• il y a 8 mois
Eric SERVAT, Hydrologue, directeur d'ICEREWARD,
Centre international UNESCO sur l'eau
Transcription
00:00 Merci Dominique pour l'invitation.
00:09 Effectivement, je dirige un centre international de l'UNESCO qui a été créé à Montpellier
00:16 il y a maintenant trois ans.
00:18 C'était en février 2021 que s'est tenu le premier conseil d'administration.
00:25 Dans ce contexte-là, nous avons une approche un peu particulière à Montpellier.
00:34 Je vais prendre quelques minutes pour vous expliquer ce que c'est que ce centre international
00:42 et ce qu'il rassemble.
00:44 C'est le seul centre qui existe en France dans le domaine de l'eau.
00:50 Il y a deux autres centres internationaux de l'UNESCO qui existent en France.
00:56 L'un consacré aux mathématiques qui est à Nice et l'autre qui a été mis en place
01:03 très peu de temps après celui de Montpellier et qui est notamment porté par Jean Jouzel,
01:09 le grand climatologue que vous connaissez sans doute et qui s'appelle l'Office for
01:15 Climate Education.
01:16 Il y en a trois en tout et pour tout et souvent on connaît mieux les chers UNESCO que les
01:23 centres internationaux.
01:24 Il y en a beaucoup en France et dans de très nombreux domaines différents.
01:29 Celui de Montpellier est consacré à l'eau.
01:33 C'est très particulier un centre international parce que ça engage le gouvernement, son
01:38 gouvernement.
01:39 J'avais monté tout le dossier mais c'était madame Vidal, la ministre de l'enseignement
01:44 et de la recherche de l'époque, qui a déposé la demande de création au nom du gouvernement
01:48 français auprès de la directrice générale de l'UNESCO.
01:51 Nous on s'est construit sur un modèle qui est un modèle de rassemblement, de fédération
01:57 et vous avez ici ce que ce centre rassemble.
02:01 Vous voyez qu'il y a 17 laboratoires de recherche qui constituent le centre de Montpellier,
02:10 IC Reward.
02:11 17 laboratoires, certains sont à 100% dédiés aux problématiques de l'eau, d'autres
02:18 ne sont concernés qu'à travers quelques équipes.
02:20 Et puis vous avez 13 institutions, universités, écoles d'ingénieurs, organismes nationaux
02:26 de recherche comme le CNRS, l'IRD ou l'INRAE par exemple, qui sont je dirais en soutien
02:33 à cette démarche, ne serait-ce qu'à travers finalement les agents de ces laboratoires,
02:39 leurs agents dans ces laboratoires qui participent aux activités du centre UNESCO.
02:44 Et tout ceci rassemble à peu de choses près 470 scientifiques et 190 doctorants dans nos
02:51 laboratoires ici ou dans les laboratoires partenaires que nous pouvons avoir en Europe
02:58 ou sur le pourtour méditerranéen ou sur le continent africain.
03:02 Donc voilà, c'est un modèle de fédération, de rassemblement et de mise en commun, de
03:10 structuration d'une communauté qui est aujourd'hui la plus importante, structurée en tout cas
03:15 au niveau français.
03:17 On peut changer la diapo, merci.
03:21 Je vais passer très vite là-dessus, mais c'est juste pour vous montrer finalement
03:25 la capacité que nous avons à Montpellier qui est de rassembler tous les domaines scientifiques
03:30 qui sont intéressants dans le domaine des sciences de l'eau.
03:33 Nous avons des spécialistes dans chacun des domaines affichés ici et donc ça va depuis
03:38 je dirais les sciences les plus dures, je suis moi-même issu plutôt de cette frange-là,
03:44 hydrologue, modélisateur, jusqu'aux sciences humaines, aux sciences sociales.
03:48 On a dans nos équipes des économistes, des sociologues, des anthropologues et donc l'idée
03:54 à travers le centre c'est au maximum de faire en sorte que les gens puissent travailler
03:58 ensemble et apporter leurs compétences à tout cela.
04:03 On peut changer, s'il vous plaît.
04:06 Merci.
04:07 Alors ce que je voulais souligner finalement ici ce matin c'est finalement l'intérêt,
04:22 le souci que nous devons avoir au regard de la ressource en eau.
04:26 Ce que vous voyez ici c'est un diagramme en proportion.
04:29 Vous l'avez reconnu, notre planète, vous avez une première boule bleue qui est ce
04:36 que représente la totalité du volume liquide sous toutes ses formes sur notre planète.
