Table Ronde animée par D Martin Ferrari
Noé de Bonnaventure (Veolia)
Nicolas HUC (BRL)
Thierry RUF (Régie Publique de l’eau de Montpellier)
Noé de Bonnaventure (Veolia)
Nicolas HUC (BRL)
Thierry RUF (Régie Publique de l’eau de Montpellier)
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00:00 Donc merci à vous d'être présents. Alors on a donc deux sujets. On a un sujet qui est purement
00:19 urbain avec Veolia, enfin purement urbain qui est beaucoup urbain voilà et qui est aujourd'hui
00:28 comment essayer de faire avec les fuites et comment essayer de faire davantage d'économie
00:36 et puis parler de Montpellier un peu qui hérite d'un passif sur le plan justement de l'adduction
00:44 d'eau et qui va falloir rattraper rapidement. Et puis avec vous eh bien tout le monde connaît
00:52 ici BRL bien sûr puisque c'est un des plus gros, comment on va dire, c'est quelqu'un qui est très
01:02 connu dans la région puisque la plupart des grosses adductions et des gros aménagements
01:08 du territoire ont été faits par le groupe BRL et que actuellement donc vous êtes vous aussi sur
01:16 des missions aujourd'hui pour faire face à ce stress climatique. Bon ben on va commencer par
01:23 la ville parce qu'on a beaucoup parlé finalement du territoire et puis on remettra comme ça la
01:29 carte tout à l'heure et vous nous expliquerez un petit peu donc les missions que vous êtes
01:35 en train de répondre. Alors monsieur, monsieur Benaventure, voilà bonjour à tous et merci donc
01:45 de votre présence. Donc on est aujourd'hui sur une dimension, alors le groupe Veolia on le connaît,
01:55 il a fait partie de ces grands groupements de l'eau dont on a parlé ce matin, dont Nicolas
02:02 Portier et Bettina Laville ont parlé un petit peu ce matin et effectivement on est, c'était
02:12 presque un service public d'une certaine manière, c'était privé mais c'était presque un service
02:16 public puisque il faut dire que vous étiez, que c'était les grands industriels de l'eau qui
02:24 étaient finalement un peu les gérants de l'eau. Donc les choses sont en train de changer un petit
02:31 peu et comment se présentent pour vous donc au nom de Veolia d'abord les choses sur une métropole
02:40 aussi grande que celle de Montpellier. D'accord, bon bah merci pour l'introduction. Peut-être déjà,
02:50 pour vous dire que j'ai compris que c'était un laboratoire d'idées ici et donc voilà si vous
02:55 voulez regarder les livres blancs faits par Veolia, les stratégies faites par Veolia,
03:00 vous pouvez y aller. Je les connais, je pourrais m'en faire le relais mais je pense que c'est pas
03:04 forcément le plus intéressant. Le plus intéressant c'est parler du local. Je vais en parler mais
03:11 localement. D'accord, ré-enchaînons-le, vous allez quand même en parler. Je vais en parler. D'où est-ce
03:19 que je vous parle ? Moi je suis Noëd Bonaventure, directeur ERO pour Veolia Eau. Concrètement,
03:26 alors on est sur un territoire, enfin c'est sur le département de l'ERO donc pas uniquement urbain,
03:30 il y a aussi de la ruralité. Le territoire ERO dépasse un peu sur le Gard d'ailleurs puisqu'on
03:38 est aussi présent au niveau de Saumière, du syndicat de Vidor-les-Bénovis, au niveau de
03:44 Terre de Camargue sur des petites prestations. Et puis dans mes équipes il y a environ 140 personnes
03:52 qui exploitent, au sens industriel du terme, des services publics, donc c'est vraiment public,
03:59 d'eau et d'assainissement et majoritairement autour de Montpellier puisque pour Montpellier,
04:04 vous savez Montpellier a décidé de passer en régie sur l'eau en 2014 et a décidé d'étendre cette
04:11 régie publique de l'eau à l'assainissement il y a maintenant trois ans en 2021. Moi c'était
04:18 le premier jour sur le territoire, le 29 mars 2021 en arrivant il y avait cette décision de
04:24 passer en régie sur l'assainissement qui était préparée, qui a été longuement débattue.
04:28 Expliquez-nous un peu d'abord ce que c'est qu'une régie peut-être que tout le monde n'est pas...
04:34 Oui d'accord, alors peut-être, je reprends votre introduction d'avant, vous avez dit
04:39 pendant des années les grands groupes privés ont géré l'eau, c'est vrai, c'est parce qu'il y
04:46 avait ce modèle de la délégation de services publics, ce modèle comme tout modèle de
04:52 gouvernance s'il n'est pas correctement utilisé il peut y avoir des abus. Donc il faut un contrat
04:59 clair avec des objectifs de performance, mais c'est pas un modèle, c'est pas un mal en soi,
05:05 c'est pas une privatisation de l'eau, j'ai entendu ça tout à l'heure puisqu'il s'agit en fait tout
05:11 simplement de trouver un modèle économique pour réaliser le service public de l'eau. Et donc le
05:18 service public de l'eau, même si l'eau est un bien commun, le service public de l'eau a un coût
05:22 puisqu'il faut traiter l'eau, l'acheminer, il faut réparer les fuites, il faut avoir des
05:26 électro-techniciens qui s'occupent des armements électriques, qui font des contrôles réglementaires.
05:30 Ensuite l'eau elle doit être acheminée au consommateur, il faut bien quelqu'un pour
05:34 facturer, parce que sinon ce serait la fête et tout le monde consommerait à outrance des
05:38 nappes phréatiques d'une ressource qui est assez précieuse. Puis derrière il y a l'idée quand même
05:43 que les gens ils utilisent l'eau, ils la rejettent, l'eau usée, il faut l'acheminer, il y a des réseaux
05:49 de collecte avec des camions hydrocureurs, des gens qui vont déboucher, que vous appelez quand
05:53 vous avez des bouchons, il y a des postes de relèvement qui prennent cette eau lorsqu'elle
05:57 arrive à un point bas pour la relever afin qu'elle reparte, puisque c'est la gravité qui achemine l'eau
06:03 usée jusqu'aux stations d'épuration, donc tout ça c'est un métier, il faut lutter contre les eaux
06:06 clairs parasites, parce que si jamais, alors qu'est ce que c'est les eaux clairs parasites, c'est quand
06:10 il pleut, votre tuyau d'eau usée se remplit aussi avec de l'eau de pluie, parce que parfois c'est
06:14 pas tout à fait étanche, ou parfois il y a des réseaux unitaires, ou parfois il y a des branchements
06:18 qui ont été faits un peu à la va vite lors des travaux de grosse promotion, et puis on peut se
06:23 retrouver avec de l'eau de pluie dans les eaux usées. Donc tout ça ça a un coût, et ensuite il
06:27 faut traiter cette eau au niveau des stations d'épuration, qui sont des ouvrages qui sont
06:31 publics, enfin dans la plupart des modèles actuels, et qui sont exploités avec des contrats
06:37 d'exploitation. Voilà ça c'est juste pour récapituler en général comment est-ce que ça
06:41 fonctionne, et la place de Veolia ici, donc il y a un passé, peut-être plus qu'un passif, après ça
06:47 dépend peut-être des points de vue, un passé avec notamment, on racontait tout à l'heure l'histoire
06:52 de la source d'Ulès, qui a été trouvée suite à une demande du public dans les années 60 avec
06:58 l'augmentation de la population à Montpellier. La source d'Ulès classique avec Lac-Duc et les
07:03 tuyaux qui s'en suivent ne suffisaient plus à répondre aux besoins de la population, et il y a
07:08 eu un besoin d'aller chercher de nouvelles ressources. Là-dessus il y a un hydrogéologue, donc là on voit
07:14 la collaboration entre la recherche et le public, qui a dit "j'ai l'intuition qu'on peut aller chercher
07:21 plus parce qu'il y a quelque chose de plus". Toutes ces ressources karstiques, l'eau peut s'enfoncer,
07:26 et je parle avec mes mots, désolé je suis pas un grand spécialiste, et je dis ça avec beaucoup
07:31 d'humilité parce qu'il y a de grands spécialistes qui m'ont précédé sur cette scène avant, mais
07:36 du coup un hydrogéologue a dit "on peut trouver plus d'eau", et là-dessus le pouvoir public,
07:42 donc la mairie de Montpellier à l'époque, a dit "on va confier ça à Veolia", suite à un appel de l'offre,
