Frais de mandats des députés / Agriculteurs / Explosion de l'antisémitisme

  • il y a 8 mois
Mettez vous d'accord avec Valérie Expert avec Benjamin Cauchy, Alexis Poulin, Florence Berthout, Andrea Kotarac

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_

##METTEZ_VOUS_D_ACCORD

Category

🗞
News
Transcript
00:00 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:06 - Et on a été très long, pardon, on commence les débats un petit peu tard, mais néanmoins
00:11 ce sera passionnant avec aujourd'hui Florence Berthoud, maire horizon du 5ème arrondissement
00:15 de Paris, bonjour.
00:16 - Bonjour.
00:17 - Andrea Cotarac, porte-parole du RN, bonjour.
00:20 Alexis Poulin, journaliste, directeur de la publication du Monde Moderne, éditorialiste
00:25 sur Sud Radio, le jeudi matin et Poulin sans réserve, c'est tous les vendredis entre
00:29 12h et 13h, j'ai appris hier que vous vouliez l'anarchie, vous avez fait un tweet en disant
00:34 il n'y a plus qu'anarchie.
00:35 - L'anarchie politique, oui, oui, on pourra en parler, mais c'est important l'autogestion,
00:38 c'est quelque chose de bien.
00:39 - Benjamin Cochy, chef d'entreprise, bonjour à vous, merci d'être là.
00:45 - Bonjour, bonjour, d'Occitanie.
00:47 - Oui, vous nous appelez d'Occitanie, les agriculteurs encore et toujours, le gouvernement
00:52 tarde, de plus en plus d'actions fortes, violentes et la question qui se pose, le deux poids
00:59 deux mesures avec la répression envers les gilets jaunes à l'époque et envers d'autres
01:04 mouvements, là c'est vrai que ça va parfois assez loin, est-ce que vous êtes d'accord
01:08 83% des Français ou 86% des Français soutiennent les agriculteurs et puis les actes antisémites,
01:15 ce chiffre effrayant, effarant, plus 1000% d'actes antisémites.
01:20 On commence avec vos coups de cœur, vos coups de gueule, Andrea, on va commencer avec vous
01:23 parce que c'est l'actualité, en ce moment c'est le procès de Trèbes qui se tient, vous
01:31 vouliez faire un coup de cœur.
01:32 - Oui, c'était un coup de cœur ou plutôt un coup de cœur dans un océan un peu de
01:36 malheur, c'est le livre de Julie Grant, "Sa vie pour la mienne", donc c'est l'otage pour
01:42 lequel Arnaud Beltrame s'était sacrifié.
01:45 On parle jamais des victimes et là on a une victime qui sort du silence, on parlait souvent
01:51 des auteurs, des terroristes, des islamistes et en fait j'ai trouvé que dans ce livre,
01:56 on a vraiment une femme qui effectivement pour le coup s'est rapprochée de la religion
02:00 comme Arnaud Beltrame, il y a une souffrance psychologique, familiale, il y a une forme
02:04 de substitution, il y a une forme de continuité entre ces deux personnages qui à la base
02:08 étaient des inconnus et dont l'un, Arnaud Beltrame, a décidé que sa vie s'arrête pour
02:13 que celle de l'autre continue.
02:15 Donc voilà, c'est ça aussi la France, c'est aussi d'avoir des héros mais je le dis avec
02:20 un côté un peu humble parce que c'est dans un océan de malheur, on a selon le service
02:26 de renseignement encore 150 quartiers contrôlés par les islamistes, on a des islamistes qui
02:30 sont sortis de prison, 84 encore l'année dernière, on en avait 486 depuis 2018, la
02:37 DGSI nous explique qu'il manque d'agents pour suivre et surveiller ces islamistes qui
02:43 sont sortis de prison et qui ont purgé leur peine, on approche des Jeux Olympiques, on
02:46 a Daesh qui explique qu'ils relancent une campagne internationale, donc j'ai trouvé
02:50 ce livre à la fois extrêmement fort et sublime de la part de cette dame et en même temps
02:56 ça doit être un peu une prise de conscience des pouvoirs publics pour faire en sorte que
03:00 ce genre de livre et ce genre de victime n'existent plus dans les prochaines années.
03:04 Je vous encourage d'ailleurs à lire le livre de Julie Grand, elle était caissière au super-U
03:09 de Trèbes et donc elle a publié ce livre dont le titre, je ne l'ai pas.
03:15 Le titre c'est "Sa vie pour la mienne".
03:17 "Sa vie pour la mienne" est un article que me signale Christine Bouillaud à lire dans
03:22 le Monde, les derniers instants d'Arnaud Beltrame, ça a été, paraît-il, totalement
03:29 glaçant diffusé hier lors du procès, 16 minutes de vertiges et d'effroi qui ont été
03:37 passés pendant l'audience, donc vous avez raison de signaler ce livre.
03:44 Voilà, la petite musique déjà pour nous dire que ça va être l'heure du journal,
03:48 on revient dans un instant avec vous, évidemment parler de nos agriculteurs et puis de l'augmentation
03:54 de l'antisémitisme à tout de suite.
03:55 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
04:01 Avec vous sur Sud Radio pour commenter l'actualité, +1000% d'actes antisémites, les agriculteurs,
04:09 jusqu'où ira le mouvement, quelle réponse du gouvernement et nous parlons de tous ces
04:13 sujets avec Benjamin Cochy, chef d'entreprise, Alexis Poulin, journaliste, directeur de la
04:18 publication du Monde Moderne, on vous retrouve évidemment tous les jeudis matin pour les
04:22 dutos politiques sur Sud Radio et Poulin sans réserve tous les vendredis entre 12h et 13h.
04:28 Florence Berthoud, maire horizon du 5e arrondissement et Andréa Cotarac, porte-parole du Rassemblement
04:34 National.
04:35 Tous ces sujets dans un instant, on continue avec d'autres sujets qui ont retenu votre
04:39 attention.
04:40 Florence, vous vouliez revenir, vous, sur un sujet dont on ne parle peut-être pas assez
04:45 souvent.
04:46 L'isolement, et l'isolement ça devrait être au cœur de nos politiques publiques et des
04:52 politiques des collectivités locales.
04:54 Je ne comprends pas qu'on ne perçoive pas les conséquences énormes de ce fléau de
05:00 notre société moderne.
05:01 Vous savez qu'être isolé, ça augmente de 25% les risques de décès prématurés.
05:07 Rien que ça, vous voyez un petit peu le problème.
05:10 Et contrairement à ce qu'on pense, il y a l'isolement des aînés, comme on dit publiquement,
05:16 mais il y a l'isolement des jeunes qui a grimpé en flèche après la Covid.
05:23 Peut-être que la Covid a aussi été un révélateur.
05:26 Et puis aussi, à cause de ces maudits téléphones et des réseaux, où maintenant toutes les
05:31 études extrêmement sérieuses le montrent, les études comportementales, ils restent isolés.
05:37 Les jeunes notamment restent isolés derrière leur appareil.
05:40 Alors, ça a des risques en termes de santé publique qui sont mesurés par des chercheurs,
05:45 des très très sérieux qui sont mesurés.
05:47 Et puis ça a évidemment des conséquences sur la cohésion sociale.
05:52 Parce que quand vous êtes tout seul, vous êtes aigri, vous êtes malheureux.
05:54 Donc tout prend des proportions absolument incommensurables, mais ça a des conséquences
06:00 économiques sur notre système de santé.
06:03 Donc moi, j'en ai fait un axe tout à fait important de mes politiques municipales.
06:07 Je fais des ateliers d'artistes, puisque j'ai créé une résidence d'artistes où
06:12 on va évidemment s'adresser surtout à des personnes isolées, mais pas que.
06:16 Tout âge confondu, des cafés littéraires.
06:19 Mais est-ce qu'ils viennent ? Parce que c'est aussi la question qu'on pose quand on parle des...
06:24 Je vais vous dire, ils viennent, ils viennent.
06:27 Il faut beaucoup d'huile de coude pour qu'ils viennent.
06:29 Ce n'est pas qu'une question de moyens financiers.
06:31 Moi, les premiers cafés littéraires que j'ai faits, à un horaire improbable qui était
06:36 à 15h en milieu de semaine, on m'a dit "mais pourquoi tu fais ces cafés littéraires là ?
06:39 Tu n'auras pas les familles."
06:41 J'ai dit "bien sûr, mais les familles, c'est pas ma cible."
