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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, soyez les bienvenus en direct sur CNews.
00:00:04 Nous sommes ensemble dans Soir Info jusqu'à minuit.
00:00:08 Mais pour l'heure, un point sur l'actualité avec vous, Simon Guylain.
00:00:11 Bonsoir.
00:00:12 Bonsoir Yoann, bonsoir.
00:00:13 Et à la une de l'actualité, Gérald Darmanin qui a annoncé en début d'après-midi
00:00:16 le dispositif de sécurité à l'approche du 14 juillet.
00:00:20 Oui, le ministre de l'Intérieur qui a annoncé un dispositif exceptionnel.
00:00:24 À partir de demain et jusqu'à samedi, 130 000 policiers et gendarmes
00:00:29 seront mobilisés dans tout le pays ainsi que 40 000 sapeurs-pompiers.
00:00:33 L'objectif est bien sûr d'anticiper d'éventuelles violences urbaines.
00:00:36 On voit tout ça avec ce sujet de Sarah Fensary.
00:00:39 Un dispositif exceptionnel.
00:00:41 130 000 policiers et gendarmes seront mobilisés les 13 et 14 juillet,
00:00:46 dont 45 000 chaque soir.
00:00:48 Ce déploiement reprend le même modus operandi que lors des émeutes
00:00:52 qui ont suivi la mort du jeune Nahel.
00:00:54 Nous mobiliserons le Raid, le JIGN, la Béry,
00:00:57 les hélicoptères de la Gendarmerie nationale qui voleront dès le 13 juillet,
00:01:00 bien sûr les drones qui nous permettront, comme on l'a montré pendant les émeutes,
00:01:04 d'intervenir plus rapidement.
00:01:06 J'ai également demandé à la Première ministre l'utilisation des véhicules blindés,
00:01:09 comme nous l'avons fait, l'autorisation qu'elle m'a donnée
00:01:12 et qui permettra donc de pré-positionner les véhicules de la Gendarmerie
00:01:16 dans les villes qui sont apparemment les plus touchées.
00:01:18 Les bus et les trams s'arrêteront à 22h.
00:01:21 Les autorités craignent que les célébrations marquent une recrudescence des violences
00:01:25 et notamment de l'utilisation des mortiers d'artifice.
00:01:28 Pour cela, la Première ministre Elisabeth Borne en a interdit la vente, le port,
00:01:32 le transport et l'utilisation jusqu'à samedi soir,
00:01:35 selon un décret paru dimanche 9 juillet au journal officiel.
00:01:38 Le ministre de l'Intérieur a précisé également que 150 000 mortiers de feux d'artifice
00:01:43 avaient déjà été saisis par les forces de l'ordre.
00:01:46 Emmanuel Macron promet d'agir avec la plus grande détermination
00:01:51 en cas de débordement lors des festivités de ce 14 juillet.
00:01:54 Le chef de l'État s'est exprimé lors d'une nouvelle conférence de presse
00:01:57 à l'issue du sommet de l'OTAN en Lituanie.
00:01:59 Selon lui, après plusieurs jours d'émeutes en France,
00:02:02 l'ordre républicain doit être respecté partout sur le territoire.
00:02:05 Sachez que le président de la République ne s'exprimera pas le 14 juillet,
00:02:09 mais il s'engage à le faire dans les prochains jours.
00:02:11 Dans le reste de l'actualité, cela fait maintenant 4 jours
00:02:14 que le petit Émile, 2 ans et demi, a disparu.
00:02:18 Malheureusement, les recherches n'ont à ce stade pas permis de découvrir de nouveaux éléments.
00:02:22 On va tout de suite aller sur place, on va retrouver notre envoyé spécial Thibault Marcheteau.
00:02:27 Thibault, les recherches sur le terrain sont en passe de s'arrêter.
00:02:31 Qu'est-ce que ça signifie concrètement, Thibault ?
00:02:33 Effectivement, Simon, vous venez de le dire, elles sont en passe de s'arrêter.
00:02:39 Voici les mots qui ont été choisis par le procureur de la République.
00:02:42 Cela signifie que de nombreux gendarmes et militaires sont partis de ce dispositif,
00:02:47 mais que le dispositif sera complètement allégé à partir de demain.
00:02:51 Certains gendarmes pourraient revenir sur l'île pour continuer les recherches,
00:02:55 mais le dispositif, je vous le disais, sera considérablement allégé.
00:02:58 Donc si beaucoup de forces de l'ordre quittent ce hameau d'une trentaine d'habitants,
00:03:02 vous l'imaginez très bien, l'émotion, elle, reste très forte.
00:03:05 Mais le sentiment qui domine à l'intérieur de ce hameau des Alpes de Haute-Provence,
00:03:09 c'est l'incompréhension.
00:03:10 Comment est-ce qu'en 4 jours, plus de 200 volontaires, plus de 90 gendarmes
00:03:14 et plus de 10 militaires n'ont pas réussi à trouver la moindre trace de cet enfant,
00:03:20 la moindre explication à cette disparition ?
00:03:22 Voilà donc le sentiment qui domine, celui de l'incompréhension.
00:03:26 L'enquête, les investigations vont donc se poursuivre dans un nouveau temps,
00:03:29 comme le précisait le procureur de la République.
00:03:32 Une enquête beaucoup plus technique, beaucoup plus longue, nous précisait-il.
00:03:36 D'ailleurs, le parquet va arrêter de s'exprimer pour le secret de l'enquête concernant les recherches.
00:03:41 Certains habitants nous ont confié qu'ils souhaitaient, si c'était possible,
00:03:45 continuer les recherches par eux-mêmes dans les prochains jours.
00:03:47 Voilà donc ce que l'on sait concernant l'enquête,
00:03:50 mais également les recherches de ce jeune garçon de 2 ans et demi
00:03:53 qui a échappé à la vigilance de ses grands-parents, samedi vers 17h15.
00:03:57 Merci beaucoup Thibault.
00:03:58 Thibault Marcheteau en direct des Alpes de Haute-Provence.
00:04:01 12 personnes ont été interpellées ce matin après l'attaque visant le maire de La Hélérose.
00:04:06 Il s'agit de 12 hommes majeurs,
00:04:07 domicilés principalement à La Hélérose et dans les environs.
00:04:11 Dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier,
00:04:13 une voiture bélier avait foncé sur la maison de Vincent Jambrain,
00:04:16 le maire de cette ville du Val-de-Marne.
00:04:17 Son épouse blessée avait au moment des faits dû être hospitalisée.
00:04:21 L'émotion à présent dans la petite commune de Vieux-Condé,
00:04:24 dans le nord, après la mort de Philippe Matteau.
00:04:27 Cet homme de 72 ans avait été passé à tabac
00:04:29 dans la nuit de mercredi à jeudi dernier.
00:04:31 Après être sorti de chez lui,
00:04:33 il était tout simplement excédé par les nuisances sonores
00:04:35 provoquées par un groupe de jeunes
00:04:36 et sur place, les habitants sont forcément sous le choc.
00:04:39 Dans cette toute petite commune du nord, habituellement très calme,
00:04:42 le sujet de Maxime Legay, Olivier Gengloff avec Marine Sabourin.
00:04:46 Son visage était connu de tous.
00:04:48 A Vieux-Condé, les habitants sont venus se recueillir à la mairie,
00:04:52 adresser quelques mots en soutien à sa famille
00:04:55 et se remémorer l'homme au grand cœur qu'était Philippe Matteau.
00:04:58 Je l'ai connu très bien, tout jeune.
00:05:02 Je l'ai eu dans des ateliers en agriculture.
00:05:07 J'ai fait des ateliers avec, il était très sympa.
00:05:10 Les gens disaient que c'était une personne très gentille,
00:05:12 qui rendait service à beaucoup de monde.
00:05:15 Engagé dans plusieurs associations, au Resto du Coeur notamment,
00:05:18 le Septuagénaire œuvrait pour sa ville.
00:05:21 Fleuriste de profession, ses bouquets ornaient toujours les tables des mariés du village.
00:05:25 Il avait pris sa retraite, il avait été récompensé aussi
00:05:28 au niveau de son entreprise ici, des fleurs.
00:05:32 Il a obtenu des trucs d'or.
00:05:34 C'était quelqu'un de très très très bien, M. Matteau.
00:05:38 Les habitants de Vieux-Condé sont tous sous le choc
00:05:40 après cette violente agression survenue dans une commune habituellement sans histoire.
00:05:45 On n'ose même plus sortir à pied tellement qu'on a peur de se faire agresser.
00:05:49 On n'ose même plus.
00:05:50 Un petit retraité, on est retraité et puis ça peut arriver à tout le monde.
00:05:54 Un livre de condoléances est disponible à la mairie jusqu'à la fin de la semaine au moins.
00:06:00 Il y a un an, jour pour jour, deux incendies se déclaraient sur le bassin d'Arcachon
00:06:05 et au sud de Bordeaux, la Gironde était confrontée à des méga-feux,
00:06:08 probablement les pires de son histoire.
00:06:11 Il aura fallu 12 jours aux sapeurs-pompiers pour parvenir à maîtriser ces méga-feux.
00:06:16 Des flammes qui avaient ravagé plus de 20 000 hectares de forêt.
00:06:18 Et sachez qu'un an après, vous allez voir que les dégâts sont toujours visibles.
00:06:21 Viviane Harvey.
00:06:23 Une forêt encore debout, mais comme en hiver, avec ses arbres noirs et calcinés à perte de vue.
00:06:29 Ici à Saint-Magne, en Gironde, les méga-feux de juillet dernier
00:06:33 ont marqué profondément le paysage.
00:06:35 Mais pas seulement, le souvenir des incendies est encore dans toutes les têtes.
00:06:39 Impossible d'oublier les flammes qui se sont approchées si près des maisons.
00:06:44 Là, il était juste à 500 mètres, derrière la toiture de maison.
00:06:47 Là, il y en a encore une juste derrière et là, les flammes étaient arrivées jusqu'ici.
00:06:51 On y pense tous les jours. On est quand même dans le coin de la tête.
00:06:54 Même la nuit, on ne dort pas bien.
00:06:56 Enfin, pour moi, en mon compte, j'ai toujours le truc que ça va parce que...
00:07:00 L'année dernière, Jérôme avait dû évacuer sa maison dans l'urgence, deux fois.
00:07:04 Aujourd'hui, même si la vie a repris son cours, il se tient toujours prêt à partir.
00:07:09 Les rasoirs, les dessous, pantalons, voilà, le nécessaire.
00:07:14 À Austance, ou Manaux, les communes voisines, les flammes étaient venues aussi lécher les habitations.
00:07:20 Sylvie était partie en catastrophe.
00:07:22 Depuis l'année dernière, j'ai une mallette où j'ai tous mes papiers essentiels dedans.
00:07:27 Je sais que je pars tout de suite s'il faut partir.
00:07:30 Il y a un an, la violence des feux avait pris tout le monde de cours.
00:07:33 Cette année, sur la commune de Saint-Magne, 30 bénévoles ont été formés pour faire de la prévention en forêt.
00:07:39 Quant aux pompiers, ils disposent de moyens accrus, des drones, des caméras de surveillance et surtout des avions bombardiers d'eau.
00:07:46 Et puis, c'était il y a 25 ans, jour pour jour, l'équipe de France de football remportait sa première Coupe du monde.
00:07:53 Et vous faisiez quoi ce soir-là, Johan ? Vous vous souvenez ?
00:07:55 Je m'en souviens, évidemment. Je regardais le match dans un bar.
00:07:59 En tout cas, c'est une date qui restera à jamais gravée dans les mémoires.
00:08:04 On se souvient de ces deux coups de tête de Zine et d'Inzidane.
00:08:07 C'était donc le 12 juillet 1998.
00:08:10 Des images de joie, d'euphorie, de bonheur qui vous sont commentées par Sarah Varney ce soir.
00:08:14 C'était il y a 25 ans.
00:08:18 La France gagnait sa première Coupe du monde de football en battant le Brésil 3-0 à domicile au Stade de France.
00:08:24 Un souvenir qui de toute façon est éternel, qui restera gravé dans notre vie.
00:08:28 Il y a eu 1985 avec Michel Platini, il y a eu les Verts de Saint-Etienne.
00:08:32 Il y a eu 1998 avec des mecs fantastiques, vraiment les mecs de cette équipe.
00:08:38 Les Blancs, les Barthez, les Deschamps, j'en oublie bien sûr les Robert Gress.
00:08:43 C'était des mecs hors normes et ils ont gagné la plus belle chose qui puisse exister au monde pour un footballeur professionnel.
00:08:51 Le 12 juillet 1998, une date qui a marqué toute une génération de Français.
00:08:59 On a cassé le klaxon de notre 104, de notre Peugeot 104.
00:09:03 Et c'est pas des bêtises, c'est vrai.
00:09:04 Je pense qu'on se souvient tous où on était sur le moment où on a gagné.
00:09:07 Le 3-0 c'était quelque chose de mythique, on va dire on s'en rappelle tous.
00:09:10 Les rues étaient vides, voilà c'est tout ce que je me souviens.
00:09:13 C'était le match de ma vie celui-là, je l'oublierai jamais celui-là.
00:09:16 18 annes de but de la tête en finale, incroyable.
00:09:18 Zizou, la Zizou, normal.
00:09:21 1 et 2 et 3-0 et puis la la la la la la la la la la.
00:09:26 Et c'est sous cette hymne que les Français ont célébré la victoire des Blu, des festivités qui ont duré plusieurs jours.
00:09:33 Et ça fait du bien de revoir ces beaux souvenirs.
00:09:44 Merci à vous Simon Guylain, on vous retrouve à 22h pour un nouveau point complet sur...
00:09:47 L'actualité.
00:09:49 On marque une courte pause, vous restez avec nous dans un instant.
00:09:51 J'accueille Mathieu Lefebvre, député Renaissance du Val-de-Marne qui répondra à mes questions.
00:09:56 A tout de suite.
00:09:57 Bonsoir Mathieu Lefebvre.
00:10:02 Bonsoir.
00:10:03 Bienvenue, vous êtes député Renaissance du Val-de-Marne, vous êtes donc un soutien du président de la République.
00:10:09 Première question, quel bilan tirez-vous de la semaine d'émeute qui a suivi la mort de Nahel ?
00:10:14 Je crois que ce sont l'ordre et l'autorité qui ont été remis en cause à travers tous leurs symboles.
00:10:20 Les symboles de nos policiers, de nos gendarmes, mais aussi de la justice, parfois des crèches, des mairies.
00:10:26 Je pense qu'il faut remettre de l'ordre et de l'autorité partout dans le pays.
00:10:30 Ça commence évidemment par les familles, mais ça passe aussi par l'école.
00:10:34 Et ça passe aussi par un discours absolument impeccable de nos politiques, de notre classe politique.
00:10:39 Or, de ce point de vue, j'observe que tout le monde n'a pas été à l'unisson.
00:10:41 Vous dites qu'il faut remettre de l'ordre dans le pays.
00:10:44 Est-ce qu'il y a plus d'ordre aujourd'hui, six ans après l'élection d'Emmanuel Macron, qu'il n'y en avait en 2017 ?
00:10:49 En toute état de cause, aucun autre président de la République n'a autant investi le régalien,
00:10:54 que ce soit nos forces de police et de gendarmerie, que ce soit la justice, que ce soit nos armées, qu'Emmanuel Macron.
00:11:00 Je crois que le président de la République a fait énormément en termes de moyens financiers, mais aussi également...
00:11:04 J'entends bien ce que vous nous dites, mais ça n'est pas ma question.
00:11:06 Est-ce qu'il y a plus d'ordre aujourd'hui dans ce pays qu'en 2017 ?
00:11:09 Je crois, oui, bien sûr. Je pense que ces réponses-là ne sont pas des réponses anodines.
00:11:13 Quand on met 10 000 policiers et gendarmes de plus, quand on double la présence des policiers sur la voie publique, ça se voit.
00:11:19 Quand on double la présence des policiers dans les transports en commun, je pense que ça n'est pas rien.
00:11:23 Évidemment, on peut toujours aller plus loin, on doit toujours aller plus loin.
00:11:26 Mais je veux aussi rendre hommage à nos policiers et à nos gendarmes, qui font un travail absolument considérable au péril de leur vie.
00:11:32 Et on l'a vu, il y a un ensauvagement de la société, c'est le ministre de l'Intérieur qui l'a dit.
00:11:36 Il y a un processus de décivilisation qui est à l'oeuvre, c'est le président de la République qui l'a dit.
00:11:40 Nos forces de l'ordre font face à cette violence-là, à cette montée de la violence, dans un contexte extrêmement difficile.
00:11:45 L'une des promesses d'Emmanuel Macron en 2017 était d'apaiser la France.
00:11:50 Manifestement, ce pari, il est perdu.
00:11:52 Je ne crois pas. Vous savez, je pense que...
00:11:54 La France est plus apaisée aujourd'hui qu'en 2017, encore une fois.
00:11:56 Je vous repose un peu la même question parce que votre réponse me surprend, sincèrement.
00:12:00 Écoutez, notre pays est un pays évidemment fracturé, avec des personnes qui vivent dans des univers tout à fait différents,
00:12:07 des Frances qui se regardent pour reprendre ce que dit Gérard Collomb.
00:12:10 Je crois que quand le président de la République fait baisser le chômage pour arriver quasiment au plein emploi,
00:12:14 c'est de nature aussi à apaiser le pays.
00:12:16 Je pense que les résultats économiques qu'il a obtenus sont aussi de nature à apaiser le pays
00:12:20 et les relations entre les individus.
00:12:22 Évidemment, beaucoup reste à faire.
00:12:24 Mais objectivement, vous n'avez pas le sentiment que ce pays est quand même plus fracturé aujourd'hui qu'il y a six ans, sincèrement ?
00:12:29 Sincèrement, qui fracture le pays ?
00:12:31 Est-ce que ce sont des élus qui, sain de leur écharpe tricolore, se rendent dans des manifestations
00:12:35 où on crie "tout le monde déteste la police" qui fracturent le pays ?
00:12:37 Est-ce que ce n'est pas M. Mélenchon qui n'appelle pas au calme et qui fracture le pays ?
00:12:41 Est-ce que ce n'est pas Mme Le Pen qui, en ne proposant rien, en se posant par angon uniquement de la victoire de 2027,
00:12:47 ne fracture pas le pays ?
00:12:49 Je crois aussi qu'il faut cesser le Macron-Bashing.
00:12:51 Le président de la République...
00:12:53 Il n'a aucune responsabilité ?
00:12:54 Il a évidemment une part de responsabilité.
00:12:56 C'est lui qui est à la manœuvre.
00:12:57 C'est ce que je voulais vous entendre dire.
00:12:59 Simplement, le président de la République, ça n'est pas lui qui est à la manœuvre dans cette crise d'autorité.
00:13:04 Cette crise d'autorité, elle date d'abord de bien avant lui.
00:13:06 Vous savez, nous, on essaie de remettre de l'ordre dans le pays,
00:13:08 dans un pays qui n'a quasiment pas été géré les 30 années au préalable.
00:13:12 Dans l'hôpital public, il n'y a eu aucun investissement qui a été fait.
00:13:15 Dans la justice, il n'y a eu aucun investissement qui a été fait.
00:13:17 On en paye aujourd'hui les conséquences.
00:13:19 Gérald Darmanin a présenté aujourd'hui le dispositif de sécurité pour les trois nuits du week-end du 14 juillet.
00:13:24 45 000 policiers déployés chaque soir sur le terrain.
00:13:27 De quoi le gouvernement a-t-il peur pour déployer de tels moyens ?
00:13:31 Il a peur qu'après une pause, les émeutes repartent de plus belle ?
00:13:35 Le gouvernement anticipe.
00:13:37 On n'a aucune envie de se laisser gâcher la fête.
00:13:39 Le 14 juillet, c'est la fête nationale.
00:13:41 C'est la fête non pas du 14 juillet 89, mais du 14 juillet 90.
00:13:45 Les fédérés de la France, de la Concorde, on n'a aucune envie de se laisser gâcher la fête par des émeutiers.
00:13:50 Je crois qu'on reprocherait beaucoup au gouvernement de ne pas anticiper d'éventuels troubles.
00:13:54 Mais précisément, cette fête, elle sera gâchée dans plusieurs communes, dans de nombreuses communes de France
00:13:58 qui ont d'ores et déjà annoncé l'annulation des festivités.
00:14:01 Je pourrais en citer plusieurs.
00:14:03 Montargis dans le Loir-et-Echelles ou encore Dame Marie-Lélis en Seine-et-Marne.
00:14:08 Il y en a beaucoup.
00:14:10 Ça, ce n'est pas un échec pour le gouvernement.
00:14:12 Ça montre quand même que les émeutiers ont en partie gagné, non ?
00:14:14 Je ne crois pas.
