Avec Aurore Bergé, députée des Yvelines et présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-05-12##
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NewsTranscription
00:00 - Et l'invité ce matin, Aurore Berger, députée des Yvelines et présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale.
00:04 - Bonjour Aurore Berger. - Bonjour.
00:06 - Le climat de violence dans le pays entre l'histoire de la démission du maire de Saint-Brévin
00:10 et puis l'interdiction également de la conférence à la Sorbonne aujourd'hui d'une chercheuse,
00:15 auteure d'une enquête sur les frères musulmans, on en a parlé tout à l'heure avec Éric Nolot,
00:20 nous allons l'évoquer aussi, comme la promesse d'emploi à Dunkerque.
00:23 La France, est-ce qu'elle est capable de se réindustrialiser, comme l'annonce Emmanuel Macron,
00:29 et puis réforme des retraites, projet immigration, quelques-uns des sujets encore à la une.
00:34 Commençons donc par les mois autour de la démission du maire de Saint-Brévin,
00:37 qui jette l'éponge après des menaces et attaques liées au projet d'installation
00:41 et d'agrandissement d'un centre d'accueil de migrants sur sa commune.
00:44 Il va être reçu par Elisabeth Borne la semaine prochaine,
00:47 mais jusqu'à présent, est-ce qu'il n'a pas manqué quand même de soutien de la part de l'État, du gouvernement ?
00:53 - Déjà ce qu'il faut dire, c'est que ce qui se passe devrait tous nous alerter
00:57 sur la manière avec laquelle nos élus doivent être considérés,
01:01 au premier rang desquels nos maires, qui sont en première ligne, en vérité, dans la République,
01:05 face et avec nos concitoyens. Parfois les deux, parfois avec, quand on développe des projets,
01:10 et parfois face, quand on fait face à des groupuscules en l'espèce d'extrême droite,
01:14 qui ont manifestation après manifestation, fait monter un climat d'angoisse, d'inquiétude, de tension,
01:20 avec des gens qui étaient extérieurs d'abord à la commune, et qui sont venus manifester.
01:25 - Même si ça a été condamné par le Rassemblement National, condamne par exemple.
01:29 - Peut-être, mais ils ne se sont pas levés, quand on a rendu un hommage appuyé à Yannick Moraise,
01:34 ils ne se sont pas levés au sein de l'Assemblée Nationale pour l'applaudir,
01:37 et ils ont participé, certains de leurs représentants ont participé à certaines de leurs manifestations,
01:41 on retrouve des écrits d'ailleurs, dans un temple de responsables du Rassemblement National.
01:45 - Oui mais on peut s'opposer à un projet sur une commune, après c'est autre chose, non ?
01:49 - La question, c'est pas juste, est-ce qu'on s'oppose ou pas, évidemment qu'on peut s'opposer
01:52 dans une démocratie à un projet, ou qu'on peut soutenir un projet, et encore heureux.
01:56 La question c'est, comment on le fait, quel climat on instaure ?
01:59 Et le climat qui est instauré, qui est un climat de pression qui est mise, de manifestation régulière,
02:04 puis ensuite qui monte, et qui monte sur non seulement de la menace, des invectifs, de l'intimidation,
02:09 mais jusqu'à une tentative, puisqu'à un moment c'est quand même son domicile privé qui a été incendié,
02:15 un soir où il était chez lui avec son épouse.
02:18 Donc on imagine quand même que le pire aurait pu arriver.
02:20 Il faut que ça serve d'alerte très forte pour l'ensemble de nos concitoyens,
02:24 pour considérer qu'encore une fois, pour plusieurs choses,
02:27 1) pour condamner évidemment de manière très claire et sans ambiguïté
02:30 ce qui s'est passé à l'encontre de ce maire, cet élu de la République,
02:34 2) pour dire que ces projets doivent pouvoir exister dans notre République,
02:38 d'accueil de celles et ceux qui sont des demandeurs d'asile,
02:40 et qui donc doivent pouvoir voir leur demande tout simplement être respectée, être étudiée,
02:45 et donc être accueillie partout dans la République,
02:48 dans le respect évidemment des valeurs qui sont les nôtres.
