180 Minutes Info (Émission du 26/06/2024)

  • il y a 2 mois
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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Transcript
00:00:00Bonjour à tous, bienvenue dans 180 Minutes Info.
00:00:04Ravi de vous retrouver pour votre édition de l'après-midi.
00:00:07Dans quelques instants, on lance le journal et les débats.
00:00:10Mais d'abord, vous en avez l'habitude, c'est l'éphéméride.
00:00:13Votre programme avec Thaléos.
00:00:15Thermostat connecté à vos radiateurs pour réduire vos factures d'énergie.
00:00:18Dispositif pris en charge par les aides.
00:00:20Thaléos.com
00:00:21Evadez-vous en regardant votre programme avec Samsonite Proxys.
00:00:26Légère et résistante.
00:00:31Chers amis, bonjour.
00:00:34Saint Anthelme, que nous fêtons aujourd'hui,
00:00:37est à jamais associé au monastère de la Grande Chartreuse,
00:00:40qu'il a reconstruit après sa destruction dans une avalanche gigantesque.
00:00:45Anthelme est né vers 1107 dans la région de Chambéry.
00:00:49Devenu prêtre, il est attiré par la vie monastique.
00:00:52Son frère et son cousin sont devenus chartreux et il aimerait bien les suivre.
00:00:57Il entre d'abord dans une succursale de l'ordre,
00:01:00mais il est vite appelé dans la maison mère.
00:01:02Deux ans après, il en devient le prieur.
00:01:05Il va alors tout mettre en œuvre pour redonner de l'éclat au lieu.
00:01:08Non seulement il restaure les bâtiments,
00:01:11mais il rétablit la discipline, réorganise l'ordre
00:01:14et crée des monastères de chartresines
00:01:17pour les femmes attirées par la règle de Saint Bruno, le fondateur.
00:01:21Il est si charismatique que le pape Alexandre III
00:01:24décide de le nommer évêque de Belay et va l'ordonner en personne.
00:01:29Là encore, Anthelme va montrer des qualités remarquables,
00:01:33mais il doit aussi affronter de vives oppositions.
00:01:36Il meurt à la Grande Chartreuse le 26 juin 1178.
00:01:41Ses funérailles sont grandioses.
00:01:43On raconte qu'au moment de sa mise en terre,
00:01:46trois lumières se mirent à briller par miracle dans l'église.
00:01:50Et voici pour conclure un extrait du psaume 118
00:01:53qui est chanté à la messe aujourd'hui.
00:01:56« Enseigne-moi, Seigneur, le chemin de tes ordres.
00:01:59Allez garder, j'aurai ma récompense. »
00:02:02C'est tout pour aujourd'hui.
00:02:04À demain, chers amis. Ciao.
00:02:07C'était votre programme avec Thaléos.
00:02:09Thermostat connecté à vos radiateurs pour réduire vos factures d'énergie.
00:02:12Dispositif pris en charge par les aides.
00:02:14Thaléos.com
00:02:15C'était votre programme avec Samsonic Proxys.
00:02:18Légère, résistante, durable.
00:02:21Une nouvelle génération de bagages.
00:02:24Il est 14h, l'heure du journal de Vincent Ferndèche.
00:02:27Bonjour Vincent.
00:02:28Alors on est à J-4 du premier tour des élections législatives.
00:02:31On s'intéresse aujourd'hui à l'arrière-pays, Niçois,
00:02:34où le vote RN est majoritaire.
00:02:36Le parti d'extrême-droite y a réalisé de très bons scores
00:02:38lors des derniers scrutins.
00:02:39Les habitants que nous avons pu rencontrer
00:02:41motivent leur choix par le besoin de sécurité.
00:02:44Sur place, reportage de Mickaël Dos Santos.
00:02:4769
00:02:49Entre deux parties de bingo, impossible pour ces retraités
00:02:52de ne pas commenter l'actualité.
00:02:54A Bleusasque, nombreux sont ceux qui s'inquiètent
00:02:57de la montée de la violence en France,
00:02:59à tel point que certains prennent désormais leurs précautions.
00:03:02Les gosses qui se plantent au couteau,
00:03:05et puis ce qui s'est passé dernièrement,
00:03:08une jeune fille qui a été agressée, violée, tout ça,
00:03:12ça me marque maintenant.
00:03:15Je suis obligé le soir de vérifier tout.
00:03:18Je ferme tout, vous voyez, je me barricade.
00:03:21Récemment, le maire de ce village de Larrière-Pays-Niçois
00:03:24a recruté un agent de sécurité pour protéger l'école primaire.
00:03:28Une mesure qui rassure cette habitante.
00:03:31Nous, ici, a priori, le maire fait ce qu'il faut.
00:03:34Maintenir un cadre de vie paisible,
00:03:36un sentiment largement partagé dans les villages aux alentours.
00:03:39Cette commerçante relaie l'état d'esprit des habitants de Berlésalpes.
00:03:43Ce sont des gens qui soient nés ici
00:03:46et ont envie de garder les choses telles qu'ils les ont connues.
00:03:50Soit ce sont des citoyens qui se sont expatriés
00:03:54et qui ont trouvé ici une certaine quiétude.
00:03:58Une quiétude et des prix immobiliers encore attractifs
00:04:01qui ont attiré ces dernières années de nombreux jeunes actifs.
00:04:05La situation en Nouvelle-Calédonie toujours tendue
00:04:09avec ces barrages qui se sont à nouveau formés, Vincent.
00:04:12Vous allez entendre cet après-midi le témoignage de Sandrine avec sa compagne.
00:04:15Elles se sont installées l'an dernier à 15 kilomètres de Nouméa.
00:04:18Mais depuis un mois, et les violentes émeutes qui ont éclaté,
00:04:20elles ont pris la décision de déménager vers le sud de la ville,
00:04:23considérée comme étant plus sûre.
00:04:25Reportage et images commentées par Tony Pitarro.
00:04:28Sandrine et sa compagne n'étaient pas retournées dans leur appartement
00:04:32qu'elles avaient dû fuir il y a un mois à cause des violences et des insultes.
00:04:36Le lundi 13 mai, tout a explosé.
00:04:39On est passé d'une bienveillance à des insultes
00:04:44purement racistes alors que c'est des gens qu'on côtoyait tous les jours.
00:04:49C'est bourde à mer, bâtard, bande de sales blancs,
00:04:52dépêchez-vous de rentrer chez vous, on vous prévient,
00:04:55si jamais vous nous filmez ou si vous nous photographiez,
00:04:58on va tous vous cramer, le prochain c'est vous.
00:05:00Sur le chemin, les forces de l'ordre déblaient les barrages
00:05:04reformés par les émeutiers chaque nuit.
00:05:07Et ça, c'est le Mont d'Or.
00:05:10Derrière le Mont d'Or, c'est Vallandor,
00:05:12et les gens sont bloqués depuis un mois et demi là-bas.
00:05:14Pour aller au boulot, pour se déplacer, c'est en bateau.
00:05:17Une heure plus tard, le couple arrive dans Boulhari, leur ancien quartier.
00:05:21Là, c'est un tour brûlé.
00:05:23Puis il est saccagé.
00:05:25Au même moment, une manifestation de canaques.
00:05:28Donc là, ça craint.
00:05:30Sandrine et sa compagne souhaitent quitter l'archipel le plus vite possible
00:05:34et rentrer en métropole.
00:05:36On en revient maintenant à ces quatre structures d'ultra-droite
00:05:39tissoutes ce matin en Conseil des ministres.
00:05:41Et parmi elles, le GUD ou encore les remparts.
00:05:44Sandra Buisson, vous êtes avec nous en plateau.
00:05:46Cela fait suite aux propos de Gérald Darmanin la semaine dernière
00:05:49qui a annoncé vouloir proposer ces dissolutions au chef de l'État.
00:05:52Oui, et donc dans ces dissolutions, il y a celle du groupe Mendefait, le GUD,
00:05:56le groupe Union Défense, que lui reproche-t-on d'abord de pousser,
00:06:00d'encourager les violences physiques contre les personnes
00:06:03au motif qu'une menace pèserait sur la France et l'Europe
00:06:06et que l'autodéfense serait ainsi nécessaire.
00:06:09Le décret précise que ces appels à la violence sont suivis des faits,
00:06:13que ce soit contre ce que le mouvement appelle les gauchistes,
00:06:16mais aussi les étrangers.
00:06:18Des membres du GUD sont eux-mêmes régulièrement impliqués
00:06:21dans des actions violentes listées dans ce décret.
00:06:24Le GUD, selon le décret de dissolution, provoque à la discrimination,
00:06:28la haine et la violence contre les personnes issues de l'immigration,
00:06:31de confession musulmane.
00:06:33Pour les autorités, ce discours haineux vise à attiser la peur
00:06:37vis-à-vis des étrangers accusés de vouloir imposer leur culture en Europe.
00:06:42Il exalte le souvenir de la collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale
00:06:46et promeut l'idéologie antisémite,
00:06:49accumulant les références au nazisme et aux personnalités antisémites
00:06:53comme Robert Braziac.
00:06:55Il promeut enfin ce groupement de fait, une idéologie homophobe,
00:06:58faisant un lien entre transsexualité et violence.
00:07:01L'un des dirigeants du GUD et trois autres membres de cette organisation
00:07:06ont d'ailleurs été condamnés ce mois-ci pour avoir violenté
00:07:09ou ne pas avoir empêché des violences sur une personne supposée homosexuelle
00:07:13le 8 juin dernier.
00:07:15Merci beaucoup Sandra Buisson du service Police Justice de CNews.
00:07:18On en vient à ce drame à Nice.
00:07:20Un pompier hors service tué, percuté alors qu'il était à moto.
00:07:23Le drame s'est déroulé le long de la promenade des Anglais.
00:07:26L'homme a été projeté sur 80 mètres après qu'une voiture
00:07:29lui soit rentrée dedans à bord.
00:07:31Quatre jeunes personnes âgées de 16 à 26 ans
00:07:33alors placées en garde à vue.
00:07:34Sarah Fenzari avec Franck Triviau.
00:07:38Mardi, une voiture circule depuis Saint-Laurent-du-Var à vive allure
00:07:42et percute une moto arrêtée au feu rouge.
00:07:45À bord du deux-roues, un pompier de 41 ans perd deux enfants
00:07:48rentre de son service.
00:07:50L'homme est projeté sur 80 mètres.
00:07:52Un choc d'une violence inouïe.
00:07:55Sur les lieux, nos collègues ont découvert que le deux-roues
00:07:58avait été projeté à plus de 150 mètres.
00:08:01Il y a des gens qui ont aujourd'hui fauché la vie d'un père de famille.
00:08:05Je vous le dis, ça suffit.
00:08:07Sur les images des caméras de surveillance
00:08:09consultées par la police, les quatre passagers de la voiture
00:08:12une femme et trois hommes âgés de 16 à 26 ans
00:08:15semblent consommer des ballons de protoxyde d'azote
00:08:18et seraient dans un état délirant.
00:08:20Les Niçois sont en colère.
00:08:22Souvent le soir, la journée, c'est bien calme
00:08:25mais le soir, on sent bien qu'il y a un relâchement.
00:08:29C'est malheureux, surtout quand on pense à la famille.
00:08:33Encore une fois, ça n'a strictement rien d'étonnant.
00:08:36Une question d'éducation qui, malheureusement, fait énormément défaut.
00:08:40Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte
00:08:43et des analyses toxicologiques sont en cours.
00:08:47Au volet judiciaire, un homme est jugé aujourd'hui
00:08:50pour menace de mort sur le proviseur du lycée Maurice Ravel.
00:08:54Le chef d'établissement avait eu auparavant une altercation
00:08:56avec une élève pour qu'elle enlève son voile.
00:08:58C'est en début d'année, fin février.
00:09:00Il avait ensuite annoncé son départ du lycée.
00:09:02Sur place, Célia Barotte avec Charles Bajet.
00:09:05Cet homme va comparaître aujourd'hui pour provocation publique
00:09:08non suivie des faits à commettre une atteinte volontaire à la vie.
00:09:11Il s'agit du deuxième renvoi pour ce dossier
00:09:14d'abord présenté en comparution immédiate en mars dernier.
00:09:17Le prévenu avait obtenu un délai pour préparer sa défense.
00:09:20Puis, le procès a été renvoyé devant la 17e chambre
00:09:24du tribunal judiciaire de Paris car elle est compétente
00:09:27pour juger les délits relatifs à la liberté d'expression.
00:09:31Devant le tribunal, le prévenu avait dit regretter ses propos.
00:09:34Il avait également présenté ses excuses à la victime.
00:09:37Pour rappel, il est inconnu des services de la justice
00:09:39et avait été placé sous contrôle judiciaire en attendant ce procès.
00:09:43Il encourt jusqu'à 5 ans de prison et jusqu'à 45 000 euros d'amende.
00:09:48Voilà pour le JT, à dans 15 minutes.
00:09:50Vincent pour un nouveau point sur l'information.
00:09:52Tout de suite, c'est l'heure de la chronique éco d'Eric de Rizmatin.
00:10:12La chronique éco avec vous Eric de Rizmatin, bonjour.
00:10:15C'est la période des soldes qui commence aujourd'hui
00:10:17et vous nous dites que le moral n'y est pas à cause de la politique.
00:10:20Exactement, la dissolution a des effets vraiment très négatifs
00:10:23sur le moral des Français.
00:10:24J'ai sous les yeux un sondage OpinionWay
00:10:26qui a été fait pour une société de sites, un site de paiement e-commerce.
00:10:3059% des Français n'ont pas envie de faire les soldes.
00:10:34Voilà ce que donne cette étude.
00:10:35Ça en dit long quand même sur le climat actuel.
00:10:37Vous voulez dire que c'est la politique qui bloque l'envie d'acheter ?
00:10:40Si vous voulez, vous avez eu la météo, déjà qui a été très mauvaise.
00:10:43Il y a ensuite la question du pouvoir d'achat
00:10:44avec les prix dans l'alimentaire qui ont vraiment explosé.
00:10:46Aujourd'hui, on regarde ce qui se passe.
00:10:48Les Français sont inquiets.
00:10:49Ils regardent l'avenir avec quand même plutôt crainte.
00:10:52Alors dans la chaussure, ça n'est pas d'hier, il faut le reconnaître.
00:10:55Dans le secteur de la chaussure, il y a 11% de moins en vente
00:10:58à fin mai sur seulement un mois.
00:11:01Moins 6,9 pour les vêtements.
00:11:03Ça n'en finit pas avec des stocks qui grossissent considérablement.
00:11:07Ça, ce sont les chiffres de l'Institut français de la mode.
00:11:09Pour résumer, une crise dans le vêtement qui dure depuis maintenant un an
00:11:13avec une accélération de la chute des ventes
00:11:16et puis en plus un coup dur actuellement avec la politique et les problèmes à venir.
00:11:19Et les commerçants qui espéraient des mesures d'urgence pour les soutenir ?
00:11:22Ce problème est là parce que le gouvernement de Gabriel Attal
00:11:25avait lancé plusieurs pistes.
00:11:26J'en parlais hier avec Francis Palombi,
00:11:28le président de la Fédération des commerces indépendants.
00:11:30On a parlé beaucoup de simplification administrative.
00:11:33C'est quoi ? Soulager les trésoreries et permettre aux commerçants
00:11:36de payer mensuellement leur loyer.
00:11:38Sinon, c'est trimestriel et ils n'ont pas assez d'argent pour,
00:11:40surtout les petits commerçants.
00:11:41Deuxièmement, la loi pour limiter la fast fashion.
00:11:44Vous savez, ce sont ces vêtements pas chers
00:11:46avec des collections qui sortent sans arrêt.
00:11:48C'était prévu, tout est à l'arrêt.
00:11:50Et puis troisièmement, une étiquette qui donnait, si vous voulez,
00:11:53une valeur ajoutée au Made in France écolo, si je puis dire.
00:11:56Les vêtements verts qui respectent l'environnement.
00:11:58Pareil, tout ça est pour l'instant à l'arrêt.
00:12:00Donc les commerçants se disent, on n'a pas actuellement
00:12:02suffisamment d'outils pour nous aider.
00:12:04Tous ces projets sont tombés à l'eau et puis les candidats
00:12:06n'en parlent pas, il faut bien le reconnaître.
00:12:08Alors comme le dit d'ailleurs un pro du secteur du commerce,
00:12:10les élections, c'est jamais bon pour la consommation.
00:12:13Merci Éric, c'était la chronique éco d'Éric Derry de Matin.
00:12:17C'était votre programme avec Groupe Verlaine.
00:12:19Installateur de pompes à chaleur RR et RO de marque française
00:12:23avec contrat de maintenance.
00:12:25C'était votre programme avec DomExpo.
00:12:274 villages en Ile-de-France, 50 maisons à visiter
00:12:29pour découvrir le vôtre.
00:12:31Plus d'infos sur domexpo.fr
00:12:33Allez, dans quelques instants, je vous présente mes invités.
00:12:35On va évidemment revenir sur les élections législatives.
00:12:38J-4 avant le premier tour.
00:12:40A tout de suite.
00:12:44De retour dans 180 minutes info.
00:12:46On rentre dans la partie débat avec mes invités.
00:12:48Clémence Delong-Gray, journaliste boulevard Voltaire.
00:12:50Bonjour.
00:12:51Frédéric Durand, journaliste.
00:12:52Bonjour à vous deux.
00:12:53Et puis Florian Tardif, du service politique.
00:12:55Bonjour.
00:12:56De CNews est avec nous pour évoquer ces élections législatives.
00:12:59Premier tour donc dimanche prochain.
00:13:01Avec cette question, quels consignes de vote pour l'entre-deux-tours
00:13:05notamment au sein de la majorité présidentielle ?
00:13:07Il faut dire qu'on a un peu de mal à y voir clair
00:13:09sur la stratégie du camp macroniste.
00:13:11Florian Tardif, vous allez peut-être nous aider à comprendre
00:13:14quelle sera l'attitude des élus renaissance
00:13:17en cas de l'entre-deux-tours.
00:13:19C'est compliqué.
00:13:20On vous écoute.
00:13:21Il y a eu une réunion hier à l'initiative du Président de la République
00:13:25en visioconférence avec les principaux représentants de la majorité.
00:13:29Les chefs de partis alliés au parti du Président de la République
00:13:33et quelques ministres poids lourds du gouvernement
00:13:36pour tenter d'aborder cette question.
00:13:39Est-ce qu'il y aura, oui ou non, une consigne de vote ?
00:13:41Pour l'heure, ce qu'on me dit dans l'entourage du Président de la République
00:13:44c'est qu'il n'y a pas de consigne de vote claire.
00:13:46Ça va vraiment être du cas par cas.
