Soir Info (Émission du 27/12/2023)

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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous et bienvenue dans Soir Info. Nous sommes ensemble jusqu'à minuit avec moi pour m'accompagner pendant cette soirée.
00:00:07 Joseph Nounel, bonsoir. - Bonsoir Élodie.
00:00:09 Directeur de la rédaction de Capital Social, Frédéric Fougera, bonsoir. - Bonsoir Élodie.
00:00:13 Président de Tencan Paris et Claude Obadia, bonsoir. - Bonsoir.
00:00:16 Agrigé de philosophie, au sommaire de votre émission ce soir.
00:00:20 D'abord, six mois après les émeutes, le centre-ville de Montargis, on s'en rappelle, a subi une nuit de violence inédite.
00:00:26 Lors de ces émeutes, de nombreux commerces avaient été vandalisés, la ville était sous le choc.
00:00:30 CNews justement est retourné sur place. On rappelle malgré tout le triste bilan de ces émeutes.
00:00:34 2500 bâtiments dégradés dont 168 écoles et 105 mairies, 12 000 véhicules incendiés, 24 000 feux sur voie publique
00:00:41 et 550 communes touchées. Où en sont ces communes aujourd'hui ? Quel a été le suivi ?
00:00:46 En termes de justice, on se posera la question.
00:00:49 Autre sujet, les suites de la loi Immigration.
00:00:51 D'abord, le mécontentement de certains. Un rassemblement avait lieu hier à la Courneuve à l'appel du maire.
00:00:56 On écoutera ses habitants et leurs arguments.
00:00:59 Et puis, après le vote à l'Assemblée le 19 décembre dernier, de nombreux ressortissants algériens se posent des questions.
00:01:04 Vont-ils rencontrer des difficultés dans l'obtention des titres de séjour ou en cas de regroupement familial ?
00:01:09 Alors, les Algériens doivent-ils être vraiment inquiets ? On vous éclairera.
00:01:13 Et puis, les conséquences politiques de cette loi.
00:01:16 Le président de la République a saisi le Conseil constitutionnel.
00:01:18 Quelles sont les mesures qui peuvent être retoquées ?
00:01:21 Quelles répercussions pour la majorité et pour le gouvernement va-t-on vers un remaniement ?
00:01:25 On se posera toutes ces questions dans un instant.
00:01:27 Mais d'abord, c'est l'heure de l'actualité avec Mathieu Devesse.
00:01:30 Bonsoir Mathieu.
00:01:31 Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
00:01:39 À la une de l'actualité ce soir, Jacques Delors est mort aujourd'hui à l'âge de 98 ans.
00:01:44 L'Union européenne perd l'un de ses plus éminents bâtisseurs.
00:01:48 Président de la Commission européenne pendant 10 ans,
00:01:50 il fut également ministre de l'économie et des finances de François Mitterrand.
00:01:53 Il restera aussi dans les mémoires comme l'homme qui n'a pas saisi sa chance
00:01:57 lors de l'élection présidentielle de 1995.
00:02:00 25 passagers indiens de l'avion immobilisé dans la Marne la semaine dernière ont été libérés par le juge.
00:02:07 Le parquet précise qu'ils sont en situation irrégulière sur le territoire français.
00:02:12 Ces ressortissants indiens ont demandé l'asile politique en France.
00:02:16 Dans le reste de l'actualité, l'inflation devrait continuer de ralentir l'année prochaine.
00:02:21 Dans sa dernière prévision, l'Insee table sur un taux d'inflation aux alentours de 4 % en début d'année,
00:02:26 un chiffre bien inférieur aux 6 % enregistrés à la même période il y a un an.
00:02:31 Mais les Français y croient-ils vraiment ?
00:02:33 Nos journalistes ont tendu leur micro à écouter.
00:02:36 En fait, tout a beaucoup augmenté, mais si le prix de l'alimentation principale pour nourrir les enfants,
00:02:46 les grandes familles, tout ça, si ça s'abaissait, ce serait formidable comme le pain.
00:02:52 Ne serait-ce que le pain.
00:02:54 J'ai un petit revenu, je ne peux pas m'offrir le luxe que j'offrais autrefois.
00:02:59 J'ai ressenti qu'il y a une augmentation des tarifs, des prix alimentaires, même vestimentaires.
00:03:06 Il y a plein de choses qu'on n'achète plus, et puis dans un sens, c'est dans un sens décroissant finalement.
00:03:12 Donc ça peut être aussi pas mal, on réfléchit plusieurs fois avant d'acheter quelque chose.
00:03:15 Il sera prochainement plus facile de trouver de l'amoxycyline,
00:03:20 un antibiotique très courant qui se fait rare dans les pharmacies depuis cet automne.
00:03:24 Selon l'Agence de sécurité du médicament, les livraisons sont en cours chez les grossistes répartiteurs.
00:03:30 Et puis la Tour Eiffel est restée fermée aujourd'hui en raison d'un mouvement de grève de ses salariés.
00:03:36 Ils alertent notamment sur l'augmentation importante du montant des travaux d'entretien et de restauration du monument.
00:03:43 Un monument qui célèbre aujourd'hui le centième anniversaire de la mort de son ingénieur Gustave Eiffel.
00:03:48 Écoutez les revendications de ce délégué syndical.
00:03:52 Ce que nous on demande c'est d'ouvrir une négociation pour qu'ils augmentent leur redevance.
00:03:57 Ce n'est pas un problème mais trouver un niveau de redevance et une durée de délégation de services publics
00:04:02 qui permettent à la société d'exploitation de la Tour Eiffel de se remettre à flot
00:04:06 et de pouvoir dans les années à venir financer les travaux de maintenance et d'entretien
00:04:10 qui vont être indispensables pour la conservation de la Tour Eiffel.
00:04:14 Sinon début 2025 on est à court de trésorerie malgré notre fréquentation.
00:04:21 Dans l'actualité internationale, la population de la bande de Gaza est en grand danger.
00:04:25 C'est l'alerte lancée par le chef de l'Organisation mondiale de la santé.
00:04:29 L'OMS dit avoir livré du matériel à deux hôpitaux dans le nord et le sud du territoire
00:04:34 alors que 21 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza ne fonctionnent plus.
00:04:39 Voilà pour l'essentiel de l'actualité. Retrouvez tout de suite Elodie Huchard et ses invités pour Soir Info.
00:04:43 Merci Mathieu Devese et on se retrouve à 22h pour un prochain journal.
00:04:47 On va reprendre le cours de nos débats et vous en parlez déjà hier soir.
00:04:51 Malheureusement cette tragédie a mot une mère et ses quatre enfants âgés de 9 mois à 10 ans
00:04:55 ont été retrouvés morts dans leur appartement, tués à l'arme blanche.
00:04:58 Le père de famille a été interpellé hier au domicile de son propre père et placé depuis en garde à vue.
00:05:03 Évidemment le voisinage est très choqué et ils se sont recueillis sur place.
00:05:07 Regardez le récit de Mathilde Couvillère-Fleurnoy.
00:05:10 Deux jours après le drame, l'heure est au recueillement.
00:05:13 Dans cette résidence, des fleurs et des bougies ont été déposées devant le bâtiment où logeait la famille assassinée.
00:05:19 Cette voisine et amie de la mère de famille tuée témoigne avec émotion.
00:05:24 "Notre copine... du coup c'est assez dur pour nous, c'est assez difficile. On ne comprend pas en fait ce qui s'est passé."
00:05:35 Tout le voisinage est sous le choc.
00:05:37 "C'est choquant. Moi-même j'étais au travail donc je suis venu pour voir justement, c'est parce que j'ai des amis à moi qui habitent ici,
00:05:43 pour voir comment ils sont parce que j'imagine bien que la famille des concernés, bon ben ça doit être... ils doivent être anéantis.
00:05:50 Mais pour les gens qui vivent aussi c'est catastrophique."
00:05:52 "Je ne veux pas admettre que quelqu'un tue sa femme et ses enfants."
00:05:57 Ces femmes connaissaient également la mère de famille. Elles la décrivent comme une personne joviale et sympathique.
00:06:03 "Une dame qui est très souriante, qu'elle parle, fofolle, coquette. Une vraie maman, une vraie maman, qu'elle assume ses enfants, qu'elle a de travail,
00:06:12 qu'elle n'a jamais eu le temps, qu'elle aime la vie surtout et elle adore ses enfants."
00:06:16 Selon William Maury, délégué national d'Allianz Police, les forces de l'ordre ont été confrontées à une scène de crime d'une rare violence.
00:06:24 "Ils n'ont jamais vu ça. Ils n'ont jamais vu ça. Ils étaient sur une scène de violence proche de l'atroce.
00:06:30 Quand vous trompez des enfants morts dans un appartement, comprenez bien que les forces de l'ordre n'étaient pas préparées à ça."
00:06:35 L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Versailles. Le père de famille principal suspect a été placé en garde à vue.
00:06:43 "Et pour en parler, nous sommes en ligne avec Laura Lebar. Vous êtes psychanalyste. Merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation de SoirInfo.
00:06:50 Je voulais qu'on puisse se parler parce que ce qu'on voit déjà un peu du profil de ce père de famille, ce sont de nombreux troubles psychiatriques.
00:06:57 Et on voit bien à quel point c'est aussi compliqué. Il avait déjà donné des coups de couteau à son épouse.
00:07:02 Elle n'avait pas porté plainte et on voit que visiblement le suivi n'a peut-être pas été fait correctement."
00:07:08 "Alors si elle ne porte pas plainte, il ne va pas y avoir de suite judiciaire ou d'obligation de soins.
00:07:14 Après, il est libre d'aller ou pas dans le privé et effectivement d'être convoqué ou pas à l'hôpital.
00:07:21 Mais ça reste des soins qui se font en privé ou alors sur ordonnance judiciaire."
00:07:26 On voit aussi, on dit beaucoup que la psychiatrice est un peu le parent pauvre de la justice.
00:07:31 On en parlait hier avec nos invités, on se disait qu'y compris dans le domaine médical,
00:07:35 on manque beaucoup de moyens et de personnel aussi pour ces personnes qui ont des troubles psychologiques et psychiatriques.
00:07:42 "Alors normalement, il faudrait des équipes pluridisciplinaires. Aujourd'hui, malheureusement, tout repose sur le rôle du psychiatre.
00:07:49 Donc on va essayer d'expliquer. Un psychiatre, il a fait médecine, il a fait un an de psychologie, il prescrit des médicaments.
00:07:55 Un psychologue clinicien va être plus une cellule d'écoute. Un psychanalyste, c'est une autre obédience.
00:08:01 Je vais être un peu plus sur l'analyse des choses. Donc c'est des spécialités différentes, un peu comme en médecine.
00:08:06 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, malheureusement, et vraiment bravo aux psychiatres qui exercent, parce que c'est très compliqué,
00:08:11 y a plus d'équipes pluridisciplinaires. Tout repose sur les épaules du psychiatre qui est pas formé pour ça.
00:08:16 Comme on le disait tout à l'heure, les policiers qui arrivent sur des scènes de crimes absolument atroces,
00:08:20 c'est un vrai traumatisme pour eux parce qu'ils ne sont pas préparés à ça.
00:08:24 Et finalement, c'est pas la preuve, c'est qu'ils n'ont pas les moyens d'avoir des équipes encadrantes
00:08:30 avec des thérapies brèves, avec des thérapies plus modernes, avec tout ce qui est stress post-traumatique.
00:08:35 On ne met pas les moyens. Y a un psychiatre, il ne peut pas tout faire.
00:08:37 C'est comme un généraliste, un ophtalmo, un cardiologue, ce n'est pas les mêmes spécialités.
00:08:42 Et on sait aussi le rôle des experts et des psychiatres quand il s'agit de déterminer, comme ça va être le cas,
00:08:47 dans quelles circonstances précisément il est passé à l'acte. Est-ce qu'il y avait ou non abolition du discernement ?
00:08:53 On sait aussi à quel point c'est compliqué à définir, mais ô combien important pour l'enquête
00:08:58 et pour les suites judiciaires qui seront données à cette affaire.
00:09:01 Encore une fois, je ne suis pas psychiatre, je suis d'obédience analytique.
00:09:05 C'est toujours compliqué parce que c'est différents points de vue.
00:09:09 On va faire une expertise géniale, mais à priori ce monsieur est récidiviste,
00:09:14 il y a quand même des traces dans le passé.
00:09:16 Même si c'est compliqué de dire qu'il s'est aboli.
00:09:19 Maintenant c'est un crime qui est absolument atroce.
00:09:23 Il faut imaginer que pour en arriver à prendre et à tuer ses propres enfants et son épouse,
00:09:28 on parle d'un corps humain, c'est pas une tartine, c'est pas du beurre, c'est extrêmement violent.
00:09:34 Il est déjà sorti d'un conseil, il y a déjà eu des violences.
00:09:37 À un moment donné, on ne peut pas tout mettre sur les troubles psychiatriques.
00:09:40 Il y a aussi une responsabilité de tout à chacun de pouvoir se prendre en main.
00:09:45 Si ce monsieur a déjà été interpellé, il a déjà fait preuve de violence, il aurait dû se prendre en main.
00:09:49 Merci beaucoup Laura Lebar d'avoir été avec nous.
00:09:52 C'est vrai Claude Aubadia qu'on disait depuis hier que la psychiatrie c'est très compliqué
00:09:56 parce qu'il a déjà fait un séjour en hôpital psychiatrique après la première agression envers sa compagne.
00:10:01 Mais évidemment ça n'est pas en suivi comme on le fait avec des personnes qui sortent de prison.
00:10:06 Evidemment que si cette personne ne veut pas se soigner, l'obligation de soins est très compliquée à mettre en place.
00:10:10 Oui bien sûr, ce drame une nouvelle fois manifeste la difficulté qu'on a de mettre en place une politique efficace,
00:10:22 une politique de soins efficaces pour ces malades psychotiques.
00:10:26 Puisque si les informations qu'on a pu trouver dans la presse sont avérées, on a affaire à un individu psychotique.
00:10:35 Qui avait été interné d'ailleurs pour cette raison.
00:10:37 On peut évidemment mettre en cause le suivi psychiatrique.
00:10:40 Mais il ne faut pas oublier aussi que la médecine et la psychiatrie reposent sur ces deux jambes.
00:10:47 La première jambe consiste évidemment à apporter du soin.
00:10:51 La deuxième jambe consiste ici aussi à considérer le patient comme une personne.
00:10:59 Or on sait bien que les personnes qui sont atteintes de psychose peuvent avoir des périodes de décompensation
00:11:07 qui sont des périodes de décompensation imprévisibles, enfin qui peuvent être prévues mais on ne sait pas exactement à quel moment.
00:11:14 Qui peuvent être très brutales.
00:11:17 Donc ici le problème que soulève cette affaire, c'est aussi finalement peut-être la question de savoir quelle société on veut.
00:11:25 Est-ce qu'il fallait mettre à l'écart de la société cet individu ?
00:11:31 Est-ce qu'il fallait prendre des mesures coercitives pour l'éloigner de sa famille ?
00:11:35 Étant entendu qu'il était impossible de prévoir le passage à l'acte violent et aussi terrible que celui auquel on assiste ici.
00:11:46 C'est toute la question.
00:11:48 Est-ce qu'on veut une société qui enferme ses patients ? Est-ce qu'on veut une société de personnes auxquelles on accorde tout de même un minimum de liberté ?
00:12:00 Ici il faut trancher.
00:12:02 Si on veut une société sans risque, on risque pour le coup à trop vouloir une société sans risque de fabriquer une société sans liberté.
00:12:12 C'est vrai Joseph Pounel que face à un tel drame on se dit que c'est il passé.
00:12:16 Mais comme le disait Claude Aubadière, on ne peut pas enfermer tout le monde éternellement au risque qu'il y ait un jour un passage à l'acte.
00:12:22 Il y a déjà la sidération, l'incompréhension parce que ça touche des êtres humains, ça touche une famille, ça touche les propres enfants de celui qui est passé à l'acte.
00:12:32 Le constat c'est quand même que les moyens de notre médecine sont insuffisants en règle générale et dans le domaine psychiatrique particulièrement.
00:12:41 Parce qu'il n'y a pas assez d'endroits pour suivre, pour accueillir, pour enfermer les plus dangereux.
00:12:48 Mais je suis entièrement d'accord avec Claude, il y aura toujours une part de risque parce que le fonctionnement humain ce n'est pas un fonctionnement mathématique.
00:12:57 Il y a cette part de risque et on doit laisser aussi la liberté s'exprimer.
00:13:01 Il suffit de se promener dans Paris, de sortir et on voit en ce moment des gens dans la rue livrés à eux-mêmes qui visiblement ont un problème psychiatrique.
00:13:11 Ceux qui ont fait de l'accueil de rue comme j'en ai fait pendant 10 ans, on voit des gens qui sont atteints.
00:13:16 Et il n'y a rien, il n'y a pas de lieu, il n'y a pas de suivi.
00:13:21 Et là on a un effort considérable à faire, c'est à me semble-t-il une priorité à la fois pour le public, parce qu'on peut être agressé, parce que quelqu'un pète les plombs.
00:13:34 Mais à la fois pour ces personnes, on abandonne ces personnes dans des situations qui sont vraiment inhumaines.
00:13:41 Je ne sais pas si c'est le cas là, puisqu'il est allé loger, mais on voit très bien qu'on a un formidable problème au sens systémologique du terme, c'est-à-dire qu'il fait peur.
00:13:50 C'est vrai Frédéric Fougera que souvent on entend les politiques dire que la santé psychologique, psychiatrique, elle est extrêmement importante, qu'il faut renforcer les moyens avec plus d'argent, plus de personnel.
00:14:01 Et pourtant au fur et à mesure de ces affaires, à chaque fois qu'on interroge les personnels qui travaillent dans ces milieux-là, ils nous disent qu'on ne peut pas tout faire.
00:14:08 C'est-à-dire qu'on est débordé, le suivi, on ne peut pas le faire correctement.
00:14:11 Déjà, Elodie, vous faites référence aux politiques. Est-ce que vous vous souvenez d'une grande décision politique qui changerait les choses en la matière ?
00:14:19 J'ai 57 ans, je ne m'en souviens pas, alors je n'ai pas la prétention de me souvenir de tout.
00:14:23 Mais voilà, il y a un grand écart entre le discours politique et puis ensuite le quotidien, les faits et les décisions qui sont plus ou moins vendeuses, utiles pour le politique, mais pas forcément utiles pour la société.
00:14:37 Là, on fait référence à un fait divers qui est vraiment probablement au niveau le plus ultime de l'horreur dans les faits divers.
00:14:44 Et vous posez la bonne question, c'est celle du suivi psychiatrique.
00:14:48 Je risque de paraphraser Claude et Joseph, donc je vais éviter, mais on est vraiment dans cette complexité d'accompagnement et d'évaluation de "est-ce qu'il y a risque ou pas risque ?"
00:14:58 et sauf que personne ne peut être dans la tête de l'autre.
00:15:00 Et donc, cette évaluation est extrêmement complexe, d'où ce genre de situation dans laquelle on peut se retrouver.
00:15:05 Mais peut-être le politique a-t-il son mot à dire et devrait-il le dire et ne pas seulement s'émouvoir au moment de tels faits divers, mais peut-être avoir une vraie politique en la matière.
00:15:16 La psychiatrie, ce n'est peut-être pas la priorité en matière de santé apparemment.
00:15:19 Il y a quelque chose de très précis, par exemple, le PSL, c'est très très dur de rester quand on est dans les agis psychiatriques, quand on travaille, c'est très dur et physiquement et psychologiquement.
00:15:30 Eh bien, il faudrait aussi prévoir que les personnes qui font ces métiers le fassent pendant 5 ans, 6 ans, 7 ans, 8 ans, 10 ans et ensuite prévoir un SAS pour faire autre chose.
00:15:41 Parce que le risque, c'est de perdre en humanité, c'est de se blinder, c'est naturel.
00:15:46 Et ça, personne ne s'en occupe.
00:15:49 On va changer de sujet un peu plus léger, quoique parce qu'il va être sûrement difficile de se loger à Paris pendant la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
00:15:58 Les prix des hôtels du parcours ont littéralement explosé.
00:16:01 Une situation qui est dénoncée par l'UFC Que Choisir.
00:16:04 Regardez les chiffres, écoutez bien. Ils sont signés Stélia Gruyère.
00:16:07 1033 euros, c'est la somme qu'il faudra débourser en moyenne pour une nuit dans certains hôtels à Paris pendant la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques le 26 juillet prochain.
00:16:18 Deux semaines plus tôt, une nuitée coûte pourtant en moyenne 317 euros.
00:16:23 Une explosion des prix dénoncée par l'UFC Que Choisir.
00:16:26 On a consulté les prix de 80 hôtels qui étaient disponibles sur le passage de la cérémonie.
00:16:34 Ce sont des endroits qui sont très localisés.
00:16:36 Et donc sur les 80 hôtels pour lesquels on a trouvé des prix disponibles, il y a 20% des hôtels qui acceptent de réserver une chambre juste pour une nuit.
00:16:49 Et là, dans ce cas-là, le prix augmente en moyenne de 226%.
00:16:53 Et en plus de l'explosion des prix, 30% des hôtels obligent à réserver plusieurs nuits.
00:16:59 Un handicap supplémentaire pour les personnes souhaitant prendre une chambre.
00:17:03 Dans ces cas-là, le prix augmente un peu moins mais il augmente toujours beaucoup puisque l'augmentation est de 121% en moyenne.
00:17:11 Ce qui fait que par exemple, une nuitée qui serait à 319 euros passe à 867 euros.
00:17:19 On est quand même encore dans une augmentation très importante et une augmentation en plus qui va être un peu plus importante pour la personne qui réserve
00:17:26 puisque là, elle est obligée de réserver plusieurs nuits et non pas une seule nuit.
00:17:29 En attendant l'arrivée des Jeux Olympiques, l'UFC Que Choisir va continuer d'observer l'évolution des prix des hôtels.
00:17:36 Et j'en profite pour saluer Maxime Thiebaud. Bonsoir.
00:17:40 Bonsoir.
00:17:41 Avocat qui nous a rejoint sur ce plateau.
00:17:43 On a parlé d'une grande fête populaire avec les Jeux Olympiques quand on voit qu'il faudra débourser 1033 euros par exemple pour un hôtel pas trop loin.
