Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour l'heure des pros.
00:04 Ce matin, à la une, franchir le mur de la dette s'apparente à la montée de l'Everest.
00:09 Pour ce gouvernement, le pire c'est que personne n'y croit.
00:11 Une valse à trois temps cette semaine.
00:13 D'abord l'agence Moody's qui juge improbable le passage sous les 3% de déficit public en 2027.
00:19 Ensuite ce sondage Blackbone pour le Figaro vendredi.
00:22 63% des français n'ont pas confiance en Gabriel Attal.
00:25 66% ne croient pas en Bruno Le Maire.
00:29 75% n'ont plus en Emmanuel Macron pour réduire la dette et le déficit de la France.
00:34 Enfin le coup de massue tombe ce dimanche.
00:36 Défiance également du patron des patrons.
00:38 "Nous sommes inquiets", alerte Patrick Martin, le président du MEDEF, dans les colonnes du JDD.
00:42 Il fait un trait d'union entre le creusement du déficit et le ralentissement économique.
00:47 Il y a tout juste 50 ans, la France a enregistré son dernier budget excédentaire.
00:51 Aujourd'hui les caisses se vident et la dette se creuse.
00:55 Pourquoi la France fait figure de mauvaise élève par rapport aux voisins européens ?
00:58 Faut-il réformer pour la énième fois l'assurance chômage ?
01:03 Quid des 35 heures ?
01:05 On a perdu une heure cette nuit.
01:07 Il est donc minuit moins une avant que la France ne ressemble à la Grèce de 2009.
01:11 Je vous présente les invités dans un instant, mais avant cela c'est le point sur l'information.
01:15 Avec Isabelle Piboulot. Bonjour Isabelle.
01:17 Bonjour Elliot, bonjour à tous.
01:19 Le pape François présidera dans la matinée la messe du dimanche de Pâques
01:22 et donnera sa bénédiction au rubis et au torbi depuis la basilique Saint-Pierre.
01:26 Une célébration en modo vision à l'attention d'environ 1,3 milliard de fidèles.
01:31 Hier soir, le souverain pontife a participé à la veillée pascale
01:35 sur fonds d'inquiétude concernant sa santé.
01:37 Dans le centre-ouest, l'Inde, les Loires et la Vienne sont toujours en vigilance rouge.
01:41 Quatre autres départements sont en vigilance orange, tous pour risque de crues.
01:46 Plus de 5000 personnes pourraient être concernées par la montée des eaux.
01:49 34 communes ont déployé leur plan communal de sauvegarde.
01:53 Plusieurs évacuations ont eu lieu. Près de 250 gendarmes et sapeurs-pompiers sont mobilisés.
01:58 Enfin, hier à Paris, un adolescent de 17 ans a été mis en examen
02:02 et placé en détention provisoire dans l'enquête sur l'envoi de menaces
02:06 à des établissements scolaires via les espaces numériques de travail.
02:10 Scolarisé, le jeune homme n'avait pas d'antécédent judiciaire de même nature.
02:14 Il avait été interpellé jeudi à Malakoff et placé en garde à vue.
02:18 Merci beaucoup Isabelle Piboulot.
02:20 Bonjour à tous les cinq, à Éric Revelle, à Gabriel Puzel, à Tanguy Hamon,
02:26 à Élisabeth Flévy et à Raphaël Stainville. Joyeuse fête de Pâques !
02:29 Joyeuse Pâques !
02:31 Oui, joyeuse Pâques aux téléspectateurs bien sûr.
02:33 Vous avez fait un beau tweet ce matin avec un petit lapin de Pâques, Gabrielle.
02:39 Je viens de le voir, je le découvre également.
02:41 Bonne fête chère Gabrielle.
02:43 Merci Eliott, je prépare la chasse, je les ai mis avant de partir.
02:46 Mais tout le monde garde ce souvenir d'enfance avec mon frère,
02:51 on partait à la chasse aux œufs de Pâques.
02:53 Oui, c'est génial.
02:55 J'ai eu peur qu'on chasse le lapin moi.
02:57 Non, non, c'est un lapin en chocolat, ne vous inquiétez pas.
03:01 A la une de l'actualité ce dimanche, c'est une information révélée par nos confrères du JDD.
03:06 La menace terroriste qui, vous le savez, ne faiblit pas, bien au contraire.
03:10 Le plan Sentinelle, vous le savez, depuis une semaine a été revu à la hausse.
03:13 Au début du mois, un attentat a été déjoué, le principal suspect a été arrêté.
03:17 La cible est ô combien symbolique puisqu'il s'agit de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
03:22 On voit le sujet de la rédaction de CNews, on en parle juste après.
03:25 Un drame évité de justesse, la cathédrale Notre-Dame de Paris était la cible d'un projet d'attentat.
03:32 Le suspect est un homme âgé de 62 ans, de nationalité égyptienne.
03:37 Il a été interpellé par les policiers de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure le 5 mars dernier
03:43 et a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroristes criminels.
03:47 Des menaces contre les lieux de culte qui inquiètent les Français en ce week-end de Pâques.
03:52 Forcément, c'est quand même un monument avec un sacré héritage, une histoire,
03:57 comme pour beaucoup de monuments à Paris.
03:59 Pour moi, Notre-Dame, c'est un peu ça, c'est un symbole auquel se raccrocher en tant que Français ou en tant que Française.
04:04 Car depuis l'attentat à Moscou, les menaces contre la France sont de plus en plus importantes.
04:09 Le ministère de l'Intérieur a répondu au JDD et il nous a affirmé qu'il prenait les choses très au sérieux,
04:15 qu'il assurait la sécurité des Français, en nous rappelant que les effectifs de la DGSI ont été doublés,
04:20 puisqu'on est aujourd'hui à près de 5000 agents, le budget aussi a augmenté de 50%.
04:25 En plus du soixantenaire, quatre autres personnes ont également été interpellées, dont un jeune homme de 14 ans.
04:30 D'après l'enquête réalisée par le JDD, les cinq individus n'auraient aucun lien direct entre eux,
04:35 mais feraient tous partie de la même branche de l'État islamique, le Khorassan.
04:39 L'État islamique au Khorassan, effectivement, c'est la branche la plus active et la plus influente de l'État islamique.
04:44 Et ils jouissent pour ça de deux qualités. La première qualité, c'est un pouvoir de propagande très fort.
04:49 Leur autre force, c'est de savoir exploiter des failles logistiques du monde occidental, notamment en détournant les routes migratoires.
04:56 Pour protéger les Français en ce week-end de Pâques, c'est près de 10 000 policiers et gendarmes
05:01 qui sont fortement mobilisés devant les zones jugées à risque.
05:04 Et je le dis aux téléspectateurs, c'est cette même branche de l'État islamique qui revendique l'attentat de Moscou.
05:12 Donc on est sur un sujet hautement sensible. Notre-Dame, ce n'est pas la première fois que Notre-Dame est la cible, puisqu'en 2016...
05:20 Il y avait deux femmes.
05:21 Exactement. 4 septembre 2016, c'était une Peugeot 607 qui contenait six bonbonnes de gaz qui avaient été découvertes rue de la Bûcherie,
05:28 donc à quelques pas de Notre-Dame. On est sur vraiment une situation extrêmement tendue, hein, Gabrielle ?
05:36 Oui, on peut déjà parler de cet objectif très symbolique qu'est Notre-Dame.
05:40 D'ailleurs, il y avait eu un incendie à Notre-Dame. On avait bien vu à quel point c'était presque le symbole fondateur de notre civilisation.
