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Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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00:00 - Europe 1 - Le talent de la France bouge.
00:04 - Vous êtes le talent ce soir Frédéric, vous avez 48 ans, vous avez lancé "Sans les plumes" en 2021 à Clermont-Ferrand.
00:11 Vous êtes un Pyrénéen. - Tout à fait.
00:14 - C'est important pour vous. - Un Berné.
00:16 - Votre père était artisan, vous êtes parti faire des études techniques pour devenir frigoriste, c'est ça ?
00:23 - C'est ça. - Je raconte un petit peu votre parcours, mais je vous laisse nous le raconter aussi,
00:26 un petit peu d'où vous venez pour en arriver là avec cette... c'est aussi une reprise d'entreprise, d'existence "Sans les plumes".
00:33 - Oui d'abord je suis né dans une entreprise, donc c'est inspirant, j'ai eu le sens du travail.
00:38 Et donc j'ai fait une carrière effectivement à l'international, dans des grands groupes et un jour...
00:43 - Chastom notamment. - Chastom notamment, et un jour j'ai eu envie d'appliquer le management que m'avait appris mon père,
00:49 non pas qu'il avait fait des études dans le management, mais...
00:51 - Il était quoi votre papa ? - Il était charpentier.
00:55 Et donc en l'observant j'ai appris des valeurs, les valeurs de respect, surtout du respect des autres,
01:02 et j'ai voulu véritablement appliquer ça, et j'ai démissionné d'Alstom et j'ai fait le tour de la France
01:08 pour trouver une entreprise qui voulait bien de moi et qui m'intéressait,
01:12 et j'ai racheté cette entreprise qui s'appelle TechnoLogistik, dans lequel est née cette marque "Sans les plumes".
01:17 - C'est ça, vous avez racheté cette entreprise, et au fur et à mesure vous avez été très inspiré
01:23 pour vous dire "il y a le Covid qui est passé par là, donc là vous êtes déjà le patron de cette entreprise"
01:29 et vous vous mettez à fabriquer les masques avec les restes de tissus que vous avez,
01:33 parce que les masques de Chine n'arrivaient toujours pas. - Au début il n'y en avait pas, oui.
01:37 - Oui tout à fait, il n'y avait rien, il n'y avait pas de stock, et ce qu'on a fait c'est qu'on a pris les tissus
01:42 que l'on utilisait pour rénover les cinémas, on a rajouté un filtre,
01:47 on a été voir la direction générale de l'armement et on les a fait homologuer,
01:51 et on en a fabriqué des centaines de milliers, jusqu'à temps que les premiers containers chinois arrivaient,
01:56 et à ce moment là... - Et là c'était plus possible de... - Tout à fait, on les avait sur les bras.
02:01 - Donc vous les aviez sur les bras, et à ce moment là d'où vous vient l'idée de fabriquer des baskets ?
02:06 Comment on passe d'une idée à une autre comme ça ? Moi ça m'intrigue toujours les idées des entrepreneurs,
02:12 on parle de A, on arrive à Z, on ne sait pas comment ça s'est passé.
02:15 - Alors il se trouve que j'ai repris une entreprise qui rénove des fauteuils,
02:19 et il se trouve qu'on a pas mal de contraintes, et donc on travaille beaucoup par la contrainte,
02:24 et de fait on s'est retrouvé avec littéralement des kilomètres de tissu à devoir...
02:29 - Donc ça part d'un surstock ? - Ouais c'est ça, tout à fait,
02:32 et donc c'est finalement le tissu qui a décidé, c'est pas nous.
02:35 Et on n'a pas fait d'abord des sneakers, on a d'abord fabriqué des chaussons,
02:40 parce que c'était ce qu'on pouvait faire avec ce tissu là.
02:43 - Vous allez nous raconter la suite, la suite c'est sans les plumes, vous aussi vous allez pitcher,
02:48 pendant une minute vous avez apporté les deux paires de baskets pour qu'on puisse vraiment comprendre vos propos.
02:53 C'est à vous Frédéric Lagouart sur Europe 1 ce soir, vous avez une minute, on vous écoute.
02:57 - Alors chez sans les plumes on ose créer par exemple des baskets originaux,
03:03 mais que vous trouverez nulle part ailleurs.
03:06 Que vous trouverez nulle part ailleurs parce que plus que des baskets ce sont des histoires à porter.
03:11 Des histoires à porter parce qu'on utilise des matériaux, des tissus,
03:16 que l'on upcycle, autrement dit que l'on recycle,
03:19 et qui ont une histoire à raconter.
03:22 Imaginez qu'on ait fabriqué des masques effectivement pendant le confinement,
03:27 et qu'on se soit retrouvé avec l'obligation d'en faire quelque chose,
03:33 et donc on a fabriqué des chaussons, mieux des chaussures d'intérieur.
03:37 Imaginez que l'on ait rénové les intérieurs de métro ou des TGV,
03:42 et on s'est dit peut-être que l'on pouvait faire des baskets de signatures.
03:46 C'est ça qu'on fait chez sans les plumes.
