• l’année dernière
« Le secteur du sucre représente 3 % des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie française. La filière de transformation de la canne en sucre (dans les DROM) étant déjà décarbonée par l’utilisation de la fibre (bagasse) comme combustible, seule la filière de transformation de la betterave en sucre (en métropole) contribue aux émissions du secteur, en grande partie par l’utilisation de gaz qui alimente les centrales de cogénération des usines. Le Plan de Transition Sectoriel du sucre propose l’exploration de trois scénarios contrastés aboutissant à l’objectif de -81% de réduction d’émissions de CO2 en 2050 par rapport à 2015, objectif fixé par la Stratégie Nationale Bas Carbone. »

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00:00:00 Bonjour à toutes et à tous et merci de vous être connectés nombreux pour cette
00:00:06 neuvième rencontre de la transition industrielle. C'est effectivement un webinaire qu'on organise
00:00:12 régulièrement depuis plus d'un an pour vous informer un peu des avancées que l'ADEME mène,
00:00:21 notamment sur la question de la prospective dans l'industrie. Je voulais vous redonner
00:00:28 quelques enjeux globaux et quelques actualités avant de rentrer plus spécifiquement dans le
00:00:34 sujet du plan de transition sectoriel du sucre. Alors bon, vous le savez, on a une industrie en
00:00:39 France qui est extrêmement concentrée dans ses émissions, une industrie qui représente 18% des
00:00:47 émissions de CO2 françaises, 3 millions d'emplois, avec les industries énergo-intensives dans tout
00:00:54 ça qui représentent deux tiers de ces émissions et les 50 plus gros sites qui couvrent 55% de ces
00:01:01 émissions. Donc c'est une concentration forte et également une concentration sectorielle sur
00:01:07 quelques gros secteurs, donc les énergo-intensifs, mais aussi une concentration territoriale qui est
00:01:12 forte sur quelques gros axes et zones, la vallée de la Chimie, Fos, l'Axe Seine, les Hauts-de-France.
00:01:20 Donc tout ça, ça nous a amené à élaborer ces plans de transition sectoriel dont je reparlerai
00:01:28 après et qui vont tous se terminer là en 2024. Alors bien sûr, l'État met le paquet sur la
00:01:40 décarbonation de l'industrie avec une déclinaison du feed for 55 qui a été faite avec le plan
00:01:48 de transition écologique publié par le SGPE en milieu d'année 2023. Ce plan, il est aujourd'hui
00:01:58 clair, pour atteindre ce feed for 55, c'est moins de 55% à l'horizon 2030. On doit réduire nos
00:02:05 émissions de 138 millions de tonnes et l'industrie doit les réduire de 37 millions de tonnes. C'est
00:02:11 la part que doit atteindre cette industrie. Alors tout ça, ça se met en musique également au
00:02:20 travers de la PPE, qu'on appelle maintenant la stratégie française énergie climat, qui a été
00:02:26 mise en consultation, comme vous l'avez vu, le 22 novembre dernier pour un mois. Donc ça, ça donne
00:02:33 le cadre des dix prochaines années. C'est la proposition d'évolution de notre mix énergétique
00:02:40 pour les dix prochaines années. Et au-delà de cette PPE, il faut également avoir en tête qu'on a
00:02:48 des fortes réflexions de l'État sur des technologies de rupture ou du moins un peu moins
00:02:56 mature, que sont notamment l'hydrogène et la capture et le stockage de CO2, avec des feuilles
00:03:01 de route qui sont en cours de mise à jour pour l'hydrogène. D'ailleurs, ça a été rappelé lundi,
00:03:08 ce lundi matin par le président de la République à Toulouse lors de son intervention sur France
00:03:14 2030. Donc à la fois sur l'hydrogène, où on a une stratégie nationale qui va être révisée pour
00:03:21 inclure le sujet des infrastructures, le sujet éventuellement des importations ou des exportations.
00:03:27 Nous à l'ADEME, on va être notamment concernés par un sujet autour de l'aide à l'OPEX hydrogène,
00:03:33 donc une aide au fonctionnement avec un budget de 4 milliards d'euros qui a été réservé au niveau
00:03:38 du ministère et une aide qui devrait être mise en oeuvre d'ici fin 2024. Autre sujet,
00:03:46 celui du captage de CO2, où là aussi il est prévu que le gouvernement présente sa stratégie
00:03:52 française de CCUS, d'utilisation et stockage du carbone d'ici la fin de l'année, avec un appel
00:04:01 à projet, un appel d'offres qui seraient lancés au premier semestre 2024. Alors,
00:04:07 ça ce sont les toutes dernières annonces, mais vous le savez, les industriels que vous êtes
00:04:15 travaillent depuis déjà plus d'un an sur des feuilles de route de décarbonation, étant donné
00:04:20 qu'on avait depuis novembre dernier, novembre 2022, le lancement des travaux de planification
00:04:28 écologique pour les 50 plus gros sites émetteurs qui ont été réalisés au premier semestre 2023.
00:04:37 Donc, ces travaux sont très intéressants. Ils ont permis aux 50 plus gros sites de proposer
00:04:44 des trajectoires de décarbonation qui visaient à réduire d'au moins 45% leurs émissions d'ici 2030,
00:04:49 donc un effort très important. C'est effectivement quand on cumule ces 50 plans, on atteint donc
00:04:59 normalement 22 millions de tonnes de baisse des émissions de CO2. Ça souligne ici le rôle
00:05:07 incontournable de l'industrie et notamment de l'industrie lourde dans la décarbonation de la
00:05:12 France. Alors, ces 50 sites, il est prévu d'élargir le périmètre de ces feuilles de route de
00:05:20 décarbonation aux 140 sites les plus émetteurs. Et ça, donc, ça sera élaboré en relation avec
00:05:29 les DREDS au niveau régional. Et dans ces 140 sites, on aura bien entendu certains sites sucriers
00:05:36 qui seront concernés. Et l'exercice qu'on va vous présenter juste après, donc le plan de transition
00:05:42 sectorielle, pourra bien entendu alimenter ces réflexions. Alors, ça, c'est les études, les
00:05:50 études pour réfléchir, pour se projeter, pour planifier. Au-delà de ces études, l'État a mis
00:05:56 en place des soutiens publics très importants depuis quelques années sur la décarbonation de
00:06:00 l'industrie. Vous le savez, à l'ADEME, on a été particulièrement concernés. C'est une chance,
00:06:06 puisque on avait, avant le plan de relance, finalement, assez peu de soutien possible aux
00:06:12 gros industriels, en dehors du fonds chaleur qui permettait de décarboner la chaleur. Depuis le
00:06:16 plan de relance, avec le fonds décarbonation de l'industrie, on a des budgets significatifs
00:06:22 pour accompagner les acteurs que vous êtes. Donc, France Relance nous a permis d'accompagner
00:06:28 quasiment 250 projets de décarbonation dans l'industrie, à travers de l'appel à projets
00:06:33 DECARB Inde, 250 projets, 1,2 milliard d'euros d'aides, qui représentent à peu près 5 millions
00:06:41 de tonnes de CO2 évitées par an. Depuis ce plan de relance, France 2030 a, on va dire,
00:06:47 continué dans la durée ses aides à la décarbonation de l'industrie depuis 2022. On a une enveloppe de
00:06:55 5,6 milliards d'euros d'aides annuelles qui vont pouvoir être utilisées pour la décarbonation
00:07:01 de l'industrie. À ce jour, on a engagé déjà quasiment 1,2 milliard d'euros entre 2022 et
00:07:10 2023 sur les appels à projets BCIAT, donc sur la biomasse, sur les appels à projets DECARB Inde
00:07:17 et DECARB Inde Plus. Ces appels à projets sont toujours ouverts. C'est important de l'avoir en
00:07:22 tête. Pour les projets inférieurs à 30 millions DECARB Inde, pour les projets supérieurs à 30
00:07:27 millions DECARB Inde Plus, ils sont ouverts et ils sont ouverts sur le site de l'ADEME,
00:07:31 sur la plateforme Agir de l'ADEME jusqu'au 7 mars 2024. Alors on a, comme je le disais également,
00:07:40 en ligne de mire d'autres appels à projets pour aller chercher des technologies de rupture qui
00:07:49 seront mises en œuvre en 2024, donc notamment sur l'hydrogène et sur le captage de CO2. Alors
00:07:57 ça, ça concerne les gros industriels. On a également des dispositifs pour le plus diffus.
00:08:02 Alors le diffus, il est responsable d'un quart des émissions de l'industrie, mais néanmoins,
00:08:07 ça représente 30 000 PME et ETI, donc c'est important également de pouvoir accompagner
00:08:12 ces PME et ces ETI. Sur ce sujet, on travaille en partenariat. On travaille en partenariat
00:08:19 notamment avec les autres opérateurs de l'État, la BPI, les chambres de commerce et les CMA.
00:08:27 Au travers d'une offre de programmes d'accompagnement, au travers de diagnostics et
00:08:35 des dispositifs de financement. Donc ça, ça va également être visible au travers d'une plateforme
00:08:44 web qui va permettre de mettre en cohérence et de flécher quelque part les entreprises vers le
00:08:52 bon opérateur selon la maturité de sa demande. Et puis, on a également un programme qui s'appelle
00:08:59 PACT Industrie, un programme C2E qui est mis en oeuvre par l'ADEME et la T2E, qui permet
00:09:04 d'accompagner les industriels dans une offre à la fois de formation et d'accompagnement adaptée
00:09:12 au profil de chaque industriel. Donc PACT, c'est vraiment un gros programme, un programme qui
00:09:18 permet de mettre en oeuvre des dispositifs à la fois formation, à la fois des diagnostics,
00:09:25 mais également la méthodologie ACT, qui est pour l'ADEME vraiment le label et une démarche
00:09:35 en même temps, un label et une démarche le pas à pas pour prouver l'alignement de la stratégie
00:09:43 d'une entreprise avec les objectifs de l'accord de Paris. Donc c'est vraiment un super programme
00:09:49 sur lequel on a les moyens d'accompagner beaucoup d'entreprises. Je vais bientôt arriver au bout
00:09:58 de mon intervention. Je voudrais simplement signaler que pour 2024, on va avoir en plus
00:10:04 de ces dispositifs d'appel à projet, un nouveau dispositif au travers du fond vert. Ça a été
00:10:11 annoncé par la première ministre fin août. Le fond vert qui était donc jusqu'à présent un
00:10:16 dispositif avec 2 milliards d'euros par an en 2023, qui visait l'accompagnement des collectivités
00:10:22 dans leur stratégie de transition écologique sur de multiples thématiques. Ce fond vert est élargi
00:10:29 en 2024 avec un programme qui s'appelle Territoires d'industrie de 100 millions d'euros, qui va
00:10:33 permettre d'accompagner également des projets industriels qui vont contribuer à soutenir
00:10:39 l'émergence, le renforcement et la réindustrialisation des chaînes de valeurs stratégiques pour la
00:10:45 transition écologique. Donc on est plutôt sur un fond qui vise les entreprises de l'offre,
00:10:50 mais pas que. Ce fond Territoires d'industrie, dans le cadre du fond vert, fait l'objet d'un
00:10:57 processus d'instruction particulière, puisque ce sont les préfets qui, nous à l'ADEME,
00:11:02 on va être opérateurs de cette partie du fond sous l'égide des préfets. Voilà, donc vous voyez
00:11:07 qu'il y a vraiment de nombreux dispositifs pour vous accompagner dans cette transition. On fait
00:11:13 de nos mieux pour réduire les délais, pour apporter ces aides de la façon la plus dynamique
00:11:20 possible. Alors ça, c'est le volet ADEME opérateur de financement, ADEME agence de financement,
00:11:29 mais on a une autre mission qui est ADEME, donc agence d'expertise, mais véritablement au travers
00:11:35 des plans de transition sectorielle. C'est cette expertise qu'on essaye d'apporter pour donner une
00:11:40 vision, une vision partagée avec les acteurs de la décarbonation d'un secteur donné. Donc c'est
00:11:47 pas le premier plan de transition sectoriel. On a déjà publié un certain nombre. Moi, je suis
00:11:54 vraiment très fier de ce qu'on peut faire au travers de ces plans de transition sectorielle,
00:12:00 grâce au programme finance Climact. La force de ces plans de transition sectoriel, c'est
00:12:07 véritablement l'approche de co-construction. On fait à l'ADEME de la prospective, vous connaissez
00:12:14 sans doute Transition 2050, c'est une prospective qu'on fait surtout en interne. Vous avez fait vous
00:12:19 même des plans de transition, du moins les 50 plus gros sites ont proposé des feuilles de
00:12:25 route de décarbonation. Je pense que la force des plans de transition sectoriel, c'est de réconcilier
00:12:29 les deux, c'est d'avoir une approche en co-construction entre l'ADEME, opérateur de l'État,
00:12:33 et vous, les industriels qui connaissez vos contraintes, vos problématiques, vos sites par
00:12:39 cœur, vos marchés. Et je dois dire que sur les autres secteurs, on a bien constaté comment le
00:12:47 processus se déroule d'avancer ensemble sur un sujet. Ce n'est pas toujours facile, et je sais
00:12:54 que ça n'a pas été tous les jours facile également dans le cadre du Lucre, mais je crois qu'on a
00:12:59 abouti sur plusieurs scénarios in fine qui représentent un peu une certaine envergure,
00:13:05 une certaine variété d'avenir possible à laquelle finalement vous allez pouvoir mieux vous
00:13:13 préparer. Alors l'autre force des PTS, c'est l'approche par secteur. On peut vraiment véritablement
00:13:20 prendre en compte les spécificités de chaque secteur. Sur le ciment, c'était le fait qu'il y
00:13:26 ait beaucoup d'émissions liées au process. C'est le fait que le ciment est un pont des rues qui se
00:13:30 déplace mal. Sur l'acier, on avait une très forte concentration du secteur. On a également la
00:13:36 problématique du recyclage. Je crois que sur le sucre, on a des problématiques tout à fait
00:13:42 particulières également qui sont prises en compte. La saisonnalité, bien entendu, de la production,
00:13:46 la gouvernance particulière avec les coopératives agricoles, le fait que vous êtes une industrie
00:13:54 exportatrice également très fortement. Et ça, bien entendu, on le prend en compte et on l'a pris
00:13:58 en compte dans les discussions avec vous. Alors ce qui va vous être présenté aujourd'hui, c'est
00:14:03 ce PTS sur le sucre. L'industrie sucrière, c'est 2,5 millions de tonnes d'émissions de CO2 par an,
00:14:10 c'est 3% des émissions de l'industrie. Je crois important de rappeler que le cadre de travail
00:14:17 qu'on fixe au travers de ces plans de transition, il n'est pas simple puisqu'on vous impose d'atteindre
00:14:23 au moins 80% de réduction d'émissions. Alors c'est bien au-delà des 50% pour 2030. On peut
00:14:30 s'interroger sur cette cible et pourquoi atteindre 80% ? D'ailleurs, on va voir que dans le cas du
00:14:37 sucre, on peut même atteindre plus que ça. C'est le cadre qu'on fixe dans le cadre de ces PTS,
00:14:43 c'est la déclinisation de la stratégie nationale macarbone. Je pense que c'est vraiment super que
00:14:49 vous ayez pu jouer le jeu. Je ne vais pas rentrer plus dans le détail, vous allez voir les trois
00:14:57 scénarios qui permettent d'explorer des avenirs assez variés au travers à la fois de l'efficacité
00:15:03 énergétique, de l'électrification, de l'utilisation des pulpes aussi comme ressource énergétique.
00:15:09 Après, la question, et je pense que c'est là et je vais finir là-dessus, que la co-construction
00:15:16 a toute sa valeur. La question sensible pour ce PTS, comme pour d'autres, c'est la question de
00:15:23 l'évolution de la demande. On en parlera bien entendu. Dans le cas du sucre, la demande va
00:15:30 évoluer pour différentes raisons, comme ça a été le cas sur les autres plans de transition
00:15:37 sectoriel. Je pense que la co-construction apporte vraiment cette valeur de pouvoir discuter
00:15:42 ouvertement sur ces questions d'évolution de la demande, d'évolution des marchés. Est-ce qu'on
00:15:48 va avoir une baisse de la demande ou pas ? Est-ce que c'est une opportunité pour exporter davantage
00:15:52 ou pas ? Toutes ces questions, je pense qu'on va les aborder par la suite. Je tiens à remercier
00:15:57 bien entendu la SNF-S pour sa participation active et bien entendu l'ensemble des industriels qui ont
00:16:07 pu participer. On peut les nommer, puisque dans ce secteur, vous êtes un secteur assez concentré.
00:16:14 Théréos, Christiane Union, bien entendu, Saint-Louis, Les Afres Frères, Ouvré Fils,
00:16:20 qui ont participé activement. Ce plan de transition sectoriel a été élaboré aussi avec un bureau
00:16:26 d'études qui s'appelle ICAR, qui nous a aidés à l'élaborer, que je tiens également à remercier.
