Jacques Pessis reçoit Marc Menant : journaliste et romancier, il a aussi été reporter sportif, coureur automobile et animateur des « Jeux de 20 heures ». Il signe, avec Christine Kelly, « Ces destins qui ont fait l’histoire » (Plon).
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-01-18##
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00:00 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03 Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06 A la radio comme à la télévision, vous avez à peu près tout fait.
00:10 C'est dire si votre destin est une histoire qui mérite d'être écoutée au même titre
00:15 que celle que vous racontez dans un livre.
00:17 Bonjour Marc Menand.
00:18 Bonjour Jacques.
00:19 Alors vous publiez avec Christine Kelly, votre partenaire à la télévision, ces destins
00:23 qui ont fait l'histoire chez Plon.
00:25 On va en parler.
00:26 Mais le principe des clés d'une vie, c'est de raconter aussi votre destin, votre parcours.
00:29 Quel destin !
00:30 Ah oui, à travers les dates clés.
00:32 Et j'en ai trouvé une première très étonnante.
00:34 Le 19 juillet 1975, l'étape Melun-Saint-Liz, 220 km autour de France, et un intrus dans
00:42 le peloton.
00:43 Alors là, vous avez de sacrés fiches.
00:46 Effectivement.
00:47 Je crois que ça ne s'était jamais passé.
00:49 Et Jacques Vendroux m'a lancé un défi ce matin-là.
00:54 Il me dit "oui, toi qui es toujours grande gueule, t'es même pas capable d'être
00:59 dans le peloton du Tour de France".
01:01 Vous êtes dans les sportifs à l'époque.
01:02 Oui, bien évidemment.
01:03 Je suis sur RTL.
01:04 C'est mon deuxième Tour de France.
01:06 Et je couvre ce tour-là avec Pierre Douglas et bien sûr Guy Quédia.
01:12 Et je vais voir le patron de l'équipe Jobo.
01:16 C'était les smigards du peloton.
01:19 Ils n'étaient payés que 9 mois par an, et vraiment au minimum.
01:23 Et je lui dis "Dis donc, Guy, tu peux pas me donner un vélo, l'équipement ?" Mais
01:28 il n'avait pas les chaussettes.
01:29 Je restais avec des chaussettes qui m'arrivaient à mi-molet.
01:31 Et je suis remonté dans le peloton.
01:33 Et là, un anglais qui s'appelait Barry O'Bann, il dit "Viens, viens, viens, viens,
01:38 viens".
01:39 Il m'a fait une rétropoussette.
01:40 Et j'ai été échappé sur le Tour de France.
01:43 Forcément, quand la direction m'a aperçu, ils ont fulminé.
01:46 Ils m'ont assigné d'arrêter tout de suite cette stupiderie, cette farce.
01:52 Et Eddy Merckx n'a pas beaucoup goûté la plaisanterie.
01:55 Il a fini deuxième du tour derrière Bernard Thevenet à 2 minutes 47.
01:59 Oui, tout à fait.
02:00 C'est la première fois que Merckx, le grand Merckx, était vaincu.
02:03 On ne pourrait pas imaginer une telle blague aujourd'hui.
02:06 Ah non, impossible.
02:07 Impossible.
02:08 C'est ça le grand drame.
02:09 Il y avait une fraîcheur dans l'existence.
02:10 Il y avait un enthousiasme.
02:11 On avait l'impression qu'on était des dévoreurs d'existence, que tout était permis.
02:16 La moindre fantaisie.
02:18 Ce qui comptait, c'était d'être dans l'enchantement.
02:21 Et j'ai l'impression qu'aujourd'hui, malheureusement, il y a quelque chose qui
02:24 lamine l'ensemble de la population et que même chez les jeunes, le goût de l'audace
02:30 a disparu.
02:31 Vous allez me dire "quelle audace".
02:32 Bon, c'était un petit truc comme ça.
02:34 Mais on était fous.
02:35 On était heureux d'être là.
02:37 C'était une récompense.
02:38 - En revanche, vous n'étiez pas heureux pour le premier Tour de France que vous avez commenté,
02:42 car vous vous êtes fâché avec Robert Chapate, Marc Menon.
02:45 - Oui, c'est vrai aussi.
02:47 Alors, Robert, je le connaissais comme tout le monde de la télévision.
02:52 Et puis, on avait une émission sur RTL qui s'appelait "Le Club des clubs" qui était
02:57 consacré au football.
02:59 Et c'était 3 minutes 30 de chronique tous les matins.
03:03 Et durant le Tour de France, on nous dit "eh bien, ça sera votre chronique".
03:07 J'étais jeune journaliste, j'étais débutant et j'allais avoir la jouissance d'une chronique,
03:14 ma plume en solitaire, pendant 3 minutes 30.
03:18 Et puis, l'avant-veille du Tour, on nous dit "bah non, en réalité, ça sera Robert
03:23 Chapate qui tiendra cette rubrique parce que bon, voilà, il a un nom".
03:28 Et lorsqu'il est arrivé, le départ était en Belgique ou en Hollande, je me souviens
03:33 plus.
03:34 Et il dit "salut les gars".
03:35 Je lui dis "Robert, merci de nous avoir piqué notre place".
03:38 Là, il l'a très mal pris, ce que je peux comprendre aujourd'hui.
03:41 Et pour autant, il a appelé la direction.
03:45 Il a dit "je démissionne".
03:46 Ils ont dit "on les fout dehors".
03:48 Et Guy Cédia a appelé Desmacquoses et Robert a fait attention à mon travail.
03:53 Et un an plus tard, il m'a dit "tu viens avec moi à la télévision".
03:55 - Oui, il vous a engagé dans Stade 2, il vous a remarqué.
03:57 Et le premier reportage que vous avez fait pour Stade 2, ça a été, je crois, un reportage,
04:03 un match de football.
04:04 C'est-à-dire Paris-Saint-Germain contre Bordeaux.
04:08 - Alors ça, sans doute.
04:10 Je crois que la toute première fois où je suis passé à l'antenne, c'était un off,
04:18 comme on dit, avec des images venant du Japon.
04:20 C'était le Grand Prix du Japon avec le retour de Niki Loda après son terrible accident.
04:26 - Tout à fait.
04:27 Mais le vrai commentaire en direct, ça a été ce match.
04:29 - Ah oui, sans doute.
04:30 - Avec la victoire de Paris par 2 à 1.
04:32 - Oui, à l'époque, c'était Daniel Echeter qui avait lancé le Paris-Saint-Germain.
04:37 On était loin de ce club de milliardaires.
04:40 Il végétait dans de mauvaises positions avec ce rêve d'un jour être dans les grands.
04:47 - Alors, il se trouve que vos jeunes années, vous êtes né à Ardricourt, qui est près
04:52 de Paris.
04:53 - Oui, c'est une petite bourgade qui a été connue à un moment donné parce qu'il y a
04:56 un château à Ardricourt.
04:57 - Oui, c'est une beaucassar.
04:58 - Ah, vous êtes vachement informé.
05:01 - Alors, au départ, votre vocation, c'est la marine marchande, Curieusement Marc Meunant.
05:06 Pourquoi ?
05:07 - Officier de la marine marchande.
05:08 Moi, quand j'étais gamin, je rêvais d'échapper une vie de routine et je voulais une existence
05:14 qui me permettrait de rencontrer ces dames.
05:17 Et les dames les plus infréquentables, les dames de petites vertus, celles que l'on trouve
05:23 dans les ports.
05:24 Vous vous rendez compte ce qui peut déterminer une existence ? Il est vrai que c'était aussi
05:28 un rêve par accro.
