• l’année dernière
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 -Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros.
00:00:03 Une année difficile vient de s'achever,
00:00:06 mais nous avons tenu bon, nous avons fait face ensemble.
00:00:09 Des textes ambitieux ont été adoptés par le Parlement.
00:00:12 Réforme des retraites, loi sur l'immigration,
00:00:15 nous allons donc continuer.
00:00:16 Voilà ce que devrait dire demain, Emmanuel Macron,
00:00:19 dans la traditionnelle allocution des voeux du 31 décembre.
00:00:23 Une prise de parole qui ne provoque pas une attente considérable.
00:00:26 Au même moment, les rumeurs de remaniement font leur retour.
00:00:30 Emmanuel Macron voudrait tout changer,
00:00:32 jourent certains conseillers.
00:00:33 Oui, mais avec qui ? Il n'y a personne sur le banc de touche.
00:00:36 Quand les rumeurs de remaniement font surface,
00:00:39 il faut toujours se rappeler.
00:00:41 Ceux qui parlent ne savent rien et ceux qui savent se taisent.
00:00:44 Enfin, avez-vous remarqué que l'actualité
00:00:46 de ces derniers jours ne tourne qu'autour de l'affaire Depardieu ?
00:00:50 Il n'est plus question de la loi immigration,
00:00:53 des ministres et députés frondeurs,
00:00:55 de la crise politique que traverse la majorité,
00:00:58 même quand il a affirmé que Gérard Depardieu rendait fière la France.
00:01:01 Déclencher une nouvelle polémique pour en chasser une autre,
00:01:05 la méthode n'est pas nouvelle, mais encore, faut-il la maîtriser ?
00:01:08 C'est le rappel des titres d'Isabelle Piboulot.
00:01:11 -Bonjour, Gauthier. Bonjour à tous.
00:01:14 A partir du 1er janvier,
00:01:16 la France n'acceptera plus de nouveaux imams détachés,
00:01:20 soit envoyés par d'autres pays.
00:01:22 Gérald Darmanin l'a annoncé hier dans une lettre aux pays concernés.
00:01:26 Le but est de s'assurer qu'aucun imam n'est payé par un Etat étranger.
00:01:30 L'accent est mis sur la nécessité qu'une part croissante des imams
00:01:33 soit formée en France au moins partiellement.
00:01:36 Dans un contexte de menaces terroristes très élevée,
00:01:39 le réveillon se déroulera sous haute sécurité.
00:01:42 Demain, 5000 militaires de l'opération Sentinelle
00:01:45 ainsi que 90 000 policiers et gendarmes
00:01:48 seront déployés dans le pays, dont 6000 dans la capitale.
00:01:51 La CRS-8, des hélicoptères et des drones seront également mobilisés.
00:01:56 Les autorités attendent 1,5 million de spectateurs
00:01:59 lors des festivités parisiennes.
00:02:01 Et puis au Niger, des milliers de personnes ont célébré hier
00:02:04 le départ, il y a une semaine, des derniers militaires français
00:02:08 déployés dans le pays.
00:02:09 Des célébrations auxquelles ont assisté
00:02:12 les premiers ministres nigériens, burkinabés et maliens.
00:02:15 La France a donc officiellement terminé le retrait
00:02:18 de ses quelques 1500 militaires,
00:02:20 mettant fin à 10 ans de lutte anti-djihadiste française au Sahel.
00:02:24 -Nathan Devers, Pierre Gentillet, Alexandre de Vécuo
00:02:27 et Charlotte Dornelas, bonjour à tous.
00:02:29 -Bonjour. -Noël s'est bien passé ?
00:02:31 -Nickel. -Vous avez des cadeaux ?
00:02:33 -Jésus est né. -Tout s'est bien passé.
00:02:36 Vous avez mis une crèche ? -Bien sûr.
00:02:38 -Bien sûr. -Bien sûr.
00:02:39 -J'ai vu le sondage du GD.
00:02:41 La majorité des Français qui mettent une crèche chez eux
00:02:44 ne sont pas catholiques.
00:02:46 Donc c'est au-delà de la tradition chrétienne.
00:02:49 -Non, c'est une tradition chrétienne.
00:02:51 Ca ne nécessite pas la foi. -Voilà.
00:02:54 -Ca va au-delà pour certains Français
00:02:56 qui ne sont pas forcément croyants, mais mettent une crèche.
00:02:59 Vous êtes d'accord avec ce que j'ai dit ?
00:03:02 On ne parle plus que de l'affaire Depardieu.
00:03:04 Ce n'est pas le succès d'Emmanuel Macron
00:03:07 avec ce contrefeu qu'il a allumé pour chasser la loi immigration
00:03:10 et la crise politique que connaît la majorité ?
00:03:13 -Pour défendre le président,
00:03:15 l'espace médiatique s'est beaucoup emballé autour de ses propos
00:03:19 et s'est concentré sur cette partie de l'interview et sur Depardieu.
00:03:23 -Quand vous désavouez une ministre en direct, c'est fait pour.
00:03:27 -C'était fort, mais il n'y avait pas que ça.
00:03:29 Ensuite, c'est certain que l'importance politique
00:03:32 de l'affaire, si on peut l'appeler comme ça,
00:03:35 Depardieu, au regard de sujets politiques
00:03:37 bien plus importants que la loi immigration,
00:03:40 dont on ne sait pas encore,
00:03:42 c'est un peu le feuilleton de la rentrée pour 2024...
00:03:45 -Le Conseil constitutionnel. -Exactement.
00:03:47 On ne sait pas encore quelles dispositions
00:03:50 survivront au fourche-codine du Conseil.
00:03:53 Beaucoup ne savent pas que c'est l'étape déterminante.
00:03:56 Qu'est-ce qui va se passer si...
00:03:58 -Emmanuel Macron l'a saisi lui-même,
00:04:00 et c'est rare qu'un président saisisse le Conseil.
00:04:03 -Oui, ça arrive.
00:04:04 -Ca se compte sur les doigts des deux mains.
00:04:06 -Oui, c'est assez rare.
00:04:08 De mémoire, le président de la République l'avait fait
00:04:11 au moment de la loi sur le pass, la loi anti-casseurs.
00:04:14 Mais dans le système dans lequel nous sommes,
00:04:17 60 parlementaires suffisent pour saisir le Conseil constitutionnel.
00:04:21 On n'a pas doute que le Conseil est saisi.
00:04:23 C'est ça qui va nous interroger.
00:04:25 Nous sommes tous ici suspendus au pouvoir de neuf juges non élus
00:04:30 qui sont en majorité relative des politiques
00:04:33 et qui vont décider si cette loi est conforme ou non
00:04:36 à l'opinion qu'ils se font de la Constitution.
00:04:39 C'est un sujet grave.
00:04:40 Encore une fois, des mois de débat au Parlement
00:04:43 balayés par neuf personnes non élues.
00:04:45 -On en parlera plus tard.
00:04:47 Mais c'est vrai, Alexandre de Vecchio,
00:04:50 président de la République, qui espère
00:04:52 que le Conseil constitutionnel va défaire une loi
00:04:55 votée par une partie de sa majorité
00:04:57 fruit d'un deal avec les Républicains.
00:05:00 Il ne fallait pas que le Conseil constitutionnel
00:05:03 retoque quoi que ce soit.
00:05:04 Quand il a appris que Fabius aurait pensé retoquer sa loi,
00:05:08 il est sorti de Ségon.
00:05:09 -C'est inédit qu'un président de la République
00:05:12 veuille lui-même annuler sa propre loi.
00:05:15 Mais ça pose, encore une fois,
00:05:17 la question du Conseil constitutionnel
00:05:19 et d'une forme de gouvernement des juges.
00:05:22 Ces personnes-là sont non élues.
00:05:24 D'ailleurs, je dis "des juges", mais elles sont très politisées.
00:05:27 Fabius n'est même pas un juge.
00:05:29 Ils ont sur les épaules une responsabilité incroyable.
00:05:33 On peut se poser la question de la démocratie.
00:05:35 Souvent, on dit que le Conseil constitutionnel,
00:05:38 c'est la démocratie, les contre-pouvoirs nécessaires.
00:05:41 Je crois que la démocratie, c'est la souveraineté populaire
00:05:45 et la démocratie, c'est le pouvoir légitimement élu.
00:05:48 Ca s'inscrit dans une dérive plus grande.
00:05:51 Il y a le Conseil constitutionnel, le Conseil d'Etat,
00:05:54 les juges de la Cour européenne.
00:05:56 On se demande qui gouverne, et de moins en moins,
00:05:59 le peuple français et européen.
00:06:01 -Et après, Emmanuel Macron donne les arguments parfaits
00:06:04 aux Rassemblements et aux Républicains.
00:06:06 Les lois votées par le Parlement et approuvées par une majorité
00:06:10 de Français ne peuvent pas être appliquées en France
00:06:13 et en Europe. -C'est une manière de voir les choses.
00:06:16 L'autre manière, ce serait d'estimer
00:06:19 qu'Emmanuel Macron, s'il en vient à saisir
00:06:21 le Conseil constitutionnel, et si nombreux ont été les gens,
00:06:24 même de la Macronie, qui ont reconnu qu'il y avait
00:06:27 des éléments dans cette loi qui n'étaient pas constitutionnels,
00:06:31 avant même de savoir ce que les membres du Conseil
00:06:34 vont en penser. -Qu'ils ont considéré
00:06:37 que de leur point de vue, ce n'était pas constitutionnel.
00:06:40 -C'est beaucoup une affaire d'opinion.
00:06:42 Vous savez, ce sont... Enfin, on a quand même neuf juges.
00:06:46 Un ancien sénateur, Jacques Mézard, Alain Juppé,
00:06:49 Laurent Fabius et Jacqueline Gourault,
00:06:51 ancienne ministre d'Emmanuel Macron.
00:06:53 Réveillez-vous deux secondes.
00:06:55 Si on mettait, je sais pas moi,
00:06:57 deux sénateurs Rassemblement national,
00:07:00 deux sénateurs Les Républicains et une majorité de droite,
00:07:03 je suis sûr qu'on aurait des évidences.
00:07:06 -C'est Emmanuel Macron qui nommera le prochain président.
00:07:09 C'est toujours le président de la République
00:07:12 qui nomme le président du Conseil, qui changera bientôt.
00:07:15 Je crois dans un an.
00:07:16 -Charlotte, est-ce que vous pensez...
00:07:18 -Le pauvre Nathan n'a pas fini sa phrase.
00:07:21 -C'est le responsable de l'émission.
00:07:23 Il a beaucoup plus parlé que le reste du temps.
00:07:26 -On est toujours responsable quand on se fait voler la parole.
00:07:30 Il me semble quand même que si Emmanuel Macron fait ça,
00:07:33 c'est parce que Marine Le Pen l'a dit,
00:07:35 il y a beaucoup d'éléments dans cette loi
00:07:38 de son propre logiciel politique.
00:07:40 -C'est pas un hold-up ?
00:07:42 -Contre lequel Emmanuel Macron était censé faire barrage.
00:07:45 Il a été élu pour faire barrage au logiciel politique de Marine Le Pen.
00:07:49 -Si vous ne réglez pas le problème de l'immigration,
00:07:52 vous donnez du carburant à Marine Le Pen pour se faire élire.
00:07:56 -Ca, on peut le dire.
00:07:57 Mais régler le problème de l'immigration,
00:08:00 si c'est le régler avec des idées partiellement celles de Marine Le Pen,
00:08:04 on peut donner un ministère à Marine Le Pen.
00:08:07 C'est de savoir si c'est des idées efficaces ou inefficaces.
00:08:10 -Quand quelqu'un se fait élire, notamment sur cela,
00:08:13 en 2022, au soir du 2e tour, Emmanuel Macron dit
00:08:16 "Je sais que la plupart, enfin, nombreux ont été les électeurs,
00:08:20 "qui ont voté pour moi, pas pour mon programme."
00:08:22 -Quelle est l'idée de Marine Le Pen reprise dans ce texte-là ?
00:08:26 -C'est pas une question de choc, c'est une question d'un constat.
00:08:30 Mais on voit bien qu'avant la motion de rejet
00:08:32 et la commission mixte paritaire,
00:08:35 l'extension de la déchéance de nationalité,
00:08:37 la caution pour les étudiants étrangers...
00:08:40 -Pour les binationaux qui tuent des policiers ?
00:08:43 -C'est une question juridique, politique, législative.
00:08:46 Vous voyez ce que je veux dire ? C'est pas sur le cas particulier.
00:08:49 On est presque de l'ordre d'une forme de cheval de troie.
00:08:53 Marine Le Pen elle-même dit
00:08:54 "C'est la 1re fois que nous participons à la création de la loi
00:08:58 "sur un sujet comme l'immigration.
00:09:00 "Quand nous arriverons au pouvoir, nous le ferons plus."
00:09:03 -C'est pour la régularisation des travailleurs sans-papiers.
00:09:06 Le préfet va pouvoir régulariser.
00:09:08 -Marine Le Pen a voté cela en jouant la carte du compromis.
00:09:12 -Il n'y a pas que des mesures
00:09:13 qu'on ait par le RN dans ce texte.
00:09:15 -Il y avait un texte précédent.
00:09:17 C'est une radicalisation de la version précédente.
00:09:20 -La déchéance de nationalité pour les tueurs de policiers,
00:09:23 ça scandalise beaucoup de Français.
00:09:26 -C'est surtout qu'il y a un devoir d'information.
00:09:29 Tous les responsables politiques ont fait de la politique,
00:09:32 y compris en parlant de victoire idéologique
00:09:35 pour la question précise de la priorité
00:09:37 ou de la préférence nationale.
00:09:39 Mais simplement, le texte lui-même
00:09:41 est loin, loin, loin du programme de Marine Le Pen.
00:09:44 Il est même très loin du programme des Républicains
00:09:47 sur la question de l'immigration.
00:09:49 Même quand Valérie Pécresse était candidate à la présidentielle,
00:09:53 le programme sur la question de l'immigration,
00:09:56 c'était proche en réalité, notamment dans les outils.
