Film documentaire de Dominique Martin Ferrari
Category
📚
ÉducationTranscription
00:00 [bruit de vent]
00:12 Le déluge fut 40 jours sur la terre.
00:15 Les eaux gonflèrent et soulevèrent l'arche
00:19 et elle s'éleva au-dessus de la terre.
00:22 [bruit de vent]
00:32 Les eaux grossirent de plus en plus.
00:35 Mythe du déluge ou récit de la Genèse
00:38 raconte la destruction de l'humanité.
00:41 Est-ce le message porté par les temps dans lesquels nous sommes entrés ?
00:45 La menace est réelle.
00:48 Partout dans le monde, la mer monte.
00:52 Ce que l'homme avait gagné sur la mer est en train de disparaître.
00:56 Incapable d'avoir su agir à temps, nous fûmes condamnés à nous adapter.
01:01 [bruit de vent]
01:22 Il y a des siècles, Aigues-Mortes et Narbonne,
01:25 désormais entourées de terre, étaient des ports.
01:28 Puis la mer recula.
01:30 La vie se mit en place.
01:32 Et les hommes apprirent à vivre avec le dur climat méditerranéen.
01:36 [musique]
01:50 Avec le réchauffement arriva la sécheresse,
01:53 les canicules et la montée des eaux.
01:56 Un des signes du grand changement à venir fut la remontée du sel dans les sols.
02:01 [musique]
02:12 Pour mesurer la salinité de l'eau, on a des sondes,
02:15 des petits appareils automatiques.
02:18 [bruit de sonde]
02:25 Donc ça c'est notre sonde qui est tout au fond
02:28 et qui mesure ce qui se passe à 8 mètres de profondeur.
02:31 [bruit de sonde]
02:36 Là l'eau est à peu près à 1 mètre sous le sol,
02:39 sous le niveau du sol, donc la teneur en sel de la nappe.
02:43 Donc là en profondeur à 8 mètres.
02:46 Et donc normalement, une nappe, il y a moins d'un gramme de sel par litre.
02:51 [bruit de sonde]
02:57 Voilà, donc là j'ai la sonde qui est dans la nappe
03:02 et on a la valeur de sel, de salinité, on va dire, en grammes par litre.
03:07 Et on a 8,6 grammes de sel par litre.
03:09 Et du coup, c'est une des problématiques en fait pour toutes les cultures,
03:14 c'est que le sol et la nappe sont salés.
03:17 [musique]
03:46 Voilà, du coup on voit bien que cette vigne, elle est en très mauvais état.
03:51 Donc elle a dû subir plusieurs années probablement un stress important
03:55 lié au manque d'eau ou à cause du sel justement.
03:59 Donc je crois que c'est probablement sa dernière année.
04:03 Sur ce premier rang de vigne là, on voit que déjà sur le tout début,
04:08 il manque déjà 4 pieds de vigne qui ont dépéri en fait.
04:12 Là, ce n'est clairement pas juste des petites dégradations au niveau des vignes,
04:16 c'est clairement des pieds, des pieds qui ont souvent plusieurs dizaines d'années
04:21 qui dépérissent et puis d'une année sur l'autre qui disparaissent.
04:24 Donc c'est une vraie mortalité des pieds de vigne.
04:28 C'est un vrai fléau en fait pour la vigne, ce problème de sel en fait
04:33 qu'on retrouve à la fois dans les sols, donc en superficiel,
04:36 mais aussi plus profond au niveau de la nappe.
04:39 [Bruit de la mer]
04:45 On est à plus de 20 grammes de sel par litre, sachant que l'eau de mer c'est 35,
04:50 donc on a plus de la moitié d'eau de mer, donc c'est vraiment très salé ici.
04:55 [Bruit de la mer]
04:58 Les difficultés effectivement sont peut-être aussi accrues en contexte
05:01 de changement climatique où on voit qu'il fait de plus en plus chaud.
05:04 Voilà, c'est ce genre de choses aussi qui fait que c'est plus compliqué
05:07 pour les agriculteurs puisque s'il fait plus chaud, la plante a besoin de plus d'eau
05:11 et comme il y a déjà du sel dans les sols et dans la nappe,
05:14 ça va créer un problème de plus, donc ça devient compliqué effectivement pour l'agriculture.
05:19 [Bruit de la mer]
05:23 Donc dans le cadre de ce projet, on s'est également intéressés
05:26 à la problématique de submersion et en particulier du coup sur la zone des étangs.
05:31 Et donc on a travaillé avec notre équipe de littoralistes à regarder ce qui se passerait
05:36 suite à la montée des niveaux d'eau qui sont envisagés par les différents scénarios du GIEC.
05:42 Et du coup, ce qu'ils tentent à montrer, c'est que dans une vingtaine d'années,
05:46 toute la zone en rouge là passerait sous l'eau une grande partie de l'année.
05:51 Donc c'est une zone qui n'est pas négligeable en termes de superficie.
05:55 Et ces scénarios montrent également qu'avec des tempêtes qui auront lieu,
06:00 on va dire une fois par an environ, et bien on passerait sur toute cette zone là
06:04 en orange qui serait submergée.
06:06 Donc ça commence vraiment à faire des superficies importantes
06:10 qui vont se retrouver du coup sous l'eau et du coup qui vont apporter du sel
06:13 au niveau du territoire, des sols et de la nappe.
06:16 Et enfin, le scénario le plus critique, exceptionnel, pour cet horizon 2030-2050,
06:23 c'est celui qui est présenté ici en vert et qui représente en fait une tempête centenale,
06:29 donc d'occurrence cent ans, qui a le risque de se produire une fois tous les cent ans.
06:35 Et donc là c'est vraiment toute la zone sud du territoire de la Narbonnèse
06:39 qui serait intégralement submergée par rapport à l'actuel.
