Aurélien Pradié : "Les députés RN sont des pitres, des margoulins ! Ils ne servent à rien !

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Avec Aurélien Pradié, député LR du Lot

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-12-19##
Transcript
00:00 Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07 Bonjour, bonjour à toutes et à tous.
00:09 8h30, 9h, l'interview politique, les Français veulent savoir, parlons vrai ce matin,
00:14 avec Aurélien Pradié, député LR du Lot, auteur de "Tenir bon" aux éditions Bouquin.
00:20 Aurélien Pradié, bonjour.
00:22 Bonjour.
00:23 Projet de loi immigration, la commission mixte paritaire, suspendue dans la nuit,
00:28 reprendra ses travaux, théoriquement, à 10h30.
00:33 Si je vous dis "ça suffit", que me dites-vous ce matin ?
00:36 Eh bien figurez-vous que c'est aussi ce que je pense.
00:38 Ça suffit, la démocratie doit aussi avoir dans son exercice un début et une fin.
00:44 Ça suffit que le gouvernement nous dise ce qu'il veut faire,
00:47 que nous sortions de cette commission mixte paritaire avec un texte,
00:51 et que l'Assemblée nationale vote sur le texte.
00:53 C'est normal que nous ayons des discussions, et des discussions les plus fermes possibles.
00:57 Mais on ne va pas passer trois jours à négocier dans des couloirs,
01:01 comme nous le faisons en commission mixte paritaire,
01:03 si le gouvernement ne veut pas lâcher, qu'il le dise et que nous allions au vote.
01:08 Est-ce que vous demandez ce matin le retrait du texte ?
01:11 Non, je ne demande pas le retrait, je demande à ce qu'il finisse son parcours parlementaire.
01:15 La commission mixte paritaire fait partie de ce parcours-là.
01:18 Si le gouvernement entend céder sur les points qui pour nous sont non négociables,
01:23 alors qu'il cède, mais arrêtons ce petit jeu, parce que ça ne pourra pas durer éternellement.
01:28 Donc le gouvernement cède ou pas ? S'il ne cède pas, pas de texte.
01:33 L'intransigeance est devenue une vertu politique, nous l'avons dit chez les Républicains depuis le départ.
01:38 Il n'y a pas d'autre option que de partir sur les lignes que nous avons fixées.
01:42 Si le gouvernement ne le veut pas, qu'il arrête de balader tout le monde.
01:46 Nous devons en finir avec cette commission mixte paritaire,
01:48 elle a beaucoup travaillé hier en profondeur, elle doit retravailler ce matin.
01:53 J'invite tous mes collègues à y participer, parce que nous devons respecter les institutions.
01:57 Bruno Rotailleau ne veut pas y aller à 10h30.
01:59 Je vous le redis, il se trompe, il se trompe.
02:02 Ça suffit, ça suffit.
02:04 Est-ce qu'il se trompe ?
02:05 Je vous dis que ça suffit, je vous dis que nous devons respecter,
02:08 et bien je vais vous répondre plus précisément, nous devons respecter les institutions de la République.
02:12 Cette commission mixte paritaire, nous l'avons voulue,
02:15 nous avons fait voter une motion de rejet préalable,
02:18 et ça a fait le plus grand bien à ce gouvernement, qui se retrouve au pied du mur.
02:22 Il faut évidemment participer à la commission mixte paritaire.
02:24 Il doit y aller.
02:25 Bien sûr, elle est convoquée à 10h30,
02:27 lorsque des députés et des sénateurs sont convoqués à une commission mixte paritaire,
02:31 ils y participent.
02:32 Il faut en sortir, parce qu'il faut une loi pour le pays.
02:34 Vous vous rendez compte que vous n'êtes même pas d'accord au sein de LR.
02:37 Suspension successive de cette commission mixte,
02:39 tractation, accusation mutuelle, majorité LR de ne pas tenir parole.
02:44 Le président de la République serait même intervenu, attention.
02:47 L'Elysée a démenti. Vous avez des informations à ce propos ?
02:50 J'ai dénoncé cette intervention, si elle existe.
02:52 Ce que je veux vous dire, c'est que nous sommes chez les Républicains d'ailleurs parfaitement unis.
02:57 Nous avons dit, Jean-Jacques Bourdin depuis le départ,
03:01 que nous ne céderions pas sur des points qui sont importants pour avancer sur ce sujet.
03:06 Tout ça, ce n'est pas de la tactique politique.