00:14:15 Les émeutiers auraient gagné si on avait interdit les festivités.
00:14:18 Je crois que la République est plus forte.
00:14:20 Moi, je respecte évidemment les élus qui ont retiré leur feu d'artifice.
00:14:25 Chez moi, y compris dans une ville où il y a des quartiers difficiles, à Champigny-sur-Marne,
00:14:28 il y aura un feu d'artifice parce que c'est essentiel et parce que la République est plus forte.
00:14:33 Et il n'y a pas du tout de consigne d'interdiction de la part du gouvernement.
00:14:36 Le gouvernement viendra en appui avec les forces de sécurité pour faire en sorte que tout se passe bien.
00:14:40 Et c'est bien sûr à quoi on a légitimement droit.
00:14:42 Alors, il y a 25 ans, le 12 juillet 98, la France entière fêtait la victoire des Bleus
00:14:47 qui remportaient pour la première fois la Coupe du monde de foot.
00:14:50 On parlait alors de la France Black Blambeur.
00:14:53 Vous diriez qu'elle est devenue quoi, cette France Black Blambeur ?
00:14:56 En tout cas, je crois que cette France n'est pas devenue une régression vers les origines ethniques,
00:15:01 comme le rappelle Bruno Retailleau.
00:15:03 Je pense que la France, c'est d'abord un projet et qu'il faut regarder la question de l'immigration en face.
00:15:09 La question, ce n'est pas d'où on vient, mais c'est dans quel pays on veut vivre.
00:15:12 Est-ce qu'on accepte de véhiculer les valeurs de la République ?
00:15:15 Est-ce qu'on respecte l'égalité entre les femmes et les hommes ?
00:15:18 Est-ce qu'on se refuse au communautarisme ?
00:15:20 Voilà ce que c'est que la France.
00:15:21 Donc moi, ma question, ce n'est pas de donner une couleur de peau à la France.
00:15:23 Elle n'a que trois couleurs, la France, le bleu, le blanc et le rouge.
00:15:26 Mais est-ce qu'il y a 25 ans, est-ce que le 14 juillet 98, on brûlait autant de voitures qu'aujourd'hui, par exemple ?
00:15:31 Je ne peux pas vous donner les chiffres, mais malheureusement, vous savez,
00:15:34 les 14 juillet, les 31 décembre, il y a toujours eu des feux de véhicules.
00:15:37 Vous n'avez pas l'impression que ça empire ?
00:15:40 Moi, je n'ai pas l'impression.
00:15:41 Vous savez, je ne vis pas dans un pays dans lequel on dit toujours c'était mieux avant ou c'est mieux aujourd'hui.
00:15:45 Je crois qu'on doit retrouver cette concorde nationale.
00:15:47 Il y a beaucoup de forces qui sont à l'œuvre dans notre pays, aussi pour assurer la prospérité, pour assurer la concorde.
00:15:53 Et les forces de division, vous savez, je pense qu'elles existent.
00:15:56 Il ne faut en aucun cas les nier, mais il faut qu'on soit capable de les dépasser, les dépasser ensemble.
00:16:00 Et ça, c'est aussi la responsabilité de ma génération et de notre classe politique.
00:16:05 Alors, pendant les manifestations contre la réforme des retraites,
00:16:08 la France n'a pas été capable d'accueillir le roi Charles III en visite d'État.
00:16:12 La France obligée d'annuler des concerts au Stade de France durant les émeutes.
00:16:16 Quid des Jeux olympiques ?
00:16:18 On est en droit de se demander si nous serons capables de les organiser et surtout d'en assurer la sécurité.
00:16:23 Est-ce que vous avez des certitudes, vous, de ce point de vue-là ?
00:16:25 Écoutez, en tout cas, tout sera mis en œuvre pour assurer la sécurité de cette grande fête populaire.
00:16:29 Tout sera mis en œuvre, c'est une chose, mais être capable d'assurer la sécurité, c'est autre chose.
00:16:33 Vous pensez que ce sera le cas ou pas ?
00:16:35 Je sais que le ministre de l'Intérieur, chaque semaine, il pilote une réunion pour assurer la bonne tenue des Jeux olympiques.
00:16:40 Les Jeux olympiques, c'est la France vitrine du monde.
00:16:43 On doit tout faire pour réussir ce pari, qui est un pari à la fois sportif, mais aussi, vous avez raison, sécuritaire.
00:16:48 Vous parlez d'une vitrine, effectivement. Les Jeux olympiques seront une vitrine.
00:16:51 Est-ce que vous diriez que l'image de la France a été abîmée ces dernières semaines, pas seulement par les émeutes,
00:16:56 en grande partie par les émeutes, mais aussi par les images que le monde entier a pu voir lors des manifestations contre la réforme des retraites ?
00:17:01 Personne n'a envie de voir ces images, mais vous savez, la France, depuis 2017,
00:17:05 elle est aussi devenue le pays le plus attractif en matière de capitaux en Union européenne.
00:17:09 C'est aussi le pays qui recroît le plus d'emplois depuis 2017.
00:17:13 C'est le pays qui attire le plus de sites industriels.
00:17:15 On a un président de la République qui est estimé à l'étranger dans la crise ukrainienne.
00:17:20 Le président de la République est à la manœuvre, précisément.
00:17:22 C'est le seul qui parle à tout le monde pour essayer de faire revenir la paix.
00:17:26 Je pense qu'on n'a pas à voir de France honteuse.
00:17:29 On a une France qui se porte bien et on le doit pour beaucoup à Emmanuel Macron.
00:17:32 Que le chômage baisse, c'est une chose, vous avez raison.
00:17:34 De ce point de vue-là, son bilan est plutôt bon.
00:17:36 Mais encore une fois, je reviens à la sécurité parce que c'est l'une des préoccupations principales des Français.
00:17:40 Et vous nous dites ce soir, non, la sécurité, ce n'est pas le point noir du bilan du président de la République.
00:17:46 Je n'ai pas dit que la sécurité n'était pas un enjeu.
00:17:49 Je pense que la sécurité, c'est un enjeu au quotidien pour les Français.
00:17:52 La sécurité, c'est la première des bibliothèques.
00:17:54 Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir réussi à ce niveau-là ?
00:17:56 Vous ne pouvez pas dire si on a réussi ou échoué sur la sécurité.
00:18:00 C'est pourtant une question qui se pose politiquement.
00:18:02 Est-ce qu'on met tous les moyens, est-ce qu'on met tout en œuvre pour assurer la sécurité de nos compatriotes ?
00:18:06 Je peux vous dire qu'on met tout en œuvre pour l'assurer.
00:18:08 Vous savez, le gouvernement et la majorité n'ont aucune envie de voir des faits divers et des injustices se commettre.
00:18:14 On n'a aucune envie de voir des gens se faire agresser dans la rue.
00:18:16 Donc oui, on fait tout pour.
00:18:18 Et ça passe aussi, je vous le dis, par un discours absolument impeccable.
00:18:21 Parce que la démocratie, c'est d'abord le refus de la violence.
00:18:24 Je voulais vous parler de Philippe Matteau, 72 ans, fleuriste à la retraite,
00:18:28 mort, roué de coups par des jeunes à qui il demandait simplement de faire un peu moins de bruit en bas de son domicile.
00:18:35 Est-ce que ça fait partie, selon vous, du processus de décivilisation dont a parlé le président de la République ?
00:18:41 Incontestablement. Il y a des gens qui ne s'expriment plus que par la violence.
00:18:44 Il y a des gens qui ne s'expriment plus qu'en rouant les autres de coups.
00:18:47 Mais on doit lutter chaque jour et chaque seconde contre cela.
00:18:49 La violence, c'est toujours un échec.
00:18:51 Moi, je me souviens, je travaillais avec Gérald Darmanin en 2020, quand il a parlé d'ensauvagement.
00:18:55 J'ai entendu les cris d'orfraie d'une partie de la gauche et de l'extrême gauche nous dire "c'est inadmissible".
00:19:00 Il y a une partie de la société qui dérive vers cette forme d'ensauvagement.
00:19:04 Et on doit la combattre, évidemment, pied à pied.
00:19:06 Alors précisément, quel est le plan du gouvernement et de la majorité pour lutter contre ce phénomène de décivilisation ?
00:19:12 Vous savez, il y a d'abord la réponse pénale.
00:19:14 Moi, j'observe qu'on crée 15 000 places de prison supplémentaires.
00:19:18 C'est indispensable pour garantir l'effectivité de la réforme pénale.
00:19:21 Les magistrats, parfois trop souvent, renoncent à prononcer des peines, des peines courtes ou des peines de moyen terme.
00:19:26 Parce que, précisément, ils savent qu'elles ne seront pas exécutées.
00:19:30 J'observe aussi que les mêmes qui veulent une réponse pénale ferme sont aussi ceux qui s'opposent à la création de places de prison.
00:19:35 Je pense notamment à Louis Alliot à Perpignan.
00:19:37 Donc il faut que le discours des élus qui souhaitent une réponse pénale forte s'accorde avec leurs actes.
00:19:43 Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics, annonce qu'il va falloir demander un effort aux Français pour désendetter la France.
00:19:50 Est-ce que ça signifie que nous allons payer plus d'impôts ?
00:19:53 Et cet effort qui sera demandé concrètement, ce sera quoi ?
00:19:57 Pour répondre à votre question, non, on ne va pas payer plus d'impôts.
00:20:00 Alors c'est quoi votre effort ? Un effort financier ? Sous quelle forme ?
00:20:03 Mais, vous savez, pour répondre d'abord à votre question, pourquoi on se désendette ?
00:20:05 On se désendette précisément parce que si demain on ne le fait pas, on va devoir augmenter les impôts sur les Français
00:20:10 ou baisser drastiquement leurs salaires pour la fonction publique comme c'était le cas en Grèce en 2012.
00:20:14 Nous, on ne veut pas de ça. On ne veut pas de l'austérité forcée et on ne veut pas non plus du laxisme.
00:20:18 Mais regardez par exemple, dans notre budget, il y a des tas de dépenses qui sont défavorables à l'environnement.
00:20:23 On est en train de les regarder à la Commission des finances, une par une, pour les réduire, pour les diminuer.
00:20:27 Ça, c'est une réduction de dépense intelligente.
00:20:29 Oui, mais ce n'est pas ce que dit Gabriel Attal. Il dit "nous allons demander des efforts aux Français".
00:20:33 Ça veut dire qu'ils vont devoir mettre la main au portefeuille.
00:20:36 Si ça n'est pas en augmentant les impôts, ce sera de quelle manière ?
00:20:38 Il y a des pistes, par exemple, sur le domaine social. Le social, c'est 50% des dépenses des Français.
00:20:43 Aujourd'hui, on a des arrêts maladie qui sont dispensés par les médecins,
00:20:46 qui vont coûter plus cher dans 10 ans que le budget du ministère de l'Intérieur.
00:20:50 Est-ce que c'est normal ? Je ne le crois pas.
00:20:52 Donc, on doit évidemment lutter contre ce type de fraude et cibler des contrôles pour éviter ce comportement.
00:20:58 Et ça pourrait concerner certaines prestations sociales aussi ou pas ?
00:21:01 Je ne crois pas. Vous savez, on vit un moment de grande difficulté, un moment où l'inflation est de 5 à 6 %.
00:21:06 On ne va pas baisser les prestations sociales, évidemment.
00:21:09 Est-ce que vous diriez qu'Elisabeth Borne est la bonne personne pour continuer à diriger l'action du gouvernement à la rentrée prochaine ?
00:21:16 Elisabeth Borne, d'abord, elle a toute la confiance de la majorité parlementaire.
00:21:19 Elle a fait adopter près de 36 lois et projets de loi au Parlement.
00:21:23 Elisabeth Borne est évidemment la bonne personne à la bonne place.
00:21:27 Et vous pensez qu'elle sera en mesure de faire voter la loi immigration qui est très attendue
00:21:30 et qui doit normalement arriver au Parlement à l'automne prochain ?
00:21:33 Je pense qu'il le faut, mais là c'est surtout à nos amis républicains qu'il faut poser la question.
00:21:37 Est-ce qu'ils vont voter pour une loi qui revient sur la double peine dans notre pays ?
00:21:41 Est-ce qu'ils vont voter pour une loi qui permettra d'expulser 4000 étrangers en situation irrégulière de plus ?
00:21:46 C'est à eux qu'il faut poser la question.
00:21:47 Et a priori, ils ont répondu, ils ne voteront pas pour une loi qui permettra de régulariser tout un tas de travailleurs sans papier.
00:21:53 Oui, mais parce que ce n'est pas une régularisation massive, il faut leur dire.
00:21:56 C'est la légalisation temporaire de situations dans laquelle certains employeurs ont besoin d'avoir recours à une main d'œuvre
00:22:01 qui n'est pas une main d'œuvre légale.
00:22:03 Et d'ailleurs, j'observe qu'il y a beaucoup d'hypocrisie quand M. De Fournasse, député du Rassemblement national,
00:22:08 qui a insulté de façon raciste un autre député, c'est le premier à employer des personnes au noir dans son vignoble.
00:22:14 Il y a beaucoup d'hypocrisie.
00:22:15 Moi, tous les patrons me disent "on a besoin de cette main d'œuvre parce que sinon on ne sait pas faire tourner notre machine".
00:22:20 Mais est-ce que vous êtes prêt à faire des compromis pour pouvoir effectivement faire voter cette loi sans utiliser le 49-3 ?
00:22:25 Est-ce que vous pourriez retirer cet élément-là du projet de loi ?
00:22:29 Retirer cet élément-là, ce ne serait pas un compromis, ce serait renoncer à notre ambition.
00:22:34 En revanche, évidemment, on est prêt à des compromis, on est prêt à travailler.
00:22:37 Donc ce projet ne sera pas voté sans 49-3, disons les choses clairement.
00:22:40 Mais moi, encore une fois, je t'en appelle aux Républicains.
00:22:42 Voteront-ils contre un projet qui permettra de rétablir la double peine dans notre pays ?
00:22:46 Il faudra qu'ils aillent l'expliquer à leurs électeurs.
00:22:48 Ça signifie que vous n'avez toujours pas trouvé de majorité à l'Assemblée nationale et qu'en un an, Elisabeth Borne n'a pas réussi à le faire.
00:22:54 En un an, elle a réussi à faire voter près de 36 textes, parfois avec la gauche, parfois avec la droite.
00:22:58 Moi, j'observe que le pays fonctionne.
00:23:00 J'observe qu'évidemment, on peut s'améliorer.
00:23:03 Mais la Première ministre, elle est à la tête d'un gouvernement et d'une majorité qui obtient des résultats au service des Français.
00:23:08 Merci beaucoup, Mathieu Lefer, d'être venu sur CNews pour répondre à mes questions ce soir.
00:23:13 Merci beaucoup.
00:23:14 Merci.
00:23:15 Place au débat à présent.
00:23:17 Et je vous présente les invités qui vont m'accompagner jusqu'à minuit ce soir.
00:23:21 Je vous présente donc ces invités.
00:23:23 Raphaël Stainville, rédacteur en chef à Valeurs Actuelles.
00:23:26 Bonsoir, soyez le bienvenu.
00:23:28 À vos côtés, Paul Melun, vous êtes essayiste.
00:23:30 Merci d'être avec nous.
00:23:32 Amoriu Yuko, bonsoir.
00:23:33 Vous êtes membre du service Police, Justice de CNews.
00:23:36 J'accueille également Amine Elbaïe, vous êtes juriste.
00:23:39 Bonsoir.
00:23:40 Et puis, Kevin Bossuet, professeur.
00:23:42 Soyez le bienvenu également.
00:23:44 On va commencer par ce bilan.
00:23:48 Ce bilan, le dispositif du 14 juillet.
00:23:54 Gérald Darmanin l'a présenté aujourd'hui.
00:23:57 C'est un dispositif qui est particulièrement renforcé.
00:24:00 Écoutez le ministre de l'Intérieur et on en parle juste après.
00:24:03 Nous avons décidé de la mise en place d'un dispositif exceptionnel,
00:24:06 puisqu'il s'appuiera pour les 13 et 14 juillet sur 130 000 policiers et gendarmes,
00:24:11 agents du ministère de l'Intérieur, dont 45 000 chaque soir,
00:24:15 spécialement équipés et organisés pour procéder à la lutte contre les violences urbaines,
00:24:20 selon les mêmes modus operandi que pendant les quatre jours d'émeute.
00:24:25 C'est-à-dire que nous mobiliserons le RAID, le GIGN, la BRI,
00:24:29 les hélicoptères de la Gendarmerie nationale qui voleront dès le 13 juillet,
00:24:32 bien sûr les drones qui nous permettront, comme on l'a montré pendant les émeutes,
00:24:36 d'intervenir plus rapidement.
00:24:38 Et j'ai également demandé à la Première ministre l'utilisation des véhicules blindés,
00:24:41 comme nous l'avons fait, l'autorisation qu'elle m'a donnée,
00:24:44 et qui permettra donc de pré-positionner les véhicules de la Gendarmerie
00:24:48 dans les villes qui sont apparemment les plus touchées.
00:24:51 Amaury Buco, qu'est-ce qui fait si peur au gouvernement pour prévoir un tel dispositif ?
00:24:56 La peur que les émeutes repartent de plus belle ?
00:24:59 Oui, et qu'eux ne l'aient pas anticipé, je pense que c'est vraiment ça.
00:25:02 Là, effectivement, on est sur l'énorme dispositif qu'on avait connu pendant les émeutes,
00:25:06 mais là, ce qui va être intéressant, c'est de voir si les émeutiers sont aussi déterminés, aussi violents,
00:25:10 parce que ça voudra dire que finalement, tous les discours politiques qu'on a faits depuis ont été vains,
00:25:15 que la justice aussi, qui a, on l'a dit, fait preuve d'une certaine fermeté dans les tribunaux,
00:25:20 ça n'aura servi à rien, et puis que même les saisies de mortiers d'artifices,
00:25:24 puisque la police a travaillé à de nombreuses saisies de mortiers d'artifices,
00:25:28 tout ça n'aura pas été assez efficace pour endiguer ce phénomène.
00:25:31 Amine Elbaïe, il y a un vrai risque que les émeutes recommencent avec la même intensité
00:25:36 que celles qu'on a connues il y a quelques jours seulement ?
00:25:39 Écoutez, permettez-moi quand même de constater un certain nombre de contradictions
00:25:43 dans la communication du gouvernement.
00:25:45 On nous a dit qu'il n'y avait plus d'émeute et que l'ordre était rétabli.
00:25:49 Alors, si l'ordre était véritablement rétabli, Gérald Darmanin n'aurait pas mobilisé 130 000 policiers,
00:25:56 vous imaginez, c'est du jamais vu, c'est 10 000 policiers de plus que les émeutes de 2005.
00:26:00 130 000 policiers, avec un président de la République, Emmanuel Macron,
00:26:05 qui annule aujourd'hui même son allocution, avec le RAID, le GIGN, la BRI,
00:26:11 qui est mobilisé pour la première fois dans l'histoire d'un 14 juillet,
00:26:16 le soir du 14 juillet, des Français qui, dans les communes, vont être privés de leur feu d'artifice.
00:26:22 Il faut bien prendre en compte ce soir la gravité de la situation.
00:26:25 Moi, je crois qu'en réalité, le gouvernement ne dit pas tout.
00:26:29 Je crois qu'ils ont un petit peu, voire même beaucoup failli sur cette question.
00:26:33 Et surtout, je vous le dis, je crois très sincèrement que les émeutes ne sont pas de retour.
00:26:40 Elles ont toujours continué.
00:26:42 C'est juste qu'au bout du quatrième jour des meutes, on a arrêté d'en parler sur les réseaux sociaux.
00:26:47 On a arrêté d'en parler sur Célios.
00:26:49 – Il n'y a plus d'émeutes aujourd'hui dans les quartiers.
00:26:51 – Il y a toujours l'usage de mortiers d'artifice,
00:26:54 qui continue d'être vendu en vente libre dans certains commerces.
00:26:58 Et je le dis, et je ne comprends pas pourquoi, l'État n'a pas mis les moyens
00:27:03 pour préserver les feux d'artifice et les festivités,
00:27:06 parce que les Français, aujourd'hui, sont privés de leur fête nationale.
00:27:10 – Alors Amaury Buco va nous apporter des précisions sur ce point.
00:27:13 – Non, peut-être ce que vous disiez sur le fait que ça avait continué en douce,
00:27:15 en fait, et qu'on n'en parlait plus.
00:27:17 Moi, pour être quand même en discussion régulière avec des policiers,
00:27:20 voir un peu des rapports de police, il y a quand même beaucoup moins de violences urbaines.
00:27:23 – Il y en a beaucoup.