00:13:48Il y aura des négociations, circonscription par circonscription.
00:13:51Par contre, ce qui est sûr,
00:13:53tous les participants, m'a-t-on dit,
00:13:55se sont plutôt entendus sur cette question,
00:13:57c'est qu'il faudra tenter de faire barrage
00:13:59au Rassemblement national et à la France insoumise.
00:14:01Je ne dis pas le nouveau Front populaire,
00:14:03mais je dis bien la France insoumise.
00:14:05Une distinction qui serait faite entre LFI et les autres partis.
00:14:07Il y aura une subtilité avec cette distinction qui sera faite.
00:14:10Et c'est pour cela que c'est assez compliqué
00:14:13de donner une consigne de vote claire,
00:14:15tout simplement parce qu'ils vont étudier
00:14:17les résultats du premier tour, circonscription par circonscription.
00:14:20En cas de duel RN-LFI,
00:14:22on ne sait pas trop ce qui se passera.
00:14:24Par contre, en cas de triangulaire
00:14:26RN-LFI, candidat,
00:14:28qu'il soit macroniste
00:14:30ou LR-Macron compatible,
00:14:34là, vous avez compris que potentiellement
00:14:37le camp dit républicain,
00:14:39le camp dit présidentiel,
00:14:41pourrait très bien apporter son soutien
00:14:43à LR compatible,
00:14:45à un PS-Macron compatible,
00:14:47à potentiellement un vert-Macron compatible,
00:14:49tout simplement parce qu'ils sont déjà dans l'après-second tour
00:14:52pour tenter de restructurer
00:14:54les forces politiques au sein de l'Assemblée nationale.
00:14:56Clémence Delongre,
00:14:58que vous inspire cette stratégie du camp présidentiel ?
00:15:00On a du mal à y voir clair parce que ça va se jouer
00:15:02circonscription par circonscription.
00:15:04Le problème d'avoir renvoyé
00:15:06des ados les extrêmes, c'est-à-dire que maintenant,
00:15:08vous vous retrouvez dans une situation de blocage,
00:15:10il va falloir faire au cas par cas.
00:15:12C'est lui qui a fait monter ces deux blocs-là,
00:15:14donc il ne peut s'en prendre qu'à lui-même.
00:15:16Et après, sur le fait de faire au cas par cas,
00:15:18je ne suis pas sûre que les électeurs
00:15:20feront au cas par cas.
00:15:22Peut-être qu'ils verront un nouveau front populaire
00:15:24et je pense que pour beaucoup d'électeurs
00:15:26de la Macronie, ça peut faire peur
00:15:28de voir un nouveau front populaire et ça ne m'étonnerait pas
00:15:30que des électeurs au second tour
00:15:32ou au premier iront vers le Rassemblement National
00:15:34plutôt que vers le nouveau front populaire
00:15:36qui pour eux est quand même un énorme repoussoir.
00:15:38Il y en a une en tout cas qui s'agace de ce manque
00:15:40de clarté de la part du camp présidentiel,
00:15:42c'est Marine Tondelier, la cheffe
00:15:44des Verts. Elle a adressé
00:15:46une lettre à destination des partis centristes.
00:15:48Elle leur demande justement
00:15:50d'éclaircir leur position.
00:15:52Elle s'est exprimée également à ce sujet. Je vous propose
00:15:54de l'écouter et je vous fais réagir à Frédéric.
00:15:56J'écrirai à Horizons,
00:15:58à Renaissance, au Modem,
00:16:00à l'UDI. Je demanderai même
00:16:02à les voir parce que je veux qu'ils m'expliquent les yeux dans les yeux
00:16:04ce qu'ils n'ont pas compris. Je veux qu'ils m'expliquent
00:16:06les yeux dans les yeux, pourquoi ils ne font pas la différence
00:16:08entre l'extrême droite et la gauche.
00:16:10Je veux qu'ils m'expliquent les yeux dans les yeux ce qu'ils sont en train
00:16:12de faire parce que ce qu'il faut que les gens sachent
00:16:14c'est que les sondages montrent que
00:16:16ce désistement républicain
00:16:18pourrait faire basculer
00:16:20des dizaines de circonscriptions à l'extrême droite
00:16:22ou pas selon que la consigne est tenue ou pas
00:16:24par tous les partis de ce pays.
00:16:26Frédéric Durand, vous comprenez cette initiative de Marine Tondelier
00:16:28qui renvoie en réalité la majorité
00:16:30à ses responsabilités. Oui, d'abord
00:16:32parce qu'on est, il faut le redire, dans un changement
00:16:34de paradigme extrêmement brutal. Jusqu'à
00:16:36aujourd'hui, le seul front républicain
00:16:38qu'on connaissait s'adressait au
00:16:40Rassemblement National ou au FN
00:16:42précédemment. Donc évidemment,
00:16:44on a franchi
00:16:46un cap de ce point de vue là.
00:16:48Ça c'est la première chose. Et puis parce que
00:16:50finalement, par le biais de
00:16:52LFI, l'extrême gauche
00:16:54est rentrée à l'Assemblée Nationale.
00:16:56Ça aussi, on ne le dit pas trop, on ne le voit pas
00:16:58mais c'est la réalité. Alors il y a un petit peu
00:17:00d'extrême gauche chez les Verts, c'est résiduel.
00:17:02Chez les communistes, il n'y en a pas
00:17:04beaucoup parce qu'ils sont assis assez anti-extrême
00:17:06gauche. Et je dirais qu'au PS
00:17:08ils sont reconvertis
00:17:10ce sont des sociaux-démocrates
00:17:12sociaux-libéraux. Par contre, chez la
00:17:14France Insoumise, il y a beaucoup d'extrême
00:17:16gauche qui sont du coup rentrées au Parlement.
00:17:18Dans la Lyon, c'est même le NPA, la Ligue des
00:17:20Antifascistes. C'est ça. Et donc, vous savez, ça a
00:17:22complètement bousculé le paysage précédent
00:17:24qui était celui, il y avait d'un côté
00:17:26les partis qu'on appelait de gouvernement et les autres.
00:17:28LFI est venu bousculer tout ça.
00:17:30Donc forcément, partant de là,
00:17:32Macron a beau jeu de mettre sur
00:17:34un pied d'égalité une gauche
00:17:36et une
00:17:38extrême droite qui en gros
00:17:40et les uns et les autres
00:17:42risqueraient de produire à terme la guerre civile.
00:17:44Donc la vraie difficulté, c'est de dire
00:17:46quel est le candidat qui va produire, qui risque
00:17:48de faire en sorte que se produise
00:17:50une guerre civile, qu'on doit soutenir au second tour.
00:17:52Vous voyez un peu le casse-tête que ça représente.
00:17:54Donc effectivement, je crois qu'il va y avoir du
00:17:56cap. En fait, il n'y a pas de stratégie. Ils se sont
00:17:58vus pour faire une stratégie nationale.
00:18:00Ils en sont absolument incapables
00:18:02parce que
00:18:04c'est trop complexe à ce stade
00:18:06quand on est minoritaire.
00:18:08On va passer à un autre sujet. On reparlera politique évidemment
00:18:10dans la deuxième heure de cette émission. Mais on va
00:18:12revenir sur le drame de Courbevoie.
00:18:14On en sait désormais un peu plus sur le
00:18:16profil des suspects.
00:18:18Trois mineurs qui sont donc suspectés du viol
00:18:20et de l'agression antisémite d'une
00:18:22enfant de 12 ans. Nos équipes se sont rendues
00:18:24sur place, à Ruel-Malmaison notamment.
00:18:26Je vous propose de regarder ce reportage de Fabrice Elsner,
00:18:28Maxime Lavandier et Maxime Legay.
00:18:30Après le viol
00:18:32et l'agression antisémite de l'enfant de
00:18:3412 ans survenu à Courbevoie,
00:18:36une question est sur toutes les lèvres.
00:18:38Pourquoi un tel déchaînement de violence ?
00:18:40Un des éléments de réponse se trouve
00:18:42sans doute à Ruel-Malmaison, d'où sont
00:18:44originaires deux des principaux mis en cause
00:18:46et notamment le mineur de 12 ans
00:18:48suspecté d'être l'instigateur du viol.
00:18:50Cette jeune fille était scolarisée
00:18:52au sein du même collège que ce dernier.
00:18:54Elle décrit un jeune garçon violent.
00:18:56Il insultait des personnes
00:19:00et faisait beaucoup de cris
00:19:02aussi par les profs.
00:19:06Un moment, il a même tapé ma meilleure amie.
00:19:08Du côté des connaissances
00:19:10d'un des autres mineurs de 13 ans
00:19:12suspectés d'avoir participé au viol,
00:19:14on dépeint un garçon à problème
00:19:16mais on ne s'imaginait pas qu'il aurait été
00:19:18capable de commettre une telle ignominie.
00:19:20Il est sorti du cadre familial.
00:19:22Il a été affûté
00:19:24auparavant.
00:19:26Il a été viré plusieurs fois de son collège.
00:19:28C'est le truc de trop qu'il a fait.
00:19:30Je ne pensais pas qu'il allait être là-bas.
00:19:32Je savais que c'était une personne assez chipée
00:19:34mais d'aller faire ça...
00:19:36Non, jamais j'aurais pensé.
00:19:38Deux jeunes de 13 ans ont été mis en examen pour viol en réunion.
00:19:40Quant au mineur de 12 ans,
00:19:42il a été placé sous le statut de témoin assisté
00:19:44concernant l'effet de viol
00:19:46et fait l'objet d'une mesure éducative provisoire
00:19:48avec placement en foyer.
00:19:50Les profils des mineurs
00:19:52suspects sont quand même assez frappants.
00:19:54On a des informations également sur
00:19:56l'un des individus en décrochage scolaire
00:19:58imprégné par une idéologie
00:20:00de haine à l'égard des Juifs,
00:20:02à l'égard d'Israël, sur fond de conflit
00:20:04entre Israël et le Hamas.
00:20:06Frédéric Durand, c'est compliqué finalement
00:20:08d'avoir une réponse à cette situation
00:20:10parce qu'on voit là des suspects très jeunes
00:20:12qui sont pourtant
00:20:14suspectés de crimes
00:20:16vraiment dramatiques et terribles.
00:20:18Oui, tout à fait. C'est normal qu'on aille
00:20:20regarder toutes les pistes. Pourquoi ? Parce qu'on essaie de
00:20:22comprendre, on essaie d'expliquer ce qui
00:20:24a priori est inexplicable
00:20:26en nos yeux.
00:20:28Deux enfants de 13 ans
00:20:30qui se retrouvent à violer une enfant de 12 ans.
00:20:32C'est au-delà du fait
00:20:34divers ou du fait
00:20:36de société. Pour moi, c'est quasiment un fait
00:20:38civilisationnel.
00:20:40Comment, je l'avais déjà dit
00:20:42sur ce plateau, mais comment a-t-on été éduqués ?
00:20:44Quelle valeur nous a-t-on transmise ou pas transmise
00:20:46pour qu'on en arrive
00:20:48au passage à l'acte ?
00:20:50Parce qu'il y a une chose qui peut être
00:20:52d'insulter.
00:20:54Mais là, on est
00:20:56dans un passage à l'acte, dans une agression,
00:20:58dans une barbarie, une violence inouïe.
00:21:00Donc, on cherche des explications.
00:21:02On peine malgré tout à en trouver
00:21:04parce qu'au-delà du fait
00:21:06qu'il y a de l'antisémitisme derrière,
00:21:08c'est un petit embrigadement idéologique.
00:21:10Mais à 12 ans, on n'est pas formés.
00:21:12A 13 ans, on n'est pas formés idéologiquement.
00:21:14Et on fait un passage à l'acte.
00:21:16Donc, ça me paraît assez dangereux.
00:21:18C'est même très inquiétant.
00:21:20Clémence Delongreil, ils sont le fruit,
00:21:22c'est mineur, aussi d'un climat
00:21:24sans doute qui est, notamment, depuis
00:21:26le 7 octobre dernier,
00:21:28plus généralement, une époque,
00:21:30une société qui mène à avoir
00:21:32des individus d'une douzaine, treizaine d'années
00:21:34qui sont capables d'agissements pareils.
00:21:36Il faudra, je pense, se poser dans l'enquête
00:21:38la question de la responsabilité des parents
00:21:40parce qu'à 12 ans, les parents ont encore un rôle à jouer.
00:21:42Mais effectivement, je pense qu'ils baignent aussi,
00:21:44on le voit avec cet acte horrible qui a été commis,
00:21:46intégrer
00:21:48un antisémitisme profond.
00:21:50Et en tout cas, je crois que c'est les parents
00:21:52de l'enfant qui a été violé,
00:21:54qui parlait de mimétisme
00:21:56avec ce qu'a commis le Hamas.
00:21:58En se filmant, notamment.
00:22:00Il y a un ressentiment d'impunité parce qu'il se filme.
00:22:02Mais en plus de ça, ils ont intégré un antisémitisme
00:22:04de le commettre par des actes.
00:22:06Donc vraiment, il faut se poser des questions
00:22:08sur l'âge et l'intégration
00:22:10de cet antisémitisme dès 12 ans
00:22:12et à ce niveau-là. Ça pose vraiment question.
00:22:14Florent Tardif, du point de vue politique, il y a deux aspects.
00:22:16D'abord, il y a le climat qui est nourri,
00:22:18on le sait bien, par une certaine partie
00:22:20de l'échiquier politique.
00:22:22Tout le monde voit très bien où je veux en venir.
00:22:24Et puis, il y a l'autre aspect, sans doute encore un peu plus délicat,
00:22:26c'est quelle réponse pénale on peut apporter sur des mineurs.
00:22:28On sait que c'est un chantier auquel a tenté de s'attaquer
00:22:30le gouvernement par la voix de Gabriel Attal.
00:22:32C'est aussi devenu un sujet de campagne.
00:22:34Ça reste néanmoins très compliqué aujourd'hui
00:22:36d'apporter une réponse à des situations pareilles.
00:22:38Oui, c'est un sujet très complexe,
00:22:40d'autant plus quand on parle de mineurs,
00:22:42pour certains d'entre eux,
00:22:44de moins de 13 ans.
00:22:46Il y a eu cette tentative
00:22:48de la majorité, certes relative aujourd'hui,
00:22:50d'aborder le sujet.
00:22:52Gabriel Attal, lors de sa conférence de presse
00:22:54la semaine dernière, pour présenter les différentes mesures,
00:22:56justement, qu'il soutient
00:22:58dans cette campagne des législatives,
00:23:00a dit qu'il y aurait très prochainement
00:23:02un projet de loi
00:23:04qui serait présenté, si
00:23:06il détient toujours la majorité,
00:23:08post-élection législative
00:23:10anticipée.
00:23:12Ensuite, pour répondre
00:23:14au deuxième point que vous souleviez,
00:23:16depuis le 7 octobre,
00:23:18en plus de cet antisémitisme
00:23:20qui ressurgit
00:23:22depuis un certain nombre d'années,
00:23:24malheureusement, dans notre pays,
00:23:26il y a non plus uniquement
00:23:28des faits antisémites,
00:23:30il y a un antisémitisme d'atmosphère
00:23:32qui est entretenu,
00:23:34et vous l'avez soulevé,
00:23:36par une partie de la classe politique,
00:23:38la France insoumise notamment, pour ne pas
00:23:40la nommer. C'est-à-dire que
00:23:42sous couvert d'antisionisme,
00:23:44on entretient
00:23:46un discours qui
00:23:48amène, finalement,
00:23:50une partie de la population
00:23:52à commettre
00:23:54ces faits-là, tout simplement
00:23:56parce qu'il y a une sorte
00:23:58de relativisme
00:24:00de la part de ces acteurs politiques
00:24:02vis-à-vis de ces faits antisémites.
00:24:04Tout ça n'explique pas un passage à l'acte
00:24:06à 13 ans. C'est-à-dire qu'on peut
00:24:08décrire un climat, etc. C'est pour ça.
00:24:10Y compris, à terme de loi,
00:24:12ils ont au-delà de 13 ans, ils risquent 10 ans de prison.
00:24:14Ils vont sortir à 23 ans, mais comment ?
00:24:16C'est-à-dire que, pour moi, il y a une question
00:24:18d'éducation, de transmission
00:24:20de valeurs, vraiment des questions très profondes
00:24:22qui sont posées à la société tout entière
00:24:24parce que c'est inconcevable.
00:24:26Et ça va au-delà des lois, et ça va au-delà de tout ça.
00:24:28J'ai vu qu'Emmanuel Macron voulait faire une heure
00:24:30d'explication ou d'échange sur la laïcité.
00:24:32Ça paraît complètement dérisoire
00:24:34au regard de ce qui s'est passé.
00:24:36Merci. On arrive au bout de cette
00:24:38première demi-heure. On marque une pause. On revient
00:24:40dans quelques instants avec le journal de Vincent Fandèche.
00:24:54Le placement sous contrôle judiciaire
00:24:56des deux mineurs interpellés.
00:24:58Ils seront jugés pour dégradation volontaire
00:25:00par moyens dangereux. Ils sont donc
00:25:02en liberté, en attendant leur procès.
00:25:04Les détails avec Solène Boulan.
00:25:08Dans l'attente de leur jugement,
00:25:10les deux adolescents de 13 ans interpellés
00:25:12jeudi dernier pour l'incendie d'une école
00:25:14à mes yeux, ont été placés sous contrôle
00:25:16judiciaire. Selon les informations
00:25:18du Figaro, ils comparaîtront
00:25:20pour dégradation volontaire par moyens
00:25:22dangereux. Le contrôle judiciaire, c'est une mesure
00:25:24restrictive de liberté, mais en clair
00:25:26vous êtes à l'extérieur et vous devez répondre
00:25:28à un certain nombre d'obligations, de ne pas vous rendre
00:25:30dans certains lieux, pointer à un commissariat,
00:25:32etc. Mais en soi, vous êtes effectivement
00:25:34à l'extérieur, vous n'êtes pas dans un centre
00:25:36privatif de liberté. Mercredi dernier, en fin
00:25:38d'après-midi, les deux élèves s'étaient
00:25:40introduits dans l'établissement en brisant une vitre.
00:25:44Les deux individus avaient dégradé les locaux
00:25:46avant de mettre le feu à plusieurs
00:25:48endroits.
00:25:50Elle est là depuis qu'on était petits.
00:25:52Elle était là.
00:25:54Le feu s'était propagé dans l'établissement,
00:25:56détruisant deux salles de classe.
00:25:58Au total, quatre départs
00:26:00de feu ont été décelés devant et derrière
00:26:02l'école, selon nos confrères du Figaro.
