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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Nous sommes donc ensemble pour ce soir info, nouvel horaire, on est ensemble jusqu'à minuit,
00:00:07 intégralement sans pub, avec mes invités du soir Jean-Sébastien Ferjoux, bonsoir,
00:00:11 directeur de la républication d'Atlantico Gabriel Cluzel, bonsoir à vous, on disait qu'on mettait
00:00:15 pas de verre à la télé mais vous vous êtes une transgressive, Gabriel Cluzel, directrice de la
00:00:19 rédaction de Boulevard de France, c'est surtout vrai pour le théâtre, paraît-il, Raphaël Stainville,
00:00:23 bonsoir à vous, journaliste au JDD, merci d'être présent, Eric de Ritmatin, tiens donc !
00:00:28 Ça fait plaisir, Colroulet, à la Bruno Le Maire, on adore, merci d'être présent, on parlera notamment,
00:00:34 et c'est moins drôle, de cette hausse des prix de l'électricité et les français qui vont voir
00:00:40 leurs factures exploser ces prochains mois, ces prochaines semaines, Elio Duchar, du service
00:00:44 politique, bonsoir et merci d'être présent, on parlera bien sûr de Gabriel Attal et de la colère
00:00:47 des agriculteurs en quelques secondes, Karim Abrik de la rédaction également, comme chaque soir,
00:00:52 présente pour réagir à ces différents sujets également, on va pas perdre de temps,
00:00:56 aller tout de suite sur notre première thématique, Gabriel Attal qui recevait donc ce soir la FNSEA,
00:01:01 premier syndicat, notamment la FNSEA, premier syndicat agricole, les jeunes agriculteurs,
00:01:05 c'était à partir des 18h tout à l'heure à l'hôtel de Matignon, ils dénoncent beaucoup de choses,
00:01:09 des charges financières, des normes environnementales trop lourdes, les agriculteurs
00:01:12 qui réclament notamment l'application de la loi EGalim, qui doit garantir un juste prix aux
00:01:17 agriculteurs, des compensations financières face à l'augmentation des normes environnementales,
00:01:21 ça paraît très pointu comme ça, mais on verra ensemble que c'est absolument essentiel,
00:01:26 on parle également d'une concurrence internationale qui les empêche de vivre correctement.
00:01:31 Élodie Huchard, avant de s'intéresser au volet purement agricole, d'entendre d'ailleurs un
00:01:36 agriculteur qui sera avec nous, l'aspect politique, parce qu'il est majeur, le Premier ministre,
00:01:40 je le disais il y a quelques secondes, a reçu avec d'ailleurs Marc Feneau, le ministre de l'Agriculture,
00:01:44 les représentants de la FNSEA des jeunes agriculteurs, c'est la première crise majeure,
00:01:48 c'est vraiment ce qu'on disait, la première crise pour ce nouveau Premier ministre qui est
00:01:52 Gabriel Attal, la gère-t-il efficacement pour le moment ? En tout cas à la sortie de la réunion,
00:01:57 les syndicats FNSEA et jeunes agriculteurs se sont dit écouter, ils ont eu l'impression en tout cas
00:02:02 d'avoir été écoutés par le Premier ministre, vous le disiez c'est sa première crise et il y a
00:02:05 beaucoup de crainte du côté de l'exécutif, d'abord de voir des blocages se multiplier avec les engins
00:02:10 agricoles, évidemment c'est un secteur qui a les moyens de bloquer facilement des routes,
00:02:14 des autoroutes, ça rappelle aussi cette colère qui monte des campagnes potentiellement, la colère
00:02:19 des gilets jaunes qu'on avait pu connaître et puis il y a aussi la volonté du gouvernement de
00:02:24 montrer qu'il agit avant l'opposition parce que très vite on a vu Jordane Bardella par exemple
00:02:27 aller sur le terrain, on a vu Éric Ciotti écrire au président de la République et donc à quelques
00:02:31 mois des européennes, le gouvernement ne veut pas laisser l'impression qu'il n'entend pas cette
00:02:36 colère et on va écouter justement ce qu'on dit à la sortie de cette réunion le patron de la FNSEA.
00:02:40 Le mandat qui est le nôtre c'est de faire en sorte que la négociation ne cesse pas tant
00:02:45 qu'il n'y a pas des décisions très concrètes, on l'a redit au premier ministre, on ne se contentera
00:02:48 pas de mesurer. Je dois dire que le premier ministre a partagé cette idée, ce diagnostic
00:02:55 que nous avons posé d'une situation qui est sans équivalent puisque quasiment tous les départements
00:03:02 sont aujourd'hui en train de préparer des actions. Nous avons voulu faire toucher au premier ministre
00:03:06 la réalité de la situation d'un secteur qu'il connaît assez peu mais pour lequel il a clairement
00:03:12 dit qu'il souhaitait s'engager. Le patron de la FNSEA ainsi que le patron des jeunes agriculteurs
00:03:18 sont revenus sur les trois enjeux majeurs de la réunion. D'abord rappeler l'importance de la
00:03:22 dignité du métier d'agriculteur, rappeler aussi le difficile enjeu des revenus et la compétitivité
00:03:26 des filières. Le président de la FNSEA disait on essaye de monter en gamme mais on voit aussi
00:03:31 que le consommateur ne peut pas suivre et puis l'importance de l'exercice du métier, la complexification
00:03:36 de toutes les règles. Il expliquait notamment ce président de la FNSEA qu'il y a aujourd'hui des
00:03:40 agriculteurs qui sont dans l'illégalité non pas parce qu'ils le veulent mais parce que les normes
00:03:43 sont devenues incompréhensibles et trop nombreuses. Quelles sont les marges de manœuvre du gouvernement ?
00:03:47 Elles sont assez faibles et c'est compliqué parce que depuis vendredi le président de la République
00:03:51 a demandé via l'intermédiaire de Gérald Darmanin au préfet d'avoir des remontées sur les
00:03:56 problématiques des agriculteurs et il y a finalement autant d'exploitations et de filières qu'il y a
00:04:00 de problèmes. Il y a aussi toute la question évidemment de l'Union Européenne parce que la
00:04:04 France ne peut pas manœuvrer autant qu'elle le veut. Alors ce qu'on sait en revanche c'est qu'il
00:04:08 va y avoir une marge de manœuvre potentiellement rapidement. C'est la loi qui devait être présentée
00:04:11 mercredi en Conseil des ministres sur le renouvellement des générations dans l'agriculture.
00:04:16 Elle est repoussée pour être densifiée, ajoutée notamment un certain nombre de choses sur la
00:04:20 simplification. En tout cas ce qu'on dit aussi les agriculteurs c'est qu'ils veulent que Gabriel
00:04:25 Attal aille véritablement sur le terrain, aille écouter le terrain. Il rappelle surtout qu'il y a
00:04:29 une échéance, c'est celle du salon de l'agriculture dans un mois et que d'ici là il faut que les
00:04:33 choses aient bougé sinon Emmanuel Macron sera chahuté. Et puis Marc Fesneau, le ministre de l'agriculture,
00:04:38 a aussi pris la parole, il a donné quelques éléments de ce qu'il y a envie d'écouter.
00:04:41 Il y a un besoin de réaffirmer une forme de confiance qui doivent se traduire ensuite dans
00:04:49 les actes. La confiance c'est aussi la confiance de l'administration. C'est comment on fait en
00:04:53 sorte que dans nos actes concrets, dans la relation qu'on entretient entre agriculteurs
00:04:56 et administration, il y a de la confiance qui se crée avec un sentiment permanent qu'ils ont sur
00:05:00 le terrain, d'une défiance, d'un contrôle qui n'est pas pour vérifier simplement la bonne adéquation
00:05:04 des moyens ou les règles mais un sentiment de défiance qu'il aurait fait sur un certain
00:05:08 nombre de sujets. Et puis je pense que collectivement on a un travail à faire pour établir cette
00:05:11 confiance et reconnaître aussi, c'est ça que demandent les agriculteurs, la capacité qu'ils
00:05:15 ont à produire dans des conditions parfois difficiles et le côté exemplaire de bien des
00:05:18 mesures qu'ils prennent, des mesures qu'ils sont capables d'assumer.
00:05:22 Deux éléments d'agenda, d'ici à la fin de semaine le gouvernement doit faire des propositions.
00:05:27 Marc Fesneau a dit qu'il se remettait au travail dès ce soir avec Gabriel Attal et ensuite pour tout
00:05:30 ce qui est du législatif, ça sera dans les prochaines semaines.
00:05:33 Merci beaucoup pour cet éclairage Élodie Euchard. Dans quelques instants, et je vais le saluer,
00:05:37 on sera en ligne avec François Arnault qui est agriculteur en Vendée et qui nous parlera de ses
00:05:42 actions et de ses revendications. Bonsoir monsieur, je viens vers vous dans un instant, le temps d'un
00:05:45 rapide tour de plateau pour évoquer quand même cette gestion politique dans un premier temps.
00:05:49 Raphaël Stainville, je le disais, Élodie le rappelle, c'est la première grosse crise
00:05:53 gouvernementale pour le gouvernement Gabriel Attal. La vérité c'est que les agriculteurs font peur,
00:05:58 les agriculteurs font très peur parce que la capacité de nuisance, et on le voit avec ses
00:06:02 premières actions, sont considérables. Oui vous avez raison mais c'est surtout,
00:06:06 ça fait peur parce que ce mouvement il n'est pas seulement français, il est européen et il a
00:06:11 démarré voilà plusieurs semaines en Allemagne, en Pologne, aux Pays-Bas et on voit à quel point
00:06:18 la mobilisation de cette profession peut bloquer tout un pays, contrarier l'économie et à quelques
00:06:31 mois des européennes, politiquement c'est vraiment explosif pour le gouvernement. D'une certaine
00:06:38 manière certes le gouvernement s'en empare, mais il s'en empare un peu tard parce que des signes
00:06:42 avant-coureurs étaient là depuis bien longtemps. On le sait c'est une profession qui souffre,
00:06:47 elle réclame de la dignité, elle réclame de la considération et aujourd'hui elle n'en a que trop
00:06:52 peu. Est-ce que c'est déjà trop tard ? François Arnoux nous donnera sa réponse dans un instant,
00:06:56 mais Gabrielle je voudrais qu'on fasse ce petit tour vraiment avec vous trois. Certains parlent
00:07:01 d'une colère qui pourrait très vite ressembler à celle des gilets jaunes, il y a déjà un terme
00:07:05 qui est avancé, celui de gilet vert, c'est vers là que nous allons selon vous ? Vous êtes prête
00:07:12 pour les manifs ? Exactement, c'est un signe de soutien, je subtile. Mais c'est très bien,
00:07:18 il faut les soutenir. Nous sommes face à un public qui ressemble pour partie au gilet jaune historique,
00:07:27 au premier gilet jaune je dirais, c'est-à-dire des gens qui ne demandent qu'à travailler,
00:07:31 qui ne veulent pas être ennuyés dans leur travail, qui du reste s'ils font cette opération c'est
00:07:36 parce qu'ils sont à bout, parce que c'est des gens qui n'ont pas l'habitude de se mettre en grève,
00:07:40 qui n'ont pas de temps à perdre. Donc quand ils commencent à s'engager dans un mouvement,
00:07:44 c'est parce qu'ils n'ont rien à perdre. Encore une fois il y avait des signes avant-coureurs
00:07:50 évidemment qui n'ont pas été pris en compte. Ces fameux panneaux retournés, alors c'est vrai que
00:07:54 c'était de la révolte bien élevée, ça ne dérangeait personne, mais cela aurait dû alerter
00:08:00 nos dirigeants. Je me rappelle qu'au moment où on retournait ces panneaux, le Parlement européen
00:08:05 votait un traité de libre-échange. Je me permets d'ajouter que le logo de CNews au moment où on
00:08:10 se parle est volontairement retourné pour justement afficher un soutien inconditionnel à cette
00:08:14 profession qui est essentielle. Pourquoi pas, on va la garder pour de longues années.
00:08:19 Il faut voir que c'est aussi l'affrontement potentiellement de deux France. Les Allemands
00:08:29 opposent leur tracteur au Tesla, ces fameuses voitures électriques. Et c'est un peu aussi
00:08:37 ceux qui ne sont de nulle part et ceux qui sont de quelque part. Vous savez, les fameux Anywhere
00:08:42 et Somewhere de Goudard, évidemment les agriculteurs, c'est la France enracinée par
00:08:47 excellence. C'est pour ça qu'elle n'est pas comprise. Ces valeurs ne correspondent plus du
00:08:52 tout à ceux qui nous gouvernent. C'est une France encore une fois enracinée. Il y a de la transmission
00:08:56 de génération en génération. C'est le devoir de l'effort par opposition au droit à la paresse
00:09:03 de certains. Bref, tout s'oppose à ce qui aujourd'hui est constitutionnel de ceux qui nous gouvernent.
00:09:11 Je ne voudrais pas paraître négatif, Jean-Sébastien Ferjou, avant d'aller voir François Arnoux,
00:09:15 mais quelle réponse le gouvernement français peut-il apporter à ses agriculteurs quand on sait
00:09:21 que c'est l'Europe qui impose toutes ces lois et toutes ces normes et que la France s'y soumet ?
00:09:26 Oui, enfin, plus ou moins quand même. C'est-à-dire que depuis 2023, la PAC se gère à nouveau au
00:09:32 niveau national, la politique agricole commune. On a retrouvé des marges de manœuvre que nous n'avions
00:09:37 pas nécessairement les années précédentes. Il y a une part de surtransposition en France. Souvent,
00:09:43 on surtranspose le droit européen. C'est-à-dire qu'on va plus loin que ce qui a pu être voté
00:09:47 notamment en matière environnementale ou sanitaire, puisque souvent ce qu'on appelle
00:09:51 environnemental, en tout cas en ce qui concerne l'agriculture, ce sont des normes sanitaires.
00:09:55 Donc, il y a quelques marges de manœuvre là-dessus. Après, il y a quelques marges de manœuvre qui
00:09:58 peuvent avoir trait à des sujets de fiscalité. Maintenant, là où ça sera très difficile pour le
00:10:04 gouvernement de répondre, c'est sur ce qu'évoquait Gabriel Cluzel à l'instant, c'est deux France
00:10:09 aussi. Parce qu'il y a une vraie schizophrénie française. Comme nous sommes un pays d'origine
00:10:16 terrienne, en quelque sorte, les Français ont tous en tête ce modèle de la ferme indépendante.
00:10:21 On a tous un plus ou moins lointain agriculteur dans notre famille, ou une agricultrice.
00:10:26 C'est un fondamental de l'identité française. Sauf que nous sommes aussi plein de contradictions.
00:10:31 C'est-à-dire que les gens veulent aussi bien du pouvoir d'achat que les agriculteurs vivent bien.
00:10:37 Ils veulent quand même de la sécurité alimentaire. Ils veulent quand même des considérations de
00:10:41 souveraineté alimentaire. Et pas nécessairement... Il faut arriver à articuler tout ça. Et comme ça
00:10:46 fait très longtemps qu'on a cessé finalement d'avoir ces débats-là et que probablement on a plus donné
00:10:51 la parole à une autre France, peut-être pas la France des Tesla, mais en tout cas à une France
00:10:56 de gens qui ont pu faire des blocages de routes. Moi ce qui m'amuse beaucoup, j'entendais une militante
00:11:01 écologiste aujourd'hui s'alarmer du fait que les agriculteurs faisaient des blocages.