07:47 "on va confier ça à Veolia, allez nous chercher la source". Et donc à plus de 100 mètres de
07:53 profondeur, on a trouvé, la compagnie générale des eaux ex Veolia a trouvé cette source,
07:59 qui ensuite a été industrialisée pour pouvoir créer cette pompe qui depuis lors a atteint les
08:06 fameux 1000 litres secondes de débit de pompage. C'est juste pour rappeler ça aussi, il y a une
08:11 histoire, comme toute l'histoire il y a ses histoires aussi, mais je crois qu'il y a quand
08:17 même une histoire de collaboration publique-privée à Montpellier, qui n'est pas tout à fait remise
08:20 en question d'ailleurs par la régie des eaux, puisqu'on a une régie des eaux avec des équipes
08:27 qui travaillent en direct, qui sont employées par la régie des eaux de Montpellier, qui est un
08:31 établissement public, mais qui emploie selon le droit privé, enfin je maîtrise pas toutes
08:38 ces subtilités là, mais de ce que j'ai compris ça veut dire qu'ils sont susceptibles d'avoir la
08:42 même efficacité pour gérer l'eau potable, même si comme c'est un service un peu plus petit que
08:47 Veolia, bien sûr pour tout ce qui est mutualisation des achats R&D, ils vont avoir besoin de faire
08:54 appel au privé. Donc il y a aussi une collaboration sur cette régie des eaux. Et puis sur la partie
08:59 étendue extension à l'assainissement, il a été décidé à l'époque par le pouvoir public de
09:04 faire une régie qu'on appelle externe, c'est à dire on muscle la régie au niveau de la capacité
09:09 de contrôle du délé... enfin je dis pas délégataire puisque c'est plus une délégation,
09:13 mais du prestataire. Et puis on lance des appels d'offres de prestations auxquels Veolia a répondu,
09:18 donc c'était en 2021, donc j'ai participé à la réponse. Et puis on a essayé de faire la
09:24 meilleure réponse possible, de se réinventer, de se remettre en question. Et on a été sélectionné
09:28 par prestation cette fois-ci, sous le contrôle de la régie de Montpellier. C'est là qu'il y a un
09:34 petit peu de contestation, on y reviendra. Mais pour l'instant, revenons essentiellement non pas
09:40 à votre responsabilité en termes d'assainissement, mais à votre responsabilité en termes de
09:47 fournisseurs d'eau. Sur la fourniture d'eau, Veolia est toujours présent, donc non pas sur le
09:53 périmètre de la métropole de Montpellier, via le syndicat Mixcarré de campagne. Alors non,
10:00 mais on va peut-être pas... si si, pourquoi pas, mais on va pas se perdre trop dans les systèmes
10:08 administratifs. Ce qui nous importe, c'est de savoir aujourd'hui, dans une situation telle que
10:15 celle qu'on a, est-ce que vous allez avoir les moyens de fournir la demande des habitants ? Alors,
10:25 la question est complexe, puisque Veolia ne décide pas des moyens. Veolia propose des solutions
10:33 en répondant à des appels d'offres. Oui, justement. Donc nous, on aura toujours la capacité de répondre
10:38 à des appels d'offres, et on aura toujours la capacité de proposer toutes les solutions. Maintenant,
10:43 peut-être que ce que vous voulez, c'est que je liste un peu les solutions qui existent,
10:45 c'est ça ? Par exemple. Par exemple, d'accord. Donc on a sur le territoire une consommation d'eau
10:52 qui est importante par rapport aux besoins, avec la croissance anthropique, on en a parlé assez
10:59 longuement. La première priorité, c'est que le service public de l'eau soit exemplaire,
11:06 donc qu'on augmente les rendements de réseau. Là-dessus, l'augmentation des rendements de
11:10 réseau, vous savez, c'est pas comme le gaz, où il faut que ce soit parfaitement étanche pour que
11:15 ce soit légal. Le rendement de réseau, si jamais on était à 100%, on serait à un niveau de dépense
11:20 astronomique qui serait pas du tout raisonnable. Et du coup, la première chose à comprendre,
11:25 c'est que c'est bien de se rapprocher du rendement de réseau, mais au bout d'un moment,
11:29 si jamais vous investissez tout ce que vous avez pour augmenter le rendement de réseau,
11:33 et bien c'est autant que vous investirez pas pour traiter avec une meilleure qualité pour le milieu,
11:38 etc. Donc, il y a des points d'équilibre à trouver. Ce qui est sûr, c'est que les technologies
11:42 progressent. Pour améliorer les rendements de réseau, on a développé depuis quelques temps
11:48 la recherche des fuites par satellite. On arrive en prenant une photo...
11:51 Alors franchement, il y avait beaucoup de fuites sur Montpellier. C'est un travail qui a fait
11:56 besoin d'être complètement repli. Enfin, je sais... D'où est-ce que... Je n'ai pas forcément
12:05 connaissance... Je ne dirai pas forcément les choses comme ça. Bien, on dit que, par exemple,
12:10 Montpellier avait un gros retard à rattraper et qu'actuellement Montpellier est en train de se
12:16 mettre... Alors, je ne sais pas... Oui, monsieur, venez nous rejoindre, ce sera mieux. Vous aurez
12:23 sans doute beaucoup de réponses à nous donner sur cette question. Je vous en prie, prenez un micro.
12:35 Voilà, alors, je vous laisse vous représenter comme ça quand même. Vous n'êtes pas le témoin
12:43 magique qui sort de la salle comme ça. Voilà. Je m'appelle Thierry Ruff. Je suis vice-président
12:50 du conseil d'administration de la régie publique de l'eau de Montpellier. Alors, je voulais dire
12:56 que nous sommes un acteur important à côté de Baron Languedoc et à côté de Veolia, avec qui la
13:01 régie entretient des rapports qui sont apaisés, mais qui sont quand même différents. La régie est
13:08 née d'une volonté politique, effectivement, de dépasser le cadre de la délégation qui était
13:14 contestée. Il y a eu un mouvement social important dans les années 2009-2014 qui a abouti à ce choix
13:23 de construire une régie qui a d'ailleurs comme effectif à peu près 200 personnes maintenant,
13:31 dont la plupart sont venus de Veolia. Et ça, c'est la loi. Lorsqu'on change de régime, on doit
13:38 proposer aux salariés la possibilité de rester dans la maison mère ou d'adopter, de rentrer dans
13:46 la régie. Alors la régie, c'est public, mais c'est une société industrielle. Ça obéit aussi
13:52 aux besoins de performance. Et par contre, il y a une grande différence avec la gestion de Veolia,
14:01 c'est que nous, on n'a pas d'actionnaire. Et donc, tout l'argent de l'eau repart aux investissements
14:08 de l'eau. Alors, il faut aussi signaler que si on a fait cette régie, c'était parce qu'on considérait
14:16 effectivement que la maintenance des systèmes n'était pas au top. On va dire ça gentiment,
14:22 il y avait un retour sur la maintenance qui était très insuffisant. Et depuis qu'il y a la régie,
14:30 on fait trois ou quatre fois plus de travaux de maintenance qu'à l'époque de la régie telle
14:34 qu'elle était gérée à ce moment là. Aujourd'hui, on a une efficacité à peu près de 85-86%. Si on a
14:43 un objectif pour 2030 de 90%, ça fait partie des outils pour la sobriété, c'est-à-dire effectivement
14:49 perdre moins d'eau. Mais comme vous avez dit, au-delà de 90%, personne ne peut le faire.
14:53 Donc c'était sans doute une période que vous n'aviez pas connue. Et en tout cas,
15:00 on sait qu'aujourd'hui, c'est en train de se rattraper. Et donc vous confirmez le fait
15:06 qu'aujourd'hui, Montpellier est en train de rattraper un retard manifeste.
15:12 Ça y est, maintenant on est à un niveau de l'excellence.
15:14 Vous êtes maintenant même à un niveau de l'excellence. Et c'est en combien d'années
15:19 que les choses se sont passées à peu près ?
15:21 Ça fait dix ans. On va fêter les dix ans le 7 mai prochain.
15:24 Mais de reprise en main réellement de la situation ?
15:31 La reprise en main, c'est le 1er janvier 2015.
15:33 D'accord, voilà. Ça fait un petit peu moins.
15:36 La décision, c'était en février 2014.
15:39 D'accord.