00:26:04C'est méchant, il y a encore une voiture
00:26:06d'aide qui arrive. Un autre
00:26:08lycée est mis à disposition pour accueillir
00:26:10les 240 élèves de l'école primaire
00:26:12qui restent fermés pour une durée indéterminée.
00:26:14Avis aux amateurs
00:26:16de Bonnes Affaires, les soldes
00:26:18débutent aujourd'hui.
00:26:20Et c'est parti pour quatre semaines de promos jusqu'au 30 juillet prochain.
00:26:22Un rendez-vous qui, cependant, n'attire
00:26:24plus autant les consommateurs qu'avant.
00:26:26Reportage de Jean-Laurent Constantini avec Solène Boulan.
00:26:30À la question « Comptez-vous faire
00:26:32les soldes cette année ? », voici ce que
00:26:34les Français répondent.
00:26:36Je ne les fais jamais.
00:26:38Pas du tout.
00:26:40Selon une étude d'OpinionWay,
00:26:4259% des Français ne feront pas
00:26:44les soldes cette année. Et les
00:26:46raisons sont multiples. Vente en ligne,
00:26:48fast fashion et manque de pouvoir d'achat
00:26:50pourraient avoir raison des périodes de
00:26:52promotion. Déjà, c'est toujours des vieux chiffons.
00:26:54Il y a trop
00:26:56de monde et je ne suis pas très patiente.
00:26:58Je pense qu'on n'a plus le réflexe d'aller peut-être
00:27:00en ligne, éventuellement, mais d'aller dans les
00:27:02magasins pour les soldes, je pense qu'on n'a plus vraiment le réflexe, en tout cas pas pour moi.
00:27:04Je fais attention à ce que je dépense quand même
00:27:06en termes de vêtements parce que
00:27:08je privilégie quand même la seconde main aujourd'hui.
00:27:10Cet hiver déjà,
00:27:12l'Alliance du Commerce pointait une baisse
00:27:14d'activité de presque 6% par
00:27:16rapport à 2023. A cela
00:27:18s'ajoute un contexte politique et économique
00:27:20moraux, selon cet économiste.
00:27:22La confiance des ménages n'est pas là.
00:27:24Elle a déjà baissé le mois dernier.
00:27:26Elle continue de baisser et évidemment,
00:27:28avec ce climat délétère lié
00:27:30à la dissolution, aux élections législatives,
00:27:32ça ne va pas arranger les choses.
00:27:34D'autant que les ménages, ne l'oublions pas,
00:27:36ont très peu pouvoir d'achat, l'inflation
00:27:38reste toujours élevée et
00:27:40a fortiori, s'il y a encore des inquiétudes
00:27:42après le 8 juillet, si on a une sorte
00:27:44de crise politique qui dure, alors là,
00:27:46ça veut dire plusieurs mois consécutifs
00:27:48de baisse de la consommation.
00:27:50Selon l'étude OpinionWay, les Français
00:27:52prévoient cette année un budget moyen de 307 euros
00:27:54pour les soldes d'été,
00:27:56soit 55 euros de moins que l'an dernier.
00:27:58L'internationale,
00:28:00situation chaotique au Kenya
00:28:02après des manifestations
00:28:04meurtrières hier. Au moins 22 personnes
00:28:06auraient été tuées en marge de manifestation
00:28:08en tri gouvernemental,
00:28:10un bilan donné par l'organisme
00:28:12de défense des droits humains. La police
00:28:14a tiré à balles réelles de nombreuses reprises
00:28:16sur les manifestants. Les images sont
00:28:18commentées par Corentin Brio.
00:28:22Un vent de révolte
00:28:24qui a tourné au drame.
00:28:26Depuis une semaine partout au Kenya,
00:28:28des manifestations se sont
00:28:30organisées pour s'opposer à un projet
00:28:32de nouvelle taxe du gouvernement.
00:28:34Mais hier, dans la capitale
00:28:36Hanerobi, la manifestation
00:28:38a viré au chaos. Des manifestants
00:28:40ont forcé les barrages de police
00:28:42et pénétré dans le Parlement.
00:28:46Vous êtes des hypocrites. Vous ne nous faites pas peur.
00:28:48Vous ne nous faites pas peur.
00:28:50La police a alors
00:28:52tiré à balles réelles sur les manifestants,
00:28:54tuant au moins 5 personnes
00:28:56et faisant au moins 31 blessés,
00:28:58selon plusieurs ONG.
00:29:00Si après quelques dizaines de minutes, la police
00:29:02a repris le contrôle de l'enceinte
00:29:04d'un Parlement complètement saccagé,
00:29:06les manifestations ont
00:29:08violemment continué dans les rues de la capitale.
00:29:10La demi-sœur de l'ex-président
00:29:12des Etats-Unis, Barack Obama,
00:29:14a même été gazée
00:29:16en pleine interview.
00:29:18Le président kényan
00:29:20a de son côté condamné
00:29:22ses attaques.
00:29:24Aujourd'hui, le Kenya
00:29:26a subi une attaque sans précédent
00:29:28contre sa démocratie, l'état de droit
00:29:30et l'intégrité de ses institutions
00:29:32constitutionnelles.
00:29:34L'expression par ailleurs légitime des droits
00:29:36et des libertés fondamentaux de réunion
00:29:38a été infiltrée et détournée
00:29:40par un groupe de criminels organisés.
00:29:44Au moins 13 personnes
00:29:46ont été tuées lors de la journée d'hier.
00:29:48Les organisateurs
00:29:50ont d'ores et déjà annoncé
00:29:52de nouvelles manifestations demain,
00:29:54mais cette fois-ci pacifiques.
00:29:56Merci Vincent pour ce point complet
00:29:58sur l'information. Prochain rendez-vous,
00:30:00le Grand JT de 15h. On marque une pause,
00:30:02180 minutes info, pour poursuivre nos débats.
00:30:04A tout de suite.
00:30:08De retour dans 180 minutes info,
00:30:10on continue à parler de politique.
00:30:12On est à J-4 du premier tour
00:30:14des élections législatives, toujours
00:30:16en compagnie de Frédéric Durand, Clémence Delonglet
00:30:18et Florian Tardif. On va parler
00:30:20de la gauche, du nouveau Front Populaire
00:30:22où les tensions demeurent,
00:30:24elles persistent, si on peut dire,
00:30:26au sein même de certains partis de l'Alliance. Vous allez comprendre.
00:30:28Par exemple, avec la France Insoumise,
00:30:30François Ruffin a été interrogé
00:30:32hier. Voilà comment il parle
00:30:34de Jean-Luc Mélenchon, qu'il qualifie en réalité
00:30:36d'épouvantail. Il est donc en Picardie.
00:30:38François Ruffin, au moment où il prononce
00:30:40ses mots, ce n'est pas un appui. Jean-Luc Mélenchon,
00:30:42ici, c'est plutôt quelque chose qui
00:30:44repousse les électeurs. Je pense que
00:30:46c'est un obstacle à la victoire
00:30:48du Front Populaire. Il poursuit.
00:30:50Sans doute, il est nécessaire d'aller sur les
00:30:52plateaux télé, mais ça serait bien que les dirigeants
00:30:54de la France Insoumise soient ici
00:30:56à discuter avec les gens, à convaincre
00:30:58et à combattre le rassemblement
00:31:00national. Ni une ni deux.
00:31:02Réaction d'un lieutenant de Jean-Luc
00:31:04Mélenchon, alors qu'il n'a pas été investi
00:31:06pour être député, mais qui continue
00:31:08à défendre son mentor. C'est Adrien
00:31:10Quatennens qui réagit donc aux
00:31:12déclarations de François Ruffin.
00:31:14Ce n'est plus du melon, c'est une pastèque. Attention,
00:31:16à force de gonfler, ça va exploser.
00:31:18Si Mélenchon et la France Insoumise ne t'avaient
00:31:20pas investi, tu n'existerais pas. Et aujourd'hui,
00:31:22tirer contre lui est ton assurance-vie.
00:31:24Si belle soit-elle, la Picardie
00:31:26n'est pas le pays. Rejoins le
00:31:28RN direct, on gagnera du temps
00:31:30et de l'énergie.
00:31:32Bonne ambiance, Frédéric Durand à gauche.
00:31:34Ça se passe bien, visiblement.
00:31:36Il y a un problème très profond, c'est-à-dire
00:31:38qu'il y a une différence de stratégie
00:31:40fondamentale entre Mélenchon
00:31:42et Ruffin. Mais on passe un cap.
00:31:44Non, mais Ruffin, il dit qu'il faut unir
00:31:46la France des Tours et la France des Bourgs.
00:31:48Donc il a bien pris conscience de la diagonale du vide,
00:31:50il a bien pris conscience de cette France périphérique
00:31:52que décrit Christophe Guy, lui, très
00:31:54souvent, tandis que Mélenchon est plutôt,
00:31:56et vous regardez les scores d'ailleurs, plutôt resserré
00:31:58autour des grandes
00:32:00métropoles et autour de la,
00:32:02on va dire, de la France des Tours.
00:32:04Et d'ailleurs, ce qui caractérise, de ce point
00:32:06de vue, Ruffin est plus proche de Roussel
00:32:08sur ces questions-là, puisqu'il dit, mais en gros,
00:32:10la France populaire, ce n'est pas que la France des banlieues.
00:32:12C'est aussi toute cette France
00:32:14livrée à elle-même, où on a enlevé des usines,
00:32:16ces villes moyennes, ces petites villes, etc.,
00:32:18et y compris la ruralité.
00:32:20Et donc, cette différence-là, il ne faut pas
00:32:22croire que c'est juste une mésentente de personne,
00:32:24sans doute y a-t-il aussi de cela,
00:32:26mais je pense que, profondément,
00:32:28il y a une stratégie qui n'est pas la même,
00:32:30dans le cas de la tête de la LFI,
00:32:32plutôt sur des stratégies
00:32:34communautaristes, alors que
00:32:36Ruffin est beaucoup plus sur des stratégies républicaines
00:32:38et de rassemblement des classes populaires.
00:32:40Clémence Delongrey, en 48 heures, on est passé de
00:32:42Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre
00:32:44à Jean-Luc Mélenchon est un obstacle à la victoire.
00:32:46À ce rythme-là, on va avoir des affrontements
00:32:48de plus en plus intenses entre
00:32:50forces de gauche, entre eux, le même parti.
00:32:52Rappelons-le, François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon
00:32:54appartiennent, jusqu'à preuve du contraire, au même parti.
00:32:56Pour le moment, oui. Mais après, là, rien ne va plus
00:32:58aujourd'hui, mais dès le début de leur alliance,
00:33:00et même dès le début du parti, ça n'allait pas, et il ne faut pas
00:33:02se leurrer. Je suis d'accord sur l'analyse, François Ruffin
00:33:04a très bien compris que le RN avait gagné
00:33:06les classes populaires, je crois que c'est
00:33:0850% un peu plus au scrutin européen.
00:33:10Donc, forcément, François Ruffin n'a
00:33:12pas du tout la même stratégie que Mélenchon.
00:33:14Ça se voit, et leur alliance est en fait totalement
00:33:16contre nature à gauche, mais eux, au moins,
00:33:18arrivent à faire une alliance, même s'ils ne partagent rien, alors qu'à droite,
00:33:20pour le coup, il y a plus de points communs,
00:33:22et là, l'alliance ressemble beaucoup plus compliquée.
00:33:24Mais donc, forcément, ces différences, elles vont se sentir,
00:33:26et on le voit maintenant, et ça va exploser, je pense,
00:33:28dès le 7 juillet prochain.
00:33:30Florian Tardif, comment on explique cette surprésence
00:33:32médiatique de Jean-Luc Mélenchon ? On avait eu le souvenir
00:33:34de Emmanuel Macron nous disant qu'il allait faire
00:33:36trois interventions par semaine. En fait, c'est plutôt
00:33:38Jean-Luc Mélenchon qui en est à trois interventions
00:33:40par semaine, et on sait que ça semble
00:33:42être plutôt contre-productif. En tout cas,
00:33:44les enquêtes d'opinion nous montrent qu'il est plutôt un repoussoir
00:33:46pour les Français de manière générale,
00:33:48mais même chez les électeurs de gauche.
00:33:50Alors, le problème du nouveau
00:33:52Front populaire, c'est en partie la France insoumise,
00:33:54et le problème de la France insoumise,
00:33:56c'est en partie Jean-Luc Mélenchon.
00:33:58Le problème, c'est que
00:34:00la France insoumise s'est tout de même construite
00:34:02autour de la figure de Jean-Luc Mélenchon.
00:34:04C'est un petit peu le même principe
00:34:06que le macronisme. Alors certes,
00:34:08aujourd'hui, on a une émancipation
00:34:10progressive, on l'a vu
00:34:12avec Gabriel Attal, avec Édouard Philippe
00:34:14ou avec d'autres ministres ou députés,
00:34:16de la figure du chef
00:34:18de l'État. Eh bien, il est en train presque
00:34:20de se passer exactement la même chose du côté
00:34:22de la France insoumise. Pourquoi ? Tout simplement parce que
00:34:24effectivement, on se rend compte que
00:34:26Jean-Luc Mélenchon est pour bonne partie
00:34:28des Français un épouvantail, un repoussoir.
00:34:30Lorsque l'on regarde
00:34:32les sondages, je crois qu'il y a plus
00:34:34de 80% des
00:34:36Français qui n'aiment pas la figure de Jean-Luc Mélenchon,
00:34:38compte tenu notamment
00:34:40des différentes outrances
00:34:42ou des différents propos qu'il a
00:34:44pu tenir ces
00:34:46derniers mois, plus précisément d'ailleurs.
00:34:48Ça, c'est le premier point.
00:34:50Et le deuxième point, et là je rejoins tout à fait
00:34:52ce qui vient d'être dit, c'est qu'il y a une différence
00:34:54fondamentale dans la stratégie
00:34:56d'une de la
00:34:58conflictualité que
00:35:00tente de mettre en place Jean-Luc Mélenchon
00:35:02depuis 2012, avec
00:35:04cette tentative de capter
00:35:06l'électorat, notamment des banlieues, qui n'est pas du tout
00:35:08la stratégie de François Ruffin qui
00:35:10depuis des années, et d'ailleurs
00:35:12je ne souscris pas du tout aux propos tenus
00:35:14par Adrien Quatennens
00:35:16qui dit que François Ruffin n'était rien avant
00:35:18Jean-Luc Mélenchon. S'il y a bien une des
00:35:20rares personnes au sein de la France Insoumise qui était peut-être
00:35:22quelqu'un avant...
00:35:24Journaliste, je me rappelle.
00:35:26Oui voilà, journaliste, notamment, il s'est fait connaître
00:35:28avec ce documentaire, Merci Patron.
00:35:30Pour le coup,
00:35:32il faudrait peut-être que Adrien Quatennens
00:35:34se rende pas très loin de chez lui,
00:35:36du côté de la Somme, pour se rendre
00:35:38compte qu'effectivement, pour le coup,
00:35:40François Ruffin est assez connu.
00:35:42Mais juste pour terminer en un point,
00:35:44oui, la stratégie
00:35:46défendue par François Ruffin, c'est de ne pas abandonner
00:35:48la classe ouvrière, qui est totalement
00:35:50abandonnée depuis des années
00:35:52par une large
00:35:54partie de la gauche, et effectivement
00:35:56les derniers résultats des élections
00:35:58européennes, c'était pas il y a
00:36:0020 ans, c'était il y a quelques semaines
00:36:02à peine, montrent bien que
00:36:04la classe ouvrière ne vote plus du tout
00:36:06pour
00:36:08les différents
00:36:10partis de gauche, c'est-à-dire que
00:36:12je crois qu'il y a 54%
00:36:14de la classe ouvrière qui a voté
00:36:16pour Jordan Bardella, pour le Rassemblement
00:36:18national, une partie importante
00:36:20également pour Conquête, et une
00:36:22minorité pour la France insoumise.
00:36:24Disons que, effectivement,
00:36:26l'abandon des classes populaires a été théorisé
00:36:28par Terra Nova, le think tank socialiste à l'époque,
00:36:30il y a déjà bien des années,
00:36:32mais il ne faut pas oublier aussi que le départ
00:36:34de la France insoumise, c'est le parti de gauche, c'est le
00:36:36PG de Jean-Luc Mélenchon.
00:36:38Avec qui Jean-Luc Mélenchon a-t-il construit
00:36:40le PG ? Avec Corbière, avec Garrido,
00:36:42avec tous ces gens qu'il a exclus
00:36:44aujourd'hui, c'est-à-dire
00:36:46que les gens avec lesquels
00:36:48il a construit, il a fondé, à son départ
00:36:50du parti socialiste, il a quand même
00:36:52passé 30 ans comme sénateur
00:36:54confortablement installé au PS,
00:36:56après avoir été Lambertiste,
00:36:58et donc les gens avec lesquels il a fondé
00:37:00le PG et qui ensuite donnera la France insoumise,
00:37:02il les a pour la plupart écartés parce qu'ils
00:37:04n'étaient pas sur la même ligne que lui.
00:37:06J'en profite pour vous dire que ce soir vous avez une soirée spéciale
00:37:08sur CNews avec les élections législatives,
00:37:10nous avons des invités récurrents,
00:37:12enfin en tout cas qui vont arriver, qui vont se succéder
00:37:14ce soir, Éric Ciotti notamment à
00:37:1618h, Benjamin Haddad
00:37:18à 19h, Jordan Bardella à 20h30
00:37:20dans l'heure des pro 2, et Yann Brossat,
00:37:22le sénateur communiste, sera invité
00:37:24de 100% politique à 21h.
00:37:26On marque une pause, on se retrouve dans quelques
00:37:28instants pour continuer à parler de ces élections
00:37:30législatives, en attendant, c'est l'heure
00:37:32des livres.
00:37:36De retour dans
00:37:38580 minutes info, il est presque
00:37:4015h, c'est l'heure du Grand Journal
00:37:42avec vous Vincent Vendèche,
00:37:44on est à Gimans 4, du premier tour
00:37:46des élections législatives, et on s'intéresse
00:37:48aujourd'hui à l'arrière-pays
00:37:50niçois où le vote RN est
00:37:52majoritaire. Le parti d'extrême droite
00:37:54y a réalisé de très bons scores lors des
00:37:56scrutins, les habitants que nous avons
00:37:58pu rencontrer motivent leur choix
00:38:00par le besoin de sécurité sur place.
00:38:02Mickaël Dos Santos.
00:38:0469
00:38:06Entre deux parties de bingo,
00:38:08impossible pour ces retraités
00:38:10de ne pas commenter l'actualité.
00:38:12A Bleusasque, nombreux sont ceux qui
00:38:14s'inquiètent de la montée de la violence en France,
00:38:16à tel point que certains
00:38:18prennent désormais leurs précautions.