06:44 Quand j'ai démarré il y a 7 ans, j'avais 15 personnes qui venaient au café littéraire.
06:49 Tout maintenant, tous les cafés littéraires, qui sont les premiers mardis du mois,
06:54 on a 80 personnes.
06:55 Parce que ce sont aussi des lieux de sociabilité.
07:00 Donc il faut...
07:02 La culture est vraiment, je vous assure, un accélérateur de particules incroyables
07:07 pour lutter contre l'isolement.
07:09 Mais il faut en faire un moment de partage et de convivialité.
07:11 Et je dis "ça marche", et ça marche à condition d'avoir des relais territoriaux
07:18 et d'avoir des participants acteurs.
07:21 Le bénévolat, c'est quelque chose qui permet aussi de lutter contre la solitude.
07:26 Je parlais tout à l'heure de la solitude, vous savez, des jeunes et des étudiants.
07:30 J'ai créé une épicerie solidaire il y a 4 ans.
07:33 Elle est tenue par 50 bénévoles.
07:35 Et ça permet, ceux qui tiennent l'épicerie me disent,
07:41 c'est qu'on ne vient pas que acheter son épicerie à 20% de la valeur,
07:45 on vient aussi discuter.
07:46 Et les jeunes sont les plus touchés, contrairement à ce que je dis ici ou là.
07:51 Les jeunes de moins de 25 ans sont les plus touchés.
07:53 - Oui, mais c'est vrai qu'il faut sortir, aider les gens à sortir de l'isolement
07:59 et pas que les personnes âgées.
08:01 Alexis, un coup de gueule.
08:04 - Ou un coup d'étonnement.
08:06 - Un coup de projecteur, disons.
08:07 Puisqu'on parle de l'autogestion qui met cher.
08:09 Et il y a le lycée autogéré de Paris, que vous connaissez peut-être.
08:12 C'est un lycée où les élèves ne sont pas obligés d'aller en cours.
08:15 C'est une libre fréquentation.
08:16 Les professeurs sont recrutés par cooptation.
08:18 Et là, le lycée est traversé depuis janvier 2023
08:24 par des problèmes d'un professeur qui aurait eu des propos sexistes
08:28 à connotation sexuelle et des gestes déplacés en cours d'escalade.
08:33 Alors, les élèves ont organisé une AG, une Assemblée Générale,
08:37 en disant qu'il fallait exclure ce professeur.
08:39 Le problème, c'est que pour une partie des professeurs,
08:41 eh bien, "ma puce, ma chérie", ce n'est pas sexiste.
08:44 C'est une façon de parler.
08:45 Sur le cours d'escalade, il ne peut pas faire autrement
08:48 qu'avoir des gestes déplacés.
08:49 C'est étonnant.
08:50 Et donc, les élèves commencent à en avoir un peu marre de dire
08:53 que ce professeur se retrouve finalement protégé.
08:56 Et c'est quand même aller très loin, puisque même Papendiaï,
09:00 ce ministre théoré-woke de l'éducation, s'était posé des questions
09:04 sur le mode de fonctionnement du lycée autogéré,
09:08 relevant quand même le problème de l'absence d'obligation de présence
09:12 en cours pour les élèves ou l'absence de définition
09:15 du périmètre de l'expérimentation.
09:17 L'expérimentation qui remonte à 1982 pour le lycée autogéré.
09:21 En tout cas, les professeurs, eux, se défendent en disant
09:25 que ce n'est pas mieux ou moins bien géré que dans d'autres lycées
09:28 concernant les violences sexuelles et sexistes.
09:31 Pour les élèves, ça ne passe pas du tout.
09:33 Eux trouvent que ce professeur est beaucoup trop protégé par le camp
09:37 et il se pourrait que le LAP perde du coup l'été autogéré de Paris.
09:42 On en parle moins que de Stann.
09:45 Et bien oui, ça permet de faire un peu un...
09:47 C'est ce milieu de 15ème.
09:48 Ah oui, c'est dans le 15ème.
09:49 Ça permet de faire un peu une contrebalance à Stanislas, évidemment,
09:53 et de voir que l'autogestion a aussi parfois ses limites.
09:56 Oui, il y en avait un dans le 13ème aussi, à l'lycée autogéré à Tolbiac,
10:00 où il y avait des choses un peu complexes.
10:01 Je crois que les résultats au bac sont un des pires de France.
10:04 Je ne sais pas s'il passe au bac.
10:06 Ici, on ne sait même plus.
10:08 Ils votent pour savoir.
10:09 Benjamin Cochy, vous c'est un...
10:11 Oui, alors juste pour info, le lycée autogéré de Toulouse
10:15 est le moins bien classé des lycées toulousains également.
10:17 Trois petits points.
10:18 Alors moi, je vais parler d'un sujet qui fâche, qui irrite,
10:23 qui m'a légèrement agacé, même plus qu'agacé hier.
10:26 J'ai envie de parler, pour être le plus gentil possible, de mauvais timing,
10:30 et pour être le plus gentil possible, d'indécence.
10:33 Je veux vous parler de l'augmentation des 300 euros
10:37 de frais supplémentaires par mois pour les députés de notre nation.
10:44 Les frais mensuels se porteront désormais à 5 950 euros,
10:50 auxquels doivent s'ajouter les 7 637 euros de salaire.
10:55 Voilà, donc dans un contexte où, entre les 8,9% d'augmentation de l'électricité,
11:02 les 2,7% d'augmentation des péages qui a été annoncé hier par Vinci,
11:07 avec, comment dirais-je, un pays plus qu'en émoi,
11:10 avec des barrages partout, des problèmes logistiques
11:13 qui risquent d'arriver dans les jours qui viennent,
11:15 les députés d'autres idées, le bureau de l'Assemblée nationale
11:19 a eu d'autres idées que d'augmenter de 300 euros par mois.
11:22 Clairement, je peux comprendre qu'il y ait des frais d'électricité
11:26 qui augmentent aussi dans les agences des parlementaires.
11:28 Je ne vais pas faire de l'anti-parlementarisme primaire,
11:30 on peut effectivement entendre ce genre d'élément.
11:33 Pour autant, dans la situation où nous avons plus de 176 milliards de dettes cumulées,
11:37 lorsque nous avons des déficits abyssaux à résoudre,
11:43 était-il le bon moment pour les députés de se retroyer une augmentation de frais ?
11:47 Je ne le crois pas.
11:48 J'ai cru comprendre que la présidente du Rassemblement national avait fait marche arrière,
11:52 puisque les députés RN avaient voté hier cette augmentation.
11:55 Donc je vois que ça crée de l'émoi,
11:57 et c'est tant mieux s'il pouvait y avoir, à minima,
12:00 un report, ne serait-ce que d'un an, de cette augmentation,
12:03 puisqu'aujourd'hui, pour moi, les denies publiques doivent être concentrées
12:06 sur ceux qui en ont besoin,
12:07 certainement pas en accordant des chèques, mais en baissant la fiscalité.
12:10 Donc, c'est certainement pas en octroyant 300 euros de plus à des gens
12:13 qui, si je ne m'abuse, calculent déjà 13 000 euros par mois.
12:17 - Oui, je ne sais pas comment on peut le...
12:19 - Le timing est bon, le moment...
12:21 - En gros, je ne dis pas de l'anti-parlementarisme privé des députés...
12:24 - Non, non, mais il ne faut pas mettre sur le même point.
12:27 Je ne vois pas de justification possible.
12:29 - Je suis d'accord avec tout ce que vous dites,
12:32 et que vous avez très très bien dit.
12:34 Mais ne mettons pas sur le même plan, juste par souci de transparence,
12:40 ce qui est la rémunération du député, on peut dire on est d'accord ou pas,
12:44 et les frais annexes qui sont là pour payer des assistants parlementaires.
12:48 C'est juste un point de...
12:50 - Qui eux sont payés au SMIC.
12:52 - Je suis d'accord avec tout ce que vous dites.
12:54 - Qui eux sont payés au SMIC, les assistants parlementaires.
12:57 - Moi, j'ai juste... Je ne suis pas une députative personnelle,
13:00 mais j'ai posé la question à Sébastien Chenu et à Naporte,
13:03 qui sont les vice-présidents qui représentaient le RN dans cette Assemblée.
13:06 D'habitude, en bureau, à l'Assemblée nationale, il y a un ordre du jour,
13:09 avec des points à discuter.
13:11 Et pour la première fois, ce point-là n'était même pas à l'ordre du jour.