03:48 - Merci pour votre pitch, merci.
03:51 Benjamin ça vous a inspiré ?
03:53 - Moi ça m'inspire parce que je reconnais mes lignes de métro,
03:55 donc c'est assez dingue de porter sa ligne de métro au pied.
03:59 - Sophie Lacoste vous êtes notre invitée ce soir co-présidente de Fuselalp.
04:03 Quel regard portez-vous sur cette start-up sans les plumes ?
04:07 - Je trouve ça extrêmement intéressant, l'upcycling c'est un sujet qui nous intéresse tous,
04:11 et donc de réfléchir aux chutes de produits,
04:16 on travaille beaucoup avec les beaux-arts, en donnant des chutes de tissus, des choses comme ça,
04:21 donc c'est formidable d'arriver à faire des produits,
04:24 et en effet toujours cette audace, ces rigolos,
04:28 comme la contrainte parfois, vous amènent à être extrêmement créatifs,
04:32 et à vous dépasser, et ça à chaque fois on le voit.
04:36 - Effectivement, on en discutait...
04:39 - Frédéric Lagouart.
04:40 - On en discutait tout à l'heure, c'est ça qui vous fait...
04:43 Parfois vous savez, les contraintes c'est aussi une opportunité,
04:46 mais quand on les voit, comme vous disiez tout à l'heure, il faut être audacieux,
04:49 mais on a du mal à sauter le pas, mais quand on est obligé, en face du mur, on y va.
04:53 - Vous y êtes allé, et je me tourne vers notre coach de ce soir,
04:55 Flore Egnel, déléguée générale de Ouïla.
04:57 Quel regard portez-vous ? Ça vous a plu son pitch ?
05:00 - Moi je trouve ça très original, en plus vous qui nous écoutez,
05:03 vous ne voyez pas les baskets, mais elles sont très rigolotes,
05:06 et je trouve que le concept est innovant, ça change de ce qu'on a l'habitude de voir.
05:09 - Vous avez l'habitude de voir, comme ça vous allez pouvoir la voir sur les réseaux.
05:11 - Exactement, je trouve que le positionnement sur un projet éco-responsable,
05:16 bien sûr c'est dans l'air du temps, aujourd'hui on a tous envie
05:19 de quelque chose de différent, et qui prend soin aussi de notre environnement.
05:24 Le concept aussi de série limitée, puisque vous êtes aussi limités parfois par la matière première,
05:29 je trouve que c'est très intéressant, parce que ça crée aussi de la désirabilité
05:33 auprès des clients potentiels.
05:35 - Parce que ça devient plus rare.
05:36 - Exactement, donc le concept est original, il y a un marché qui est en croissance,
05:41 donc je trouve ça très intéressant.
05:43 - Donc déjà pour l'instant, Flore, vous validez.
05:45 Et j'avais une question sur le titre, pourquoi "Sans les plumes" ?
05:49 - Alors c'est un titre ou une phrase revancharde à la française,
05:54 en fait c'est la contraction de "on veut bien fabriquer des masques,
05:57 mais on ne veut pas y laisser des plumes".
05:58 - Ah ça part de 2020 alors.
06:00 - Voilà, et donc ça fait un peu long comme marque, et "Sans les plumes"
06:02 après on l'a testé aussi, comme on vient de l'univers du spectacle,
06:05 "Sans les plumes" ça plaît.
06:07 - Quand j'ai vu "Sans les plumes", je me suis dit "tiens, ça doit être un truc
06:09 autour du théâtre, autour de l'univers du spectacle".
06:13 - On n'est pas très loin, puisque l'entreprise mère est dedans en fait.
06:17 - C'est-à-dire ?
06:18 - Parce qu'en fait on refait également des théâtres,
06:21 et donc on est dans l'univers du spectacle.
06:23 - Ça vous inspire ça Sophie ?
06:25 - Oui.
06:26 - C'est ce qui est spectacle.
06:27 Aujourd'hui vous êtes parmi nous, Frédéric Lagouart,
06:29 parce que vous avez des besoins, c'est aussi pour ça que vous êtes dans la France Bourge.
06:33 Pour l'instant vous êtes uniquement, l'entreprise "Sans les plumes"
06:36 vendue en ligne, sur le site.
06:39 Vous avez quelques clients fidèles, mais évidemment ça ne suffit pas.
06:42 Prix moyen d'une basket, on est en moyenne ?
06:45 - On est entre 99 et 140.
06:48 - Donc c'est un prix...
06:50 - C'est une gagne de prix qu'on retrouve aussi dans les marques
06:53 type Adidas, Nike, etc.
06:55 - Oui, on est dans du haut de gamme.
06:57 - C'est assez classique.
06:58 - Oui, ça reste classique.
06:59 - Moi je trouve que c'est classique, quand on voit aujourd'hui
07:01 du Véja et des Adidas.
07:03 - Et c'est ces gammes de prix là.
07:05 Mais vous avez absolument besoin d'un réseau de distribution
07:08 pour vendre vos baskets, vos sneakers en boutique et magasin.