15:40 Et je voulais aussi donner quelques petites précisions. La source du lait est très importante,
15:44 mais c'est pas 1000, la pointe c'est 2000 litres par seconde.
15:48 Et l'intérêt de l'usine qui a été effectivement créée à l'occasion du rapprochement du professeur Avias de Georges Lefresh,
15:57 le maire de Montpellier. Cette usine permet de pomper de l'eau pour les réseaux de la métropole,
16:05 mais aussi, enfin pas de toute la métropole, de 15 communes de la métropole,
16:09 les communes centrales de l'Axe du Lais.
16:11 Mais ça permet aussi d'entretenir un débit écologique permanent qui est actuellement de 270 litres par seconde,
16:18 ce qui fait que la biodiversité du Lais est respectée jusqu'à Agropolis.
16:24 Après, on a un petit problème, c'est que le Lais, c'est le Rhône.
16:27 Alors, c'est les services que la métropole a demandé à BRL, c'est d'apporter une compensation,
16:33 parce que l'étiage du Lais dans la cité montpellierenne était insuffisant.
16:39 Donc il y a 500 litres par seconde qui sont apportés.
16:42 Et comme ça, je peux laisser la parole à notre collègue de BRL.
16:46 Un petit peu plus tard, quand même, on va quand même continuer un petit peu sur les problèmes urbains,
16:52 si vous le voulez bien. Donc, on vient de voir là, au niveau de l'adduction de l'eau potable,
16:59 on a encore un gros problème au niveau de l'assainissement, quand même,
17:03 qui est en train de se résoudre, puisqu'on a une nouvelle usine,
17:14 qui est en train de se mettre en place.
17:17 Une ancienne usine de traitement qui se renouvelle, qui se modernise,
17:22 et qui en avait beaucoup besoin, à la fois pour des raisons quantitatives,
17:26 mais aussi pour des raisons de complexification des règles européennes de traitement des eaux, etc.
17:33 Donc là, effectivement, ça a été dit, la régie dispose des cadres de suivi du processus industriel que Veolia assure.
17:44 Et donc, le rapport a un petit peu changé, c'est-à-dire que c'est la régie qui propose des marchés,
17:50 et Veolia, effectivement, répond à des marchés, alors que dans le système de délégation,
17:54 Veolia a une démarche industrielle, il doit simplement montrer au public que ça fonctionne,
18:02 et rendre le système à l'issue de la délégation dans l'état où il l'a trouvé au moins, ou sinon mieux.
18:07 Donc c'est des rapports un peu différents.
18:11 C'est intéressant, il y a une vraie géographie géopolitique de l'eau sur la métropole de Montpellier,
18:18 parce qu'au centre, c'est la régie, maintenant.
18:21 Vous avez bien expliqué que Gary Campagne, au nord-ouest, c'est Veolia qui gère,
18:27 avec la forme du syndicat et de la délégation, et puis il y a la Lyonnaise des eaux,
18:32 on ne s'appelle plus comme ça maintenant, mais Celles, c'est Lyonnaise des eaux,
18:35 qui gère l'eau qui ne vient ni d'Urone, ni d'Ulès, mais qui vient de l'Hérault.
18:42 Et donc, aussi, c'est un caractère, c'est très important, nous sommes dans un territoire qui n'a pas d'eau.
18:48 Toutes les eaux convergent vers le territoire de la métropole,
18:51 mais à part quelques forages, comme à Castelnau ou Leles,
18:54 l'essentiel de cette eau vient d'autres entités, d'autres...
18:58 Alors, c'est les hauts bassins versants, si vous voulez, mais pas seulement, et c'est complexe.
19:04 Pour ça, par rapport à la discussion de ce matin, tout basé sur le bassin versant,
19:09 ça ne fonctionne pas, parce qu'il y a des entités, des agglomérations ou des districts,
19:15 qui sont emboîtées les unes dans les autres et qui...
19:18 Bettina Laville a évoqué la proximité de deux bassins versants et, justement, cette complexité.
19:25 L'eau du Lez aussi, il y a une chose très importante, ça a été une question très politique.
19:31 Georges Lefresh a négocié avec les habitants du Pic Saint-Loup
19:39 de canaliser les eaux du Lez pour la métropole de Montpellier, pour le district à l'époque,
19:44 mais en compensation, il y a un retour d'eau potable de l'usine de traitement de l'eau potable de Montpellier.
19:54 Il y a un retour d'eau d'une centaine de litres par seconde qui permet au village autour du Pic Saint-Loup
19:59 d'être alimenté par une eau qu'il n'aurait pas pu traiter de façon autonome.
20:04 Alors, ça, on va en reparler encore avec vous. Est-ce que vous avez quelque chose à ajouter ?
20:08 Non, c'est juste pour réagir, bien sûr. Il y a des points de vue différents.
20:12 Moi, je respecte tout à fait. Ce que je pense important de dire, c'est que moi, je crois au modèle du travail
20:18 entre public et privé, que la délégation de services publics, lorsqu'elle est bien effectuée,
20:23 avec un contrat clair, ça peut être un modèle qui fonctionne de manière vertueuse pour un territoire.
20:28 Ça dépend de la volonté politique, ça dépend de ce à quoi la démocratie résulte.
20:35 Et je pense que dans le cadre de Montpellier, nous, on est démocrate aussi chez Veolia.
20:38 C'est-à-dire qu'il y a une décision politique, on la respecte. On va essayer de s'inscrire dedans,
20:41 quelle que soit la décision prise. Je tiens quand même à dire, je suis arrivé en 2021 sur le territoire,
20:46 et je ne tiens pas à dire ce qui s'est passé avant. Ce n'est pas ma responsabilité. En tant que directeur, j'assume.
20:51 Je peux vous dire que les équipes de Veolia que je pilote aujourd'hui, pas celles qui sont passées en régie
20:57 puisque je n'ai pas eu la chance pour le coup de les connaître, même en régime de délégation de services publics,
21:03 il y a des très, très belles choses qui ont été faites. Et je crois quand même que c'est utile de dire
21:08 qu'il y a des gens qui ont bossé en tant qu'égouttier pendant 30 ans. Il y en a un qui part à la retraite en mars,
21:14 qui est mon responsable du service hydrocurage, qui a bossé pendant 30 ans pour Montpellier.
21:19 Et je trouve ça important quand même de dire, peut-être qu'il y a toujours des critiques, et c'est normal, et c'est bien, et c'est sain.
21:24 Ça veut dire que... - Il y a une évolution. Il y a une évolution, surtout.
21:27 - Mais je pense que c'est quand même important de balancer ce discours aussi du retard pris.
21:32 Il y a probablement des pistes d'amélioration, et ces décisions, et la performance de la régie est excellente.
21:37 Et je la salue. Mais voilà, je veux aussi rendre hommage à ça, parce que je trouve ça important de...
21:43 Parce que c'est un métier avant tout d'hommes et de femmes.
21:45 - Bon, alors on est au jour d'aujourd'hui. Donc partons de là et oublions un peu le passé.
21:51 Mais c'était pas une critique. C'était essentiellement pour montrer qu'il y avait beaucoup à faire. Voilà.
21:57 Il y a eu beaucoup à faire, très certainement. Et vous l'avez confirmé.
22:01 - Il ne faut pas oublier le passé. Moi, je vais vous dire, la négociation entre la nouvelle régie et Veolia s'est très bien passée.
22:09 C'est-à-dire qu'on a appliqué les lois de la République, la démocratie. Veolia a laissé partir les gens qui voulaient.
22:15 Si un jour, une autorité pensait qu'il fallait faire la démarche inverse,
22:22 eh bien les salariés de la régie auraient le choix aussi de passer dans une nouvelle infrastructure.
22:28 Mais ce que je veux dire, c'est qu'être prestataire d'une régie, c'est pas une mauvaise chose.
22:33 Ça fonctionne aussi. Tout le monde y retrouve son intérêt. C'est gagnant-gagnant. Voilà.
22:39 - Très bien. Voilà. - Non mais du coup, que dire de plus ?
22:44 - Alors, peut-être, parlez-nous un petit peu des solutions. Vous avez dit que vous vouliez en parler ultérieurement.
22:51 - Donc sobriété. Dans l'exploitation, nous... Enfin, aujourd'hui, les équipes qui exploitent les réseaux,
22:56 notamment du syndicat Mixcarrick-Campagne, elles ont une obsession du rendement,
23:00 d'essayer de toujours être sur le pont pour détecter le plus rapidement possible les fuites.