03:08 Vous comprenez bien que sur ce sujet migratoire qui est si grand,
03:11 si nous ne faisons pas un pas immense, alors nous allons décevoir les Français.
03:15 Mais je vous le redis, il y a une limite à l'exercice.
03:18 La commission mixte paritaire est convoquée à 10h30 ce matin.
03:21 Elle doit retravailler ce matin.
03:23 Et dans la journée, il faut savoir si nous nous mettons d'accord ou pas.
03:26 C'est au gouvernement d'assumer ses responsabilités.
03:28 S'il n'y a pas d'accord, vous demandez 10 solutions ?
03:30 Le départ de Gérald Darmanin ?
03:32 Vous voyez bien l'écart gigantesque qu'il y a entre ce que les Français attendent de nous
03:37 et ce qui se passe dans la vie politique.
03:39 Évidemment que cette commission mixte paritaire nous intéresse, elle nous passionne tous.
03:43 Mais enfin, nous savons par avance que le texte qui sortira de cette CMP
03:49 ne changera pas tout ce qui doit être changé.
03:51 Et donc oui, il va falloir débloquer la situation démocratique.
03:55 Qu'Emmanuel Macron se rende bien compte que nous sommes dans une crise démocratique.
03:58 Qu'il ne pense pas que la barque tiendra jusqu'en 2027.
04:01 Donc vous demandez 10 solutions ?
04:02 Il y a 3 outils qui existent dans la Constitution.
04:04 Oui, le référendum.
04:05 Le référendum, la dissolution, ce qui permet de revenir au peuple.
04:08 Et il y a un moment où on n'y coupera pas, y compris au référendum.
04:11 Et puis il y a une troisième option qui est de renverser le gouvernement.
04:14 C'est la motion de censure.
04:15 Je l'ai déjà votée une fois et je ne regrette pas de l'avoir fait au moment des retraites.
04:18 Peut-être que nous aurions pris d'avance sur la bordélisation que nous connaissons aujourd'hui
04:23 de notre vie démocratique.
04:24 Il faut qu'Emmanuel Macron active un de ses 3 leviers.
04:27 Tout ça ne tiendra pas bon an mal an jusqu'en 2027.
04:30 Sauf qu'Emmanuel Macron a dit qu'il ne déclencherait pas de 49.3 sur ce texte.
04:35 Projet de loi immigration.
04:36 Il l'a en effet dit, il l'avait dit aussi par le passé.
04:39 Mais une fois de plus, mesurons bien comment nous nous habituons à une dégradation permanente de notre démocratie.
04:46 Alors, regardons ce qui sépare encore LR et la majorité présidentielle.
04:52 Les prestations sociales pour les étrangers.
04:57 Étrangers qui travaillent ou étrangers qui ne travaillent pas, mais qui sont en situation régulière.
05:02 Prestations sociales aussi pour les étudiants étrangers.
05:06 Alors, est-ce qu'il faut conditionner le versement des prestations sociales ?
05:11 Et le texte aujourd'hui, pour les étrangers en situation régulière, prestations sociales, allocations familiales, APL.
05:19 Aujourd'hui, il faut 6 mois avant de les toucher.
05:22 Vous proposez de porter ce délai à 5 ans, c'est bien cela ?
05:27 C'est exactement cela.
05:28 Il faut distinguer 2 types d'aides dans notre pays.
05:31 En aide sociale, les aides contributives, c'est-à-dire celles pour lesquelles vous cotisez.
05:35 Et c'est normal, si vous cotisez, que vous obteniez un droit immédiatement.
05:38 Nous ne voulons pas les remettre en cause.
05:40 C'est-à-dire ? Quelles aides ?
05:41 Vous avez des aides dans lesquelles, par exemple, l'allocation au chômage, l'allocation aux maladies.
05:45 Si vous travaillez, donc si vous cotisez, vous pouvez récupérer un droit.
05:48 Cotiser, vous payez des impôts quand vous travaillez.
05:49 Exactement, c'est ce que l'on appelle des aides contributives.
05:51 Et puis, il y a les aides non-contributives, qui font que même si vous ne cotisez pas, vous en bénéficiez.
05:55 C'est le cas pour les APL et pour les allocations familiales.
05:58 Et l'allocation adulte handicapé.
06:00 Et l'allocation adulte handicapé, dont je considère qu'il faut la mettre à part.
06:04 Et c'est ce que nous avons proposé en disant que lorsque vous deveniez en situation de handicap,
06:08 une fois arrivé en France, dans le temps qui suive, vous pouviez bénéficier de l'allocation.