00:11:06 Oui, mais tous ceux qui ont revendiqué la désobéissance civile sont en train de découvrir qu'il n'y a pas
00:11:11 qu'eux qui ont une cause juste, ou en tout cas qui pensent que leur cause est juste. Et si tout le monde
00:11:16 rentre dans cette logique-là, il n'y a plus de vie en société.
00:11:18 - Bonsoir François Arnoux, merci d'être avec nous ce soir. Vous êtes agriculteur, c'est Rallyé en Vendée.
00:11:22 Merci d'avoir patienté ces quelques minutes. La colère des paysans, à tout ce qu'on prie, s'étend
00:11:27 à toute la France, mais pour le moment en tout cas pas prête de s'éteindre. Le ministre de l'Agriculteur
00:11:32 a donc annoncé le report aujourd'hui du projet de loi sur l'agriculture. Le Premier ministre a reçu
00:11:39 vos représentants ce soir. Toujours est-il donc que cette paralysie du pays reste perspective très
00:11:44 envisageable à l'heure où l'on se parle. Il y a un vrai malaise entre vous, les agriculteurs et l'État aujourd'hui ?
00:11:52 - Oui, bonsoir, merci de donner la parole et puis de renverser le logo CENIUS, ça nous donne vraiment du soutien.
00:11:59 - C'est bien normal.
00:12:00 - Donc effectivement, merci, donc par rapport à ce qu'on attend aujourd'hui entre la société et puis le gouvernement,
00:12:07 on a effectivement nos responsables syndicaux qui sont allés voir le Premier ministre et puis le ministre de l'Agriculture.
00:12:14 Je pense que sur le diagnostic, tout le monde est d'accord. Ils ont compris ce qui ne va pas.
00:12:20 Nous, on l'exprime déjà depuis longtemps. Vous savez déjà, au salon l'année dernière, tout le monde a fait le job.
00:12:25 On a tous expliqué aux politiques, parce qu'il y a beaucoup qui viennent au moment du salon, on était tous d'accord
00:12:31 qu'il fallait arrêter, ça suffisait, on avait dit stop. Même au président de la République, j'avais dit stop,
00:12:36 arrêter toutes les surtranspositions et arrêter de nous embêter. En fait, il ne s'est rien passé.
00:12:43 Ça a continué toute l'année et puis maintenant, effectivement, il y a un manque de confiance,
00:12:46 c'est-à-dire qu'on n'a plus confiance du tout dans les paroles. Il nous faut des actes, mais vraiment des actes et très rapidement.
00:12:53 François Arnoux, si le gouvernement n'est pas au rendez-vous, on peut être à l'aube d'un gros mouvement agricole.
00:12:59 C'est le président des Jeunes agriculteurs qui a déclaré ça aujourd'hui.
00:13:02 Concrètement, ça veut dire quoi ? Jusqu'où il pourrait aller ce bras de fer avec l'État ?
00:13:05 Il peut aller sur un blocage, effectivement, du pays parce qu'on voit que la pression monte.
00:13:12 C'est partie des zones très en difficulté, comme nos collègues du Sud.
00:13:16 C'est en train de remonter chez nous les zones intermédiaires où également on est en difficulté
00:13:21 et ça va remonter vers le Nord où également il y a aussi des différentes productions qui sont en difficulté.
00:13:27 Donc, je pense qu'effectivement, ça peut aller très vite maintenant parce qu'on a un sentiment de ne pas être écouté sur plein de sujets.
00:13:36 Je ne vais pas les lister, mais par exemple, il y en a un qui est…
00:13:38 Pardon de vous couper la parole, François Arnoux, si je devais vous demander trois revendications très concrètes
00:13:45 que vous aimeriez obtenir dans les prochaines 24 heures ?
00:13:49 Eh bien, tout simplement, par exemple, la jachère.
00:13:53 Figurez-vous qu'on nous demande aujourd'hui de mettre 4% de nos surfaces en jachère, de ne pas les cultiver.
00:13:58 On est en train de parler de souveraineté alimentaire.
00:14:00 Le Covid, la guerre en Ukraine nous a rappelé qu'on pouvait être dépendant des autres pays,
00:14:05 y compris en production agricole, eh bien là, on ne trouve pas mieux, au niveau européen, de nous dire
00:14:10 "eh bien, il faut que 4% de vos terres ne soient pas cultivées".
00:14:13 Évidemment qu'on est capable de cultiver nos 100% de nos terrains,
00:14:17 mais simplement, au nom d'une idéologie, c'est de dire "sur 4%, vous arrêtez de cultiver".
00:14:22 Donc ça, c'est la première.
00:14:24 La deuxième, c'est d'avoir des revenus.
00:14:26 La loi EGalim, elle est ce qu'elle est, sauf qu'elle n'est pas suffisamment appliquée.
00:14:29 Et puis, il y a un truc tout bête aussi, c'est qu'il n'y a pas besoin d'avoir de calculettes.
00:14:34 Nos prix sont retrouvés le niveau de l'avant-Covid, de l'avant-guerre,
00:14:39 nos prix de nos produits agricoles.
00:14:41 Entre-temps, les charges ont augmenté de 25-30%.
00:14:45 Donc déjà, c'était dur avant, maintenant, ce n'est plus possible, on est dans le négatif.
00:14:50 Et puis la troisième, vraiment, on peut attendre aussi la troisième avancée,
00:14:56 c'est concernant toute cette surtransposition administrative,
00:15:00 qui est française, franco-française,
00:15:02 c'est-à-dire qu'on nous font des trucs déjà au niveau européen,
00:15:05 mais en France, on est encore meilleur et donc on fait encore, on surtranspose.
00:15:09 C'est-à-dire qu'on passe aujourd'hui énormément de temps dans nos bureaux
00:15:12 pour répondre à des questionnaires, répondre à des formulaires,
00:15:16 et puis en fin de compte, au final, on est encadré partout.
00:15:20 Je ne dis pas qu'il ne faut pas en faire, mais là, c'est beaucoup trop.
00:15:22 On est contrôlé, normé, il y a de la réglementation partout.
00:15:25 Et tout ça, en même temps, il faut dire, les jeunes, il faut s'installer.
00:15:30 Trouvez-moi un jeune aujourd'hui qui dit,
00:15:32 aujourd'hui, ça m'intéresse d'être agriculteur.
00:15:36 Moi, j'ai mon fils qui est passionné, il vient de s'installer,
00:15:38 mais il est complètement démoralisé.
00:15:40 Il ne sait pas ce qu'il peut faire au niveau de toutes ces contraintes administratives.
00:15:45 Il dit, tiens, je vais travailler, je n'ai pas peur de travailler,
00:15:47 70, 80 heures par semaine, ça ne me fait pas peur,
00:15:50 sauf que c'est pour rien gagner, voire même perdre de l'argent.
00:15:52 Je peux me permettre une petite question ?
00:15:54 Je me permets une petite question, François Arnoux,
00:15:56 et bien évidemment, libre à vous de ne pas me répondre.
00:16:00 Combien d'heures par jour est-ce que vous travaillez
00:16:01 et combien vous gagnez chaque mois ?
00:16:05 Alors, on ne peut pas parler de revenu mensuel,
00:16:10 parce que ce n'est pas comme ça que ça marche en agriculture.
00:16:14 En céréales, nous, aujourd'hui, c'est dur également de gagner d'autres vies.
00:16:19 Donc, je ne peux pas vous donner de chiffres précis comme ça,
00:16:22 parce que je ne suis pas à la télé pour parler de revenus personnels.
00:16:25 En tout cas, ce que je peux vous dire,
00:16:27 c'est que vous devez comprendre,
00:16:30 c'est que des charges qui augmentent,
00:16:32 des produits qui sont aujourd'hui sur des cours mondiaux
00:16:36 et qui sont bas, qui sont redevenus bas,
00:16:38 eh bien, c'est très simple à comprendre
00:16:41 qu'au final, ça se traduit par une perte très sensible,
00:16:45 voire des revenus négatifs.
00:16:47 On en est là aujourd'hui, y compris en céréales.
00:16:49 Et je ne vous parle pas des éleveurs,
00:16:50 je ne vous parle pas des zones où les rendements sont encore plus faibles.
00:16:53 Donc, on en est là, clairement.
00:16:55 Ensuite, c'était quoi votre deuxième question ?
00:16:57 C'était juste combien d'heures vous travaillez par jour
00:17:00 et combien vous gagnez chaque mois.
00:17:02 Mais vous venez de me répondre,
00:17:03 je vais me permettre dans ce cas-là une dernière question
00:17:05 avant de vous libérer, François Arnoux,
00:17:07 parce que c'est vrai que les gens qui nous regardent,
00:17:09 pour beaucoup d'entre eux,
00:17:10 se sentent assez loin de vos revendications.
00:17:13 Je pense à la population urbaine, bien sûr, notamment.
00:17:15 Ça paraît souvent technique.
00:17:17 Est-ce que, selon vous, nous tous,
00:17:20 tous les Français devraient se sentir concernés
00:17:22 par ce qui est en train de vous arriver,
00:17:24 la crise qui est en train de vous toucher ?
00:17:27 Oui, et c'est bien là d'ailleurs le problème, en fait.
00:17:29 C'est qu'on a, aujourd'hui,
00:17:32 on a toujours eu ce qu'on voulait au niveau alimentation.
00:17:36 Mais nos grands-parents n'étaient pas dans ce cas-là.
00:17:38 Donc, la pénurie, ils l'ont connue.
00:17:40 Et puis, en fin de compte, ce qui s'est passé,
00:17:42 c'est que nos budgets, nos dépenses
00:17:45 se sont orientés vers autre chose,
00:17:47 plutôt le loisir.
00:17:49 On ne lésine pas pour acheter un téléphone à n'importe quel prix.
00:17:53 Par contre, tout le temps, c'est l'alimentation
00:17:55 qui a énormément perdu, la part de dépenses a énormément perdu.
00:17:59 Il y a une seule solution pour ça, c'est de se dire,
00:18:02 on a une alimentation en France qui est de qualité,
00:18:05 avec une agriculture qui est la plus durable au monde,
00:18:07 eh bien, il faut absolument que ça a un coût, ça a payé.
00:18:10 Il faut le payer.
00:18:11 Donc, ce n'est pas simplement à l'agriculteur
00:18:13 de supporter toutes ces normes, y compris écologiques,
00:18:16 et on est pour avancer dans la transition écologique.
00:18:19 Malgré tout, ça a un coût.
00:18:20 Eh bien, il faut que tout le monde, cette demande sociétale,
00:18:22 tout le monde mette la main à la poche,
00:18:24 y compris le consommateur.
00:18:26 Et pour bien comprendre, encore une fois,
00:18:28 à quel point le mal est profond, qu'il soit physique,
00:18:32 parce que vous travaillez évidemment la terre,
00:18:35 mais moral également, selon la MSA, la Sécurité sociale agricole,
00:18:39 je rappelle qu'il existe 31% de suicides en plus
00:18:43 chez les agriculteurs que dans le reste de la population,
00:18:46 environ un suicide d'agriculteur tous les deux jours.
00:18:48 Ça aussi, c'est une réalité.
00:18:49 Un dernier mot peut-être à ce sujet, François Arnoux.
00:18:52 Oui, parce qu'en fait, on a un mal psychologique,
00:18:55 parce qu'on est des gens qui sommes passionnés au départ,
00:18:57 qui adorons notre travail,
00:18:59 sauf qu'on en nous met tellement tous les jours
00:19:01 qu'en fait, on devient démotivé
00:19:03 et puis on ne sait plus ce qu'il faut faire,
00:19:05 tellement on a des contraintes partout.
00:19:07 Donc, effectivement, on a la boule au ventre
00:19:09 quand on sort notre tracteur,
00:19:10 quand on est avec nos animaux,
00:19:12 on a la boule au ventre parce qu'on se dit,
00:19:13 "En fin de compte, j'ai le droit, je n'ai pas le droit,
00:19:15 je ne peux pas faire ce que je veux."
00:19:17 Et donc là, évidemment, ça joue sur le moral.
00:19:20 Et puis en fin de compte, au bout du bout,
00:19:22 quand en plus, il n'y a pas de revenus, comment on fait ?
00:19:24 François Arnoux, agriculteur, céréalier en Vendée,
00:19:28 vous l'avez bien compris, cette chaîne vous soutient
00:19:31 et on espère que l'agriculture française sortira grandie,
00:19:35 je crois qu'il y a quelques années encore.
00:19:36 La France était le...
00:19:38 Je l'avais noté, jusqu'en 1999,
00:19:41 la France était le deuxième exportateur mondial agricole.
00:19:43 En 25 ans, notre billet a chuté à la cinquième place.
00:19:46 C'est déplorable.
00:19:47 Un dernier mot peut-être, Gabriel,
00:19:49 et on remercie François Arnoux.
00:19:50 Défendre les agriculteurs, c'est juste défendre la France.
00:19:53 Alors, on me dit que François Arnoux
00:19:54 voulait dire un dernier mot.
00:19:55 Oui, je vous écoute.
00:19:56 Oui, je voulais simplement rajouter
00:19:58 que tout ce qui est décidé au niveau européen
00:20:00 est dénué de bon sens.
00:20:02 Donc, on est vraiment dans le contresens,
00:20:03 on ne comprend pas ce qui nous arrive.
00:20:05 Et tout ça, c'est de l'idéologie complètement politique,
00:20:08 mais on ne se tracasse pas du tout des répercussions derrière,
00:20:10 économiques, sociales, psychologiques
00:20:12 et évidemment environnementales,
00:20:14 parce que souvent, ça va à l'encontre
00:20:15 de ce qu'il faudrait faire.
00:20:16 C'est pour ça que nos mouvements s'appellent
00:20:18 "On marche sur la tête",
00:20:19 on en a plein les bottes,
00:20:20 parce qu'on sait que tout ça nous conduit
00:20:23 vraiment dans le mur.
00:20:24 Merci beaucoup.
00:20:25 Et derrière tout ça,
00:20:26 il y a l'enjeu de la souveraineté alimentaire.
00:20:28 Tout ça, il y a l'enjeu de la souveraineté alimentaire,
00:20:30 parce qu'il y a nos revenus évidemment,
00:20:31 mais il y a aussi le fait de nourrir,
00:20:33 de vous nourrir, de nourrir la population.
00:20:35 Et on sait très bien qu'on a nos rendements qui baissent.
00:20:37 Vous étiez en train de le dire,
00:20:39 on a une place dans le marché mondial
00:20:41 qui est en train de baisser,
00:20:42 mais si on continue comme ça,
00:20:43 on va se retrouver comme au niveau de l'électricité,
00:20:47 de l'Union d'électricité et de l'énergie,
00:20:49 il y a quelques mois,
00:20:51 où on se demandait si on allait avoir encore de l'électricité.
00:20:53 Eh bien, je vous dis que dans quelques temps,
00:20:54 on va se demander si on aura encore de quoi manger.
00:20:56 Et il y a aussi le souci de l'attractivité.
00:20:59 Vous en parliez de ces jeunes qui se demandent
00:21:01 pourquoi est-ce qu'ils iraient faire ce métier.
00:21:03 Je rappelle aussi qu'un tiers des producteurs de lait
00:21:05 partira à la retraite dans les 10 ans
00:21:07 et ne sera pas forcément remplacé.
00:21:09 Donc en effet, ça fait très peur.
00:21:10 Merci beaucoup François Arnoux.
00:21:11 Je vous remercie d'être intervenu.
00:21:13 Un dernier mot Gabriel, je vous le disais.