00:09:59 La question du Conseil constitutionnel,
00:10:01 c'est le premier point du référendum.
00:10:03 La loi qui est votée aujourd'hui,
00:10:05 elle est très loin de ce que proposent toutes les droites,
00:10:09 tous les programmes de droite sur la question de l'immigration.
00:10:12 La deuxième chose, elle va passer entre les mains
00:10:15 du Conseil constitutionnel.
00:10:17 On sera d'accord en attendant.
00:10:19 Pendant la crise sanitaire, le Conseil constitutionnel
00:10:22 faisait plus de la politique et de l'interprétation
00:10:25 que de la défense de principes.
00:10:27 Ils avalisaient, c'était illisible de savoir en vertu de quoi
00:10:30 ils prenaient les décisions.
00:10:32 C'est la même chose, d'autant plus la même chose
00:10:35 sur le sujet de l'immigration,
00:10:37 qui n'est jamais vue comme une question...
00:10:40 Comment dire ?
00:10:41 Comme un sujet politique qui revient aux mains du politique,
00:10:44 qui revient entre les mains du politique
00:10:47 de décider qui rentre ou sort,
00:10:49 mais comme un sujet idéologique en France.
00:10:51 Le Conseil constitutionnel fera de l'idéologie pure.
00:10:54 -On va en reparler, c'est promis,
00:10:56 mais je voulais ouvrir cette émission
00:10:59 sur le visage bouleversant de Miachem,
00:11:01 otage franco-israélienne pendant plus de 50 jours.
00:11:04 Elle a raconté son calvaire à la télévision israélienne.
00:11:07 Le résumé, avec Célia Gruyère.
00:11:09 -Le 7 octobre dernier,
00:11:11 lors du festival Supernova,
00:11:13 la vie de Miachem bascule.
00:11:15 Prise en otage durant l'attaque,
00:11:17 elle restera prisonnière du Hamas pendant 55 jours.
00:11:20 Enfermée dans une salle, seule avec un terroriste,
00:11:23 elle raconte dans un entretien l'enfer qu'elle a vécu.
00:11:27 -J'avais très peur d'être violée, c'était ma plus grande peur.
00:11:30 Je craignais que quelque chose...
00:11:34 ...se passe quelque chose.
00:11:37 -Menacée, violentée, affamée et même jalousée,
00:11:40 Miachem devait supporter
00:11:42 les tortures psychologiques des terroristes,
00:11:44 comme ce jour où ils lui ont fait croire
00:11:47 qu'elle quitterait Gaza le lendemain.
00:11:49 -Ils l'ont dit "you, tomorrow, Israel".
00:11:51 J'attendais le lendemain.
00:11:54 Je me levais le matin, j'attendais qu'il se passe quelque chose,
00:11:58 et puis il m'a dit...
00:12:00 "Comme Gilad Chalit.
00:12:03 "Un an, deux ans, trois ans.
00:12:05 "Ca brise, ça te brise, ça te brise."
00:12:09 -Aujourd'hui libérée, très émue,
00:12:11 elle se dit rongée par la culpabilité.
00:12:14 -Sortir de là-bas...
00:12:16 ...et demander pardon
00:12:20 pour être sortie de là-bas.
00:12:22 ...
00:12:24 Se sentir coupable,
00:12:26 parce que derrière toi, il y a encore des gens
00:12:29 qui sont derrière, qui te disent
00:12:31 "Mia, s'il te plaît, ne nous oubliez pas."
00:12:33 ...
00:12:35 -Durant sa captivité, Miachem avait vu sa mère
00:12:38 à la télévision lui transmettre un message.
00:12:41 A son tour, elle a souhaité en délivrer un
00:12:43 aux autres otages, celui de Garde des Respoirs.
00:12:46 -On est avec Pierre Rehov, reporter franco-israélien.
00:12:50 Vous le trouvez en Israël.
00:12:52 Comment ce témoignage de Miachem a été reçu en Israël ?
00:12:56 -Ecoutez, le témoignage a été diffusé hier soir.
00:13:01 Donc, j'ai eu ce matin
00:13:04 deux, trois appels de gens qui ont été touchés,
00:13:07 évidemment, par ce témoignage émouvant.
00:13:10 Cela dit, on n'a rien découvert de nouveau.
00:13:13 C'est-à-dire que ce qu'elle a pu vivre,
00:13:17 tout Israël savait pertinemment bien
00:13:20 de quoi il s'agissait et à qui on avait affaire
00:13:22 lorsque l'on parle des Palestiniens et du Hamas.
00:13:25 Je pense que les propos les plus importants
00:13:28 qu'elle ait pu tenir, c'est dire, d'une part,
00:13:30 qu'elle a vécu un holocauste,
00:13:32 et cela correspond totalement à ce que les Israéliens
00:13:36 ont vécu le 7 octobre, c'est-à-dire que le massacre,
00:13:39 le pogrom qui s'est déroulé dans les kibouts tout autour
00:13:42 et puis à la "rife party" n'ont fait que raviver
00:13:46 des douleurs terribles inscrites dans l'ADN du peuple juif
00:13:50 et de l'ADN des Israéliens.
00:13:52 Ce n'a pas été un attentat terroriste,
00:13:55 c'était un pogrom durant lequel les gens ont été martyrisés,
00:13:58 ont été brûlés vifs, ont été torturés,
00:14:01 ont été massacrés des familles entières, etc.
00:14:04 Des otages ont été enlevés.
00:14:06 Ce n'était pas un attentat terroriste,
00:14:08 c'était un pogrom, c'était important qu'elle le souligne.
00:14:11 L'autre chose importante pour Israël et pour le reste du monde,
00:14:15 c'est qu'il n'y a pas de palestiniens innocents,
00:14:18 il n'y a pas de civils innocents à Gaza.
00:14:20 Il y a eu un sondage fait par un institut arabe
00:14:24 la semaine dernière, 78 % des habitants de Gaza
00:14:27 soutiennent le Hamas et soutiennent ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:14:31 Il y a quand même très peu de gens,
00:14:33 et certainement des gens qui appartiennent à l'ancienne génération,
00:14:37 d'ailleurs, parce qu'avant l'arrivée du Hamas à Gaza,
00:14:40 il y avait quand même une autre modération, on va dire,
00:14:44 où Israël était implanté à l'intérieur de Gaza
00:14:46 et qu'il y avait des échanges
00:14:48 que les Gazaouis travaillaient avec Israël,
00:14:51 beaucoup plus qu'ils ne l'ont fait jusqu'au 7 octobre.
00:14:54 Il y avait un relationnel qui empêchait de considérer,
00:14:57 depuis l'intérieur de Gaza, les Juifs comme des monstres
00:15:00 et les Israéliens comme des petits bonshommes verts
00:15:03 avec des mitraillettes.
00:15:05 En ayant pris le pouvoir à Gaza lors d'un coup d'Etat,
00:15:08 mais en ayant un coup d'Etat un peu comme Hitler,
00:15:11 correspondant à un vote...
00:15:12 -On écoute justement, parce que vous y référencez les propos de Miashem.
00:15:16 C'est les propos qui font le plus réagir, puisqu'elle a dit
00:15:19 "à Gaza, tout le monde là-bas est un terroriste".
00:15:22 -C'était important
00:15:27 de rendre compte de la situation réelle
00:15:31 sur les gens qui vivent à Gaza.
00:15:38 Qui sont-ils, en réalité ?
00:15:42 Sur ce que j'ai vécu là-bas,
00:15:45 j'ai vécu un désastre, une catastrophe.
00:15:48 C'est des familles du Hamas, ce sont des enfants qui,
00:15:53 à partir du moment où ils sortent,
00:15:56 on leur apprend qu'Israël, c'est la Palestine.
00:15:59 Voilà, c'est juste, on leur apprend à haïr les Juifs.
00:16:02 -Vous êtes allé deux fois en Israël
00:16:06 depuis l'attentat du 7 octobre.
00:16:09 Est-ce que vous pensez que ce que dit Miashem est partagé
00:16:12 largement dans la population israélienne ?
00:16:15 À Gaza, tout le monde, comme elle le dit, est un terroriste.
00:16:18 -Je pense déjà que ce que dit Miashem
00:16:20 sur le fait que cet événement a été perçu comme une Shoah,
00:16:23 une petite Shoah, une Shoah d'une journée,
00:16:26 est partagé dans toute la population civile.
00:16:28 Je pense que la population civile, après le 7 octobre,
00:16:31 a été, évidemment, sonnée,
00:16:33 mais même politiquement et idéologiquement sonnée.
00:16:35 Moi, ce qui m'a le plus frappé, c'est que tous les interlocuteurs
00:16:38 avec qui j'ai pu discuter et que je connaissais,
00:16:40 en fait, ils étaient tous bousculés dans leur certitude.
00:16:43 Ça veut dire qu'il y avait beaucoup de gens de gauche
00:16:44 qui étaient avant pour la paix,
00:16:46 même comme les gens qui habitaient dans les kiboutz
00:16:49 à côté de la bande de Gaza,
00:16:50 qui recevaient des travailleurs venant de Gaza,
00:16:53 qui pensaient qu'il fallait qu'il y ait un Etat palestinien
00:16:55 et qui, après le 7 octobre, disaient
00:16:56 "je ne sais plus ce que veut dire l'Homopaie,
00:16:58 je ne comprends même plus cette idée,
00:16:59 cette perspective, mais complètement étrangère".
00:17:01 Et j'ai vu aussi beaucoup de gens de droite
00:17:03 qui étaient très, très pro-Netanyahou,
00:17:05 qui pensaient que la question palestinienne
00:17:08 pouvait devenir une question purement sécuritaire,
00:17:10 qui, après le 7 octobre, se disaient
00:17:11 "finalement, est-ce que tout ça n'était pas un mirage ?"
00:17:13 Donc j'ai l'impression que c'est une société,
00:17:14 et c'est tout à fait normal, profondément déroutée,
00:17:17 ce n'est pas un jugement moral,
00:17:18 c'est un constat subjectif que je fais,
00:17:20 et que de cette déroute naîtra la perspective
00:17:23 d'une sorte de réinvention de leur vision même de l'État.
00:17:26 Les Israéliens, beaucoup, comparent ce qui se passe
00:17:28 à la guerre d'indépendance de 1948.
00:17:29 Ils disent "en fait, on vit la création, la recréation
00:17:32 de, non pas de l'État d'Israël,
00:17:34 mais de la manière dont on veut concevoir notre société."
00:17:36 Et je pense, à partir de là,
00:17:38 qu'il y a moins de certitudes et de dogmatismes
00:17:41 que, de tous les côtés, un profond examen critique,
00:17:44 et autocritique, et presque même sceptique,
00:17:48 qui anime cette société.
00:17:49 Mais vous n'avez pas répondu vraiment à ma question.
00:17:51 Est-ce qu'en Israël, on a la sensation,
00:17:55 comme le disait Pierre Reyhoff, je le cite,
00:17:58 qu'à Gaza, personne n'est totalement innocent,
00:18:01 ou alors, au contraire, si évidemment,
00:18:04 Miachem a vécu l'horreur, Miachem a vécu l'horreur,
00:18:06 absolu, mais à Gaza, est-ce qu'il y a quand même
00:18:09 des innocents, évidemment ?
00:18:11 Alors, d'abord, en Israël, on n'a même pas la sensation,
00:18:13 mais la certitude que le 7 octobre a été fait
00:18:16 aussi beaucoup par des civils.
00:18:17 Il y a les combattants du Hamas, mais qui a eu énormément...
00:18:20 Et ce qu'il faut raconter, parce qu'on l'a peut-être
00:18:21 pas bien entendu dans le sang, mais Miachem,
00:18:22 elle raconte qu'elle a été séquestrée
00:18:23 par une famille gazaouie.
00:18:24 - Bien sûr. - Par une famille gazaouie
00:18:26 et une femme qui lui faisait croire
00:18:27 qu'elle allait lui apporter de la nourriture,
00:18:29 et alors qu'elle ne lui apportait pas de nourriture,
00:18:31 et pendant 2-3 jours, elle ne mangeait pas.
00:18:32 - Bien sûr. Les violences sexuelles, les crimes, les viols,
00:18:35 les gens qui ont été tués, brûlés vifs, etc.,
00:18:37 c'était aussi par des civils.
00:18:39 Donc ça, évidemment que ça bouleverse
00:18:40 une société israélienne.
00:18:41 Maintenant, dire que la société...
00:18:43 Et c'est normal, Miachem, elle est traumatisée,
00:18:45 et cette phrase, elle est sur un contexte...
00:18:46 - Elle a tous les droits, Miachem.
00:18:47 - Mais évidemment. Mais la société israélienne
00:18:49 ne pense pas qu'il n'y a pas d'innocents à Gaza.
00:18:51 Et évidemment, que ne seraient-ce que les enfants,
00:18:53 ne seraient-ce que tous les civils...
00:18:54 Je vous rappelle qu'en juillet dernier,
00:18:55 il y avait des émeutes contre le Hamas
00:18:57 organisées par la société civile à Gaza,
00:18:59 dans toutes les villes de Gaza.
00:19:00 - C'est aussi important de le rappeler.
00:19:01 - Donc évidemment, que toute la société de Gaza...
00:19:02 - Et la société palestinienne est aussi otage du Hamas.
00:19:05 - Mais évidemment.
00:19:06 - Quand vous aviez des Palestiniens qui voulaient fuir
00:19:08 dans le sud de la bande de Gaza, ils étaient tués par qui ?
00:19:11 Ils étaient tués par le Hamas. - Bien sûr, évidemment.
00:19:13 - Charlotte.
00:19:14 - Non, mais c'est vrai qu'en entendant le témoignage,
00:19:17 en plus de Mia, évidemment, c'est un témoignage.
00:19:21 Il faut le recevoir comme tel sur elle, ce qu'elle a vécu,
00:19:24 et on imagine bien qu'elle, prise en otage
00:19:26 dans la bande de Gaza, elle n'a pas croisé
00:19:28 les quelques Gazaouis qui auraient aimé la sauver.