05:30 Car dans l'absolu, ce dont j'avais l'ambition, c'était d'être pilote de course, de gagner
05:39 les 24 heures du mois.
05:40 - On va en reparler tout à l'heure.
05:41 - Mais donc, mes parents m'ont dit mais ils n'avaient pas les moyens.
05:44 Et ils m'ont dit il n'est pas question où tu deviens mécanicien.
05:49 Puis on verra si tu fais pilote de course.
05:52 En attendant, tu fais des études.
05:53 Et j'ai choisi la marine marchande pour la raison que je vous ai cité il y a quelques
05:58 heures.
05:59 - Et tu as fini surveillant dans un lycée et prof de maths.
06:02 - Oui tout à fait.
06:03 - Ça n'a pas de rapport.
06:04 - C'est-à-dire que les profs de maths, on en a toujours été en manque.
06:07 Et quand je suis arrivé en tant que pion, quelques semaines plus tard, il y a une demoiselle
06:13 dont j'ai oublié le nom, qui enseignait les mathématiques au 4e, 3e, qui s'est retrouvée
06:18 malade et on m'a dit est-ce que vous accepteriez de la remplacer.
06:22 C'est comme ça que je me suis retrouvé sur la scène avec ma baguette et en cours magistral.
06:29 - Et vos débuts d'animateur, je crois Marc Monant, c'est au salon de l'enfance.
06:32 - Au salon d'enfance, tout à fait.
06:34 Parce qu'à la fin de cette année dans l'enseignement, je n'allais pas me maintenir auprès de ces
06:40 jeunes.
06:41 J'ai envisagé une bifurcation car la marine marchande était malade.
06:45 Il était difficile de trouver un embarquement.
06:47 Je me suis dit tiens, si un jour, toujours dans cette idée de voyage, j'étais ingénieur
06:54 des travaux publics.
06:55 J'ai envisagé les ponts et chaussées.
06:58 Et puis, il fallait que j'y aille de l'argent.
07:01 Et tout à fait par hasard, je me suis retrouvé animateur au salon d'enfance.
07:05 Et de là, se sont enchaînées des opportunités d'être devant le micro.
07:09 - Le salon de l'enfance à l'époque, c'était incontournable.
07:13 Il a existé en 1960 où les enfants venaient parce qu'il y avait le baby-boom.
07:18 Donc il y avait un maximum d'enfants d'animation extraordinaire.
07:21 - Bien sûr, bien sûr.
07:22 Et on était les Pères Noël du mois de novembre.
07:24 C'était étonnant.
07:25 Ils étaient là, les yeux écarquillés.
07:28 Et ce qui a été assez inouï, c'est que ma façon de faire a été remarquée par
07:34 quelques animateurs dits commerciaux qui montaient des quinzaines commerciales, des
07:39 choses dans les magasins.
07:40 Ils m'ont dit, dis donc, toi, t'es un professionnel, on ne te connaît pas.
07:42 Et c'est comme ça que, sans l'avoir voulu, je me suis retrouvé de micro en micro jusqu'au
07:47 jour où j'ai envoyé une lettre à RTL et que cette lettre est arrivée à une jeune
07:52 fille qui s'appelait Betty, Betty Keller, et qui avait été la secrétaire d'un des
07:58 personnages qui ne m'avait pas rétribué.
08:00 J'avais été protestée quand elle a reçu la lettre.
08:03 Elle était devenue la secrétaire de Jacques Chaput et elle a dit à Chaput, j'ai un copain
08:08 qui veut faire un stage.
08:09 Il m'a reçu les pieds sur la table.
08:11 Entre 18 coups de téléphone, il me disait La Cérise.
08:15 Et au bout de dix minutes, il m'a dit, bon, écoute, La Cérise, c'était là pour dix
08:18 minutes, pour 15 jours.
08:21 Et dans 15 jours, on te fout dehors.
08:22 Je suis parti trois ans plus tard.
08:24 Et les enfants, ça a continué avec une autre émission.
08:26 Ce sont les visiteurs du mercredi.
08:31 Car Marc Menand, vous avez aussi animé Les visiteurs du mercredi.
08:34 Oui, tout à fait.
08:35 C'est étonnant ça.
08:36 Je suis avec Robert Chapat.
08:38 Ça se passe très, très, très bien.
08:40 Et Christophe Isard me dit, voilà, j'adore votre façon d'être et j'aimerais que vous
08:45 fassiez une émission qui marche pas le mercredi après-midi et qui est consacrée au sport.
08:51 Que pourriez vous me proposer en initiation ?
08:53 Oh, j'ai dit l'initiation.
08:55 C'est pas ça qui fait rêver.
08:57 Qu'est ce qui condamne un gamin à être dans un fauteuil ou sur un canapé avachi devant
09:04 son téléviseur ?
09:05 Il faut le réveiller.
09:06 Il faut lui donner l'envie de vivre.
09:07 Bon sang de bon sang.
09:08 Alors je me mettrais dans l'action.
09:10 Je vivrais des sports à risque et j'essaierais de lever en eux ce goût de l'enthousiasme.
09:17 Et cette émission Les visiteurs du mercredi, c'est là où est né Casimir, l'île aux
09:20 enfants.
09:21 Oui, tout à fait.
09:22 Casimir qui nous toisait un tout petit peu.
09:26 Christophe Isard était un grand bonhomme.
09:28 Il a disparu il y a un an et demi.
09:30 Il savait instiller à ses équipes ce goût de l'inattendu et la joie de présenter pour
09:38 les enfants.
09:39 C'est à dire que dans un premier temps, faire une émission pour les enfants, ça dégrade.
09:42 Imaginez, vous êtes à la deux dans l'équipe de Robert Chappat.
09:47 Vous passez de temps en temps dans le grand journal d'Antenne 2, parce qu'à l'époque,
09:51 on appelait ça Antenne 2.
09:53 Et soudain, vous allez dépérir.
09:57 Vous allez vous retrouver à côté des mouflets.
09:59 Mais enfin, quelle déchéance ! Et bien non, pour moi, c'était pas une déchéance.
10:03 C'était l'opportunité d'offrir du rêve.
10:06 Et ça a continué avec une autre émission.
10:08 Asylion et sa bande.
10:14 Car vous avez aussi présenté Asylion et sa bande, Marc Menand.
10:19 On ne le sait pas assez aujourd'hui.
10:22 Avec Claude Pirard.
10:23 Et ça a donné ensuite Croque Vacances.
10:25 C'était une belle émission aussi.
10:28 On se retrouvait avec un personnage de fiction, forcément.
10:31 C'était une sorte de marionnette mécouchée.
10:34 Asylion, qui ressemblait à une grenouille.
10:37 Et le réalisateur, par des jeux de montage, en direct, vous mettez Asylion sur l'épaule
10:44 et on inventait le dialogue avec ce petit phénomène étonnant.
10:50 Et ça a été un tel succès que ça s'est transformé ensuite par Croque Vacances.
10:56 Et là, c'est Claude qui a continué seul parce que j'avais été appelé à d'autres horizons.
11:02 Et je précise que Asylion a commencé le même jour que le Club Dorothée.
11:06 Oui, tout à fait.
11:07 C'est étonnant.
11:08 Comme quoi les légendes naissent parfois en même temps.
11:12 Ça, c'était le début.
11:13 Mais après, il y a eu d'autres choses.
11:15 Et il y a une date importante dans votre carrière, Marc Menand.
11:18 C'est le 1er juin 1986.
11:20 On en parle tout de suite sur Sud Radio.