00:17:51 Populaire, il faut revoir le terme peut-être.
00:17:53 Richement populaire.
00:17:54 Oui, pour une partie.
00:17:56 Malheureusement, tous les systèmes de QR code etc. qui finalement vont cloisonner l'esprit un petit peu populaire à certains privilégiés
00:18:03 qui auront les moyens à la fois de pouvoir venir aux Jeux Olympiques et aussi de rester dans Paris
00:18:07 parce qu'il y a beaucoup de personnes qui vivent à Paris et qui prévoient de partir de Paris.
00:18:11 C'est deux doubles raisons. La première éventuellement de louer leur habitation, leur logement le temps des JO.
00:18:18 Puis la deuxième, c'est que la vie va être très compliquée pendant les JO.
00:18:21 Donc je suis un petit peu déçu. Mais vous savez, il y a eu un symbole dès le début avec le retrait des kiosques, des ventes de livres sur la Seine.
00:18:28 Et je trouve qu'on a raté un petit peu la conservation de l'esprit parisien avec cette fête qui se devait populaire.
00:18:34 C'est vrai Claude Aubadia qu'entre le prix des billets, le prix des hôtels, le prix du métro qui va augmenter,
00:18:40 on se dit qu'on est en train de trier très clairement ceux qui vont pouvoir assister aux Jeux Olympiques et les autres.
00:18:46 Oui, on est loin de l'esprit de l'olympisme. Il y a là quelque chose d'insupportablement scandaleux.
00:18:55 Cette spéculation aurait dû être anticipée peut-être par les pouvoirs publics et elle aurait dû être l'objet,
00:19:02 comment dire, d'un encadrement, d'une réglementation. Il y a quelque chose ici qui est inacceptable.
00:19:08 De la même façon que je n'ai pas pu obtenir de billets pour telle ou telle manifestation sportive à l'occasion des JO.
00:19:16 J'ai aussi reçu des messages m'invitant ici ou là ou me conseillant de quitter Paris, la région parisienne, pendant les JO.
00:19:25 Donc comme le disait le précédent intervenant, effectivement ici on est loin de la fête populaire,
00:19:34 on est loin de l'esprit de partage de l'olympisme et la spéculation à laquelle ce livre faute de réglementations coercitives
00:19:46 d'un certain nombre d'établissements a quelque chose ici de profondément choquant selon moi.
00:19:52 C'est vrai Frédéric Fougerac, il y a deux manières de voir parce que systématiquement quand il y a eu des JO dans une ville,
00:19:58 on a vu la même chose se passer. Si on peut dire c'est comme ça après tout, si on peut regretter le fait qu'il va y avoir
00:20:04 quelque part de Paris ceux qui ont les moyens de pouvoir se déplacer et ceux qui soit assisteront de très très loin,
00:20:10 soit ceux qui vont continuer à travailler et pour qui la vie risque d'être un peu une galère quand même pendant cette période.
00:20:15 Oui vous avez raison, vous êtes raisonnable. Il y a plusieurs lectures possibles à avoir.
00:20:18 D'abord je voudrais vous dire que j'étais très engagé dans la candidature de la France parce que j'étais le dire-com'
00:20:23 de la première entreprise qui a soutenu la candidature et c'était le groupe Elior à l'époque.
00:20:28 Ces jeux ne ressemblent pas vraiment aux projets que nous avons soutenus pour les raisons que vous venez d'évoquer.
00:20:34 Effectivement tout semble montrer que l'argent va faire la différence pour beaucoup de choses quand on voit le prix des places
00:20:41 qui est absolument exorbitant. Alors celui des chambres d'hôtels finalement est-ce que c'est le plus scandaleux ?
00:20:46 Une chambre d'hôtel sur le parcours de la cérémonie quelque part c'est une loge au premier rang donc est-ce que c'est le plus choquant ?
00:20:52 Mais la question du logement de façon générale va être très compliquée. On voit beaucoup de gens avec des impacts dès aujourd'hui d'ailleurs
00:20:58 parce qu'on voit beaucoup de bailleurs qui louent sur des durées très courtes leur bien à partir de maintenant pour pouvoir se séparer,
00:21:05 se libérer de leur locataire pour pouvoir louer à des prix exorbitants.
00:21:10 Oui l'impact négatif est déjà aujourd'hui donc ce rôle de l'argent dans ces jeux ne correspond pas à l'esprit initial.
00:21:19 C'est vrai Joseph Tounel qu'on a envie d'être optimiste pour ces jeux et que tout se passe bien mais on pense aussi à tous ceux qui aiment le sport
00:21:25 et qui ont envie de participer à cette belle aventure. On est un peu chauvin, on est content de les avoir chez nous ces jeux
00:21:30 et en même temps on se dit qu'il y aura peut-être plus de touristes étrangers qui ont les moyens que de parisiens qui seront dans les gradins.
00:21:35 Ce qui est un peu choquant c'est de voir qu'il n'y a pas de priorité vraiment faite pour tous ceux qui ont une pratique sportive par exemple.
00:21:41 Il y a de nombreux français ou étrangers qui font partie de petits clubs, qui ont des petites licences et eux n'auront pas accès s'ils n'ont pas les moyens.
00:21:50 On voit aussi les limites de l'offre et de la demande. Je trouve que l'offre et la demande c'est dans un principe c'est bien.
00:21:56 Encore faut-il que comme tout principe il soit encadré quand il y a des événements exceptionnels et là on voit que ça n'a pas du tout été fait.
00:22:03 Ça aurait dû être négocié avec les hôteliers, ça n'a pas été fait. Là il y a un trou dans la raquette qui est absolument extraordinaire.
00:22:10 Puis il y a un autre trou dans la raquette. On fait appel à beaucoup de bénévoles.
00:22:14 Bénévoles c'est-à-dire des gens qui vont travailler gratuitement, alors je ne suis pas contre le bénévolat, au contraire je trouve que c'est une très belle chose.
00:22:22 Mais quand à côté je vois que des gens qui vont faire beaucoup beaucoup d'argent et je ne pense pas qu'aux hôteliers,
00:22:26 je pense par exemple à tous les dirigeants des fédérations internationales de sport qui eux vont se goinfrer quand on voit leur salaire,
00:22:33 leurs conditions de vie, leur etc. C'est absolument indécent. Alors l'esprit olympique il n'y est absolument pas.
00:22:38 Maxime Thiebaud, il serait qu'on parle aussi de la préparation de ces Jeux olympiques. On s'inquiète un peu.
00:22:43 On en parlait hier à nos téléspectateurs. On vient de se rendre compte que comme la Seine ne serait pas navigable,
00:22:48 les marchandises ne passeraient pas, donc les céréales ne passeraient pas et que ça allait coûter un demi-milliard.
00:22:52 Quand on voit qu'à quelques mois des Jeux on se rend compte de ça, qu'on avait oublié qu'on n'allait pas naviguer sur la Seine,
00:22:57 on s'inquiète un tout petit peu quand même.
00:22:59 Oui, mais il y a plein d'exemples comme ça. J'ai un ami qui est restaurateur. Il me disait qu'ils étaient venus les voir pour les histoires de QR code
00:23:04 et il les avait interrogés sur la question des livraisons de marchandises.
00:23:07 On n'avait pas su lui répondre à ce moment-là. Donc je pense qu'il y a beaucoup effectivement de trous dans la raquette qui existent.
00:23:12 Il y a la question des bénévoles aussi où j'ai beaucoup de confrères qui font du droit du travail, alors ce n'est pas ma matière,
00:23:16 mais qui s'interrogent sur la question d'une requalification en salariat, qui s'interrogent aussi sur un travail qui n'est pas conforme à la législation française.
00:23:23 Donc c'est un petit peu étonnant effectivement de voir que ces Jeux olympiques qui auraient dû être parfaits, qui auraient dû être ficelés et cousus de fil blanc,
00:23:30 sont finalement un petit peu interrogants sur le point de vue éthique et puis pas tout à fait carrés d'un point de vue logistique.
00:23:37 Claude Aubazia et Frédéric Pougerat.
00:23:39 Oui, il faut rappeler aussi que les académies de Paris, Créteil, Versailles ont été sollicitées par le comité d'organisation des JO
00:23:48 et qu'elles ont invité les étudiants à libérer les logements universitaires.
00:23:55 Elles ont réclamé en fait 3 000 logements. Si j'ai bien suivi cette affaire, l'initiative a été suspendue par le juge déréféré au tribunal administratif le 31 août.
00:24:06 Mais la ministre de l'enseignement supérieur, le 26 octobre 2023, est revenue à la charge, c'est-à-dire la pénurie de logements,
00:24:14 puisqu'elle a proposé en fait aux étudiants une espèce de ticket gagnant.
00:24:19 Elle leur a proposé de libérer leur logement pendant deux mois, en échange de quoi ils pourraient bénéficier de deux places pour assister à une manifestation sportive
00:24:31 et à un chèque de la somme de 100 euros.
00:24:35 Et le chèque de 100 euros d'ailleurs qui est censé contribuer en fait au déménagement,
00:24:39 parce que comme on leur demande d'enlever toutes leurs affaires, les 100 euros en cadeau, c'est surtout pour payer le taxi en fait, pour tout vous dire.
00:24:45 Puisque effectivement on s'était intéressé à ce sujet.
00:24:47 On marque une courte pause dans Soir Info et on se retrouve tout de suite avec mes invités.
00:24:51 De retour pour Soir Info, on va continuer le débat dans un instant avec mes invités, mais tout de suite le journal avec Mathieu Devesre.
00:25:00 Bonsoir Mathieu.
00:25:01 Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
00:25:08 L'agrément d'anticorps n'a pas été renouvelé par le gouvernement.
00:25:11 Il s'agit de l'association Phare de lutte contre la corruption.
00:25:15 La perte de son agrément prive Anticorps d'agir donc efficacement en justice.
00:25:20 L'association souhaite contester cette décision.
00:25:23 On écoute sa présidente.
00:25:25 On n'est pas très étonnés par la décision parce qu'on sait que cette procédure est éminemment politique et que comme notre action dérange le gouvernement, il n'y a pas de volonté politique de renouveler l'agrément d'anticorps.
00:25:38 Donc on n'est pas surpris mais on est très attristés parce qu'Anticorps on est un groupe de 7000 citoyens et qu'on a des groupes locaux où les gens se mobilisent pour lutter contre la corruption.
00:25:48 Donc c'est une décision qui nous affecte énormément.
00:25:50 Comme l'action d'Anticorps est une action contre l'impunité, comme notre activité consiste à obliger les élus à rendre des comptes devant la justice,
00:26:02 c'est sûr que le fait qu'Anticorps n'ait plus son agrément va probablement permettre à des personnes visées par des accusations de corruption de s'en sortir.
00:26:12 Israël, pour ces frappes dans la bande de Gaza, des combats au sol ont notamment eu lieu dans le sud et des bombardements sur des camps de réfugiés dans le centre.
00:26:20 On fait le point sur les dernières avancées militaires avec nos envoyés spéciaux Régine Delfour et Sacha Robin.
00:26:26 Les combats s'intensifient dans le centre et dans le sud de la bande de Gaza comme l'a annoncé Benyamin Netanyahou ce lundi.
00:26:34 Avec Sacha Robin, nous avons passé plus de 6 heures à Béry qui se trouve à moins de 3 km de la frontière avec la bande de Gaza.
00:26:41 Et nous avons pu constater de nombreux bombardements dans les villes qui étaient face à nous,
00:26:47 notamment Al Bourej qui est dans le centre de la bande de Gaza où il y a un camp de réfugiés palestiniens et où des terroristes se trouveraient.
00:26:55 Dans la journée, donc plus tôt dans la journée, il avait été diffusé des messages en langue arabe pour demander à cette population de fuir vers le sud.
00:27:04 Et donc il y a eu une cessation d'activité militaire pendant près de 4 heures et à 14 heures, les combats ont repris.
00:27:12 Et nous avons pu constater de nombreux tirs de missiles par l'aviation israélienne mais aussi des tirs d'obus par l'artillerie lourde.
00:27:21 Face à nous, il y avait aussi ces villes du sud de Gaza City qui ont été très bombardées.
00:27:28 Dans le sud de la bande de Gaza, c'est à Ranyounès que les combats sont concentrés.
00:27:33 Le G7 a annoncé avoir ciblé plusieurs puits de tunnels et éliminé plusieurs terroristes.
00:27:39 A Sderot, ici au nord-est de la bande de Gaza, les combats sont moins intenses.
00:27:44 Nous n'entendons plus ces tirs d'obus mais plutôt des tirs de mitrailleuses lourdes,
00:27:49 ce qui signifie qu'il y a encore des combats au sol puisqu'il reste encore des poches de résistance.
00:27:55 Mersk et CMACGM font leur retour dans la mer Rouge.
00:27:59 Le transport maritime va reprendre dans le canal de Suez pour ces deux compagnies.
00:28:03 Après des attaques perpétrées par les rebelles houthis, plusieurs géants du transport maritime mondial
00:28:08 avaient suspendu le passage de leurs navires en mer Rouge, une route commerciale majeure.
00:28:14 C'est la fin de ce journal.
00:28:15 Retrouvez tout de suite Elodie Huchard et ses invités pour la suite de Soir Info.
00:28:18 Merci à vous Mathieu Devez.
00:28:19 On se retrouve à 22h30 pour un tour complet de l'actualité.
00:28:22 On marque une pause rapidement et on se retrouve avec mes invités pour la suite de Soir Info.
00:28:26 On va parler de la disparition de Jacques Delors et sa fille Martine Aubry,
00:28:35 qu'il a annoncé à nos confrères de l'AFP.
00:28:37 Il est mort à 98 ans.
00:28:38 D'abord, avant qu'on réagisse en plateau, je voudrais qu'on regarde l'essentiel de son parcours
00:28:42 et de sa carrière résumé par Viviane Hervier.
00:28:44 Lorsque l'on évoque Jacques Delors, son nom est indissociable de celui de l'Europe.
00:28:50 Il n'y a pas de visage pour l'Union européenne.
00:28:53 Il n'y a pas de permanence de l'interlocuteur européen.
00:28:57 Et ce visage, ce sera le sien en tant que président de la Commission européenne de 1985 à 1994.
00:29:04 Pourtant, rien ne le destinait à une telle carrière.
00:29:07 Adolescent, Jacques Delors rêve de journalisme, de cinéma et même de haute couture.
00:29:13 Ce sera la Banque de France, comme son père.
00:29:15 Il y entre en 1944 à 19 ans.
00:29:18 Il y rencontre sa femme Marie.
00:29:20 Ensemble, ils auront une fille Martine et un fils, Jean-Paul, qui décédera d'une leucémie à l'âge de 29 ans.
00:29:27 La politique va venir plus tard, après un passage par le syndicalisme.
00:29:31 Il se fait remarquer à la CFTC en tant qu'expert économique.
00:29:34 Jacques Chaban Delmas, Premier ministre de Georges Pompidou, va l'appeler à ses côtés.
00:29:38 Mais Chaban est battu à l'élection présidentielle de 1974.
00:29:42 Cette même année, Jacques Delors adhère au Parti socialiste.
00:29:45 Sa rencontre avec François Mitterrand va être décisive lorsque ce dernier est élu président de la République en 1981.
00:29:51 Jacques Delors devient ministre de l'économie et des finances.
00:29:54 Après avoir mené une politique de relance, il est à l'origine dès 1982 d'une politique de rigueur.
00:30:01 Il ne sera pas reconduit dans le gouvernement formé par Laurent Fabius.
00:30:04 Nommé à la tête de la Commission européenne, il va désormais se consacrer à l'Europe.
00:30:09 Jacques Delors est persuadé qu'il faut d'abord construire un grand marché,
00:30:12 faire tomber les barrières commerciales et fiscales, pour voir émerger une Europe sociale.
00:30:17 A l'instar d'un chef d'Etat, Jacques Delors participe à tous les sommets internationaux.
00:30:21 Pendant son mandat de près de 10 ans, seront signés plusieurs traités majeurs.
00:30:25 Les accords de Schengen en 1985 aboutiront à la libre circulation des marchandises et des individus.
00:30:30 Le traité de Maastricht en 1992 va augmenter considérablement les compétences de l'Union européenne.
00:30:36 Le traité lance aussi à terme la création de l'euro.
00:30:38 En 1995, Jacques Delors est en tête des sondages pour représenter le Parti socialiste à l'élection présidentielle.
00:30:45 J'ai décidé de ne pas être candidat à la présidence de la République.
00:30:48 Jacques Delors va peu à peu s'éloigner de la vie politique, mais il continuera à intervenir sur certaines grandes questions.
00:30:54 En 2005, il essaie de peser de tout son poids pour que le oui l'emporte lors du référendum sur la Constitution européenne.
00:31:01 Il va soutenir sa fille Martine Aubry lors de la campagne, mais au sein même du Parti socialiste, Laurent Fabius milite pour le non.
00:31:09 Je suis effrayé de voir dans quel isolement certains voudraient nous mettre.
00:31:13 C'est pourtant le non qu'il emportera en France.
00:31:16 Jean Moinet et Helmut Kohl avaient été nommés citoyens d'honneur de l'Europe.
00:31:19 En 2015, Jacques Delors sera le troisième à obtenir cette distinction pour avoir œuvré sans relâche à la construction européenne.
00:31:27 Joseph Tounel, je commence avec vous. Quels souvenirs vous en gardez ? Quelles anecdotes peut-être vous avez sur Jacques Delors ?
00:31:34 Jacques Delors, c'était quelqu'un humainement de très agréable.
00:31:38 J'ai eu l'occasion de le rencontrer plusieurs fois quand je siégeais la Confédération européenne des syndicats, au comité exécutif.
00:31:43 Il avait de vraies convictions, mais c'était un vrai démocrate chrétien.
00:31:46 C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui avait le sens de l'engagement, une générosité, mais une sorte de naïveté en fait, qui le faisait coller au mode successif.
00:31:54 Et quand on regarde bien Jacques Delors, on s'aperçoit qu'il a commencé social chrétien, puis il a quitté en dénonçant, en disant
00:32:03 "les sociochrétiens, c'est pas bon parce qu'ils ne comprennent rien aux évolutions sociales, c'est la lutte des classes qui fait l'évolution sociale".
00:32:11 Là, on est en 1960. Il devient EPS, il passe au PSU, qui à l'époque était quand même à l'extrême gauche.
00:32:19 Il rejoint Mitterrand en disant qu'il était partisan d'une économie administrée par l'État.
00:32:25 Et c'est lui qui a été le grand maître de l'hyperlibéralisation des marchés de capitaux,
00:32:30 qui a fait exploser d'ailleurs, quand il était ministre des Finances, les marchés en France.
00:32:35 Et donc toute sa carrière s'est avec des contradictions. Et on nous parle beaucoup de sa carrière européenne, oui.
00:32:41 Il était attaché à l'Europe, il est un des maîtres de la création de l'euro, où il a promis, si on créait l'euro, je le cite,
00:32:48 "l'euro nous apportera la paix, la prospérité, la compétitivité et rien que pour la France, il se rassurera par la création d'un million d'emplois".
00:32:56 Donc il avait tout faux. Mais ce qu'on nous dit moins, c'est que quand il a été interviewé par le JDD pour ses 90 ans,
00:33:03 il a déclaré, en parlant de l'Europe, "ce système n'est plus gouvernable, il faut refonder l'Union européenne".
00:33:10 Il y a eu un vice de construction au départ. Et en fait, quand on regarde Jacques Delors,
00:33:15 extrême gauche à un moment donné, ensuite ultra-libéral, très pro-européen, et ensuite il s'aperçoit qu'il dit
00:33:23 "il y a un vice de construction au départ", c'est peut-être l'échec d'une politique.
00:33:27 On va regarder un certain nombre de réactions. Bien sûr, je vous donne la parole.
00:33:30 D'abord, celle du chef de l'État Emmanuel Macron, qui s'est exprimé assez rapidement sur les réseaux sociaux pour dire
00:33:35 "Ceci, homme d'État au destin français, inépuisable artisan de notre Europe, combattant pour la justice humaine,
00:33:40 Jacques Delors, était tout cela, son engagement, son idéal et sa droiture nous inspireront toujours".
00:33:44 Je salue son œuvre et sa mémoire et partage la peine de ses proches.
00:33:47 Claude Obadia, qu'est-ce qui vous a marqué, vous, quand on revoit en quelques minutes, évidemment, la carrière de Jacques Delors ?
00:33:54 Qu'est-ce que vous en retenez ?
00:33:55 Oui, moi, je trouve que Joseph est un petit peu sévère avec Jacques Delors.
00:34:00 Moi, je retiens de Jacques Delors que, comme d'autres grands hommes, c'est vraiment l'incarnation du grand homme
00:34:05 au sens hégélien du mot. Qu'est-ce que c'est qu'un grand homme au sens de Hegel ?
00:34:08 C'est quelqu'un qui sait, qui comprend de quoi le présent est porteur, de quel avenir le présent est porteur
00:34:15 et qui peut précisément peser sur le présent et infléchir le cours de l'histoire.
00:34:20 Et on ne peut pas nier que Jacques Delors ait infléchi, évidemment, le cours de l'histoire européenne.
00:34:24 Moi, je crois que c'était un homme politique qui avait une vision de l'homme,
00:34:29 c'est-à-dire qu'il croyait en l'homme s'épanouissant dans le partage, s'épanouissant dans le progrès social.
00:34:36 C'est un homme politique qui avait une vision de l'histoire, c'est-à-dire que la construction européenne,
00:34:41 il n'est pas le premier à avoir pensé l'Europe.
00:34:43 Ça fait depuis l'époque des Lumières qu'on pense l'Europe, avec Kant notamment.
00:34:46 Mais c'est quelqu'un qui avait vraiment une vision de l'histoire et quelqu'un qui, de fait,
00:34:52 parce qu'il a une vision de l'homme, parce qu'il a une vision du perfectionnement de l'humanité,
00:34:56 parce qu'il a une vision de l'histoire, a une vision de l'Europe.
00:34:59 Et il a une vision de l'Europe qui est quand même très originale.
00:35:02 Il a peut-être oscillé, mais moi j'ai relevé une formule de Jacques Delors à laquelle je suis très attaché.
00:35:07 J'ai toujours dit, dit Jacques Delors, j'ai toujours dit que l'union économique et monétaire
00:35:12 ne suffirait pas à faire l'Europe politique.