04:40 Ça vous surprend sans doute un petit peu parce que finalement 70%, 72% de la superficie
04:47 de la planète est occupée par les océans.
04:50 Donc vous vous dites, il devrait y en avoir beaucoup plus.
04:53 Le problème c'est que les océans font au maximum une dizaine de kilomètres de profondeur
04:57 et que si on ramène tout ça à un volume, vous avez ceci.
05:01 Et puis à côté vous avez une autre petite sphère.
05:05 Cette petite sphère c'est l'eau douce sous toutes ses formes.
05:09 Et puis vous en avez une toute petite, vous la voyez à peine, c'est juste un point
05:13 bleu que vous voyez un petit peu au-dessus de la Floride, sur les États-Unis.
05:17 Et ça c'est l'eau douce qui est facilement accessible.
05:21 C'est celle dans les lacs, les rivières et celle qu'on arrive à capter de manière
05:25 simple au niveau souterrain.
05:26 Ça représente moins de 3% l'eau douce et ce que nous arrivons à capter facilement,
05:33 ça représente moins de 1% du volume liquide sur notre Terre.
05:38 Donc vous comprendrez que ce soit effectivement une ressource, elle nous est vitale et elle
05:44 est rare.
05:45 Et donc toute la complexité est là.
05:47 Il faut être capable de gérer cette rareté au regard du caractère absolument vital de
05:53 l'eau pour nous à titre personnel, à titre physiologique, mais aussi pour l'ensemble
05:58 de nos activités.
06:00 Et donc on se situe dans ce contexte-là, et c'est un peu ce que rappelait M.
06:07 Guterres, on est soumis finalement à de nombreuses contraintes et on a un contexte global qui
06:14 se complexifie aujourd'hui de manière importante.
06:16 Le changement climatique évidemment, le réchauffement qui va accélérer le cycle hydrologique,
06:22 qui va augmenter par exemple l'évaporation, qui va conduire à un stockage supplémentaire
06:26 de vapeur d'eau dans l'atmosphère.
06:28 Et donc on a à faire comme ça quelque chose qui s'est modifié, un cycle de l'eau qui
06:32 s'accélère véritablement.
06:35 Mais à côté, il y a d'autres contraintes.
06:37 Vous avez la démographie.
06:39 Nous étions 8 milliards sur la planète en novembre 2022, à peu de choses près.
06:44 On prévoit qu'on devrait être à peu près 10 milliards en 2050.
06:49 C'est-à-dire qu'en une vingtaine d'années, trentaine d'années, il faudra prévoir d'être
06:55 en mesure d'apporter de l'eau à 25% de la population mondiale supplémentaire.
07:01 Autant de gens à qui il va falloir donner de quoi boire, il va falloir les nourrir,
07:06 il va falloir les vêtir, il va falloir les loger.
07:08 Autant d'activités et de besoins qui sont consommateurs d'eau.
07:12 Et puis vous avez une autre contrainte qui est celle de l'urbanisation du monde, l'urbanisation
07:18 de nos sociétés.
07:19 Et ça n'est pas juste une vue, je dirais simplement occidentale, c'est une réalité
07:24 partout.
07:25 Dans un certain nombre de pays, ça se traduit de manière un petit peu différente.
07:30 Vous avez l'émergence d'une classe moyenne.
07:32 Et là, la problématique, c'est que quand vous avez une élévation du niveau de vie,
07:36 et tant mieux si les gens arrivent à vivre de manière plus confortable, mais vous avez
07:39 une augmentation mécanique, automatique de la consommation en eau, donc un impact supplémentaire.
07:45 Et puis vous avez dans d'autres cas une urbanisation qui se fait en mode périurbain, dans une
07:52 grande précarité.
07:53 Et là, la problématique, ce n'est pas tant l'impact sur la consommation de la
07:56 ressource en eau, parce qu'elle va rester faible, mais c'est plutôt les problématiques
08:00 d'accès, ce qu'évoquait M. Guterres, à des structures d'assainissement et donc
08:05 à des capacités finalement à consommer une eau de qualité.
08:08 Autrement dit, on va avoir dans un certain nombre de pays des problématiques doubles
08:13 autour de ces villes qui se développent.
08:15 Vous voyez aujourd'hui ce que deviennent les grandes capitales africaines par exemple.