00:21:15 Je rebondis sur ce qu'il vient de nous dire.
00:21:17 C'est vrai que depuis le début de la colère,
00:21:19 c'est Bruxelles.
00:21:20 C'est Bruxelles clairement qui est pointée du doigt.
00:21:22 Au fond, c'est ça le nœud du problème.
00:21:23 C'est la politique européenne.
00:21:25 C'est Bruxelles et le meilleur élève de la classe
00:21:27 que veut être la France.
00:21:28 Vous savez, qui veut absolument,
00:21:30 je vais utiliser un mot trivial,
00:21:31 failloter auprès de Bruxelles.
00:21:33 Parce que c'est quand même un peu ça.
00:21:34 Et c'est vrai que la réponse va être compliquée.
00:21:37 Pourquoi elle va être compliquée ?
00:21:38 Parce qu'il y a deux camisoles de force.
00:21:39 L'une, c'est l'écologie.
00:21:41 Il y a quand même le dogme écologique qui fait que,
00:21:45 je ne sais pas si le gouvernement osera sortir
00:21:47 de tout ce qui lui est imposé par l'écologie.
00:21:50 Et puis la globalisation.
00:21:52 Et ça, évidemment, quand il n'y a plus de frontières,
00:21:55 nos paysans se retrouvent,
00:21:56 quand il y a une multiplication des traités de libre-échange,
00:21:59 se retrouvent face à une concurrence déloyale
00:22:02 avec des produits qui sont importés,
00:22:05 mais sur lesquels ne pèsent pas les mêmes règles.
00:22:10 En matière de sanitaire,
00:22:13 donc c'est évidemment, comment voulez-vous qu'ils s'en sortent ?
00:22:18 Et on ne voit pas bien comment le gouvernement va se sortir,
00:22:20 encore une fois, de ces deux camisoles.
00:22:23 Il y a deux sujets majeurs,
00:22:24 l'agriculture et l'électricité qui vont augmenter.
00:22:26 On va en parler dans une seconde.
00:22:27 Un dernier mot sur l'agriculture.
00:22:29 Et justement, on va se tourner vers une explication
00:22:31 pour ces augmentations d'électricité
00:22:33 à partir du 1er février, Karima.
00:22:35 Non, c'est très important ce qui se passe,
00:22:36 parce que c'est aussi la réflexion sur quelle place
00:22:39 on est dans le monde agricole,
00:22:41 dans un monde qui est de plus en plus dématérialisé,
00:22:43 où on est obsédé par le numérique, par la technologie.
00:22:47 Mais on se rend compte quand même,
00:22:49 la base de toute chose,
00:22:50 c'est quand même de nourrir une population
00:22:52 et de voir aussi le déclassement.
00:22:54 - Et pendant ce temps-là, on importe.
00:22:56 - Voilà, ne serait-ce que par son terroir,
00:22:59 il y a quand même une revalorisation
00:23:01 qui devrait être là.
00:23:02 Et on se rend compte qu'il y a toutes sortes d'absurdités.
00:23:04 Je regardais certains chiffres, par exemple sur les poulets.
00:23:07 - Un poulet sur deux ne vient pas de l'Hexagone,
00:23:10 consommé en France.
00:23:11 70 % des fruits sont importés.
00:23:13 - Et pourquoi c'est écologique?
00:23:15 - C'est du carbone, bien sûr.
00:23:18 Ce n'est pas du tout écolo.
00:23:19 C'est incohérent.
00:23:20 Il n'y a rien de cohérent.
00:23:21 - Il y a complètement quelque chose d'incohérent
00:23:24 sur la pollution, sur le transport des aliments.
00:23:27 - On fait n'importe quoi.
00:23:29 - Les normes environnementales.
00:23:31 Mais on pourrait aussi regarder,
00:23:33 parce qu'on se disait ce qui est possible de faire,
00:23:35 il y a des choses à court terme, moyen terme, long terme.
00:23:38 Sur le court terme, il y a toute cette question,
00:23:40 par exemple, de la défiscalisation
00:23:42 sur le gazole non routier, par exemple.
00:23:45 Il y a des choses comme ça.
00:23:46 Il y a les normes, effectivement, environnementales.
00:23:48 Mais en même temps, on demande aux agriculteurs
00:23:51 de faire partie de cette transition écologique.
00:23:53 Moi, je veux bien, mais à ce moment-là,
00:23:54 qu'on les aide, qu'on leur permette
00:23:56 de faire partie intégrante de cette transition,
00:23:58 parce qu'ils le souhaitent aussi.
00:24:00 Ce n'est pas vrai qu'ils ne le souhaitent pas
00:24:01 et qu'ils ne sont pas nécessairement écologiques.
00:24:04 - Pas du tout.
00:24:06 - Non, parce qu'il me reste 5 minutes.
00:24:07 Il n'y aura peut-être pas de chronique d'Éric.
00:24:09 - N'oublions pas, malgré tout, que si l'agriculture,
00:24:11 la filière agroalimentaire française
00:24:12 gagne chose de l'argent, c'est largement
00:24:14 grâce à nos exportations.
00:24:15 Donc, faisons attention quand même
00:24:17 aux propos très caricaturaux sur le libre-échange,
00:24:19 parce que la réalité, malgré tout,
00:24:21 c'est que la sécurité alimentaire dans le monde
00:24:23 et le pouvoir d'achat des Français,
00:24:24 ils ont aussi été liés à ça,
00:24:25 même si on a eu, effectivement,
00:24:27 beaucoup d'absurdités à côté de ça.
00:24:29 - En parlant de pouvoir d'achat,
00:24:30 il serait peut-être encore un peu réduit
00:24:32 pour beaucoup de Français,
00:24:33 puisque, Éric Dorel, ce matin,
00:24:34 je me tourne vers vous,
00:24:35 entre 8,6 et 9,8 % d'augmentation
00:24:38 du prix de l'électricité,
00:24:39 c'est annoncé depuis hier soir par Bruno Le Maire.
00:24:42 Elles seront en vigueur dès le 1er février.
00:24:45 Pourquoi l'électricité,
00:24:47 alors que j'ai cru comprendre que les coûts de production
00:24:49 d'ailleurs ont baissé,
00:24:50 pourquoi l'électricité augmente ?
00:24:51 Encore un coup dur pour les Français,
00:24:53 ça, c'est une certitude.
00:24:54 Qu'est-ce qui attend les gens
00:24:55 qui nous regardent concrètement ?
00:24:56 - Alors, très concrètement, ça va augmenter,
00:24:58 ça, c'est sûr.
00:24:59 Alors, ce qui est inquiétant,
00:25:00 c'est que ça a augmenté déjà beaucoup.
00:25:01 Quand vous regardez l'addition,
00:25:03 4 % en février 2022,
00:25:05 15 % en février 2023,
00:25:08 10 % en août dernier,
00:25:10 vous faites le calcul,
00:25:11 encore 10 % cette année,
00:25:13 donc on est à presque 40 %
00:25:15 en l'espace de deux ans.
00:25:16 Pourtant, on n'a jamais produit
00:25:18 autant d'électricité,
00:25:19 on est vraiment au maximum.
00:25:20 Les centrales se mettent à tourner de nouveau.
00:25:23 L'électricité est en train de baisser
00:25:25 sur tous les marchés.
00:25:26 Quand on regarde les cours,
00:25:27 on est, je vais vous le dire,
00:25:29 à 54 € seulement le MW.
00:25:31 Ça ne vous dit peut-être rien,
00:25:32 mais c'était 155 € il y a un an,
00:25:34 pour vous rendre compte,
00:25:35 et c'était 630 € pendant le pic
00:25:37 que l'on a connu en septembre 2022.
00:25:39 Donc, tout est réuni pour que ça baisse.
00:25:41 Eh bien non, effectivement,
00:25:42 ça va augmenter parce qu'il y a une taxe
00:25:44 qui s'appelle la taxe intérieure
00:25:45 sur la consommation finale d'électricité.
00:25:48 Elle avait été supprimée
00:25:49 au moment de la crise énergétique.
00:25:51 Cette taxe, eh bien, elle repart.
00:25:53 Pourquoi elle repart ?
00:25:54 Parce que le gouvernement a besoin d'argent.
00:25:56 Donc, la fin du bouclier fiscal,
00:25:57 c'est 6 milliards d'euros qui vont rentrer
00:25:59 dans les caisses de l'État.
00:26:00 Et que prononcer à cette taxe, c'est impossible.
00:26:02 D'ailleurs, cette taxe ne va pas augmenter
00:26:04 du jour au lendemain.
00:26:05 Elle augmente par palier.
00:26:06 Premier palier, c'est en février.
00:26:08 Elle augmente à hauteur de...
00:26:09 - Oui, c'est qu'un début en fait.
00:26:10 - Et puis, une deuxième partie l'an prochain.
00:26:12 Donc, ça veut dire que ce n'est pas fini.
00:26:13 L'électricité continuera d'augmenter.
00:26:14 Alors, vous me demandez combien ?
00:26:15 Alors, c'est pratiquement impossible de dire.
00:26:17 Parce que ça dépend de la taille de votre maison.
00:26:19 Si vous avez un studio,
00:26:20 si vous avez des échauffages électriques,
00:26:21 si vous avez un sèche-linge,
00:26:23 ça dépend de la consommation.
00:26:25 Bercy, très gentiment, dit
00:26:26 "Ah, ça ne sera que 18 euros par mois,
00:26:28 soit 200 euros par an".
00:26:30 Mais ce n'est quand même pas rien, 200 euros par an.
00:26:31 Et UFC Que Choisir dit "C'est faux,
00:26:34 ça sera 600 euros en moyenne par an
00:26:36 pour beaucoup de foyers, 50 euros par mois".
00:26:38 Pourquoi ?
00:26:39 - On ne parle pas des artisans, évidemment,
00:26:40 qui ont une consommation d'électricité...
00:26:42 - Exactement.
00:26:44 Et puis, on a tous des sèches-linges,
00:26:45 enfin, on a tous en tout cas des lave-linges,
00:26:47 des réfrigérateurs congélateurs.
00:26:48 Donc, c'est gentil de prendre l'exemple
00:26:50 du petit studio d'étudiant
00:26:51 qui a juste un convecteur.
00:26:52 Donc, non, franchement,
00:26:53 ça va être une augmentation importante.
00:26:55 Et je le répète, ce n'est pas terminé.
00:26:56 Et c'est ça qui est le plus inquiétant.
00:26:58 De nouveau, les taxes.
00:26:59 Alors maintenant, un bémol,
00:27:00 c'est que comme on dit qu'il faut serrer la ceinture
00:27:03 et arrêter les cadeaux fiscaux,
00:27:04 ben là, Bruno Le Maire, il est honnête avec ce qu'il dit.
00:27:07 On fait rentrer de l'argent,
00:27:08 ben on ne va pas commencer à...
00:27:09 D'ailleurs, c'est vrai que cette taxe aura bien lieu,
00:27:11 alors qu'Emmanuel Macron aurait très bien pu annoncer
00:27:13 lors de sa conférence "On gèle cette taxe".
00:27:15 Non, elle aura bien lieu.
00:27:17 Ce qui est vrai, c'est que le plus dur à avaler, Eric,
00:27:19 c'est vraiment que l'électricité est revenue à un prix bas
00:27:21 en termes de production et que les tarifs sont en chute.
00:27:25 C'est incompréhensible.
00:27:27 Voilà, c'est incompréhensible.
00:27:28 On écoute Nicolas Méhenc, c'est ça ?
00:27:29 Alors oui, lui, il explique que de toute façon,
00:27:32 c'est vrai qu'on est aujourd'hui dans une phase
00:27:35 où l'électricité va continuer d'augmenter.
00:27:37 Et quand on regarde vraiment sa facture,
00:27:38 ben ce n'est pas juste 10 % d'augmentation,
00:27:41 c'est carrément un doublement, vous allez voir.
00:27:44 Si on s'intéresse à combien ça coûte
00:27:47 de fabriquer de l'électricité, alors moi,
00:27:49 je regarde ça en détail.
00:27:50 Donc j'ai calculé, par exemple, qu'en 2021,
00:27:52 ça revenait grosso modo à 6 centimes du kWh.
00:27:57 Ça, c'était le coût pour produire.
00:27:59 Et j'ai fait le même calcul en 2023.
00:28:01 Et j'arrive à 6 centimes.
00:28:02 Ah bon, ben rien n'a changé.
00:28:03 Et entre, ben si, le prix, plus 45 %.
00:28:06 C'est énorme. Merci beaucoup, Eric de Ritmaten.
00:28:09 Peut-être un petit mot, Raphaël,
00:28:11 avant le journal de Morine,
00:28:13 les Français qui vont bien voir leur facture augmenter.
00:28:16 Tant pis pour ceux qui sont déjà étranglés par les dettes,
00:28:18 les fins de mois difficiles.
00:28:19 En fait, il n'y a aucune issue.
00:28:21 L'électricité, en 2024, est un produit de luxe.
00:28:24 Oui, mais on nous avait prévenu,
00:28:27 c'est la sobriété heureuse qui est quasiment
00:28:31 devenue une philosophie.
00:28:32 Mais qu'est-ce que ça signifie ?
00:28:34 Qu'est-ce que ça traduit de l'état de notre économie ?
00:28:36 Cette sobriété comme horizon,
00:28:38 c'est en fait le début de la décroissance
00:28:40 et l'acceptation finalement
00:28:42 d'une perte, d'un déclassement français.
00:28:47 Je voudrais juste qu'on entende,
00:28:48 je sais qu'on est un petit peu en retard,
00:28:49 mais je voudrais vraiment qu'on entende ce boulanger
00:28:50 avec Martin Mazur en régie,
00:28:52 ce boulanger qui était tout à l'heure chez Nelly Denac.
00:28:55 Il est déjà évidemment exsangue avec les différentes crises
00:28:58 qui ont pu se succéder ces dernières années.
00:29:02 Et là, c'est la goutte d'eau.
00:29:04 C'est la goutte d'eau parce que ce sont des artisans
00:29:06 qui risquent encore une fois de perdre leur client
00:29:09 et de mettre la clé sous le tapis.
00:29:12 Écoutez.
00:29:13 C'est honteux, franchement c'est honteux.
00:29:16 On leur demande du courage
00:29:18 et le courage c'est nous qui l'avons, pas eux.
00:29:21 Alors un peu de courage et donnez-nous la force de continuer.
00:29:24 On est au bout, franchement on est au bout.
00:29:26 Et là je paye une facture qui a plus de 44%,
00:29:30 mais au-delà de ça, ça multiplie par 10.
00:29:33 Comment je fais ?
00:29:35 Je vais forcément augmenter ma baguette de 100%, de 200%.
00:29:41 C'est impossible. Impossible.
00:29:43 Je suis en colère et comme tous mes confrères, on est en colère.
00:29:46 On ne survit plus.
00:29:49 Ça fait mal au cœur de voir ce monsieur
00:29:52 qui a des trémolos dans la voix
00:29:54 parce que certains vont mourir si on continue comme ça.
00:29:56 Moi, j'ai des trucs, là encore, je suis peut-être très naïf,
00:29:58 mais la suppression, la réduction des charges,
00:30:00 ça n'effleure l'esprit à personne pour ces artisans
00:30:02 qui vont être dans une difficulté totale.
00:30:04 Qui eux aussi, du reste, sont confrontés
00:30:06 un peu aux mêmes problèmes que les agriculteurs,
00:30:08 avec la papresserie, l'administratif,
00:30:12 qui dépassent l'exercice de leur métier.