06:43 Et on voit que ça concerne vraiment une grande superficie du territoire.
06:49 Et sur toute la zone côtière, il y a de nombreuses habitations.
06:53 [Musique]
06:57 [Musique]
07:01 [Musique]
07:04 [Musique]
07:10 [Musique]
07:16 [Musique]
07:22 [Musique]
07:28 [Musique]
07:31 La montée de la mer c'est un phénomène assez naturel, assez bien compris aujourd'hui.
07:38 Il est issu en fait de trois causes qui se combinent, qui se croisent.
07:43 La première c'est le simple fait que l'atmosphère se réchauffant,
07:49 et bien la mer se réchauffe aussi, et que tout ce qui gonfle, tout ce qui chauffe, pardon, gonfle.
07:55 Ensuite il y a la fonte des glaciers terrestres,
07:59 qui donc libère de l'eau en quantité plus grande dans la mer.
08:03 Et puis enfin il y a la fonte des calottes glaciaires en Arctique et en Antarctique
08:09 qui rajoutent des volumes considérables d'eau.
08:11 Donc ça résulte en une montée générale du niveau moyen de la mer sur l'ensemble du globe.
08:18 Alors on peut voir sur cette carte en tireté blanc le profil du trait de côte tel qu'il est actuellement.
08:27 Et en bleu les surfaces qui vont être envahies par la mer à l'échelle à peu près du siècle,
08:33 avec une montée de la mer de l'ordre de 1 mètre.
08:36 Alors les grandes villes, curieusement d'ailleurs, quand elles ont été construites il y a plus de 1000 ans,
08:44 elles étaient à une certaine distance de la mer, pour tout un tas de raisons d'ailleurs.
08:48 Mais aujourd'hui elles vont redevenir, si on peut dire, des ports.
08:52 C'est-à-dire que la mer devrait atteindre pratiquement Montpellier,
08:56 la partie basse de la ville étant progressivement envahie par la mer.
09:01 Hague devrait aussi devenir une sorte de presqu'île.
09:05 La mer deviendra monter jusqu'à Béziers et ainsi jusqu'à la côte espagnole,
09:09 avec toutes les zones basses envahies par la mer.
09:12 Et les zones construites, qui sont généralement un petit peu au-dessus,
09:15 apparaissant finalement comme des villes de littoral.
09:19 Menacée par les eaux et le sel, comme pour la vigne dans la Narbonnaise,
09:34 la Camargue voit son riz dépérir.
09:37 (musique)
09:40 Selon plusieurs scénarios, aux grands dames des gardiens,
10:01 la mer va envahir le delta et recouvrir les grandes manades
10:05 qui font la réputation de cette terre protégée depuis cinq générations.
10:09 À la Tour du Valas, Jean Jalbert et Raphaël Billet
10:29 travaillent au grand laboratoire de l'adaptation.
10:32 Le delta a commencé à sédifier il y a 17 000 ans à peu près
10:36 et continue à sédifier aujourd'hui.
10:38 Donc c'est vraiment sur ces derniers millénaires,
10:40 et c'est surtout dans les derniers 10 000 ans où on a eu un climat extrêmement stable
10:44 et un niveau des océans et des mers qui a été assez stable.
10:47 Donc on peut dire que la Camargue telle qu'on la connaît aujourd'hui,
10:50 c'est vraiment le travail des derniers 10 000 ans.
10:53 Sur cette carte, on voit résumer un peu l'histoire de la Camargue
10:57 au cours des derniers 10 000 ans.
10:58 Le bleu foncé, vous voyez les deux bras actuels du Rhône,
11:00 le grand Rhône ici qui est entre Arles et Saint-Ven-Giraud,
11:02 et le Port Saint-Louis du Rhône,
11:03 et puis le petit Rhône entre Arles et Sainte-Marie-de-la-Mer ici.
11:06 En 1869, l'ensemble de la Camargue a été sédifié,
11:09 c'est-à-dire sur les deux bras du Rhône,
11:11 des digues ayant été sédifiés sur la rive droite et la rive gauche,
11:14 du petit Rhône et du grand Rhône,
11:15 et puis ce qu'on appelle la digue à la mer qu'on voit figurer ici par ce trait orange,
11:19 qui a été construite 13 ans de l'arrière du trait de côte à l'époque,
11:23 au moins 1,5 km en arrière,
11:26 et par endroits plusieurs kilomètres en arrière du trait de côte,
11:28 une ligne qui avait pour vocation de défendre la Camargue contre les subversions marines.
11:32 Donc à partir du moment où le Delta a été endigué et a été fixé,
11:36 les hommes l'ont investi pour avoir une culture rentable, d'agriculture notamment,
11:41 où ça a été ensuite le tourisme,
11:42 ça a été l'industrie aussi sur certains endroits,
11:44 et notamment l'industrie salinière.
11:46 Et à partir de là, les Camarguais ont perdu la notion de l'aléa et du risque,
11:52 c'est-à-dire qu'on a, et maintenant ça fait 5 générations à peu près,
11:56 qu'on vit dans une Camargue endiguée,
11:59 où on a vécu avec l'illusion de la stabilité, de la permanence des choses.
12:02 Or, un Delta, par essence, c'est le lieu de l'impermanence des choses,
12:06 c'est un lieu par essence dynamique.
12:08 À mon sens, la Camargue est un laboratoire de la résilience et de l'adaptation.
12:20 Près des Salins de Giraud, les Salins de l'Est poursuivent leur exploitation.
12:25 Depuis 100 ans, on y récolte le sel.
12:29 Un sel de mer de qualité remarquable, destiné à l'alimentation.
12:33 Les eaux des bassins où prolifèrent les algues microscopiques,
12:37 appelées dunaliella salina, sont colorées de rose.