08:18 Et bien vous êtes confrontés à la fois à l'élévation du niveau de vie des classes
08:24 moyennes et puis à ces migrations intra-pays qui font qu'en périurbain, vous avez cet
08:32 autre type d'activité, d'action et d'impact sur la ressource en eau.
08:39 Donc on a un certain nombre de contraintes qui sont autour de nous et qui vont finalement
08:44 complexifier à nouveau notre rapport par rapport à la question de l'eau.
08:49 Les enjeux sont nombreux.
08:50 Ils sont nombreux à tous les domaines.
08:52 On pense souvent à un enjeu environnemental, mais pas uniquement.
08:57 Les enjeux sont aussi alimentaires.
09:01 40% de ce que nous consommons vient d'une agriculture irriguée et l'agriculture irriguée
09:07 dans le monde consomme à peu près 70% de la ressource en eau utilisée.
09:12 Donc vous voyez qu'il y a des enjeux là qui sont forts.
09:15 Il y a des enjeux sanitaires.
09:16 Juste un chiffre, on pourrait en citer beaucoup, j'en citerai un.
09:23 Vous avez un peu plus d'un million cinq cent mille personnes dans le monde qui meurent
09:27 chaque année parce que ces personnes ont consommé de l'eau qui va leur donner des
09:31 diarrhées et donc les déshydrater.
09:33 Et sur ces un million cinq cent mille, vous avez 500 000 enfants de moins de cinq ans.
09:38 Vous avez d'autres contraintes, notamment des contraintes sociétales.
09:43 Monsieur Guterres évoquait tout à l'heure le fait que ce soit les femmes et les filles
09:47 qui aillent chercher de l'eau quand il n'y a pas d'eau à domicile.
09:50 Pour faire très court, ça se traduit de fait par 200 millions d'heures de scolarité
09:56 qui sont perdues par les filles chaque jour dans le monde.
10:01 Et donc pendant qu'elles vont chercher de l'eau, les garçons vont à l'école.
10:05 Donc vous ajoutez un facteur de discrimination supplémentaire.
10:07 Et puis on pourrait citer des enjeux financiers, des enjeux politiques et géopolitiques.
10:12 Les Nations Unies ont recensé plus de 300 endroits où on a des cours d'eau et des
10:18 aquifères partagés entre plusieurs pays et qui sont susceptibles d'être des points
10:24 générateurs de tensions et de conflits.
10:26 Donc les enjeux autour de l'eau sont des enjeux multiples et ils sont ce qu'est l'eau
10:30 pour nous.
10:31 C'est à dire que c'est un élément qui est complètement transversal, qui est présent
10:36 au quotidien dans chacune de nos activités.
10:39 Il n'y a pas un jour, il n'y a pas une heure finalement où vous n'ayez pas un contact
10:43 direct ou indirect avec quelque chose qui est lié à l'eau.
10:46 Et donc c'est vraiment extrêmement important.
10:48 Je ne sais pas combien de temps j'ai mais…
10:52 Plus que cinq minutes.
10:53 Allez, je vais me dépêcher.
10:55 Un point qui me semble très important aussi, c'est finalement ce qui est évoqué à
11:00 travers la vidéo que nous avons vue, c'est ce besoin de mobilisation au niveau mondial.
11:07 Ce besoin, il est très fort.
11:09 On évoquait le fait que par exemple dans certains domaines, il existe des COP.
11:13 On peut penser tout ce qu'on veut des COP.
11:15 Mais elles envoient un signal.
11:18 Ça donne un coup de projecteur sur certains domaines.
11:22 Donc vous avez une COP climat, vous avez une COP biodiversité.
11:25 Mais finalement, il n'y a pas sur l'eau.
11:28 Et il est extrêmement compliqué aujourd'hui pour les questions liées à l'eau de se
11:32 faire une place au sein de ces COP.
11:35 On n'est pas encore à la veille de créer une COP eau.
11:38 En revanche, à travers cette mobilisation qui se met en place, ne serait-ce qu'avec
11:44 la conférence des Nations Unies qui a eu lieu en mars 2023 à New York et qui était
11:48 la première thématique sur l'eau depuis 1977 à Mar del Plata.
11:53 Donc il y a eu pratiquement deux générations pendant lesquelles il n'y a eu aucune conférence
11:57 thématique sur l'eau.
11:58 On attend quand même maintenant, et j'espère que ça va venir parce que ça commence à
12:02 faire un peu long, la nomination d'un émissaire, d'un envoyé des Nations Unies pour les questions
12:07 de l'eau.