05:49 Il y avait le monde entier qui pleurait. Notre-Dame, ce n'est pas actuellement, mais normalement, il y a la couronne d'épines du Christ qui a été rapportée par Saint-Louis qui est là-bas.
06:00 Donc évidemment, c'est un symbole immense. Oui, la menace est extrêmement forte.
06:03 Et la menace de l'État islamiste qui a été proférée entre la nuit de jeudi et vendredi était extrêmement claire et parlait surtout, moi, ça m'a beaucoup marqué, de loup solitaire.
06:14 Vous savez, la rhétorique du loup solitaire, ça a été souvent une façon lénifiante de dire "ne vous inquiétez pas, ils sont isolés, on a fait mine de croire que seuls étaient synonymes d'exceptionnels".
06:26 Et en réalité, on voit bien que ces loups solitaires, c'est-à-dire ces gens déjà en place, puisque des loups, c'est des vers dans le fruit, vous voyez,
06:32 étaient une forte menace et une armée de réserve sur laquelle comptait l'État islamique.
06:38 Alors ils sont de briques et de brocs, ils n'ont pas d'uniforme, ils sont parfois seulement armés d'un couteau de cuisine,
06:42 parfois, d'ailleurs on pourrait dire tout le temps, ils ont le cerveau dérangé, mais néanmoins, ils sont quand même une sorte de bataillon constitué au service de l'État islamique.
06:54 Alors justement, pas un bataillon, et c'est bien ça le problème des services de renseignement, c'est que l'appellation "loup solitaire", elle a quelque chose de réel,
07:01 c'est que ça peut être des types qui regardent des vidéos tout seuls et qui décident de passer à l'acte à deux ou trois, tout seuls ou à deux ou trois.
07:08 Donc c'est ce qui… En fait, on dit ça aussi pour montrer que c'est difficile de les attraper.
07:12 Mais là où je vous rejoins, c'est qu'une fois de plus, excusez-moi, c'est pas très original, mais il me semble que tant qu'on ne se battra que contre le terrorisme, on perdra.
07:21 Parce que derrière, il y a effectivement ce que vous appelez une armée de réserve, mais surtout derrière, on voit bien tous les clignotants, les feux, je ne sais pas quoi,
07:29 les signaux d'alerte sont vraiment au rouge, parce que l'idéologie qui est derrière, ça ne veut pas dire qu'ils sont tous violents, elle est en train de progresser dans notre jeunesse.
07:39 Et là-dessus, on ne fait rien, sinon dire tous les quatre matins que nous ne céderons pas avant de céder, comme on l'a vu dans l'affaire, on en a parlé beaucoup, du lycée Ravel.
07:49 Et on parlera dans un instant d'une autre professeure qui a apporté plein de carmenacées de mort.
07:54 C'est désespérant, si vous voulez, on dit "nous ne céderons pas" et puis on se voit la face, on dit "c'est un petit phénomène de minorité".
08:02 Ce qui est en train de se passer souterrainement dans notre pays, avec une contre-société qui se met en place, c'est vraiment grave et on ne le regarde pas.
08:09 Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui sera à Pontoise ce dimanche matin, on le prendra peut-être en direct, qui reviendra justement sur la protection des lieux de culte.
08:19 En attendant, Guillaume, vous êtes journaliste au service de la police et de la justice de CNews, l'occasion avec vous de revenir sur ce niveau de menaces et l'alerte attentat,
08:27 qui est à son niveau le plus élevé depuis maintenant une semaine, puisque c'était dimanche dernier que ça a été rehaussé.
08:33 Exactement, menaces et attentats sont au niveau le plus élevé. Avec les Jeux Olympiques qui arrivent, la menace terroriste est évidemment au maximum en France.
08:40 Gérald Darmanin, vous venez d'en parler, qui a d'ailleurs dit lui-même que quasiment un projet est mis à mal tous les mois par les services de l'État.
08:49 Vous en avez parlé des loups solitaires. On continue à nous expliquer que c'est la menace principale en France.
08:54 Un individu plutôt isolé qui va prendre un marteau, un couteau pour attaquer des personnes.
08:59 Mais ce qui s'est passé en Russie nous a aussi rappelé qu'il y a toujours ce risque de voir un commando se monter en France,
09:07 s'armer avec des armes de guerre, avec des kalashnikovs, avec des explosifs, et commettre un véritable massacre. Ce risque est bel et bien présent.
09:16 C'était évidemment ce qui s'était passé, par exemple, lors du Bataclan.
09:21 Je sais que le journal du dimanche, il y a deux semaines, avait toute une enquête, tout un dossier,
09:27 puisque vous aviez pu accéder à un brief des services de sécurité intérieur et extérieur à l'approche des Jeux Olympiques.
09:36 Et dans ce brief-là, ce qui a surpris tout le monde, c'est la jeunesse des terroristes en puissance aujourd'hui sur notre sol.
09:45 Oui, c'était il y a quinze jours, trois semaines, que nous avions pu assister à ce brief Place Beauvau.
09:50 Ce qui était très intéressant, effectivement, c'était la signalétique et le profil très particulier des objectifs que suit aujourd'hui la DGSI.
10:02 Et effectivement, plus de la moitié des objectifs suivis par la DGSI aujourd'hui sont des mineurs moins de 18 ans,
10:09 avec une tendance à un rajeunissement de ces profils suivis par les services, parce qu'aujourd'hui, ils s'auto-radicalisent sur Internet.
10:23 Ils s'entretiennent entre eux sur des boucles Telegram et du jour au lendemain, sont susceptibles de passer à l'acte.
10:30 Ça, c'est vrai que c'est l'une des menaces qui est prise très au sérieux par les services de renseignement.
10:36 Ajouté à cela, il s'était dit aussi par cette activité, cette recrudescence de l'État islamique du Khorasan avec quelques pays...
10:47 Qui est une branche afghane, en fait. Quand on dit le Khorasan, ça ne parle à personne.
10:51 C'est une province, c'est-à-dire que c'est à la fois...
10:54 Et en Iran et en Afghanistan.
10:56 C'est le Tadjikistan. Et notamment le Tadjikistan, c'est-à-dire qu'on a vu que les terroristes qui ont attaqué Moscou la semaine dernière,
11:04 c'est une république qui, aujourd'hui, compte le plus de candidats au djihad envoyés en Syrie.
11:16 Et donc, c'est là qu'il est.
11:18 Qu'est-ce qu'ils font chez nous ?
11:19 C'est la question que j'allais poser à Éric Revel, parce qu'ils se jouent des flux migratoires.
11:24 Ils utilisent les flux migratoires illégaux.
11:27 Et la question qui est centrale, également, dans la protection de notre sol, c'est évidemment la protection de nos frontières.
11:35 Et là, on est sur un dossier, là aussi, tout aussi sensible, Éric Revel.
11:39 Oui, les frontières sont devenues des passoires, comme vous le savez.
11:44 Moi, je voudrais relier tous les faits dont on parle sur ces plateaux,
11:49 c'est-à-dire des menaces sur des professeurs, des attentats de masse possibles, des loups solitaires.
11:55 En fait, tout ça, moi, je le résume sous le vocable de mise en place d'un logiciel islamiste.
12:01 Alors, Isabeth Lévy parle d'une société parallèle.
12:04 Je pense qu'on est exactement devant ça, c'est-à-dire qu'il y a un point commun entre tout ça.
12:07 Le point commun, c'est que la société française est de plus en plus gangrénée par cet islamisme.
12:13 Alors, certains veulent le voir, d'autres ne veulent pas le voir.
12:17 Mais en fait, tout ça, c'est une méthode assez proche.
