Punchline Week-End (Émission du 29/12/2023)

  • l’année dernière
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
Transcript
00:00:00 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver dans Punchline Week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h pour vous livrer l'information, la décrypter, l'analyser
00:00:08 avec nos invités.
00:00:10 Je vous les présente dans un instant.
00:00:11 Mais avant, au sommaire de l'émission cet après-midi, c'est le visage symbole des
00:00:16 otages de la bande de Gaza.
00:00:17 Notre concitoyenne franco-israélienne, Niachem, libérée le 30 novembre dernier, sort du
00:00:23 silence.
00:00:24 La jeune femme revient sur sa détention dans une interview diffusée ce soir.
00:00:28 Deux extraits ont été publiés.
00:00:29 Niachem met des mots sur son cauchemar.
00:00:32 55 jours de captivité, un témoignage effrayant, déchirant, que nous décryptons dans un instant
00:00:37 avec nos invités.
00:00:38 Un réveillon sous haute sécurité.
00:00:41 90 000 policiers et gendarmes mobilisés dans toute la France la nuit du 31 décembre.
00:00:46 Une annonce ce matin de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur qui a une nouvelle
00:00:49 fois mis en garde.
00:00:50 L'état de la menace terroriste reste très élevé.
00:00:53 Alors, comment en France en sommes-nous arrivés à ne plus pouvoir faire la fête sans la
00:00:58 mobilisation des forces de l'ordre ? On en parle avec nos invités dans Punchline Weekend.
00:01:02 Et puis, cette question, où vont nos impôts ? Elle se pose après un appel au don par
00:01:08 l'hôpital parisien Georges Pompidou pour l'achat d'un scanner.
00:01:11 Un message qui rappelle en tout cas que la situation des hôpitaux en France ne cesse
00:01:15 de se dégrader.
00:01:16 Quelle solution alors que six ministres de la Santé se sont succédés en sept ans ? Quel
00:01:21 profil pour sauver notre système de santé, autrefois fierté nationale ? L'avis de nos
00:01:27 invités à suivre est justement pour vous accompagner en cette fin d'après-midi autour
00:01:32 de ce plateau, Pierre Martinet.
00:01:34 Bonjour mon cher Pierre, ancien agent du service d'action de la DGSE, votre livre également
00:01:40 "Prise en otage, un agent du service d'action raconte", on le voit, c'est aux éditions
00:01:44 du Mareuil.
00:01:45 À vos côtés, Eric Tagner.
00:01:47 Bonjour Eric.
00:01:48 - Bonsoir Olivier.
00:01:49 - Directeur de la rédaction du livre noir.
00:01:50 Hervé Ganad, géopolitologue, vous nous accompagne également.
00:01:53 Bonjour Hervé.
00:01:54 - Bonsoir.
00:01:55 - Et Pierre-Michel Bailly, juriste en droit public est également avec nous.
00:01:58 Bonjour Amine.
00:01:59 - Bonjour Olivier.
00:02:00 - Dans un instant la parole à vous, mais tout de suite on fait un point sur les toutes
00:02:03 dernières informations avec Mathieu Deveze.
00:02:05 Bonjour mon cher Mathieu.
00:02:06 - Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:02:11 Un homme accusé d'avoir menacé de mort la mère de Roman Surizer sera jugé le 5 février.
00:02:17 Âgé de 26 ans, il a été interpellé en région parisienne et placé en détention
00:02:21 provisoire.
00:02:22 Il est accusé d'avoir menacé de décapiter Marie-Hélène Thauraval, la mère de cette
00:02:27 commune de la Drôme, deux semaines après la mort du jeune Thomas à Crépeaule.
00:02:31 Emmanuel Macron présidera le 5 janvier une cérémonie d'hommage national à Jacques
00:02:35 Delors.
00:02:36 Elle se déroulera aux Invalides.
00:02:37 Mort mercredi à l'âge de 98 ans, Jacques Delors fut président de la Commission européenne
00:02:42 pendant 10 ans et ministre de l'économie et des finances de François Mitterrand.
00:02:46 Enfin, Donald Trump a été déclaré inapte à la fonction de président par l'État
00:02:51 du Maine.
00:02:52 La Commission rejoint celle prise par le Colorado il y a une semaine et ce, en raison
00:02:56 de son rôle dans l'assaut du Cap Etol.
00:02:58 C'était en janvier 2021, ce qui n'empêche pas Donald Trump de poursuivre sa campagne.
00:03:02 Merci beaucoup mon cher Mathieu.
00:03:06 On vous retrouve à 17h30 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:03:09 Je vous le disais, c'est donc le visage symbole des otages de la bande de Gaza.
00:03:14 Notre concitoyenne franco-israélienne, Miachem, libérée le 30 novembre après avoir été
00:03:19 kidnappée par les terroristes du Hamas lors de la rêve partie sanglante du 7 octobre.
00:03:23 Eh bien aujourd'hui, elle sort du silence.
00:03:26 La jeune femme a accordé une interview à une télévision israélienne où elle revient
00:03:30 sur sa détention.
00:03:31 Une interview diffusée ce soir.
00:03:34 Des extraits sont déjà publiés.
00:03:36 Une interview qui sera à découvrir dans son intégralité ce soir à 21h sur notre
00:03:42 antenne.
00:03:43 Rendez-vous à ne pas manquer.
00:03:44 Mia raconte ses 55 jours de captivité.
00:03:48 Un témoignage effrayant, un témoignage déchirant également.
00:03:51 Oumia met des mots sur son cauchemar.
00:03:53 « J'ai vécu un holocauste confitel ». On écoute un extrait justement sur ses conditions
00:03:59 de détention.
00:04:01 C'est fermé, dans la chambre, il est froid.
00:04:04 Il ne faut pas parler, il ne faut pas être vu, entendu.
00:04:08 Ils vous cachent.
00:04:10 Il y a un terroriste qui regarde 24/7.
00:04:13 Il regarde, il vous attaque avec les yeux.
00:04:17 Tu pensais qu'il pouvait faire quelque chose ?
00:04:20 Bien sûr, il a peur d'être attaqué, il a peur de mourir.
00:04:26 Il a peur de... il a peur.
00:04:31 J'étais chez lui, chez sa famille.
00:04:35 Sa femme était dehors avec les enfants.
00:04:38 C'était la seule raison pour laquelle il ne m'a pas amenée.
00:04:42 Il est probable que si on était seul...
00:04:45 Sa femme détestait l'actualité que nous étions dans le même chambre.
00:04:50 Elle détestait ça.
00:04:53 Elle jouait avec moi.
00:04:55 Elle nous apportait des repas.
00:04:58 Tu lui apportais, moi non.
00:05:01 Un jour, deux jours, trois jours, je n'ai pas mangé.
00:05:06 Elle jouait avec moi.
00:05:08 Elle me parlait.
00:05:10 Avec lui.
00:05:14 J'ai entendu des mots comme...
00:05:18 "Son cheveu n'est pas vrai".
00:05:21 Je ne sais pas, en arabe.
00:05:23 Tu as compris ?
00:05:25 Oui.
00:05:26 Je ne parlais que l'arabe.
00:05:28 Je commençais à comprendre la langue, la situation.
00:05:31 Tu as réussi à dormir ?
00:05:33 Non.
00:05:34 Je n'ai pas dormi toutes les 5 heures du matin.
00:05:37 Peut-être une heure.
00:05:39 Vraiment ?
00:05:41 Comment peux-tu dormir en regardant un homme ?
00:05:44 Il te déteste.
00:05:47 Une interview à découvrir dans son intégralité sur CNews.
00:05:51 Ce soir, à partir de 21h,
00:05:53 Mia qui indique avoir été détenue chez un combattant du Hamas
00:05:57 et sa famille dans une pièce sombre.
00:06:00 On lui a interdit de parler.
00:06:02 Il est difficile de comprendre la situation.
00:06:05 Nous avons un ancien otage autour de cette table.
00:06:09 Pierre Martinet, qui est avec nous en mai 2011.
00:06:13 Vous étiez à Benghazi, en Libye, pour une mission privée.
00:06:17 Vous avez été enlevé par des hommes armés
00:06:20 qui vous ont détenu pendant plusieurs jours.
00:06:23 Comment ces mots de Mia résonnent-ils en vous ?
00:06:28 Mia fait ce qui est essentiel pour elle.
00:06:35 C'est-à-dire commencer sa reconstruction et assurer sa survie.
00:06:41 Je m'étais fait une promesse dans ma jaule.
00:06:44 Je me suis dit que si je survivais, j'allais témoigner.
00:06:48 Pourquoi témoigner ?
00:06:50 Pour deux raisons.
00:06:52 Pour ne pas sombrer dans la folie ou le désespoir.
00:06:55 Et ensuite, pour expliquer comment ça se passe
00:06:58 avec ce genre de personnages, des islamistes.
00:07:01 Parce que c'est le cas pour Mia.
00:07:03 Et ensuite, je me mets à sa place.
00:07:06 La question que je me pose depuis cet événement,
00:07:09 c'est que quand on a envisagé chaque jour comme le dernier,
00:07:13 est-ce qu'on peut se considérer sauvé lorsqu'on est remis en liberté ?
00:07:20 Il y a plusieurs paramètres aussi à prendre en compte.
00:07:23 C'est qu'elle a vécu un enlèvement,
00:07:26 je parle de la première partie de son cauchemar,
00:07:29 un enlèvement violent.
00:07:31 C'est-à-dire qu'elle a vécu un enlèvement terrible
00:07:34 parce qu'elle a vu ce qu'ils ont fait aux autres aussi.
00:07:37 Et je pense que pour elle, comme pour moi,
00:07:40 il y a aussi un sentiment de culpabilité parce qu'on est vivant.
00:07:43 Moi, dans mon enlèvement, la première partie,
00:07:46 il tue Pierre Marziali qui était à ma gauche, devant moi.
00:07:49 Donc la question c'est pourquoi lui, pas moi ?
00:07:52 Je pense qu'elle est dans cette même résonance
00:07:56 philosophique, intellectuelle, psychologique.
00:07:59 Alors, on peut considérer qu'elle parle à chaud.
00:08:05 Et c'est une très bonne chose selon moi
00:08:08 de pouvoir mettre des mots sur ce qu'elle a vécu
00:08:11 juste après sa détention.
00:08:13 Elle a le courage de le faire et la force surtout de le faire.
00:08:16 On sent que c'est difficile,
00:08:22 on ne se rend pas compte à quel point la reconstruction
00:08:25 derrière est difficile, c'est en tout cas ce que nous percevons
00:08:28 en vous écoutant, Pierre.
00:08:30 Oui, parce que ça fait, même si ça fait déjà plus de dix ans,
00:08:33 ça fait toujours ressurgir l'instant.
00:08:35 J'entends encore la balle qui a tué mon camarade
00:08:38 et je l'entends encore partir dans des râles
00:08:41 et me dire "je suis touché".
00:08:43 C'est indéniable.
00:08:45 Ça ne sera jamais gravé dans mon esprit.
00:08:47 Et quand j'ai fait ce livre avec Marc Junya,
00:08:50 j'ai mis d'abord une dizaine d'années avant de pouvoir le faire.
00:08:55 Je l'ai fait surtout pour deux choses.
00:08:58 Pour moi d'abord, pour des raisons personnelles,
00:09:02 et ensuite, c'est pour réellement témoigner
00:09:05 de la façon dont on est détenu,
00:09:08 de ce que l'on peut ressentir lorsqu'on est détenu.
00:09:13 Et j'ai pu structurer ma détention.
00:09:17 Parce qu'il y a d'abord l'assidération, l'effroi, la peur,
00:09:21 elle apparaît de peur.
00:09:23 La peur est présente à chaque jour.
00:09:25 Chaque jour, quand je dis chaque jour, c'est 24 heures.
00:09:28 Ça comprend également la nuit, le jour, tout est mélangé.
00:09:32 - Et sans sommeil aussi.
00:09:34 - Et sans sommeil, je n'ai pas dormi pendant...
00:09:36 Moi, je n'ai pas fait 53 jours.
00:09:38 J'imagine qu'elle est totalement traumatisée.
00:09:40 J'ai fait uniquement 16 jours.
00:09:42 - Sans dormir.
00:09:44 - Sans dormir, pratiquement sans manger.
00:09:46 Le point positif, c'est que j'ai beaucoup maigri.
00:09:49 Mais...
00:09:51 - Et vous n'avez pas perdu votre sens de l'humour.
00:09:54 - Non, bien sûr.
00:09:56 La différence avec mes côtes détenues,
00:09:58 ceux qui ont été enlevés avec moi, ils étaient quatre,
00:10:01 c'est que j'ai un parcours militaire,
00:10:03 j'ai un parcours assez particulier,
00:10:05 donc ça m'a permis de survivre, de surmonter cette épreuve.
00:10:08 Et les autres ont eu du mal à récupérer,
00:10:10 ont eu du mal, pendant la détention, à accepter.
00:10:13 Ce qui est important, c'est l'acceptation.
00:10:15 Il y a plusieurs parties dans cette détention.
00:10:18 La première partie, je vous le disais,
00:10:21 c'est la peur, l'effroi, la peur de mourir.
00:10:23 Pas savoir pourquoi, pas savoir comment et où.
00:10:26 Et ensuite, on commence...
00:10:28 Je me suis installé dans cette détention.
00:10:30 Je me suis installé parce que je me suis dit
00:10:32 que ça va durer longtemps, donc il faut que je me prépare.
00:10:35 Il faut que je m'installe, j'étais déjà prêt,
00:10:37 mais il faut que je m'installe.
00:10:39 Et donc je me suis installé,
00:10:41 en une sorte, entre guillemets, d'habitude.
00:10:43 Et donc j'essayais, grâce aux quatre musulmans
00:10:47 qui étaient aussi détenus,
00:10:49 ils faisaient leurs prières, leurs cinq prières.
00:10:51 Donc ça me donnait une idée de l'horaire.
00:10:53 Et ça, c'était très important,
00:10:55 parce qu'on était dans une pièce noire,
00:10:57 avec de la lumière artificielle de temps en temps.
00:10:59 Et donc c'est très important.
00:11:01 Et ensuite, il y a l'espoir, la troisième partie.
00:11:03 L'espoir de quoi ? L'espoir d'être libéré.
00:11:05 L'espoir d'être libéré parce que soit
00:11:07 on a perçu un changement dans l'attitude
00:11:09 des personnes qui nous ont enlevés,
00:11:15 ou soit on nous a dit "bon, on va vous libérer".
00:11:17 Je pense qu'ils ont été dans ce même contexte-là,
00:11:19 dans ce même état-là,
00:11:21 parce que dès qu'il y a eu l'intervention de l'armée israélienne,
00:11:23 ils se sont dit "ils vont venir nous libérer".
00:11:25 - Effectivement.
00:11:27 - Et ça, c'est un espoir qui est important.
00:11:29 Et je pense à ceux qui ont eu cet espoir,
00:11:31 mais qui sont toujours otages.
00:11:33 - Et on va y revenir. En tout cas, un grand merci, Pierre,
00:11:35 pour votre témoignage qui fait écho
00:11:37 à celui de Mia.
00:11:39 Ça nous permet de comprendre.
00:11:41 On entendait votre émotion,
00:11:43 on sait à quel point c'est marquant.
00:11:45 Ça nous permet de prendre en compte tout cela.
00:11:47 Merci à vous, Pierre. Je rappelle votre livre.
00:11:49 "Pris en otage. Un agent du service Action raconte"
00:11:51 c'est aux éditions du Mareuil.
00:11:53 On va retrouver,
00:11:55 justement, pour revenir sur cette interview
00:11:57 de Mia,
00:11:59 Pierre Rehov, qui est journaliste à Tel Aviv.
00:12:01 Il est en liaison avec nous.
00:12:03 Pierre Rehov, merci d'avoir accepté
00:12:05 notre invitation. On le disait,
00:12:07 il y a des extraits de l'interview
00:12:09 de Mia qui commence à être diffusée.
00:12:11 Une interview, on l'imagine,
00:12:13 qui est très attendue ce soir en Israël.
00:12:15 Oui, effectivement.
00:12:17 L'interview de Mia est très, très attendue.
00:12:19 Même si elle ne fait que confirmer
00:12:21 ce que tout Israël sait déjà.
00:12:23 À mon avis,
00:12:25 ce qui est attendu, c'est que cette interview
00:12:27 soit diffusée dans le reste du monde.
00:12:29 Parce qu'il y a une espèce de confusion
00:12:31 autour de ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:12:33 Beaucoup de gens, beaucoup de médias
00:12:35 considèrent le 7 octobre
00:12:37 comme un attentat terroriste.
00:12:39 Or, dans la réalité des faits,
00:12:41 et en Israël, ce n'a pas été un attentat terroriste,
00:12:43 ça a été un pogrom.
00:12:45 Un pogrom dans la continuité de la Shoah.
00:12:47 Donc, lorsque Mia parle
00:12:49 d'un holocauste qu'elle a vécu,
00:12:51 dans la culture israélienne,
00:12:53 c'est extrêmement important.
00:12:55 Parce qu'Israël a vécu
00:12:57 un retour de la Shoah,
00:12:59 un retour de l'holocauste.
00:13:01 Et ce qui est aussi important dans ce qu'elle dit,
00:13:03 et c'est très important pour le monde entier
00:13:05 de le savoir,
00:13:07 c'est que les gens,
00:13:09 ces geôliers,
00:13:11 c'est toute une famille.
00:13:13 Je connais bien le problème, parce que j'ai eu à faire...
00:13:15 Justement, Pierre, pardonnez-moi,
00:13:17 je vous coupe, c'était effectivement
00:13:19 ma question, puisque Mia
00:13:21 était séquestrée,
00:13:23 vous le disiez à l'instant, au sein d'une famille.
00:13:25 Cela aussi révèle
00:13:27 certaines choses, notamment
00:13:29 l'endoctrinement d'une partie de la population
00:13:31 par le Hamas, l'endoctrinement
00:13:33 de femmes, d'enfants.
00:13:35 C'est aussi cela ce que dit
00:13:37 l'entretien de Mia aujourd'hui.
00:13:39 Ce n'est pas seulement une question
00:13:41 de l'endoctrinement d'une partie
00:13:43 de la population par le Hamas,
00:13:45 c'est l'intégralité de la population
00:13:47 palestinienne qui est indoctrinée de la sorte,
00:13:49 parce qu'on a le même phénomène
00:13:51 en Cisjordanie.
00:13:53 L'autorité palestinienne
00:13:55 distribue des salaires aux terroristes,
00:13:57 l'autorité palestinienne
00:13:59 forme les enfants dans ses écoles
00:14:01 à haïr les Juifs et à dire que l'Israël n'a pas le droit
00:14:03 d'exister. Donc c'est un système complet.
00:14:05 Simplement, la différence
00:14:07 avec le Hamas
00:14:09 qui est une entité religieuse
00:14:11 en plus d'être une entité terroriste
00:14:13 et génocidaire, c'est qu'ils sont
00:14:15 issus d'une pensée totalement
00:14:17 nazie.
00:14:19 Quand on voit, quand elle part
00:14:21 de cette famille qui l'a séquestrée,
00:14:23 il faut savoir que 78% des
00:14:25 palestiniens de Gaza,
00:14:27 de tous les palestiniens, Gaza et Cisjordanie,
00:14:29 peut-être un peu moins en Cisjordanie
00:14:31 qu'à Gaza, sont favorables au Hamas
00:14:33 et soutiennent ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:14:35 Donc quand elle dit
00:14:37 qu'il n'y a pas d'innocents à Gaza,
00:14:39 c'est un sentiment qui est général en Israël.
00:14:41 Il n'y a pas vraiment beaucoup d'innocents à Gaza.
00:14:43 C'est Berlin en 1945.
00:14:45 C'est-à-dire que vous avez
00:14:47 des nazis qui ont séquestré une population
00:14:49 entière et on ne peut pas défaire
00:14:51 ce nazisme sans malheureusement
00:14:53 avoir des tas de dommages collatéraux
00:14:55 de même que Berlin à la fin
00:14:57 de la Deuxième Guerre mondiale.
00:14:59 On va y revenir dans un instant avec vous, Eric Tegner.
00:15:01 Mais avant, on voit que d'autres témoignages
00:15:03 sont à sortir. Hier, le New York Times
00:15:05 a fait justement des révélations
00:15:07 sur le déroulé des faits lors du massacre de 7 octobre.
