Agronome, conseiller municipal à Saint Aunès
table ronde animée par D Martin Ferrari
"La PAC est elle compatible avec la directive et la loi sur l'eau"
table ronde animée par D Martin Ferrari
"La PAC est elle compatible avec la directive et la loi sur l'eau"
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00:00 Je me présente brièvement, je suis ingénieur agro.
00:03 J'ai travaillé dans le milieu agricole en tant qu'appui technique aux agriculteurs
00:07 dans le secteur des chambres d'agriculture, de la coopération fruitière.
00:11 Ce que je tiens à dire tout d'abord, c'est qu'on fait beaucoup d'agro-bashing
00:16 mais on ne se rend pas compte que les agriculteurs ont fait énormément d'efforts
00:20 dans le sens de la présération de l'environnement.
00:23 C'est peu visible mais au jour le jour,
00:25 j'ai vu comment avec des outils de pilotage de l'irrigation, avec le goutte-à-goutte,
00:30 avec la lutte biologique, avec la plantation de haies,
00:33 on a travaillé dans ce sens de l'agroécologie.
00:38 Tous les agriculteurs ne sont pas à mettre dans le même pot.
00:43 Il y a eu énormément d'efforts de faits et je pense que c'est important de le souligner
00:47 parce que malheureusement en milieu urbain, on ne connaît pas ces réalités-là.
00:51 On a vite fait de porter des jugements à l'emporte-pièce sur le milieu agricole
00:55 et mon intervention dans le monde, c'était aussi pour dire qu'il ne fallait pas exaspérer les agriculteurs,
01:00 qu'ils étaient souvent dans des impasses techniques
01:02 et que c'était les premiers à être exposés par exemple aux pesticides
01:06 et donc s'ils ne demandaient pas mieux que de faire d'autres solutions.
01:09 Malheureusement, ce qu'on a pu constater, c'est qu'on a beaucoup travaillé le chimie
01:13 mais on a peu travaillé les alternatives et je crois qu'il y a une responsabilité politique
01:18 à ce niveau-là qui nous pèse lourd.
01:20 En tout cas, ce qui est très maladroit de la part des élus,
01:24 c'est d'annoncer la réduction de 50% des pesticides comme ça de but en blanc
01:28 alors qu'on savait très bien que ce n'était pas possible à court terme
01:31 et que même si c'était un effort qu'il fallait porter,
01:33 ça ne pouvait pas se faire de manière comme ça en claquant des doigts
01:37 et donc ça a entraîné pas mal de mécontentement, d'incompréhension
01:41 et je pense que ça, c'est le genre d'annonce qu'il faut éviter
01:44 parce qu'il faut être dans la réalité et voir ce qui est possible de faire
01:48 et quels sont les moyens qu'il faut afficher pour cela.
01:50 Je pense que c'est un peu ça qui explique l'exaspération et la crise agricole
01:55 et tout ce qui s'est passé ces derniers temps.
01:57 Voilà, donc ça c'est un peu mon préalable à ce sujet-là.
02:02 Ce qui est important de dire, c'est que l'agriculture n'est pas le principal
02:06 prélèvement des ressources à nous.
02:09 Non mais c'est 80% quand même !
02:10 Non mais je vais en parler.
02:12 Sur les 33 milliards de mètres cubes d'eau prélevés dans la nature,
02:16 il y a 51% qui sert au refroidissement des centrales électriques,
02:20 qu'elles soient nucléaires ou thermiques.
02:22 Ensuite vient l'alimentation des canaux, 16%.
02:26 La production d'eau potable, 16%.
02:28 Et vient ensuite l'usage agricole avec 9% de l'eau
02:31 et 8% pour des usages industriels.
02:34 Ça c'est le prélèvement sur la nature.
02:35 Alors ce qui est important, c'est de voir parmi ces prélèvements,
02:38 une bonne partie des restitués dans la nature puisque quand vous chauffez l'eau,
02:43 comme par les centrales nucléaires, vous allez relancer,
02:45 remettre de l'eau en circulation, ce qui va poser des conflits d'usage d'ailleurs.
02:49 Quand on prévoit des centrales nucléaires au bord de l'eau,
02:52 il faut voir que ça peut poser des problèmes en ce moment des étiages
02:56 dus au réchauffement de l'eau.
02:57 Donc ce qui est important par rapport à ces prélèvements,
03:00 c'est voir qu'est-ce qui est consommé réellement.