12:20 Et sur les attentats de masse, vous vous souvenez sans doute que Thibaud de Montbrial,
12:24 qui vient souvent sur les plateaux de CNews, a alerté depuis plusieurs mois,
12:29 comme avait alerté Alain Boer sur l'impossibilité sans doute de faire cette cérémonie d'ouverture sur la Seine.
12:36 J'ai l'impression que les autorités sont en train de prendre la mesure de ce qui peut se passer.
12:41 Vous avez vu que la ministre de la Jeunesse et des Sports a maintenu l'idée,
12:44 mais est-ce que vous déciderez de dire que cette cérémonie d'ouverture aura bien lieu sur la Seine ?
12:51 Le problème, c'est qu'il y a des pressions de délégations de pays pour les Jeux olympiques.
12:57 On peut penser à la délégation américaine, qui est toujours très sécurisée, ou à la délégation israélienne.
13:03 Et imaginez que simplement dans un mois ou dans deux mois, ces deux délégations disent "nous".
13:10 Il est hors de question pour des raisons de sécurité qu'on défile sur la Seine.
13:14 Mais vous imaginez le symbole de la France ?
13:17 Non, mais attendez, attendez.
13:19 Ce serait un aveu d'échec de se dire face à une menace aussi importante, on n'est pas capables de protéger.
13:24 C'est un aveu d'échec et l'image de la France en sortirait à moindrie.
13:27 Mais pardonnez-moi, là on demande à des armées étrangères de venir nous donner un coup de main
13:32 pour assurer la sécurité des Jeux olympiques. Les Polonais ont répondu favorablement.
13:36 Alors on l'avait fait au Qatar, c'est vrai, on avait envoyé des gendarmes ou des gens du GIGN.
13:40 Mais là, si vous avez plusieurs nations qui viennent épauler la France pour assurer la sécurité des Jeux olympiques à Paris,
13:46 ça veut dire que...
13:48 Vous avez cité "viennent avec leur sécurité".
13:50 La menace terroriste.
13:52 Les Américains et les Israéliens ne viennent pas sans leur sécurité de toute façon.
13:55 Mais si leur sécurité leur disent "il est hors de question que vous paradiez sur la Seine sur des bateaux",
14:00 ça sera très compliqué, très compliqué pour la France de maintenir...
14:04 C'est une idée qui n'a juste rien à voir avec le réel.
14:10 S'il vous plaît, qu'est-ce que vous étiez en train de nous dire ?
14:12 Non mais aujourd'hui pour la cérémonie d'ouverture, ce sont 17 000 fenêtres qu'il faudrait pouvoir sécuriser
14:18 pour que cette cérémonie puisse se tenir sans...
14:22 C'est n'importe quoi.
14:24 Dans l'actualité également, et ça rejoint cette insécurité qui frappe notre société,
14:31 et on va parler des professeurs dans les Hauts-de-Seine à Villeneuve-la-Garenne.
14:34 Une professeure a décidé de porter plainte car menacée de mort par une de ses élèves depuis que cet élève a été exclu.
14:39 Ça s'est passé au début du mois, à la suite d'un désaccord.
14:42 Des insultes et des menaces ont fusé.
14:45 Voilà ce qu'elle a dit au nom du "Suprême Allah".
14:47 Elle a un ego surdimensionné.
14:50 Une grosse chienne, je vais la buter.
14:52 Alors pardonnez-moi un de ces mots, mais simplement je trace le réel de ces discussions.
14:58 Sur place, les précisions de Sarah Bard.
15:01 L'affaire remonte au 7 mars dans ce lycée Michel-Ange-de-Villeneuve-la-Garenne.
15:04 À la suite d'un désaccord, le ton monte entre l'enseignante et une élève.
15:08 L'adolescente profère des insultes et menaces de mort au nom d'Allah.
15:11 Le rectorat se saisit rapidement de l'affaire.
15:14 L'adolescente est expulsée définitivement de cet établissement.
15:17 Selon nos informations, la professeure est depuis sous protection fonctionnelle.
15:21 L'affaire aurait pu en rester là.
15:23 Mais mercredi, le frère de l'adolescente s'est rendu à l'accueil de l'établissement
15:27 afin de demander des explications concernant l'expulsion de sa sœur.
15:31 Se sentant menacée, la professeure est donc allée déposer plainte contre l'adolescente
15:36 pour les propos et menaces de mort proférés à son encontre au début du mois.
15:39 L'adolescente n'est pas encore été entendue par les forces de l'ordre
15:42 et n'est pas encore connue des services de police.
15:45 De son côté, le ministère de l'Éducation nationale a fait savoir que s'il l'occasion s'y prête,
15:49 lui ou le rectorat pourra se porter partie civile.
15:52 Ce qui est intéressant dans ce sujet là, mais plus particulièrement sur les professeurs,
15:58 proviseurs qui ont été menacés, on a longuement parlé de ce proviseur du lycée Maurice Ravel
16:03 qui a claqué la porte et on peut découvrir les déclarations de Michaëlle Paty,
16:06 la sœur de Samuel Paty, encore une fois dans les colonnes du JDD ce dimanche.
16:11 Voilà ce qu'elle dit, c'est exactement ce que j'ai entendu pendant le procès des mineurs
16:14 impliqués dans la cimena de mon frère.
16:16 Eux aussi voulaient tourner la page.
16:17 Mon frère est mort et ce proviseur est détruit,
16:19 obligé de fuir pour tenter de vivre correctement.
16:22 Nous devons forcer ses élèves à réaliser ce qu'il génère.
16:26 Un cap a été franchi, l'État a réagi et c'est une bonne chose.
16:30 Mais il ne semble pas avoir compris ce qui est arrivé à mon frère.
16:34 Il faut de toute urgence allier prévention et répression
16:38 et évidemment s'attaquer à l'idéologie.
16:40 Quand je vois avec quelle timidité le mot islamisme s'invite dans le débat.
16:47 C'est très intéressant cette seconde déclaration de Raphaël Steinbeck.
16:50 Oui, mais même, je veux revenir sur le contexte,
16:52 parce que Michael Paty s'exprime suite au retrait du proviseur
17:01 qui a décidé finalement de renoncer à poursuivre sa mission dans son lycée Maurice Ravel dans le XXème.
17:07 Et ce qui est sidérant, c'est qu'on voit les politiques qui se succèdent,
17:12 qui nous expliquent que c'est la fin du pas de vague.
17:14 Mais dans le même temps, cette élève, la première concernée,
17:19 celle qui avait refusé de retirer son voile avant de porter plainte contre son proviseur,
17:24 qui arrive à la radio et qui explique que pour elle,
17:27 c'est plutôt une bonne chose que ce proviseur ait quitté cet établissement
17:32 et que de toute façon, elle, elle était passée à autre chose.
17:34 Ce qui est sidérant, c'est de voir qu'on a toujours un train de retard
17:38 par rapport à ces coups de boutoir qui sont assénés à l'École et à l'Éducation nationale,
17:46 qu'on réagit toujours trop tardivement.
17:48 Alors certes, il y a un léger mieux, mais on voit avec les fragilités...
17:56 J'entends, vous dites un léger mieux, mais quand même,
17:58 il y a une plainte qui a été déposée contre cette jeune élève
18:01 et qu'elle va devoir répondre devant la justice pour dénonciation calomnieuse.
18:05 Et ça va être intéressant, encore une fois, de voir si à situation exceptionnelle,
18:09 vous allez avoir une réponse exemplaire de la justice.
18:12 Non, mais on a toujours un train de retard parce qu'on a la trouille.
18:15 Et ça a l'air d'avoir rien à voir.
18:17 C'est ce que dit Miquel Paty.