06:13 Donc vous voyez, on n'est pas des affreux bourrins qui ne respecterions pas, y compris les règles élémentaires d'humanité.
06:18 Mais ce que nous disons, c'est que sur toutes les aides non-contributives, les allocations familiales ou les APL,
06:23 il y a un délai de carence de 5 ans qu'il faut installer.
06:26 Et que vous ne pouvez pas les percevoir si vous n'avez pas passé 5 ans légalement sur le territoire.
06:31 - Vous ne bougerez pas ? - Non, on ne bougera pas parce que c'est une question de principe absolument fondamental.
06:35 - Donc sur ce délai de 5 ans, vous ne bougerez pas ?
06:37 - Que ce soit 5 ans ou 3 ans, on peut en discuter.
06:39 - Ah, ben ça, il faudrait savoir.
06:41 - Oui, non mais nous l'avons dit, nous l'avons dit sereinement hier.
06:44 Nous avons dit que ce que nous voulions, c'était une vraie rupture.
06:47 Aujourd'hui, ce principe, il n'existe pas.
06:49 Si demain, nous réussissons à poser un délai de carence, qu'il soit de 3 ans ou de 5 ans,
06:54 peu importe en réalité, qui fasse que les allocations non-contributives soient conditionnées à un temps de présence sur le territoire,
07:01 ce sera une vraie révolution. Et ça, c'est grâce à notre détermination.
07:04 - Est-ce que ce n'est pas un retour à la préférence nationale ?
07:06 - Je ne sais pas si c'est un retour, mais en tous les cas, c'est l'installation.
07:09 - C'est ce que propose le RN. Finalement, vous avez la même position sur ce texte.
07:13 - C'est un principe d'ailleurs qui, je crois, convainc, y compris les électeurs de gauche, figurez-vous.
07:17 - Oui, mais c'est une idée de bon sens. Au fond, nous avons un pays dans lequel vous ne pouvez pas bénéficier des largesses,
07:24 ou en tous les cas, du soutien de la collectivité, si vous ne participez pas vous-même.
07:29 Ce n'est pas une idée ni de droite, ni d'extrême droite, ni de gauche.
07:32 C'est une idée de bon sens et c'est une idée républicaine.
07:34 - Et pour les étudiants ?
07:36 - Pour les étudiants, lorsque vous allez à l'étranger, que vous êtes étudiant français,
07:39 vous ne bénéficiez pas d'allocations non-contributives.
07:42 Il faut que la France applique exactement la même règle.
07:44 - Mais quand je vais étudier à l'étranger, si je suis étranger, je ne me verse pas de caution.
07:49 - Non, vous ne versez pas de caution, tout dépend.
07:51 - Alors que vous voulez obliger les étudiants étrangers à verser une caution avant de venir étudier en France.
07:59 - Mais il y a des pays dans lesquels il vous faut déposer une caution avant de venir étudier.
08:03 - En Europe ?
08:04 - En Europe, il y en a quelques-uns, majoritairement à l'extérieur de l'Europe.
08:07 Et d'ailleurs, c'est bien pour cela que d'autres pays à l'extérieur de l'Europe gèrent mieux leurs questions migratoires qu'en France.
08:13 Mais allons au fond de la question des étudiants.
08:15 Aujourd'hui, nous avons une immigration étudiante dans notre pays dont nous avons besoin en partie,
08:19 mais qui a explosé depuis plusieurs années.
08:21 On sait que c'est une des filières d'entrée d'une immigration illégale.
08:25 Vous avez aujourd'hui des étudiants étrangers qui viennent faire des cours de psycho dans notre pays,
08:29 alors que nous n'avons pas besoin de former plus en psycho.
08:32 Nous avons déjà trop d'étudiants formés dans ce domaine.
08:35 C'est une voie d'entrée d'immigration illégale.
08:37 - Peut-être retourneront-ils dans leur pays, ensuite, une fois formés en France ?
08:40 - Sauf que Jean-Jacques Bourdin...
08:41 - Ce qui serait la meilleure des solutions.
08:42 - Ce n'est pas le cas.
08:43 Ce n'est pas le cas.
08:44 Et donc, il nous faut simplement poser des règles qui contraignent les choses
08:47 et qui nous permettent de reprendre en main notre destin migratoire.
08:50 - La valeur travail.
08:51 Vous êtes très attaché à la valeur travail.
08:53 - Oui, je le suis.
08:54 - Hein, Aurélien Pradié.
08:55 Alors, la valeur travail.
08:57 La régularisation de travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension.