13:15 Ça a été présenté comme une augmentation automatique de je ne sais quoi,
13:18 si bien qu'aucun groupe ne s'y est opposé, aucun groupe n'a voté contre.
13:22 Et c'est pour ça que ce matin, Sébastien Chenu et Hélène Laporte
13:25 ont demandé exactement ce que vous dites,
13:27 à savoir un report si nédié de cette discussion,
13:30 qui évidemment paraît absolument intolérable dans l'état actuel de notre pays,
13:35 à la fois chez les agriculteurs, mais chez les Français en général.
13:38 La pauvreté explose, la précarité énergétique explose.
13:41 Donc, sans être démagogique et en toute transparence,
13:43 le RN a demandé à Yann Bonnepivé officiellement d'arrêter cela
13:47 et de reporter si nédié cette discussion.
13:50 - Oui, Alexis, il n'y a pas de...
13:52 - C'était mon édito de ce matin.
13:54 Évidemment, c'est choquant et d'une bêtise infinie,
14:00 parce que ce n'est pas vraiment le moment, parce que ce n'est pas...
14:03 - Mais qui a proposé ? D'où ça sort ?
14:05 - Oui, et il faut voir que les augmentations...
14:08 Il y a eu en 2019 l'augmentation des indemnités de logement aussi,
14:12 portées à 1200 euros.
14:14 On voit qu'il y a un adage qui dit
14:17 "c'est toujours le cordonnier le moins bien chaussé".
14:19 Moi, je pense que si les députés étaient cordonniers,
14:22 ils auraient des berlutis.
14:24 Franchement, après, on peut dire
14:27 "charité bien ordonnée commence par soi-même",
14:29 c'est un autre adage.
14:30 Et là, pour le coup, la charité se commence bien,
14:32 mais l'argent public qui vient à manquer,
14:35 la majorité qui nous explique qu'on va devoir faire 12 milliards d'économies,
14:39 et ça, en début d'année, c'est une insulte, en fait, au fond.
14:43 - Oui, oui.
14:44 - C'est un peu triste, parce que ça alimente le parlementarisme.
14:47 - L'anti-parlementarisme.
14:48 - Comme vous le disiez très bien, monsieur,
14:50 c'est que voilà, on peut être...
14:52 Défendre, évidemment, ce que je fais,
14:55 la vie parlementaire, qui est quand même un des...
14:58 - Un des piliers de la démocratie.
15:00 - Oui, mais ça, ça alimente, objectivement, l'anti-parlementarisme,
15:04 et ça nuit à tous.
15:05 - Alors vous avez François Ruffin qui dit
15:07 "300 euros de plus pour les députés,
15:10 ces 300 euros, je les verserai à Solidarité Paysan
15:14 qui apporte son aide à leurs collègues."
15:16 Et quelqu'un lui dit, voilà, c'est quand même la façon aussi
15:20 d'afficher sa vertu sans débourser un lot,
15:22 ni se fâcher avec les copains qui vont la garder.
15:25 - Je crois d'ailleurs qu'il ment, puisque c'est apparemment juridiquement impossible
15:28 de l'utiliser sur la... - Impossible de reverser.
15:30 - Bien sûr, c'est impossible. C'est tout à fait impossible.
15:32 Vous n'avez pas le droit.
15:33 Il pourra faire un chèque, lui, sur son escarcelle personnelle,
15:36 ça c'est autre chose.
15:37 - Allez, à tout de suite, on continue,
15:39 on va parler de nos agriculteurs avec vous.
15:42 (Générique)
15:44 - Sud Radio, le 10h midi,
15:46 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
15:48 - Et on est ensemble avec vous jusqu'à midi.
15:51 Alors, une petite précision, apparemment,
15:54 il n'y a que LFI qui s'est abstenu,
15:56 ce que nous dit Sud Ouest ce matin,
15:58 sur cette histoire des 300 euros.
16:00 Mais si ça n'a pas été présenté,
16:02 comment LFI a pu s'abstenir ?
16:04 - C'est-à-dire qu'il y a un ordre du jour
16:07 qui a été envoyé préalablement à l'ensemble des groupes politiques.
16:10 Il n'y avait pas ce point-là dans l'ordre du jour et dans la discussion.
16:13 Ça a été présenté, d'après ce qu'on m'a dit,
16:15 en tout début de réunion, en disant que c'était automatique,
16:18 qu'il n'y avait pas de discussion, etc.
16:20 Aucun groupe ne s'est opposé.
16:22 C'est-à-dire qu'une abstention, c'est dire "ouh là là, il y a peut-être un loup",
16:24 mais aucun groupe ne s'est opposé.
16:26 Quand vous vous opposez à quelque chose, vous votez contre.
16:28 Donc il y a un flou.
16:30 Je voulais juste dire que le RN a communiqué ce matin
16:32 pour dire qu'il fallait reporter s'il n'était pas donné sa décision.
16:34 - Mais tous les groupes ont demandé à reporter maintenant.
16:36 - Je ne sais pas, moi j'ai vu que le communiqué du RN.
16:39 - C'est totalement indécent.
16:43 On ne va pas faire gna gna, truc contre machin.
16:46 - Ce qui est insouluné, c'était dans l'édito aussi de ce matin,
16:48 que la France est le troisième pays en Europe
16:50 avec le plus de parlementaires,
16:52 mais le Royaume-Uni et l'Italie.
16:54 - Eh ben voilà, on change des économies.
16:57 - On attend toujours la réforme constitutionnelle
16:59 qui nous a été promis au printemps 2018.
17:02 Je me souviens encore à l'époque,
17:04 les présidents du Sénat et de l'Assemblée
17:06 rugit et l'archer réunit
17:08 pour évoquer une réforme constitutionnelle.
17:11 Le temps passe.
17:12 - Alors, la colère des agriculteurs,
17:14 on attend les propositions du gouvernement,
17:17 on voit les actions violentes se multiplier,
17:20 et la question du deux poids, deux mesures,
17:22 c'est-à-dire on voit le gouvernement qui laisse faire.
17:25 Est-ce que vous, vous allez dans ce sens-là ?
17:27 - Qui laisse faire ?
17:29 Est-ce qu'il y a eu du vandalisme ?
17:32 - L'Adréal qui a explosé,
17:34 un bâtiment administratif qui a été soufflé par un attentat.
17:37 - J'ai un peu peur.
17:38 - Attendez, parce que là-dessus,
17:39 Gérald Darmanin qui est là pour parler d'éco-terroristes,
17:42 là on a des agro-terroristes,
17:44 et on a un mot.
17:45 Que dit Gérald Darmanin ?
17:46 De la retenue, de la gentillesse,
17:48 même des escortes policières
17:50 pour faire en sorte que les tracteurs puissent aller à bon port,
17:52 mettre du purin sur les préfectures et revenir.
17:55 - Le purin, c'est pas de la...
17:56 Le reste, oui, l'Adréal, bien sûr.
17:58 - Au-delà de ça, vous avez le McDo qui a été pris d'assaut,
18:02 très bien que les agriculteurs manifestent, très bien.
18:06 Maintenant que les policiers
18:08 et que la force répressive de l'État ne se mettent pas en branle,
18:11 très bien aussi.
18:12 En revanche, le deux poids, deux mesures,
18:14 là on le voit, il est flagrant.
18:16 C'est quelque chose où on sait que l'État choisit qui il tabasse.
18:20 Et les agriculteurs, c'est pas touche.
18:22 Et ça, ça se voit.
18:23 Et tant mieux pour les agriculteurs,
18:25 mais alors, pour ce qui est des militants écolos,
18:27 pour ce qui est des gilets jaunes,
18:28 pour ce qui est des manifestants contre la réforme des retraites, etc.,
18:30 on aurait aimé avoir la même retenue
18:32 et que l'État puisse laisser les Français manifester,
18:36 non pas en face d'une répression ultra-violente,
18:39 mais simplement du respect.
18:40 - Benjamin Cochy, je vous vois faire nom de la tête.
18:43 - Oui, non, parce que je ne mettrais pas en comparaison
18:46 ce qui est en train de se passer actuellement
18:48 avec les gilets jaunes ou avec d'autres conflits corporatistes.
18:53 Et puis clairement, les écolos, ils emmerdent qui quand ils font une bassine ?
18:56 Là, ils sont 200 dans un champ,
18:58 effectivement, bien sûr qu'on va les réprimer.
18:59 Là, le monde agricole,
19:00 ce sont plusieurs centaines de milliers de personnes qui sont concernées.
19:03 On touche au fondamental.