23:03 En utilisant des technologies, on a la recherche par satellite. On met des petites boules dans les réseaux
23:07 pour identifier les... Donc, une sorte de drone pour identifier les fuites.
23:11 On fait aussi de la corrélation acoustique, c'est-à-dire qu'on écoute les fuites à plusieurs endroits.
23:15 Et ensuite, en faisant de la corrélation, on arrive à savoir à quel endroit est la fuite.
23:20 Et donc, on va la chercher plus précisément. - Est-ce que vous pouvez nous donner un chiffre
23:24 ou une idée de ce qu'il y avait comme fuite et de ce que vous avez réussi à corriger,
23:28 ou tout ce qui reste à corriger ? - Alors, sur le périmètre du syndicat Mixcarrick-Campagne,
23:32 donc les 24 communes en partant de Castello, Clapier, et qui remontent jusqu'à Garigues et Campagne,
23:38 donc voilà, toutes les communes entre Terran, Assas, etc., sur ces 24 communes-là,
23:42 en 8 ans, on a récupéré environ 10 points de réseau. Voilà.
23:46 - 10 points de réseau, ça veut dire quoi ? - Pardon, 10 points de rendement.
23:50 - 10 points de rendement, ça veut dire quoi ? - Ça veut dire que sur 100 litres, vous récupérez 10 litres.
23:56 Voilà, tout simplement. - D'accord, très bien.
23:58 - Et donc, ça, ça a été grâce à tout notre service Performance Réseau,
24:03 qui a essayé d'identifier plus de fuites plus rapidement, pour ensuite aller les réparer.
24:07 Et là, donc, bien sûr, on essaie de réparer, enfin, on a des équipes travaux,
24:11 on a des sous-traitants aussi. Le but, c'est d'atteindre la meilleure réactivité possible
24:14 parce qu'on n'est pas seulement sur un territoire urbain. Sur le syndicat Mixed Garrick Campagne,
24:18 on monte aussi jusqu'à des territoires qui sont plus ruraux. Et là, avoir un rendement de réseau
24:22 comme aujourd'hui, autour de 80, c'est déjà quand même une sacrée performance pour un territoire rural.
24:28 Donc ça, c'est la première partie, exemplarité du service public.
24:31 Ensuite, on doit, parce que c'est un devoir, le plan en haut du gouvernement,
24:37 la ressource est précieuse, aller vers plus de sobriété des usages. Voilà.
24:41 Donc, dans les réseaux, on économise l'eau, mais aussi, on essaye de faire en sorte que les consommateurs,
24:45 quels qu'ils soient, agriculteurs, entreprises, usagers, essayent d'économiser l'eau.
24:51 Et donc là, on va pouvoir expliquer, faire de la pédagogie, inciter, renvoyer aux gens,
24:56 grâce à la télé-relève qui est mise en place sur tout le périmètre du syndicat Mixed Garrick Campagne,
25:00 faire des outils de suivi pour que les gens puissent recevoir des alertes lorsqu'ils dépassent leur consommation.
25:04 Ça, c'est quand même quelque chose qui marche très bien aujourd'hui sur ce périmètre
25:07 et qui a permis de faire des sensibilisations déjà l'année dernière.
25:12 Et cette année, on va continuer ça.
25:14 Alors, comment ça marche ? Je vous la renvoie un petit SMS.
25:16 Comment ça marche ? Donc, la télé-relève, c'est... Sur votre compteur, vous avez une tête émettrice
25:21 qui lit le compteur, qui envoie un signal à un répéteur, qui répète un réseau.
25:28 Donc, l'avantage, c'est que vous pouvez avoir sur les 24 communes, sur les environ 30 000 abonnés,
25:34 vous pouvez avoir un indice qui remonte quasiment quotidiennement
25:37 et même si certains industriels le veulent, quasiment toutes les deux heures.
25:41 Ça vous permet de donner des portails pour suivre la consommation, mais surtout,
25:44 ça vous permet au niveau global, avec toutes ces données, d'essayer de faire parler le territoire,
25:49 voir où est-ce que ça consomme plus et voir aussi si jamais à un moment,
25:53 vous vous mettez en consommation sur un réservoir, vous voyez que la consommation baisse d'un coup,
25:59 vous ne savez pas si c'est une fuite ou pas à ce moment-là, vous regardez la télé-relève,
26:02 vous voyez qu'il y a un consommateur qui consomme aussi énormément d'un coup,
26:05 vous pouvez lui passer un coup de fil et lui dire "écoutez, tu as une fuite chez toi".
26:08 Si vous n'avez pas cette information-là, vous êtes obligés de chercher la fuite sur le réseau,
26:12 alors que potentiellement, elle est chez quelqu'un.
26:14 Et domaine privé, domaine public, ça permet que chaque chose soit à sa place,
26:18 de clarifier les responsabilités et de cibler davantage les efforts.
26:21 Très bien. Donc, vous agissez à la fois en économie de la déperdition ?
26:29 Oui, si vous voulez.
26:31 On va l'appeler comme ça. Et puis en économie d'usage ?
26:34 Oui, exactement. La sobriété, on ne pourra pas fonctionner en faisant culpabiliser le petit porteur.
26:41 L'idée, ce n'est pas de dire "toi, il faut que tu fasses l'économie, toi, il faut que tu fasses l'économie",
26:44 il faut que tout le monde s'y mette.
26:46 Et d'ailleurs, en lien avec l'ALEC sur certaines communes,
26:49 donc l'Agence Locale Énergie Climat de Montpellier, enfin de Montpellier Métropole,
26:54 on a conduit des opérations pour faire en sorte que dans les écoles,
26:59 on sensibilise via les enfants, les parents, au sujet de leur consommation sur la télé-relève.
27:05 L'ALEC fait des audits, notamment sur le stade de Sainte-Résilie, etc.,
27:08 pour que la commune, elle aussi, fasse des économies d'eau afin d'être exemplaire,
27:13 parce qu'on ne peut pas demander à quelqu'un quelque chose si on n'est pas prêt à le faire soi-même.
27:16 Et ça permet que tous ensemble, on y aille.
27:19 Et le dernier aspect qui permet de faire que tous ensemble, on y aille,
27:22 c'est l'aspect tarification.
27:24 On a une régie des eaux qui a fait un choix assez volontariste sur son périmètre
27:28 de faire une tarification progressive.
27:30 C'est quelque chose, avec les 15 premiers mètres cubes gratuits, qui était innovant.
27:35 Sur le périmètre du syndicat Mix Guerre et Campagne, juste à côté,
27:39 on a essayé de s'inscrire à la fois dans une forme de cohérence
27:43 et de proposer un modèle de tarification qui est innovant,
27:47 qui est une première en France, qui s'appelle la tarification...
27:51 C'est un peu barbare, mais disons que c'est à la fois progressif et saisonnier.
27:55 C'est-à-dire que plus vous consommez, plus vous payez.
27:58 C'est normal, comme ça on encourage les économies.
28:00 Et puis, plus vous consommez en été, plus vous payez,
28:03 par rapport à quelqu'un qui consomme en hiver, là où,
28:05 même si les hydrogéologues me diront qu'elle est quand même précieuse,
28:08 mais là où l'eau est un petit peu moins précieuse.
28:10 - Très bien. Alors, par rapport à ça, vous pensez qu'on peut encore faire mieux
28:16 en termes d'économie sur les problèmes de l'eau,
28:20 en plus de ces chantiers qui ont été lancés là ?
28:24 - La tarification progressive, c'est effectivement un point très important,
28:28 à la fois sur le plan social, mais aussi sur le plan de la solidarité des gens
28:33 qui ont des consommations d'eau ostentatoires,
28:36 et qui permettent, en la payant plus cher,
28:38 de donner la gratuité aux gens qui sont en situation de paupérisation.
28:43 Montpellier est une ville où les questions sociales sont très importantes.
28:48 Et ça a été conçu dans cet esprit-là.
28:52 Cela étant, il y a des investissements qui doivent toujours être faits.
28:57 Alors, un des gros investissements qu'on va bientôt inaugurer,
29:00 c'est l'usine de secours de la métropole de Montpellier,
29:04 avec donc Baron Langlois qui passe un contrat avec la régie
29:09 pour nous fournir de l'eau, du Rhône.
29:11 Une usine qui va être capable, en cas d'incident, d'accident grave,
29:15 sur le réseau principal, de passer de 100 litres par seconde d'eau traité
29:19 à 750 litres pour le moment.