02:51 C'est ça notre enjeu.
02:52 Mais c'est fondamental aussi qu'on puisse avoir des territoires qui les accueillent,
02:56 et en l'espèce la Commune était volontaire,
02:58 et la majorité de la population sur place était volontaire pour que cet accueil soit possible.
03:04 Et puis aussi, moi je le redis, il faut considérer que la première menace,
03:08 la première intimidation à l'encontre d'un élu de la République
03:11 est absolument inacceptable en démocratie.
03:14 - Alors quelle réponse pourrait être apportée justement par le gouvernement ?
03:18 La majorité.
03:18 Est-ce qu'il faut durcir les sanctions ?
03:20 Est-ce que vous l'avez déjà évoqué à quelques reprises,
03:22 mais aujourd'hui face à ça ?
03:24 - Les sanctions en vérité elles existent.
03:26 Elles existent évidemment d'autant plus dans le cas où là il y a une enquête criminelle qui a été ouverte.
03:30 La question c'est pas juste de renforcer à mon avis les sanctions,
03:33 parce que j'ai envie de vous dire sur ce sujet comme sur d'autres,
03:36 on peut toujours se faire plaisir presque en aggravant l'échelle des peines.
03:39 Sauf qu'à la fin, et malheureusement je sais de quoi je parle,
03:43 et les élus savent de quoi ils parlent,
03:44 quand vous recevez au quotidien sur les réseaux sociaux des menaces, des intimidations,
03:49 quand vous avez des appels anonymes,
03:50 quand vous recevez des lettres de menaces à l'encontre de votre propre famille, de vos propres enfants,
03:55 quand vous avez des gens qui viennent manifester dans votre jardin,
03:58 c'est-à-dire au sein de votre domicile privé,
04:01 il faudrait déjà qu'il y ait une condamnation claire,
04:04 une condamnation unanime.
04:06 Et en vérité c'est pas le cas, parce qu'on se dit finalement,
04:08 il faut s'habituer, il faut s'habituer à ce climat.
04:10 Non !
04:11 On ne peut pas en démocratie s'habituer à ce climat !
04:13 Ce ne sont pas les politiques qui eux-mêmes s'habituent à ce climat,
04:16 il y a de la violence politique,
04:17 et vous l'avez dénoncé vous-même, de la violence dans les mots, dans le discours politique.
04:22 Il y a deux choses, il y a parfois, malheureusement d'ailleurs, une forme d'habitude à ça,
04:28 et on ne doit pas prendre l'habitude d'être menacé, d'être intimidé,
04:31 parce que ça reste absolument intolérable,
04:33 et régulièrement d'ailleurs évidemment on porte plainte face aux menaces qu'on reçoit,
04:38 ça c'est le premier point,
04:39 il ne faut pas que les français non plus s'y habituent et considèrent que c'est normal,
04:42 ce n'est pas parce qu'on ne partage pas les mêmes idées qu'on a le droit encore une fois d'intimider ou de menacer,
04:47 parce que ça peut avoir des conséquences directes, concrètes, voire extrêmement brutales,
04:52 et puis il y a les élus eux-mêmes qui parfois encouragent à cette violence,
04:58 et à ce climat de violence.
04:59 Vous visez qui ? LFI ?
05:01 En tout cas, à l'Assemblée Nationale,
05:03 c'est vrai que celles et ceux qui font régner le climat,
05:06 qui est le climat le plus éruptif, le plus violent au sein de notre hémicycle,
05:10 de facto c'est l'extrême gauche,
05:12 qui deviennent, grâce à ça,
05:14 un formidable marche au pied pour l'extrême droite,
05:16 parce que l'extrême droite a juste à se taire au sein de l'hémicycle pour devenir,
05:20 ou apparaître en tout cas comme respectable.
05:22 Au passage, Jean-Luc Mélenchon, selon Politi,
05:24 c'est également la cible de projets terroristes liés à l'extrême droite,
05:26 vous lui apportez son soutien ?