00:30:15 Alors avec ça en plus, évidemment.
00:30:17 Et c'est vrai que pour le Français moyen,
00:30:18 c'est très difficile à comprendre parce qu'on nous a expliqué
00:30:20 il y a quelques jours que ça y est, chouette, Cocorico,
00:30:22 nous étions redevenus exportateurs d'électricité
00:30:25 grâce à nos centrales que nous avions ouvertes.
00:30:27 Il faisait 14 degrés.
00:30:29 Il faisait 15 degrés.
00:30:31 Oui, mais je pensais que tout ce qui était rare,
00:30:34 c'est vrai qu'on ne peut pas stocker l'électricité,
00:30:35 c'est vrai, mais tout ce qui est rare et cher,
00:30:37 donc tout ce qui est moins rare et moins cher,
00:30:40 on pourrait imaginer qu'avec cette grande réussite
00:30:43 en matière nucléaire, on allait retrouver l'électricité.
00:30:47 Merci l'Europe.
00:30:48 Voilà, à bas coût, mais en réalité,
00:30:51 ce n'est pas ainsi que ça se passe.
00:30:52 Et puis, on a quand même Mme Deveneau qui nous a expliqué
00:30:55 qu'on ne pouvait rien faire, pas sortir de ce prix
00:30:58 de l'électricité imposée parce que sinon,
00:30:59 nous sortions de l'Europe.
00:31:00 Écoutez, il faut que quelqu'un nous prévienne
00:31:04 si le Portugal et l'Espagne sont sortis de l'Europe
00:31:06 parce que moi, ça m'avait échappé.
00:31:07 Un dernier mot, Jean-Sébastien, avant le journal,
00:31:09 c'est vrai qu'on s'est beaucoup posé la question
00:31:11 quand on a commencé après la guerre en Ukraine
00:31:13 à avoir cette question du prix de l'énergie.
00:31:16 Mais qu'est-ce qu'on attend pour sortir du marché européen
00:31:18 de l'énergie ?
00:31:19 On a posé cette question des dizaines de fois.
00:31:21 Je me suis dit, mais revenons même encore en arrière.
00:31:23 Pourquoi y a-t-il un marché européen de l'énergie ici ?
00:31:27 Ce n'est pas nécessairement en sortir,
00:31:28 c'est peut-être revoir les règles de formation des prix,
00:31:31 ce qui n'est pas exactement la même chose.
00:31:32 Il y a une interconnection des réseaux.
00:31:33 Il y en a beaucoup plus pour la France qu'il y en a
00:31:35 pour l'Espagne et le Portugal de manière physique.
00:31:38 Mais encore une fois, le paradoxe,
00:31:40 c'est que ce n'est pas tellement la hausse d'aujourd'hui
00:31:42 qui est la plus choquante,
00:31:43 c'est ce qu'ont été les prix de l'énergie
00:31:45 justement depuis la guerre en Ukraine et notamment
00:31:48 parce qu'à ce moment-là, la France aurait dû avoir
00:31:50 un avantage compétitif avec ses centrales nucléaires.
00:31:52 Oui, sauf qu'on a tout fait.
00:31:53 Et qu'elle ne l'avait pas à la fois pour des raisons
00:31:55 auto-infligées parce qu'on n'avait pas suffisamment
00:31:57 entretenu les centrales nucléaires en temps et en heure
00:32:00 et parce que justement, on a créé un mécanisme
00:32:02 de formation des prix qui était totalement
00:32:04 au désavantage de la France et de son énergie nucléaire.
00:32:07 Mais ça, il y a quand même beaucoup de gouvernements français
00:32:10 qui l'ont accepté.
00:32:11 Donc le sujet, effectivement, c'est pourquoi ne revenons-nous pas
00:32:14 sur la philosophie, mais ce qui n'est pas en soi,
00:32:16 rentrer ou sortir du marché européen de l'énergie.
00:32:18 On est un tout petit peu en retard.
00:32:19 Pardon, Amaury Nvidal, le journal, c'est tout de suite.
00:32:21 Je vais remercier Eric pour ses précisions.
00:32:23 C'est Amaury Buco qui va prendre votre place
00:32:25 parce qu'on va parler de ce phénomène dont on parle régulièrement,
00:32:27 les home-jackings.
00:32:29 C'est que deux personnalités ont fait l'objet d'une tentative
00:32:32 de cambriolage, donc de braquage à domicile.
00:32:35 C'est notre conseillère Anne-Sophie Lapix et notre ami
00:32:37 et consultant Georges Fenech ce week-end.
00:32:39 C'était même hier soir, Georges qui était avec nous.
00:32:41 Et avec Amaury Buco, on va détailler tout cela.
00:32:43 Donc restez avec nous, Amaury Nvidal pour le journal.
00:32:47 Il est un peu plus de 23h.
00:32:50 - Mais qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui ?
00:32:52 - Le procès des attentats de Trebb et Carcassonne
00:32:57 s'est ouvert aujourd'hui devant la cour d'assises spéciale de Paris.
00:33:01 Le 23 mars 2018, 4 personnes avaient été tuées,
00:33:05 dont le colonel Arnaud Beltrame.
00:33:07 L'auteur des attaques avait été abattu par le GIGN.
00:33:10 7 de ses proches comparaissaient dans ce procès
00:33:12 prévu jusqu'au 23 février.
00:33:15 Écoutez Thibaud de Montbria, l'avocat de la famille Beltrame.
00:33:18 - Il faut que chacun ait conscience que la lutte contre l'islamisme
00:33:21 est non seulement une lutte contre les terroristes,
00:33:24 mais également une lutte contre ce que nous appelons
00:33:26 le deuxième cercle, c'est-à-dire tous ceux qui,
00:33:28 par leur complaisance, leur complicité ou leur duplicité,
00:33:32 favorisent le passage à l'acte de tels assassins.
00:33:35 - Et les pêcheurs rencontrent des difficultés.
00:33:39 L'essentiel, des bateaux de pêche sont restés à quai aujourd'hui
00:33:41 dans le golfe de Gascogne.
00:33:43 La cause, la pêche est interdite pendant un mois
00:33:46 pour préserver les dauphins, victimes indirectes des filets.
00:33:49 Résultat, les pêcheurs ne peuvent plus travailler
00:33:51 jusqu'au 20 février, inclut une décision
00:33:54 qui risque d'avoir de lourdes conséquences.
00:33:56 Les médecins à diplôme étranger autorisés à travailler
00:34:00 pour les mois à venir, menacés de perdre leur poste
00:34:03 après avoir échoué à un concours sélectif.
00:34:05 Le gouvernement va prolonger les autorisations de travail
00:34:08 et ainsi permettre aux lauréats de concours
00:34:10 de rester dans leur service actuel.
00:34:12 Des médecins devenus indispensables à notre système de santé,
00:34:16 a précisé la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités,
00:34:19 Catherine Vautrin.
00:34:20 Enfin, c'est incroyablement émouvant.
00:34:24 Le milliardaire Elon Musk a visité le camp d'extermination
00:34:27 d'Auschwitz-Birkenau en Pologne,
00:34:29 quelques semaines après avoir déclenché un scandale
00:34:32 en relayant des propos relevant de la sphère complotiste
00:34:34 et antisémite sur son réseau social X.
00:34:36 L'association juive européenne indiquait qu'Elon Musk
00:34:39 avait déposé une gerbe et participé à un service commémoratif
00:34:42 lors d'une visite privée de l'ancien camp de la mort nazie.
00:34:46 - Merci beaucoup, Maureen.
00:34:49 Pour toutes ces infos, on se retrouve dans une petite
00:34:52 trentaine de deux minutes.
00:34:53 Toujours avec Jean-Sébastien Ferjour, Raphaël Stainville,
00:34:55 Gabriel Kluzel, Karim Mabryk, Elodie Huchard
00:34:58 et donc Amaury Buco.
00:34:59 Bonsoir Amaury qui nous a rejoint ces dernières semaines.
00:35:02 Cher Amaury, on en a beaucoup parlé à nos téléspectateurs,
00:35:05 beaucoup de personnalités ont fait la une des journaux
00:35:08 à cause de ces fameux "homejacking" ou tentatives de "homejacking"
00:35:11 qu'on peut traduire par "braquage à domicile"
00:35:13 dont ils ont fait l'objet.
00:35:15 La liste s'est considérablement allongée ces dernières semaines,
00:35:18 ces derniers jours, même dernières heures.
00:35:20 Notre consoeur Anne-Sophie Lapix a échappé de peu à un cambriolage.
00:35:23 Le domicile de notre ami, notre consultant Georges Fenech
00:35:26 a été pris pour cible hier soir.
00:35:27 Georges sera avec nous en direct dans quelques instants.
00:35:30 Mais d'abord, avec vous, détaillons un petit peu
00:35:32 ce qui s'est passé ces dernières heures et ce phénomène
00:35:35 qui continue de grandir.
00:35:38 On revient sur ces phénomènes.
00:35:39 Donc, deux personnalités dans le même quartier
00:35:42 à 24 heures d'intervalle à peine.
00:35:44 Oui, c'est assez dingue.
00:35:45 C'est vraiment une coïncidence assez extraordinaire.
00:35:47 En fait, il y a d'abord eu effectivement le cas d'Anne-Sophie Lapix,
00:35:50 dont le logement a quand même été plusieurs fois
00:35:52 victime de tentatives de cambriolage.
00:35:55 Ça s'est arrivé d'ailleurs le mardi 16 janvier.
00:35:57 Elle a elle-même mis en fuite un cambrioleur.
00:36:01 Un peu plus tôt, quelques mois avant,
00:36:02 elle avait déjà été victime d'un cambriolage.
00:36:04 Et donc là, les policiers avaient pour instruction,
00:36:07 si vous voulez, de patrouiller un peu pas très loin de chez elle
00:36:09 et d'être vigilants.
00:36:10 Et donc, au beau milieu de la nuit,
00:36:12 dans la nuit de samedi à dimanche, vers 4 heures du matin,
00:36:14 ils ont constaté qu'il y avait une voiture avec cinq personnes dedans
00:36:18 qui sont descendues, qui ont escaladé la grille de son logement
00:36:21 et qui ont tenté de rentrer chez elle, dans son logement.
00:36:25 Mais finalement, ils ont été mis en fuite par un membre de sa famille
00:36:28 qui est descendu, qui a entendu du bruit.
00:36:30 Et donc, ils ont finalement été interpellés par la police.
00:36:33 Et ce qui est assez incroyable, c'est que le lendemain,
00:36:36 donc dimanche soir, effectivement, sur CNews,
00:36:38 nous parlions de ce sujet du home-jacking.
00:36:40 Il y avait Georges Fenech en plateau.
00:36:43 Georges Fenech, qui habite l'URC.
00:36:44 Hier soir.
00:36:45 Voilà, exactement, hier soir, lui qui habite l'URC,
00:36:47 le 16e arrondissement.
00:36:48 Sa femme était chez lui, regardait la télévision,
00:36:50 regardait Georges Fenech parler des home-jackings.
00:36:52 Et pendant qu'elle regardait ça,
00:36:53 eh bien, elle a entendu sa fille crier,
00:36:56 qui était en fait sa fille tombée nez à nez avec des cambrioleurs
00:36:59 qui étaient en train d'essayer de rentrer dans l'appartement.
00:37:01 Et je crois qu'on a Georges Fenech, c'est ça ?
00:37:03 Alors, on me dit dans l'oreille que Georges Fenech,
00:37:05 on a du mal à le contacter.
00:37:06 Donc, j'espère qu'on va réussir à l'avoir.
00:37:09 J'espère que tout va bien pour Georges, surtout.
00:37:10 A priori, oui, mais qu'on va réussir à le joindre.
00:37:13 S'il m'entend, Georges, merci Georges de répondre au téléphone.
00:37:18 Avant peut-être d'avoir Georges en direct,
00:37:20 les auteurs du cambriolage chez Georges Fenech sont donc en fuite, eux.
00:37:24 Mais qu'est-ce qu'on sait des auteurs du cambriolage chez Anne-Sophie Lapix ?
00:37:27 Alors déjà, sur leurs intentions,
00:37:30 c'est assez intéressant ce qu'on a retrouvé dans la voiture,
00:37:32 dans leur voiture, puisqu'ils étaient venus en voiture sur les lieux.
00:37:35 Alors, déjà un revolver chromé et aussi des rouleaux de scotch.
00:37:39 Donc, ça pense qu'ils avaient vraiment l'intention de faire ce fameux "home-jacking",
00:37:44 c'est-à-dire séquestrer les habitants de ce logement d'Anne-Sophie Lapix,
00:37:47 soit de le faire de manière opportune, si l'occasion se présentait.
00:37:50 Ensuite, sur leur profil, ces cinq hommes qui ont été interpellés,
00:37:53 deux sont mineurs.
00:37:54 L'un d'eux est d'ailleurs déjà connu de la police pour des faits assez similaires.
00:37:57 Un vol aggravé extorsion avec arme commis en 2022.
00:38:00 Trois sont originaires de l'Essonne et deux sont probablement étrangers,
00:38:03 puisqu'ils n'avaient pas de papier sur eux.
00:38:05 Mais l'un d'entre eux a dit être né en Tunisie et l'enquête a été confiée à la BRB,
00:38:09 qui est la brigade de répression du banditisme,
00:38:11 qui est une unité d'élite de la police judiciaire.
00:38:13 Donc, ça va aller probablement assez vite.
00:38:15 On a vraiment l'impression qu'il y en a de plus en plus de ces "home-jacking".
00:38:17 Ça se répand, les statistiques le disent.
00:38:20 Alors, les chiffres, en fait, des dernières années pour la préfecture de police de Paris,
00:38:24 donc pour la région parisienne, sont assez stables.
00:38:26 C'est environ 400 "home-jacking" par an.
00:38:29 Mais j'ai appelé différentes sources policières qui me disent, si vous voulez,
00:38:31 quand même que c'est une pratique qui est de plus en plus répandue
00:38:35 parce qu'elle s'est démocratisée,
00:38:37 c'est-à-dire qu'avant, c'était réservé un peu au grand banditisme
00:38:40 et que maintenant, alors on ne peut pas faire de généralité,
00:38:42 chaque "home-jacking" est un peu unique,
00:38:44 mais ce sont souvent des équipes de plus en plus jeunes,
00:38:47 constituées justement pour cette occasion par un commanditaire
00:38:50 qui, donc, lui, ne s'expose pas.
00:38:53 Alors, ces "home-jacking", ils visent des personnes ayant bien souvent des coffres forts.
00:38:57 L'intérêt, c'est d'aller là-bas, de prendre en otage la victime
00:39:00 et de lui demander les codes de son coffre fort pour pouvoir prendre le putain.
00:39:04 Vous savez, vous avez la personne qui installe le coffre fort,
00:39:06 voire des livreurs, je ne sais pas, ça c'est bruit.
00:39:09 Alors justement, qu'est-ce qu'ils en savent aussi ?
00:39:12 Il faut bien comprendre aussi que ceux qui sont visés, ce sont les célébrités.
00:39:14 Alors d'abord, c'était les footballeurs,
00:39:16 parce que forcément, les footballeurs, on sait qu'ils sont riches,
00:39:18 mais ça s'est propagé notamment aux influenceurs.
00:39:20 Et les influenceurs, on sait facilement, si vous voulez, ce qu'ils ont chez eux,
00:39:23 puisqu'ils exposent leur vie sur les réseaux sociaux, c'est leur boulot.