09:00 D'après le texte du Sénat, ce n'est pas compliqué, c'est une modification du texte antérieur,
09:06 le travailleur demandera sa régularisation et c'est le préfet qui statuera
09:11 ça vous convient, cela ?
09:13 - Oui, ça me convient.
09:14 C'était l'article 4 bis.
09:16 Et nous avons été quelques-uns, avec Olivier Marlex et Eric Ciotti,
09:19 à demander à sécuriser l'écriture du Sénat qui nous paraissait un peu incertaine.
09:22 Et nous avons tenu deux conditions supplémentaires.
09:25 La première, c'est qu'il faut avoir un casier judiciaire vierge
09:28 pour pouvoir être régularisé dans les secteurs en tension.
09:30 Ça paraît absolument évident.
09:32 La deuxième règle que nous avons fixée, c'est que si le préfet refuse la régularisation,
09:37 parce qu'on considère que vous êtes potentiellement dangereux,
09:40 il ne pourra pas y avoir de recours devant les tribunaux administratifs.
09:43 Enfin, il pourrait y en avoir un, mais il ne prospèrera pas.
09:45 Ça, c'est une règle élémentaire.
09:47 Dès lors que ces règles sont acquises, elles le sont depuis les discussions
09:50 qu'il y a eu avec le gouvernement hier, ça me convient.
09:53 Et donc je le dis, quand on avance dans le bon sens, je soutiens.
09:56 Quand on recule, je ne soutiens pas.
09:58 - Bien, l'AME, alors, le gouvernement s'est engagé,
10:01 mais depuis le début, on le sentait venir, à sortir l'AME de ce texte.
10:07 Et on se demande ce que l'AME faisait dans ce texte, entre parenthèses.
10:11 Sortir l'AME pour proposer un projet de loi, début janvier ou courant janvier,
10:16 aux parlementaires.
10:18 L'AME, l'Aide médicale d'État.
10:21 Vous, vous voulez réduire l'AME, la transformer en Aide médicale d'urgence.
10:27 J'ai discuté beaucoup de médecins, mais vous aussi,
10:30 franchement, la plupart des médecins le disent,
10:34 mieux vaut soigner, par exemple, un diabète qu'un coma diabétique.
10:38 Comprenez ce que je veux dire. - Bien sûr.
10:40 - C'est que l'AME sert de prévention. - Bien sûr, Jean-Jacques Bourdin.
10:43 - Et ça sert aussi à éviter l'engorgement des urgences.
10:46 C'est ce que disent les médecins.
10:48 - Personne n'a voulu remettre en question les aides d'urgence médicales.
10:52 C'est une évidence de bon sens, humaine, mais au-delà de santé publique,
10:55 absolument fondamentale.
10:57 Ce que nous demandons, c'est de réduire le panier d'éligibilité
11:00 à l'Aide médicale d'État.
11:01 Il y a aujourd'hui des soins qui sont des soins de confort,
11:03 qui ne doivent plus faire partie de l'Aide médicale d'État.
11:06 C'est tout ce que nous disons de manière très simple.
11:08 Le gouvernement a proposé... - Mais je souffre de diabète, tu fais quoi ?
11:11 - Mais vous aurez un soin... - Je suis pris en charge ou pas ?
11:13 - Bien sûr, si c'est un soin d'urgence, vous serez pris en charge.
11:15 - Non, non, mais je ne parle pas de soins d'urgence.
11:17 Je souffre de diabète. J'ai le Covid, par exemple.
11:21 Est-ce que je suis pris en charge ou pas ?
11:22 - Monsieur le Covid, évidemment. Lorsqu'aujourd'hui, nous prenons en charge le Covid,
11:25 ce sont des soins qui nécessitent une intervention d'urgence.
11:28 Ce n'est pas ça le sujet. Vous savez très bien de quoi on parle, Jean-Jacques Bourdin.
11:31 On parle de soins qui sont des soins de confort,
11:34 qui aujourd'hui n'ont rien à faire dans l'Aide médicale d'État.
11:36 - Ne faut-il pas mieux contrôler, plutôt que supprimer l'AME ?
11:38 - Il n'a jamais été question de supprimer tout le dispositif.
11:41 En tous les cas, ma position est très claire.
11:43 Il faut réduire tout le champ d'intervention.
11:45 Et si nous avons demandé à ce que l'AME soit sortie du texte,
11:48 c'est pour une raison très simple, c'est que c'est un cavalier législatif.