00:19:30 On imagine bien que c'est pas...
00:19:32 - Elle était quasiment lynchée par la foule aussi,
00:19:34 insultée par la foule.
00:19:35 - Et par ailleurs, on découvre aussi,
00:19:37 enfin, on redécouvre, j'imagine, ce qu'est la guerre, en réalité.
00:19:41 Et évidemment que quand vous avez la guerre
00:19:43 entre deux entités, là, en l'occurrence,
00:19:45 le Hamas et Israël, évidemment que vous considérez
00:19:48 l'ennemi comme un ennemi.
00:19:50 Vous n'avez pas commencé à faire des différences.
00:19:51 Jamais vous l'irez dans un conflit en cours,
00:19:54 et en plus, avec une genèse, là,
00:19:57 de cette partie-là du conflit aussi violente,
00:19:59 jamais vous l'irez des gens qui font...
00:20:02 qui ont un discernement immense,
00:20:04 comme s'ils avaient 200 ans de recul
00:20:06 sur le conflit qu'ils sont en train d'analyser.
00:20:07 Donc oui, on découvre ce qu'est la guerre,
00:20:09 et j'ai l'impression que nous, particulièrement en France,
00:20:11 et à nos générations, peut-être encore plus,
00:20:14 on le découvre réellement, en réalité.
00:20:16 C'est quand même des... Comment dire ?
00:20:18 C'est une matière qu'on appréhendait jusqu'à maintenant
00:20:20 dans des livres d'histoire, à la limite avec les souvenirs
00:20:22 de nos grands-parents, qui n'étaient pas hyper loquaces,
00:20:24 parce que quand vous avez vécu les guerres,
00:20:25 en général, ce n'est pas vous qui en parlez le plus.
00:20:27 Et là, on redécouvre sous nos yeux une guerre,
00:20:31 tout ce qu'il y a de plus à l'ancienne, en fait.
00:20:33 C'est vraiment le côté... l'attaque, la prise de civils.
00:20:38 Ne serait-ce que cette phrase, évidemment,
00:20:40 dans le... Parmi le Hamas, il y avait des civils,
00:20:42 mais où est-ce que c'est autrement ?
00:20:44 Par ailleurs, les gens qui participent au Hamas,
00:20:47 qui même s'arment pour faire les exactions du Hamas,
00:20:50 ce sont eux-mêmes, initialement, des civils et des Gezaouis.
00:20:52 C'est une évidence absolue.
00:20:54 Et par ailleurs, à l'inverse, dans la population Gezaouie,
00:20:57 aujourd'hui, faire la différence, expliquer une histoire de pourcentage,
00:21:01 alors qu'il y a d'abord une terreur imposée
00:21:03 par le Hamas lui-même sur la population,
00:21:05 vous ne faites pas ce que vous voulez
00:21:06 quand ce sont ces gens-là qui ont les armes
00:21:09 et qui contrôlent la zone dans laquelle vous vivez.
00:21:11 Vous ne faites pas, évidemment, ce que vous voulez.
00:21:13 Vous n'allez pas donner une interview en expliquant
00:21:15 à quel point vous êtes opposé au Hamas.
00:21:17 Tout ça est impossible.
00:21:18 Donc il faut bien avoir conscience, nous aussi,
00:21:20 qu'on a des versions individuelles
00:21:23 qui sont biaisées par la guerre elle-même, en réalité, tout simplement.
00:21:26 - Pierre.
00:21:27 - Je pense qu'ici, on voit bien que...
00:21:28 Je ne vais pas rajouter ce qui a été dit sur le témoignage de Mia,
00:21:31 mais maintenant, si on se place sur le plan politique,
00:21:34 je pense que le nœud du problème, c'est le Hamas.
00:21:36 Le nœud du problème pour la Palestine, le nœud du problème pour Israël.
00:21:39 Donc, à un moment, si vous voulez,
00:21:40 là, on a toujours une intervention qui est en cours.
00:21:42 Ça fait plusieurs mois qu'elle est en cours, cette intervention.
00:21:43 Deux mois, je crois, si ma mémoire est bonne.
00:21:45 - Depuis quasiment le 8 octobre.
00:21:46 - Quasiment, oui. Enfin, il y a un petit temps, mais d'accord.
00:21:48 Le nœud du problème, c'est le Hamas.
00:21:50 Donc, de toute manière, soit il y a une opération israélienne
00:21:54 qui arrive à mettre à bas cette organisation terroriste,
00:21:59 soit on va avoir les mêmes phénomènes
00:22:03 qui vont se reproduire année après année,
00:22:05 et ce conflit va continuer à pourrir,
00:22:06 comme il pourrit déjà depuis 70 ans.
00:22:10 Donc, je le dis, il y a deux possibilités.
00:22:12 Enfin, deux possibilités qui peuvent s'additionner.
00:22:14 Soit il y a une opération israélienne,
00:22:16 voire une opération internationale.
00:22:17 Pourquoi pas ?
00:22:19 Si on admet que le Hamas est un mouvement terroriste,
00:22:20 à ce moment-là, c'est un mouvement terroriste
00:22:22 au regard aussi d'une communauté plus large,
00:22:24 d'une communauté internationale.
00:22:26 Mais aussi, je pense qu'il faut bien penser
00:22:29 que l'ennemi d'Israël, ici, ce n'est pas seulement le Hamas.
00:22:31 Il y a aussi au Nord le Lébola, il y a d'autres États.
00:22:34 Donc, il y aura à un moment la solution diplomatique
00:22:38 qui se posera et celle des deux États.
00:22:40 - Pierre Rehov, vous n'êtes pas du tout d'accord, visiblement,
00:22:41 avec ce qui se dit en plateau.
00:22:44 - Oui, non, parce que c'est une vision depuis la France.
00:22:46 Je suis désolé, je viens d'Israël depuis quand même 14 ans.
00:22:49 Je suis allé plein de fois dans les territoires palestiniens.
00:22:51 C'est mon métier.
00:22:52 J'ai réalisé 23 documentaires
00:22:53 sur la question du conflit israélo-arabe.
00:22:56 Et je peux vous dire que la vision depuis la France
00:22:58 est un petit peu décalée par rapport à la réalité du terrain.
00:23:01 Le problème n'est pas que le Hamas.
00:23:03 Je vous donne un exemple. L'autorité palestinienne,
00:23:05 en Judée-Saint-Marie, qu'on appelle aussi la Cisjordanie,
00:23:07 l'autorité palestinienne distribue 17 % de son budget
00:23:11 pour financer le terrorisme.
00:23:13 Et pourtant, ce sont les gens qui seraient censés
00:23:15 remplacer le Hamas dans des bonnes conditions.
00:23:17 Dans tous les territoires palestiniens,
00:23:21 et surtout, il faut le savoir, il faut le comprendre,
00:23:24 dans les écoles de l'UNRWA, donc des Nations unies,
00:23:27 on apprend aux petits-enfants palestiniens
00:23:29 que l'Israël n'a pas le droit d'exister,
00:23:31 que l'Israël est un territoire volé par les Juifs,
00:23:33 que les Juifs sont des monstres, etc.
00:23:35 Donc, si vous voulez, vous avez une ambiance collective
00:23:38 depuis les accords d'Oslo, qui n'existaient pas avant,
00:23:41 à partir du moment où l'autorité palestinienne a été mise en place,
00:23:44 à partir du moment où le Hamas a pris le pouvoir à Gaza,
00:23:47 où les Palestiniens se retrouvent avec un lavage de cerveau permanent
00:23:51 depuis le plus jeune âge.
00:23:52 Donc, vous avez des sondages aujourd'hui
00:23:54 qui ne sont pas des sondages
00:23:56 où on rentre dans une maison palestinienne avec une mitraillette
00:23:59 en leur disant que vous allez dire que vous êtes pour le Hamas,
00:24:01 ils vont vous tuer, ce sont des sondages tout à fait normaux
00:24:03 et organisés au téléphone, anonymes, etc.
00:24:05 où les trois quarts, au-delà de la population civile palestinienne,
00:24:11 que ce soit à Gaza ou en Judée Samarie,
00:24:14 est avec le Hamas et surtout avec ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:24:17 C'est ça le pire.
00:24:18 - Merci beaucoup, Pierre.
00:24:19 Vous êtes d'accord avec ça, Nathan Devers, ou pas ?
00:24:21 - D'abord, bien sûr que le regard depuis la France ou sur place
00:24:24 n'est pas le même, c'est évident.
00:24:26 Il me semble que là où Pierre disait quand même quelque chose d'important,
00:24:30 c'est qu'en Cisjordanie, aujourd'hui,
00:24:32 l'autorité palestinienne, c'est une autorité politique,
00:24:35 mais elle n'a plus d'autorité, en fait, dans les esprits.
00:24:38 Le Hamas, depuis le 7 octobre, fait un gain de popularité absolu
00:24:42 et qu'en effet, il est sorti grand gagnant de cette situation
00:24:46 pour une raison très simple.
00:24:47 C'est que du point de vue d'une grande partie des populations palestiniennes
00:24:50 en Cisjordanie, le Hamas a permis la libération des prisonniers
00:24:53 et il a permis le grand retour de la question palestinienne
00:24:56 sur la scène internationale,
00:24:57 dont plus personne ne parlait depuis les accords d'Abraham.
00:24:59 Donc là où il y a un vrai sujet, c'est que même si l'opération militaire
00:25:02 parvenait à éradiquer militairement le Hamas à Gaza,
00:25:05 ils n'éradiqueront pas le fait que l'adhésion au Hamas en Cisjordanie,
00:25:09 et moi je le répète, c'est la grande erreur des journalistes dans le monde entier,
00:25:11 c'est qu'ils pensent que le centre de gravité de ce conflit est à Gaza,
00:25:13 alors que c'est quasiment exclusivement ce qui se joue en Cisjordanie.
00:25:16 Très courant, Alexandre de Vécoy, après on fait la pause.
00:25:18 Non, je pense que Pierre Reyhoff peut-être exagère,
00:25:22 il exagère forcément en disant que c'est 100% en réalité
00:25:25 des Palestiniens qui partagent les idées du Hamas.
00:25:29 Après, ce qui est vrai, c'est qu'au-delà même...
00:25:30 Il n'a pas dit ça, il a dit 70%.
00:25:32 Oui.
00:25:33 Non, il n'a pas dit 100%, mais il a dit qu'il n'y a pas d'innocents.
00:25:36 Sans doute qu'il y en a, il y a sans doute des gens qui ne partagent pas.
00:25:40 Effectivement, comme disait Natacha, c'est très évident.
00:25:42 C'est même une certitude, mais ce qui est vrai pour aller dans son sens,
00:25:45 c'est qu'au-delà même de la Palestine, de Gaza,
00:25:49 il y a une islamisation des pays arabes,
00:25:52 avec une dimension idéologique très forte
00:25:56 qui imprègne même au-delà de ce conflit
00:25:59 qui n'est plus totalement un conflit territorial,
00:26:01 mais qui est aussi un conflit culturel, religieux de civilisation.
00:26:06 Donc c'est ça qui est, je crois, particulièrement inquiétant en Malcan.
00:26:10 Ça ne m'empêche pas de penser, comme Pierre Gentillet,
00:26:13 que certes, on ne pourra pas éradiquer l'idéologie avec une guerre,
00:26:17 mais on peut quand même éradiquer les capacités militaires du Hamas.
00:26:21 Et s'il est aussi populaire, c'est justement aussi
00:26:23 parce qu'il a ces capacités militaires-là,
00:26:26 ces capacités de propagande.
00:26:28 L'Allemagne était très fortement imprégnée par le nazisme.
00:26:31 On a commencé par éradiquer les chefs nazis
00:26:35 et ensuite on a procédé à la dénazification.
00:26:38 Donc il faut quand même procéder dans l'ordre
00:26:39 et malheureusement, ça commence par la guerre.
00:26:41 -Allez, une courte pause et on revient dans un instant.
00:26:44 Le rappel des titres d'Isabelle Bibolo.
00:26:51 -Après des menaces de mort à l'encontre de la mer de Roumans,
00:26:57 sur Isère, un homme sera jugé le 5 février.
00:27:00 L'individu de 26 ans a refusé hier une comparution immédiate
00:27:04 devant le tribunal de Valence.
00:27:06 Il est accusé d'avoir menacé de décapiter l'élu Marie-Hélène Thauraval
00:27:10 peu après la mort du jeune Thomas Acrépole.
00:27:12 Une expertise psychiatrique du prévenu a été demandée par le tribunal.
00:27:17 Le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record absolu
00:27:20 au 1er décembre, avec 75 677 personnes incarcérées,
00:27:26 soit 547 de plus qu'en novembre.
00:27:29 Des chiffres publiés hier par le ministère de la Justice.
00:27:32 La densité carcérale globale s'établit désormais à plus de 123 %.
00:27:36 Au total, plus de 17 500 personnes détenues
00:27:40 sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles
00:27:43 dans les prisons françaises.
00:27:45 Et puis, nouveau coup dur pour les austréiculteurs
00:27:47 à la veille du réveillon.
00:27:49 Après la Gironde, les préfectures du Calvados et de la Manche
00:27:52 ont interdit temporairement la consommation
00:27:55 et la commercialisation des huîtres
00:27:57 produites dans certains secteurs littoraux des deux départements.
00:28:00 Des cas d'infections alimentaires collectives ont été observés.
00:28:04 La pêche de loisirs de coquillage est également interdite.
00:28:07 -On continue de parler de la situation en Israël.
00:28:10 C'est une enquête du New York Times qui donne la nausée.
00:28:14 Les journalistes détaillent les dizaines,
00:28:17 les centaines de crimes sexuels
00:28:19 commis par les terroristes du Hamas le 7 octobre.
00:28:21 Fanny Chauvin nous dit ce qu'il y a dans cette enquête
00:28:24 en duplex de New York.
00:28:27 -C'est une enquête édifiante que le New York Times vient de publier.
00:28:30 Après deux mois d'investigation, les journalistes donnent le détail
00:28:34 de violences sexuelles commises par les soldats du Hamas
00:28:37 le 7 octobre et citent différents exemples éprouvant à lire.