18:18 Je vous rappelle quand Emmanuel Macron n'est pas allé à la manif contre l'antisémitisme.
18:21 C'était pour quoi ? C'était pour ne pas choquer les gens dans les banlieues.
18:25 Là, c'est la même chose. On ne dit pas les choses.
18:28 On nous explique, par exemple, on nous dit c'est l'islamisme.
18:30 Maintenant, on arrive à dire islamisme.
18:32 Mais ce qu'on n'arrive pas à dire, c'est que cet islamisme est installé à l'intérieur de l'islam.
18:37 Et qu'il est en train de s'étendre dans l'islam.
18:41 Et on arrive, en fait, tant qu'on n'a pas le diagnostic, tant qu'on n'est pas capable de dire
18:46 voilà ce qui se passe et voilà ce que nous refusons.
18:49 Et quand on ménage la chèvre et les choux, qu'on a peur.
18:52 En plus, comme on l'a déjà dit, quelle vision ont-ils de tous ces jeunes
18:56 en pensant qu'ils vont les choquer en s'opposant à ça ?
19:01 Avec des déclarations depuis 2021, quel que soit le ministre de l'Éducation nationale,
19:05 ce sont les mêmes déclarations. C'est la fin du pas de vague.
19:07 Le pas de vague, c'est terminé. On est aux antipodes de la politique du pas de vague.
19:11 Et en l'état, il a fallu que les médias relaient cette actualité du proviseur
19:18 pour que, effectivement, le gouvernement en braille.
19:20 C'est vrai que c'est assez cataclysmique de voir l'état de trouillocratie dans lequel nous sommes aujourd'hui.
19:26 La trouillocratie.
19:27 Non, mais ce n'est plus la démocratie, c'est la trouillocratie.
19:29 Et quand même, Michael Pagli a raison de dire que le mot "islamisme" est utilisé bien timidement.
19:36 On commence, enfin quand il s'agit de parler d'attaque de la laïcité,
19:42 en réalité, on ne parle que d'islamisme, on ne veut pas dire le mot.
19:45 Quand on parle de séparatisme aussi, on ne veut pas dire le mot.
19:48 Les équipes d'intervention des valeurs de la République, on ne veut pas dire le nom.
19:53 Donc en réalité, on tourne autour du sujet, on refuse de faire l'éthiologie,
19:58 on refuse d'avoir une vision globale, et ça Eric Revelle l'a très bien dit,
20:02 de faire des liens entre tout ce qui nous arrive.
20:04 On a des pompiers qui arrivent pour faire semblant d'éteindre des petits feux, pardon,
20:09 le temps que les caméras soient là, et puis on dit "dormez, braves gens, circulez, il n'y a rien à voir, ça va bien se passer".
20:13 Et puis une semaine après, on reconnaît, il y a évidemment une cohérence interne à tout cela.
20:17 D'autant que ce proviseur, lundi prochain ou mardi, pardon, il ne sera pas dans cet établissement.
20:24 Il a claqué la porte.
20:25 Donc comme on parle de pas de vagues, factuellement aujourd'hui, c'est un échec.
20:29 Et juste pour compléter ce que Gabrielle vient de dire, Nicole Belloubet, lorsqu'elle communique sur la création de ces brigades mobiles,
20:37 elle parle de ces brigades mobiles qui interviendront en cas de difficultés.
20:41 C'est toujours cette même euphémisation des problèmes.
20:45 En cas de crise aiguë, ils ont utilisé cette expression.
20:47 Oui, mais elle parle surtout de difficultés, de crise aiguë.
20:49 On ne sait pas ce que ça veut dire.
20:51 On a 20 personnes pour toute l'information.
20:53 Actualité, toujours, on continue de balayer l'actualité ce dimanche matin.
20:57 La lutte contre le trafic de drogue qui s'intensifie.
21:00 Et ce qui est intéressant, c'est que c'est en parallèle de cette commission sénatoriale sur le narcotrafic,
21:06 avec les déclarations des magistrats qui vous expliquent qu'à Marseille, la guerre est en train d'être perdue.
21:12 On a Bruno Le Maire qui nous expliquait cette semaine que les narcotrafiquants avaient des sous-marins pour transporter la drogue.
21:19 Et là, on multiplie les opérations Placenet XXL un peu partout en France, à Bordeaux, à Marseille et notamment en région parisienne.
21:27 On voit le sujet de Sacha Robin et de Corentin Alonso.
21:31 À Saint-Denis, hier, Gérald Darmanin a dressé un nouveau bilan de l'opération Placenet XXL.
21:38 Les opérations antidrogue continuent à produire énormément d'effets.
21:41 Nous sommes à 1738 interpellations au moment où je vous parle, dont 150 kilos de drogue qui ont été saisis,
21:49 notamment de l'héroïne et de la cocaïne, 2,4 millions d'euros d'argent.
21:54 Et nous avons eu plus de 20 000 policiers et gendarmes mobilisés.
21:57 Annoncés d'abord à Marseille, l'opération Placenet s'est élargie cette semaine aux agglomérations de Paris, Lille, Dijon, Lyon et Clermont-Ferrand.
22:05 Et le ministre a annoncé que ces opérations allaient se poursuivre.
22:09 Lundi prochain, trois nouvelles opérations antidrogue XXL auront lieu dans d'autres agglomérations françaises.
22:14 Évidemment, je ne vous donne pas ces lieux pour permettre à la police et à la justice de faire son travail d'interpellation d'objectifs judiciaires,
22:21 ce qui portera à neuf les endroits en France où nous mettons des moyens considérables.
22:25 Dans un communiqué, le syndicat de la magistrature dénonce une opération pichenette
22:30 et exhorte le gouvernement à sortir de cette escalade inutilement coûteuse.
22:34 De son côté, l'association française des magistrats instructeurs juge ces opérations insuffisantes pour endiguer le trafic de drogue.
22:41 "Je vais vous dire la vérité, je n'avais pas vu le communiqué du syndicat de la magistrature.
22:45 Qu'ils fassent profil bas à chaque fois qu'il y a des opérations, que ce soit sur les émeutes, que ce soit sur la réforme des retraites, là c'est contre le trafic de drogue.
22:53 Ils sont prolixes pour attaquer, pour dire que c'est un problème.
22:57 Donc qu'ils fassent profil bas, qu'ils laissent les forces de l'ordre opérer et qu'ils fassent leur job, c'est-à-dire de sanctionner,
23:03 plutôt que de faire de la politique, c'est insupportable."
23:05 "Il ne tiendrait qu'au syndicat de la magistrature que les 1200 et quelques interpellés ne se terminent pas en opération pichenette, il suffirait de l'en mettre..."
23:13 "C'est à eux, voilà, c'est à eux de ne pas transformer l'opération plaschnette XXL en opération pichenette."
23:18 "Moi je salue l'initiative de l'Armanin, je salue l'initiative de l'Armanin, bon voilà.
23:24 Mais vous savez, le bilan pour l'instant, on ne va pas rire mais on va vous le donner,
23:28 c'est 1200 et quelques interpellations, dégâts d'avis mais on ne sait pas si ces gens sont condamnés,
23:33 donc les pichenettes, chers amis, à vous de faire que ce ne soit pas des sanctions pichenettes,
23:38 puis surtout c'est 2 millions d'euros de marchandises récupérées, je rappelle que c'est 3 milliards et demi le trafic de drogue en France,
23:43 et que c'est quelques centaines de kilos, 200 kilos, enfin bon très bien, ça existe, c'est bien, ça rassure peut-être en partie les Français,
23:51 mais ce n'est pas ça qui va arrêter le trafic de drogue.