11:22 Sud Radio, les clés d'une vie.
11:24 Jacques Pessis.
11:25 Sud Radio, les clés d'une vie.
11:27 Mon invité Marc Menand qui publie avec Christine Kelly chez Plon ces destins qui ont fait l'histoire.
11:32 Ces destins et votre histoire, on en parle tout à l'heure parce que justement, votre
11:35 histoire, elle est importante.
11:37 Et le 1er juin 1986, ça vous dit quelque chose ?
11:40 Oui, forcément.
11:41 Écoutez ceci.
11:42 Les 24 heures du Mans, c'est le clou du moment.
11:45 Vraiment, c'est le big événement.
11:48 La chanson des 24 heures du Mans, je ne sais pas si vous la connaissez.
11:51 Non, je ne la connaissais pas.
11:52 Mais ce jour-là, vous êtes sur une rondeau M482 avec Jean-Philippe Grand et Jacques
11:58 Goucho.
11:59 Et vous terminez 13e des 24 heures du Mans.
12:02 Oui, tout à fait.
12:03 C'est incroyable.
12:04 C'est la réalisation d'un rêve.
12:06 La 1ère fois, j'avais déjà eu le bonheur de piloter mais une voiture moins puissante.
12:12 C'était en 1979, dans Les Visiteurs du Mercredi justement, où j'ai raconté ce qui se passait
12:17 quand on roulait à 300 à l'heure.
12:19 Et puis quand la 5 s'est créée, Berlusconi, Christian Dutoit m'ont demandé de venir
12:25 à leur côté.
12:26 Et je leur ai dit, si on crée un événement, on était critiqué de partout, que le Seychelles
12:31 conserve, qui se fait à Milan, etc.
12:34 J'ai dit, on achète les 24 heures du Mans et je cours les 24 heures du Mans.
12:38 Et la grande chance, c'est que j'ai pu obtenir cette voiture qui ne dépassait pas
12:44 les 360 à l'heure dans la ligne droite, mais qui néanmoins avait des performances
12:48 suffisantes si on ne commettait pas d'erreur pour obtenir un bon classement.
12:52 Il y avait 55 voitures au départ et on obtient cette 13ème place.
12:57 Et c'est extraordinaire parce que ce sont des sensations qui ont été de temps à autre,
13:04 je dirais, plongées dans la douleur.
13:06 Car vers 1h du matin, soudain, alors que j'étais au repos dans la caravane, le silence
13:13 se fait sur le circuit.
13:15 Et dans les hauts parleurs, on entend quelques minutes plus tard qu'un pilote venait de
13:19 se tuer dans la ligne droite des Unaudières.
13:22 Il était pilote de Formule 1.
13:24 Et là, soudain, vous êtes remué.
13:27 Il faudra une heure et quart pour rétablir les rails sur le côté et reprendre la piste.
13:32 Et là, c'est une tourmente dans votre tête en vous disant comment ce pilote, lui, se
13:37 tue et moi, je suis rien.
13:39 Et puis, lorsque l'heure arrive et que l'on vous saisit en disant bon, ça va être à
13:46 toi, il y a quelque chose qui vous pousse.
13:50 C'est la réalisation du rêve.
13:52 Vous roulez les boules quiaisses, vous les mettez dans les oreilles, vous chaussez la,
13:57 si je puis dire, la cagoule, le casque et vous prenez votre tour et vous repartez à
14:02 360 à l'heure.
14:03 Et avec une caméra derrière la voiture.
14:06 Dans la voiture, oui.
14:07 Ce qui était nouveau, ce qui vous a permis de filmer vos commentaires en direct.
14:11 Voilà, c'est ça.
14:12 Oui, oui, oui.
14:13 Et ça a fait un film.
14:14 Alors, le film, ça a été là, on était vraiment en direct.
14:18 Le film, c'était en 1979, qui a été primé au Festival international du film sportif.
14:24 Mais là, on avait carrément fait 24 heures sur notre course.
14:29 C'est à dire qu'on a eu 12 heures en connivence avec les spectateurs.
14:35 Et quand on décrochait, c'était par exemple les 24 heures du Mans avec Steve McQueen ou
14:40 des choses comme ça.
14:41 24 heures consacrées à cet événement.
14:44 Alors, la passion de l'automobile et les 24 heures du Mans, ça remonte à vos 5 ans,
14:48 Marc Moneur.
14:49 Oui, c'était quelque chose qui très tôt m'a pris dans les tripes.
14:53 C'est à dire de savoir qu'il y avait des gens qui risquaient l'impossible.
14:57 Et je ne sais pas pourquoi, ça fait partie de ces petites graines qui viennent en vous
15:04 et qui font que vous vous dites, c'est ça, qui à tout jamais sera mon phare, sera mon
15:12 élément de motivation.
15:15 Et j'ai décidé vers l'âge de 8 ans de ne jamais boire, de ne jamais fumer pour pouvoir
15:22 me préparer un jour à être pilote aux 24 heures du Mans.
15:26 Car pour moi, aller à de telles vitesses, il fallait avoir une assaise.
15:30 Il fallait être capable physiquement d'être un athlète.
15:33 Alors, vous avez aussi couru à Manicours dans une monoplace.
15:36 Alors ça, c'est à Manicours que j'ai appris à piloter.
15:40 Dans le cadre de ce reportage du mercredi où toutes les semaines, je tentais l'impossible
15:47 avec caméra et micro, j'ai appelé, puisque c'était mon rêve, Pierre-François Rousseau.
15:51 Et j'ai dit voilà, je voudrais être dans une monoplace et raconter comment on apprend
15:55 à être pilote.
15:56 Et puis ça, c'est pas trop mal passé.
15:58 Et c'est là que je lui ai avoué mon désir de courir les 24 heures du Mans.
16:02 Je lui ai dit mais ça serait possible.
16:03 Alors il n'était pas très loquace, Pierre-François.
16:05 Il me dit ouais, peut-être.
16:07 Mais il faut une licence 3 étoiles.
16:10 Alors voyez ce que la Fédération exige pour ça.
16:14 J'ai appelé la Fédération.
16:15 On m'a dit si vous réalisez le deuxième temps des temps des finales, il y a 5 finalistes
16:20 tous les ans à l'école de pilotage, on vous accordera une licence 2 étoiles.
16:26 Et puis après, faites des courses en grand tourisme.
16:28 J'ai réussi le troisième temps de la finale en dehors de la compétition.
16:33 Donc c'était vraiment une belle performance.
16:34 Et de là, j'ai trouvé une BMW pour courir les 24 heures du Castelet.
16:38 Et on a terminé avec Pierre-François et Jean-Gabrault.
16:43 On a terminé quatrième derrière Beltoise et Pescarolo.
16:46 Ce qui m'a valu la troisième étoile par procuration.
16:50 Il y a eu d'autres personnalités qui ont fait aussi des courses avec le Star Racing
16:54 Team.
16:55 Ils ouvraient les courses de Formule 3, mais ils ouvraient aussi beaucoup de bouteilles.
16:57 Ce qui fait que la course se terminait très, très vite.
17:01 Vous avez aussi quelquefois roulé un peu trop vite sur les routes, Marc Menand.
17:05 Mon père, il me faut me confesser.
17:07 Oui, oui, oui, oui.
17:12 Parce que imaginez, vous venez de rouler pendant 24 heures à 360.
17:16 Je peux vous dire que quand vous remontez dans votre voiture de tourisme avec tout ce
17:21 qu'elle a de sécurisant et que la perception de la vitesse à 230, à l'époque j'avais
17:29 une 21 turbo, tout vous paraît lent, lent.