00:38:20Les gosses qui se plantent au couteau,
00:38:22et puis ce qui s'est
00:38:24passé dernièrement,
00:38:26une jeune fille qui a été
00:38:28agressée, violée, tout ça,
00:38:30ça m'a marqué.
00:38:32Maintenant, je suis obligé le soir
00:38:34de vérifier tout, au niveau de
00:38:36je ferme tout, vous voyez, je me
00:38:38barricade. Récemment, le maire de
00:38:40ce village de l'arrière-pays niçois
00:38:42a recruté un agent de sécurité pour
00:38:44protéger l'école primaire,
00:38:46une mesure qui rassure cette habitante.
00:38:48Nous, ici, a priori,
00:38:50le maire fait ce qu'il faut.
00:38:52Un cadre de vie paisible, un sentiment
00:38:54largement partagé dans les villages aux alentours.
00:38:56Cette commerçante relaie
00:38:58l'état d'esprit des habitants de Berlès-Alpes.
00:39:00Ce sont des gens qui
00:39:02soit sont nés ici et ont
00:39:04envie de garder les choses
00:39:06telles qu'ils les ont connues, soit ce sont des gens
00:39:08qui sont des citadins
00:39:10qui se sont expatriés
00:39:12et qui ont trouvé ici une certaine
00:39:14quiétude.
00:39:16Une quiétude et des prix immobiliers
00:39:18encore attractifs qui ont attiré ces
00:39:20dernières années de nombreux jeunes actifs.
00:39:22Le procès
00:39:24de l'homme jugé pour menace de mort
00:39:26sur le proviseur du lycée Maurice Ravel
00:39:28a été renvoyé au 2 octobre
00:39:30prochain. Le chef d'établissement avait
00:39:32eu une altercation avec une élève pour qu'elle enlève
00:39:34son voile en début d'année, c'était en février.
00:39:36Il avait ensuite annoncé son départ
00:39:38du lycée Célia Barod. Vous suivez
00:39:40ce procès avec Charles Bajet.
00:39:42Procès donc à nouveau reporté.
00:39:44Oui, le procès
00:39:46fait l'objet d'un nouveau report
00:39:48en raison d'un nombre
00:39:50important d'affaires jugées
00:39:52présentées devant la 17ème
00:39:54chambre aujourd'hui au tribunal judiciaire
00:39:56de Paris. Un renvoi prévu donc
00:39:58au 2 octobre prochain. Les avocats
00:40:00de la partie civile, comme dû prévenu, étaient
00:40:02d'abord réticents puis ils ont
00:40:04accepté cette nouvelle date pour que
00:40:06cette affaire, ce dossier, soit jugée dans de
00:40:08bonnes conditions, dans des conditions
00:40:10acceptables. A noter que dans la salle
00:40:12d'audience, il y avait la présence de
00:40:14nombreux élèves, de nombreux jeunes
00:40:16adolescents en stage d'observation,
00:40:18mais aussi des élèves du lycée Maurice Ravel
00:40:20pour l'avocat du proviseur. Il était
00:40:22donc important que cette affaire soit jugée
00:40:24aujourd'hui devant tous ces jeunes.
00:40:26Il doit désormais
00:40:28également, le prévenu, pointer
00:40:30au commissariat
00:40:32une fois par mois. Son contrôle judiciaire
00:40:34a été allégé. Il fait toujours
00:40:36l'objet d'interdictions, notamment
00:40:38l'interdiction de paraître aux abords
00:40:40du lycée Maurice Ravel
00:40:42mais aussi de rentrer en contact
00:40:44avec la victime. Le prochain rendez-vous
00:40:46de ce chapitre judiciaire est donc donné
00:40:48au 2 octobre prochain.
00:40:50Merci beaucoup Célia Barotte
00:40:52et merci à Charles Baget pour les images.
00:40:54Une association islamiste
00:40:56dissoute ce matin en Conseil des ministres.
00:40:58Il s'agit de l'association
00:41:00Jonas Paris. Selon Gérald Darmanin
00:41:02sur X, la haine des extrêmes
00:41:04doit être combattue par la République.
00:41:06Sandra Buisson, que sait-on de cette association ?
00:41:08Elle a été créée
00:41:10il y a 5 ans. Elle dit
00:41:12organiser des conférences, des cours de
00:41:14soutien, encadrer les jeunes pour
00:41:16éviter qu'ils tombent dans
00:41:18la délinquance. Elle diffuse ses enseignements
00:41:20notamment sur une chaîne Telegram
00:41:22suivie par 60 000
00:41:24personnes. Une soixantaine
00:41:26d'enfants de leur côté assistent actuellement
00:41:28aux cours gratuits mais
00:41:30l'association a une stratégie de recrutement
00:41:32active qui lui a permis de toucher
00:41:34jusqu'à 600 élèves et pas
00:41:36avec n'importe quel enseignement.
00:41:38Les autorités reprochent à
00:41:40cette organisation de prener un islam radical,
00:41:42la supériorité de la
00:41:44charia, de rejeter les valeurs
00:41:46de la République et ses institutions.
00:41:48Dans ses cours, on
00:41:50promeut la supériorité de l'homme
00:41:52sur la femme, on légitime la violence
00:41:54pour punir une épouse, la violence
00:41:56contre les homosexuels, on y tient
00:41:58un discours haineux, discriminatoire
00:42:00et violent contre les non-musulmans.
00:42:02Autre lourde accusation
00:42:04aux yeux des autorités, l'association
00:42:06contribue à la promotion d'une
00:42:08idéologie islamiste radicale
00:42:10de nature à provoquer
00:42:12des actes de terrorisme en France
00:42:14ou à l'étranger. Elle diffuse des
00:42:16enseignements qui légitiment le djihad armé,
00:42:18la guerre sainte et entretient
00:42:20des liens étroits avec des individus ancrés dans le
00:42:22djihadisme. Par exemple, certains ont même été impliqués
00:42:24dans des infractions terroristes.
00:42:26En février dernier, par exemple,
00:42:28un de ses élèves a été condamné
00:42:30à trois ans de prison dont un avec
00:42:32l'association de malfaiteurs
00:42:34terroristes. Merci beaucoup
00:42:36Sandra Buisson du service police-justice
00:42:38de CNews. On en vient maintenant au
00:42:40procès des bourreaux de Nathalie Debailly
00:42:42enlevée et tuée en mai 2019.
00:42:44Parmi eux, son ex-conjoint.
00:42:46Aujourd'hui, ils sont entendus,
00:42:48les proches de la victime Noémie Choulle.
00:42:50Vous suivez ce procès pour CNews.
00:42:52Ses proches qui ont donc témoigné
00:42:54aujourd'hui du calvaire vécu par Nathalie Debailly
00:42:56pendant des mois avant son
00:42:58assassinat. Oui, c'est une famille
00:43:00qui a assisté impuissante à cette
00:43:02descente aux enfers. Son frère, sa
00:43:04sœur, ses enfants sont venus
00:43:06à tour de rôle raconter la peur
00:43:08qui s'installe chez Nathalie Debailly dès le début
00:43:10de son histoire avec Jérôme Tonneau
00:43:12et qui s'accentue quand elle décide de le quitter.
00:43:14Les serrures qu'elle change,
00:43:16la bombe lacrymogène
00:43:18qu'elle achète, les mains courantes
00:43:20et la plainte déposée sans réponse
00:43:22de la police, les traits de son visage
00:43:24qui changent. Elle est épuisée,
00:43:26terrifiée, se souvient sa sœur.
00:43:28Après l'assassinat de Nathalie Debailly,
00:43:30chacun fait comme il peut. Sa sœur
00:43:32Peggy refuse de suivre
00:43:34l'enquête. Je ne voulais pas être confrontée à ce
00:43:36qu'elle a vécu pour ne pas perdre pied.
00:43:38Leur petit frère Nicolas décide
00:43:40quant à lui de retracer tel un enquêteur
00:43:42toute la chronologie du calvaire de
00:43:44Nathalie. Tant que je suis dans le combat,
00:43:46je ne suis pas dans l'atrocité. C'est en faisant
00:43:48cette chronologie que la famille comprend
00:43:50que c'est un cas d'école, un féminicide
00:43:52qui aurait pu être évité. Nathalie
00:43:54savait qu'elle pouvait mourir.
00:43:56L'avocat général prend alors la parole.
00:43:58Je comprends votre colère, votre incompréhension.
00:44:00On vous doit des excuses.
00:44:02On a mal apprécié le danger, la menace
00:44:04et surtout la détermination
00:44:06de celui qui est assis derrière vous.
00:44:08Merci beaucoup Noémie Schultz en direct
00:44:10du tribunal de Douai.
00:44:12La baignade dans la Seine sera-t-elle
00:44:14vraiment possible pour les Jeux
00:44:16olympiques ? Je sais que ça vous taraude
00:44:18cher Thomas. Néanmoins, il faudra attendre un petit peu puisque
00:44:20les résultats des derniers tests sanitaires
00:44:22ne sont pas encore suffisants.
00:44:24Les pluies intenses, notamment de ces dernières
00:44:26semaines, posent problème.
00:44:28Les détails, le reportage de Raphaël Lasreg
00:44:30avec Alice Sommerer.
00:44:32À un mois des JO de Paris,
00:44:34les résultats des analyses de l'eau de la Seine
00:44:36interrogent encore. Nous avons demandé
00:44:38à quelques Parisiens s'ils envisageaient
00:44:40de se baigner dans le fleuve. Les réponses sont
00:44:42mitigées. Très polluées.
00:44:44Elles ne donnent pas envie
00:44:46du point de vue visuel.
00:44:48Je pourrais, mais il faudrait que je me douche
00:44:50après. Là, je la regarde depuis tout
00:44:52à l'heure, il y a des petits trucs qui flottent. Après, en vrai, c'est des
00:44:54bouts de bois.
00:44:56C'est peut-être plus
00:44:58une histoire de couleurs. Oui, mais pareil,
00:45:00je me laverais
00:45:02et je frotterais très fort derrière.
00:45:04Selon un rapport de l'ONG
00:45:06Surfrider Foundation, les résultats
00:45:08d'une analyse faite le 10 juin dernier
00:45:10montrent que la qualité de l'eau de la Seine
00:45:12est mauvaise, à cause notamment de la
00:45:14présence de colis et d'entérocoques,
00:45:16des bactéries, qui représentent un risque élevé
00:45:18pour les baigneurs, comme l'explique Robert Sebag.
00:45:20Il y a une pollution chimique,
00:45:22si vous voulez, d'un certain nombre
00:45:24de produits qui peuvent être
00:45:26extrêmement irritants
00:45:28et dangereux.
00:45:30Donc, déjà ça, plus les rejets
00:45:32de molécules,
00:45:34de médicaments, parce qu'on n'arrive pas à filtrer tout ça.
00:45:36Pourtant, le 21 juin,
00:45:38lors d'une conférence de presse, le préfet
00:45:40de la région d'Île-de-France, Marc Guillaume,
00:45:42attribuait ses résultats à une mauvaise
00:45:44météo et se disait confiant,
00:45:46quant à la tenue des épreuves olympiques de natation
00:45:48au mois de juillet et août prochain.
00:45:50Les sports,
00:45:52tout de suite.
00:45:54Votre programme avec Nutribullet,
00:45:56un maximum de nutriments en un
00:45:58minimum d'efforts. Et oui,
00:46:00c'est aussi simple que ça avec Nutribullet.
00:46:02Votre programme avec Groupe Verlaine,
00:46:04installateur de panneaux solaires pour
00:46:06professionnels et propriétaires exploitant
00:46:08leur commerce. Groupeverlaine.pro
00:46:10Et les Bleus ont donc assuré l'essentiel
00:46:12hier, se qualifier pour les huitièmes
00:46:14de finale de l'Euro, mais à cause du match
00:46:16nul contre la Pologne, l'équipe de France
00:46:18termine deuxième de son groupe et se complique
00:46:20un petit peu la tâche pour la suite de la compétition.
00:46:22Des Bleus frustrés, mais pas inquiets.
00:46:24Regardez.
00:46:26Au coup de sifflet final, tête basse
00:46:28et mine dépitée. Mission échouée
00:46:30pour des Bleus deuxième du groupe D.
00:46:32C'est une déception. On voulait vraiment
00:46:34bien finir
00:46:36ce groupe-là en finissant premier.
00:46:38C'est comme ça des fois,
00:46:40on n'arrive pas à gagner tout le temps.
00:46:42C'est vraiment dommage parce qu'on a voulu vraiment
00:46:44finir en première place.
00:46:46Guidé par Mbappé de retour, une semaine après sa fracture du nez,
00:46:48l'équipe de France a eu sa chance, mais a peiné
00:46:50encore dans le dernier geste.
00:46:52Illustration avec Dembélé et Mbappé lui-même
00:46:54barré par un Skorupski, homme du match.
00:46:56Une inefficacité chronique,
00:46:58la preuve en statistique.
00:47:00En trois matchs, 48 frappes françaises,
00:47:02deux buts. On a manqué d'efficacité.
00:47:04On est une grande équipe, on va se relever.
00:47:06On a de grands joueurs, de grands attaquants aussi.
00:47:08J'ai entièrement confiance en eux.
00:47:10Sur ces trois matchs, ça a été un peu plus compliqué.
00:47:12Une victoire est de nul,
00:47:14mais comme je vous l'ai dit,
00:47:16moi je reste positif.
00:47:18Le diagnostic est clair, mais le remède pour l'heure,
00:47:20introuvable. C'est sur pénalty
00:47:22que les bleus malades trouvent leur salut.
00:47:24Dembélé fauché par Kivior,
00:47:26Mbappé à la hauteur de son brassard.
00:47:28Son 48e but en sélection, le premier en six
00:47:30matchs à l'Euro. De par tout ce qu'il a
00:47:32traversé, je l'ai trouvé
00:47:34plutôt bien en jambes.
00:47:36Beaucoup d'envie,
00:47:38et forcément,
00:47:40ce match-là va lui servir
00:47:42par rapport à celui qui
00:47:44nous attend. Un but insuffisant
00:47:46au bonheur tricolore. La faute notamment
00:47:48à Upamecano en retard. Pénalty
00:47:50pour la Pologne. Meignan remporte son face-à-face
00:47:52avec Lewandowski, mais était trop
00:47:54avancé. Deuxième chance, saisie
00:47:56par le buteur polonais. De penser
00:47:58avoir arrêté ce
00:48:00pénalty avec Mike et de le refaire tirer,
00:48:02c'est comme ça.
00:48:04Résultat en nul,
00:48:06un partout, frustration extrême.
00:48:08C'est la première fois depuis 2012 que les bleus ne terminent
00:48:10pas en tête de leur groupe.
00:48:12Rendez-vous lundi 18h.
00:48:14C'était Les Sports.
00:48:16C'était votre programme avec
00:48:18Groupe Verlaine, installateur de panneaux photovoltaïques
00:48:20garantis à vie avec contrat de maintenance.
00:48:22Groupe Verlaine, le climat de confiance.
00:48:24C'était votre programme avec Nutribullet.
00:48:26Un maximum de nutriments
00:48:28en un minimum d'efforts.
00:48:30Et oui, c'est aussi simple que ça avec Nutribullet.
00:48:32Merci Vincent,
00:48:34et on se retrouve très vite pour un nouveau
00:48:36point sur l'actualité. On va marquer une pause.
00:48:38Dans quelques instants, je vous retrouve avec
00:48:40de nouveaux invités. On parlera notamment de ce rapport
00:48:42publié par une mission d'information
00:48:44du Sénat sur l'antisémitisme dans l'enseignement
00:48:46supérieur. Vous allez le voir,
00:48:48les résultats sont édifiants. A tout de suite.
00:48:50...
00:48:52180 minutes
00:48:54info, on entre dans la partie débat
00:48:56de cette émission. Clémence Delong-Gray,
00:48:58journaliste Boulevard Voltaire, est restée avec nous,
00:49:00tout comme Florian Tardif du service politique de CNews.
00:49:02Nous en rejoint Régis Le Sommier,
00:49:04journaliste. Bonjour Régis, merci d'être avec nous
00:49:06cet après-midi. En face de vous, Arnaud Benedetti,
00:49:08politologue. Merci Arnaud
00:49:10d'être là. Et Nathan Devers, écrivain.
00:49:12Bonjour Nathan. On va ensemble
00:49:14décrypter d'abord ce rapport
00:49:16du Sénat qui a été publié
00:49:18à la mi-journée, un rapport sur l'antisémitisme
00:49:20dans l'enseignement supérieur.
00:49:22Alors le constat est sans appel.
00:49:24Depuis le 7 octobre dernier,
00:49:26les actes antisémites dans les universités
00:49:28ont nettement augmenté.
00:49:3067 actes recensés par
00:49:32France Université depuis cette date
00:49:34du 7 octobre. C'est le double de l'année
00:49:36universitaire 2022-2023.
00:49:38On regarde les détails
00:49:40de notre journaliste sur place,
00:49:42Mickaël Dos Santos, avec Jean-Laurent Constantini.
00:49:44L'antisémitisme
00:49:46n'est pas résiduel, il est
00:49:48d'atmosphère et difficile à combattre.
00:49:50Voilà ce qu'ont déclaré les rapporteurs
00:49:52depuis les attaques du 7 octobre
00:49:54dernier en Israël. Les actes et les
00:49:56agressions antisémites ont
00:49:58fortement progressé au sein de
00:50:00l'enseignement supérieur. Des chiffres
00:50:02sous-estimés car si la parole
00:50:04se libère, beaucoup de victimes
00:50:06n'osent pas dénoncer
00:50:08ces faits. Ils sont aussi parfois
00:50:10difficiles à identifier.
00:50:12Des faits qui vont des tags,
00:50:14des agressions, des messages d'insultes,
00:50:16du harcèlement, aux bousculades
00:50:18dans les couloirs, voire même au changement
00:50:20de place dans les amphithéâtres.
00:50:22Des faits qui concernent toutes les facultés
00:50:24et pas seulement les étudiants
00:50:26en sciences politiques.
00:50:28Après le constat,
00:50:30est venue l'heure des recommandations.
00:50:3211 au total, parmi
00:50:34elles, guider les établissements
00:50:36à mieux détecter ces faits et diversifier
00:50:38aussi le processus de
00:50:40signalement, rendre certaines formations
00:50:42obligatoires pour les
00:50:44enseignants et les professeurs, mais aussi
00:50:46renforcer les sanctions
00:50:48disciplinaires et judiciaires
00:50:50car oui, trop souvent,
00:50:52les élèves continuent de
00:50:54croiser leurs agresseurs dans les
00:50:56couloirs. Enfin, les
00:50:58rapporteurs espèrent que certaines
00:51:00de ces recommandations seront
00:51:02mises en place dès la rentrée
00:51:04car elles ne nécessitent pas forcément
00:51:06le feu vert du futur ministre
00:51:08de l'enseignement supérieur.