23:53 D'ailleurs à Marseille, vous avez bien vu que ça continue..."
23:56 "Il ne faut pas le dire apparemment, à la Provence ils ont le droit de le dire."
23:58 "La publicité, on revient dans un instant, on parlera de la légalisation du cannabis,
24:02 parce que le cannabis récréatif va être légalisé en Allemagne,
24:06 et quand vous avez Gérald Darmanin, le gouvernement qui lutte, qui veut faire la guerre contre le trafic de drogue,
24:10 vous avez des villes comme Strasbourg qui disent "mais attendez, si l'Allemagne le fait, on n'expérimenterait pas ça, le cannabis récréatif."
24:16 "Ben oui, pourquoi ? Parce que le reste, excusez-moi pour l'instant..."
24:19 "Ben non, parce que c'est la lutte contre le trafic de drogue, il n'y a pas de drogue récréative en fait."
24:23 "Non mais d'accord, excusez-moi, je sens que le débat va être animé."
24:26 "La publicité, la publicité."
24:28 "Allez, 9h30 l'Information avec Isabelle Cliboulot."
24:32 "Ville Neuve-Lagarène dans les Hauts-de-Seine, une plainte a été déposée par une enseignante
24:37 après des menaces de mort à son encontre.
24:39 L'effet remonte au 7 mars dernier au lycée Michel-Ange, suite à un désaccord avec sa professeure,
24:44 une élève a déclaré, je cite "au nom d'Allah, je vais la buter",
24:48 l'adolescente a été exclue définitivement de l'établissement.
24:51 Ce drame dans l'Oise, une jeune fille de 13 ans est décédée mercredi à l'hôpital
24:55 où elle avait été admise trois semaines plus tôt.
24:58 L'adolescente avait été violée le 6 mars à Rantigny.
25:01 Une autopsie médico-légale doit encore déterminer les causes précises du décès.
25:05 Trois personnes ont été mises en examen, parmi elles, le violeur présumé,
25:09 majeur, a été placé en détention provisoire.
25:12 Enfin, la France va livrer à l'Ukraine des centaines de blindés anciens,
25:16 mais encore fonctionnels, ainsi qu'un lot de missiles Aster.
25:19 Un nouveau paquet d'aide à Kiev, absolument clé pour la mobilité des troupes ukrainiennes,
25:24 a expliqué Sébastien Lecornu dans un entretien à la Tribune.
25:28 Des munitions téléopérées sont par ailleurs en développement
25:31 en vue d'une livraison à l'Ukraine dès cet été.
25:34 - Chère Isabelle Piboulot, pour les téléspectateurs qui nous rejoignent à 9h30,
25:38 juste avant la publicité, nous étions en train de parler de la lutte contre le trafic de drogue.
25:43 Il s'avère que depuis maintenant une dizaine de jours, vous le savez,
25:46 on le traite sur CNews, sur ces opérations PlaceNet XXL menées par les forces de l'ordre
25:54 pour poursuivre la guerre contre le trafic de drogue.
25:57 Et quand on parle de guerre contre le trafic de drogue,
25:59 vous avez à côté des villes qui envisagent d'expérimenter la légalisation du cannabis,
26:07 en parlant de cannabis récréatif.
26:10 Et il s'appuie par exemple sur ce qui se passe en Allemagne,
26:13 où le Parlement a voté une loi autorisant aux résidents depuis au moins six mois
26:17 de cultiver chez elles trois plants de cannabis à leur usage propre
26:22 ou à se procurer 50 grammes de cannabis par mois, nous explique le Parisien.
26:26 Et c'est la maire de Strasbourg qui voudrait expérimenter ça,
26:29 elle s'appelle Jeanne Barseguian, et voilà ce qu'elle dit sur un bassin de vie commun.
26:34 Nous allons avoir deux réglementations différentes, presque diamétralement opposées,
26:38 entre l'Allemagne autorisant la consommation récréative de cannabis
26:42 présentant l'une des législations les plus répressives d'Europe.
26:45 Et il me semblerait intéressant d'ouvrir une expérimentation à une échelle locale
26:50 transfrontalière qui permettrait de tester à Strasbourg,
26:54 ce qui va être mis en œuvre côté allemand.
26:56 On veut lutter contre la drogue et il y en a qui veulent la légaliser.
27:00 - J'ai remarqué qu'il y a une autre mairie, je crois la mairie de Bègues,
27:03 qui veut faire la même chose, c'est la mairie Écolo, ils aiment l'herbe,
27:06 si vous me permettez ce jeu de mots sans doute.
27:08 - Ce qui me paraît complètement fou, c'est qu'on est en train d'expliquer aux jeunes
27:15 qu'il ne faut pas prendre de drogue, on essaie de lutter contre le trafic de drogue,
27:20 et là on va baisser des bras, on a décidé qu'on allait capituler.
27:24 Moi je m'inquiète parce que si on fait ça avec d'autres registres dans ce pays
27:28 pour lequel nous n'arrivons à rien, demain il n'y aura plus de problèmes
27:33 avec la laïcité, comme on dit pudiquement,
27:35 parce qu'on n'aura qu'à tout autoriser dans les établissements.
27:37 J'ai l'impression que cette légalisation sonne comme une défaite
27:41 parce qu'on n'a pas trouvé d'autres solutions.
27:43 - Mais vous avez raison.
27:44 - J'ai remarqué que chaque réforme progressiste...
27:46 - Pour l'instant, ce sont deux villes.
27:48 - Oui, mais ça avance.
27:49 - C'est pas l'État qui veut faire ça, Gérald Darmanin, je pense qu'il a un avis très franchi sur la question.
27:52 - J'ai bien compris, mais vous conviendrez avec moi qu'on en parle beaucoup
27:56 de cette légalisation, à minimal, de cette dépénalisation.
28:00 Et je remarque qu'à chaque fois, on utilise un adjectif lénifiant.
28:03 - Oui, très créatif.
28:04 - C'est comme, on parle de GPA éthique, là on va parler de cannabis récréatif.
28:07 Un point, après je cède la parole à Elisabeth.
28:10 Mais il y a, je crois, 20%, même plus de 20%, 23% des accidents
28:15 qui sont liés aux stupéfiants et notamment au cannabis.
28:19 Et vous savez que pour des jeunes qui ont un terrain fragile,
28:22 il suffit d'une prise, une fois, pour développer une schizophrénie.
28:24 Je pense que ça devrait quand même faire passer l'idée de la paix récréative.
28:28 - Ce bon sens-là, aujourd'hui, effectivement, n'est pas partagé par certains
28:32 qui représentent une minorité.
28:34 Mais, effectivement, on en parle peut-être un peu trop.
28:36 - Alors, je vais d'abord vous répondre...
28:38 - La minorité veut parler.
28:39 - La minorité veut parler.
28:41 C'est un sujet, quand même, sérieux.
28:43 Par plusieurs constats.
28:44 Premièrement, il n'y a aucune société, aucune, jamais, d'accord ?
28:49 Peut-être dans les pays vraiment très totalitaires, où c'est...
28:52 Où les gens n'ont pas consommé des substances, disons...
28:58 - Attends, attends. Non. Gabriel, je viens de vous écouter.
29:02 Excusez-moi. Faites-moi la gentillesse.
29:04 Je ne dis pas que des idiots.
29:06 - S'il vous plaît, Elisabeth.
29:07 - Oui, d'accord. Donc, ça, c'est la première chose.
29:09 La deuxième chose, c'est qu'aucun pays, aucun, n'a réussi à lutter
29:14 contre le trafic de cannabis ni contre le trafic de drogue, en général.