00:15:09 Regardez le témoignage
00:15:11 de Sapir, survivante de la Rêve Partie.
00:15:13 On va voir quelques extraits.
00:15:15 La première victime est une jeune femme aux cheveux cuivrés,
00:15:17 du sang coulant dans son dos, le pantalon
00:15:19 baissé jusqu'aux genoux. Un homme l'a tirée
00:15:21 par les cheveux et l'a obligée à se pencher.
00:15:23 Un autre l'a pénétrée et à chaque fois
00:15:25 qu'elle bronchait, il lui plantait un couteau
00:15:27 dans le dos.
00:15:29 Voilà le témoignage qui se poursuit
00:15:31 de la sorte. Une autre femme déchiquetée
00:15:33 en morceaux pendant qu'un terroriste la violait.
00:15:35 Un autre a sorti un cuteur
00:15:37 et lui a tranché la poitrine.
00:15:39 Voilà ce que nous raconte Sapir,
00:15:41 survivante de la Rêve Partie. L'un continue
00:15:43 à la violer, l'autre jette son sein à
00:15:45 quelqu'un d'autre qui joue avec, le jette
00:15:47 et le fait tomber sur la route.
00:15:49 On mesure à quel point
00:15:51 ce massacre du 7 octobre était horrible.
00:15:53 Les hommes lui ont tranché le visage.
00:15:55 Trois autres femmes violées, des terroristes portant les têtes
00:15:57 coupées, de trois autres femmes.
00:15:59 Voilà pour le témoignage
00:16:01 que nous livre le New York Times.
00:16:03 Pierre Réhove,
00:16:05 aujourd'hui on en sait un peu plus.
00:16:07 En Israël, les témoignages
00:16:09 commencent à se succéder.
00:16:11 On n'en sait plus sur le déroulé des faits, sur l'atrocité
00:16:13 qu'ont vécu les Israéliens
00:16:15 ce 7 octobre.
00:16:17 Oui, oui.
00:16:19 Des témoignages apparaissent dans les médias
00:16:21 israéliens et puis en plus
00:16:23 les gens se parlent entre eux. Vous savez, Israël, c'est
00:16:25 quelque part, c'est un tout petit pays, donc il y a 10 millions d'habitants.
00:16:27 Donc tout le monde connaît quelqu'un qui connaît
00:16:29 quelqu'un et on finit par avoir des témoignages
00:16:31 qui remontent par le cousin de la cousine.
00:16:33 Enfin bon, pardonnez-moi,
00:16:35 je vais faire un peu d'humour, c'est un peu le téléphone arabe.
00:16:37 Mais de l'humour
00:16:39 par rapport à quelque chose d'atroce, je suis désolé.
00:16:41 C'est ce qui se passe
00:16:43 aujourd'hui. Depuis le premier jour,
00:16:45 depuis que les premiers
00:16:47 secouristes sont arrivés, les témoignages
00:16:49 sont remontés. J'ai un de mes amis
00:16:51 dont le fils était un secouriste, qui m'a
00:16:53 raconté ce qu'il a vu. C'est comme ça
00:16:55 qu'on a appris que des bébés avaient été décapités,
00:16:57 que des bébés ont été brûlés vifs,
00:16:59 que des enfants ont été attachés en sang,
00:17:01 brûlés vifs, etc. Dans les kibous tout autour,
00:17:03 en plus de toutes les atrocités
00:17:05 qui ont été commises dans
00:17:07 la Rêve Party.
00:17:09 Donc Israël, toute la population
00:17:11 d'Israël est très unie
00:17:13 aujourd'hui autour de ce nouveau gouvernement.
00:17:15 Parce que
00:17:17 il y a eu un traumatisme, un choc
00:17:19 psychologique que peu de choses
00:17:21 arriveront à effacer parce que
00:17:23 Israël se dit, jusqu'à présent,
00:17:25 on avait une réputation
00:17:27 de pays invulnérable,
00:17:29 une armée invulnérable. On a gagné
00:17:31 toutes les guerres. Chaque fois qu'on a été attaqué
00:17:33 par les pays arabes, la guerre a été
00:17:35 gagnée. Or là, ils nous ont mis un coup
00:17:37 de couteau quand même extrêmement
00:17:39 pointu dans le dos et très très loin.
00:17:41 Ils ont fait très très mal. Et si
00:17:43 on ne répond pas
00:17:45 d'une façon proportionnée,
00:17:47 c'est-à-dire avec,
00:17:49 dans les proportions de ce qui a été fait,
00:17:51 bien évidemment pas en
00:17:53 reprenant
00:17:55 les crimes, les atrocités
00:17:57 qui ont été commises, mais en frappant
00:17:59 très très très fort, vous allez avoir
00:18:01 des pays comme l'Iran qui vont dire, bon Israël
00:18:03 est en état de faiblesse, on va pouvoir continuer.
00:18:05 Le Yémen est en train d'attaquer, le reste
00:18:07 de l'Iran attaque. Et c'est ça. Israël
00:18:09 est en danger.
00:18:11 - Effectivement, on fera
00:18:13 un point sur la situation militaire
00:18:15 également en deuxième partie. Merci à vous,
00:18:17 Pierre Rehov, d'avoir accepté
00:18:19 notre invitation et revégué Anna. Avec les premiers
00:18:21 extraits de l'interview de Mia,
00:18:23 on le voit bien, il y a des enseignements
00:18:25 attirés notamment sur
00:18:27 le rôle de ses familles au sein du Hamas.
00:18:29 Et c'est inquiétant finalement, comment
00:18:31 aujourd'hui différencier un terroriste
00:18:33 d'un civil dans la bande de Gaza.
00:18:35 Elle est là, toute la difficulté, notamment
00:18:37 pour Tsaïl. - C'est toute
00:18:39 la problématique des Gazaouis.
00:18:41 Il y a deux millions de personnes, je ne dirais pas qu'il y a deux millions
00:18:43 de collabos. Je ne me
00:18:45 permettrais pas d'être aussi insultant, mais il y a une grande partie
00:18:47 de la population qui a profité
00:18:49 du Hamas, de
00:18:51 la manne financière. Lorsqu'il y avait
00:18:53 des exactions dans les
00:18:55 kibous de Béry, la première vague a été
00:18:57 une vague de terroristes violents
00:18:59 qui ont commis
00:19:01 des viols collectifs. Ce qu'a vécu
00:19:03 Mia Chem, c'est un quart du tiers
00:19:05 du quart du tiers qu'ont vécu des femmes
00:19:07 qui ont été avec leurs
00:19:09 enfants brûlés vives.
00:19:11 Donc ça veut dire qu'en fin de compte, on a affaire
00:19:13 à non seulement
00:19:15 une population qui a en partie
00:19:17 collaboré avec l'école blanc, il y a des médecins
00:19:19 qui faisaient partie du Hamas et qui
00:19:21 planquaient des otages
00:19:23 chez eux. Donc c'est un peu
00:19:25 scandaleux. Le Hamas, au fond,
00:19:27 est une organisation terroriste
00:19:29 et comme m'a dit Pierre Rehoff,
00:19:31 j'espère que je prononce très bien,
00:19:33 le Hamas a un côté un peu nazi.
00:19:35 Il faut bien le reconnaître d'ailleurs.
00:19:37 Al-Housemi a été nommé patriarche
00:19:39 en 1941 à Jérusalem et il y a des
00:19:41 musulmans
00:19:43 arabes qui ont fait partie
00:19:45 surtout en Bosnie-Herzégovine
00:19:47 qui sont intervenus.
00:19:49 Donc il y a un côté nazi,
00:19:51 un côté négation de la population
00:19:53 et il faut bien reconnaître qu'en fin de compte,
00:19:55 je suis très étonné que
00:19:57 les gens ont du mal à séparer
00:19:59 la Palestine,
00:20:01 être pour un Etat palestinien,
00:20:03 pourquoi pas, et puis se regrouper
00:20:05 comme ils veulent faire le 31 pour
00:20:07 le Hamas. - On y reviendra
00:20:09 justement, effectivement, cet appel à se
00:20:11 rassembler sur les Champs-Élysées,
00:20:13 le collectif Palestine vaincra,
00:20:15 on y reviendra en deuxième partie, mais une
00:20:17 question se pose encore sur le sort
00:20:19 des otages qui restent dans la bande de Gaza.
00:20:21 129 sont-ils en train
00:20:23 de tomber collectivement
00:20:25 dans l'oubli ? Alors une nouvelle
00:20:27 manifestation de soutien s'est tenue ce matin à Paris,
00:20:29 place du Trocadéro, mais force est
00:20:31 de constater qu'il y a peu de personnes
00:20:33 qui participent à ces rassemblements le vendredi.
00:20:35 Je vous propose d'écouter Johan Arfi,
00:20:37 le président du CRIF, depuis
00:20:39 cette manifestation, justement.
00:20:41 - Avec le temps qui passe, avec
00:20:43 l'actualité qui évolue, eh bien,
00:20:45 beaucoup de gens oublient le destin de ces otages, oublient
00:20:47 le fait qu'il y a eu d'abord un massacre
00:20:49 au départ le 7 octobre, cette prise
00:20:51 d'otages également massive, et
00:20:53 ne parlent plus que
00:20:55 des bombardements à Gaza.
00:20:57 La réalité, c'est qu'il y a
00:20:59 une séquence qui commence le 7 octobre
00:21:01 avec ces massacres et cette prise d'otages,
00:21:03 que ces otages, eux, restent
00:21:05 détenus aujourd'hui par leurs tortionnaires
00:21:07 du Hamas, que parmi eux, il y a trois Français,
00:21:09 je le rappelle à nos
00:21:11 concitoyens, et que nous devons de tout faire
00:21:13 pour mobiliser l'opinion publique internationale
00:21:15 pour obtenir leur libération.
00:21:17 - Alors, des Français, malgré tout, étaient présents.
00:21:19 On va les écouter. Ils disent en quoi
00:21:21 il était important pour eux d'être présents
00:21:23 aujourd'hui à cette manifestation de soutien. Écoutez-les.
00:21:25 - Très important de ne pas oublier
00:21:27 les otages qui sont encore
00:21:29 à Gaza,
00:21:31 et que donc, où que je me trouve dans le monde,
00:21:33 il est important pour moi de participer à ce genre
00:21:35 de manifestation qui réunit
00:21:37 pratiquement personne. Je veux dire, c'est insignifiant,
00:21:39 ça n'intéresse pratiquement
00:21:41 personne, et je trouve ça
00:21:43 aberrant. - Je viens de toutes les semaines
00:21:45 parce que
00:21:47 je suis profondément
00:21:49 révoltée par ce...
00:21:51 par l'innommable
00:21:53 qui s'est produit
00:21:55 le 7 octobre.
00:21:57 Et...
00:21:59 je pense qu'il ne faut absolument
00:22:01 pas oublier,
00:22:03 c'est de tourner la page.
00:22:05 - Moi, ce que je pense, c'est qu'il ne faut pas lâcher,
00:22:07 qu'il faut que les otages reviennent, et surtout,
00:22:09 il ne faut pas oublier que ce qui s'est passé
00:22:11 le 7 octobre, c'est vraiment...
00:22:13 C'est ce qu'il y a de pire.
00:22:15 On ne peut pas imaginer une chose pareille.
00:22:17 Et donc, ça fait peur.
00:22:19 On a peur pour nos enfants,
00:22:21 on a peur pour nous, on a peur pour la France.
00:22:23 - Éric Tegner,
00:22:25 je le disais, peu de monde aujourd'hui à cette manifestation
00:22:27 de soutien. Est-ce qu'au fond,
00:22:29 vous avez ce sentiment que petit à petit,
00:22:31 il reste, on le rappelle, trois otages français.
00:22:33 Eh bien, leur sort est en train d'être
00:22:35 oublié aujourd'hui.
00:22:37 - Vous savez, les otages français, mais également les victimes
00:22:39 françaises, justement, en Israël,
00:22:41 ont, depuis le début, été complètement négligées.
00:22:43 Je pense que si on a interrogé les Français dans le cadre
00:22:45 d'un sondage, ils n'auraient pas en tête, effectivement,
00:22:47 que 41 Français ont été
00:22:49 assassinés le 7 octobre. Et je pense que c'est important
00:22:51 de le rappeler. Et Miachem est
00:22:53 franco-israélienne. Et d'ailleurs, il y a un fond d'antisémitisme
00:22:55 aujourd'hui qui consiste à dire
00:22:57 que, dans le fond, une Française en Israël
00:22:59 serait d'abord israélienne avant d'être française.
00:23:01 Et je pense que c'est ce qui fait aussi que c'est négligé.
00:23:03 Moi, sur cette interview de Miachem,
00:23:05 il y a trois éléments qui ressortent
00:23:07 le plus pour moi. C'est d'abord
00:23:09 la résilience du peuple israélien, parce que
00:23:11 c'est une jeune femme de ma génération,
00:23:13 également de celle d'Amin. Et effectivement,
00:23:15 il y a un courage. Et le peuple
00:23:17 israélien aujourd'hui a une véritable résilience.
00:23:19 Et j'en parle parce qu'au sein du monde occidental
00:23:21 aujourd'hui, qui affronte aussi le monde
00:23:23 arabo-musulman, il y a peu
00:23:25 de nations comme ça qui savent justement
00:23:27 faire preuve de résilience, y compris chez les jeunes
00:23:29 générations. Je ne pense pas qu'en France, aujourd'hui,
00:23:31 on aura une jeunesse de la sorte.
00:23:33 Et c'est important de le souligner. Le deuxième élément,
00:23:35 c'est qu'il faut se rappeler que Miachem, elle avait
00:23:37 été utilisée dans le cadre de la propagande du Hamas
00:23:39 parce qu'on l'avait obligée à faire
00:23:41 une vidéo dans laquelle elle disait justement
00:23:43 qu'elle avait été bien traitée par le Hamas.
00:23:45 C'est important parce qu'aujourd'hui, on assiste à une véritable
00:23:47 guerre de communication. Il faut également
00:23:49 souligner que le Hamas aujourd'hui ne reconnaît pas
00:23:51 l'acte terroriste
00:23:53 du 7 octobre contre des familles. Ils expliquent
00:23:55 que la rave partie, dans le fond, c'était l'armée
00:23:57 de Tzahal israélienne. C'est vraiment important
00:23:59 de souligner qu'il n'y a pas de revendication
00:24:01 des différents meurtres contre les
00:24:03 civils. Et donc, son témoignage là-dessus est
00:24:05 très important, tout comme l'enquête du New York Times.
00:24:07 Et le dernier point, c'est justement ce que
00:24:09 vous soulignez tout à l'heure, Olivier, sur le fait
00:24:11 qu'elle faisait partie d'une famille.
00:24:13 Moi, c'est ce que je ne cesse de dire depuis le 7 octobre.
00:24:15 C'est que, paradoxalement, si
00:24:17 avant le 7 octobre, le Hamas n'était pas
00:24:19 véritablement majoritaire au sein de la bande
00:24:21 de Gaza, de facto, plus
00:24:23 le temps va passer, plus la majorité
00:24:25 des pro-palestiniens et des membres
00:24:27 de la bande de Gaza, qui se retrouvent
00:24:29 bombardés également par Israël, vont le soutenir.
00:24:31 Pour faire une comparaison, qui est une comparaison
00:24:33 avec une guerre qu'on connaît bien,
00:24:35 évidemment, je ne compare pas les types
00:24:37 de populations, sur la guerre en Ukraine.
00:24:39 Vous savez que le gouvernement de Zelensky,
00:24:41 le gouvernement ukrainien, qui était plutôt
00:24:43 corrompu, n'était pas soutenu par la population.
00:24:45 Et l'attaque russe a fait qu'il y a
00:24:47 eu un effet, en fait, de résistance
00:24:49 qui fait que d'un coup, tout le monde s'est mis autour.
00:24:51 Alors évidemment, ce n'est pas les mêmes petites
00:24:53 deux choses, mais il faut comprendre ça, c'est que
00:24:55 pour eux, ce n'est pas du terrorisme de la
00:24:57 part de Hamas, et plus le temps va passer,
00:24:59 plus ils vont se retrouver. Donc c'est important, parce que les gens disent
00:25:01 toujours "oui, mais l'après-Gaza, ça
00:25:03 sera sans le Hamas, ça sera avec l'OLP".
00:25:05 Non, le Hamas va durer, et c'est très important.
00:25:07 Et en France, et ça me permet de terminer
00:25:09 là-dessus, il faut quand même rappeler ce
00:25:11 sondage qui avait été publié par le JDD
00:25:13 le 20 décembre, qui montrait que concernant
00:25:15 les actes du Hamas qu'au 17 octobre,
00:25:17 en territoire israélien, 45%
00:25:19 des Français musulmans ont préféré
00:25:21 les caractériser, je cite, "d'action
00:25:23 de résistance contre la
00:25:25 colonisation". C'est-à-dire que ce qui se passe
00:25:27 aujourd'hui au sein de la bande de Gaza,
00:25:29 qui soutient le Hamas, qui aussi participe
00:25:31 d'une certaine façon aussi
00:25:33 à l'accaparement de cet otage,
00:25:35 parce que dans une famille, ce n'est pas rien, c'est un élément essentiel qui est mis,
00:25:37 ça se diffude également
00:25:39 chez nous, avec un soutien massif, véhiculé
00:25:41 par évidemment des responsables politiques
00:25:43 comme la France Insoumise, mais qui
00:25:45 correspondent d'abord à une réalité idéologique
00:25:47 sur notre territoire, qui est
00:25:49 travaillée depuis des années, ça ne date pas du 7 octobre,
00:25:51 par ce qu'on appelle le frérisme ou d'autres
00:25:53 éléments de l'infiltration de l'idéologie islamiste
00:25:55 qui justifie la violence. - Vous parliez
00:25:57 de la résilience de la population israélienne,
00:25:59 de cette jeunesse israélienne, effectivement, on peut le rappeler
00:26:01 qui est en guerre depuis... - 48.
00:26:03 - Depuis 48, donc effectivement,
00:26:05 ce que nous, les Français, ne connaissons pas.
00:26:07 - Ils finissent par compter les morts, c'est-à-dire que dans le fond,
00:26:09 il y en a beaucoup plus côté palestinien, côté israélien.
00:26:11 - Hervé Gana, c'est intéressant ce que
00:26:13 disait Éric Tegner sur la
00:26:15 propagation de l'idéologie terroriste du Hamas,
00:26:17 puisque finalement, il se propage
00:26:19 pas simplement dans la bande de Gaza,
00:26:21 mais au fond, partout dans le monde, et c'est aussi
00:26:23 la difficulté de cette lutte, et peut-être,
00:26:25 aussi, c'est pourquoi nous parlons
00:26:27 d'une guerre de civilisation. - Alors,
00:26:29 pour revenir aux propos d'Éric qui sont extrêmement
00:26:31 justes, je vais aller plus loin qu'Éric.
00:26:33 J'ai envie de dire que l'ONU
00:26:35 n'a pas condamné le Hamas, et l'ONU
00:26:37 n'a pas demandé au Hamas
00:26:39 de rendre les otages, et de libérer
00:26:41 les otages. Donc ça veut dire que les institutions
00:26:43 internationales forment
00:26:45 une sorte de honte,
00:26:47 honte généralisée et en discrédit.
00:26:49 On ne peut pas prendre fait
00:26:51 et cause pour le Hamas, ne pas voter
00:26:53 et porter au banc des accusés
00:26:55 Israël, qui a une défense légitime.
00:26:57 Ça, c'est la première chose. Deuxièmement,
00:26:59 pour l'idéologie des frères musulmans,
00:27:01 j'ai envie de vous dire que, avant,
00:27:03 on parlait de l'arc chiite,
00:27:05 quand je faisais mes études doctorales à Lyon,
00:27:07 maintenant, c'est l'arc frériste.
00:27:09 Et tout commence avec quoi ?
00:27:11 L'Iran, parce que l'Iran, on ne le dit pas,
00:27:13 l'Iran est un pays frériste.
00:27:15 Pourquoi ? Parce que l'Ayatollah
00:27:17 Roumeni s'est inspiré de Zayed,
00:27:19 qui est un grand penseur frériste,
00:27:21 qui s'est inspiré de l'idéologie,
00:27:23 et le Velayat-e-Fakif, c'est-à-dire la constitution
00:27:25 iranienne, est une constitution
00:27:27 purement frériste.