11:51 Et que donc, si on le laissait dans le texte,
11:53 tout le monde se faisait plaisir en affichage politique,
11:55 mais dans trois semaines, le Conseil constitutionnel aurait viré la mesure du texte.
11:59 Est-ce qu'on aurait été crédibles devant les Français ? La réponse est non.
12:01 C'est pour ça que, en janvier, sur les bases du rapport de Patrick Stéphanini notamment,
12:06 on va avancer sur une correction de l'Aide médicale d'État,
12:09 pour qu'aujourd'hui, nous n'ayons plus l'explosion que nous avons
12:12 dans les dépenses de l'Aide médicale d'État,
12:14 et que ça reste une mesure d'urgence sanitaire efficace pour le pays.
12:18 - Aurélien Pradié, qu'est-ce qui vous sépare du Rassemblement national aujourd'hui ?
12:22 - Des questions fondamentales, y compris idéologiques.
12:24 Je sais d'où vient le Rassemblement national.
12:26 - Non mais d'où vient ? C'est une chose. C'est fini ça, d'où vient ?
12:30 C'est ce que dit Marine Le Pen, c'est ce que dit...
12:32 - Eh bien, Jean-Jacques Bourdin, je sais que je vais être un peu à contre-courant.
12:35 - Jordan Bardella lui-même, enfin, même s'il est hésitant sur la question.
12:38 - Je sais que je vais être un peu à contre-courant, mais moi je sais d'où ils viennent.
12:41 Et je ne l'ai pas oublié. Et peut-être qu'on me dira que tout ça, c'est un vieux procès.
12:45 Peu importe, je n'ai pas oublié, y compris aujourd'hui,
12:48 que M. Bardella a du mal à dénoncer ce qui a pu arriver par le passé,
12:52 les relations qu'il a avec certains dirigeants européens très peu fréquentables, etc.
12:56 Mais au-delà, vous avez vu le spectacle du Rassemblement national ?
13:00 À quoi ils servent ? Ce sont des pitres.
13:03 Depuis quelques jours, ils vous expliquent que dans ce texte, il y a des victoires idéologiques.
13:07 Et ils ne veulent pas voter le texte.
13:09 Ce sont des contemplateurs de l'effondrement du pays.
13:11 Moi, c'est une différence fondamentale.
13:13 Ils sont, aujourd'hui, volontaires que ce pays n'avance pas d'un millimètre.
13:17 Moi, ce que je veux, c'est servir mon pays.
13:19 Je ne crois pas que les députés du Rassemblement national soient des patriotes.
13:22 S'ils étaient des patriotes...
13:23 Donc, ils sont dangereux ? S'ils ne sont pas patriotes, ils sont dangereux ?
13:27 Mais ils sont dangereux pour notre pays.
13:29 Le RN au pouvoir, est-ce dangereux ?
13:31 Mais bien sûr que c'est dangereux.
13:32 C'est dangereux idéologiquement, je le crois, mais ça, je ne demande pas à tout le monde de le partager.
13:35 C'est mon point de vue personnel.
13:37 Mais ce que je sais, en revanche, c'est que ce sont des margoulins.
13:40 Vous voyez ce que c'est, des margoulins ?
13:41 Ce sont des individus qui vous vendent des choses folles et qui sont incapables de les tenir.
13:45 Mais observez, et je pense que parmi nos auditeurs,
13:47 certains sincèrement se disent que le Rassemblement national, peut-être, est une solution.
13:51 Regardez depuis 48 heures, ils servent à quoi ?
13:54 Ils ne cherchent qu'une chose, c'est que ce pays continue à s'effondrer.
13:57 Et à chaque fois qu'ils ont rendez-vous avec les Français pour faire avancer les choses,
14:01 ils disparaissent de la circulation.
14:03 Les députés du RN ne servent à rien depuis trois jours.
14:06 A rien du tout.
14:07 Si ça, ce n'est pas la démonstration qu'ils n'ont pas le tempérament de diriger notre pays,
14:12 c'est sûrement qu'au fond, nous ne voulons pas le plus grand bien pour la France.
14:16 Donc jamais d'alliance avec eux ?
14:18 Non, mais ni avec eux, ni avec Emmanuel Macron.
14:21 La droite n'a pas à être l'arrière-boutique, ni des uns, ni des autres.
14:25 Je sais que c'est un chemin plus difficile.
14:27 Moi, ce que je veux, c'est parler à tous les électeurs.
14:29 À ceux qui ont voté Macron hier, qui en sont déçus.