00:35:16 Alors ça rejoint peut-être effectivement le propos que rapportait Joseph.
00:35:21 Je crois que Jacques Delors a compris qu'on peut construire l'Europe matériellement,
00:35:27 on peut construire l'Europe socialement, on peut faire l'Europe sociale,
00:35:30 on peut construire l'Europe économiquement, on peut la construire juridiquement
00:35:34 et on peut même la construire politiquement.
00:35:37 Mais si, comme le disait Julien Binda, on ne construit pas une Europe de l'esprit,
00:35:42 si on ne parvient pas à réconcilier les peuples européens avec l'idée de l'Europe,
00:35:47 avec le destin de l'Europe et donc avec l'identité de l'Europe,
00:35:51 eh bien on ne peut pas construire l'Europe.
00:35:53 Et je pense que Jacques Delors avait deviné, intuitionné ce problème.
00:35:58 Il a beaucoup, il n'a jamais donné de définition de l'Europe.
00:36:01 Et ça c'est très intéressant de voir tous les Européens qui nous parlent de l'Europe
00:36:04 incapables de la définir.
00:36:06 Moi la seule définition que je trouve la plus cohérente aujourd'hui,
00:36:09 ce n'est pas une langue, ce n'est pas un espace géographique,
00:36:11 c'est un espace de civilisation commun qui s'appelle la civilisation julio-chrétienne.
00:36:15 Une autre réaction, celle de la présidente de l'Assemblée nationale,
00:36:18 Yael Brun-Pivet, qui dit ceci.
00:36:20 Incarnation de l'Europe, Jacques Delors, c'est une vie au service des Français
00:36:23 et de tous les citoyens de l'Union européenne.
00:36:25 Un grand homme d'Etat s'est éteint ce soir,
00:36:27 mépensé à sa fille Martine Aubry, ses proches et ses compagnons de route,
00:36:31 Maxime Thibault.
00:36:32 On voit aussi bien sûr beaucoup d'hommages avec "Toujours l'Europe".
00:36:35 Et puis il y a aussi beaucoup de personnes qui reparlent de l'épisode peut-être manqué
00:36:39 de cette candidature finalement, où il n'ira pas au bout.
00:36:41 Il avait annoncé, on l'a vu dans cette nécrologie,
00:36:45 le fait finalement de ne pas se présenter, alors que beaucoup l'attendaient quand même.
00:36:48 Jacques Delors, c'est un grand homme de cet État européen
00:36:52 qu'il a tant rêvé, pour lequel il s'est battu à partir de la tunique européenne.
00:36:56 En fait, Jacques Delors, c'est une vision d'une place de l'homme au sein de l'Europe
00:37:02 qui était davantage fondée sur un rêve que sur des réalités, malheureusement.
00:37:07 Et il s'en est rendu compte à l'aube de son départ, quand il avait 90 ans.
00:37:12 Il s'est rendu compte qu'il a construit une machine
00:37:14 qui ne correspondait pas aux réalités d'un besoin d'État-nation,
00:37:18 de pouvoir contrôler les pouvoirs que la démocratie s'exerce réellement.
00:37:23 Mais moi, ce que je retiendrais de lui, c'est une vision,
00:37:27 là où malheureusement le nihilisme régnant nous condamne à avoir de la politique au petit jour.
00:37:32 Et lui, il a fait de sa carrière politique depuis les années 80,
00:37:34 la volonté de construire un État fédéral européen.
00:37:37 Il n'y est pas parvenu parce que, moi, c'était en tout cas un combat que je ne menais pas,
00:37:41 mais il ne correspondait pas à la réalité.
00:37:43 Mais je retiendrais en tout cas de cet homme
00:37:46 qu'il fait partie de ces rares qui avaient une idéologie.
00:37:49 Et c'est quelque chose qui nous manque aujourd'hui.
00:37:51 Et j'espère qu'on y reviendra.
00:37:53 Je voudrais qu'on regarde deux réactions de la gauche.
00:37:55 D'abord celle de l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon qui dit
00:37:58 "Jacques Delors était un socialiste de la génération
00:38:01 qui avait un idéal si éloigné qu'on n'ait pu être, je salue,
00:38:04 le militant et l'homme d'action qui agissait en pensant au bien commun".
00:38:07 Et également la réaction d'Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste
00:38:11 "Un géant vient de nous quitter en fond du siècle.
00:38:13 Il avait connu le pire et cherchait à conjurer le malheur
00:38:16 par la construction d'une paix durable, par son engagement syndical,
00:38:19 ministériel et enfin à la tête de l'Europe.
00:38:21 Il nous lègue un héritage immense. Condoléances à Martine Aubry et évidemment sa fille".
00:38:25 Frédéric Fougera, c'est vrai qu'on voit aussi cette carrière,
00:38:29 ces hommes politiques d'envergure, comme on en a moins aussi aujourd'hui,
00:38:33 ces carrières qui se construisent petit à petit,
00:38:35 où on connaît toutes les arcanes du pouvoir.
00:38:37 Mais on parle beaucoup de son image attachée à l'Europe.
00:38:39 Évidemment c'est normal, il a présidé pendant dix ans la Commission européenne,
00:38:43 mais on oublie, enfin on parle très peu du fait qu'il était ministre de l'Economie et des Finances.
00:38:47 Alors il ne l'a été que trois ans. Trois ans, ça peut paraître peu.
00:38:51 En fait, pour un ministre de l'Economie et des Finances, c'est énorme.
00:38:53 À part Bruno Le Maire.
00:38:55 Oui, c'est ça, on s'est habitué à Bruno Le Maire.
00:38:57 On a très peu, je crois que c'est un an la moyenne d'âge,
00:38:59 la durée de vie moyenne d'un ministre de l'Economie et des Finances.
00:39:02 Donc trois ans, c'était énorme.
00:39:03 Et c'est énorme parce que c'était à une période vraiment particulière.
00:39:06 Peut-être a-t-il évité le pire à la France.
00:39:09 C'est de 1981 à 1984.
00:39:12 Pourquoi c'est important ?
00:39:13 Parce que François Mitterrand avait mis en arrivant au pouvoir un premier ministre très politique,
00:39:18 Pierre Moroy, qui devait dérouler les 110 propositions.
00:39:22 Et François Mitterrand, qui était déjà un habitué du « en même temps »,
00:39:26 a aussi mis un ministre de l'Economie et des Finances,
00:39:28 d'une part qui apparaissait comme étant un modéré,
00:39:30 ce qui avait vocation à rassurer les marchés.
00:39:33 C'était quand même très important dans le climat de l'époque
00:39:35 où les communistes arrivaient au pouvoir.
00:39:37 Certains avaient le sentiment que la France allait devenir l'Union soviétique.
00:39:40 Mais ça a aussi permis, et c'est Deleur lui-même qui se définissait
00:39:44 comme le premier emmerdeur ou l'emmerdeur numéro un,
00:39:47 il a énormément freiné certaines mesures qui n'ont même pas pu éventuellement aboutir
00:39:52 parce que le budget ne suivait pas.
00:39:54 Donc ça, il a quand même joué un rôle majeur sur cette situation à cette époque.
00:40:00 Et je voulais revenir à la question sur sa candidature à l'élection présidentielle
00:40:03 parce que certains le présentent comme une chance qu'il a laissée passer.
00:40:08 Je ne pense pas, en tout cas de son point de vue,
00:40:10 qu'il ait été question d'une chance qu'il ait laissée passer.
00:40:13 Je pense qu'il n'avait pas envie d'y aller.
00:40:15 Et ça arrive.
00:40:16 Tout à l'heure, on parlait de psychiatrie.
00:40:17 Je pense qu'un psychiatre pourrait nous expliquer de façon très intéressante
00:40:20 la différence qu'il y a entre une personne qui veut y aller et une personne qui ne veut pas y aller.
00:40:24 On ne peut pas occuper cette fonction si on n'a pas de tout son corps envie d'y aller.
00:40:27 Assurément, il ne devait pas l'avoir.
00:40:29 Il y avait d'autres raisons, mais je pense qu'il ne l'avait pas.
00:40:31 Pour ceux qui se souviennent du jour où il a annoncé qu'il n'irait pas,
00:40:35 en fait, peut-être que beaucoup d'entre nous étions devant notre téléviseur
00:40:40 en ayant envie ou pas envie qu'il soit candidat,
00:40:42 mais en tout cas qu'il mette fin à un suspense.
00:40:44 Et nous étions tous assurés qu'il allait annoncer qu'il était candidat à l'élection présidentielle.
00:40:48 On ne se rendait pas chez Anne Sinclair,
00:40:50 7/7, une des plus importantes émissions politiques du moment,
00:40:53 pour ne pas dire du siècle,
00:40:55 pour venir dire qu'on n'était pas candidat à une élection.
00:40:58 Mais vous avez raison, il n'a jamais aimé.
00:41:00 Il a été une fois élu.
00:41:01 Il est resté un an maire de Clichy, je crois.
00:41:04 Mais il a toujours refusé d'aller aux élections,
00:41:07 et notamment le Parti socialiste où il l'envoyait,
00:41:10 sur ses terres natales, même s'il est né à Paris,
00:41:12 il avait des origines du centre de la France,
00:41:14 face à un certain Jacques Chirac.
00:41:16 Et il a refusé, c'était en 1981.
00:41:18 Et c'est François Hollande qui a été mis à sa place.
00:41:21 Il n'a jamais aimé la chose électorale.
00:41:24 Donc il n'avait pas envie, il n'avait pas envie.
00:41:26 Si vous me permettez juste de finir l'anecdote,
00:41:29 au moment de l'émission, il est arrivé en fait avec beaucoup d'avance.
00:41:32 Et il a pris Anne Sinclair, dans la loge de maquillage,
00:41:35 il a demandé à ce que tout le monde sorte.
00:41:36 Et il a annoncé à Anne Sinclair "je n'irai pas".
00:41:38 Et là, Anne Sinclair, elle est perturbée.
00:41:41 Perturbée parce qu'elle pensait faire son émission...
00:41:43 - Mais c'est pas le même scoop à la fin.
00:41:44 - Oui, oui. Elle pensait faire son émission sur cette candidature.
00:41:47 Elle était perturbée à titre personnel,
00:41:49 parce que personnellement, politiquement,
00:41:50 elle avait envie que Jacques Delors soit candidat,
00:41:53 et que ce soit son candidat.
00:41:54 Donc elle avait toutes les raisons d'être perturbée.
00:41:56 Et les 30 premières minutes de l'émission,
00:41:57 il fait une longue analyse de la situation politique
00:42:01 et de la situation du pays.
00:42:02 Et là, Anne Sinclair, elle se dit "en fait,
00:42:05 je n'ai pas dû comprendre", sous le coup de l'émotion.
00:42:07 Il va annoncer qu'il est candidat à l'élection présidentielle.
00:42:09 Et au bout de 30 minutes, après cette longue analyse,
00:42:11 il annonce qu'il ira pas.
00:42:12 Et donc là, on se retrouve, enfin, on se retrouve.
00:42:14 Le Parti socialiste, et peut-être même toute la gauche,
00:42:16 se retrouve sans candidat.
00:42:17 Et bouleversement, mais on en connaîtra bien d'autres plus tard.
00:42:20 Mais premier bouleversement assez intéressant.
00:42:23 - Pour terminer, Maxime.
00:42:24 - Moi, je n'ai pas été...
00:42:25 Alors, j'étais tout jeune, j'avais 3 ans à l'époque.
00:42:27 Mais je ne suis pas étonné,
00:42:28 lorsque j'ai travaillé sur la carrière de M. Delors,
00:42:30 j'ai fait un mémoire sur le combat
00:42:32 entre les fédéralistes et les européistes.
00:42:34 Et l'internation du fédéralisme européen,
00:42:37 à partir des années 80,
00:42:38 c'est M. Delors et c'est l'acte unique européen.
00:42:40 Et c'était parfaitement logique
00:42:41 qu'il ne se présente pas à l'élection présidentielle
00:42:43 lorsqu'il avait une vision post-nationale
00:42:45 et de sortie de la souveraineté nationale.
00:42:47 C'était finalement conforme à son idéologie.
00:42:50 Donc, c'est logique que ça a étonné
00:42:53 beaucoup de politiques et beaucoup de journalistes
00:42:55 qu'il ne se soit pas présenté.
00:42:56 Mais c'était parfaitement en adéquation
00:42:58 avec ses convictions politiques.
00:42:59 Claude, pour terminer, en 10-15 secondes.
00:43:01 10-15 secondes, oui, pour dire que Jacques Delors
00:43:04 nous a donné envie d'Europe en son temps.
00:43:07 Et qu'à la veille des élections européennes,
00:43:10 on ferait peut-être bien de méditer un petit peu
00:43:13 ce passé récent et essayer de comprendre
00:43:15 pourquoi précisément il nous a donné envie d'Europe.
00:43:18 Et je pense que Jacques Delors,
00:43:20 pour reprendre une expression qui vient d'être employée,
00:43:23 est quelqu'un qui a réussi à pencher
00:43:26 une identité post-nationale,
00:43:28 c'est-à-dire qui a réussi à construire l'Europe
00:43:31 sur le fondement du rejet de l'identitarisme nationaliste
00:43:36 au profit d'un identitarisme européen.
00:43:39 Et cette grande idée de l'Europe de la culture,
00:43:42 de la culture gréco-romaine,
00:43:44 de la religion judéo-chrétienne,
00:43:45 de l'Europe de l'esprit,
00:43:47 c'est peut-être ce qu'il nous manque pour demain,
00:43:49 pour construire l'Europe de demain.
00:43:51 On va changer de sujet parce qu'il y a six mois,
00:43:54 vous vous souvenez de ces images d'émeutes,
00:43:56 et notamment dans le centre-ville de Montargi,
00:43:58 qui a subi des nuits de violence inédites lors de ces émeutes.
00:44:01 De nombreux commerces ont été vandalisés,
00:44:04 la ville était sous le choc.
00:44:05 C'est news.
00:44:06 Et retourner sur place, justement, regarder le reportage.
00:44:08 Il est signé Fabrice Elsner, Dunia Tangour et Chloé Tarka.
00:44:11 Dans la nuit du 29 au 30 juin,
00:44:15 les émeutiers avaient mis à sac une soixantaine de magasins
00:44:18 du centre-ville de Montargi.
00:44:20 Six mois plus tard, les planches de bois
00:44:22 continuent à faire office de vitrine.
00:44:24 Pascale, montargeoise depuis toujours et agent d'assurance,
00:44:28 constate l'ampleur des dégâts.
00:44:30 Cette boutique en bois,
00:44:33 une des plus vieilles de Montargi,
00:44:35 a entièrement brûlé, vous pouvez le constater.
00:44:37 Donc elle n'a pas pu rouvrir, suite aux émeutes.
00:44:41 Pour Noël, la mairie a décidé de placer
00:44:44 ce sapin de 6 mètres de haut,
00:44:46 en lieu et place de l'ancienne pharmacie
00:44:49 détruite par les flammes lors des émeutes.
00:44:51 "Ca égaille un petit peu,
00:44:53 c'est sympa ce qu'ils ont fait la mairie ou la ville,
00:44:56 je trouve ça magnifique,
00:44:58 mais bon, ça touche énormément quand même
00:45:00 au sujet de la pharmacie, ça ne la remplace pas."
00:45:03 Dans l'immeuble mitoyen,
00:45:05 Hélène vivait depuis 60 ans.
00:45:07 Son logement a lui aussi été détruit par le feu.
00:45:10 Avec toutes ses affaires, ses souvenirs,
00:45:13 actuellement relogé,
00:45:15 elle ne s'est toujours pas remise de ce qui est arrivé.
00:45:18 "Je n'ai jamais été très en colère,
00:45:20 j'ai dit que les jeunes qui ont fait ça,
00:45:22 ils ne savent même pas ce qu'ils ont fait,
00:45:24 ils ne savent pas ce qu'ils ont fait,
00:45:26 et pourquoi ils ont fait ça,
00:45:28 ils ne pourraient pas me le dire,
00:45:30 ils ont besoin d'argent, ils ont besoin de quelque chose,
00:45:32 je ne sais pas.
00:45:34 Ca leur rapporte quoi ?
00:45:36 Un an ou deux de prison,
00:45:38 et encore ils ne le feront jamais.
00:45:40 Mais moi ça ne fait pas un an que je suis là,
00:45:42 mais je suis déjà en prison."
00:45:44 Début décembre, le tribunal de Montargis
00:45:46 a annoncé un changement d'ordre
00:45:48 allant de 12 à 24 mois pour avoir participé aux émeutes.
00:45:51 "Je rappelle quelques chiffres que je vous donnais tout à l'heure
00:45:54 sur ces émeutes.
00:45:56 2500 bâtiments publics dégradés,
00:45:58 dont 168 écoles, 105 mairies,
00:46:00 12 000 véhicules incendiés,
00:46:02 24 000 feux sur la voie publique,
00:46:04 550 communes touchées.
00:46:06 On le voit, là, Joseph Touvenel,
00:46:08 notamment en ce qui concerne Montargis,
00:46:10 on avait promis une reconstruction rapide,
00:46:12 il y a même une loi qui est passée en ce sens.
00:46:14 - Il y a un sapin ?
00:46:16 - Il y a quelque chose, quand même,
00:46:18 invraisemblable.
00:46:20 S'il y a eu des saccages,
00:46:22 c'est parce que l'État n'a pas assuré son rôle premier
00:46:24 qui est la sécurité.
00:46:26 Et donc on pourrait penser que dans ces situations,
00:46:28 l'État soit à la limite subrogé au droit des commerçants,
00:46:30 des personnes qui ont vu leur voiture incendiée,
00:46:32 que ce soit l'État qui voyait avec les compagnies d'assurance
00:46:34 et que l'État, avec ses moyens,
00:46:36 intervienne tout de suite,
00:46:38 il est inadmissible que des mois et des mois après,
00:46:40 les commerçants n'aient pas été touchés.
00:46:42 - 6 mois après, quand même.
00:46:44 - Les commerçants n'aient pas pu changer
00:46:46 parce qu'ils attendent que l'assurance ait dit
00:46:48 "si l'État devrait dans ces cas-là intervenir,
00:46:50 discuter avec les assurances".
00:46:52 Ça paraît d'une telle évidence
00:46:54 qu'on s'étonne que ce ne soit pas fait.
00:46:56 Il y a un abandon des citoyens
00:46:58 qui ont été victimes de l'incapacité
00:47:00 de l'État à s'y aller à sécurité.
00:47:02 - Et justement, je voudrais qu'on écoute Mireille,
00:47:04 elle est coiffeuse à Montargis,
00:47:06 notre équipe qui est allée sur place la rencontrer.
00:47:08 Elle raconte son quotidien 6 mois après,
00:47:10 on le rappelle, les émeutes. Écoutez Mireille.
00:47:12 - Écœurée, dégoûtée,
00:47:16 parce que pourquoi, pourquoi,
00:47:18 qu'a-t-on fait pour mériter ça ?
00:47:20 De quel droit on peut saccager
00:47:22 la vie de quelqu'un, des gens qui vont
00:47:24 jamais pouvoir s'en remettre ? C'est épouvantable.
00:47:26 Heureusement qu'il y a quand même une solidarité
00:47:28 entre nous,
00:47:30 une clientèle qui est quand même fidèle
00:47:32 et tout, mais enfin, ce n'est pas tout.
00:47:34 Vous êtes dans votre...
00:47:36 Moi, je suis enfermée, je suis en cage,
00:47:38 je suis enfermée totalement.
00:47:40 Je ne vois pas à peine le jour,
00:47:42 je ne peux pas aérer, donc je suis en prison.
00:47:44 C'est moi la prison. Et bientôt,
00:47:46 là, on attaque bientôt notre 7e mois.
00:47:48 Et moi, je ne serai pas réparée
00:47:50 avant mi-du-mois de février.
00:47:52 - C'est vrai, Frédérique Fougerac,
00:47:54 on peut comprendre sa colère.
00:47:56 Elle dit qu'elle est en prison parce que justement,
00:47:58 il y a encore ces panneaux de bois
00:48:00 devant son commerce qui font qu'en fait,
00:48:02 elle n'a quasiment pas de lumière naturelle.
00:48:04 On comprend que ces commerçants aient vécu
00:48:06 l'enfer le soir des émeutes et vivent
00:48:08 depuis l'enfer chaque jour parce qu'ils ne peuvent
00:48:10 toujours pas travailler véritablement
00:48:12 normalement. Leurs commerces ne sont toujours pas réparés.
00:48:14 - Ces émeutiers, comme on les appelle,
00:48:16 on peut revenir sur le mot, même si émeute,
00:48:18 c'est l'explosion de violence, donc le mot
00:48:20 est approprié, mais en fait, ce sont des faiseurs
00:48:22 de malheur. En fait, ils dégradent,
00:48:24 ils détruisent du bien public, du bien
00:48:26 privé. C'est de la violence
00:48:28 gratuite, c'est de la violence haineuse,
00:48:30 c'est probablement de la violence bête aussi,
00:48:32 parce qu'ils ne savent même pas qui les attaquent
00:48:34 et peut-être même pas toujours bien pourquoi ils le font.
00:48:36 - Oui, parce qu'attaquer la coiffeuse n'a sans doute pas changé
00:48:38 le cours de la République ni leur vie.
00:48:40 - Mais personne, on ne peut justifier
00:48:42 aucune attaque, mais pas plus la coiffeuse,
00:48:44 la pharmacie qu'une école.
00:48:46 On a vraiment affaire à des idiots, à des idiobêtes,
00:48:48 mais qui sont des faiseurs de malheur.
00:48:50 Et moi, plutôt qu'émeute, je préférais
00:48:52 qu'on parle justement de dégradation,
00:48:54 de destruction, pour vraiment,
00:48:56 dans les termes qu'on utilise pour illustrer
00:48:58 ce reportage, montrer le mal qui est fait,
00:49:00 parce que c'est vraiment du mal qui est fait et du malheur
00:49:02 qui est répandu auprès de gens tout à fait
00:49:04 innocents et qui n'ont rien à se reprocher
00:49:06 et qui ne méritent certainement pas ça.
