c'est un mensonge.
00:49:38 L'éloignement en situation irrégulière,
00:49:40 la Cour de justice de l'Union européenne
00:49:42 écarte toute sanction pénale de l'irrégularité du séjour.
00:49:46 Par deux arrêts en 2011,
00:49:47 c'est retranscrit dans le Droit français en 2012,
00:49:50 "le séjour irrégulier n'est pas un délit".
00:49:53 Donc, il est interdit de placer en garde à vue
00:49:55 pour séjour irrégulier,
00:49:56 interdit de coller des peines d'emprisonnement.
00:49:59 Comme c'est la jurisprudence qui prévaut sur la loi ordinaire,
00:50:02 vous ne pouvez pas le rétablir à l'Assemblée.
00:50:05 Expulsion d'un homme dangereux, on en a parlé,
00:50:07 c'est la CEDH qui interdit le retour
00:50:09 s'il risque quelque chose dans son pays d'origine.
00:50:12 Donc, la protection du peuple français
00:50:14 par rapport à des étrangers non seulement indésirables,
00:50:17 mais dangereux, voire même condamnés,
00:50:19 la protection du peuple français ne prévaut pas
00:50:22 sur le droit individuel consacré par la jurisprudence,
00:50:25 en l'occurrence, de la CEDH.
00:50:26 Donc, reprenons la première phrase de la chronique.
00:50:31 "Seule la Constitution française
00:50:33 "peut prévaloir sur ces jurisprudences."
00:50:35 Je pourrais vous faire une liste interminable
00:50:37 jusqu'à demain matin.
00:50:38 Sur ces jurisprudences-là,
00:50:39 seule la question de la réforme constitutionnelle
00:50:42 peut nous empêcher de...
00:50:44 Enfin, nous permettre de transgresser, on va dire,
00:50:47 ces jurisprudences.
00:50:48 -C'est la raison pour laquelle les Républicains
00:50:51 ont fait une proposition de loi constitutionnelle
00:50:53 et que le RN évoque avec eux le sujet du référendum.
00:50:57 -Oui, on l'avait vu, ça avait traversé
00:50:59 notamment la présidentielle,
00:51:01 quand on avait pu parler d'immigration à ce moment-là.
00:51:04 Oui, parce qu'il n'y a pas le choix.
00:51:06 Gérald Darmanin a dit quelque chose d'intéressant
00:51:09 quand il a défendu sa loi, qui est une loi ordinaire,
00:51:12 dans le cadre tel que défini précédemment.
00:51:14 Il dit, sur la question des personnes étrangères,
00:51:17 dangereuses qu'il veut expulser,
00:51:19 il dit "je veux multiplier les conditions",
00:51:22 les conditions, enfin, les situations, pardon,
00:51:27 dans lesquelles ces personnes-là
00:51:28 pourront être présentées devant un juge.
00:51:31 Donc il ne tranche pas.
00:51:32 Il dit, en gros, il y a aujourd'hui
00:51:34 ce qu'on appelle des protections
00:51:35 qui pèsent sur certains étrangers,
00:51:37 quand ils sont arrivés avant 13 ans,
00:51:39 quand ils se sont mariés, quand ils ont eu un enfant.
00:51:42 Je veux faire sauter ces protections
00:51:44 pour que les personnes, quand moi, Etat français,
00:51:47 puissent seulement passer devant un juge.
00:51:49 Mais les jurisprudences, elles s'appliquent tout le temps.
00:51:52 Le juge peut toujours,
00:51:54 enfin, il peut et même doit, dans certaines circonstances,
00:51:57 utiliser ces jurisprudences,
00:51:58 même s'il ouvre le nombre de cas
00:52:00 où l'étranger va être devant le tribunal.
00:52:03 Dans une loi constitutionnelle,
00:52:05 vous pouvez obliger le juge
00:52:08 à trancher en faveur de l'Etat,
00:52:10 par le biais de la loi,
00:52:12 qui donc supplantera ces jurisprudences.
00:52:15 Je vais prendre l'exemple de la loi constitutionnelle
00:52:18 des Républicains, proposée la semaine dernière,
00:52:22 dans leur article 6.
00:52:23 "Tout ressortissant étranger
00:52:25 "qui représente une menace pour la sécurité publique
00:52:27 "ou qui a été condamné à une peine d'emprisonnement
00:52:30 "est éloigné du territoire national.
00:52:32 "Aucun principe ni aucune règle
00:52:34 "ne peut faire obstacle à l'exécution de cet éloignement."
00:52:37 Une fois que cette phrase est mise dans la Constitution,
00:52:41 plus aucun tribunal ne peut évoquer le droit
00:52:44 à la vie familiale normale,
00:52:46 le risque de mauvais traitement encouru dans le pays d'origine,
00:52:49 puisqu'ils libèrent, eux, le juge de tous ces principes-là supérieurs.