05:28 Moi j'apporte mon soutien à l'ensemble des élus de la République,
05:31 parce que je crois que c'est extrêmement important là-dessus de ne pas avoir de double discours,
05:35 moi je ne soutiens pas que les élus qui seraient devant le parti politique et qui subiraient des menaces,
05:39 c'est tous les élus de la République qui doivent se sentir libres,
05:42 à partir du moment où évidemment ils s'expriment dans un cadre qui est un cadre légal et démocratique.
05:46 Encore un mot sur ce climat de violence et de menaces,
05:48 il y a des menaces aussi concernant la chercheuse Florence Bergeau-Baclair,
05:52 auteure d'une enquête sur les frères musulmans,
05:54 qui a dû annuler aujourd'hui sa conférence à la Sorbonne,
05:58 Gérald Darmanin devrait la recevoir, c'est ce qu'il a annoncé,
06:01 est-ce qu'il y a un danger pour la liberté d'expression sur certains sujets
06:04 qu'on ne pourrait plus évoquer aujourd'hui, Aurore Berger ?
06:07 Je crois qu'il faut d'autant plus en vérité les évoquer que certains veulent empêcher que cette parole existe.
06:12 Et ça a été malheureusement le drame absolu de l'assassinat et de la décapitation d'un enseignant.
06:19 Et à partir du décès de la décapitation, encore une fois,
06:23 et je redis ce mot parce qu'il aurait dû tous suffisamment nous marquer de Samuel Paty,
06:28 uniquement parce qu'il faisait court pour permettre à nos enfants de devenir des citoyens éclairés,
06:33 et qu'ils doivent pouvoir le faire en toute liberté,
06:35 il ne faut pas que cette assassinat, cette décapitation ait comme conséquence
06:39 que des enseignants n'osent plus enseigner,
06:42 que des enseignants se disent "ce qui est arrivé pourrait un jour se reproduire à mon encontre"
06:46 et donc je préfère ne pas aborder des thèmes qui pourraient déranger certains,
06:51 qui pourraient offenser, puisque c'est un mot à la mode,
06:53 on n'a pas à offenser quand on porte tout simplement les valeurs de la République ou les Lumières françaises,
06:59 et je crois que ça c'est extrêmement important.
07:01 Et vous la soutenez Florence Berger alors ?
07:03 - Oui, beaucoup mon soutien à cette universitaire, encore une fois,
07:06 il est intolérable qu'on refuse d'avoir une parole qui serait une parole différente,
07:12 et qui est une parole importante sur ces sujets.
07:14 - Vous avez évoqué Samuel Paty, deux ans et demi après,
07:17 le journal Le Parisien s'interroge ce matin,
07:21 pourquoi le collège ne porte toujours pas son nom,
07:23 les autorités n'arrivent pas à se décider, c'est la peur qui est là.
07:28 - Vous essayez de vous demander...
07:30 - C'est les départements qui décident sur les collèges.
07:34 Moi je pense que la politique c'est aussi affaire de symboles,
07:37 et ce symbole là, il est extrêmement puissant et fort,
07:41 alors je peux comprendre peut-être que les enfants, les élèves, les enseignants n'aient pas envie,
07:45 chaque jour, qu'ils passent d'être raccrochés à cette histoire,
07:48 mais c'est une histoire je crois qui nous dépasse tous un peu,
07:52 et qui a suffisamment marqué notre pays,
07:54 et qui doit marquer notre pays suffisamment,
07:56 pour qu'il laisse durablement son empreinte,
07:59 et je crois que ce serait important symboliquement évidemment,
08:02 que des collèges ailleurs d'ailleurs,
08:04 dans d'autres départements évidemment, des écoles, des lycées,
08:07 prennent évidemment le nom de Samuel Paty en hommage au travail de nos enseignants,
08:12 et encore une fois à cette mission fondamentale,
08:14 qui est de faire de nos enfants des citoyens.
08:16 - Horror Berger, Emmanuel Macron est aujourd'hui à Dunkerque,
08:20 il ne parle que de réindustrialisation,
08:22 on sent bien qu'au gouvernement,
08:24 on veut montrer qu'il y a de l'optimisme,
08:26 on veut tourner la page des retraites,
08:28 sauf qu'elle n'est pas tournée, on verra ça dans un instant.