00:49:08 - Ce qui est intéressant aussi, Maxime Thibault, c'est la réponse
00:49:10 en termes de justice, parce que tout de suite,
00:49:12 on a communiqué dessus, alors on a eu
00:49:14 un chiffre d'émeutiers qui semblait
00:49:16 bien inférieur à la réalité. On a voulu montrer
00:49:18 qu'il y avait une justice implacable. Ça a duré quelques jours.
00:49:20 Et puis, plus nouvelle, avec des
00:49:22 communications du gouvernement pas toujours très claires
00:49:24 sur les prénoms des émeutiers, sur ce qu'il fallait en faire après.
00:49:26 Une fois de plus, l'actualité a suivi son cours
00:49:28 et du côté des politiques, on ne voit pas grand-chose
00:49:30 finalement qui a changé. - Et puis c'est un sujet
00:49:32 qui dérange, donc on a vite être lipsé
00:49:34 pour parler d'autre chose. Alors on a vu des comparutions
00:49:36 immédiates qui étaient ultra sévères.
00:49:38 Des décisions de justice qui ont été très sévères.
00:49:40 Mais finalement, cette sévérité est moindre
00:49:42 à côté de ce que subissent aujourd'hui les victimes
00:49:44 qui vivent malheureusement encore les conséquences
00:49:46 de ces actes délituels
00:49:48 qui ont été ceux-là.
00:49:50 Donc malheureusement, moi, ce que
00:49:52 je regrette, et vous le disiez très justement tout à l'heure,
00:49:54 c'est la carence de l'État dans l'intervention
00:49:56 et des assurances pour venir réparer
00:49:58 le préjudice de ces commerçants
00:50:00 parce que malheureusement, on sait qu'on vit aujourd'hui
00:50:02 sur une cocotte minute et qu'à tout moment,
00:50:04 une nouvelle explosion sociale peut arriver.
00:50:06 On a une crise sociale et économique qui est quand même très importante.
00:50:08 Et il ne faudrait pas que si ça se reproduit,
00:50:10 que derrière, nos commerçants
00:50:12 se retrouvent une nouvelle fois à attendre 6-7 mois
00:50:14 avant d'être indemnisés. Parce que
00:50:16 ces derniers, in fine, vont finir par mettre
00:50:18 la clé sous la porte. Et on va
00:50:20 voir tomber petit à petit dans plusieurs villes moyennes
00:50:22 nos commerces locaux et
00:50:24 ce qui fait finalement la vie de nombreuses
00:50:26 petites et moyennes communes.
00:50:28 C'est vrai que le dobadia sur les images qui sont en train
00:50:30 de défiler, on voit toujours
00:50:32 les devantures de magasins, on a l'impression que rien n'a évolué.
00:50:34 C'est-à-dire que quand on a
00:50:36 ces panneaux de bois, quand on a ces commerces
00:50:38 comme là qui ne sont pas reconstruits, on se dit
00:50:40 on nous a pourtant tellement promis que ça irait vite.
00:50:42 Alors sans doute davantage pour les bâtiments
00:50:44 publics, mais le problème est le même. On sait qu'il y a des écoles
00:50:46 qui n'ont pas pu par exemple accueillir des enfants à la rentrée.
00:50:48 Oui, tout ça est regrettable.
00:50:50 Des boutiques fermées, des écoles
00:50:52 qui n'ont pas pu rouvrir, c'est évidemment
00:50:54 quelque chose de très préoccupant.
00:50:56 Vous parlez de carence de l'État
00:50:58 et moi je veux bien avec vous
00:51:00 évoquer la carence de l'État, mais
00:51:02 si vous voulez, là
00:51:04 on est en train de poser un coter sur une jambe
00:51:06 de bois. On est en train de poser un coter
00:51:08 sur une jambe de bois. Pourquoi ? Parce que
00:51:10 ce qui se passe ici à Montargis,
00:51:12 ce qui s'est passé avant-hier à Bayonne,
00:51:14 ce qui se passera demain ailleurs, c'est quoi ?
00:51:16 C'est la manifestation en fait d'une crise
00:51:18 profonde. Alors vous mettez en cause
00:51:20 l'État, oui. On met en cause
00:51:22 les politiques, oui. Mais alors à ce moment-là,
00:51:24 il faut les mettre en cause de façon conséquente,
00:51:26 mettre en cause l'incapacité
00:51:28 des pouvoirs publics aujourd'hui à prendre
00:51:30 la mesure des causes profondes
00:51:32 de ce déchaînement
00:51:34 aveugle et gratuit de violence
00:51:36 qui a un nom,
00:51:38 le nihilisme, c'est-à-dire cette
00:51:40 situation dans laquelle on est,
00:51:42 lorsqu'une société n'a plus de valeur, ou ne croit
00:51:44 plus en des valeurs. Et c'est bien ça
00:51:46 le problème de fond
00:51:48 dont il faudrait s'emparer, ce que
00:51:50 j'ai déjà appelé sur ce plateau,
00:51:52 la disparition de l'éthique sociale.
00:51:54 Nous vivons dans une société
00:51:56 dans laquelle il n'y a
00:51:58 plus de société, ou dans laquelle
00:52:00 il y a de moins en moins de société.
00:52:02 Si on ne prend pas la mesure
00:52:04 de cette crise profonde de la société,
00:52:06 on pourra toujours diligenter
00:52:08 des actions de l'État plus rapides,
00:52:10 plus efficaces, pour soulager la détresse
00:52:12 du commerçant, des enfants qui ne sont pas
00:52:14 scolarisés, mais on ne résoudra pas
00:52:16 le problème de fond, qui est un problème
00:52:18 extrêmement complexe à résoudre,
00:52:20 mais qu'on ne pourra jamais résoudre tant qu'on ne l'aura
00:52:22 pas nommé, et tant qu'on ne lui aura pas donné un nom.
00:52:24 Évidemment, on va continuer sur ce sujet
00:52:26 dans un instant. D'abord, je vous remercie,
00:52:28 Joseph Touvenel, d'avoir été l'invité de SoirInfo.
00:52:30 On vous libère, et tout de suite,
00:52:32 c'est l'heure de l'actualité avec Mathieu
00:52:34 Devesre. Bonsoir Mathieu.
00:52:36 Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
00:52:42 Après l'effroi, la colère et la
00:52:44 tristesse, à mots, en Seine-et-Marne,
00:52:46 l'audition du père de famille soupçonné
00:52:48 d'avoir tué sa femme et ses quatre enfants
00:52:50 a commencé cet après-midi. L'homme
00:52:52 de 33 ans a été interpellé hier matin
00:52:54 à Sevran, il a ensuite été placé
00:52:56 en garde à vue. Lundi soir,
00:52:58 sa femme de 35 ans et ses quatre
00:53:00 enfants ont été retrouvés morts à leur
00:53:02 domicile. Mathilde Couvilleur-Flornois.
00:53:04 Deux jours après le drame,
00:53:06 l'heure est au recueillement.
00:53:08 Dans cette résidence, des fleurs
00:53:10 et des bougies ont été déposées devant
00:53:12 le bâtiment où logait la famille assassinée.
00:53:14 Cette voisine et amie de la mère
00:53:16 de famille tuée témoigne avec
00:53:18 émotion. "C'est notre copine,
00:53:20 du coup c'est assez
00:53:24 dur pour nous, c'est assez difficile.
00:53:26 On comprend pas en fait
00:53:28 ce qui s'est passé."
00:53:30 Tout le voisinage est sous le choc.
00:53:32 "C'est choquant, moi-même j'étais
00:53:34 au travail donc je suis venu pour voir justement,
00:53:36 c'est parce que j'ai des amis à moi qui habitent ici,
00:53:38 pour voir comment ils sont,
00:53:40 parce que j'imagine bien que la famille des concernés,
00:53:42 bon bah ça doit être, ils doivent être
00:53:44 anéantis, mais pour les gens qui vivent
00:53:46 aussi c'est catastrophique." "Je veux pas
00:53:48 admettre que quelqu'un
00:53:50 tue sa femme et ses enfants."
00:53:52 Ces femmes connaissaient également
00:53:54 la mère de famille. Elles la décrivent
00:53:56 comme une personne joviale et sympathique.
00:53:58 "Je trouve qu'elle est très souriante,
00:54:00 qu'elle parle, fofolle,
00:54:02 coquette, une vraie
00:54:04 maman, une vraie maman, qu'elle assume ses
00:54:06 enfants, qu'elle a de travail, elle n'a jamais
00:54:08 le temps, qu'elle aime la vie surtout
00:54:10 et elle adore ses enfants."
00:54:12 Selon William Maury, délégué national
00:54:14 d'Alliance Police, les forces de l'ordre ont
00:54:16 été confrontées à une scène de crime
00:54:18 d'une rare violence. "Ils ont jamais vu
00:54:20 ça, ils ont jamais vu ça, ils étaient sur
00:54:22 une scène de violence
00:54:24 proche de l'atroce. Quand vous trouvez
00:54:26 des enfants morts dans un appartement,
00:54:28 comprenez bien que les forces de l'ordre n'étaient pas préparées à ça."
00:54:30 L'enquête a été confiée à la
00:54:32 police judiciaire de Versailles.
00:54:34 Le père de famille principal suspect
00:54:36 a été placé en garde à vue.
00:54:38 25 passagers
00:54:40 indiens de l'avion immobilisé dans
00:54:42 la Marne ont été libérés par le juge.
00:54:44 Le parc est précise qu'ils sont en situation
00:54:46 irrégulière sur le territoire français.
00:54:48 Ces ressortissants indiens ont demandé
00:54:50 l'asile politique en France.
00:54:52 Et puis le dernier
00:54:54 adieu à Guy Marchand a eu lieu aujourd'hui
00:54:56 à Molégès, un petit village des Alpilles
00:54:58 où l'acteur et chanteur a passé
00:55:00 les dernières années de sa vie. Plusieurs
00:55:02 centaines de personnes sont venues rendre hommage
00:55:04 à Guy Marchand, mort à l'âge de
00:55:06 86 ans. L'émotion sur place
00:55:08 était palpable, écoutez.
00:55:10 "C'était un homme avec un cœur comme ça.
00:55:12 Voilà. Et aujourd'hui
00:55:14 c'est moitié de moi qui l'ai parté
00:55:16 avec lui. C'était un homme qui
00:55:18 aidait tout le monde."
00:55:20 "Ouais, tout, le physique, la voix,
00:55:22 il savait tout faire,
00:55:24 c'était un homme tellement brillant,
00:55:26 un bon crooneur, un bon artiste."
00:55:28 "Il était égal à lui-même,
00:55:30 c'est pas quelqu'un qui jouait
00:55:32 ni de son métier,
00:55:34 ni de sa vie,
00:55:36 comme on pouvait imaginer qu'il soit."
00:55:38 "Guy Marchand a servi
00:55:40 comme parjuice en Algérie, il était officier.
00:55:42 Il était breveté
00:55:44 à la méta à Papoue,
00:55:46 il est parti dans un régiment de livraison
00:55:48 à l'Algérie.
00:55:50 À un moment donné, il était tellement bon qu'il a été officier de liaison
00:55:52 à l'égide frangéenne.
00:55:54 Donc il a eu un très très bon
00:55:56 parcours militaire."
00:55:58 Dans l'actualité internationale,
00:56:00 un raid israélien a fait six morts en six
00:56:02 jours. Il y a eu un raid en six jours
00:56:04 dans un camp palestinien du nord de la Cisjordanie.
00:56:06 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:56:08 Tout de suite, la suite de Soir Info
00:56:10 avec vous, Elodie, et vos invités.
00:56:12 Merci beaucoup Mathieu, on vous retrouve
00:56:14 à 23h pour un prochain journal.
00:56:16 Je salue Elliot Mamann,
00:56:18 chroniqueur politique qui nous a rejoints.
00:56:20 Bonsoir.
00:56:22 On va continuer justement à parler des émeutes.
00:56:24 On parlait juste avant le journal de Montargis.
00:56:26 On va faire un bilan un petit peu plus global
00:56:28 sur ce qui s'est passé il y a six mois
00:56:30 et regarder les précisions et le résumé
00:56:32 d'Audrey Bertheau.
00:56:34 "Voiture incendiée,
00:56:38 commerce pillé,
00:56:40 des images qui ont marqué tout un pays.
00:56:42 La mort de Nahel,
00:56:44 tuée le 27 juin dernier
00:56:46 lors d'un refus d'optempérer,
00:56:48 avait déclenché une vague d'émeutes
00:56:50 à travers la France.
00:56:52 Plusieurs jours qui avaient plongé le pays
00:56:54 dans le chaos.
00:56:56 Un syndicat de police se rappelle
00:56:58 particulièrement violente.
00:57:00 Les émeutes ont été d'une violence extrême.
00:57:02 Il y a eu jusqu'à 40 000 policiers
00:57:04 et gendarmes mobilisés.
00:57:06 Elles ont duré du 27 juin au 7 juillet
00:57:08 2023. Il y a eu plus de
00:57:10 900 policiers et gendarmes blessés,
00:57:12 35 pompiers, 12 000
00:57:14 incendies de poubelles, 1100 bâtiments
00:57:16 publics incendiés ou dégradés,
00:57:18 270 commissariats à la gendarmerie,
00:57:20 postes de police municipaux
00:57:22 attaqués, 250 écoles
00:57:24 saccagées. Le coût,
00:57:26 d'après les assurances, est de
00:57:28 750 millions d'euros.
00:57:30 Des conséquences économiques
00:57:32 importantes.
00:57:34 À la suite des événements,
00:57:36 1239 peines de prison
00:57:38 ferme ont été prononcées.
00:57:40 C'est vrai qu'à l'époque, on a entendu
00:57:44 beaucoup de beaux discours sur le fait
00:57:46 qu'on devait frapper fort sur la responsabilité
00:57:48 des parents, sur la responsabilité des réseaux
00:57:50 sociaux. Beaucoup de choses ont été engagées.
00:57:52 Et comme souvent, quelques mois après,
00:57:54 on se dit "qu'est-ce qui a vraiment bougé ?"
00:57:56 Si vous permettez,
00:57:58 ça va dans le sens de votre question.
00:58:00 Qu'est-ce qui a réellement bougé ?
00:58:02 Je voulais revenir sur le témoignage
00:58:04 de la commerçante, de la personne
00:58:06 qui a un salon de coiffure à Montargis.
00:58:08 Pour elle, rien n'a changé,
00:58:10 en réalité. Et je voulais revenir sur sa détresse,
00:58:12 parce que quand on est un petit commerçant,
00:58:14 j'entends par "petit" le côté indépendant
00:58:16 par rapport à être une chaîne ou une grande surface,
00:58:18 le petit commerçant, il n'a pas toujours de salaire.
00:58:20 À la fin du mois, il ne se paie pas forcément.
00:58:22 Le petit commerçant, s'il a un ou deux employés,
00:58:24 évidemment, sa priorité, c'est de payer
00:58:26 à la fin du mois ses deux salariés.
00:58:28 Donc peut-être, il ne va pas se payer.
00:58:30 Le petit commerçant, il a rarement
00:58:32 de la trésorerie devant lui.
00:58:34 Quand il a un mois ou s'il a deux mois
00:58:36 de trésorerie devant lui, c'est extraordinaire.
00:58:38 On ne le réalise pas forcément quand on n'exerce pas
00:58:40 ses métiers. Donc quand on détruit un petit commerçant,
00:58:42 en fait, on détruit la vie de cette personne.
00:58:44 On détruit aussi de la vie sociale
00:58:46 dans la ville ou le village dans lequel on est.
00:58:48 Mais quand on détruit un petit commerçant,
00:58:50 on détruit la vie d'une personne.
00:58:52 Et c'est ce qui explique quand même la détresse.
00:58:54 Ce n'est pas virtuel, ce n'est pas des pleurnichards.
00:58:56 Ce sont des gens qui sont profondément dans la merde.
00:58:58 - Et c'est vrai, Eliott Mamann,
00:59:00 que les premières victimes, ce sont aussi tous ces commerçants
00:59:02 et tous les habitants aussi qui n'ont plus accès
00:59:04 à certains services publics, à certains commerces,
00:59:06 voire comme on l'entendait tout à l'heure
00:59:08 avec ce reportage à Montargis, de ceux dont
00:59:10 l'immeuble, par exemple, a été attaqué,
00:59:12 brûlé et qui galèrent toujours
00:59:14 pour se reloger ou avoir accès à leur propre logement.
00:59:16 - Oui, absolument. Et avec une finalité
00:59:18 qui n'a aucune logique parce que de ce que j'ai pu lire
00:59:20 dans la presse, les différentes auditions
00:59:22 qui ont eu lieu des personnes interpellées
00:59:24 à la suite de ces émeutes n'ont en réalité
00:59:26 pas véritablement mentionné le nom de Noël
00:59:28 pour justifier leurs actes. Donc manifestement,
00:59:30 il n'y avait aucune corrélation. Et de ce point de vue,
00:59:32 ça me rappelle ce qui s'était passé
00:59:34 à l'été 2020 aux États-Unis à la suite
00:59:36 de la mort de George Floyd. Vous savez,
00:59:38 la presse américaine a parlé
00:59:40 d'été de l'amour pour qualifier
00:59:42 les événements d'émeutes également
00:59:44 qui ont survenu dans de nombreuses
00:59:46 villes américaines pour la plupart démocrates
00:59:48 avec des conséquences politiques
00:59:50 d'ailleurs extrêmement précises. Et c'est
00:59:52 intéressant parce que la presse de gauche en France
00:59:54 a tendance à dire que
00:59:56 la politique répressive de la France
00:59:58 ainsi que le comportement des forces de l'ordre témoignerait
01:00:00 d'une américanisation. Moi,
01:00:02 je ne le crois pas. Je pense en revanche que
01:00:04 nos réactions, les phénomènes sociologiques
01:00:06 de foules, eux, s'américanisent.
01:00:08 En l'occurrence, c'est flagrant. De la même manière
01:00:10 que le mouvement Black Lives Matter
01:00:12 avait pris son essor
01:00:14 à la suite de la mort
01:00:16 de George Floyd en s'appuyant sur
01:00:18 celle-ci pour se trouver une légitimité,
01:00:20 les émeutiers qui en réalité ne cherchaient
01:00:22 que la violence et que
01:00:24 la confrontation avec,
01:00:26 comme vous le rappelez, des personnes qui n'ont
01:00:28 rien demandé et qui ont tout perdu à la suite
01:00:30 de ces émeutes finalement insignifiantes
01:00:32 à leurs yeux, je pense que
01:00:34 là-dedans, on a quelque chose qui s'américanise
01:00:36 en effet, pour reprendre ce terme, et que
01:00:38 c'est une analyse qui parfois
01:00:40 me semble mal orientée dans le débat
01:00:42 public. - Maxime Thibault, je me rappelle
01:00:44 d'Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, qui disait
01:00:46 sur ces émeutes qu'il fallait un temps
01:00:48 de compréhension pour comprendre
01:00:50 les motivations de ces émeutiers.
01:00:52 Comme vous le disiez à l'instant, je ne suis pas sûr
01:00:54 qu'il y ait en fait quelque chose à comprendre quand on
01:00:56 va piller un commerce, quand on va brûler un immeuble.
01:00:58 Est-ce que vraiment on a besoin de comprendre ce qui se passe ?
01:01:00 - On a besoin de comprendre pour résoudre
01:01:02 le problème. C'est vrai que M. Véran,
01:01:04 il exprimait un problème de l'État
01:01:06 de ne pas comprendre ce qui se passe dans le propre pays.
01:01:08 Et c'est ça, effectivement, la difficulté.
01:01:10 C'est qu'on a eu des jeunes
01:01:12 qui ont eu une construction sociale
01:01:14 qui est inexistante.
01:01:16 En fait, on ne transmet plus de savoir et de culture
01:01:18 dans ce pays depuis 40 ans.
01:01:20 On part du principe que ce qui doit faire nation,
01:01:22 c'est-à-dire un savoir commun, des valeurs
01:01:24 qui sont transmises par la famille, mais qui sont
01:01:26 transmises aussi par l'État, n'ont plus
01:01:28 lieu d'être parce qu'après tout, les gens peuvent
01:01:30 se construire par eux-mêmes, pour eux-mêmes,
01:01:32 en dehors de toute construction sociale.
01:01:34 Et finalement, on a vu des jeunes qui
01:01:36 n'appartiennent pas à grand-chose, qui sont perdus
01:01:38 dans un certain nihilisme et qui trouvent
01:01:40 des constructions un petit peu partout. Alors, sur les réseaux sociaux,
01:01:42 parce que vous avez énormément de jeunes qui se sont
01:01:44 rassemblés sur les réseaux sociaux,
01:01:46 vous avez eu des revendications un petit peu communautaristes
01:01:48 de jeunes de banlieue qui se
01:01:50 considéraient être mis à part de la société
01:01:52 française, alors qu'en fait, c'est tout à fait faux
01:01:54 quand on regarde l'investissement
01:01:56 en termes financiers dans la politique
01:01:58 de l'urbanisme depuis les 40 dernières
01:02:00 années, à contrario des zones rurales
01:02:02 qui, elles, ont complètement été délaissées.
01:02:04 Et puis, vous avez eu aussi des revendications
01:02:06 religieuses. On a retrouvé
01:02:08 des revendications sur l'islam radical
01:02:10 lors de ces manifestations. Et ce gros
01:02:12 boule de boule gars, avec une jeunesse
01:02:14 qui est un peu désemparée, qui vit aussi
01:02:16 la crise sociale et qui n'a pas vraiment de repères,
01:02:18 créé cette sorte de mécanique
01:02:20 à la fois de mélange
01:02:22 de populations qui
01:02:24 ne voient que pour expression la violence.
01:02:26 Et au lieu d'y apporter une réponse,
01:02:28 et aujourd'hui, concrètement, c'est ce qu'on aurait dû faire, on aurait dû
01:02:30 avoir un vrai projet de loi avec un
01:02:32 investissement réel vers la jeunesse
01:02:34 d'un point de vue culturel, peut-être
01:02:36 rétablir un service national, comme on a su
01:02:38 le faire dans les dom-toms pour régler les problèmes
01:02:40 de conflits. Et bien,
01:02:42 finalement, on n'a pas grand-chose. On a eu une politique
01:02:44 pénale un petit peu audacieuse,
01:02:46 mais finalement, qui a été faite par les juges.
01:02:48 Et puis, ça, ça a arrêté là. Puis, on se dit, on verra bien.