00:52:52 Mais pour y parvenir...
00:52:54 En gros, ce qui est prévu par l'article 89,
00:52:57 c'est une ratification référendaire
00:53:00 après une adoption, dans les mêmes termes,
00:53:02 par les deux chambres.
00:53:03 Quand je vous dis qu'on s'est piés et poignés, on est bien.
00:53:06 Donc, il faudrait que les deux chambres,
00:53:08 le Sénat et l'Assemblée nationale,
00:53:10 adoptent dans les mêmes termes
00:53:12 cette réforme constitutionnelle,
00:53:14 qui, ensuite, soit proposée au référendum,
00:53:16 et que les Français adoptent ça.
00:53:18 Et ensuite, une fois que tout ça est adopté,
00:53:20 il faudrait écrire le Code des étrangers,
00:53:23 les lois, les dispositions réglementaires,
00:53:25 et assumer un bras de fer extrêmement sérieux,
00:53:28 voire même un divorce sur certains sujets,
00:53:30 avec les institutions européennes,
00:53:32 et renégocier, voire dénoncer,
00:53:35 certains traités internationaux, cette fois-ci.
00:53:38 Mais pour ceux qui s'inquiètent de toutes ces dispositions...
00:53:41 C'est là pour vous dire que oui, la loi constitutionnelle est nécessaire,
00:53:44 le référendum est nécessaire pour contrevenir à cette jurisprudence.
00:53:48 Et, en outre, la révolution,
00:53:50 du fait que ces jurisprudences, notamment européennes,
00:53:53 prévalent sur le droit français, ça date de 1989.
00:53:57 Donc, ça n'est pas un débat entre dictature et démocratie.
00:54:00 C'est faux que de dire ça avant 1989.
00:54:03 Les jurisprudences européennes ne prévalaient pas
00:54:06 sur les lois, même ordinaires, françaises.
00:54:09 Donc, toute cette évolution est extrêmement récente.
00:54:11 Et donc, c'est un débat entre définition de l'état de droit,
00:54:17 d'une part, mais surtout du droit de la France
00:54:19 à décider qui entre et sort de son sol.
00:54:21 Mais il y a 50 ans, on dirait ça aux gens,
00:54:23 mais ils nous prendraient pour des fous furieux.
00:54:25 C'est le principe de base de la souveraineté,
00:54:28 de savoir qui rentre et qui sort de chez vous.
00:54:30 C'est simplement ça qu'on examine, en l'occurrence,
00:54:33 quand on parle de tous ces sujets-là.
00:54:35 C'est souvent ce qui terrifie la classe politique,
00:54:37 Charlotte Dornelas, mais également
00:54:39 beaucoup de Français qui craignent les conséquences
00:54:42 d'une mauvaise relation avec l'Union européenne.
00:54:44 Faut-il en sortir pour y arriver ?
00:54:47 - C'est vrai que... - Pas vous, Guillaume Bigot.
00:54:50 - Vous n'êtes pas dans l'Union européenne. - C'est la démocratie.
00:54:53 Beaucoup de gens sont très sceptiques,
00:54:55 mais la question du rapport à l'Union européenne,
00:54:58 voire de la sortie, inquiète énormément
00:55:00 au-delà, pour le coup, du monde politique.
00:55:04 C'est une question qui devrait pouvoir être abordée.
00:55:07 On peut encore commencer.
00:55:08 Mais surtout, en l'occurrence, c'est une diversion.
00:55:11 Vous allez voir pourquoi je dis ça.
00:55:13 Un, évidemment qu'il y aurait conflit avec les instances,
00:55:16 puisque ce serait une "contre-révolution".
00:55:18 C'est eux qui ont gagné.
00:55:19 En général, on n'aime pas revenir sur là où on a gagné.
00:55:22 Il faudrait par ailleurs des renégociations.
00:55:24 La directive retour, la directive asile,
00:55:27 dont on a déjà parlé, les accords franco-algériens,
00:55:29 là, c'est bilatéral, mais c'est pareil.
00:55:32 Tout ça devrait être renégocié, voire dénoncé.
00:55:34 Évidemment qu'il y a un bras de fer.
00:55:36 Mais il peut y avoir une négociation
00:55:38 et une décision unilatérale, a fortiori,
00:55:41 si vous rétablissez la norme supérieure
00:55:43 qu'est la Constitution, avec le pouvoir du peuple,
00:55:46 avec le soutien du peuple.
00:55:47 Là, franchement, la décision même unilatérale de la France
00:55:51 n'a aucun... Enfin, il n'y a aucun problème
00:55:53 sur la question migratoire.
00:55:54 Deuxièmement, l'Union européenne connaît déjà ces situations.