00:27:29 Et après, vous avez quoi ? Vous avez le Hezbollah
00:27:31 frériste, le Hamas frériste,
00:27:33 vous avez les Houthis fréristes,
00:27:35 et bientôt, vous avez le front
00:27:37 polisario,
00:27:39 il y a des milices al-Khwat qui sont là-bas,
00:27:41 vous avez aussi tout un arc frériste
00:27:43 qui est en train de prendre
00:27:45 en otage de peur et en endigment
00:27:47 Israël.
00:27:49 - On va embarquer une très courte pause,
00:27:51 nous y reviendrons, et notamment
00:27:53 sur cet entretien très attendu
00:27:55 de MIHM ce soir à partir
00:27:57 de 18h. Dans un instant,
00:27:59 autre sujet, 90 000 policiers
00:28:01 et gendarmes mobilisés le soir
00:28:03 du 31 décembre,
00:28:05 Gérald Darmanin qui a parlé
00:28:07 d'une menace terroriste très élevée.
00:28:09 Alors, qu'en est-il ?
00:28:11 Nous en parlons dans un instant.
00:28:13 Restez avec nous sur CNews, à tout de suite.
00:28:15 (générique)
00:28:17 - De retour sur le plateau
00:28:19 de Punchline Weekend, bienvenue
00:28:21 si vous nous rejoignez, pour vous accompagner,
00:28:23 Sandra Buisson, journaliste police-justice,
00:28:25 nous a rejoints. Bonjour ma chère Sandra,
00:28:27 à vos côtés Hervé Ganal, toujours
00:28:29 présent, Amine Elbaï,
00:28:31 Pierre Martinet et Eric Tegner.
00:28:33 Dans un instant, nous revenons sur ce
00:28:35 réveillon sous haute sécurité, annonce
00:28:37 de Gérald Darmanin ce matin, mais avant,
00:28:39 un point sur les toutes dernières actualités, avec vous,
00:28:41 Mathieu Dewez.
00:28:43 - La croissance
00:28:45 démographique a ralenti ces dernières
00:28:47 années en France, c'est le constat
00:28:49 dressé par l'INSEE. Entre
00:28:51 2015 et 2021, la population a
00:28:53 augmenté de 0,3% par an,
00:28:55 en moyenne, soit l'équivalent de la ville
00:28:57 de Reims, c'est-à-dire 203 000
00:28:59 habitants, alors qu'entre 2010
00:29:01 et 2015, l'augmentation annuelle
00:29:03 de la population a atteigné 0,5%.
00:29:05 Un nouveau record de détenus
00:29:07 dans les prisons françaises,
00:29:09 75 677 personnes
00:29:11 incarcérées au 1er décembre,
00:29:13 plus de 500 personnes en un mois
00:29:15 et la densité carcérale s'établit
00:29:17 désormais à plus de 120%.
00:29:19 Enfin, au moins 18 morts
00:29:21 et plus de 130 blessés dans des frappes
00:29:23 en Ukraine, Moscou a lancé une vaste opération
00:29:25 ciblant plusieurs villes du pays,
00:29:27 dont Kiev, la capitale. Aucune région
00:29:29 n'a été épargnée, la France a
00:29:31 mené, je cite avec la plus grande fermeté,
00:29:33 cette stratégie de terreur
00:29:35 visant à détruire les infrastructures
00:29:37 civiles ukrainiennes.
00:29:39 - Merci beaucoup
00:29:41 Mathieu, Mathieu Devesque, nous retrouverons
00:29:43 à 18h pour un nouveau point complet sur l'information.
00:29:45 Je vous le disais, un réveillon sous haute sécurité.
00:29:47 90 000 policiers et gendarmes
00:29:49 mobilisés dans toute la France,
00:29:51 dont 6 000 à Paris la nuit du
00:29:53 31 décembre. Une annonce ce matin de
00:29:55 Gérald Darmanin et le ministre de l'Intérieur
00:29:57 d'ailleurs, qui a mis une nouvelle fois en garde
00:29:59 à Darmanin, l'état de la menace terroriste
00:30:01 est toujours très élevé en France.
00:30:03 Pour nous éclairer sur
00:30:05 ces annonces, sur ce sujet,
00:30:07 Sandra Buisson, journaliste police-justice
00:30:09 est avec nous. Ma chère Sandra,
00:30:11 ce dispositif c'est beaucoup,
00:30:13 90 000 policiers et gendarmes,
00:30:15 comment est-ce qu'il va s'organiser ?
00:30:17 - Alors, 90 000 policiers et gendarmes pour l'ensemble
00:30:19 du territoire pour cette soirée du 31,
00:30:21 dont 6 000 policiers et gendarmes
00:30:23 dans l'agglomération parisienne et à cela s'ajoutent
00:30:25 5 000 militaires de
00:30:27 l'opération Sentinelle, le tout appuyé
00:30:29 en zone préfecture de police de
00:30:31 Paris par deux hélicoptères de la gendarmerie
00:30:33 et des drones pour survoler les zones
00:30:35 sensibles, car à Paris
00:30:37 ce sont 700 000 à 1 million
00:30:39 de personnes qui sont attendues
00:30:41 pour les festivités, le concert, le feu d'artifice
00:30:43 sur les Champs-Elysées. Le
00:30:45 périmètre sécurisé avec des contrôles
00:30:47 à l'entrée sera donc plus grand que
00:30:49 l'an dernier. Le préfet de police a été clair, aucune
00:30:51 manifestation revendicative
00:30:53 ne sera tolérée.
00:30:55 Pour cette soirée spécifique dans l'agglomération
00:30:57 parisienne, les autorités déploieront
00:30:59 également un dispositif contre la délinquance
00:31:01 avec présence significative au champ de
00:31:03 Mars, au Trocadéro et dans les
00:31:05 transports en commun et en amont. Les
00:31:07 forces de l'ordre quotidiennement continuent
00:31:09 leur lutte contre la circulation des mortiers
00:31:11 d'artifice et autres engins pyrotechniques
00:31:13 qui pourraient alimenter des violences urbaines. A Marseille
00:31:15 hier par exemple, 537
00:31:17 mortiers d'artifice ont été saisis
00:31:19 par la BAC dans des cartons
00:31:21 qui étaient chargés sur des scooters
00:31:23 volés ou déplaqués. La crainte des violences
00:31:25 urbaines, donc autre crainte, la menace
00:31:27 terroriste qui reste toujours très élevée
00:31:29 en France. Oui, avant l'attentat d'Arras,
00:31:31 ça faisait un an et demi qu'il n'y avait pas eu d'attentat
00:31:33 le précédent étant celui contre
00:31:35 Yvan Colonna en prison. Depuis
00:31:37 l'assassinat du professeur Bernard, nous sommes
00:31:39 toujours au niveau urgence/attentat
00:31:41 du plan Vigipirate. Le risque
00:31:43 principal reste celui d'individus
00:31:45 qui vivent en France et passent à l'acte
00:31:47 sans forcément de lien direct avec
00:31:49 une organisation terroriste et avec
00:31:51 des moyens peu élaborés. Cette menace
00:31:53 qu'on appelle "endogène" est
00:31:55 redynamisée ces derniers temps. Elle concerne
00:31:57 des individus très jeunes. Contrairement
00:31:59 aux années précédentes, l'idéologie
00:32:01 djihadiste redevient attractive
00:32:03 pour les jeunes générations à la faveur
00:32:05 d'un regain de propagande de l'Etat islamique.
00:32:07 Le conflit israélo-palestinien
00:32:09 peut aussi servir pour certains
00:32:11 de déclencheur d'un passage
00:32:13 à l'acte, d'autant qu'Al Qaïda et l'Etat
00:32:15 islamique ont appelé à la solidarité
00:32:17 avec le peuple palestinien après
00:32:19 l'attentat en Israël.
00:32:21 La menace terroriste extérieure
00:32:23 est aussi plus importante. Des individus
00:32:25 présents en France peuvent être
00:32:27 téléguidés par des terroristes qui sont
00:32:29 dans les zones djihadistes, comme
00:32:31 l'Afghanistan, où le nombre de combattants
00:32:33 de l'Etat islamique monte en flèche.
00:32:35 Enfin, depuis un an, une menace projetée
00:32:37 depuis l'étranger, comme en 2015,
00:32:39 n'est plus exclue. - Alors on le voit,
00:32:41 Pierre Martinet, ces informations très précises
00:32:43 de Sandra Buisson, plusieurs types
00:32:45 de menaces, ce fameux "loup solitaire",
00:32:47 menaces endogènes, et alors ce qui est intéressant,
00:32:49 ce sont les profils de plus en plus
00:32:51 jeunes qui sont très perméables à cette
00:32:53 idéologie islamiste aujourd'hui. C'est ça,
00:32:55 le vrai danger ? - Alors absolument,
00:32:57 le vrai danger, je l'avais déjà dit,
00:32:59 mais le vrai danger n'est pas uniquement dans l'attentat terroriste.
00:33:01 Il fait partie du projet
00:33:03 islamiste, l'attentat terroriste.
00:33:05 J'appelle ça l'action violente.
00:33:07 Mais ce qui est très important aujourd'hui,
00:33:09 c'est de voir le nombre de personnes qui adhèrent à cette
00:33:11 idéologie et qui adhèrent à ce projet. Et donc, c'est des gens
00:33:13 qui vont intellectuellement adhérer à ce projet
00:33:15 et qui sont potentiellement...
00:33:17 C'est des bombes à retardement, ils pourraient potentiellement
00:33:19 passer à l'acte. Alors vous parliez
00:33:21 du "loup solitaire"... - Voilà, est-ce que le terme
00:33:23 est ajusté aujourd'hui, le terme "loup solitaire" ?
00:33:25 - Je parle d'individus
00:33:27 isolés, capables d'intervenir,
00:33:29 mais ça fait de nombreuses années, parce que le porte-parole
00:33:31 de l'État islamique, il y a quelques années, avait déjà
00:33:33 appelé à taper les infidèles
00:33:35 avec ce qu'on avait sous la main. N'importe qui
00:33:37 peut devenir
00:33:39 une bombe humaine.
00:33:41 Quand je dis "bombe humaine", ça veut dire
00:33:43 qu'il peut sortir dans la rue avec un couteau de cuisine,
00:33:45 il tue un policier, il tue une personne,
00:33:47 et il se revendique de cette idéologie-là,
00:33:49 et ça crée la psychose. Parce que le but, il ne faut pas
00:33:51 oublier que le but d'une attaque terroriste,
00:33:53 d'une action violente, c'est de créer
00:33:55 la psychose. On crée la psychose,
00:33:57 on concentre toutes les
00:33:59 forces et toutes les attentions
00:34:01 sur cet acte violent,
00:34:03 mais il n'en reste pas moins que les idéologies
00:34:05 perdurent. Un jour, on a dit "l'État islamique
00:34:07 est mort,
00:34:09 c'est la fin de l'État islamique".
00:34:11 Mais ce n'est pas la fin de l'idéologie
00:34:13 qui a débuté avec les frères musulmans en 1928.
00:34:15 Le but, c'est d'instaurer
00:34:17 la charia globale.
00:34:19 Aujourd'hui,
00:34:21 l'Europe est le ventre mou de l'Occident.
00:34:23 C'est réellement l'Europe
00:34:25 qui est totalement infiltrée par
00:34:27 cette idéologie-là, et cette
00:34:29 idéologie-là
00:34:31 peut donner des actions violentes.
00:34:33 – Et des nuits comme la Saint-Sylvès, donc le 31 décembre,
00:34:35 effectivement, c'est des
00:34:37 moments qui sont craints particulièrement
00:34:39 par les services de renseignement.
00:34:41 – Ils sont craints, mais honnêtement,
00:34:43 il y aura un tel niveau de vigilance
00:34:45 et de force
00:34:47 de police, il se peut qu'une personne
00:34:49 tue quelqu'un avec un couteau.
00:34:51 Il se peut. Cependant,
00:34:53 aujourd'hui, ce qu'on peut
00:34:55 moins craindre,
00:34:57 c'est des attaques de grande envergure
00:34:59 comme le 13 novembre.
00:35:01 Parce que ça demande énormément
00:35:03 de préparation. – Et les services de renseignement sont sur le front.
00:35:05 – Et les services de renseignement, aujourd'hui,
00:35:07 ont aussi leurs actions et leurs
00:35:09 maudits emperrandis sur cette action-là,
00:35:11 cette nouvelle action. Mais en revanche, on ne pourra
00:35:13 jamais déceler quelqu'un qui décide
00:35:15 tout seul de passer à l'acte.
00:35:17 Ce qui est très important, et depuis 2015,
00:35:19 je le demande, c'est de changer
00:35:21 les primo-intervenants
00:35:23 et d'associer aux primo-intervenants
00:35:25 certaines structures
00:35:27 privées de sécurité, je dis bien certaines,
00:35:29 armées, qui pourraient
00:35:31 intervenir. – Alors ça, c'est effectivement
00:35:33 un autre débat qui s'ouvre.
00:35:35 Et d'ailleurs, les policiers qui disent
00:35:37 leur colère, leur fatigue,
00:35:39 ces derniers temps, d'ailleurs, nous en parlions
00:35:41 hier, effectivement, le débat pourra être
00:35:43 posé sur la table, nous pourrons en reparler.
00:35:45 À Minelbailly, 90 000 policiers et gendarmes,
00:35:47 nous parlions de la menace terroriste, mais pas seulement.
00:35:49 Il y a aussi celle des violences urbaines.
00:35:51 On sait que le 31 décembre,
00:35:53 à Saint-Sylvestre, habituellement,
00:35:55 c'est la nuit où des
00:35:57 voitures brûlent, notamment,
00:35:59 où les mortiers d'artifice
00:36:01 sont utilisés également par des délinquants.
00:36:03 – Oui, bien sûr, quand minuit
00:36:05 sonnera le 31 décembre,
00:36:07 nous nous tournerons vers
00:36:09 l'avenir, nous formulerons
00:36:11 nos voeux. Pendant ce temps,
00:36:13 nous ferons
00:36:15 table rase sur 2023,
00:36:17 nous ferons table rase sur les violences
00:36:19 urbaines, table rase sur
00:36:21 la mobilisation des forces de l'ordre
00:36:23 face à l'extrême-gauche
00:36:25 et aussi à l'occasion des
00:36:27 émeutes. Aujourd'hui,
00:36:29 voyez-vous, la France
00:36:31 est
00:36:33 divisée en deux. Dans
00:36:35 un certain nombre de quartiers populaires,
00:36:37 des Français vont se demander si ce soir-là,
00:36:39 leur voiture ne va pas brûler.
00:36:41 La France du travail qui se lèvera
00:36:43 le lendemain à 6h du matin
00:36:45 pour aller faire le ménage, pour aller
00:36:47 faire fonctionner nos administrations
00:36:49 se demandera dans quel état ils pourront
00:36:51 retrouver leur voiture.
00:36:53 Au-delà,
00:36:55 finalement, de l'idée
00:36:57 d'être une cible terroriste,
00:36:59 se cache aussi
00:37:01 la cible des émeutiers,
00:37:03 la cible
00:37:05 de la loi du plus fort,
00:37:07 de la loi des caïds qui a repris le dessus
00:37:09 sur la loi de la République.
00:37:11 Alors, moi j'ai envie de dire une chose
00:37:13 à toutes celles et ceux
00:37:15 qui nous écoutent ce soir.
00:37:17 Ne renoncez pas. Ne renoncez
00:37:19 pas finalement à l'idée d'être une cible
00:37:21 parce que derrière la cible que
00:37:23 vous êtes se trouve l'honneur d'être français.
00:37:25 Alors,
00:37:27 effectivement, vous demandez aux français
00:37:29 à ne pas renoncer à être une cible
00:37:31 mais en tout cas, Éric Tegner, ce que l'on
00:37:33 observe ces derniers temps, c'est qu'on ne peut
00:37:35 plus faire la fête sans que
00:37:37 des milliers et des milliers
00:37:39 de policiers ne soient mobilisés.
00:37:41 On ne peut plus aller, on l'a vu, à la messe de Noël
00:37:43 sans qu'il y ait des gendarmes,
00:37:45 des policiers devant les églises,
00:37:47 les synagogues, cela fait des années que ça dure,
00:37:49 il y a toujours ou des militaires
00:37:51 ou des gendarmes
00:37:53 et des policiers, bref,
00:37:55 cela devient fortement pénible
00:37:57 pour les français. La question,
00:37:59 il nous faudrait beaucoup plus de 5 minutes
00:38:01 bien évidemment pour en parler mais
00:38:03 selon vous, quel est votre constat ?
00:38:05 C'est quoi ces 40 ans de laxisme
00:38:07 qui nous emmènent aujourd'hui à cette
00:38:09 situation ? Ce qui nous
00:38:11 amène à cette situation, c'était ces
00:38:13 prétendus libéraux qui voulaient
00:38:15 en fait faire disparaître les frontières
00:38:17 et finalement, en voulant disparaître
00:38:19 et en faisant disparaître les frontières extérieures,
00:38:21 on a créé des frontières intérieures.
00:38:23 Le meilleur exemple aujourd'hui, puisqu'on fêtait
00:38:25 les 100 ans du décès de
00:38:27 de monsieur Eiffel, qui a créé
00:38:29 la tour Eiffel, c'est cette tour Eiffel aujourd'hui
00:38:31 qui est entourée justement de plexiglas
00:38:33 pour nous protéger d'un
00:38:35 attentat terroriste et ça, il faut le rappeler.
00:38:37 Surtout au moment où en ce moment, il y a
00:38:39 des débats sur la question migratoire. C'est qu'en fait,
00:38:41 ce qui est très important aujourd'hui
00:38:43 en protégeant les frontières extérieures françaises
00:38:45 mais également européennes, c'est de pouvoir
00:38:47 nous permettre, nous français, de vivre
00:38:49 librement. Moi, je vais vous dire, j'ai beau
00:38:51 porter un discours plutôt sécuritaire,
00:38:53 j'aimerais être dans un pays où à
00:38:55 chaque coin de rue, je ne vois pas un policier.
00:38:57 J'aimerais être dans un pays où on ne se retrouve
00:38:59 pas avec des caméras de surveillance
00:39:01 et demain, dans un modèle chinois, il va falloir
00:39:03 complètement nous cibler. Mais pour pouvoir
00:39:05 justement vivre en liberté en tant que français,
00:39:07 ce qu'il va falloir faire, c'est prendre nos responsabilités
00:39:09 à l'extérieur. Et
00:39:11 c'est cela en fait qu'on constate
00:39:13 le 31 décembre, parce que oui, il y a d'un côté
00:39:15 deux types d'insécurité. Il y a l'insécurité
00:39:17 qu'on trouve dans tous les pays occidentaux,
00:39:19 il va falloir effectivement surveiller ceux qui vont
00:39:21 être éméchés en sortant de soirée,
00:39:23 etc. Ça, j'ai envie de vous dire, c'est normal,
00:39:25 c'est classique, ça existe depuis longtemps.
00:39:27 Mais il y a un deuxième type d'insécurité, et Amine
00:39:29 en parlait, c'est tous ces gens qui pour fêter
00:39:31 la Saint-Sylvestre, eh bien, vont sortir des mortiers
00:39:33 et vont aller tirer sur des commissariats,
00:39:35 notamment dans la proche région parisienne.
00:39:37 Et ça, c'est inadmissible et ça
00:39:39 caractérise en fait ce qu'on a vu avec
00:39:41 les émeutes. Et le dernier point que je voudrais mettre en avant,
00:39:43 c'est que ça va arriver dans un
00:39:45 moment aussi, où il y a les Jeux olympiques
00:39:47 à l'été prochain. Évidemment qu'Emmanuel
00:39:49 Macron, s'il a
00:39:51 des forces de l'ordre très mobilisées ce 31 décembre,
00:39:53 c'est qu'il veut rassurer l'extérieur.
00:39:55 Moi, personnellement, je ne suis pas rassuré
00:39:57 pour les prochains Jeux olympiques.
00:39:59 Pierre Martinet en parlait tout à l'heure,
00:40:01 dans le fond, on n'a pas peur de l'attentat terroriste
00:40:03 aussi bien le 31 décembre qu'au moment des
00:40:05 Jeux olympiques sur les endroits de Jeux olympiques.