00:28:42 Parmi les témoignages recueillis,
00:28:44 il y a celui d'un bénévole secouriste, Jamal,
00:28:47 qui reste traumatisé par ce qu'il a vu.
00:28:50 Il est atteint sur les lieux du festival
00:28:54 et a découvert le cadavre d'une femme,
00:28:56 main ligotée dans le dos et à moitié nue.
00:28:58 Cette scène a été découverte à différents autres endroits,
00:29:02 sept au total, selon le New York Times.
00:29:05 Il ne s'agit donc pas d'acte isolé,
00:29:08 mais était-il prémédité, systématique,
00:29:11 comme l'affirment les autorités israéliennes ?
00:29:14 Les réponses vont être difficiles à trouver
00:29:17 car après le 7 octobre,
00:29:18 les médecins légistes ont travaillé dans la précipitation
00:29:22 pour aider les familles à identifier les victimes.
00:29:26 Les autopsies ont été réalisées à minima.
00:29:29 Alors, aujourd'hui, pour mener les enquêtes,
00:29:32 les témoignages sont cruciaux.
00:29:35 L'ONU a appelé à une investigation indépendante
00:29:38 sur ces violences sexuelles.
00:29:40 Charlotte, on n'entend pas les féministes ?
00:29:44 Là-dessus.
00:29:46 Là-dessus, sur plein d'autres choses,
00:29:48 ça ne rentre pas dans un logiciel facile pour elles.
00:29:52 Mais je pense qu'on peut se passer des féministes
00:29:55 pour analyser ce qui se passe.
00:29:57 Ne pas focaliser notre attention sur le fait qu'elles ne parlent pas.
00:30:02 Il faudrait utiliser les néo-féministes.
00:30:04 Des féministes sont allées à Paris à une manifestation.
00:30:07 Des féministes étaient là pour se mobiliser
00:30:10 pour les femmes violées en Israël.
00:30:13 Elles ont été quasiment chassées de cette manifestation
00:30:16 par d'autres féministes.
00:30:17 Le mot "féministe" et le mot "néo-féministe",
00:30:20 c'est chargé d'une lecture...
00:30:23 Enfin, chargé lourdement, on va dire,
00:30:26 par une lecture politique sur la place de la femme,
00:30:29 le rapport entre l'homme et la femme.
00:30:31 Il n'y a pas besoin de se définir féministe, néo-féministe,
00:30:34 ou antiféministe pour être outré par ce qu'on lit.
00:30:37 Ce qui est révélé par le New York Times,
00:30:39 c'est qu'on avait déjà vu...
00:30:41 Il y a peut-être plus d'histoires et d'investigations,
00:30:44 mais on avait déjà vu à quel point c'était abominable.
00:30:47 Tout le ressort du viol de conquête
00:30:50 et de la femme prise comme un butin de guerre,
00:30:53 que l'on connaît malheureusement depuis extrêmement longtemps,
00:30:57 c'est absolument abominable.
00:30:59 Si on peut s'extraire de la réaction ou pas
00:31:01 de je ne sais quelle féministe,
00:31:03 je n'ai pas besoin de leur réaction pour être outré.
00:31:07 -C'est pour ça que je comprends.
00:31:09 Pourquoi elles ne réagissent pas ?
00:31:11 -Parce qu'à force, on a fini par comprendre
00:31:15 qu'elles réagissent moins pour défendre des femmes
00:31:17 que par rapport à un logiciel.
00:31:19 -Par rapport à une grille idéologique.
00:31:21 -Oui, de lecture.
00:31:22 C'est extrêmement chargé de ce qu'est la femme,
00:31:25 de sa place dans la société, de son rapport à l'homme,
00:31:28 beaucoup plus que du constat des faits.
00:31:31 -J'ai la sensation que c'est à peu près pareil
00:31:34 sur tous les sujets, y compris pour la classe politique.
00:31:37 Chacun réagit en fonction de ce qui se passe dans l'actualité.
00:31:40 Si ça rentre dans sa grille idéologique,
00:31:43 ça ne révole pas une réaction de la France insoumise.
00:31:46 -Vous avez raison sur ce phénomène.
00:31:48 Heidegger avait écrit un texte...
00:31:50 Il s'appelait "L'époque des conceptions du monde".
00:31:53 Le monde réduit à l'image qu'on s'en fait par avance,
00:31:56 qui est préconçue.
00:31:57 Cette image fonctionne comme une perspective.
00:32:00 Tous les faits qui peuvent rentrer dans le faisceau de lumière
00:32:04 éclairé par la petite conception du monde
00:32:06 que chacun défend dans le débat public,
00:32:08 on en parle, sinon on n'en parle pas.
00:32:11 C'est tragique, une sorte d'archipélisation des âmes et des esprits.
00:32:14 Sur le féminisme, il y a un vrai sujet.
00:32:17 Ma compagne a réalisé un documentaire ce 7 octobre.
00:32:20 Je regardais les scènes qu'elle montait.
00:32:22 Une scène incroyable, avec une Israélienne féministe
00:32:25 qui disait qu'elle a passé sa vie à s'inspirer
00:32:28 de toutes les grandes associations féministes
00:32:30 dans le monde entier, occidental, américaine, européenne, etc.
00:32:34 Elle importait même ses méthodes.
00:32:36 De voir le silence, l'aphasie de ces mêmes associations
00:32:40 après le 7 octobre, c'était pour elle quelque chose
00:32:43 de l'ordre de l'incompréhensible absolu.
00:32:46 Vous demandiez une explication.
00:32:48 Il me semble que l'explication, en effet,
00:32:50 est sans doute idéologique.
00:32:52 Il y a cette belle idée qui se développe depuis quelques années
00:32:56 consistant à dire qu'il faut une convergence des luttes,
00:32:59 des combats, que quand des gens subissent des dominations,
00:33:02 ils ne doivent pas plaider pour leur propre chapelle,
00:33:06 mais pour tous les gens qui peuvent subir des dominations.
00:33:09 Dans cette convergence de luttes, il y a un angle mort,
00:33:12 qui est la communauté juive ou le peuple juif.
00:33:15 - Pas seulement.
00:33:16 A Cologne, c'était la même histoire.
00:33:18 A Cologne, on a eu des viols de main
00:33:21 dont il ne fallait pas parler.
00:33:23 La lecture, c'est que le dominant le dominait
00:33:25 et l'occidental est mort.
00:33:27 - L'occidental blanc est dominant par principe,
00:33:30 quoi qu'il le soit,
00:33:31 même s'il est SDF ou victime ou une femme violée, en l'occurrence.
00:33:36 - J'ai un exemple qui me vient en tête.
00:33:38 Gérard Depardieu, très bien, les féministes réagissent.
00:33:41 Claire, violée par un centre africain sous OQTF,
00:33:44 elles ne sont pas là.
00:33:46 - C'est tout le temps la même histoire.
00:33:48 - Moi, de toutes les manières, je réagis...
00:33:51 Quelles que soient les personnes femmes
00:33:53 qui peuvent se faire violer, subir des dominations, etc.,
00:33:57 je réagis de la même manière et sans géométrie variable.
00:34:00 On peut dire la chose suivante, c'est pas que le peuple juif,
00:34:04 c'est toute personne qui est ontologiquement perçue
00:34:07 comme dominante pour des raisons historiques, sociales, etc.
00:34:11 Si elle subit des violences, des faits de barbarie,
00:34:14 il peut y avoir, en effet, chez certaines associations,
00:34:17 une forme d'indifférence extrêmement cruelle.
00:34:21 - Pierre.
00:34:22 - Encore une fois, c'est logique.
00:34:24 Je sais qui est l'adversaire, il faut comprendre comment.
00:34:28 Pour la gauche, la question des viols qui ont été commis
00:34:32 sur des Israéliens ou, effectivement,
00:34:35 des viols qui sont commis à Paris par des étrangers,
00:34:38 c'est tout ce dont elle ne veut pas parler.
00:34:40 - Claire, ça va aller encore plus loin.
00:34:43 Elle a dit que c'était pas normal, que cet homme n'avait rien à faire
00:34:47 en France et que si l'OQTF avait été exécuté,
00:34:50 elle n'aurait pas été violée.
00:34:51 Quand elle a été interviewée, on lui a demandé
00:34:54 si elle avait une idée politique derrière la tête,
00:34:57 si elle ne marchait pas pour Eric Zemmour.
00:35:00 Elle a fait une vidéo pour lui raconter ce qui lui était arrivé.
00:35:04 Comment dirais-je ? Réagir à ce qui lui est arrivé
00:35:07 en disant que cet homme n'avait rien à faire en France.
00:35:10 - De toute façon, soit on dit qu'ils ont des œillères
00:35:13 ou une grille de lecture, mais en tous les cas,
00:35:16 ils refusent de parler de ce sujet.
00:35:18 C'est deux choses différentes.
00:35:20 Sur la question israélienne, c'est une question électorale.
00:35:24 On parle beaucoup d'islamo-gauchisme,
00:35:26 du jeu de Mélenchon...
00:35:28 Là, je parlais des politiques à gauche de l'échiquier.
00:35:32 - Les islamistes, c'est plus surprenant.
00:35:34 Mais je pense qu'ils sont encore plus mal à l'aise
00:35:37 sur la question migratoire.
00:35:39 Quand on va sur le fond du sujet,
00:35:41 c'est qu'il y a une surreprésentation
00:35:44 des étrangers dans les viols commis, en particulier à Paris.
00:35:47 Je me rappelle des chiffres communiqués par le ministère
00:35:51 et la RATP, 52 % des viols commis il y a 2-3 ans
00:35:53 dans les transports en commun.
00:35:55 Ile-de-France pouvait encore retrouver ce chiffre
00:35:58 par des personnes de nationalité étrangère.
00:36:01 - Ça a augmenté entre-temps.
00:36:03 J'étais sur les chiffres.
00:36:05 - Alexandre ?
00:36:06 - Je pense qu'il y a une dimension idéologique très forte
00:36:09 chez les néo-féministes.
00:36:11 Charlotte a raison.
00:36:12 Elles sont dans la grille de lecture
00:36:14 et de la convergence des luttes et Wauquiez,
00:36:17 ce qui est une lutte non pas pour les femmes,
00:36:20 mais contre le mal blanc occidental.
00:36:22 Je ne fais que reprendre leur sémantique.
00:36:25 Le féminisme est un prétexte qu'on utilise
00:36:28 pour mettre à bas le modèle occidental,
00:36:30 et c'est là dès lors que celui-ci commet une faute
00:36:34 sur les femmes, ou plus, quand c'est le cas de Depardieu,
00:36:38 il est accusé de viol.
00:36:39 On peut comprendre que des féministes réagissent,
00:36:42 mais de manière aussi virulente,
00:36:45 car c'est un symbole à abattre.
00:36:47 Par contre, effectivement, dans leur grille de lecture,
00:36:50 le méchant et le mal blanc occidental
00:36:52 et tous les autres peuples,
00:36:54 en particulier les musulmans,
00:36:56 sont les damnés de la Terre,
00:36:58 qu'il faut défendre à tout prix.
00:37:00 Ils ne peuvent jamais être coupables de rien,
00:37:03 ni de viol, car ils sont d'abord victimes
00:37:06 d'un racisme systémique,
00:37:07 et même quand ils commettent des crimes ou des méfaits,
00:37:11 c'est parce qu'ils sont eux-mêmes victimes à la base.
00:37:14 C'est une rhétorique complètement folle
00:37:17 et qui n'a pas grand rapport
00:37:19 avec le féminisme et la défense des femmes.
00:37:21 -Alors, demain,
00:37:23 31 décembre, vous le savez,
00:37:24 il y aura le feu d'artifice
00:37:26 au niveau de l'Arc de Triomphe.
00:37:28 Il y a des militants pro-amas d'urgence palestine
00:37:31 qui appellent à manifester avec des drapeaux palestiniens,
00:37:35 je lis le tweet d'Amori Brelet,
00:37:37 le 31 décembre à minuit sur les Champs-Elysées à Paris,
00:37:40 en soutien à la résistance,
00:37:42 apologie du terrorisme caractérisé
00:37:44 pour le journaliste de Valeurs Actuelles.
00:37:47 Gérald Darmanin a dit que c'était hors de question
00:37:50 et que les manifestations étaient interdites le 31 décembre.
00:37:54 -La loi empêche les manifestations revendicatives.
00:37:57 Il est tout à fait loisible de pouvoir manifester en France.
00:38:00 Il faut déclarer ses manifestations.
00:38:02 Ce n'est pas possible pendant la nuit du 31 décembre,
00:38:05 encore moins sur les Champs-Elysées.
00:38:08 Aucune manifestation ne sera autorisée
00:38:10 la nuit du 31 décembre.
00:38:12 -J'ai déjà entendu ça plusieurs fois ces dernières semaines.
00:38:15 Le ministre de l'Intérieur
00:38:17 qui disait que cette manifestation n'aurait pas lieu.
00:38:20 Quand le tribunal administratif ne lui donnait pas tort,
00:38:23 que ce soit pour des manifestations pro-palestinienne
00:38:27 ou ultra-droite,
00:38:28 quand cette manifestation pouvait être interdite,
00:38:31 elle avait quand même lieu.
00:38:33 Est-ce que demain, il n'y a pas un risque
00:38:35 que sur les Champs-Elysées, la manifestation ait lieu
00:38:38 et que les forces de l'ordre soient dépassées ?
00:38:41 -Je comprends que le 31 décembre,
00:38:43 il y a une certaine présence policière.
00:38:46 -On va en parler. 90 000.
00:38:47 -De toute façon, c'est le moment où...
00:38:50 -C'est devenu traditionnel.
00:38:52 Le 31 décembre, vous avez le feu d'artifice
00:38:54 et les voitures qui brûlent.
00:38:56 -C'est comme la dinde à Noël.
00:38:58 -On s'habitue au fait que le 31 décembre,
00:39:01 après minuit, ça va voluvivre.