00:16:29 Et Adeline, je te redonne la parole pour animer la suite de ces rencontres.
00:16:34 Merci beaucoup, David, pour ce temps d'actualité qui est à nouveau très riche. Je reprends la main
00:16:41 très rapidement pour vous donner quelques éléments de contexte sur ce projet. Comme
00:16:47 l'a rappelé David, on a un objectif pour le secteur de l'industrie imposé par la
00:16:52 Stratégie Nationale Bacarbone de moins 81% d'émissions en 2050 par rapport à 2015.
00:16:59 Donc, la SNBC ne fixe finalement que l'objectif, mais pas le chemin à suivre pour l'atteindre.
00:17:06 Donc, ça va être l'objectif de nos plans de transition sectoriel. Autre élément de contexte,
00:17:11 si on passe à la slide suivante, c'est que les plans de transition sectoriel soient réalisés
00:17:17 dans un projet qui s'appelle Finance Climacte, financé par la Commission européenne,
00:17:22 qui a pour objectif de développer la finance durable en France et en Europe. Et donc,
00:17:27 qu'est-ce qu'un plan de transition sectoriel ? Ce sont des scénarios qui sont établis en
00:17:33 concertation avec les industriels du secteur et qui ont pour objectif d'atteindre justement les
00:17:38 objectifs imposés par la SNBC. Donc, comment construit-on ces scénarios ? On va regarder
00:17:43 différents aspects. Tout d'abord, on va regarder les aspects technologiques, c'est-à-dire quelles
00:17:47 sont les technologies de décarbonation qui vont pouvoir accompagner la décarbonation de ce secteur
00:17:52 industriel. On va regarder par exemple l'efficacité énergétique, le changement mixé énergétique pour
00:17:58 passer d'une énergie carbonée à une énergie décarbonée. On va regarder aussi les aspects,
00:18:03 en dernier recours, les aspects CCS, captage et stockage du carbone. On va regarder aussi
00:18:09 les aspects marché, c'est-à-dire comment va évoluer notre demande jusqu'en 2050. Donc là,
00:18:13 c'est un vrai exercice prospective. Bien évidemment, on se base sur des hypothèses.
00:18:18 On n'a pas une boule de cristal qui permet de déterminer l'avenir. Donc, on va définir
00:18:24 différentes hypothèses. On va regarder aussi les aspects emploi et compétences. Ensuite,
00:18:30 on va regarder les aspects finance, c'est-à-dire combien vont coûter ces scénarios de décarbonation
00:18:34 à la fois en termes de CAPEX, mais également comment vont se structurer les coûts de production
00:18:38 jusqu'en 2050. On va regarder les coûts d'abattement de nos technologies. Et donc,
00:18:44 avec ces trois aspects, ça nous permet d'avoir une vision la plus exhaustive possible pour faire
00:18:48 des scénarios qu'on a tendance à dire à 360 degrés. Et la dernière étape de nos plans
00:18:54 de transition sectoriel, c'est l'élaboration de pistes d'action public-privé pour mettre en
00:18:58 oeuvre justement cette décarbonation de ce secteur industriel. Donc aujourd'hui,
00:19:01 l'ADEME réalise neuf plans de transition sectoriel sur les neuf secteurs les plus
00:19:05 énergo-intensifs. Donc, ce sont les secteurs de l'acier, du ciment, du papier carton,
00:19:11 de l'aluminium, du verre, de l'ammoniaque, du chlore, de l'éthylène et enfin du sucre,
00:19:16 qui fait l'objet de cette restitution aujourd'hui. Donc, ces neuf secteurs, c'est à peu près quand
00:19:22 même deux tiers des émissions de l'industrie. Et donc, si on arrive à décarboner ces neufs secteurs,
00:19:26 on aura quand même réussi à parcourir une bonne partie du chemin. Donc, je vais tout de suite
00:19:32 donner la parole aux prochains intervenants qui vont présenter les résultats du plan de transition
00:19:37 sectoriel du sucre. Donc, tout d'abord, Martin Mangiar, qui est ingénieur au service industrie
00:19:42 de l'ADEME et qui a piloté ce plan de transition sectoriel. Eugène Pipro, ingénieur agronome à
00:19:47 Icare, qui nous a accompagnés pour réaliser aussi ce plan de transition sectoriel. Il sera accompagné
00:19:52 de Elali Seisset, ingénieur économiste à Icare, ainsi que Guillaume Bonancien, directeur de projet
00:19:58 à Icare. Merci Aline, bonjour à tout le monde. Je prends le relais pour présenter d'abord quelques
00:20:07 éléments clés de la filière sucrière de façon à poser les bases pour tous les participants. Donc,
00:20:13 cette filière sucrière française, elle est composée de neuf entreprises. On a 20 sucreries en métropole,
00:20:19 5 dans les Outre-mer. Donc, ça a été rappelé tout à l'heure, mais la filière sucrière française,
00:20:23 elle est composée d'entreprises privées d'un côté, mais on a aussi des coopératives agricoles. Et
00:20:28 c'est une des particularités de cette filière industrielle. L'ensemble de ces installations
00:20:33 génèrent un peu plus de 2 millions de tonnes de CO2 par an, ce qui représente 3% des émissions
00:20:38 de l'industrie française. Et un élément important à avoir en tête, c'est que cette filière agricole,
00:20:44 cette filière industrielle, contrairement à beaucoup d'autres, elle a une grande dépendance
00:20:47 par rapport à son approvisionnement en matière première agricole. Donc, pour obtenir du sucre,
00:20:55 on transforme de la betterave sucrière en métropole, et dans les Outre-mer, c'est de la
00:21:00 canne à sucre. Cette matière première agricole, elle est périssable et elle se transporte assez
00:21:05 mal, donc elle doit être transformée très rapidement après la récolte, entre septembre
00:21:10 et janvier, sur seulement 4 mois, ce qui en fait une industrie saisonnière. Et là encore,
00:21:15 une particularité de cette filière. Les usines sont localisées directement à proximité des champs,
00:21:21 dans des zones rurales où on a des infrastructures électriques assez peu développées. Et on y
00:21:27 reviendra parce que ça peut être aussi un enjeu sur la décarbonation de cette filière. L'industrie
00:21:32 du sucre en France, elle produit un peu plus de 4 millions de tonnes de sucre par an, à 95% en
00:21:37 métropole et à 5% dans les Outre-mer. Et on a trois débouchés principaux. D'abord le sucre
00:21:42 alimentaire, 70% des débouchés. Ensuite, le sucre utilisé pour le secteur chimie ou la pharmacie,
00:21:49 c'est 10% des débouchés, sous forme de sucre cristallisé encore. Et après, on a 20% des
00:21:54 débouchés qui correspondent à la production d'alcool ou d'éthanol à partir de sucre.
00:21:59 Je vais maintenant passer à la présentation d'un diagramme de flux, qui représente les flux de
00:22:08 matière de la filière sucre française. Ce sont des chiffres pour la campagne 2021-2022. On a en
00:22:15 bleu les flux de matière qui restent sur le territoire national, en orange les importations,
00:22:19 et en vert les exportations. Et ce qu'on peut mettre en évidence à partir de ce diagramme,
00:22:24 c'est l'importance de la production dans l'approvisionnement français en sucre. Donc
00:22:30 l'ensemble de la production française correspond à 30% des besoins de l'Union européenne. On est
00:22:37 le premier producteur européen de sucre et on représente pourtant seulement 15% de la population
00:22:44 de l'Union européenne. Le deuxième élément important qu'on peut mettre en évidence, c'est
00:22:49 sur la partie sucre-alcool, donc on a dit 20% des débouchés. L'essentiel de cette utilisation
00:22:54 d'alcool sert à produire du carburant, c'est utilisé sous forme de bioéthanol qu'on mélange
00:23:00 avec l'essence dans les voitures, 75% des usages. On a 15% ensuite de l'alcool éthanol qui est
00:23:06 utilisé dans l'industrie et seulement 10% pour un usage alimentaire. L'ensemble de cette production
00:23:12 ne sert pas uniquement les besoins intérieurs puisque nos exportations de sucre représentent
00:23:19 l'équivalent de 40% de notre production essentiellement sous forme de sucre blanc,
00:23:24 donc de sucre de betterave. Ces exportations sont essentiellement dirigées vers l'Union européenne
00:23:29 et le Royaume-Uni qui correspondent à 90% de nos exportations. Je vais maintenant laisser la parole
00:23:38 à Eugène pour nous présenter le procédé sucrier. Le procédé sucrier, c'est important de le présenter
00:23:44 parce qu'il est quand même au cœur du processus. On commence par de la betterave sucrière. La betterave,
00:23:51 c'est avant tout de l'eau, c'est 75% d'eau et dedans on a 18% de sucre et tout l'objet de ce procédé
00:23:57 sucrier, ça va être d'extraire ce sucre et de le concentrer pour en faire du sucre alimentaire
00:24:04 et autre. Pour ça, on a la sucrerie qui fonctionne de cette façon. On va découper la betterave
00:24:12 en costit, qui sont des frites de betterave qui vont diffuser dans de l'eau. Cette diffusion
00:24:19 va permettre d'extraire le sucre et ensuite on va évaporer l'eau afin de concentrer ce sucre
00:24:24 en maximum, d'abord en jus, puis en sirop, puis en sucre cristallisé. Pour ça, on va utiliser de la
00:24:33 vapeur, c'est la vapeur qui va fournir l'énergie nécessaire à toutes ces étapes et notamment à
00:24:37 l'étape d'évaporation qui est celle qui consomme le plus d'énergie. Dans un schéma thermique très
00:24:43 intégré avec des échanges de vapeur un petit peu partout entre les différents blocs.
00:24:48 Et qui est-ce qui va fournir cette vapeur ? C'est la centrale de co-génération qui correspond
00:24:55 à 77% des émissions de CO2 de notre sucrerie, donc de la sucrerie France, France Métropolitaine
00:25:02 Betterave, on va dire, qui va produire à la fois de la vapeur et aussi de l'électricité pour le
00:25:07 fonctionnement de l'usine. Et en 2015, c'est notre année de référence, on était à 80% de gaz réseau et
00:25:15 15% de charbon. Ensuite dans le procédé, on va avoir également besoin de chaux qui sert à l'étape
00:25:22 d'épuration du jus. Et pour ça, on utilise des fours à chaux qui fonctionnent en 2015 à 100% au
00:25:30 charbon. Ce procédé sucrier va fournir du sucre cristallisé, on l'a vu, il va avoir un coproduit
00:25:38 majoritaire qui est la pulpe de Betterave, ce qui reste une fois qu'on a extrait le sucre de la
00:25:44 chair de la Betterave. Ces pulpes de Betterave sont d'abord surpressées pour les emmener à
00:25:50 30% de matière sèche. Elles peuvent être utilisées telles qu'elles surpressées directement en
00:25:55 alimentation animale, par exemple chez les agriculteurs coopérateurs, ou en mécanisation.
00:26:00 Mais on peut également les déshydrater. La déshydratation de ces pulpes fait appel à des
00:26:06 fours de déshydratation ou des sécheurs vapeurs, qu'on va voir un petit peu plus tard. Cette
00:26:11 déshydratation des pulpes est responsable de 16% des émissions de la sucrerie. Et en 2015, le mix
00:26:18 était essentiellement au charbon et au gaz avec un petit peu de sécheur vapeur également. Et ces
00:26:24 pulpes de Betterave déshydratées, elles ont l'avantage d'être à 90% de matière sèche,
00:26:31 donc de pouvoir être transportées assez loin. Et c'est intéressant pour l'alimentation du bétail,
00:26:36 ça peut servir de complément à l'alimentation du bétail. Enfin, dans les autres produits de
00:26:41 la sucrerie, on peut utiliser le jus, les sirops et la mélasse, qui est également un coproduit,
00:26:47 pour fermenter et distiller ces produits, ce qui va fournir de l'alcool. On va parler très
00:26:55 rapidement de la canne à sucre, qui est l'autre façon de produire du sucre. Le procès sucré en
00:27:01 tant que tel est très similaire. La différence, c'est qu'on ne va pas avoir comme coproduit de
00:27:07 la pulpe de Betterave, mais de la bagasse, qui est le résidu du pressage des cannes à sucre. Et
00:27:13 cette bagasse peut être utilisée directement en combustion, c'est le cas dans les drômes,
00:27:17 elle est utilisée directement en combustion, elle fournit les chaudières en énergie et elle
00:27:22 fournit même un excédent d'énergie issu de cette combustion, qui permet de courir environ 5% des
00:27:27 besoins annuels d'électricité des drômes. Donc pour le cas de la canne à sucre, le procédé est
00:27:32 déjà globalement décarboné. C'est pour ça que l'enjeu de décarbonation de la filière sucre se
00:27:37 concentre avant tout sur la Betterave sucrière, et c'est sur cette Betterave sucrière qu'on va
00:27:41 se concentrer. Je vais continuer maintenant avec la présentation des leviers technologiques de
00:27:46 décarbonation du secteur sucrier. On a identifié quatre leviers qui sont principaux pour décarboner
00:27:52 les sucreries de Métropole. Le premier, qui est assez structurant, c'est l'ensemble des actions
00:27:57 d'efficacité énergétique et d'électrification, qui vont pouvoir être mis en place sur l'ensemble
00:28:01 des étapes du procédé sucrier. Donc on compte notamment l'optimisation du schéma thermique,
00:28:06 on va parler de récupérer les buées de carbonatation, d'ajouter des effets d'évaporation,
00:28:13 des caisses d'évaporation, d'ajouter un point frein en diffusion par exemple. On peut également
00:28:16 utiliser la recompression mécanique de vapeur, qui va nous permettre de recompresser une vapeur
00:28:23 récupérée à un endroit du procédé sucrier. On peut également mettre à jour les fours à chaud et
00:28:29 faire des actions d'efficacité énergétique dessus, et présécher les pulpes afin de diminuer la
00:28:33 consommation d'énergie associée à la déhydratation. Deuxième levier structurant, c'est la décarbonation
00:28:40 de la centrale de co-génération, qui va mobiliser principalement de la biomasse. Donc on va remplacer
00:28:45 d'une part le gaz, le charbon, le fioul utilisé en co-génération par de la biomasse, donc de la pulpe
00:28:51 de betterave par exemple, ou alors du bois énergie. Et la deuxième manière de décarboner
00:28:57 la centrale de co-génération est d'installer une unité de méthanisation, qui va mobiliser encore
00:29:01 une fois par exemple les pulpes de betterave, mais aussi d'autres résidus de l'extraction du
00:29:06 sucre de la betterave, tels que les herbes et les radicelles, ou alors les eaux de lavage.
00:29:09 Troisième levier, décarboner l'atelier de déhydratation des pulpes. On a deux manières
00:29:15 principales de faire. La première, c'est de substituer le charbon ou le gaz fossile qui
00:29:20 est utilisé aujourd'hui dans le four de déhydratation par de la biomasse, bois par exemple. Et la
00:29:25 seconde manière, c'est on ne change pas de four de déhydratation, mais à la place on va utiliser
00:29:29 un sécheur vapeur qui va plutôt mobiliser la vapeur venant de la centrale de co-génération,
00:29:32 en substitution de ce four de déhydratation. On note ici également, ce n'est pas directement
00:29:38 un levier, mais c'est important de le mentionner, en fonction du niveau de déhydratation qu'on a
00:29:43 au total sur l'ensemble du parc de sucreries, si on diminue la quantité de pulpes déhydratées,
00:29:48 on a également une quantité d'énergie nécessaire associée à la déhydratation qui diminue,
00:29:53 et donc d'émissions qui diminuent. Enfin, dernier levier, la décarbonation de la production de
00:29:58 chaud. Deux manières de faire, la première est de substituer le coke et l'anthracite aujourd'hui
00:30:01 utilisé dans les fours à chaud par du gaz, et la seconde d'externaliser la production de chaud sur
00:30:06 des sites qui vont être dédiés à la production de chaud, et plus optimisés pour la production
00:30:10 de chaud, notamment en mobilisant la capture et le stockage du carbone sur ces sites-là. Un point
00:30:14 important qu'on note, c'est que les trois premiers leviers vont être les plus importants en termes
00:30:19 de potentiel d'abattement d'émissions, et donc assez structurant pour les scénarios qu'on va
00:30:24 vous présenter. Et un point important qui n'est pas le cas dans tous les secteurs industriels,
00:30:29 et notamment dans ceux qu'on conçue déjà faire l'objet de plans de transition sectoriel, c'est
00:30:32 que tous nos leviers, dans le cas du sucre, sont relativement matures, ce qui nous permet de les
00:30:37 appliquer au plus tôt quand c'est possible. On va commencer par le premier levier qui est très
00:30:43 structurant, c'est celui de l'efficacité énergétique, notamment par électrification,
00:30:47 qui est un levier vraiment essentiel. Dedans, on a deux éléments complémentaires. On a d'abord
00:30:53 toutes les actions d'optimisation énergétique qu'on va appeler passives, qui permettent de
00:30:57 récupérer de la chaleur fatale ou d'améliorer l'efficacité des échanges thermiques au sein
00:31:02 du procédé sucrier. Ça peut être par exemple l'ajout de surfaces d'évaporation, la récupération
00:31:07 des buées de carbonatation, etc. Et ces actions peuvent être complétées par de l'efficacité
00:31:14 énergétique qu'on va appeler active, par électrification, qui vont permettre, en utilisant
00:31:21 de l'électricité, de récupérer de la vapeur. C'est ce qu'on appelle les
00:31:26 récompressions mécaniques de vapeur. Les vapeurs en sortie des différents ateliers,
00:31:30 qui ont donc perdu en température suite au passage d'un atelier, vont passer dans ces
00:31:37 récompressions mécaniques de vapeur. On va utiliser l'électricité pour les comprimer. En les
00:31:41 comprimant, leur température augmente et on peut réutiliser ces vapeurs en tête d'un autre atelier.