29:22 Et donc, de sécuriser l'approvisionnement de toute la métropole,
29:26 d'éviter des incidents graves,
29:30 soit d'ordre climatique, soit d'ordre technologique.
29:34 Parce qu'effectivement, jusqu'à présent,
29:36 la conduite d'eau qui amenait l'eau du Laes jusqu'à l'usine d'Arago
29:41 était la seule conduite d'approvisionnement.
29:44 Donc, on a des investissements.
29:47 On a aussi des investissements sur le schéma directeur de l'assainissement
29:52 qui se présente à nous, qui va être en négociation.
29:55 Là, on est dans une réflexion qui va jusqu'en 2045.
29:59 L'intérêt de la structure d'une régie,
30:02 c'est d'avoir une vision à court, moyen et très long terme.
30:06 Ce que une entreprise privée exerce d'une manière un peu différente,
30:12 parce que l'actionnariat exige qu'on ait des résultats immédiats,
30:16 alors que nous, on peut décaler nos dépenses
30:20 et compter sur un emprunt de long terme.
30:22 Très bien. Alors donc, en résumé, on en est à une troisième action.
30:27 C'est-à-dire qu'on économise.
30:30 Finalement, on fait en sorte de ne plus avoir de fuite.
30:36 On gère un système financier qui permet d'économiser.
30:42 Et puis surtout, on commence à prévoir des issues de secours
30:48 au cas où l'eau vienne à manquer.
30:53 En fait, on a aussi comme objectif une décroissance des consommations.
30:59 Je ne sais pas si c'est la même démarche pour Garry de Campagne.
31:04 En fait, c'est les citoyens qui sont à l'origine de cette décroissance.
31:09 Depuis dix ans, il y a une augmentation de la population de 5%,
31:17 mais il y a une baisse des consommations de 10%.
31:20 Donc, malgré l'afflux de population, finalement,
31:24 et c'est le système progressif qui va nous permettre d'équilibrer les comptes
31:28 pour faire cette politique à la fois sociale et environnementale
31:32 pour que l'on diminue l'emprise des prélèvements, notamment sur le lèse.
31:39 En tout cas, vous êtes déjà dans du long terme.
31:44 Oui, on pense à 2050.
31:46 Oui, 2050. Très bien.
31:48 Alors, maintenant à vous, parce qu'effectivement, sur la gestion à terme,
31:55 c'est un petit peu BRL qui est en première ligne,
32:00 comme BRL a toujours été sur ce territoire.
32:05 Aujourd'hui, vous êtes, vous, dans quel type de priorité ?
32:10 Alors, on est un peu... Bon, merci déjà pour l'invitation.
32:13 Donc, je suis Nicolas Huyck, directeur de projet à BRL
32:18 dans le service aménagement et patrimoine, donc à la maison mère de BRL.
32:22 Sachant que BRL, on a une maison mère qui est le concessionnaire de la région Occitanie
32:28 et on a un pôle exploitation, ingénierie et également espace naturel dans le groupe.
32:37 Alors, je devais d'ailleurs excuser M. Blanchet qui aurait aimé être présent.
32:43 Malheureusement, il ne pouvait pas être là aujourd'hui.
32:45 Voilà, qui devait être présent aujourd'hui, malheureusement.
32:47 Je vais essayer de le représenter au mieux.
32:48 Voilà, c'est vous qui le représentez.
32:49 Alors, bon, il y a beaucoup de choses qui ont été dites,
32:51 parce qu'on est sur le réseau de BRL.
32:53 C'est un réseau, enfin, principalement sous pression,
32:55 donc on retrouve les mêmes problématiques.
32:57 La différence, un petit peu, c'est qu'on est sur un territoire qui est quand même beaucoup plus vaste.
33:02 Aujourd'hui, on a à peu près 100 000 hectares couverts,
33:05 avec une dominante agricole quasiment sur les deux tiers de l'eau qui est délivrée par BRL.
33:11 C'est ça quand même votre grande différence.
33:12 Voilà, donc la grande différence, elle est là.
33:14 On a effectivement de l'eau à potabiliser,
33:18 que ce soit avec la métropole de Montpellier ou d'autres communes également
33:23 sur le parcours de l'eau que l'on transfère.
33:26 Et donc aujourd'hui, alors déjà, nous, le stress hydrique, on le constate.
33:32 Et à la différence avec peut-être l'eau potable, où on aura peut-être une décroissance,
33:38 nous, on a un constat qui est le suivant.
33:42 Les températures augmentent, les vapeurs de transpiration augmentent
33:46 et on a une demande agricole qui explose.
33:48 Voilà, donc les plantes, elles ne se régulent pas elles-mêmes.
33:52 Il n'y a pas de prise de conscience pour pouvoir diminuer les consommations.
33:56 On a une tendance effectivement à l'augmentation.
33:59 Donc depuis déjà quelques décennies...
34:03 Donc vous n'attendez pas en fait, ce que vous voulez nous dire,
34:06 vous n'attendez pas que les élus fassent le choix, vous le faites.
34:08 Alors non, on ne fait pas le choix justement.
34:11 C'est qu'aujourd'hui, nous, on est aussi limité par la ressource,
34:14 par les infrastructures, par l'énergie aussi.
34:17 Parce qu'aussi, on a un réseau qui a de nombreux étages de pompage.
34:23 C'est un réseau pression.
34:25 Donc en fait, on a aussi des ressources différentes.
34:28 On a le Rhône côté Est, on a l'Orbe, l'Hérault.
34:32 On a différentes ressources avec des contextes très différents
34:36 en fonction des territoires.
34:37 L'Orbe, vous le considérez encore comme ressource ?
34:40 Alors l'Orbe aujourd'hui, on a le barrage des Monts d'Orbe,
34:42 le barbarel, qui permet non seulement de subvenir aux différents usages,
34:49 pas que l'usage agricole, puisqu'il y a l'usage touristique,
34:52 il y a aussi pareil de l'eau potable, Ecazoul.
34:55 Et on a la ressource Orbe qui est encore présente
35:00 et qui est très utilisée au côté Bitarroa.
35:03 Donc les solutions, il n'y a pas non plus aujourd'hui 50 solutions.
35:09 On a effectivement la recherche d'amélioration des rendements.
35:13 Alors le réseau BRL, c'est 5000 km de canalisation enterrée,
35:17 100 km de canaux.
35:20 Donc autant dire que sectoriser de manière très fine,
35:23 ça demande un investissement considérable,
35:26 avec parfois aussi un territoire qui est très vaste
35:31 pour aller chercher une borne qui est parfois à des kilomètres.
35:35 Donc aujourd'hui, ce qu'on fait, c'est qu'on essaye de sectoriser au maximum,
35:39 de mettre en place des compteurs pour effectivement repérer les niveaux de fuite.
35:45 Et également, on utilise aussi, c'est un peu le même système de télérelève,
35:50 donc des bornes qu'on appelle des bornes connectées,
35:53 qui nous permettent aujourd'hui d'avoir une vision,
35:56 alors pas forcément à temps réel, mais en tout cas à pas de temps court,
36:00 de déconsommation.
36:02 Donc on travaille beaucoup là-dessus.
36:05 - Vous entreprenez en plus de gros investissements ?
36:10 - Alors on entreprend de gros investissements.
36:12 Alors là, c'est pareil, on a fait le réseau Aquadomicia
36:16 dans les 15 dernières années,
36:19 qui avait pour but principal de sécuriser la ressource.
36:23 C'est-à-dire qu'on avait à l'est le Rhône,
36:25 qui est une ressource qui reste abondante, mais pas inépuisable,
36:29 mais plus abondante en tout cas que les autres fleuves côtiers
36:33 de la concession.
36:36 Et l'idée effectivement avec Aquadomicia,
36:39 c'était d'apporter une ressource de sécurisation
36:42 pour les territoires qui étaient en tension,
36:44 principalement les Rhônes et l'Aude aussi.
36:48 - Mais le Rhône ne va pas pouvoir toujours satisfaire les besoins ?
36:53 - Non, clairement le Rhône ne va pas satisfaire les besoins toujours.
36:57 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui la politique de BRL,
37:00 ce n'est pas une politique d'extension.
37:02 C'est-à-dire qu'on a eu toute une période
37:04 où effectivement il y a eu beaucoup d'investissements,
37:07 que ce soit avec Aquadomicia, les réseaux de dessert,
37:09 pareil il y a 6 000 hectares équipés.