19:06 Ce ne sont pas des bobos qui vont se coller la main sur du bitume.
19:09 Nous sommes en présence de personnes qui gagnent 350 balles par mois
19:13 pour travailler 70 heures par semaine
19:15 pour qu'on puisse avoir à manger dans notre assiette.
19:17 Donc je crois qu'il y a véritablement, comment dirais-je,
19:20 une sensibilité qui a été prise en compte par le gouvernement,
19:24 me semble-t-il, je ne suis pas là pour les défendre,
19:26 mais je pense qu'ils ont compris que c'était une véritable poudrière.
19:29 Aujourd'hui, on parle des exploitants agricoles,
19:31 mais depuis plusieurs jours, ce sont les artisans, les commerçants,
19:33 les indépendants aussi qui se disent
19:35 "On est victime du même mal français qu'est la surtaxation
19:39 et le fait qu'il y ait trop de normes".
19:41 Ces deux éléments-là, ils concernent tous les entrepreneurs,
19:45 tous les indépendants dans ce pays,
19:46 tous ceux qui ne sont pas salariés.
19:48 Donc tout le monde se retrouve dans le monde agricole.
19:50 Et donc si tout le monde se retrouve dans le monde agricole,
19:52 les notes de renseignements qui sont diffusées par vos confrères le prouvent bien,
19:55 c'est une poudrière, c'est pour ça que le gouvernement n'intervient pas.
19:59 Et deuxième élément, Alexis, je pense que malheureusement,
20:02 malheureusement pour tous ceux qui ont perdu un oeil
20:04 ou qui ont été blessés pendant les Gilets jaunes,
20:06 il me semble que le gouvernement a peut-être appris de ses erreurs
20:09 et que Darmanin n'agit pas comme un petit castaner.
20:12 Une dépêche à l'instant, les services de renseignement
20:15 alertent le gouvernement sur les risques de débordement,
20:17 de la colère des agriculteurs et disent aux syndicats
20:21 qu'ils risquent d'être très vite débordés si l'attente est trop longue.
20:25 S'il n'y a pas de réponse rapidement, c'est clair.
20:27 - M. Florence ? - Oui, mais bon, je...
20:30 Évidemment que quand on détruit, quand on saccage,
20:34 bon, c'est pas acceptable, d'accord.
20:37 Bon, deux poids, deux mesures, oui, peut-être.
20:41 Bon, vous me direz sans doute.
20:43 Mais franchement, le monde agricole, on le laisse crever.
20:47 - Bien sûr. - Mais crever.
20:49 - Non, ça, tout le monde est d'accord là-dessus.
20:51 - Moi, évidemment, j'ai fait un mémoire de science politique
20:53 sur les intérêts de la profession agricole et les chambres d'agriculture.
20:56 Et je viens du monde agricole.
20:59 D'ailleurs, à un moment où ça se passait, objectivement, un peu mieux.
21:03 Alors, d'abord, le monde agricole, il y a quand même...
21:08 C'est réduit, les agriculteurs, le nombre s'est réduit
21:10 comme une peau de chagrin.
21:11 Enfin, vous vous rendez compte ?
21:13 La réduction du nombre d'agriculteurs est drastique.
21:17 Je n'ai plus en tête les chiffres.
21:18 - 2 millions dans les années 50, 400 000 aujourd'hui.
21:22 - Et on est 400 000 aujourd'hui.
21:23 Et surtout, la réduction s'est accélérée ces 20 dernières années.
21:27 - Merci l'Europe.
21:30 - Des suicides, c'est pas un agriculteur qui se suicide,
21:34 c'est un, deux agriculteurs.
21:36 Alors, on ne va pas faire de la statistique.
21:39 C'est un monde qui est devenu terrible,
21:41 avec des injonctions contradictoires tout le temps.
21:44 - Ça, oui, ça commence à s'en rendre compte.
21:45 - Alors, je vais vous en donner une, parce qu'elle nous ramène,
21:48 d'ailleurs, à la loi de finances qui a été votée,
21:51 où on a donné 800 millions d'euros.
21:55 Mais la question, c'est vrai, c'est quelle politique agricole commune et française ?
22:00 C'est la question des.
22:01 Alors, je dis ça parce que c'est un sujet qui, évidemment,
22:04 anime beaucoup les écologistes.
22:06 Il faut refaire les.
22:08 Moi, je pense qu'effectivement, remettre des, c'est pas un petit sujet,
22:12 parce que c'est pas seulement, évidemment, recréer des écosystèmes
22:18 pour les oiseaux, pour les insectes indispensables dans la nature.
22:25 C'est aussi, on l'a vu, les retenues d'eau, etc.
22:28 Moi, j'ai vécu une époque où on demandait aux agriculteurs,
22:33 on leur suggérait dans toutes les écoles d'agriculture,
22:35 et y compris dans la manière dont fonctionnaient les subventions,
22:38 on leur a demandé de supprimer ces,
22:41 où on a mis en place un système de subventionnement, etc.,
22:45 qui les incitait à supprimer toutes les vives.
22:49 - Mais là, vous avez des aides pour arracher les vignes, les lavandes,
22:53 pour mettre en jachère...
22:54 - Non mais c'est un vrai sujet !
22:55 - On entend, voilà, on entend...
22:56 - C'est une volonté politique de tuer un secteur entier,
22:59 et ça, elle existe depuis des années,
23:01 mais c'est une volonté politique, bien sûr !
23:03 - Parce que c'est de l'intérim pétant...
23:04 - Non, non, je pense que c'est aussi de la...
23:07 Pardonnez-moi de vous interrompre.
23:09 Je pense qu'aussi, il y a une vraie méconnaissance de la haute administration,
23:14 si je l'ai vue, du monde agricole.
23:16 Il y a aussi ça, volonté de tuer, mais il y a aussi ça.
23:19 - Mais c'est une volonté...
23:20 - On ne sait pas comment ça fonctionne.
23:21 - Attendez, il faut mettre en parallèle la disparition du secteur de l'agriculture
23:25 avec la désindustrialisation de la France.
23:27 C'est exactement la même politique, la même idéologie.
23:30 C'est quoi ?
23:31 C'est la France doit être un pays entièrement tertiaire,
23:33 un pays de consommateurs, un pays de dettes.
23:35 On va acheter sur les grands marchés globaux
23:37 des trucs qu'on pouvait produire et qu'on pouvait faire.
23:39 C'est exactement la même chose.
23:40 - Est-ce qu'il y avait réellement une intention ?
23:42 - Bien sûr, bien sûr !
23:43 - Alors, Andréa Cotarac ?
23:46 - Je ne suis pas d'accord pour dire qu'il y a deux France
23:48 et que les pouvoirs publics agissent différemment.
23:50 Je pense que c'est la goutte d'eau de trop.
23:53 Emmanuel Macron, après avoir tabassé les Gilets jaunes,
23:58 avait promis un référendum.
24:00 Il est où ? Il n'est nulle part.
24:01 Après avoir promis un référendum sur les retraites entre les deux tours,
24:04 ça s'est fini en 49...
24:05 Laissez-moi parler, j'interromps une personne.
24:07 49.3, imposition de la réforme des retraites,
24:12 tabassé les manifestants.
24:13 Aujourd'hui, on a des agriculteurs qui crèvent la dalle,
24:16 qui n'ont plus de terre.
24:17 On a une Union européenne, sachez-le,
24:19 une Union européenne qui, en ce moment même,
24:21 alors que les agriculteurs de France, d'Allemagne,
24:24 des Pays-Bas, de Roumanie, partout en Europe se révoltent,
24:27 l'Union européenne, hier,
24:29 était en train de négocier un traité de libre-échange
24:32 avec le Chili et avec la Chine.
24:34 C'est-à-dire qu'il y a une réelle volonté.
24:36 Moi, je ne suis pas du tout d'accord pour dire
24:38 que le gouvernement est gentil avec les agriculteurs.
24:41 Le gouvernement, à l'Europe, cette Union européenne de Macron,
24:43 assassine les agriculteurs parce que,
24:46 comme Alex Tripoulin l'a dit,
24:48 la désindustrialisation, abandonner nos agriculteurs,
24:51 tout ça participe du projet de l'Union européenne
24:53 à l'heure où, je précise,
24:55 la souveraineté alimentaire, l'agriculture,
24:57 est un sujet majeur dans le monde.
24:59 Je rappelle que l'Algata est en train d'acheter
25:00 des terres agricoles en Europe de l'Est.
25:02 Je rappelle que les États-Unis se protègent.