00:39:26 Mais vous avez aussi des chefs d'entreprise, des journalistes,
00:39:28 comme Georges Fenech, Consultant CNews, ou encore Anne-Sophie Lapix.
00:39:32 Et l'avantage pour tous ces métiers, journalistes, footballeurs ou influenceurs,
00:39:35 si vous voulez, c'est que vous pouvez savoir quand ces personnes travaillent,
00:39:38 si elles sont chez elles ou non.
00:39:39 Et donc, typiquement, les footballeurs,
00:39:40 eh bien, ça arrivait parfois, pendant qu'ils jouaient à un match,
00:39:43 eh bien, on allait home-jacker leur maison avec leur famille à l'intérieur,
00:39:46 les séquestrer et essayer de prendre le butin.
00:39:48 Alors, d'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est que la police, si vous voulez,
00:39:53 constate que les adresses de certaines personnalités sont régulièrement visées.
00:40:00 Et donc, ça laisserait à penser qu'il pourrait y avoir des espèces de boucles
00:40:04 dans des messages privés, où finalement, ces adresses sont diffusées, voire vendues.
00:40:08 Et donc, finalement, ces personnes sont victimes de cambriolages régulièrement.
00:40:12 Et c'est d'ailleurs ce qui s'est passé pour Anne-Sophie Lapix.
00:40:14 Et c'est pour ça que son logement était sous surveillance policière.
00:40:18 Merci beaucoup pour les détails, Amaury Bucaud.
00:40:20 Alors, Georges, on a des petits problèmes de vidéo,
00:40:22 mais on l'a joint à notre ami Georges Fenech par téléphone.
00:40:26 Donc, on va se faire ça à l'ancienne, cher Georges.
00:40:28 Déjà, merci de nous répondre, Georges, parce qu'on peut imaginer
00:40:30 que les dernières heures n'ont pas été très drôles à vivre pour vous.
00:40:33 Et c'est un euphémisme.
00:40:36 Racontez-nous simplement, Georges, en quelques mots,
00:40:39 qu'est-ce que vous avez vécu hier soir ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:40:42 En fait, j'étais donc dimanche soir sur le plateau Soir 3, d'ailleurs,
00:40:48 sur CNews, Soir Info, et nous parlions précisément de ces questions de homejacking
00:40:55 en évoquant le cambriolage commis chez Anne-Sophie Lapix.
00:41:00 Et figurez-vous qu'au même moment, je reçois un message de ma compagne
00:41:05 qui me dit "appelle la police, il y a quelqu'un qui s'est introduit dans l'appartement".
00:41:10 Donc, vous imaginez ma stupeur, j'ai quitté le plateau,
00:41:14 j'ai fait le nécessaire pour prévenir le commissariat du 16e arrondissement,
00:41:19 puisque je réside dans cet arrondissement.
00:41:22 Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que la porte n'était pas verrouillée,
00:41:27 moi j'avais claqué la porte, à l'intérieur se trouvaient ma compagne et sa fille,
00:41:31 âgée de 15 ans, qui a entendu la porte s'ouvrir et qui s'est mise à hurler,
00:41:37 comprenant qu'il s'agissait d'une intrusion.
00:41:40 Elle s'est retrouvée née à née avec un malfaiteur ?
00:41:42 Non, il n'y a pas eu, heureusement, de contact physique.
00:41:46 Elle a vu la porte grande ouverte et quand elle a hurlé, la personne a détalé.
00:41:53 Comment comptait-elle ?
00:41:55 Le choc a été terrible, un traumatisme violent, je peux dire,
00:41:58 qui encore aujourd'hui ne s'est pas effacé.
00:42:01 On ne mesure pas à quel point ce genre d'intrusion à son domicile la nuit
00:42:06 provoque un traumatisme réel et profond, ça je tiens à le dire.
00:42:13 Maintenant si vous voulez, on fait le céssaire,
00:42:16 plateau commissariat, police scientifique, l'enquête est en cours,
00:42:20 sous l'autorité du parquet de Paris.
00:42:22 Mais au-delà de mon cas personnel, évidemment,
00:42:25 je voudrais quand même rappeler que rien que sur la préfecture de police de Paris,
00:42:29 l'année dernière, il y a eu 337 cas de home-jacking, vous imaginez,
00:42:34 dont 130 et quelques commises avec armes et violences.
00:42:39 C'est ça là, allez-y Georges, pardonnez-moi.
00:42:42 On est devant un nouveau fléau qui prend des proportions considérables.
00:42:47 Moi au commissariat, j'étais cet après-midi,
00:42:50 on m'a montré des piles de plaintes qui s'entassaient sur leur bureau.
00:42:55 Ils sont submergés de ce type d'affaires.
00:42:57 En réalité, ce qu'on comprend, c'est que des jeunes trafiquants de drogue
00:43:00 qui peut-être en ont marre de se faire flinguer à coups de kalachnikovs,
00:43:05 ont décidé maintenant de se livrer à ce type de délinquance très violente.
00:43:12 Et ils agissent en fait en réseau,
00:43:14 ils communiquent entre eux par des messageries cryptées.
00:43:18 Et lorsqu'une personnalité un peu connue n'est pas chez elle
00:43:22 parce qu'on sait qu'elle est sur un plateau de télévision ou dans un stade de foot,
00:43:26 ils préviennent les uns et les autres qui s'organisent pour venir
00:43:29 et commettre des cambriolages.
00:43:31 La chance que nous avons eue, c'était uniquement, si je puis dire,
00:43:35 un tentative de cambriolage.
00:43:37 Il n'y avait pas prévu de sparadrap, de saucissonnage ou de violence physique.
00:43:41 Mais ça, est-ce que vous le savez,
00:43:43 puisqu'il n'y a pas eu de contact physique et de face à face ?
00:43:46 Comment pouvez-vous savoir ce qu'ils prévoyaient, Georges ?
00:43:49 Non, évidemment, vous avez raison, mais c'est une déduction.
00:43:52 Parce que quand vous venez avec la ferme détermination
00:43:56 de vous en prendre aux occupants des lieux,
00:43:58 vous ne partez pas en courant, vous avez raison.
00:44:00 Ça dépend parce que parfois...
00:44:01 Qu'est-ce qu'il y a, Amaury ?
00:44:03 Vous pouvez vouloir, c'est ce qui s'est passé chez Anne-Sophie Lepix,
00:44:05 vous pouvez vouloir rentrer chez quelqu'un par surprise pour le séquestrer
00:44:09 et vous dites que si vous ratez votre surprise,
00:44:12 que la personne est réveillée et qu'elle vous voit,
00:44:13 elle va avoir le temps d'appeler la police, de crier et de rameuter les voisins
00:44:16 et vous préférez détaler.
00:44:17 Georges, un dernier mot, Amaury nous a rappelé d'ailleurs,
00:44:20 il y a un instant que vous venez à peine de porter plainte,
00:44:22 et qu'à priori le ou les suspects, pour l'instant,
00:44:25 n'ont pas été interpellés par la police.
00:44:29 Vous avez une idée de la façon dont ces personnes ont pu repérer votre domicile ?
00:44:33 Vous vous êtes senti observé, suivi, je ne sais pas,
00:44:36 ces dernières heures, ces derniers jours ?
00:44:38 Oui, ces derniers mois même, on a remarqué,
00:44:42 surtout ma compagne qui a remarqué des jeunes individus capuchés,
00:44:47 qui la fixaient, donc il est fort probable...
00:44:50 Dans votre rue ?
00:44:52 Oui, devant mon immeuble.
00:44:54 Il est fort probable qu'il y ait eu des repérages, des identifications,
00:44:57 mais je ne dois pas être le seul.
00:44:58 Donc c'est vraiment quelque chose d'inquiétant.
00:45:01 Et si vous permettez juste un dernier mot,
00:45:03 l'année dernière, 211 000 cambriolages en France,
00:45:07 c'est-à-dire un à plus d'un toutes les trois minutes,
00:45:10 avec un taux d'élucidation qui est très faible, environ 8 %,
00:45:14 c'est-à-dire qu'il y a un seul cambriolage qui est identifié sur 12,
00:45:17 vous vous rendez compte ?
00:45:18 Et lorsqu'ils sont identifiés,
00:45:20 et ça j'en ai discuté avec des fonctionnaires de police,
00:45:22 qui sont très amers,
00:45:23 beaucoup sont relâchés à l'issue de leur garde à vue.
00:45:26 Donc il n'y a pas de véritable politique pénale dissuasive
00:45:29 contre ce qui est véritablement une délinquance d'une extrême violence.
00:45:33 Mais ce qui semble vraiment nouveau, Georges Fenech,
00:45:36 ce n'est pas le cambriolage en soi qui, a priori, existe depuis toujours.
00:45:40 C'est bête à dire, mais en tout cas,
00:45:41 tout le monde sait ce qu'est un cambriolage,
00:45:43 et ça existe depuis des années et des années.
00:45:46 Là, ce qui est nouveau, c'est le vol sous la menace d'une arme,
00:45:49 la séquestration, cette montée des violences gratuites,
00:45:52 dans ces braquages à domicile.
00:45:53 Ça, c'est un phénomène qui est assez récent.
00:45:55 Oui, et qui touche l'ensemble du territoire national,
00:45:58 c'est-à-dire les zones urbanisées, mais aussi les campagnes.
00:46:02 Donc, je vous ai cité le chiffre qui est quand même impressionnant,
00:46:05 en 2022, rien que pour la préfecture de police de Paris,
00:46:08 337 "home jacking",
00:46:10 des individus qui pénètrent dans les domiciles
00:46:13 en présence des occupants la nuit,
00:46:15 et qui se livrent quelquefois à des violences.
00:46:17 On a tous en mémoire quelques exemples.
00:46:20 Donc là, je crois qu'il y a véritablement une priorité
00:46:22 à mettre au niveau de l'action pénale et de l'action de la police
00:46:25 contre ce type de délinquance très violente.
00:46:27 Il y avait une trace d'effraction sur votre porte ?
00:46:29 Pardon, je vous libère tout de suite, Georges.
00:46:30 Non, il y a eu des poussées.
00:46:32 Comment ils ont ouvert la porte ?
00:46:33 Quand bien même elle n'était pas à double tour.
00:46:36 En partant pour vous rejoindre sur CNews,
00:46:37 moi j'ai claqué la porte et elle n'a pas été verrouillée de l'intérieur.
00:46:41 Donc, il suffit de prendre un bout de plastique,
00:46:43 enfin on ne va pas donner les détails,
00:46:44 mais une radio, enfin tout le monde le sait.
00:46:46 Vous glissez à travers la porte et puis ça s'ouvre.
00:46:49 C'est assez facile à faire finalement.
00:46:51 Merci beaucoup Georges d'avoir témoigné.
00:46:54 Évidemment, on envoie tout notre soutien à votre compagne,
00:46:58 à sa fille, à vous également, parce que j'imagine que
00:47:00 quand bien même vous n'étiez pas présent,
00:47:01 c'est un gros traumatisme également.
00:47:04 Donc, on vous envoie toute notre amitié, cher Georges,
00:47:07 et on vous remercie d'avoir témoigné sur l'antenne.
00:47:09 J'espère vous croiser très, très vite à la rédaction de CNews.
00:47:13 Merci d'être intervenu.
00:47:15 Oui, Amaury.
00:47:15 Non, mais c'est intéressant ce que disait Georges
00:47:17 sur le traumatisme que ça peut provoquer.
00:47:19 Vous avez eu, par exemple, l'été dernier à Paris,
00:47:21 dans le 18e arrondissement à Home Jacking,
00:47:24 le logement d'une influenceuse,
00:47:25 mais elle avait engagé quelqu'un justement pour garder chez elle.
00:47:28 Ils sont quand même rentrés et cette personne,
00:47:31 l'ITT psychologique, c'est-à-dire les dégâts que ça a causé,
00:47:34 sa détresse psychologique a été évaluée à 80 jours d'ITT.
00:47:37 Donc, c'est énorme.
00:47:38 C'est vraiment, il faut comprendre qu'effectivement,
00:47:39 le traumatisme est énorme.
00:47:40 C'est comme si on braquait une banque,
00:47:42 vous êtes le banquier et votre maison, c'est la banque.
00:47:45 Gabriel, un commentaire, ce que vous venez d'entendre.
00:47:47 C'est symptomatique de notre société.
00:47:49 Est-ce que vous trouvez que, pas les cambriolages,
00:47:51 puisque comme je l'ai dit, ça existe depuis toujours,
00:47:53 mais le fait de lier une violence totale et gratuite
00:47:57 dans ces cambriolages ?
00:47:59 C'est fortement terrifiant dans le traumatisme,
00:48:00 évidemment, parce que c'est une chose déjà traumatisante
00:48:03 d'être cambriolé.
00:48:04 C'est un petit viol, un cambriolage,
00:48:05 quand votre maison est retournée.
00:48:06 Mais quand ensuite, vous êtes à l'intérieur,
00:48:08 et pour certains, quand vous êtes ficelé avec du scotch
00:48:11 pendant plusieurs heures,
00:48:14 il y a notamment des personnes très âgées
00:48:15 qui ont été victimes de ce genre de braquage.
00:48:18 Ça prouve le cynisme et l'absence de toute notion
00:48:21 de bien et de mal, de sens moral,
00:48:23 de tous ceux qui font ce genre de choses.
00:48:25 Et on peut citer l'exemple de cette personne âgée
00:48:28 qui s'appelle, je crois, Gabrielle Guiraud,
00:48:31 un monsieur qui est à Pamier,
00:48:32 qui est mort à la suite d'un home-jacking.
00:48:37 Mais on peut le comprendre, parce qu'on est déjà
00:48:40 très traumatisés quand on est un adulte normalement constitué.
00:48:44 Mais une personne évidemment très âgée,
00:48:46 ça peut conduire à des conséquences extrêmement graves.
00:48:49 On a vu des femmes qui ont été violées
00:48:51 au cours du home-jacking.
00:48:52 Enfin, c'est loin d'être un phénomène neutre.
00:48:55 - Juste un dernier mot sur un autre aspect de ce sujet,
00:48:57 parce que j'ai vu beaucoup de gens s'émouvoir
00:48:59 sur Internet ce week-end,
00:49:00 notamment que le domicile de Anne-Sophie Lapix
00:49:03 soit sous protection policière.
00:49:05 Et beaucoup d'anonymes, d'ailleurs,
00:49:07 la plupart sur Twitter disaient
00:49:09 "Ah oui, mais quand c'est une grande personnalité
00:49:11 ou qu'elle a des moyens financiers,
00:49:12 il y a une protection policière permanente."
00:49:15 Si ça arrivait au Kidam,
00:49:18 vous n'avez pas autant de surveillance et de police.
00:49:22 Qu'est-ce qu'on peut répondre à cela ?
00:49:24 - D'abord, je crois que c'était plus qu'une surveillance policière,
00:49:26 c'était des rondes.
00:49:28 - Oui, c'est pas une surveillance statique.
00:49:30 - Oui, voilà.
00:49:31 - C'était des rondes.
00:49:31 - C'est des rondes.
00:49:32 Non, c'est...
00:49:33 - Ça doit choquer ?
00:49:34 - Non, ça ne me choque pas.
00:49:36 Sachant que la nature,
00:49:39 l'hôtel particulier d'Anne-Sophie Lapix a été plusieurs fois
00:49:44 visée par des home-jacking ou des tentatives de cambriolage.