00:27:24 – Alors effectivement, vous en avez toujours, je ne dis pas le contraire,
00:27:26 mais c'est vraiment minime, c'est l'équivalent d'un petit week-end classique.
00:27:31 – Donc il y a des émeutes comme il y en a en réalité tous les week-ends dans certains quartiers.
00:27:35 Est-ce qu'on peut dire que c'est marginal ?
00:27:37 – Oui, je pense qu'on peut le dire.
00:27:38 – Je me dis simplement que mon petit regard de Roubaixien, moi j'habite un quartier populaire,
00:27:41 croyez-moi que les mortiers d'artifice, à 2h du matin, je les entends.
00:27:45 – C'est marginal, mais c'est hélas habituel, c'est ce que vous dites en réalité.
00:27:48 – C'est habituel, alors c'est habituel parce qu'on s'est habitué à la situation,
00:27:52 et c'est ça qui est grave, c'est qu'on a continué à légitimer une situation qui est inacceptable.
00:27:57 – Paul Mellin.
00:27:58 – On parle d'habitude, il y a une habitude que l'on a pris maintenant,
00:28:01 et qui est absolument terrible, terrifiante, c'est de voir des voitures brûler,
00:28:05 des saccages, des pillages à tous les 14 juillet, et plus généralement à toutes les scènes de l'IES.
00:28:10 Enfin, quel pays sommes-nous pour nous inquiéter de notre propre fête nationale,
00:28:15 pour se dire qu'il va falloir annuler ou déplacer des festivités ?
00:28:18 Alors quoi, on va fêter le 14 juillet ou le 13 août ?
00:28:20 Enfin, ça n'a pas de sens, bon, on est terrifié, et effectivement le gouvernement a peur,
00:28:24 il est inquiet, il se dit on ne peut plus dans ce pays célébrer quoi que ce soit
00:28:29 sans avoir la pagaille, sans avoir le chaos.
00:28:32 On est inquiet pour la coupe du monde de rugby, on est inquiet pour les Jeux olympiques,
00:28:36 voilà, tous les événements qui pourront avoir lieu dans les mois et dans les années à venir,
00:28:40 on se dit, mais après tout ça va être une sacrée pagaille.
00:28:42 Qu'est-ce que ça dit de notre pays ?
00:28:44 Le député que vous interrogiez juste avant, M. Lefèvre,
00:28:46 nous parlait de décivilisation et d'ensauvagement.
00:28:49 C'est bien, les macronistes avancent, maintenant ils font les constats,
00:28:51 mais après, une fois qu'on a fait les constats, il faut trouver les solutions.
00:28:54 Comment faire pour que notre pays sorte de ce processus de décivilisation et d'ensauvagement ?
00:29:00 Deux phénomènes qui par ailleurs sont concomitants.
00:29:03 C'est là que la politique publique devrait s'inscrire dans le long terme.
00:29:07 Alors bien sûr, les mesures d'urgence, si je puis dire, de Gérald Darmanin,
00:29:10 le ré de la BRI qui voudra les parachutistes peut-être demain,
00:29:13 pour essayer de faire en sorte que nous ne tombions pas dans un chaos insécuritaire de tous les jours,
00:29:18 je ne vais pas dire que M. Darmanin a tort, il a raison,
00:29:20 bien sûr qu'il faut faire de la sécurité, mais après il faut penser ce pays.
00:29:23 Et le penser au plan civilisationnel.
00:29:25 Alors on va écouter précisément le président de la République
00:29:28 qui promet la plus grande fermeté face aux émeutiers s'il devait agir une nouvelle fois le 14 juillet.
00:29:35 Écoutez.
00:29:36 Si je suis raisonnablement informé, il ne me semble pas qu'il y ait des émeutes urbaines ces derniers jours en France.
00:29:41 Et donc le calme est bien revenu, grâce à l'action résolue de nos forces de sécurité intérieure
00:29:46 et aussi au travail de la justice.
00:29:48 Et je le dis avec ici beaucoup de détermination,
00:29:53 le calme est une condition à tout et le respect de l'ordre républicain,
00:29:58 que j'avais d'ailleurs réaffirmé très clairement il y a une centaine de jours,
00:30:02 doit être respecté partout.
00:30:05 C'est pourquoi s'il y avait quelques débordements,
00:30:09 nous interviendrons avec la plus grande détermination
00:30:13 pour que l'ensemble de nos concitoyens puissent vivre dans le calme.
00:30:17 Il y a ensuite un travail en profondeur à conduire et des leçons à tirer de ce qui s'est passé.
00:30:22 Ce ne doivent pas être des leçons mécaniques ou trop rapides,
00:30:26 parce que la nature de ces violences urbaines est très différente de ce que nous avions connu jusqu'ici.
00:30:31 Raphaël Stainville, la plus grande détermination pour le président de la République,
00:30:35 à votre avis ça veut dire quoi ? Ça se traduit comment ?
00:30:38 Ça se traduit d'abord par des mots, mais si je peux me permettre de...
00:30:42 toujours des mots, mais si je peux me permettre de reprendre le président de la République,
00:30:47 qui nous explique que l'ordre serait revenu grâce à l'action des forces de l'ordre et de la justice.
00:30:52 Il me semble que dans la période que l'on a connue, si l'ordre est revenu,
00:30:57 c'est moins, et sans remettre en cause le travail des forces de l'ordre,
00:31:01 ni celle de la justice, mais parce qu'un certain nombre de personnes,
00:31:05 notamment dans les quartiers, des petits caïds ou des grands caïds,
00:31:09 ont créé et ont demandé aux émeutiers de cesser leurs agissements.
00:31:13 C'est d'abord ça, c'est un autre ordre qui s'est substitué à l'ordre républicain
00:31:18 dont se prévaut le président de la République.
00:31:20 Et c'est ça qui est inquiétant et je pense que c'est ce qui devrait tous nous inquiéter,
00:31:24 nous alerter et nous désoler.
00:31:26 Kevin Bossuet.
00:31:27 Oui, monsieur Macron met en avant un discours de fermeté en disant que finalement,
00:31:32 la sécurité serait un droit, on ne peut qu'être d'accord avec lui.
00:31:36 Mais ce n'est pas un droit seulement le 14 juillet ou encore le 31 décembre,
00:31:40 cela devrait être un droit tous les jours.
00:31:42 Quand vous allez dans les quartiers, vous voyez bien que les gens n'ont pas le droit à la sécurité,
00:31:47 sont dans la méfiance perpétuelle, vont parfois à la pause,
00:31:51 vont parfois à l'école, la peur au ventre, parce qu'il y a un laxisme qui est complètement généralisé.
00:31:57 En outre, monsieur Macron dit qu'il va falloir tirer des leçons des émeutes.
00:32:02 Moi, je veux bien. Pour l'instant, je ne vois aucun membre de gouvernement tenir un discours proche des réalités.
00:32:09 J'ai écouté madame Borne qui nous dit qu'il faut prendre du recul,
00:32:13 qui nous ressort un discours social, toujours l'excuse sociale mise en avant,
00:32:18 alors que l'un des principaux problèmes, c'est bien le problème identitaire.
00:32:23 C'est bien que des jeunes de 13-14 ans ne se sentent pas français,
00:32:27 attaquent les symboles républicains, attaquent les écoles, attaquent des commissariats
00:32:32 et disent très clairement la chose suivante, je n'aime pas la France,
00:32:35 je ne reconnais pas ce pays comme étant le mien, et même s'ils ont la nationalité française.
00:32:41 C'est ça qui devrait nous alerter. Et je ne vois pas le gouvernement aller par là.
00:32:46 À chaque fois qu'on met en avant ce fait-là, on nous traite de raciste, pour surtout ne pas changer les choses.
00:32:53 Le problème est uniquement identitaire comme le dit Kevin Bossuet ?
00:32:57 Uniquement je ne dirais pas ça. Le problème est composite.
00:33:01 Il est social, il est probablement identitaire pour une partie importante,
00:33:06 de la même manière qu'une lecture en termes de lutte des classes,
00:33:09 comme le fait l'extrême gauche en plaquant cette réalité-là sur la situation dans les banlieues,
00:33:13 est particulièrement inadaptée et saute en l'espèce,
00:33:16 une lecture qui serait purement et seulement identitaire limiterait la réponse à apporter au problème.
00:33:20 Maintenant, et je rejoins l'analyse de Kevin sur ce point, la question identitaire est très importante.
00:33:25 Un certain nombre de pays européens, pas forcément d'ailleurs des pays d'extrême droite,
00:33:30 à commencer par les Danois, ont traité cette question, ont pensé la question de la déghétoïsation, pour reprendre les mots.
00:33:37 Je me suis même laissé entendre dans la presse que Daniel Cohn-Bendit,
00:33:40 qui n'est pas non plus un représentant éminent de l'extrême droite,
00:33:42 aurait conseillé au président de la République de s'intéresser à ce que fait M. Ménard à Béziers en termes de déghétoïsation.
00:33:48 Par conséquent, c'est bien qu'il y a là une réflexion à mener sur ce sujet-là.
00:33:52 Donc, à un moment donné, si vous réfléchissez à la question identitaire,
00:33:55 il faut réfléchir au substrat culturel et identitaire que vous allez offrir à ces jeunes gens.
00:34:00 Et leur dire, vous appartenez à un tous, ce tous est la France, ce tous est la République.
00:34:04 Elle a adopté vos grands-parents, vos arrières-grands-parents, vos parents.
00:34:07 Elle a aidé à ce que tout cela puisse vivre calmement et en paix.
00:34:11 Par conséquent, en souillant la fête nationale française, vous souillez ce pays qui a accueilli vos ancêtres.
00:34:16 Et un discours de vérité et d'espoir, ça, ça me paraît très intéressant.
00:34:20 Amine Elbaï.
00:34:21 Simplement pour rebondir sur ce qui vient d'être dit.
00:34:23 Sur le 14 juillet, il faut être très clair. Il faut éviter l'eau en même temps.
00:34:28 Il faut dire les choses.
00:34:29 On a dans un certain nombre de quartiers, là où les voitures flambent à chaque 14 juillet,
00:34:33 des jeunes qui vous disent "nous, on n'est pas français".
00:34:36 Il faut bien regarder la sociologie d'un certain nombre de quartiers.
00:34:39 On a continué à accueillir une immigration incontrôlée.
00:34:42 Et des jeunes qui vous disent "nous, on n'est pas français, cette fête nationale, ce n'est pas la nôtre, c'est la vôtre".
00:34:48 Et ce "nous" et ce "vous" qui a été institué, qui a été accepté par les silences coupables d'un certain nombre d'associatifs,
00:34:55 d'un certain nombre d'acteurs politiques, aujourd'hui, il nous revient en pleine figure.
00:35:00 Je voudrais vous montrer ce sondage à présent,
00:35:02 sondage réalisé pour CNews.
00:35:05 Faut-il faire des binationaux qui ont participé aux émeutes ?
00:35:09 Regardez la réponse des Français.
00:35:12 Êtes-vous pour ou contre la déchéance de nationalité française pour les binationaux qui ont participé aux émeutes ?
00:35:17 73% des Français répondent qu'ils sont pour.
00:35:21 Raphaël Stainville, est-ce que d'abord c'est quelque chose qui est faisable ? A priori, non.
00:35:26 Pourquoi ce ne serait pas envisageable ?
00:35:29 Honnêtement, pourquoi on devrait s'interdire de penser ce genre de solution ?
00:35:33 À force de raisonner à droit constant et de s'habituer à ce qui a été...
00:35:37 Est-ce que la loi permet de le faire aujourd'hui ?
00:35:40 Honnêtement, ça je...
00:35:42 Non, la loi ne le permet pas.
00:35:44 Mais je pense que cette solution devrait être sérieusement envisagée.
00:35:49 Les juristes devraient se pencher sur cette question.
00:35:52 Ce qui apparaît de manière évidente, c'est que les Français soutiennent ce genre de mesures fortes et drastiques.
00:35:59 Je pense que si on avait la ventilation par partie,
00:36:02 on verrait aussi que quels que soient les bords politiques,
00:36:07 pour certains à gauche, par une petite majorité ou tout juste,
00:36:13 en tout cas il y a un consensus sur ces sujets.
00:36:16 Les sujets demandent de l'ordre et ça passe par, je pense, des actions comme celle-là.
00:36:20 Améry, vous voulez intervenir ?
00:36:22 Oui, pour avoir assisté à plusieurs audiences de jugement d'émeutiers ou de pilleurs,
00:36:28 et avoir vu plusieurs comptes rendus aussi de la police sur le profil de ces personnes.
00:36:31 Moi, j'ai vu assez peu de binationaux, je dois dire.
00:36:34 En revanche, j'ai vu beaucoup, enfin beaucoup c'est compliqué à dire,
00:36:38 mais en tout cas j'ai vu plusieurs étrangers qui étaient parmi les émeutiers et les pilleurs.
00:36:42 Et je me dis que si on se contentait tout simplement d'appliquer nos OQTF
00:36:46 et de mettre des obligations de quitter le territoire français dès lors qu'on était mis en cause,
00:36:50 je pense que déjà ça serait très bien.
00:36:52 C'est 10% ça selon le ministre ?
00:36:53 Oui, mais ça serait déjà pas mal.
00:36:55 Vous allez nous parler du profil des émeutiers dans un instant,
00:36:57 mais avant, concernant ce sondage en fait, Kevin Bossuet, qu'est-ce qu'il dit ce sondage ?
00:37:01 Il dit que pour les Français, bien précisément, être français ça se mérite.
00:37:05 Évidemment, être français ça se mérite.
00:37:07 Quand on est français, on a certes des droits, par exemple la forme de prestation sociale,
00:37:11 mais on a aussi des devoirs, c'est-à-dire de se comporter conformément à la loi
00:37:15 et de respecter le pays dans lequel nous sommes.
00:37:19 Les Français en ont marre d'avoir des gens qui ne sont là que pour cracher sur eux,
00:37:25 qui ne sont là pour ne pas respecter les lois.
00:37:28 Et surtout, ce qui est insupportable, c'est ce processus de victimisation.
00:37:32 Il y a des délinquants dans notre société,
00:37:34 il y a encore des gens pour nous raconter que finalement ce n'est pas de leur faute
00:37:38 qu'ils seraient victimes du système, qu'ils seraient victimes du racisme,
00:37:41 mais ça ce n'est plus possible, les Français ne l'entendent pas comme cela.
00:37:46 Et je pense aux Français qui vivent dans les banlieues,
00:37:49 qui aimeraient bien vivre comme ailleurs.
00:37:51 Dans les banlieues, dans certaines banlieues disons,
00:37:54 quand vous êtes juif, vous ne pouvez plus y vivre.
00:37:56 Quand vous êtes homosexuel, vous êtes obligé de raser des murs.
00:37:59 Quand vous êtes asiatique, vous êtes victime du racisme.
00:38:02 C'est ça les valeurs de la France, c'est l'antisémitisme, c'est le racisme,
00:38:06 c'est l'exclusion, certainement pas.
00:38:08 Si l'État n'intervient pas pour faire en sorte de faire respecter les différences,
00:38:13 on ne va pas s'en sortir.
00:38:14 D'ailleurs, il est assez rigolo de voir que ce sont ceux qui font souvent des hodes aux différences
00:38:19 qui finalement ne les respectent pas à travers une politique tout à fait molle.
00:38:24 Alors Amaury Bucaud, justement, vous allez nous parler à présent du profil des émeutiers.
00:38:28 On sait qu'ils sont jeunes, pas toujours connus des services de police.
00:38:33 On sait aussi qu'ils portaient tout type de prénoms, français ou étrangers.
00:38:37 Et c'est justement de leurs prénoms que vous allez nous parler ce soir.
00:38:41 Effectivement, Yoann, je ne sais pas si vous vous rappelez,
00:38:43 il y avait eu l'audition de Gérald Darmanin devant le Sénat, c'était le 5 juillet dernier.
00:38:46 Là, il avait évoqué le profil des émeutiers.
00:38:48 Il avait dit plusieurs choses.
00:38:49 Il avait dit "ce sont beaucoup des jeunes, en moyenne 17 ans".
00:38:52 La majorité inconnue des services de police, 60%.
00:38:56 Et il avait aussi donné, Gérald Darmanin, ce qui avait fait beaucoup parler, notamment à droite,
00:39:00 sur l'identité des métiers, des prénoms.
00:39:04 Il avait dit cette phrase "oui, il y a des gens qui apparemment pourraient être issus de l'immigration,
00:39:09 mais il y a eu beaucoup de Kevin et de Matteo".
00:39:12 Alors, le ministre de l'Intérieur n'avait néanmoins pas précisé, si vous voulez,
00:39:16 la proportion des Kevin et des Matteo dans le nombre de personnes interpellées.
00:39:20 Et il y a eu un article qui est paru aujourd'hui dans l'Opinion, dont on a pu vérifier les informations,
00:39:24 qui dévoile justement la proportion des prénoms français et étrangers parmi les émeutiers.
00:39:30 Alors, cette étude, elle concerne la zone police uniquement, c'est-à-dire pas la zone gendarmerie,
00:39:35 ni la zone rurale, ni la PP, la préfecture de police de Paris, c'est-à-dire Paris et sa petite couronne.
00:39:39 C'est en fait 2300 émeutiers et pilleurs interpellés sur les 3500 en tout.
00:39:45 Alors, voilà le résultat, vous allez voir à l'écran.
00:39:47 On apprend donc que les personnes les plus interpellées, ce sont des Mohamed,
00:39:52 qui arrivent en top du classement avec 81 Mohamed interpellés.
00:39:56 Ensuite arrive Yanis, mais vous voyez, bien en dessous avec 31 personnes qui portent ce prénom.
00:40:01 Puis vient Enzo, des prénoms plutôt français ou occidentaux.
00:40:05 Maxime, Adam, Lucas.
00:40:07 Puis après, on a Jordan, Ryan, Brian, Nathan, Nicolas.
00:40:11 Alors, je ne vais pas tous les faire.
00:40:13 On voit qu'il n'y a pas de Kevin ou de Matteo, comme l'avait dit Gérald Darmanin,
00:40:16 même s'il y a effectivement des Enzo et Maxime.
00:40:18 Alors, cette étude, elle est intéressante, parce que finalement, c'est l'étude la plus poussée
00:40:22 sur la question des prénoms des émeutiers et des pilleurs.
00:40:24 En revanche, elle a plusieurs limites.
00:40:26 Déjà, c'est seulement 2300 personnes interpellées, alors que si on en croit ce qu'avait dit l'ex-patron de la DGSE,
00:40:33 Pierre Brochamp, il y aurait eu environ 100 000 émeutiers.
00:40:36 Donc, on est quand même très loin du compte.
00:40:38 Et puis, comme je vous le disais, cette étude, elle ne concerne pas Paris et sa petite couronne,
00:40:42 c'est-à-dire le 91, le 92 et le 93.
00:40:44 Or, le 93, dans le 93, en 2020, le prénom Mohamed était le plus donné pour les garçons.
00:40:49 Et pourquoi est-ce qu'on accorde autant d'importance, selon vous, au prénom des émeutiers ?
00:40:53 Eh bien, j'allais dire que c'est un clivage très droite-gauche.
00:40:56 C'est tout simplement pour savoir s'il y a un lien entre l'immigration et ces émeutes très violentes.
00:41:01 Alors, pour la gauche, bien sûr, il n'y a aucun lien entre les deux.
00:41:04 Vous allez voir ces déclarations à la fois de François Hollande, qui a dit
00:41:08 « Il n'y a aucun lien entre l'immigration, c'est notre modèle social et républicain qu'il faut approfondir ».
00:41:13 Même teneur de propos chez Papendia, le ministre de l'Éducation nationale,
00:41:17 qui lui dit que c'est carrément anormal, injuste et mensonger de faire le lien entre les deux.
00:41:21 Et bien sûr, à droite, c'est totalement l'inverse.
00:41:23 On pense qu'il y a un lien évident et qu'il faut donc cesser d'ouvrir la vanne de l'immigration.
00:41:26 C'est par exemple ce qu'a déclaré Bruno Retailleau, qui est même allé plus loin dans la question identitaire.
00:41:31 Mais c'est aussi ce qu'a déclaré Marine Le Pen, qui avait évidemment fait un lien entre les deux.
00:41:37 Entre la droite et la gauche, vous avez une sorte de note de numéro d'équilibre,
00:41:42 ou du moins de note plus subtile de Gérald Darmanin, qui, tout en parlant des prénoms,
00:41:47 en disant qu'il y avait des Matéo et des Kévin, a dit aussi qu'il repoussait l'explication seulement identitaire.
00:41:53 Ce qui veut dire qu'il la prend quand même en compte.
00:41:55 Kévin Bossuet, quels commentaires vous inspirent la liste de prénoms que vient de nous dévoiler Amaury Bucaud ?