01:02:50 On va remettre un petit peu d'argent et puis,
01:02:52 qui vivra, verra. Mais la difficulté, c'est
01:02:54 que la vie, elle continue, la crise sociale
01:02:56 continue et qu'on n'apporte pas des réponses culturelles
01:02:58 à une jeunesse qui n'en a plus.
01:03:00 C'est vrai que ce qui a surpris aussi
01:03:02 le gouvernement, c'est que des quartiers qui s'embrasent
01:03:04 lors des meutes, malheureusement, on l'avait déjà vu, mais là,
01:03:06 ce sont des villes où on n'avait pas
01:03:08 l'habitude de voir ça. Et c'est peut-être ça que le gouvernement
01:03:10 a besoin de comprendre. Pourquoi autant
01:03:12 de petites villes, de sous-préfectures, se sont
01:03:14 embrasées du jour au lendemain, des villes
01:03:16 où vraiment, on ne se serait pas attendu à voir
01:03:18 ces images. Je vais essayer de vous répondre.
01:03:20 Alors, de fait, je ne suis pas certain
01:03:22 que la question de savoir si c'est la France qui s'américanise
01:03:24 ou les
01:03:26 États-Unis qui se francisent, soit
01:03:28 une bonne question et nous aide à comprendre
01:03:30 quoi que ce soit dans cette affaire. Parce que je crois
01:03:32 que, en fait, les causes profondes de ce qui
01:03:34 est en train de se passer dans les démocraties occidentales,
01:03:36 elles touchent au développement de
01:03:38 ce qu'on appelle en sciences politiques
01:03:40 le libéralisme. Le libéralisme
01:03:42 qui sacralise la valeur de l'individu,
01:03:44 le libéralisme économique qui
01:03:46 valorise, en fait, la poursuite
01:03:48 de l'intérêt égoïste. Il faut quand même
01:03:50 qu'on se rende compte que la démocratie
01:03:52 française, à l'époque des Lumières,
01:03:54 c'est la souveraineté du peuple, mais que la démocratie
01:03:56 aujourd'hui, dans les sociétés post-modernes,
01:03:58 c'est quoi ? C'est la souveraineté
01:04:00 de l'individu. Alors, vous comprenez,
01:04:02 quand je considère qu'il suffit
01:04:04 que j'éprouve un désir pour qu'il soit légitime,
01:04:06 quand je considère que la moindre
01:04:08 de mes envies fait droit, je
01:04:10 ne vois pas comment je pourrais avoir
01:04:12 le moindre égard pour mes concitoyens,
01:04:14 je ne vois pas comment
01:04:16 je pourrais avoir le moindre respect
01:04:18 pour le bien public et comment
01:04:20 je pourrais me sentir solidaire
01:04:22 de ceux à côté desquels je vis.
01:04:24 Donc, vous m'avez posé la question
01:04:26 de savoir comment
01:04:28 expliquer que ces déchaînements
01:04:30 de violences qui, évidemment,
01:04:32 jusqu'à présent, touchaient de grandes
01:04:34 métropoles ou bien des grandes villes
01:04:36 ou des quartiers qui sont minés
01:04:38 par la délinquance, par la
01:04:40 déshérence sociale, économique,
01:04:42 pourquoi aujourd'hui,
01:04:44 on voit ça, même dans des petites villes,
01:04:46 mais parce que, comme je le disais tout à l'heure,
01:04:48 la déshérence de l'éthique
01:04:50 sociale, l'effondrement
01:04:52 de l'éthique sociale qui a été généré, d'une part,
01:04:54 par la sortie de la religion
01:04:56 dans les sociétés européennes,
01:04:58 aussi par le déclin de l'autorité des partis politiques,
01:05:00 la faillite du communisme
01:05:02 historique, cette
01:05:04 disparition de l'éthique sociale,
01:05:06 elle explique quand même
01:05:08 qu'aujourd'hui,
01:05:10 les individus ne se sentent
01:05:12 plus que des droits légitimes
01:05:14 sans s'obliger à aucun
01:05:16 devoir, à commencer par le
01:05:18 devoir de respecter
01:05:20 des biens publics, des matériels publics,
01:05:22 les écoles, les forces de l'ordre,
01:05:24 ses voisins, ou bien encore
01:05:26 le mobilier urbain,
01:05:28 les commerces des petites villes.
01:05:30 Donc, encore une fois,
01:05:32 on pourra évoquer
01:05:34 ici et là, tous les jours,
01:05:36 et la chronique des faits divers
01:05:38 ne nous en privera pas,
01:05:40 on pourra évoquer tous les jours
01:05:42 ce type de déchaînement
01:05:44 de violence, tant qu'on
01:05:46 ne comprendra pas que nous vivons dans une
01:05:48 dit société, c'est-à-dire une société
01:05:50 dans laquelle
01:05:52 il n'y a plus de
01:05:54 solidarité, ou dans
01:05:56 laquelle la solidarité
01:05:58 mise en oeuvre par les pouvoirs publics
01:06:00 n'est pas relayée par une concorde
01:06:02 civile forte et efficace,
01:06:04 on est condamné
01:06:06 à vivre ce type de violence.
01:06:08 Et pour continuer justement sur le débat,
01:06:10 à l'époque, Eric Dupond-Moretti avait dit "action, réaction",
01:06:12 et bien c'est ce qu'a tenté de faire ce maire
01:06:14 de Ville-Neuve-le-Roi, Didier Gonzalès,
01:06:16 c'est un maire lé-républicain, il a refusé d'accorder
01:06:18 un chèque de Noël à une famille
01:06:20 dont le fils, justement, avait participé
01:06:22 aux émeutes cet été, il explique
01:06:24 selon lui que ce n'est pas aux habitants de la commune
01:06:26 qui ont déjà été pénalisés de faire ce cadeau
01:06:28 exceptionnel, dit-il à la famille, regardez
01:06:30 les précisions de Célia Gruyère.
01:06:32 Pas de chèque de Noël cette année
01:06:34 pour la famille d'un émeutier
01:06:36 à Ville-Neuve-le-Roi. Le jeune
01:06:38 homme a été condamné à
01:06:40 12 mois de prison avec sursis.
01:06:42 Il avait participé à la dégradation
01:06:44 du poste de police pendant
01:06:46 les émeutes de juin dernier après la mort
01:06:48 de Naël. Alors, pas
01:06:50 question pour le maire de lui faire profiter
01:06:52 du chèque de Noël. - C'était parfaitement
01:06:54 illisible de lui payer
01:06:56 ces cadeaux de Noël.
01:06:58 Lui qui a eu
01:07:00 l'initiative de
01:07:02 s'en prendre au poste de police municipale,
01:07:04 il aurait été inconvenant que
01:07:06 la mairie de Ville-Neuve-le-Roi
01:07:08 lui délivre cette initiative
01:07:10 de Noël pour lui souhaiter un très joyeux
01:07:12 Noël. - L'individu, âgé de
01:07:14 19 ans, habite toujours chez ses parents.
01:07:16 - Il est majeur,
01:07:18 mais au domicile de ses parents
01:07:20 et donc il fait partie de cette
01:07:22 famille. Et donc,
01:07:24 il me semble que c'est pas très
01:07:26 difficile pour les parents
01:07:28 de surveiller un seul enfant.
01:07:30 - Contacté par RTL,
01:07:32 le jeune homme a affirmé n'avoir rien
01:07:34 cassé et s'être simplement
01:07:36 retrouvé à proximité du commissariat.
01:07:38 Il s'est dit prêt à rencontrer
01:07:40 le maire pour tenter de le
01:07:42 convaincre de revenir sur la sanction.
01:07:44 - Et justement, à ce sujet,
01:07:46 Karl-Oliv, le proche d'Emmanuel Macron et
01:07:48 député Renaissance, était l'invité ce matin
01:07:50 de la matinale de CNews. Il s'est exprimé
01:07:52 sur cette initiative, écoutez-le.
01:07:54 - Quand on creuse un tout petit peu, c'est que
01:07:56 ce monsieur, sauf à ce que je me trompe, il est toujours au
01:07:58 foyer avec ses parents. Et c'est la
01:08:00 condition par laquelle, avec un fouet
01:08:02 composé de trois personnes, il pouvait bénéficier,
01:08:04 cette famille pouvait bénéficier de 60 euros.
01:08:06 Donc il y a, certes, il n'y a pas une responsabilité
01:08:08 pénale à l'endroit d'un majeur,
01:08:10 mais il y a une responsabilité morale et psychologique.
01:08:12 Moi, j'ai des garçons
01:08:14 qui sont majeurs. Quand un garçon
01:08:16 majeur vit chez moi, je ne vais pas l'applaudir
01:08:18 des deux mains quand il rentre après avoir brûlé
01:08:20 la police municipale
01:08:22 de Villeneuve-le-Roi. Donc moi, je salue
01:08:24 finalement cette décision
01:08:26 réciprocité, encore une fois,
01:08:28 entre les droits et les devoirs. C'est ce qu'attendent
01:08:30 les Français. C'est ce qu'attendent les Français.
01:08:32 Et je suis convaincu que la majeure partie des
01:08:34 11 000 habitants de Villeneuve-le-Roi
01:08:36 applaudissent des deux mains. Ce qui nous évite d'osciller
01:08:38 entre l'impunité, voyez-vous, et puis
01:08:40 le laxisme. C'est vrai, Frédéric Fougerac,
01:08:42 qu'on peut comprendre ce maire de se dire
01:08:44 que ceux qui ont participé aux émeutes
01:08:46 n'ont pas derrière à recevoir un chèque de Noël.
01:08:48 Les habitants de cette commune n'ont pas
01:08:50 quelque part à payer pour ceux qui ont détruit
01:08:52 leur service public ou leur commerce.
01:08:54 Moi, je voudrais citer Jacques Chirac, qui disait
01:08:56 "En France, on grève
01:08:58 de tout, des reins, des cœurs,
01:09:00 des bras, sauf des couilles, par manque
01:09:02 de donneurs." On ne dit pas de gros mots à l'antenne, en théorie.
01:09:04 C'est mon deuxième, je n'en dirai pas trois.
01:09:06 - C'est le deuxième, je ne te le dirai pas le troisième.
01:09:08 - Mais je voudrais dire
01:09:10 que ce maire de Villeneuve-le-Roi a
01:09:12 sacrément du courage parce qu'il n'a pas pris une décision
01:09:14 facile. Il sait qu'il va être
01:09:16 heurté, chahuté, critiqué,
01:09:18 qu'il va être sujet à polémique.
01:09:20 Mais il a pris une décision courageuse,
01:09:22 et il est dans son rôle.
01:09:24 Ce chèque de Noël, ce n'est pas un droit,
01:09:26 c'est une décision municipale. Il l'attribue
01:09:28 comme il l'entend. Il a décidé que la famille
01:09:30 devait être solidaire, en plus avec des
01:09:32 motifs qu'on peut entendre, puisqu'ils vivent ensemble,
01:09:34 ils ont le motif d'être ensemble, qu'ils avaient le droit à ce chèque.
01:09:36 Ce maire a du courage, nos politiques
01:09:38 manquent souvent de courage, donc je pense que
01:09:40 la moindre des choses, c'est de féliciter ce maire
01:09:42 pour cette décision très courageuse.
01:09:44 C'est seulement 60 euros, mais c'est beaucoup de courage
01:09:46 et c'est peut-être beaucoup d'ennui, pour ne pas dire un gros mot,
01:09:48 pour lui à venir.
01:09:50 Mais franchement, il a beaucoup de courage
01:09:52 et il faut le soutenir.
01:09:54 - C'est vrai qu'à ce moment-là, Eliott Mamann, on a entendu
01:09:56 beaucoup d'élus dire qu'il fallait sanctionner les parents,
01:09:58 qu'il fallait responsabiliser,
01:10:00 qu'il fallait taper au portefeuille.
01:10:02 Évidemment, ces inégatives, en fait, elles sont assez rares
01:10:04 et c'est pour ça d'ailleurs qu'on en parle,
01:10:06 parce qu'il n'y a pas tant de maires qui ont suivi des faits,
01:10:08 leur parole de dire "attention, action, réaction,
01:10:10 il y a quelque chose, on tape au portefeuille,
01:10:12 même s'il faut aller chercher l'argent chez les parents".
01:10:14 - Oui, mais en réalité, si on peine à trouver une réponse adéquate,
01:10:16 une réponse qui surtout soit comprise par ceux
01:10:18 à qui elle s'adresse, c'est aussi que
01:10:20 mon voisin a brillamment décrit tout à l'heure
01:10:22 la crise de la transmission, au fond,
01:10:24 qui touche la France et ses institutions.
01:10:26 C'est aussi qu'une partie de la population
01:10:28 est aujourd'hui incapable de mettre en mots,
01:10:30 de verbaliser ses doléances politiques.
01:10:32 C'est précisément ce dont Césaimuth témoignait.
01:10:34 Et je crois que ce phénomène couplé
01:10:36 à une société, au fond,
01:10:38 "d'ayant droit", que Claude Obadia
01:10:40 a très précisément décrit tout à l'heure,
01:10:42 nous conduit précisément
01:10:44 à des images
01:10:46 comme celles-ci,
01:10:48 qui sont absolument invraisemblables.
01:10:50 Maintenant, je pense en effet qu'au nom d'une forme
01:10:52 de solidarité nationale qu'il nous faut toujours
01:10:54 chercher à entretenir, même si on voit bien
01:10:56 qu'elle se disloque de plus en plus,
01:10:58 retirer des allocations
01:11:00 à des familles qui enrayent
01:11:02 l'ordre public
01:11:04 me semble absolument légitime.
01:11:06 Il y a aussi Aurore Berger
01:11:08 qui a récemment expliqué qu'elle voulait
01:11:10 des travaux d'intérêt général, ainsi qu'une amende
01:11:12 et une contribution financière contre les parents,
01:11:14 dit défaillant. Maxime Chibaud.
01:11:16 Et la reproche qu'on a très vite fait à Aurore Berger,
01:11:18 c'est quand il s'agit d'aller, par exemple,
01:11:20 dire "ces parents sont défaillants",
01:11:22 comment juridiquement on définit
01:11:24 un parent défaillant ?
01:11:26 On ne sait pas très bien
01:11:28 quel montant. On voit que c'est une idée
01:11:30 du gouvernement. La mise
01:11:32 en place, elle ne semble pas très claire.
01:11:34 Vous savez,
01:11:36 les parents sont responsables
01:11:38 civilement des actions de leurs enfants mineurs.
01:11:40 Donc, elles existent déjà à cette responsabilité.
01:11:42 La loi, globalement,
01:11:44 existe. Le problème, c'est son application, très souvent.
01:11:46 Et malheureusement, on devrait
01:11:48 plutôt encourager l'application, la compréhension
01:11:50 de la loi, plutôt que de vouloir créer des nouveaux
01:11:52 dispositifs pour répondre de manière conjoncturelle
01:11:54 à des événements. Moi, ce que
01:11:56 je note dans l'action de ce maire, c'est un rappel
01:11:58 finalement que l'impunité n'a pas
01:12:00 lieu d'exister. Et c'est très bien. Alors,
01:12:02 peut-être qu'un tribunal administratif trouvera
01:12:04 à répondre qu'il y a une rupture du principe d'égalité,
01:12:06 que la motivation n'est pas prévue par la loi,
01:12:08 etc. Et puis, tu seras annulé. On s'en fiche.
01:12:10 La question n'est pas là. La question, c'est
01:12:12 d'un point de vue symbolique. On a un maire qui est venu dire
01:12:14 "tu as foutu le bordel dans ma commune,
01:12:16 ta famille n'aura pas d'argent". Et je pense que ça,
01:12:18 ça doit continuer de s'installer et qu'on doit
01:12:20 revenir sur cette question culturelle et du vivre
01:12:22 ensemble, qui doit s'installer tout simplement
01:12:24 en refaisant concorde. Parce que
01:12:26 globalement, quand on regarde en permanence notre devise,
01:12:28 la liberté et l'égalité, il n'y a aucune
01:12:30 difficulté pour la voir vivre depuis
01:12:32 30 ans et 40 ans. Par contre, la question
01:12:34 de la fraternité, on a quand même du mal à la faire
01:12:36 vivre. Mais la fraternité, c'est ce qui fait la
01:12:38 nation. C'est-à-dire qu'à un moment, on se retrouve
01:12:40 ensemble, on construit un pays ensemble,
01:12:42 on construit une nation. Et malheureusement, c'est
01:12:44 plus du tout ce qu'on vit depuis 30-40 ans.
01:12:46 Alors qu'on a beaucoup de jeunes qui aimeraient
01:12:48 participer de cette logique-là.
01:12:50 Donc ce maire, c'est un petit peu ça qu'il a envoyé
01:12:52 comme information sur la logique
01:12:54 de fraternité. Et j'en suis très ravi, il a
01:12:56 tout mon soutien. Je rejoindrai l'insulte que
01:12:58 vous avez faite à l'instant.
01:13:00 On ne le redit pas. Merci.
01:13:02 C'est vrai, Claude Aubadière, là, on est sur
01:13:04 une aide qui est, entre guillemets, un bonus. Mais
01:13:06 ce à quoi se heurtent souvent les politiques
01:13:08 quand on dit, par exemple, qu'il faudrait couper les allocations
01:13:10 aux familles qui ont des
01:13:12 enfants. Il me dit, oui, mais premièrement, c'est
01:13:14 compliqué à mettre en place. Et si vous êtes dans une famille
01:13:16 où il y a, par exemple, 4 ou 5 enfants, si
01:13:18 on a un qui pose problème, vous coupez les allocations,
01:13:20 vous privez aussi les autres enfants
01:13:22 qui ne sont pas pour grand-chose dans le comportement
01:13:24 du grand-frère ou de la grande-sœur. Ah oui, mais de toute façon,
01:13:26 le problème est extrêmement complexe.
01:13:28 Mon voisin
01:13:30 l'a dit. Il est complexe
01:13:32 parce qu'on sait
01:13:34 premièrement que
01:13:36 les faits de délinquance, statistiquement,
01:13:38 ils sont soumis
01:13:40 à des déterminismes socio-économiques
01:13:42 que nous connaissons. Donc,
01:13:44 en imaginant
01:13:46 que l'on supprime des allocations familiales
01:13:48 à une famille
01:13:50 dans laquelle
01:13:52 des jeunes commettent des actions délinquantes,
01:13:54 eh bien, évidemment, on pourra
01:13:56 être accusé de
01:13:58 leur infliger ce qu'on appelle
01:14:00 une double peine. Donc,
01:14:02 il est clair que
01:14:04 le problème est complexe. Mais comme
01:14:06 ça a été dit, entre
01:14:08 le déterminisme
01:14:10 qui permet d'expliquer un certain nombre
01:14:12 de comportements
01:14:14 et le devoir éducatif
01:14:16 que nous avons
01:14:18 socialement, politiquement
01:14:20 et familialement
01:14:22 en tant que parents, il est
01:14:24 vrai qu'il faut trancher. C'est-à-dire que
01:14:26 on ne peut pas laisser
01:14:28 ces jeunes gens penser
01:14:30 qu'ils peuvent agir
01:14:32 impunément,
01:14:34 c'est-à-dire qu'ils n'ont encore
01:14:36 une fois que des droits,
01:14:38 mais aucun devoir. Alors,
01:14:40 l'initiative prise par ce maire
01:14:42 est très intéressante parce que
01:14:44 dans les faits, pratiquement,
01:14:46 elle a en fait un effet
01:14:48 symbolique. Il ne s'agit pas de suspendre
01:14:50 des prestations sociales.
01:14:52 C'est plutôt un bonus qu'on ne donne pas.
01:14:54 Voilà, de suspendre des allocations familiales.
01:14:56 Mais il s'agit d'une initiative
01:14:58 qui a du sens
01:15:00 et qui vise à
01:15:02 transmettre un message
01:15:04 et ce message, nous l'avons tous compris,
01:15:06 lorsque
01:15:08 on commet une action,
01:15:10 on doit répondre
01:15:12 de ces actes. Et d'ailleurs, ici,
01:15:14 l'initiative est d'autant plus courageuse
01:15:16 qu'au bout du compte,
01:15:18 ceux qui tiennent le discours
01:15:20 de la double peine lorsqu'on
01:15:22 menace une famille de
01:15:24 suspendre des prestations sociales,
01:15:26 au fond, ils expliquent
01:15:28 toujours fondamentalement
01:15:30 la délinquance
01:15:32 en termes de responsabilité
01:15:34 collective.
01:15:36 Si nous serions collectivement responsables
01:15:38 parce que nous organisons
01:15:40 des injustices,
01:15:42 des inégalités,
01:15:44 de la délinquance qui ne serait
01:15:46 qu'une expression
01:15:48 d'une frustration liée à ces injustices
01:15:50 et à ces inégalités,
01:15:52 que fait le maire ici ?
01:15:54 Au lieu de penser
01:15:56 la responsabilité en termes collectifs,
01:15:58 il affirme
01:16:00 que la responsabilité est quelque chose
01:16:02 d'individuel et que
01:16:04 l'individu qui a
01:16:06 commis une action
01:16:08 doit l'assumer. Et on ne
01:16:10 peut qu'évidemment
01:16:12 se féliciter qu'il ait pris cette
01:16:14 initiative pédagogique salutaire.
01:16:16 Frédéric Fougeras, c'est vrai qu'on avait aussi entendu
01:16:18 Éric Dupond-Moretti dire qu'il fallait un principe
01:16:20 de casseur-payeur,
01:16:22 quitte à ce que, par exemple, un jeune qui est
01:16:24 dégradé, un commerce, aille
01:16:26 véritablement "réparer"
01:16:28 lui-même. C'est pareil, sur le moment,
01:16:30 ça semblait une bonne idée, on n'a pas vraiment
01:16:32 vu la couleur. C'est une très bonne idée, mais c'est
01:16:34 certainement des idées aussi qui doivent s'appliquer au niveau local.
01:16:36 Peut-être que l'impulsion peut être donnée au niveau
01:16:38 national, mais c'est vraiment les élus locaux
01:16:40 qui peuvent mettre ça en place.