12:42 Une biodiversité incroyable s'est installée le long des 7 km de route
12:46 qui séparent les Salins de la pointe de Bauduc.
12:49 Là, alors que l'administration maritime veut faire place nette
12:54 avant la montée irrémédiable de la mer,
12:57 le dernier pêcheur de Bauduc a défendu son pont de la mer
13:01 et a fait sa démarche.
13:03 Le pêcheur a fait sa démarche,
13:06 mais il a été dénommé le pêcheur le plus important de la mer.
13:10 Il a défendu son ponton et ses derniers bateaux,
13:14 vestiges d'un temps révolu.
13:17 Pourtant, le littoral tel qu'on le connaît aujourd'hui
13:28 a à peine 60 ans d'âge.
13:38 Avant, sur les kilomètres de sable fin,
13:41 s'étalaient quelques baraques de briques et de brocs,
13:44 des maisons de pêcheurs ou des campings sauvages.
13:47 Ils occupaient les plages de sable qui n'étaient plus que des poubelles
13:51 à ciel ouvert en fin d'été.
13:54 ...
14:21 En 1963, à la demande du général de Gaulle,
14:25 Pierre Racine, conseiller d'Etat, directeur de l'ENA,
14:29 lance sa mission d'aménagement du littoral avec un objectif,
14:33 attirer un tourisme de plage.
14:36 Les touristes en route vers l'Espagne et venus du nord de l'Europe
14:40 ne font que passer. Il faut les arrêter.
14:44 ...
15:00 La mission Racine bouleverse le littoral.
15:03 7 stations balnéaires représentant 500 000 lits sont créées.
15:07 On les relie par une route des plages
15:10 qui va bloquer les mouvements de l'érosion.
15:14 Certes, quelques coupures d'urbanisation sont protégées,
15:18 rapidement occupées par les activités agricoles,
15:21 maraîchage, vignes, élevage.
15:24 ...
15:53 ...
16:02 -La mission Racine était un ambitieux plan
16:05 de restructuration, d'aménagement et de développement touristique
16:09 de la côte de l'Occitanie.
16:12 Elle s'est adaptée à ce contexte géomorphologique particulier.
16:19 Elle a notamment choisi un certain nombre de zones
16:23 de développement prioritaires, en partant du sud au nord,
16:27 la partie Argelès, le Cat, en remontant vers la zone
16:31 Gruissant-Valrasse, au-dessus, la région de Sète,
16:35 et enfin la région de Montpellier, avec une des zones
16:39 les plus emblématiques, la région d'Aiguement.
16:43 -Dès la mission Racine, des secteurs ont été définis
16:47 sur lesquels on a implanté des stations balnéaires
16:51 et des secteurs qui devaient rester naturels.
16:55 Aujourd'hui, l'action du Conservatoire est encore
16:59 dans ces espaces de coupure d'urbanisation.
17:03 ...
17:06 Le modèle de la mission Racine, on retient l'aspect
17:09 en béton et en aménage, mais il y avait aussi
17:12 dans les objectifs de préserver les espaces,
17:15 de sortir les véhicules déjà à l'époque de ces espaces.
17:19 Notre action s'inscrit toujours dans ces objectifs.
17:23 Il y avait une préoccupation environnementale,
17:26 on le trouve dans les textes, avec des démarches
17:29 d'accueil du public, de recul de la voiture,
17:32 qui sont assez étonnants pour l'époque,
17:35 et qu'on retrouve dans des éléments de conception
17:38 de stations balnéaires, comme celle de la Grande Motte.
17:41 Malgré le fait qu'on ait aménagé et détruit
17:44 ces stations, on a décidé de les protéger
17:47 en créant des sites classés sur ces espaces littoraux.
17:50 On a beaucoup de sites classés qui recouvrent ces espaces.
17:53 ...
17:56 ...
17:59 ...
18:02 Pour protéger les aménagements qui ont été faits,
18:05 à la fois les stations balnéaires, mais aussi
18:08 les infrastructures, comme les ports, on a créé
18:11 des ouvrages et des digues sur l'ensemble du linéaire
18:14 du Languedoc-Roussillon. Parmi ces aménagements,
18:17 il y a eu des épis, comme ceux qui sont derrière nous,
18:20 qui protègent la partie aménagée, à la fois urbanisée
18:23 de Frontigny-en-Plage, et aussi la route
18:26 qui est proche du littoral, pour retenir le sable
18:29 et pour freiner l'érosion, qui est très importante
18:32 sur ce secteur.
18:35 ...
18:38 ...
18:41 ...
18:44 ...
18:47 ...
18:50 Le littoral est un milieu vivant naturel
18:53 en perpétuel mouvement. Sur 50 km de plage,
18:56 le littoral recule d'un mètre par an
18:59 et à certains endroits, c'est 10 fois plus.
19:02 ...
19:05 Alors, l'érosion a raison des dunes
19:08 et des digues, qui ont modifié courant et arrivée
19:11 du sable, mais qui protègent des tempêtes,
19:14 ces longues et fragiles étendues.
19:17 ...
19:20 ...
19:23 - Le barrage, c'est une tentation naturelle
19:26 chez l'homme, mais on ne fait pas de barrage
19:29 contre le Pacifique, on ne fait pas de barrage
19:32 contre la mer. La mer, il faut composer avec elle.
19:35 On ne l'endigue pas. Donc, c'est une solution
19:38 qui peut être utile dans certains endroits,
19:41 pour protéger certains sites spécifiques,
19:44 mais qui ne peut pas être envisagée à grande échelle.