00:42:00 Tout d'abord, moi je me suis senti stigmatisé. Je veux dire, il a stigmatisé ouvertement les Kévin.
00:42:07 Donc je vais me victimiser, je vais demander plus d'aide sociale pour le préjudice moral que j'ai suppi.
00:42:13 Comme ça, j'espère que la France Insoumise, évidemment, me soutiendra dans ce long combat,
00:42:17 comme elle en a soutenu d'autres précédemment.
00:42:20 Non mais, ce que cela m'inspire, c'est qu'on se moque véritablement du monde.
00:42:25 Je veux dire, les Français ont des yeux pour voir, ont des oreilles pour entendre,
00:42:28 et on leur raconte que ce qu'ils voient au quotidien ou entendent au quotidien, ça n'existe pas.
00:42:34 Et si on ose dire la vérité, oh là là, on est raciste, on est d'extrême droite.
00:42:39 Moi, quand j'ai dit il y a quelques mois que quand on prend un bus dans le 9-3, on n'entend plus un mot de français,
00:42:45 c'est du vécu, c'est la réalité. Et quand on dit ça, évidemment, on est un fasciste en herbe.
00:42:50 La vérité, c'est que le gouvernement ne va plus pouvoir s'en sortir comme ça.
00:42:54 M. Darmanin avait déjà été hyper drôlatique quand il avait mis en avant les supporters anglais
00:43:00 lors de l'affaire du Stade de France, et là, il nous sort les Kevin et les Matteo.
00:43:04 Mais pour qui se moque-t-il ? L'important quand on gouverne, c'est de gagner en crédibilité.
00:43:08 C'est le combat de la crédibilité. Quand on laisse ce genre de choses à l'extrême droite,
00:43:13 il ne faut pas s'étonner que l'extrême droite, la vraie extrême droite, monte.
00:43:16 Et c'est un peu le bilan d'Emmanuel Macron, c'est la montée de la droite.
00:43:20 Cette déclaration que vous rappeliez à Maury, du ministre de l'Intérieur,
00:43:24 expliquant qu'il y avait beaucoup de Matteo et Kevin, moi, ça m'a fait penser à la dernière polémique
00:43:28 un peu similaire sur, vous savez, ces supporters anglais, où on voyait effectivement sur toutes les...
00:43:32 Oui, mais enfin, pardon, mais il y a des Nicolas, il y a des Nathan, il y a des Alexis, il y a des Théo, il y a des Paul.
00:43:36 C'est vrai, c'est une réalité.
00:43:39 Vous savez, la lecture en termes de prénom est intéressante, effectivement,
00:43:43 parce qu'elle permet de recouper précisément aussi une sociologie.
00:43:46 Qu'on le veuille ou non, les prénoms, c'est quelque chose qui a de l'intérêt.
00:43:49 Maintenant, à ceux qui, à gauche, déniraient le fait que, dans les banlieues,
00:43:54 les populations issues de l'immigration sont surreprésentées, pardonnez-moi,
00:43:57 pour des gens qui demandent à ce qu'on ne soit pas climato-sceptiques,
00:44:00 à ce qu'on constate les réalités, là, c'est une réalité qui est absolument indéniable.
00:44:05 C'est-à-dire, n'importe quel Français, s'il écoute la déclaration d'un insoumis ou que sais-je,
00:44:09 qui dit "il n'y a pas plus d'immigration en banlieue qu'ailleurs",
00:44:12 mais il se tape sur les cuisses de rire. C'est une folie absolue, c'est une folie surieuse,
00:44:15 c'est une négation du réel.
00:44:17 Et c'est exactement ce fameux lien entre immigration et délinquance,
00:44:20 ce qui serait effectivement très grave et d'extrême droite,
00:44:22 ce serait de dire "parce que vous êtes immigrés, vous êtes forcément un émeutier".
00:44:25 Et en plus, ce serait stupide, évidemment, mais personne ne dit cela.
00:44:28 Ce qui est dit seulement, c'est que les politiques migratoires d'immigration massive,
00:44:31 non assimilée, non intégrée, depuis des décennies, et avec un phénomène de ghettoïsation,
00:44:36 créent, comme dans tous les pays du monde, effectivement un chaos insécuritaire.
00:44:40 Alors, Amélie Bécaud et Amine Elbaïe.
00:44:42 Oui, non, je pense que là, quand même, Darmanin, là-dessus, n'est pas dans le déni,
00:44:45 il est effectivement dans le cas du Stade de France.
00:44:47 Non, parce que moi, ce que je trouve intéressant dans sa déclaration,
00:44:49 quand il dit qu'il y a eu beaucoup de Kevin et de Matteo, c'est ce que ça sous-entend, en fait.
00:44:52 Le plus intéressant, c'est ce qu'il ne dit pas.
00:44:54 C'est-à-dire qu'en fait, il dit qu'il y a des Kevin et de Matteo, quand même, beaucoup,
00:44:56 pour dire que tout le reste ne sont pas des Kevin et des Matteo.
00:44:59 Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire.
00:45:01 Donc, pour moi, en fait, il n'ose pas le dire, mais il le sous-entend.
00:45:04 Amine Elbaïe.
00:45:05 On tombe sur deux débats.
00:45:07 Le premier débat, il est identitaire et le deuxième débat, c'est l'immigration.
00:45:09 Attention, les amis, attention.
00:45:11 Le premier prénom, c'est Mohamed.
00:45:13 L'enjeu pour la République, c'est aussi de dire à Mohamed qu'il est français.
00:45:16 Ça, c'est l'enjeu que nous avons tous à partager ensemble.
00:45:19 Mais attention, il y a effectivement des Mohamed, il y a des Moussa, il y a des Ali,
00:45:24 et il y a aussi des Kevin et il y a des Matteo.
00:45:26 Il y a aussi des Moussa et il y a aussi des Mohamed.
00:45:29 Rien ne vous dit que Mohamed, Moussa et Ali ne sont pas français.
00:45:33 On n'en sait rien.
00:45:35 Ils sont sans doute pour la plupart français.
00:45:38 C'est ça le plus grave.
00:45:41 Le plus grave, c'est qu'ils sont français.
00:45:43 Mais ce qu'on ne dit pas, et attention à ne pas tomber aussi dans la noyade orchestrée par Gérald Darmanin,
00:45:49 c'est que sur les 4000 personnes interpellées, il y a 10% d'étrangers en situation légale,
00:45:56 avec un titre de séjour.
00:45:58 Vous en avez à peu près 40 qui sont en situation irrégulière.
00:46:01 Sur les 400 personnes en situation régulière, les conditions d'octroi du titre de séjour ne sont plus remplies.
00:46:08 Elles représentent une menace grave pour l'ordre public.
00:46:11 Moi, je le dis, ce que j'attends du ministre de l'Intérieur,
00:46:15 c'est qu'il leur retire à ces 400 personnes leur titre de séjour et qu'il leur délivre une OQTF.
00:46:21 Et là, silence radio, je n'ai eu aucune information sur la question de la gestion des 400 personnes
00:46:29 qui ont été interpellées et qui sont étrangères.
00:46:31 C'est enfin le moment unique pour montrer l'autorité de l'État.
00:46:36 Amoury Béko, rapidement, est-ce qu'on sait ce que vont devenir ces 400 personnes ?
00:46:40 En tous les cas, ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a pas de places en centres de rétention,
00:46:43 on ne pourra pas les mettre en centres de rétention.
00:46:45 Je vous rappelle qu'il y a 2000 places en centres de rétention,
00:46:47 et il y a de l'huile place totale, et des places slip, ça doit être moins d'une centaine.
00:46:51 Donc 400 personnes, c'est impossible de les placer dans ces centres de rétention.
00:46:54 Même si c'est avec toute la bonne volonté de Gérald Darmanin,
00:46:56 je veux dire, tant qu'on aura plus de places en centres de rétention,
00:46:59 on ne pourra pas les mettre en centres de rétention.
00:47:01 On ne peut pas les assigner à résidence, c'est dans la loi.
00:47:04 On peut les assigner à résidence, on peut faire pression administrativement sur ces personnes.
00:47:08 On dit oui, il n'y a plus de places dans les centres de rétention.
00:47:10 On les assigne à résidence, et on les fait pointer 4 fois par jour au commissariat avant leur expulsion.
00:47:15 Allez, on marque une courte pause, et on se retrouve à partir de 22h
00:47:19 pour la suite de nos débats dans le Soir Info. A tout de suite.
00:47:25 Vous êtes sur CNews, il est tout juste 22h.
00:47:27 On fait tout de suite un point sur l'essentiel de l'actualité.
00:47:30 Bonsoir Simon Guélin.
00:47:31 Rebonsoir cher Johan, et bonsoir à tous.
00:47:33 Emmanuel Macron promet d'agir avec la plus grande détermination
00:47:36 en cas de débordement le soir du 14 juillet.
00:47:39 Le chef de l'État qui s'est exprimé lors d'une conférence de presse
00:47:41 à l'issue du sommet de l'OTAN, c'était en Lituanie.
00:47:44 Selon le président, après plusieurs jours d'émeutes en France,
00:47:47 l'ordre républicain doit être respecté partout sur le territoire.
00:47:51 Sachez que le président de la République ne s'exprimera pas le 14 juillet,
00:47:54 mais il s'engage à le faire dans les prochains jours.
00:47:57 Et un petit peu plus tôt aujourd'hui, Gérald Darmanin a annoncé
00:48:00 le déploiement d'un dispositif exceptionnel pour assurer la sécurité
00:48:04 lors de la fête nationale.
00:48:06 Du 13 au 15 juillet, 130 000 policiers et gendarmes seront mobilisés
00:48:10 partout sur le territoire.
00:48:12 Ils seront 45 000 chaque soir.
00:48:14 Sachez que le gouvernement va également interdire la vente d'engins pyrotechniques.
00:48:18 Nous avons décidé de restreindre drastiquement l'usage des artifices
00:48:21 à l'approche de la fête nationale.
00:48:24 Un décret de madame la Première ministre a été pris en date du 8 juillet dernier
00:48:28 et a interdit la vente, le port, le transport et l'utilisation
00:48:32 d'articles pyrotechniques et d'artifices sur l'ensemble du territoire national
00:48:35 jusqu'au 15 juillet inclus, à l'exception évidemment des professionnels.
00:48:39 Quatre jours après la disparition d'Émile dans les Alpes de Haute-Provence,
00:48:44 les opérations de ratissage autour du Hamo sont terminées.
00:48:47 L'enquête de terrain n'a malheureusement rien donné pour le moment.
00:48:50 Accidents, homicides ou alors enlèvements,
00:48:53 toutes les hypothèses sont pour le moment étudiées par les enquêteurs.
00:48:56 L'enfant de 2 ans et demi a disparu samedi dernier dans une commune des Alpes de Haute-Provence.
00:49:02 Et puis enfin, souvenez-vous, le 4 juillet dernier, près d'Angers,
00:49:06 un détenu de la prison d'Argentan avait été arrêté après deux semaines de cavale.
00:49:10 Nous avons appris aujourd'hui sa mise en examen,
00:49:12 notamment pour un double meurtre en récidive.
00:49:15 L'homme a globalement reconnu l'effet lors de sa garde à vue.
00:49:18 Voilà.
00:49:20 - Merci.
00:49:21 - Je vous dis quand même au revoir, cher Johan.
00:49:23 - Ici, je vous en prie.
00:49:24 - Voilà pour un second d'actualité à 22h sur CNews.
00:49:26 Et je vous passe tout de suite la main. Allez-y, c'est à vous.
00:49:28 - Et on se revoit évidemment très vite avec vous pour un nouveau journal.
00:49:31 Vous êtes toujours le bienvenu sur ce plateau, vous le savez, cher Simon.
00:49:34 On marque une courte pause, vous restez avec nous, on se retrouve dans un instant.
00:49:38 On évoquera les 25 ans de la victoire des Bleus,
00:49:41 première victoire en Coupe du Monde de football.
00:49:45 C'était en 1998, à l'époque qu'on vantait la France black, blanc, beurre.
00:49:49 Eh bien, on se demandera précisément ce qu'est devenue cette France black, blanc, beurre.
00:49:53 A tout de suite.
00:49:54 De retour en direct sur CNews.
00:49:59 Soyez les bienvenus dans Soir Info.
00:50:01 Il y a 25 ans, quel anniversaire ?
00:50:03 Il y a 25 ans, la France célébrait la première victoire de l'équipe de France
00:50:07 dans une Coupe du Monde de football.
00:50:10 C'était la première fois, donc je vous le disais.
00:50:12 On revient sur cette soirée mémorable qui a marqué évidemment tous les esprits avec Sarah Varny.
00:50:17 C'était il y a 25 ans.
00:50:21 La France gagnait sa première Coupe du Monde de football
00:50:24 en battant le Brésil 3-0 à domicile au Stade de France.
00:50:28 Un souvenir qui, de toute façon, est éternel, qui restera gravé dans notre vie.
00:50:32 Il y a eu 85 avec Michel Platini, il y a eu les Verts de Saint-Étienne,
00:50:36 il y a eu 98 avec des mecs fantastiques, vraiment les mecs de cette équipe.
00:50:41 Les Blancs, les Barthez, les Deschamps, j'en oublie bien sûr les Robert Gress.
00:50:46 C'était des mecs hors normes et ils ont gagné la plus belle chose
00:50:51 qui puisse exister au monde pour un footballeur professionnel,
00:50:54 être champions du monde.
00:50:57 Le 12 juillet 1998, une date qui a marqué toute une génération de Français.
00:51:02 On a cassé le klaxon de notre 104, de notre Peugeot 104.
00:51:06 Et ce n'est pas des bêtises, c'est vrai.
00:51:07 Je pense qu'on se souvient tous où on était sur le moment où on a gagné.
00:51:10 Le 3-0, c'était quelque chose de mythique, on va dire, on s'en rappelle tous.
00:51:14 Les rues étaient vides, c'est tout ce que je me souviens.
00:51:17 C'était le match de ma vie, celui-là, je ne l'oublierai jamais, celui-là.
00:51:19 Une dizaine de buts de la tête en finale, incroyable.
00:51:22 - Zizou. - Zizou, normal.
00:51:24 1 et 2 et 3-0 et puis la la la la la la la la la la.
00:51:29 Et c'est sous cette hymne que les Français ont célébré la victoire des Blous,
00:51:33 des festivités qui ont duré plusieurs jours.
00:51:36 Vous nous mettez du I will survive, là, ça donne envie de danser.
00:51:48 Je vois que ça vous donne envie de danser.
00:51:50 J'ai bien remarqué ça, cher Paul Melun.
00:51:53 Raphaël Stainville, vous étiez où le 12 juillet 98 ?
00:51:56 J'étais à l'Hôtel de Ville, un grand écran à Paris, un grand écran était dressé.
00:52:02 Et donc voilà, puis après je suis remonté sur les Champs-Elysées.
00:52:05 Je ne demande pas à Paul Melun où il était.
00:52:07 Dans mon berceau avec une tétine.
00:52:10 J'ai eu la tétine longtemps, j'avais trois ans.
00:52:12 Il y a une chose qui est intéressante politiquement et qu'on pourrait analyser ce soir.
00:52:17 Je me retourne vers Raphaël Stainville parce que vous vous souvenez sans doute qu'à l'époque
00:52:20 de cette victoire, on vantait la France black blambeur.
00:52:24 Déjà, qu'est-ce que cette expression et qu'est-ce que cette France black blambeur à l'époque signifiait ?
00:52:29 D'abord, c'était une expression qui reprenait la composition de l'équipe de France
00:52:33 qui était à l'époque composée de joueurs comme Thuram, Zine Zine Widan et puis Deschamps.
00:52:42 Donc voilà, ils avaient redessiné le drapeau français avec ces trois couleurs.
00:52:47 Mais après, ce qui me semble, c'est qu'on a survendu cette expression et cette formule.
00:52:53 C'était une sorte de mirage quand même malgré tout.
00:52:55 Déjà...
00:52:56 C'était le mirage du vivre ensemble selon vous ?
00:52:58 C'est exactement ça.
00:52:59 Vous l'avez merveilleusement bien résumé. C'était le mirage du vivre ensemble qu'on nous a vendu pendant des années,
00:53:05 mais qui déjà donnait des signes d'une immense faiblesse.
00:53:09 Et après, je ne vais pas reprendre la litanie des confidences de François Hollande, de Gérard Collomb
00:53:15 et d'autres hommes politiques lorsqu'ils avaient du mal à assumer publiquement cette fracture
00:53:20 qui se dessinait sous leurs yeux et qui devisaient de ces questions identitaires dans le secret de leur cabinet.
00:53:30 D'autres hommes politiques, peut-être probablement plus courageux,
00:53:34 assumaient et en tout cas alertaient des périls de cette fragmentation de la France,
00:53:39 fragmentation identitaire, notamment du fait d'une immigration massive et d'une absence d'assimilation.
00:53:47 Paul Melun, cette France black, blanc, beurre, cette France du vivre ensemble qu'on décrivait en 1998,
00:53:53 elle est dans quel état aujourd'hui selon vous ?
00:53:55 Elle est en mauvais état.
00:53:57 Que l'aspiration à une France black, blanc, beurre, où tout le monde est français,
00:54:02 où le vivre ensemble c'est finalement une sorte de paix, quelle que soit votre origine, votre couleur de peau, votre religion.
00:54:07 Mais c'est une formidable promesse, évidemment.
00:54:09 Qui serait en désaccord avec une promesse pareille ?
00:54:11 On ne veut pas la guerre du tous contre tous, on ne veut pas des communautés qui s'affrontent,
00:54:15 on n'aime pas le racisme, tout ça ce sont des évidences,
00:54:18 et des évidences qui je l'espère sont partagées par beaucoup de nos compatriotes.
00:54:21 Maintenant, à l'épreuve des faits, tout cela a évidemment volé en éclats,
00:54:25 ça a été fort justement rappelé par Raphaël Stainville,
00:54:28 c'est-à-dire que derrière cette expression de France black, blanc, beurre,
00:54:32 on n'a pas su faire la part des choses entre le modèle de France que l'on voulait.
00:54:36 Est-ce que l'on veut un modèle multiculturaliste à l'anglo-saxonne,
00:54:40 dans lequel des communautés cohabitent, un peu sur le modèle du plan urbanistique à New York,
00:54:44 Chinatown pour les asiatiques, Little Italy pour les italiens, etc.,
00:54:48 Le Bronx pour les noirs américains, et tout le monde cohabite,
00:54:52 mais quasiment dans une espèce de partition territoriale,
00:54:55 où personne ne communique vraiment, où la mixité n'existe pas vraiment.
00:54:58 Ce modèle-là, moi je ne l'aime pas du tout.
00:55:00 Moi je prône un deuxième modèle qu'on a complètement abandonné,
00:55:03 qui était le modèle de l'assimilation républicaine, française,
00:55:06 qui dit à ces jeunes gens "vous n'êtes pas black et beurre, vous êtes français avant tout".
00:55:09 Voilà, il n'y a pas de question de couleur de peau,
00:55:11 moi quand je m'adresse à quelqu'un, je ne me dis pas "tiens, cette personne est noire",
00:55:14 je me dis "tiens, qui est cette personne ? Est-ce que cette personne est musicien, maçon, écrivain, artiste, je ne sais pas".
00:55:19 Mais il y a quelqu'un derrière cette personne, c'est pas une enveloppe corporelle.
00:55:22 Donc aujourd'hui, il y a effectivement un grand retour au racialisme,
00:55:25 ce retour étant parti dû à l'extrême gauche, qui elle, retourne à cela, retourne à ce modèle américain.
00:55:31 Et je pense effectivement que la France se serait grandi dès les années 90,
00:55:35 à embrasser un vrai modèle d'assimilation républicaine,
00:55:38 et à rompre évidemment avec une immigration anarchique,
00:55:41 qui est venue rajouter de l'huile sur ce feu d'une civilisation que nous n'avons pas su harmoniser.
00:55:48 Aujourd'hui, nous voyons bien que ce mirage est bien loin malheureusement.
00:55:51 Kevin Bossuet, ce vivre-ensemble aujourd'hui, il est simplement écorné,
00:55:57 ou est-ce qu'il est en train de véritablement, j'allais dire disparaître,
00:56:01 c'est peut-être un peu exagéré, mais il est en très mauvaise posture ?
00:56:05 Ah mais il est en très mauvaise état, puisque l'idéologie black-blanc-bleur,
00:56:10 c'était l'idéologie du multiculturalisme, c'est-à-dire qu'on insistait davantage sur nos différences
00:56:15 plutôt que nos points communs, quitte à se renier, quitte à renier tout ce qu'était la France,
00:56:20 nos racines chrétiennes, notre histoire glorieuse, etc.
00:56:23 Donc aujourd'hui, ça a donné quoi ? Un repli communautaire, ça a donné des affrontements identitaires.