37:11 Demain, ce n'est pas le modèle de BRL.
37:14 Le modèle, ça va être déjà de densifier le réseau existant,
37:19 de l'optimiser, et potentiellement quelques poches
37:24 sur des ressources qui le permettent.
37:26 Aujourd'hui, clairement, du côté de les Rhônes et de l'Aude,
37:31 on est sur des projets avec des cartes de l'administration
37:36 sur lesquelles on a des masses d'eau
37:38 qui sont indiquées en niveau moins que bon.
37:41 C'est-à-dire que pour faire des projets,
37:43 il faut des financements.
37:44 Aujourd'hui, c'est quasiment impossible
37:47 de faire des projets hydro-agricoles
37:49 et de disposer de financements dans les Rhônes et dans l'Aude
37:53 parce qu'on est sur des masses d'eau
37:55 sur lesquelles on ne peut plus prélever.
37:58 - Pourtant, un peu plus haut, vous le faites sur le Salagou, par exemple.
38:03 - Sur le Salagou, c'est géré par le département aujourd'hui.
38:08 Il y a des quotas qui sont délivrés.
38:11 Là-dessus, nous, on travaille avec le département
38:16 pour pouvoir, quelque part, tout ce qu'on prélève
38:20 doit être compensé par le Salagou jusqu'à une certaine mesure.
38:24 C'est pareil. Aujourd'hui, on est vraiment limité par la ressource.
38:27 L'idée, ce n'est pas d'aller couvrir tout le territoire
38:30 parce que tout le monde a besoin d'eau.
38:32 Et clairement, aujourd'hui, tout le monde a besoin d'eau.
38:34 Effectivement, il va y avoir une vraie réflexion
38:36 qui n'est pas menée au niveau de BRL,
38:38 mais au niveau des collectivités, du territoire.
38:42 - Justement, vous dites que ce n'est pas géré au niveau de BRL.
38:46 Et d'une certaine manière, tant mieux.
38:49 C'est au niveau des collectivités, au niveau des élus
38:51 que cela va se gérer.
38:53 Mais vous êtes quand même vraiment...
38:58 Vous allez être les premiers considérés.
39:03 - Oui, on vient nous chercher très souvent.
39:07 Après, comme tout investissement, il y a besoin de financement.
39:12 Et quand un projet émerge, parce que généralement,
39:15 comment ça se passe ?
39:17 Actuellement, on a un territoire qui est majoritairement viticole.
39:21 Donc effectivement, le client agricole majoritaire
39:26 sur le réseau BRL, c'est la viticulture.
39:29 Aujourd'hui, comment ça fonctionne ?
39:31 Pour lancer un projet, il faut des acteurs.
39:35 Il faut un territoire qui s'agrège,
39:39 qui établit une demande,
39:43 qui va chercher aussi des financements.
39:46 Et nous, à BRL, on intervient quelque part,
39:50 pas à l'émergence du projet, mais on intervient plus
39:53 à mi-parcours, en accompagnement,
39:55 où on récupère la maîtrise d'ouvrage
39:57 parce que c'est un peu notre métier d'aménager.
40:01 Par contre, effectivement, tout vient du territoire.
40:04 Et quand on récupère un projet,
40:09 on peut répondre favorablement.
40:11 Et parfois, ce n'est pas le cas.
40:13 Aujourd'hui, même sur le réseau BRL,
40:15 on a plusieurs secteurs qui sont saturés,
40:17 sur lesquels aujourd'hui, ça fait quasiment 10 ans,
40:20 on n'accepte plus aucune souscription.
40:23 C'est-à-dire qu'un agriculteur voudrait,
40:25 ne serait-ce qu'augmenter son débit,
40:28 le débit dont il dispose aujourd'hui,
40:30 ça s'est refusé.
40:31 Or, on sait que la demande va aller en augmentation.
40:34 La demande va aller en augmentant.
40:36 Donc effectivement, là, on n'est plus sur du pouvoir public
40:39 de savoir finalement qu'est-ce que c'est
40:41 la cohérence du territoire,
40:43 qu'est-ce que l'on souhaite couvrir.
40:45 Il y a beaucoup de discussions.
40:48 - Donc c'est là que vous allez avoir besoin
40:50 d'aménagements, de réflexion sur l'aménagement du territoire, etc.
40:54 - Exactement, pour pouvoir aussi se positionner.
40:56 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a été interpellé
41:00 par la métropole de Montpellier.
41:02 Il se trouve que le réseau permet effectivement
41:06 d'apporter la ressource RON.
41:09 Donc effectivement, on est sur une ressource
41:11 qui est pour l'instant en tout cas sécurisée.
41:14 Alors les études de l'Agence de l'eau
41:16 ont fait de la prospective jusqu'en 2055.
41:19 - Ah, jusqu'en 2055 ?
41:21 - Il va y avoir effectivement une baisse
41:23 des débits des tiages du RON, ça c'est clair,
41:25 quasiment de 20%.
41:27 Maintenant, pour remettre un peu dans le contexte,
41:29 au point de prélèvement de BRL, sur le RON,
41:32 on a une autorisation de 75 m3/s.
41:36 On en utilise 12.
41:39 Aux plus grandes périodes, c'était 15 m3/s.
41:42 Ça représente 0,25% du débit du RON au point de passage.
41:49 Il y a 54 milliards de m3 qui passent dans le RON
41:52 au point de passage BRL.
41:54 On en a un prélève de 150 millions.
41:56 - Donc vous avez la ressource.
41:58 - Ça ne veut pas dire que ça y est, on a toute la marge
42:01 et qu'on peut faire ce qu'on veut.
42:02 Ce n'est pas ça.
42:03 Ça veut dire que, aujourd'hui et encore pour un certain temps,
42:08 la ressource RON est encore abondante.
42:12 Maintenant, on travaille aussi chez l'usager.
42:16 Il faut être économe en eau.
42:19 On le fait entre les points de prélèvement BRL et la borne.
42:24 Ça, c'est la recherche de fuite.
42:26 C'est aussi les variateurs de fréquence sur nos stations de pompage.
42:31 Maintenant, toutes nos stations sont équipées
42:33 de variateurs de fréquence pour baisser la pression
42:36 en fonction de la demande, donc adapter.
42:38 Auparavant, les stations qui ont un abonné qui demande l'eau
42:42 ou qui en est 50, on envoyait le même niveau de pression.
42:46 Aujourd'hui, on module cette pression pour éviter
42:50 d'avoir des niveaux de fuite trop importants.
42:55 Chez l'usager, il y a aussi de la recherche.
43:00 C'est l'agriculture.
43:02 Aujourd'hui, il y a des recherches de cépage
43:04 qui consomment moins en eau.
43:07 Il y a aussi le pilotage de l'irrigation.
43:10 On est quasiment à 100% en goutte à goutte pour la vigne.
43:14 - Comment allez-vous gérer les problèmes de salinisation ?
43:19 - Les problèmes de salinisation, aujourd'hui,
43:22 sur le réseau, on a des secteurs sur lesquels
43:25 on fait de la recherche de nappes.
43:27 C'est une des solutions.
43:32 Maintenant, ça demande une ressource importante.
43:35 La salinisation, malheureusement, ce n'est pas l'eau
43:42 qu'on va apporter qui permettra d'améliorer la situation
43:46 à grande échelle.
43:48 Ce n'est pas le goutte à goutte aussi.
43:50 Il y a un bulbe très limité.
43:54 Ce n'est pas là où on va lutter contre la salinisation.
43:57 - Je suis assez étonnée parce que, toute la journée,
44:01 on n'a absolument pas du tout évoqué le problème de Rayut ou Rayuz.
44:07 Or, on sait que les eaux usées seront sans doute
44:11 une des réponses.
44:13 On sait bien sûr qu'aujourd'hui, en France,
44:16 on est très en retard sur le sujet et qu'il y a
44:19 de grosses réserves, notamment sur le plan sanitaire,
44:22 parce qu'on ne veut pas utiliser ces eaux grises,
44:25 notamment sur tout ce qui est agricole et tout ce qui
44:29 pourrait être alimentaire, notamment sur la vigne,
44:32 alors que ça pourrait être une solution à terme sur la vigne.
44:37 Est-ce que c'est quelque chose sur lequel vous travaillez
44:41 un petit peu ?
44:43 Est-ce que vous poussez ?
44:45 - Nous, on ne travaille pas directement, puisqu'on n'est pas
44:48 gestionnaire de stations d'épuration, on ne les exploite pas.