00:31:45 Ces RMV, récompression mécanique de vapeur, peuvent être utilisées pour équilibrer le
00:31:52 schéma thermique de façon un peu ponctuelle ou alors être déployées de façon assez massive
00:31:57 pour économiser de la vapeur au détriment, en utilisant plus d'électricité. Deux conséquences
00:32:06 d'utilisation de cette efficacité énergétique, c'est d'abord une réduction de la consommation
00:32:13 d'énergie pour produire de la vapeur. On considère que quand on déploie l'intégralité de ces leviers
00:32:20 d'efficacité énergétique passives et actives, on peut arriver à -50% de besoin de vapeur sur le
00:32:25 procédé sucrier. Cela va avoir cependant une conséquence. On l'a vu, l'industrie sucrière a
00:32:34 une particularité, c'est qu'elle autoproduit son électricité en majorité. Or, si on diminue les
00:32:40 besoins de vapeur sur la sucrerie, cela veut dire qu'on diminue aussi la production d'électricité
00:32:45 par la co-génération. Si on ajoute à ça le fait que les récompenses mécaniques de vapeur ont besoin
00:32:50 d'électricité pour fonctionner, cela veut dire qu'on va devoir augmenter le tirage d'électricité
00:32:55 sur les réseaux. Cela implique potentiellement des modifications des infrastructures réseaux
00:33:01 pour pouvoir tirer plus d'énergie. On a vu que c'était un procédé qui était très saisonnier,
00:33:07 qui est concentré en hiver au moment où l'électricité coûte le plus cher, ou également
00:33:12 potentiellement il y a des besoins d'effacement de consommation électrique sur le réseau. Cela
00:33:15 crée une vulnérabilité au réseau électrique en plus. Deuxième levier qui est très structurant,
00:33:22 c'est l'usage énergétique des pulpes. On a vu qu'il y avait deux types de pulpes,
00:33:26 les pulpes surpressées et les pulpes déshydratées. Aujourd'hui, en 2022, on a 75% de pulpes
00:33:40 surpressées et 25% de pulpes déshydratées, très majoritairement utilisées pour l'alimentation
00:33:46 animale. Or, les pulpes surpressées peuvent être méthanisées également. Si on méthanisait
00:33:52 l'intégralité des pulpes pour la sucrerie, cela couvrirait environ 60% des besoins énergétiques
00:33:59 de la sucrerie. Mais ces pulpes, une fois déshydratées, peuvent être utilisées en combustion.
00:34:06 Donc exactement le même principe que la bagasse pour la canne. Et là, si on utilisait l'intégralité
00:34:12 des pulpes en combustion, cela couvrirait 90% des besoins énergétiques des sucreries. Plusieurs
00:34:20 éléments là-dessus. Pour pouvoir utiliser les pulpes en combustion, on a besoin de déshydratées.
00:34:28 Les implications de cette valorisation des pulpes, c'est l'augmentation de la résilience énergétique
00:34:35 des sucreries. On est moins dépendant des énergies fossiles et on décarbone, bien sûr,
00:34:39 parce qu'on utilise une source de carbone biogénique. Et on va limiter l'augmentation
00:34:45 de la consommation électrique sur le réseau en période hivernale par rapport à un déploiement
00:34:49 massif d'électrification. Plusieurs bémols, par contre, c'est l'insensité réglementaire sur la
00:34:56 durabilité de la pulpe comme ressource énergétique et sur son statut. La nécessité de trouver une
00:35:02 alternative pour l'alimentation animale, qui est pour l'instant un débouché et qui est très
00:35:07 utilisé par les éleveurs. Et pour un usage combustible, nécessité de déshydrater la pulpe,
00:35:12 c'est qu'elle demande de l'énergie. Et on n'a également pas de retour au sol des éléments
00:35:16 nutritifs, comme c'est le cas en méthanisation, où on a le digestat de méthanisation qui permet
00:35:20 de fertiliser et d'amender les sols. Par contre, pour un usage méthanisation, on a bien ce digestat
00:35:26 avec un retour au sol, mais on a une plus faible couverture énergétique. On va pouvoir passer à
00:35:32 une première phase de questions. Je ne sais pas si on a eu dans le chat ou si vous souhaitez avoir
00:35:39 quelques précisions sur les éléments qu'on vient de présenter pour introduire la filière et les
00:35:43 leviers principaux qui vont nous permettre de décarboner la filière. Si c'est le cas, n'hésitez
00:35:47 pas de toute façon pour aller prendre aussi au fil de l'eau. Oui, alors il y a déjà une première
00:35:51 question. Y a-t-il des technologies de rupture à TRL inférieure à STET envisageable d'ici 2050
00:35:56 pour extraire le sucre avec moins d'eau, donc moins d'évaporation et moins d'énergie ?
00:36:01 Oui, sur l'extraction du sucre avec moins d'eau, il y a des dispositifs qui ont été mis en place
00:36:27 chez Sarsan Industrial pour économiser au maximum l'eau dans la sucrerie et utiliser des boucles
00:36:33 vraiment à circuit fermé pour limiter au maximum l'usage de l'eau et notamment utiliser l'eau
00:36:39 contenue elle-même dans les betteraves. Mais il n'y a pas eu d'identification de technologies
00:36:43 véritablement de rupture pour limiter sur la betterave cette extraction avec moins d'eau.
00:36:53 Une autre question, par quoi imagine-t-on remplacer les pulpes non disponibles pour
00:37:00 le marché de la fabrication d'aliments du bétail ?
00:37:02 Alors là c'est du coup toute la question qu'on va aborder par la suite. Donc si les pulpes ne sont
00:37:13 pas disponibles pour l'alimentation du bétail, fatalement ça veut dire que soit les agriculteurs
00:37:19 vont se fournir ailleurs, ils vont utiliser autre chose, par exemple ça peut être du maïs,
00:37:23 ça peut être du maïs en silage, ça peut être toutes sortes de compléments riches en énergie
00:37:28 comme les pulpes. Donc effectivement c'est un effet rebond. Ou soit ça veut dire que potentiellement,
00:37:36 ça va dépendre aussi beaucoup de la zone. Quand on est dans les zones avec beaucoup d'élevage,
00:37:43 ça peut être problématique. Dans les zones où il y a beaucoup moins d'élevage et où les pulpes
00:37:47 étaient déshydratées pour être exportées, c'est potentiellement moins problématique.
00:37:53 Merci. Dernière question avant de continuer. Avez-vous considéré que la biomasse, pulpe ou bois,
00:38:01 va être soumise à des très fortes pressions car d'autres secteurs industriels, notamment
00:38:04 chauds ou ciments, n'ont pas beaucoup d'autres alternatives que d'utiliser du combustible
00:38:08 biosourcé pour zécarboner ? Le secteur du cycle utilisant la chaleur à basse température n'a à
00:38:15 priori pas prioritaire pour l'utilisation d'une ressource comme la biomasse.
00:38:20 Oui, peut-être que je peux donner des premiers éléments de réponse. On l'a bien en tête,
00:38:26 on l'a bien considéré. C'est d'ailleurs une des forces de nos travaux, c'est qu'on peut regarder
00:38:29 différents scénarios qui activent différents leviers technologiques. Vous allez le voir,
00:38:33 dans certains d'entre eux, on utilise la pulpe comme ressource énergétique avec un petit peu de
00:38:38 bois mais c'est vraiment marginal. L'essentiel provient de la biomasse pulpe. Et on a aussi
00:38:43 un autre scénario où on considère que la biomasse pulpe n'est pas utilisée par les sucriers et
00:38:50 valorisée pour d'autres usages. Et dans ce cas, c'est en grande partie l'efficacité énergétique
00:38:56 qui va permettre de décarboner la sucrerie. Donc on a bien considéré cet aspect-là et on a essayé
00:39:03 de faire en sorte que ça se reflète dans les différents choix technologiques qu'on considère
00:39:06 dans les scénarios. Pour compléter ce que disait Martin, on a aussi regardé, sachant que les
00:39:10 sucreries sont principalement situées dans le nord de la France, le prévisionnel de besoin en
00:39:15 biomasse bois dans ces zones-là, pour voir en comparaison combien nécessitait chacun de nos
00:39:21 scénarios en biomasse bois et si c'était complètement absurde par rapport à ces quantités-là.
00:39:24 Merci. On peut continuer.
00:39:29 Oui, ça marche.
00:39:30 Et donc on va maintenant rentrer dans le détail de nos trois scénarios de
00:39:37 décarbonation pour la filière du sucre. Donc ces trois scénarios, on les a construits volontairement
00:39:42 contrastés de façon à éclairer les grands enjeux de décarbonation de la filière. Donc pour ça,
00:39:47 on s'est appuyé sur deux volets, le volet marché et le volet technologique. Et à partir de ces deux
00:39:53 volets, on a essayé de ressortir les facteurs structurants qui, selon nous, allaient déterminer
00:39:57 l'évolution de la filière sucrière à l'horizon 2050. Donc sur le volet marché, on a retiré trois
00:40:03 éléments structurants. Donc c'est premièrement l'évolution de la production française de
00:40:08 betterave, deuxièmement la consommation de sucre alimentaire et son évolution, et enfin l'utilisation
00:40:14 et l'avenir de l'utilisation de l'éthanol de betterave dans le secteur de la chimie. Et ensuite,
00:40:20 pour nos différents scénarios, on a placé le curseur à différents endroits par rapport à
00:40:24 ces facteurs structurants. On a fait le même travail sur l'aspect technologique en retirant
00:40:28 des choix structurants pour les industriels de la filière. Donc premièrement, c'est le niveau
00:40:33 d'efficacité énergétique, deuxièmement l'utilisation de pulpe déshydratée comme combustible pour
00:40:39 substituer le gaz dans les chaudières, et troisièmement l'utilisation de pulpe sous
00:40:43 forme surpressée, utilisée pour produire du biogaz dans des méthaniseurs, que ce soit sur
00:40:50 les sites industriels ou en dehors des sites industriels par des porteurs de projets agricoles,
00:40:53 par exemple. Et pareil, nos scénarios représentent des choix structurants différents sur la base de
00:41:00 ces facteurs identifiés. Voilà la manière dont on a construit nos scénarios. Évidemment,
00:41:07 ce ne sont pas des scénarios qui sont exhaustifs. Il y a d'autres possibilités de faire pour se
00:41:12 décarboner en combinant les différents facteurs structurants autrement que ce qu'on a fait,
00:41:18 mais on a souhaité mettre en avant trois scénarios un peu contrastés de façon à tirer des
00:41:25 enseignements éventuellement transversaux entre nos scénarios. Je vais maintenant rentrer dans
00:41:29 le détail du premier scénario, que l'on a appelé "Autonomie énergétique par la pulpe et souveraineté
00:41:34 européenne". Il faut bien avoir en tête que là, on se projette à 2050 dans une filière sucrière où la
00:41:41 production française de betteraves aura été maintenue, donc des surfaces et des rendements
00:41:46 stables, relativement stables par rapport à aujourd'hui. On est dans une filière sucrière
00:41:51 et une société dans laquelle on va consommer moins de sucre alimentaire. On imagine des politiques de
00:41:58 santé publique renforcées de façon à ce que toutes les tranches d'âge de la population française
00:42:03 réduisent sa consommation de sucre alimentaire pour limiter les impacts sur la santé. Et
00:42:09 troisièmement, sur la consommation d'éthanol de betteraves en chimie, on considère que ce secteur
00:42:14 va développer un certain nombre de matériaux biosourcés et pour cela il va s'appuyer sur
00:42:22 l'éthanol de betteraves, comme parmi d'autres, pour développer ses produits. Enfin, d'un point
00:42:28 de vue technologique, on se projette à 2050 dans un scénario où les industriels ont, de manière
00:42:34 assez importante, choisi de déshydrater la pulpe et de l'utiliser comme combustible à intégrer dans
00:42:41 les chaudières. Voilà pour la présentation de notre premier scénario. Le deuxième, on l'a appelé
00:42:47 "Efficacité énergétique intégrale et souveraineté européenne". Donc là encore, d'un point de vue
00:42:52 marché, on se projette dans un univers où les surfaces et les rendements de betteraves ont été
00:42:56 maintenus. On a une production relativement stable par rapport à aujourd'hui. D'un point de vue du
00:43:03 sucre alimentaire et de sa consommation, on a des politiques de santé publique qui ont été
00:43:06 renforcées, mais en ciblant principalement les publics les plus jeunes et les plus exposés aux
00:43:10 impacts de la santé aujourd'hui sur la consommation de sucre. Et d'un point de vue utilisation d'éthanol
00:43:18 dans la chimie, on a là aussi un secteur qui cherche à développer ses produits en utilisant
00:43:23 des matières biosourcées. En revanche, il fait le choix d'utiliser un éthanol qui est sans
00:43:29 concurrence alimentaire et donc ça se fait au détriment de l'éthanol de betterave. Il voit
00:43:34 ses débouchés se réduire. D'un point de vue plus technologique, on a à l'horizon 2050 dans ce
00:43:41 scénario des industriels qui font le choix de maximiser la réduction de leur consommation
00:43:45 d'énergie en poussant au maximum tous les leviers d'efficacité et d'électrification sur leurs
00:43:52 procédés industriels. Et enfin, troisième scénario que l'on a appelé méthanisation externalisée et
00:43:58 mondialisation. Là, on est dans un univers dans lequel la production française de betterave a
00:44:04 fortement diminué, les surfaces et les rendements de betterave ont baissé et des nouveaux accords
00:44:09 de libre-échange ont été passés sans close-miroir au détriment de la production française, mais pas
00:44:14 que, aussi européenne. D'un point de vue consommation de sucre alimentaire, on a des utilisations assez
00:44:22 stables au sein des différentes ranges d'âge de la population en 2050, les politiques de santé
00:44:26 ont été vraiment minimales et les consommations assez stables par rapport à aujourd'hui. Et si je
00:44:33 passe à l'aspect technologique pour donner un dernier point, c'est l'utilisation de pulpe sous
00:44:39 forme de biogaz qui est choisi dans ce scénario par les industriels. On choisit ici de passer
00:44:47 des contrats de long terme avec des porteurs de projets agricoles, sous la forme de BPA,
00:44:52 qui est l'équivalent en biogaz des pipiers sur l'électricité, et donc ces contrats passés
00:44:58 entre industriels et porteurs de projets agricoles permettent de récupérer l'équivalent de biogaz
00:45:03 généré par la pulpe qui est livrée par les industriels. Donc ça s'est fait de manière
00:45:10 externalisée pour éviter d'avoir des méthaniseurs sur site qui soient surdimensionnés de façon à
00:45:14 produire l'équivalent de l'énergie consommée sur seulement quatre mois par les industriels.
00:45:19 On va maintenant rentrer dans le détail en faisant un focus sur la partie production.
00:45:25 Merci Martin, je vous enchaîne sur les caractéristiques des trois scénarios et à
00:45:29 commencer par la production sur laquelle on note un certain nombre d'incertitudes,
00:45:32 à commencer par la concurrence mondiale des grands producteurs qui, avec la production
00:45:39 de sucre du canne en très grand volume, pourrait inonder le marché européen. Et donc ça c'est le
00:45:45 premier facteur d'incertitude. Le deuxième facteur d'incertitude porte sur les rendements,
00:45:48 d'une part qui pourraient baisser en conséquence du changement climatique et d'autre part suite à
00:45:55 la multiplication d'un certain nombre de bioagresseurs, que ce soit des ravageurs,
00:45:59 des agents phytopathogènes ou alors des plantes d'atlantis qui peuvent faire évoluer les rendements
00:46:04 à la baisse dans la culture de betterave. Donc on a deux scénarios de production qui
00:46:10 ressortent. Le premier qui va porter sur nos deux scénarios autonomie énergétique par la
00:46:18 pulpe et souveraineté européenne et efficacité énergétique intégrale et souveraineté européenne.