00:40:07 On a plutôt peur dans toutes ces zones
00:40:09 où en fait, il n'y a plus de policiers, parce qu'on les
00:40:11 surmobilise dans les endroits où il y a du monde.
00:40:13 - Sandra Buisson, je vous donne la parole à Hervé Gana,
00:40:15 mais Sandra Buisson, nous en parlions notamment hier.
00:40:17 Il faut souligner que 2023
00:40:19 a été une année très éprouvante
00:40:21 pour les forces de l'ordre. En tout cas,
00:40:23 une hausse des violences quasi jamais vue
00:40:25 depuis des décennies.
00:40:27 - Alors, des violences effectivement extrêmes,
00:40:29 on l'a vu dans les manifestations
00:40:31 contre la réforme des retraites,
00:40:33 effectivement.
00:40:35 Ça a été extrêmement compliqué
00:40:37 à partir de l'utilisation du 49-3
00:40:39 à la mi-mars,
00:40:41 avec un pic lors de la
00:40:43 manifestation du 1er mai, où un policier
00:40:45 m'a dit que ce qu'il avait vu
00:40:47 dans le regard de ceux qui attaquaient
00:40:49 les forces de l'ordre, c'était de la haine.
00:40:51 Il y a eu ce pic aussi à Saint-Sauline,
00:40:53 donc là, ce sont les gendarmes qui ont fait
00:40:55 les frais de cette ultra-violence, avec
00:40:57 des individus ultra-radicaux
00:40:59 extrêmement organisés, et on les a vus
00:41:01 monter à l'assaut
00:41:03 comme une armée. On a vu cette
00:41:05 colonne d'individus vêtus de
00:41:07 noir, avec les masques
00:41:09 et les gants, et puis
00:41:11 cachés derrière ces banderoles
00:41:13 qui font office
00:41:15 de protection, avec,
00:41:17 comme une armée, derrière eux,
00:41:19 ceux qui tirent les morciers d'artifice
00:41:21 ou les engins
00:41:23 pyrotechniques en direction des forces de l'ordre,
00:41:25 et puis encore, dans le rang suivant,
00:41:27 ceux qui ravitaillent ces individus-là.
00:41:29 On a vu des gens aller
00:41:31 attaquer un fourgon, une camionnette de gendarmerie
00:41:33 avec une disqueuse, un autre avec un chalumeau.
00:41:35 Donc effectivement, ça a été
00:41:37 extrêmement violent. Il y a eu aussi
00:41:39 beaucoup de blessés dans les gens en face,
00:41:41 deux personnes qui étaient
00:41:43 qui se sont retrouvées
00:41:45 dans le coma,
00:41:47 avec un maintien de l'ordre qui a été fortement
00:41:49 contesté par différentes organisations,
00:41:51 voire même des organisations internationales.
00:41:53 Et puis le dernier pic de violence, ça a été effectivement
00:41:55 pendant les émeutes, où les
00:41:57 autorités ont été obligées de dépêcher
00:41:59 les unités d'élite, dont les violences
00:42:01 urbaines ne sont pas le
00:42:03 cœur de métier, comme le REL, le GIGN.
00:42:05 Ça a été un objectif
00:42:07 pour participer
00:42:09 à ces interpellations
00:42:11 massives, mais aussi une dissuasion
00:42:13 visuelle pour
00:42:15 mettre fin à ce qui a
00:42:17 commencé comme des émeutes en réaction à la mort
00:42:19 de Nahel et puis ce qui a continué par
00:42:21 une majorité de pillages.
00:42:23 Merci beaucoup Sandra pour tous
00:42:25 ces rappels. Effectivement, Hervé Gana
00:42:27 peut-être pour conclure sur ce sujet-là.
00:42:29 On le voit aujourd'hui, 90 000
00:42:31 policiers et gendarmes pour entourer
00:42:33 et pour protéger les Français qui souhaitent
00:42:35 faire la fête, mais on le voit aussi des policiers et gendarmes
00:42:37 qui ne sont plus respectés avec une hausse
00:42:39 de l'ultra-violence que nous avons constatée
00:42:41 cette année 2023. Ce qui prouve que les
00:42:43 frères musulmans sont entrés dans une
00:42:45 tactique et une stratégie de menace
00:42:47 permanente, menace régalienne,
00:42:49 menace culturelle, menace religieuse.
00:42:51 Alors il y a aussi l'ultra-gauche,
00:42:53 ces différents types de menaces auxquels
00:42:55 les policiers et gendarmes sont
00:42:57 confrontés. C'est vrai, mais
00:42:59 les frères musulmans mettent le paquet, si je peux me
00:43:01 permettre, puisque comme disait Eric,
00:43:03 si justement ils sont en conquête de l'Europe, qu'ils le
00:43:05 ventrent mou, et donc en fin de compte, ça fait
00:43:07 partie de leur stratégie de déstabilisation
00:43:09 des États
00:43:11 pour pouvoir prendre pied
00:43:13 en instaurant la charrière. - Non mais attendez,
00:43:15 le 31 décembre, ce sera
00:43:17 pas des imams avec des cocktails Molotov qui
00:43:19 vont cramer des voitures. - Oui. - Ça va être
00:43:21 essentiellement des jeunes,
00:43:23 souvent le fruit de ma génération,
00:43:25 issus d'immigrations qui ne se sentent pas totalement
00:43:27 français, c'est-à-dire tous ceux
00:43:29 qui tiennent les hauts d'immeubles en bas
00:43:31 des blocs, qui ne veulent pas de la présence
00:43:33 républicaine de la police,
00:43:35 pour ne pas perturber le trafic de drogue,
00:43:37 et qui s'en prendront à la fois aux forces
00:43:39 de l'ordre, à l'uniforme de la
00:43:41 République, et qui provoqueront
00:43:43 le chaos, les émeutes, et ça on
00:43:45 le sait, c'est quotidien. Et d'ailleurs
00:43:47 la France des quartiers populaires,
00:43:49 permettez-moi de le dire, c'est quand même l'occasion
00:43:51 de le dire, elle a été
00:43:53 gilet jaune avant les gilets jaunes. Simplement,
00:43:55 cette majorité silencieuse-là
00:43:57 subit la loi d'une minorité,
00:43:59 la loi des caïds, la loi
00:44:01 du plus fort, et on aimerait que
00:44:03 le dispositif policier,
00:44:05 90 000 policiers quand même, et gendarmes
00:44:07 mobilisés le 31 décembre, on aimerait
00:44:09 qu'il y ait autant de policiers mobilisés
00:44:11 tous les jours, pour faire régner l'ordre,
00:44:13 et pour que la loi de la République reprenne le dessus.
00:44:15 - Ou qu'il n'y ait pas besoin de ces policiers
00:44:17 pour que l'ordre existe. On va y revenir tout à l'heure,
00:44:19 justement, à ces menaces,
00:44:21 à ce réveillon du 31 décembre.
00:44:23 Merci beaucoup Sandra Buisson pour toutes ces précisions
00:44:25 que vous nous avez apportées ce soir.
00:44:27 Cette question, il nous reste quelques minutes
00:44:29 pour la fin de cette deuxième partie.
00:44:31 La loi immigration favorise-t-elle
00:44:33 l'immigration illégale ?
00:44:35 Alors, les avis divers sur la question.
00:44:37 Ce qui révèle
00:44:39 donc déjà un manque de clarté
00:44:41 sur les objectifs de cette loi. Nous y reviendrons.
00:44:43 En tout cas, pour le politologue et historien
00:44:45 Patrick Veil, cette loi risque, je cite,
00:44:47 de décevoir à la fois les personnes attachées
00:44:49 aux droits humains et ceux qui croient
00:44:51 qu'elle va freiner l'immigration irrégulière.
00:44:53 Les précisions signées Célia Gruyère
00:44:55 et nous en parlons ensuite.
00:44:57 Certaines dispositions de la loi
00:44:59 vont attirer l'immigration illégale.
00:45:01 Ce sont les mots
00:45:03 de Patrick Veil, politologue et directeur
00:45:05 de recherche au CNRS,
00:45:07 dans une interview à l'Opinion.
00:45:09 Un avis qui n'est pas partagé par tout le monde.
00:45:11 Ça apporterait plus
00:45:13 d'immigration illégale dans les pays
00:45:15 qui ne connaissent pas la réalité,
00:45:17 qui croient que tout à coup,
00:45:19 il y a 10 000 personnes qui peuvent venir
00:45:21 dans le secteur d'emploi en France
00:45:23 ou qui seront régularisées pour certains métiers.
00:45:25 Attention. Mais la plupart des flux
00:45:27 migratoires viennent de pays
00:45:29 où on sait la réalité
00:45:31 de ce qui se passe en France.
00:45:33 Une loi immigration qui restera toujours
00:45:35 plus ouverte que d'autres pays européens.
00:45:37 Les flux illégaux ne seraient
00:45:39 donc pas plus importants. Dans ces pays-là,
00:45:41 francophones essentiellement, Sahel
00:45:43 et Maghreb, on a l'idée
00:45:45 que la France est une passoire,
00:45:47 qu'une fois qu'on est arrivé en Italie,
00:45:49 en Espagne, on arrive en France.
00:45:51 C'est pratiquement impossible
00:45:53 à la France d'empêcher
00:45:55 l'arrivée de flux clandestins ou légaux
00:45:57 qui ont des visas touristiques et qui ensuite
00:45:59 ne repartent pas à l'expiration
00:46:01 de visas touristiques. Et parmi les
00:46:03 arrivées légales, l'Algérie est
00:46:05 la première nationalité représentée,
00:46:07 un pays exonéré des
00:46:09 quelques durcissements sur l'immigration légale.
00:46:11 Les avis divergent
00:46:13 en tout cas encore sur cette loi immigration.
00:46:15 La loi ne semble pas claire.
00:46:17 Au fond, Amine Elbaïe, est-ce que ce projet
00:46:19 de loi s'est vraiment appuyé sur la réalité
00:46:21 du terrain ? Puisque ce que ne veulent pas
00:46:23 les Français, ce sont
00:46:25 ces arrivées massives de migrants clandestins
00:46:27 qui finalement se contrefichent de nos lois,
00:46:29 qui nourrissent la délinquance, le trafic
00:46:31 de drogue, c'est ce qu'avait rappelé d'ailleurs Gérald Darmanin
00:46:33 en visite dans le sud de la
00:46:35 France il y a quelques jours. Les Français
00:46:37 qui ne veulent pas non plus d'une immigration conquérante,
00:46:39 si je peux dire, c'est-à-dire voir des
00:46:41 étrangers arriver avec leurs habitudes et coutumes
00:46:43 sans cette volonté d'intégration,
00:46:45 est-ce que cette loi immigration
00:46:47 au fond, elle n'est pas tout simplement une couverture
00:46:49 pour ne pas parler de ce qui ne va pas ?
00:46:51 Il faut
00:46:53 mettre fin au déni et moi je reproche
00:46:55 d'ailleurs aux législateurs de ne pas aller plus
00:46:57 loin dans le cadre de cette loi immigration.
00:46:59 D'abord, il faut mettre fin à la pompe
00:47:01 aspirante sociale, c'est-à-dire
00:47:03 mettre fin au 1 milliard d'euros que nous coûte chaque année
00:47:05 l'aide médicale d'État,
00:47:07 c'est-à-dire qu'on soigne gratuitement
00:47:09 des étrangers clandestins qui n'ont plus leur place
00:47:11 dans leur pays. Je rappelle aussi qu'avec
00:47:13 l'argent des Français, l'argent
00:47:15 de toutes celles et tous ceux qui nous
00:47:17 écoutent, nous hébergeons
00:47:19 en France 12 000
00:47:21 étrangers clandestins en situation
00:47:23 irrégulière et parce que la France
00:47:25 n'arrive pas à les expulser,
00:47:27 nous les accueillons dans les dispositifs
00:47:29 d'hébergement d'urgence. Comment est-il
00:47:31 possible aujourd'hui qu'un clandestin
00:47:33 qui ne peut pas être
00:47:35 expulsé soit hébergé
00:47:37 aux frais de l'État, c'est-à-dire avec vos impôts,
00:47:39 est-ce que vous êtes prêts à payer plus d'impôts
00:47:41 pour héberger plus de clandestins pendant
00:47:43 que cet argent ne profite pas
00:47:45 aux Français qui bossent, aux Français qui travaillent ? Je vous rappelle
00:47:47 quand même que cet argent, c'est d'abord le fruit de vos impôts
00:47:49 et de vos cotisations sociales. Et enfin, un dernier point
00:47:51 quand même, c'est tous nos accords de
00:47:53 réciprocité en matière internationale,
00:47:55 les volets diplomatiques,
00:47:57 l'absence de laisser passer
00:47:59 consulaires et on
00:48:01 continue de subir. Donc la France,
00:48:03 c'est simple, tout le monde
00:48:05 est accueilli, personne ne repart.
00:48:07 Éric Teynère, le Parlement a annoncé
00:48:09 des quotas, notamment pour l'immigration
00:48:11 de travail. On sait que ça fait
00:48:13 beaucoup débat aussi cette question. Patrick
00:48:15 Veil, donc, qui
00:48:17 dit que si demain vous entendez le ministre de l'Intérieur
00:48:19 annoncer que le quota sera
00:48:21 de 10 000, eh bien ce chiffre
00:48:23 de 10 000, il va circuler
00:48:25 dans le monde entier. Conséquence,
00:48:27 beaucoup de personnes vont se précipiter
00:48:29 et il y aura ce fameux
00:48:31 appel d'air. Est-ce que vous rejoignez
00:48:33 cette crainte de Patrick Veil ?
00:48:35 Vous savez, moi, pour répondre à cette question,
00:48:37 je me suis rendu justement à la rencontre de ces
00:48:39 migrants dans différents pays. Je suis allé
00:48:41 à Tunisie, à Lampedusa,
00:48:43 sur l'île de Lesbos, j'ai fait aussi toute la route des
00:48:45 Balkans. Vous savez, il y a différentes routes aujourd'hui.
00:48:47 Donc, sur le monde
00:48:49 maghrébin et je leur ai posé à chaque fois
00:48:51 une simple question. Pourquoi vous voulez
00:48:53 venir en Europe et où est-ce que vous voulez aller ?
00:48:55 La majeure partie, aujourd'hui,
00:48:57 des migrants ne fuient pas la guerre. Beaucoup
00:48:59 viennent de Guinée, beaucoup viennent de Côte d'Ivoire,
00:49:01 différents endroits, qui ont deux caractéristiques.
00:49:03 D'abord, de ne pas vivre de
00:49:05 guerre, donc ils viennent pour des raisons économiques,
00:49:07 et ensuite d'être francophones. Donc, ils vont
00:49:09 cibler d'abord la France. Et si, dans les médias,
00:49:11 ils peuvent se dire, peut-être que je vais
00:49:13 essayer l'Angleterre ou l'Allemagne,
00:49:15 de facto, ils vont rencontrer des difficultés de langage,
00:49:17 notamment en Italie. Ils vont comprendre qu'il faut s'orienter
00:49:19 vers la France. Et également, ce qui était intéressant,
00:49:21 c'est quand je leur disais, est-ce que ce n'est pas difficile
00:49:23 de quitter aussi votre famille en Afrique ? Ils commencent
00:49:25 à me dire, mais vous savez, je la rejoins, ma famille.
00:49:27 Donc, plus le temps va le passer,
00:49:29 en fait, plus les déracinements pour eux
00:49:31 vont être de ne pas rejoindre ceux qui,
00:49:33 depuis 30 ou 40 ans, sont allés en France.
00:49:35 Et je leur posais la question, je leur disais, mais vous
00:49:37 venez pour des raisons économiques dans votre pays, effectivement,
00:49:39 c'est compliqué. Est-ce que vous savez
00:49:41 que chez nous, c'est compliqué d'avoir
00:49:43 aussi un visa
00:49:45 de travail, etc. Ils me disent, mais non, l'accès
00:49:47 au travail est plus facile en France, et on sait
00:49:49 que si on n'a pas nos papiers, on va se retrouver
00:49:51 régularisés. Et donc, oui, annoncer
00:49:53 aujourd'hui ces 10 000
00:49:55 régularisations, bien entendu que c'est
00:49:57 un problème. Est-ce qu'on a entendu, dans les pays africains
00:49:59 ou du Maghreb, ces dernières semaines, des gens
00:50:01 qui disaient, il ne faut plus traverser la
00:50:03 Méditerranée pour venir en France et en
00:50:05 Europe ? Non, absolument pas. Et là, vous avez
00:50:07 raison. C'est que ça ne satisfait
00:50:09 ni ceux qui vont être
00:50:11 dans les associations pro-migrants, qui vont dire,
00:50:13 à juste titre, c'est un drame humanitaire
00:50:15 la traversée de la Méditerranée, ni ceux
00:50:17 qui vont appeler, justement, une fermeture des frontières.
00:50:19 Parce que d'abord, il faut éviter qu'ils partent. Donc, il y a
00:50:21 la réponse consulaire, avec le
00:50:23 fait de dire, vous allez avoir de l'argent si, derrière,
00:50:25 vous êtes capables de maintenir vos propres frontières.
00:50:27 Et deux, c'est de leur dire, en fait, vous
00:50:29 n'êtes plus, aujourd'hui, les bienvenus. Et là, question du travail,
00:50:31 pour terminer, il y a 400 000 étrangers légaux
00:50:33 sur le territoire qui sont au chômage. Commençons
00:50:35 par les mettre au travail. Avant de faire appel à l'administration.
00:50:37 J'ai une question à vous poser, Éric Teckner. Vous êtes protégé
00:50:39 par la liberté d'expression. Est-ce que
00:50:41 vous pouvez nous le dire ? Est-ce que, finalement,
00:50:43 ce n'est pas la dimension sociale,
00:50:45 toutes les aides sociales, et le
00:50:47 fait que la France est aperçue comme un guichet unique,
00:50:49 qui motive
00:50:51 ces clandestins à rejoindre,
00:50:53 depuis l'Italie, la France
00:50:55 et pas les autres pays d'Europe ? Mais je vous rejoins,
00:50:57 j'avais fait beaucoup d'interviews vidéos,
00:50:59 sourcées à Lampedusa.
00:51:01 Vous savez, ce moment où on expliquait que, justement,
00:51:03 ils venaient pour fuir la guerre.
00:51:05 Et, en fait, beaucoup, notamment à Burkina-Bess,
00:51:07 me disaient, en fait, les aides sociales, on en
00:51:09 parle à la télévision, au Burkina Faso.
00:51:11 Donc, ce n'est pas tant qu'ils viennent
00:51:13 pour les aides sociales, qu'ils savent qu'en venant,
00:51:15 ils vont pouvoir travailler et ils vont avoir ce filet
00:51:17 de sécurité et de l'aide sociale,
00:51:19 auquel, aujourd'hui, profitent, à juste titre,
00:51:21 les Français. Et ça, il faut le dire, parce que, vous savez,
00:51:23 il y a un pays qui en a eu pris conscience,
00:51:25 c'est les Suédois, qui ont compris que, pour défendre
00:51:27 leur État-providence, alors qu'ils sont de gauche,
00:51:29 il faut limiter l'immigration, parce que, sinon,
00:51:31 c'est notre modèle social qui est en perte.
00:51:33 - Et on verra ce que donne ce projet de loi
00:51:35 immigration, puisque, je vous le rappelle,
00:51:37 Emmanuel Macron a saisi, lui-même,
00:51:39 le Conseil constitutionnel. Donc, affaire à suivre.
00:51:41 On va marquer une très courte pause,
00:51:43 mais restez avec nous. Dans un instant,
00:51:45 elle raconte son cauchemar, pendant la
00:51:47 première fois depuis sa libération,
00:51:49 mi-HM franco-israélienne,
00:51:51 dont le visage, souvenez-vous, reste le symbole
00:51:53 des otages de la bande de Gaza. Eh bien,
00:51:55 elle sort du silence. On en parle dans un instant
00:51:57 avec nos invités. Nous reviendrons
00:51:59 aussi sur la situation
00:52:01 catastrophique des hôpitaux en France.
00:52:03 Restez avec nous sur CELUZ.
00:52:05 ...
00:52:07 - Bonsoir à tous et bienvenue.
00:52:09 Si vous nous rejoignez dans
00:52:11 "Punchline Weekend", elle raconte son
00:52:13 cauchemar pour la première fois depuis
00:52:15 sa libération, mi-HM, cette franco-israélienne
00:52:17 dont le visage reste le symbole
00:52:19 des otages de la bande de Gaza.