19:47 Les barrages contre la mer, de toute manière,
19:50 n'ont qu'un temps. On peut prendre ainsi l'exemple
19:53 du mur de l'Atlantique, construit par les Allemands
19:56 pour empêcher toute invasion. Aujourd'hui, on voit
19:59 des barrages qui ont pu rester dans le sable,
20:02 voire commencer à être submergés par la mer
20:05 qui est montée inexorablement. Et même des falaises
20:08 qu'on pensait définitives, immortalisées par des peintres
20:11 en Normandie, eh bien, aujourd'hui, si les peintres
20:14 refaisaient les mêmes paysages, on dirait que ça a changé.
20:17 ...
20:20 - Sur le Lido, entre Sète et Marseillan,
20:23 à certains endroits, il n'y avait quasiment plus de plage
20:26 et de plage. En 2007,
20:29 commencent des travaux qui s'achèveront en 2019.
20:32 Grâce à un financement de l'Europe alloué aux communes,
20:35 pour 55 millions d'euros, la plage fut sauvée,
20:38 la route reculée. Pour que la plage
20:41 de 70 km de large et son cordon lunaire
20:44 tiennent dans la durée, on décida d'atténuer la houle.
20:47 Des boudins en géotextile
20:50 remplis de sable ont été immergés au large
20:53 à plus de 4 m de profondeur.
20:56 Pour l'instant, l'érosion est freinée,
20:59 mais la durée de vie des boudins n'est que de 40 ans.
21:02 Ailleurs, on a planté des ganivelles,
21:05 des petites barrières de bois qui freinent le vent
21:08 et retiennent le sable. Très vite,
21:11 la végétation colonise la dune naissante.
21:14 Pour gagner du temps
21:17 et assurer les plages estivales, pendant l'hiver,
21:20 des milliers de mètres carrés de sable
21:23 ont été déversés sur les plages érodées.
21:26 Les mers de Carnon, Palavas, Sète et Ducat d'Ague
21:33 ont vu les additions d'entretien se chiffrer
21:36 en millions d'euros. La lutte contre la mer
21:39 tient des travaux décisifs,
21:42 sous l'effet des vagues, toujours par le sable.
21:46 - Palavas, le petit port de pêche du bord de mer,
21:49 est devenu une station touristique
21:52 avec 7 km de sable fin.
21:55 Christian Jeanjean en est le maire
21:58 depuis maintenant 6 mandats consécutifs.
22:01 - C'est d'abord dit pendant des années et des années,
22:04 il faut que les gens s'intéressent à la nature,
22:07 à la nature, à la nature, à la nature.
22:10 C'est un peu comme si on avait un bateau
22:13 qui s'est fait chauffer pendant des années et des années.
22:16 Il faut apporter du sable sur la plage.
22:19 C'est une erreur. Alors nous, on a dépensé des fortunes.
22:22 Le sable n'a jamais été la solution.
22:25 Parce que là où il est parti, le sable, il va repartir.
22:28 L'économie ne se limite pas au tourisme.
22:33 Les élus doivent satisfaire les pêcheurs
22:36 qui s'inquiètent de la diminution des prises.
22:39 Ils sont nombreux à vouloir retrouver la biodiversité
22:42 qui circulait entre étang et mer
22:45 et que la construction des ports et des digues a piégé.
22:48 Quand la mer ou les fleuves ne régulent plus les étangs,
22:51 les échanges entre larves et adultes ne se font plus.
22:54 - Sans étang, la mer va mourir.
23:01 Il faut ces lagunes, on en a besoin.
23:04 Tous les petits poissons, les palaïques,
23:07 les petits loups, les dorades,
23:10 le septembre, les dorades sortent à la mer.
23:13 Mais avant, elles grossissent dans les étangs.
23:16 Les anguilles et autres, tout ça,
23:19 c'est une richesse phénoménale et qu'il faut protéger.
23:22 - Ces nasses, appelées capechades,
23:29 piègent les anguilles, jadis très abondantes,
23:32 dans les étangs palavasiens.
23:35 Dans les années 1950 à 2000, l'anguille de Palavas
23:38 repeuplait tous les étangs d'Europe.
23:41 (Générique)
23:44 ---
23:47 ---
23:50 ---
23:53 ---
23:56 ---
23:59 ---
24:02 ---
24:05 ---
24:08 ---
24:11 ---
24:14 - Avant, j'étais pêcheur,
24:17 pêcheur professionnel.
24:20 Dans les étangs, on pêchait les anguilles,
24:23 les crabes, la friture, le jol.
24:26 La ressource a diminué, bien qu'elle se perpétue,
24:29 mais ça a diminué par rapport à l'époque.
24:32 - La 3e phase, c'est pas là-bas.
24:35 Il faut le protéger, sinon tout est sale.
24:38 Là-bas, les rivières ne débordent plus.
24:41 C'est normal, ils ont construit.
24:44 Il faut le protéger.
24:47 Il faut s'y préparer pour l'avenir.
24:50 Palavas sous les flots, machin.
24:53 Il ne faut pas exagérer.
24:56 On n'en est pas là.
24:59 Palavas, comme beaucoup de communes,
25:02 s'est développé.
25:05 En n'ayant pas de territoire,
25:08 on a avancé sur les étangs.
25:11 On a avancé sur les étangs.
25:14 C'est plus le lest qui déborde, mais c'est les étangs.
25:17 En haut, il y a un diguet de partout.
25:20 Avant, ça s'étalait dans les champs de latte.
25:23 Il y avait jusqu'à 1,50 m d'eau.
25:26 Tout ça descend dans les étangs.
25:29 La question qui se pose pour nous,
25:32 c'est que vous savez comme moi
25:35 que quand il y a un épisode sauvenol plus vieux,
25:38 il y a de la houle, une forte houle,
25:41 il y a du vent, du grand vent, etc.
25:44 La mer remplit les étangs.