00:49:48 Donc que la police, à un moment, fasse des maraudes
00:49:52 et assure une surveillance pendant un temps,
00:49:54 ça paraît logique.
00:49:56 - Messieurs, dernier mot ?
00:49:58 - Moi, ce que je trouve choquant,
00:49:59 et pour avoir été confronté à la situation,
00:50:01 c'est que même en arrêtant...
00:50:02 - Vous étiez victime de home-jacking ?
00:50:03 - J'ai arrêté une cambrioleuse, en l'occurrence.
00:50:07 - Chez vous ?
00:50:07 - Oui, et les policiers de là-bas qui s'étaient déplacés ont dit
00:50:12 "Mais de toute façon, on ne sait même pas pourquoi on vient,
00:50:14 parce qu'elle sera dehors ce soir."
00:50:17 Et c'est ce qui s'est passé.
00:50:18 Et c'est exactement ce qui s'est passé.
00:50:20 Donc effectivement, non seulement il y a le traumatisme...
00:50:23 - C'était une mineure ?
00:50:24 Elle a été poursuivie quand même ?
00:50:25 - Non, ce n'était pas une mineure.
00:50:25 - Pourquoi elle était dehors le jour même ?
00:50:28 - Parce qu'il y a un avocat qui a appelé avant même
00:50:30 qu'elle ait été déferlée au juge,
00:50:32 parce que ce sont aussi des réseaux.
00:50:33 Et ça, effectivement, ça s'est passé.
00:50:35 On m'avait demandé d'aller dans un commissariat,
00:50:38 dans le 19ème arrondissement, bref, assez loin.
00:50:41 Mais j'y étais allé alors même qu'on disait
00:50:42 "de toute façon, ça ne sert à rien en réalité".
00:50:44 Ce sont des réseaux et il n'y a pas de véritable répression.
00:50:48 Il faut en être au 45ème cambriolage
00:50:51 pour que vous risquiez véritablement...
00:50:52 Enfin, 45ème, j'exagère certainement,
00:50:54 mais pour que vous risquiez véritablement quelque chose.
00:50:57 - Ce serait bien de prendre conscience de ce qui se passe dans ce pays.
00:50:59 - Il n'y a pas de répression.
00:51:00 Mais oui, mais c'est fou, franchement.
00:51:01 - Non, mais ce qu'il faut, c'est qu'il faut attendre le flagrant délit.
00:51:03 Et d'ailleurs, chez Anne-Sophie Lepic...
00:51:05 - Mais peu importe, mais peu importe.
00:51:06 Écoutez ce que vient de dire Jean-Sébastien.
00:51:09 Cette jeune femme a été prise chez lui en flagrant délit.
00:51:11 - Non, mais en plus, la réalité,
00:51:13 heureusement, il se trouve qu'il y avait des travaux dans l'immeuble à ce moment-là.
00:51:16 Donc, il y avait des ouvriers qui étaient à un étage plus bas,
00:51:18 parce que comme ça, ils l'empêchaient de partir.
00:51:20 Parce que qu'est-ce que vous faites quand vous avez quelqu'un ?
00:51:22 Parce que derrière, elles vous accusent, vous,
00:51:23 enfin, ou les cambrioleurs vous accusent.
00:51:25 Et d'autres personnes m'ont raconté... - De violence ?
00:51:27 - Mais oui, de se taper la tête contre le mur
00:51:29 pour dire que c'est vous qui vous êtes montré violent.
00:51:31 Moi, elles m'avaient même accusé d'avoir voulu mettre de la drogue
00:51:34 dans les sacs vides, parce qu'elles étaient trois, initialement.
00:51:36 J'avais réussi à en attraper une.
00:51:38 Et donc, en plus, ça se retourne contre vous.
00:51:40 Parce que les premières choses, quand la police arrive,
00:51:43 c'est qu'on vous accuse, vous, de vous être montré violent.
00:51:46 Donc, heureusement qu'en l'occurrence, il y avait des témoins.
00:51:49 Mais c'est un cumul de petits...
00:51:52 Pas de traumatismes, mais en tout cas...
00:51:54 - Si, ce sont des traumatismes. - De vexations, en quelque sorte.
00:51:57 Et le fait, et Gabriel a raison de le souligner,
00:52:00 pour les personnes âgées, il n'y a pas que ça qui sont victimes.
00:52:02 Il y a tous les gens qui vivent chez eux la peur au ventre,
00:52:04 même quand ils n'ont pas été victimes, au moins de bruit,
00:52:06 parce que maintenant, ils savent que c'est possible.
00:52:08 Alors, quand on sait, en plus, qu'on ne risque rien
00:52:10 ou pas grand-chose à le faire, eh bien, on a un pays qui...
00:52:14 Tout simplement, c'est la paix civile même,
00:52:17 parce que c'est la tranquillité du quotidien et le domicile.
00:52:20 C'est le dernier avant.
00:52:21 Dans la photographie actuelle de la société,
00:52:24 c'est très révélateur de ce que nous sommes en train de vivre
00:52:26 en termes de violence gratuite et de brutalisation de la société.
00:52:31 - C'est la France orange mécanique, dirait certains.
00:52:32 - En EHPAD ou en résidence senior,
00:52:35 qui sont motivés par cette peur du "home jacking" aujourd'hui.
00:52:37 C'est-à-dire que les enfants disent à leurs parents
00:52:39 ou les parents eux-mêmes se disent
00:52:40 "moi, je ne peux plus rester chez moi".
00:52:41 Donc là aussi, c'est une grande violence.
00:52:43 - Et des escrocs du démarchage, parce que...
00:52:44 Non, mais si on en parlait juste une seconde,
00:52:46 je pense que la grande violence...
00:52:47 - Il y a des gens qui ont peur maintenant aussi
00:52:48 de commander des repas livrés, parce qu'il y a des livreurs qui...
00:52:52 "Ah, c'est monsieur Intel ou madame Intel qui a pris le repas.
00:52:55 Ah, tiens, je vais mettre sur la boucle qu'il habite là".
00:52:57 - Il y a aussi le nombre d'escroqueries à la ruse,
00:52:59 notamment en ciblant les personnes âgées.
00:53:01 Et c'est vrai que le fait qu'ils soient...
00:53:02 - Ils sont plus fragiles.
00:53:03 - Parce que même quand vous savez
00:53:04 quelles sont les entreprises qui se rendent coupables
00:53:06 de ce genre d'escroqueries,
00:53:07 en réalité, il n'y a quasiment pas de poursuites.
00:53:09 - Il nous reste 6-7 minutes avant le journal.
00:53:10 Je voudrais qu'on entende aussi...
00:53:12 On change totalement de sujet.
00:53:14 On voudrait qu'on entende Sofia Rousseau,
00:53:16 qui est notre excellente collègue.
00:53:18 Sandrine Rousseau, plutôt la responsable, la députée écolo.
00:53:22 J'embrasse Sofia, désolé pour le lapsus.
00:53:25 Qui a réagi.
00:53:26 On a beaucoup parlé de la baisse de la natalité
00:53:28 qui a été prise en compte
00:53:31 dans la conférence de presse du chef de l'État.
00:53:34 Je rappelle qu'en 2023, 678 000 bébés sont nés,
00:53:36 un nombre qui avait rarement été aussi bas
00:53:38 depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
00:53:39 Alors qu'Emmanuel Macron veut réarmemer
00:53:41 démographiquement le pays, la France.
00:53:44 Donc Sandrine Rousseau s'est dite rassurée
00:53:48 par la baisse de la natalité dans ce pays.
00:53:50 Écoutez sa démonstration ce matin chez nos confrères de Sud Radio.
00:53:53 Si on est honnête, la baisse de la natalité,
00:53:56 ça fait partie des variables qui, je vais vous dire,
00:54:01 et ça va être choquant, mais sont rassurantes en réalité.
00:54:04 - Ça vous rassure ?
00:54:06 - Aujourd'hui...
00:54:07 - La baisse de la natalité en France vous rassure ?
00:54:09 - Mais pas en France, dans le monde entier.
00:54:11 Dans le monde entier, on est en train de baisser la natalité.
00:54:13 Et on n'atteindra jamais, a priori, le pic
00:54:17 qui était envisagé dans les années 90
00:54:19 de 12 milliards d'êtres humains sur Terre.
00:54:21 On n'a pas besoin pour notre système économique...
00:54:24 - D'avoir plus d'enfants.
00:54:25 - D'avoir plus d'enfants, non.
00:54:26 On n'en a pas besoin, et je le dis en tant qu'économiste.
00:54:28 Et je le dis en tant qu'économiste,
00:54:30 je suis moi-même économiste.
00:54:31 - On n'a pas besoin pour notre système économique
00:54:34 d'avoir plus d'enfants, je le dis en tant qu'économiste.
00:54:36 Alors déjà, elle se prend pour une grande économiste.
00:54:40 - Elle est diplômée de...
00:54:43 - Ah oui, la preuve, c'est que sa démonstration,
00:54:46 elle est parfaitement judicieuse.
00:54:47 C'est logique.
00:54:48 - Vous savez qu'elle disait surtout l'inverse trois jours plus tôt.
00:54:51 Elle a fait un tweet pour dire exactement l'inverse
00:54:54 en reprochant au gouvernement de ne pas suffisamment soucier.
00:54:56 Donc je pense que s'intéresser aux propos de Sandrine Rousseau
00:54:59 est quand même du temps perdu.
00:55:00 - Gabrielle Cusel, un commentaire sur ce que dit Sandrine Rousseau.
00:55:03 - Vous n'en faites pas, Jean-Sébastien,
00:55:05 dans 4 minutes 40, on a changé de sujet.
00:55:06 - Non, mais ce qui est amusant déjà, c'est que Sandrine Rousseau,
00:55:08 vous savez, est mère de famille nombreuse,
00:55:10 donc elle est malthusienne.
00:55:11 - Ah, j'ignorais.
00:55:11 - Croyante, mais pas pratiquante.
00:55:12 Oui, j'ai appris ça en disant...
00:55:13 - Sandrine Rousseau est mère de famille nombreuse ?
00:55:15 - Elle a trois enfants, oui, oui.
00:55:16 - Ah oui.
00:55:16 - C'est plus que la...
00:55:17 Bah, ça s'appelle une famille nombreuse.
00:55:18 C'est plus que la...
00:55:19 - Ça commence à trois.
00:55:20 - Donc voilà, exactement.
00:55:22 Non, mais c'est très intéressant de l'écouter,
00:55:24 écouter ce qu'elle dit,
00:55:25 parce qu'elle commence à dire
00:55:26 "mais non, il n'y a pas de baisse de la natalité".
00:55:27 Alors le journaliste lui dit
00:55:29 "mais si, si, il y a une baisse de la natalité".
00:55:31 Et on comprend qu'en fait, elle pense à l'échelon de la planète.
00:55:33 Vous savez, ce n'est pas une députée française,
00:55:35 Sandrine Rousseau, elle est...
00:55:37 C'est une députée de la planète, voilà, de Gaïa, de la terre Gaïa.
00:55:40 Donc elle explique que...
00:55:41 - La terre-mère.
00:55:42 - Voilà, de la planète, il n'y a pas de baisse de la natalité.
00:55:45 Donc tout va très bien.
00:55:47 C'est vraiment une conception du monde et de...
00:55:51 Oui, encore une fois, de l'humanité qui nous échappe complètement.
00:55:54 C'est bizarre.
00:55:55 Ce n'est pas à la France qu'elle pense.
00:55:58 Il faut quand même reconnaître qu'avec des théories comme ça,
00:56:01 elle est quand même censée être féministe.
00:56:02 Nous sommes d'accord, Sandrine,
00:56:03 on se revendique féministes.
00:56:04 Je vous garantis que les mères, qui sont quand même nombreuses
00:56:07 parmi les femmes, nous en conviendrons,
00:56:09 ne risquent pas d'être défendues par Sandrine Rousseau,
00:56:11 parce qu'elle explique, et ça aussi, elle l'explique très tranquillement,
00:56:13 il n'y a pas besoin de politique familiale.
00:56:15 Pourquoi se casser la tête à aider les mères ?
00:56:17 - Je n'ai pas compris la démonstration, même.
00:56:19 Pourquoi est-ce que c'est une bonne chose ?
00:56:21 - Non, mais c'est...
00:56:22 - Parce que ça, c'est écologiste.
00:56:23 - Elle n'a pas tort.
00:56:25 C'est-à-dire que si le problème...
00:56:27 Effectivement, on est très nombreux sur la Terre et 12 milliards,
00:56:30 c'est énorme.
00:56:31 Je veux dire, l'humanité n'aura jamais connu ça.
00:56:32 - Non, mais moi, je parle de la France, là, Amaury.
00:56:34 - Oui, non, mais d'accord.
00:56:35 Mais c'est ça, le vrai problème, finalement, c'est le déséquilibre
00:56:37 entre, d'une part, l'Occident qui décline en termes de population
00:56:41 et l'Afrique qui continue à croître,
00:56:43 et donc le déséquilibre démographique qui fait que l'un se vide dans l'autre.
00:56:46 - Et donc, puisque l'Afrique a beaucoup d'enfants,
00:56:48 eh bien, c'est une bonne chose.
00:56:49 On comprend ça en filigrane.
00:56:51 - Mais dans les discours...
00:56:52 - Dans l'Europe et la France en particulier, on n'en est pas.
00:56:54 - Mais on est sereins.
00:56:55 - Carrément après.
00:56:56 - Mais en fait, dans le discours ultra-écolo, qu'on peut dire,
00:57:00 et c'est surtout, en fait, ce qui est ciblé, ce sont les pays occidentaux.
00:57:04 C'est-à-dire que la culpabilité doit reposer sur les pays occidentaux.
00:57:07 - En fait, c'est un geste écolo, en fait, de ne pas faire d'enfants.
00:57:09 C'est ça, c'est comme ça qu'il est vécu.
00:57:11 - C'est un geste, Julien...
00:57:12 - Et c'est les Européens qui ne doivent pas en faire.
00:57:14 - C'est ça, c'est un geste expiatoire aussi des péchés de l'Occident
00:57:18 qui ont trop pollué pendant des décennies,
00:57:20 qui portent cette dette envers les pays, disons, émergents.
00:57:23 - Je vais dire pardon à Sandrine Rousseau, mais j'ai péché.
00:57:25 - Dans cette logique, c'est dans la responsabilité des pays occidentaux
00:57:29 d'être dans cette dénatalité.
00:57:31 Et même là, on est rendu à un niveau supérieur
00:57:33 parce qu'il faudrait même le célébrer.
00:57:35 Alors, on peut dire que dans ce cas-ci, effectivement...
00:57:37 - Je voudrais que Gabriel finisse et Élodie en disant un mot au fils, s'il vous plaît.
00:57:40 - Yves Cochet, en 2019, avait sorti une tribune dans l'Obs
00:57:43 en expliquant qu'il fallait finalement diminuer les allocations familiales.
00:57:48 Bientôt, ça va être comme en Chine.
00:57:49 - Mais Yves Cochet, vous savez ce qu'il voulait faire?
00:57:51 Il voulait faire payer le troisième enfant.
00:57:52 - Voilà, c'est ce que je veux dire.
00:57:53 - C'est ça.
00:57:54 - Et vous savez, Yves Cochet a écrit un traj collectif avec Sandrine Rousseau.
00:57:58 Ils sont quand même dans un courant d'esprit proche.
00:58:00 À l'époque, ça avait un peu heurté les esprits.