00:52:21 Elle sort de son silence.
00:52:23 Si son interview est diffusée ce soir
00:52:25 en intégralité en Israël, mais aussi
00:52:27 à 21h sur CNews,
00:52:29 des extraits ont été diffusés.
00:52:31 "J'ai vu l'Holocauste", témoigne-t-elle.
00:52:33 Elle nous raconte l'horreur de sa captivité,
00:52:35 des paroles qui effraient, qui sidèrent,
00:52:37 qui interrogent aussi, puisque Mia
00:52:39 est détenue au sein d'une famille.
00:52:41 Alors, que nous dit ce témoignage ? Quelles réflexions
00:52:43 doit-il susciter, tant il est clair que l'idéologie
00:52:45 terroriste du Hamas est répandue
00:52:47 dans la bande de Gaza. Nous en parlons
00:52:49 dans un instant avec nos invités
00:52:51 autour de cette table pour vous accompagner.
00:52:53 Véronique Jacquier, qui nous a rejoints.
00:52:55 Bonsoir, ma chère Véronique. - Bonsoir à tous.
00:52:57 - A vos côtés, Amine Elbaïe,
00:52:59 Hervé Gana, Eric Tegner. - Bonsoir.
00:53:01 - Et Pierre Martinet, pour vous accompagner
00:53:03 ce soir. Mais juste avant,
00:53:05 la parole à vous dans un instant,
00:53:07 on va retrouver Mathieu Devese
00:53:09 pour un point complet sur les dernières
00:53:11 actualités. À vous, Mathieu.
00:53:13 (Générique)
00:53:15 - Et à la une, un homme accusé
00:53:17 d'avoir menacé de mort la mère
00:53:19 de Romain Surizère sera jugé le 5 février.
00:53:21 Âgé de 26 ans, il a été
00:53:23 interpellé en région parisienne
00:53:25 et placé en détention provisoire.
00:53:27 Il est accusé d'avoir menacé de décapiter
00:53:29 Marie-Hélène Thauraval, la mère
00:53:31 de cette commune de la Drôme. C'était
00:53:33 deux semaines après la mort du jeune Thomas
00:53:35 à Crépole. Emmanuel Macron
00:53:37 présidera le 5 janvier une cérémonie
00:53:39 d'hommage national à Jacques Delors. Elle se
00:53:41 déroulera aux Invalides. Mort mercredi
00:53:43 à l'âge de 98 ans, Jacques Delors fut
00:53:45 président de la Commission européenne pendant
00:53:47 10 ans et ministre de l'économie
00:53:49 et des finances de François Mitterrand.
00:53:51 Enfin, le Royaume-Uni, au soutien
00:53:53 de l'Ukraine, Londres va envoyer
00:53:55 200 missiles anti-aériens au
00:53:57 pays. Objectif affiché,
00:53:59 renforcer les défenses de l'Ukraine après
00:54:01 une nouvelle vague d'attaques sur plusieurs villes
00:54:03 du pays, dont Kiev, la capitale.
00:54:05 Le bilan est d'au moins 18 morts
00:54:07 et plus de 130 blessés.
00:54:09 - Merci beaucoup,
00:54:11 mon cher Mathieu. Prochain point sur l'actualité avec vous,
00:54:13 ça sera à 18h30, je vous le disais
00:54:15 à la une de l'actualité
00:54:17 aujourd'hui. Mia Hachem
00:54:19 qui sort de son silence depuis
00:54:21 sa libération le 30 novembre
00:54:23 dernier, après avoir été kidnappée
00:54:25 par les terroristes du Hamas
00:54:27 le 7 octobre lors de la rêve
00:54:29 partie sanglante. Un entretien
00:54:31 diffusé ce soir, mais déjà
00:54:33 des extraits sont diffusés.
00:54:35 Une interview que vous pourrez aussi
00:54:37 découvrir à 21h sur notre
00:54:39 antenne. Mia raconte ses
00:54:41 35 jours de captivité,
00:54:43 un témoignage effrayant,
00:54:45 un témoignage déchirant où
00:54:47 Mia met des mots sur son
00:54:49 cauchemar. On en parle dans un instant,
00:54:51 mais avant, retour sur les
00:54:53 premières révélations de cet entretien
00:54:55 et s'est signé Tony Pitaro.
00:54:57 C'est une séquence "Qui a fait le tour du monde ?"
00:55:03 Le 30 novembre dernier,
00:55:05 Mia Hachem retrouvait sa mère après
00:55:07 55 jours retenus par le Hamas.
00:55:09 Enfermée dans une pièce sombre avec
00:55:11 l'interdiction de parler, elle raconte l'enfer
00:55:13 qu'elle a vécu. Il y a un terroriste qui vous
00:55:15 regarde 24h/24, 7 jours/7.
00:55:17 Il vous regarde, il vous viole
00:55:19 avec ses yeux. Pensiez-vous qu'il
00:55:21 pouvait vous faire quelque chose ?
00:55:23 Bien sûr, il a la peur
00:55:25 d'être violé, la peur de mourir,
00:55:27 la peur de...
00:55:29 la peur tout court.
00:55:31 J'étais dans sa maison, la maison de sa famille.
00:55:37 Sa femme était à l'extérieur
00:55:39 de la pièce avec ses enfants.
00:55:41 C'est la seule raison
00:55:43 pour laquelle il ne m'a pas violée.
00:55:45 Il est probable que si nous étions seules...
00:55:47 Dans cet entretien,
00:55:49 Mia Hachem raconte comment elle était nourrie
00:55:51 et l'impossibilité pour elle de dormir.
00:55:53 Vous savez, par exemple, elle nous apportait
00:55:57 les repas, donc elle lui apportait
00:55:59 mais n'en m'en apportait pas ensuite.
00:56:05 Un jour, deux jours, trois jours, je ne mangeais pas.
00:56:07 Elle jouait avec moi.
00:56:09 Avez-vous pu dormir ?
00:56:13 Non, je n'ai pas dormi pendant ces 54 jours.
00:56:15 Peut-être une heure par nuit.
00:56:17 Comment pouvez-vous dormir quand un terroriste
00:56:23 vous regarde, vous examine ?
00:56:25 Le 9 décembre,
00:56:27 la jeune femme avait publié sur son compte Instagram
00:56:29 une photo avec un tatouage signifiant
00:56:31 "Nous danserons à nouveau".
00:56:33 Une interview à découvrir
00:56:35 dans son intégralité à 21h
00:56:37 sur CNews.
00:56:39 Un entretien très attendu en Israël
00:56:41 où nous allons rejoindre notre envoyée spéciale
00:56:43 Régine Delfour avec Olivier Gangloff.
00:56:45 Régine, je le disais,
00:56:47 avec Sacha Robin, pardonnez-moi.
00:56:49 Régine, je le disais, cet entretien de Mia,
00:56:51 très attendu ce soir.
00:56:53 Oui, absolument, Olivier,
00:56:57 puisque cette interview
00:56:59 qui est diffusée sur la chaîne numéro 13
00:57:01 qui va durer une trentaine de minutes,
00:57:03 il faut savoir qu'il y a une autre interview
00:57:05 également diffusée sur la chaîne numéro 12
00:57:07 qui, elle, durera 20 minutes.
00:57:09 C'est pour vous dire à quel point
00:57:11 les révélations de Mia sont attendues
00:57:13 puisque Mia, vous l'avez rappelé, a été enlevée
00:57:15 le 7 octobre
00:57:17 alors qu'elle était sur le festival Nova
00:57:19 avec son meilleur ami Elia Toledano
00:57:21 qui, lui, on l'a appris,
00:57:23 a été assassiné par les terroristes du Hamas.
00:57:25 Et le 17 octobre,
00:57:27 le Hamas publie une vidéo
00:57:29 où on la voit très affaiblie
00:57:31 allongée sur une sorte de lit brancard
00:57:33 avec son bras blessé.
00:57:35 C'est à ce moment-là
00:57:37 que le monde entier découvre
00:57:39 le visage de Mia
00:57:41 et c'est pour cela que c'est très important
00:57:43 même si, ici, il faut savoir
00:57:45 qu'il y a beaucoup d'otages qui prennent la parole
00:57:47 qui nous font ces révélations
00:57:49 qui sont des plus terrifiantes.
00:57:51 Mais Mia, elle a cette dimension internationale
00:57:53 et elle est aussi franco-israélienne.
00:57:55 Alors, Régine, vous avez rencontré
00:57:57 et interviewé, mi-octobre,
00:57:59 la mère de Mia.
00:58:01 Oui, absolument, Keren Shem.
00:58:05 Nous l'avons rencontrée la veille
00:58:07 de la publication par le Hamas
00:58:09 de cette vidéo de Mia
00:58:11 et il faut savoir que
00:58:13 dès les premiers jours après
00:58:15 les enlèvements, les massacres du 7 octobre,
00:58:17 les familles d'otages se sentaient
00:58:19 totalement abandonnées puisque le gouvernement
00:58:21 ne leur donnait aucune information.
00:58:23 Donc, il y a eu un élan de solidarité
00:58:25 ici, en Israël. Un comité de soutien
00:58:27 aux otages a été
00:58:29 mis en place et
00:58:31 Keren Shem, elle, s'est
00:58:33 mobilisée pour placarder
00:58:35 des images de Mia partout.
00:58:37 Avec des amis de Mia, ils ont fait un post
00:58:39 sur Instagram où on voyait cette vidéo
00:58:41 avec différentes photos
00:58:43 de Mia et elle nous a
00:58:45 contactées, elle contactait les différents
00:58:47 journalistes pour essayer d'avoir
00:58:49 un soutien de la communauté internationale
00:58:51 et elle me confiait qu'elle
00:58:53 ressentait, elle savait que Mia était
00:58:55 vivante. Elle m'a dit "je ne peux pas croire qu'elle
00:58:57 soit morte, je le sens, je le sais
00:58:59 qu'elle est vivante et je vais tout faire pour la libérer".
00:59:01 Le lendemain, il y avait cette vidéo
00:59:03 du Hamas qui était publiée.
00:59:05 Merci beaucoup, Régine
00:59:07 Delfour, avec Sacha Robin.
00:59:09 Merci de nous faire voir au plus près
00:59:11 la situation en Israël.
00:59:13 Autour de ce plateau,
00:59:15 la majorité
00:59:17 d'entre nous ne peuvent pas comprendre
00:59:19 ce qu'a vécu Mia, cette captivité
00:59:21 terrible, sauf une personne, si vous nous rejoignez,
00:59:23 c'est Pierre Martinet, qui est
00:59:25 avec nous, Pierre Martinet, ancien agent
00:59:27 du service Action. On le rappelle,
00:59:29 vous publiez d'ailleurs "Prise en otage,
00:59:31 un agent du service Action raconte",
00:59:33 c'est aux éditions du Mareuil.
00:59:35 Nous vous entendions à 17h et on voit
00:59:37 bien que le témoignage de Mia, en tout cas
00:59:39 les premiers extraits, résonne
00:59:41 particulièrement en vous. Vous avez vécu
00:59:43 clairement une situation
00:59:45 similaire, vous nous le racontiez tout à l'heure.
00:59:47 Et ce qui est intéressant aussi à souligner, c'est qu'on a
00:59:49 vu Mia, le jour de sa libération,
00:59:51 une libération filmée
00:59:53 qui disait au revoir
00:59:55 à ses geôliers
00:59:57 finalement, et on avait pu avoir
00:59:59 le sentiment, à ce moment-là,
01:00:01 que la détention s'était finalement
01:00:03 bien passée. Tout est faux.
01:00:05 Vous avez vécu la même chose, racontez-nous.
01:00:07 Oui, parce qu'ils mettent en scène la libération
01:00:09 et ils essayent, aux yeux de
01:00:11 l'opinion publique, de passer pour des
01:00:13 on va dire des preneurs d'otages
01:00:15 modérés, et nous avons eu la même
01:00:17 le même
01:00:19 simulacre avec
01:00:21 mes preneurs d'otages, c'est la
01:00:23 veille de notre libération, ils nous avaient mis
01:00:25 dans une salle, dans une pièce
01:00:27 avec un drapeau avec des inscriptions
01:00:29 en arabe, sur lesquels nous étions
01:00:31 les quatre survivants, nous étions sur
01:00:33 des chaises de jardin blanche
01:00:35 mais très sale, avec une caméra face à nous
01:00:37 on a été obligé de leur dire
01:00:39 qu'on avait été bien traité, que nous étions des espions
01:00:41 etc.
01:00:43 chose que j'ai refusé de faire
01:00:45 parce que
01:00:47 je voulais que les gens
01:00:49 comprennent que ce n'était pas vrai
01:00:51 bien évidemment
01:00:53 après j'ai pensé aux autres
01:00:55 et j'ai pensé à notre potentielle libération
01:00:57 donc j'ai accepté de leur dire qu'on avait été bien traité et que j'étais un espion
01:00:59 ce qui était vrai d'ailleurs
01:01:01 et donc
01:01:03 ils ont besoin de se faire passer
01:01:07 pour des modérés
01:01:09 ou des gentils, pour que leur cause
01:01:11 soit acceptée, c'est ce que fait
01:01:13 le Hamas, alors que c'est tout l'inverse
01:01:15 elle a subi l'horreur
01:01:17 elle a subi l'horreur du premier jour jusqu'au dernier jour
01:01:19 elle a subi l'horreur chaque instant
01:01:21 elle a subi l'horreur chaque minute
01:01:23 elle a cru qu'elle allait mourir chaque jour
01:01:25 et donc je me mets à sa place parce que
01:01:27 j'ai ressenti exactement la même chose
01:01:29 surtout que à chaque jour ils me disaient
01:01:31 qu'ils allaient me tuer, chaque jour ils me disaient
01:01:33 que je partirais jamais vivant de Libye
01:01:35 chaque jour on subissait des simulacres
01:01:37 d'exécution, certains de mes camarades
01:01:39 que je n'ai pas vus pendant toute la prise d'otage
01:01:41 ont subi des simulacres
01:01:43 de torture à l'électricité
01:01:45 donc ils nous mettent dans une dimension psychologique
01:01:47 donc ils nous mettent dans une dimension psychologique
01:01:49 à la fois pour nous faire peur
01:01:51 à la fois pour nous faire peur
01:01:53 nous faire tenir
01:01:55 et surtout pour s'en servir après
01:01:57 On voit ce visage de Mia
01:01:59 à côté du vôtre, Pierre Martinet
01:02:01 vous le disiez, vous étiez espion
01:02:03 taillé par l'aventure si je puis dire
01:02:05 militaire du service Action
01:02:07 vous avez été pris en otage
01:02:09 vous le racontez dans votre livre
01:02:11 vous êtes toujours en otage finalement
01:02:13 vous ne sortez jamais cette situation
01:02:15 et là on voit le visage de cette jeune
01:02:17 jeune femme en plus
01:02:19 on imagine que ça va être d'autant plus difficile
01:02:21 on imagine que ça va être d'autant plus difficile
01:02:23 femmes, personnes âgées, des gens qui n'ont pas
01:02:25 un parcours militaire ou un parcours d'action
01:02:27 comme le mien, comme j'ai pu avoir
01:02:29 et j'ai pu tenir
01:02:31 grâce à mes expériences, à mes stages
01:02:33 à tout ce que j'ai pu faire
01:02:35 pendant mes 20 ans
01:02:37 dans des unités opérationnelles
01:02:39 cependant, face à ça
01:02:41 on reste humain
01:02:43 on tient parce que je suis resté concentré
01:02:45 du premier au dernier jour
01:02:47 jusqu'à mon arrivée chez moi en France
01:02:49 j'étais persuadé de mourir
01:02:51 et une fois arrivé
01:02:53 là j'ai tout relâché
01:02:55 et puis voilà
01:02:57 j'ai pleuré pendant deux jours
01:02:59 et les premiers jours
01:03:01 les premières nuits
01:03:03 je faisais des cauchemars, je criais
01:03:05 je voulais voir si les portes étaient bien fermées
01:03:07 j'allais voir en bas, parce que je vivais dans une résidence
01:03:09 en banlieue parisienne
01:03:11 avec un parc
01:03:13 donc j'allais voir s'il n'y avait pas des gens
01:03:15 dans le parc
01:03:17 je pense que c'est normal
01:03:19 et certaines personnes qui étaient avec moi
01:03:21 ont très mal vécu l'après
01:03:23 ils ont refusé d'être suivis
01:03:25 je pense qu'il faut admettre, c'est l'acceptation
01:03:27 il faut accepter qu'on ait été otages
01:03:29 et accepter qu'on ait subi un traumatisme
01:03:31 et se faire accompagner, se faire aider
01:03:33 et faire un bon déni face à ça
01:03:35 et ça, ça permet de se reconstruire
01:03:37 et je me mets à leur place, mais l'après
01:03:39 est parfois plus dur que le pendant
01:03:41 Merci en tout cas Pierre
01:03:43 de nous décrypter
01:03:45 à travers votre histoire
01:03:47 ce témoignage de Mia
01:03:49 des témoignages d'ailleurs qui se multiplient
01:03:51 ces derniers jours
01:03:53 Véronique, Jacquier, je voudrais qu'on revoie
01:03:55 allez-y, vous me l'avez dit en dernier mot
01:03:57 pardonnez-moi Pierre
01:03:59 Non, c'est par rapport à ce qu'elle a fait
01:04:01 aujourd'hui, il y a des gens qui mettent en doute
01:04:03 sa parole, et c'est ça qui est terrible
01:04:05 et c'est pour ça que c'est intéressant de vous entendre
01:04:07 sur ce simulacre de libération
01:04:09 et là, il y a des gens
01:04:11 qui mettent en doute ce qu'elle est en train de raconter
01:04:13 c'est quand même terrible, et ça doit être atroce
01:04:15 à vivre. Et ça je pense que pour elle
01:04:17 si elle lit, j'espère qu'elle ne lira pas, mais elle va le faire
01:04:19 ça va être une deuxième
01:04:21 enfin une deuxième
01:04:23 une deuxième mort quoi
01:04:25 et des gens nient alors que les témoignages
01:04:27 je le disais à l'instant se multiplient
01:04:29 le New York Times, ce qu'on a
01:04:31 découvert, cet autre témoignage
01:04:33 de Sapir. Sapir elle est survivante
01:04:35 de la REF parti, on va lire
01:04:37 quelques extraits. La première victime
01:04:39 est une jeune femme aux cheveux cuivrés, du sang coulant
01:04:41 dans son dos, le pantalon baissé jusqu'au genou
01:04:43 un homme l'a tiré par les cheveux et l'a obligé à se pencher
01:04:45 un autre l'a pénétré
01:04:47 et chaque fois qu'elle bronchait, il lui plantait
01:04:49 un couteau dans le dos
01:04:51 absolument terrible. Une autre femme
01:04:53 déchiquetée en morceaux pendant qu'un terroriste
01:04:55 la violait. Un autre a sorti un
01:04:57 computer et lui a tranché la poitrine
01:04:59 nous raconte Sapir. L'un continue
01:05:01 à la violer, l'autre jette son sein à quelqu'un d'autre
01:05:03 qui joue avec le jette et le fait
01:05:05 tomber sur la route
01:05:07 les hommes lui ont tranché le visage
01:05:09 trois autres femmes violées et des terroristes
01:05:11 portant les têtes coupées
01:05:13 des trois autres femmes. Voilà le terrible
01:05:15 récit de
01:05:17 Sapir, Véronique Jacquet.
01:05:19 Pierre Martinelle disait "il y en a qui mettent en doute
01:05:21 la parole de Mia, d'autres mettront en doute
01:05:23 le témoignage de
01:05:25 Sapir et on attend, pardonnez-moi,
01:05:27 mais toujours ces féministes
01:05:29 qu'on entend sur d'autres dossiers"
01:05:31 et là que nous n'avons pas entendu, Véronique
01:05:33 Jacquet, quel est votre sentiment quand vous
01:05:35 entendez Mia, quand vous lisez
01:05:37 ce témoignage terrible que nous venons d'entendre ?