03:02 Et c'est vrai qu'à ce moment-là, on voit que la part consommée,
03:05 c'est-à-dire les 4 milliards de mètres cubes d'eau consommée,
03:08 reviennent à 58% des usages agricoles.
03:11 Donc en fait, même si l'agriculture n'est pas les premières à prélever de l'eau,
03:16 c'est quand même le premier poste en termes de consommation d'eau, 58%.
03:20 26% pour l'eau potable, 12% pour le refroidissement des centrales électriques
03:24 et 4% des usages industriels.
03:26 Alors je me suis posé la question de savoir pourquoi il y a une telle différence
03:29 entre prélèvements et consommation.
03:31 C'est tout simplement lié au fait que la photosynthèse,
03:34 ce qui permet de fabriquer la matière organique,
03:37 qui restitue de l'oxygène dans l'air et qui consomme du CO2,
03:40 qui a des effets positifs, ça consomme énormément d'eau.
03:43 Il faut 12 molécules d'eau pour créer une seule molécule de sucre, de glucose.
03:47 Et donc c'est ça qui explique que l'eau est utilisée de manière très efficiente
03:53 par l'agriculture à travers la photosynthèse.
03:55 Et c'est pour ça qu'on nous dit, s'il commence à pleuvoir aujourd'hui,
04:00 ne comptez plus sur cette pluie pour réalimenter vos nappes phréatiques
04:03 parce que maintenant c'est la végétation qui va prendre cette pluie.
04:07 Il faut quand même bien souligner que la consommation agricole par l'agriculture
04:13 a une vertu qui est celle de produire de la matière organique
04:16 dont nous sommes tous constitués, du glucose,
04:18 qui va fournir de l'énergie aussi aux cellules.
04:20 Ça permet de produire de l'oxygène et ça consomme du CO2.
04:23 Donc tout ça, ça va dans le bon sens.
04:26 Alors c'est vrai qu'en période estivale,
04:29 la consommation d'eau liée à l'irrigation peut atteindre jusqu'à 75% de l'eau consommée et plus.
04:34 Donc c'est vrai que là, il peut y avoir des verrous d'étranglement.
04:37 Aujourd'hui, les surfaces irriguées en France ne représentent que 6,8% des surfaces agricoles.
04:43 Donc en proportion, c'est faible.
04:45 Mais à cause du changement climatique, cette progression est forte.
04:50 On est à +10% depuis 2010, +14% depuis 2010.
04:54 Donc on voit qu'avec l'aggravation du climat,
04:57 la consommation, la part fournie pour l'agriculture est croissante.
05:02 C'est-à-dire la consommation d'eau agricole est croissante.
05:05 Donc ça, c'est quand même quelque chose qu'il faut garder en tête
05:08 parce que ça va créer, comme le disait tout à l'heure Dominique,
05:11 des conflits d'usages entre les usages agricoles, les usages urbains, les usages de loisirs et autres.
05:18 Ce qu'il faut voir, c'est que sur les 500 milliards de mètres cubes
05:21 qui tombent tous les ans sur la métropole, 330 milliards s'évaporent.
05:25 Donc la plus grosse partie de l'eau qui tombe, elle repart.
05:28 Et avec l'aggravation climatique, cette eau qui s'évapore, elle va s'accentuer.
05:32 Donc ça veut dire qu'on va avoir une transpiration,
05:36 une évaporation beaucoup plus importante de l'eau à l'avenir, ce qui va créer des tensions.
05:40 Ensuite, le restant, c'est à peu près 200 milliards d'eau qui sont soit russelées,
05:45 soit captées par les nappes et les cours d'eau et les eaux souterraines.
05:49 Et il y a 147 milliards de mètres cubes qui retournent à la mer.
05:53 Alors ça, ça nous pose quand même une interrogation.
05:56 Ça veut dire que si effectivement, il y a une telle proportion d'eau qui repart à la mer,
05:59 il faut quand même légitimement se poser la question de savoir s'il n'est pas utile,
06:04 comme ça a été fait depuis toujours, en période hivernale, de capter de l'eau,
06:09 à condition que ça ne nuise pas aux nappes phréatiques,
06:12 pour faire des stocks qui sont réutilisés pendant la période estivale,
06:16 au moment où les végétaux en ont besoin.
06:17 Donc ça, c'est un peu une réflexion de fond qu'on doit avoir.
06:21 Il ne faut pas avoir une vision hyper dogmatique de la question.
06:25 On a vu des débats trop simplistes sur la matière.
06:28 Parfois, des réserves d'eau peuvent être utiles,
06:31 et ça ne se fait pas forcément au détriment de l'environnement.