25:03 Je rappelle que l'Inde refuse des traités de libre-échange
25:06 sur l'agriculture en faisant une exception agriculturelle.
25:10 En France, en Europe, on n'a absolument rien compris.
25:15 Donc le gouvernement est responsable et n'est pas gentil.
25:17 Il assassine nos agriculteurs.
25:19 Vous allez pouvoir réagir dans un instant.
25:22 Parce que là, c'est une petite pub.
25:24 À tout de suite.
25:25 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
25:30 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
25:36 Et on parle de nos agriculteurs de plus en plus d'action,
25:40 qui sont en train de se multiplier.
25:43 Des auditeurs me signalent à Brissac qu'ils vident les rayons.
25:46 Apparemment, il faut vérifier dans un supermarché.
25:49 Une autre m'indique que sur un Leclerc,
25:52 on propulse du purin.
25:55 Je pense que le mouvement va radicaliser.
25:59 Mais quelle réponse ? C'est la question qu'on posait hier.
26:01 Depuis qu'Emmanuel Macron est élu,
26:04 j'ai l'impression qu'il n'y a pas un mois sans que ce soit le bordel dans ce pays.
26:07 Il y a un problème. On ne peut pas continuer comme ça.
26:10 Les 100 jours d'apaisement, ça finit en émeute.
26:12 Là, on a un mouvement, il n'y a pas de réponse.
26:14 Où est Emmanuel Macron ? En Inde.
26:16 Et Gabriel Attal, c'est son bizutage.
26:18 Et quelqu'un qui a vécu toute sa vie dans le 6e arrondissement
26:21 va avoir du mal à parler à des agriculteurs.
26:23 J'attends de voir.
26:26 Le fait qu'ils attendent pour répondre,
26:29 on voit bien que derrière, il y a une fébrilité,
26:32 il y a un ras-le-bol, mais pas seulement des agriculteurs, de tous les Français.
26:35 Il y a une colère qui n'a pas disparu depuis ce qu'a été les Gilets jaunes.
26:39 Qui, je le rappelle, est un mouvement qui a commencé
26:42 parce qu'il y avait une taxe carbone sur le carburant.
26:44 Et là, les agriculteurs, c'est quoi ? C'est sur le diesel agricole.
26:47 Et que disent les agriculteurs ? On n'en peut plus de vos lois sur la transition écologique.
26:50 On ne peut pas les faire, en fait.
26:52 Cette affaire sur le carbone, c'est de l'hypocrisie quand même.
26:55 Total, parce que, là, soyons très pratico-pratiques.
26:59 On est contre le...
27:02 Parlez bien dans le micro, Florence.
27:04 On dit, le GADR, ça pollue.
27:07 Mettons de côté...
27:10 Les vaches polluent, tout pollue.
27:12 Aujourd'hui, tout pollue.
27:14 Les mêmes d'ailleurs qui ont franchement accusé
27:17 les agriculteurs d'être des torse-nerds d'animaux.
27:20 Qui maintenant disent "C'est pas nous qu'on a jamais rien dit."
27:23 C'est pas nous. Maintenant, ils font semblant de défendre.
27:25 Mais s'ils veulent changer les agriculteurs,
27:29 imaginons que ce soit possible de changer, par exemple,
27:31 le matériel agricole qui pollue. Mais ils vont acheter quoi ?
27:34 Vous parliez tout à l'heure, vous évoquiez Hormis, Cro,
27:36 toute notre filière industrielle.
27:38 Où est-ce qu'on achète, aujourd'hui,
27:40 du matériel agricole
27:42 qui ne pollue pas ? Où ?
27:44 On ne peut l'acheter que pour...
27:46 Non mais parce qu'il faut être très pratique.
27:48 On ne peut l'acheter que, par exemple, pour la vigne.
27:51 Où là, effectivement, on en a eu.
27:53 Mais vous n'avez aucun matériel agricole, aujourd'hui.
27:57 Et s'il y en a, c'est des petits gabarits.
27:59 Et c'est à l'étranger. On n'a pas préparé ça.
28:01 On leur dit "Les gars, il faut faire la transition."
28:03 Mais la transition avec quoi ?
28:05 Et puis, par ailleurs, même s'ils avaient du matériel,
28:07 ça coûte combien un tracteur ?
28:09 Ça coûte 100 000 euros.
28:11 Ça coûte combien une moissonneuse-batteuse ?
28:13 Entre 200 000 et 300 000 euros.
28:15 Donc, même si le matériel existait,
28:17 ils ne peuvent pas changer.
28:18 Donc, c'est l'incohérence la plus totale.
28:20 - On divise souvent les Français, mais...
28:22 Les Français étaient majoritairement favorables
28:24 au mouvement des Gilets jaunes. Pourquoi ?
28:26 Parce qu'ils vivaient aussi la précarité,
28:28 l'augmentation des carburants, notamment.
28:30 Les Français étaient majoritairement
28:32 contre la réforme des retraites.
28:34 Les Français sont aujourd'hui majoritairement,
28:36 et vous l'avez dit tout à l'heure, vous l'avez souligné,
28:38 à 83% favorables en soutien aux agriculteurs.
28:40 Donc, les Français, il ne faut pas les diviser.
28:42 Les Français sont conscients de tout ça.
28:44 Et ils agissent maintenant.
28:46 Il faut savoir ce qui est en train de se passer.
28:48 La première décision de M. Attal,
28:50 c'était une augmentation de 10% sur l'électricité.
28:52 La deuxième, qui potentiellement va arriver,
28:54 c'est 25% sur le gaz en juillet.
28:56 C'est les premières décisions de M. Attal.
28:58 Dans un pays où tous les pouvoirs régaliens
29:00 sont à genoux, où la police et la gendarmerie
29:02 doivent préparer les JO,
29:04 on ne sait même pas où ils vont se loger.
29:06 On a une école qui est à terre,
29:08 on va en parler tout à l'heure.
29:10 On a un professeur sur deux qui s'autocensure
29:12 et on a des autorités de police qui sont en train
29:14 de manifester et d'éprouver leur coulère.
29:16 Je pense que début février, il n'est pas impossible
29:18 que les agriculteurs se joignent aux routiers
29:20 pour bloquer le pays, parce qu'ils n'ont pas
29:22 les réponses du gouvernement.
29:24 M. Macron est en Inde, vous l'avez dit.
29:26 M. Attal, on ne sait pas quelle est sa deuxième décision
29:28 après l'augmentation de l'électricité.
29:30 Je crois que la réponse politique, c'est le gouvernement
29:32 qui doit l'apporter. Malheureusement,
29:34 on voit que les traités de libre-échange se poursuivent
29:36 et qu'on assassine les agriculteurs.
29:38 - Benjamin Cauchy.
29:40 Sur la colère des exploitants agricoles,
29:42 je voulais juste faire un focus
29:44 par rapport au mouvement des Gilets jaunes
29:46 dont vous évoquiez il y a quelques instants.
29:48 Effectivement, et ça c'est
29:50 à quoi je m'attèle vraiment à rappeler
29:52 et j'ai envie de dire à commémorer,
29:54 c'est celui du 17 novembre 2018,
29:56 le premier samedi des Gilets jaunes.
29:58 C'était effectivement des artisans,
30:00 des commerçants,
30:02 des indépendants, des petits jobbeurs
30:04 comme on dit, des auto-entrepreneurs,
30:06 des mamans célibataires, effectivement.
30:08 Il y avait des foyers monoparentaux,
30:10 des salariés, des retraités pauvres,
30:12 évidemment. Mais il y avait énormément
30:14 d'artisans et de commerçants et effectivement,
30:16 pour moi, l'esprit originel du mouvement
30:18 des Gilets jaunes, c'est une révolte fiscale.
30:20 Et là, clairement, moi,
30:22 quand j'écoute les exploitants agricoles,
30:24 au-delà de cet appel au secours
30:26 en fait qu'ils sont en train de
30:28 dresser fièrement avec leurs tracteurs,
30:30 c'est clairement un ras-le-bol fiscal,
30:32 mais généralisé. - Une normative.
30:34 - J'entends depuis deux jours
30:36 une tentative de réponse spécifique
30:38 au monde agricole, mais encore une fois,
30:40 pour moi, c'est une technique du gouvernement
30:42 pour focaliser
30:44 et catalyser la colère
30:46 uniquement des exploitants agricoles.
30:48 Soyons bien clairs que
30:50 les charges sociales qui pèsent sur les
30:52 exploitants agricoles sont également
30:54 une sentence identique
30:56 pour les indépendants et les entrepreneurs.