25:47 Les étangs sont remplis par l'eau de mer
25:50 parce qu'ils communiquent par des gros avec la mer.
25:53 Quand la crue sauvenol descend,
25:56 elle ne peut pas s'étaler dans les étangs
25:59 puisqu'ils sont déjà remplis par l'eau de mer.
26:02 Il faudrait accroître considérablement
26:05 les intérêts maritimes.
26:08 On a retardé les intérêts maritimes.
26:11 - A chaque lieu, son adaptation.
26:14 Si des portes peuvent être utiles à Palavas,
26:17 dont le Lido est organisé,
26:20 au bord de l'étang de Thau, selon Denis Lacroix,
26:23 il en va différemment.
26:26 - Il n'y a que 2 passages de la mer
26:29 vers l'intérieur de l'étang.
26:32 Et également près de Marseillan,
26:35 à l'autre bout, là, un petit gros.
26:38 La circulation de la mer entre la ville de Sète,
26:41 ici, et la ville de Marseillan,
26:44 là, ici, Marseillan le Vieux,
26:47 est très limitée.
26:50 Résultat, en été, quand il y a des vagues de chaleur,
26:53 toutes les écosystèmes à l'intérieur de la lagune
26:56 sont vulnérables.
26:59 Si la mer continue à monter
27:02 et qu'on a de plus grandes vulnérabilités
27:05 de l'étang peu profond,
27:08 l'idée pourrait être d'élargir la taille des gros
27:11 de manière à faciliter la circulation.
27:14 On ne peut pas toucher du côté de la mer.
27:17 On peut imaginer qu'ici, on mette un passage
27:20 qui permettrait de faciliter la circulation
27:23 de l'eau à l'intérieur de la lagune.
27:26 Il y a un intérêt à faire de l'ingénierie.
27:29 Par exemple, en barrant ici,
27:32 et là, avec des ouvrages comme celui qui a été construit
27:35 à Venise, il faudrait pouvoir faire des études à doc.
27:38 Il faut voir qu'à long terme, il y aura des franchissements
27:41 de plus en plus fréquents du Lido.
27:44 Pour l'instant, il est relativement élevé.
27:47 Avec la montée du niveau de la mer,
27:50 des passages vont se faire régulièrement.
27:53 Si les travaux sont pertinents sur le long terme,
27:56 est-ce que ça ne risque pas d'être des travaux
27:59 qui ne servent à rien si la mer, en montant,
28:02 envahit la totalité de la lagune ?
28:05 On appelle ça de la maladaptation,
28:08 puisque la mer passera partout.
28:11 À long terme, elle aura envahi la totalité de cette zone-là
28:14 et elle gagnera certaines zones basses,
28:17 comme ici, en amont de Marseilland,
28:20 où on a une zone de Frontignan.
28:23 Sur Frontignan-Plage et la zone des Arresquiers,
28:41 le Conservatoire du littoral partage cette idée.
28:44 Il faut rendre à la mer ce qu'on lui a pris.
28:48 - Ca permet d'amortir les effets
28:51 et de freiner un peu, de retarder le recul du trait de côte.
28:54 Mais on ne peut pas lutter contre le recul du trait de côte.
28:57 Par contre, les solutions ont été testées.
29:00 On porte un programme LifeAdapto qui vient de se terminer.
29:03 On a 10 sites pilotes en France et en Outre-mer.
29:06 On a pu tester ces solutions fondées sur la nature
29:09 et la gestion sous le trait de côte.
29:12 On voit que ça apporte des résultats.
29:15 On a pu reconstituer l'écosystème,
29:18 renaturer, supprimer les aléas, les risques,
29:21 s'il y avait des habitations, des activités économiques.
29:24 On a pu travailler à des projections à 2150, 2150,
29:27 avec toutes les incertitudes qu'il peut y avoir sur ces projections,
29:30 en prenant des hypothèses.
29:33 A 2050, une augmentation du niveau de la mer de 30 cm.
29:36 A 2150, 1,5 m.
29:39 Quand on fait ces simulations, avec les phénomènes d'érosion
29:42 on voit que la mer avance
29:45 et le Lido a tendance à rouler sur lui-même
29:48 et à reculer à l'intérieur des terres.
29:51 Quand on arrive sur des infrastructures comme le canal du Rhône-Assète,
29:54 le Lido ne peut plus reculer.
29:57 Ça pose question de venir de ce canal du Rhône-Assète
30:00 et comment on peut le protéger ou le préserver sur le long terme.
30:03 Menaces identifiées pour le canal du Rhône-Assète,
30:08 mais aussi pour l'abbaye de Magellone,
30:11 peuvent redevenir une île
30:14 et voir ainsi l'anéantissement d'années de travaux.
30:17 L'approche paysagère du Conservatoire a été réalisée
30:20 avec l'aide de l'entente interdépartementale
30:23 pour la démoustification du littoral méditerranéen.
30:26 Cette vision du futur fixe dans les esprits
30:29 la réalité en devenir.
30:33 (musique)
30:36 Car l'idée que la mer va reprendre ses droits,
30:49 entrer dans les terres, n'est pas simple à faire accepter.
30:52 Certains choisissent encore le déni.
30:55 Dans un premier temps, les élus doivent persuader les plus menacés.
30:59 Certaines zones devront être redonnées à la nature
31:02 si l'on veut éviter les catastrophes.
31:05 Dans les villes, les villages et les ports de plaisance,
31:08 la menace se fait lourde.
31:11 (musique)
31:14 (musique)
31:17 A Gruissant, le maire Didier Codorniou,
31:40 président du 1er Parlement de la Mer
31:43 et vice-président de la région Occitanie,
31:46 appréhende les difficultés.
31:49 - L'évolution de l'érosion, on la voit,
31:52 elle s'accélère dans le cadre du réchauffement des températures.