14:31 À ceux qui votent Marine Le Pen aujourd'hui,
14:33 et qui peut-être se disent que c'est évidemment pas la solution.
14:36 C'est aux électeurs que je veux parler.
14:38 Mais pourquoi est-ce que ce n'est pas la solution ?
14:40 Parce qu'ils ne sont pas à la hauteur ?
14:42 Est-ce que vous pensez que Jordan Bardella n'est pas à la hauteur ?
14:44 Il prétend vouloir devenir Premier ministre.
14:47 Vous l'avez entendu ?
14:49 Je le laisse à ses fantasmes.
14:51 Est-ce qu'il a le niveau pour être Premier ministre ?
14:53 Je ne suis pas là pour juger personnellement.
14:55 Vous pensez quelque chose ?
14:57 Je me méfie toujours de ceux qui fantasment de l'accession au pouvoir.
15:02 Observez depuis 48 heures.
15:04 Est-ce que M. Bardella, depuis 48 heures, est à la hauteur de la situation ?
15:07 Est-ce qu'il a fait avancer de millimètres le sujet ?
15:09 Est-ce qu'il s'est impliqué concrètement pour faire en sorte que dans cette commission mixto-paritaire,
15:13 on en sorte quelque chose pour les Français ?
15:15 Ils sont où les patriotes ?
15:17 Les patriotes sont planqués depuis 48 heures.
15:19 Ils espèrent que dans...
15:20 Des faux patriotes quoi !
15:21 Mais bien sûr que ce sont des faux patriotes.
15:23 Ils espèrent que dans cette bordélisation de notre démocratie,
15:26 ils en tirent un bénéfice.
15:28 Je pense que des Français qui, sûrement légitimement, en ont ras-le-bol,
15:32 se disent qu'il faut retourner la table,
15:34 se rendent compte au fond que ces patriotes de papier sont incapables de retourner la table.
15:38 Depuis 48 heures, ce sont les députés Les Républicains qui retournent la table.
15:41 - Aurélien Pradié, je change de sujet parce qu'il y a un sujet qui touche tous les Français.
15:46 Il s'agit du coût des mutuelles.
15:48 Nos mutuelles santé, nos complémentaires santé.
15:51 Hausse prévue en moyenne en 2024, 8,1%.
15:54 Je dis en moyenne.
15:56 Augmentation excessive ?
15:58 - Voilà un vrai sujet.
15:59 - Oui, voilà un vrai sujet.
16:00 - Nous agitons beaucoup sur la commission mixto-paritaire.
16:02 Mais pendant ce temps-là, les mutuelles vont prendre une explosion gigantesque.
16:06 Il faut comprendre qui cela va toucher.
16:08 Les plus modestes.
16:09 Ceux pour qui aujourd'hui la question de la mutuelle est la plus difficile
16:11 sont les publics les plus précaires, financièrement,
16:14 et en termes de santé, puisque c'est souvent lorsque vous êtes âgé
16:17 que vous avez des problèmes de santé, que votre mutuelle coûte très très cher.
16:20 Cette hausse, elle est purement inacceptable.
16:22 8%, c'est énorme.
16:23 Dans la période d'inflation que nous connaissons,
16:25 le devoir de l'État, c'est de protéger les Français, notamment sur les sujets...
16:28 - Mais l'État ne peut rien ! L'État ne peut rien !
16:30 - Et bien que l'État fasse ce qu'il peut faire.
16:32 Qu'il réunisse les dirigeants des mutuelles immédiatement,
16:35 plutôt que de s'agiter sur des sujets à vrai dire assez secondaires.
16:38 - Il y a déjà eu des réunions avec l'assurance maladie, avec...
16:42 - Et bien fixons les règles.
16:43 L'État est responsable en partie,
16:45 le nombre de dé-remboursements qui ont eu lieu depuis plusieurs semaines.
16:50 Tout cela est lié à l'augmentation des mutuelles.
16:53 L'État a une part de responsabilité.
16:55 Et si la politique sert encore à quelque chose,
16:57 c'est bien à protéger les Français,
16:59 concrètement y compris sur leur pouvoir d'achat.
17:01 Nous avons des Français qui, dans les semaines qui viennent,
17:03 vont devoir choisir entre s'alimenter et se soigner.
17:06 Quel est ce pays dans lequel on choisit entre s'alimenter et se soigner ?
17:10 - Vous dites que c'est inadmissible, 8,1% en moyenne.
17:13 Est-ce que vous êtes favorable à une hausse franche du prix de la consultation médicale ?
17:18 - Ça peut être un sujet d'évolution et de progression.