12:08 Et ça, ça harnerait de manière plus évidente la question de l'eau au sein des Nations
12:14 Unies.
12:15 Donc ça c'est important.
12:16 Et finalement, cette mobilisation-là, elle envoie des signaux.
12:19 Et on voit qu'il y a d'autres types de mobilisation et c'est important.
12:23 En mars 2023, il y a aussi eu un plan national eau.
12:28 Alors, rien de révolutionnaire dans ce plan national, mais c'est aussi, surtout dans un
12:32 état aussi jacobin que le nôtre, c'est un signal qu'on envoie et qui est un signal
12:36 important.
12:37 Parce qu'on prend en compte le fait que l'eau nécessite de la réflexion, de l'investissement,
12:43 de la concertation.
12:44 Et puis derrière, ça se décline.
12:46 Il y a un plan régional eau Occitanie qui a été mis en place en juillet.
12:50 Et puis on voit bien finalement qu'au niveau des métropoles, au niveau des intercommunalités
12:55 aussi, il y a cette question dont on s'empare de plus en plus parce qu'elle est omniprésente
13:02 et parce que la situation est compliquée.
13:05 Donc, il y a une espèce de défait qui se met en place et qui se poursuit et qui se
13:12 décline à différentes échelles.
13:13 Et en cela, par exemple, la communication de monsieur Guterres était importante.
13:19 Alors, un centre comme le nôtre, finalement, il amène ce qu'amènent les scientifiques.
13:24 Nous sommes d'abord un centre qui s'est construit sur la recherche et sur la science.
13:28 C'est une fédération de laboratoires.
13:30 Donc, on amène de la connaissance, de l'innovation, de la formation et de la sensibilisation à
13:38 travers différents types d'actions que nous menons.
13:40 J'en citerai juste une avant de passer à quelques éléments de conclusion parce que
13:46 je suis très attaché à titre personnel à ça.
13:49 C'est le multiculturel, le partage au niveau international.
13:54 Et nous avons mis en place depuis bientôt six ans un hackathon international, c'est-à-dire
14:02 qu'en 48 heures, on demande à des étudiants de trouver des réponses, des solutions à
14:08 une problématique qu'on leur propose.
14:10 Et cette année, le sujet que nous leur avions proposé, donc c'était en février dernier.
14:16 Et c'était à Montpellier.
14:17 Et c'était à Montpellier.
14:18 On l'organise toujours à Montpellier avec le soutien de la métropole, d'ailleurs, qui
14:22 nous a accueillis à la salle des rencontres à la mairie cette année.
14:25 C'était eau, crise et résilience.
14:27 Et nous avions cette année 450 étudiants du monde entier.
14:32 Ça représente 74 ou 75 équipes en compétition pendant 48 heures.
14:37 Il y avait une centaine d'étudiants rassemblés à Montpellier et les autres connectés en
14:41 visio.
14:42 40 universités dans le monde, 20 pays, 4 continents.
14:46 C'est un moment de partage extraordinaire parce que nos étudiants, par exemple ici,
14:51 qui vivent quand même dans des conditions qui sont souvent plus faciles qu'un étudiant
14:56 dans une université africaine où il y a peu de moyens, etc.
14:59 Eh bien, il y a ces moments de partage, ces moments d'échange, ces moments où ils présentent
15:03 leur projet et tous se rendent compte que finalement, la dimension culturelle, sociale,
15:09 économique, géographique, climatique va avoir un impact sur la manière dont ils perçoivent
15:14 les questions liées à l'eau et sur les solutions qu'ils sont capables d'imaginer et d'apporter
15:20 à un thème donné.
15:22 Voilà, et je voudrais juste avoir quelques éléments de conclusion qui doivent être
15:27 la dernière diapo.
15:28 Et donc, voilà, je voudrais juste livrer à votre réflexion quelques éléments.
15:35 D'abord, la question de l'eau est une question qui est une question complexe, ne serait-ce
15:38 qu'à travers sa transversalité.
15:40 Et c'est ce que nous avons compris, nous, en focalisant les activités du centre sous
15:46 un angle qui est celui de la plurie et de l'interdisciplinarité.
15:49 On ne se met pas à la place des unités de recherche, nous ne nous mettons pas à la
15:53 place des laboratoires.