00:58:02 On en avait parlé, tout le monde avait dit "c'est complètement fou".
00:58:04 Mais on y vient, on va finir par arriver peut-être aux allocations...
00:58:08 - Parce que le troisième enfant, c'est celui qui pollue plus.
00:58:10 - Aux allocations familiales.
00:58:11 - Mais elle a fait trois enfants, Sandrine Rousseau.
00:58:12 - Vous voyez, voilà.
00:58:13 - C'est quasiment un écocide.
00:58:15 - Encore une fois, pourquoi chercher de la rationalité dans les propos de Sandrine Rousseau?
00:58:20 - J'aimerais bien qu'Élodie en place une.
00:58:22 - Elle était quand même en faveur de la retraite par répartition en maintenant l'âge à 60 ans.
00:58:26 C'est-à-dire que la retraite par répartition, ce sont les actifs...
00:58:29 - Les jeunes.
00:58:30 - Oui, le contrat social est menacé s'il n'y a plus d'équilibre.
00:58:32 - S'il n'y a plus de jeunes, il n'y a pas de retraite par répartition.
00:58:33 - Nous sommes d'accord.
00:58:34 - Elle dit qu'elle est économiste.
00:58:35 Donc de toute façon, encore une fois, je ne sais pas pourquoi on s'épuise à trouver du sens à ses propos.
00:58:39 - Sur Sandrine Rousseau, dont on cherche le sens des propos.
00:58:42 - Oui, parce qu'en fait, elle oppose ce que vous disiez, écologie et économie.
00:58:45 C'est-à-dire qu'à un moment donné, ne faisons pas d'enfants et travaillons tous jusqu'à ce qu'on ait 117 ans, si on peut encore être en vie.
00:58:50 - Sauf qu'elle est pour la retraite, à 60 ans.
00:58:51 - Oui, mais c'est pour ça que ça devient très complexe.
00:58:52 Et pour rejoindre ce que disait Gabriel sur le côté, les mères et la défense que peut avoir Sandrine Rousseau,
00:58:56 quand Emmanuel Macron a fait sa conférence de presse qui parle notamment de plans contre l'infertilité,
00:59:01 qui parle de congés de naissance, etc. différents,
00:59:03 elle, elle explique que c'est totalement interventionniste de la part du chef de l'État,
00:59:06 comme si Emmanuel Macron allait forcer tout le monde à avoir trois ou quatre enfants,
00:59:09 alors qu'il y a un certain nombre de femmes, par exemple infertiles,
00:59:11 ou qui aujourd'hui, le congé maternité ne leur convient pas,
00:59:13 ou qui ont des problèmes de moyens qu'il faudra encore résoudre, évidemment,
00:59:16 peuvent aussi être satisfaites, qu'on s'en occupe.
00:59:18 Ça n'est une obligation pour personne.
00:59:19 Et finalement, elle a fait ça comme un étendard, comme si le gouvernement allait forcer chaque femme à faire au moins trois enfants.
00:59:25 - Et comme si, d'ailleurs, parce qu'elle dit aussi "lâcher nos utérus",
00:59:27 comme si les femmes, à priori, quand on a un enfant, on décide à deux, il me semble, en tout cas quand il est souhaité.
00:59:34 Mais comme si il n'y avait que les femmes qui prenaient la décision d'avoir un enfant.
00:59:37 - Elle fait surtout le pari de l'immigration.
00:59:39 - Parce qu'un pays qui fait plus d'enfants, c'est un pays qui s'efface, en fait.
00:59:43 - Qui décline, en tout cas, dont l'identité, l'histoire sera remplacée par une autre.
00:59:48 Mais voilà, moi, je pense que ce que les propos de Sandrine Rousseau traduisent,
00:59:52 c'est le pari absolu de l'immigration,
00:59:55 et de même que les propos qu'elle tient sur les femmes,
00:59:59 ou arrêter de nous réduire à notre idée,
01:00:01 en revanche, elle confère à l'Afrique l'admission, finalement, de régénérer...
01:00:07 - De guérir le monde.
01:00:08 - Non, de régénérer, comme le disait le chef de l'État.
01:00:12 - Tiens, je vais faire une question très provoque pour Gabriel.
01:00:15 Je vais vous envoyer une question extrêmement provoque.
01:00:18 Il faut faire des enfants à tout prix en France ?
01:00:20 - Bien sûr qu'il faut avoir...
01:00:21 - Pourquoi on vote pas la GPA ?
01:00:22 - Quoi donc ?
01:00:23 - Il faut faire des enfants à tout prix, pourquoi on fait pas la GPA ?
01:00:25 - Oui, mais là, vous allez chercher le...
01:00:27 - Je vous ai dit que je vous posais une question très provoque.
01:00:29 - Il va être content parce que Bruno Le Maire veut légaliser la GPA, vous voyez.
01:00:34 Donc, il en a parlé.
01:00:36 - Ah bon ? Sa réflexion a évolué.
01:00:38 - Voilà, sa réflexion a évolué.
01:00:39 Je vous rappelle que Gabriel Attal est pour la GPA.
01:00:41 - À tout prix, mais avec des limites ?
01:00:42 - La GPA est équilibrée.
01:00:43 Non, non, mais à tout prix,
01:00:44 mais moi je veux forcer non plus personne à avoir des enfants.
01:00:46 C'est ridicule comme réflexion.
01:00:48 Mais ce qui est certain, et ce qui me frappe dans l'incohérence absolue,
01:00:52 c'est qu'on dit que c'est pas...
01:00:53 - Je voulais la poser.
01:00:54 - Non, mais il y a une injonction des femmes à ne pas avoir d'enfants.
01:00:56 Vous savez, on dit aujourd'hui que les femmes ne veulent pas avoir d'enfants.
01:00:59 Moi, je remarque qu'une institutrice me disait
01:01:01 « Moi, dans ma classe, je ne comprends pas, en maternelle,
01:01:03 toutes les petites filles veulent avoir des enfants.
01:01:05 Quand elles ont 25 ans, elles disent qu'elles ne veulent pas avoir d'enfants. »
01:01:07 Où est le conditionnement ?
01:01:08 Vous savez, on dit que l'instinct maternel, c'est du conditionnement social.
01:01:12 Vous n'êtes pas conditionnés quand vous avez 5 ans.
01:01:14 Quand vous avez 5 ans, vous êtes presque à l'état de nature.
01:01:15 Vous venez d'arriver.
01:01:16 En revanche, à 25 ans, vous avez bien été conditionnés par la société.
01:01:19 Ces femmes de 25 ans ont été conditionnées.
01:01:22 On leur répète, comme Sandrine Rousseau,
01:01:24 « Ah non, vous n'allez pas faire des enfants pour la société. »
01:01:28 Mais en revanche, on leur dit « Vous n'allez pas en faire pour l'écologie. »
01:01:31 Vous comprenez ?
01:01:32 Peut-être que ces jeunes femmes n'ont pas connu l'amour, tout simplement.
01:01:35 De la maternité pour l'écologie.
01:01:37 J'ai l'impression que quand on est amoureux,
01:01:39 il y a un désir naturel aussi de concrétiser cet amour.
01:01:43 Vous avez beaucoup de féministes.
01:01:45 C'est réactionnaire.
01:01:46 Oui, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:01:47 Mais j'assume. J'assume totalement.
01:01:49 Je pense qu'il y a beaucoup de jeunes gens,
01:01:52 on va dire les moins de 35 ans, je vais dire pour parler,
01:01:55 pour caricaturer un peu, pour vulgariser un petit peu,
01:01:58 qui ne voulaient pas d'enfant.
01:02:00 Et le jour où ils ont trouvé l'amour,
01:02:02 ils ont commencé à construire quelque chose.
01:02:04 Ce désir est né, je pense.
01:02:06 Je ne parle pas forcément pour moi.
01:02:08 Mais je pense que ça joue beaucoup.
01:02:11 Et que tant que vous n'avez pas...
01:02:13 Non, mais c'est vrai.
01:02:14 On peut parler d'amour un peu sans être moqué par Jean-Sébastien Ferjou.
01:02:18 Vous allez dans votre sens, Julien.
01:02:20 Je vous donne des ailes.
01:02:22 Il y a toute une littérature aujourd'hui qui dissuade d'avoir des enfants.
01:02:26 Je viens de lire un livre qui s'appelle par exemple...
01:02:29 On va écrire un livre ensemble, Gabrielle.
01:02:31 Faites des gosses qui disaient.
01:02:33 Ça s'appellera.
01:02:34 Merci, Gabrielle.
01:02:35 23h32, je suis encore très en retard,
01:02:37 mais c'est la première du nouveau format.
01:02:39 On s'adapte, Maureen.
01:02:41 Le JT et on a encore deux sujets très importants.
01:02:44 On va parler évidemment de l'ouverture du procès
01:02:46 après les attentats de Trèbes.
01:02:48 Et parlons pour le lapsus, parce qu'après, on va parler de Donald Trump.
01:02:51 C'est comme si c'était fait, les amis.
01:02:53 C'est quasiment comme si c'était fait.
01:02:55 Futur président des États-Unis en 2024.
01:02:58 On vous expliquera tout dans un instant.
01:02:59 Maureen Vidal, c'est à vous.
01:03:01 Le gouvernement face aux agriculteurs en colère.
01:03:09 Gabriel Attal a reçu les présidents du syndicat agricole FNSEA
01:03:13 et les jeunes agriculteurs.
01:03:15 Le gouvernement a promis des réponses dans les prochains jours
01:03:18 et des déplacements sur le terrain.
01:03:20 Les agriculteurs l'affirment, leurs actions continueront
01:03:23 tant qu'il n'y aura pas de décision concrète menée par le gouvernement.
01:03:26 Ecoutez Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.
01:03:29 On a redit au Premier ministre qu'on ne se contenterait pas de mots.
01:03:33 Qu'aujourd'hui, ce que les agriculteurs attendaient,
01:03:35 c'était des actes précis.
01:03:37 Et donc ces actes, ils sont amenés d'abord à court terme.
01:03:40 Et donc on attend du Premier ministre que dans la semaine,
01:03:43 il puisse faire un certain nombre de déclarations
01:03:45 qui fassent bouger les lignes sensiblement
01:03:47 et qui montrent aux agriculteurs que ce n'est pas simplement des mots.
01:03:50 Donc on a besoin d'actions très concrètes.
01:03:53 Et donc ce qu'on a dit au Premier ministre,
01:03:55 c'est qu'aussi longtemps qu'il n'y aurait pas de décision concrète
01:03:58 et aussi longtemps que la réception par les agriculteurs
01:04:03 des messages du Premier ministre ne sera pas optimum et acceptée,
01:04:07 il n'y aura pas de levée des actions menées sur le terrain.
01:04:12 Le Canada limite pour deux ans le nombre d'étudiants internationaux.
01:04:16 Le gouvernement dénonce une crise de logement,
01:04:19 accentuée en vue de l'augmentation des étudiants étrangers ces dernières années.
01:04:22 En 2024, le Canada prévoit donc d'octroyer 364 000 permis d'études internationaux,
01:04:28 ce qui représente une baisse de 35 % par rapport à l'année dernière.
01:04:32 Plus d'un million d'étudiants étrangers sont établis au Canada.
01:04:36 Enfin, l'affiche de la 49e cérémonie des Césars a été dévoilée.
01:04:41 Elle rend hommage à Michel Oslo, réalisateur renommé pour ses films d'animation,
01:04:45 dont le plus connu est Kirikou, la cérémonie des Césars.
01:04:49 Ce tiendra en clair et en net sur Canal+ le 23 février prochain.
01:04:53 La liste des nommés sera dévoilée mercredi.
01:04:56 Kirikou n'est pas grand, mais il est…
01:04:58 - Vaillant. - Voilà.
01:05:00 Tout le monde a vu. J'adore Kirikou.
01:05:02 Vous connaissez Kirikou ?
01:05:04 Et Caraba la sorcière ? Pourquoi la sorcière Caraba est-elle méchante ?
01:05:07 Si vous n'avez jamais vu Kirikou et que vous avez des enfants,
01:05:09 et si vous avez l'âme d'un enfant, regardez Kirikou,
01:05:11 parce que c'est un film d'animation prodigieux et très poétique.
01:05:14 Merci, chère Maureen. Comment ?
01:05:16 - L'amour mène à Kirikou. - L'amour mène à Kirikou.
01:05:19 Merci, Jean-Sébastien Fergiou.
01:05:21 - Avec notre sujet précédent. - Oui.
01:05:23 Et là, on va retrouver notre sérieux avant de parler de Donald Trump
01:05:25 et se demander si la voie express est ouverte
01:05:28 pour l'ancien président américain vers un nouveau mandat.
01:05:32 Parlons d'abord de l'ouverture du procès des attentats de Trèbes,
01:05:36 qui ont semé la terreur le 23 mars 2018 à Trèbes et à Carcassonne.
01:05:40 Il s'est ouvert aujourd'hui. Le terroriste, je le rappelle,
01:05:42 est mort lors de l'assaut mené par le GIGN le jour des faits.
01:05:45 Il n'a bénéficié d'aucune complicité.
01:05:47 Sept personnes comparaissent tout de même devant la cour d'assises,
01:05:50 spécialement composées, dont cinq pour associations de malfaiteurs,
01:05:53 terroristes, criminels.
01:05:55 Sandra Buisson, sur place, a suivi la première journée.
01:05:57 Le résumé des faits et le rapport d'un policier de la sous-direction antiterroriste
01:06:03 a ramené la cour au 23 mars 2018,
01:06:06 et notamment au moment où Radwan Laghdim a fait irruption
01:06:10 dans ce supermarché de Trèbes.
01:06:12 Criant "Allahou Akbar" à peine entré,
01:06:14 il affirme agir en réponse aux bombardements en Syrie
01:06:18 et au nom de ses frères Mohamed Merah et Hamedi Koulibaly.
01:06:22 Le terroriste revendique alors ses précédents crimes,
01:06:25 ses tirs sur des CRS.
01:06:27 Lui qui vouait une haine viscérale aux forces de l'ordre,
01:06:30 souligne l'accusation, avant de se vanter d'avoir tué des homosexuels
01:06:34 pour qui il avait une aversion, précise le policier à la barre.
01:06:38 Dans la négociation engagée, Radwan Laghdim exige la libération
01:06:42 de Salah Abdeslam en sachant pertinemment que cela n'aura pas lieu.
01:06:46 À ce stade de son parcours meurtrier, il est indifférent
01:06:49 à la présence de sa mère à l'extérieur du super-U.
01:06:52 Il veut, dit-il, mourir en martyr.
01:06:55 Il s'est présenté dès son entrée comme un brigadier de l'Etat islamique,
01:06:59 l'organisation terroriste qui a revendiqué cet attentat,
01:07:03 mais de manière opportuniste, selon l'accusation.
01:07:06 Radwan Laghdim n'avait aucun contact avec Daesh ou ses combattants.
01:07:10 - Je redis que vous entendiez au micro de Sandra Buisson
01:07:13 un peu plus tôt la maman et le frère d'Arnaud Beltrame
01:07:17 qui ont dit quelques mots face à la presse.
01:07:20 - Arnaud c'était un battant qui ne s'est pas suicidé,
01:07:23 qui s'est battu jusqu'à la mort.
01:07:26 Je veux que l'on prenne tous de son énergie et de respecter la France,
01:07:30 les uniformes et tout, et qu'on soit positifs une fois pour toutes.
01:07:33 - Rappelez-vous ses derniers mots, "assaut, assaut".