29:18 Il faut partir de ces deux constats.
29:20 Je ne dis pas, d'ailleurs, vous avez raison, c'est une défaite.
29:23 Mais cette défaite, si vous voulez, on a des narco-groupes, des narco...
29:28 - Narco-trafiquants.
29:29 - Merci. Des narco-trafiquants qui ont plus de moyens que des États aujourd'hui
29:34 concentrés, si vous voulez, la lutte sur un certain nombre de drogues.
29:37 Je ne dis pas que c'est de la panacée.
29:39 Je ne dis pas que c'est génial si on arrivait à faire mieux.
29:42 Aucun pays n'a fait mieux.
29:43 Si des pays aussi différents, quand même...
29:45 Il y a des pays très différents qui, aujourd'hui, ont adopté, y compris en Asie,
29:51 ce "cannabis, j'aime pas comme vous", le mot récréatif, si vous voulez,
29:55 c'est peut-être parce qu'il ne faut pas prendre non plus tous les autres
29:59 pour des imbéciles.
30:00 Donc expérimenter, pour moi, c'est exactement ça.
30:03 Expérimenter, au contraire, je trouve que c'est une bonne idée d'expérimenter.
30:07 On ne le fait jamais.
30:08 - Une expérimentation...
30:09 - Oui, vous n'êtes pas d'accord, mais pardon, il y a des arguments, il faut me répondre.
30:13 - L'autre argument qu'on peut donner, c'est regarder ce qui se passe aujourd'hui
30:17 avec les Pays-Bas qui laissaient la possibilité, avec les coffeeshop,
30:21 de pouvoir consommer du cannabis.
30:24 Aujourd'hui, les Pays-Bas, ils sont face à une guerre contre le trafficking de drogue.
30:28 XXL, avec des juges, même le ministre de la Justice qui est menacé.
30:34 Le cannabis récréatif, l'expérimentation, à Falsteinville.
30:37 - Oui, c'est une vaste blague, mais ce qui est intéressant, quand même,
30:40 c'est le nouveau "mauvais coup" que nous joue l'Allemagne.
30:44 On a l'impression, parce qu'en fait, on subit finalement les effets d'une politique
30:49 choisie par nos voisins, par Ricochet, parce que bien évidemment,
30:53 dès lors que l'Allemagne va dépénaliser, ou je ne sais pas exactement,
30:57 la législation en vigueur qui entrera en vigueur en Allemagne,
31:02 ça aura des effets sur les zones frontalières.
31:06 On l'a vu, l'espèce de tourisme qui s'est opéré, voilà, quelques années,
31:10 lorsque les Pays-Bas ont ouvert leur coffee shop.
31:15 Bref, c'est un coup mortel qui est porté à la lutte contre la drogue en général,
31:22 parce que ça ne veut faire que décupler les trafics, décupler les expérimentations.
31:27 - Mais ça n'a en plus aucun sens, parce que qu'est-ce que vous allez faire ?
31:29 Les villes voisines de Strasbourg, qu'est-ce qui va se passer ?
31:32 C'est-à-dire, c'est à une échelle de ville qu'il faut l'expérimentation ?
31:36 Ça n'a aucun sens et aucun intérêt.
31:38 - Il y a deux choses. D'abord, les Allemands, on n'est pas obligé de les suivre aveuglément.
31:41 Je rappelle quand même que c'est eux qui nous ont culpabilisé,
31:44 les vers allemands sur le nucléaire français. On voit bien ce qui s'en est suivi.
31:49 Mais juste, moi, ce qui m'inquiète le plus, je vais vous dire,
31:52 on peut l'appeler récréatif, on peut l'appeler aussi médical.
31:55 Il y a des médecins qui vous disent qu'avec le cannabis, on peut soigner certaines pathologies.
31:59 Mais ce qui m'inquiète le plus, je vais faire un parallèle qui va vous hérisser des poils sur la tête, mon cher Eyot.
32:05 Il y a une sorte de plan Marshall là-dedans. Pourquoi ?
32:08 Parce que quand les Américains libèrent la France, ils libèrent bien sûr la France du nazisme,
32:13 mais ils importent aussi avec eux leur mode de consommation.
32:17 Ils importent leur mode de consommation. Ils distribuent du chewing-gum, ils distribuent du chocolat.
32:21 Ce n'est pas de la drogue du tout, ce n'est pas ça que je veux dire.
32:23 Ce que je veux dire, c'est que si vous légalisez le cannabis, mon cher Elisabeth,
32:27 en fait, vous faites de la drogue un produit comme un autre.
32:30 Et l'air de rien, vous servez ceux qui exportent ce type de produit,
32:34 qui commencent par la tête de pont qui s'appelle le cannabis,
32:36 et qui se poursuit allègrement, on le voit en France, par l'héroïne et la cocaïne.
32:39 Donc tous les pays qui ont fait ça sont des idiots alors ?
32:41 Non, mais ils sont en difficulté, ma chère Elisabeth.
32:43 Mais tout le monde !
32:44 Ils sont en grande difficulté.
32:45 Est-ce que je vous ai dit ?
32:46 On part d'un échec !
32:47 On part d'un échec !
32:48 Les Allemands devraient réfléchir à ce qui se passe aux Pays-Bas.
32:51 Ils reviendront très rapidement sur cette question-là, j'en suis certain.
32:54 Parlons à présent d'un autre sujet sous-traité depuis... alors que ça s'est passé jeudi soir.
32:59 Personne n'en a parlé, j'ai vu trois articles hier, d'abord du JDD, du Figaro ensuite,
33:06 et CNews en a parlé, d'accord ?
33:08 Maho Drama, qui est une comédienne chroniqueuse régulièrement sur France Inter,
33:15 donc payée gracieusement avec votre argent,
33:19 qui était reçue en majesté chez nos excellents confrères de quotidien,
33:24 et qui a participé au Mediapart Festival, avec une sorte de table ronde.
33:31 Alors on n'était pas du tout au point-virgule, on n'était pas sur quelque chose d'humoristique,
33:35 c'était une question sur l'extrême droite.
33:37 Et il s'avère que Maho Drama, qui est inconnue aux milliers d'yeux,
33:43 se permettait quand même d'expliquer que si en 2027, Marine Le Pen est élue présidente de la République,
33:51 et que certains penseraient à prendre les armes,
33:54 alors elle, elle ne peut pas, parce qu'elle n'est pas courageuse,
33:56 mais si certains ont le courage de le faire, bien tant mieux.
33:58 Voyez le sujet.
34:00 Le 16 mars dernier, lors du Mediapart Festival,
34:05 l'humoriste de 30 ans participait à un débat sur le thème "Comment lutter contre l'extrême droite".
34:10 Est-ce que nous aussi on a des factions armées ?
34:12 On se prépare à leur répondre.
34:14 Est-ce que l'on doit être radicaux jusqu'à ce point-là ?
34:16 Est-ce qu'on doit faire la révolution ?
34:18 Je ne pose que des questions, mais je trouve qu'elles se posent vraiment.
34:21 Avant de viser directement le Rassemblement National et Marine Le Pen,
34:25 en imaginant une victoire du RN à l'élection présidentielle de 2027.
34:29 S'il y a l'accession au pouvoir de Marine Le Pen,
34:31 on ne pourra pas juste continuer à mettre des affiches en disant "Patriarcaca".
34:36 Je ne sais pas me battre, je ne suis pas courageuse à ce point-là,
34:39 mais si certains le sont, je ne peux que les encourager.
34:42 Une déclaration contre le Rassemblement National,
34:45 qui a fait réagir la députée du Var, Laure Lavalette, ce samedi sur X.