00:46:22 Dans ces scénarios-là on va se projeter sur un maintien de la production, d'une part parce que
00:46:27 le marché européen est protégé par des cloises miroirs face à cette concurrence internationale,
00:46:31 et d'autre part parce que la betterave est donc compétitive vis-à-vis des autres cultures et
00:46:36 les planteurs de betterave continuent à se tourner vers la betterave plutôt que d'autres alternatives.
00:46:40 Les rendements subissent un certain nombre d'effets négatifs notamment liés au climat et
00:46:47 aux bioagresseurs mais qui sont compensés par une recherche variétale qui est vraiment soutenue au
00:46:50 niveau des politiques publiques pour permettre de continuer à conserver des bons rendements sur la
00:46:57 culture de betterave. Par contre sur le scénario méthanisation externalisé et mondialisation,
00:47:03 là on est sur un scénario qui projette une baisse de la production importante de -25% par rapport à
00:47:09 la moyenne des dernières campagnes. Donc on développe un certain nombre d'acteurs de libre
00:47:14 échange au sein de l'Union européenne qui vont introduire de plus en plus de concurrence entre
00:47:17 la betterave européenne et la production de sucre à partir de cannes à sucre dans les grands pays
00:47:23 concurrents au niveau mondial sur les marchés du sucre. Et donc la betterave en devient par
00:47:29 conséquent moins compétitive par rapport à d'autres cultures et les planteurs s'en tournent
00:47:32 progressivement. Et pour couronner le tout, les rendements sont notamment affectés par les effets
00:47:38 négatifs du climat et des bioagresseurs mais la recherche variétale et agronomique ne permet pas
00:47:43 de les soutenir et donc de conserver des volumes de production suffisants pour la filière. Donc on
00:47:48 a une forte baisse de la production dans ce scénario là. C'est un scénario évidemment pas
00:47:54 souhaitable pour la filière mais en revanche il reste possible et c'est pour ça qu'on a souhaité
00:47:57 aussi le considérer dans nos différents scénarios de façon à représenter un des avenirs possibles
00:48:02 pas forcément souhaitable mais possible pour la filière. On va rentrer un peu plus dans le
00:48:07 détail du déploiement des leviers technologiques par scénario. Dans le scénario autonomie énergétique
00:48:12 par la pulpe et souveraineté européenne, on met vraiment l'accent sur la décarbonation du mix
00:48:17 de la centrale de co-génération qui est le levier structurant de ce scénario là et on va se tourner
00:48:22 notamment vers la combustion de la pulpe qui représente une grande part du mix énergétique
00:48:27 de déco-génération à horizon 2050 à la marge un peu de méthanisation qui est aussi développée
00:48:32 sur les sites. Donc ce levier est déployé à partir de 2030 jusqu'à 2050 de manière
00:48:37 incrémentale. Étant donné qu'on utilise la pulpe en combustion, on a aussi besoin de faire beaucoup
00:48:44 de déshydratation de pulpe et donc de décarboner le mix de déshydratation des pulpes, notamment à
00:48:50 l'aide du sécheur vapeur qui nous permet de décarboner à moindre coût et qui correspond
00:48:56 à la majeure partie du mode de déshydratation en 2050 qui est aussi déployé de manière
00:49:03 incrémentale. En parallèle de ça, on a tout de même un déploiement assez important des actions
00:49:08 d'efficacité énergétique sur la plupart des sucreries de métropole qui reste cependant moins
00:49:15 important que dans notre second scénario efficacité énergétique intégrale et souveraineté européenne
00:49:20 pour lequel l'efficacité énergétique est vraiment le levier le plus structurant qui est déployé sur
00:49:25 l'ensemble des sites et à un niveau très important, ce qui nous permet d'atteindre -50% de réduction
00:49:31 des consommations énergétiques par tonne de vitres en 2050 par rapport à 2015. On note aussi sur ce
00:49:36 scénario la mobilisation de la méthanisation, donc en plus des eaux de lavage qui sont méthanisées
00:49:41 comme dans les autres scénarios, on va méthaniser ici les herbes et les radicelles, ce qui nous permet
00:49:44 d'avoir un potentiel de production de biogaz un peu plus important. Par ailleurs comme on n'a pas
00:49:49 forcément besoin de déshydrater les pulpes puisqu'elles ne sont pas utilisées en combustion
00:49:53 ou alors directement transportées plus loin pour l'alimentation animale, on a un besoin
00:50:00 de déshydratation qui diminue et donc on investit un peu moins dans les leviers de transformation
00:50:07 de la déshydratation des pulpes que sont les fonds tambours biomasse et les sécheurs vapeur.
00:50:12 Dernier scénario, méthanisation externalisée et mondialisation, on va s'appuyer principalement
00:50:17 sur l'utilisation de biogaz qui est issu de méthanisation externalisée, donc une partie
00:50:23 est faite sur site mais la plupart vient de porteurs de projets externes en sucrerie. On
00:50:29 met en place également un certain nombre d'actions d'efficacité énergétique, donc les actions un peu
00:50:34 minimales sur les plus gros sites qui permettent de décarboner une partie des émissions et la
00:50:40 quantité de pulpe nécessaire en déshydratation étant plus faible, on investit assez peu sur
00:50:45 ce levier là et quand on le fait c'est principalement en utilisant la biomasse boire.
00:50:48 Dans tous les scénarios, on a une imprécipitation graduelle des leviers qui va s'accélérer à
00:50:55 partir de 2030 de manière à traiter les sucreries pas forcément toutes en même temps mais de manière
00:51:02 un peu plus efflonnée à horizon 2050. Petit focus également sur les bilans des consommations
00:51:10 énergétiques dans les trois scénarios. On constate en 2050 que dans le scénario autonomie
00:51:16 énergétique par la pulpe et souveraineté européenne, on a une forte part de biomasse
00:51:20 combustion sur la pulpe et aussi sur le bois dans les fours tambours. Sur le scénario efficacité
00:51:26 énergétique intégrale, on a une mobilisation très importante de l'électricité réseau puisqu'on a
00:51:30 fait de l'efficacité énergétique par électrification dans les sucreries et sur le dernier scénario,
00:51:37 méthanisation externalisée, on va mobiliser le biogaz issu de méthanisation. On a un mix
00:51:43 assez contrasté dans nos trois scénarios avec dans tous les cas des consommations de gaz réseau
00:51:47 qui restent relativement importantes dans les sucreries. Deuxième point très important et
00:51:53 conséquence que l'on peut observer sur le fonctionnement des usines dans chacun de nos
00:51:57 scénarios, le tirage sur le réseau électrique augmente dans chacun des scénarios. Il augmente
00:52:02 de manière assez limitée dans notre dernier scénario, le méthanisation externalisée puisqu'il
00:52:07 n'augmente que de 10% par rapport au tirage sur le réseau qu'on observe en 2015. Il est assez
00:52:12 important dans le scénario autonomie énergétique à la pulpe puisqu'il est doublé par rapport à 2015
00:52:16 et il est très conséquent ce tirage sur le réseau électrique en 2050 dans le scénario
00:52:21 efficacité énergétique intégrale puisqu'il est multiplié par 4. Enfin dernier focus avant de passer
00:52:27 à la présentation des résultats sur l'utilisation des pulpes et notamment sur la disponibilité pour
00:52:33 l'alimentation animale qu'on mentionnait plus tôt dans cette présentation. On observe sur ce graphique
00:52:39 la barre de gauche pour chaque scénario et année représente la part de pulpe déshydratée versus
00:52:45 la part de pulpe surpressée. La part de pulpe déshydratée reste assez conséquente dans le
00:52:50 scénario autonomie énergétique par la pulpe et diminue dans les deux suivants. Et sur la
00:52:54 part de droite on peut voir les différents usages qui sont faits de la pulpe qui va
00:53:01 principalement en combustion pour le scénario autonomie énergétique par la pulpe et en large
00:53:05 part presque à 50% en méthanisation pour le scénario méthanisation externalisée. On
00:53:11 constate dans ce graphique là comme conséquence qu'il y a une baisse de la part des pulpes qui
00:53:18 est restituée par les sucriers aux agriculteurs. Cette baisse est assez faible dans le scénario
00:53:23 efficacité énergétique intégrale puisqu'on ne mobilise presque pas la pulpe mais elle est
00:53:26 assez importante dans le scénario autonomie énergétique par la pulpe. On a moins 70% de
00:53:30 pulpe restituée par les sucriers et moins 60% de pulpe restituée par les sucriers dans le scénario
00:53:34 méthanisation externalisée. Donc conséquence importante de la décarbonation dans nos trois
00:53:39 scénarios. Je vais laisser la parole à Eugène pour la présentation des résultats. Alors avec
00:53:45 ces différents scénarios où est-ce qu'on atterrit ? Si on prend le premier d'autonomie énergétique
00:53:50 par la pulpe donc pulpe combustion, on voit qu'en 2050 on arrive à -96% d'émissions de gaz à effet
00:53:56 de serre par rapport à 2015 donc on a largement dépassé l'objectif des -80%. Cette décarbonation
00:54:03 elle est essentiellement liée, surtout liée à l'évolution du mix de la centrale de co-génération
00:54:07 donc par la combustion des pulpes surtout mais on a également un peu d'efficacité énergétique et
00:54:14 également le déploiement des séchants à vapeur qui permettent aussi d'abattre des émissions de
00:54:21 CO2. A noter, on considère également que le facteur d'émission du gaz réseau va être amené à
00:54:29 évoluer d'ici 2050 puisqu'au fur et à mesure ce gaz réseau va être de plus en plus enrichi en
00:54:35 biogaz et du coup on considère que sur ce scénario là à peu près 10% des abattements est lié
00:54:43 uniquement à l'évolution du facteur d'émission du gaz réseau. Si on passe au scénario d'efficacité
00:54:51 énergétique intégrale, là également on dépasse l'objectif de -94% de réduction d'émissions de
00:54:57 gaz à effet de serre et c'est essentiellement l'efficacité énergétique qui permet l'abattement
00:55:04 des émissions de CO2. On a également aussi la baisse du taux d'utilisation des pulpes qui permet
00:55:12 également d'abattre des émissions, puisque on a besoin de moins d'énergie donc moins d'émissions
00:55:20 de CO2 et le mix va aussi légèrement jouer puisque non seulement on a la fin du charbon
00:55:29 est prise en compte dans tous les scénarios, aujourd'hui il ne reste plus qu'une centrale à
00:55:34 charbon et on a la méthanisation des effluents notamment effluents + herbes herbicèles qui va
00:55:42 aussi permettre d'abattre dans le mix de co-génération. Enfin si on prend le scénario de
00:55:49 méthanisation externalisée et monétisation, on atteint également l'objectif -92% en 2050 et là
00:55:55 par contre cette fois-ci c'est la baisse de la production qui est le premier facteur de baisse
00:55:59 des émissions, fatalement donc moins de betteraves, moins de production de sucre, moins d'émissions,
00:56:06 ce qui on le rappelle n'est pas un scénario forcément souhaitable et qui est un peu le
00:56:10 scénario qu'on a considéré comme étant le pire pour la filière. Dans le résiduel c'est l'évolution
00:56:18 du mix de la co-génération avec la méthanisation des pulpes ainsi que des effluents qui va permettre
00:56:25 de décarboner le mix de la centrale et donc d'abattre les émissions de CO2. Si on compare
00:56:34 les scénarios en termes d'investissement, de décarbonation nécessaires, on constate que les
00:56:38 investissements, les montants à investir sont très hétérogènes en fonction des scénarios. Sur le
00:56:43 premier scénario, autonomie énergétique par la pulpe, on attend 2,5 milliards d'euros, sur le
00:56:47 second, efficacité énergétique intégrale 1,8 milliards d'euros et sur le dernier, méthanisation
00:56:51 externalisée 0,6 milliards d'euros, ce qui reflète également la situation de la filière qui est mise
00:56:55 à mal et qui n'a donc pas la capacité d'investir plus que ça dans la décarbonation. Dans le premier
00:57:01 scénario, le principal coût que l'on constate c'est la transformation des chaudières gaz vers
00:57:06 des chaudières biomasse afin de pouvoir mobiliser la pulpe combustion qui représente le premier
00:57:11 poste de coût mais qui est complété également par des actions d'efficacité énergétique qui
00:57:16 sont quand même déployées de manière assez importante pour réduire les consommations
00:57:19 énergétiques et l'installation de séchures vapeur qui permet de décarboner la déshydratation des
00:57:25 pulpes. Dans le second scénario, c'est de loin l'efficacité énergétique qui représente la
00:57:31 majorité des coûts parce qu'elle est déployée sur l'ensemble des sites et de manière importante.
00:57:36 On note également que la consommation d'électricité, donc le tirage supplémentaire qu'on a sur le
00:57:43 réseau électrique étant plus important et les usines étant placées de manière assez isolée
00:57:48 au milieu des champs de betterave, elles ne sont pas forcément raccordées au réseau de transport
00:57:51 d'électricité et donc on a également chiffré le déploiement de l'infrastructure réseau associée
00:57:56 au raccordement du réseau de transport d'électricité qui dans ses coûts de décarbonation. Et dernier
00:58:04 poste de ce scénario là, l'installation de méthaniseurs sur site notamment pour la
00:58:08 méthanisation des herbés radicels. Enfin sur le dernier scénario, on constate que le gros des
00:58:15 CAPEX investis correspond aux actions minimales et sans regret l'efficacité énergétique qui sont
00:58:19 mises en place sur les plus gros sites. On a des investissements relativement faibles sur les
00:58:24 méthaniseurs puisque comme on le présentait plus tôt, c'est plutôt la solution retenue pour
00:58:28 l'approvisionnement en biogaz n'est pas forcément d'investir sur les sites sucriers, mais plutôt de
00:58:35 faire appel à du biogaz produit par d'autres porteurs de projets donc avec des investissements
00:58:40 qui sont externalisés. Ces conséquences également sur les coûts de production qui vont augmenter
00:58:48 dans le contexte de la décarbonation en comparaison des coûts de production en 2015. Ils augmentent
00:58:54 parce que les poules énergie augmentent mais aussi parce qu'on investit plus ou moins dans
00:58:58 la décarbonation. Donc ces coûts de production en 2015 ils sont de 54 euros par tonne de betterave,
00:59:03 tout inclut notamment la rémunération de la betterave auprès des planteurs de betterave.
00:59:08 Donc ils augmentent de manière assez hétérogène en fonction des scénarios. Dans le scénario
00:59:11 autonomie énergétique par la pulpe, ils augmentent assez peu. L'investissement dans les chaudières
00:59:18 de manière à faire de la combustion de pulpe des betteraves permet de diminuer les consommations
00:59:24 énergétiques et notamment sur le gaz. Et en contrepartie, on note un manque à gagner sur la
00:59:30 rémunération de la pulpe qui était auparavant revendue par les sucriers aux agriculteurs et
00:59:34 donc on a un coût qui est positif, qui n'est pas vraiment un coût mais plutôt un manque à gagner,
00:59:38 qui se répercute sur le coût de production et on a aussi des investissements relativement
00:59:44 importants comme je le montrais sur la slide précédente. Dans le scénario efficacité
00:59:48 énergétique intégrale, on a un coût qui est supérieur par tonne de betterave par rapport
00:59:53 au premier scénario, donc de plus de 7 euros par tonne de betterave traité dans l'ensemble
00:59:59 du parc sucrier français. Ce coût se manifeste principalement par l'augmentation des dépenses
01:00:06 énergétiques. Si on a fait beaucoup d'actions d'efficacité énergétique, on a quand même des
01:00:11 coûts de l'énergie qui augmentent d'une part et un report des consommations énergétiques vers
01:00:15 l'électricité, ce qui fait qu'on augmente un petit peu nos coûts de production sur ce poste-là.