01:07:36 C'est vraiment un acte militaire de bravoure,
01:07:39 il a vraiment été jusqu'au bout, et c'est vraiment ça
01:07:42 qu'on veut qu'on retienne de lui, c'est très important.
01:07:45 Ce que j'attends personnellement du procès, c'est que tous ceux
01:07:48 qui ont été de près, de loin, faisant partie de l'organisation
01:07:51 de cet attentat islamiste terroriste, soient identifiés,
01:07:54 soient entendus, soient jugés et sont coupables.
01:07:57 J'espère qu'à la justice, il sera ferme, il faudra envoyer des signaux forts.
01:08:00 Tous ceux qui pourraient penser passer à l'acte,
01:08:03 tous ceux qui pourraient aider ce genre de personnes, doivent être reconnus,
01:08:06 doivent être punis, et avec l'application maximale des peines,
01:08:09 c'est ce que j'attends personnellement.
01:08:12 - Raphaël, c'est important que ce genre de procès, que des peines
01:08:15 exemplaires soient prononcées, même pour ceux qui sont des "seconds couteaux",
01:08:18 parce qu'ils soutiennent totalement cette idéologie.
01:08:21 - Avant de faire le procès, à la place du procès,
01:08:24 c'est important qu'il y ait des lieux, c'est important qu'on comprenne
01:08:27 quelles sont les complicités, les ramifications qui ont conduit
01:08:30 finalement ce terroriste à être propulsé, à commettre cet attentat.
01:08:33 C'est aussi important de se souvenir d'Arnaud Beltrame,
01:08:36 de son geste héroïque, des dispositions qui l'ont conduit
01:08:39 finalement à ce choix radical, de sacrifier sa vie pour le bien
01:08:42 de tous les humains, et de la paix.
01:08:45 - Pas d'autre mot.
01:08:48 - C'est un exemple, en tout cas.
01:08:51 Il a donné sa vie pour quelqu'un d'autre,
01:08:54 il a fait sa mission jusqu'au bout.
01:08:57 Vous savez, quand on voit défiler les attentats,
01:09:00 et à chaque fois, il y a beaucoup de victimes,
01:09:03 mais on ne voit pas forcément de héros.
01:09:06 - C'est vrai.
01:09:09 - C'est vrai.
01:09:12 - C'est vrai.
01:09:15 - On ne voit pas forcément de héros.
01:09:18 Ce n'est pas pareil que dans ce cas précis,
01:09:21 où Arnaud Beltrame a relevé la tête face au terroriste
01:09:24 et a dit "moi, je vais me prendre la place de cet otage".
01:09:27 Cet otage, vous savez, qui a écrit un livre, d'ailleurs,
01:09:30 qui a même trouvé la foi à travers l'exemple d'Arnaud Beltrame.
01:09:33 - C'est converti.
01:09:36 - C'est une histoire extrêmement impressionnante,
01:09:39 et c'est beau de voir que parfois, en France,
01:09:42 on a une personnalité qui est aussi le fruit d'une éducation.
01:09:45 On pense aussi aux jeunes Henri Danselme et Annecy.
01:09:48 Le fruit d'une éducation, de valeurs,
01:09:51 et qui un jour sont capables de sauver des vies.
01:09:54 - Je ne sais pas si je le dis de la bonne façon,
01:09:57 mais ces gens-là sont d'une certaine façon programmés
01:10:00 pour sauver leurs congénères
01:10:03 ou pour donner leur vie au nom d'une cause
01:10:06 ou d'une idée plus grande qu'eux.
01:10:09 - Ils sont construits intérieurement, en tout cas,
01:10:12 pour arriver à ce sacrifice.
01:10:15 C'est beau de voir que la France fournit encore
01:10:18 ce genre de personnes et est capable de faire fleurir
01:10:21 ce genre de personnes.
01:10:24 Moi, ce que je dis, c'est qu'on serait aux États-Unis
01:10:27 et on aurait déjà eu un très beau film sur Arnaud Beltrame.
01:10:30 - On va y aller dans une seconde.
01:10:33 - Henri Danselme, quand il a agi pour sauver les gens dans Sparck,
01:10:36 il a dit qu'il allait faire un travail pour Arnaud Beltrame.
01:10:39 C'est ça qui est assez fort.
01:10:42 C'est ce que raconte cette otage dans son livre.
01:10:45 Elle dit qu'Arnaud Beltrame aura non seulement transformé sa vie,
01:10:48 mais qu'il aura aussi guidé les pas de Henri Danselme à Annecy.
01:10:51 - On continuera de suivre au quotidien ce procès
01:10:54 et on en discutera régulièrement ces prochains jours.
01:10:57 - Sur le procès lui-même,
01:11:00 on parle souvent de loup solitaire.
01:11:03 - C'est pour ça que c'est important
01:11:06 et que le fait que ces gens soient dans le boxe,
01:11:09 vous avez 100 fois raison.
01:11:12 - Il nous reste 5-6 minutes pour évoquer la course à la Maison-Blanche
01:11:15 qui semble se préciser aux États-Unis.
01:11:18 Le gouverneur de Floride, Ron De Santis,
01:11:21 a annoncé hier se retirer de la course à l'investiture républicaine.
01:11:24 Il annonçait qu'il soutiendrait désormais son ex-rival,
01:11:27 Donald Trump, en vue de l'élection présidentielle de novembre.
01:11:30 - C'est un trait qui peut surprendre pour quelqu'un
01:11:33 qui se présentait comme le concurrent principal de Donald Trump.
01:11:36 Avec cet abandon, c'est une voie un peu plus royale
01:11:39 qui s'ouvre à Donald Trump dans le camp républicain.
01:11:42 - Rien ne semble arrêter Donald Trump
01:11:45 sur le chemin de l'investiture du parti républicain.
01:11:48 Il reste le grand favori devant sa rivale,
01:11:51 la seule désormais, Nikki Haley, son ancienne ambassadrice
01:11:54 quand il était président.
01:11:57 C'est la primaire de demain.
01:12:00 Donald Trump est en tête avec 50 % des intentions de vote
01:12:03 des électeurs républicains contre 39 % pour Nikki Haley.
01:12:06 Il a le soutien des responsables du parti,
01:12:09 des grandes personnalités républicaines au Congrès,
01:12:12 le soutien de trois anciens rivaux dans cette course à la nomination,
01:12:15 dont Ron De Santis, et le soutien des donateurs.
01:12:18 Ici à New York, certains milliardaires de Wall Street
01:12:21 tentent de booster une dernière fois la campagne de Nikki Haley
01:12:24 en disant à la fin du mois des soirées de levée de fond.
01:12:27 Mais est-ce que ce sera suffisant?
01:12:30 Donald Trump, malgré ses soucis judiciaires,
01:12:33 et il a encore rendez-vous au tribunal à New York,
01:12:36 reste en tête.
01:12:39 Si l'élection présidentielle avait lieu aujourd'hui face à Joe Biden,
01:12:42 Donald Trump l'emporterait.
01:12:45 Ce serait resserré, ça se joue à un ou deux points,
01:12:48 mais il l'emporterait.
01:12:51 Je suis là à ce moment pour féliciter Ron De Santis.
01:12:54 Bien sûr, il est génial.
01:12:57 Je connais aussi sa femme, Casey.
01:13:00 Il a mené une excellente campagne pour la présidence.
01:13:03 Il a mené une très bonne campagne.
01:13:06 - Après cette victoire dans la Iowa,
01:13:09 la course à la mastiture de la primaire
01:13:12 pourrait se jouer dès demain.
01:13:15 C'est ça que j'ai compris, parce que demain,
01:13:18 c'est le premier jour de la campagne.
01:13:21 Aucun candidat n'a jamais échoué à remporter
01:13:24 l'investiture républicaine après avoir gagné ses deux premiers États.
01:13:27 Autant dire que demain, Donald Trump sera le candidat républicain
01:13:30 et il semblerait qu'il soit le favori pour cette fameuse présidentielle.
01:13:33 - Oui, c'est ça, parce que maintenant, il reste Nikki Haley
01:13:36 qui essaie de marquer des points, mais on s'entend là-dessus.
01:13:39 - Non, mais qui n'a pas l'étoffe pour battre Donald Trump.
01:13:42 - Mais on voit qu'entre vents et marées,
01:13:45 entre tous les embûches, si on veut,
01:13:48 le judiciaire qui colle après M. Trump, il est là,
01:13:51 il montre encore qu'il a l'énergie, il a toujours cette verve,
01:13:54 et aussi il se rappelle qu'il y a 74 millions d'Américains
01:13:57 qui ont voté pour lui lors des dernières élections.
01:14:00 Quand même, il va avoir un rendez-vous qui va être important,
01:14:03 ça va être en mars prochain, parce que, bon, oui, il y a plusieurs procès,
01:14:06 mais il y en a quand même un qui est plus, disons, conséquent que d'autres.
01:14:09 C'est toute la question de est-ce que oui ou non,
01:14:12 il a voulu véritablement, est-ce qu'il a fait en sorte,
01:14:15 finalement, pour, j'allais dire,
01:14:18 tenter d'invalider le résultat de la présidentielle.
01:14:21 C'est là-dessus que ça va se jouer,
01:14:24 mais d'ici là, on le voit, en tout cas, il est bien en selle.
01:14:27 Et si on regarde M. Joe Biden en ce moment,
01:14:30 on voit qu'il a eu la rhétorique, il a voulu mettre la rhétorique
01:14:33 maintenant nazie sur Donald Trump.
01:14:36 Donc on essaie vraiment de tirer à bout les ronds sur Donald Trump,
01:14:39 mais il reste debout, il continue, et manifestement,
01:14:42 non pas qu'il a le vent dans les voiles,
01:14:45 mais tout de même, pour la primaire républicaine,
01:14:48 on sent que c'est vraiment lui, le candidat.
01:14:51 - Trump réélu en 2024, l'hypothèse sent plus probable que jamais.
01:14:54 Oui, pour en parler de ses inculpations, de ses mises en examen,
01:14:57 enfin, de ses accusations, il a navigué,
01:15:00 il a parfaitement capitalisé sur ses différentes accusations.
01:15:03 - Les foules, pour ceux qui suivent de près la campagne de Donald Trump
01:15:06 et ses primaires, sont encore plus nombreuses dans les meetings de Trump.
01:15:09 Et en fait, il n'y a que la presse aujourd'hui
01:15:12 pour laisser accroître un duel, en tout cas chez les Républicains,
01:15:15 entre Nikki Haley et Donald Trump, mais c'est déjà plié.
01:15:18 - En 10 secondes.
01:15:21 - Juste d'un mot, oui, le match semble relativement plié chez les Républicains,
01:15:24 mais il y a de plus en plus d'indépendants aux États-Unis,
01:15:27 donc ce qui se passe dans le camp des Républicains n'est pas nécessairement
01:15:30 ce qui se passe dans la présidentielle elle-même.
01:15:33 - Vous voulez quitter ?
01:15:36 - Ah, bon ben...
01:15:39 - Et vous savez que c'est un homme de gauche, Bruce Springsteen.
01:15:42 Je ne suis pas sûr qu'on entende ça quand Donald Trump remportera,
01:15:45 je vais dire, si Donald Trump remporte la première américaine.
01:15:48 Vous êtes fan de Bruce Springsteen, vous, cher ami, Sébastien ?
01:15:51 - Oui.
01:15:54 - C'est vrai, vous l'avez vu en concert ?
01:15:57 - Oui.
01:16:00 - On va voir très souvent d'ici le mois de novembre de ces primaires
01:16:03 et de cette course à la présidentielle parce qu'il y a énormément d'enjeux.
01:16:06 L'Occident, et pas seulement, regarde ça avec grand intérêt.
01:16:09 Donc on fera régulièrement des points "Born in the USA"
01:16:12 dans ce soir info sur CNews.
01:16:15 La revue de presse, il me reste 40 secondes, il faut que j'aille vite parce que j'ai la dernière image,
01:16:18 c'est la promesse, c'est obligatoire.
01:16:21 Alors, la revue de presse, le Figaro, qu'est-ce qu'on a ?
01:16:24 L'élégance culturelle de la haute couture du Nord ?
01:16:27 C'est étonnant de voir des mannequins de la haute couture
01:16:30 et la répartition des migrants côte à côte sur la même une, mais pourquoi pas ?
01:16:33 Pour nos amis du Figaro, les échos, le gouvernement au chevet des agriculteurs,
01:16:36 bien sûr que c'est le sujet politique du moment,
01:16:39 les échos qui évoquent également l'avancée de Donald Trump
01:16:42 en haut de leur une.
01:16:45 Aujourd'hui en France, le parisien, les agriculteurs, bien sûr.
01:16:48 Un reportage à Douchy sur les traces d'Alain Delon, sur les traces du samouraï,
01:16:51 à lire demain dans les colonnes du Parisien.
01:16:54 Pour la presse régionale, les agriculteurs sont en colère, bien sûr.
01:16:57 Ce qu'ils demandent est détaillé dans Ouest France.
01:17:00 Et puis les dernières nouvelles d'Alsace,
01:17:03 l'agriculture entre malaise et mutation.
01:17:06 Une rencontre également avec l'ex-crimeuse Kate Delbar d'Oriola,
01:17:09 la traversée du siècle à la pointe du fleuret avec Madame.
01:17:12 Rendez-vous dans les dernières nouvelles d'Alsace.
01:17:15 L'image de fin, très très vite pour faire plaisir à Jean-Sébastien.
01:17:18 Vous aimez les grosses vagues, Jean-Sébastien ?
01:17:21 - Je connais très bien celle-là, celle de Nazaré.
01:17:24 - Nazaré, effectivement, c'est magnifique.
01:17:27 Les meilleurs surfeurs de la planète qui s'affrontent depuis aujourd'hui
01:17:30 et comme chaque année sur cette monstrueuse vague de Nazaré au Portugal.
01:17:33 Compétition qui a obtenu le feu vert après plusieurs semaines d'attente
01:17:36 et une houle potentielle de 15 mètres à l'approche des côtes.
01:17:39 Nazaré au Portugal possède les plus grandes vagues surfables au monde,
01:17:42 amplifiées par un canyon sous-marin de 5 km de profondeur
01:17:45 qui se termine là où l'Atlantique est en train de se dérouler.
01:17:48 5 km de profondeur qui se termine là où l'Atlantique Nord rencontre le rivage.
01:17:52 À l'arrivée, ces images époustouflantes.
01:17:55 Il faut quand même une grosse dose de courage ou de folie, je ne sais pas,
01:17:58 pour prendre la mer face à ces immenses vagues.
01:18:02 C'est fou, hein ? Vous le feriez ? - Non.
01:18:05 - Gabriel ? - Pour moi, ça doit ressembler un peu à ça.
01:18:08 - J'aimerais bien, mais j'en suis évidemment incapable.
01:18:11 Je vois bien Amaury sur son petit surf, il est en train d'écouter de la musique en même temps.
01:18:14 - Merci les amis d'avoir été présents.
01:18:17 Merci à Martin Mazur, Coralie de Leplace, Céline Génocco
01:18:20 pour préparer cette émission. 22h30, vous notez bien le rendez-vous,
01:18:23 sans interruption jusqu'à minuit. C'est désormais les horaires
01:18:26 de programme de Soir Info. On se retrouve donc demain
01:18:29 à la même heure d'édition de la nuit.
01:18:31 Et assurez avec Simon Guylain, bonne nuit sur CNews.
01:18:33 [Bruit de la bouche]