00:56:31 Par exemple, quand vous observez dans certains quartiers une cour de récréation,
00:56:36 vous voyez qu'il y a des communautés qui se replient sur elles-mêmes.
00:56:41 Vous avez un endroit, les petits Sri-Lankais, vous avez de l'autre, les petits Maghrébins,
00:56:47 vous avez de l'autre, parfois, les petits Blancs.
00:56:50 C'est affreux ce que je raconte, mais on le voit notamment dans une cour de récréation.
00:56:56 Alors certes, c'est un peu schématique ce que je raconte, mais c'est ce qu'on peut parfois constater.
00:57:00 La vérité, c'est qu'en ayant mis de côté l'assimilation, on n'a pas donné la chance à certains de s'intégrer.
00:57:10 Certains ont grandi dans la haine de la France, dans la haine de la République.
00:57:15 Et quand vous avez certaines personnes qui reconnaissent plus le discours du président algérien
00:57:20 que du président français, alors que cette personne a la nationalité française,
00:57:24 il y a quand même quelques questions à se poser.
00:57:26 Amine Elbaïe se replie du vivre ensemble. Vous, est-ce que vous le constatez ?
00:57:31 Vous savez, moi, ce que je constate avec le phénomène Black Blamber, c'est que ce soir-là,
00:57:37 tout le monde, malgré ses différences, malgré ses origines, malgré ses croyances,
00:57:43 avait le sentiment d'être français. Et c'est cette société-là, moi, que je veux retrouver aujourd'hui.
00:57:49 C'est cette société-là.
00:57:50 On avait déjà un peu commencé à l'époque, le communautarisme.
00:57:52 Mais attendez, on va y arriver progressivement.
00:57:55 Vous parlez ?
00:57:56 Si vous me laissez terminer.
00:57:58 Non, non, mais c'était une incise.
00:57:59 Vous savez, j'ai été pendant dix ans dirigeant au LOSC, dans un club de football professionnel,
00:58:04 au centre de formation dans un club amateur.
00:58:06 Qu'est-ce qui a broyé aujourd'hui ces jeunes ?
00:58:09 Ce qui a broyé ces jeunes, c'est aussi les polémiques qui ont hanté la Fédération française de football.
00:58:14 Avec, souvenez-vous, l'affaire des quotas, avec "faut-il ou pas chanter la marseillaise",
00:58:18 avec l'affaire Benzema, avec la sélection ou non de Franck Ribéry.
00:58:22 Et progressivement, s'est installée la question, effectivement, et vous avez raison,
00:58:27 de l'appartenance à la République.
00:58:29 Vous savez, vous avez beaucoup de jeunes immigrés qui font le choix de l'équipe de France.
00:58:34 Qui font le choix de l'équipe de France, pas parce qu'ils aiment le drapeau tricolore,
00:58:37 mais parce que la Fédération française de football s'est alignée les rangs.
00:58:40 Et pas les fédérations étrangères.
00:58:42 Mais dans le fond, ils n'en pensent pas moins.
00:58:44 Ils n'en pensent pas moins.
00:58:45 Pour retrouver cette société, je vais vous le dire, en 2002,
00:58:48 le phénomène Black Blamber, ça n'a pas empêché l'élection de Jean-Marie Le Pen
00:58:53 et de le porter au second tour de l'élection présidentielle.
00:58:56 Le Black Blamber, ça a été un modèle qui a permis de mettre sous le tapis,
00:59:00 pendant des années, la question du mal-être identitaire.
00:59:04 Il faut l'ouvrir, ce débat.
00:59:05 Moi, je suis un enfant d'immigré.
00:59:07 Je suis issu de l'immigration.
00:59:08 Et vous savez, aujourd'hui, ma plus grande peur, c'est que des jeunes de ma génération,
00:59:13 pas la génération de mes parents qui sont arrivés en France
00:59:15 et qui se sont intégrés par la force du travail.
00:59:17 Le plus grand malheur, c'est que la deuxième et troisième génération ne se sent pas françaises
00:59:21 parce qu'elle a des tas de choses à reprocher,
00:59:24 avec parfois le regard complice d'un certain nombre d'enseignants,
00:59:28 de professeurs qui font une totale abstraction dans l'éducation nationale,
00:59:32 sur l'histoire de notre pays.
00:59:34 Et quand Emmanuel Macron dit qu'il n'y a pas de culture française,
00:59:36 et quand vous avez un certain nombre de responsables politiques
00:59:40 qui font un décalage entier sur la question de la colonisation,
00:59:45 ne vous éteignez pas aujourd'hui du mal-être identitaire dans les quartiers populaires.
00:59:48 Allez, vous restez avec nous, messieurs. On marque une courte pause.
00:59:51 On poursuit nos débats dans un instant.
00:59:53 On reviendra sur la mort de cet homme de 72 ans,
00:59:55 roué de coups par un adolescent de 17 ans,
00:59:57 simplement parce qu'il lui avait demandé de faire moins de bruit en bas de chez lui.
01:00:03 On parle de tout cela juste après cette courte page de publicité.
01:00:07 A tout de suite.
01:00:08 22h25.
01:00:12 Merci d'être avec nous en direct dans Soir Info.
01:00:15 Nous allons revenir à présent sur la mort de Philippe Matteau, 72 ans,
01:00:18 fleuriste à la retraite, roué de coups et tué pour avoir simplement demandé
01:00:23 à des jeunes de faire un peu moins de bruit en bas de chez lui.
01:00:26 Il est décédé hier et l'émotion est évidemment très forte à Vieux-Condé,
01:00:30 dans le nord, là où il résidait.
01:00:33 On voit tout cela avec Marine Sabourin.
01:00:35 Son visage était connu de tous.
01:00:38 À Vieux-Condé, les habitants sont venus se recueillir à la mairie,
01:00:41 adresser quelques mots en soutien à sa famille
01:00:44 et se remémorer l'homme au grand cœur qu'était Philippe Matteau.
01:00:47 Je l'ai connu très bien, tout jeune.
01:00:51 Je l'ai eu dans des ateliers en agriculture.
01:00:56 J'ai fait des ateliers avec, il était très sympa.
01:00:59 Les gens disaient que c'était une personne très gentille,
01:01:02 qui rendait service à beaucoup de monde.
01:01:04 Engagé dans plusieurs associations, au Resto du Cœur notamment,
01:01:08 le Septuagénaire œuvrait pour sa ville.
01:01:10 Fleuriste de profession, ses bouquets ornaient toujours
01:01:13 les tables des mariés du village.
01:01:15 Il avait pris sa retraite, il avait été récompensé aussi
01:01:18 au niveau de son entreprise, ici, des fleurs.
01:01:21 Il a obtenu des trucs d'or.
01:01:23 C'était quelqu'un de très très bien, M. Matteau.
01:01:27 Les habitants de Vieux-Condé sont tous sous le choc
01:01:30 après cette violente agression survenue dans une commune
01:01:32 habituellement sans histoire.
01:01:34 On n'ose même plus sortir à pied tellement qu'on a peur
01:01:36 de se faire agresser.
01:01:38 On n'ose même plus.
01:01:40 Un petit retraité, on est retraité, et puis ça peut arriver
01:01:43 à tout le monde.
01:01:44 Un livre de condoléances est disponible à la mairie
01:01:46 jusqu'à la fin de la semaine au moins.
01:01:49 Amaury Buco du service police-justice de CNews,
01:01:52 vous avez des précisions sur le profil des mises en cause ?
01:01:55 Et sur les suites judiciaires aussi, je rappelle que le principal
01:01:59 mineur mis en cause, il s'agit de trois amis.
01:02:02 Je rappelle la scène, ce monsieur descend chez lui,
01:02:06 il demande à ce que le calme soit rétabli parce qu'ils font
01:02:09 trop de bruit, il discute avec deux d'entre eux,
01:02:11 et un troisième arrive par derrière, lui porte un violent coup
01:02:14 à la tête, il tombe par terre, et là il est roué de coups.
01:02:17 Les trois amis s'enfuient, et c'est finalement un passant
01:02:19 qui va lui porter secours, et là, il est finalement décédé.
01:02:24 Dans les trois mises en cause, il y a le porteur des coups,
01:02:27 lui, âgé de 17 ans.
01:02:28 Les trois sont inconnus des services de la police
01:02:30 et de la justice.
01:02:31 Ce mineur de 17 ans, il a d'abord été poursuivi
01:02:34 pour homicide involontaire, pardon, tentative de meurtre,
01:02:38 puisque Philippe n'était pas décédé au moment où il y a eu
01:02:41 l'ouverture de l'information judiciaire.
01:02:43 Maintenant qu'il est décédé, le chef d'accusation va être
01:02:46 homicide volontaire.
01:02:48 Là, il risque la moitié de 30 ans de prison puisqu'il a l'excuse
01:02:52 de minorité, donc pour lui, il risque 15 ans de prison.
01:02:54 Il a été placé en détention provisoire, et ses deux amis
01:02:57 avec qui il était, eux qui sont âgés de 14 et 18 ans,
01:03:00 eux sont poursuivis pour non-empêchement de commettre
01:03:02 des crimes et non-assistance à personne en danger.
01:03:05 Celui qui a 18 ans a été placé sous contrôle judiciaire.
01:03:08 Le parquet avait demandé à ce qu'il soit en détention
01:03:11 provisoire, mais finalement, le juge d'instruction a décidé
01:03:14 de le mettre sous contrôle judiciaire.
01:03:15 Et le troisième, qui a 14 ans, lui, il a une mesure éducative,
01:03:20 c'est-à-dire une sorte de contrôle judiciaire,
01:03:21 mais adaptée pour les mineurs.
01:03:22 Le mineur qui a porté les coups, vous dites qu'il est en détention
01:03:26 pour ce type de fait, même quand on est mineur,
01:03:28 c'est quelque chose de courant.
01:03:29 - Ça dépend de la gravité des faits, de la façon dont vous êtes...
01:03:32 Est-ce que vous êtes vraiment un coupable privilégié ?
01:03:34 C'est-à-dire, est-ce qu'on a peu de doutes sur votre culpabilité ?
01:03:37 Là, en l'occurrence, comme cet homme est décédé,
01:03:40 et que je pense qu'on n'a pas trop de doutes sur la culpabilité
01:03:43 de ce mineur, eh bien, on a choisi...
01:03:44 - Il a été placé en détention provisoire.
01:03:46 Kevin Bossuet, est-ce que vous diriez que cette affaire
01:03:50 est le reflet de la décivilisation décrite par Emmanuel Macron ?
01:03:57 - Mais bien sûr, c'est le reflet de la décivilisation.
01:04:00 On est dans un ensauvagement très avancé.
01:04:04 Là, il y a des adolescents qui s'en sont pris à quelqu'un
01:04:07 qui n'avait absolument rien fait.
01:04:09 Il a juste demandé de faire un peu moins de bruit.
01:04:12 Donc, on lui a tapé dessus et on l'a laissé pour mort.
01:04:16 Il y a une absence totale d'empathie.
01:04:18 C'est-à-dire que ces personnes-là sont incapables
01:04:21 de se mettre à la place de la personne qui était à terre.
01:04:24 Alors, ils sont foncièrement mauvais et foncièrement méchants.
01:04:28 Et ce qui est inquiétant, c'est que ce genre de fait
01:04:31 concerne des mineurs de plus en plus jeunes,
01:04:33 des mineurs de 10, 11, 12, 13, 14 ans.
01:04:36 On a raté absolument quelque chose,
01:04:38 que ce soit dans le processus éducationnel
01:04:41 de la part des parents ou même de l'éducation nationale.
01:04:46 Et moi, en tant qu'enseignant, je le vois,
01:04:49 cette incapacité à gérer la frustration,
01:04:52 cette incapacité à taper, à faire mal, à détruire,
01:04:56 dès qu'une personne en face nous dit
01:04:58 "il ne faut pas faire ci" ou "il ne faut pas faire ça",
01:05:00 c'est des choses que l'on constate au quotidien.
01:05:03 Et comment régler ce problème ?
01:05:05 Alors, il y a évidemment le processus éducatif,
01:05:07 mais il y a aussi la sanction.
01:05:08 Vous ne pouvez pas vous en sortir
01:05:10 si vous ne sanctionnez pas immédiatement ces individus.
01:05:13 Moi, je crois au caractère exemplaire de la sanction.
01:05:17 Et si on ne retire pas, par exemple, l'exemption de minorité,
01:05:21 peut-être qu'on continuera à avoir ce genre de choses.
01:05:24 - Pardon, il y a une sanction,
01:05:27 il est en détention provisoire, celui qui a porté le coup.
01:05:29 - Oui, j'attends de voir la fin de la chose.
01:05:31 Parce qu'on sait bien que la justice est extrêmement laxiste.
01:05:34 Et moi, j'aimerais rajouter une chose.
01:05:36 On est dans une société où on considère
01:05:38 les adolescents comme des adultes,
01:05:40 où on dit qu'ils vont avoir de plus en plus de droits.
01:05:42 On veut même baisser l'âge du permis.
01:05:44 À partir du moment où on considère que nos adolescents
01:05:46 sont déjà des adultes,
01:05:47 ils doivent avoir des peines d'adultes, tout simplement.
01:05:50 - Et le final baillis, vous voyez à qui c'est ?
01:05:52 - Oui, vous savez, c'est un peu la même question
01:05:54 qu'on s'est posée pour les émeutes, finalement.
01:05:56 Trois mineurs ? À 23h ? Où étaient les parents ?
01:06:01 Et pourquoi on ne responsabilise pas les parents ?
01:06:03 Et pourquoi, à un moment, on ne s'interroge pas et on se dit
01:06:05 "Mais que faisaient trois jeunes à 23h sur les berges d'une ville
01:06:09 au Vieux-Condé dans le Nord ? C'est mon département.
01:06:12 Que faisaient ces jeunes à 23h ? Où étaient leurs parents ?
01:06:15 Quand est-ce qu'on va responsabiliser d'abord les parents ?
01:06:17 Et s'agissant de ces crimes, parce que c'est quand même
01:06:20 un crime odieux, il va falloir sérieusement se pencher,
01:06:23 on avait quand même posé la question au moment des émeutes,
01:06:26 se pencher sur la question de la suppression
01:06:29 de l'excuse de minorité.
01:06:31 Vous vous rendez compte qu'un meurtre,
01:06:33 c'est pas sif des assises.
01:06:34 L'excuse de minorité va permettre à ces jeunes
01:06:37 de bénéficier d'un tiers, voire de la moitié
01:06:40 d'une exonération de peine.
01:06:42 - Est-ce que cette excuse de minorité,
01:06:43 elle peut éventuellement être levée à Maurice Bucot ?
01:06:45 - C'est très rare. Il faudrait vraiment que le mineur
01:06:48 soit très proche des 18 ans, qu'il ait 17 ans, 11 mois,
01:06:53 et qu'il soit déjà connu des services de police
01:06:56 et de la justice. Là, ce n'est pas le cas.
01:06:57 Il est assez peu probable que ce soit levé.
01:06:59 - Vous avez effectivement la question de l'excuse de minorité,
01:07:03 et vous avez une deuxième question, c'est à quel âge
01:07:07 on abaisse la question de la majorité pénale.
01:07:10 Et là-dessus, je souhaite que le législateur,
01:07:13 c'est-à-dire tous les députés et sénateurs,
01:07:15 de droite comme de gauche, quelle que soit l'étiquette politique,
01:07:17 il faut vraiment se réunir, prendre le dossier en urgence.
01:07:21 On nous avait promis du changement sur les émeutes.
01:07:23 On nous avait promis une réponse pénale autoritaire.
01:07:26 On nous avait promis de l'action rapide.
01:07:28 Aujourd'hui, on se rend compte que même ici,
01:07:30 la question de l'autorité fait défaut,
01:07:32 et on se rend compte qu'également, la question
01:07:35 de la responsabilité des parents n'est jamais posée.
01:07:38 Donc vraiment, sur ces questions-là,
01:07:39 il va très sincèrement falloir aussi s'interroger
01:07:42 aussi sur où étaient les parents ce soir-là,
01:07:45 pourquoi ils ont laissé trois enfants mineurs dehors,
01:07:48 surtout manqués de respect et manqués d'autorité envers les personnes âgées.
01:07:50 On peut imaginer qu'à 17 ans, les parents autorisent
01:07:52 un enfant à sortir dehors à 23h.
01:07:55 Ce qui pose le plus de problèmes, c'est pour ceux qui sont d'autres.
01:07:57 Mais ce qui pose problème, c'est aussi l'impunité, les habitants.
01:08:00 Quand est-ce que les habitants ont droit à la sécurité ?
01:08:02 Ce qui est surprenant, précisément, Raphaël Stainville,
01:08:04 c'est que là, ce jeune de 17 ans,
01:08:07 qui a tabassé à mort ce septuagénaire,
01:08:10 il est inconnu des services de police.
01:08:13 Il n'avait auparavant jamais fait parler de lui.
01:08:16 Ça, ça doit interroger aussi, quand même.
01:08:18 En fait, cette tragédie,
01:08:20 moi, je trouve qu'elle est symbolique à plusieurs égards.
01:08:22 D'abord, d'un point de vue médiatique.
01:08:24 Parce que, mise à part ces news
01:08:27 et quelques articles de presse dans la presse locale,
01:08:31 personne n'en parle.
01:08:32 Souvenez-vous, c'était en 2002,
01:08:34 pendant la campagne présidentielle,
01:08:35 il y a eu l'affaire de Papy Voise,
01:08:37 qui était assez similaire.
01:08:39 Et parce que les médias avaient eu le sentiment
01:08:42 d'avoir participé presque à l'accession de Jean-Marie Le Pen
01:08:45 au second tour de la présidentielle,
01:08:49 en mettant le focus sur ce qui n'apparaissait pas encore
01:08:53 aux yeux de tout le monde,
01:08:54 comme un pays en sauvager.
01:08:57 Souvenez-vous, c'était encore Lionel Jospin
01:08:59 qui parlait seulement d'un sentiment d'insécurité,
01:09:02 qui était passé à côté de cette question
01:09:05 qui devenait de plus en plus prégnante.
01:09:07 Les médias, aujourd'hui, ont fait le choix de se taire,
01:09:11 de ne pas médiatiser ce genre d'affaires.
01:09:13 Nous, nous sommes habitués, de manière récurrente,
01:09:16 à essayer de revenir comprendre
01:09:18 en quoi ces faits divers sont faits,
01:09:19 des faits de société,
01:09:20 et soulignent cet ensauvagement
01:09:24 ou cette décivilisation dont parle le président de la République.
01:09:27 Donc ça, c'est pour l'aspect symbolique médiatique.
01:09:30 Mais après, politiquement encore,
01:09:32 il y a aussi un silence,
01:09:33 mis à part quelques politiques qui ont évoqué cette tragédie.
01:09:38 Il y a encore quelques jours,
01:09:40 l'Assemblée nationale se levait
01:09:41 et rendait un hommage à Nahel, ce petit ange, vous voyez.
01:09:45 Et pour cette personne, morte pour rien,
01:09:50 pour avoir demandé un peu plus de calme,
01:09:53 un soir d'été, c'est la mort au bout du chemin.
01:09:58 Non, franchement, ça souligne finalement
01:10:02 les choix que font certains en la matière,
01:10:06 le choix de leurs victimes.
01:10:09 Et bien évidemment qu'il est impossible
01:10:12 que les députés aujourd'hui, jour après jour,
01:10:15 se lèvent et rendent dommage à tous nos morts.
01:10:16 Mais il y en a certains qui méritent davantage d'hommage
01:10:20 et d'honneur que d'autres.
01:10:22 Paul Melin, allez-y.
01:10:24 Non, je crois que très précisément,
01:10:26 votre bandeau, moi je vais y répondre,
01:10:28 la décivilisation pour l'interrogation,
01:10:30 oui, je crois que ça, ça relève très précisément
01:10:33 en termes de définition conceptuelle.
01:10:35 Pardon, mais ça n'est pas un fait divers pour vous,
01:10:36 c'est un fait de société ?
01:10:37 Bien sûr que c'est un fait de société.
01:10:39 Un certain nombre de faits divers,
01:10:41 cette dame âgée à Cannes qui avait été frappée
01:10:44 violemment par des sauvages, qui avait failli la tuer,
01:10:47 elle avait le visage plein d'équimause, etc.
01:10:49 Cet homme qui en est mort.
01:10:51 On assiste là, très précisément, de façon conceptuelle
01:10:55 à l'expression visible de la décivilisation.
01:10:58 Et c'est assez édifiant dans la terreur, si je puis dire,
01:11:01 parce qu'effectivement, il y a des décennies,
01:11:04 certains ont averti, certains ont montré,
01:11:06 certains ont expliqué que si l'Occident allait dans cette direction-là,
01:11:10 nous allions aller vers la décivilisation.