44:52 Par contre, on travaille en partenariat, bien évidemment,
44:56 avec des collectivités qui pensent fortement à passer
45:02 sur la Rayut, avec quand même la difficulté.
45:06 La Rayut, aujourd'hui, en ayant participé à pas mal de réunions,
45:13 la difficulté dans notre région, c'est qu'aujourd'hui,
45:17 en période estivale, là où la demande est la plus forte,
45:21 la Rayut va servir plutôt à permettre de maintenir la vie
45:25 dans les cours d'eau, plus que d'être utilisée pour faire
45:29 de l'irrigation pour l'agriculture.
45:31 Sauf sur les zones très côtières, sur lesquelles, effectivement,
45:36 on est typiquement avec un rejet en mer.
45:39 - Toute la vigne côtière pourrait en bénéficier.
45:43 - Là, clairement, il y a vraiment un potentiel.
45:46 - Voilà. Alors, est-ce que vous y travaillez ?
45:49 - La régie a une expérimentation pour une réutilisation,
45:55 mais ça restera relativement modeste, de l'ordre de 50 litres par seconde
46:00 qui peuvent être réutilisés tout de suite à partir de la station Maïra
46:04 pour les terrains juste à côté.
46:06 Mais en faisant ça, on rentre en concurrence avec les réseaux installés
46:10 de BRL qui distribuent de l'eau du Rhône sur les mêmes espaces.
46:14 - Économiquement, vous voulez dire ?
46:16 Vous rentrez en compétition économique ?
46:18 - Oui, enfin, ce n'est pas des masses d'eau considérables,
46:23 mais ça peut être un sujet de petite litige, on va dire.
46:27 Est-ce qu'on utilise plutôt l'eau de la station Maïra traitée
46:31 ou est-ce qu'on utilise l'eau du Rhône qui est apportée aussi
46:34 par une collectivité ?
46:35 - Parce que vous avez des contrats sur l'utilisation de l'eau du Rhône ?
46:38 - Bien sûr, l'eau du Rhône est...
46:41 L'été, quand la source d'hulaise est un peu basse,
46:44 on a une compensation par la potabilisation de l'eau du Rhône,
46:47 ce qui fait qu'on boit de l'eau mixte d'eau du Rhône au du Laïs
46:51 à presque tous les étés, sauf l'année dernière,
46:55 où par exemple en mai et juin, il y a eu des grosses pluies.
46:58 L'année dernière qui a été une année très difficile pour la France entière,
47:01 sur le bassin du Laïs, il n'y a pas eu de restrictions pratiquement,
47:06 cette année non plus.
47:08 - C'est pas encore fini ?
47:11 - C'est pas encore fini, non.
47:13 - C'est que le début, même !
47:15 - J'entendais quelqu'un dire que les pluies étaient insuffisantes
47:19 pour la recharge des nappes.
47:21 Non, les nappes Karstik, 5 mm de pluie, c'est 1 million de m3
47:26 dans le réservoir Karstik du Laïs.
47:28 Donc on a une chance extraordinaire, parce qu'effectivement,
47:32 il n'y a aucun usager et il n'y a pas d'agriculture polluante
47:35 sur les 150 ou 200 km² du bassin.
47:38 Donc on a une ressource qui remonte, qui réagit très vite.
47:43 - Qui réagit très vite, mais qui pour l'instant n'est encore pas
47:48 à la bonne réaction.
47:50 - La régie de l'eau de la métropole a aussi à sa charge
47:54 la facturation de l'eau de BRL pour les usagers qui irriguent
47:58 dans les 30 communes de la métropole.
48:01 Et ça nous pose un problème aussi, parce qu'en fait,
48:04 il n'y a pas assez d'usagers.
48:06 Et donc c'est une activité qui n'est pas du tout rentable
48:09 pour la régie.
48:10 On dépense plus d'argent à faire fonctionner le système
48:13 qui tourne pour à peu près 200 utilisateurs,
48:16 c'est-à-dire une dizaine de personnes par commune.
48:19 Donc il y a un vrai problème d'un plan véritablement d'usage
48:24 de ces eaux avec probablement plus des filières maraîchères
48:28 que des filières viticoles dans cette périphérie de Montpellier.
48:32 On avait la carte de Montpellier historique, au départ,
48:35 la petite carte rouge.
48:36 A l'origine, la périphérie immédiate de Montpellier médiéval,
48:40 c'était de l'agriculture intensive maraîchère,
48:43 avec un système intégré de récupération.
48:47 Les matières organiques de la ville passaient,
48:49 un peu comme à Paris, vous savez que Victor Hugo
48:51 a aussi décrit la perte que c'était de la matière organique
48:55 qui intervient dans la rétention en eau des sols.
48:59 Et donc ça aussi, c'est des choses qu'il faut travailler ensemble
49:03 pour améliorer la rétention d'eau.
49:06 Et reprendre aussi le fonctionnement des nappes superficielles,
49:12 des nappes peu profondes de l'arrière-pays montpellierain,
49:16 qui étaient autrefois les sources en eau de tous les villages
49:19 avec des norias historiques.
49:22 On a fait un colloque avec l'Académie des sciences.
49:26 Jean-Paul Vaud est présent, il a contribué.
49:30 La régie voudrait solliciter la recherche montpellieraine
49:35 pour que ces nappes d'intermédiaires soient réexaminées
49:38 et voir si elles peuvent être des lieux qui permettent
49:43 de mieux gérer les crues, les inondations,
49:45 mais aussi d'avoir des étiages un peu adaptés
49:49 aux nouvelles demandes périphériques dans les zones non urbanisées.
49:54 En tout cas, merci pour cette vision.
49:57 Est-ce qu'il y a des questions ?
50:00 Oui, Vénie ?
50:02 Tiens, je vais passer mon micro, c'est la meilleure solution.
50:06 Je voulais savoir si la régie avait calculé
50:15 la consommation d'eau par personne sur le périmètre que vous gérez
50:21 et la consommation d'eau générale par habitant,
50:25 c'est-à-dire hôpitaux, écoles, cantines, etc.
50:29 Et la deuxième question, c'est est-ce qu'on peut évaluer
50:35 la quantité réelle qui serait suffisante
50:39 pour l'hygiène et la santé par habitant.
50:42 C'est-à-dire que si on est à 150 litres par personne,
50:45 est-ce qu'on peut descendre à 100 ou 80, je ne sais pas.
50:49 C'est une discussion que nous avons eue
50:51 en conseil d'administration il n'y a pas longtemps.
50:53 J'ai oublié de dire que la régie a un conseil d'administration
50:56 très, très singulier parce que ce n'est pas que les maires des communes,
50:59 mais c'est aussi les associations.
51:02 Il y a deux représentants de l'université,
51:07 de la science, je fais partie de ces deux personnes,
51:10 et il y a deux représentants du personnel,
51:13 et tout le monde avec une voix équivalente.
51:18 Et donc on a des discussions dans ce conseil d'administration
51:21 qui sont extrêmement riches.
51:24 Alors justement, on est passé de 180 litres à 150 litres
51:28 actuellement par personne dans la métropole de Montpellier.
51:32 Notre objectif 2030, c'est 120.
51:36 Alors on va essayer de convaincre par la communication,
51:41 par l'explication, par la pédagogie.
51:44 On peut très bien vivre avec 120 litres par seconde.
51:47 Moi je défends aussi l'idée que la régie...
51:50 120 litres par seconde, excusez-moi, 120 litres par jour.
51:55 Je défends aussi quelque chose dont on n'a pas parlé,
51:57 c'est la récupération des eaux de pluie
51:59 par quartier urbain ou par individu.
52:02 Et là aussi, il y a besoin d'encadrer ça
52:04 parce qu'aujourd'hui, c'est les marchands de bidons
52:07 qui font le maillage technique,
52:10 alors qu'en fait, on devrait réfléchir
52:13 à comment collectivement on met en œuvre
52:16 la récupération des eaux de pluie sur les toits.
52:18 Ils nous vendent souvent des bidons qui sont en tôle...
52:22 Oui, qui ne sont pas terribles.
52:23 Et qui bouffent à 40 degrés.
52:25 Voilà, et je pense que raisonnablement,
52:31 depuis deux ans qu'on a la sécheresse
52:34 et qu'on parle de tout ça,
52:35 on n'a pas eu trop de problèmes en Montpellier,
52:37 mais il y a eu des comportements nouveaux.