31:55 Entre le siècle dernier,
31:58 on a pris 1,5 degré d'augmentation,
32:01 19 cm de la montée de la mer
32:04 entre le siècle dernier et aujourd'hui.
32:07 Quand on se projette sur le prochain siècle,
32:10 on est entre 60 cm et 1 m de la montée de la mer.
32:13 Avec les répercussions que vous pouvez vous imaginer,
32:16 avec des stations ou des ports qui vont disparaître,
32:19 avec des problèmes de plages qui vont disparaître,
32:22 on s'aperçoit qu'il y a aussi, et on le voit,
32:25 des plages qui, l'accélération de l'érosion,
32:28 pose un vrai problème sur le recul stratégique,
32:31 sur les plages de l'Occitanie,
32:34 sur les plages de l'Occitanie,
32:37 un tiers des plages sont touchées par l'érosion.
32:40 Il y a une accélération sur des stations
32:43 comme par exemple Viendres, dans l'héros,
32:46 où il y a une accélération un peu plus rapide
32:49 que d'autres endroits.
32:52 Et puis, 3 départements sont très impactés,
32:55 le Gard, l'héros, les Pyrénées-Orientales.
32:58 L'Aude, un peu moins par rapport à la configuration
33:01 du Golfe de Lyon, mais elle est impactée.
33:04 La plage de Grissant, par exemple,
33:07 que je connais bien, vers la plage des Chalets,
33:10 où nous avons des chalets surpilotés,
33:13 qui permettaient, il y a très longtemps,
33:16 quand il y avait des coups de mer,
33:19 l'eau rentrait, elle ressortait,
33:22 qui est très intéressant pour la suite.
33:25 Il y a un endroit qui commence à être touché
33:28 par l'érosion et on perd des mètres de plage.
33:31 Il faut que nous nous adaptions à ce phénomène.
33:34 Ce qui a été fait aujourd'hui, c'est fait,
33:52 on le subit, mais ce qui était très intéressant,
33:55 c'est d'avoir une approche mobilisatrice
33:58 avec tous les acteurs, avec les services de l'Etat,
34:01 pour voir comment on peut s'adapter,
34:04 comment on peut, sur la résilience du littoral
34:07 et le réchauffement climatique, continuer à vivre
34:10 sur ce littoral, où 40% de la population
34:13 de la région vit et a envie d'y rester.
34:16 -Au quotidien, aujourd'hui, ils veulent surtout
34:22 conserver une image de la mer,
34:25 qui est un peu une image d'épinal,
34:28 une image un peu figée, des sables,
34:31 une mer de loisirs, qui ne change pas.
34:34 En réalité, on sait très bien qu'elle évolue,
34:37 cette mer, et d'ailleurs, elle-même,
34:40 elle est à la fois en hauteur, en violence,
34:43 parce qu'il ne faut pas écarter le fait
34:46 qu'il y a des tempêtes, et malheureusement,
34:49 on doit s'attendre à ce qu'elles seront
34:52 plus puissantes, donc il faut intégrer
34:55 ce type de contraintes. Alors, comment conserver
34:58 toutes ces images de la mer, et notamment
35:01 l'énorme, l'immense désir d'aller vers la mer,
35:04 le thalassotropisme, qui fait que ça fait partie
35:07 de l'imaginaire des vacances,
35:10 aussi des loisirs, aussi de la nature.
35:13 Le fait de dire ne veut pas dire
35:16 qu'on l'intègre, on le comprenne,
35:19 on en a une vision, je dirais,
35:22 au mieux intellectuelle, et on pense en plus
35:25 que ça concerne surtout l'avenir.
35:28 Et l'avenir, c'est flou, c'est lointain,
35:31 donc on ne se sent pas concerné.
35:34 Déjà aujourd'hui, alors que les premières
35:41 canicules ont perturbé l'été, on tente
35:44 de défier le réchauffement climatique.
35:47 Les paysans, en France, ont reçu
35:50 leur droit de plage année après année.
35:53 Du côté de ceux qui ne veulent pas bouger
35:56 ou sont dans le déni, la résistance
35:59 s'organise face à l'administration.
36:02 Les habitants menacés attendent l'urgence
36:05 ou une solution technique provisoire.
36:08 À Gruissant, marsé en plage, les campings
36:11 pieds dans l'eau se regroupent en comités
36:14 entre Palavas et Magellone, aux campings
36:17 de l'étang du Prévost. Après de longues
36:20 luttes devant les tribunaux, le déménagement
36:23 des mobilhommes a commencé.
36:26 Aux Arresquiers, les rivages sont bordés
36:39 de marécages et de roselières où s'abritent
36:42 des habitants autochtones et migrateurs.
36:45 Le canal, qui mène du Rhône à Sète,
36:48 traverse les étangs d'est en ouest.
36:51 Au cœur d'un site classé, les cabanes
36:54 de pêcheurs transformées en villas ont été
36:57 menacées d'expulsion. En appel, le tribunal
37:00 a donné raison aux 30 habitants, mais ils
37:03 ne sont toujours pas propriétaires de leurs
37:06 terrains et risquent demain d'être pris
37:09 en charge. Alors, il sera trop tard.
37:12 Les réactions sont immédiates, à la moindre
37:15 mesure. Face à la menace de réduire au
37:18 transport d'eau le droit de passage sur le
37:21 pont, les riverains du canal du Rhône à
37:24 Sète et les habitants de Frontigny-en-Plage
37:27 pétitionnent déjà.
37:30 ...
37:48 L'immense lagune qui allait du Gros-du-Roi
37:51 à Frontigny-en a été partagée par les
37:54 travaux de l'homme en une série d'étangs.