01:11:12 C'était des films de science-fiction,
01:11:14 qui aujourd'hui font beaucoup parler,
01:11:15 c'était le film Orange Mécanique de Stanley Kubrick,
01:11:17 c'était le film Soleil Vert avec Charlton Heston,
01:11:20 où on voyait des sociétés ultra-urbanisées,
01:11:22 livrées à elles-mêmes, dans lesquelles vous risquez
01:11:24 de vous faire tuer au coin de la rue
01:11:26 pour avoir refusé une cigarette, pour un mot de travers,
01:11:29 pour un regard, pour avoir rappelé à l'ordre
01:11:31 des petits voyous et leur dire
01:11:32 "arrêtez de faire du bruit devant chez moi".
01:11:34 Donc si vous voulez, là nous arrivons,
01:11:36 effectivement, aux premières étapes,
01:11:38 et j'ai bien peur que ces étapes se poursuivent
01:11:40 et malheureusement que nous vivons une exponentielle de violence,
01:11:43 effectivement, nous vivons les prémices
01:11:45 d'une société décivilisée.
01:11:47 La civilisation, c'est l'antithèse de ces attitudes de sauvage.
01:11:50 La civilisation, c'est précisément le respect des personnes âgées
01:11:53 comme une sorte de loi non écrite,
01:11:55 de sacré, de figure tutélaire de la vie en société.
01:11:58 Toutes les civilisations fonctionnent comme cela.
01:12:00 Et depuis la nuit des temps, on respecte les âgés,
01:12:03 on respecte leur sagesse.
01:12:05 Il y avait un proverbe africain qui disait
01:12:06 "quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle".
01:12:08 C'était ça la vision, et c'était, si vous voulez,
01:12:11 par-delà même les frontières de l'Occident.
01:12:13 Et là nous en sommes, effectivement, à battre à mort
01:12:16 avec sauvagerie un homme de 72 ans
01:12:19 qui demande de faire un peu moins de bruit.
01:12:20 Je pense que c'est extrêmement grave
01:12:22 et je pense que ça va, effectivement, malheureusement,
01:12:24 si on ne fait rien pour lutter contre cette décivilisation
01:12:27 et qu'on se contente d'un banal et mou constat
01:12:30 comme le président de la République le fait,
01:12:31 moi j'ai bien peur que tout ça finisse très très mal.
01:12:34 Justement, Kevin Bossuet, ce processus de décivilisation,
01:12:37 il est réversible ? Il est encore réversible ?
01:12:39 Ou il est irréversible ?
01:12:41 Je pense qu'il est encore réversible,
01:12:43 enfin espérons, parce que sinon on va vers des lendemains
01:12:46 qui déchantent. Je pense que oui, il est réversible
01:12:49 à partir du moment où on reprend tout en main,
01:12:52 on reprend en main l'éducation des parents
01:12:54 et je suis d'accord avec Amine quand elle dit
01:12:56 qu'il faut responsabiliser les parents
01:12:58 et s'ils ne le font pas d'eux-mêmes,
01:13:00 il faut les forcer à le faire en supprimant,
01:13:02 par exemple, les allocations familiales
01:13:04 pour les parents qui ne se coupent pas
01:13:06 correctement de leurs enfants.
01:13:07 Il est réversible si on réinvestit dans l'école de la République,
01:13:10 si au sein de cette école, on apprend le respect de soi,
01:13:13 le respect des autres, le respect du pays
01:13:16 dans lequel on vit, si on donne aussi du savoir
01:13:19 à ces gamins, parce que quand vous avez très peu
01:13:22 de mots de vocabulaire pour pouvoir penser,
01:13:24 pour pouvoir vous exprimer, forcément,
01:13:26 votre seul moyen d'expression c'est quoi ?
01:13:28 Baisser la violence, c'est de taper.
01:13:30 Donc il faut réinvestir, évidemment,
01:13:32 le champ éducatif et enfin, il faut réinvestir
01:13:35 également le champ sécuritaire, parce que si nous ne sommes pas
01:13:39 forts, si nous ne tapons pas fort vis-à-vis
01:13:44 de ces délinquants, évidemment qu'ils recommenceront
01:13:47 parce qu'ils penseront que finalement, ce n'est pas si grave
01:13:49 ce qu'ils ont fait et les autres suivront.
01:13:52 Donc c'est tout ça qu'il faudrait investir.
01:13:54 Moi, j'entendais M. Macron nous parler de ça
01:13:57 il y a encore quelques années.
01:13:58 Qu'a-t-il fait aujourd'hui ?
01:14:00 Absolument rien.
01:14:01 Et je rejoins sur ce qu'a dit Paul, c'est-à-dire
01:14:03 qu'on est dans un processus des civilisations
01:14:05 où on s'en prend aux plus âgés et regardez ce qui s'est passé
01:14:07 à Nice, on s'en est pris à des bébés.
01:14:09 Donc on est vraiment dans une société
01:14:11 où tout vacille.
01:14:13 Amine Elbaïe.
01:14:15 Vous voulez retrouver la recivilisation,
01:14:17 rétablisser les services militaires,
01:14:19 remettre un petit peu d'autorité,
01:14:21 redonner les armes pour les enseignants,
01:14:23 le droit et la possibilité de se faire respecter.
01:14:26 Vous savez, on parlait ici de Vieux-Condé,
01:14:29 on parle de la mort d'un fleuriste de 72 ans.
01:14:31 Vous savez, un fleuriste, c'est pas seulement...
01:14:34 c'est pas un habitant comme un autre.
01:14:36 C'est aussi dans une ville comme Vieux-Condé dans le Nord,
01:14:39 dans un village, si je pourrais dire,
01:14:41 une ville plutôt, mais c'est un acteur,
01:14:44 c'est un acteur du territoire,
01:14:46 qui crée du lien, qui est connu,
01:14:48 qui est aimé de ses voisins.
01:14:50 Moi, ce que je veux vous dire ici sur cette question,
01:14:52 c'est qu'en fait, on parle du sceptuagénaire battu,
01:14:55 on ne parle pas de l'auteur du crime.
01:14:57 C'est un mineur, on n'a pas le droit de donner le prénom,
01:14:59 mais c'est bien ce que vous pensez.
01:15:01 C'est-à-dire ?
01:15:03 Je crois que tout à l'heure, nous avons débattu
01:15:05 de la question des prénoms.
01:15:08 Je crois que la question des prénoms
01:15:10 serait ici intéressante pour faire un lien
01:15:12 entre l'explosion de la violence
01:15:15 et la question d'immigration.
01:15:17 Qu'est-ce qui vous permet de dire ce soir
01:15:19 que l'auteur des faits porte un prénom
01:15:21 qui n'est pas français ou serait étranger ?
01:15:24 Je vous pose la question, je vous demande
01:15:26 est-ce qu'on peut aujourd'hui connaître le prénom
01:15:31 de la même façon qu'on a pu parler tout à l'heure
01:15:35 des prénoms des émeutiers,
01:15:37 on aimerait avoir les prénoms des trois individus
01:15:41 auteurs de ce crime odieux
01:15:43 à l'égard d'une personne âgée de 72 ans ?
01:15:46 On a les prénoms,
01:15:48 je pense que la plupart des journalistes les ont aussi,
01:15:50 mais quand il s'agit de mineurs, hélas,
01:15:52 on n'a pas le droit de donner les prénoms
01:15:54 d'émetteurs en cause.
01:15:55 Comment ?
01:15:56 Y compris les prénoms.
01:15:57 Y compris les prénoms pour les mineurs,
01:15:58 alors que pour les adultes, on a le droit.
01:16:00 D'accord, donc c'est connu,
01:16:01 mais la loi n'autorise pas à dévoiler le prénom.
01:16:04 Après, on peut toujours donner un pseudonyme,
01:16:06 un prénom qui ressemble, ça se fait aussi.
01:16:09 D'accord. Paul Melin ?
01:16:11 Non, mais une fois qu'on a constaté, si vous voulez,
01:16:14 l'évolution de la société,
01:16:17 qu'on a essayé de comprendre ce processus de décivilisation,
01:16:19 qu'on a fait une généalogie assez précise,
01:16:21 on peut effectivement,
01:16:22 et ça rejoint un peu ce que disait Kevin sur l'espoir,
01:16:24 et de l'espoir est-il permis,
01:16:26 prendre un certain nombre de mesures de court ou de moyen terme.
01:16:29 Bon, moi, à titre tout à fait personnel,
01:16:30 je pense que toutes ces mesures-là
01:16:32 ne seront qu'un pansement sur une jambe de bois
01:16:34 si on ne s'en prend pas à la racine de nos mots,
01:16:36 c'est-à-dire, quelle civilisation nous voulons-nous
01:16:38 pour demain, comment fait-on civilisation,
01:16:40 avec quel degré, effectivement,
01:16:42 puisque moi aussi je fais un lien entre immigration et délinquance,
01:16:44 avec quel quota migratoire par an, etc.
01:16:46 Si on ne réfléchit pas à cette question
01:16:48 de façon globale et holistique,
01:16:49 on est condamné à remettre des pansements de jambe de bois,
01:16:51 on va créer des places de prison,
01:16:52 à la fin, il faudra peut-être 500 000 places de prison,
01:16:54 j'en sais trop rien,
01:16:55 on va créer des maisons de redressement pour les mineurs,
01:16:57 moi, je suis plutôt favorable aux maisons de correction,
01:16:59 très sévères, vous savez, ça se fait aux Etats-Unis,
01:17:01 les Etats-Unis, c'est une grande démocratie, c'est pas...
01:17:03 Il y a beaucoup de délinquance par ailleurs,
01:17:04 également aux Etats-Unis.
01:17:05 Il y a énormément de délinquance,
01:17:06 mais parce que ce sont les mêmes mots M-A-U-X qu'en France,
01:17:08 il ne faut pas se leurrer, je crois,
01:17:09 les Américains ont fait les mêmes choix.
01:17:10 Oui, mais c'est pour...
01:17:11 Puisque vous dites qu'il y a beaucoup de fermeté aux Etats-Unis,
01:17:13 ça ne semble pas porter ses fruits, en l'occurrence.
01:17:15 La fermeté n'est pas toujours une solution manifestement.
01:17:17 La réponse ne devrait pas être pénale,
01:17:19 ne devrait pas être seulement pénale ou sécuritaire.
01:17:21 En fait, si on n'en vient pas à prendre ces problèmes à la racine,
01:17:25 comme vient de le dire Paul,
01:17:27 on est condamné à multiplier les mesures ou les mesurer,
01:17:30 mais sans régler le problème.
01:17:31 Et la question effectivement de l'immigration, elle est fondamentale
01:17:34 parce que ce qui est en jeu, c'est la concurrence des fisications et des cultures.
01:17:38 Et si on ne règle pas cette question-là...
01:17:41 Hucla, grand chocologue, l'a démontré.
01:17:43 On va parler à présent de cette proposition de Valérie Pécresse.
01:17:47 Si vous le voulez bien, une mesure qui fait débat,
01:17:49 la mesure anti-ghetto voulue par la présidente de la région Île-de-France.
01:17:54 Elle doit permettre d'éviter des zones de paupérisation.
01:17:57 Son objectif, freiner la construction des logements sociaux
01:18:00 dans les villes qui en comptent au moins déjà 30%.
01:18:05 Écoutez Valérie Pécresse.
01:18:07 Construire mieux, c'est aussi assumer une véritable mixité dans les quartiers,
01:18:14 mixité sociale, dans des quartiers qui comportent aujourd'hui trop de logements sociaux.
01:18:19 L'État, mais aussi l'opposition de gauche, veut me faire reculer sur ce sujet.
01:18:24 J'assume d'avoir inscrit dans notre schéma un plafond anti-ghetto.
01:18:30 Je l'assume d'autant plus après les événements de ces dernières semaines.
01:18:34 Ce plafond anti-ghetto, il doit changer le visage de nos villes.
01:18:39 On ne peut plus rajouter de la misère sur la misère.
01:18:44 Cela nourrit le repli et la violence.
01:18:46 Oui, ne vous en déplaise, cette norme est indispensable
01:18:51 pour égratiguer la concentration de la pauvreté indigne
01:18:56 et recréer de la mixité réelle dans nos quartiers.
01:19:00 Elle est non seulement indispensable, mais elle est efficace.
01:19:04 Depuis l'instauration du plafond anti-ghetto,
01:19:06 la production de logements sociaux et très sociaux
01:19:09 a presque diminué de moitié dans les communes qui en avaient plus de 30%.
01:19:14 Amine Elbaïe, c'est vrai qu'on a le sentiment qu'en France,
01:19:17 beaucoup de problèmes viennent de ces ghettos.
01:19:20 Et jusqu'à présent, personne ne s'est vraiment attaqué
01:19:23 au fait de casser ces ghettos.
01:19:27 Vous savez, on est plusieurs à avoir appelé à démanteler ces ghettos.
01:19:31 D'abord, ces ghettos, ils se sont constitués par voie d'inaction politique.
01:19:36 On a injecté 90 milliards d'euros au titre de la politique de la ville.
01:19:40 On a quand même arrosé un certain nombre de quartiers populaires
01:19:43 de subventions, d'investissements à gogo.
01:19:47 D'ailleurs, aujourd'hui, on appelle à investir pour détruire
01:19:50 ce qu'on a construit il y a 30 ans, il y a 40 ans, voire il y a 50 ans,
01:19:54 ces grands bâtiments imaginés par les architectes communistes
01:19:58 qui nous expliquaient que grâce au travail et grâce aux ghettos,
01:20:01 tout fonctionnera à merveille et tout le monde pourra se mélanger.
01:20:06 Aujourd'hui, le constat de Valérie Pécresse, c'est de dire,
01:20:10 elle fait le bon constat, elle dit la situation est intenable,
01:20:14 on ne peut plus avoir ces ghettos et ces tours.
01:20:17 Et ça frappe aux yeux, ces bar HLM avec autant de populations pauvres
01:20:22 et immigrées. Soit, on est d'accord sur le constat,
01:20:26 mais sur la proposition de remettre ce qu'on a fait depuis 40 ans,
01:20:31 c'est-à-dire des milliards d'euros avec l'argent des Français qui travaillent
01:20:35 pour refaire ce qui a été fait par le passé, c'est quand même scandaleux.
01:20:39 Moi, je le dis sans langue de bois, j'ai porté la parole de Valérie Pécresse
01:20:43 lors des élections présidentielles. Vous savez, comme disaient les électeurs,
01:20:47 ils me disaient, vous êtes bien marrant, mais c'est aussi vos maires de droite
01:20:51 qui refusent de déclarer un certain nombre de zones constructives
01:20:55 pour accueillir des logements très sociaux chez vous.
01:20:57 Et là-dessus, excusez-moi, ils n'ont pas tort.
01:21:00 Moi, je crois que s'il faut faire un effort républicain,
01:21:02 il faut inciter toutes les communes, effectivement,
01:21:04 à accepter des logements très sociaux, mais surtout, on sait que dans 10 ans,
01:21:08 même si on investit maintenant, ça ne va pas marcher.
01:21:11 Il faut s'intéresser aussi aux raquettes des petits propriétaires.
01:21:14 Moi, à Roubaix, dans ma commune, il y a 5 000 logements privés, vacants.
01:21:19 Les petits propriétaires, c'est quand même les plus grands oubliés
01:21:22 de ces plans anti-ghettos. Ils pourraient contribuer,
01:21:24 ils pourraient aider, sauf que ces petits propriétaires vous disent
01:21:27 "mais nous, on ne l'aura plus jamais, c'est fini".
01:21:29 D'abord, on ne sait pas dans quel état on va retrouver notre logement.
01:21:31 Et surtout, l'État est contre nous, la réglementation est contre nous.
01:21:34 Et lorsque l'on veut vous aider, vous nous mettez soit des amendes,
01:21:38 soit des arrêtés d'insalubrité, soit des arrêtés de danger imminent.
01:21:44 Il faut quand même aider ces petits propriétaires
01:21:46 et leur foutre aussi la paix sur le plan de la réglementation.
01:21:49 - Raphaël Staville.
01:21:50 - Oui, alors moi, je trouve très intéressant votre argumentation.
01:21:53 A la fois, vous considérez que le constat de Valérie Pécresse va dans le bon sens,
01:21:59 mais de l'autre côté, vous expliquez qu'un salon de demeure serait hypocrite
01:22:05 et refuse finalement d'appliquer la loi SRU.
01:22:07 Mais le problème, c'est que cette loi, aujourd'hui,
01:22:10 on en a vu les conséquences pendant les émeutes.
01:22:12 Un certain nombre de villes qui jusqu'à présent étaient épargnées
01:22:15 par ces violences épisodiques, l'ont été à l'occasion de ces émeutes.
01:22:20 Et pourquoi ? Parce que, année après année,
01:22:23 s'extraignant à répondre aux obligations qui leur sont faites
01:22:27 d'installer dans un certain nombre de quartiers, d'immeubles,
01:22:30 HLM, des familles en difficulté,
01:22:33 ces villes, à leur tour, sont touchées par ces violences.
01:22:36 Et ça, j'en veux pour preuve d'un certain nombre de villes du 92
01:22:40 qui jusqu'à présent avaient une réputation des plus calmes
01:22:45 et qui ont été frappées comme des villes plus connues par ce genre de tragédie.
01:22:49 Donc moi, je pense qu'il faut à la fois en finir avec ces ghettos,
01:22:53 mais il faut aussi en finir avec cette loi SRU
01:22:55 qui impose aux municipalités entre 20 et 25 % de logements sociaux
01:23:00 en fonction de leur population.
01:23:02 D'accord, on fait quoi, concrètement ?
01:23:04 D'abord, on en revient à la question qu'on posait tout à l'heure,
01:23:07 on en arrête dès d'abord avec cette immigration incontrôlée, massive,
01:23:11 qui nous oblige à...
01:23:13 Mais en fait, c'est d'abord ça.
01:23:15 Mais ça ne règlera pas le problème aujourd'hui
01:23:17 de la carence de l'offre de logements sociaux, vous savez ?
01:23:20 Pas le malin.
01:23:21 Le sujet de la mixité sociale,
01:23:23 vous ne trouverez pas plus partisan que moi de la mixité sociale,
01:23:25 rapport à ce que l'on disait tout à l'heure sur le communautarisme.
01:23:27 Moi, tout ce qui peut contribuer à la mixité sociale,
01:23:30 religieuse, ethnique, culturelle, tout ce que vous voulez,
01:23:32 c'est favorable.
01:23:33 Le vrai problème, et c'était rappelé par Raphaël Stainville,
01:23:36 c'est qu'effectivement, pourquoi ces maires refusent
01:23:38 ces installations nouvelles ?
01:23:39 C'est parce que leurs riverains les mettent sous pression,
01:23:41 parce qu'ils n'ont pas envie de vivre le chaos insécuritaire
01:23:44 et de violence que l'on vit dans les banlieues,
01:23:46 et on peut les comprendre.
01:23:47 Non mais attendez, les banlieues, il n'y a pas que des dealers
01:23:49 et des délinquants, hein ?
01:23:50 Oui, mais je termine là-dessus.
01:23:51 On est d'accord.
01:23:52 Je termine là-dessus.
01:23:53 Ce que je disais, c'est que si vous voulez,
01:23:55 la mixité sociale, elle ne doit pas être subie,
01:23:57 elle doit être organisée.
01:23:58 Et par conséquent, si on veut organiser les choses
01:24:00 de façon, je dirais, en bon ordre,
01:24:02 il faut d'abord commencer par rétablir de l'ordre.
01:24:04 C'est-à-dire que s'il n'y a pas, à un moment donné,
01:24:07 des actions qui sont entreprises de façon tout à fait ferme
01:24:09 sur le régalien, sur la question de l'immigration massive,
01:24:12 non intégrée, non assimilée, sur la question de la fermeté
01:24:15 envers, effectivement, le trafic de drogue, la violence,
01:24:18 la violence en bande organisée, les gangs, etc.
01:24:20 Si ces politiques-là ne sont pas faites avant,
01:24:22 on ne pourra pas reconstruire.
01:24:23 On ne reconstruit pas dans le désordre,
01:24:24 c'est ce qu'on fait les Danois d'ailleurs.
01:24:26 On procède avec méthode.
01:24:27 D'abord, on rétablit l'ordre.
01:24:28 Et une fois que l'ordre est rétabli,
01:24:30 là, on donne le souffle républicain.
01:24:31 Là, on peut parler de culture, on peut parler d'éducation,
01:24:34 on peut parler de mixité sociale.
01:24:35 Mais on ne peut pas faire...
01:24:36 Si on fait l'un avant l'autre,
01:24:38 en fait, vous allez juste importer une violence
01:24:40 qui n'existait pas dans certains coins, dans de nouveaux coins.