08:30 Est-ce que la réindustrialisation est vraiment possible en France ?
08:33 - Déjà, elle fonctionne depuis 2017,
08:36 c'est-à-dire que vous savez quand même pendant 10 ans ou 15 ans,
08:38 on a vécu sur cette fable qu'il ne fallait plus d'industrie dans notre pays.
08:41 - Ah bah c'est plus qu'une fable, c'était une réalité !
08:43 - Mais parce que certains ont voulu faire croire aux Français
08:45 qu'en fait on pouvait se passer des industries,
08:47 d'autres ont voulu faire croire qu'on pouvait se baliser de nos agriculteurs.
08:49 Et puis tout d'un coup, il y a eu ce mot de souveraineté,
08:52 et dans la souveraineté on se dit, bah en fait,
08:54 avoir des agriculteurs qui font qu'on ne dépend de personne
08:57 pour notre souveraineté alimentaire,
08:59 avoir des industries qui font que sur des enjeux stratégiques,
09:02 et bien la production elle se passe en France
09:04 et qu'elle crée de l'emploi en France,
09:06 à nouveau, c'est à la mode et tant mieux.
09:08 Et non seulement c'est à la mode, mais surtout ça a des effets.
09:10 On a 1,7 million d'emplois qui ont été créés depuis 2017,
09:13 et Dunkerque, c'est un formidable exemple.
09:15 Dunkerque, en 20 ans, c'est 6 000 emplois qui avaient été détruits
09:19 avec ce type de projet extrêmement innovant et industriel,
09:22 c'est 16 000 emplois qui vont se recréer en 10 ans.
09:25 Donc ça veut dire qu'on crée à Dunkerque plus d'emplois industriels
09:29 que d'emplois qui ont été détruits.
09:31 Donc ça veut dire que sur des villes qui étaient en déprise,
09:33 on arrive à ce que ça puisse fonctionner.
09:34 - Oui, alors c'est vrai, sauf qu'il n'y a pas une souveraineté totale,
09:36 puisque s'il n'y avait pas les Taïwanais qui investissaient,
09:39 on n'aurait pas...
09:40 Donc en France, on n'y arrive plus quand même.
09:41 - La souveraineté, c'est quoi ?
09:43 C'est de faire en sorte que ces productions,
09:44 elles soient relocalisées en France,
09:46 et tant mieux si on attire des investissements étrangers.
09:48 Vous avez vu, dans bien souvent des cas, Dunlop et d'autres,
09:51 où ce sont des investisseurs étrangers qui viennent,
09:53 et puis quand ils ont envie de fermer boutique,
09:55 ils ferment boutique et ils repartent.
09:56 - Pourquoi aujourd'hui ils ont envie de revenir ?
09:58 C'est ça que la question qu'il faut se poser.
09:59 Ils ont envie de revenir parce qu'on a changé les choses
10:02 sur le marché du travail.
10:03 Ils ont envie de revenir parce qu'on a changé la donne en matière fiscale.
10:06 Ils ont envie de revenir parce qu'ils se disent en France,
10:08 il y a enfin un climat où on n'a pas honte de nos entreprises,
10:12 on n'a pas honte de ceux qui prennent des risques et qui investissent.
10:15 Au contraire, on les encourage pour la quatrième année de suite,
10:18 la France est le pays le plus attractif d'Europe
10:22 pour les investissements étrangers.
10:23 Donc ça veut dire qu'à nouveau, on est en haut du podium
10:26 et qu'on est même à la première marche.
10:27 Je pense que c'est bien aussi de souffler cet esprit d'optimisme
10:30 et qu'il y a des effets concrets,
10:32 parce que ça veut dire des millions de familles
10:34 qui sont peut-être sorties du chômage
10:37 grâce aussi à cette réindustrialisation,
10:39 et des impacts aussi très concrets sur nos villes,
10:41 sur l'aménagement du territoire,
10:43 sur la manière avec laquelle on considère certains territoires.