30:58 Donc je crois que si le gouvernement
31:00 veut réellement prendre à bras le corps
31:02 le problème de la compétitivité
31:04 de nos exploitants agricoles et de nos entreprises,
31:06 il doit avoir une réponse transversale.
31:08 Mais là, évidemment, on comprend bien que pour des
31:10 enjeux politiques, c'est quand même plus facile
31:12 de se cristalliser que sur le monde agricole.
31:14 Mais c'est, encore une fois, remettre
31:16 sous le tapis la même poussière
31:18 qui est retombée après le mouvement
31:20 des Gilets jaunes. On ne répond pas à ce véritable
31:22 problème qui est celui des prélèvements obligatoires
31:24 qui nous asphyxient. - Et puis,
31:26 vous le disiez, que c'est le combat aussi des
31:28 petites entreprises, c'est le combat des
31:30 médecins... - La concurrence déloyale existe
31:32 également dans le tissu des PME-PMI, c'est une évidence.
31:34 - Bon, quelle réponse ? On attend les réponses
31:36 du gouvernement. Ca va être quoi ?
31:38 - Je vais vous dire une baisse de charge sociale
31:40 immédiate sur la part employeur,
31:42 sur la part salarié, une exonération
31:44 des droits de succession sur toutes les entreprises
31:46 agricoles ou non agricoles,
31:48 redonnant de la compétitivité aux entreprises...
31:50 - Un plan de sauvetage ?
31:52 - C'est quoi un plan de sauvetage ?
31:54 - Il faut un plan de sauvetage,
31:56 bien sûr que vous avez raison,
31:58 mais les mots endémiques,
32:00 c'est essentiellement quand même
32:02 les normes et la fiscalité, c'est pas que ça.
32:04 Mais c'est l'absence de vision.
32:06 Encore une fois, ça,
32:08 sur le long terme, pour sauver
32:10 notre agriculture, il faut faire un pan,
32:12 j'insiste, de nos politiques
32:14 publiques. Parce que le sauvetage
32:16 de l'agriculture, c'est une certaine manière
32:18 notre sauvetage à nous,
32:20 de notre environnement, de notre manière de vivre,
32:22 de notre manière de consommer,
32:24 de consommer du rable. - Bien sûr, mais ça,
32:26 on soutient les agriculteurs,
32:28 on va acheter un poulet
32:30 dont on ne sait pas trop d'où il vient.
32:32 - Mais en fait, j'ai juste
32:34 un point, parce qu'effectivement, il y a le caractère normatif
32:36 et fiscal qui est indéniable.
32:38 Un agriculteur, il est contrôlé par 5 organismes
32:40 et on voit que la PAC, elle est
32:42 absorbée par 20% des exploitants,
32:44 c'est-à-dire qu'il y en a 80% des exploitants
32:46 qui n'y ont pas droit parce que la charge administrative
32:48 pour faire des dossiers, pour contrôler tout ça
32:50 est trop compliquée. Mais il n'y a pas que ça.
32:52 Quand moi, je suis allé
32:54 voir les éleveurs
32:56 à Cournon, le salon de l'élevage,
32:58 notamment les éleveurs d'auvins, de moutons,
33:00 ils étaient très inquiets, pardon de le dire,
33:02 du traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, qui est un leader.
33:04 Ils nous ont dit quoi ? Ils nous ont dit "Nous, on va disparaître".
33:06 - Oui. - Le pastoralisme,
33:08 la défense de la biodiversité, des gens qui
33:10 vivent au milieu du vivant, qui défendent une identité
33:12 aussi, pardon de le dire. Saint-Marcelin
33:14 qui voyait son exploitation
33:16 peut-être disparaître parce que les Canadiens
33:18 auraient pu en produire, du Saint-Marcelin,
33:20 mais c'est pareil, un savoir-faire,
33:22 ça a un nom, un nom, un village,
33:24 d'un lieu dit, c'est une identité, c'est une fierté,
33:26 c'est la défense d'emploi, donc c'est tout ça
33:28 aujourd'hui qui est remis en cause par cette Union Européenne.
33:30 - Alors, je voulais vous faire écouter
33:32 un son que Gilles Gansman
33:34 nous a passé dans le zapping de cet exploitant
33:36 en olives.
33:38 C'est des témoignages, en fait. C'est un type qui a
33:40 des olives. Écoutez ce témoignage
33:42 qui est terrible.
33:44 - Les olives fraîches comme ça,
33:46 triées,
33:48 triées sur la table, vous voyez là, il n'y a rien de mauvais, tout est bon.
33:50 Donc ça, ils le vendaient 3 euros le kilo.
33:52 Maintenant, on est à 6.
33:54 - Vous n'avez pas le choix.
33:56 - Je n'ai pas le choix, si je les vends moins, il vaut mieux que je coupe les oliviers.
33:58 - Car l'inflation et les charges
34:00 ont augmenté de façon vertigineuse.
34:02 - 30, 40.
34:04 Je vous fais un petit prix, vous ne dites à personne.
34:06 - Pour s'en sortir, le maraîcher diversifie
34:08 ses cultures et assure 4 marchés
34:10 par semaine à Nice. Mais il se dit
34:12 assommé par les normes et les contraintes
34:14 qui pèsent sur sa profession. A 53 ans,
34:16 il peine à vivre de son métier.
34:18 - Je dirais que des fois, c'est juste
34:20 100 euros par mois, et puis il faut faire avec.
34:22 Et puis même des fois, moins, des fois plus,
34:24 ça dépend. Pour ma part, il a fallu que je sorte
34:26 de l'argent qui était placé à la banque.
34:28 - C'est effrayant.
34:30 - Mais c'est encore une fois
34:32 une réalité qui n'est pas
34:34 nouvelle, qui aujourd'hui
34:36 trouve un écho
34:38 important avec la mobilisation de tout le secteur
34:40 agricole et de tous les syndicats et de tous
34:42 les agriculteurs et des Français derrière eux.
34:44 Parce qu'on vient tous de là, on a tous
34:46 une famille paysanne
34:48 quelque part dans l'arbre généalogique.
34:50 Et je dois dire que
34:52 je ne vois pas quelles réponses peuvent apporter
34:54 les pro-européens que sont les macronistes
34:56 à cette
34:58 volonté politique. Encore
35:00 une fois, c'est un choix de faire
35:02 en sorte que l'arme verte n'existe plus. C'est un
35:04 choix de mettre à terre la souveraineté
35:06 alimentaire. C'est un choix de désindustrialiser.
35:08 C'est un choix.
35:10 Et ce choix-là, il va aller
35:12 jusqu'au bout. C'est-à-dire que
35:14 vous allez avoir de la concentration, vous allez avoir
35:16 ...
35:18 Alexandre Cotarac l'a dit, hier
35:20 encore, on votait un traité de libre-échange avec
35:22 le Chili au
35:24 Parlement européen.
35:26 Et c'est comme ça. Si on
35:28 n'arrête pas la folie
35:30 européenne de la concurrence
35:32 du libre-échange, qui est un logiciel
35:34 dépassé aujourd'hui, puisque tous les pays
35:36 mettent en place des mesures protectionnistes,
35:38 Etats-Unis et Chine en tête. Eh bien, l'Europe,
35:40 non, c'est un territoire ouvert
35:42 à tout vent où, finalement, on achète
35:44 et on brade. On brade,
35:46 on brade, on brade. Et ça,
35:48 je vois pas comment Emmanuel Macron,
35:50 grand champion de la cause européenne, va
35:52 changer d'un seul coup son idéologie.
35:54 Je vois pas comment. Ou alors,
35:56 ce serait un truc
35:58 incroyable, une cascade.
36:00 On va marquer une pause
36:02 et puis on va parler de ce chiffre
36:04 terrifiant. Plus 1000% d'actes
36:06 antisémites en France
36:08 en trois mois, plus d'actes antisémites
36:10 qu'en trois ans.
36:12 A tout de suite.
36:14 Sud Radio, le 10h midi,
36:16 mettez-vous d'accord,
36:18 Valérie Exper.
36:20 Sud Radio, le 10h midi,
36:22 mettez-vous d'accord,
36:24 Valérie Exper.