00:55:58 Même au sein de l'Union européenne.
00:55:59 Je pourrais évoquer la Pologne ou la Hongrie
00:56:02 sur l'organisation judiciaire ou sociétale.
00:56:04 On va me dire "la Pologne et la Hongrie",
00:56:06 pour ces raisons qui sont diabolisées.
00:56:08 Mais l'Allemagne, il y a quelque temps,
00:56:10 quand le tribunal constitutionnel allemand,
00:56:13 et là, c'est Jean-Éric Schottel,
00:56:14 qui avait beaucoup analysé cette décision,
00:56:17 quand le tribunal constitutionnel prend une décision
00:56:20 sur le rachat de titres publics par la BCE
00:56:22 contre la Ville d'Union européenne...
00:56:24 Berlin n'a pas été bombardée, j'ai pas été au courant.
00:56:27 En tout cas, et par ailleurs, le Danemark et le Royaume-Uni,
00:56:31 le Royaume-Uni pré-Brexit,
00:56:32 ces deux pays-là ont réussi à avoir des...
00:56:35 Comment ça s'appelle ? Des options de retrait ou des dérogations
00:56:38 dans les mêmes traités que nous avons signés.
00:56:41 Là, je reprends les mots de Mathieu,
00:56:43 on parle pas, là, de dictature.
00:56:45 Donc, que peut faire l'Union européenne contre la France
00:56:48 si elle a, en plus, un rétablissement
00:56:50 de la hiérarchie des normes en faveur de la Constitution française
00:56:53 avec le soutien référendaire du peuple français ?
00:56:56 Rien. Mais en effet, il faut passer par là.
00:56:58 -Merci beaucoup, Charlotte de Hornelaz,
00:57:01 pour votre analyse très pointue depuis lundi.
00:57:04 Merci à vous tous aussi. Vous avez envie de réagir.
00:57:06 On va aller vite, il en reste peu.
00:57:08 Gérald Darmanin vient d'arriver dans les bureaux de CNews.
00:57:11 On va terminer avec ce dossier, Mathieu Bocoté,
00:57:14 puisque le ministre de l'Intérieur annonçait son intention
00:57:17 de dissoudre le groupe catholique-traditionaliste
00:57:20 Academia Christiana. L'annonce a suscité beaucoup de réactions,
00:57:24 vite oubliées, toutefois, suite à la défaite du projet de loi
00:57:27 de l'immigration. Mais on avait envie d'y revenir,
00:57:30 d'autant plus que le mouvement porte plainte
00:57:33 et c'est un moment assez important, je crois.
00:57:35 Alors, pour l'essentiel, lorsque cette annonce est faite
00:57:38 par Gérald Darmanin, je crois, devant Brut,
00:57:41 on est étonnés, car les raisons qu'il donne
00:57:43 pour justifier l'élimination juridique
00:57:45 d'Academia Christiana sont des raisons qui concernent,
00:57:48 pour ceux qui ont suivi ce dossier,
00:57:50 le groupe Civitas bien davantage qu'Academia Christiana.
00:57:54 C'est comme si on était presque mélangés dans ces fiches.
00:57:57 Il dissout pas le bon groupe.
00:57:59 Donc là, tous les points d'interrogation fleurissent
00:58:02 et on voit d'ailleurs plus tard dans la journée,
00:58:04 un document est rendu public pourquoi il faut dissoudre
00:58:07 Academia Christiana, qui est un peu improvisé, soyons honnêtes.
00:58:11 On trouve ici et là des déclarations
00:58:13 fortement condamnables.
00:58:14 Dans le cadre de conférences, des conférenciers ont eu des propos
00:58:18 que le bon sens et l'intelligence réprouvent, sans le moindre doute.
00:58:21 Mais, cela dit, sommes-nous devant un mouvement
00:58:24 qui, d'une manière ou de l'autre, fait l'appel à la violence ?
00:58:28 Zéro, niet, nada. Est-ce qu'on est devant un mouvement
00:58:31 qui fait l'appel à la détection ? D'aucune manière.
00:58:34 Est-ce qu'on est devant un mouvement qui en appelle
00:58:36 à renverser la République ? Toujours pas.
00:58:39 Alors là, pourquoi le dissoudre ?
00:58:41 Quel est le contexte de cette dissolution ?
00:58:43 C'est la tendance inaugurée, il faut y revenir,
00:58:46 parce que c'est important, depuis 2021,
00:58:49 la volonté d'éliminer juridiquement
00:58:51 ce qu'on appelle la mouvance identitaire.
00:58:53 Une mouvance identitaire qu'on rebaptise ultradroite aujourd'hui,
00:58:57 qui est fort complexe, où il y a des éléments
00:58:59 qui sont très loins, des gens qui s'appellent Division Martel.