01:16:42 Je voulais juste revenir sur ce qui
01:16:44 dénonce la double peine. C'est très
01:16:46 bien de dénoncer la double peine, mais quand on fait ça, souvent,
01:16:48 en fait, on justifie la peine de la victime
01:16:50 qui n'a rien demandé. Juste un mot sur
01:16:52 les peines. Vous savez, des jeunes de
01:16:54 18-20 ans, moi, quand je fais des comparutions immédiates,
01:16:56 j'en vois qu'ils sont sanctionnés à 12
01:16:58 mois de prison et de sursis, 8 mois de sursis
01:17:00 probatoires, avec des termes et un jargon qu'ils ne
01:17:02 comprennent pas, en réalité. - Oui, ils ne savent pas vraiment
01:17:04 ce qu'ils ont à la fin, en fait. - Oui, ce qu'ils comprennent, c'est qu'ils
01:17:06 ne vont pas en prison. - Et la difficulté, c'est la
01:17:08 peine qui va être prononcée à l'audience,
01:17:10 et ce que va en faire le juge d'application des peines qui sera encore
01:17:12 différent. Et finalement, personne ne comprend rien.
01:17:14 L'avocat, parfois le premier, ne comprend
01:17:16 même pas ce qui va se passer in fine, parce que vous avez
01:17:18 des lettures différentes qui vont être faites
01:17:20 à un juge d'application des peines, qui va avoir
01:17:22 une lettre complètement différente. En fait, ce qu'il faut,
01:17:24 c'est vraiment de l'intelligibilité et, effectivement,
01:17:26 comme vous le disiez, de la responsabilité.
01:17:28 Moi, je suis intimement convaincu que les
01:17:30 primo-délinquants devraient se voir
01:17:32 infliger des sanctions qui soient
01:17:34 à la fois exemplaires mais compréhensibles.
01:17:36 Vous avez 18-19 ans, vous êtes attrapé avec
01:17:38 de la drogue ou accassé un commerce.
01:17:40 On vous enverrait pendant 6 mois
01:17:42 dans un service national, en vous
01:17:44 imposant service militaire ou service national,
01:17:46 parce qu'on va reconstruire finalement
01:17:48 une cohésion, on va vous mettre à être d'autres personnes,
01:17:50 on va vous engager finalement à vivre
01:17:52 la nation ou bien on vous envoie pendant
01:17:54 6 ou 7 mois en prison.
01:17:56 Je peux vous dire que la leçon, elle serait comprise
01:17:58 et on n'aurait pas de réitération des faits parce qu'on
01:18:00 réorienterait des jeunes qui sont complètement
01:18:02 en déshérence vers la voie finalement
01:18:04 d'une juste
01:18:06 réinsertion sociale. - Merci.
01:18:08 On va marquer une courte pause. On se retrouve
01:18:10 pour la dernière partie de Soir Info avec
01:18:12 mes invités. A tout de suite.
01:18:14 De retour sur Soir Info.
01:18:18 On va parler dans un instant de la loi Immigration
01:18:20 mais d'abord on fait le point sur l'essentiel de l'actualité
01:18:22 avec Mathieu Devesre. Bonsoir Mathieu.
01:18:24 Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
01:18:32 Jacques Delors est mort aujourd'hui à l'âge de
01:18:34 98 ans. L'Union Européenne
01:18:36 perd l'un de ses plus éminents bâtisseurs,
01:18:38 président de la Commission Européenne
01:18:40 pendant 10 ans. Il fut également ministre
01:18:42 de l'Économie et des Finances de François Mitterrand.
01:18:44 Il restera aussi dans les mémoires
01:18:46 comme l'homme qui n'a pas saisi sa chance
01:18:48 lors de l'élection présidentielle de
01:18:50 1995.
01:18:52 L'agrément d'anticorps
01:18:54 n'a pas été renouvelé par le gouvernement.
01:18:56 Il s'agit de l'association Phare
01:18:58 de lutte contre la corruption.
01:19:00 La perte de son agrément prive
01:19:02 anticorps d'agir efficacement
01:19:04 en justice. L'association souhaite donc
01:19:06 contester cette décision. Je vous propose
01:19:08 d'écouter sa présidente.
01:19:10 On n'est pas très étonnés
01:19:12 par la décision parce qu'on sait que
01:19:14 cette procédure est éminemment politique
01:19:16 et que comme notre action dérange
01:19:18 le gouvernement, il n'y a pas de volonté
01:19:20 politique de renouveler
01:19:22 l'agrément d'anticorps. On n'est pas
01:19:24 surpris mais on est très attristés
01:19:26 parce qu'anticorps est un groupe de 7 000 citoyens
01:19:28 et qu'on a des groupes locaux où les gens
01:19:30 se mobilisent pour lutter contre
01:19:32 la corruption. C'est une décision qui nous
01:19:34 affecte énormément. Comme l'action d'anticorps
01:19:36 est une action contre l'impunité,
01:19:38 comme
01:19:40 notre activité consiste
01:19:42 à obliger les élus
01:19:44 à rendre des comptes devant la justice,
01:19:46 c'est sûr que
01:19:48 le fait qu'anticorps n'ait plus son agrément
01:19:50 va probablement permettre à des
01:19:52 personnes visées par
01:19:54 des accusations de corruption de s'en sortir.
01:19:56 Commencez à faire des économies
01:19:58 si vous prévoyez une chambre d'hôtel
01:20:00 à Paris pour les Jeux Olympiques.
01:20:02 Les prix des chambres sont quasiment
01:20:04 multipliés par trois pour le début
01:20:06 de l'événement. C'est notamment ce que dénonce
01:20:08 l'association de consommateurs
01:20:10 UFC Que Choisir, un sujet de Célia Gruyère.
01:20:12 1033 euros,
01:20:14 c'est la somme qu'il faudra débourser
01:20:16 en moyenne pour une nuit
01:20:18 dans certains hôtels à Paris pendant la cérémonie
01:20:20 d'ouverture des Jeux Olympiques
01:20:22 le 26 juillet prochain.
01:20:24 Deux semaines plus tôt, une nuitée coûte
01:20:26 pourtant en moyenne 317 euros.
01:20:28 Une explosion des prix dénoncée
01:20:30 par l'UFC Que Choisir.
01:20:32 On a consulté les prix de 80 hôtels
01:20:34 qui étaient disponibles
01:20:36 sur le passage
01:20:38 de la cérémonie. Donc ce sont des endroits
01:20:40 qui sont très localisés.
01:20:42 Et donc sur les 80 hôtels
01:20:44 pour lesquels on a trouvé des prix
01:20:46 disponibles, il y a 20%
01:20:48 des hôtels
01:20:50 qui acceptent de
01:20:52 réserver une chambre juste pour
01:20:54 une nuit. Et là, dans ce cas-là,
01:20:56 le prix augmente en moyenne
01:20:58 de 226%.
01:21:00 Et en plus de l'explosion des prix,
01:21:02 30% des hôtels obligent à
01:21:04 réserver plusieurs nuits. Un handicap
01:21:06 supplémentaire pour les personnes
01:21:08 qui ont le temps de prendre une chambre.
01:21:10 Dans ces cas-là, le prix augmente un peu
01:21:12 moins mais il augmente toujours beaucoup
01:21:14 puisque l'augmentation est de
01:21:16 121% en moyenne.
01:21:18 Ce qui fait que
01:21:20 par exemple, une nuitée qui serait
01:21:22 à 319 euros passe à
01:21:24 867 euros. Donc on est quand même
01:21:26 encore dans une augmentation très
01:21:28 importante. Et une augmentation en plus
01:21:30 qui va être un peu plus importante pour la
01:21:32 personne qui réserve puisque là, elle est obligée de réserver
01:21:34 plusieurs nuits et non pas une seule nuit.
01:21:36 En attendant l'arrivée des Jeux olympiques,
01:21:38 l'UFC Que choisir va continuer
01:21:40 d'observer l'évolution des prix des hôtels.
01:21:42 Israël poursuit ses frappes dans la bande
01:21:46 de Gaza. Des combats au sol ont notamment
01:21:48 eu lieu dans le sud et des bombardements
01:21:50 sur des camps de réfugiés dans le centre.
01:21:52 Enfin, sachez qu'après un
01:21:54 entretien avec Benyamin Netanyahou,
01:21:56 Emmanuel Macron réitère ce soir
01:21:58 sa demande d'un cessez-le-feu
01:22:00 durable. C'est la fin de ce journal.
01:22:02 La suite de Soir Info avec vous, Elodie,
01:22:04 et vos invités. Merci Mathieu. On vous retrouve
01:22:06 à 23h30 pour un prochain point
01:22:08 complet sur l'actualité. Je vous le disais,
01:22:10 on va parler maintenant de la loi
01:22:12 immigration. D'abord avec ce rassemblement
01:22:14 hier à la Courneuve. Les habitants ont voulu
01:22:16 se mobiliser contre cette loi.
01:22:18 C'était à l'appel du maire. Écoutez-les.
01:22:20 Nous sommes venus pour dire non. Stop.
01:22:24 Non à la loi
01:22:26 fasciste. Non à cette
01:22:28 loi qui méprise
01:22:30 les Français en soi. C'est pas
01:22:32 uniquement les Français qui le méprisent,
01:22:34 mais c'est la République. Je pense que
01:22:36 cette loi anti-immigration
01:22:38 va
01:22:40 l'accentuer et
01:22:42 créer encore plus
01:22:44 de divisions entre
01:22:46 les habitants. Le maire a
01:22:48 pris une bonne initiative pour organiser
01:22:50 ce rassemblement
01:22:52 qui pénalise en même temps, bien sûr,
01:22:54 les étrangers
01:22:56 et aussi nous en tant
01:22:58 qu'acteurs associatifs.
01:23:00 C'est une honte
01:23:02 pour la République et puis
01:23:04 c'est une honte aussi pour
01:23:06 une terre d'accueil comme la France
01:23:08 qui a toujours été
01:23:10 une terre d'accueil
01:23:12 pour les étrangers, les immigrés,
01:23:14 et qui ont oeuvré, qui ont contribué
01:23:16 à la construction de ce
01:23:18 pays. Elliot Mamann,
01:23:20 c'est vrai qu'on voit de plus en plus d'élus
01:23:22 qui s'offusquent de cette loi,
01:23:24 qui organisent des rassemblements, comme c'était le cas
01:23:26 à la Courneuve, qui veulent, comme dit Anne Hidalgo,
01:23:28 entrer en résistance et ne pas la respecter.
01:23:30 Et on est un peu partagé, d'un côté c'est évidemment
01:23:32 une question politique, mais on s'interroge aussi sur des élus
01:23:34 qui appellent à ne pas respecter une loi
01:23:36 qui a été votée, même dans la douleur.
01:23:38 Oui, on est en pleine situation de ce qu'Alain Finkielkraut qualifie
01:23:40 d'orgie analogique. On voit les références
01:23:42 qui transcendent les siècles et qui n'ont strictement
01:23:44 aucun sens. Un mot par rapport à
01:23:46 ces élus qui organisent des rassemblements contre la loi
01:23:48 qui pour certains disent en effet qu'ils vont
01:23:50 entrer en résistance à son égard.
01:23:52 Je remarque que pour certains,
01:23:54 la sauvegarde des valeurs républicaines
01:23:56 doit passer par une remise en question
01:23:58 de l'ordre républicain. Et c'est quand même
01:24:00 une tension qui me semble assez intéressante à analyser.
01:24:02 Et par ailleurs, j'aimerais en effet tout de même
01:24:04 mettre en garde contre cet abus
01:24:06 de référence aux années 30,
01:24:08 de renvoi aux années sombres perpétuelles
01:24:10 qui ne me semblent pas très pertinents,
01:24:12 qui sont délétères pour le débat public.
01:24:14 Car en réalité,
01:24:16 en cherchant à faire en sorte
01:24:18 qu'un côté semble comme
01:24:20 ennemi du genre humain et l'autre
01:24:22 côté détenant la vérité
01:24:24 et attribuant
01:24:26 des qualificatifs qui n'ont strictement aucun sens,
01:24:28 on empêche précisément d'avoir une discussion concrète
01:24:30 sur la loi. On voit bien qu'en l'occurrence,
01:24:32 la loi n'a pas été tout à fait comprise par tous.
01:24:34 Parce que là, il y a tout et son contraire qui a été dit.
01:24:36 Elle ne va en rien s'en prendre au travail
01:24:38 des associations, puisque la question
01:24:40 qui peut d'ailleurs se poser, des subventions
01:24:42 publiques qui sont parfois reversées à des associations
01:24:44 dont on peut se poser des questions
01:24:46 quant au lien qu'elles entretiennent avec les pasteurs,
01:24:48 n'est absolument pas posée dans la loi.
01:24:50 D'ailleurs, asile et immigration,
01:24:52 ce n'est pas une question de politique interne en l'occurrence.
01:24:54 Et donc, je pense qu'il nous faudrait
01:24:56 plutôt remettre une espèce de bon sens
01:24:58 dans le débat public plutôt que de
01:25:00 se draper derrière des postures morales
01:25:02 qui sont tout à fait délétères.
01:25:04 C'est vrai, Maxime Thiebaud, quand on les interroge, on voit
01:25:06 qu'il y a un peu tous les avis contraires,
01:25:08 comme vous le disiez, des choses pas vraiment en accord
01:25:10 avec la loi, mais aussi parce que justement, il y a un travail
01:25:12 derrière, d'élus, un peu
01:25:14 de ça pour motiver les gens contre cette loi,
01:25:16 alors qu'en fait, on se dit,
01:25:18 est-ce qu'il n'y a pas un peu trop d'idéologie ? Parce que là, en l'occurrence,
01:25:20 il y a certaines phrases qui ne sont pas du tout en accord avec ce qui est prévu dans la loi.
01:25:22 Oui, mais je m'inscris dans la continuité
01:25:24 de ce que vient de dire Eliott.
01:25:26 Moi, ça me fait quand même doucement sourire.
01:25:28 Terre d'accueil, la France, mais ils sont allés faire
01:25:30 un petit tour à Stalingrad,
01:25:32 ou dans les camps de réfugiés dans le nord-pas-de-Calais.
01:25:34 C'est ça, l'accueil de la France ?
01:25:36 Dans les structures de mineurs isolés qui sont
01:25:38 surchargées
01:25:40 et on demande encore d'accueillir des gens.
01:25:42 Où le respect de la dignité
01:25:44 de la personne humaine n'est pas du tout garanti.
01:25:46 Vous avez des gamins de 18 ans qui débarquent d'un bateau,
01:25:48 arrivent à Paris et ils sont
01:25:50 mis sous crac par des systèmes mafieux.
01:25:52 Est-ce que c'est ça la dignité de la personne humaine
01:25:54 qui est respectée par la France ? Non, pas du tout.
01:25:56 Alors moi, je suis content de voir une loi Immigration
01:25:58 qui essaye de mettre fin à cet appel d'air
01:26:00 qui, malheureusement, a été entretenu
01:26:02 depuis 40 ans dans ce pays parce qu'on a considéré
01:26:04 que la France ne devait plus avoir de frontières,
01:26:06 qu'elle devait accueillir tout le monde,
01:26:08 mais en finalement n'être pas capable de les intégrer
01:26:10 ou de les assimiler, et puis en tout cas de leur garantir
01:26:12 simplement un minimum de vie, qu'ils soient
01:26:14 respectueux de la dignité de la personne humaine,
01:26:16 mais aussi des personnes qui vivent déjà ici,
01:26:18 parce que moi je pense aux gens qui habitent
01:26:20 notamment dans le quartier de Stalingrad,
01:26:22 je pense aux gens qui habitent dans le nord
01:26:24 de la France et qui voient des situations complètement
01:26:26 ubuesques. Donc je préfère avoir des manifestations
01:26:28 aujourd'hui pour voir des gens
01:26:30 qui veulent participer activement
01:26:32 du respect de l'ordre républicain
01:26:34 et de l'application de cette loi, plutôt
01:26:36 des uluberlus qui sortent de nulle part,
01:26:38 qui ne connaissent rien à la réalité de la vie politique
01:26:40 et de ce que vivent les gens concrètement,
01:26:42 et qui en plus ne veulent pas respecter
01:26:44 la loi de la République,
01:26:46 qui au demeurant est une infraction pénale.
01:26:48 Il faut quand même le rappeler.
01:26:49 C'est vrai ça, Claude Baillard, on en parlait avec
01:26:51 les départements de gauche notamment, qui ne veulent pas appliquer la loi.
01:26:53 Il y a quelque chose d'assez cocasse, parce que d'un côté
01:26:55 on dit qu'Emmanuel Macron et son gouvernement
01:26:57 ne respectent pas la démocratie, et d'un autre,
01:26:59 quand il y a une loi qui a été votée à l'Assemblée nationale,
01:27:01 qui est censée tous nous représenter,
01:27:03 on se dit "la loi ne va pas dans le bon sens, on ne va pas la respecter".
01:27:05 C'est un peu facile, parce que si les élus
01:27:07 commencent à dire ça, moi en tant que citoyenne,
01:27:09 dire "telle loi ne va pas dans le bon sens, je ne la respecte pas".
01:27:11 Oui, bien sûr.
01:27:13 L'Assemblée nationale est souveraine,
01:27:15 donc les départements doivent appliquer
01:27:18 les lois qui sont adoptées par le Parlement.
01:27:22 Ce problème en fait est intéressant,
01:27:24 parce qu'il nous renvoie justement
01:27:27 à la lecture ici,
01:27:29 qui est quand même, je crois, assez idéologique,
01:27:31 que l'on trouve aujourd'hui,
01:27:33 non seulement chez les politiques,
01:27:35 mais aussi chez les intellectuels.
01:27:37 On a vu, dans l'édition du Monde,
01:27:39 d'il y a deux jours,
01:27:41 les propos d'une éminente sociologue
01:27:45 qui écrit "ce virage droitier",
01:27:48 elle parle de l'aménagement du droit du sol,
01:27:50 "risque de fragiliser la condition
01:27:53 des jeunes nés en France,
01:27:55 de parents étrangers,
01:27:57 qui devront faire une démarche volontaire
01:27:59 pour l'accès à la nationalité française".
01:28:02 Mais en quoi l'aménagement proposé
01:28:05 par le gouvernement va-t-il
01:28:07 fragiliser la condition
01:28:09 des jeunes nés en France
01:28:11 de parents étrangers ?
01:28:13 Puisque le droit du sol est maintenu,
01:28:16 et qu'on demandera simplement aux jeunes
01:28:19 à partir de l'âge de 16 ans
01:28:21 de manifester leur volonté
01:28:24 d'acquérir la nationalité française.
01:28:27 Il faut d'ailleurs ici rappeler
01:28:29 à cette sociologue
01:28:31 que, deux choses d'abord,
01:28:33 que la nationalité est synonyme
01:28:37 de citoyenneté,
01:28:39 et que si les citoyens français
01:28:41 ont des droits,
01:28:43 les citoyens français ont des devoirs.
01:28:45 Qu'y a-t-il de plus naturel
01:28:47 que de demander à un individu
01:28:49 qui veut acquérir la nationalité,
01:28:51 s'il est d'accord, pour observer
01:28:53 les lois de la République ?
01:28:55 Et rappeler aussi à cette sociologue
01:28:57 qu'elle pourra toujours,
01:28:59 à longueur de tribune,
01:29:01 l'éthique de conviction,
01:29:03 pour reprendre une formule de Max Weber,
01:29:05 il n'empêche que les pouvoirs publics
01:29:07 doivent aussi s'aliener
01:29:09 à une éthique de responsabilité.
01:29:11 Nous ne pouvons pas,
01:29:13 aujourd'hui, accueillir,
01:29:15 c'est Michel Rocard
01:29:17 qui le disait il y a maintenant
01:29:19 près de 40 ans,
01:29:21 toute la misère du monde,
01:29:23 premièrement, et deuxièmement,
01:29:25 nous devons soumettre le pacte républicain
01:29:27 à la décision
01:29:29 et à la volonté
01:29:31 de ceux qui veulent y adhérer.
01:29:33 Qu'y a-t-il de plus naturel
01:29:35 que de demander
01:29:37 à un jeune homme, à une jeune fille
01:29:39 qui désire acquérir la nationalité française,
01:29:41 encore une fois,
01:29:43 s'il est d'accord pour respecter
01:29:45 l'égalité des droits pour les hommes et pour les femmes,
01:29:47 s'il est d'accord pour respecter la laïcité,
01:29:49 s'il est d'accord pour respecter
01:29:51 l'égalité des droits pour les homosexuels
01:29:53 et les hétérosexuels ?
01:29:55 Moi, il me semble que cette mesure
01:29:57 dans le contexte
01:29:59 et la situation de la France,
01:30:01 aujourd'hui, est une mesure de bon sens.
01:30:03 Et c'est vrai, on en parlait aussi hier
01:30:05 avec tout le problème des mineurs isolés, par exemple,
01:30:07 dans des structures qui sont déjà surchargées.
01:30:09 Quand des départements disent "on n'a plus les moyens
01:30:11 de les accueillir parce que techniquement
01:30:13 nos structures, nos hôtels sont surchargés",
01:30:15 il y a aussi des associations derrière
01:30:17 qui mènent un travail pour dire
01:30:19 "c'est pas grave, c'est surchargé, mais de toute façon,
01:30:21 il faut bien les accueillir". Et ça rejoint ce que disait Maxime Thibault
01:30:23 tout à l'heure sur le côté, ces élus,
01:30:25 ces associations qui font beaucoup d'idéologies.
01:30:27 On se demande si elles pensent justement
01:30:29 à ceux qu'on est censé accueillir et intégrer
01:30:31 et dans quelles conditions on les accueille, finalement.
01:30:33 Vous avez raison, mais chacun est dans son rôle.
01:30:35 Une association qui fait de l'humanitaire,
01:30:37 elle se consacre à sa mission
01:30:39 et peut-être qu'elle n'a pas,
01:30:41 ou on ne doit pas attendre d'elle, qu'elle ait une vision
01:30:43 globale, macro, qu'elle réfléchisse
01:30:45 à toutes les données. Elle, elle est confrontée au quotidien
01:30:47 à un enfant dans la rue,
01:30:49 à une femme, à une famille, que sais-je.
01:30:51 Donc ça, c'est son rôle. C'est le rôle des élus
01:30:53 que vous mettez en cause et je pense, à juste titre,
01:30:55 ce sera intéressant de savoir si dans ces départements
01:30:57 qui sont surchargés,
01:30:59 si certains de ceux-là disent
01:31:01 "on ne respectera pas la loi".