17:33 Donc, vous vous infiltrez à droite, à gauche sans prendre le moindre risque.
17:37 Mais la marée chaussée ne voit pas toujours cela de cette manière.
17:41 Alors, il m'est arrivé souvent d'avoir des dégradations de points.
17:44 Mais miraculeusement, même si j'ai eu des suspensions immédiates, j'ai toujours réussi
17:50 à garder le suffisant pour pouvoir me projeter sur les routes.
17:54 C'est ça l'organisation.
17:55 Vous avez également, vous l'avez dit tout à l'heure, cette émission où vous avez
18:00 pris des risques, car vous avez été aussi un pionnier à la télévision en descendant
18:04 en kayak des rivières et en sautant en delta plane.
18:07 Et ça, ça a été un événement à la télévision.
18:09 C'était la première fois, c'est à dire c'était avant Nicolas Hulot.
18:12 Et c'était dans les visiteurs du mercredi.
18:14 Donc, j'avais dit à Christophe Isard, moi, je veux bien venir, mais à condition de proposer
18:20 quelque chose de différent.
18:22 Or, à la télévision, à l'époque, les moyens techniques ne permettaient pas certaines aventures.
18:27 Et lorsqu'on avait des images de situations à sensation, c'était les professionnels
18:36 qui vous envoyaient ce qu'ils avaient vécu au pôle ou je ne sais trop quoi.
18:40 Et moi, j'ai dit dorénavant, je mettrai la caméra comme je pourrais.
18:43 J'aurai le nagras à sangler sur le vent.
18:46 Bref, pardonnez moi l'expression, on se démerdera, mais on fera vivre des sensations fortes
18:52 aux gamins.
18:53 Et la première fois, j'ai sauté de 2000 mètres en delta plane du Brévent.
18:56 Et ça, c'était un tel événement qu'en Roger Jekyll en a parlé au 20 heures.
19:00 Oui, tout à fait.
19:01 Il a diffusé un extrait avec également le personnage qui nous accompagnait dans cette
19:06 aventure, car à chaque fois, il me fallait un homme d'envergure pour m'aider à franchir
19:11 cette immersion au plus haut niveau.
19:14 Et là, il s'appelait Rudy Kujaki et il a été le premier à faire des loopings en
19:22 delta plane.
19:23 Oui, exactement.
19:24 Et il aborde un delta plane qui a été créé par Christian-Paul Depas en 73, qui a déposé
19:30 la marque delta plane, delta pour la forme et plane pour la fonction.
19:34 Bravo, vous en savez plus que moi.
19:37 Alors, il y a eu aussi un magazine de l'aventure que vous avez présenté.
19:40 À la suite de ça, c'est à dire que ça a été un tel succès.
19:43 Le président Guillot, qui était le président de TF1 à cette époque là, m'a demandé
19:47 si j'étais d'accord pour avoir une émission d'une heure consacrée à l'aventure.
19:53 Et il y avait un garçon qu'il connaissait qui s'appelait Jean-Claude Gilbert.
19:59 Et on m'a proposé d'être associé à Jean-Claude Gilbert, qui avait lui-même dans sa besace
20:07 un autre jeune homme qui s'appelait Christian Prost et qui était le président de la guilde
20:13 du Red.
20:14 Et grâce à lui, on a pu entrer en contact avec des gens qui étaient en train de mener
20:19 des aventures pour nourrir notre magazine au-delà de ce que nous faisions nous-mêmes.
20:24 Et vous avez même réalisé le pilote d'un jeu très célèbre, vous n'avez jamais participé,
20:30 c'est la chasse au trésor, car on ne le sait pas.
20:32 La maquette de la chasse au trésor, c'est vous, Marc, maintenant.
20:35 Et on est allé tout simplement à La Rochelle avec, sans savoir au départ que ce serait
20:40 notre destination, la première pause sur Fort Boyard qui était très très très abîmée.
20:46 C'était vraiment une ruine.
20:47 Il faisait un temps épouvantable et le producteur Jacques Antoine dit "les gars, on est limite
20:53 pour les licos, mais allez on tente parce que moi je ne veux pas payer des jours et
20:58 des jours des licos au garage".
21:00 Donc on est parti et au moment où il s'agissait de me faire sauter sur le fort, il y avait
21:06 un vent assez fort, le pilote s'est approché, je me suis mis sur le patin, j'ai sauté
21:14 et là il y a un coup de vent qui a emporté l'hélicoptère et je me suis retrouvé tout
21:18 seul et par chance dans mon saut, j'ai visé juste, je me suis retrouvé sur le rempart
21:23 de Fort Boyard, ça aurait pu très très mal se terminer et on est venu me chercher
21:27 en canot une heure et demie plus tard.
21:30 - C'est fou et Fort Boyard à l'époque c'était une ruine.
21:32 - C'était une ruine.
21:33 - Jacques Antoine l'avait repéré et voulait en faire le Fort Boyard de la télévision,
21:37 on l'a pris pour un fou, il a dit "ou vous acceptez ou alors je vais tourner ma prochaine
21:41 émission au sommet de l'Himalaya".
21:44 - Oui et il a mis un an avant de convaincre et moi sur les entrefaites j'avais fait mon
21:50 chemin et...
21:51 - Et on va en parler tout à l'heure avec une autre date, le 23 septembre 1982.
21:56 A tout de suite sur Sud Radio avec Marc Menand.
21:59 Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Marc Menand, vous publiez avec Christine
22:06 Kelly ces destins qui ont fait l'histoire chez Plon, ça on en parle tout à l'heure,
22:11 mais votre parcours est assez atypique, il y a eu le journalisme sportif, l'aventure,
22:15 les 24 heures du Mans et puis autre chose qui a commencé le 23 septembre 1982, ça
22:20 vous fait sourire, écoutez.
22:21 Les Jeux de 20 heures, car vous avez vous aussi animé les Jeux de 20 heures, ça a
22:30 commencé par les Jeux du Dimanche je crois à Roman et ensuite à Hier c'était les
22:33 Jeux de 20 heures.
22:34 - Alors au départ moi je ne suis que le successeur, le premier animateur des Jeux de 20 heures
22:38 c'était Maurice Favier.
22:39 - Absolument.
22:40 - Après il y a eu Jean-Pierre Foucault et puis il y avait la case vide, en sachant que
22:45 Jean-Pierre Décombe a été la continuité avec Maître Capello, Maître Capello était
22:51 à côté des artistes et de l'animateur principal, Jean-Pierre était dans la foule et moi, ben
22:56 voilà, j'ai eu la chance, je voulais vivre une aventure d'émission populaire et quelle
23:02 émission, on avait 4 à 5 millions de téléspectateurs tous les soirs, on était en concurrence directe
23:07 des journaux télévisés et c'était une émission où on était accueilli dans les
23:12 petites villes comme des rockstars, il y avait les policiers qui nous escortaient, mais c'était
23:18 incroyable, on se jetait sur nous, au moment des petits papiers de Noël, vous aviez 10
23:23 000 personnes dans les rues, c'était inouï, des instants de grande émotion, de grande
23:30 fraternité et de grande popularité, oui.
23:33 - Comment vous êtes arrivé dans les Jeux de 20 heures ?