00:59:03 On comprend que Division Martel fait référence,
00:59:05 c'est moins Charles Martel que Division Charlemagne,
00:59:08 et ça, c'est pas nécessairement des gens dont on souhaite
00:59:12 se rapprocher, même à 3 km. Mais, cela dit,
00:59:14 on prend prétexte de tous les dérapages,
00:59:17 de toutes les dérives, pour frapper d'interdit
00:59:19 une mouvance qui s'est constituée
00:59:21 dans le procès de l'immigration massive,
00:59:24 quitte, quelquefois, à la nazifier
00:59:26 de la manière la plus grossière.
00:59:28 En Albane, on nous a dit que des slogans néo-nazis et racistes
00:59:31 ont été prononcés. C'était la formule utilisée.
00:59:34 Je rappelle les trois slogans.
00:59:36 "Français, réveille-toi, tu es ici chez toi."
00:59:38 On pourrait dire que c'est pas très audacieux comme formule.
00:59:41 J'espère que les Français sont ici chez eux.
00:59:44 "Les racailles en prison."
00:59:46 Quand on parle de gens qui agressent,
00:59:48 j'espère qu'ils seront en prison.
00:59:50 "Les clandestins dans l'avion."
00:59:52 Si on est devant quelqu'un qui est arrivé illégalement,
00:59:55 l'idée qu'il reparte chez lui ne me semble pas
00:59:58 être une manifestation organisée par un autre groupe identitaire.
01:00:01 On a dit que c'est l'extrême-droite,
01:00:03 l'ultra-droite, c'est fascisant, c'est raciste, c'est dégoûtant.
01:00:07 Rappelez-vous tous ces événements dont on a parlé.
01:00:10 Quand des jeunes militantes collent des pancartes
01:00:13 sur l'immigration, un danger pour la sécurité des femmes,
01:00:16 et les forces de l'ordre se mobilisent en toute circonstance
01:00:19 parce qu'il n'y a rien de plus important
01:00:22 que s'en prendre à des militants
01:00:24 qui mettent en garde contre l'immigration.
01:00:26 On va être mobilisés dans ces moments-là,
01:00:29 au-delà du sourire en coin.
01:00:30 On voit une volonté d'en finir avec une mouvance.
01:00:33 On peut croire qu'il s'agit peut-être d'un contre-feu
01:00:37 pour que le débat ne soit pas publique
01:00:39 centré sur l'islamisme ou sur la délinquance conquérante.
01:00:44 -Une dernière question, Mathieu Bocote.
01:00:46 Autrement dit, ces organisations sont ciblées par le pouvoir
01:00:50 pour donner l'impression qu'elles luttent contre tous les extrêmes.
01:00:54 -Exactement.
01:00:56 -Puisqu'on se dit qu'on est contre tous les extrêmes...
01:00:59 -Personne n'est dupe.
01:01:00 -Les effets sont réels. On dissout les organisations.
01:01:03 On dit que c'est la délinquance ou l'islamisme.
01:01:06 Il faut trouver des méchants de l'autre côté.
01:01:09 On se bat contre l'islamisme et contre ceux qui se battent.
01:01:12 Principe d'équivalence un peu étrange.
01:01:15 Par ailleurs, l'originalité de l'académia christiana,
01:01:18 et je précise que je n'ai pas tant d'affinités pour ça,
01:01:21 c'est un mouvement qui faisait les conférences,
01:01:24 c'est un mouvement qui faisait un travail de formation.
01:01:27 C'est un mouvement qui se réclame du catholicisme traditionnaliste.
01:01:31 De ce point de vue, soyons piquants et méchants,
01:01:33 peut-être qu'effectivement, la vocation des "valeurs républicaines"
01:01:37 est de liquider, une fois pour toutes, les mouvements
01:01:40 qui pourraient vouloir se réclamer d'une vision catholique française,
01:01:44 tout à la fois de l'identité nationale française,
01:01:47 comme si la République, pour aller au bout d'elle-même,
01:01:50 pouvait rester des racines catholiques revendiquées de la France.
01:01:54 Je suis persuadé que ce n'est pas ça qui est dans l'état d'esprit
01:01:57 de ceux qui ont déclaré la guerre à ce mouvement,
01:02:00 mais on peut s'inquiéter.
01:02:02 Ce pourrait-il qu'ils enveuillent à ceux qui veulent défendre
01:02:05 l'identité française dans sa forme traditionnelle ?
01:02:08 -Merci infiniment, Mathieu. Merci, Guillaume, qui est magnifique.
01:02:12 Belle pochette, belle cravate. Merci à vous.
01:02:14 -C'est la lettre à votre auteur.
01:02:16 -Vous êtes pas mal.
01:02:18 -Le ministre de l'Intérieur avec Pascal Braulert, des Pro 2.
01:02:21 ...