00:39:03 C'est un moment d'anomie à Paris.
00:39:05 -Je vous ai entendu hier.
00:39:06 Hier, vous étiez remonté comme une pangoule.
00:39:09 -Eliott Deval... -Vous avez choqué.
00:39:11 -Vous êtes d'accord avec moi.
00:39:13 J'ai vécu des scènes à Paris,
00:39:15 passées minuit et pas que dans les quartiers nord.
00:39:18 C'est un moment d'anomie.
00:39:20 Deval, Charles de Gaulle, les Champs-Elysées.
00:39:23 Je cite 2-3 exemples.
00:39:25 Moi, j'aurais des enfants,
00:39:27 mais passé minuit, il est hors de question de sortir.
00:39:30 Ça peut peut-être faire hurler, ça fait peut-être peur.
00:39:33 Mais je ne fais pas peur pour faire peur.
00:39:36 Il y a des moments d'anomie, passées certaines heures.
00:39:39 Je ne parle pas que des voitures brûlées,
00:39:41 pas uniquement des agressions,
00:39:43 je parle de tout un comportement.
00:39:46 Et on s'y habitue.
00:39:47 C'est presque comme si c'était permis.
00:39:50 Je ne vais pas dans ce film "American Nightmare".
00:39:53 -On n'a pas les droits de tuer.
00:39:55 -Dans "L'Hyperbole", j'essaie de trouver le juste.
00:39:58 On s'habitue à quelque chose qui est proprement inacceptable.
00:40:02 -On s'y habitue.
00:40:03 -On va compter lundi matin les voitures brûlées
00:40:06 et on fera le bilan par rapport à l'année dernière.
00:40:09 Un peu plus, un peu moins.
00:40:11 On passera à autre chose le lendemain.
00:40:13 -Ce qui a retenu mon attention hier,
00:40:15 c'est quand j'ai vu le début de cette conférence de presse,
00:40:19 on s'est dit que l'information de base,
00:40:22 qu'il y a une conférence de presse du ministre de l'Intérieur
00:40:25 qui dure une demi-heure pour nous expliquer
00:40:28 le dispositif sécuritaire de la nuit du 31 décembre.
00:40:31 J'ai trouvé ça tellement triste.
00:40:33 C'est le revers de cette nuit.
00:40:35 -Il y a la menace terroriste aussi.
00:40:38 -Ca va plutôt dans mon sens.
00:40:40 -C'est triste aussi.
00:40:41 -Comme si c'était un contre-argument.
00:40:44 Il y a la menace terroriste, cette délinquance festive,
00:40:48 on pourrait dire, c'est le 14 juillet, le 31 décembre.
00:40:51 -On s'est habitués aux voitures qui brûlent,
00:40:54 on s'est pas habitués au terrorisme.
00:40:56 -Il y a quand même une réaction qui n'est plus aussi vive
00:41:00 à chaque fois qu'il y a un acte terroriste
00:41:02 où on se dit que ça fait partie de nos vies.
00:41:05 Ca veut pas dire qu'on trouve ça normal.
00:41:08 Je pense que brûler des voitures,
00:41:10 on est une immense majorité en France
00:41:12 à ne pas trouver ça normal non plus.
00:41:14 Simplement, on sait que c'est comme ça.
00:41:17 -On met en place une conférence de presse
00:41:19 tout à fait officielle pour expliquer
00:41:21 le dispositif sécuritaire à base d'hélicoptères
00:41:24 qui survolent les quartiers.
00:41:26 -Vous en parlez de ce dispositif.
00:41:28 On va regarder en quoi il consiste.
00:41:30 On regarde ça avec Mathilde Couvillère-Fleurnois.
00:41:33 -Un réveillon sous la menace terroriste.
00:41:36 Le ministre de l'Intérieur a présenté hier
00:41:38 le dispositif de sécurité du 31 décembre.
00:41:41 Une soirée sous haute surveillance dimanche
00:41:43 pour sécuriser les Parisiens
00:41:45 qui fêteront le passage à la nouvelle année.
00:41:48 -J'ai demandé une mobilisation
00:41:50 de plus de 90 000 policiers et gendarmes,
00:41:52 que se rajoute 5000 militaires de l'opération Sentinelle
00:41:55 et des dizaines de milliers de sapeurs-pompiers
00:41:58 puisque la sécurité civile sera particulièrement mobilisée.
00:42:02 -Plus d'un million et demi de personnes
00:42:04 sont attendues sur les Champs-Elysées
00:42:06 dans un contexte particulièrement tendu.
00:42:09 -J'ai demandé une mobilisation
00:42:10 des services de police et de gendarmerie
00:42:13 dans un contexte de menaces terroristes très élevées,
00:42:16 bien sûr du fait de ce qui se passe en Israël et en Palestine,
00:42:19 mais de manière générale, vous le savez,
00:42:21 la France, depuis de nombreuses années,
00:42:24 et singulièrement ces derniers mois,
00:42:26 est particulièrement visée par des menaces terroristes.
00:42:29 -Une dizaine d'hélicoptères de la Gendarmerie nationale
00:42:32 assisteront les forces de l'ordre. Nouveauté cette année,
00:42:36 les drones seront utilisés pour la 1re fois
00:42:38 un soir de Saint-Sylvestre en appui aérien.
00:42:41 -Alexandre, c'est dystopique, on s'est habitué au pire.
00:42:45 -Oui, on a commencé l'émission
00:42:48 avec la guerre entre Israël et le Hamas,
00:42:51 ce qu'on est un peu Israël.
00:42:53 Là, ils sont en pleine guerre,
00:42:55 mais ils ont été longtemps dans un conflit de basse intensité,
00:42:59 avec des violences sporadiques,
00:43:01 et on n'en est pas si loin que ça,
00:43:04 sauf qu'on a moins l'armée, on n'a pas la géographie, etc.,
00:43:08 mais on a malheureusement, effectivement,
00:43:11 des violences de plus en plus récurrentes,
00:43:14 de plus en plus structurelles,
00:43:16 des parties du territoire font sécession.
00:43:18 Encore une fois, je suis dans l'hyperbole,
00:43:21 mais en cela, oui, c'est dystopique,
00:43:23 et je pense que malheureusement,
00:43:25 on s'habitue effectivement tous à vivre avec ça...
00:43:28 -Comparaison des matières réseaux. -Comme si c'était la banalité.
00:43:32 Je maintiens ma comparaison.
00:43:34 Il n'y a pas la même géographie,
00:43:36 il n'y a pas le conflit de territoire,
00:43:38 il n'y a pas la même histoire,
00:43:40 mais on est dans un conflit de basse intensité.
00:43:43 Je crois pas à la guerre civile,
00:43:45 mais à une forme d'anomie...
00:43:46 -On vit pas avec le Hamas à nos portes.
00:43:49 -Non, mais on vit avec des gens qui peuvent passer à l'acte,
00:43:52 qui font des attaques au couteau, etc.
00:43:55 -Il ne s'agit pas de comparer les situations,
00:43:57 l'histoire, l'histoire récente et le conflit lui-même,
00:44:01 mais la phrase du ministre de l'Intérieur français,
00:44:04 "cette année, évidemment que nous avons dans la tête
00:44:07 "le conflit israélo-palestinien", c'est inouï.
00:44:09 Je lui reproche pas de la dire,
00:44:11 mais il y a évidemment un conflit
00:44:13 qui se passe à des milliers de kilomètres de chez nous
00:44:17 et qui a des implications le soir du Nouvel An.
00:44:19 C'est pas vrai d'autres conflits.
00:44:21 Au-delà de la comparaison, il y a un sujet
00:44:24 qui, lui, est à nos portes, le terrorisme.
00:44:26 -Pour ajouter une deuxième clé de lecture à tout ça,
00:44:29 si on compare 90 000 policiers,
00:44:31 je serais curieux d'aller regarder dans les pays d'Europe de l'Est,
00:44:35 voyez-vous, des démocraties, la Pologne, par exemple,
00:44:38 la Roumanie... -La Pologne, ça a changé récemment.
00:44:41 -Encore plus, ça va leur faire plaisir.
00:44:43 Le gouvernement est passé au centre-gauche,
00:44:46 au centre-droite, peu importe.
00:44:48 Je pense pas, je suis sûr qu'il n'y a pas ce genre de scène.
00:44:53 Je suis sûr... C'est la France d'il y a 50 ans.
00:44:55 Qu'est-ce qui a changé ?
00:44:57 Et pourquoi, comme vous le mentionniez justement,
00:45:00 pourquoi, justement, le conflit israélo-palestinien
00:45:03 pèse autant pour ce soir du 31 décembre ?
00:45:05 Pourquoi le ministre de l'Intérieur prend soin de le préciser ?
00:45:09 Il y a quelque chose qui a changé sur le plan migratoire.
00:45:12 Il faut en parler deux secondes, quand même.
00:45:15 -Je voulais faire 2-3 remarques.
00:45:17 Premièrement, je trouve ça marrant,
00:45:19 parce qu'on était d'accord pour critiquer l'usage des drones
00:45:22 pendant le confinement à Nice,
00:45:24 que personne ne relève qu'on est sous menace terroriste.
00:45:27 -Vous avez risqué l'usage des drones ?
00:45:30 -On le déplore, Nathan.
00:45:31 -Moi, ce que je dis, c'est que ces nouvelles technologies...
00:45:34 -C'est pourquoi les drones sont là.
00:45:37 -Pendant le Covid aussi, les gens disaient ça.
00:45:39 Ces nouvelles technologies, il va falloir les utiliser.
00:45:42 Je ne suis pas technophobe.
00:45:44 Mais qu'on les utilise sans réflexion,
00:45:46 qu'elles rentrent sur leur pointe des pieds,
00:45:49 qu'on mette des drones demain soir,
00:45:51 qu'on en remette la semaine prochaine.
00:45:53 Ca va faire conduire à un usage non critique de ces techniques.
00:45:57 C'est ce que je voulais dire.
00:45:59 La 2e, c'est cette importation du conflit israélo-palestinien
00:46:03 et mondial, mais il me semble important de dire
00:46:05 que ces manifestants veulent mettre des drapeaux
00:46:08 de la Palestine le 31 décembre.
00:46:10 On a parlé du conflit.
00:46:12 Je ne partage pas du tout leur position politique,
00:46:15 cette géométrie variable sur le 7 octobre, etc.
00:46:18 Mais j'estime que quand on est attaché à l'esprit des libertés,
00:46:21 si on a un désaccord aussi ferme avec des gens,
00:46:24 quels qu'ils soient...
00:46:26 -C'est le 31 décembre. -Regardez à Bethléem,
00:46:28 ils ont fait un Noël avec "on peut être en désaccord avec ça".
00:46:32 Le pape François a décidé pendant Noël
00:46:34 de parler du conflit israélo-palestinien.
00:46:37 S'il y a des gens qui sont élus...
00:46:39 -C'est pas un discours du pape, c'est une manifestation
00:46:42 sur les Champs-Elysées.
00:46:43 C'est pas une manifestation pro-Palestine,
00:46:46 c'est plutôt une manifestation pro-Hamas
00:46:48 qui qualifie le Hamas de mouvement de résistance.
00:46:51 -Ca, c'est autre chose.
00:46:53 -Aucune manifestation,
00:46:54 la revendication n'est autorisée.
00:46:56 C'est bien normal, le jour du 31,
00:46:58 sur les Champs-Elysées, au moment du feu d'artifice.
00:47:02 -Ca, c'est une chose.
00:47:03 Vous êtes d'accord avec moi
00:47:04 que les manifestations pro-Palestine
00:47:06 qu'on voit depuis le 7 octobre,
00:47:08 beaucoup de gens veulent les interdire.
00:47:11 -Le livre de l'intérieur.
00:47:12 -Mais parfois, vous avez vu
00:47:14 que ces manifestations pro-palestiniennes,
00:47:16 il y avait des slogans antisémites...
00:47:19 C'était pas que des manifestations pour la Palestine.
00:47:22 -Les slogans antisémites, les violences,
00:47:24 c'est insupportable.
00:47:25 -Vous vous autorisez ça ?
00:47:27 Vous autorisez ça sur les Champs-Elysées le 31 décembre ?
00:47:30 -Si vous me dites qu'il y a la moindre complaisance
00:47:33 envers le Hamas, je ne l'autorise pas.
00:47:35 Mais sur le principe, il faut faire attention...
00:47:38 -Soutien à la résistance, c'est marqué sur la fiche.
00:47:41 -Non, je ne questionne pas.
00:47:43 Mais si il y a des gens qui organisent
00:47:45 une manifestation pro-palestinienne...
00:47:47 -Sur les Champs-Elysées, le 31 décembre.
00:47:50 -Je ne parle pas du 31 décembre.
00:47:52 Je parle en général de ce qui se passe depuis deux mois.
00:47:55 Je parle en général de ce qui se passe depuis deux mois.
00:47:58 Il faut faire attention à ne pas tomber
00:48:00 dans cette volonté de faire en sorte que les désaccords politiques
00:48:04 tombent sur la volonté de se faire protéger.
00:48:06 -Il y a des vidéos qui circulent,
00:48:08 qui sont intéressantes,
00:48:10 où on voit des prédicateurs pro-palestine
00:48:13 dans les cités expliquer
00:48:16 qu'il ne faut même pas aller manifester,
00:48:19 mais il faut venir sur les Champs-Elysées le 31 décembre,
00:48:23 et qui expliquent que la lutte pour la Palestine
00:48:27 s'inscrit aussi dans une lutte contre le racisme
00:48:30 et les discriminations que les jeunes des banlieues
00:48:33 vivent en France.
00:48:34 Tout à l'heure, je faisais le lien
00:48:36 entre ce qui se passe là-bas et ici,
00:48:38 mais d'autres, notamment les islamistes
00:48:41 ou les identitaires, le font.
00:48:44 Il y a ça aussi.
00:48:45 On n'aura pas une manifestation organisée,
00:48:48 mais on va sans doute avoir des jeunes de banlieue
00:48:50 débarquant là, avec leur drapeau palestinien,
00:48:53 pour casser, pour brûler.