01:05:39 - Oh bah c'est
01:05:41 une abomination évidemment
01:05:43 mais ce que
01:05:45 je voudrais dire c'est que
01:05:47 ça me touche profondément
01:05:49 forcément en tant que femme
01:05:51 parce que c'est barbare, il n'y a plus
01:05:53 rien d'humain, il n'y a plus rien d'humain
01:05:55 chez ces gens-là qui ont
01:05:57 violé, qui ont décapité, qui ont
01:05:59 coupé des seins, qui ont traité
01:06:01 Mia comme ils l'ont fait,
01:06:03 il n'y a plus rien d'humain mais surtout ils le font
01:06:05 à bon escient, c'est-à-dire que
01:06:07 la barbarie a quand même une intelligence,
01:06:09 le mal a une intelligence,
01:06:11 c'est-à-dire qu'ils ciblent des femmes
01:06:13 parce qu'ils ciblent une filiation,
01:06:15 ils ciblent un peuple
01:06:17 à travers les femmes,
01:06:19 ils ciblent des femmes avec
01:06:21 ce qu'elles ont potentiellement
01:06:23 de lieu d'intimité pour enfanter,
01:06:25 c'est pas rien, quand on touche
01:06:27 à la femme, on touche vraiment à sa filiation
01:06:29 et on touche à un peuple
01:06:31 et on touche évidemment au peuple
01:06:33 israélien dans ce qu'il a de plus intime,
01:06:35 c'est pour ça qu'on est vraiment au cœur
01:06:37 de la barbarie, ensuite quand on entend
01:06:39 Mia, moi je ne peux pas m'empêcher de penser
01:06:41 aux 129 otages qui sont
01:06:43 retenus depuis 3 mois, aux 3
01:06:45 Français, aux 3 otages français
01:06:47 dont on ne parle absolument pas ou si peu
01:06:49 malheureusement, on attend
01:06:51 toujours Emmanuel Macron
01:06:53 qui doit toujours annoncer
01:06:55 une date pour rendre hommage
01:06:57 à ces 3 otages et à
01:06:59 tous ceux qui ont été libérés, on attend toujours
01:07:01 une action du gouvernement
01:07:03 ne serait-ce que pour rendre hommage aux 40
01:07:05 qui ont été tués, bon c'est vraiment
01:07:07 absolument abominable encore
01:07:09 comme silence. - Autre action du
01:07:11 gouvernement, donc aujourd'hui
01:07:13 nous l'avons appris par le ministère des Affaires
01:07:15 étrangères, conformément aux engagements
01:07:17 du président de la République, la France accueille
01:07:19 2 premiers enfants palestiniens
01:07:21 blessés, arrivés en France
01:07:23 ce jeudi 28 décembre.
01:07:25 La situation est très délicate,
01:07:27 il y a en effet Hervé Gana,
01:07:29 ces enfants gazaouis qui n'ont rien demandé,
01:07:31 qui se retrouvent sur les bombes,
01:07:33 il est légitime de les soigner
01:07:35 et puis de l'autre
01:07:37 on l'a vu, il y a ces enfants qui grandissent
01:07:39 dans cette galaxie terroriste, ça a été le cas
01:07:41 de Mia, nous le raconte très bien
01:07:43 ces enfants qui
01:07:45 vivaient à côté d'elle.
01:07:47 La question est de savoir, est-ce que
01:07:49 si la France risque de soigner des
01:07:51 enfants, des femmes terroristes,
01:07:53 c'est très compliqué, c'est très délicat, mais
01:07:55 est-ce que la France doit regarder cette réalité
01:07:57 en face et comment finalement aujourd'hui ?
01:07:59 Gaza est une sorte
01:08:01 de Guantanamo à ciel ouvert.
01:08:03 Depuis 20 ans, le Hamas,
01:08:05 par son idéologie mortifère,
01:08:07 met un programme en place, éducatif,
01:08:09 pour que les petits gazaouis
01:08:11 prennent comme objectif non pas de jouer
01:08:13 aux cow-boys et aux indiens, mais de détruire
01:08:15 des juifs et des israéliens, parce que
01:08:17 ils ont dans leur tête, puisque Véronique
01:08:19 disait qu'il y avait dans le mal un objectif,
01:08:21 le mal c'est détruire Israël.
01:08:23 Donc il y a une pédagogie de l'anti-sionisme
01:08:25 et de l'anti-sémitisme.
01:08:27 Alors c'est vrai qu'en fin de compte,
01:08:29 récupérer des gens, il va
01:08:31 peut-être falloir le faire, mais il faut être
01:08:33 extrêmement prudent, parce que,
01:08:35 je ne dis pas que ce sont des bombes humaines,
01:08:37 mais il y a une problématique de dé-rac-
01:08:39 - D'égalisation ?
01:08:41 Absolument. Le mot est tellement difficile
01:08:43 que j'ai du mal à le prononcer, parce que
01:08:45 il va falloir une ou deux
01:08:47 générations pour pouvoir enlever
01:08:49 dans la tête des gazaouis
01:08:51 tout ce qu'on leur a mis dans leur tête.
01:08:53 C'est ça toute la problématique. Alors on parle
01:08:55 du plan égyptien, on en reparlera tout à l'heure,
01:08:57 en trois parties, etc.
01:08:59 Allons-y tout de suite
01:09:01 effectivement, puisque ce plan égyptien
01:09:03 devant aboutir à un cessez-le-feu,
01:09:05 a trois étapes, il prévoit des trêves
01:09:07 renouvelables, des libérations échelonnées d'otages,
01:09:09 de prisonniers palestiniens, et à terme
01:09:11 une cessation des hostilités, en quelque sorte c'est ça.
01:09:13 On sait, Israël refuse
01:09:15 tout trêve, pour le moment,
01:09:17 qu'en attendre au fond. - C'est pas ça.
01:09:19 Il y a deux problématiques en fin de compte.
01:09:21 C'est d'une part
01:09:23 quel interlocuteur choisir
01:09:25 pour faire la paix. Le problème c'est
01:09:27 qu'il n'y a plus rien à Gaza, puisque le Hamas a liquidé
01:09:29 les gens qui étaient du FATA. Deuxièmement, le FATA
01:09:31 s'est discrédité, puisqu'il est négationniste
01:09:33 et il n'a pas fait d'élection
01:09:35 depuis 16 ans. Marmouda Basse,
01:09:37 à part critiquer l'état d'Israël,
01:09:39 je ne sais pas ce qu'il fait,
01:09:41 et son entourage aussi. Donc il va falloir
01:09:43 choisir soi-disant des techniciens
01:09:45 du Hamas
01:09:47 et de la bande
01:09:49 de Cisjordanie
01:09:51 pour négocier. Est-ce que vous voyez
01:09:53 Israël accepter des gens du Hamas
01:09:55 en négociation ?
01:09:57 C'est la question que je me pose. - C'est ça.
01:09:59 - Il n'y a que la personne à choisir.
01:10:01 Il y a quelqu'un qui est enfermé actuellement
01:10:03 qu'on appelle
01:10:05 le Mandela, le Mandela
01:10:07 palestinien. Mandela
01:10:09 palestinien, ça fait un peu
01:10:11 un état qui fait
01:10:13 de l'apartheid. Est-ce que vous croyez que les
01:10:15 négociateurs israéliens vont accepter le mot
01:10:17 d'apartheid, alors qu'ils ont
01:10:19 soigné Sinwar
01:10:21 pour son
01:10:23 cancer du cerveau, et puis
01:10:25 ils ont soigné 3000 enfants palestiniens.
01:10:27 Donc c'est un peu fort de café, si je peux
01:10:29 me permettre. - Et effectivement, situation
01:10:31 diplomatique fort complexe.
01:10:33 En tout cas, en attendant, alors que
01:10:35 Gérald Darmanin, nous en parlions
01:10:37 tout à l'heure, a annoncé la mobilisation de 90 000
01:10:39 policiers et gendarmes pour le 31
01:10:41 décembre, avec une menace terroriste
01:10:43 élevée, a rappelé le ministre de
01:10:45 l'Intérieur, eh bien le collectif
01:10:47 Palestine vaincra. Vous parliez d'idéologie
01:10:49 à combattre, effectivement, dans la
01:10:51 bande de Gaza, mais on le voit
01:10:53 bien au-delà, dans le monde entier au fond,
01:10:55 puisque le collectif
01:10:57 Palestine vaincra a appelé un rassemblement
01:10:59 sur les Champs-Élysées à minuit.
01:11:01 Le 31 décembre, on va voir ce tweet
01:11:03 peut-être de notre confrère Amaury Brelet,
01:11:05 les militants pro-Hamas d'urgence palestine
01:11:07 appellent à manifester avec des drapeaux
01:11:09 palestiniens le 31 décembre à minuit sur les
01:11:11 Champs-Élysées à Paris, en soutien à la
01:11:13 résistance. Alors on le rappelle,
01:11:15 l'association Palestine vaincra a glorifié
01:11:17 l'attaque du Hamas en Israël, affirmant
01:11:19 qu'elle avait suscité de la fierté et
01:11:21 de la solidarité en Palestine
01:11:23 et dans le monde. Toujours cette question de l'idéologie.
01:11:25 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:11:27 avait demandé la dissolution de l'association
01:11:29 pour appel à la haine, à la violence
01:11:31 ou à la discrimination et provocation
01:11:33 à des actes terroristes. Dissolution
01:11:35 ériternière prononcée le 9 mai
01:11:37 2022, mais suspendue
01:11:39 un mois plus tard par le Conseil d'État
01:11:41 qui a estimé que les prises d'opposition du collectif
01:11:43 ne constituaient pas justement un appel à la
01:11:45 discrimination, la haine ou la violence. L'État avait même été
01:11:47 condamné à verser 3000 euros
01:11:49 à l'association. Donc effectivement,
01:11:51 derrière tout cela, il y a cette volonté
01:11:53 aussi de cette association
01:11:55 Palestine vaincra de faire parler d'elle.
01:11:57 On a vu le dispositif, ça sera visiblement
01:11:59 très compliqué pour
01:12:01 cette association
01:12:03 de manifester. En tout cas, ça dit bien
01:12:05 tout de même quelque chose de cette
01:12:07 idéologie qui se propage et notamment
01:12:09 sur le territoire français.
01:12:11 Ça montre déjà que notre arsenal juridique,
01:12:13 notamment constitutionnel aussi, n'est pas
01:12:15 adapté aujourd'hui. L'autre
01:12:17 élément aussi, c'est que la dissolution
01:12:19 d'association ne suffira
01:12:21 absolument pas. D'ailleurs, quand on compare
01:12:23 les mobilisations pour les manifestations
01:12:25 pro-Palestine et pro-Hamas
01:12:27 en France par rapport à Londres ou en Allemagne,
01:12:29 c'est ridicule. A Londres, ils ont
01:12:31 réussi à rassembler plusieurs week-ends
01:12:33 successifs. Ils en ont organisé tous les 15 jours
01:12:35 au niveau national entre 300 000 et
01:12:37 500 000 manifestations
01:12:39 avec clairement
01:12:41 des prières de rue,
01:12:43 avec des gens qui criaient à la Wacba, etc.
01:12:45 Ce qui correspond d'ailleurs très bien
01:12:47 au modèle anglo-saxon
01:12:49 de ce côté. En France, il y a moins de manifestations
01:12:51 mais pour autant, l'idéologie est
01:12:53 beaucoup plus répandue que les personnes qui y vont.
01:12:55 Moi, ce que je dirais, c'est que
01:12:57 la problématique aujourd'hui aussi, c'est que
01:12:59 en parlant du Hamas comme un mouvement
01:13:01 terroriste, théorie à laquelle je souscris
01:13:03 bien entendu, on comprend in fine
01:13:05 mal, et c'est le paradoxe,
01:13:07 la véritable problématique. Parce que les gens ne s'imaginent pas
01:13:09 quand on parle de terrorisme, ils se disent que c'est des populations
01:13:11 qui sont mineures finalement.
01:13:13 On ne s'imagine pas qu'il y aurait 2 millions
01:13:15 de terroristes, par exemple, dans
01:13:17 la bande de Gaza. L'idéologie
01:13:19 qui aujourd'hui va pouvoir
01:13:21 pousser à la violence et
01:13:23 légitimer le terrorisme, peut être portée par
01:13:25 des gens qui ne mèneront pas d'action terroriste
01:13:27 directement. Pourquoi j'en parle ? Parce qu'on a du mal
01:13:29 depuis le 7 octobre à comprendre en fait
01:13:31 que le Hamas, il va durer,
01:13:33 qu'il se renforce, et qu'il utilise des armes
01:13:35 comme par exemple la question de l'humanisme.
01:13:37 Vous savez, au début, le 7 octobre, on disait
01:13:39 le Hamas, aujourd'hui, en a rien à faire
01:13:41 des populations de la bande de Gaza. Moi, je n'étais absolument
01:13:43 pas d'accord avec ça, parce que je pense
01:13:45 justement qu'ils ont besoin de l'assentiment
01:13:47 des populations de la bande de Gaza
01:13:49 et du monde arabo-musulman. Cette question
01:13:51 vraiment, elle est extrêmement importante, et on le voit
01:13:53 sur Miachem, lorsque justement, elle est
01:13:55 libérée, et bien ces terroristes-là, tout
01:13:57 comme dans le cas de Pierre Martinet, ont
01:13:59 besoin de montrer qu'ils sont dans le camp
01:14:01 d'une certaine façon, des gentils. Et ça,
01:14:03 c'est important de le comprendre
01:14:05 pour mieux justement les combattre.
01:14:07 Parce que ça veut dire qu'en France, on peut avoir des gens
01:14:09 aussi, comme Tarek Obrou,
01:14:11 qui vont condamner le terrorisme, mais qui
01:14:13 en fait vont diffuser une idéologie
01:14:15 aujourd'hui, une idéologie notamment frériste,
01:14:17 qui va être réutilisée par des terroristes tout en
01:14:19 le ramassent. - Monsieur, votre
01:14:21 avis à Amine Elbaï dans un instant,
01:14:23 mais justement au général Darmanin, qui s'est
01:14:25 exprimé sur ce rassemblement
01:14:27 prévu par cet appel
01:14:29 à se rassembler du collectif Palestine Vaincra,
01:14:31 hors de question pour le ministre de l'Intérieur.
01:14:33 - Vous savez que la loi
01:14:35 empêche les manifestations revendicatives,
01:14:37 quelles qu'elles soient. Il est tout à fait loisible de pouvoir
01:14:39 manifester en France. Il faut
01:14:41 déclarer évidemment ces manifestations. Ce n'est pas possible
01:14:43 pendant la nuit du 31 décembre, encore moins sur
01:14:45 les Champs-Elysées, lorsque nous avons ce périmètre.
01:14:47 Donc aucune manifestation revendicative ne sera
01:14:49 autorisée la nuit du 31 décembre.
01:14:51 - Laurent Nunez d'ailleurs, qui a réagi
01:14:53 par un tweet
01:14:55 l'incite l'arable et gérald Darmanin
01:14:57 ce matin, les manifestations revendicatives
01:14:59 sont d'orges déjà interdites sur les Champs-Elysées
01:15:01 dans le cadre de l'arrêté.
01:15:03 ...périmètre de protection que j'ai pris pour les
01:15:05 festivités du 31 décembre
01:15:07 Amine Elbaï. En tout cas, on le
01:15:09 disait, il y a cette problématique de l'idéologie.
01:15:11 Comment est-ce que vous l'observez-vous
01:15:13 aujourd'hui en France, notamment dans ce conflit israélo-palestinien
01:15:15 et ses conséquences dans certains
01:15:17 quartiers par exemple ?
01:15:19 - Aujourd'hui, d'abord le collectif
01:15:21 Palestine Vaincra. Ce collectif,
01:15:23 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:15:25 a courageusement, je crois, voulu le dissoudre.
01:15:27 Le Conseil d'État a
01:15:29 annulé le décret
01:15:31 de dissolution du collectif
01:15:33 Palestine Vaincra, puisque l'administration s'était
01:15:35 appuyée sur la base de commentaires sur les réseaux
01:15:37 sociaux, en particulier de gens
01:15:39 qui appartenaient ou n'appartenaient plus
01:15:41 réellement à cette association.
01:15:43 Désormais, depuis le 7 octobre
01:15:45 2023, l'association elle-même
01:15:47 sur son propre site internet
01:15:49 a qualifié le Hamas de résistance.
01:15:51 C'est la raison pour laquelle le ministre
01:15:53 de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a
01:15:55 procédé à un signalement
01:15:57 en vertu de l'article 40 du Code de Procédure Pénale
01:15:59 auprès du procureur de la République.
01:16:01 On espère pas seulement une réponse administrative,
01:16:03 mais aussi une réponse pénale.
01:16:05 L'apologie du terrorisme est
01:16:07 effectivement sanctionnée dans notre
01:16:09 personnel législatif. Ça, c'est pour le
01:16:11 côté juridique, et on ne
01:16:13 peut que saluer ici le courage, d'ailleurs, du
01:16:15 préfet de police de Paris, puisque lui-même a pris
01:16:17 un arrêté pour interdire cette manifestation.
01:16:19 Je ne crois pas que là-dessus, sur ce
01:16:21 plan politique-administratif, on puisse reprocher
01:16:23 quoi que ce soit au gouvernement. Quand c'est bien, il faut
01:16:25 aussi le dire. Cependant,
01:16:27 sur
01:16:29 la partie idéologique,
01:16:31 aujourd'hui, ces collectifs
01:16:33 se sont implantés dans les quartiers
01:16:35 populaires avec la complicité de
01:16:37 l'extrême-gauche, avec la complicité de
01:16:39 Jean-Luc Mélenchon. Vous savez, aujourd'hui,
01:16:41 M. Mélenchon, il a choisi
01:16:43 ces combats. M. Mélenchon
01:16:45 a choisi une prétendue cause palestinienne,
01:16:47 mais c'est le même qu'on n'entend pas.
01:16:49 Lorsque des musulmans dans
01:16:51 le monde sont internés en Chine,
01:16:53 prenons l'exemple des Ouïghous, M. Mélenchon
01:16:55 a toujours refusé
01:16:57 de qualifier l'internement
01:16:59 des Ouïghous réduit à
01:17:01 l'esclavage et au travail forcé de crime.
01:17:03 Pourquoi ? Parce que c'est un régime communiste,
01:17:05 bien évidemment. Il a refusé également
01:17:07 de s'exprimer sur les Rohingyas.
01:17:09 Ils ont choisi leurs victimes.
01:17:11 Et je crois que
01:17:13 c'est ce message-là qu'il faut dire à la communauté
01:17:15 musulmane de France. Ne vous laissez
01:17:17 pas anesthésier par
01:17:19 Jean-Luc Mélenchon qui veut profiter
01:17:21 de vous et de vous placer uniquement
01:17:23 dans une position éternellement victimaire.
01:17:25 C'est cette réponse-là qu'il faut redonner
01:17:27 à nos compatriotes musulmans.
01:17:29 - Et ne pas se laisser berner, aussi, Hervé Gana,
01:17:31 par l'aspect humaniste, c'est-à-dire que
01:17:33 c'est sous couvert d'humanisme,
01:17:35 finalement, que ces défilés sont organisés.
01:17:37 Or, il n'en est rien. - Absolument rien.
01:17:39 Et je vais aller dans le sens d'Éric et faire
01:17:41 plaisir à Véronique. Nous apprenons
01:17:43 que Jésus est palestinien.
01:17:45 Donc, ça veut dire que quand on tue
01:17:47 un Gazaoui, on tue un chrétien.
01:17:49 Voilà, c'est ce qu'on appelle la théorie
01:17:51 anachronique de l'assimilation.
01:17:53 - C'est vrai qu'on l'a vu
01:17:55 circuler sur les réseaux. - C'est absolument étonnant.
01:17:57 Et deuxièmement, dans la fiche que
01:17:59 j'étais en train de regarder sur vos écrans, il y a marqué
01:18:01 "Pas les palestines", mais les
01:18:03 Gazaouis étaient libres. Ils ont eu en
01:18:05 charron, l'Euradoné,
01:18:07 une partie du territoire. C'est le Hamas qui a pris.
01:18:09 Ils ont voté pour le Hamas. Puis après, il est arrivé
01:18:11 ce qui est arrivé. Mais Gaza
01:18:13 n'est pas un territoire occupé
01:18:15 par Israël, à ce que je sache.
01:18:17 Donc, je suis un peu étonné de la fiche. Là aussi,
01:18:19 il y a une problématique d'anachronisme.
01:18:21 - On va marquer une très courte pause.
01:18:23 Voilà ce que nous pouvions dire sur ce sujet.