01:00:18 Et on se répercute également l'augmentation du coût du carbone et les investissements de
01:00:23 décarbonation qui restent conséquents dans ce scénario-là. Enfin, dernier scénario,
01:00:27 on a une augmentation qui est bien plus élevée de plus de 12 euros par tonne de betterave traité
01:00:32 dans les sucreries françaises, principalement dû à l'augmentation des coûts sur le poste énergie,
01:00:37 poste qui forcément avec l'augmentation des coûts de l'énergie augmente, mais surtout,
01:00:41 en fait, comme on n'a pas investi dans des méthaniseurs sur site, on s'approvisionne
01:00:45 en biogaz ailleurs et l'approvisionnement en biogaz a un certain coût, ce qui se répercute
01:00:49 dans les coûts de production. Donc cette non-capacité à investir sur site a des conséquences qu'on peut
01:00:55 observer ici. Parfait. Donc après avoir présenté les scénarios dans leur globalité, l'atterrissage
01:01:04 en termes d'émissions, de coûts d'investissement et de coûts de production, on va maintenant
01:01:09 regarder les implications de nos scénarios sur le commerce extérieur, nos capacités d'exportation
01:01:14 dans les différents scénarios et la résultance en termes de taux d'approvisionnement européen,
01:01:18 puisqu'on a vu que notre filière sucrière avait une grande partie de sa production qui était
01:01:24 dirigée vers les pays de l'Union Européenne. Donc pour faire ça et définir un petit peu
01:01:31 quelles sont nos différentes capacités d'exportation, il faut regarder quelles sont
01:01:36 les évolutions de nos consommations intérieures de sucre. Donc on va faire un focus sur les deux
01:01:41 principaux débouchés, d'abord le sucre alimentaire, puis le sucre alcool et danone. Et concernant le
01:01:48 sucre alimentaire, pour définir nos hypothèses, on est reparti des recommandations sanitaires
01:01:53 qui existent aujourd'hui. Quand on parle de sucre alimentaire, c'est tous les sucres qui sont
01:01:58 ajoutés aux aliments, donc dans les gâteaux, les pâtisseries ou les sodas, le sucre qui est
01:02:02 consommé séparément par exemple dans le café ou encore le sucre présent dans le miel, les sirops
01:02:06 et les jus de fruits. Et donc on a une première recommandation tirée d'un document de l'OMS
01:02:12 daté de 2016 où on nous disait que le sucre n'était pas nécessaire du point de vue nutritionnel,
01:02:19 et donc l'agence recommandait à l'ensemble des pays de maintenir l'apport éventuel en sucre à
01:02:25 moins de 10% des besoins énergétiques totaux et de le ramener à moins de 5% si on voulait obtenir
01:02:30 les bienfaits supplémentaires sur la santé. Ensuite, un deuxième avis a été publié par
01:02:37 l'autorité européenne, donc l'EFSA, l'autorité de sécurité des aliments, qui disait dans un rapport
01:02:42 complet publié l'année dernière qu'il n'était pas possible selon eux de définir un niveau d'apport
01:02:47 en sucre à partir duquel le risque de maladies chroniques, donc on parle d'obésité, cholestérol,
01:02:51 diabète, n'augmente pas dans l'éventail des apports observés. Donc il n'est pas possible
01:02:55 selon eux de fixer un apport maximal tolérable en sucre. La recommandation c'était la suivante,
01:03:02 que l'apport en sucre il devait être aussi faible que possible dans le cadre d'un régime
01:03:07 alimentaire adéquat sur le plan nutritionnel. Sur la base de ces recommandations, on voit
01:03:11 les fameux 5%, 10% mentionnés par l'OMS pour représenter un peu plus précisément ce que
01:03:17 ça veut dire. 10% de sucre par jour au sein de nos apports énergétiques, c'est 50 grammes,
01:03:22 ça correspond à peu près à 8 carrés de sucre ou encore 50 cl de coca. Et par rapport à ces 5%,
01:03:29 10%, ces seuils de référence de l'OMS, en France, où est-ce qu'on en est aujourd'hui ? Les derniers
01:03:36 chiffres datent de 2019, vous les avez ici à l'écran pour les différentes tranches d'âge de
01:03:40 la population. Et ce qu'on peut noter, c'est que pour toutes les tranches d'âge sous les 50 ans,
01:03:44 on dépasse la recommandation même standard de l'OMS, donc on est au-dessus des 10%. Et pour
01:03:49 les tranches de la population les plus jeunes, donc sous les 18 ans, on est même à plus de 15%.
01:03:53 Donc il y a un vrai sujet de santé publique aujourd'hui sur le sucre, notamment chez les
01:03:58 plus jeunes. À l'horizon 2050, dans notre premier scénario, on considère des politiques assez fortes
01:04:04 pour réduire la consommation de sucre alimentaire. Et dans ce cas-là, on se rapproche un peu plus du
01:04:09 seuil maximal recommandé par l'OMS et on réduit nos utilisations intérieures de sucre de 30% en
01:04:15 tenant compte de l'évolution de la population à l'horizon 2050. Dans le deuxième scénario,
01:04:19 on cherche à ce que ce soit surtout les publics les plus jeunes qui dépassent fortement la
01:04:25 recommandation standard de l'OMS, qui réduisent sa consommation de façon à repasser sous le seuil
01:04:29 de 10% pour toute la population. Et là, on aurait des évolutions intérieures de sucre qui seraient
01:04:34 réduites de 15% par rapport à aujourd'hui. Et enfin, dans le dernier scénario, des politiques de
01:04:39 santé publique assez minimales, des consommations de sucre alimentaire assez stables, et en tenant
01:04:43 compte de l'évolution de la population, on a une augmentation de 2% des utilisations intérieures
01:04:48 de sucre. Donc ça, ce sont nos hypothèses sur le débouché sucre alimentaire en France. On a vu
01:04:54 que le deuxième débouché principal, c'était l'utilisation d'alcool et d'éthanol. Et ce qu'on
01:05:00 met en avant dans ce travail, c'est que selon nous, l'avenir de l'éthanol se joue aujourd'hui
01:05:05 dans la chimie biosourcée. On en a parlé, l'alcool et l'éthanol aujourd'hui, c'est essentiellement
01:05:11 utilisé dans nos voitures thermiques mélangées à de l'essence, et vous en avez forcément entendu
01:05:16 parler, mais il y a un certain nombre de réglementations et de stratégies industrielles
01:05:19 qui arrivent aujourd'hui pour modifier notre parc de véhicules. Et à l'horizon de 2030,
01:05:25 par exemple, si je prends uniquement les stratégies industrielles de certains groupes automobiles,
01:05:29 on aura 100% de ventes électriques en Europe chez Renault, Nissan, Peugeot, Citroën, DS, Opel,
01:05:34 Fiat, Volvo. C'est 50% des parts de marché aujourd'hui en France qui seront électriques.
01:05:40 Et seulement cinq ans après, la réglementation européenne imposera que toutes les ventes de
01:05:46 voitures soient zéro émission dans l'Union européenne. Donc on a des réglementations
01:05:51 et des stratégies qui sont très fortes sur le sujet et qui devraient réduire ce débouché
01:05:56 sucre-alcool au minimum dans le secteur des transports. Donc quel que soit le scénario,
01:06:00 on a une demande d'éthanol de betterave dans les transports qui est très faible à l'horizon 2050,
01:06:05 dans le secteur des transports. En revanche, ça peut être un petit peu différent sur le secteur
01:06:10 de la chimie. Donc c'est la raison pour laquelle dans le premier scénario, on considère que le
01:06:14 secteur de la chimie développe un certain nombre de matériaux biosourcés et utilise pour cela
01:06:18 l'éthanol comme intrant. Et on a la possibilité de réorienter une grande partie dans ce cas-là du
01:06:25 flux d'éthanol qui allait vers les transports vers le secteur de la chimie. En revanche, dans le
01:06:29 deuxième scénario, on considère que le secteur de la chimie développe des produits biosourcés,
01:06:34 mais il s'appuie pour cela sur un éthanol qui est sans concurrence alimentaire. C'est un choix
01:06:38 des entreprises qu'on imagine. Et dans ce cas, les débouchés ne peuvent pas être réorientés
01:06:44 vers le secteur de la chimie ou de manière très faible. Et donc on a une réduction forte des
01:06:48 utilisations d'éthanol de betterave dans ce scénario à l'horizon 2050. Donc c'est une
01:06:53 division à peu près par deux des débouchés. Et dans le troisième scénario, c'est un petit peu
01:06:57 un entre deux des deux premiers scénarios. Mais voilà, grande incertitude sur ce débouché éthanol
01:07:02 de betterave. Et si à venir il y a, on pense qu'il se joue principalement dans la réorientation du
01:07:07 flux de l'éthanol qui allait dans les transports vers la chimie pour développer des produits
01:07:12 biosourcés. Donc à partir de ces hypothèses sur le sucre alimentaire d'un côté, sur l'éthanol de
01:07:17 l'autre, on arrive à un bilan qui est donc de -10 à -25% d'utilisation intérieure de sucre à
01:07:24 l'horizon 2050 dans nos différents scénarios. Et cette réduction des consommations de sucre,
01:07:32 elle permet ou bien d'augmenter nos capacités d'exportation si la production se maintient,
01:07:39 ou bien elle engendre une réduction des capacités d'exportation dans le cas où la production
01:07:46 serait fortement réduite, comme c'est le cas dans le troisième scénario. Donc d'un point de vue
01:07:50 chiffre, à l'horizon 2050, dans nos deux premiers scénarios où on a une production de betterave qui
01:07:56 est maintenue et une forte sobriété, que ce soit en sucre alimentaire ou bien en sucre alcool,
01:08:03 on a des capacités d'exportation françaises qui augmentent de l'ordre de 400 000 tonnes à
01:08:07 l'horizon 2050. En revanche, dans le troisième scénario, on a une baisse de production de
01:08:11 betterave en parallèle d'une relative plus faible diminution des utilisations de sucre,
01:08:18 on a des capacités d'exportation qui sont réduites de l'ordre d'un million de tonnes,
01:08:21 ce qui pose une vraie question aussi sur l'approvisionnement européen en sucre dans
01:08:26 ce scénario-là. Pour mettre un peu en perspective ces chiffres qui sont assez délicats à appréhender,
01:08:33 400 000 tonnes de sucre c'est l'équivalent de la production de l'Espagne aujourd'hui,
01:08:37 et un million de tonnes de sucre c'est l'équivalent de la production des Pays-Bas,
01:08:40 que l'on serait plus en mesure d'exporter à l'horizon 2050 dans le dernier scénario.
01:08:46 À partir de ces résultats, on dit que la France, si elle est plus sobre globalement en sucre,
01:08:53 elle serait en mesure d'exporter davantage en cas de maintien des surfaces et des rendements.
01:08:57 Mais la question que l'on peut légitimement se poser c'est est-ce que l'Europe sera en
01:09:00 capacité d'absorber l'ensemble de ces surplus d'exportation français, si eux aussi font des
01:09:06 efforts ou ont des politiques publiques de santé assez importantes pour réduire la consommation de
01:09:13 sucre ? C'est le travail qu'on a essayé de faire avec cette nouvelle slide, où on met en avant
01:09:19 qu'à l'échelle européenne un nouvel équilibre serait probablement à définir. D'abord, si on
01:09:24 sort de cette vision française et qu'on rentre dans cette vision plus européenne maintenant,
01:09:27 où est-ce qu'on en est en termes d'approvisionnement à l'échelle du continent ? Aujourd'hui l'Europe
01:09:32 est importatrice nette de sucre, de manière assez faible, c'est à peu près 5 à 10% de sucre qu'on
01:09:38 importe pour subvenir à nos besoins, mais tout de même notre taux d'approvisionnement est sous
01:09:43 les 100%, on est plutôt aux alentours des 90% aujourd'hui. Ce qu'on montre c'est qu'à l'horizon
01:09:48 2050, en imaginant que la production est maintenue dans l'ensemble des pays de l'Union européenne,
01:09:54 avec seulement 10% de baisse de sucre alimentaire par habitant, qui est assez prévisible, on
01:10:00 repasserait exportateur net au sein de l'Union européenne, tout ça c'est en tenant compte de
01:10:04 l'évolution de la démographie. Et dès -30% de consommation de sucre alimentaire par habitant,
01:10:10 notre taux d'approvisionnement passerait au-delà des 130%, et donc on serait fortement exportateur
01:10:16 de sucre si jamais on a ces niveaux de production qui sont maintenus. Donc là ça pose la question
01:10:21 de la stratégie qui va être opérée par les acteurs français, européens et plus globalement par la
01:10:26 politique agricole de l'Union européenne. On a deux stratégies qui sont possibles, ou bien l'Union
01:10:32 européenne cherche à s'exposer au minimum au marché mondial, et dans ce cas-là il y a une
01:10:37 réorganisation de la production, qu'elle soit coordonnée ou par le marché qui s'est en place,
01:10:41 de façon à limiter les exportations nettes et maintenir un prix de la betterave plus important
01:10:47 en Europe que sur le marché mondial, de façon à limiter les pertes de surpasse comme on les a
01:10:53 connues à la fin des quotas sucriers en 2017. Ou bien il y a une exposition assumée au marché
01:10:59 mondial, et dans ce cas-là l'Union européenne va augmenter ses exportations hors de l'Union
01:11:03 européenne avec un prix beaucoup plus vulnérable au marché mondial et un risque de se retrouver
01:11:09 dans la même situation qu'on a connue post fin des quotas et un prix du sucre et de rémunération
01:11:14 de la betterave qui s'effondre. Donc une réorganisation de la filière betteraviaire
01:11:19 à l'échelle de l'Union européenne qui est possible avec des possibles perdants qui arriveraient dans
01:11:24 l'équation. On ne présage pas de ce qui se passera, que ce soit les industries françaises ou les
01:11:30 industries européennes, mais tout ça c'est à mettre en perspective avec des nouvelles conditions
01:11:37 climatiques évidemment. Donc c'est à mettre en perspective avec une évolution de la bio-géographie
01:11:42 européenne de la betterave. Quand je parle de bio-géographie c'est l'ère de répartition de la
01:11:46 culture de la betterave qui pourrait évoluer à l'horizon 2050 avec l'accroissement du changement
01:11:52 climatique. Donc aujourd'hui ce qu'on peut noter avec cette carte c'est que les sites industriels
01:11:56 français producteurs de sucre sont très localisés, il faut des conditions pédoclimatiques assez
01:12:01 particulières pour produire de la betterave, donc c'est assez concentré à l'échelle géographique
01:12:06 de l'Union européenne et se pose la question de l'avenir de la production de betterave en Europe
01:12:12 du sud notamment, je pense à l'Italie et à l'Espagne où les surfaces sont massivement irriguées
01:12:17 dès aujourd'hui et où ça va être de plus en plus dur pour ces pays de maintenir un niveau de
01:12:21 production suffisant avec la remontée vers le nord de la culture de la betterave. Donc dans ce
01:12:28 nouveau contexte bio-géographique de la culture de betterave, en fait il est possible que la France
01:12:33 tire son épingle du jeu et augmente ses exportations de façon à contribuer toujours
01:12:42 de façon importante à l'autonomie européenne en sucre même dans un contexte où la consommation
01:12:47 européenne diminue mais où certains pays ont plus de mal à produire leur propre sucre. C'est
01:12:53 l'ouverture qu'on voulait faire avec cette vision européenne qui est importante dans une filière où
01:12:57 40% de la production est dirigée vers l'exportation. On va peut-être prendre quelques questions en
01:13:05 réaction notamment à ce qui vient d'être dit sur la partie justement exportation. Est-ce que
01:13:10 dans ces scénarios d'exportation le sucre français aura un avantage compétitif sur son
01:13:16 empreinte carbone par rapport au sucre de canne ? Donc là on a regardé le scope 1 et on a aussi
01:13:27 modélisé la partie électricité donc l'avantage compétitif par rapport au sucre de canne va se
01:13:32 retrouver si on prend aussi le scope 3 et donc les impacts notamment sur la déforestation que peut
01:13:38 avoir la culture de sucre de canne. Dans ce cas là oui c'est un avantage compétitif si on se
01:13:43 compte au scope 1 et 2. On l'a mentionné la bagasse est utilisée en combustion et donc la production
01:13:49 de sucre de canne est décarbonée et dans ce cas on ne compte pas d'avantage compétitif. Je passe
01:13:55 quelques autres questions. On a une autre question dans la baisse des émissions de GES a-t-on pris
01:13:59 en compte l'effet rebond de la consommation d'autres biomasses pour l'élevage ? J'ai écrit
01:14:05 une réponse dans le chat je peux la redonner à l'oral. Comme on l'a dit le PTS se concentre
01:14:14 vraiment sur le scope 1 donc sur les émissions directes liées au site industriel. Par contre on
01:14:20 est totalement au courant du fait qu'il y a un effet rebond potentiel qui va exister si on fait
01:14:26 de la combustion de pulpe ou un usage de méthanisation qu'il faut prendre en compte,
01:14:32 qui n'est pas quantifié dans le cadre du PTS mais qu'il faut bien entendu avoir en tête. De même que
01:14:38 la question du retour au sol des matières organiques puisque c'est aussi un corollaire
01:14:44 par exemple de la combustion. Mais effectivement il y a un risque que les éleveurs utilisent du
01:14:55 maïs en silage plutôt que de la pulpe de betterave et du coup avec des surfaces dédiées à ce maïs
01:15:03 pour alimentation animale. Merci Eugène. Sur les questions de coût, est-ce que le sujet de la
01:15:08 sécurisation des coûts de l'énergie utilisée a été pris en compte notamment lorsque la pulpe
01:15:12 est utilisée en combustible sur site en comparaison au gaz dont les prix vont globalement
01:15:17 augmenter ? Quelles sont les hypothèses d'augmentation des prix du gaz ? Sur ce dernier
01:15:24 point ça a bien été pris en compte. Sur les prix du gaz, on passe d'un prix du gaz qui était
01:15:30 historiquement aux alentours de 20 euros le mégawatt heure et ensuite on l'augmente en
01:15:35 considérant l'incorporation progressive de biogaz qui a un coût plus élevé que le gaz historique,
01:15:41 donc 20 euros par mégawatt heure c'était avant la guerre en Ukraine. Évidemment aujourd'hui on est
01:15:48 remonté aux alentours des 40-50 euros le mégawatt heure mais ça n'empêche que c'est toujours
01:15:52 inférieur au prix du biogaz et donc entre 2020 et 2050 on a un prix qui augmente et qui atteint
01:15:59 les alentours de 80-90 euros par mégawatt heure en 2050 pour le gaz. Et ensuite sur la pulpe,
01:16:06 on a surtout considéré concernant son prix, comme l'avait dit Loulali tout à l'heure, le manque
01:16:11 à gagner pour les entreprises qui l'utiliseraient par rapport à une situation où ils le vendent
01:16:15 aux éleveurs pour l'alimentation animale ou aux méthaniseurs. Tu as la question sur l'électricité
01:16:23 sur le parallèle par rapport au prix de marché ? Sur l'électricité, oui alors on a considéré des
01:16:30 prix de l'électricité aux alentours des 90 euros de mégawatt heure comme état de référence et on
01:16:36 a pris, je vais peut-être repasser les slides parce que c'est peut-être un point qu'on peut
01:16:40 préciser, on a fait des trajectoires basses et hautes donc quand je parlais des 80-90 euros le
01:16:47 mégawatt heure, c'est la trajectoire un peu de référence, on a une trajectoire où le gaz coûte
01:16:51 un petit peu moins cher et où le gaz coûte un peu plus cher et on a fait la même chose sur
01:16:55 l'électricité donc on part de 90 euros le mégawatt heure à peu près et on monte entre 120
01:17:01 à peu près euros le mégawatt heure dans le premier scénario et dans le scénario de référence on va
01:17:06 dire et dans notre trajectoire basse on est je crois aux alentours de 110 et trajectoire haute on monte
01:17:12 à 150 euros le mégawatt heure donc on a essayé de faire ces trajectoires hautes et basses de façon
01:17:17 à montrer aussi qu'il y avait une grande incertitude sur ces évolutions des prix. On n'est pas devin,
01:17:22 on est obligé de prendre des trajectoires pour chiffrer un petit peu ce que ça pourrait
01:17:26 représenter. On a essayé de mettre ces petites barres d'incertitude là vous voyez à l'écran
01:17:30 pour montrer l'écart qu'il y aurait entre notre trajectoire de référence, notre trajectoire basse
01:17:36 et notre trajectoire haute. Et pour compléter on a essayé dans la mesure du possible aussi de
01:17:39 refléter dans les prix de l'énergie qui ont été considérés le fait que les consommations se
01:17:43 fassent principalement en hiver et donc le prix de l'énergie à ce moment là soit plus élevé. Donc
01:17:47 on a essayé de faire une estimation sur la base des années passées et des prix de l'énergie
01:17:51 pendant la période hivernelle, enfin la période de campagne même précisément. Merci, peut-être
01:17:56 deux autres dernières questions. Y a-t-il une évaluation en termes d'empreintes carbone,
01:18:00 d'empreintes carbone pardon, notamment pour le scénario mondialisation ? Qu'en est-il de la
01:18:05 capacité à fournir les équipements nécessaires en termes de questions de souveraineté pour les
01:18:09 scénarios autonomie et efficacité notamment ? Alors sur la première question, ça a été un
01:18:14 petit peu répondu tout à l'heure, mais la limite de notre travail c'est qu'on se concentre sur les
01:18:18 émissions directes de la filière sucrière, donc on parle de scope 1 et il n'y a pas de travail de
01:18:24 chiffrage en empreinte dans le cadre du scénario 3 où on importerait à l'échelle européenne
01:18:29 davantage de sucre qui proviendrait de l'étranger. Ce ne serait pas forcément le cas en France,
01:18:32 on a vu on est largement autonome en sucre, en revanche nos exportations seraient réduites et
01:18:37 donc certains pays de l'Union Européenne devraient davantage importer de sucre de canne qui proviendrait
01:18:42 de l'étranger. Donc le raisonnement en empreinte ne devrait même pas forcément se faire à l'échelle
01:18:46 française, il devrait être fait à l'échelle européenne et donc là on le met en avant dans
01:18:50 notre travail, la limite d'une réflexion française c'est que dans un contexte où on est sur une
01:18:55 filière qui se résonne plutôt à l'échelle européenne, il serait nécessaire un travail
01:18:59 différent, un nouvel exercice plutôt à l'échelle européenne avec cette vision en empreinte qui
01:19:04 serait évidemment très intéressante. Et l'autre question c'était sur les équipements.