23:35 - Et bien, étant donné ce parcours chaotique que vous aimiez si bien là et que vous vous
23:41 rappelez si bien, j'ai eu un petit trou et je connaissais Claude Lambert qui était l'homme
23:49 qui gérait les Jeux de 20 heures derrière Jacques Solnesse et je lui ai dit "écoute
23:54 Claude, j'ai l'impression que je suis un peu en rade", il m'a dit "écoute j'en parle à
23:58 Jacques Solnesse", ils m'ont fait faire un essai et ce sont les femmes de Jacques Solnesse
24:02 et Jacques Antoine qui leur ont dit "ce gars là, il faut le prendre".
24:05 - Et vous avez comme ça connu Bernard Lavalette, Micheline Dax, Roger Carel, vous avez beaucoup
24:11 - Jean Amadou, Jean que j'avais déjà rencontré sur le Tour de France, Pierre Doris, l'immense
24:18 colossale Pierre Doris, Pierre Jean Vaillard.
24:22 - Tout le monde était là et c'était des blagues tout le temps.
24:27 - Ah tout le temps, on pleurait de rire, on pleurait de rire, il y a eu avec Michel Leib,
24:34 c'était inouï, on n'arrivait plus à reprendre la parole, c'était des instants en qualité
24:44 humaine, je pense que ce sont sans doute les plus belles années que j'ai vécues en croyant
24:52 en l'espèce humaine.
24:54 Il y avait quelque chose de goût de la dérision, de joie de vivre, d'offrir au public et ça
25:02 nous prenait, ça nous emportait, c'était une tourmente avec un garçon comme Jean-Pierre
25:06 Descombes, d'une générosité inouïe, capello complètement décalé, un homme tailleur.
25:12 - Alors justement étonnant votre capello.
25:14 - Oui, alors je lui ai fait faire ses premières dérapages contrôlées, il était le seul
25:18 à voir le monté avec moi et alors il se mettait à côté, il s'accrochait, il disait
25:22 "allez des dérapages mon cousin".
25:24 - Il était professeur d'anglais à la Canale, il avait une sorte de folie, il avait ses
25:30 photos dédicacées et il signait JC comme Jésus-Christ en faisant un poème.
25:34 - A chaque fois il faisait toujours un petit poème, je sais pas moi.
25:39 - Par exemple je l'ai vu un jour avec Daniel Gilbert qui n'a pas reconnu, il lui a fait
25:43 une photo pour Daniel qui est la plus belle, signé JC, il lui a donné, je crois qu'elle
25:47 n'en est jamais revenu.
25:48 - Donc elle connaît le miracle.
25:52 - Mais c'est vrai que c'était un homme cultivé mais en étant totalement fou.
25:57 - Non je dirais pas fou, un personnage qui avait son univers avec un troisième degré
26:05 étonnant à chaque seconde à table mais si vous saviez, il n'y avait pas de possibilité
26:12 de s'ennuyer, moi je n'ai connu que de grands emballements et du cœur et de l'esprit.
26:18 - Vous avez été aussi chansonnier, vous avez fait des sketchs pendant un moment.
26:22 - Alors, ah mais c'est incroyable c'est la police.
26:25 - Un peu vrai.
26:27 - Parce que j'ai toujours désiré monter sur scène, ça me tracasse encore.
26:32 - Oui ça peut arriver encore.
26:33 - Les guillons sont là, oui oui je ne désespère pas, j'espère que ma fille, ma puinée, Elodie
26:38 Menand qui est comédienne, qui a été Molière de la Révélation il y a deux ans, Molière
26:43 pour sort spectacle d'Arletty, elle joue Arletty, et là elle joue à la Comédie des
26:48 Chances Élisées, un spectacle qui a eu cinq nominations en Volière, je voudrais qu'elle
26:52 me mette en scène dans un one man show.
26:54 Bref, j'avais écrit quelques sketchs et j'en parle à Jean Amadou, et Jean me dit
27:00 "bah écoute, je te fais passer au Don Camillo", malheureusement le Don Camillo qui est en
27:04 train de fermer actuellement, et je me suis retrouvé sur scène, je dois dire que ça
27:08 a été le flop des flops.
27:09 - Ça n'a pas marché du tout.
27:12 - Ah mais alors pas marcher, rien, pas à rire.
27:16 - Et vous avez aussi, parce que vous avez vraiment tout fait Marc Menand, commenté le grand
27:20 prix Eurovision de la chanson, alors 79 à Jérusalem.
27:23 - Oui, tout à fait.
27:24 - Ça s'est arrivé comment ?
27:25 - Eh bien c'est arrivé parce que j'avais la chance qu'on me trouve, je sais pas, un
27:30 petit talent, et le patron des variétés, enfin des programmes à l'époque s'appelait
27:36 Jean-Michel Heppe, et je lui ai dit "écoutez Jean-Michel, voilà, moi je fais l'aventure,
27:40 je fais tout ça, mais j'aimerais présenter une émission de divertissement".
27:44 Bon il me dit "écoute, je te donne ta chance, il y a le grand prix de l'Eurovision", à
27:49 l'époque il y avait trois émissions qui se faisaient, et qui étaient la sélection
27:54 pour choisir l'artiste français.
27:56 Et c'était Marie Myriam.
27:59 - Non là c'était Anne-Marie David.
28:00 - Ah pardon.
28:01 - Ah pardon.
28:02 - Ah voilà c'est ça.
28:03 - Voilà, elle a fini troisième.
28:09 - Troisième.
28:10 - Il y a pas longtemps qu'on a pas connu ça avec la France, et vous vous êtes retrouvé
28:13 donc à commenter un univers que vous ne connaissiez pas.
28:16 - Non, mais c'était là encore, moi j'aime ces situations où on est défricheur de soi-même,
28:26 où on a pas spécialement de conseils, on vous a voté la confiance, et à vous de vous
28:30 débrouiller.
28:31 C'est-à-dire que vous n'êtes pas la marionnette.
28:36 Aujourd'hui quand je vois certains qui malheureusement sont otages de la personne qui leur parle
28:41 dans l'oreillette, là on donne la place d'émertoir, et ça c'est d'une jouissance.
28:47 Forcément il y a le trac avant, mais il y a la libération, et puis une fois que vous
28:52 êtes parti, à vous d'avoir cette imagination qui vous permet de créer votre ton, et là
29:00 c'est une première, il n'y en a pas une autre derrière.
29:02 - Et puis il y a aussi une autre activité que vous avez exercée en toute liberté,
29:07 c'est le romancier Marc Menard.
29:09 - Ah oui, ça c'est bon.
29:10 - Et il y a une chanson d'ailleurs qui résume l'intrigue d'un nouveau roman.
29:13 - La Demoiselle des honneurs, le premier amour un petit peu interdit de Claude Lemaël,
29:25 une très belle chanson, mais ce que j'ai choisi c'est que ça correspond un peu à
29:29 un nouveau roman.
29:30 Grâce à l'école d'ailleurs.
29:32 - Non mais c'est un roman dont je suis très très fier, parce que moi ce que j'aime quand
29:38 j'ose m'adresser à des lecteurs potentiels, c'est de trouver une musique.
29:42 Donc d'appeler les mots et de leur proposer éventuellement un exercice qu'ils n'ont
29:50 jamais eu jusque-là.
29:51 Les étonner eux-mêmes, faire jaillir la métaphore.
29:56 Et le plus dur en la matière, c'est lorsqu'il s'agit d'évoquer la sensualité.
30:01 Et en l'occurrence j'ai une vie, je ne l'ai jamais cachée, une vie de libertin, car c'est
30:06 ma façon d'être.
30:07 Je crois à la liberté des sens, à la liberté de l'esprit, à la liberté dans son sens
30:13 le plus large, dans toute son envergure.