00:48:55 -Ils vont peut-être être interpellés très rapidement.
00:48:58 -Sans doute, car je pense qu'il va y avoir
00:49:00 un dispositif policier exceptionnel.
00:49:03 Je vous invite à regarder ce qui passe sur Twitter.
00:49:06 C'est quand même intéressant de voir cette propagande
00:49:09 qui est faite sur notre territoire
00:49:11 et dans des endroits bien précis du territoire
00:49:14 pour alimenter une sécession en marche.
00:49:16 -Un dernier mot, Charlotte ?
00:49:18 -Non, mais j'étais assez d'accord avec Nathan,
00:49:20 à la fois sur la question de la réflexion
00:49:23 par rapport aux outils sécuritaires,
00:49:25 car on a accès aujourd'hui à des outils
00:49:27 qui ne sont pas les mêmes dans leur implication
00:49:30 dans nos vies quotidiennes, dans la manière de gérer
00:49:33 la sécurité dans le pays.
00:49:35 On s'habitue toujours avec de bonnes raisons,
00:49:37 mais c'est l'histoire de l'humanité.
00:49:40 On impose toujours aux plus grands nombres
00:49:42 ces décisions.
00:49:43 Moi, je suis d'accord sur ce sujet.
00:49:46 La deuxième question, c'est qu'en effet,
00:49:48 il faut séparer les choses.
00:49:50 Il y a une tentation dans ce gouvernement,
00:49:52 de l'interdiction permanente de tout et de tout le monde.
00:49:55 Là, on vous dit qu'on ne va pas accepter qu'on dise ça.
00:49:59 Je ne sais pas si ça sera dit, je ne sais pas qui sera là.
00:50:02 Par définition, une manifestation qui, de base,
00:50:04 est en désaccord complet avec ce que je pense,
00:50:07 je n'ai pas envie d'y aller.
00:50:09 Je ne dois pas l'interdire, sinon, on n'arrivera plus jamais...
00:50:12 -Le 31 décembre, il n'y a pas de débat.
00:50:15 -C'est là qu'il y a une distinction.
00:50:17 -Les familles ne vont pas avoir
00:50:19 une manifestation pro Hamas juste à côté.
00:50:21 -C'est là où nous avons un problème plus profond.
00:50:24 C'est qu'une partie de la population française,
00:50:27 je pense pour une large partie, ou en tout cas vivant en France,
00:50:31 qui se dit le 31 décembre,
00:50:33 ça rejoint un peu ce que je disais
00:50:35 de la conférence de presse sur le dispositif sécuritaire
00:50:38 du 31 décembre comme si c'était une manifestation sécuritaire
00:50:42 de base. 99 % des Français...
00:50:44 -Il y a 2 000 personnes sur les Champs-Elysées.
00:50:46 Il y a forcément un dispositif de sécurité important.
00:50:49 Que ce soit pour un feu d'artifice le 31 décembre
00:50:52 ou pour l'arrivée des bleus...
00:50:54 -Ca a toujours été le cas.
00:50:56 Vous remontez 10 ans en arrière.
00:50:57 On va faire une conférence de presse 2 jours avant
00:51:00 avec le ministre de l'Intérieur en personne.
00:51:03 -Avec les voitures brûlées.
00:51:05 -On serait tombés de notre chaise.
00:51:07 -C'est un symbole, le choix du 31 décembre
00:51:09 et des Champs-Elysées.
00:51:11 -C'est un choix pour la Palestine.
00:51:13 -Ils auraient pu aller à la République.
00:51:15 -Pour emmerder les Français et les Occidentaux,
00:51:18 là, on est en France, mais on voit bien
00:51:20 que c'est moins un soutien à la Palestine
00:51:23 qu'un soutien non seulement au Hamas,
00:51:25 mais aussi un signe de déchiance.
00:51:27 Beaucoup de Français le prennent
00:51:29 comme un signe de déchiance à l'égard de la société française.
00:51:33 -On marque une pause.
00:51:34 Il nous reste beaucoup de sujets à évoquer.
00:51:37 Donald Trump va-t-il être inéligible ?
00:51:39 -On va le faire.
00:51:40 -On va le faire.
00:51:42 -On va le faire.
00:51:43 -On va le faire.
00:51:44 -On va le faire.
00:51:46 -On va le faire.
00:51:47 -On va le faire.
00:51:48 -On va le faire.
00:51:50 -On va le faire.
00:51:51 -On va le faire.
00:51:53 -On va le faire.
00:51:54 -On va le faire.
00:51:56 -On va le faire.
00:51:57 -On va le faire.
00:51:58 -On va le faire.
00:52:00 -On va le faire.
00:52:01 -On va le faire.
00:52:03 -On va le faire.
00:52:04 -On va le faire.
00:52:05 -On va le faire.
00:52:07 -On va le faire.
00:52:08 -Voilà pour les "News" d'Isabelle Piboulot.
00:52:11 Musique de tension
00:52:13 -A partir du 1er janvier,
00:52:15 la France n'acceptera plus de nouveaux imams détachés,
00:52:18 soit envoyés par d'autres pays.
00:52:20 Gérald Darmanin l'a annoncé hier dans une lettre aux pays concernés.
00:52:24 "Le but est de s'assurer qu'aucun imam n'est payé par un Etat étranger.
00:52:29 "L'accent est mis sur la nécessité
00:52:31 "qu'une part croissante des imams soit formée en France,
00:52:34 "au moins partiellement."
00:52:36 -Une menace terroriste très élevée.
00:52:38 Le réveillon se déroulera sous haute sécurité.
00:52:41 Demain, 5000 militaires de l'opération Sentinelle
00:52:44 ainsi que 90 000 policiers et gendarmes
00:52:46 seront déployés dans le pays, dont 6000 dans la capitale.
00:52:50 La CRS-8, des hélicoptères et des drones seront également mobilisés.
00:52:54 Les autorités attendent 1,5 million de personnes
00:52:57 lors des festivités parisiennes.
00:52:59 Et puis, la Californie, touchée par une tempête,
00:53:02 d'immenses vagues ne cessent de s'écraser
00:53:04 dans les côtes ouest-américaines, inondant les rues et les habitations.
00:53:08 Depuis vendredi, les autorités ont mis en garde
00:53:11 la population contre le risque accru de noyade.
00:53:14 Des vagues entre 7 et 9 m de haut sont attendues
00:53:16 dans plusieurs régions, en Californie et dans l'Oregon.
00:53:20 -Merci, Isabelle. Si vous croisez Nathan Devers,
00:53:22 n'hésitez pas à lui dire de revenir.
00:53:24 -Il est partout à sa rejointe. -Nous a rejoint Harold Diman.
00:53:28 Bonjour, Harold. -Bonjour.
00:53:29 -Il va être inéligible, Donald Trump ?
00:53:32 -Dans le Colorado, oui.
00:53:33 Et peut-être même dans le Maine et peut-être même ailleurs.
00:53:37 Parce qu'il y a une demi-douzaine d'États
00:53:39 où les autorités régionales, internes,
00:53:43 donc, ont statué qu'il était inéligible.
00:53:47 Et pourquoi ? Parce que dans la Constitution fédérale,
00:53:50 qui règne surtout, on n'a pas le droit de se présenter
00:53:54 si on a participé à une insurrection.
00:53:56 C'était pour bloquer les confédérés après la guerre civile
00:54:00 pour qu'ils ne se représentent pas.
00:54:02 Donc, on ne l'a jamais utilisé.
00:54:04 Maintenant, on le voit une fois contre un communiste
00:54:07 il y a très longtemps.
00:54:08 -Venez, Nathan. Maintenant, c'est trop tard.
00:54:11 Allez-y, coupez Harold Diman en pleine explication.
00:54:13 Vous êtes parti faire un petit...
00:54:15 -Je vais pas mentir, j'ai un vice, le tabac.
00:54:18 -C'est un... Non seulement, c'est mauvais pour la santé,
00:54:21 mais ça vous met en retard. -C'est surtout ça qui est grave.
00:54:24 -Quand même, moi, je me... Quand même.
00:54:27 Vous avez coupé Harold Diman en pleine explication.
00:54:30 Vous avez loupé les news d'Isabelle Piboulot.
00:54:32 -C'est une honte. Il faudra me donner un gage.
00:54:35 -Ne me tentez pas. Ne me tentez pas.
00:54:37 Vous n'avez pas de coups. Je suis capable.
00:54:39 En direct, en plus. Harold, pardon, on vous a coupé.
00:54:42 Donc, vous en étiez... -A dire ?
00:54:45 -A l'histoire de l'inéligibilité.
00:54:47 -L'inéligibilité. -C'est affreux à dire.
00:54:49 -Et donc, l'insurrection, voilà,
00:54:52 que les autorités des divers Etats,
00:54:54 qui sont tous démocrates, en l'occurrence,
00:54:57 ont décidé que, oui, il y avait matière à dire
00:55:00 que Donald Trump avait...
00:55:01 -Harold, concrètement, est-ce qu'en 2024,
00:55:04 les Américains pourront voter pour Donald Trump ou pas ?
00:55:08 Et qu'est-ce qui se passe si cette volonté du Colorado
00:55:11 s'étend dans d'autres Etats ?
00:55:12 -Il faut demander à la Cour suprême des Etats-Unis.
00:55:15 Ils vont décider si on a le droit de faire ça.
00:55:18 -Ah. Ils vont décider ça quand ?
00:55:20 -Ah, ben, ça, c'est un autre débat.
00:55:22 Quand vont-ils décider ?
00:55:23 Il y en a qui veulent prendre leur temps, 6 mois, 9 mois.
00:55:27 D'autres qui veulent aller vite. On appelle le "fast track".
00:55:30 Et le problème juridique est très, très simple.
00:55:33 Il n'a pas été jugé pour insurrection.
00:55:36 Donc, de quoi on parle ?
00:55:37 En fait, c'est ça.
00:55:38 Mais les Etats disent que ça fait rien.
00:55:41 On a une impression assez bonne.
00:55:43 -Votre sentiment, Harold, c'est que Donald Trump
00:55:45 pourra être candidat à la prochaine élection présidentielle.
00:55:49 -J'ai l'impression que tout va s'aligner
00:55:51 pour que cet obstacle-là disparaisse
00:55:53 et qu'il soit candidat en 2024.
00:55:55 -Et élu ou pas élu ?
00:55:56 Qu'est-ce qu'elle dit, votre boule de cristal ?
00:55:59 -Je ne joue plus à ça.
00:56:01 -Ah oui ?
00:56:02 -Non, non, non, je n'y touche pas.
00:56:04 -Vous avez donné Hillary Clinton gagnante la dernière fois ?
00:56:07 -Oui. -Ah, d'accord.
00:56:08 Vous n'êtes pas le seul.
00:56:10 -Non, mais c'était ma seule grosse erreur de ces dernières années.
00:56:14 -Et en 2020, vous aviez parié quoi ?
00:56:16 -Euh... 2020...
00:56:17 -Il a arrêté après Hillary Clinton. Il vous dit...
00:56:20 -Il faut dire que le principal adversaire de Donald Trump,
00:56:24 c'est davantage la machine judiciaire
00:56:26 que l'actuel président des Etats-Unis.
00:56:28 On se demande parfois si c'est le président des Etats-Unis.
00:56:31 Joe Biden est quand même... -Il n'est pas en grande forme.
00:56:34 -Il est gravateur.
00:56:36 -Ca reste le président des Etats-Unis.
00:56:38 -Excusez-moi, c'est le président des Etats-Unis,
00:56:41 mais je suis quand même relativement amusé
00:56:43 de voir une grande partie de la presse française
00:56:46 qui sautait systématiquement sur le moindre faits et gestes
00:56:49 de Donald Trump pendant les quatre ans où il était au pouvoir.
00:56:53 Alors que les vidéos qui circulent,
00:56:55 le nombre de vidéos qui circulent sur Joe Biden,
00:56:58 vous l'avez rappelé, président des Etats-Unis,
00:57:01 1re puissance mondiale, hagard, perdu...
00:57:03 Non, non, excusez-moi.
00:57:04 -Elles ont eu un écho, ces vidéos.
00:57:07 -Je peux vous le dire.
00:57:08 Par rapport au traitement, le traitement
00:57:10 de Donald Trump par la presse française,
00:57:13 et le traitement de Joe Biden, est incomparable.
00:57:15 -Ventor Biden. -Oui, sans doute.
00:57:17 -Ca, ça a eu moins d'écho.
00:57:19 -Mais les vidéos de lui...
00:57:21 -C'est une chose, mais le traitement médiatique...
00:57:23 Donald Trump, quand il était président des Etats-Unis,
00:57:27 c'est pas simplement...
00:57:28 Le personnage est tellement fantasque
00:57:30 que chaque déclaration peut être traitée,
00:57:33 mais on avait l'impression parfois qu'il était président français.
00:57:36 Il pouvait parler, il y avait une implication directe
00:57:40 dans tout ce qui se passait en France.
00:57:42 Là, Joe Biden s'est traité de manière plus distante,
00:57:45 pas du tout à la mesure de ces vidéos.
00:57:47 "Il est président des Etats-Unis",
00:57:49 il a pu faire une phrase à l'endroit ou à l'envers.
00:57:52 -Il a toujours été mauvais.
00:57:54 -Il a l'air perdu en plus d'être mauvais,
00:57:56 et en effet, la question de son traitement,
00:57:59 là, carrément...
00:58:00 -Il est bègue ? -Oui, à la base.
00:58:02 -Là, c'est pas le problème.
00:58:04 -Oui, c'est pas grave.
00:58:05 George Osis était bègue.
00:58:07 -Oui, mais il s'est toujours repris.
00:58:09 Il n'a jamais prononcé une phrase...
00:58:11 -Là, c'est pas le problème.
00:58:13 -En 40 ans, c'est là.
00:58:14 -Là, c'est pas le problème de bégayer.
00:58:17 -C'est pas ça.
00:58:18 -Un car à descente, d'un avis.
00:58:20 -Mais est-ce qu'il est encore totalement conscient ?