01:18:25 Je vous le rappelle, l'interview
01:18:27 de MIHM à voir.
01:18:29 Ce sera à 21h
01:18:31 sur notre antenne ce soir.
01:18:33 Dans un instant, un tout autre sujet,
01:18:35 mais tout aussi préoccupant.
01:18:37 Le secteur de la santé.
01:18:39 Le secteur de la santé au bord de l'implosion.
01:18:41 On peut se poser cette question. Où vaut nos impôts ?
01:18:43 Puisque l'hôpital parisien George
01:18:45 Pompidou a publié un tweet
01:18:47 avec un appel aux dons pour acheter
01:18:49 un scanner. Alors, de quoi
01:18:51 cela, et bien
01:18:53 et le... de quoi...
01:18:55 qu'est-ce que révèle tout cela ? Je vous pose la question
01:18:57 dans un instant. Restez avec nous, on marque une très courte
01:18:59 pause. A tout de suite sur C12.
01:19:01 (Générique)
01:19:03 - De retour sur le plateau
01:19:05 de Punchline Weekend. Bienvenue
01:19:07 si vous nous rejoignez pour cette dernière partie.
01:19:09 Pour vous accompagner autour de ce plateau,
01:19:11 Véronique Jacquier, Hervé Gana,
01:19:13 Damien Albahi, Eric Tegner et Pierre Martinet.
01:19:15 Dans un instant, nous allons nous intéresser
01:19:17 à la situation
01:19:19 des hôpitaux. C'est une catastrophe.
01:19:21 On le verra. Mais avant, un point sur les
01:19:23 dernières informations. Avec vous, Mathieu Deveze.
01:19:25 (Générique)
01:19:27 - Plus de 90 000 policiers
01:19:29 et gendarmes seront mobilisés
01:19:31 pour le 31 décembre.
01:19:33 Ils seront 6 000 à Paris.
01:19:35 Le ministère de l'Intérieur a dévoilé ce matin
01:19:37 le dispositif de sécurité prévu
01:19:39 pour encadrer les festivités.
01:19:41 Elles se dérouleront dans un contexte
01:19:43 de menaces terroristes très élevées
01:19:45 du fait du conflit en Israël
01:19:47 et en Palestine.
01:19:49 Un nouveau record de détenus dans les prisons françaises.
01:19:51 75 677 personnes
01:19:53 incarcérées au 1er décembre.
01:19:55 C'est plus de 500 personnes en un mois.
01:19:57 La densité carcérale s'établit désormais
01:19:59 à plus de 120 %.
01:20:01 Enfin, à Prague,
01:20:03 la faculté des arts restera fermée
01:20:05 jusqu'en février. Le 21 décembre,
01:20:07 un étudiant de 24 ans a ouvert le feu
01:20:09 dans les locaux de la faculté avant de mettre fin
01:20:11 à ses jours. 14 personnes ont été tuées.
01:20:13 - Merci beaucoup,
01:20:15 mon cher Mathieu.
01:20:17 Nous vous retrouverons à 19h
01:20:19 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
01:20:21 Cette question à présent,
01:20:23 où vont nos impôts ?
01:20:25 Eh bien oui, elle se pose
01:20:27 après ce message publié
01:20:29 hier par l'hôpital parisien
01:20:31 Georges Compidou.
01:20:33 Voyez-le à l'antenne. Un appel aux dons
01:20:35 pour l'achat d'un scanner.
01:20:37 Alors un message, en tout cas,
01:20:39 vous réagirez tout à l'heure, mais qui nous montre
01:20:41 que la situation des hôpitaux,
01:20:43 des urgences en France
01:20:45 ne cessent de se dégrader.
01:20:47 Nouvel exemple, en date, dans le Var,
01:20:49 les urgences du Golfe de Saint-Tropez
01:20:51 resteront fermées la nuit
01:20:53 jusqu'à fin janvier.
01:20:55 Des fermetures qui se multiplient.
01:20:57 Bref, le secteur hospitalier est au bord
01:20:59 de l'implosion.
01:21:01 Voyez ce sujet signé Amitata Demali.
01:21:03 - Aux urgences du Golfe de Saint-Tropez,
01:21:05 les mois se suivent et se ressemblent.
01:21:07 Dans un communiqué,
01:21:09 le directeur annonce une nouvelle fermeture
01:21:11 du service tout le mois de janvier
01:21:13 de 21h à 7h du matin.
01:21:15 La faute à un manque de personnel,
01:21:17 en particulier de médecins urgentistes.
01:21:19 Une situation alarmante,
01:21:21 vécue par de nombreux autres services en France.
01:21:23 - C'est un phénomène qui n'épargne
01:21:25 aucune région, y compris
01:21:27 les plus attractifs sur le papier,
01:21:29 comme Saint-Tropez. C'est avant tout un manque de médecins
01:21:31 et c'est aussi un manque d'infirmiers
01:21:33 dans certains services. Quand il n'y a plus assez
01:21:35 de médecins dans un service, on ne peut plus
01:21:37 boucler une liste de garde et faire en sorte
01:21:39 qu'un service soit ouvert 24h/24.
01:21:41 Ça ne fait que s'aggraver.
01:21:43 - Pour ce médecin, pas d'autre solution
01:21:45 que de revoir l'attractivité autour des métiers hospitaliers.
01:21:47 - Il faut être capable de créer des conditions
01:21:49 de travail qui vont leur donner envie de rester.
01:21:51 C'est pareil pour les médecins.
01:21:53 Il faut reconnaître leur ancienneté,
01:21:55 il faut bien rémunérer le travail de nuit,
01:21:57 il faut faire en sorte de rouvrir des lits à l'hôpital,
01:21:59 il faut re-explorer l'accès aux soins en ville
01:22:01 et il faut former plus de médecins.
01:22:03 Contrairement à ce qu'on dit depuis des mois et des années
01:22:05 qu'on a supprimé le numérosus clausus,
01:22:07 il faut réellement augmenter le nombre de médecins en France.
01:22:09 Ce n'est pas fait.
01:22:11 - Face aux tensions en termes de recrutement à l'hôpital public,
01:22:13 les médecins devraient bénéficier d'une légère revalorisation
01:22:15 au 1er janvier pour le travail des dimanches,
01:22:17 des jours fériés et le travail de nuit.
01:22:19 - Alors comment en sommes-nous arrivé là ?
01:22:21 On va en parler avec le Dr Muriel Mollo
01:22:23 qui sera en liaison avec nous dans quelques instants.
01:22:25 Médecin spécialisé en médecine vasculaire,
01:22:27 chercheuse également.
01:22:29 Vous avez publié, vous êtes avec nous,
01:22:31 bonsoir docteur, vous avez donc publié en mars dernier
01:22:33 une enquête très documentée,
01:22:35 pénurie de soignants, l'enquête choc
01:22:37 et ces doses édition en fortas.
01:22:39 On va vous parler de ça.
01:22:41 Mais avant, Véronique Jacquet,
01:22:43 votre réaction à ce tweet de l'hôpital
01:22:45 Georges Pompidou,
01:22:47 un appel aux dons pour acheter un scanner
01:22:49 et donc cette question,
01:22:51 et nos impôts dans tout cela ?
01:22:53 - Non mais c'est un exemple,
01:22:55 un énième exemple de la paupérisation de l'hôpital,
01:22:57 de la thiermondisation même de l'hôpital.
01:22:59 Dans les années 60,
01:23:01 l'hôpital français rayonnait dans le monde,
01:23:03 on venait du monde entier pour se faire soigner en France.
01:23:05 Maintenant on est obligé de dire
01:23:07 que c'est un hôpital qui est un hôpital de la vie.
01:23:09 On venait en France,
01:23:11 maintenant on est obligé de quémander pour avoir un scanner.
01:23:13 Qui vaut quand même 1 400 000 euros,
01:23:15 si ma mémoire est bonne.
01:23:17 Donc c'est une somme colossale.
01:23:19 Mais enfin, on ne devrait pas en être là.
01:23:21 Je vous rappelle quand même que pendant le Covid,
01:23:23 2 ans après le Covid,
01:23:25 il y a eu un rapport du Sénat
01:23:27 demandant un électrochoc pour l'hôpital français.
01:23:29 On a pris en exemple
01:23:31 l'hôpital de Valenciennes,
01:23:33 qui lui s'en sort très bien,
01:23:35 qui fonctionne très bien. Pourquoi ?
01:23:37 Parce qu'on a la bureaucratie, stop à la technocratie.
01:23:39 On redonne le pouvoir aux médecins.
01:23:41 On donne le pouvoir aux gens de terrain.
01:23:45 On a délégué
01:23:47 administrativement, financièrement,
01:23:49 on a accepté de faire confiance
01:23:51 aux 14 pôles de cet hôpital,
01:23:53 de l'hôpital de Valenciennes.
01:23:55 Et ça marche très bien.
01:23:57 De 15 000 opérations annuelles,
01:23:59 on est passé à 35 000.
01:24:01 De 4 000 employés, on est passé à 5 500.
01:24:03 On fait des bénéfices.
01:24:05 On a 15 millions d'euros de dégagés cette année
01:24:07 qui permet de mieux payer les soignants.
01:24:09 Donc quand on fait confiance à l'intelligence humaine,
01:24:11 on voit qu'en France,
01:24:13 on a encore de belles intelligences,
01:24:15 des grands médecins qui ont envie
01:24:17 de faire fonctionner leur service,
01:24:19 qui savent faire, qui ont fait quand même plus de 10 ans d'études.
01:24:21 Et je pense qu'il est temps de leur faire confiance
01:24:23 plutôt que de rester dans ce petit truc
01:24:25 franco-français très mesquin
01:24:27 de la tarification à l'acte
01:24:29 où on pense que c'est comme ça qu'on va faire des économies.
01:24:31 Résultat, on est au bord du gaufre.
01:24:33 Alors justement, stop à la bureaucratie.
01:24:35 C'est aussi ce que va nous dire
01:24:37 le docteur Muriel Mollo
01:24:39 qui est en liaison avec nous.
01:24:41 Bonsoir docteur. Je le rappelle, vous avez publié
01:24:43 en mars dernier un livre, "Pénurie de soignants,
01:24:45 l'enquête choc".
01:24:47 Vous êtes vous-même médecin
01:24:49 et vous allez nous livrer
01:24:51 un petit peu ce que vous retenez
01:24:53 de l'état de l'hôpital.
01:24:55 Peut-être première réaction à ce tweet
01:24:57 de l'hôpital parisien Georges Pompidou
01:24:59 qui fait un appel au don. Est-ce que cela vous étonne ?
01:25:01 Nous, c'est choquant.
01:25:03 On se demande où passent nos impôts.
01:25:05 C'est quand même...
01:25:07 Si une structure privée avait fait ce genre d'appel au don,
01:25:09 on aurait crié au scandale.
01:25:11 Là, de la part d'une structure publique,
01:25:13 c'est quand même très étonnant,
01:25:15 c'est effarant même
01:25:17 de constater ça.
01:25:19 C'est quand même très étonnant.
01:25:21 Vous dénoncez les multiples défauts
01:25:23 de la réforme des services de santé.
01:25:25 Est-ce que vous avez des raisons
01:25:27 pour dire que vous n'avez pas de raisons
01:25:29 pour dénoncer les multiples défaillances
01:25:31 qui ont conduit à l'effondrement
01:25:33 de notre système de santé
01:25:35 aujourd'hui ? Peut-être sans rentrer
01:25:37 dans le détail pour les téléspectateurs,
01:25:39 quelles sont les principales
01:25:41 défaillances que vous avez
01:25:43 identifiées, vous, médecin
01:25:45 de terrain ? Vous avez exercé d'ailleurs
01:25:47 au CHU de Marseille, me semble-t-il.
01:25:49 Oui, absolument.
01:25:51 J'étais pratique attachée
01:25:53 pendant de nombreuses années à l'hôpital de Marseille,
01:25:55 au CHU.
01:25:57 Mais il n'y a pas
01:25:59 qu'une seule cause.
01:26:01 Il y a plusieurs causes. On parle souvent du
01:26:03 numérosplosus qui a été instauré
01:26:05 à partir de 1971
01:26:07 qui a diminué
01:26:09 l'accès aux études médicales.
01:26:11 Le point
01:26:13 le plus bas a été en 1993
01:26:15 avec 3500
01:26:17 étudiants par an.
01:26:19 Ensuite, il a remonté.
01:26:21 Mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi
01:26:23 l'instauration du MICA,
01:26:25 un système
01:26:27 de départ anticipé
01:26:29 des médecins à la retraite.
01:26:31 Cette mesure a fait partie
01:26:33 des vieux médecins. On n'avait plus
01:26:35 de nouveaux médecins, on avait moins de nouveaux médecins
01:26:37 qui entraient. Il y a aussi
01:26:39 le vieillissement de la population. On n'en a pas
01:26:41 tenu compte. Le vieillissement
01:26:43 de la population nécessitait
01:26:45 davantage de soins.
01:26:47 Et puis, on n'a pas
01:26:49 tenu compte non plus quand on a calculé ce
01:26:51 numérosplosus. Il ne fallait
01:26:53 pas prendre en compte le nombre de médecins
01:26:55 mais le temps médical disponible
01:26:57 puisque maintenant, actuellement, pour remplacer
01:26:59 un vieux médecin, il en faut deux
01:27:01 voire trois quelquefois parce qu'il y a
01:27:03 des changements de paradigme. Les jeunes veulent
01:27:05 une meilleure qualité de vie. On ne peut pas
01:27:07 leur reprocher.
01:27:09 Donc, ils veulent travailler moins
01:27:11 et donc, il faut
01:27:13 effectivement plus de
01:27:15 médecins pour compenser ce
01:27:17 départ à la retraite.
01:27:19 Les bas salaires, évidemment, qui font suivre
01:27:21 à l'hôpital, les médecins,
01:27:23 les médecins sont bien payés à l'hôpital.
01:27:25 Mais sont tous les aides-soignants, les infirmières,
01:27:27 tout le personnel soignant.
01:27:29 Les rémunérations
01:27:31 des médecins en ville qui
01:27:33 n'ont pas été augmentées depuis des années.
01:27:35 Là, on a augmenté de quelques euros.
01:27:37 Par rapport
01:27:39 à la rémunération des
01:27:41 médecins dans les autres pays européens,
01:27:43 c'est pratiquement deux fois moins.
01:27:45 Il y a la T2A, comme
01:27:47 le disait la personne avant.
01:27:49 Toute cette lourdeur
01:27:51 administrative dans les diplômes.
01:27:53 Aussi bien les hôpitaux,
01:27:55 l'activité hospitalière que les médecins
01:27:57 en libéral.
01:27:59 Notamment les médecins généralistes qui ont une charge
01:28:01 très importante administrative
01:28:03 qui leur prend beaucoup de temps,
01:28:05 qui sont très chronophages et qui sont,
01:28:07 dans une part du temps, inutiles.
01:28:09 Trop important. Ils prennent du temps au temps médical.
01:28:11 Au lieu de soigner,
01:28:13 ils font des tâches administratives
01:28:15 qui sont quand même différentes.
01:28:17 - Vous nous donnerez, ce que je vous propose,
01:28:19 vous nous donnerez quelques solutions,
01:28:21 puisque vous émettez aussi quelques hypothèses
01:28:23 pour que l'hôpital public
01:28:25 et la médecine française en général
01:28:27 puissent s'en sortir à Minel Bay.
01:28:29 C'est quand même désolant.
01:28:31 Je ne sais pas si autour de cette table,
01:28:33 vous avez été récemment dans un hôpital.
01:28:35 Ça m'est arrivé. Rien que la peinture,
01:28:37 les murs, c'est dans un état
01:28:39 lamentable. Je ne parle pas
01:28:41 des objets techniques
01:28:43 pour les besoins
01:28:45 des médecins. Je ne parle
01:28:47 pas non plus des effectifs.
01:28:49 Mais en tout cas, quand vous rentrez aujourd'hui
01:28:51 dans un hôpital public en France,
01:28:53 vous voyez effectivement la misère
01:28:55 devant vous. - Oui, et pourtant,
01:28:57 la France est l'un des
01:28:59 premiers employeurs européens en hôpital.
01:29:01 Sauf que la France
01:29:03 et les hôpitaux français souffrent du syndrome
01:29:05 franco-français qu'est la bureaucratie.
01:29:07 1,1 million
01:29:09 de personnels
01:29:11 des hôpitaux sont des personnels
01:29:13 administratifs, c'est-à-dire des personnels
01:29:15 non soignants. Il faut
01:29:17 mettre fin, d'urgence,
01:29:19 à cette bureaucratie. Je parlais pas plus tard
01:29:21 qu'avant-hier avec un médecin
01:29:23 qui m'expliquait qu'il attendait depuis
01:29:25 huit mois une pauvre imprimante.
01:29:27 Il a fini par l'acheter lui-même
01:29:29 parce qu'il fallait un bon de commande,
01:29:31 parce qu'il fallait passer par trois réunions,
01:29:33 parce qu'il fallait passer par des commissions,
01:29:35 parce qu'il fallait passer par un marché public,
01:29:37 par un appel d'offres. Vous imaginez Olivier,
01:29:39 toute cette bureaucratie
01:29:41 qui, aujourd'hui, il faut le dire,
01:29:43 et j'emploie le mot, emmerde les français.
01:29:45 Vraiment. Et derrière cela,
01:29:47 - Et redonnons le pouvoir aux médecins
01:29:49 de nous soigner plutôt que de faire des actes administratifs.
01:29:51 - Redonnons surtout le pouvoir aux français.
01:29:53 Nous sommes le pays champion
01:29:55 européen en matière de prélèvement obligatoire.
01:29:57 Vous avez un français sur trois
01:29:59 qui n'arrive pas à se soigner.
01:30:01 Notre pays, la France,
01:30:03 paye un milliard d'euros chaque année
01:30:05 pour soigner des clandestins.
01:30:07 Mettons fin à cet injuste AME
01:30:09 qui n'existe nulle part ailleurs
01:30:11 pour redonner des moyens
01:30:13 à l'hôpital public pour faire en sorte
01:30:15 que les français puissent se soigner
01:30:17 et non plus payer pour les autres.
01:30:19 Cette injustice sociale, elle existe.
01:30:21 Ce qu'il faut, aujourd'hui, c'est simplement
01:30:23 rétablir la justice fiscale
01:30:25 et la justice sociale. Ce sont toujours les mêmes qui payent.
01:30:27 - Je vous donne la parole tout de suite, Véronique Jacquy.
01:30:29 On va écouter Maude Bréjon, députée Renaissance,
01:30:31 qui était l'invitée d'Yohann Usahi ce matin.
01:30:33 Elle revenait sur cet appel aux dons
01:30:35 de l'hôpital Georges Pompidou.
01:30:37 Et pour elle, le gouvernement,
01:30:39 l'exécutif, en tout cas, n'a pas défeilli.
01:30:41 - Écoutez, on ne connaît pas les détails
01:30:43 de ce besoin d'achat de scanners.
01:30:45 Je comprends qu'encore une fois,
01:30:47 les gens puissent être étonnés,
01:30:49 les gens puissent être choqués.
01:30:51 Moi, je suis là pour leur dire
01:30:53 qu'on continuera à soutenir l'hôpital public
01:30:55 et à redresser l'hôpital public
01:30:57 qui a été laissé en déshérence depuis des dizaines d'années.
01:30:59 Il y a peut-être une forme de maladresse là-dedans.
01:31:01 Moi, je vais vous dire, on a passé des heures
01:31:03 dans l'hémicycle à étudier ce qu'on appelle
01:31:05 la sécurité sociale.
01:31:07 C'est plusieurs centaines de milliards d'euros
01:31:09 pour notre système de santé.
01:31:11 Donc, je ne peux pas laisser dire que l'État
01:31:13 laisserait le système de santé en déshérence.
01:31:15 C'est complètement faux.
01:31:17 Maintenant, il y a peut-être effectivement
01:31:19 une maladresse dans la façon dont cette cagnotte,
01:31:21 j'en connais pas les détails,
01:31:23 a été lancée.
01:31:25 - Le maire de Bréjon, Véronique Jacquet,
01:31:27 qui parle de maladresse, on le sait
01:31:29 qu'il y a eu des milliards déversés.
01:31:31 Et aujourd'hui, il y a cet appel aux dons.
01:31:33 Par contre, il y a sans aucun doute
01:31:35 un problème de gestion, là, très clairement.