30:16 Et j'ai écrit un roman qui s'appelle "Mes divines débauches" et je pense que c'est
30:20 à lui que vous faites allusion.
30:22 C'est mon seul roman à connotation autobiographique.
30:26 - Oui, parce que je crois que ce sont des professeurs de l'école qui vous ont offert
30:31 votre premier instant d'amour.
30:33 - Ah ça c'est un instant extraordinaire.
30:35 J'ai fait des études d'officiel à la marine marchande.
30:37 J'étais très en avance dans mes études.
30:39 Alors forcément on me chariait un peu, mais le plus déconneur c'était moi.
30:43 Il y avait un professeur de physique qui s'appelait Forestier.
30:47 Tonton pour les intimes.
30:49 Un jour il est là sur l'estrade, il avait toujours une blouse blanche pour s'adresser
30:56 à ses énergumènes.
30:57 Ils avaient deux ans et demi, trois ans de plus que moi.
31:00 Et il dit "voilà messieurs, quelque chose ne va pas.
31:05 Notre jeune ami Marc Menand, il faut bien le reconnaître, il est puceau.
31:10 C'est le seul ici qui soit puceau.
31:14 Nous ne pouvons pas le laisser en cet état.
31:17 Il ne faut le conduire à ses dames.
31:19 Je me souviens, je le vois là tonton.
31:22 Il dit "messieurs, je vais vous demander de préparer, je vous ai préparé une petite
31:27 enveloppe, chacun donnera son bol et nous conduirons notre jeune Menand à ses dames".
31:35 Et j'ai eu deux parrains qui m'ont effectivement accompagné, déambulé, longuérant ce fantasmagorique
31:45 pour que je choisisse la première princesse des sens.
31:49 Magnifique.
31:50 Alors vos romans, je crois, il m'en souvient, vous les avez écrits quelques fois dans une
31:53 loge de concierge.
31:55 Oui, rue Pasteur à Levallois-Perret.
31:58 Et parce que il faut la solitude.
32:02 C'est extraordinaire de pouvoir se replier sur soi.
32:06 Et j'avais dégoté grâce à un copain, Dominique Martial, qui habitait au quatrième étage.
32:14 Il dit "écoute, la concierge, enfin la propriétaire ne veut plus de concierge.
32:17 Si tu veux, tu peux louer la loge".
32:19 Et c'était très amusant parce que c'était au moment où j'avais terminé les Jeux de
32:23 concierge, j'avais vraiment une vraie popularité, célébrité.
32:27 Et de temps en temps, on toquait.
32:29 Alors j'ouvrais et les gens regardaient, ils ne savaient plus où ils étaient.
32:34 Je disais "non, ne vous trompez pas, mais il n'y a plus de concierge".
32:37 Et comme vous avez vraiment tout fait, vous êtes intéressé aussi au paranormal et à
32:42 la voyance.
32:43 Oui.
32:44 Pendant des années à la radio.
32:45 Alors on a fait une émission sur Europe 1.
32:47 C'est Jérôme Bellet qui un jour me fait venir à Europe 1 et l'été, il me dit "écoute,
32:54 on ne va pas faire le club de la presse, on va le mettre en vacances.
32:57 Dis donc toi, tu t'intéresses au paranormal ?"
33:01 Il s'est trouvé que j'avais connu une période de jachère où quelques reportages étaient
33:08 nécessaires à la pige pour que je puisse survivre.
33:11 Et j'avais proposé à TF1 plusieurs reportages.
33:15 Et on en était arrivé à faire un reportage sur la voyance dans le cadre du droit de savoir.
33:21 Qui a été un énorme succès.
33:23 Je crois que ça reste le troisième taux d'écouté.
33:26 Bellet avait entendu ça.
33:27 Alors il me propose, je lui dis "écoute, du moment que je suis au micro, tu sais que
33:31 ça m'intéresse, moi je m'en fous".
33:32 Il me dit "alors tu me fais cet été une émission sur le paranormal".
33:35 Tout de suite ça a été un énorme succès.
33:38 Et il m'a dit "eh bien on fait ça le dimanche matin qui est sinistré".
33:42 Et on a eu jusqu'à 2 millions d'auditeurs le dimanche matin sur Europe 1.
33:47 Ça a duré 5 ans.
33:49 Il se trouve que vous avez fait ce reportage en allant voir des voyantes comme un cobaye.
33:54 Oui, j'ai repris le principe du commentaire dans l'action.
33:58 Et là j'arrivais et je disais "écoutez, je vais pas tricher, je suis journaliste, je
34:02 viens avec mon équipe, vous allez me dire ce que vous ressentez à la fois sur mon passé,
34:09 à la fois sur mon avenir.
34:10 Et puis j'en aurais plusieurs et on verra au moment de la diffusion du reportage si
34:16 dans ce que vous avez prédit il y a des réalisations ou non".
34:20 Et alors sur ce qu'ils annonçaient de mon passé on mettait "vrai ou faux".
34:24 Et au moment de la diffusion même chose par rapport à la réalisation "vrai ou faux".
34:29 Moi je me souviens quand je travaillais avec Philippe Bouvard, quand on débutait tous
34:32 les deux RTL, j'allais chercher des voyantes pour l'émission et un jour je suis arrivé
34:36 chez Madame Frédérica à côté de chez Chanel.
34:38 Elle avait une chouette sur l'épaule comme une vieille voyante et comme elle a dit "c'est
34:44 à quel sujet ?" je suis reparti aussitôt parce qu'on avait aucune chance.
34:49 Mais c'est fou le nombre de choses que vous avez fait et en plus vous avez continué
34:54 et le résultat de cette continuité c'est un livre qu'on va évoquer dans quelques
34:58 instants à travers une autre date le 23 novembre 2023.
35:02 A tout de suite sur Sud Radio avec Marc Menon.
35:05 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
35:08 Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Marc Menon.
35:11 Alors le parcours le plus atypique que j'ai eu depuis le début des clés d'une vie.
35:14 Vous avez à peu près tout fait à la télévision sauf le ménage et la vaisselle.
35:17 Oui parce que j'ai même présenté le journal télévisé un jour.
35:21 Et la météo ! Et la météo ! Oui ! Oui oui oui !
35:24 Alors là maintenant dans un autre univers, vous présentez Face à l'info avec Christine
35:30 Kelly tous les soirs depuis 4 ans et vous publiez avec elle ces destins qui ont fait
35:34 l'histoire chez Plon.
35:35 Alors là c'est le point de départ justement, c'est une séquence que vous avez fait avec
35:39 elle pour ces news.
35:40 On avait une émission le dimanche matin qui s'appelait "Les Grands Destins" et ça a très
35:47 très très bien marché.
35:48 On recevait des lettres de gens "mais pourquoi ça fait pas un livre ?" Et moi j'avais pas
35:51 très envie parce que pour moi l'écriture c'est magique, l'écriture nécessite un
35:56 engagement.
35:57 Et Christine m'a dit "si" et puis l'éditrice est venue Lisboël, elles ont réussi à me
36:02 convaincre toutes les deux à partir du moment où il était admis que l'on puisse vraiment
36:08 façonner à la fin le texte, qu'il y ait une ambition littéraire.
36:12 On n'a pas le droit de faire du produit pour du produit, faire une ressucée pour dire
36:17 "on fait du fric", moi ça m'intéresse pas.
36:18 Je voulais que ceux qui ignoraient tout puissent avoir une connivence avec les personnages
36:23 qu'on reconnaissait et que l'on leur proposait et qu'il y ait cette magie de la plume.