00:51:10Nathan Devers, on avait beaucoup
00:51:12parlé de ces faits, de ces actes antisémites
00:51:14dans les universités, particulièrement à Sciences Po
00:51:16qui avait un peu cristallisé l'attention à ce
00:51:18moment-là. Désormais, on a des chiffres, des données statistiques
00:51:20et des recommandations de cette mission d'information
00:51:22du Sénat et on voit que le
00:51:24sujet est finalement assez global et assez
00:51:26répandu dans les universités.
00:51:28Oui, mais il n'y a aucune surprise. Depuis le 7 octobre,
00:51:30on voit une partie des élites
00:51:32politiques, culturelles
00:51:34et intellectuelles dans une moindre mesure
00:51:36jouer
00:51:38avec la ligne rouge de l'antisémitisme,
00:51:40c'est-à-dire des individus qui savent très
00:51:42bien quelle est la ligne judiciaire
00:51:44à ne pas dépasser, donc qui ne seront jamais
00:51:46condamnés eux-mêmes pour des déclarations antisémites
00:51:48mais qui savent par
00:51:50un mécanisme d'implicite,
00:51:52de clin d'œil,
00:51:54on dit en anglais de dog whistle, de soufflement
00:51:56comme ça,
00:51:58ils savent très bien titiller,
00:52:00susciter des affects
00:52:02antisémites dans la société.
00:52:04L'université fait partie de la société
00:52:06et donc, évidemment, on le sait,
00:52:08mais il n'y a aucune surprise que depuis le 7 octobre,
00:52:10on assiste à une augmentation
00:52:12très significative de l'antisémitisme.
00:52:14Et j'aimerais juste dire une chose, c'est qu'on a vu aussi
00:52:16certaines personnes
00:52:18confondre, et notamment dans certaines universités,
00:52:20confondre la critique
00:52:22politique d'Israël, qui évidemment
00:52:24a toute sa place, notamment
00:52:26chez les chercheurs, en histoire, en sciences humaines,
00:52:28etc., avec une haine ontologique
00:52:30vis-à-vis d'Israël. Je vous donnerai juste deux exemples.
00:52:32Quand certains, à Sciences Po, ont réclamé
00:52:34de couper les partenariats
00:52:36entre les universités israéliennes, qui est un
00:52:38très grand lieu de contestation politique,
00:52:40et qui est le lieu aujourd'hui,
00:52:42l'ensemble des institutions où la politique
00:52:44israélienne est le plus critiquée en Israël,
00:52:46avec les universités européennes,
00:52:48ou quand quelqu'un comme Judith Butler
00:52:50a dit que le 7 octobre,
00:52:52c'était quelque chose qui était un acte de résistance,
00:52:54mais que ça l'avait angoissé, que ça l'avait stressé.
00:52:56Si vous voulez, dans ces cas-là,
00:52:58ces individus, c'est pas étonnant
00:53:00que de leur déclaration à ensuite
00:53:02des passages à l'acte, soit des insultes,
00:53:04soit des menaces, soit des agressions
00:53:06antisémites, qu'il y ait évidemment
00:53:08un continuum, au sens où on parle, vous savez,
00:53:10de continuum des violences, notamment dans les violences
00:53:12conjugales. – Régis Le Sommier, est-ce que
00:53:14vous y voyez aussi, d'une certaine manière,
00:53:16une importation de l'idéologie
00:53:18nord-américaine qui règne dans les campus nord-américains ?
00:53:20C'était le constat qui avait été fait par le Premier
00:53:22ministre Gabriel Attal. Bon là, on constate
00:53:24qu'on est traversé par les mêmes mots.
00:53:26– Oui, les mêmes mots, mais
00:53:28à la base, je dirais, le même
00:53:30climat de terreur idéologique
00:53:32qui existe depuis pas mal d'années,
00:53:34il faut le reconnaître, ça n'existe pas depuis
00:53:36le 7 octobre, c'est-à-dire sous couvert
00:53:38de lutte antifasciste. Vous avez
00:53:40une extrême-gauche dans les facs hyper-puissante
00:53:42qui, toute personne
00:53:44étant déclarée de droite
00:53:46sioniste a priori, ça vient
00:53:48se rajouter, si vous voulez, et considérer
00:53:50comme quelqu'un malvenu,
00:53:52quelqu'un qu'on va persécuter, quelqu'un qu'on
00:53:54va dénoncer, voire comment
00:53:56qu'on va harceler. Donc ça, c'est
00:53:58un climat qui existe dans beaucoup de facultés.
00:54:00J'ai fait mes études à Tolbiac,
00:54:02c'était vraiment
00:54:04un fief et dans lequel
00:54:06il était extrêmement difficile, quand on ne pensait
00:54:08pas, comme l'extrême-gauche,
00:54:10de conduire un cursus dit
00:54:12normal. Maintenant,
00:54:14avec le 7 octobre, évidemment, les choses se sont
00:54:16redynamisées. La lutte
00:54:18pour la cause palestinienne est une vieille
00:54:20anti-sienne d'extrême-gauche.
00:54:22Ça fait très longtemps. Là, elle a été
00:54:24redynamisée à nouveau et
00:54:26ils se sont emparés de l'affaire et donc, à nouveau,
00:54:28c'est l'anti-sionisme
00:54:30et c'est de la même manière, c'est une terreur
00:54:32idéologique qui existe
00:54:34et parlez-en aux gens de l'Uni,
00:54:36dans des facs ou à Sciences Po
00:54:38tout simplement. On a déjà eu plusieurs témoignages
00:54:40venant ici, de personnes
00:54:42venues témoigner
00:54:44sur ces news.
00:54:46C'est une réalité.
00:54:48Clémence Delong-Rey, ce que l'on avait pointé aussi à l'époque
00:54:50de la situation
00:54:52à Sciences Po, c'était la réponse parfois tardive
00:54:54ou parfois pas forcément
00:54:56à la hauteur de la direction de Sciences Po.
00:54:58Oui, voire inexistante. Par moments, il y a aussi eu des cas
00:55:00où c'est passé parce que ça jouait avec
00:55:02la limite, le flou. Il y a eu des cas
00:55:04où il n'y avait pas de sanctions. Mais justement, maintenant
00:55:06que tout le monde a nommé, les journalistes l'avaient nommé,
00:55:08on voit depuis le 7 octobre qu'on a des remontées.
00:55:10Maintenant, les sénateurs le nomment aussi,
00:55:12cet antisémitisme d'atmosphère dans les facs.
00:55:14Il faut peut-être agir sur la sanction.
00:55:16Il y a quelques pistes, je crois, dans ce rapport.
00:55:18Ce n'est peut-être pas suffisant.
00:55:20Il faut des sanctions disciplinaires au sein des universités
00:55:22mais aussi sur le plan judiciaire où là, il faut faire preuve
00:55:24de fermeté parce que ça ne peut plus durer
00:55:26parce que comme vous le disiez, il y a une énorme terreur
00:55:28sur ces campus.
00:55:30Ce n'est pas normal qu'en France, un étudiant juif
00:55:32ait peur d'aller en cours ou se fasse insulter
00:55:34dès qu'il passe la porte de l'amphithéâtre.
00:55:36La réponse politique, justement, parlons-en.
00:55:38On a une réaction de Sylvie Retailleau,
00:55:40ministre de l'Enseignement supérieur.
00:55:42Jusqu'à quand, on ne sait pas trop, mais en tout cas, c'est encore elle
00:55:44au moment où on se parle. Elle a réagi
00:55:46à la publication de ce rapport
00:55:48avec les préconisations.
00:55:50Non, l'antisémitisme n'est pas résiduel en France,
00:55:52dit-elle, dans une référence que l'on a bien comprise
00:55:54à destination du terme, employée par Jean-Luc Mélenchon.
00:55:56L'université n'en est pas
00:55:58exempte mais notre mobilisation
00:56:00est entière pour combattre ce fléau.
00:56:02Arnaud Benedetti, la marge de manœuvre
00:56:04politique sur ce dossier
00:56:06est assez mince. Ça relève
00:56:08beaucoup aussi de la direction des différents
00:56:10établissements. Est-ce que, malgré tout,
00:56:12il y a une orientation qui peut être prise au niveau
00:56:14gouvernemental, au niveau de l'État, pour essayer
00:56:16d'endiguer ce phénomène, peut-être
00:56:18de prononcer des sanctions plus fortes contre les auteurs
00:56:20de la création ? Il y a eu clairement une expression, en tout cas,
00:56:22notamment de Gabriel Attal,
00:56:24Premier ministre, peut-être beaucoup plus que la ministre
00:56:26de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, qui plusieurs fois
00:56:28a été interrogée sur cela,
00:56:30l'Assemblée nationale. Il y a eu des réponses
00:56:32parfois qui étaient considérées comme
00:56:34ambivalentes, voire ambigües,
00:56:36parce qu'il ne s'agissait pas non plus de se mettre à dos
00:56:38une partie de la communauté universitaire. On voit bien
00:56:40qu'elles étaient les contingences politiques
00:56:42qui orientaient,
00:56:44j'allais dire, les réponses de Mme Retailleau.
00:56:46De ce point de vue, encore une fois, Gabriel Attal
00:56:48a été assez clair et explicite. Mais quand même, il y a
00:56:50une responsabilité, vous le savez très bien, dans les
00:56:52universités comme dans les établissements d'enseignement
00:56:54supérieur, de la gouvernance de ces
00:56:56établissements. C'est eux qui doivent
00:56:58quand même prendre les mesures qui s'imposent
00:57:00pour éviter que, par exemple, des étudiants
00:57:02juifs ne puissent pas aller en cours
00:57:04ou ne puissent pas participer à un certain nombre
00:57:06d'événements universitaires, ou soient parfois
00:57:08même agressés. Donc, ça,
00:57:10ça relève véritablement, en effet,
00:57:12me semble-t-il, de la gouvernance. Mais il faut qu'il y ait
00:57:14un discours politique qui puisse l'accompagner.
00:57:16Moi, ce qui me frappe, si vous voulez,
00:57:18il y a deux choses. D'abord, une université, comme l'a dit
00:57:20parfaitement Nathan, ou un établissement d'enseignement
00:57:22supérieur, il n'est pas imperméable
00:57:24au fonctionnement de la société. Et il est
00:57:26un champ de force où il est traversé, en effet,
00:57:28de toutes les passions, parfois les plus mauvaises
00:57:30qui puissent exister dans une...
00:57:32dans la société.
00:57:34Mais c'est vrai aussi
00:57:36qu'on a vu, avant le 7 octobre,
00:57:38largement avant le 7 octobre,
00:57:40le 7 octobre, je rejoins ce que dit Régis Le Saumier,
00:57:42à, j'allais dire, cristalliser
00:57:44et renforcer ce phénomène, mais on a vu déjà
00:57:46il y a plusieurs années, un certain nombre
00:57:48d'idéologies
00:57:50pénétrer les universités
00:57:52et aller finalement à l'encontre
00:57:54de ce qui fait l'esprit d'université en France,
00:57:56c'est-à-dire l'universalisme.
00:57:58C'est ça qui est en jeu, aussi, à travers
00:58:00les défis que nous lancent un certain
00:58:02nombre de militants d'extrême-gauche
00:58:04sur ce type de questions.
00:58:06Un mot rapide, Nathan, pour refermer ce chapitre.
00:58:08Oui, un petit mot sur...
00:58:10Il y a un autre domaine où l'augmentation de l'antisémitisme
00:58:12n'a pas encore été vraiment étudiée, mais qui, à mon avis,
00:58:14serait très, très, très significatif,
00:58:16c'est à l'école. École primaire,
00:58:18collège et lycée. Je m'explique.
00:58:20Comment fait un professeur d'histoire
00:58:22aujourd'hui, pour enseigner la question
00:58:24du crime contre l'humanité,
00:58:26la question du génocide, quand il y a un certain
00:58:28nombre de responsables politiques qui créent
00:58:30une ambiance, un, de confusion intellectuelle,
00:58:32et deux, de concurrence victimaire
00:58:34permanente. Comment fait-on
00:58:36pour enseigner le fait colonial
00:58:38quand vous avez des individus qui vous disent
00:58:40qu'un pays est ontologiquement
00:58:42colonial, alors qu'historiquement,
00:58:44en plus, ce n'est pas vrai. Bref.
00:58:46Je pense qu'il y a un enjeu,
00:58:48c'est peut-être un peu trop tôt pour pouvoir chiffrer cela,
00:58:50mais que c'est un grand enjeu. Et d'ailleurs,
00:58:52à mon avis, la seule nuance que je mettrais,
00:58:54il ne faut pas parler de l'université avec un grand U.
00:58:56L'université, ce n'est pas une seule institution.
00:58:58D'abord, on en parlait tout à l'heure, mais il y a plein
00:59:00d'universités différentes, et qu'il y a plein de facultés différentes.
00:59:02Moi, je vous donne juste un exemple. L'université où j'ai enseigné
00:59:04cette année, je n'ai vu absolument aucun
00:59:06problème depuis le 7 octobre. Il y a des gens
00:59:08qui sont mobilisés de tous les côtés,
00:59:10il y a des gens de gauche et de droite, ça c'est évident,
00:59:12mais il y a une cohabitation qui était parfaite. Il y a des universités
00:59:14où tout se passe également très bien, et je pense qu'il faut le souligner.
00:59:16Alors, on va passer maintenant au volet plus politique
00:59:18de nos débats. On est à
00:59:204 jours maintenant du premier tour des élections
00:59:22législatives, avec une
00:59:24grande inconnue. Est-ce que un des
00:59:26blocs, comme le présente le Président
00:59:28de la République, réussira à réunir
00:59:30une majorité absolue ?
00:59:32Rien n'est moins sûr, et celui qui s'en inquiète,
00:59:34c'est Gérard Larcher, le Président du Sénat.
00:59:36Alors, il était en réunion publique hier.
00:59:38Voilà ce qu'il a déclaré. Je crains,
00:59:40dit-il, une crise de régime
00:59:42structurel dans les mois à venir.
00:59:44Il dit également qu'il refuse
00:59:46l'association à la majorité présidentielle.
00:59:48Nous ne sommes pas tributaires de sa
00:59:50politique. Emmanuel Macron a
00:59:52tort d'affirmer que le résultat des législatives
00:59:54ne sera la faute de personne.
00:59:56Ce sera d'abord sa faute.
00:59:58Il ne pourra pas éternellement fuir
01:00:00sa responsabilité.
01:00:02Le Président du Sénat qui pointe donc la responsabilité
01:00:04d'Emmanuel Macron, qui dit aussi
01:00:06qu'il a été averti
01:00:08quelques minutes avant l'allocution présidentielle
01:00:10du dimanche 9 juin
01:00:12dernier, Florian Tardif,
01:00:14c'est le dernier avertissement
01:00:16en date à l'encontre d'Emmanuel Macron.
01:00:18Beaucoup pointent sa stratégie qui pourrait à la fois
01:00:20se retourner contre lui et provoquer une paralysie
01:00:22de l'État.
01:00:24Oui, beaucoup questionnent la stratégie du Président
01:00:26de la République. On en a beaucoup parlé depuis
01:00:28sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale.
01:00:30Il avait alerté effectivement les présidents
01:00:32des deux champs, tout simplement parce que la
01:00:34Constitution l'oblige à faire
01:00:36cela avant d'annoncer une dissolution
01:00:38de l'Assemblée nationale.
01:00:40Ce qu'on note, c'est
01:00:42qu'une large partie de la classe
01:00:44politique, des
01:00:46alliés d'ailleurs potentiels du Président de la
01:00:48République, on a cité
01:00:50le nom de Gérard Larcher potentiellement
01:00:52comme pouvant aller à
01:00:54Matignon pour remplacer Gabriel Attal et tenter une ouverture.
01:00:56Vous l'avez compris,
01:00:58du camp présidentiel vers la droite
01:01:00pour tenter de consolider une majorité
01:01:02qui n'est que relative depuis
01:01:042022 et on se rend compte donc du coup
01:01:06depuis plusieurs jours maintenant
01:01:08que ces alliés potentiels
01:01:10ou ces alliés historiques du
01:01:12chef de l'État se détournent peu à peu
01:01:14de ce dernier et ce
01:01:16qui me faisait dire il y a peu de temps,
01:01:18c'était d'ailleurs un bon mot de
01:01:20Thomas Baudet
01:01:22de la rédaction qui estime que le
01:01:24macronisme est devenu une sorte d'Emmanuelisme.
01:01:26C'est-à-dire qu'aujourd'hui
01:01:28le Président de la République n'est compris
01:01:30que par lui-même.
01:01:32Ce qui est embêtant quand on est le Président...
01:01:34Ce qui est embêtant et c'est vrai que
01:01:36il était déjà
01:01:38isolé, le pouvoir on s'y isole,
01:01:40mais là on sent
01:01:42qu'il est plus isolé que jamais.
01:01:44C'est même plus que...
01:01:46Gérard Larcher n'est pas dans le camp présidentiel
01:01:48à proprement parler mais
01:01:50chez les propres fidèles d'Emmanuel Macron
01:01:52je trouve ça absolument incroyable
01:01:54la déclaration d'Edouard Philippe sur
01:01:56le fait qu'il ait fait exploser la majorité
01:01:58vous prenez Gérald Darmanin
01:02:00qui annonce
01:02:02je crois historiquement c'est Henri Guaino qui disait ça
01:02:04que historiquement on n'a jamais vu
01:02:06un ministre annoncer qu'il allait partir
01:02:08la veille d'une élection, 4 jours d'une élection
01:02:10même comme
01:02:12parmi les fidèles Bruno Le Maire
01:02:14qui a parlé de
01:02:16de Cloporte je crois
01:02:18de conseiller Cloporte
01:02:20il y a des critiques de partout et on sent que
01:02:22oui, Emmanuelisme
01:02:24c'est peut-être le terme mais il en reste
01:02:26peut-être encore quelques-uns mais en tout cas il ne s'exprime pas beaucoup.