36:26 Un petit mot quand même d'un sujet que je voulais évoquer hier,
36:28 parce qu'on avait en plateau hier
36:30 un de nos débatteurs qui travaille
36:32 avec les différents ministères
36:34 et qui expliquait cette situation
36:36 humuesque dans laquelle nous sommes. C'est-à-dire
36:38 qu'il y a aujourd'hui des
36:40 données ministérielles qui ont été
36:42 limogées
36:44 puisqu'elles ne sont pas
36:46 reconduites.
36:48 Donc ils ont fait leur carton, ils sont partis chez eux,
36:50 ils ne sont plus payés, sauf qu'on les appelle
36:52 pour suivre les dossiers urgents.
36:54 Donc,
36:56 c'est absolument
36:58 humuesque.
37:00 Et ça, dans n'importe quelle entreprise,
37:02 ça n'existe pas. C'est-à-dire que vous virez quelqu'un,
37:04 il ne va pas continuer à suivre le dossier
37:06 comme ça. Et donc ces gens attendent,
37:08 ils font leur bagage, sans être payés.
37:10 Certains vont revenir.
37:12 - Ni dans une entreprise, ni dans un autre pays
37:14 de cette taille-là.
37:16 - Qu'est-ce que vous dites, Florence ? Ni les ministres ?
37:18 - Je dis "joker".
37:20 - Vous, qui avez une bonne expérience...
37:22 - C'est bien, ça compense.
37:24 Des conseils ministériels
37:26 qui viennent travailler gratuitement, ça compense
37:28 avec les députés qui se...
37:30 - C'est un métier difficile.
37:32 Y compris celui
37:34 de ministre et de secrétaire d'État.
37:36 - Mais de toute façon, je...
37:38 - Vous imaginez, là ? C'est un article dans Le Parisien
37:40 à lire, mais c'est une situation psychologique pour ces gens
37:42 qui est absolument effarante.
37:44 C'est-à-dire qu'ils ne savent pas s'ils vont être repris.
37:46 Certains secrétaires d'État le sauront.
37:48 Mais c'est une gestion humaine
37:50 absolument lamentable.
37:52 Parlons donc de ces actes
37:54 antisémites, une hausse record depuis l'attaque
37:56 du Hamas du 7 octobre. En trois mois,
37:58 il y a eu autant d'actes haineux qu'en l'espace
38:00 de trois ans.
38:02 Des Juifs accusés de complot mondial,
38:04 comparés à une gangrène.
38:06 Le député Jérôme Gage
38:08 qui a reçu, lui aussi,
38:10 beaucoup ont reçu des lettres
38:12 absolument haineuses
38:14 et dégueulasses.
38:16 Il n'y a pas d'autre mot.
38:18 Je crois qu'on ne se rend pas compte
38:20 de l'angoisse de nos concitoyens
38:22 et en plus
38:24 de l'autocensure,
38:26 vous le disiez, des enseignants qui aujourd'hui
38:28 n'osent plus aborder ces thèmes.
38:30 Vous, Florence Berthoud, peut-être on peut commencer avec vous.
38:32 Vous le ressentez au quotidien ?
38:34 - Oui, c'est peu de le dire.
38:36 Alors, il y a deux choses.
38:38 Il y a cet antisémitisme larvé
38:40 qui est quand même une plaie
38:42 de nos démocraties occidentales.
38:44 De nos démocraties.
38:46 L'Hydre revient,
38:48 on pense que c'est derrière nous et puis ça revient.
38:50 Et ça revient, finalement,
38:52 à chaque fois qu'il y a
38:54 des problèmes, il y a toujours le bouc émissaire.
38:56 Voilà.
38:58 Et il y a toujours cette théorie du bouc émissaire
39:00 qui est toujours un peu implicite.
39:02 Et puis, à côté de ça,
39:04 on a un phénomène de psycho généralisé,
39:06 donc ne pas en parler,
39:08 en pensant
39:10 que le fait de ne pas en parler,
39:12 ça va éviter le mal.
39:14 Alors que c'est le pire.
39:16 Moi, je cite souvent Peggy parce que, franchement,
39:18 je trouve que c'est tellement vrai
39:20 sur ce qui se passe aujourd'hui,
39:22 dire ce que je vois et surtout
39:24 voir ce que je vois.
39:26 Et le problème,
39:28 d'ailleurs, le mot est
39:30 sans doute
39:32 en dessous de ce qui se passe,
39:34 cette plaie béante de
39:36 l'antisémitisme, c'est parce que
39:38 souvent, on ne dit pas
39:40 les choses, mais on ne voit pas
39:42 après.
39:44 Et donc, vous avez l'antisémitisme qui se
39:46 mélange à une espèce d'ambiance
39:48 qui est une ambiance,
39:50 le président Ducris, il fallait l'expliquer très bien,
39:52 ce matin dans la presse,
39:54 qui est une ambiance
39:56 aussi extrêmement anxiogène
39:58 où même des bons citoyens,
40:00 comme on dit, qui ne sont pas
40:02 antisémites,
40:04 mais qui n'empêchent, vous demandent
40:06 par exemple
40:08 de ne pas ou ne vont pas,
40:10 ne vont plus, pardonnez-moi,
40:12 à la crémomération
40:14 de cérémonies qui vont
40:16 être, par exemple, sur la
40:18 libération des camps d'Auschwitz-Birkenau
40:20 au moment, au motif
40:22 que nous prenons des risques.
40:24 Je vais juste vous raconter en une minute
40:26 une anecdote, je suis allée
40:28 avec 4 élus, nous étions
40:30 5, ce n'est pas beaucoup,
40:32 pour déposer une gerbe, avec d'ailleurs
40:34 des élus de la ville de Paris,
40:36 sur le petit square Samel Paty
40:38 qui est à côté du musée Cluny, dans mon
40:40 arrondissement. J'arrive
40:42 et je vois de la rue Balise
40:44 à 50 mètres partout. Et je vois
40:46 que toute la place avait
40:48 été vidée des voitures.
40:50 Vous m'entendez bien, on avait enlevé
40:52 toutes les voitures, pour 5
40:54 élus. Et je n'avais
40:56 pas peur, mais vous voyez, en
40:58 progressant, vous vous dites "mais pourquoi on a enlevé
41:00 toutes les voitures, la police partout,
41:02 nous étions 5 élus modestes".
41:04 Et voilà ce
41:06 climat. - Oui, ce climat qui est là.
41:08 - Alors, ce climat, ceux qui n'ont pas peur,
41:10 et moi je pense que quand même
41:12 un des remèdes, il n'y a pas de
41:14 remède miracle, mais c'est d'essayer d'être un peu droit
41:16 dans ses bottes
41:18 et un peu
41:20 courageux, de ne pas faire
41:22 marche arrière à chaque fois qu'on imagine qu'il peut
41:24 y avoir une menace, parce que
41:26 nous donnons le nom
41:28 d'une personnalité juive à une
41:30 école, à une salle
41:32 de sport, à un
41:34 lieu culturel. Je pense que
41:36 c'est une des réponses à ce mal.
41:38 - Oui, Andréa ?
41:40 - Je suis particulièrement frappé,
41:42 on en parle au Rassemblement National, on a pris
41:44 la tête du groupe, justement,
41:46 qui travaille sur l'antisémitisme.
41:48 - Et avec Kersilia Soudé ?
41:50 - Avec, surtout, Sébastien Chenu,
41:52 qui préside le groupe.
41:54 Moi, j'ai quitté la France
41:56 insoumise, d'ailleurs, pour des raisons
41:58 d'islamo-gauchisme. Je trouvais que la laïcité était
42:00 abandonnée, et quand je vois aujourd'hui
42:02 ce qui se passe chez nos professeurs,
42:04 vous le disiez, vous l'avez souligné, deux professeurs
42:06 qui ont été assassinés par des islamistes,
42:08 il faut combattre ce phénomène-là.
42:10 Quand je vois qu'il y a un professeur sur deux
42:12 qui s'auto-censure pour parler de la laïcité,
42:14 ou de certains crimes contre l'humanité qui ont été jugés au tribunal
42:16 de l'Union Européenne, quelle jeunesse on prépare !
42:18 Quelle France on prépare pour demain !
42:20 Et je prends juste une minute, comme vous, Madame Le Maire,
42:22 il s'est passé quelque chose
42:24 assez extraordinaire au Parlement Européen
42:26 la dernière plénière,
42:28 sur l'histoire. Il y a une résolution
42:30 qui propose que l'on n'enseigne plus
42:32 l'histoire nationale, mais plutôt
42:34 une histoire mondiale
42:36 à nos enfants des peuples européens.
42:38 Je ne suis pas sûr que ce soit
42:40 une bonne idée, c'est la fin des souverainetés nationales,
42:42 et c'est aussi...