01:31:03 Que ce soit le cas ou pas, on ne peut pas être un représentant
01:31:05 de la République et manifester contre la République.
01:31:07 On ne peut pas être un élu
01:31:09 et manifester contre
01:31:11 le Parlement, une décision du Parlement
01:31:13 en portant son écharpe tricolore.
01:31:15 On insulte la République et son écharpe tricolore.
01:31:17 Donc c'est cette incohérence de la part des élus
01:31:19 qui n'est pas acceptable.
01:31:21 Et puis alors, cette loi ne me convient pas
01:31:23 donc je ne la respecte pas, mais donc vous acceptez
01:31:25 que la ville voisine qui est d'un camp politique
01:31:27 opposé refuse d'appliquer une autre loi
01:31:29 qui vous vous arrange mais qui, elle, lui déplaît.
01:31:31 Mais dans quelle société on veut vivre ?
01:31:33 Je pense que les gens qui soutiennent
01:31:35 ces élus ne savent rien
01:31:37 de ce que ces élus veulent proposer
01:31:39 comme société et donc ils ne savent pas
01:31:41 quelle est l'alternative qu'ils proposent à supposer
01:31:43 qu'il y en ait une.
01:31:45 Oui, d'abord c'est peut-être la première question, mais c'est vrai,
01:31:47 Eliott Mamann, on parle beaucoup du non-respect des élus,
01:31:49 de la prise de l'autorité, etc.
01:31:51 Mais on se dit que quand les élus eux-mêmes demandent
01:31:53 de ne pas respecter une loi et de s'y opposer,
01:31:55 oui, on peut comprendre que les citoyens
01:31:57 n'aient plus trop confiance ou se disent après tout
01:31:59 "moi aussi je peux faire ma loi".
01:32:01 Oui, il y a un anglicisme qui s'impose dans le débat public
01:32:03 et quelque temps c'est celui du narratif
01:32:05 et on voit bien qu'en l'occurrence,
01:32:07 cette loi est lue par le prisme d'un certain narratif.
01:32:09 On faisait tout à l'heure référence
01:32:11 au renvoi aux années sombres
01:32:13 totalement ridicules
01:32:15 dont l'opposition se sert.
01:32:17 Aussi la question de la France
01:32:19 qui serait historiquement une terre d'accueil,
01:32:21 elle a aussi pleinement idéologie
01:32:23 qui n'est absolument pas étayée
01:32:25 par des faits historiques.
01:32:27 Et donc, pardon,
01:32:29 sur la question du comportement des élus,
01:32:31 cela met en effet en exergue
01:32:33 que la question de l'exemplarité,
01:32:35 de la responsabilité
01:32:37 dont on parlait tout à l'heure
01:32:39 qui est attendue des deux côtés,
01:32:41 doit aussi en effet s'exprimer du côté des élus.
01:32:43 Et en effet, je m'inquiète de voir
01:32:45 qu'une partie de la classe politique aujourd'hui
01:32:47 met en scène sa propre perte
01:32:49 parce qu'on ne peut pas se permettre
01:32:51 à la suite d'un vote à l'Assemblée nationale,
01:32:53 on ne peut pas se permettre
01:32:55 d'avoir ce type de discours.
01:32:57 Et d'ailleurs, ça a déjà survenu
01:32:59 avec la question des 49.3
01:33:01 où il est aujourd'hui très prégnant
01:33:03 dans une partie de la population
01:33:05 et c'est alimenté par une partie de la classe politique homédiatique
01:33:07 de dire "non mais en réalité,
01:33:09 les lois votées par l'entremise du 49.3
01:33:11 ne sont pas légitimes et de ce fait,
01:33:13 elles doivent être questionnées de manière différente que les autres".
01:33:15 Non, au bout d'un moment, on peut remettre en question la loi
01:33:17 mais c'est vrai que je suis assez légaliste,
01:33:19 c'est-à-dire que je considère que la remise en question de la loi
01:33:21 n'a de pertinence et de sens qu'à partir du moment
01:33:23 où on s'y soumet en premier lieu.
01:33:25 On va continuer à parler justement de la loi immigration
01:33:27 sur un autre angle
01:33:29 puisque après le vote à l'Assemblée le 19 décembre dernier,
01:33:31 de nombreux ressortissants algériens
01:33:33 se posent des questions.
01:33:35 Vont-ils rencontrer des difficultés dans l'obtention
01:33:37 de titres de séjour ou en cas de regroupement familial ?
01:33:39 Ont-ils vraiment des raisons d'être inquiets ?
01:33:41 Regardez les éléments de réponse avec Kylian Salé.
01:33:43 Le cadeau empoisonné de fin d'année,
01:33:45 voilà comment est qualifiée la loi immigration
01:33:47 par un grand quotidien algérien.
01:33:49 Le journal regrette les règles strictes
01:33:51 et réservées aux ressortissants algériens
01:33:53 en situation irrégulière.
01:33:55 En revanche, pas d'inquiétude à avoir
01:33:57 pour les citoyens en règle.
01:33:59 Et pour cause, depuis 1968,
01:34:01 des accords lient la France et l'Algérie.
01:34:03 Par exemple, les conditions d'entrée et de séjour
01:34:05 sont facilitées pour les ressortissants algériens en France.
01:34:07 Le regroupement familial est assoupli
01:34:09 sans précédent.
01:34:11 Le regroupement familial est assoupli
01:34:13 sans aucune condition pour les Algériens,
01:34:15 contrairement aux autres pays du Maghreb.
01:34:17 L'installation en France est facilitée
01:34:19 si la personne exerce un métier
01:34:21 dans le commerce.
01:34:23 Ces avantages sont conservés par les Algériens
01:34:25 en matière d'intégration,
01:34:27 car les traités internationaux sont supérieurs
01:34:29 à toutes les lois françaises.
01:34:31 Conséquence, les Algériens ne sont pas concernés
01:34:33 par la loi immigration,
01:34:35 à l'exception du volet expulsion.
01:34:37 Depuis plusieurs semaines,
01:34:39 certaines personnalités politiques
01:34:41 appellent à remettre en cause ces accords de 1968.
01:34:43 C'est le cas de Marine Le Pen,
01:34:45 Éric Ciotti ou encore
01:34:47 l'ancien Premier ministre Édouard Philippe.
01:34:49 On parlait à l'instant justement
01:34:51 des mauvaises informations qui circulent.
01:34:53 C'est vrai qu'on a entendu parler
01:34:55 de revoir l'accord franco-algérien
01:34:57 Maxime Thiebaud pendant cette loi immigration.
01:34:59 Ça n'a pas été fait. Le gouvernement dit qu'on en parlera
01:35:01 peut-être un peu plus tard, mais quand on voit
01:35:03 les dernières visites diplomatiques
01:35:05 à Alger, on se dit que c'est pas bien parti
01:35:07 cette histoire quand même.
01:35:09 C'est un sujet particulièrement sensible.
01:35:11 Effectivement,
01:35:13 on est venu sur le terrain légal
01:35:15 modifier quelques éléments.
01:35:17 On sait pertinemment qu'il n'y aura pas d'influence
01:35:19 sur les traités internationaux, puisque la loi est inférieure
01:35:21 aux traités de par une vieille jurisprudence
01:35:23 et de son application.
01:35:25 Mais la question qu'il va falloir se poser,
01:35:27 et les Républicains la posent justement, et Marine Le Pen aussi,
01:35:29 c'est la question d'une modification de la Constitution
01:35:31 afin de pouvoir modifier
01:35:33 par voie de conséquence ce traité
01:35:35 ou en tout cas imposer à ce traité
01:35:37 le respect de notre Constitution.
01:35:39 Parce que je ne vois pas pourquoi un accord
01:35:41 qui a été passé en 1968 et qui aujourd'hui...
01:35:43 Dans un autre contexte, une autre époque ?
01:35:45 Effectivement, devrait continuer de s'appliquer
01:35:47 alors qu'on a des problèmes de gestion
01:35:49 de l'immigration algérienne qui existe réellement
01:35:51 dans notre pays et qu'en plus
01:35:53 on crée une distorsion avec d'autres pays
01:35:55 comme la Tunisie ou le Maroc, avec qui on a de superbes accords,
01:35:57 et du moins une absence
01:35:59 d'accords, mais de superbes relations,
01:36:01 et avec qui on pourrait avoir d'autres accords
01:36:03 à avoir. Donc moi je pense qu'il faut remettre à plat
01:36:05 toute la question des traités
01:36:07 avec le Maghreb, d'avoir une politique
01:36:09 globale pour l'ensemble du Maghreb
01:36:11 et en tout état de cause,
01:36:13 de venir régler la question de l'immigration avec le Maghreb
01:36:15 en disant tout simplement que
01:36:17 on peut venir vivre en France à la condition
01:36:19 de respecter l'ordre républicain, et que si on ne le respecte pas,
01:36:21 on retourne vivre dans le Maghreb.
01:36:23 Frédéric Fougeras,
01:36:25 c'est vrai qu'on voit aussi la prénuance
01:36:27 et les manœuvres
01:36:29 quand on voit à la une de ce quotidien
01:36:31 des cadeaux empoisonnés, on sent bien aussi
01:36:33 tout ce qu'il y a derrière, la pression diplomatique
01:36:35 qui commence pour dire "attention, on n'est pas prêt à céder
01:36:37 si facilement", même si on n'en doutait pas.
01:36:39 J'ai noté dans ce quotidien,
01:36:41 il donne la parole à des personnes, mais enfin c'est eux qui
01:36:43 le reproduisent, "la législation adoptée
01:36:45 est une loi purement raciste qui consacre
01:36:47 la discrimination raciale, car elle prive
01:36:49 les étrangers de nombreux privilèges accordés
01:36:51 par l'État français". Mais que craignent-ils
01:36:53 en réalité ? Le terme "privilège" déjà.
01:36:55 Mais que craignent-ils ?
01:36:57 De perdre des privilèges ?
01:36:59 Que nous reproche-t-il de voter
01:37:01 nos propres lois dans notre propre pays ?
01:37:03 Je pense que quand on dit que
01:37:05 le gouvernement algérien
01:37:07 est beaucoup plus discret sur le sujet,
01:37:09 oui, il ne se permet pas de faire de l'ingérence
01:37:11 dans nos affaires. Peut-être a-t-il
01:37:13 des inquiétudes, peut-être n'en a-t-il pas, mais en tout cas
01:37:15 c'est notre autonomie, notre liberté
01:37:17 en tant qu'État de voter nos propres lois.
01:37:19 Ces accords, cette loi, ne les remet
01:37:21 en aucun cas en cause. Maintenant,
01:37:23 est-ce qu'il est interdit de réfléchir
01:37:25 à une remise en cause ou à une révision
01:37:27 d'un accord qui date d'il y a 55 ans ?
01:37:29 Rien ne nous y oblige,
01:37:31 mais rien ne nous l'interdit non plus, parce que nous sommes
01:37:33 un État libre et on peut faire nos lois.
01:37:35 Un accord international,
01:37:37 à deux, il faut être deux pour le signer,
01:37:39 mais rien ne nous interdit d'y réfléchir en tout cas.
01:37:41 C'est vrai que le Dobadiat, il y a un paradoxe,
01:37:43 le fait de voir les réactions sur place
01:37:45 en se disant qu'il y a quand même un accord qui fait que justement
01:37:47 ils ne sont pas concernés.
01:37:49 Et il y a en même temps cette grande inquiétude
01:37:51 qui est quand même très étrange du coup.
01:37:53 Oui, l'inquiétude est très étrange.
01:37:55 Les propos rapportés par Ce Quotidien
01:37:57 sont d'une véhémence tout de même assez surprenante,
01:38:01 puisque les dispositions de la loi immigration
01:38:05 ne pourront concerner que les Algériens
01:38:09 en situation irrégulière
01:38:11 et les Algériens en situation régulière,
01:38:13 mais dans le seul cadre des mesures
01:38:15 dûment motivées,
01:38:17 qui sont en fait les mesures d'expulsion.
01:38:21 Comme le disait Maxime,
01:38:25 cet accord passé en 1968
01:38:27 entre le gouvernement français
01:38:29 et le gouvernement algérien,
01:38:31 pour autant qu'il ait été à l'époque motivé,
01:38:35 et pour autant qu'il a pu faciliter
01:38:37 le regroupement familial notamment,
01:38:39 est aujourd'hui un accord qui paraît tout de même
01:38:43 un peu anachronique
01:38:45 au regard de la situation globale
01:38:47 que la France doit agir.
01:38:49 Et au regard des conditions réservées aux étrangers,
01:38:55 notamment issus du Maghreb,
01:38:57 et qui ne sont pas de nationalité algérienne.
01:39:01 Donc ici, sans doute qu'il faudra travailler,
01:39:05 je pense, à une sorte d'harmonisation
01:39:09 des conditions réservées aux étrangers du Maghreb
01:39:13 qui désirent rejoindre la France
01:39:17 ou qui se trouvent en France
01:39:19 et qui doivent donc bénéficier d'un régime,
01:39:23 si vous voulez,
01:39:25 qui soit un régime partagé,
01:39:27 équitable et un régime "égalitaire".
01:39:31 - Eliott Mamann pour terminer sur ce sujet.
01:39:33 - Oui, la situation est d'autant plus anachronique
01:39:35 que l'Algérie est l'un des pays
01:39:37 qui aigraine le plus la distribution
01:39:39 de laissés-passés consulaires,
01:39:41 c'est-à-dire ces fameux papiers
01:39:43 qui nous sont nécessaires à l'exécution des OQTF.
01:39:45 En mars 2023, l'Algérie avait même annoncé
01:39:47 geler totalement la distribution
01:39:49 des laissés-passés consulaires
01:39:51 uniquement à l'égard de la France.
01:39:53 Donc ça nous montre tout de même
01:39:55 que l'on se doit de s'armer d'un point de vue législatif
01:39:57 pour faire face à la situation.
01:39:59 Et d'ailleurs, par rapport à la supériorité
01:40:01 du droit international qui est en effet consacré
01:40:03 par la jurisprudence française,
01:40:05 on prend souvent l'exemple de l'Allemagne
01:40:07 qui arrive généralement à s'organiser
01:40:09 pour trouver les clauses qu'il arrange
01:40:11 dans les divers traités européens.
01:40:13 Et bien, un traité international
01:40:15 doit être intégré par un acte législatif interne
01:40:17 pour y être opposable.
01:40:19 Donc quand on nous explique que la supériorité
01:40:21 des traités internationaux dépend de l'état de droit,
01:40:23 c'est une posture rhétorique
01:40:25 qui n'est absolument pas vraie.
01:40:27 C'est la faiblesse des juges des années 80.
01:40:29 C'est un grand débat.
01:40:31 On va continuer justement sur ce sujet
01:40:33 parce qu'on a vu à l'instant des personnes
01:40:35 mécontentes de la loi immigration,
01:40:37 mais de quels textes sont-elles mécontentes ?
01:40:39 On le sait, maintenant c'est le Conseil constitutionnel
01:40:41 qui a franchi quelles sont les mesures
01:40:43 qui pourraient être retoquées par les sages.
01:40:45 Les explications sont signées.
01:40:47 Miquel Dos Santos et Marie-Liès Chevalier.
01:40:49 Quelques minutes avant le vote de la loi immigration
01:40:51 par les sénateurs, Gérald Darmanin
01:40:53 avait annoncé la couleur.
01:40:55 "Des mesures sont manifestement
01:40:57 et clairement contraires à la Constitution.
01:40:59 Le travail du Conseil constitutionnel
01:41:03 fera son office."
01:41:05 Une trentaine de mesures de la loi immigration
01:41:07 pourraient être censurées par le Conseil constitutionnel.
01:41:09 La première, celle qui concerne
01:41:11 les conditions d'accès aux prestations sociales
01:41:13 comme l'aide au logement ou encore
01:41:15 les allocations familiales.
01:41:17 L'obligation pour des étrangers extra-communautaires
01:41:19 sans travail de résider en France pendant au moins 5 ans
01:41:21 pourrait s'apparenter à une forme
01:41:23 de préférence nationale
01:41:25 et donc à une rupture d'égalité.
01:41:27 Le durcissement du regroupement familial
01:41:29 pourrait également être considéré par le Conseil des sages
01:41:31 comme contraire aux principes fondamentaux
01:41:33 qui visent à protéger les familles
01:41:35 qu'elles soient françaises ou étrangères.
01:41:37 La semaine dernière, Elisabeth Born
01:41:39 s'était interrogée sur l'une des nouvelles règles
01:41:41 du regroupement familial,
01:41:43 l'obligation pour les proches du demandeur
01:41:45 de maîtriser la langue française.
01:41:47 "Il est prévu que si vous épousez demain un Canadien
01:41:49 ou un Japonais, il ne peut pas rejoindre la France
01:41:51 s'il ne parle pas bien français.
01:41:53 On va interroger le Conseil constitutionnel."
01:41:55 Enfin, le rétablissement du délit
01:41:57 de séjour irrégulier ou encore
01:41:59 les restrictions du droit du sol
01:42:01 pourraient également constituer des cavaliers législatifs.
01:42:03 Des mesures considérées sans rapport
01:42:05 avec la loi immigration.
01:42:07 Frédéric Fougera, je voudrais qu'on revienne
01:42:09 sur le début de ce sujet, mais il y a quelque chose
01:42:11 qui m'a quand même frappé, c'est Gérald Darmanin
01:42:13 arrive devant les sénateurs, il va faire voter
01:42:15 sa loi, on est au moment où on se demande encore si le texte
01:42:17 va être retiré. Et il explique très tranquillement
01:42:19 et calmement que, bon, cette loi
01:42:21 elle est bien jolie, mais il y a quand même des choses contraires
01:42:23 à la Constitution, donc votez le texte et après
01:42:25 on s'en occupe. C'est quand même hallucinant de le dire avec autant
01:42:27 de franchise, on sait que souvent ça marche comme ça.
01:42:29 Mais là, au moins c'est franc.
01:42:31 J'ai le sentiment que le ministre de l'Intérieur à ce moment-là
01:42:33 il se régale. - C'est possible.
01:42:35 - C'est mon sentiment.
01:42:37 Et il se régale à juste titre d'ailleurs.
01:42:39 C'est une loi de compromis.
01:42:41 Je pense que, on ne le dit pas
01:42:43 assez, moi je pense que si on est un démocrate
01:42:45 on devrait se réjouir qu'en France
01:42:47 il n'y ait pas de majorité absolue
01:42:49 et qu'il n'y ait pas qu'un seul camp qui impose
01:42:51 sa loi pendant toute la durée d'un mandat
01:42:53 à tout le reste du pays. Et donc on est obligés
01:42:55 de faire des compromis, on est obligés de
01:42:57 négocier. Alors c'est pas du tout notre culture.
01:42:59 On a des voisins dont c'est la culture depuis très très
01:43:01 longtemps, nous c'est pas notre culture. Donc en fait
01:43:03 on est dans une phase d'apprentissage
01:43:05 de ce qu'est le compromis de la négociation.
01:43:07 Et là dans cette loi immigration, certains
01:43:09 partis politiques ont voulu
01:43:11 imposer des
01:43:13 points sur la loi qui ne convenaient pas
01:43:15 à la majorité.
01:43:17 Et la majorité a décidé de céder
01:43:19 sur ces points pour au final avoir une loi
01:43:21 peut-être imparfaite mais toujours mieux
01:43:23 que pas de loi. Mais quelque part
01:43:25 tout en sachant que certains points
01:43:27 dont ils ne voulaient pas pourraient tomber
01:43:29 grâce à la Constitution et à une décision du
01:43:31 Conseil constitutionnel. Je dis peut-être, parce que
01:43:33 rien n'est garanti, mais c'est un
01:43:35 jeu, un jeu de dupe,
01:43:37 un jeu de tactique. Et là
01:43:39 quelque part moi je ressens
01:43:41 une forme de jouissance, ils se régalent
01:43:43 de leur dire "on vous a cédé plein de choses
01:43:45 mais vous allez voir ça va pas passer quand même et
01:43:47 quelque part c'est nous qui aurons gagné". Je sais pas si c'est
01:43:49 ce qu'il avait à l'esprit, je sais pas si c'est sa tactique
01:43:51 mais c'est ce que j'ai ressenti en tout cas.
01:43:53 C'est vrai Maxime Thibault qu'on voit la
01:43:55 "pression" sur le Conseil constitutionnel.
01:43:57 Emmanuel Macron lui-même saisit le Conseil constitutionnel.
01:43:59 Elisabeth Borne, Olivier Véran, Gérald Darmanin
01:44:01 rappellent qu'il y a des choses qui ne vont pas.
01:44:03 De l'autre côté on a Bruno Retailleau qui dit
01:44:05 "si jamais c'est censuré, c'est scandaleux, c'est un déni
01:44:07 de démocratie". On se dit c'est le round
01:44:09 je sais pas 70, 75 là
01:44:11 de la loi immigration quoi.
01:44:13 La Constitution prévoit que le Conseil constitutionnel
01:44:15 apprécie la constitutionnalité d'une loi
01:44:17 donc non c'est pas un déni de démocratie, c'est l'exercice
01:44:19 de la démocratie qui veut que le Conseil
01:44:21 va faire son travail tout simplement.
01:44:23 Et je pense pas qu'ils aient particulièrement de
01:44:25 pression, je m'inquiète pas pour eux, je pense qu'ils vont
01:44:27 anégoiser. Ils ont l'habitude.
01:44:29 Ils vont censurer ce qu'ils considèrent comme
01:44:31 contraire aux dispositions aux libertés fondamentales.