07:12 Flore, comment pouvons-nous aider Frédéric Lagouart ?
07:15 - Alors, moi je pense qu'il faut travailler le positionnement.
07:19 Prix aussi, et c'est ce que Sophie Lacoste disait en début d'émission,
07:22 il y a des choix stratégiques à faire en termes de positionnement et de distribution.
07:26 Après, sur la distribution, il n'y a pas 36 solutions non plus.
07:30 C'est se muscler aussi sur la communication et sur la partie commerciale.
07:35 - 4 514 followers sur Instagram, ce qui est déjà bien.
07:39 - Ce qui est bien pour Instagram avec tous les algorithmes
07:41 qui changent en plus régulièrement sur les réseaux sociaux.
07:44 Après, j'avais une question liée justement à votre stratégie de financement.
07:48 Aujourd'hui, comment vous vous financez et comment vous comptez vous financer
07:51 sur les deux prochaines années ?
07:53 - Alors, en fait aujourd'hui, on est en autofinancement
07:56 qui provient de l'entreprise mère, qui est aussi, on va dire, cohérent
07:59 avec le fait que refaisant des fauteuils, réutiliser la matière,
08:03 ça fait tout son sens. Puis ça apporte aussi quelques, comment dirais-je,
08:07 quelques entrées pour la... entrées, je veux dire, commerciales ou de contacts
08:11 de gens pour la maison mère.
08:14 Ensuite, j'ai oublié votre question.
08:17 - Sur votre stratégie de financement.
08:19 - En gros, c'est quoi votre modèle économique ?
08:22 - Notre modèle aujourd'hui, il est financé par l'entreprise mère.
08:26 Et on l'aura des fois, probablement fin d'année.
08:30 - Fin d'année 2024 ?
08:32 - Fin d'année 2024. En fait, je suis en train de créer un business plan pour ça.
08:36 - Donc vous êtes en cours ? - Tout à fait.
08:38 - Vous êtes au tout début.
08:40 Comment pouvez-vous l'aider, Flore, par rapport à votre carnet d'adresses justement ?
08:44 Parce que là, de ce que j'entends, vous dites que c'est la visibilité
08:47 qui pose problème. Enfin, il faut communiquer, il faut rayonner un petit peu
08:50 pour déjà savoir qu'il existe.
08:51 - Exactement. Après, c'est toujours très compliqué.
08:53 Il n'y a pas une recette miracle. L'une des premières pistes,
08:56 c'est aussi de faire partie de réseaux, de faire parler du projet.
09:00 Et notamment, là, Europe 1, vous lui donnez de la visibilité.
09:03 - La France Bouche s'est faite pour ça.
09:05 - Exactement. - C'est fait pour donner de la visibilité
09:07 ou créer des ponts.
09:08 - Moi, je peux ouvrir, bien sûr, mon carnet d'adresses
09:10 sur les quelques contacts de distribution,
09:12 sur des experts et des partenaires avec qui on travaille
09:14 et qui peuvent vous accompagner
09:16 sur justement comment augmenter la visibilité
09:19 et sur le business model de la startup.
09:22 Et puis après, bien sûr, mettre en relation avec des startups
09:24 qu'on a accompagnées et qui peuvent avoir ou avoir eu
09:27 les mêmes enjeux que vous pour pouvoir échanger
09:29 parce que souvent, ça aide et ça permet d'aller plus vite
09:32 et plus loin en échangeant avec d'autres
09:34 qui ont vécu les mêmes problématiques.
09:36 - Benjamin Lévesque, vous avez une question pour Frédéric Patron de Sans les Plumes.
09:39 - Je ne suis pas coach. - Non, mais vous avez un avis ?
09:42 - Moi, je vous ai trouvé sur les réseaux sociaux
09:44 entre deux publications. Vous savez, on a des pubs.
09:48 Pourquoi je ne vous ai pas trouvé dans le métro, par exemple,
09:50 affichées en gros dans le métro, alors que justement,
09:52 il y a un lien avec les sièges de métro ?
09:54 - Oui, mais j'y ai pensé, figurez-vous.
09:57 - Alors, il faut prendre son téléphone, il faut appeler.
10:00 - Avec la RATP, la SNCF. - Les gens qui appellent avec "bonjour".
10:03 - Oui.
10:05 - On est déjà, comment dirais-je, fournisseurs.
10:08 Et donc, ça, c'est aussi dans le cadre de notre engagement RSE.
10:11 Mais voilà, comme toute chose, après, effectivement,
10:14 il y a le business plein et puis il y a le timing
10:16 de savoir faire les choses au fur et à mesure,
10:18 pas d'un seul coup. Donc là, on a validé le business model
10:21 et donc, probablement qu'on le fera, oui.
10:24 - Vous êtes combien dans l'entreprise ?
10:26 - Cinq. - Cinq. Bon, il faut serrer les coudes
10:28 et il faut avancer.
10:30 Et je suis sûre que vous reviendrez pour nous dire
10:32 que ça a grandi, que ça a grossi pour 100 les plus jeunes.

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