06:34 Il faut le savoir, et je tenais à le souligner.
06:37 Sinon, la question qui m'a été posée par Dominique,
06:39 c'est de voir la compatibilité entre la politique agricole et la directive eaux.
06:45 Donc, Madame Tolleré a rappelé toutes les politiques positives
06:50 qui ont été mises en place au niveau européen.
06:54 Je ne vais pas y revenir dessus.
06:56 Je pense que malheureusement, la PAC n'a pas eu que des aspects positifs.
07:00 Je vais en parler un petit peu.
07:02 Le bilan est un peu plus nuancé.
07:04 Pas trop de temps, mais je vais en parler un petit peu quand même.
07:08 Les aspects positifs ont été soulignés.
07:11 C'est l'accompagnement des agriculteurs pour les encourager à faire de goutte à goutte,
07:15 les équipements de stations météo,
07:17 les sondes qui mesurent l'humidité du sol pour mieux piloter l'eau.
07:21 Tout ça, ce sont des choses qui sont favorables.
07:24 Il y a eu tout l'encouragement du bio à travers la PAC,
07:27 l'implantation des haies, le non-travail du sol.
07:32 Tout ça, ce sont des choses qui sont encouragées au niveau communautaire
07:34 à travers des subventions via des programmes opérationnels,
07:37 par exemple dans la filière fruits et légumes.
07:39 Donc, il y a eu des effets positifs.
07:43 Ils sont indéniables.
07:45 Par contre, on peut aussi se dire qu'il y a aussi des contradictions
07:50 liées au fait que, du fait de la modernisation de l'agriculture,
07:55 on a abandonné les apports de matières organiques.
07:57 On a tout misé sur les engrais minéraux.
08:00 Tout ça, ça s'est fait en court-circuitant toute la microbiologie du sol.
08:05 On a appauvri les sols en matières organiques.
08:07 On a des sols qui ont des réserves à eau beaucoup plus faibles qu'avant.
08:11 Et ça, c'est grave parce que le sol ne joue plus ce rôle d'éponge
08:15 qui permet de restituer l'eau au moment où les végétaux en ont besoin.
08:19 C'est vrai que la PAC, à travers le mouvement de modernisation,
08:22 d'agrandissement des exploitations favorisées par les primes à l'hectare,
08:26 puisque une grosse partie de la PAC, c'est le premier pilier,
08:29 ce sont des primes à l'hectare qui sont versées aux agriculteurs,
08:32 ça a encouragé l'augmentation de la taille des exploitations,
08:35 le remembrement, l'arrachage d'eau,
08:37 et par des pratiques basées uniquement sur la fertilisation minérale,
08:42 la réduction des capacités de rétention en eau du sol.
08:45 Donc tout ça, c'est des aspects négatifs qu'il faut quand même retenir
08:49 parce qu'il faudra qu'on innove en la matière et que l'innovation,
08:54 ça repasse par le fait de considérer le sol comme un milieu vivant
08:58 et non pas comme un simple support minéral des cultures.
09:02 C'est ce qu'avait initié l'agrobiologie depuis très longtemps
09:05 et ce qu'on essaie d'élargir à travers l'agroécologie
09:08 au secteur plus traditionnel agriculteur.
09:10 Je ne sais pas si parmi vous, il y en a qui ont vu l'émission
09:14 hier soir sur France 5 d'Hugo Clément sur le sol
09:19 qui vraiment illustrait parfaitement cette vision.
09:24 Donc voilà, moins de réserves dans le sol,
09:29 ça veut dire l'eau qui ruisselle plus vite,
09:31 des inondations dont parlait M. Romagna tout à l'heure,
09:33 donc l'assureur.
09:36 Voilà, ça pose des problèmes aussi,
09:37 des évolutions des risques de manière très grave.
09:41 Ensuite, sur le plan qualitatif,
09:43 parce que là j'ai parlé des aspects quantitatifs,
09:46 il y a des actions compatibles.
09:48 C'est sûr que la PAC et les directives européennes
09:52 ont permis d'interdire les pesticides les plus dangereux,
09:55 ce qu'on appelle les produits cancérigènes et mitogènes
09:58 et rétopoxiques.
09:59 Donc il y a eu 80% de ces pesticides qui ont été réduits,
10:02 donc ça c'est une bonne chose.
10:04 La PAC se donne comme objectif de réduire
10:08 les apports de fertilisants et de pesticides.