01:44:33 Puis voilà. Après, il y a un
01:44:35 deuxième côté fourche-codine qui va passer
01:44:37 on oublie d'en parler, ça va être l'application
01:44:39 de la loi et l'exercice de la loi par les juridictions
01:44:41 notamment administratives. Parce qu'il faut
01:44:43 pas oublier qu'on parlait de la supériorité des
01:44:45 traités sur les lois, mais la Convention européenne
01:44:47 des droits de l'homme, elle va s'imposer
01:44:49 aussi sur la loi. Donc le droit à une vie
01:44:51 familiale normale, la liberté individuelle,
01:44:53 la liberté d'aller et venir, etc., qui sont
01:44:55 des libertés fondamentales au sens de la Convention
01:44:57 EDH, vont être appréciées
01:44:59 dans l'application de cette loi lorsque les juges
01:45:01 vont avoir à connaître des décisions qui vont
01:45:03 être prises sur ce fondement. Par exemple,
01:45:05 interdire à un Canadien
01:45:07 qui ne parlerait pas français,
01:45:09 donc qui serait pas québécois, de venir en France
01:45:11 parce qu'il ne parle
01:45:13 pas français, alors qu'il a une vie
01:45:15 familiale normale avec une française,
01:45:17 qu'il a éventuellement des enfants ou je ne sais quoi,
01:45:19 un projet de vie. Je peux vous dire que si
01:45:21 j'étais son avocat, je n'aurais pas vraiment de difficulté
01:45:23 à obtenir une annulation de la décision
01:45:25 administrative prise sur ce fondement. Donc
01:45:27 il va y avoir tout un jeu qui, effectivement,
01:45:29 va vider de sa substance
01:45:31 beaucoup de dispositions dans la loi
01:45:33 immigration, mais il y a une chose qu'il faut retenir,
01:45:35 c'est qu'il y a eu la volonté de l'Assemblée nationale
01:45:37 et du Parlement que de faire
01:45:39 passer un changement de logique
01:45:41 et de changer de prisme idéologique.
01:45:43 Et ça, le juge, malgré tout, va être obligé
01:45:45 de le prendre en compte. Et c'est pourquoi,
01:45:47 tant qu'on n'aura pas de modification à la fois
01:45:49 constitutionnelle des dispositions
01:45:51 et qu'on n'aura pas une réforme des traités européens
01:45:53 avec un président de la République qui mettra
01:45:55 l'ensemble des chefs d'État et de gouvernement autour de la table
01:45:57 d'un point de vue européen,
01:45:59 malheureusement, le juge va être lié par
01:46:01 ses obligations d'application des traités européens
01:46:03 et puis de la Constitution.
01:46:05 Oui, moi je veux bien me réjouir
01:46:07 avec Frédéric,
01:46:09 évidemment, de sortir
01:46:11 de l'idéologie.
01:46:13 Oui, effectivement, peut-être que
01:46:15 l'espace de la démocratie,
01:46:17 c'est un espace qui est celui
01:46:19 du compromis, encore que
01:46:21 moi je considère que c'est plutôt un espace
01:46:23 dans lequel on combat des adversaires
01:46:25 plutôt que des ennemis.
01:46:27 Mais il faut quand même ici dire...
01:46:29 Ce qui n'empêche pas le compromis.
01:46:31 En revanche, le compromis
01:46:33 n'empêche pas non plus la paralysie.
01:46:35 Et ce qu'il faut bien ici réaliser
01:46:37 quand même, c'est que
01:46:39 au fond, le gouvernement gouverne
01:46:41 sans majorité.
01:46:43 Si, effectivement,
01:46:45 le texte a été
01:46:47 envoyé au Sénat,
01:46:49 c'est précisément parce que le gouvernement
01:46:51 ne voulait pas recourir au 49-3.
01:46:53 Donc il a délibérément
01:46:55 laissé
01:46:57 droitiser ce texte,
01:46:59 sachant que de toute façon
01:47:01 les clauses
01:47:03 qui n'étaient pas
01:47:05 constitutionnelles seraient
01:47:07 précisément retoquées
01:47:09 par le Conseil constitutionnel.
01:47:11 Donc, si vous voulez,
01:47:13 on peut se féliciter du compromis,
01:47:15 on ne peut quand même
01:47:17 que s'inquiéter de la paralysie.
01:47:19 Étant entendu que,
01:47:21 de surcroît, je me pose
01:47:23 une question simple.
01:47:25 Que reste-t-il d'efficace
01:47:27 dans cette loi immigration ?
01:47:29 Que reste-t-il de pertinent ?
01:47:31 Et en quoi
01:47:33 cette loi s'imposait-elle
01:47:35 si on la vide
01:47:37 de toute une série d'articles
01:47:39 qui sont jugés
01:47:41 par le Conseil constitutionnel
01:47:43 anticonstitutionnel ?
01:47:45 Alors, pourquoi élaborer
01:47:47 le projet de légiférer
01:47:49 sur l'immigration si c'est pour aboutir
01:47:51 encore une fois à une loi
01:47:53 qui va être vidée
01:47:55 de ce
01:47:57 qu'elle avait de singulier
01:47:59 et je n'ai pas dit ne nécessairement
01:48:01 positif, mais de ce qu'elle avait de singulier,
01:48:03 de ce qu'elle avait d'inédit
01:48:05 et de la rupture
01:48:07 qu'elle portait dans son
01:48:09 projet initial ?
01:48:11 C'est vrai que si le Conseil constitutionnel
01:48:13 revient à retoquer un certain
01:48:15 nombre de mesures, on se dit
01:48:17 qui serait le grand perdant ? Est-ce que c'est le gouvernement ?
01:48:19 Quoi que ça pourrait faire plaisir peut-être à une partie
01:48:21 de l'aile gauche ou les LR aussi
01:48:23 grands perdants ? Parce que les Républicains nous ont dit à quel point
01:48:25 ils avaient travaillé sérieusement ce texte,
01:48:27 à quel point les sénateurs avaient bien
01:48:29 travaillé. Si à la fin les sénateurs
01:48:31 ont bataillé sur des mesures qui ne sont pas constitutionnelles,
01:48:33 ça fait un peu tâche quand même
01:48:35 pour le récit.
01:48:37 - Si je vous dis que les grands perdants seraient les Français,
01:48:39 puisque ils seraient privés d'une loi
01:48:41 que manifestement ils soutiennent et
01:48:43 surtout qu'ils assistent à un spectacle
01:48:45 politique qui est quand même assez désespérant
01:48:47 et signe d'ailleurs du caractère ubuesque du moment.
01:48:49 Ce n'est pas la première fois qu'un président
01:48:51 saisit le Conseil constitutionnel au sujet
01:48:53 d'une de ses propres lois. En revanche,
01:48:55 c'est la première fois qu'il le fait pour ne pas
01:48:57 anticiper la saisine de l'opposition.
01:48:59 Normalement il le fait parce qu'il veut arrêter que le débat
01:49:01 parlementaire soit pollué par des débats
01:49:03 juridiques qui n'ont pas lieu d'être en réalité
01:49:05 en démocratie parlementaire et pour dire
01:49:07 "bah non, regardez, tout a été validé
01:49:09 donc il n'y aura pas besoin
01:49:11 de passer par le moment de saisine du moment
01:49:13 que la loi aura été actée".
01:49:15 Maintenant, je pense
01:49:17 tout de même, c'est peut-être un léger point de retrait
01:49:19 que j'ai par rapport au plateau, qu'il y a
01:49:21 une forme de judiciarisation maladive
01:49:23 du débat politique à l'heure actuelle
01:49:25 et normalement le Conseil constitutionnel
01:49:27 en théorie du moins, devrait être
01:49:29 le garant de l'état de droit en
01:49:31 ultime recours. On voit en l'occurrence qu'on attend de lui
01:49:33 qu'il détermine les politiques publiques qui seront appliquées.
01:49:35 Il y a quand même quelque chose de gênant ici.
01:49:37 Alors en effet, c'est parce que
01:49:39 le Parlement ne joue plus le rôle d'équilibre
01:49:41 qu'il est supposé tenir
01:49:43 puisque le gouvernement n'a pas de majorité
01:49:45 et que l'opposition est totalement désorganisée.
01:49:47 Certes, il y a un blocage institutionnel
01:49:49 en amont, il n'en demeure pas moins
01:49:51 que la situation dans laquelle on se retrouve
01:49:53 peut nous conduire
01:49:55 à une forme de gouvernement des juges, sans vouloir abuser
01:49:57 de cette expression galvaudée
01:49:59 que je ne soutiendrai pas.
01:50:01 Depuis 1971, le Conseil
01:50:03 constitutionnel considère qu'il est là pour garantir
01:50:05 les droits et libertés fondamentales.
01:50:07 Il a sorti ça de son chapeau, juste après
01:50:09 le départ du général de Gaulle.
01:50:11 Donc effectivement, il s'est inscrit dans une volonté
01:50:13 de régir la politique publique de la France
01:50:15 et en tout cas d'intervenir pour venir réglementer.
01:50:17 C'est comme ça qu'il y a 2-3 ans, il arrivait
01:50:19 à nous sortir du chapeau un principe de fraternité
01:50:21 qui permet notamment de
01:50:23 ne pas pouvoir poursuivre des personnes qui viendraient
01:50:25 aider des migrants sur le territoire national.
01:50:27 Donc on doit assumer cette
01:50:29 logique un peu de gouvernement des juges
01:50:31 qui a un côté aussi très positif.
01:50:33 Il y a énormément de choses qui ont pu progresser
01:50:35 dans notre pays en termes de liberté fondamentale et c'est très bien.
01:50:37 Mais qui a aussi son revers négatif.
01:50:39 On va marquer une courte pause dans nos débats
01:50:41 parce que c'est l'heure de faire le point sur l'actualité
01:50:43 avec Mathieu Devesere. Bonsoir Mathieu.
01:50:45 Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
01:50:52 L'inflation devrait continuer
01:50:54 de ralentir en France l'année prochaine.
01:50:56 Dans sa dernière prévision, l'INSEE
01:50:58 table sur un taux aux alentours
01:51:00 de 4% en début d'année, un chiffre
01:51:02 bien inférieur aux 6% enregistrés
01:51:04 à la même période il y a un an.
01:51:06 Mais les Français y croient-ils vraiment ?
01:51:08 Nos journalistes ont tendu leur micro écouté.
01:51:10 En fait, tout a beaucoup augmenté
01:51:14 mais
01:51:16 si le
01:51:18 prix de l'alimentation principale
01:51:20 pour nourrir les enfants,
01:51:22 les grandes familles, tout ça
01:51:24 s'abaissait, ce serait formidable
01:51:26 comme le pain.
01:51:28 Ne serait-ce que le pain.
01:51:30 J'ai un petit revenu, je ne peux pas
01:51:32 m'offrir le luxe que j'offrais autrefois.
01:51:34 J'ai ressenti qu'il y a une
01:51:36 augmentation des tarifs, des prix
01:51:38 alimentaires,
01:51:40 même vestimentaires.
01:51:42 Il y a plein de choses qu'on n'achète plus
01:51:44 et puis dans un sens, c'est dans
01:51:46 un sens décroissant finalement.
01:51:48 Donc ça peut être aussi pas mal, on réfléchit plusieurs fois
01:51:50 avant d'acheter quelque chose.
01:51:52 La France a battu son record d'exportation
01:51:54 d'électricité. Le pays a fourni
01:51:56 18 680 mégawatts
01:51:58 en dehors de ses frontières.
01:52:00 L'année dernière, la France
01:52:02 avait pourtant été contrainte d'importer
01:52:04 de l'électricité pour la
01:52:06 première fois depuis 42 ans.
01:52:08 Comment expliquer ce revirement ?
01:52:10 Élément de réponse avec ce sujet d'Audrey Berthoud.
01:52:12 La France avait
01:52:14 de l'énergie à revendre.
01:52:16 Vendredi dernier, le pays a pu exporter
01:52:18 un volume record d'électricité
01:52:20 vers ses pays voisins.
01:52:22 Des problèmes en cause, du vent,
01:52:24 des températures élevées pour la saison
01:52:26 et un plus faible besoin d'électricité
01:52:28 sur notre territoire.
01:52:30 Beaucoup de production d'électricité
01:52:32 via l'éolienne, un parc nucléaire qui fonctionne
01:52:34 et une demande qui est en diminution
01:52:36 par rapport à d'habitude
01:52:38 du fait des températures
01:52:40 qui étaient anormalement élevées
01:52:42 et d'une activité
01:52:44 en berne du fait
01:52:46 des fêtes de Noël font que
01:52:48 la balance commerciale était
01:52:50 inversée par rapport à l'année dernière
01:52:52 puisque si l'année dernière nous avons importé
01:52:54 de l'électricité, cette année
01:52:56 nous recommençons à exporter
01:52:58 de l'électricité.
01:53:00 18 680 MW ont été exportés
01:53:02 en une seule journée.
01:53:04 Le précédent record datait du 22 février 2019.
01:53:06 Il était de 17 415 MW.
01:53:08 Principaux acheteurs
01:53:10 de cette électricité,
01:53:12 le Royaume-Uni, l'Allemagne,
01:53:14 la Suisse, l'Italie et l'Espagne.
01:53:16 Un volume record d'électricité exportée
01:53:18 qui ne devrait pas avoir d'impact
01:53:20 sur notre facture.
01:53:22 Il n'y a pas d'impact au niveau de la facture
01:53:24 puisque nous avons la plupart
01:53:26 des contrats EDF avec des tarifs
01:53:28 qui sont régulés.
01:53:30 La semaine dernière, l'éolien a couvert
01:53:32 environ 20% de la production électrique nationale.
01:53:34 De quoi alimenter
01:53:36 des espoirs pour cet hiver.
01:53:38 Enfin, le bilan
01:53:40 s'alourdit après des attaques
01:53:42 dans le centre du Nigeria.
01:53:44 198 personnes ont été tuées
01:53:46 ce samedi et mardi.
01:53:48 L'identité des assaillants n'est pas encore connue
01:53:50 dans cette région, en proie depuis
01:53:52 plusieurs années à des tensions religieuses
01:53:54 et ethniques.
01:53:56 C'est la fin de ce journal.
01:53:58 Retrouvez tout de suite Elodie Huchard et ses invités
01:54:00 pour la suite et la fin de Soir Info.
01:54:02 Merci à vous Mathieu Devese, merci d'avoir accompagné
01:54:04 toute cette soirée pour l'actualité.
01:54:06 Et évidemment, on vous retrouve demain pour les journaux.
01:54:08 A demain.
01:54:10 Merci beaucoup.
01:54:12 Et on va continuer à parler de la loi immigration
01:54:14 et de la loi de l'immigration.
01:54:16 On va parler de la loi de l'immigration.
01:54:18 On va parler de la loi de l'immigration.
01:54:20 On va parler de la loi de l'immigration.
01:54:22 On va parler de la loi de l'immigration.
01:54:24 On va parler de la loi de l'immigration.
01:54:26 On va parler de la loi de l'immigration.
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01:55:56 On va parler de la loi de l'immigration.
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01:56:00 On va parler de la loi de l'immigration.
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01:57:36 On va parler de la loi de l'immigration.
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01:57:42 On va parler de la loi de l'immigration.
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02:01:32 On va parler de la loi de l'immigration.
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02:01:42 On va parler de la loi de l'immigration.
02:01:44 On va parler de la loi de l'immigration.
02:01:46 On va parler de la loi de l'immigration.
02:01:48 On va parler de la loi de l'immigration.
02:01:50 On va parler de la loi de l'immigration.
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02:05:00 On va parler de la loi de l'immigration.
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02:05:30 On va parler de la loi de l'immigration.
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02:05:40 On va parler de la loi de l'immigration.
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02:05:48 On va parler de la loi de l'immigration.
02:05:50 On va parler de la loi de l'immigration.
02:05:52 On va parler de la loi de l'immigration.
02:05:54 On va parler de la loi de l'immigration.
02:05:56 - C'est compliqué pour le gouvernement.
02:05:58 On a déjà dit qu'après les européennes,
02:06:00 il y aurait sûrement un remaniement.
02:06:02 On a déjà dit qu'après les JO,
02:06:04 il y aurait sûrement un remaniement.
02:06:06 On a l'impression qu'avec Emmanuel Macron,
02:06:08 les dates des prochains remaniements
02:06:10 étant déjà connues,
02:06:12 c'est un gouvernement qui a 4-5 mois devant lui.
02:06:14 C'est dur d'imprimer sur une période aussi rapide
02:06:16 quand on voit à quelle vitesse très lent
02:06:18 que les choses bougent.
02:06:20 - Oui, bien sûr, c'est dur.
02:06:22 C'est aussi un gouvernement plus difficile.
02:06:24 On ne l'a pas souligné tout à l'heure
02:06:26 que lorsque le président agit
02:06:28 ou le chef du gouvernement agit
02:06:30 pour, je dirais,
02:06:32 fédérer les parlementaires,
02:06:34 vous l'avez remarqué au sujet de la loi immigration,
02:06:36 ça a été dit par Maxime d'une certaine façon,
02:06:38 en fait, il se fâche avec la rue
02:06:40 puisqu'il y a une majorité de Français
02:06:42 aujourd'hui qui sont favorables
02:06:44 à la loi immigration.
02:06:46 à la loi immigration.
02:06:48 Ce qui va ressortir du retoquage
02:06:50 d'un certain nombre d'articles,
02:06:52 c'est une loi dans laquelle
02:06:54 probablement les Français
02:06:56 ne se reconnaîtront plus
02:06:58 aussi clairement et distinctement
02:07:00 qu'ils s'y sont reconnus
02:07:02 si on se fie notamment
02:07:04 aux derniers sondages que nous connaissons.
02:07:06 Et là, en fait,
02:07:08 la question que vous me posez
02:07:10 est une question effectivement
02:07:12 qui nous ramène au fond à ce problème-là
02:07:14 parce qu'on peut remanier
02:07:16 un gouvernement
02:07:18 on peut évidemment
02:07:20 ménager les poids lourds
02:07:22 du gouvernement
02:07:24 et on peut
02:07:26 mettre en place un gouvernement
02:07:28 qui fait droit à la fois
02:07:30 aux différentes sensibilités
02:07:32 auxquelles Emmanuel Macron
02:07:34 veut faire droit.
02:07:36 Mais il y a l'opinion publique,
02:07:38 il y a la rue
02:07:40 et la rue aujourd'hui,
02:07:42 on n'a pas tellement l'impression
02:07:44 quand on l'écoute,
02:07:46 qu'elle veut en fait
02:07:48 une politique du compromis
02:07:50 pour parler comme mon voisin.
02:07:52 Sur la question
02:07:54 de l'immigration,
02:07:56 sur la question des retraites,
02:07:58 il ne me semble pas que la rue
02:08:00 veuille des positions qui sont
02:08:02 celles que le compromis
02:08:04 dirigeante.
02:08:06 Maxime Thiebaud,
02:08:08 pour terminer sur ce sujet,
02:08:10 c'est vrai que ce remaniement
02:08:12 c'est forcément un casse-tête
02:08:14 pour la République et on le voit aussi,
02:08:16 la question est compliquée parce qu'on dit
02:08:18 chaque fois on va remplacer Elisabeth Borne
02:08:20 mais l'argument qui fait aussi qu'elle reste
02:08:22 c'est de se dire qui aujourd'hui peut élargir
02:08:24 la majorité comme vous le disiez tout à l'heure
02:08:26 si vous mettez, je dis n'importe quoi,
02:08:28 Eric Ciotti Premier ministre,
02:08:30 ça fera plaisir au LR, vous perdez une grande partie
02:08:32 de la gauche de la majorité.
02:08:34 Non mais je pense que les Français
02:08:36 s'en désintéressent complètement.
02:08:38 Je pense que les trois quarts
02:08:40 ne connaissent pas leur ministre.
02:08:42 C'est une respiration démocratique avec une belle
02:08:44 dissolution, un retour aux urnes
02:08:46 avec une vraie élection législative
02:08:48 et un gouvernement qui correspond à la couleur
02:08:50 politique de l'Assemblée nationale
02:08:52 parce qu'en fait concrètement qu'est-ce qu'on voit ?
02:08:54 On voit une gouvernance par 49-3
02:08:56 si on continue comme ça on sera
02:08:58 60-49-3 lors du renouvellement
02:09:00 de l'élection législative en 2026.
02:09:02 Ça ne tient pas la route.
02:09:04 Donc il faudrait ce retour aux urnes
02:09:06 mais Emmanuel Macron n'en a pas envie.
02:09:08 Pour terminer je vous propose un sujet un peu plus léger
02:09:10 on va parler de la Tour Eiffel
02:09:12 parce qu'aujourd'hui ça fait 100 ans que Gustave Eiffel
02:09:14 est décédé. Evidemment il est connu
02:09:16 dans le monde entier. Regardez ce reportage
02:09:18 de Jules Bedot, Antoine Durand avec le récit
02:09:20 de Célia Gruyère.
02:09:22 Génie, visionnaire, symbole
02:09:24 de la France, autant de mots
02:09:26 pour décrire Gustave Eiffel.
02:09:28 100 ans après sa mort, il est reconnu
02:09:30 dans le monde entier surtout pour sa
02:09:32 célèbre tour construite en
02:09:34 1889 pour l'exposition universelle.
02:09:36 Un génie,
02:09:38 un créatif,
02:09:40 un ingénieur
02:09:42 créatif et avant-gardiste.
02:09:44 C'est tout le symbole de
02:09:46 Paris, la Tour Eiffel c'est la première
02:09:48 chose qui viendra à l'esprit pour les gens
02:09:50 qui vivent à l'étranger. Aujourd'hui, nous lui
02:09:52 devons un vaste patrimoine architectural
02:09:54 avec des centaines de constructions
02:09:56 sur tous les continents et notamment
02:09:58 des ponts. Il est certainement
02:10:00 un visionnaire.
02:10:02 Il a réussi
02:10:04 à relever
02:10:06 un grand nombre de défis
02:10:08 et notamment des
02:10:10 records de hauteur à la fois
02:10:12 à travers
02:10:14 des projets
02:10:16 de viaduc de pont
02:10:18 comme le pont sur le Douro
02:10:20 le viaduc de Garabit
02:10:22 mais bien sûr la Tour Eiffel
02:10:24 qui couronne un peu
02:10:26 toute sa carrière de constructeur.
02:10:28 Mais Gustave Eiffel a aussi
02:10:30 plusieurs inventions scientifiques à son actif
02:10:32 dans les domaines de la
02:10:34 météorologie et de l'aérodynamisme.
02:10:36 Autant d'innovations qui ont
02:10:38 poussé ses descendants à demander
02:10:40 son entrée au Panthéon.
02:10:42 Et voilà c'est déjà la fin de
02:10:44 Soir Info. Merci à tous de nous avoir suivis.
02:10:46 Merci à vous quatre d'avoir été les
02:10:48 invités de cette émission. Évidemment vous restez
02:10:50 bien sur CNews. Tout de suite c'est l'édition
02:10:52 de la nuit avec Simon Guillin.
02:10:54 ♪ ♪ ♪

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