37:57 Cette succession de lagunes rend impossible
38:00 le recul stratégique. La gestion du littoral
38:03 est partagée entre de nombreuses administrations,
38:06 toutes jalouses de leurs prérogatives et
38:09 agissant de manière souvent contradictoire.
38:12 Une poignée d'élus innovent et imaginent
38:15 d'autres modes d'habitat sur leur territoire.
38:18 - Là où c'est très compliqué chez nous,
38:21 nous avons énormément de lagunes, 40 000
38:24 hectares de lagunes et nous avons des zones
38:27 natura 2000, Ramsar, et donc avec des
38:30 couches de protection qui ne nous permettent
38:33 pas de nous déplacer. Donc il peut exister
38:36 et c'est là où dans le cadre de la loi
38:39 climat-résilience, des expérimentations,
38:42 comment sur du camping de loisirs, on peut
38:45 peut-être surélever 2,40 m avec des
38:48 pélotis, des structures existantes qui
38:51 permettraient de pouvoir continuer à vivre
38:54 et à profiter pleinement des 4 saisons et
38:57 notamment de la période estivale. Moi je
39:00 reviens sur ce que je connais bien ici à
39:03 Jurissant, sur les chalets. Ce qui est
39:06 important c'est que les lois puissent
39:09 s'adapter sur l'expérimentation, par
39:12 exemple sur les modèles, les nouveaux
39:15 modèles économiques, les maisons flottantes.
39:18 Codorniou poursuit donc sur ce qu'il connaît,
39:21 conduisant une expérimentation proposée
39:24 par la nouvelle loi littoral et résilience
39:27 et le plan littoral 21. Il teste des bateaux
39:30 flottants, une nouvelle formule d'hébergement
39:33 adaptée aux fluctuations des eaux. Mais face
39:36 aux droits français et aux contraintes
39:39 fiscales, les hôtels flottants sont-ils des
39:42 bateaux ou des maisons ? Souvent, les
39:45 collectivités se heurtent à ce type d'obstacle.
39:48 Là où il faut qu'on fasse très attention,
39:51 c'est justement qu'on est en retour d'expérience.
39:54 Ce retour d'expérience, on est parti sur un
39:57 moratoire de trois années avec les services
40:00 de l'État pour regarder comment ça fonctionne.
40:03 Là on a une vraie réponse sur la résilience
40:06 du littoral, sur la montée de la mer. Comme
40:09 vous le voyez, il peut y avoir un mètre de
40:12 résilience, on n'a pas de problème, tout le
40:15 monde.
40:16 Outre les hôtels flottants, une autre
40:34 expérimentation a lieu sur le littoral occitan.
40:37 Dans le port du Cap d'Agde a été monté un
40:40 projet unique au monde de onze récifs
40:43 artificiels, dont un de 110 tonnes, fabriqué
40:46 en béton bas carbone.
41:08 Ils ont été construits en imprimante 3D
41:11 par la société Montpellier-Rennes Sea Boost.
41:14 Ils vont désormais devenir de véritables spots
41:17 de plongée et surtout casser au large la force
41:20 des vagues.
41:21 Sur les bords des quais ont été installées
41:28 des roselières qui fixent la biodiversité
41:31 marine. Les ports pourraient ainsi redevenir
41:34 des nurseries de poissons qui pourraient
41:37 s'épanouir et grandir tranquillement. De quoi
41:40 faire rêver le maire de Palavas qui a choisi
41:43 de travailler selon le même principe au large
41:46 de ses plages, même si les récifs qui
41:49 l'immergera ne sont pas aussi sophistiqués
41:52 qu'à Agde.
41:53 Nous sommes partis du même principe, il faut
42:06 que la vague soit moins forte quand elle arrive
42:09 sur la plage, qu'elle n'enlève pas le sable.
42:12 Nous avons quand même, depuis deux ans, mis
42:15 des caméras sur les toits des immeubles.
42:18 Ces caméras ont filmé la force, la direction,
42:21 la fréquence, et ainsi de suite, de toutes
42:24 ces vagues. Ce sont des récifs artificiels
42:27 qui sont grosso modo de 1,50 m sur 1,50 m
42:30 et qui vont s'ajouter.
42:32 Petit à petit, sur des kilomètres, pour former
42:35 une barrière au fond de l'eau.
42:38 Comme ce qu'on appelle le rocher, le roquette.
42:41 Nous, devant Palavas, nous avons, mais beaucoup
42:44 trop loin, ce qu'on appelle le roquette.
42:47 Le roquette qui est très poissonneux, où il y a
42:50 tous les poissons dedans, les rougers.
42:53 C'est un petit récif qui va être répandu
42:56 tout le long, qui tiendra aux tempêtes,
42:59 qui ne va pas être levé, moins de rien.
43:02 Il va aller du gros du Prévost, qui est vers
43:05 Magdalen, là-bas, jusqu'à Carnon.
43:08 Mais on va faire un essai, d'abord.
43:11 On va faire un essai sur 200 m.
43:14 On va voir ce que ça donne.
43:17 Si ça fonctionne, on partira sur la totalité,
43:20 avec les financements qui, bien entendu,
43:23 devront être initiés et trouvés.
43:26 Ces récifs serviront au tourisme.
43:29 La plongée pourra très bien se pratiquer.
43:32 Ce sera très agréable.
43:35 Plongée de découverte, de découverte du milieu
43:38 marin et autres.
43:41 Ce sera très agréable, d'autant plus que nous
43:44 n'avons pas beaucoup de lieux de plongée.
43:47 C'est intéressant pour...
43:50 De nombreuses personnes sont intéressées
43:53 par la plongée sous-marine.
43:56 ...
43:59 ...
44:02 ...
44:05 -La menace réveille la créativité.
44:08 Les concours se succèdent.