01:02:28Arnaud Benedetti, crise politique
01:02:30majeure dit Gérard Larcher
01:02:32c'est plus une crise politique
01:02:34parce qu'en fait qu'est-ce qui peut arriver
01:02:36de pire à Emmanuel Macron le 7 juillet
01:02:38c'est que la France soit ingouvernable
01:02:40c'est-à-dire qu'il n'y ait pas de majorité
01:02:42qu'il puisse se dégager et qu'on ne puisse pas former de gouvernement
01:02:44dans ce cas-là on rentre dans autre chose
01:02:46qu'une crise politique, ça s'appelle une crise institutionnelle
01:02:48sous la Ve République vous savez
01:02:50encore une fois la constitution de la Ve République
01:02:52a été pensée par Michel Debré et le général De Gaulle
01:02:54pour permettre de dégager des majorités
01:02:56qui soient stables et durables et qui permettent de gouverner le pays
01:02:58c'était ça
01:03:00il faisait le constat que la 3ème et la 4ème République
01:03:02étaient des régimes qui ne permettaient pas de gouverner
01:03:04donc on a fait un régime
01:03:06sur mesure qu'il soit un régime
01:03:08qui permette justement de dégager ces majorités
01:03:10là pour la première fois sous la 5ème République
01:03:12on se trouverait dans une situation qui est quasiment
01:03:14à l'italienne, sauf que les italiens ils ont une culture politique
01:03:16qui sait finalement
01:03:18se faire autour d'un certain nombre d'arrangements
01:03:20et en plus ils ont changé quand même le mode de scrutin
01:03:22donc c'est un peu différent de ce qu'on a connu
01:03:24à la grande époque de la démocratie chrétienne italienne
01:03:26etc.
01:03:28c'est une crise institutionnelle
01:03:30et Gérard Larcher qu'est-ce qu'il dit ? c'est ce qu'il dit aujourd'hui
01:03:32il dit c'est une crise politique mais c'est de fait une crise institutionnelle
01:03:34et qui est responsable de cette crise institutionnelle ?
01:03:36c'est le Président de la République en l'occurrence
01:03:38alors en fait j'allais dire
01:03:40presque que pour Emmanuel Macron il est à souhaiter
01:03:42concernant sa propre responsabilité politique
01:03:44qu'il y ait une majorité absolue
01:03:46peu importe pour qui elle se dégage
01:03:48peut-être éventuellement pour le Rassemblement National
01:03:50pour le Front Pompidou
01:03:52on n'en sait rien à ce stade
01:03:54mais je pense que la pire des situations
01:03:56c'est celle en effet d'avoir rendu un pays ingouvernable
01:03:58parce que non seulement il a fractionné le champ politique
01:04:00mais il aurait miné les institutions
01:04:02donc là c'est même j'allais dire presque sa légitimité
01:04:04qui est en jeu
01:04:06alors il faut toujours prendre les sondages avec prudence
01:04:08malgré tout ce que l'on voit c'est qu'il y a assez peu de chances
01:04:10pour que le camp de la majorité présidentielle
01:04:12obtienne une majorité absolue
01:04:14à l'issue de ces élections
01:04:16donc d'une certaine manière c'est déjà presque une défaite
01:04:18pour Emmanuel Macron parce qu'il va repartir
01:04:20vraisemblablement avec moins de députés
01:04:22qu'avant ces élections législatives
01:04:24et oui bien sûr d'un point de vue purement politique
01:04:26enfin au sens politicien à la Machiavel
01:04:28il y a une dimension très étonnante dans cette décision
01:04:30c'est que même si un président politique
01:04:32n'est pas le chef d'un camp
01:04:34mais le président de tous les français
01:04:36il n'en demeure pas moins
01:04:38qu'il fait attention, en tout cas ça s'est toujours passé
01:04:40comme ça dans la Vème République, à son camp
01:04:42et là Emmanuel Macron
01:04:44avec cette décision de la dissolution
01:04:46place tous les individus qui ont
01:04:48travaillé pour lui depuis 2017
01:04:50avec une loyauté pour certains sans faille
01:04:52il les met sur un siège éjectable
01:04:54il leur impose ce jeu des chaises musicales
01:04:56et lui, en sachant évidemment que son siège
01:04:58lui est inamovible
01:05:00jusqu'à la fin de son mandat, première chose
01:05:02deuxième chose, il y a en effet une dimension intéressante
01:05:04dans cet acte de la dissolution de dire à un moment
01:05:06il y a les extrêmes qui montent
01:05:08je mets chacun face à ses responsabilités
01:05:10chaque politique et chaque citoyen
01:05:12donc on va dissoudre, mais on peut s'interroger sur le calendrier
01:05:14ça veut dire que si
01:05:16on se plaint du fait que l'opinion publique
01:05:18aujourd'hui est de plus en plus polarisée
01:05:20qu'il y a de plus en plus une radicalisation des idées
01:05:22qu'il y a de plus en plus un mauvais niveau du débat public
01:05:24je crois que c'est à peu près la pensée d'Emmanuel Macron
01:05:26il le dit d'interview en interview
01:05:28pourquoi faire une décision
01:05:30aussi urgente ? Parce que le faire
01:05:32dans cette temporalité là, c'est
01:05:34donner le privilège
01:05:36à la dictature de l'instant présent
01:05:38aux petits arrangements d'appareils
01:05:40aux compromissions de tous les côtés, c'est ce qu'on voit
01:05:42d'ailleurs depuis quelques semaines, et donc si vous voulez
01:05:44c'est empêcher de se tirer vers l'eau
01:05:46donc c'est le paradoxe, c'est une décision
01:05:48jupitérienne en apparence, mais qui dans ses effets
01:05:50mène à un retour
01:05:52du contraire de la logique jupitérienne
01:05:54de la Ve République. Clémence Delongre
01:05:56vous arrivez vous à suivre la stratégie
01:05:58du Président de la République, vous comprenez
01:06:00cette dissolution ? Non je pense que la
01:06:02dissolution pouvait se comprendre mais c'est le calendrier qui est
01:06:04beaucoup plus surprenant et je pense qu'il a même surpris tout le monde
01:06:06pour les échos que j'ai des politiques, ça a vraiment surpris dans les
01:06:08deux camps, même dans son propre camp
01:06:10donc le calendrier est très étonnant et aussi
01:06:12Emmanuel Macron nous a tout le temps dit c'est moi ou le chaos
01:06:14et aujourd'hui en fait s'il n'y a pas de majorité
01:06:16absolue, ce qui est fort probable au vu des
01:06:18sondages, sauf s'il y a des alliances on verra
01:06:20mais à droite notamment
01:06:22ça sera lui et le chaos, voilà exactement
01:06:24et en fait ça va être
01:06:26ingouvernable et donc je rejoins, c'est une crise institutionnelle
01:06:28majeure et donc Emmanuel Macron aura besoin
01:06:30de dire qu'il n'est pas responsable, il est
01:06:32entièrement responsable de cette situation cette fois-ci
01:06:34Vous parliez Régis des crispations
01:06:36dans le camp présidentiel, il y a
01:06:38aussi des crispations à gauche et on l'a
01:06:40notamment constaté ces dernières heures
01:06:42par la personne de François Ruffin
01:06:44qui a été interrogé hier
01:06:46depuis la Picardie
01:06:48où il concourt pour les élections
01:06:50législatives et il a parlé de
01:06:52Jean-Luc Mélenchon et vous allez le voir
01:06:54à ses yeux Jean-Luc Mélenchon est un véritable
01:06:56épouvantail, voyons les déclarations
01:06:58de François Ruffin
01:07:00ce n'est pas un appui, Jean-Luc Mélenchon
01:07:02ici c'est plutôt quelque chose qui repousse les électeurs
01:07:04je pense que c'est un obstacle
01:07:06à la victoire du front
01:07:08populaire, sans doute
01:07:10est-il nécessaire d'aller sur les plateaux télé
01:07:12mais ça serait bien que les dirigeants de la France insoumise
01:07:14soient ici à discuter avec les gens
01:07:16à convaincre et à combattre
01:07:18le rassemblement national, la réponse
01:07:20du berger à la bergère, très rapidement
01:07:22Adrien Quatennens, vous le savez il n'est plus investi
01:07:24pour être député mais il continue
01:07:26à défendre bec et ongle Jean-Luc Mélenchon
01:07:28sur le réseau social X
01:07:30voilà ce qu'il dit, si Mélenchon et la France insoumise
01:07:32ne t'avaient pas investi, il parle à François Ruffin
01:07:34bien sûr, tu n'existerais pas
01:07:36et aujourd'hui tirer contre lui est ton assurance vie
01:07:38si belle soit-elle, la Picardie
01:07:40n'est pas le pays, rejoins l'ERN
01:07:42direct, on gagnera du temps
01:07:44et de l'énergie. Arnaud Benedetti
01:07:46comment vous analysez, on parlait
01:07:48de crispation, je crois que là on a même passé un
01:07:50cap, jusqu'à présent les inimitiés
01:07:52à gauche elles se concentraient plutôt entre les partis politiques
01:07:54là on voit que c'est le même parti, parce que
01:07:56ils font partie de la France insoumise
01:07:58autant François Ruffin, Adrien Quatennens
01:08:00et Jean-Luc Mélenchon, mais pour autant
01:08:02les mots qui sont échangés sont très
01:08:04violents. Vous avez raison de dire qu'ils font partie
01:08:06du même parti, quoique
01:08:08François Ruffin a une position
01:08:10un peu à part dans ce parti, toujours un peu
01:08:12quand même en distance, je rappelle que même sur
01:08:14un certain nombre de sujets, par exemple la question
01:08:16de la sécurité, il considère
01:08:18qu'il y a là un enjeu dont il
01:08:20faut parler, parce qu'il sait très bien que lui
01:08:22qui est dans une circonscription très
01:08:24populaire, que cet enjeu parle à son
01:08:26électorat, donc si vous voulez il a un positionnement
01:08:28déjà un peu différent du fait de son
01:08:30implantation politique et puis je pense aussi
01:08:32du fait de ses convictions, qui est
01:08:34assez différente, enfin relativement différente
01:08:36de celle de Jean-Luc Mélenchon et de
01:08:38la garde rapprochée de Jean-Luc Mélenchon.
01:08:40La réalité, quand même, c'est que
01:08:42à gauche, aujourd'hui, le rapport de
01:08:44force politique, qu'on le veuille ou non,
01:08:46que ça nous plaise ou que ça nous plaise pas, il est en faveur
01:08:48de Mélenchon, il est en faveur de la France insoumise,
01:08:50parce qu'électoralement c'est eux qui ont
01:08:52les gros bataillons électoraux, parce que
01:08:54c'est eux qui ont le plus grand nombre de candidats
01:08:56investis, je rappelle plus de 210, 220,
01:08:58parce que c'est eux
01:09:00sans lesquels
01:09:02les autres formations
01:09:04politiques, socialistes, communistes,
01:09:06écologistes, ne pourraient pas
01:09:08avoir de députés, et ça,
01:09:10Jean-Luc Mélenchon, il le sait, il l'impose
01:09:12de manière très forte, sauf que ce qu'il y a de nouveau
01:09:14dans la France insoumise, enfin ce qu'il y a de nouveau,
01:09:16c'est pas tout à fait nouveau d'ailleurs, c'est que
01:09:18on a un début de contestation
01:09:20interne, mais on sait très bien comment Jean-Luc Mélenchon
01:09:22règle les contestations internes.
01:09:24Je rappelle qu'en 2017, il y avait une ligne
01:09:26souverainiste républicaine
01:09:28qui s'était exprimée et qui
01:09:30mettait en cause, justement, l'orientation
01:09:32communautariste que prenait Jean-Luc Mélenchon.
01:09:34Elle a été purgée.
01:09:36On peut penser que la ligne, aujourd'hui,
01:09:38critique vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon,
01:09:40après les élections législatives, bien évidemment,
01:09:42subira le même sort que
01:09:44ses prédécesseurs.
01:09:46Régis Sosommier, avant, on attendait au moins les élections à gauche
01:09:48avant de les diviser, maintenant, on n'attend même plus
01:09:50le premier tour. On n'attend même plus le premier tour, mais
01:09:52ce que je disais, l'exemple qui m'a
01:09:54frappé le plus, c'est dans la majorité présidentielle,
01:09:56c'est le ministre, c'est, comment
01:09:58Gérald Darmanin, là, pour le coup,
01:10:00on montre qu'on abandonne le navire
01:10:02avant l'obstacle,
01:10:04avant les échéances. Non, là,
01:10:06il y a clairement, de la part de Mélenchon,
01:10:08une vieille pratique, c'est son vieux
01:10:10côté stalinien qui ressort à chaque
01:10:12fois, mais il incarne
01:10:14une ligne qui n'est pas celle, en effet,
01:10:16de Ruffin. Ruffin étant
01:10:18un petit peu, je dirais, derrière,
01:10:20puisque Quatennens est un des fidèles,
01:10:22parmi les fidèles de Jean-Luc Mélenchon,
01:10:24Jean-Luc Mélenchon a tout fait pour le maintenir
01:10:26jusqu'à ce que ce ne soit plus possible de le maintenir,
01:10:28à plusieurs reprises, quand il était
01:10:30dans le groupe parlementaire,
01:10:32quand il a voulu se présenter aussi, c'est
01:10:34Mélenchon qui était derrière, il n'a pas pu
01:10:36finalement se présenter, donc là,
01:10:38quelque part, il se venge, et il se venge
01:10:40avec un coup de pied de l'âne
01:10:42à l'endroit de Ruffin,
01:10:44parce que Ruffin représente quelque chose d'authentiquement
01:10:46populaire, je veux dire, parce que ce
01:10:48nouveau front populaire, en fait, c'est
01:10:50un front populaire qui
01:10:52s'accapare une légitimité
01:10:54populaire, alors que depuis
01:10:56longtemps, on sait très bien, une grande partie,
01:10:58une immense majorité des masses laborieuses
01:11:00ont rejoint le RN, donc
01:11:02voilà, c'est
01:11:04tout le problème de Mélenchon,
01:11:06ce côté purge qu'exige chez lui, il y a toujours
01:11:08un petit côté cabane en bois
01:11:10en Sibérie, et ça
01:11:12revient à chaque fois, il y a eu Coquerel,
01:11:14il n'y a pas eu Coquerel, il y a eu Garrido,
01:11:16il y a eu Corbière,
01:11:18voilà, et donc là,
01:11:20on voit très bien ce qui se dessine
01:11:22quand même, c'est une ligne quand même,
01:11:24c'est quand même un courant
01:11:26wokiste, je dirais,
01:11:28au sein de LFI,
01:11:30qui vient tacler un courant qui est
01:11:32encore rattaché à une composante
01:11:34populaire, en l'occurrence la Picardie,
01:11:36et on lui dit, ben oui, si tu aimes tant, la Picardie
01:11:38en gros, rejoint le RN.
01:11:40Est-ce que c'est un problème de personne ou c'est aussi
01:11:42véritablement un problème de fond et de
01:11:44ligne politique entre François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon ?
01:11:46Là, c'est même un problème de trahison du
01:11:48programme. Il y avait une chose que je trouvais
01:11:50extrêmement intéressante dans le programme
01:11:52et que je trouve toujours, c'est que c'était
01:11:54le seul parti politique, mouvement politique
01:11:56qui posait la question constitutionnelle.
01:11:58Il se disait, dans quel régime
01:12:00voulons-nous vivre ? Est-ce que nous ne sommes
01:12:02pas dans un régime qui est trop présidentiel,
01:12:04trop présidentialiste, qui laisse trop de place
01:12:06au chef, qui est trop vertical,
01:12:08et est-ce qu'il ne faut pas
01:12:10aller vers une sixième république,
01:12:12changer la constitution de la cinquième pour le
01:12:14rendre plus horizontal ? En tout cas, voilà, je trouve ça
01:12:16très intéressant, que ce soit le seul mouvement politique
01:12:18qui pose vraiment cette question, question qui
01:12:20est posée aussi par les Gilets jaunes,
01:12:22et qui correspond à la grande trahison historique
01:12:24de François Mitterrand. François Mitterrand qui écrit
01:12:26le coup d'État permanent et qui, en 1981,
01:12:28devient le plus grand monarque de l'histoire de la
01:12:30cinquième république. Or, c'est quand même extraordinaire
01:12:32de voir que ici,
01:12:34nous assistons, au sein
01:12:36même du mouvement politique qui critique
01:12:38la verticalité, à une
01:12:40démonstration prodigieuse de verticalité.
01:12:42Revenons une seconde sur le tweet de
01:12:44M. Quatennens. Que veut dire cet argument ?
01:12:46Si Mélenchon
01:12:48ne t'avait pas pistonné, tu ne serais pas
01:12:50député, tu n'as pas le droit de le critiquer.
01:12:52C'est un argument mafieux. C'est pas des méthodes en politique.
01:12:54C'est pas parce que, en politique, quand on a
01:12:56une critique démocratique à faire vis-à-vis
01:12:58d'un chef, et qu'on ne le fait pas de manière déloyale,
01:13:00M. Mélenchon a une stratégie
01:13:02politique qu'on a le droit de contester.
01:13:04Qu'on a le droit de contester de l'intérieur.
01:13:06Surtout quand on est François Ruffin, et qu'on s'est
01:13:08battu pour la victoire de Jean-Luc Mélenchon
01:13:10pendant plusieurs élections
01:13:12présidentielles, et pas que présidentielles.
01:13:14Et lui dire comme ça, tu es redevable,
01:13:16tu n'as pas le droit de critiquer
01:13:18la main qui t'a rendu député, c'est les méthodes
01:13:20les plus monarchistes qui soient.
01:13:22Mais c'est pas la seule fois où on voit
01:13:24des contradictions massives
01:13:26exister entre le
01:13:28programme de la France insoumise,
01:13:30qui est, je le répète, un programme intéressant,
01:13:32on peut être d'accord ou en désaccord, mais en tout cas un programme qui pose
01:13:34des questions, et les méthodes.
01:13:36Et quand ces contradictions existent dans l'histoire de la gauche,
01:13:38française ou mondiale, ça
01:13:40aboutit toujours à l'abandon du
01:13:42programme au profit des méthodes iniques.
01:13:44Un dernier mot juste pour finir sur ce thème, Florian Tardif.
01:13:46Où on en est du Premier ministre à
01:13:48gauche qui tient la corde aujourd'hui ?
01:13:50Est-ce que Jean-Luc Mélenchon est toujours incontournable ?
01:13:52Ou est-ce qu'on a d'autres figures qui émergent ?
01:13:54Ça dépend de quel
01:13:56point de vue l'on parle.
01:13:58C'est-à-dire qu'au sein de la France insoumise,
01:14:00ils ne sont pas tous d'accord, mais globalement on comprend
01:14:02que s'il devait y avoir
01:14:04un Premier ministre qui devait
01:14:06être nommé en cas de victoire
01:14:08de ce nouveau front populaire,
01:14:10ce serait Jean-Luc Mélenchon.
01:14:12Quand on se positionne du côté
01:14:14de 2LV, du PS
01:14:16ou encore du PC, on comprend
01:14:18qu'on veut tout, sauf
01:14:20la figure de Jean-Luc Mélenchon
01:14:22à l'hôtel de Matignon. C'est pour cela
01:14:24qu'il y a deux stratégies entre guillemets qui
01:14:26s'opposent et qui sont
01:14:28compréhensibles de part et d'autre.