34:49 Devant ces propos d'une extrême gravité et diffusés par Mediapart,
34:53 je saisis le procureur de la République sur le fondement de l'article 40 du code de procédure pénale.
34:58 L'incitation publique à la violence est un délit passible d'un an d'emprisonnement
35:02 et de 45 000 euros d'amende.
35:04 Pourquoi c'est un sujet passionnant ?
35:07 D'abord parce qu'il y a un silence médiatique,
35:09 une indifférence des médias à traiter ce sujet-là.
35:12 Imaginez à l'inverse un certain Gaspard Proust
35:15 qui dirait "il faut prendre les armes si demain Jean-Luc Mélenchon est président de la République".
35:22 Ce serait un drame, un vrai drama pour le coup.
35:25 Ça c'est l'indifférence médiatique.
35:27 Et puis il y a aussi l'indifférence politique.
35:29 C'est-à-dire qu'à part le Rassemblement National qui vient de saisir le procureur,
35:34 vous avez entendu La République en marche ?
35:36 Vous avez entendu Les Républicains ?
35:38 Vous avez entendu le Parti Socialiste ?
35:40 Non, ça fait 48 heures que tout le monde en parle.
35:43 Vous n'êtes pas au courant ?
35:45 Oui, parce que les médias n'en parlent pas.
35:47 Moi je n'étais pas au courant.
35:49 Gabrielle, allez-y.
35:50 Vous faites le parallèle avec Gaspard Proust,
35:51 mais il faut quand même préciser qu'elle ne l'a pas fait dans un cadre humoristique.
35:53 Pas du tout.
35:54 Ce n'était pas dans le cadre d'une chronique humoristique.
35:56 On la présente comme humoriste, mais à la base elle est journaliste.
35:58 Et militante.
35:59 Et elle fait des chroniques notamment sur France Inter.
36:03 On peut le préciser, Radio Publique est neutre,
36:06 comme chacun sait, d'une neutralité absolue.
36:08 Donc c'est vrai que ce n'était pas du tout dans un cadre humoristique,
36:11 parce que Sandrine Rousseau a essayé de la défendre en disant
36:13 "c'est une humoriste, c'est une humoriste".
36:15 Quand on regarde la scène, on voit bien qu'elle ne dit pas ça pour rire.
36:18 Moi ce qui me frappe, c'est qu'en réalité, je pense qu'elle s'est "lachée"
36:21 parce qu'elle avait l'impression d'être entre amis.
36:23 Elle n'a pas compris peut-être que c'était filmé,
36:27 cette petite réunion, et que ça se saurait.
36:29 Mais c'est gravissime.
36:32 Parce que dans une société qui est quand même assez éruptive,
36:36 à lancer ce genre de préconisations,
36:40 elle exhorte d'autres qu'elle,
36:43 ou en tout cas elle suggère que ça pourrait être une bonne idée,
36:46 elle les exhorte à prendre les armes finalement
36:50 contre Marine Le Pen si elle arrivait au pouvoir.
36:54 C'est gravissime, et vous avez raison de le dire,
36:57 personne n'est au courant, mais c'est gravissime
36:59 que personne ne soit dans le courant.
37:01 Je vais m'adapter à un menton de Noé.
37:03 Je ne partage pas complètement.
37:06 D'abord je condamne, c'est total.
37:08 Mais vous croyez que ces gens-là, vous croyez que quelqu'un écoute
37:11 Maho Drama et va prendre les armes parce qu'elle dit ça ?
37:14 Non mais franchement.
37:15 Il y a des activistes qui y essaient de gauche.
37:17 Vous croyez que Mediapart n'a aucune influence ?
37:19 Que ce soit grave qu'on puisse le dire, très bien.
37:22 Mais que ça puisse avoir la moindre conséquence,
37:26 arrêtez, ne leur donnez pas trop de crédit.
37:28 Je le dis aux téléspectateurs, j'aurais vraiment apprécié
37:32 aimer vous montrer cette séquence en vidéo.
37:35 Donc on a fait la demande à nos chers confrères de Mediapart
37:38 qui travaillent sur d'autres projets, et notamment une grande enquête
37:42 fournie sur CNews.
37:44 Ils envoient des dizaines de messages sur les numéros privés des journalistes
37:49 pour savoir ce qu'il y a de mal dans notre rédaction.
37:52 Ils ont refusé de nous donner la séquence.
37:54 Vous êtes gênés par ce qui a été dit dans votre formidable festival ?
37:59 Je me pose la question.
38:00 Ok, Elisabeth nous explique que Madame Drama,
38:04 peu de personnes la connaissent.
38:06 Ce qui est intéressant, c'est que l'on puisse le penser
38:10 et puisse le dire.
38:12 Pourquoi je vous dis ça ?
38:13 Parce que demander à prendre, éventuellement,
38:16 même si on n'a pas le courage de le faire soi-même,
38:18 de prendre les armes contre une élection,
38:20 c'est une forme d'appel à la guerre civile.
38:22 Quand même.
38:23 C'est une forme, quelle que soit la personne qui en parle.
38:26 Dès l'instant où elle a pignon sur rue, même si le pignon est petit.
38:29 Deuxième chose, qui me choque encore plus,
38:32 que ce soit Marine Le Pen ou quelqu'un d'autre,
38:34 c'est qu'il y a des gens qui se drapent dans l'idée
38:38 qu'il faut respecter la démocratie et qui prendraient les armes
38:41 contre une décision du suffrage universel.
38:44 C'est ça que ça sous-entend.
38:46 Moi, je trouve ça, pardonnez-moi, le penser et le dire
38:49 de manière publique dans un festival de débat
38:53 qui n'est pas un lieu pour faire des stand-up humoristiques,
38:55 c'est grave.
38:56 Le problème, c'est que c'est déjà le cas.
38:58 On a l'impression que c'est seulement une menace hypothétique
39:03 en cas d'une victoire de Marine Le Pen en 2027.
39:07 Mais c'est déjà ce qui se produit dans un certain nombre d'universités
39:09 lorsque des militants d'extrême-gauche interdisent l'expression
39:13 de syndicats de droite ou de conférences tenues
39:19 par des intellectuels de droite ou supposés de droite.
39:22 C'est comme ça.
39:23 Il y a une violence qui s'exerce et elle s'exerce
39:25 avec d'autant plus de force et de raison
39:28 que ce théâtre de l'antifascisme, aujourd'hui, n'est pas dénoncé.
39:32 On nous présente la menace de l'arrivée de Marine Le Pen
39:37 comme réelle et comme une menace fasciste.
39:41 Mais tout ça, c'est du vent.
39:42 Où sont les factions que dénonce Mahaud Rahama ?
39:45 Les factions d'extrême-droite ou les factions armées ?
39:48 Ça n'existe pas. C'est du fantasme.
39:50 C'est dans votre journal.
39:51 C'est le très bon entretien croisé entre Nolot et Barbier
39:53 autour de leurs deux livres.
39:55 Ils s'appelaient Jean-Luc et La République, c'est moi.
39:57 Pourquoi je dis qu'il y a une logique ?
39:58 Parce qu'en fait, les deux expliquent pratiquement de manière égale
40:01 que ce que recherchent El-Effi,
40:03 ce n'est précisément pas une élection par les urnes,
40:05 c'est le chaos.
40:06 Je rappelle juste la phrase de Mme Drama
40:10 qu'il faudrait toujours garder en illustration.
40:13 Si on parle de Drama, je ne sais pas si El-Effi s'inscrit.
40:15 Madame Drama, ce qu'elle a dit,
40:18 "Si des gens courageux savent se battre,
40:20 je ne peux que les encourager."