42:44 On perçoit et on s'engage dans l'avenir
42:46 en connaissant son histoire,
42:48 et pas l'inverse. Donc je crois qu'il faut réagir
42:50 et vite, parce qu'on prépare des peuples européens
42:52 incultes et qui ont oublié l'histoire
42:54 et la gravité de certains faits.
42:56 - Ah oui, ça on a vu le sondage, effectivement,
42:58 il y a quelques jours. - Oui, c'est le
43:00 fléau du négationnisme aussi,
43:02 qui gagne du terrain.
43:04 Et puis,
43:06 une parole décomplexée aussi
43:08 sur l'antisémitisme
43:10 qui est devenu troll,
43:12 depuis l'attaque du Hamas.
43:14 Alors,
43:16 c'est toujours la même chose
43:18 que faire. Il y a eu la marche,
43:20 Emmanuel Macron a choisi de ne pas y aller.
43:22 La marche
43:24 n'était pas, finalement,
43:26 unitaire, mais c'est pas une marche qui va
43:28 changer les choses. Derrière, c'est
43:30 l'éducation, et pas l'éducation nationale,
43:32 l'éducation parentale,
43:34 la façon dont on va approcher
43:36 ces sujets-là.
43:38 Et malheureusement, on voit que
43:40 c'est de pire en pire.
43:42 Et j'espère
43:44 qu'il y aura une réponse
43:46 globale, un peu à la hauteur,
43:48 mais c'était pas non plus dans les...
43:50 Enfin, on n'a pas l'impression que c'est un sujet
43:52 qui est en haut de la pile. - Non, mais même la laïcité,
43:54 on attend toujours la loi,
43:56 la fameuse loi. - Après le coup de com' de la Bayad,
43:58 c'est un ensemble. - Moi, je demande
44:00 à ce que des journalistes aillent sur le terrain,
44:02 je demande depuis 15 jours,
44:04 vérifier l'application
44:06 réelle. - Mais appliquons la loi !
44:08 - On dit "on va encore faire une loi", mais appliquons la loi !
44:10 - Alors vous, vous n'êtes pas trop concerné dans le 5e arrondissement,
44:12 mais est-ce que vous êtes concerné par des élèves
44:14 en Abaya ? - Non, pas en Abaya.
44:16 - Non, mais moi, je voudrais savoir
44:18 si aujourd'hui,
44:20 cette loi, ce qu'a décrété
44:22 Gabriel Attal, que tout le monde félicite
44:24 de cette décision, est appliquée.
44:26 Visiblement, on a eu... - Non. - Non ?
44:28 - Voilà, son mot de ton, évidemment.
44:30 - C'est très courageux, elle a aidé.
44:32 Je veux dire, il faut pas avoir en permanence
44:34 le verre à moitié plein.
44:36 Alors, euh...
44:38 Oui, cette loi, elle a aidé.
44:40 C'est la première fois, quand même, qu'un ministre de l'Éducation
44:42 nationale, pardonnez-moi,
44:44 mais pose des actes
44:46 forts sur ce terrain-là. - Je suis d'accord,
44:48 mais il faut que ce soit suivi d'actes ! - Pardonnez-moi.
44:50 L'affaire des lois, moi, je note
44:52 que les lois qui s'empilent sur des lois,
44:54 ça déresponsabilise. - Ça sert à rien. - Donc, à un
44:56 moment donné, il faut appliquer
44:58 la Constitution, qui est sans
45:00 aucune espèce d'ambiguïté.
45:02 Et les lois de la République sur ce terrain-là, je suis
45:04 désolée, elles sont sans aucune espèce
45:06 d'ambiguïté. Donc, il faut qu'il y ait des instructions
45:08 qui soient données au préfet, qui soient très claires,
45:10 des recteurs qui incitent
45:12 les inspecteurs d'académie,
45:16 les directeurs, les directrices d'école.
45:18 Il faut que ces directeurs et ces directrices soient
45:20 protégés, c'est ça, quand il faut
45:22 appliquer la loi. - Oui, alors,
45:24 Benjamin Cochy, sur les actes antisémites,
45:26 revenons à cette hausse spectaculaire,
45:28 quand même, 1000 actes, et encore,
45:30 je pense que tous les gens
45:32 n'ont pas parlé.
45:34 - N'ont pas eu forcément le...
45:36 N'ont pas eu le courage, forcément, de passer
45:38 la porte du commissariat pour
45:40 avoir été invectivés dans la rue, tout simplement
45:42 parce qu'ils portaient une kippa.
45:44 J'entends ce que dit Mme Berthoud, effectivement,
45:46 toutes les mesures qu'elle annonce sont des mesures de bon sens,
45:48 mais j'ai envie de dire qu'il faut quand même nommer le mal
45:50 à la racine, et qu'aujourd'hui,
45:52 la vague d'antisémitisme
45:54 est quand même liée au conflit israélo-palestinien,
45:56 au fait
45:58 qu'une partie de la classe politique,
46:00 notamment la France insoumise, est décidée
46:02 d'être le porte-rapeau de l'islamo-gauchisme
46:04 en France, que l'islam radical
46:06 aujourd'hui n'est pas maîtrisé autant qu'il le faudrait,
46:08 et que, aujourd'hui,
46:10 la complaisance de certains élus
46:12 dans les métropoles, avec des
46:14 associations sportivo-culturelles
46:16 ayant des teintes
46:18 confessionnelles,
46:20 porte préjudice à notre socle
46:22 républicain, et porte préjudice
46:24 à notre principe même de laïcité.
46:26 Donc oui, effectivement, il faut continuer à protéger
46:28 nos enseignants, il faut continuer
46:30 à porter vigilance
46:32 à tous les croyants de
46:34 confession judaïque, comme tous les
46:36 croyants, quelles que soient leurs confessions religieuses ailleurs
46:38 en France, mais je crois qu'il faut nommer
46:40 le mal, clairement, et agir
46:42 clairement là-dessus. Je ne sais pas si, par exemple,
46:44 il existe une charte de lutte
46:46 contre l'antisémitisme qui devrait être signée
46:48 par toutes les associations culturelles et sportives.
46:50 - Il y a la loi pour ça.
46:52 - Vous voyez l'exemple ?
46:54 Non mais à un moment donné, il faut dire les choses,
46:56 et on coupe les subventions.
46:58 Là où il y a de l'islamo-gauchisme,
47:00 il faut l'éradiquer, il faut être au clair là-dessus.
47:02 Sinon, on n'avancera pas qu'avec des mesures de mouvement
47:04 et continuer à enlever des voitures
47:06 autour d'une plate de commémoration pour
47:08 un pauvre professeur qui s'est fait tuer.
47:10 On en est là aujourd'hui.
47:12 On prend des décisions à la racine,
47:14 et on n'a pas peur de dire les choses
47:16 ou alors on continuera à mettre des rustines
47:18 sur une fracture.
47:20 - Moi, simplement, il faut agir
47:22 à la racine. Je ne suis pas sûr qu'une charte
47:24 contre la laïcité va changer quelque chose.
47:26 On se souvient, s'il vous plaît,
47:28 je peux juste terminer, on se souvient de
47:30 Vincent Péillon, le ministre de l'éducation
47:32 nationale de François Hollande. Lui, il avait
47:34 fait une charte pour la laïcité
47:36 qu'il avait collée à côté des machines à café dans les établissements.
47:38 On n'a jamais eu autant d'actes
47:40 antilaïques depuis. Donc ça ne marche pas.
47:42 Il faut agir avec fermeté.
47:44 On a aujourd'hui à la racine,
47:46 il y a un problème qui s'appelle l'islamisme,
47:48 donc l'islam politique, pas les musulmans,
47:50 l'islam politique, qui est en train de répandre
47:52 son idéologie à nos enfants.
47:54 Il faut expulser les fichés S
47:56 qui sont islamistes. Il y en a 4000. Il faut expulser
47:58 les terroristes islamistes qui sortent de prison.
48:00 Il faut agir.
48:02 Il faut agir avec fermeté. On a une ingérence de pays
48:04 étrangers, notamment de la Turquie,
48:06 avec des écoles, milligoris, etc., qui ont une vision
48:08 aux antipodes de la laïcité à la
48:10 française. Il faut agir avec fermeté.
48:12 Merci à tous les quatre. Très bonne
48:14 journée sur Sud Radio. Dans un instant, c'est André
48:16 Bercoff qui sera avec vous.

Recommandée