17:21 - Ça peut être un sujet, mais bon...
17:23 Votre position sur le sujet ?
17:24 - Moi je ne suis pas favorable à l'augmentation de la franchise.
17:27 Je considère qu'aujourd'hui...
17:28 - Non, non, je ne parle pas de la franchise.
17:29 Je vous parle de la consultation, du prix de la consultation.
17:32 - C'est un débat que nous avons avec les médecins depuis plusieurs années.
17:35 Je pense aujourd'hui qu'ils sont sous-rémunérés dans la consultation.
17:38 - Donc il faut augmenter le prix de la consultation ?
17:39 - Je parle bien des médecins généralistes de premier recours.
17:42 Oui, mais c'est important.
17:43 - Non, mais je suis d'accord.
17:44 - Il faut faire une différence entre...
17:45 - Mais ça veut dire augmentation des mutuals.
17:46 - Le premier recours.
17:47 - Forcément.
17:48 Si on augmente...
17:49 - Ecoutez, vous voulez qu'on fasse le calcul de ce que nos grands institutions...
17:52 - C'est ce que disent les mutualistes.
17:53 - Oui, mais je veux bien que les mutualistes se plaignent.
17:55 Je veux bien que les sociétés d'assurance d'autoroutes se plaignent en permanence.
17:59 Qu'elles nous fassent pleurer sur leur misère, mais je n'y crois pas une seule seconde.
18:02 Donc il y a un moment où ça suffit.
18:04 Et je le redis, il faut que l'État joue son rôle de protection.
18:07 Ce qui va se passer concrètement, c'est que dans les mois qui viennent,
18:10 des Français vont cesser de se soigner.
18:12 C'est déjà le cas en partie.
18:13 Est-ce que c'est acceptable dans un pays comme le nôtre ?
18:15 Voilà un sujet sur lequel je suis prêt à travailler avec tout le monde.
18:19 Et c'est le cœur de l'action politique.
18:21 - Bien. La situation au Proche-Orient, Aurélien Pradié, trop de civils tués à Gaza.
18:27 - Évidemment, et depuis plusieurs semaines c'est le cas.
18:29 - Est-ce qu'Israël doit cesser ses opérations militaires ?
18:32 Se cesser le feu demandé aujourd'hui pratiquement partout dans le monde.
18:36 - Il y a deux dangers.
18:37 - Est-ce qu'Israël doit céder et aujourd'hui...
18:40 Enfin céder... Aujourd'hui, dans tous les cas, observer une trêve.
18:43 Trêve humanitaire, on la qualifiera comme on veut, mais une trêve.
18:46 - Il y a deux grands risques qui nous guettent.
18:48 Le premier c'est de s'habituer au spectacle de la guerre.
18:51 Parce que ce spectacle-là, il fait des bords, civils, tous les jours.
18:54 Et vous voyez bien qu'au fur et à mesure, notre attention baisse sur ce sujet essentiel.
18:59 Il y a donc un premier sujet humanitaire.
19:01 Le deuxième sujet, c'est un sujet géopolitique.
19:03 Plus nous nous installons dans la guerre, plus le Hamas gagne du crédit auprès de la population palestinienne.
19:10 Et je ne veux pas qu'il arrive avec le Hamas, quitte à arriver avec le Hezbollah il y a quelques décennies.
19:15 Il ne faut pas qu'au fur et à mesure de cette guerre permanente,
19:19 le Hamas devienne un mouvement politique de résistance aux yeux des Palestiniens.
19:25 Parce que c'est un mouvement terroriste d'abord et essentiellement.
19:28 Voilà les deux dangers qui nous guettent.
19:30 Et qui nous poussent évidemment à tout faire pour qu'un cessez-le-feu, ou du moins une paix, puisse commencer à se réessaler.
19:37 - Un cessez-le-feu avec une énergie consacrée à des débuts de discussion.
19:42 - C'est le cœur du sujet.
19:44 - Je sais que c'est difficile de parler de paix alors que nous avons en face de nous une organisation terroriste.
19:50 D'ailleurs le mot de cessez-le-feu, je ne l'aime pas parce qu'on ne peut pas faire véritablement de cessez-le-feu avec une organisation terroriste.
19:55 Mais la paix, il n'est jamais trop tôt pour parler de paix.
19:58 Aujourd'hui nous devons avancer sur ce chemin qui est un chemin extrêmement long.
20:02 Plus nous nous habituons à cette situation, plus nous allons créer non seulement des morts,
20:07 mais aussi un désordre géopolitique de grande ampleur et durable dans cette région du monde.