01:24:42 Et puis, vous allez encore plus alimenter
01:24:44 un repli identitaire des uns et des autres.
01:24:46 Le problème qu'il vient de bossuer, c'est que moi,
01:24:48 à priori, je ne vois personne s'en parler de cette méthode.
01:24:50 Non, c'est un petit peu violent.
01:24:52 Et c'est politiquement, en effet, un petit peu risqué.
01:24:55 Et j'entendais Paul parler de mixité sociale,
01:24:58 mais dans les banlieues, le problème aujourd'hui,
01:25:00 c'est aussi la mixité culturelle.
01:25:02 C'est-à-dire que les gens ne vivent plus à la française.
01:25:05 Donc, il y a beaucoup de personnes qui habitaient ces banlieues.
01:25:08 Dès qu'elles ont pu en partir, elles sont parties.
01:25:11 Parce qu'elles avaient l'impression, finalement,
01:25:13 de ne plus être en France.
01:25:15 Et si on va reproduire ces ghettos ailleurs,
01:25:18 il y aura exactement le même processus.
01:25:20 Il va y avoir des ghettos un petit peu partout.
01:25:22 C'est pour ça que ce que dit Valéry Pécresse,
01:25:24 pas plus de 30% de logements sociaux.
01:25:26 C'est déjà énorme.
01:25:27 C'est déjà énorme.
01:25:28 Mais il y a des quartiers où il y en a beaucoup plus que ça.
01:25:30 Mais c'est ce qu'ont fait les Danois.
01:25:32 Sauf que les Danois, en effet, ont voulu vider...
01:25:34 Les Danois, avant de faire ça,
01:25:35 ils ont fait le tour de vie sécuritaire.
01:25:37 C'est ça qu'il faut dire.
01:25:38 Pour devenir Danois, aujourd'hui,
01:25:41 il faut parler le Danois de manière tout à fait efficiente.
01:25:46 Il faut connaître l'histoire du pays.
01:25:48 Ils ont même mis, en 2019, dans la loi,
01:25:51 le fait qu'on devait serrer la main à une ou un élu.
01:25:55 Parce qu'il y avait certains musulmans
01:25:56 qui refusent de serrer la main à une femme.
01:25:58 Donc si on n'accompagne pas cela
01:26:00 d'une volonté assimilationniste,
01:26:03 ça ne fonctionnera pas.
01:26:05 Donc Mme Pécresse est bien une LR,
01:26:07 c'est-à-dire qu'elle a de très très bonnes propositions.
01:26:10 Mais quand il faut taper dans le vif du sujet,
01:26:12 il n'y a plus personne.
01:26:13 C'est fasciste.
01:26:14 Rapidement, le mot de la fin, Emmanuel Bailly.
01:26:15 Très sincèrement, rapidement,
01:26:16 on parle de logements sociaux.
01:26:18 D'abord, peut-être mettre fin aux logements sociaux.
01:26:20 C'est un aval à vie.
01:26:21 Réévaluer les conditions d'attribution des logements
01:26:23 tous les cinq ans, ce serait quand même aussi intéressant.
01:26:25 Et surtout, se dire quand même.
01:26:26 N'oubliez pas que dans les bars HLM,
01:26:28 vous n'avez pas que des populations immigrées.
01:26:30 Vous avez des ouvriers, des Français qui se lèvent tôt,
01:26:32 des Français qui travaillent,
01:26:33 et qui, eux, n'ont pas accès aux politiques publiques.
01:26:35 Et qui, eux, aimeraient justement pouvoir déménager
01:26:37 de leur quartier parce qu'ils veulent fuir la violence.
01:26:39 C'est ces personnes-là qu'on doit aider.
01:26:40 Et pas la minorité bruyante dont on parle depuis tout à l'heure.
01:26:43 C'est ces personnes-là dont on doit aider.
01:26:45 - Vous parlez de violence.
01:26:46 La violence, elle ne touche pas uniquement les quartiers et les banlieues.
01:26:49 Puisque nous allons partir à Nantes à présent,
01:26:51 où le secteur de l'immobilier doit faire face aux sentiments d'insécurité
01:26:55 dont témoignent les habitants.
01:26:57 Il n'y a pas que les taux d'intérêt en hausse
01:26:59 qui ralentissent les affaires des agents immobiliers.
01:27:02 Une petite partie des habitants des centres-villes
01:27:05 choisit tout simplement de déménager
01:27:07 pour vivre paisiblement, sans peur d'être agressés.
01:27:11 Exemple à Nantes avec Jean-Michel Decaze.
01:27:15 - Dans le centre-ville à Nantes,
01:27:17 les affaires sont moins faciles pour les agences immobilières.
01:27:20 Les manifestations à répétition, des gilets jaunes aux retraites
01:27:24 ou l'explosion des trafics de drogue
01:27:26 rendent les locataires ou les acheteurs prudents avant de signer.
01:27:30 - C'est vrai qu'ils nous posent un peu plus de questions
01:27:33 suite aux dernières manifestations qu'il y a eu.
01:27:36 Est-ce que le quartier a été touché ?
01:27:38 Si on loue à cet endroit précis de Nantes,
01:27:42 est-ce qu'on aura des problèmes d'insécurité ?
01:27:45 La porte qui peut être cassée, des cambriolages,
01:27:48 suite à des manifestations, des gens qui peuvent entrer dans les parties communes.
01:27:52 Je pense que les gens sont un peu plus méfiants.
01:27:55 C'est pas pour autant que les gens partent de Nantes, quittent Nantes.
01:27:58 - Quelques déménagements ont bien eu lieu.
01:28:00 Il n'y a aucune statistique, mais le mouvement est marginal,
01:28:03 estiment la majorité des professionnels de l'immobilier.
01:28:06 Quelques cas particuliers, donc, surtout après des agressions,
01:28:11 comme pour la grand-mère de cette Nantaise.
01:28:14 - On a fait partir parce que le trafic de drogue s'est infiltré dans les titres ruelles.
01:28:18 Ils l'ont agressée verbalement pour qu'elle parte,
01:28:21 alors qu'elle leur expliquait qu'elle habitait là.
01:28:23 - Malgré sa réputation ternie, la ville de Nantes est passée
01:28:27 de 282 000 à 320 000 habitants ces 10 dernières années.
01:28:32 - Les professionnels disent que c'est un phénomène marginal,
01:28:37 mais est-ce que c'est symptomatique de quelque chose ?
01:28:40 - On comprend que les professionnels voulant préserver leur métier et leur activité
01:28:46 aient un commentaire relativement neutre et euphémisant.
01:28:51 - Notre journaliste sur place n'a trouvé personne pour dire l'inverse non plus.
01:28:54 Tout le monde à Nantes dit que c'est quand même marginal.
01:28:56 - Il y a quelques jours, il y avait un papier dans le Filiaro
01:28:59 qui faisait état de cette exode à l'envers.
01:29:02 Il faut comprendre qu'il y a quelques années, Nantes était considérée...
01:29:05 - Mais ça existe, effectivement, et c'est pour ça qu'on en parle.
01:29:07 C'est un phénomène qui existe.
01:29:09 C'est de plus en plus fréquent.
01:29:11 Ces mêmes Parisiens, aujourd'hui, soit repartent à Paris,
01:29:14 soit s'installent à des kilomètres de Nantes, dans la campagne,
01:29:18 pour fuir cette violence, cette insécurité qui a gagné jusqu'au centre-ville de Nantes,
01:29:23 où aujourd'hui il est compliqué pour des femmes seules, des personnes âgées,
01:29:28 de se trimballer, ne serait-ce que pour aller...
01:29:30 J'ai fait plusieurs reportages à Nantes.
01:29:32 Ils prennent un Uber pour faire 300 mètres pour aller dîner le soir.
01:29:35 Vous voyez que la situation est problématique,
01:29:38 et bien sûr que ça a des conséquences sur l'immobilier nantais.
01:29:41 - Au départ, la violence à Nantes était circonscrite à certains quartiers.
01:29:46 Et plus agressivement, ça s'est étendu.
01:29:51 Par exemple, le quartier Bellevue, qui est un quartier très tranquille,
01:29:54 qui se situe à 20 minutes du centre-ville,
01:29:56 aujourd'hui est gangréné par le trafic de drogue.
01:29:59 Il y a souvent des règlements de compte, et les gens vivent un cauchemar.
01:30:02 Au centre-ville, au niveau de la promenade autour du château des Ducs de Bretagne,
01:30:07 c'est pareil, il y a des deals, des punks à chiens,
01:30:09 il y a une insécurité très importante.
01:30:11 Mais c'est la vérité, c'est ce que disent les gens.
01:30:14 Malheureusement, c'est la réalité.
01:30:16 Et on en a même...
01:30:18 Il y a même des commerçants qui achètent des bombes lacrymo à leurs employés
01:30:23 quand ils doivent partir à 23h30 ou à minuit,
01:30:27 parce que souvent c'est des métiers de restauration,
01:30:29 pour les protéger.
01:30:30 Mais pourquoi ? Parce que c'est le laxisme.
01:30:32 Je rappelle que la municipalité de Nantes est une municipalité socialiste.
01:30:36 La part du budget réservé, consacré à la sécurité, c'est 0,9%.
01:30:42 Il y a à Nantes environ 200 policiers municipaux.
01:30:45 Là où, à Nice, il y en a 500.
01:30:48 Donc vous voyez bien qu'il y a un problème.
01:30:50 On paye là, évidemment, l'idéologie de la municipalité de Nantes.
01:30:56 Et le problème à Nantes, c'est que dans certains quartiers,
01:30:59 il y a une forme de complicité de certains élus vis-à-vis de la délinquance.
01:31:04 Et c'est ça, en effet, qui pose problème.
01:31:07 Et Nantes, qui était une magnifique ville où les gens voulaient vivre,
01:31:11 aujourd'hui, comme l'a très bien dit Raphaël,
01:31:13 ils font demi-tour.
01:31:14 C'est catastrophique.
01:31:15 Paul Melin, c'est vrai qu'on pourrait dire, effectivement,
01:31:17 la maire de Nantes a une part de responsabilité.
01:31:20 C'est une municipalité qui a longtemps refusé les caméras de surveillance, etc.
01:31:24 Il n'y a peut-être pas assez de policiers municipaux,
01:31:26 comme le dit Kevin Bossuet.
01:31:27 Mais on a le sentiment quand même que ce phénomène s'étend à de nombreuses villes en France.
01:31:32 Donc, on peut se dire que c'est un problème régalien
01:31:34 qui relève aussi de l'État et du ministère de l'Intérieur.
01:31:36 Absolument.
01:31:37 Et c'était d'ailleurs la différence d'appréciation que j'avais
01:31:39 avec l'analyse de Kevin que je ne partage pas là-dessus.
01:31:41 C'est qu'effectivement, que Mme Roland à Nantes,
01:31:43 que M. Hurmic à Bordeaux, l'écologie, que M. Doucet à Lyon,
01:31:46 aient une idéologie qui conteste même l'existence de l'insécurité
01:31:50 ou de la violence dans ce pays, ça oui, effectivement,
01:31:53 ils sont vraiment très éloignés des réalités.
01:31:55 Maintenant, j'aimerais tout de même rappeler que les mairies
01:31:58 qui ont été gérées par la droite n'ont pas échappé à ce même phénomène.
01:32:02 Moi qui suis d'origine bordelaise, j'ai vécu à Bordeaux plus de 20 ans,
01:32:05 j'ai bien vu qu'Alain Juppé, qui était maire de droite,
01:32:09 a laissé filer la situation, l'insécurité.
01:32:11 Est-il vraiment de droite M. Juppé ?
01:32:13 Je peux vous en citer d'autres, cher Kevin.
01:32:15 M. Godin à Marseille n'a rien fait pour que Marseille soit devenue ce qu'est devenu Marseille aujourd'hui.
01:32:19 M. Moudin qui est à Toulouse, il n'est pas de gauche non plus.
01:32:22 Maintenant, il y a beaucoup de grandes villes qui subissent un phénomène qui est français.
01:32:26 On en a suffisamment parlé ce soir en évoquant de grands sujets très importants
01:32:30 pour l'avenir de ce pays, à commencer par la décivilisation.
01:32:33 La décivilisation, elle ne commence pas ou elle ne s'arrête pas aux portes d'une mairie
01:32:36 par rapport à l'étiquette politique de son maire.
01:32:38 C'est quelque chose qui se diffuse à l'ensemble du pays,
01:32:41 les mêmes causes produisant les mêmes effets.
01:32:43 Et effectivement, on en revient à la question des pansements sur des jambes de bois.
01:32:46 On peut mettre des policiers municipaux armés jusqu'aux dents,
01:32:49 des chiens policiers comme à Singapour, des caméras dans tous les sens
01:32:52 et peut-être même des QR codes pour faire ses commissions ou des digicodes partout.
01:32:55 De toute façon, si vous voulez, c'était ce qu'expliquait Debré dans ses livres
01:32:59 sur l'éloge des frontières.
01:33:00 Effectivement, tant qu'on a fait tomber les frontières au pourtour de la France
01:33:03 et au pourtour de l'Europe, nous avons importé une culture de la violence
01:33:07 qui nous contraint à mettre des frontières au coin de la rue.
01:33:10 C'est-à-dire, on met des frontières aux bornes d'un digicode, d'une autre rue.
01:33:14 Les gens veulent se protéger les uns les autres.
01:33:16 Les vendeurs d'alarmes n'ont jamais été aussi riches.
01:33:18 Et je me désole de cette situation.
01:33:20 Le risque, finalement, c'est une forme de ghettoisation à l'envers.
01:33:24 C'est-à-dire la création de quartiers où les personnes les plus riches
01:33:27 ne vivraient qu'entre elles dans des quartiers ultra sécurisés.
01:33:30 Absolument. Pourquoi ? Parce que sur la question de la rénovation urbaine,
01:33:34 on oblige de reconstruire dans les zones où il n'y avait pas de logements très sociaux.
01:33:40 Et elle est là, la véritable injustice de la loi SRU,
01:33:43 qu'il faudra effectivement revoir de fond en comble.
01:33:47 En réalité, aujourd'hui, il y a une véritable injustice pour les petits propriétaires.
01:33:51 Parce que pour un petit propriétaire, si vous n'êtes pas aux normes,
01:33:54 vous avez la collectivité publique, l'État qui sera toujours derrière votre dos
01:33:59 pour vous émettre un arrêté et des obligations.
01:34:01 Quand vous accueillez dans ces quartiers des locataires,
01:34:05 des locataires qui parfois sont délinquants,
01:34:07 et que vous leur offrez gratuitement ou quasi gratuitement
01:34:10 au nom de la collectivité un logement social,
01:34:12 il faut clairement se poser la question de l'équilibre
01:34:14 entre les droits des locataires et les droits des propriétaires.
01:34:17 Un locataire délinquant, c'est un locataire qui doit être expulsé immédiatement
01:34:20 de son logement social, il n'a plus rien à faire,
01:34:22 et il n'a pas seulement des droits, il a d'abord et surtout des devoirs.
01:34:26 Il est précisé, 23h, Simon Guillain nous a rejoint.
01:34:29 Bonsoir Simon, on fait tout de suite un point sur l'essentiel de l'actualité avec vous.
01:34:33 Rebonsoir Johan, un 14 juillet, sous très haute sécurité en France,
01:34:37 130 000 policiers et gendarmes seront mobilisés dans tout le pays.
01:34:40 Le gouvernement craint bien sûr de nouvelles violences,
01:34:42 comme celle survenue après la mort du jeune Nahel.
01:34:45 La vente, le transport et l'utilisation d'engins pyrotechniques
01:34:48 sont interdits, à l'exception bien sûr des professionnels.
01:34:51 Toujours aucune trace de l'enfant disparu samedi dernier
01:34:54 dans les Alpes de Haute-Provence.
01:34:56 Les recherches sur le terrain n'ont malheureusement rien donné pour le moment.
01:34:59 Elles reprendront dans les prochains jours avec un dispositif allégé.
01:35:02 Toutes les hypothèses sont encore possibles à l'heure d'aujourd'hui.
01:35:05 Et puis la colère et l'émotion dans la petite commune
01:35:08 de Vieux-Condé dans le Nord après la mort de Philippe Matteau.
01:35:11 Cet homme de 72 ans avait été passé à Tabac dans la nuit de mercredi à jeudi
01:35:15 après être sorti de chez lui, excédé par les nuisances sonores
01:35:18 provoquées par un groupe de jeunes.
01:35:20 Sur place, les habitants sont toujours sous choc.
01:35:22 Et puis le sommet de Vynus est un grand succès pour l'Ukraine
01:35:25 qui se voit offrir une place à part entière dans l'Alliance
01:35:28 à une seule condition que la guerre soit finie.
01:35:30 Et à l'occasion de ce deuxième et dernier jour,
01:35:32 Polodymyr Zelensky a fait le déplacement.
01:35:35 Vous le voyez en Ukraine.
01:35:37 Merci beaucoup Simon.
01:35:38 On rendez-vous dans une demi-heure pour cette fois un journal complet.
01:35:41 On va revenir à présent sur ce qui s'est passé hier à l'Assemblée nationale.
01:35:45 Hommage de Gérald Darmanin à l'ensemble des policiers
01:35:48 morts dans l'exercice de leur fonction.
01:35:50 Et une partie, une grande partie, pour ne pas dire la totalité,
01:35:53 des députés de la France insoumise, vous le voyez,
01:35:56 qui ont refusé de se joindre à cet hommage en restant assis.
01:36:00 Eh bien aujourd'hui, certains élus de la France insoumise
01:36:03 ont récidivé en quelque sorte cette fois au Conseil régional d'Ile-de-France
01:36:06 lorsque Valérie Pécresse a demandé de se lever
01:36:09 pour rendre hommage aux maires agressés, aux policiers et aux pompiers.
01:36:13 Écoutez-les, Valérie Pécresse.
01:36:15 Ce matin, je vais vous demander de vous lever.
01:36:18 De vous lever pour témoigner notre reconnaissance
01:36:20 à tous les piliers de la République,
01:36:23 à tous les remparts de l'intérêt général.
01:36:26 Nos maires, nos élus en premier lieu,
01:36:29 nos policiers nationaux et municipaux, gendarmes et pompiers
01:36:32 qui ont affronté les émeutiers et maîtrisé les incendies.
01:36:35 Nos responsables et bénévoles associatifs qui n'ont pas baissé les bras.
01:36:39 Nos agents municipaux assumant leur service.
01:36:42 Nos familles respectueuses des lois.
01:36:45 Tous les élus de la République.
01:36:47 Toutes ces femmes et tous ces hommes qui ont chevillé au corps l'intérêt général.
01:36:52 Tous ces citoyens qui ont permis de restaurer l'ordre.
01:36:55 L'ordre sans lequel il n'y a pas de liberté, d'égalité et de fraternité.
01:37:00 Je vous demande de vous lever et de leur faire une minute d'applaudissement.
01:37:05 (Applaudissements)
01:37:10 Valérie Pécréas qui demande aux élus de se lever pour rendre hommage aux maires agressés,
01:37:14 aux policiers et aux pompiers.
01:37:16 Et on va voir sur cette image de l'hémicycle du Conseil régional d'Île-de-France.
01:37:20 Le son, alors me dit-on, c'est un son que nous avons.
01:37:25 Alors peut-on me dire précisément de quel son est-ce qu'il s'agit ?
01:37:29 Nous allons écouter, ah voilà.
01:37:31 Regardez cette séquence où les élus effectivement de la France insoumise
01:37:36 ne se joignent pas à cet hommage et restent assis comme leurs collègues de l'Assemblée nationale.
01:37:42 Ils ne se lèvent pas et ils n'applaudissent pas.
01:37:45 Est-ce que quelqu'un autour de cette table est surpris ?
01:37:48 Non.
01:37:49 La question, vous savez, est-ce que quelqu'un pourrait défendre une telle attitude irresponsable,
01:37:54 absolument malsaine pour la démocratie et pour les personnes qui donnent quasiment leur vie parfois pour nous défendre ?
01:38:00 Il y a une forme d'indécence absolument terrifiante à voir ces élus voter face à des gens qui se lèvent tous les matins,
01:38:08 eux, debout, en risquant les balles contre eux, leur famille, leurs proches, des pompiers, des policiers,
01:38:14 et voir quatre élus paresseux accouchés sur leur bureau qui refusent de se lever pour saluer ceux qui servent la patrie.
01:38:19 Mais la question la plus importante, c'est pourquoi ?
01:38:21 Pourquoi est-ce qu'ils ne veulent pas rendre hommage aux maires agressés, aux policiers et aux pompiers ?
01:38:26 Parce qu'ils n'aiment pas la police.
01:38:29 Parce que ce sont eux qui…
01:38:31 Ils n'aiment pas les maires ? Ils n'aiment pas les pompiers ?