01:14:30D'un côté, au sein de la France insoumise,
01:14:32on dit que c'est le groupe
01:14:34le plus important en termes de députés
01:14:36qui choisira le Premier ministre,
01:14:38parce que mécaniquement ça les arrange.
01:14:40Et de l'autre côté, du côté du PC,
01:14:42d'EELV ou encore du PS,
01:14:44on explique que non, il faudra
01:14:46voter. Voter tout simplement
01:14:48parce qu'ils comprennent bien que s'ils
01:14:50se regroupent, ils peuvent empêcher une nomination
01:14:52de Jean-Luc Mélenchon du côté de
01:14:54Matignon. Qu'est-ce que cela illustre ?
01:14:56Pour peut-être
01:14:58terminer par cela, cela illustre
01:15:00que cette alliance
01:15:02de la gauche est une alliance
01:15:04de circonstances. C'est-à-dire qu'ils ne sont pas
01:15:06d'accord sur qui mettre à
01:15:08l'hôtel de Matignon. Ils ne sont pas d'accord
01:15:10sur certaines mesures
01:15:12qui ont d'ailleurs disparu du
01:15:14programme. Je vais en citer une, le nucléaire.
01:15:16Ils ne sont pas d'accord sur le nucléaire, si on regarde
01:15:18du côté de la France insoumise ou du côté du
01:15:20Parti communiste, tout simplement parce qu'ils
01:15:22ont besoin aujourd'hui de cette alliance,
01:15:24de circonstances pour gagner des circonscriptions.
01:15:26Mais que feront-ils ensemble
01:15:28demain ? On ne le sait pas. C'est d'ailleurs pour ça
01:15:30que la NUPES qui a existé en
01:15:322022 a existé de manière
01:15:34éphémère, parce que ça s'est vérifié
01:15:36ensuite au Parlement, où ils ne
01:15:38votaient pas forcément tous ensemble
01:15:40en fonction des textes qui étaient proposés.
01:15:42Un dernier thème qu'on va
01:15:44aborder tous ensemble, mais on est toujours autour de ces élections
01:15:46législatives, c'est la réaction
01:15:48possible d'une partie de l'extrême
01:15:50gauche en cas de victoire, de majorité
01:15:52absolue pour le rassemblement national.
01:15:54En tout cas, Marine Le Pen redoute
01:15:56cette éventualité. Elle redoute la réaction
01:15:58des violents de gauche.
01:16:00Elle l'a dit ces dernières
01:16:02heures. Je vous propose de l'écouter.
01:16:04La réalité, c'est que
01:16:06l'extrême gauche, depuis toujours,
01:16:08agit par la violence.
01:16:10Ils attaquent les meetings, ils attaquent
01:16:12les manifestations, ils pourrissent les
01:16:14manifestations sociales, et maintenant, ils se mettent
01:16:16à manifester contre les résultats
01:16:18des élections. Ils vont faire quoi demain ? Ils vont prendre le
01:16:20Capitole ? Comment ça va se passer
01:16:22exactement ? Eh bien, je pense que
01:16:24le président de la République devrait plutôt
01:16:26appeler à respecter
01:16:28la démocratie, à respecter les
01:16:30Français, à respecter les élections,
01:16:32car, vous le savez pertinemment,
01:16:34si, pour notre plus
01:16:36grand malheur, l'extrême gauche
01:16:38gagnait ses élections législatives, il n'y aurait pas
01:16:40une manifestation dans les rues.
01:16:42Si nous gagnons les élections
01:16:44législatives, alors, oui,
01:16:46probablement, il y aura des manifestations
01:16:48dans les rues. C'est donc l'extrême gauche
01:16:50qui est responsable de ça.
01:16:52Régis Le Sommier, je me tourne vers vous.
01:16:54Elle fait allusion à la prise du Capitole
01:16:56par les militants pro-Trump.
01:16:58Est-ce qu'on a un peu le même ressort avec des
01:17:00idéologies
01:17:02différentes, forcément, mais est-ce qu'on est un peu
01:17:04dans le même ressort, selon vous, d'une réaction
01:17:06à une élection, parce que c'est de ça dont il s'agissait
01:17:08déjà aux Etats-Unis ?
01:17:10Ce qui est assez intéressant, c'est que quand on
01:17:12regarde la philosophie d'extrême gauche globalement,
01:17:14il y a
01:17:16la démocratie, il y a la libération de l'individu,
01:17:18etc., tout un tas de thèmes.
01:17:20Mais quand on est confronté au réel et à la pratique,
01:17:22l'extrême gauche fait volontiers
01:17:24l'économie de la démocratie.
01:17:26J'en prends, pour exemple, les propos
01:17:28de Manon Oubry, tout simplement.
01:17:30Je suis un confrère de Sud Radio, au début de la semaine,
01:17:32qui disait clairement, qui dit que si
01:17:34le RN gagne, il faudra
01:17:36qu'on rentre en résistance.
01:17:38Alors, ça veut dire quoi, rentrer en résistance ?
01:17:40Déjà, par principe, si le RN gagne,
01:17:42ça veut dire quoi ? Ca veut dire que les gens
01:17:44se sont exprimés, ils ont mis un bulletin dans l'urne,
01:17:46la somme de ces bulletins a fait que le RN
01:17:48est arrivé en tête. Ca s'appelle la démocratie,
01:17:50ça s'appelle l'élection.
01:17:52Donc, de facto, on se prétend être
01:17:54démocrate, savoir comment
01:17:56pouvoir parler au nom du peuple, etc.
01:17:58Le mettre et en prendre
01:18:00les slogans, mais dans la
01:18:02réalité, on va contester
01:18:04ce que les gens ont décidé,
01:18:06finalement. Et rentrer en résistance,
01:18:08ça peut tout dire.
01:18:10Et je me souviens aussi de cette phrase
01:18:12de Clémentine Autain, qui est plus en retrait
01:18:14cette fois-ci, qui avait dit, lors de la précédente
01:18:16élection, si nous n'obtenons pas ce que nous
01:18:18voulons par les urnes, nous l'obtiendrons dans la rue.
01:18:20Voilà, donc c'est clair.
01:18:22Et la stratégie du Front Populaire
01:18:24et la stratégie plutôt de LFI
01:18:26depuis qu'ils sont élus,
01:18:28depuis qu'ils ont des représentants, c'est de
01:18:30à la fois provoquer le chahut
01:18:32à l'Assemblée Nationale, c'est-à-dire parler,
01:18:34de faire un maximum de bruit,
01:18:36et de façon à ce que ce bruit ait un écho dans la rue
01:18:38et donc d'encourager, quelque part, la violence.
01:18:40Marine Le Pen n'a pas tort quand elle
01:18:42dit, ce sont des gens dont un des
01:18:44instruments, un des vecteurs d'arriver au pouvoir
01:18:46est la violence. Clémence Delongret,
01:18:48vous redoutez, vous aussi,
01:18:50ce chaos éventuel
01:18:52d'une partie de l'extrême-gauche,
01:18:54en cas de victoire du RN ? Alors, peut-être pas le 30 juin,
01:18:56mais peut-être plus, oui, le 7 ou 8 juillet, c'est assez
01:18:58probable, parce que justement, la stratégie
01:19:00notamment de la France Insoumise, peut-être pas de tout le
01:19:02nouveau Front Populaire, c'est la bordélisation.
01:19:04On l'a vu à l'Assemblée Nationale, et en fait, ils se présentent
01:19:06à des élections démocratiques, mais ils ont l'air
01:19:08d'oublier le mot démocratique dans l'élection.
01:19:10Donc, si le RN passe, c'est que le peuple a voulu,
01:19:12il faudrait peut-être qu'ils acceptent le choix des urnes
01:19:14plutôt que de vouloir toujours passer par la rue
01:19:16et la violence, parce que je pense que même leur électorat,
01:19:18au bout d'un moment, va les lâcher, et même
01:19:20les partis alliés avec eux.
01:19:22On a le Président de la République qui nous a parlé,
01:19:24Nathan Rendevers, de guerre civile, il y a quelques jours.
01:19:26Maintenant, Marine Le Pen qui craint des violences.
01:19:28On a même les autorités qui disent, bon,
01:19:30on se tient prêts, quand même, on sait jamais.
01:19:32Ça prouve bien qu'il y a une fracturation très forte
01:19:34avec ces élections.
01:19:36Bien sûr. Alors, évidemment, les violences sont toujours
01:19:38condamnables en politique, quand elles
01:19:40viennent de l'extrême-gauche, quand elles sont cautionnées par certains
01:19:42députés LFI qui refusent de les condamner
01:19:44pendant les émeutes de Naël ou d'appeler au calme,
01:19:46c'est parfaitement condamnable. Mais moi, ce qui m'intéresse,
01:19:48c'est que Marine Le Pen fait de l'inversion accusatoire
01:19:50absolue, parce qu'elle compare la réalité américaine
01:19:52à la réalité politique française.
01:19:54Qui a fait prendre le capital ?
01:19:56Donald Trump, qu'elle soutenait, elle était allée le voir à la
01:19:58Trump Tower, elle était restée piteuse dans le hall parce qu'elle
01:20:00voulait absolument avoir son soutien. Qui a poussé ses militants
01:20:02à prendre le capital quand il a perdu une élection ?
01:20:04Donald Trump. L'extrême-gauche américaine ?
01:20:06Alors, je ne sais pas si on peut... Bernie Sanders.
01:20:08Il n'a pas été accusé, Nathan.
01:20:10Il n'a pas été condamné, il n'y a pas de procès.
01:20:14En tout cas, ce sont les militants de Donald Trump.
01:20:16Je finis juste ma phrase.
01:20:18Elle ne parle pas de l'idéologie, elle parle du réflexe
01:20:20d'un perdant qui pousse à la sédition.
01:20:22Qu'a fait Bernie Sanders quand Donald Trump
01:20:24a été élu président des Etats-Unis en 2016 ?
01:20:26Il a fait une déclaration que tout le monde peut retrouver,
01:20:28je cite de mémoire, où il a dit
01:20:30« Donald Trump est président, je ne conteste pas ce résultat,
01:20:32j'espère de tout mon cœur qu'il va œuvrer au bien des Etats-Unis
01:20:34et s'il le fait, je ne me... »
01:20:36Il ne faut pas tout inverser. Si elle fait cette comparaison
01:20:38elle, elle a soutenu un président
01:20:40qui a littéralement contesté
01:20:42les résultats des élections quand il les a perdus
01:20:44et dont les militants ont pris le Capitole.
01:20:46C'était son allié politique.
01:20:48Elle l'a soutenu, elle est allée dans la Trump Tower,
01:20:50elle a voulu le rencontrer, etc.
01:20:52Elle avait aussi condamné la prise du Capitole.
01:20:54Elle avait pris ses distances à ce moment-là.
01:20:56D'accord, mais elle l'a fait au moment où tout le monde
01:20:58était obligé de condamner. Il ne faut pas faire passer
01:21:00les uns pour le contraire des autres.
01:21:02C'est ça le problème aussi.
01:21:04Arnaud Benedetti, sur ces risques de violence,
01:21:06ça revient dans les propos des uns et des autres.
01:21:08D'abord, on verra quel sera le résultat.
01:21:10La France est un pays assez légaliste aussi.
01:21:12Il ne faut jamais l'oublier.
01:21:14Imaginons que le RN
01:21:16et ses alliés soviétiques
01:21:18obtiennent une majorité absolue,
01:21:20300 députés.
01:21:22Je vois mal, si vous voulez,
01:21:24même des leaders de gauche.
01:21:26Ce sera différent du côté de Jean-Luc Mélenchon.
01:21:28Légitimer une contestation des urnes par la rue.
01:21:30Mais on peut se poser la question.
01:21:32C'est du côté de LFI ou en tout cas de Jean-Luc Mélenchon.
01:21:34La stratégie n'est pas la stratégie,
01:21:36il a théorisé, du bruit et de la fureur,
01:21:38du chaos, pour justement espérer
01:21:40la victoire de Marine Le Pen
01:21:42et devenir ensuite l'opposant frontal
01:21:44maximaliste, à ce qu'il dénoncera
01:21:46comme un pouvoir fasciste.
01:21:48On peut imaginer que le récit
01:21:50de Jean-Luc Mélenchon s'articulera
01:21:52autour de cette mise en scène.
01:21:54– Un dernier mot très court avec vous Florian.
01:21:56On a beaucoup commenté ce terme de guerre civile
01:21:58employé par le président de la République.
01:22:00Pouvez-vous nous rappeler dans quel contexte ça a eu lieu
01:22:02et qu'est-ce que ça dit aussi de la pensée
01:22:04à l'Elysée en ce moment ?
01:22:06– Il a employé ce terme lors d'un podcast
01:22:08où il a accordé une assez longue interview,
01:22:10un podcast qui s'intitule
01:22:12Génération Do It Yourself
01:22:14pour justement mettre en valeur
01:22:16les personnes qui se sont entre guillemets
01:22:18réalisées par elles-mêmes.
01:22:20Donc les self-made-made en bon français.
01:22:22Donc ça on pourrait s'interroger peut-être
01:22:24mais ce sera l'occasion peut-être
01:22:26d'un autre débat sur ce choix
01:22:28de la part des communicants
01:22:30du président de la République.
01:22:32Non, ce que cela révèle
01:22:34c'est cette stratégie
01:22:36du camp présidentiel
01:22:38de montrer
01:22:40en quelque sorte
01:22:42que le choix qui s'offre aujourd'hui aux Français
01:22:44c'est soit le camp de la raison
01:22:46soit le camp du chaos.
01:22:48C'est-à-dire que voulez-vous
01:22:50à partir du 8 juillet ?
01:22:52Est-ce que vous souhaitez
01:22:54effectivement que le camp de la raison
01:22:56l'emporte ou est-ce que vous souhaitez
01:22:58potentiellement basculer vers une sorte de chaos
01:23:00représenté par la France Insoumise
01:23:02ou le Rassemblement National ?
01:23:04Une manœuvre politicienne, on l'aura bien compris
01:23:06de la part du président de la République.
01:23:08On arrive au terme de cette heure de débat.
01:23:10Merci beaucoup Arnaud Benedetti, merci Clémence de Longuer
01:23:12d'avoir été avec nous, Régis, Nathan, je vous garde.
01:23:14On marque une pause et dans quelques instants
01:23:16on reviendra encore sur les élections législatives.
01:23:18A tout de suite.
01:23:22Il est près de 16h, vous regardez CNews
01:23:24dans 180 minutes info.
01:23:26C'est l'heure du journal avec Vincent Fandès.
01:23:28On est à 4 jours des élections législatives,
01:23:30du premier tour en tout cas.
01:23:32On s'intéresse aujourd'hui à l'arrière-pays
01:23:34Niçois où le vote
01:23:36Rassemblement National est majorité.
01:23:38Le parti d'extrême droite y a réalisé effectivement
01:23:40de très bons résultats lors des derniers scrutins.
01:23:42Les habitants que nous avons pu rencontrer
01:23:44motivent leur choix par le besoin de sécurité.
01:23:46Michael Losantos.
01:23:4869 !
01:23:50Entre deux parties de bingo,
01:23:52impossible pour ces retraités
01:23:54de ne pas commenter l'actualité.
01:23:56A Bleusasque, nombreux sont ceux qui s'inquiètent
01:23:58de la montée de la violence en France.
01:24:00A tel point que certains
01:24:02prennent désormais leurs précautions.
01:24:04Les gosses qui se plantent au couteau
01:24:06et puis ce qui s'est passé
01:24:08dernièrement.
01:24:10Une jeune fille qui a été agressée,
01:24:12violée, tout ça,
01:24:14ça me marquait.
01:24:16Maintenant, je suis obligé le soir
01:24:18de vérifier tout.
01:24:20Je ferme tout, je me barricade.
01:24:22Récemment, le maire de ce village
01:24:24de Larrière-Pays-Niçois a recruté
01:24:26un agent de sécurité pour protéger
01:24:28l'école primaire.
01:24:30Une mesure qui rassure cette habitante.
01:24:32Nous, ici, a priori,
01:24:34le maire fait ce qu'il faut.
01:24:36Maintenir un cadre de vie paisible,
01:24:38un sentiment largement partagé dans les villages
01:24:40aux alentours. Cette commerçante
01:24:42relaie l'état d'esprit des habitants de Berlésalpes.
01:24:44Ce sont des gens qui
01:24:46soit sont nés ici et ont envie
01:24:48de garder les choses
01:24:50telles qu'ils les ont connues, soit ce sont des
01:24:52citadins qui se sont
01:24:54expatriés et qui ont trouvé
01:24:56ici une certaine
01:24:58quiétude.
01:25:00Une quiétude et des prix immobiliers encore
01:25:02attractifs qui ont attiré ces dernières
01:25:04années de nombreux jeunes actifs.
01:25:06Quatre structures
01:25:08d'ultra-droite dissoutent
01:25:10ce matin en Conseil des ministres.
01:25:12Et parmi elles, le GUD ou encore
01:25:14les remparts, Sandra Buisson,
01:25:16cela fait suite au propos de Gérald Darmanin
01:25:18la semaine dernière qui annonçait vouloir proposer
01:25:20ses dissolutions au Président de la République.
01:25:22Oui, le GUD, le groupe Union
01:25:24Défense qui était en sommeil entre 2017
01:25:26et 2022, donc il va
01:25:28être dissout selon ce qu'a annoncé
01:25:30le gouvernement.
01:25:32Pourquoi ? Que lui reproche-t-on d'abord
01:25:34de pousser, d'encourager les violences physiques
01:25:36contre les personnes au motif qu'une
01:25:38menace pèserait sur les Français et l'Europe
01:25:40et que l'autodéfense serait
01:25:42ainsi nécessaire ? Le décret
01:25:44précise que ces appels à la violence
01:25:46sont suivis des faits. Des membres du GUD
01:25:48de Paris sont eux-mêmes régulièrement
01:25:50impliqués dans des actions
01:25:52violentes listées dans ce texte.
01:25:54Le GUD, selon le décret de dissolution,
01:25:56provoque à la discrimination,
01:25:58la haine, la violence contre les personnes
01:26:00issues de l'immigration, de confession
01:26:02musulmane. Pour les autorités,
01:26:04ce discours haineux vise à attiser
01:26:06la peur vis-à-vis des étrangers
01:26:08accusés de vouloir imposer
01:26:10leur culture en Europe.
01:26:12Le GUD, selon le texte, promeut
01:26:14l'idéologie antisémite, accumulant
01:26:16les références au nazisme et aux personnalités
01:26:18antisémites, comme Robert
01:26:20Braziac. Il promeut enfin
01:26:22une idéologie homophobe.