10:45 Donc moi je pense que c'est bien aussi,
10:47 pas juste pour tourner la page d'autres sujets,
10:49 mais surtout parce que je pense qu'insuffler de l'optimisme dans notre pays,
10:53 c'est une nécessité absolue.
10:54 - Oui, parce que le pays est fatigué.
10:56 C'est ce que disait François Ruffin, les gens sont épuisés,
10:58 il était hier au micro de Jean-Jacques Bourdin,
11:00 il nous disait, il se sentait...
11:01 - Surtout ce qu'il dit à longueur de journée,
11:02 c'est certain que ça ne va pas aider à avoir un climat optimiste.
11:04 - Un mot sur les retraites, la page n'est pas complètement tournée,
11:07 il va y avoir la proposition de loi du groupe Lyot
11:09 pour abroger la réforme des retraites.
11:11 Bertrand Pancher a été invité à ce micro mercredi,
11:14 il dit "je ne voudrais pas que le gouvernement et la majorité
11:16 fassent obstruction à l'étude de ce texte".
11:19 Qu'est-ce que vous pouvez lui répondre ce matin ?
11:21 - Il y a beaucoup de choses évidemment à en dire.
11:24 Déjà, cette proposition de loi,
11:27 elle est un mensonge aux Français de manière éhontée.
11:30 Un mensonge, déjà parce qu'elle coûte 15 milliards d'euros
11:33 et que personne ne dit comment ce serait financé.
11:34 Donc il faut dire la couleur aux Français.
11:36 Est-ce que c'est 15 milliards d'euros ?
11:38 C'est de l'impôt en plus, c'est de la dette en plus,
11:40 c'est de l'argent qui est pris sur nos services publics
11:41 et qui ne sera pas investi.
11:43 Moi je veux qu'on nous dise concrètement comment c'est financé
11:46 parce que je crois que c'est la condition pour être crédible.
11:48 - C'est ce qu'il dit à une grande conférence sociale
11:49 et on va tout mettre sur la table.
11:51 - Oui c'est facile, quand on vote une proposition de loi,
11:53 quand on vote un projet de loi,
11:54 on dit quand même avec quel argent des Français on le finance.
11:56 Il n'y a pas d'argent magique.
11:57 - Est-ce que vous allez faire obstruction à ce texte ?
11:58 - Ensuite, l'obstruction n'est jamais venue de notre côté
12:01 pendant la réforme des retraites.
12:02 Pendant 15 jours, jour et nuit, notre groupe, la majorité,
12:06 on a été au rendez-vous, on a été présents,
12:08 on n'a jamais fait obstruction,
12:10 on a été les premiers à dire qu'au contraire,
12:11 on souhaitait moins d'amendements,
12:13 pas pour avoir moins de débats mais pour pouvoir voter.
12:15 Après la stratégie qui sera la nôtre,
12:17 contrairement à moi, à Elle et Fille et Mélenchon,
12:20 je ne décide pas seule.
12:21 Et donc on en discutera avec l'ensemble,
12:24 les 250 députés de la majorité,
12:26 Renaissance, Modem, Horizon, mardi prochain,
12:28 et c'est ensemble qu'on prendra une décision.
12:30 Mais je pense qu'il faut quand même rappeler aux Français
12:33 que même si cette proposition de loi a été adoptée,
12:35 ils savent pertinemment en vérité
12:37 qu'il n'y a pas de majorité au Sénat notamment pour la voter
12:40 et donc elle n'en fera pas... - Les choses peuvent changer.
12:42 - Non, parce que le Sénat s'est clairement exprimé.
12:44 Déjà, il a voté la réforme des retraites.
12:46 - Mais vous, à titre personnel, en tant que présidente aussi
12:48 du groupe Renaissance, vous êtes favorable
12:50 pour qu'il n'y ait pas d'obstruction ?