01:38:33 Depuis tant d'années que la police tue, on a entendu leur chef de file, Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la NUPES.
01:38:41 On a vu depuis maintenant des années dans l'impunité la plus totale, l'extrême gauche, sans prendre à nos policiers, mais aussi à nos maires.
01:38:49 Vous savez, au conseil régional Île-de-France siège M. Vincent Jambrain, le maire de la île Les Roses,
01:38:56 qui a été lâchement, lâchement agressé. On a tenté d'assassiner sa famille.
01:39:01 – Et c'est notamment à lui que Valérie Pécresse voulait rendre hommage, bien sûr.
01:39:04 – Dont Valérie Pécresse voulait rendre hommage.
01:39:06 Les élus d'extrême gauche de la France insoumise qui ont refusé de se lever pour respecter l'uniforme,
01:39:11 pour respecter ce temps républicain de recueillement, d'unité, même ça ils nous l'ont privé.
01:39:17 Vous voyez, on comprend bien aujourd'hui que l'extrême gauche n'a pas d'intérêt à résoudre les problèmes.
01:39:23 Ils veulent surfer sur les problèmes, ils veulent entretenir de la victimisation,
01:39:27 ils veulent faire croire aux enfants des quartiers populaires, aux jeunes enfants d'immigrés,
01:39:32 aux jeunes enfants français qui ne sont pas français.
01:39:34 Ils ont tout intérêt à leur dire qu'ils ne sont pas français, parce qu'ils veulent récupérer justement.
01:39:39 Et ils croient pouvoir récupérer de la haute défense.
01:39:41 – Et ils ont intérêt aussi à leur faire détester la police ?
01:39:43 – Mais évidemment, Amine a raison, c'est de l'électoralisme et ça fonctionne.
01:39:48 Quand vous voyez que Saine-Saint-Denis, les 15 députés sont tous de la nuppes,
01:39:53 ça vous fait quand même réfléchir et je rejoins sur ce que dit Amine.
01:39:58 En fait, la France insoumise, disons certains élus d'extrême gauche,
01:40:03 aiment les personnes d'origine immigrée quand elles sont victimes et quand elles sont dans la misère sociale.
01:40:11 Parce que ces personnes, quand elles commencent à s'émanciper,
01:40:14 à goûter au goût de l'effort et du mérite, à goûter à la méritocratie républicaine,
01:40:18 évidemment qu'elles ne votent plus pour la France insoumise.
01:40:22 Et je trouve que ces élus du peuple qui refusent de se lever sont indignes,
01:40:28 sont indignes de porter l'écharpe tricolore.
01:40:31 On est dans un moment qui devrait faire consensus,
01:40:34 on devrait rendre hommage à nos policiers, ça me choque.
01:40:37 Et dernier point, moi j'ai vu certaines personnes se revendiquant de l'extrême gauche
01:40:41 au moment de la mort de Samuel Paty, nous raconter que Samuel Paty l'avait un petit peu bien cherché,
01:40:47 alors que le corps social était derrière Samuel Paty pour pleurer sa mort.
01:40:53 Voilà ce que c'est que l'extrême gauche, pour moi l'extrême gauche c'est l'anti-France.
01:40:57 - Ah, Maury Béclo, vous vouliez apporter une précision ?
01:40:59 - Oui, moi ça me rappelle un peu Sainte-Solide en fait.
01:41:01 Pareil, dans ce cas de figure, l'extrême gauche n'avait pas condamné les violences,
01:41:06 elle les a même légitimées.
01:41:08 Et en fait je pense que cette extrême gauche-là est dans un processus un peu révolutionnaire,
01:41:12 estime que la faim justifie les moyens.
01:41:15 Et donc là, ils considèrent, j'essaie de mettre à leur place,
01:41:18 que finalement les attaques contre les maires ou contre la police ou que sais-je,
01:41:22 c'est au nom de causes, de détresse sociale, et donc que finalement ça se comprend et ça s'accepte,
01:41:27 et donc qu'il ne faut pas s'insurger contre ces violences.
01:41:29 - Est-ce que c'est une stratégie, entre guillemets, de bordélisation du pays ?
01:41:32 - En tout cas c'est une stratégie qui est délétère et qui, je ne suis pas un fin expert de la combinazione politique,
01:41:39 comme peuvent l'être certains journalistes politiques comme vous, cher Johan,
01:41:42 mais j'ai tout de même, en tant que modeste...
01:41:45 - Vous êtes excellent comme toujours.
01:41:47 - Vous êtes gentil.
01:41:48 Non, mais j'ai tout de même le sentiment que cette stratégie politique de la France insoumise,
01:41:52 qui est de souffler sur les braises, de communautariser le vote,
01:41:55 et d'essayer d'adresser ses électeurs tel une clientèle,
01:41:58 est quelque chose qui va faire pchit,
01:42:00 et qui va faire qu'auprès d'une immense majorité des Français, la France insoumise va décrocher.
01:42:05 Les derniers sondages le montrent d'ailleurs,
01:42:07 la France insoumise décroche là où les autres parties de gauche stagnent, voire baissent légèrement.
01:42:11 Par conséquent cette stratégie-là ne marche pas.
01:42:13 Un élément de comparaison internationale,
01:42:15 j'ai vu en Belgique l'équivalent de la France insoumise se planter exactement comme ça,
01:42:19 en voulant représenter les banlieues,
01:42:22 en essayant de faire le jeu de l'islam politique dans leurs discours,
01:42:25 en essayant de faire le jeu des voyous,
01:42:28 en démontrant une image tronquée des quartiers populaires,
01:42:31 et en faisant fi bien sûr de l'immense majorité de gens qui vivent dans les quartiers populaires et qui aspirent à la tranquillité,
01:42:35 et bien ce qui a fini pour ces parties-là homologues de la France insoumise,
01:42:38 c'est qu'ils ont fini par se faire remplacer par des parties qui eux représentent l'islam politique très clairement.
01:42:42 Par conséquent, je ne prédis pas un très grand avenir à la France insoumise.
01:42:46 Voilà ce que l'on pouvait dire sur cette séquence des allus de la France insoumise,
01:42:49 qui ont une nouvelle fois refusé de rendre hommage aux maires, aux policiers et aux pompiers.
01:42:54 J'ai l'impression qu'on parle de plus en plus souvent de la France insoumise pour ce genre de choses.
01:42:58 On ne parle plus d'eux pour leurs propositions politiques,
01:43:00 on parle d'eux soit pour leur dérapage, soit pour leurs outrances,
01:43:02 soit pour leur non-respect des valeurs républicaines.
01:43:05 Ça devient quand même quelque chose de complètement délirant et problématique pour le débat politique lui-même par ailleurs,
01:43:11 parce que ça l'affecte profondément.
01:43:13 Je suis d'accord, et aujourd'hui le cordon sanitaire n'est plus autour du Rassemblement National,
01:43:18 c'est devenu autour de la France insoumise.
01:43:20 Et ce sont leurs fautes, ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes.
01:43:22 Amaury Bucaud, on va parler avec vous à présent du délit de faciès.
01:43:26 Il y a un délit de faciès, a expliqué le maire écologiste de Grenoble ce matin sur RMC,
01:43:32 avant de pointer l'attitude de la police.
01:43:34 Une nouvelle fois, Amaury Bucaud, cela fait maintenant des années que la police est accusée de délit de faciès.
01:43:40 Le délit de faciès, au juste, c'est quoi ?
01:43:42 En fait, on reproche à la police, si vous voulez, de faire des contrôles d'identité à la tête du client.
01:43:47 Les policiers s'en prendraient davantage aux personnes qui ne sont pas blanches pour les contrôler,
01:43:53 et un honnête citoyen, qui serait d'origine africaine ou maghrébine,
01:43:59 il se ferait beaucoup plus contrôler.
01:44:01 Alors, bien sûr, cette pratique est strictement illégale vis-à-vis des policiers.
01:44:06 Alors, pourquoi ces accusations et sur quoi se fondent-elles ?
01:44:10 Ces accusations se basent à la fois sur des observations, des études,
01:44:16 et j'allais dire des préjugés, envers la police.
01:44:18 Et souvent, hélas, ces études et ces observations ignorent à peu près totalement la réalité du terrain des policiers.
01:44:25 Pour vous expliquer très clairement, il existe, je vais réduire mon propos,
01:44:29 il existe deux types de contrôles.
01:44:31 En gros, il y a une partie des contrôles qui découle d'une infraction.
01:44:34 C'est-à-dire, vous avez une personne qui se fait agresser dans la rue,
01:44:36 elle va rapidement voir les policiers et donner un signalement.
01:44:39 Elle va dire aux policiers, très brièvement, le profil de la personne,
01:44:42 ce qu'elle a pu voir de cette personne.
01:44:44 Par exemple, son sexe, son âge, sa tenue vestimentaire, sa taille,
01:44:48 la couleur de ses cheveux, la couleur de ses yeux, la couleur de sa peau.
01:44:51 Bref, tout ce qui peut permettre, si vous voulez, en un clin d'œil aux policiers,
01:44:53 de retrouver cette personne dans un périmètre.
01:44:55 Dans ce cas, les policiers vont dans ce périmètre et forcément,
01:44:58 ils vont contrôler ou chercher une personne qui ressemble à ce profil.
01:45:03 Et ça ne veut pas dire pour autant que c'est du contrôle au faciès,
01:45:05 mais ils vont rechercher un profil déterminé.
01:45:07 Je vous propose d'ailleurs d'écouter un policier qui travaille en région parisienne
01:45:10 et qui nous parle de ce cas de figure.
01:45:14 On parle de contrôle au faciès parce qu'effectivement,
01:45:16 dans certains territoires, on a tendance à contrôler plus souvent
01:45:22 des individus de type africain ou de type nord-africain, par exemple.
01:45:27 Aussi parce qu'ils sont beaucoup plus représentatifs sur ces territoires,
01:45:30 c'est le cas de nombreuses banlieues.
01:45:32 Et aussi, il faut le reconnaître parce que ce sont les victimes
01:45:38 qui nous décrivent les auteurs de l'infraction, il ne faut pas l'oublier.
01:45:41 Et donc, quand on recherche un individu qui vient de commettre une agression
01:45:47 et qui est décrit par la victime comme étant d'origine africaine ou nord-africaine,
01:45:52 on ne va pas chercher un autre type d'individu pour faire plaisir
01:45:56 à la Ligue des droits de l'homme ou à certaines associations de quartier.
01:46:01 – Alors ensuite, il existe un autre cas de contrôle,
01:46:05 ça c'est les contrôles aléatoires ou spontanés.
01:46:08 Alors souvent, ce type de contrôle par exemple, il peut se faire dans les gares,
01:46:12 sur certains points de dîle avec une réquisition du procureur
01:46:17 qui permet aux policiers d'interpeller des gens.
01:46:19 Alors là, dans ces cas-là, les policiers vont cibler certains profils
01:46:22 susceptibles de commettre davantage d'infractions,
01:46:24 ça peut être par exemple pour l'usage de stupéfiants, les vols, les agressions
01:46:28 ou l'infraction à la législation sur les étrangers.
01:46:31 Et là, les policiers font ce qu'on appelle du profilage,
01:46:34 et donc ils ciblent des personnes qu'ils savent très largement
01:46:37 susceptibles de commettre ces infractions.
01:46:38 Par exemple, si vous voulez, dans un quartier, vous savez qu'il y a du racket
01:46:41 et que vous allez faire des contrôles,
01:46:43 a priori, vous allez plutôt contrôler des jeunes en bande
01:46:46 qui sont âgés de 15 à 25 ans, qui sont en groupe et qui ont des tenues vestimentaires,
01:46:51 j'allais dire des jogging en général.
01:46:53 Pour les policiers, c'est plutôt ces personnes qui vont cibler forcément
01:46:57 parce qu'ils sont surreprésentés dans ce type de délinquance.
01:47:00 À l'inverse, forcément on sait que par exemple,
01:47:02 les femmes âgées ne commettent pas de faits de délinquance,
01:47:05 donc vous n'allez pas contrôler cette petite grand-mère de 75 ans
01:47:08 qui se balade avec son caddie et qui revient du supermarché.
01:47:11 Ça paraît évident.
01:47:12 Et là, je voudrais encore vous faire écouter le témoignage d'un policier
01:47:15 qui explique très bien cela.
01:47:16 Finalement, ce sont des critères sociologiques qui expliquent ces contrôles,
01:47:20 la manière dont on cible, et non pas des critères exclusivement
01:47:23 ratios ou ethniques comme on le prétend parfois.
01:47:26 Les critères qu'on retient opérationnellement pour retenir un contrôle,
01:47:34 pour décider de faire un contrôle,
01:47:36 généralement on se base déjà sur une analyse de la délinquance de commune.
01:47:41 Tous les policiers connaissent à peu près en fonction de l'heure
01:47:44 et en fonction du lieu où ils se trouvent, les profils un petit peu délinquants.
01:47:48 Ça dépend de l'heure de la journée, ça dépend du lieu,
01:47:50 ça dépend beaucoup ensuite de l'attitude, la tenue vestimentaire, le regard.
01:47:54 C'est ces ensembles de critères qui fondent généralement le contrôle d'identité
01:47:59 et rien d'autre.
01:48:00 En tout cas, il est évident que ce n'est pas exclusivement l'origine ethnique
01:48:05 qui fonde votre identité, ça n'aurait pas de sens et ça ne sert à rien du tout.
01:48:08 Alors précisément Amaury, comment en finir avec ces accusations ?
01:48:12 Eh bien écoutez, hélas Johan, il n'y a pas de bonne solution.
01:48:14 Il y a deux options qui à mon avis sont toutes les deux mauvaises,
01:48:18 même si il y en a une qui est pire que l'autre je pense.
01:48:19 La première option, c'est de faire ce que demande la Ligue des droits de l'homme
01:48:22 ou le Défenseur des droits, et de demander aux policiers de contrôler à parité égale.
01:48:26 C'est-à-dire de contrôler à la fois autant de personnes qui sont âgées de 15 ans,
01:48:30 de 25 ans, de 30 ans, autant d'hommes que de femmes, etc.
01:48:33 Ce qui n'aurait aucun sens et ce qui surtout nuirait énormément à l'efficacité des policiers
01:48:38 puisqu'ils n'iraient pas vers les personnes susceptibles de commettre des infractions
01:48:40 ou qui ont commis des infractions, mais vers tout le monde.
01:48:42 Donc ça perdrait beaucoup de temps.
01:48:43 Ensuite, il y a une autre option, et cette option est suggérée par des policiers
01:48:48 avec qui je me suis entretenu.
01:48:49 Eux, ce qu'ils voudraient, c'est être beaucoup plus transparents sur le profil des délinquants
01:48:53 pour montrer, si vous voulez, que leur travail se fonde sur la réalité,
01:48:57 et non pas sur des préjugés.
01:48:58 Et notamment, ce qu'ils suggèrent, c'est les statistiques ethniques qui, vous savez,
01:49:02 sont interdites en France.
01:49:03 Je vous propose justement d'écouter un témoignage d'un policier lyonnais cette fois-ci
01:49:07 qui, lui, parle de ces solutions.
01:49:09 Seule façon de pouvoir mettre fin à cette polémique et à cette fausse idée reçue,
01:49:17 ça serait déjà de, comme l'ont montré les émeutes, en grande partie, les gens ont vu les vidéos.
01:49:27 Là, ça ne manque pas, les images ne manquent pas, mais ça serait par exemple de publier,
01:49:32 je ne sais pas, par exemple, une fois par mois ou une fois par semaine,
01:49:37 les noms des gens placés en garde à vue, sauf qu'on ne peut pas le faire.
01:49:42 On ne peut pas le faire.
01:49:44 Et au moins, les gens verraient qui les plaçait en garde à vue, pour qu'elles le fassent.
01:49:48 Merci beaucoup à Maurice.
01:49:50 C'est vrai, Amina Elbaïk, c'est un problème qui est extrêmement complexe.
01:49:53 Mais ce qui est vrai aussi, c'est qu'une partie des jeunes, notamment des jeunes de banlieue,
01:49:57 disent "on a des rapports difficiles avec la police, on n'aime pas forcément la police
01:50:01 parce qu'ils nous contrôlent sans arrêt".
01:50:02 Est-ce que ça, c'est quelque chose qui existe ?
01:50:05 Est-ce que c'est quelque chose que vous avez vécu ?
01:50:07 Est-ce que c'est quelque chose que vous connaissez, qu'on vous rapporte ?
01:50:10 Il y a quand même un préalable à cette question, c'est que quand on parle de contrôle au faciès,
01:50:13 on sous-entend que la police nationale serait raciste.
01:50:16 Il y a du racisme, effectivement, dans toutes les sociétés.
01:50:21 Et ce racisme, il est extrêmement minoritaire.
01:50:24 Et il n'est pas systématique.
01:50:25 La police nationale n'est pas raciste, et les contrôles d'identité ne sont pas systématiques.
01:50:29 D'abord, les contrôles d'identité, il faut le dire, ils sont très encadrés par la loi.
01:50:34 Et vous savez qu'il faut une réquisition du procureur de la République
01:50:37 avant de procéder à un contrôle d'identité.
01:50:39 Et d'ailleurs, aucun jeune qui a fait l'objet d'un contrôle d'identité
01:50:42 sans réquisition préalable du procureur de la République n'a été puni ou condamné.
01:50:46 N'importe quelle police dans la rue peut vous demander de présenter vos papiers d'identité.
01:50:50 Ceux qui se plaignent, ce sont les mêmes qui sont contrôlés tous les jours
01:50:55 parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire, en réalité,
01:50:58 que par leur comportement de provoquer la police.
01:51:01 C'est qui qui se plaint ?
01:51:02 Ce n'est pas, comme on l'entend, des maghrébins, des blacks.
01:51:08 Mais arrêtez avec tout ça.
01:51:10 Moi, personnellement, je suis effectivement un jeune enfant d'immigré,
01:51:15 mais je suis d'abord et avant tout français.
01:51:17 Je n'ai jamais fait l'objet d'un contrôle d'identité
01:51:20 parce que je me suis correctement habillé,
01:51:22 parce que j'ai toujours respecté le policier,
01:51:24 parce que je reconnais par mon comportement la supériorité de l'autorité du policier.
01:51:30 Et quand, par votre comportement, votre habitude,
01:51:34 votre façon de vous habiller, votre façon de vous comporter,
01:51:37 la façon dont vous répondez, pas seulement au policier,
01:51:40 mais aussi à vos parents, il est évident que derrière vous êtes contrôlé.
01:51:44 Très rapidement, voilà.
01:51:46 Je pense, et je rejoins ce qui a été dit et l'analyse aussi d'Amaury,
01:51:50 cette histoire de contrôle au faciès est un vieux serpent de mer
01:51:53 qui a été notamment introduit dans le débat public par la gauche américaine
01:51:57 qui transpose ses réalités sur les nôtres et qui voudrait faire croire,
01:52:01 par ce faux débat, que la France serait une sorte de pays de ségrégation raciale
01:52:04 dans lequel, vous savez, c'est l'histoire de l'autobus, etc.
01:52:07 pour les uns et pour les autres.
01:52:09 Tout ça, ce sont des fadaises.
01:52:11 Effectivement, il n'y a pas plus de racisme dans la police qu'ailleurs.
01:52:13 Et l'idée selon laquelle on contrôlerait au faciès pour des raisons raciales, etc.,
01:52:17 c'est effectivement un instrument idéologique et politique
01:52:21 au service des théories décolonialistes et autres
01:52:24 qui expliquent qu'il y a un racisme systémique en France.
01:52:26 - Je suis parfaitement d'accord.
01:52:28 Et ça montre le lien qui existe entre les jeunes des quartiers et la police.
01:52:32 Moi, j'ai des élèves qui me disent
01:52:34 "Monsieur, la police me contrôle tout le temps, en fonction du faciès."
01:52:39 Et je leur demande "Est-ce que tu as déjà été contrôlé ?"
01:52:42 La réponse est non.
01:52:43 "Est-ce que ton grand frère a déjà été contrôlé ?"
01:52:45 La réponse est non.
01:52:46 "Mais oui, Monsieur, on a contrôlé les trois jeunes qui étaient en bas de l'immeuble."
01:52:50 Mais est-ce qu'ils avaient une attitude où on devrait les contrôler ?
01:52:54 Oui, c'était des dealers, en fait.
01:52:56 Mais en fait, c'est la preuve que la police contrôle des attitudes,
01:53:00 que la police contrôle des comportements,
01:53:02 et absolument pas des couleurs de peau.
01:53:04 - Il est 23h18, il faut rester avec nous.
01:53:06 On se retrouve dans un très court instant
01:53:08 pour faire un nouveau point complet sur l'actualité.
01:53:10 A tout de suite.
01:53:11 ♪ ♪ ♪