00:58:23 C'est ça, la question qui est posée.
00:58:25 -Capable.
00:58:27 -Est-ce qu'il est capable d'exercer la plus haute fonction du monde,
00:58:30 d'être l'homme le plus puissant du monde,
00:58:33 c'est-à-dire président des Etats-Unis ?
00:58:35 -A le voir, j'ai l'impression que non,
00:58:38 et à chaque fois, il m'étonne, il arrive à peu près à se rattraper.
00:58:42 -Et est-ce qu'il peut renoncer,
00:58:44 est-ce que vous pensez qu'il peut renoncer
00:58:47 à se représenter au dernier moment ?
00:58:49 -Il a dit une fois que si Donald Trump n'était pas à l'élection,
00:58:53 ne se présentait pas, lui, il se retire.
00:58:56 -Oui. C'est entendu, il y va.
00:58:58 -Ah oui.
00:58:59 -Donc est-ce que peut-être que l'affiche
00:59:01 "Donald Trump, Joe Biden" n'aura pas lieu ?
00:59:04 C'est un peu comme l'affiche "Marine Le Pen, Edouard Philippe".
00:59:07 -Et donne des sentisses ou un truc du genre.
00:59:10 -Alexandre de Véghéo, sur la justice ou des Etats
00:59:13 qui peuvent rendre inéligibles des candidats,
00:59:16 c'est un parallèle avec Marine Le Pen,
00:59:18 elle a une épée de Damoclès en 2024,
00:59:20 sur l'affaire des assistants parlementaires
00:59:23 du RN, et elle a potentiellement une peine
00:59:25 qui pourrait la rendre inéligible à l'élection présidentielle.
00:59:29 -C'est le sujet intéressant, et on en revient
00:59:31 au sujet du début de l'émission, avec le Conseil constitutionnel,
00:59:35 c'est-à-dire une démocratie de plus en plus phagocytée
00:59:38 par les juges, et aux Etats-Unis, ça fait longtemps
00:59:41 que c'est le cas, notamment avec un rôle très important
00:59:44 dans le système suprême, je pense que ce type de système
00:59:47 aboutit à Donald Trump.
00:59:49 On voit qu'à chaque fois qu'il a une affaire judiciaire,
00:59:52 il progresse dans les sondages, et je pense que si les gens
00:59:55 ont été aussi tolérants face à sa radicalité,
00:59:58 voire ont voté pour lui à cause de sa radicalité,
01:00:01 c'est parce qu'ils se sont dit "ce bonhomme est fou,
01:00:04 "mais au moins il a le pouvoir, il ne sera pas ligoté
01:00:07 "par les juges, par les corps intermédiaires,
01:00:09 "par les institutions non élues",
01:00:12 c'est un vrai problème démocratique qui se joue là.
01:00:14 Pour moi, la démocratie, c'est un contre-pouvoir,
01:00:17 mais c'est avant tout la souveraineté populaire.
01:00:20 Quand la souveraineté populaire n'est plus entendue,
01:00:23 et c'est le cas aux Etats-Unis, et en Europe,
01:00:26 vous avez des systèmes totalement dysfonctionnels
01:00:29 avec une révolte des peuples qui finissent par voter
01:00:32 par les personnages les plus radicaux,
01:00:34 parce qu'ils souhaitent que quelqu'un renverse la table.
01:00:37 -Et parfois, ça n'a pas lieu.
01:00:39 -Non, ça finit par se couler, effectivement, dans le moule.
01:00:43 C'est pour ça aussi que...
01:00:44 C'est pour ça qu'une figure comme Ron DeSantis n'a pas pris,
01:00:48 parce que je crois que la base de Trump...
01:00:50 C'était tout le discours de Trump, "moi, je suis des vôtres,
01:00:53 "je ne dévierai pas", et les gens ne votent pas...
01:00:56 Votent pour sa folie, c'est ça qu'il faut bien comprendre,
01:01:00 parce qu'ils se disent qu'il a un tel caractère,
01:01:02 un tel tempérament... -C'est le ralbole.
01:01:05 -C'est le seul qui peut résister à ce système judiciaire,
01:01:08 qui ne nous écoute pas.
01:01:10 -C'est aussi le retour du politique.
01:01:12 L'arrivée de Donald Trump en 2016, c'est quand même extraordinaire.
01:01:16 Donald Trump, arrivé en 2016, président des Etats-Unis,
01:01:19 c'est quand même un événement, mais c'est surtout,
01:01:22 c'est pas juste une manière pour les gens de se lâcher un coup,
01:01:26 comme on dit, c'est le retour du politique.
01:01:28 Enfin, quelqu'un qui met l'action politique au centre de sa vision
01:01:33 et pas un pur gestionnaire, comme nous avons en France.
01:01:36 On dit, c'est intéressant, des gouvernants, des responsables.
01:01:40 Je pense vraiment qu'il y a une dépossession
01:01:43 vis-à-vis des juges, vis-à-vis de la sphère juridique,
01:01:47 du monde politique.
01:01:48 Quand on a enfin quelqu'un qui dit que la volonté,
01:01:51 elle primera, elle vient de ceux qui l'ont élu,
01:01:53 ça parle, ça parle beaucoup plus.
01:01:55 -On change de sujet.
01:01:57 -Trois petites remarques.
01:01:58 D'abord, sur la différence de traitement médiatique
01:02:01 entre Trump et Biden.
01:02:02 On est français, les affaires américaines
01:02:05 ne nous regardent pas en tant que tels.
01:02:07 Le cas particulier de Donald Trump,
01:02:09 pourquoi il a suscité un tel intérêt ?
01:02:11 Quand on regarde,
01:02:13 non seulement Donald Trump a précipité l'Amérique,
01:02:15 pas que lui, mais dans un état de crispation inédit,
01:02:18 mais tous les pays qui se sont inspirés de lui,
01:02:21 je pense au Brésil, on parlait d'Israël,
01:02:23 quand Netanyahou s'est inspiré,
01:02:25 ça a chaque fois précipité ces pays
01:02:27 dans des situations de quasi-guerre civile
01:02:29 ou de guerre politique profonde.
01:02:31 Deuxième chose, la prise du capital.
01:02:34 Si Donald Trump est reconnu coupable
01:02:36 d'une tentative de coup d'Etat,
01:02:38 retour de la politique, merci, la politique.
01:02:41 Troisième chose, et là, on sera d'accord...
01:02:43 -J'ai suivi le bon sens.
01:02:45 -Troisième chose, et là, on sera d'accord,
01:02:48 je pense, en revanche,
01:02:49 que les méthodes consistant à vouloir interdire
01:02:52 l'élection d'un candidat
01:02:53 sont pas compatibles avec les libertés que nous défendons
01:02:57 et qu'elles sont contre-productives.
01:02:59 Je m'étonne aussi d'une chose,
01:03:02 c'est qu'on mette sur le même plan toutes sortes d'affaires judiciaires.
01:03:06 La prise du capital et le fait que Trump ait pris
01:03:08 trois ou quatre cartons d'archives dans sa villa de Mar-a-Lago.
01:03:12 Si c'est un délit, il faut qu'il soit puni,
01:03:14 mais ça n'a rien à voir.
01:03:16 Et ça, je pense qu'il y a un effet profondément contre-productif
01:03:20 dans cette manière de vouloir l'attaquer sur ce terrain.
01:03:23 -J'avais dit qu'on passait à un autre sujet,
01:03:25 mais Charlotte Dornelas veut prendre la parole
01:03:28 et on ne peut pas refuser la parole.
01:03:30 -Absolument.
01:03:31 Je voulais simplement réagir sur cette question au Brésil
01:03:35 où Donald Trump aurait précipité le pays
01:03:38 dans une fracture profonde.
01:03:39 Je pense qu'elle précède très largement.
01:03:42 Quand vous avez Donald Trump élu, le monde entier,
01:03:45 il n'y a pas qu'Harold Eman qui avait annoncé
01:03:47 l'élection d'Hillary Clinton... -Il faut bien l'oublier.
01:03:51 -Il y avait aussi...
01:03:52 C'était inimaginable pour beaucoup de commentateurs
01:03:56 que Hillary Clinton ne soit pas élue précisément
01:03:59 parce que c'était Donald Trump.
01:04:01 -Elle n'est pas préparée à communiquer.
01:04:03 -Personne dans le monde ne le prévoyait,
01:04:05 personne n'imaginait que c'était possible.
01:04:08 C'est bien le signe que la fracture précède l'élection.
01:04:11 Quand il est élu par un peuple et que c'était inimaginable
01:04:15 pour les élites, non seulement de son pays,
01:04:17 c'est que la fracture précède l'élection de Trump.
01:04:20 Il ne précipite pas, il la révèle.
01:04:23 Ça crée une résistance dans le système lui-même
01:04:26 de manière très large.
01:04:27 Ça crée une résistance immédiate.
01:04:29 Il y a des anticorps partout qui sont plus visibles
01:04:32 que quand le président des Etats-Unis
01:04:35 est issu du serrail qui l'accompagne.
01:04:37 Il y avait une telle guerre au sommet de l'Etat
01:04:40 que c'était plus visible.
01:04:41 Mais il est évident qu'un tel fossé entre ce qui était prévu
01:04:45 et ce qui est arrivé révélait une fracture béante.
01:04:48 -On est d'accord. -Ça valait le coup.
01:04:50 -Ca va. -Merci.
01:04:51 -Merci, Harold.
01:04:53 C'est quand la date de la présidentielle américaine ?
01:04:56 -C'est le 1er mardi de novembre. -C'est le 5 novembre.
01:04:59 -Le 1er mardi de novembre.
01:05:01 On suivra ça avec vous toute l'année.
01:05:03 -Ca sera un feuilleton passionnant. -Une année riche en élections.
01:05:07 -Puisqu'il y a les européennes. -Et les européennes.
01:05:10 -En juin prochain, le 17 juin prochain.
01:05:13 On va parler... -C'est le 9 ?
01:05:14 -Non, c'est le 17. -Ah bon ?
01:05:16 -C'était le 9. -C'était le 9 ?
01:05:18 -Attention aux élections britanniques.
01:05:21 -On va vérifier ça. C'est le 9 ?
01:05:23 -Je crois. -Quasiment.
01:05:24 -C'est moi qui ai tort. -On va revenir...
01:05:27 -On va vérifier ça dans 30 secondes.
01:05:29 Je voulais vous parler d'un sujet dont on n'a pas parlé.
01:05:33 C'est l'affaire Depardieu.
01:05:34 On va l'évoquer pour la première fois.
01:05:37 Alors, sachez que maintenant,
01:05:40 on en est au point où ceux qui ont signé la pétition
01:05:43 en faveur de Gérard Depardieu regrettent et font leur méa culpa.
01:05:47 C'est le cas de Carole Bouquet qui regrette.
01:05:50 C'est le cas de Nadine Trintignant qui regrette.
01:05:53 Elle explique qu'elle ne connaissait pas
01:05:55 celui qui a signé, écrit plutôt, cette tribune.
01:05:58 Et puis, Gérard Darmon regrette un petit peu.
01:06:02 Écoutez Gérard Darmon.
01:06:03 -Attention Depardieu. On touche à Depardieu, à l'art.
01:06:08 C'est bullshit. C'est des conneries.
01:06:10 Depardieu est un prétexte pour moi.
01:06:13 Vous voyez ? Je n'aime pas non plus cette espèce
01:06:15 "quand on touche à Depardieu, on touche à l'art".
01:06:18 C'est du blabla, de la littérature.
01:06:20 Depardieu, on touche à l'art. Il faut arrêter ce genre de raccourci.
01:06:24 C'est un acte citoyen. Je ne connais pas Depardieu.
01:06:27 C'est pas un ami, un copain.
01:06:29 J'ai tourné une scène avec lui dans Astérix.
01:06:31 Ce qui m'insupporte, c'est le procès médiatique
01:06:34 avant même de savoir s'il est coupable ou pas.
01:06:37 Il y a une présomption d'innocence.
01:06:39 Je revendique ça.
01:06:40 Si jamais les deux viols s'avèrent vrais,
01:06:42 je serai le premier à monter au créneau.
01:06:45 Ils ont été un porc. C'est pas capable de ça.
01:06:47 -Bon, déjà, Mea culpa, les élections européennes,
01:06:50 le 9 juin prochain.
01:06:52 Heureusement que vous êtes là.
01:06:54 -On est fact-check.
01:06:55 -On a eu le débat toute la semaine.
01:06:58 On peut tous dire à la fois présomption d'innocence
01:07:01 et à la fois, il faut écouter les femmes qui prennent la parole.
01:07:05 Il faut écouter le témoignage de Sophie Marceau,
01:07:08 qui a refusé de tourner avec lui après "Police" de Maurice Pialat
01:07:12 et qui est à la une de Paris Match.
01:07:14 Je voulais revenir sur une chose. -C'est autre chose.
01:07:17 -Il y a plusieurs dossiers dans le même dossier.
01:07:20 Il y a le complément d'enquête, la vidéo avec la petite fille sur le cheval,
01:07:24 les accusations de viols, d'agressions sexuelles.
01:07:27 Allez-y, prenez la parole.
01:07:29 -C'était juste sur Gérard Armand, qui a des propos de bon sens,
01:07:32 mais qui se fait lui-même intoxiquer par le discours médiatique.
01:07:36 J'ai publié la tribune, c'était dans "Le Figaro"
01:07:39 et c'était dans mes pages.
01:07:40 Je ne sais pas par qui le scandale a arrivé.
01:07:43 Mais j'aurais pas publié une tribune qui dirait
01:07:46 "on ne touche pas à Depardieu"
01:07:48 parce que c'est un grand acteur.
01:07:50 Ce que dénonçait la tribune,
01:07:52 c'est la culture de l'effacement.
01:07:54 C'est ceux qui disent qu'il faut enlever sa légion de l'heure,
01:07:57 l'enlever du musée Grévin, supprimer ses films.
01:08:00 On est dans une dérive problématique.