40:22 C'est ça la phrase qu'a dit Mme Drama.
40:24 C'est très intéressant si vous êtes chez vous
40:26 et que vous regardez sur Google, par exemple,
40:28 vous tapez "Mao Drama" et que vous voyez les premiers articles apparaître.
40:31 Le traitement médiatique qui est en effet,
40:33 le titre qui est présenté, je vais vous en donner deux.
40:36 Et après, chacun verra la vidéo à sa porte.
40:39 Par exemple, BFM.
40:41 L'humoriste Mao Drama évoque une révolution
40:43 en cas de victoire de Marine Le Pen.
40:45 Le RN saisit la justice.
40:47 C'est le titre de...
40:48 - Ça a été très déconnu, ça.
40:50 - C'est un article qui est publié il y a 14 heures par BFM.
40:53 Le Figaro, là, elle cite,
40:55 "Est-ce que nous aussi, on a des factions armées ?"
40:59 L'humoriste Mao Drama suggère de se battre
41:01 si Marine Le Pen gagne en 2027.
41:03 Deux traitements complètement différents.
41:05 - Et d'ailleurs, il faut rappeler qu'incitation à la violence
41:08 est une peine de prison de un an,
41:11 si on est déclaré coupable.
41:12 Et si le discours est suivi des faits,
41:14 donc si quelqu'un prend les armes,
41:16 si quelqu'un se bat suite au discours de cet humoriste,
41:19 eh bien cette peine passe à 5 ans de prison.
41:21 C'est-à-dire qu'on est quand même dans un délit caractérisé et assez fort.
41:24 - Bon, je ne sais pas me battre,
41:28 je ne suis pas courageuse à ce point-là,
41:30 mais si certains le sont, je ne peux que les...
41:32 - Il y a pas de confrontation dans la salle.
41:34 Personne n'a dit que c'est scandaleux.
41:36 - Mais vous ne sentez pas la panique ?
41:38 Ils ont complètement perdu la main.
41:41 Ils sont à 25 %, la gauche est à 25 %,
41:44 tout mouillé, si vous voulez, en France.
41:46 Ils sont complètement paniqués.
41:48 Et donc ils essayent de nous expliquer à l'avance
41:50 que si jamais Marine Le Pen arrivait,
41:52 ce serait absolument...
41:54 Alors par contre, ce qui est sûr, si vous voulez,
41:56 c'est que ces gens-là se mettent dans une posture de résistants.
42:00 Ils se prennent pour Jean Moulin.
42:02 - Allez, une dernière chose, avant de se quitter.
42:04 Dans un instant, ce sera le grand rendez-vous
42:06 avec Aurore Berger, l'invité de Sonia Mabrouk.
42:08 Juste une petite séquence.
42:10 C'était chez nos confrères du Figaro.
42:12 Vous savez que le 5 avril prochain,
42:14 on va célébrer les 10 ans à la tête de Paris,
42:17 d'Anne Hidalgo, qui est maire de Paris depuis 10 ans.
42:20 Et alors, vous savez, il y a un écrivain,
42:22 l'auteur du dictionnaire "Amoureux de Paris",
42:24 Nicolas Détienne-D'Ovre, qui a réagi
42:26 et qui donne son avis sur Anne Hidalgo
42:28 et ce qu'elle a fait de Paris.
42:30 Regardez.
42:31 - Je comprends ce qu'elle veut faire.
42:33 Il y a des choses qui sont nécessaires,
42:35 effectivement, la voiture, ce genre de choses.
42:37 Il y a façon et façon de faire ça.
42:39 Les choses, elles peuvent être faites d'une façon douce.
42:41 Là, c'est fait d'une façon totalitaire,
42:43 arbitraire, violente, avec une espèce de hargne
42:45 que je n'ai jamais vraiment compris,
42:47 comme si elle nous en voulait pour quelque chose,
42:49 comme s'il fallait qu'on se fasse taper sur les doigts,
42:51 comme si on avait été méchant, comme si on devait aller au coin.
42:53 Et tout à coup, on se retrouve dans un espèce
42:55 d'univers très étrange, où c'est travaux partout,
42:58 ces grands phallus jaunes,
43:00 ce qui sont improvisés pendant le confinement.
43:02 Ce qui m'a toujours... Alors, il y en a un peu moins.
43:04 Ce sont ces fameuses traverses de chemin de fer
43:06 qui ont remplacé les bancs publics
43:08 des traverses de chemin de fer posées sur des parpaings.
43:10 Peut-être que c'est plus écologique,
43:12 mais d'abord, un banc, avant, on pouvait s'adosser.
43:14 C'était confortable. Là, on a l'impression
43:16 qu'on est dans une friche urbaine à Berlin
43:18 au début des années 90.
43:20 Et puis, cette uniformisation de la laideur,
43:22 on a l'impression qu'on est dans un gigantesque
43:24 Ibis style, c'est sans goût.
43:26 Il n'y a même pas vraiment de partie préesthétique.
43:28 C'est du mochard. Ça n'a pas de charme.
43:30 Paris, c'est la ville du charme absolu.
43:32 C'est la ville des amoureux, c'est la ville romantique.
43:34 Et là, tout à coup, on nous bétonne des espèces d'objets
43:36 qui ne sont ni faits ni à faire,
43:38 qui enlèvent tout ce qui fait la magie de Paris,
43:40 qui est très impalpable.
43:42 Quand un printemps arrive dans Paris,
43:44 il y a quelque chose de magique.
43:46 Tout à coup, il se passe quelque chose dans l'air.
43:48 Les choses existent. Ça sent le bourgeon.
43:50 Moi, je suis piéton dans Paris.
43:52 J'ai essayé de faire du vélo depuis qu'il y a des voies cyclables partout.
43:54 Maintenant, le problème, c'est que les cyclistes
43:56 sont encore plus odieux qu'ils automobilisent
43:58 parce qu'ils se sentent investis de leur bon droit.
44:00 Et de facto, il y a des voies cyclables absolument partout.
44:02 Il y a des grandes avenues où il y a juste ça pour les voitures
44:04 et ça pour les vélos.
44:06 On marche un peu sur la tête. Il y a un côté un peu uguesque.
44:08 Tout ça est justifiable,
44:10 mais pas forcément justifié.
44:12 De faire respirer la ville, je comprends,
44:14 mais ce n'est pas en réduisant les voies.
44:16 Les gens ne vont pas tout à coup arrêter d'avoir des voitures.
44:18 Il faut laisser le temps aux gens de passer à autre chose.
44:20 Il y a un côté tout tout de suite, on va tout maintenant.
44:22 Ça ne marche pas.
44:24 - L'uniformisation de la laideur,
44:26 le mochar, c'est joli comme mot.
44:28 - Qui n'est malheureusement pas réservé à Paris.
44:30 Parce que notre capacité,
44:32 la capacité de notre époque à produire de la laideur...
44:34 - Vous voulez dire qu'il y a plusieurs Anne Hidalgo
44:36 en tant que maire dans certaines villes parisiennes ?
44:38 - Non, pas Joana Rolland.
44:40 - Merci à tous les cinq.
44:42 - Vous savez, commencer par la dette,
44:44 on peut terminer par la dette.
44:46 10 ans, quasiment 10 milliards d'endettement à Paris.
44:48 C'est la trajectoire budgétaire 2026.
44:50 - Merci pour cette information.
44:52 Dans un instant, c'est le grand retretien.
44:54 La ministre sera l'invité de 1er Pape-Rouc.
44:56 - OK. - Tu coupes.
44:58 ♪ ♪ ♪