15:54 Nous essayons d'apporter une valeur ajoutée et cette valeur ajoutée, elle passe notamment,
16:00 par exemple, par le fait que nous financions des projets de recherche dans lesquels il
16:05 faudra obligatoirement que plusieurs équipes de plusieurs unités travaillent ensemble.
16:10 Et donc, c'est là qu'on va pouvoir avoir, par exemple, là, on a une anthropologue et
16:16 un hydrogéologue qui rentrent d'un déplacement conjoint en Mauritanie pour travailler sur
16:21 les problématiques de ressources en eau en Mauritanie.
16:23 Et donc, ça, c'est la valeur ajoutée du centre parce qu'il est nécessaire d'avoir
16:27 ce regard pluri et interdisciplinaire.
16:30 Et donc, les problèmes à haut niveau de complexité, de mon point de vue en tout cas,
16:34 ont rarement des solutions simples et c'est ce qui fait les questions liées à l'eau.
16:38 Et je pense qu'on a au moins quatre grands axes.
16:42 Ça ne veut pas dire que ça soit exhaustif et que tout soit là.
16:45 Mais je pense qu'on a au moins quatre directions dans lesquelles il faudrait faire preuve d'un
16:49 peu d'intelligence collective.
16:50 C'est d'abord notre changement de culture par rapport à l'eau.
16:54 On ne peut pas continuer comme on l'a fait où finalement, l'eau n'étant pas un facteur
17:00 de préoccupation, eh bien, pendant très longtemps, on l'a invisibilisé dans nos
17:06 sociétés et en particulier dans nos sociétés développées en France.
17:10 Et je crois que quand on se souvient, par exemple, du roman de Pagnol de Manon Dessources,
17:14 il y a eu une époque où l'eau c'était bien une préoccupation.
17:17 Nous, on a eu la chance, entre guillemets, de faire en sorte que ça ne soit plus un
17:20 souci.
17:21 Mais du coup, on a invisibilisé l'eau dans nos sociétés et ça va falloir que ça change.
17:26 Il va falloir qu'on prenne en compte le fait que l'eau est quelque chose d'important.
17:29 Il va falloir qu'on soit sobre, oui, mais je dirais surtout efficace.
17:35 C'est-à-dire que chacune des gouttes d'eau que nous allons utiliser doit être efficace.
17:40 Chacune des gouttes d'eau que nous allons apporter pour de l'irrigation doit être
17:44 efficace.
17:45 Elle doit être là au bon moment, au bon endroit et satisfaire exactement à la demande de
17:50 la plante.
17:51 Et il y a d'autres, évidemment, d'autres exemples.
17:54 On pourrait travailler, évoquer les questions de recyclage, notamment dans les process industriels
18:00 ou d'autres.
18:01 Il va falloir, et ça c'est incontournable absolument, tous les usages aujourd'hui,
18:07 dans un contexte de pénurie ou en tout cas de raréfaction de la ressource, tous les
18:12 usages de l'eau deviennent aujourd'hui des usages qui sont compétitifs, concurrentiels.
18:17 Et donc de deux choses l'une, où on ne s'écoute pas et on se fait la guerre, et ça à mon
18:22 avis ce n'est pas tenable bien longtemps, où enfin dans ce pays on apprend ce qu'est
18:27 le compromis.
18:28 Et c'est-à-dire qu'on apprend à écouter les autres et à essayer de trouver une voie
18:33 de passage dans la complexité que représente aujourd'hui l'utilisation d'une ressource
18:38 qui se raréfie.
18:39 Et donc ça, ça passe par le développement des compromis.
18:42 Et puis, parce que je suis un scientifique, je rappellerai qu'on a aussi besoin de science
18:47 et de technologie.
18:48 La science et la technologie ne résoudront pas tout.
18:51 Sans ça, je n'aurais pas mis les trois points qui sont au-dessus et qui, de mon point de
18:54 vue, sont très importants.
18:55 Mais pour autant, et pour paraphraser ce que disait Alain Aspé, prix Nobel de physique
19:01 sur la planète, nous ne réglerons pas les problèmes de l'eau contre la science, mais
19:06 avec elle.
19:07 Et je pense que ça, il faut vraiment l'avoir présent à l'esprit.
19:09 Merci beaucoup Dominique.
19:10 Merci Eric.
19:11 Merci.
19:12 Merci.
19:13 Merci.
19:14 Merci.
19:15 Merci.
19:16 Merci.
19:17 Merci.
19:18 Merci.

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