12:51 - À titre personnel, ce que je dis,
12:53 c'est qu'il ne faut pas mentir aux Français,
12:55 il ne faut pas chercher à arnaquer les Français
12:57 avec cette proposition de loi,
12:58 qui est en plus portée par un groupe politique,
13:01 Lyott, qui est composé de gens
13:03 qui, de tout temps, avaient défendu les réformes des retraites,
13:07 avaient défendu de la rigueur sur les comptes publics,
13:09 avaient même défendu une politique d'austérité,
13:11 donc ils vont à rebours de ce qu'ils ont toujours défendu,
13:14 parce qu'ils se disent que la nouvelle zone politique
13:15 à l'Assemblée peut leur permettre d'exister un peu.
13:18 - Bon, vous n'avez pas répondu directement à ma question.
13:20 - Non, parce qu'on en discutera vraiment
13:21 collectivement et collégialement.
13:22 - Et vous, vous êtes quand même favorable ?
13:24 - Moi, ce que je dis par contre,
13:25 c'est que j'assume la réforme qu'on a portée,
13:27 parce qu'elle était absolument nécessaire,
13:29 et qu'il était nécessaire de le faire d'un point de vue budgétaire,
13:32 pour sauver le système de retraite,
13:33 pour sauver le modèle social,
13:34 pour faire en sorte que nos retraités,
13:36 ceux qui nous écoutent ce matin,
13:37 aient leur pension de retraite qui soit payée,
13:40 et qui soit revalorisée, et c'est ce qu'on a fait.
13:41 - Dernière question, Aurore Berger.
13:44 Il y a ensuite le projet de loi Asile et Migration
13:46 qui va venir cet été,
13:48 a priori c'est sûr, puisque
13:50 Elisabeth Borne avait dit que c'était reporté,
13:52 là il va être maintenu, c'est sûr ?
13:53 - On a un mois de concertation
13:55 pour démontrer qu'on peut avoir une majorité sur ce texte.
13:58 Et moi je dis très clairement, et à la gauche et à la droite,
14:00 venez vous expliquer devant les Français si vous n'êtes pas d'accord.
14:02 Venez dire à votre micro ce matin,
14:04 qu'il ne faut pas expulser plus rapidement
14:08 ceux qui enfreignent nos valeurs,
14:09 et qui enfreignent les lois de la République.
14:10 Venez dire aussi devant les Français,
14:13 qu'on ne souhaite pas régulariser
14:14 celles et ceux qui travaillent et qui permettent...
14:16 - Mais est-ce que ce sera le bon timing de le faire,
14:18 là juste avant les vacances au mois de juillet ?
14:20 - Dans tous les cas, la concertation a lieu aujourd'hui,
14:22 le projet de loi, pour des raisons tout simplement
14:24 de temps parlementaire,
14:26 il ne peut exister qu'à l'automne.
14:28 Donc de toute façon, on a du temps.
14:30 Mais moi je pense qu'il faut mettre en responsabilité tout le monde.
14:32 Donc que droite et gauche nous expliquent
14:34 en quoi ils feraient mieux,
14:36 ce qui ne s'est pas franchement démontré,
14:38 en quoi ils feraient différemment, et pourquoi ce projet de loi
14:40 ne serait pas nécessaire.
14:42 - Y compris entre droite et gauche au sein de la majorité,
14:44 parce qu'on sait qu'il y a des gens issus de la droite et de la gauche,
14:46 et que tout le monde n'est pas sur la même longueur d'onde.
14:48 - Sur ce sujet-là, oui, on est sur la même longueur d'onde,
14:50 parce que le projet il est volontairement radical,
14:52 sur les deux côtés,
14:54 et sur le fait d'expulser celles et ceux qui
14:56 enfreignent les lois de la République d'une part,
14:58 et sur le fait de régulariser ceux qui
15:00 sont là, par leur travail, par leur mérite.
15:02 Je crois que c'est ça qu'on doit dire avec
15:04 clarté, et je crois que là-dessus les Français
15:06 ne s'y tromperont pas, et ils seront en soutien
15:08 du projet de loi, et ils verront les postures
15:10 de celles et ceux qui tout d'un coup,
15:12 par petit opportunisme politique,
15:14 ne voudraient pas soutenir ce texte.
15:16 - Merci Aurore Berger, présidente du groupe Renaissance
15:18 à l'Assemblée Nationale, qui était l'invité
15:20 Ce matin de Sud Radio.