36:29 Alors ce livre c'est une suite de questions réponses, les questions posées par Christine
36:33 Kelly et les réponses sur Jeanne d'Arc, Beethoven, Saint-Exupéry et beaucoup d'autres
36:37 avec des références historiques précises.
36:40 Ah bah bien évidemment, c'est-à-dire que moi je suis pas historien, Christine non plus,
36:44 on est des raconteurs d'histoire.
36:46 Mais l'historien il focalise sur un personnage, moi la grande chance c'est que je me sers
36:52 de ce travail d'agriculteur qui est celui de l'homme de l'histoire, qui fait germer
36:59 les connaissances et puis après il y a les livres qui s'additionnent.
37:03 Alors moi je visite les biographies, je retiens ce qui me paraît le plus étonnant et…
37:09 Le plus anecdotique aussi.
37:11 Ah bah oui, oui c'est ce que j'allais dire, d'où le côté plus étonnant.
37:14 Et j'ai eu la chance d'avoir un personnage, Laurent Le Châtelier, qui avait pendant 25
37:20 ans colligé tout ce qui était papier culturel.
37:24 Et c'est un trésor inouï dont je dispose à la maison parce que je faisais une émission
37:29 sur Radio Monte Carlo, chaque jour j'évoquais un destin.
37:32 Et tout ça est là.
37:33 Alors quand on décide d'évoquer Jeanne d'Arc, je vais puiser tout ce qui me paraît
37:39 étonnant et après je me dis comment évoquer cette femme de l'histoire en étant dans
37:48 la possibilité de mettre les gens en contact avec elle.
37:53 Comme s'ils allaient vivre pendant des pages immergées à son époque.
37:58 Comme s'ils étaient à son côté.
38:00 Et ce que j'espère faire apparaître avec Christine, c'est de faire apparaître l'âme
38:06 des personnages.
38:07 De découvrir quelque chose de ce qui les porte, de ce qui les a conduits à être ainsi des
38:13 lumières de l'existence de l'humanité.
38:17 Et en même temps Marc Menand, en rétablissant certaines vérités historiques.
38:20 Parce que la bergère qui gardait ses moutons, c'est une légende.
38:24 Non mais non seulement il y a ça.
38:26 Non elle n'est pas bergère, elle est la fille d'un notable.
38:31 J'explique comment elle vit.
38:32 On s'aperçoit que oui, elle est plutôt choyée.
38:35 Reste que néanmoins, on est en province, à une époque où les jeunes filles ne vont
38:39 pas à l'école.
38:40 Elle apprend plus la couture que la lecture.
38:42 Et le plus invraisemblable, c'est qu'elle soit capable de monter à cheval sans jamais
38:47 l'avoir fait et en accompagnant des guerriers.
38:50 Bref, que de questions et on essaie de restituer ce que l'on connaît d'elle et comment cette
38:56 jeune fille dégage un tel enthousiasme qu'elle peut lever à ses côtés des guerriers et
39:03 que ceux-ci, grâce à elle, trouvent cette capacité à braver la mort au nom d'un roi
39:11 qui n'est pas roi puisque ce sont eux qui permettront à celui que l'on appelle le
39:15 dauphin qui a été, je dirais, mis à l'index de l'histoire par sa propre mère, Isabaud
39:21 Bavière, et qu'elle permettra de faire hisser sur le trône en tant que Charles VII.
39:27 Et ce livre, et c'est important Marc Menand, est un livre pédagogique.
39:31 Oui enfin pédagogique, ça veut dire, c'est un livre d'histoire.
39:34 Ce qui m'intéresse, La Fontaine, j'espère qu'on est avec La Fontaine, qu'on se promène
39:39 avec lui là, qu'on est en errance.
39:42 J'espère qu'on est aussi avec le petit Léonard de Vinci qui arrive dans l'atelier,
39:47 qui est confronté à la création.
39:49 J'espère que l'on est avec le Moum Bonaparte qui est propulsé en France sans connaître
39:54 la langue et qui soudain doit se créer son univers et chercher en lui cette force de
40:01 faire front face à des énergumènes qui se moquent de lui.
40:05 Partout je cueille ce qui est donc la sève de l'existence, le Beethoven de 4 ans et
40:12 demi qui est réveillé en pleine nuit par son père, qui a décidé d'en faire le nouveau
40:16 Mozart et qui arrive avec un professeur de musique à 1h du matin et qui l'oblige à
40:22 se mettre devant le piano pour montrer qu'il possède le don.
40:26 C'est tout ça que je veux mettre en scène, que l'on soit émerveillé et que l'on sente
40:31 qu'il est possible à tout un chacun de trouver la petite étincelle qui pourra peut-être
40:37 le propulser, non pas pour un destin qui méritera un jour quelques pages, mais au moins qui
40:43 méritera de se dire que j'ai eu la chance de vivre.
40:46 - Exactement, La Fontaine justement dont vous parlez, quand je dis c'est pédagogique, c'est
40:50 parce que beaucoup d'enfants connaissent La Fontaine grâce à cette chanson.
40:53 - Et beaucoup d'enfants ont eu grâce à François Goyard des bonnes notes à l'école sur La
41:04 Fontaine et sur Molière, c'est assez étonnant.
41:07 C'est vrai que c'est indispensable, mais ce qui est étonnant avec vous Marc Menand,
41:11 c'est qu'au départ vous n'aimiez pas l'histoire.
41:13 - C'est pas ça, moi au départ j'ai bouffé des mathématiques.
41:16 Ça me fascinait, la capacité de l'esprit à jongler avec des symboles abstraits et
41:24 de faire jaillir en quelque sorte tel le commissaire de police qui cherche le coupable.
41:29 Là, on ne connaît pas le coupable, on l'appelle X et qui est X, il faut le découvrir.
41:36 Et par l'agilité de l'esprit, on doit mener la démonstration.
41:41 Et ça c'est formidable.
41:42 Ce qui permet sans doute après de pouvoir mieux raconter les histoires parce que vous
41:47 avez cette capacité à faire lever les petits éléments qui s'agencent les uns dans les
41:58 autres et découvrir aussi la potentialité du ton qui révèle l'émotion.
42:05 Sans émotion, il n'y a pas d'histoire.
42:07 - Alors vous donnez aussi des noms et des surnoms à vos personnages.
42:10 Par exemple vous dites de Jean Lafontaine qu'il est un croqueur de vie.
42:14 - Oui, c'est un… - On ne le sait pas assez, on ne l'apprend
42:17 pas à l'école.
42:18 - Mais c'est ça que j'ai essayé de faire, c'est de montrer au-delà des événements.
42:21 Là, 20 pages, on pourrait se dire, en 20 pages où on ne raconte pas un personnage,
42:25 si c'est un portrait, ce n'est pas un fichier Wikipédia.
42:28 C'est là qu'il faut chercher les mots, il faut jongler avec eux et surtout de pouvoir
42:34 placer les petites scènes qui font qu'on vit l'instant avec Jean de Lafontaine.
42:41 On se retrouve à Château-Thierry, l'un à table avec sa femme et l'amant de sa femme
42:47 et comment soudain, il dit, la rumeur est tellement épouvantable dans le pays, tout
42:51 le monde se moque de moi, ce qui n'est pas très grave, mais c'est préjudiciable à
42:55 notre chère femme.
42:58 Et ce que je te propose, dit-il à l'amant de sa femme, c'est que demain, on va régler
43:04 ça à l'honneur, je te provoque en duel et puis voilà.
43:08 Et le lendemain, on s'affronte à l'épée, à peine le premier coup est levé vers Lafontaine,
43:15 il hurle, il dit, ça y est, je suis mort, l'honneur est sauve.