01:19:08 Sur la sécurisation des équipements.
01:19:12 Moi je comprends, comme par exemple sur les RMV, le fait que tous les industriels et leur
01:19:18 carnet de commandes soient remplis là-dessus.
01:19:21 La question qu'on s'est posée du coup et qui a été relevé par les industriels,
01:19:25 on nous échange avec eux, ce qu'on constate par rapport à d'autres secteurs industriels,
01:19:29 c'est qu'on n'est pas sur des technologies de rupture, donc la question ne se pose pas
01:19:32 forcément d'aller sécuriser un approvisionnement sur la seule usine au monde qui va produire un
01:19:38 équipement, mais plutôt sur des équipements qui existent déjà et effectivement on n'a pas
01:19:43 de modélisation concrète de "est-ce qu'il y aura assez de producteurs de RMV dans 20 ans". Par
01:19:48 contre on a soulevé le point et c'est aussi une des limites de ces travaux-là.
01:19:51 Et dernière question avant de reprendre la main. Est-ce que vous allez réaliser une analyse
01:19:57 croisée des scénarios des différents PTS où il peut y avoir des liens entre les différents
01:20:00 secteurs, par exemple sur le besoin de biomasse, CCS, carburant, décarbonés ou autres ? Ça je
01:20:05 vais permettre de répondre. En effet aujourd'hui on regarde la décarbonation de chacun des secteurs
01:20:11 industriels. Dans l'année qui va se poursuivre en 2024, on va essayer de regarder justement ces
01:20:16 aspects assez transversaux. La place de la biomasse dans chacun de nos scénarios PTS,
01:20:21 comment on aborde le CCS notamment dans chacun des scénarios des neuf plans de transition
01:20:26 sectoriels. Donc en effet c'est probablement les travaux qui vont se poursuivre plutôt sur
01:20:32 l'année 2024 quand tous nos plans de transition sectoriel seront terminés et publiés.
01:20:36 Une dernière question Adeline, je ne sais pas si tu l'as vue, qui est dans la conversation plutôt.
01:20:41 Concernant le coût de production mentionné, la moindre hausse liée au non-payement de
01:20:46 la pulpe aux planteurs dans le scénario 1 de mémoire mériterait d'être creusée. En effet
01:20:50 dans la réglementation communautaire annexe 10 du règlement ECM, il est notifié l'obligation de
01:20:54 payer aux planteurs une compensation au titre de la pulpe qui tienne compte de la valorisation de
01:20:58 cette pulpe, indépendamment du prix de la betterave et indiqué de manière distincte.
01:21:02 La sucrerie devrait donc continuer à verser une compensation de pulpe aux planteurs,
01:21:06 et c'est le cas dans plusieurs pays caniés où la rémunération de la bagasse passe par le calcul
01:21:13 des économies réalisées en fioul en sucrerie. Alors effectivement c'est un point qui a fait
01:21:18 l'objet de discussions avec les industriels. On a bien noté, on a ici essayé d'évaluer l'impact
01:21:28 en termes de surcoût, principalement sur le manque à gagner comme on l'a présenté plus
01:21:32 tôt. On a quand même noté ce point là et on relève quand même que dans tous les cas nos scénarios
01:21:38 sont assez représentatifs de stratégies très distinctes. La vérité, ce qui se passera dans
01:21:44 les faits se situera très probablement au milieu et donc les industriels auront aussi des stratégies
01:21:51 différentes par rapport à ça et on l'a vraiment remarqué, fortement à cœur, de continuer à avoir
01:21:58 une bonne relation avec les planteurs et donc sauront s'adapter aussi aux besoins de leurs
01:22:01 planteurs et donc en fonction des besoins régionaux des sucreries et des endroits où les
01:22:06 entreprises et les coopératives sont implantées passeront des accords un peu plus spécifiques
01:22:15 aussi concernant la rémunération de la pulpe des betteraves puisque effectivement la situation n'est
01:22:19 pas la même pour tous les sucriers. Merci Oulali, du coup on va poursuivre sur la partie
01:22:23 conclusion et puis ceux d'action. Oui, on a tiré quatre renseignements transversaux de notre
01:22:34 exercice de scénarisation. Le premier c'est que la décarbonation rapide et profonde de la filière
01:22:39 sucrière est possible donc on considère qu'il est envisageable pour la filière de diviser par deux
01:22:45 ses émissions entre 2015 et 2030. Donc ça, ça passe principalement par la suppression d'utilisation
01:22:51 du charbon d'ici 2030 que ce soit pour déshydrater la pulpe ou comme combustible dans les chaudières
01:22:59 et deuxièmement par l'efficacité énergétique électrification partielle des sucreries qui est
01:23:05 déjà engagée par un certain nombre d'industriels et tous en réalité mais dont les projets doivent
01:23:10 se poursuivre pour atteindre ce seuil de division par deux des émissions d'ici 2030. Ensuite,
01:23:17 après 2030, il y a deux solutions complémentaires qui sont à adapter au niveau local selon nous.
01:23:22 Donc d'abord la recherche d'un côté la recherche d'autonomie énergétique, de résilience par la
01:23:29 mobilisation de la pulpe en faisant attention aux critères de durabilité de cette ressource et de
01:23:36 l'autre côté la recherche d'efficacité énergétique maximale permise notamment par des équipements
01:23:40 électriques ce qui permettrait de prioriser la pulpe pour l'alimentation animale. Là encore,
01:23:48 l'électrification signifie aussi tirage plus important sur le réseau électrique avec des
01:23:53 prix d'électricité importants et un raccordement au réseau de transport qui sera à mettre en place
01:23:59 et qui a un coût aussi pour les industriels. D'un point de vue plus marché, ce qu'on met en
01:24:05 évidence c'est qu'il y a une diminution attendue des utilisations de sucre en Europe, donc
01:24:10 principalement sur le sucre alimentaire avec des impacts importants sur la santé qui vont être
01:24:17 pris en compte et qui sont déjà pris en compte par des politiques publiques aujourd'hui. Sur le
01:24:22 débouché alcool-éthanol, on considère qu'avec la fin des voitures thermiques, l'essentiel de ce
01:24:28 débouché pourrait être réorienté au moins en partie vers la chimie pour développer des matériaux
01:24:35 biosourcés avec un nouvel équilibre qui serait à trouver selon le développement des alternatives
01:24:39 à l'éthanol de Vétrave qui serait lui sans concurrence alimentaire et qui intéresse déjà
01:24:43 un certain nombre de clients de ce nouveau secteur. Et enfin une vision plus européenne,
01:24:51 c'est la place de la France dans la réorganisation de la filière sucre européenne. Avec le changement
01:24:55 climatique, on l'a vu, la bio-géographie de la Vétrave pourrait évoluer et générer une
01:25:01 réorganisation de la production. Et donc en cas de maintien des surfaces et des rendements,
01:25:05 l'industrie sucrière française a des vrais atouts pour augmenter ses exportations et sa
01:25:10 contribution à l'autonomie européenne en sucre. Sur la base de ces quatre enseignements, on a tiré
01:25:18 quatre pistes d'action qui permettraient de faciliter la décarbonation de la filière.
01:25:22 D'abord, adapter la décarbonation de la filière globale à des spécificités qui sont locales,
01:25:28 donc prendre en compte les spécificités de chaque site, notamment pour déterminer le statut de
01:25:32 durabilité de la pulpe et faciliter son usage énergétique dans tous les cas où ça s'avère
01:25:36 pertinent dans son contexte local. Pour ça, on pousse l'idée d'engager des discussions
01:25:42 préliminaires entre industriels et cellules biomasse qui sont chargées de donner des avis
01:25:46 sur la capacité des industriels à utiliser la pulpe et les alternatives qui seraient disponibles
01:25:52 pour l'alimentation animale par exemple. Et on pousse aussi l'idée de s'appuyer au niveau de
01:26:00 la filière sur l'élargissement des feuilles de route 50 sites aux feuilles de route 150 sites
01:26:04 pour affiner la feuille de route de la filière en adaptant les stratégies de chacun des sites
01:26:08 pour définir la feuille de route globale. Ensuite, un élément, une piste d'action plutôt sur
01:26:15 l'électrification de la filière, une filière qui produit en hiver et donc l'idée pourrait être de
01:26:21 mettre en place des dispositifs spécifiques de soutien au prix de l'électricité pour tenir
01:26:24 compte du caractère saisonnier et intrinsèque de la filière dans le cas d'une transformation
01:26:32 de la betterave en sucre qui se déroule entre septembre et janvier. Et deuxièmement, l'idée
01:26:40 pourrait être aussi d'engager des discussions entre la filière sucrière dans son ensemble,
01:26:44 le réseau de transport d'électricité et l'État pour prioriser les sites sucriers qui en ont besoin
01:26:49 dans le cas où on réitère des renforcements de réseaux électriques. La décarbonation va nécessiter
01:26:56 de l'argent et des moyens humains donc pour les aides à la décarbonation on met en avant l'idée
01:27:01 d'élargir les dispositifs d'aide pour aider à la fois les CAPEX et les OPEX parce qu'on voit que
01:27:05 l'électrification va aussi coûter pour décarboner les sucreries, faciliter la prise en compte des
01:27:11 projets globaux qui mixent plusieurs leviers de façon à avoir une sorte de méga projet qui
01:27:15 regroupe plein de leviers ensemble, production de chaleur, électrification, efficacité énergétique
01:27:20 et enfin la décarbonation ce ne sera pas que de l'argent, il y aura aussi besoin de compétences
01:27:25 et d'équipements et donc on met en avant l'idée de faciliter la coordination entre acteurs de la
01:27:30 décarbonation donc entre industriels, fournisseurs de solutions, équipementiers, instituts de
01:27:35 formation de façon à avoir de la compétence aussi en interne pour qu'il y ait des gens capables de
01:27:41 gérer les projets parce que mettre en place des recompressions mécaniques de vapeur c'est aussi
01:27:46 des compétences qu'il faut que les industriels acquièrent et on a besoin de mettre tout le
01:27:51 monde ensemble pour réaliser ces projets. Et enfin d'un point de vue plus européen, ce qu'on met en
01:27:59 avant c'est l'idée de réfléchir à l'avenir à l'échelle de l'Union Européenne, vous l'avez vu
01:28:02 cette filière elle se résonne pas seulement à l'échelle française mais principalement à
01:28:06 l'échelle de l'Union Européenne et donc l'idée pourrait être d'engager des discussions avec la
01:28:10 commission sur l'avenir de la filière européenne du sucre de façon à anticiper la réorganisation de
01:28:16 la production dans un contexte de baisse de consommation principalement sur le sucre alimentaire
01:28:20 et d'augmentation des pressions sur la production liées à l'accroissement du changement climatique.
01:28:26 Donc voilà les grands enseignements et pistes d'action qu'on souhaitait mettre en évidence
01:28:30 via notre exercice de scénarisation et notre plan de transition sectorielle.
01:28:36 Merci beaucoup Martin, donc vous pourrez retrouver l'ensemble de ces éléments de façon un peu plus
01:28:44 détaillée dans la synthèse du plan de transition sectorielle et le rapport complet qui sont
01:28:50 publiés au courant du premier trimestre 2024. Et avant de poursuivre je vais redonner la parole
01:28:58 à David Marshall pour conclure ce plan de transition sectorielle.