52:39 Par exemple, de récupérer l'eau de la douche
52:41 avant qu'elle soit chaude.
52:42 Il y a beaucoup de gens qui font ça maintenant.
52:44 Au début, je croyais un peu que c'était Lili Berlut
52:47 qui faisait ça, mais non.
52:49 La récupération des eaux de pluie,
52:51 le jardinage plus méditerranéen, moins consommateur d'eau.
52:56 Et puis il y a la grande question d'infiltration.
52:59 C'est la clé.
53:01 Il faut que les viticulteurs, les agriculteurs,
53:04 aient des systèmes...
53:06 On parle de goutte à goutte comme quelque chose de très bien,
53:08 mais le goutte à goutte, c'est l'arrêt de l'alimentation de la nappe.
53:12 Et donc, là aussi, c'est au cas par cas.
53:15 Parfois, on peut faire du goutte à goutte.
53:18 Parfois, c'est bien de faire de la submersion.
53:22 Et c'est aussi...
53:23 Aujourd'hui, il y a beaucoup...
53:24 Oui, justement, on participe à pas mal de parcelletests
53:27 où ils font de la recharge hivernale.
53:29 Ils essayent, effectivement,
53:31 pour pas forcément irriguer en période de pointe estivale
53:35 et de recharger en hiver.
53:37 Donc il y a effectivement pas mal de recherches à ce sujet
53:40 parce que le goutte à goutte...
53:41 C'est pour ça que ça me paraît important, effectivement,
53:43 cette période de l'hiver.
53:45 Vous m'avez renvoyé à la période estivale.
53:49 Oui, alors après, nous, nos réseaux, c'est particulier
53:51 par rapport aux réseaux d'eau potable, en plus.
53:53 C'est qu'on a un fonctionnement maximal
53:56 de 2 mois dans l'année.
53:57 C'est juillet-août, une période d'irrigation
53:59 qui démarre, on va dire, en mars-avril
54:01 et qui finit en septembre.
54:03 Et puis, le reste de l'année,
54:05 on descend totalement notre réseau
54:08 ou on passe en maintenance, principalement.
54:11 Mais c'est vrai qu'il y a une vraie recherche,
54:16 finalement, dans l'outil final, l'irrigation.
54:20 Ça reste encore...
54:21 Dans le domaine de la recherche, c'est la difficulté.
54:23 C'est qu'on a encore très peu, finalement,
54:26 de solutions efficaces aujourd'hui.
54:30 Encore beaucoup de travail en termes de recherche.
54:32 Beaucoup de travail.
54:33 Bien, je vous remercie, tous les trois.
54:35 Moi, je vais devoir quitter pour des raisons médicales,
54:38 mais je représente...
54:40 Ah, pardon.
54:42 Oui, très rapidement.
54:43 D'abord, je suggère qu'on supprime,
54:45 si ça marche, qu'on supprime les baignoires.
54:47 On économise de la plaste, de l'eau et de l'électricité.
54:51 Et on met une douche à l'italienne,
54:54 ce qui évitera d'avoir à adapter le système
54:57 quand vous devenez très vieux.
54:58 Deuxième question.
55:01 Vous avez parlé des 15 m3 gratuits pour l'eau.
55:06 Mettez votre micro...
55:08 Comme ça ?
55:09 Voilà.
55:10 Alors, je me demande, c'est bien pour une famille de deux personnes,
55:13 mais pour une famille beaucoup plus nombreuse,
55:16 elle en profitera moins de cet avantage
55:18 parce qu'elle consommera plus d'eau.
55:19 Troisième suggestion.
55:21 Est-ce que c'est possible de pomper l'eau du Rhône à son embouchure ?
55:25 Alors, il y a encore une question.
55:27 Je vais la prendre en même temps,
55:28 et puis comme ça, on arrête les questions
55:30 parce que le monsieur doit partir.
55:32 Oui, bonjour.
55:33 Shai Madep, journaliste pour Natura Science.
55:35 J'avais une question qui va rebondir un petit peu
55:37 sur la remarque de monsieur juste avant.
55:39 Si on imagine, dans les habitations,
55:41 se débarrasser des baignoires pour mettre des douches à l'italienne,
55:44 par exemple, ça montre qu'il y a une nécessité d'adaptation,
55:47 même à l'échelle individuelle.
55:49 Est-ce qu'on a une idée concrètement des finances
55:52 et de combien d'argent ça pourrait coûter
55:55 pour qu'on arrive à efficacement avoir une meilleure gestion
55:58 de nos ressources en eau ?
56:00 Je ne sais pas.
56:01 Il y a beaucoup de personnes qui le font,
56:04 qui décident d'aménager leur appartement ou leur maison
56:08 en éliminant les baignoires.
56:10 On ne va pas décréter l'interdiction d'avoir une baignoire.
56:15 Ça va être un peu compliqué.
56:17 -Non. Moi, ça ne va pas.
56:19 -Oui, mais même dans les constructions anciennes,
56:22 les gens adaptent leur salle de bain.
56:24 Ça fait partie des 30 litres qu'on a économisés depuis 10 ans.
56:27 C'est aussi autour de ce type d'équipement.
56:30 L'autre question, c'était...
56:32 -C'était les tarifs, les casques d'être plus pratiques.
56:35 -Oui.
56:36 Alors, on a une grande difficulté historique à Montpellier.
56:39 On hérite d'une situation créée en 1898
56:43 avec la première régie d'eau potable.
56:47 A l'époque, on faisait des contrats d'immeubles.
56:51 Ce qui fait que dans tout le Montpellier ancien
56:54 et périphérique du Montpellier ancien,
56:56 les tuyaux traversent les appartements
56:59 et on ne peut pas affecter une quantité d'eau
57:03 à un appartement précis.
57:05 C'est l'immeuble qui paie l'eau
57:07 et le syndic de l'immeuble qui paie l'eau pour l'ensemble.
57:10 On trouve dans l'habitat social ancien aussi
57:13 ce genre de situation.
57:14 Donc le tarif progressif n'est fonctionnel
57:17 que pour les compteurs installés à titre individuel
57:21 dans les familles.
57:22 Le tarif le plus élevé, c'est plus de 220 m3 par an
57:27 pour une famille.
57:28 80 % des familles montpellierennes
57:30 sont bien en deçà de ce quota.
57:34 Donc c'est...
57:37 C'est raisonnable encore.
57:39 [inaudible]
57:41 Non, parce que la liberté informatique est aussi là.
57:47 On n'a pas le droit de savoir
57:49 tous les éléments de la vie de toutes les familles
57:52 dans leur maison.
57:53 Ils peuvent recevoir qui ils veulent.
57:55 S'il vous plaît.
57:57 Je dois m'en aller parce que j'ai vraiment un...
57:59 Je crois que beaucoup de...
58:01 J'entends beaucoup cette remarque.
58:03 Quand je prends une douche le matin par exemple,
58:06 eh bien je perds 3 litres, 10 litres d'eau
58:11 avant que l'eau chaude arrive dans la tuyauterie
58:15 de ma salle de bain.
58:17 Est-ce qu'il n'y a pas, en dehors de raser l'immeuble
58:20 et de refaire toutes les tuyauteries,
58:23 est-ce qu'il n'y a pas un moyen technologique moderne
58:26 aujourd'hui qui permet de compenser ça ?
58:29 Il a évoqué tout à l'heure.
58:31 J'ai vu des exemples de personnes qui ont bricolé
58:34 à la fenêtre de la salle de bain,
58:36 il y a un entonnoir et l'eau va à un réservoir,
58:40 à un récupérateur de jardin.
58:42 Il y a déjà des gens qui pensent à ça.
58:44 Dans un appartement, ce n'est pas facile.
58:46 Non, non.
58:47 Mais dans un appartement, ce n'est pas facile
58:49 d'irriguer le jardin dans un immeuble
58:51 de 10 ou 20 appartements.
58:53 Quand on en sera là, ce sera du luxe.
58:55 Je vous livre simplement le message
58:57 du président René Revold.
58:59 La fin de ce colloque se passe le mieux possible.
59:02 Merci.
59:03 Merci à vous et à Michael de Lafosse aussi.
59:06 Isabelle Toussard, finalement, va être
59:08 des nôtres pour conclure.
59:10 Merci en tout cas à vous de nous avoir rejoints.
59:13 Au revoir.
59:14 Sous-titrage Société Radio-Canada
59:16 [SILENCE]