01:08:03 -Il y a eu un moment de flattement,
01:08:05 mais France Télévisions a diffusé un film,
01:08:07 "Les Illusions perdues".
01:08:09 -Certains ont eu cette idée-là.
01:08:11 La tribune ne disait pas qu'il ne fallait pas qu'il soit poursuivi.
01:08:15 -Il y a eu un artiste, mais on l'a saucissonné dans les médias.
01:08:18 Gérard Darmon, qui l'a signé, apparemment,
01:08:21 ne s'en souvient plus.
01:08:23 Il y avait ces deux sujets,
01:08:24 la présomption d'innocence priétinée
01:08:27 et le fait qu'on distingue l'oeuvre...
01:08:29 -Carole Buchain et Aline Tratignan
01:08:31 n'étaient pas au courant de qui avait rédigé ce texte ?
01:08:34 -J'en sais rien, mais là encore,
01:08:36 il y a quand même beaucoup de manipulations.
01:08:39 Il a écrit deux articles, je crois, dans "Causeur".
01:08:43 Un militant d'extrême droite... -Ca va vite.
01:08:46 -Qui avait des intentions politiques derrière.
01:08:50 On est dans la grande manipulation.
01:08:52 Est-ce que ça montre ? C'est la pression,
01:08:54 l'incroyable pression médiatique.
01:08:56 On est dans un système quasiment soviétique.
01:08:59 Heureusement, les gens ne vont pas au goulag,
01:09:02 mais ils sont menacés de mort sociale
01:09:04 dès lors qu'ils prennent une position
01:09:06 qui va à l'encontre du politiquement correct ambiant
01:09:10 et qui va à l'encontre du politique.
01:09:12 -Ce que vous dites, ça me fait penser à quelque chose.
01:09:15 On ne signe plus une tribune en fonction de ce qu'elle dit,
01:09:19 mais en fonction de qui l'a rédigée et a pu écrire par le passé.
01:09:23 C'est exactement la même chose que sur la loi immigration.
01:09:26 Olivier Véran est venu nous expliquer
01:09:29 que si les députés du RN n'avaient pas voté le texte
01:09:32 sur l'immigration, les députés Renaissance
01:09:34 auraient voté le texte.
01:09:36 Vous ne votez pas un texte en fonction de ce qui est là-dedans,
01:09:40 mais en fonction de ce qu'il a écrit et de ce qu'il a pu faire.
01:09:44 Nathan Devers ?
01:09:45 -Je n'aime pas trop le format de la tribune ou de la pétition.
01:09:48 C'est l'uniformisation.
01:09:50 -C'est tribune contre tribune.
01:09:52 -Si vous prenez 15 auteurs différents,
01:09:54 15 personnes ou 100,
01:09:56 et que vous leur demandez de se mettre d'accord sur un texte
01:09:59 qui sera un dénominateur commun,
01:10:02 le texte sera aseptisé.
01:10:03 Ça sera du marketing.
01:10:05 Je préfère des gens qui écrivent ce qu'ils ont à dire
01:10:08 plutôt que des pétitions.
01:10:10 Je n'aurais pas signé cette tribune parce que je ne signe pas de tribune.
01:10:14 Si on m'avait proposé de signer cette tribune,
01:10:17 et que j'avais l'habitude,
01:10:19 j'aurais refusé.
01:10:20 Il y a une chose qui me semble centrale.
01:10:22 On parle de la séparation de l'homme et de l'artiste.
01:10:26 C'est la séparation de l'oeuvre et de l'artiste.
01:10:28 Si on prend l'exemple de Louis Ferdinand Céline,
01:10:32 personne ne dirait qu'on n'a pas envie de lire ses livres.
01:10:35 C'est pour ça que je vous invite à l'art lire.
01:10:38 J'ai bien dit l'oeuvre et l'artiste.
01:10:40 C'est ce que dit la tribune.
01:10:42 La tribune parle de ça.
01:10:44 Il y a cette phrase de "Pardieu est un monstre sacré",
01:10:48 mais c'est pour s'opposer à ceux qui veulent l'effacer,
01:10:51 effacer son oeuvre, les oeuvres auxquelles il participe,
01:10:55 qui impliquent d'autres artistes.
01:10:57 Il a un blanc-seing parce que c'est un grand acteur.
01:11:00 - Quand quelqu'un est mis en cause pour des actes,
01:11:04 on peut discuter de l'affaire,
01:11:06 et on en a déjà parlé,
01:11:07 répondre en disant que c'est un grand artiste,
01:11:10 c'est à côté.
01:11:11 - C'est pas ce qu'ils font.
01:11:13 Ils répondent pas sur la mise en cause.
01:11:16 Personne ne conteste le fait que des femmes
01:11:19 aient le droit de porter plainte.
01:11:21 Ils répondent sur le fait
01:11:23 qu'on veuille éradiquer tout ce qu'il a fait du paysage.
01:11:27 Cette histoire est partie de la Légion d'honneur
01:11:30 et pas partie du fait qu'il ait été mis en cause
01:11:33 et personne ne conteste le fait que les femmes
01:11:36 aient le droit de porter plainte.
01:11:38 - Cette histoire est partie de la Légion d'honneur
01:11:42 et a été relancée par Emmanuel Macron,
01:11:44 qui a désavoué en direct sa ministre.
01:11:47 J'ai déjà entendu Pierre Gentillet là-dessus.
01:11:50 Est-ce que c'était une stratégie d'Emmanuel Macron
01:11:54 de déclencher ce contrefeu sur Gérard Depardieu
01:11:57 en y allant franco, en disant qu'il rend fière la France ?
01:12:01 On a appris dans "Un grand quotidien du soir"
01:12:04 que tout ça était pré-milité.
01:12:06 Est-ce qu'il y a eu une volonté de contrefeu
01:12:09 pour évacuer la crise politique,
01:12:11 la crise après le texte sur l'immigration ?
01:12:14 On revoit les propos d'Emmanuel Macron.
01:12:17 Est-ce que c'est votre sentiment ?
01:12:19 Il faut maîtriser quand on déclenche une nouvelle polémique.
01:12:23 - Je ne suis pas dans sa tête, mais ça me paraît flagrant.
01:12:27 - C'est évident.
01:12:28 - Est-ce que c'est maîtrisé ou pas ?
01:12:30 Oui, parce que s'il avait tenu des propos consensuels,
01:12:34 ça n'aurait pas fait de contrefeu.
01:12:36 Il fallait créer une polémique, y aller à fond dans sa stratégie.
01:12:41 Je pense que c'était un contrefeu.
01:12:43 - Charlotte, vous êtes d'accord ?
01:12:45 - 100 % d'accord, évidemment, mais ça n'enlève rien au fait...
01:12:49 - C'est un autre sujet.
01:12:51 - Le premier sujet, on l'a beaucoup traité.
01:12:53 - Il y a une chose qui m'avait frappée
01:12:56 dans les propos de la ministre.
01:12:58 Si on revient initialement à la question,
01:13:01 je suis d'accord que répondre sur la question des poursuites
01:13:04 de... J'allais dire de Gérald Darmanin.
01:13:07 - De Gérard Depardieu. - De Gérard Depardieu.
01:13:10 C'est un grand artiste, ce n'est pas la bonne réponse,
01:13:13 mais de la même manière qu'il est poursuivi,
01:13:16 on va retirer sa statue au musée Grévin,
01:13:18 qu'il a reçue en raison de ses oeuvres,
01:13:21 et non pas pour l'homme qu'il est, c'est tout aussi à côté de la plaque.
01:13:25 Donc, initialement, ce sont les gens qui attaquent
01:13:28 sur la question de la statue.
01:13:30 Quand on a sa statue, c'est pas parce qu'on est une bonne personne.
01:13:34 C'est en raison de son oeuvre.
01:13:35 La ministre de la Culture a dit un truc lunaire.
01:13:38 "Il y a un devoir d'exemplarité."
01:13:40 Je sais pas dans quel monde les artistes ont un devoir d'exemplarité.
01:13:44 Je sais pas quel genre de parents donnent pour modèle à leurs enfants
01:13:48 pour avoir une bonne éducation.
01:13:50 C'est pas du tout leur rôle.
01:13:52 Donc, il y a une espèce de confusion totale et de purification
01:13:56 qui va vraiment mal finir, et pour eux, en premier lieu,
01:13:59 parce qu'ils finiront par tomber par là où ils ont péché.
01:14:03 C'est la purge sans fin.
01:14:05 - La révolution qui divorce les enfants.
01:14:07 - Oui, mais c'est l'histoire sans fin.
01:14:09 Cette séparation est initialement refusée
01:14:13 par ceux qui attaquent sur le terrain artistique
01:14:16 plutôt que sur le terrain seul de la judiciarisation
01:14:19 que personne n'a contestée.
01:14:21 - Cette tribune dit qu'ils ont le droit de planter plainte,
01:14:24 l'artiste doit passer,
01:14:26 par contre, elle se fait pas par manière médiatique.
01:14:29 Et deuxième plan, arrêtons effectivement ce délire
01:14:33 de vouloir attaquer un comportement totalement aseptisé
01:14:38 pour les artistes et de supprimer leurs oeuvres
01:14:41 s'ils n'ont pas un comportement aseptisé.
01:14:43 Il faut bien voir qu'il y a deux par deux,
01:14:46 mais c'est dans un contexte général de cancel culture
01:14:49 qu'on voit même attaquer Gauguin des années après,
01:14:52 alors que les mœurs n'étaient pas les nôtres.
01:14:54 C'était ça que disait la tribune.
01:14:56 - Il me reste moins de deux minutes.
01:14:59 Vous parliez de Rima Abdoulmalak.
01:15:01 Elle fait partie potentiellement des ministres en danger.
01:15:05 On a bien vu qu'Emmanuel Macron n'avait pas adoré
01:15:08 sa sortie sur Gérard Depardieu.
01:15:10 Alors, quel ministre sur la sellette ?
01:15:13 Sylvie Rotailleau a menacé de démissionner,
01:15:16 Clément Beaune pareil.
01:15:17 Qu'y a-t-il, Pierre Gentil ?
01:15:19 - On appuie sur un bouton pour savoir qui sera éliminé.
01:15:22 - Vous avez un pronostic, Pierre ?
01:15:24 - Je suis comme un Haldiman, je me méfie des pronostics,
01:15:27 mais je dirais Rima Abdoulmalak.
01:15:30 - Le problème, c'est qui ?
01:15:32 - Elisabeth Borne, ça me paraît un peu tôt.
01:15:35 - Elle est utile au chef de l'Etat.
01:15:37 Elle actionne les 49.3 à l'appel.
01:15:40 - Oui, oui.
01:15:41 - Elle prend les coups politiques.
01:15:43 - C'est un robot confortable.
01:15:45 - Déjà, c'est ça. Remplacé par qui ?
01:15:47 Quelqu'un qui s'appelle Gérald Darmanin.
01:15:50 - Il peut plus y aller.
01:15:52 - Je pense que c'est toujours un bouclier un peu robotique.
01:15:55 Elle a quand même tout encaissé,
01:15:57 même des parties de texte qu'elle ne voulait pas,
01:16:00 qu'il s'agisse de la loi sur la retraite ou de la loi sur l'immigration.
01:16:04 - Elle est loyale au président.
01:16:06 - Je me méfie toujours de ceux qui disent qu'elle va partir.
01:16:10 - Un remaniement, ça, oui.
01:16:12 - Les conseillers qui vous disent...
01:16:14 Après la réforme des retraites, c'est terminé,
01:16:17 Elisabeth Borne fait ses cartons, elle reste.
01:16:20 Ceux qui vous disent qu'il y a un remaniement,
01:16:22 souvent, un conseiller parle, ça donne des longs papiers.
01:16:26 On le renomme, on l'appelle "conseiller",
01:16:28 et au final, il ne se passe rien.
01:16:30 - Il y a une seule chose.
01:16:32 Je l'ai lu un peu dans la presse.
01:16:34 Il y a des conseillers du président de la République
01:16:37 qui sont partis du fait de la loi immigration ces derniers jours.
01:16:41 Je ne sais pas si vous l'avez vu.
01:16:43 Je l'ai lu dans la presse.
01:16:45 Il y a eu quelques petits changements dans l'entourage.
01:16:48 - Bien sûr.
01:16:49 - Il y a eu son monsieur Communication qui est parti.
01:16:53 - Ça veut dire qu'il va y avoir un changement dans le gouvernement ?
01:16:57 - Il y a eu le monsieur Communication qui est parti.
01:17:00 - Une évidence, c'est que ce remaniement aura un goût présidentiel
01:17:04 dès les prochaines élections présidentielles.
01:17:07 Emmanuel Macron a toujours choisi des Premiers ministres
01:17:11 pour faire des choses comme ça.
01:17:13 - Il ne peut pas nous mettre Gabriel Attal.
01:17:15 - Ça va avoir un enjeu énorme.
01:17:18 - Merci à tous les quatre.
01:17:19 Vous allez préparer le JDD avec un top 50
01:17:22 qu'on dévoilera ce soir avec Geoffroy Lejeune.
01:17:25 Il n'a pas été formidablement sympathique avec moi.
01:17:28 Hier, il y a Geoffroy qui dit...
01:17:31 - C'était drôle.
01:17:32 - J'étais peiné.
01:17:33 Je lui ai écrit...
01:17:34 Eliott Duval lui dit qu'on sera avec lui demain.
01:17:38 Il a dit que ce sera Gauthier Lebrun.
01:17:40 - Il a dit qu'il aimait Gauthier Lebrun.
01:17:43 - Oui, je rigole.
01:17:44 - Tout va bien.
01:17:45 - Evidemment.
01:17:46 Brigitte Millot va nous donner des conseils
01:17:49 pour protéger notre peau.
01:17:51 Elle m'a appelé avant l'émission pour protéger notre peau
01:17:55 au moment de l'hiver et après les vacances de Noël.
01:17:58 On se retrouve ce soir avec le top 50 du JDD.
01:18:01 Il n'y a qu'un politique dans le top 50.
01:18:04 A ce soir.
01:18:05 *Bruit de clavier*

Recommandations