01:31:37 - Oui, je vous l'ai dit, il y a un problème
01:31:39 de gestion. Je vous ai donné l'exemple
01:31:41 de l'hôpital de Valenciennes, où on a rendu
01:31:43 le pouvoir, finalement, aux chefs de service.
01:31:45 Et quand vous donnez,
01:31:47 vous redonnez le pouvoir, comme ça a été pendant des années,
01:31:49 à des chefs de service qui savent
01:31:51 gérer leur service et qui sont suffisamment
01:31:53 intelligents pour tâcher de le gérer
01:31:55 correctement, et puis surtout qui aiment leur métier,
01:31:57 qui aiment soigner, qui aiment opérer,
01:31:59 et qui aiment être là, voilà,
01:32:01 tout simplement. Donc on voit bien
01:32:03 que la bureaucratie tue tout. Mais moi, je voudrais
01:32:05 répondre à ce que disait la députée
01:32:07 Renaissance. Je pense qu'il y a
01:32:09 vraiment une... C'est le propre, malheureusement,
01:32:11 de ce gouvernement de faire de la petite politique.
01:32:13 Et il y a de la grande politique
01:32:15 à faire. Ça fait quand même plus de 50 ans
01:32:17 qu'on n'est pas capable de réformer
01:32:19 l'hôpital. Alors, jusqu'à il y a 15 ans, ça allait
01:32:21 encore. Mais vous vous rendez compte que la dernière réforme
01:32:23 d'ampleur de l'hôpital, en fait, ceux qui ont
01:32:25 fondé l'hôpital moderne tel
01:32:27 qu'il l'était, c'était Michel Debré,
01:32:29 accompagné de son père, Robert Debré,
01:32:31 qui était le grand pédiatre, qui a donné son nom,
01:32:33 évidemment, à un hôpital parisien. Ça date
01:32:35 de 1958. On a eu le
01:32:37 choc du Covid. On nous a promis un électrochoc.
01:32:39 Il n'y a toujours pas d'électrochoc.
01:32:41 Il y a eu le Ségur de la santé.
01:32:43 Qu'est-ce qu'il en est résulté ?
01:32:45 19 milliards sur 10 ans pour
01:32:47 augmenter le salaire du personnel
01:32:49 soignant. Mais, alors oui, on donne
01:32:51 un petit plus d'argent au personnel soignant. Pour autant,
01:32:53 on voit que ce ne sont des métiers qui ne sont absolument plus
01:32:55 attractifs. Je vous rappelle d'ailleurs que
01:32:57 un tiers des étudiants en médecine
01:32:59 arrêtent leurs études avant d'aller jusqu'au bout
01:33:01 de la fin de leurs études de médecine
01:33:03 parce qu'ils trouvent que c'est trop difficile
01:33:05 et que l'hôpital ne les fait pas rêver.
01:33:07 Donc, on se rend bien compte quand même qu'il y a une crise de sens
01:33:09 à tous les niveaux. Mais surtout,
01:33:11 quand je parle de petite politique, c'est qu'il suffit
01:33:13 pas de donner de l'argent à des soignants.
01:33:15 Il suffit de se dire "mais le
01:33:17 périmètre de compétence de l'infirmière,
01:33:19 c'est quoi avec l'argent que je lui donne en plus ?
01:33:21 C'est de soigner 15 malades
01:33:23 ou c'est d'en soigner 6 ?"
01:33:25 Il y a aussi une question de chance.
01:33:27 Justement, Véronique Jacquet, le docteur Mollo
01:33:29 qui est avec nous a des pistes
01:33:31 pour s'en sortir. C'est ce que vous l'est livré
01:33:33 d'ailleurs dans votre livre. En quelques mots,
01:33:35 quelles sont-elles très clairement ?
01:33:37 Alors, d'abord,
01:33:39 il faut dire qu'il n'y a pas
01:33:41 de solution miracle immédiate
01:33:43 puisqu'il faut 10 ans
01:33:45 pour former, notamment pour les médecins,
01:33:47 il faut 10 ans pour les former. Donc, il y aura
01:33:49 pendant 10 ans une pénurie.
01:33:51 Comme je disais tout à l'heure, on n'est pas au creux
01:33:53 de la vague. Donc, les solutions
01:33:55 que je propose sont des solutions palliatives
01:33:57 qui vont
01:33:59 améliorer
01:34:01 le système
01:34:03 que j'ai appelé les 5 R.
01:34:05 Les 5 R, c'est quoi ? C'est R comme
01:34:07 rationner. Il faut
01:34:09 dégager du temps médical
01:34:11 pour aller à l'essentiel,
01:34:13 à l'important,
01:34:15 au sérieux et laisser toute la
01:34:17 biologie, toutes les soins de confort,
01:34:19 aux infirmières de pratique avancée,
01:34:21 aux pharmaciens,
01:34:23 déléguer le plus
01:34:25 possible pour garder
01:34:27 le soin essentiel. Il faut
01:34:29 R comme rationaliser, il faut
01:34:31 rationaliser les soins,
01:34:33 dégager du temps aussi médical
01:34:35 en supprimant,
01:34:37 en misant à jour toutes ces
01:34:39 administratives chronophages qui prennent un
01:34:41 temps fou, en développant
01:34:43 l'intelligence artificielle... - Pardonnez-moi,
01:34:45 docteur, je suis obligé de vous
01:34:47 couper. Je vais résumer puisque le son,
01:34:49 malheureusement, de notre liaison
01:34:51 est très mauvaise. Néanmoins,
01:34:53 j'ai noté, et je vais faire part
01:34:55 de vos solutions à nos
01:34:57 invités, rationner
01:34:59 en dégageant du temps médical, laisser
01:35:01 la bobologie à des auxiliaires
01:35:03 de santé, rationaliser
01:35:05 en sous-traitant les tâches administratives,
01:35:07 revaloriser en augmentant les salaires,
01:35:09 responsabiliser en limitant le nombre de
01:35:11 consultations à deux par mois,
01:35:13 mais également en durcissant les sanctions
01:35:15 contre les patients, par exemple, qui posent des lapins,
01:35:17 et réconcilier le public et le privé.
01:35:19 C'est ce que nous dit le docteur Mollo.
01:35:21 Alors ça, ce sont des
01:35:23 mesures dans l'urgence, et puis
01:35:25 après, un second cap, sachant qu'il faut
01:35:27 10 ans pour former un médecin, se donner
01:35:29 un second cap. Éric Tegner, c'est comme ça
01:35:31 qu'il faut réfléchir aujourd'hui des mesures
01:35:33 d'urgence, et puis des mesures à plus long terme, ensuite.
01:35:35 Parce que ce ne font pas, peut-être, aujourd'hui nos politiques.
01:35:37 - Oui, alors qu'Emmanuel Macron profite
01:35:39 quand même de quelque chose d'assez unique, qui est
01:35:41 d'avoir un deuxième mandat. Ça fait longtemps qu'on n'a pas eu un président
01:35:43 qui a fait autant de durée,
01:35:45 donc ça fait 7 ans. Moi, là où je rejoins Véronique,
01:35:47 c'est que si on a un hôtel
01:35:49 un hôpital Georges Pompidou,
01:35:51 c'est sûr que ce n'est pas demain la veille qu'on aura un hôpital
01:35:53 Emmanuel Macron, pour le peu qu'il a fait.
01:35:55 J'aimerais revenir sur ce qu'elle a dit
01:35:57 parce que, en vrai,
01:35:59 c'est amusant parce qu'elle est quand même
01:36:01 porte-parole de Renaissance,
01:36:03 et elle dit qu'elle n'a pas les détails. Alors moi, j'ai fait quelque chose
01:36:05 de très simple. Je suis allé sur Twitter, ce tweet dont
01:36:07 on parle, et j'ai cliqué sur le lien.
01:36:09 Voilà, donc je l'invite, avant de venir à une émission, de cliquer
01:36:11 sur ce lien parce que, justement, les détails sont
01:36:13 publics aujourd'hui. On voit que
01:36:15 cet instrument, justement, qu'ils veulent acheter
01:36:17 va notamment concerner la cardiologie,
01:36:19 les maladies vasculaires, la cancérologie,
01:36:21 donc ça parle à tous ceux qui nous écoutent.
01:36:23 Ça va réduire la dose d'irradiation
01:36:25 de 40 à 50 % par rapport
01:36:27 à un scanner standard, et ça va
01:36:29 permettre aussi de mieux comprendre,
01:36:31 de mieux analyser aujourd'hui un cancer.
01:36:33 Donc ça, c'est très important. Et le deuxième élément
01:36:35 qu'on apprend aussi là-dedans, c'est que
01:36:37 cet outil, justement,
01:36:39 aucun autre hôpital
01:36:41 de la région parisienne ne l'a,
01:36:43 et seulement deux l'ont au niveau national.
01:36:45 Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Souvent, vous savez,
01:36:47 les Français, lorsqu'ils vont parler autour de la table
01:36:49 de quand ils vont vieillir,
01:36:51 quand ils vont être malades, qu'ils vont avoir besoin
01:36:53 d'être prêts en charge, ils disent souvent "oui, mais
01:36:55 d'ici là, d'ici 10 ou 20 ans, de toute façon,
01:36:57 la recherche aura avancé". Ce qu'on comprend
01:36:59 à travers ça, c'est que la recherche, elle a déjà avancé,
01:37:01 qu'on a déjà aujourd'hui des moyens
01:37:03 de mieux soigner, de mieux
01:37:05 analyser un cancer, mais tout simplement,
01:37:07 on ne fait pas en sorte de les
01:37:09 acheter, alors qu'il suffirait tout simplement
01:37:11 de donner les moyens pour
01:37:13 parvenir à cette nouvelle technologie. Et je trouve
01:37:15 que c'est ce qui est proprement scandaleux,
01:37:17 qu'on ait un pays, la France,
01:37:19 qui fait autant d'avancées au niveau scientifique,
01:37:21 de ne pas permettre aux Français, aujourd'hui,
01:37:23 pas dans 10 ans, mais aujourd'hui, ceux qui sont malades,
01:37:25 ceux qui meurent, d'en profiter,
01:37:27 c'est proprement scandaleux. On a eu
01:37:29 six ministres de
01:37:31 la Santé qui étaient des
01:37:33 anciens médecins en 7 ans,
01:37:35 dans l'ère Macron. Tous médecins,
01:37:37 je le disais. On va peut-être les voir
01:37:39 à l'antenne. Nous avons eu Agnès
01:37:41 Buzyn, on se souvient, Olivier Véran,
01:37:43 médecin également, Brigitte Bourguignon, François
01:37:45 Braune, Aurélien Rousseau, Agnès
01:37:47 Firmin-Lebaudot, actuellement
01:37:49 en poste, Véronique Jacqui. L'interrogation,
01:37:51 est-ce qu'il faut avoir nécessairement
01:37:53 à la tête du ministère de la Santé
01:37:55 un médecin ? Visiblement,
01:37:57 non. Est-ce qu'il faut avoir
01:37:59 une personnalité, un profil
01:38:01 qui donne un cap, un véritable
01:38:03 gestionnaire, justement, pour que les Français,
01:38:05 aujourd'hui, profitent ? On a un banquier à la tête
01:38:07 de l'Elysée et la France est en faillite,
01:38:09 3 000 milliards de dettes. Donc voilà.
01:38:11 Les cordonniers sont les plus mal chaussés.
01:38:13 Il faut un ministre
01:38:15 qui veuille sauver l'hôpital,
01:38:17 tout simplement. Je vous rappelle que
01:38:19 M. Rousseau est parti à cause de la loi
01:38:21 immigration, non pas parce que l'hôpital,
01:38:23 non pas parce que le bilan de l'hôpital en
01:38:25 2023, c'était 7 000 fermetures de
01:38:27 lits et qu'on en est à 40 000 en plus de 5 ans.
01:38:29 Voilà, ça c'est une faillite
01:38:31 et pour autant, tous restent
01:38:33 en poste. Donc, s'ils aimaient
01:38:35 l'hôpital, ça les empêcherait de dormir la nuit.
01:38:37 Enfin, vous vous rendez compte, il y a quand même
01:38:39 des réformes à faire qui sont
01:38:41 pas très compliquées. Il faut juste avoir une vision
01:38:43 sur 10 à 15 ans. Vous vous rendez
01:38:45 compte que les infirmières qui travaillent
01:38:47 dans les hôpitaux parisiens
01:38:49 habitent souvent à une heure et demie
01:38:51 de leur lieu de travail.
01:38:53 Ça veut dire qu'elles en sont à 3 heures de trajet
01:38:55 en RER, aller-retour.
01:38:57 Ça fait des années qu'on dit
01:38:59 qu'il faut qu'elles puissent habiter à côté de l'hôpital.
01:39:01 C'est-à-dire que les logements sociaux à Paris,
01:39:03 c'est le personnel soignant qui devrait être prioritaire
01:39:05 et qui devrait loger dedans.
01:39:07 Tout le monde s'accorde à dire
01:39:09 que c'est du bon sens. Pourquoi ?
01:39:11 Est-ce que cette question n'est toujours pas sur la table ?
01:39:13 Elle l'a été, elle n'est toujours pas traitée.
01:39:15 Elle n'est donc toujours pas
01:39:17 mise en place. C'est un manque
01:39:19 de respect quand même. Je vous rappelle que les soignants
01:39:21 on les a tous applaudis au moment du Covid
01:39:23 et maintenant ils sont terriblement méprisés.
01:39:25 - C'est vrai qu'Hervé Gana,
01:39:27 le bon sens, ce qu'on appelle le bon sens,
01:39:29 on a l'impression effectivement
01:39:31 qu'il est souvent mis de côté pour
01:39:33 finalement trouver des solutions un peu compliquées
01:39:35 ou qui ne visent pas juste
01:39:37 finalement. C'est un peu ça le problème qu'on a aujourd'hui en France.
01:39:39 - On a quand même l'impression que voici le temps
01:39:41 des managers et fini le temps des gestionnaires.
01:39:43 C'est un peu ce qui ressort de toutes ces problématiques
01:39:45 de management. En fin de compte, on fait
01:39:47 plus confiance au budget.
01:39:49 Or la personne n'est pas un budget.
01:39:51 C'est un peu le drame actuellement
01:39:53 de l'hôpital. - Et on aura l'occasion d'en
01:39:55 parler bien évidemment puisque cette problématique
01:39:57 liée à l'hôpital, cela fait maintenant
01:39:59 des années que cela dure. On a un sentiment que
01:40:01 c'est insoluble. Nous en parlons régulièrement
01:40:03 autour de ce plateau. Il reste quelques minutes
01:40:05 pour évoquer une nouvelle fois puisque
01:40:07 c'est l'actualité du jour.
01:40:09 Notre concitoyenne franco-israélienne
01:40:11 que vous voyez à l'antenne,
01:40:13 Miachem, libérée je vous le rappelle le 30
01:40:15 novembre dernier, après avoir été
01:40:17 kidnappée par les terroristes du
01:40:19 Hamas lors de la répartie sanglante du secte
01:40:21 octobre, eh bien aujourd'hui, elle sort
01:40:23 du silence. Elle a accordé une interview
01:40:25 à une télévision israélienne.
01:40:27 Elle revient sur sa détention.
01:40:29 Une interview que vous pourrez suivre, je vous le
01:40:31 rappelle, à 21h sur
01:40:33 C News. Nous en parlerons
01:40:35 ensuite, nous en débattrons. Mia qui raconte
01:40:37 ses 55 jours de captivité.
01:40:39 Et ce soir, nous avons également Pierre
01:40:41 Martinet, agent secret du
01:40:43 service Action, ancien agent secret du
01:40:45 service Action. Vous aussi,
01:40:47 vous avez été
01:40:49 prise en otage en Libye
01:40:51 en mai 2011. Vous avez connu
01:40:53 finalement une situation similaire à celle
01:40:55 de Mia, et nous l'avions entendu
01:40:57 tout à l'heure, des paroles qui résonnent particulièrement
01:40:59 pour vous aussi ce soir.
01:41:01 L'importance de s'exprimer,
01:41:03 l'importance de donner une interview
01:41:05 qui va être regardée par
01:41:07 des millions de personnes. Finalement,
01:41:09 quel est l'impact lorsque vous avez été
01:41:11 pris en otage de parler ? En quoi c'est important ?
01:41:13 Ça fait partie du processus
01:41:15 de reconstruction.
01:41:17 Et d'en parler, c'est bien.
01:41:19 De l'écrire, c'est bien. D'être suivi par
01:41:21 des spécialistes du post-traumatique, c'est bien.
01:41:23 Ne pas être dans le déni,
01:41:25 parce que le déni nous tue
01:41:27 à petit feu. Et ce qui est très important,
01:41:29 dans mon cas, parce que chaque individu va réagir
01:41:31 différemment à cette épreuve, en fonction
01:41:33 de son parcours, de ses émotions,
01:41:35 et d'autres paramètres
01:41:37 également. Mais ce qui est important, c'est
01:41:39 je pense qu'elle en fera peut-être
01:41:41 un livre, c'est très important d'en faire un livre. Et ce qui est plus
01:41:43 important encore, c'est d'en parler. D'en parler,
01:41:45 d'en parler, d'en parler. Ça permet
01:41:47 aussi
01:41:49 à l'opinion publique d'essayer de se
01:41:51 rendre compte de ce qu'elle a pu vivre.
01:41:53 Et je fais une parenthèse,
01:41:55 c'est que je pense encore à ces otages qui sont sur place,
01:41:57 qui ont l'espoir de sortir,
01:41:59 mais que chaque jour, cet espoir, pour
01:42:01 certains, disparaît.
01:42:03 Et c'est en dents de scie,
01:42:05 la détention est en dents de scie.
01:42:07 On a de l'espoir, on a du désespoir. On pense
01:42:09 qu'on va mourir. On pense qu'on va être libérés.
01:42:11 Tout ça, ça nous met dans
01:42:13 un tourbillon émotionnel
01:42:15 qui est très dur, après,
01:42:17 à maîtriser.
01:42:21 Et au-delà de la maîtrise, c'est à contrôler
01:42:23 aussi. Mais il y a
01:42:25 une chose qui est très importante, je pense,
01:42:27 c'est qu'elle doit être entourée,
01:42:29 entourée, entourée.
01:42:31 Un grand merci
01:42:33 à Pierre Martinet d'avoir partagé
01:42:35 votre expérience, votre
01:42:37 témoignage très poignant, qui résonne
01:42:39 particulièrement avec celui de
01:42:41 Miachem. On le voit
01:42:43 à l'antenne, ce visage, cette
01:42:45 jeune femme, symbole finalement
01:42:47 de ces
01:42:49 otages actuellement dans la bande de Gaza.
01:42:51 On pense très fort à eux. Il reste
01:42:53 trois de nos concitoyens
01:42:55 aujourd'hui encore
01:42:57 dans les mains du Hamas.
01:42:59 Un grand merci en tous les cas à tous les cinq.
01:43:01 Merci Pierre Martinet, merci Véronique
01:43:03 Jacquier, merci Amine Elbaïe, merci
01:43:05 Hervé Gana, merci beaucoup
01:43:07 Éric Tegner. Il nous reste
01:43:09 quelques secondes. Alors un message un peu plus
01:43:11 personnel. Et c'est vrai, quand on voit Mia libérée,
01:43:13 quand on voit toutes ces difficultés,
01:43:15 tous ces moments douloureux que l'on passe,
01:43:17 on pense à sa famille, on a envie de les serrer
01:43:19 très fort dans ses bras. Mes enfants sont en vacances
01:43:21 et je leur avais fait une petite promesse. Je leur avais
01:43:23 dit que j'allais les saluer.
01:43:25 Alors je vous embrasse très fort mes enfants.
01:43:27 Si vous me regardez, voilà, je n'osais
01:43:29 pas le faire. Et puis tout d'un coup,
01:43:31 j'ai eu envie de les embrasser très fort.
01:43:33 En tout cas, Mia, son témoignage
01:43:35 à entendre, je vous le rappelle, à 21h.
01:43:37 Et ne manquez pas, c'est tout de suite face
01:43:39 à Philippe Devilliers, la dernière
01:43:41 de l'année. À ne pas manquer.
01:43:43 Il vous attend avec Eliott Deval et
01:43:45 Geoffroy Lejeune. C'est tout de suite.
01:43:47 Restez avec nous sur CNews.
01:43:49 [Musique]

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