20:12 - Bien, j'ai deux questions encore, Léa Pradié.
20:14 L'Union Européenne ouvre, contre X, X Twitter, une enquête formelle pour désinformation.
20:22 Manquement présumé aux obligations de lutte contre les contenus illicites et la désinformation.
20:28 Est-ce qu'il faudra peut-être envisager un jour l'interdiction de Twitter en Europe ?
20:32 - L'interdiction, je ne sais pas, en tous les cas...
20:35 - Un meilleur contrôle dans tous les cas.
20:36 - Un meilleur contrôle, oui. Moi je le crois depuis déjà bien longtemps.
20:39 Simplement j'ai une limite, c'est que je ne sais pas comment on fait.
20:42 Je vous lis les choses comme je les ressens. Politiquement j'y ai beaucoup travaillé.
20:45 Nous avons des limites techniques, technologiques.
20:47 Mais il va falloir que l'Union Européenne s'arme.
20:50 Parce que Twitter n'est pas un outil d'information comme les autres.
20:53 Et c'est important que chacun mesure bien que sur ce réseau social, comme sur d'autres,
20:57 l'information est influencée, orientée et déformée.
21:02 Tout ça contribue au grand abrutissement, auquel moi-même parfois je me soumets de notre société,
21:08 à la focalisation sur des sujets dérisoires alors qu'il y en a bien plus importants.
21:12 - Notre société s'abrutit.
21:13 - Bien sûr qu'elle s'abrutit.
21:14 Et les responsables politiques en font partie. Je ne le crois pas au-dessus du lot en vous disant ça.
21:18 Mais vous voyez bien que nous avons perdu toute culture du temps long,
21:21 toute culture de la tête un peu levée, et nous cédons au divertissement permanent.
21:25 Et Jean-Jacques Bourdin, ce qui se passe depuis trois jours, c'est du divertissement.
21:28 Alors que nous savons qu'il faut un grand référendum sur l'immigration,
21:31 nous parlons d'une petite cloix et de petites mesures.
21:34 - Mais vous y participez à ce divertissement.
21:35 - Mais nous y participons tous, Jean-Jacques Bourdin. Vous l'avez compris.
21:37 - Nous aussi.
21:38 - Et peut-être que l'un des premiers chemins vers la correction, c'est déjà d'en avoir conscience.
21:42 - Oui. Aurélien Pradié, la statue de Cyr de Gérard Depardieu retirée du musée Grévin,
21:47 faut-il lui retirer aussi sa Légion d'honneur ?
21:49 - Je n'aime pas les grandes cabales, ni contre les uns ni contre les autres.
21:53 Vous savez, lorsque j'ai regardé cette émission et que j'ai vu les propos de Gérard Depardieu,
21:58 j'ai été blessé. Parce que j'ai aimé Gérard Depardieu, l'acteur. Je l'ai aimé profondément.
22:05 J'ai du mal à ne plus l'aimer. Parce que je n'arrive pas à effacer toute son œuvre cinématographique,
22:11 notamment de ma mémoire.
22:12 - Il y a une volonté d'effacer toute son œuvre ? Tout ce qu'il a fait ?
22:16 - Oui, il y a une volonté d'aller au-delà, de lui demander des comptes,
22:19 parce qu'il faut lui demander des comptes sur ce qu'il a dit, qui est épouvantable,
22:24 qui ne mérite aucune tolérance. Mais pour autant, est-ce qu'on doit effacer toute l'œuvre de l'homme ?
22:29 Je n'en sais rien. Vous savez, je suis très malheureux, en réalité.
22:32 Et il ne m'écoute sûrement pas, mais il faut qu'il mesure lui-même à quel point il a blessé
22:38 tous ceux qui l'ont aimé. C'est ça le vrai sujet.
22:40 Pour le reste, son œuvre ne pourra jamais s'effacer, parce qu'elle est ineffaçable.
22:43 - Merci Aurélien Pradié d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
22:48 Il est 8h56, vous ragissez. 0, 800, 26, 300, 300, vous avez l'habitude, nous allons parler de Noël, bien sûr,
22:55 puisque Noël approche. Que faites-vous ? Vous ne racontez vos projets ?
22:59 J'aime bien savoir. Je suis un peu curieux, j'aime bien savoir.
23:02 Vous allez recevoir de la famille, vous allez aller chez des amis.
23:04 Comment allez-vous vivre ce Noël ? 8h56, Sud Radio.

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