43:19 Ils reprennent la conversation le midi autour d'une bonne table.
43:25 Voilà Lafontaine.
43:26 Et on découvre que Lafontaine, grâce à vous, Marc Menand, a failli devenir prêtre.
43:30 Alors il a failli devenir prêtre, alors c'est extraordinaire parce que ça lui vient, lui
43:34 qui est né libertin, lui qui avait une soif totale de liberté, soudain, à 14 ans, 15
43:42 ans, alors qu'il est en train de suivre ses études à Paris, il a l'illumination, il
43:48 a la foi ardente, l'âme qui en appelle à se tourner vers le ciel.
43:54 Malheureusement, en théologie, il n'est pas très bon, il lui faut des cours particuliers.
43:58 Savez-vous, on lui donne ses cours de particuliers ? Rue d'Enfer ! Alors forcément, rue d'Enfer,
44:04 ça brûle la foi et rapidement, il se retrouve avec les copains dans les tavernes, continuera
44:10 son chemin, sera un grand intime.
44:12 Je raconte les scènes avec Molière, comment tous les deux se portent lorsque la vie se
44:19 fait un peu vacharde et comment ils ont le sens de la dérision, le sens de la camaraderie
44:25 heureuse.
44:26 Et La Fontaine a été élue à l'Académie française, mais la première fois, ça a été
44:30 refusé par le roi, il a fallu une deuxième élection.
44:32 Oui, oui, oui !
44:33 C'est incroyable !
44:34 Oui, parce que le roi en voulait à La Fontaine, car La Fontaine, on connaissait fable, mais
44:39 au départ, l'énergumène avait écrit des contes licencieux, qu'on voulait liser aujourd'hui,
44:45 on peut dire, bah, dans les courants de vertu telles qui se multiplient aujourd'hui, peut-être
44:50 que ça finirait par refusquer tels les dévots du temps.
44:53 Toujours est-il que le roi avait mal pris la chose et il finira par rétablir La Fontaine.
45:01 Il lui envoie même un petit trésor, je dirais des piécettes d'or et La Fontaine les oublie
45:08 dans le fiac qui le conduit à Versailles, ce qui fait éclater de rire le roi, mais
45:13 il ne sera jamais un courtisan.
45:15 Il ne rencontre Louis XIV qu'une ou deux fois, c'est tout.
45:18 Et l'Académie française, effectivement, il s'est présenté deux fois, ce qui est
45:21 rien à côté de Paul Guth, qui s'est présenté 16 fois.
45:24 Ah le merveilleux Paul Guth !
45:26 Et il n'a jamais été élu, mais il s'est tellement présenté qu'on a l'impression
45:29 qu'il est élu !
45:30 Et vous évoquez aussi, justement, Beethoven.
45:34 L'hymne à la joie de quelqu'un qui a été un enfant martyr, ce qui ne passerait pas
45:42 aujourd'hui, Marc Menand.
45:43 Ah bah non, mais c'est plus que l'enfant martyr, c'est Inouï ce que lui fait subir
45:49 son père, qui n'a qu'une obsession, c'est parce que lui, c'est un artiste, quand je
45:55 dis un artiste, il est dans la paroisse, l'homme de l'orgue, des basses besognes musicales,
46:02 il en souffre.
46:03 Et en cette époque, il y a le Camozard, le prodige.
46:10 Et si mon petit était le nouveau Mozart ?
46:13 Alors à trois ans et demi, on le met devant le piano, allez, travaille mon garçon, travaille,
46:18 travaille.
46:19 Et quand il y a la moindre fausse note, le coup de règle.
46:21 Et je vous ai raconté, donc le père, le soir, oublie son manque de talent, il a rendez-vous
46:27 avec sa maîtresse, dame Bouteille, dans les tavernes, et il y rencontre Tobias Pfeiffer,
46:35 qui est un chef d'orchestre de l'errance.
46:37 Lui, c'est l'homme de la livre extrêmement doué, mais il ne supporte pas d'être trop
46:41 longtemps dans la même fréquentation.
46:43 Donc il va d'un orchestre à l'autre.
46:44 Et là, M.
46:46 Beethoven lui dit j'ai un fils qui a un don inouï, viens voir ça, je vais.
46:53 Et à une heure du matin, il réveille le gamin, le pauvre môme qui est en train de
46:58 dormir et lui, allez hop, va devant le clavier.
47:01 Et là, il se laisse aller.
47:03 Et Tobias, qui n'en revient pas, qui dit eh bien écoute, je vais rester à côté
47:08 de ton fils et pendant plusieurs mois, ça sera son seul professeur.
47:11 Et grâce à lui, il prendra une amplitude et ensuite, ce sera une éducation comme ça.
47:17 Selon les rencontres de Bricket Brock, il partira faire une grande tournée jusqu'en
47:22 Hollande avec sa maman où personne ne comprend son talent.
47:26 Mais bref, cet homme qui sera condamné à l'enfermement à cause de la surdité et qui
47:33 a dit je prendrai mon destin à la gorge.
47:37 C'est dire cette force, cette volonté de vivre et l'hymne à la joie correspond complètement
47:45 à ce tempérament qui fait qu'il révolutionne la musique.
47:50 Il donne à la musique ce côté tonitruant, cette tourmente, ce côté orageux invraisemblable.
47:56 Et dans ce livre, ces dessins qui ont fait l'histoire, donc que vous signez avec Christine
48:00 Béli, vous évoquez Saint-Exupéry et il y a une photo avec Consuelo, la femme de Saint-Exupéry.
48:05 Et je ne sais pas si vous savez, mais quand elle est devenue veuve, quand Saint-Exupéry
48:09 est parti, il y a eu quelqu'un qui l'a ensuite protégé, qui est resté son meilleur ami.
48:14 C'est Henri Verne, le créateur de Bob Moran.
48:17 Ah oui.
48:18 Qui a été vraiment son protecteur.
48:20 C'est assez étonnant.
48:21 Alors moi, je côtoie Saint-Exupéry depuis très longtemps.
48:25 Mon avant-dernier roman, c'était "L'homme qui croyait dans sa chance", c'est l'histoire
48:29 de Mermoz.
48:30 Et dans ce roman, je raconte, et là je fais un résumé dans ce livre, pourquoi je suis
48:36 persuadé que Mermoz est le petit prince.
48:39 Je donne tous les éléments.
48:40 Donc maintenant, quand vous lirez "Le petit prince", vous saurez pourquoi en réalité,
48:45 c'était l'un des meilleurs amis de Saint-Exupéry, à savoir Mermoz, comment ils se rencontrent,
48:51 comment ils grandissent en fraternité et comment Saint-Exupéry doit rendre hommage
48:59 à son ami lorsqu'on apprend sa disparition.
49:01 Moi, je ne souhaite qu'une chose, c'est que les ventes de votre livre s'envolent,
49:05 comme Mermoz et Saint-Exupéry.
49:07 Ça s'appelle ces destins qui ont fait l'histoire avec Christine Kelly.
49:10 On vous retrouve aussi sur CNews tous les soirs, bien sûr, avec Christine Kelly, Marc
49:14 Menand.
49:15 Continuez à faire autant de choses aussi passionnantes et aussi passionnées.
49:18 Vous êtes adorable.
49:19 Merci beaucoup, Jacques.
49:20 Merci.
49:21 Les Clés d'une vie, c'est terminé pour aujourd'hui.
49:23 On se retrouve bientôt.
49:24 Restez fidèle à l'écoute de Sûr Radio.