10:12 Donc ça en soi, bon pourquoi pas,
10:14 mais il faut voir aussi les méthodes de transition,
10:17 parce que les agriculteurs sont dans des itinéraires techniques
10:21 où ce n'est pas facile du jour au lendemain de tout changer.
10:24 Donc il faut veiller à ce que l'agroécologie
10:27 ne soit pas une impasse économique pour les agriculteurs.
10:30 Il faudra accompagner, renforcer le soutien technique
10:33 aux agriculteurs, parce que ça ne peut pas se faire
10:35 du jour au lendemain.
10:37 Et donc ce qu'il faut aussi souligner, je pense,
10:43 c'est qu'avec la crise agricole qu'on vient de vivre,
10:49 on a un peu trop mis, comme disait Dominique,
10:51 la responsabilité de la crise sur les questions environnementales
10:54 et réglementaires.
10:55 Or, la revendication première des agriculteurs,
10:57 c'est quand même le revenu.
10:59 Donc ça a été un peu un écran de fumée, je pense,
11:03 qui a été monté, qui a permis de quelques régressions
11:07 environnementales fortes, en matière de rendre
11:09 des conséquences sur la qualité de l'eau.
11:13 Pour ne pas être trop technique et pour aller à l'essentiel,
11:16 disons que le nouvel indice qui permet de mesurer
11:19 le nombre d'applications de traitements qui a été adopté
11:21 au niveau communautaire et qui va être adopté par la France,
11:26 cache la réalité des choses.
11:27 C'est-à-dire qu'avant, on avait un indice qui permettait
11:31 de calculer le nombre de traitements
11:33 appliqués par les producteurs.
11:35 Alors cet indice était un peu critiquable,
11:37 parce qu'il mettait sur le même plan des pesticides dangereux
11:41 avec des némoins dangereux.
11:42 Donc c'est vrai qu'il était perfectible.
11:44 Et d'ailleurs, il y a des instituts d'agronomie
11:46 qui ont travaillé dans ce sens.
11:48 Et au lieu d'adopter et de perfectionner ce système,
11:50 on a adopté un système qui s'appelle HRI1,
11:53 qui est une méthode d'évaluation des pesticides
11:57 qui a été élaborée par les firmes infitosanitaires
12:00 et adoptée telle quelle par le Parlement européen,
12:02 ma grande surprise, et qui lui met un peu tous les pesticides
12:06 dans le même plan.
12:07 Il considère que faire 7,5 kg de soufre,
12:10 qui est une quantité pondérale importante,
12:11 mais qui a un moindre impact sur l'environnement,
12:13 est égal à un fongicide systémique
12:15 qui lui est utilisé à des oses très faibles,
12:18 mais qui a des conséquences environnementales
12:20 et sur la santé beaucoup plus fortes.
12:21 Donc c'est un nouvel indice, et il est biaisé.
12:24 D'ailleurs, la communauté scientifique s'est élevée
12:26 contre cette évolution réglementaire,
12:29 et dit qu'effectivement c'est une impasse,
12:30 parce que, alors que l'indice français en montre
12:33 que ces dernières années, on a augmenté de 4%
12:36 le nombre d'applications de pesticides,
12:38 avec le nouvel indice, on montre que ça a baissé de 26%,
12:41 ce qu'évoque Mme Tolleré d'ailleurs dans sa vidéo.
12:44 Donc c'est un faux indice qui ne va pas dans le sens
12:48 de la réduction des traitements,
12:50 et ça c'est grave parce qu'avec l'abandon relatif des HR,
12:55 l'assouplissement des rotations culturales
12:58 et de la diversification,
13:00 et l'assouplissement aussi de l'obligation
13:02 de mettre en place des cultures en hiver
13:04 pour éviter l'érosion des sols,
13:06 tout ça, ça ne va pas dans le sens de l'environnement,
13:08 et c'est malheureusement une tendance
13:10 que la PAC vient d'imprimer suite à la crise agricole,
13:13 qui inquiète pas mal de monde, les scientifiques,
13:16 mais aussi les agriculteurs qui sont sensibles à ces sujets-là.
13:20 Donc je pense qu'il y a là aussi lieu de s'interroger un peu
13:24 sur l'évolution des choses au niveau communautaire.
13:26 Donc c'est vrai que je suis moins optimiste que Mme Tolleré,
13:29 qui a relevé à juste titre les choses positives,
13:32 mais qui a un peu escamoté les aspects négatifs.
13:35 Il y a d'autres aspects négatifs plus anciens de la PAC,
13:37 comme l'importation des tourteaux de soja...