01:29:04 Oui merci à tous pour la présentation, je pense que tout le monde peut constater un peu le degré
01:29:13 de finesse dans lequel on descend pour faire ce type de travaux. Je voudrais juste rebondir sur
01:29:20 quelques points qui ont été mentionnés. Tous les scénarios ne sont pas souhaitables, bien entendu,
01:29:26 on l'assume, c'est aussi l'objectif de l'exercice d'explorer ces différents scénarios. On est là
01:29:34 pour se préparer, pour partager des futurs possibles, pour se préparer à ces différents
01:29:39 futurs. Je crois que c'est important aussi de bien avoir en tête qu'on est ici sur un travail
01:29:45 sectoriel et donc il y a plein de questions de rebouclage qui se posent, vous en avez cité
01:29:49 quelques-unes, bien entendu sur l'agriculture, sur l'alimentation, l'évolution des régimes
01:29:56 alimentaires, la question du cheptel aussi, qu'on n'a pas évoqué, mais dans Transition 2050,
01:30:01 quand on essaye d'intégrer toutes ces différentes dimensions, bien entendu la question de l'évolution
01:30:06 du cheptel qui se pose. Il y a d'autres questions plus macro évidemment qui se posent, et quel est
01:30:11 l'impact aussi au-delà de la filière et des impacts sur le prix microéconomique. Toutes
01:30:18 ces questions, pour ces questions macroéconomiques aussi, plus globalement, qu'on essaye aussi
01:30:22 d'éclairer dans nos travaux de prospective. Et puis peut-être le dernier point, c'est,
01:30:27 voilà, tous les scénarios ne sont pas souhaitables, mais je pense que c'est aussi une façon de se
01:30:34 préparer à l'avenir. La filière betterave, enfin la pilière sucre, comme les autres filières,
01:30:42 vont être soumises à de plus en plus de compreintes d'attente à la fois des consommateurs, au travers
01:30:51 notamment de l'affichage environnemental sur l'alimentation, qui va arriver en oeuvre en
01:30:55 milieu d'années prochaines normalement. Et donc on aura une étiquette sur les produits qui va nous
01:30:59 dire quel est le score environnemental, quel est le poids environnemental d'un produit. Donc,
01:31:06 bien entendu, se décarboner en ce sens-là, ça va permettre d'améliorer ce score. On a aussi de
01:31:12 plus en plus d'attentes du monde de la finance. La CSRD au niveau européen qui va imposer des
01:31:17 plans de transition sectoriel au niveau des entreprises. Et je crois que ces travaux-là,
01:31:22 c'est aussi une source de réflexion aussi pour toute la filière pour proposer des plans de
01:31:28 transition qui soient à la hauteur des enjeux et qui vous permettent de répondre à toutes ces
01:31:31 obligations qui sont aussi des opportunités pour garder des marchés à l'avenir.
01:31:38 Merci beaucoup David pour ton intervention. Je vous propose maintenant de laisser la parole
01:31:45 à nos deux états rennants. Donc tout d'abord, monsieur Christian Spiegler, qui est président du
01:31:50 Syndicat national des fabricants du sucre, et Romain Rossi, responsable énergie et durabilité
01:31:54 Terreos. L'objectif étant de pouvoir donner la parole à l'intégralité des industriels de cette
01:32:00 filière. Monsieur Spiegler, ça fait un écho quand vous mettez votre micro, alors je ne sais pas
01:32:16 d'où ça vient. Je vois que vous êtes connecté également. Bonjour. Je vous propose de poser la
01:32:30 première question. Je ne sais pas si monsieur Spiegler c'est possible avec votre micro,
01:32:34 mais première question, une chose que cet exercice de plan de transition sectoriel a
01:32:40 apporté à la filière, les points positifs, les points d'amélioration. Donc monsieur Spiegler,
01:32:46 je vous laisse peut-être reprendre la parole. Je vais essayer, est-ce que le micro marche
01:32:52 correctement ? Est-ce que vous m'entendez bien ? Ok. Très bien. Merci de me donner la parole. Tout
01:32:58 d'abord, je voulais commencer par souligner l'importance de cet exercice prospectif qui a
01:33:04 été mené de manière collaborative entre nos équipes et celle de l'ADEME. C'est une bonne
01:33:10 chose. Et puis, je voudrais peut-être me permettre de répondre aux questions de manière un peu plus
01:33:16 globale et puis me livrer à quelques observations sur ce qui a été présenté ce matin pour apporter
01:33:23 peut-être quelques éléments de contexte ou des réactions à certains aspects plus spécifiques
01:33:29 du plan de transition sucre. Je ne sais pas de combien de temps je dispose en fait pour intervenir.
01:33:35 Est-ce que éventuellement cinq à dix minutes pourraient suffire ? Oui. Merci. On a jusqu'à
01:33:47 midi pour conclure ensemble avec monsieur Rossi. Donc voilà, je vous en prie, allez-y. Vous avez
01:33:54 au moins cinq minutes pour pouvoir vous exprimer sur les résultats de ce plan de transition
01:33:58 sectoriel. D'accord. Merci beaucoup. Je remets le micro. Donc sur l'importance et puis surtout
01:34:04 sur la cohérence de l'exercice. Tout d'abord, c'est un exercice qui arrive en réalité dans le
01:34:12 prolongement d'une mobilisation, je dirais en réalité déjà très ancienne de l'industrie,
01:34:17 dans ses recherches d'économie d'énergie. D'abord parce que nous sommes des industriels et que donc
01:34:25 par nature, les recherches d'optimisation et d'économie de coûts sont dans notre mode de
01:34:31 fonctionnement normal. Et ensuite aussi parce que ça a été souligné dans des présentations,
01:34:35 parce que le process est par nature et nécessairement très fortement consommateur d'énergie. Quand on
01:34:42 parle de diffusion, d'évaporation, de cristallisation, de chauffe-eau, de l'eau, donc c'est une activité
01:34:46 énergivore. Donc ce qui explique que nos ingénieurs travaillent depuis déjà des dizaines d'années sur
01:34:54 l'amélioration du profit et de la consommation énergétique des sucreries, évidemment dans une
01:34:59 optique de réduction de coûts et de recherche de compétitivité. Cela étant dit, l'exercice auquel
01:35:05 on se livre aujourd'hui, que nous avons mené avec l'ADEME, marque quand même un tournant très
01:35:11 important qui est celui d'une transition énergétique plus ambitieuse en fait, qui a pour but de
01:35:19 diminuer les émissions en changeant assez profondément de modèle pour arriver à la
01:35:25 neutralité carbone et à la fin, à la sortie à terme des énergies fossiles. Et donc on est au
01:35:33 commencement finalement d'un changement de paradigme qui est tout à fait majeur, même s'il
01:35:39 faut le souligner, le process sucrier en tant que tel restera fondamentalement ce qu'il est, puisqu'on
01:35:46 n'a pas à identifier aujourd'hui de sauts technologiques ou de nouvelles générations
01:35:50 technologiques à venir dans l'extraction du sucre de la betterave. Donc merci de toute façon pour
01:35:57 nous avoir permis d'identifier avec vous quelques stratégies type de décarbonation, même si on ne
01:36:04 peut exclure, et ça a été dit en tout début, par vos soins qu'il y aura sans doute d'autres
01:36:11 cheminements, notamment en raison de l'influence de toute une série d'externalités ou d'infondérables
01:36:18 qui n'est pas forcément possible de connaître aujourd'hui, ni même d'intégrer précisément dans
01:36:24 les modèles. Je voudrais aussi me réjouir, ça c'est un petit point important, de me réjouir que
01:36:31 notre secteur figure dans ce panorama très impressionnant de secteur industriel, comme
01:36:36 représentant de l'industrie agroalimentaire, donc pour ça merci. Et donc dans cet exercice,
01:36:41 finalement, nous allons chercher à souligner certaines de nos spécificités sectorielles,
01:36:49 en tout cas les plus importantes, parce qu'elles seront déterminantes dans la manière dont nous
01:36:54 allons aborder la décarbonation. Bien sûr, ça a été dit, je veux rappeler la saisonnalité de
01:37:00 notre activité, l'intensité capitalistique forte, je reviendrai peut-être tout à l'heure sur les
01:37:05 aspects d'investissement, et donc, simplement pour dire que cette intensité capitalistique forte fait
01:37:15 ou implique que nous avons nécessairement une vision et un ancrage économique de long terme.
01:37:20 Donc pour nous, si vous voulez, le scénario 3 que vous avez exposé d'une disparition, ne serait-ce
01:37:26 que partielle, de nos activités, n'est pas tout à fait dans notre façon d'appréhender l'avenir.
01:37:32 Voilà, mais merci de toute façon d'avoir intégré quand même dans les autres scénarios le temps
01:37:38 long de l'industrie dans cet exercice. Alors, la dimension de marché aussi, vous l'avez abordé,
01:37:47 c'est important, je voudrais juste y revenir, la dimension de marché de concurrence dans laquelle
01:37:52 nous nous trouvons. Notre grand concurrent, vous le savez tous, c'est le sucre de canne,
01:37:57 et vous avez souligné d'ailleurs à juste titre que le sucre de canne est décarboné grâce à la bagasse,
01:38:02 et il y a donc sous cet angle et sous cet angle concurrentiel en particulier, un parallèle direct
01:38:10 et immédiat à faire avec la pulpe, qui est, si je puis dire, la bagasse de la betterave. Donc,
01:38:15 ce parallèle permet donc, à mon avis, de construire une stratégie de décarbonation
01:38:20 soit cohérente par rapport à notre concurrent, et d'autant plus cohérente d'ailleurs que,
01:38:24 comme la bagasse d'ailleurs, la pulpe appartient par défaut au sucrier, puisqu'on achète la betterave
01:38:31 entière, et que nous pouvons donc avoir la chance de saisir cette biomasse et de l'avoir
01:38:37 directement à notre disposition dans le mur de nos usines, puisque c'est un résidu, et il a ce
01:38:43 statut de résidu, de l'extraction du sucre. Donc, il n'y a aucun doute pour nous, on voit très
01:38:48 clairement la pulpe de betterave comme un facteur puissant de décarbonation de notre process,
01:38:55 évidemment en complément de l'optimisation continue de nos schémas, continue et ancienne
01:39:01 de nos schémas énergétiques, et nous savons que nous pourrons et nous devrons substituer
01:39:06 l'intégralité de nos consommations de gaz avec notre propre biomasse. Alors, on entend évidemment
01:39:12 les craintes de certains utilisateurs de pulpe, à cela je voudrais quand même apporter plusieurs
01:39:18 observations, plusieurs remarques. Tout d'abord, la décarbonation des sucreries ne va pas assécher
01:39:26 le marché de la pulpe, pour les éleveurs notamment, il en restera d'autant plus que, d'ailleurs,
01:39:34 que les usages en alimentation animale vont probablement suivre la tendance de réduction
01:39:37 des cheptels bovins. Donc, ça, c'est quelque chose que quand on met en perspective, finalement,
01:39:43 dans les 10, 20 prochaines années, on arrivera à trouver un point de convergence. Et d'autre part,
01:39:51 je voulais réagir, j'ai vu dans votre transparent, je crois que c'était en page 19,
01:39:56 je réagis à un encadré pour dire, alors peut-être un peu brutalement, mais vous comprendrez
01:40:03 probablement l'idée, c'est que c'est au secteur de l'alimentation animale et non pas aux producteurs
01:40:10 de sucre de trouver des alternatives à la pulpe dans l'élevage. Voilà, donc pourquoi? Parce que
01:40:16 pour nous, écarter la pulpe comme vecteur principal de notre stratégie de décarbonation,
01:40:24 on reviendrait peut-être à ne plus permettre à nos usines d'exister en France. Et donc,
01:40:28 sans sucrerie, la pêle, la pulpe elle-même disparaîtrait. Donc, en fait, on reboucle
01:40:32 comme ça la problématique. Et enfin, d'ailleurs, remarque sur sur sur les pulpes en ce qui concerne
01:40:39 l'électrification, l'hypothèse d'électrification de notre process qui serait présenté un peu comme
01:40:47 une alternative à parité de valeur avec la combustion, la méthanisation des pulpes. Alors,
01:40:53 pour des raisons que nous avons déjà évoquées dans nos dans nos échanges divers et variés
01:40:57 et précédents, l'électrification pour nous ne semble pas correspondre en fait à la dimension
01:41:05 de nos réalités énergétiques, ni d'ailleurs peut être même à la réalité du marché de la
01:41:11 disponibilité future de l'électricité. Et d'autant moins évidemment que notre période de fabrication
01:41:17 de sucre a lieu en hiver. Alors, très rapidement, parce que je m'aperçois que je parle, que je
01:41:24 parle beaucoup et trop longuement, je voudrais arriver à quelques observations quand même sur
01:41:28 la présentation qui a été faite sur des points qui, à mon avis, peuvent encore faire débat dans
01:41:34 ce plan de transition. La première des observations que je voulais faire concernait et concerne le
01:41:41 cadencement de la baisse des émissions. Alors 2030 constitue, on ne s'y trompera pas, un point
01:41:48 de référence désormais inscrit dans le calendrier. Mais il y a quand même une question de four qui
01:41:53 se pose quand même sur ce qu'on appelle en français, je veux dire le front loading, c'est
01:41:59 à dire en fait la question de savoir si on charge l'essentiel de la base des émissions plutôt avant
01:42:05 ou plutôt après cette date. Et là, si on regarde nos collègues, ce que font nos collègues allemands,
01:42:11 on se rend compte quand même que chez eux, la charge de décarbonation la plus importante sera
01:42:16 reportée plutôt après cette date. Et pour des raisons que nous partageons d'ailleurs, puisque
01:42:21 nous considérons que réaliser plus de 50% de la baisse des émissions dans nos sucreries avant 2030
01:42:29 pourrait être hors d'atteinte. Alors que d'ores et déjà, nous considérons que les -35% à -40%
01:42:38 que nous envisageons d'ici cette date constitue déjà un effort très conséquent pour nos entreprises.
01:42:43 Et nous serions plutôt pour charger davantage la période 2030-2050, donc la deuxième période.
01:42:50 Et à ceci est lié, ça sera ma seconde observation, à ceci est lié, c'est l'appréciation de nos
01:42:59 investissements ou de l'investissement nécessaire. Donc j'ai évoqué tout à l'heure le poids de nos
01:43:06 spécificités. Il y en a une en tout cas qui conditionne très fortement notre stratégie et
01:43:11 nos investissements énergétiques, c'est le degré élevé, ça a été dit d'ailleurs dans votre
01:43:15 présentation, le degré élevé d'intégration de notre schéma thermique. Autrement dit,
01:43:19 et pour le dire de manière assez simple, le fait que nous ayons un schéma thermique équilibré veut
01:43:26 dire que lorsqu'on modifie un bout de notre process, il faut aussi penser à rééquilibrer
01:43:30 l'ensemble. Si bien que quand on nous parle d'investissement, on a plutôt tendance à avoir
01:43:36 double. Voilà, il y a un effet de doublement de la vision sur ce point. De ce point de vue,
01:43:43 les estimations qui ont été retenues par l'ADEME en matière d'investissement nous paraissent peut
01:43:50 être sous-estimées, notamment sur les sur les niveaux de rentabilité, sur le fait que notre
01:43:55 saisonnalité a une conséquence sur le dimensionnement de nos investissements et donc en
01:44:03 corollaire sur le niveau d'aide requis pour les accompagner. Et on n'oubliera pas d'ailleurs que
01:44:09 nous ne pourrons pas pour autant abandonner nos investissements courants qui portent sur la
01:44:16 gestion de l'eau, la qualité des produits, le cahier des charges toujours plus exigeant de l'aval
01:44:21 et surtout portant sur nos mises en conformité réglementaire. Ça c'était pour la deuxième
01:44:27 remarque. La troisième et avant dernière observation, je vous promets, je vais m'arrêter,
01:44:31 ça touche les conditions de notre compétitivité et des facteurs de marché. Il y a, je crois,
01:44:37 à la fois une exigence de compétitivité par rapport à l'amont et une exigence de compétitivité
01:44:44 par rapport à l'aval. Je vous explique, la compétitivité amont, c'est celle qui nous
01:44:50 oblige à rémunérer la betterave à un niveau suffisamment attractif au regard des problématiques
01:44:58 de coûts de revient qui sont propres aux planteurs de betterave et dans le contexte aussi d'une
01:45:03 concurrence de culture entre la betterave et les autres assolements. Concernant la compétitivité
01:45:10 vis-à-vis de l'aval, il y a une exigence de compétitivité là aussi puisque nous sommes
01:45:14 quand même dans un marché unique sans barrière, en concurrence directe avec la production sucrière
01:45:21 de nos voisins et puisque nous sommes dans un marché déficitaire, ça implique bien entendu
01:45:26 que nous soyons aussi en concurrence avec les importations qui se font, je vous le rappelle,
01:45:32 à des conditions préférentielles de sucre brésilien, australien, thaïlandais, ukrainien
01:45:38 maintenant de manière très très très forte et donc notre logique compétitivité c'est bien
01:45:44 la diversification de nos productions et donc à côté du sucre nous avons l'éthanol, on l'a bien
01:45:49 vu d'ailleurs si on se réfère au passé, c'est ce qui nous a permis de résister au démantèlement
01:45:54 programmé par l'Europe des capacités de production en 2006, 2007, 2008 quand il y avait eu
01:46:00 cette phase de restructuration très importante et notre levier de compétitivité c'est aussi
01:46:06 la diversité et la taille de nos marchés en Europe mais ailleurs aussi donc on le voit bien pour nous
01:46:12 le maintien et la saturation des outils industriels est un facteur puissant qui doit demeurer donc une
01:46:18 priorité. Pour nous si vous voulez maintenir et développer des parts de marché à la fois en
01:46:26 Europe mais également dans le reste du monde où je rappelle quand même que la croissance de la
01:46:31 consommation de sucre est un fait qui ne se dément pas ne serait-ce que par l'effet démographique
01:46:36 alors pour nous maintenir ou développer ces parts de marché c'est évidemment pour nous qui sommes
01:46:42 des acteurs économiques un objectif tout à fait légitime et c'est même par construction notre
01:46:48 raison d'exister et qui je dois le souligner encore n'est pas forcément incompatible et loin de là
01:46:55 n'est pas incompatible avec les ambitions environnementales qui nous préoccupent. Ce que
01:47:00 je voudrais et ce que je souhaite rappeler c'est que ce marché a ses propres ressorts, qu'il a son
01:47:06 existence au delà de la volonté des pouvoirs publics et il me paraît si j'ai bien compris
01:47:11 certains de vos propos de votre présentation il me paraît un peu contre nature de vouloir définir
01:47:18 des équilibres de marché ou de programmer une réorganisation ou une coordination de la production
01:47:23 ou même encore de limiter le niveau des exportations nettes et là je me réfère à la transparent qui
01:47:29 se situait plutôt vers la fin de votre présentation. Alors quatrième et dernière observation et j'en
01:47:36 aurai fini c'est l'impact des externalités et des facteurs de progrès futur. Je voudrais simplement
01:47:43 dire une chose c'est que on ne se on n'est pas aujourd'hui c'est tout la c'est d'ailleurs toute
01:47:49 la difficulté des exercices prospectifs c'est qu'on n'est pas dans un système fermé un peu à la
01:47:54 manière de Jean-Claude ici. On est dans un environnement qui peut évoluer et je cite là
01:48:03 à peu près le même et pour aller vite tous les progrès et tous les potentiels de progrès varié
01:48:08 taux et agronomique qui permettront de maintenir voire même d'augmenter et améliorer notre
01:48:14 notre potentiel de production. Il y a aussi évidemment les problématiques liées à la
01:48:21 disponibilité des fournisseurs de technologies, le développement des avoir faire et des compétences
01:48:26 industrielles et enfin je voudrais aussi souligner le mode de soutien et de coordination de l'action
01:48:34 publique parce que au delà de l'accompagnement financier on parle beaucoup d'accompagnement
01:48:38 financier certes c'est important mais mais je vois aussi l'impact direct et indirect des décisions
01:48:46 publiques elles-mêmes qu'elles soient françaises ou européennes d'ailleurs et le besoin aussi pour
01:48:51 nous puisque nous nous programmons des investissements lourds et sur le long terme on a le
01:48:57 besoin d'évoluer dans un contexte réglementaire stabilisé qui puisse offrir une visibilité
01:49:02 suffisante à nous producteurs et investisseurs. Voilà et ça c'est sans compter bien entendu tous
01:49:09 les autres impondérables qui sont liés à l'évolution du climat, les facteurs sanitaires
01:49:14 etc. et j'en passe. Voilà donc tous ces points bien sûr on va pas rouvrir des discussions sur
01:49:22 le fond ça déjà fait l'objet d'échanges mais il me paraissait quand même important de les citer
01:49:26 dans ce webinaire de restitution en soulignant en rappelant de nouveau la qualité de la
01:49:31 collaboration entre nos équipes et les vôtres et puis finalement on l'a constaté aussi une
01:49:37 évolution, une progression qui a marqué ces travaux dans la vision je vais dire et dans
01:49:45 l'appréciation des conditions et des fondamentaux de ce projet absolument considérable. Voilà
01:49:51 écoutez j'espère que j'ai pas été trop long, je vous redonne la parole et je coupe mon micro.