44:11 Un nouveau littoral voit le jour.
44:14 Les sables sont fixés et la mer entre dans les étangs.
44:17 A l'intérieur des terres, parfois,
44:20 des marinas voient le jour.
44:23 Les marins sont forcés.
44:26 Encore faudra-t-il les respecter.
44:29 On craint déjà la nouvelle emprise maritime.
44:32 L'océan, bien commun, commence seulement à être protégé.
44:35 Partout fleurit l'osmose.
44:38 De nouvelles manières de vivre.
44:41 Du Japon aux Pays-Bas, des cités marines
44:44 ont quitté les cartons et sont en construction.
44:47 Pendant que certains visent l'espace,
44:50 les villes marines.
44:53 -Les problématiques se posent à l'échelle
44:56 d'un grand nombre de pays.
44:59 Les moyens sont différents.
45:02 On ne peut pas extrapoler des solutions uniques.
45:05 Il y a un travail de concertation à mener
45:08 en croisant des données objectives fournies par la science,
45:11 des données de modélisation,
45:14 des données de technologie,
45:17 des données de la technologie,
45:20 et de voir dans quel territoire
45:23 on veut vivre en utilisant cette profondeur stratégique.
45:26 Qu'est-ce qui est à protéger,
45:29 à déplacer, pour que cela se passe le mieux possible.
45:32 ...
45:35 ...
45:38 ...
45:41 ...
45:44 ...
45:47 ...
45:50 -Pour l'instant, le repis stratégique
45:53 est bien dans tous les textes.
45:56 Mais sur le terrain, personne ne veut en parler,
45:59 même si les ventes se font de plus en plus difficiles.
46:02 Pour gagner du temps, quand on en a les moyens,
46:05 en première ligne, on monte des murs,
46:08 on renforce les bâtards d'eau.
46:11 ...
46:14 ...
46:17 D'autres, mieux informés, rebâtissent déjà aux normes
46:20 et surélèvent d'un étage.
46:23 À terme, il faudra vivre avec la mer.
46:26 -Les réformes du front de mer risquent d'accentuer les inégalités.
46:29 Entre pays, d'abord,
46:32 les budgets des Etats ne sont pas les mêmes.
46:35 Entre habitants, ensuite.
46:38 Tous n'auront pas les moyens d'adopter les nouvelles normes.
46:41 Le front de mer sera-t-il alors réservé aux plus riches ?
46:44 ...
46:47 ...
46:50 ...
46:53 ...
46:56 -Il y a un vrai drame qui se passe.
46:59 On ne peut pas déplacer ces structures
47:02 et éradiquer ces structures.
47:05 Des gens ont investi leurs économies
47:08 pour vivre au bord du littoral.
47:11 La problématique, c'est de développer des outils
47:14 qui vont nous permettre financièrement
47:17 de répondre à ces demandes.
47:20 Si on veut avoir une vision globale,
47:23 il faut vraiment une vraie réponse adaptée.
47:26 Un peu comme dans la démarche du général De Gaulle,
47:29 un peu comme dans la démarche de la présidente Carole D'Elga
47:32 avec le plan littoral 21,
47:35 il faut que des moyens colossaux soient apportés
47:38 pour qu'il y ait une recomposition spatiale
47:41 et qu'on puisse déplacer ce qui a été construit.
47:44 Ce qui va se passer demain et après-demain,
47:47 c'est sur la vulnérabilité des biens
47:50 qui vont être dépréciés.
47:53 C'est là où il faut, avec les agences immobilières,
47:56 qu'il y ait un regard très attentif sur cette évolution.
47:59 Je reviens sur les propriétaires d'aujourd'hui
48:02 qui risquent d'avoir un bien qui va disparaître.
48:05 Il faudra qu'il y ait une adaptation à ce bien
48:08 et que ce bien puisse être restitué
48:11 et qu'il puisse être réutilisé.
48:14 Il faut que ce bien puisse être restitué à la nature
48:17 puisque maintenant c'est la nature qui va prendre ses droits.
48:20 C'est là où toute cette problématique,
48:23 il faut bien l'expliquer,
48:26 surtout aux nouvelles populations.
48:29 - Tout danger et toute menace
48:38 est une porte ouverte sur la réalité.
48:41 Ce qui se prépare sur ce bout de littoral
48:44 est à l'image de la catastrophe
48:47 que représente le réchauffement climatique
48:50 partout dans le monde.
48:53 - Catastrophe, en grec, ça veut dire retournement.
49:00 C'est-à-dire changement de notre mentalité.
49:03 Nous ne sommes plus dans un monde statique,
49:06 nous sommes dans un monde en évolution
49:09 et en accélération.
49:12 Donc nos capacités de réflexion collective
49:15 et de décision doivent elles aussi
49:18 s'adapter à ce changement.
49:21 Et ce changement peut aller jusqu'à un renversement complet.
49:24 Une catastrophe maîtrisée, c'est une forme d'évolution rapide.
49:27 Et nous sommes tous appelés, à l'échelle de la Terre entière,
49:30 à faire ce grand changement.
49:33 Il nécessite de mobiliser, depuis les enfants des écoles
49:36 jusqu'aux Nations Unies, toutes les bonnes volontés
49:39 de manière à ce que quelque chose qui est perçu comme une menace
49:42 puisse être transformé comme une évolution
49:45 qui reste à la portée de la maîtrise de l'homme.
49:49 [Musique]
49:52 [Musique]
49:55 [Musique]
49:58 [Musique]
50:04 [Musique]
50:10 [Musique]
50:17 [Musique]
50:24 [Musique]
50:27 [Musique]
50:33 [Musique]
50:39 [Musique]
50:50 [Musique]
50:53 [Musique]
51:00 [Musique]
51:06 [Musique]