13:40 La directive eau va se trouver,
13:43 comme enconfortée par ce qui vient d'être dit,
13:46 notamment au niveau de la qualité.
13:49 C'est-à-dire qu'on va avoir de plus en plus de difficultés
13:54 à gérer la bonne qualité de l'eau.
13:57 Tout à fait.
13:58 On avait déjà un problème avec les nitrates.
14:00 La France n'arrivait pas à...
14:02 Tout à fait.
14:02 On a des problèmes avec les nitrates,
14:04 on a des problèmes avec les pesticides,
14:05 dont certaines formulations récentes.
14:07 Donc c'est pas en cassant le thermomètre
14:10 qu'on va enlever la fièvre, ou en tout cas le mal.
14:13 On enlèvera peut-être la fièvre, mais pas le mal.
14:15 Et dernier point aussi,
14:17 ce que la PAC a malheureusement induit,
14:19 c'est la concentration des élevages
14:22 dans des zones comme la Bretagne.
14:24 Ça, c'est lié à des choses que tu as négociées
14:26 de manière très astucieuse par les États-Unis.
14:29 Ils ont obligé l'Europe à ne pas taxer
14:31 les importations de soja et de cornuclean feed,
14:34 qui est un sous-produit du maïs,
14:36 qui est riche en protéines.
14:37 Donc, s'il vous plaît, ça a rendu rentable
14:39 les élevages hors sol
14:41 et la concentration des élevages auprès des ports.
14:43 Et donc ça, ça a entraîné des problèmes majeurs
14:45 en termes de qualité de l'eau,
14:47 comme en Bretagne avec le problème des algues vertes
14:49 et la pollution par les nitrates.
14:50 Donc ça, c'est aussi un héritage négatif de la PAC
14:53 qu'il serait grand temps de rectifier.
14:55 Et ça, je ne pense pas qu'on y ait encore.
14:58 Et donc ça, ça demande une conscientisation
15:00 des citoyens, des agriculteurs, des élus.
15:04 Et je pense que la difficulté, elle est là,
15:06 c'est que dans le milieu des élus,
15:08 il y a beaucoup de gens issus de milieux urbains,
15:10 puisque dans une société de plus en plus urbaine,
15:12 et de moins en moins de gens qui sont conscients
15:14 peut-être de tous ces enjeux.
15:15 Et il y a tout un travail d'éducation,
15:17 non seulement des citoyens,
15:18 mais aussi de la classe politique
15:20 pour qu'elle soit sensible à ces enjeux-là.
15:24 Et ce n'est pas simple.
15:25 Et de plus en plus, les citoyens vont être obligés
15:27 quand même de s'intéresser à ce que fait l'agriculture.
15:31 Et on va avoir un mouvement aussi dans ce sens.
15:35 Par exemple, c'est vrai aussi que le réchauffement climatique
15:39 ayant un impact sur la quantité d'eau,
15:43 forcément, multiplie aussi les problèmes de qualité.
15:48 C'est-à-dire que moins on a d'eau,
15:50 plus on a de concentrations de produits néfastes.
15:55 Et par exemple, la Garonne va être, d'ici quelques mois,
16:02 une véritable difficulté.
16:04 Et c'est pour ça que Carole Delga,
16:06 aujourd'hui, lance une nouvelle réunion sur l'agriculture,
16:12 dans la mesure où on ne sait plus exactement
16:15 comment on va gérer les problèmes de pollution,
16:22 étant donné qu'on aura de moins en moins d'eau,
16:25 et donc de plus en plus aussi de pollution.
16:28 Donc le problème de la quantité d'eau devient fondamental.
16:33 Il vient s'ajouter à celui de la qualité,
16:38 qui est traité par la directive depuis longtemps déjà.
16:41 Donc on vient de voir en quoi la PAC, finalement,
16:46 vient surajouter dans la non-gestion
16:51 de son problème de pesticides la dimension qualité.
16:56 Mais vraiment, le problème de la quantité,
16:59 on a évoqué ce matin les conflits,
17:01 mais on évoquera également, enfin là,
17:03 on voit aussi qu'avec le réchauffement,
17:06 on a de plus en plus des vapeurs transpiration
17:10 et de moins en moins d'eau dans nos fleuves.
17:12 Et puis des grosses périodes de sécheresse,
17:14 comme on l'a dans les Pyrénées-Orientales,
17:16 et en même temps notre arc du Golfe du Lion.
17:20 Merci Georges.