01:49:55 Merci beaucoup monsieur Spiegler pour votre intervention en effet vous nous avez donné
01:50:00 beaucoup d'éléments, je vais donner la parole à Romain Rossi avec on va dire un peu la même
01:50:06 question en fait une chose que cet exercice de PTS a apporté notamment à Tereos et puis
01:50:15 éventuellement aussi les trois éléments clés qui selon Tereos feront la clé aussi
01:50:20 de la décarbonation de ce secteur. Merci d'abord, pour Tereos je veux dire merci parce qu'il y a eu un travail stratégique qui a été mené en collaboration entre tous, ça a pas été tout repos parce qu'on a eu des longs échanges mais on arrive à une conclusion qui est basée sur une vision vraiment assez large, même à 360 degrés de
01:50:50 l'ensemble des sujets à la fois technologiques certainement avec le travail qu'on a fait,
01:50:56 également financier, marché, action publique et tout ça c'est vraiment quelque chose de très
01:51:00 complet des enjeux de décarbonation pour notre secteur donc ça c'est vraiment un point très
01:51:05 positif et que la cartographie que vous nous présentez elle est assez cohérente finalement
01:51:10 malgré et on entend avec les propos de Christian toute la complexité des profils qui peut y avoir
01:51:18 dans la filière, tous les acteurs n'ont pas les mêmes problématiques, ne feront pas les mêmes choix,
01:51:22 ne sont pas dans les mêmes régions donc cet exercice qui reste très théorique est presque
01:51:30 un catalogue, on va identifier des scénarios, vous en avez fait trois qui nous permettent
01:51:36 d'atteindre dans tous les cas la neutralité carbone, il n'y a pas évidemment sur la pérennité de la filière
01:51:42 mais au delà de ça c'est que nous on reconnaît par là qu'il y a une combinaison certainement des trois
01:51:46 qui permettra de converger vers une réalité industrielle qui sera propre à chacun des acteurs.
01:51:51 Maintenant le message principal et c'est vraiment le message le plus important pour la filière c'est
01:51:58 que contraire d'autres, aujourd'hui nous on peut rendiquer que la décarbonation on peut
01:52:03 la faire dès maintenant sans attendre, il n'y a pas d'espérance de développement technologique,
01:52:07 tout existe et on peut appeler à une transformation complète et rapide, cependant l'accompagnement
01:52:23 évidemment financier sera nécessaire parce qu'on l'a dit on est dans une industrie très
01:52:28 capitalistique et saisonnière donc effectivement on a des capacités énormes qui fonctionnent que
01:52:33 quatre mois par an, ce qui sous-entend des coûts des équipements plus importants que si on
01:52:38 fonctionnait sur douze mois et également des ratios dans les indicateurs de décarbonation
01:52:44 qui ne peuvent pas être aussi compétitifs notamment dans les dossiers de financement
01:52:48 que des gens qui fonctionnent 8500 heures par an. Donc ça c'est plutôt sur l'aspect du travail,
01:52:56 maintenant nous on vient de revoir nos objectifs de décarbonation, donc là on s'engage dans une
01:53:06 démarche SBTI flag 1,5 degrés ce qui sous-entend que d'ici dix ans il faudra qu'on ait réduit de
01:53:11 50% nos émissions, donc c'est un enjeu important et encore une fois pour tout le monde dans la
01:53:19 filière on a des alternatives avant la biomasse que ce soit la pulpe ou de la biomasse externe
01:53:26 peu importe et ça c'est vraiment important dans le sens où on peut réduire nos consommations
01:53:30 avant de se convertir aux énergies renouvelables et ça fait partie des choix et un des scénarios
01:53:37 qui a été proposé c'est qu'on capitalise d'abord beaucoup sur la modification de process,
01:53:43 la récupération de chaleur fatale, l'efficacité énergétique, l'électrification,
01:53:47 évidemment l'électrification on ne fait qu'en parler, certains arrêts d'activité comme on l'a
01:53:52 vu sur la déshydratation, tout ça ça a été mentionné donc je reviens pas longtemps dessus
01:53:56 mais ça c'est vraiment la chose qu'on va faire en premier, réduire nos consommations avant de se
01:54:01 convertir puisque de toute façon que ce soit la biomasse ou les pulpes il y a une pression
01:54:06 forcément qui s'exercera sur sa ressource interne. Donc évidemment le critère pour nous le plus
01:54:12 important c'est l'électricité, on parle en tout cas pour ce qui en est de nos sites d'avoir une
01:54:18 puissance de raccordement qui va être multipliée par 4 avec la problématique effectivement encore
01:54:22 de la saisonnalité et des raccordements dans les zones rurales que vous avez déjà identifié donc
01:54:30 effectivement le renforcement des réseaux c'est un pré-requis, on a l'AIE qui a communiqué le
01:54:36 mois dernier sur le fait qu'il y avait besoin de mettre autant d'argent dans le développement des
01:54:38 activités de production d'électricité que dans les réseaux donc ça demande effectivement des
01:54:43 investissements lourds et pour nous pour pouvoir agir dans cette réduction de consommation c'est
01:54:55 quasiment le... sans cette électrification on ne pourra pas pratiquement pas commencer donc là
01:55:02 on a un critère pour nous qui est très important c'est le ressource, c'est l'accès, la disponibilité
01:55:08 à long terme de l'électricité, de la carbone et puis dans un deuxième temps après donc la
01:55:15 biomasse. Sachant que la biomasse effectivement on va demander à clarifier évidemment le cadre
01:55:20 réglementaire pour l'utilisation donc notamment des pulpes et de tous les autres résidus en énergie
01:55:26 parce que le cadre nous paraît un petit peu light aujourd'hui et si on se focalise sur la
01:55:30 méthanisation qui est aussi un gros axe que vous nous avez présenté on a besoin aussi de clarifier
01:55:35 le cadre de développement de la méthanisation parce que je crois qu'il y a des gens qui ont
01:55:41 mentionné tout à l'heure, un monsieur au Verbruges de chez Gerdef, effectivement il y a encore beaucoup
01:55:49 de questions sur le développement de la méthanisation y compris agricole et ensuite pour la biomasse
01:55:58 quel est l'accès en fait comment on va garantir l'accès dans le temps ? Ce conversus c'est bien
01:56:03 mais si c'est pour pérenniser ça sur un plan de développement, un plan d'approvisionnement à 5
01:56:08 ans ou 6 ans c'est très bien là on est plutôt vers une neutralité à 2 050 donc on a besoin
01:56:13 d'avoir une vraie garantie d'accès à cette biomasse sur le long terme et on a très peur du conflit
01:56:20 sur cette ressource. Ensuite je vais aller très vite parce que ça c'était vraiment nos prérequis
01:56:26 pour décarboner mais si on doit relever deux autres critères pour nous principalement c'est
01:56:31 un sujet qui est d'actualité c'est le prix de l'électricité parce qu'on en a vu notamment
01:56:37 en France qu'avec la fin de l'arène se pose la question donc de la réforme et aujourd'hui
01:56:44 ça laisse place à beaucoup de doutes et surtout des questions ce qu'on voit simplement c'est
01:56:49 qu'avec ce qui nous a été proposé pour le moment, on va dire le schéma par défaut, le spread gaz
01:56:55 électricité enfin l'écart entre le prix du gaz et le prix d'électricité il se dégrade dans les
01:56:59 investissements parce qu'avec une arène à 42 euros ou 49 peu importe, peu importe le prix du
01:57:03 gaz et le nouveau dispositif sur lequel on parle de quelque chose qui est sur une base de 70 euros
01:57:08 plus voilà quelque chose un petit peu qui sera recalculé en tout cas ce qui est sûr c'est que
01:57:16 c'est pas bon pour les études économiques pour aller dans des investissements tels que l'efficacité
01:57:20 antique qui est proposée dans votre scénario donc ça c'est quelque chose qu'il faut vraiment
01:57:24 qu'on sensibilise le gouvernement on en parle c'est un sujet français mais il doit y avoir
01:57:30 une régulation et notamment pour notre industrie comme les autres secteurs sur lesquels il y a eu
01:57:34 des PTS, l'électrification massive doit être un vrai sujet auprès du gouvernement
01:57:43 on parle clairement en fait de faire en sorte comme toutes les industries électro-intensives
01:57:53 et nous on sera et on en est et on deviendra encore plus électro-intensif accès à des
01:57:59 dispositifs peut-être sur mesure donc on parle des contrats d'allocation de production nucléaire
01:58:04 pardon ou de consortium peu importe mais il faut quelque chose de beaucoup plus robuste que cette
01:58:08 réforme aujourd'hui qui est un petit peu mouvante et sur ces contrats justement c'est à peine on
01:58:17 doit s'assurer que l'arbitrage de l'état entre EDF et le secteur soit correct. Et ensuite forcément
01:58:24 il y a le niveau d'aide publique qui sera prépondérant parce que voilà on le dit on doit
01:58:28 investir d'abord parce que c'est une activité saisonnière donc très avec des grosses capacités
01:58:33 mais en plus de ça, Christian le disait juste avant, c'est que quand nous on bouge un équipement
01:58:39 thermique de notre bouillotte qui est notre sucrerie c'est tout l'équilibre thermique qui
01:58:44 change donc nous on fait pas des investissements par secteur ou quand on change une sucrerie on
01:58:50 modifie forcément l'intégralité de la sucrerie. D'accord donc c'est forcément des investissements
01:58:54 lourds on transforme l'intégralité de l'outil et donc on a besoin d'avoir une vision claire sur
01:59:02 les dispositifs il faut qu'ils soient simples, il faut qu'ils soient pérennes, il faut qu'on les
01:59:06 anticipe dans le temps. Voilà nous les carneriers c'est important évidemment on doit voir ça sur
01:59:11 plusieurs années. Actuellement on voit que le DECARB1 on va pouvoir déposer des dossiers sur
01:59:17 DECARB1+ ça va être clôturé en mars on sait pas quand est-ce que ça sera prochain donc ça c'est
01:59:21 vraiment quelque chose de très important, c'est un critère important pour enclencher la DECARBO et
01:59:25 puis il faut que le niveau d'aide évidemment soit incitatif, évidemment au regard et je pense
01:59:31 également qu'il doit y avoir un focus qui doit être fait sur la sucrerie par rapport à justement
01:59:37 ces critères d'efficacité notamment vous savez on parle d'euros d'aide par tonne de CO2
01:59:44 investi, tonne de CO2 évité pardon et c'est difficile dans des appels d'offres qui sont
01:59:49 compétitifs dans des industries qui fonctionnent quand quatre mois par an d'avoir des critères
01:59:53 aussi bons que les autres donc voilà pour ne pas être pénalisé dans ces dispositifs est-ce qu'il
02:00:01 faut introduire des notions particulières ces activités saisonnières voilà nous on pense
02:00:06 que oui sinon ça va être compliqué en fait de s'aligner sur des ratios qu'on a l'habitude de
02:00:11 voir. Écoutez j'ai fait au plus vite. Ok merci beaucoup monsieur Rossi pour votre intervention
02:00:18 en effet vous abordez alors que ce soit monsieur Spiegler ou vous même les questions un peu de
02:00:24 l'accès des ressources à la biomasse, le prix de l'électricité donc ça c'est quand même des
02:00:27 sujets qu'on voit apparaître dans l'ensemble de nos plans de transition sectoriel et qui font
02:00:32 l'objet justement voilà peut-être d'études plus approfondies par la suite sur ces sujets là donc
02:00:38 on va les approfondir parce qu'on voit que ce sont en effet des sujets prégnants en tout cas
02:00:43 voilà pour le secteur du sucre mais pour d'autres secteurs industriels et en ce qui concerne aussi
02:00:48 le soutien public à la décarbonation je rappelle juste bon vous l'aviez on l'a dit en introduction
02:00:52 David l'a rappelé en introduction vous venez de le rappeler des carbins de plus qui sont
02:00:56 ouverts jusqu'en mars jusqu'au 7 mars 2024 mais on aura aussi le lancement voilà courant 2024 de
02:01:04 l'appel d'offres et cfd sur les macro projets de décarbonation il y aura des aides pour les
02:01:11 catex également pour les opex donc voilà ça ce sera à venir courant 2024 merci à vous deux pour
02:01:18 votre intervention je souhaitais aussi remercier à nouveau les autres industriels et les autres
02:01:24 acteurs de la filière qui ont participé activement à l'élaboration de ce plan de transition
02:01:28 sectorielle que ça soit cristal union saint louis le saf ouvrez fils donc voilà merci à tous en tout
02:01:36 cas pour votre application dans ces travaux qui ont permis de d'avoir des résultats très
02:01:41 intéressants voilà pour retrouver les livra vous pourrez les retrouver dans les dans les semaines
02:01:46 à venir dans les prochains jours vous pouvez vous pourrez déjà retrouver le replay de ce webinaire
02:01:51 ainsi que les supports de présentation sur le lien que j'ai dû le mettre en commentaire au début de
02:01:57 cette réunion et puis je vous donne rendez vous plutôt courant mars pour les prochains plans
02:02:04 transition sectoriel donc là on présentera plutôt le plan transition sectoriel du vert et également
02:02:09 du papier carton et puis voilà des débuts d'été on va dire fin printemps début d'été on aura les
02:02:15 résultats du plan transition sectoriel de l'éthylène et du chlore et on aura fait le tour
02:02:20 de nos neuf secteurs énergo intensifs et puis voilà on va les compléter par des travaux transverses
02:02:26 justement pour approfondir tous les sujets qu'on vient d'aborder qui semble essentiel pour réussir
02:02:31 la décarbonation de nos neuf secteurs énergo intensifs il me reste plus qu'à vous tous vous
02:02:36 remercier pour votre participation à ce webinaire et à vous dire à très bientôt lors d'une
02:02:42 prochaine rencontre des transits de la transition industrielle merci à vous

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