01:26:24L'un des dirigeants du GUD et trois
01:26:26autres membres ont d'ailleurs été condamnés ce mois-ci
01:26:28pour avoir violenté ou ne pas
01:26:30avoir empêché des violences sur
01:26:32une personne supposée homosexuelle.
01:26:34Merci beaucoup Sandra Buisson du
01:26:36service police-justice de
01:26:38CNews. On en viendra maintenant au procès des bourreaux
01:26:40de Nathalie Debailly, enlevée
01:26:42et tuée en mai 2019.
01:26:44Parmi eux, son ex-conjoint Jérôme
01:26:46Tonneau. Aujourd'hui, ils ont entendu
01:26:48les proches de la victime, Noémie Schultz.
01:26:50Vous suivez donc ce procès pour CNews.
01:26:52Des proches qui sont donc venus témoigner
01:26:54du calvaire vécu par Nathalie Debailly
01:26:56pendant des mois avant son assassinat. Racontez-nous.
01:26:58Absolument. Dans les mois
01:27:00qui ont précédé l'assassinat de Nathalie Debailly,
01:27:02tous ses proches ont vu son état
01:27:04se dégrader. Elle était épuisée,
01:27:06se souvient sa petite sœur Peggy. La peur
01:27:08s'installe dès le début de sa relation avec
01:27:10Jérôme Tonneau, mais elle s'intensifie,
01:27:12se transforme en terreur quand elle
01:27:14décide de le quitter. Son ex commence
01:27:16alors à la surveiller. La menace
01:27:18de la mettre dans le coffre de sa voiture, il
01:27:20dégonfle ses pneus, fait venir un huissier
01:27:22pour récupérer ses affaires chez elle.
01:27:24Nathalie demande à son fils un marteau
01:27:26de charpentier pour le mettre sur sa table de nuit.
01:27:28Elle confie à sa sœur avoir acheté
01:27:30une bombe lacrymogène. Elle change les serrures,
01:27:32fait installer une alarme. Surtout,
01:27:34Nathalie Debailly se rend à quatre reprises
01:27:36au commissariat. Elle dépose trois mains courantes,
01:27:38une plainte. Malgré toutes ces
01:27:40alertes rouges et carlates, la police ne fait
01:27:42rien. Je comprends votre colère,
01:27:44votre incompréhension. On vous doit des
01:27:46excuses. On a mal apprécié le danger,
01:27:48explique l'avocate générale.
01:27:50La menace est surtout la détermination
01:27:52de celui qui est assis derrière vous.
01:27:54C'est la première fois depuis les
01:27:56faits qu'une institution reconnaît
01:27:58les failles de l'État.
01:28:00Merci beaucoup Noémie Schultz en direct du
01:28:02tribunal de Douai. On en vient
01:28:04maintenant à la situation en Nouvelle-Calédonie
01:28:06avec ce regain de tensions
01:28:08ces derniers jours. Pour certaines personnalités
01:28:10politiques de Nouvelle-Calédonie,
01:28:12la situation est moins tendue
01:28:14que lors du début des émeutes de mai
01:28:16dernier. Pour d'autres, c'est tout simplement
01:28:18le chaos. Écoutez.
01:28:20On comprend bien sûr la lassitude,
01:28:22la fatigue et la colère des
01:28:24calédoniens. Mais c'est à nous, politiquement,
01:28:26que revient la responsabilité de
01:28:28les libérer, de les soulager de ce
01:28:30carcan qui pèse sur eux depuis cette semaine.
01:28:32Et puis, au travers de la solution politique,
01:28:34de se lancer dans la reconstruction du
01:28:36pays, parce que là, la tâche est immense.
01:28:38Le sentiment, c'est que ça ne s'arrange pas du tout.
01:28:40Et que, justement, c'est en train de s'embraser
01:28:42au-delà de Nouméa, jusqu'au nord
01:28:44de la Grande-Terre, car les
01:28:46politiques publiques n'agissent pas. Et donc, en fait,
01:28:48il y a urgence à ce que le gouvernement français
01:28:50agisse en Nouvelle-Calédonie et
01:28:52passe à la force et au rapport de force.
01:28:54Le plus dur est aujourd'hui derrière
01:28:56moi. Ne pas
01:28:58craindre un
01:29:00nouvel embrasement en Nouvelle-Calédonie,
01:29:02cela supposerait que
01:29:04on ne croit pas en la capacité des
01:29:06hommes et des femmes qui vont se présenter aux prochaines
01:29:08élections à reprendre les
01:29:10négociations. La situation
01:29:12en Nouvelle-Calédonie est catastrophique.
01:29:14Nous avons absolument besoin d'une aide
01:29:16extérieure à la France pour
01:29:18pouvoir répondre
01:29:20aux problématiques identitaires
01:29:22qui déchirent le pays.
01:29:24Et pour pouvoir apporter l'aide humanitaire
01:29:26d'urgence dont nous allons avoir besoin demain.
01:29:28C'est la fin de ce journal. Prochain
01:29:30point sur l'actualité. Dans moins de 30
01:29:32minutes. 25. 25 minutes précisément.
01:29:34Tout à l'heure, cher Vincent, sont restés en plateau
01:29:36Nathan Devers et Régis Le Saumier. Nous avons
01:29:38été rejoints par Alice Cordier. Bonjour.
01:29:40Directrice du collectif Nemesis.
01:29:42On va parler ensemble de ce qui s'est déroulé
01:29:44à mes yeux.
01:29:46Vous l'avez sans doute vu. Deux mineurs
01:29:48ont été interpellés après l'incendie d'une
01:29:50école dans la métropole de Lyon.
01:29:52C'était le mercredi 19 juin
01:29:54dernier. Ils avaient même filmé
01:29:56leur acte et publié la vidéo
01:29:58sur les réseaux sociaux. Regardez
01:30:00les derniers détails d'Olivier Madigny.
01:30:02Notre envoyé spécial sur place.
01:30:04Une semaine après
01:30:06l'incendie de l'école Marcel Pagnol.
01:30:08Ici, à mes yeux, l'émotion
01:30:10est toujours présente, notamment
01:30:12chez les parents d'élèves.
01:30:14Des messages de soutien, des
01:30:16dessins ont été accrochés sur
01:30:18les grilles de l'école. Des messages
01:30:20de soutien envers l'équipe
01:30:22éducative. Alors les deux jeunes
01:30:24de 13 ans qui ont mis le feu
01:30:26à cet établissement la
01:30:28semaine dernière n'étaient pas connus
01:30:30pour des faits de délinquance.
01:30:32Tout juste, s'agissait-il
01:30:34de jeunes un peu turbulents ?
01:30:36C'est en tout cas ce que nous disait
01:30:38le maire de la commune ce matin.
01:30:40Quoi qu'il en soit, lorsqu'on
01:30:42pénètre à l'intérieur de cette école,
01:30:44les dégâts sont très importants.
01:30:46Deux salles de classe
01:30:48sont totalement
01:30:50calcinées d'après les
01:30:52premiers chiffrages effectués par la
01:30:54municipalité. Les dégâts
01:30:56avoisineraient le million d'euros.
01:30:58Quoi qu'il en soit, le maire est déterminé
01:31:00à ouvrir
01:31:02à nouveau son école à la prochaine rentrée
01:31:04du mois de septembre.
01:31:06Olivier Madinier, pour les dernières précisions
01:31:08depuis mes yeux. Alice Cordier,
01:31:10on se faisait la réflexion en écoutant
01:31:12les précisions de Lévi-Madinier. 13 ans !
01:31:14Et on a deux mineurs
01:31:16de 13 ans qui rentrent dans une école
01:31:18et qui font des dégradations. Ça paraît
01:31:20incroyable et pourtant malheureusement
01:31:22l'histoire se succède avec des mineurs si jeunes.
01:31:24Tout à fait. On n'a visiblement pas eu la même adolescence
01:31:26et c'est assez effrayant pour les
01:31:28enfants qu'on va avoir et qui vont devoir
01:31:30évoluer au contact
01:31:32d'autres adolescents qui eux baignent
01:31:34visiblement dans une forme de violence.
01:31:36En tout cas, ce que disent beaucoup de pédopsychiatres
01:31:38et d'experts, c'est qu'il y a un ensauvagement
01:31:40progressif de la jeunesse
01:31:42qui s'explique par un certain nombre de facteurs.
01:31:44Le fait que de moins en moins, on apprenne
01:31:46la compassion, soit au contact de l'enfant,
01:31:48on les met devant la télé et la télé les éduque.
01:31:50Non pas forcément que la télé leur projette
01:31:52des choses plus violentes que d'autres, mais juste ne leur permet pas
01:31:54d'avoir de l'empathie ou justement de développer
01:31:56un certain nombre de sentiments. Il y a des causes aussi parfois
01:31:58qui sont culturelles et sociales.
01:32:00Du fait que certains viennent de
01:32:02sociétés où culturellement on a un rapport
01:32:04à la violence qui est différent.
01:32:06On règle nos conflits différemment.
01:32:08Ce qui compte c'est la communauté
01:32:10et non pas le reste et donc on n'a aucun
01:32:12scrupule à le faire. Toute l'année
01:32:14on a été baigné d'un certain nombre de faits divers
01:32:16qui deviennent je pense maintenant des
01:32:18faits de société de jeunes qui passaient à l'acte
01:32:20qui venaient frapper des professeurs parce que
01:32:22il y avait des histoires
01:32:24avec la fille, qui venaient
01:32:26agresser le petit copain de leur petite soeur.
01:32:28On a récemment cette affaire
01:32:30de viol terrible, n'est-ce pas ?
01:32:32On va en parler tout à l'heure d'ailleurs.
01:32:34On se rend compte que ce sont des jeunes
01:32:36de plus en plus jeunes qui passent à l'acte
01:32:38et puis ça remet en question aussi la justice des mineurs.
01:32:40Est-ce qu'on peut continuer ? Est-ce que notre système
01:32:42judiciaire actuel est adapté à ces jeunes-là
01:32:44qui sont parfois sans foi ni loi
01:32:46mais sans même de la compassion
01:32:48et c'est presque le pire en fait dans cette affaire
01:32:50parce qu'ils ne se rendent même pas vraiment compte
01:32:52de ce qu'ils font et d'ailleurs
01:32:54les experts le voient après quand
01:32:56ils les envoient en centre de rétention
01:32:58ou en ce qu'on appelait
01:33:00historiquement des maisons de redressement
01:33:02en fait ils ne ressentent rien
01:33:04tant que ça ne touche pas leur famille. C'est ça qui est dramatique.
01:33:06On va parler de la réponse pénale un peu après mais d'abord
01:33:08Régis Le Sommier, pendant qu'on regardait
01:33:10vous aussi vous me disiez 13 ans c'est le nouveau 20 ans.
01:33:12Avant là où des jeunes de 20 ans
01:33:14provoquaient des violences, ce n'était pas excusable
01:33:16pour autant. Désormais ce sont des jeunes de 13 ans.
01:33:18Oui alors ça l'extrême jeunesse
01:33:20et le fait que ça diminue d'année en année
01:33:22c'est effectivement très alarmant. Mais je dirais
01:33:24qu'il y a aussi un phénomène qui est aussi très alarmant
01:33:26dont on ne se rend pas forcément compte
01:33:28c'est que nous on a eu
01:33:30des adolescents
01:33:32plus ou moins agités
01:33:34on a fait des conneries
01:33:36ça nous est arrivé. Mais qu'est-ce qu'on faisait à l'époque
01:33:38quand on faisait une connerie, y compris
01:33:40dégrader son propre établissement, ça pouvait
01:33:42arriver, on essayait de ne pas se faire piquer
01:33:44là il y a une médiatisation
01:33:46instantanée, c'est-à-dire
01:33:48immédiatement on diffuse. C'est presque
01:33:50si on n'a pas réussi à diffuser la vidéo
01:33:52de ce qu'on a fait, on est un loser
01:33:54parce qu'on n'est pas reconnu par la bande
01:33:56rivale ou par les copains qui vont voir ça
01:33:58et quelque part il y a une inversion
01:34:00totale du comportement. En fait
01:34:02on détermine
01:34:04on agresse
01:34:06quel que soit, on viole
01:34:08dans les caves et on filme
01:34:10le moment où on violente
01:34:12la personne
01:34:14et ensuite on met ça, c'est diffusé
01:34:16et ça c'est
01:34:18incroyable, ça veut dire qu'il y a vraiment un renversement
01:34:20complet
01:34:22des valeurs. C'est vrai que la présence des écrans
01:34:24elle est annotée dans cette affaire
01:34:26particulièrement, ils diffusent eux-mêmes
01:34:28leurs propres méfaits. Vous avez vu les vidéos ?
01:34:30C'est incroyable. Ils mettent le feu, ils rigolent
01:34:32de leurs propres actes, il y a un détachement
01:34:34Ils revendiquent vraiment ce qu'ils font.
01:34:36C'est vrai que ça interpelle aussi, alors on sait que la question
01:34:38des écrans elle est beaucoup abordée en ce moment
01:34:40le gouvernement, on a entendu Emmanuel Macron
01:34:42vouloir interdire les téléphones portables
01:34:44au moins de 11 ans, Gabriel Attal aussi se penche
01:34:46sur le sujet, Jordan Bardella
01:34:48également lorsqu'il a présenté son programme
01:34:50Il y a selon vous aussi un aspect là
01:34:52important à souligner de la diffusion, de l'enregistrement
01:34:54de la captation puis la diffusion de
01:34:56ces méfaits ? Oui moi c'est ça ce qui m'interpelle
01:34:58le plus. En philosophie morale
01:35:00il y a une expérience de pensée célèbre, c'est l'anneau de
01:35:02Giges. Si vous aviez un anneau qui vous rendait
01:35:04invisible, est-ce que vous commettriez le mal ?
01:35:06En effet l'idée que commettre le mal
01:35:08c'est le faire de manière invisible
01:35:10parce qu'on n'aura pas les conséquences,
01:35:12qu'on ne passe pas pour quelqu'un d'immoral
01:35:14etc. Et en effet quand on voit
01:35:16sur les réseaux sociaux des gens
01:35:18commettre toutes sortes de violences
01:35:20et s'en vanter et les montrer, alors là
01:35:22on cite des faits divers
01:35:24terribles, on pourrait citer aussi
01:35:26mutatis mutandis parce que c'est beaucoup plus grave
01:35:28mais un certain nombre d'actes terroristes
01:35:30l'État islamique qui mettait
01:35:32en scène sa barbarie
01:35:34le 7 octobre etc. Tout cela interpelle
01:35:36que se passe-t-il dans la tête
01:35:38de quelqu'un pour commettre le mal
01:35:40avoir envie absolument de le montrer
01:35:42avoir envie de ne pas déguiser
01:35:44son action immorale en action
01:35:46éthique, de ne pas se donner le bon rôle
01:35:48et ça en effet ça interpelle. En revanche
01:35:50je pense que la réponse consistant à dire
01:35:52il faut interdire les téléphones
01:35:54est une réponse doublement absurde. Absurde
01:35:56parce que irréalisable, la technologie
01:35:58l'évolution technique
01:36:00ne s'arrête pas par le politique
01:36:02c'est au contraire elle qui conditionne
01:36:04les évolutions culturelles
01:36:06les évolutions de mentalité, les évolutions sociales
01:36:08et les évolutions politiques. Donc ce serait absurde de vouloir faire ça
01:36:10et que ça passe à côté du vrai sujet
01:36:12qui est très très peu envisagé
01:36:14qui est de faire une véritable
01:36:16éducation aux écrans. Les écrans ne sont
01:36:18pas des outils neutres
01:36:20les écrans ne sont pas des outils
01:36:22si vous voulez qui sont
01:36:24uniquement des choses
01:36:26qui pourraient faire donner lieu
01:36:28à un bon ou un mauvais usage. Ce sont des outils
01:36:30qui transforment notre rapport au monde
01:36:32et à partir de là, l'école doit aussi
01:36:34avoir son rôle à jouer pour
01:36:36apprendre à en faire un usage
01:36:38émancipateur si tant est que ce soit possible.
01:36:40L'autre question qui est soulevée par cette affaire c'est la réponse
01:36:42pénale que l'on peut apporter lorsqu'il s'agit de mineurs
01:36:44de 13 ans. Alors d'abord je voudrais vous faire
01:36:46lire la réaction du maire de
01:36:48mes yeux qui part forcément de sa
01:36:50consternation suite à
01:36:52ses dégradations. C'est l'incompréhension
01:36:54et c'est l'énervement parce que
01:36:56personne ne souhaite que ce crime reste impuni
01:36:58et tout le monde attend des sanctions tant pour les
01:37:00enfants que pour les parents. Il soulève là
01:37:02l'aspect de la responsabilité parentale
01:37:04qui jusqu'à présent est évoquée
01:37:06sans lettre. C'est-à-dire que le gouvernement
01:37:08ne semble pas trop vouloir s'aventurer
01:37:10sur ce fait-là alors que par exemple Jordan Bardella
01:37:12dit lui qu'il veut par exemple
01:37:14suspendre les allocations familiales pour les parents
01:37:16de récidivistes. Alice Cordier, vous estimez-vous
01:37:18que les parents doivent être ciblés par
01:37:20des sanctions dans les
01:37:22cas de violences ?
01:37:24En cas de mineurs, c'est les parents qui sont responsables
01:37:26en tout cas des agissements de leurs enfants.
01:37:28Je pense que ça ne suffit pas.
01:37:30En effet, il va y avoir un suivi psychologique
01:37:32auprès de ces enfants-là qui
01:37:34manquent totalement d'émotions,
01:37:36de sentiments,
01:37:38de responsabilités aussi.
01:37:40Évidemment, bien sûr,
01:37:42Emmanuel Macron avait quand même proposé,
01:37:44souhaité en tout cas,
01:37:46après les émeutes dernières,
01:37:48mettre en place une sanction
01:37:50notamment sur les prestations
01:37:52ou les aides de la CAF.
01:37:54Je crois qu'en son camp, ça n'avait pas du tout
01:37:56fait de l'unanimité.
01:37:58Mais il avait été question de ça.
01:38:00On a eu le cas aussi de Mairie
01:38:02où il y avait la prime de Noël
01:38:04qui avait été supprimée pour un jeune homme
01:38:06qui avait commis ce genre d'exaction.
01:38:08Je pense que ça va dans le bon sens,
01:38:10du fait que ce sont des enfants
01:38:12assez communautaires dans l'ensemble.
01:38:14Là, je n'ai pas tous les faits précis
01:38:16par rapport à ces deux jeunes hommes.
01:38:18Quand c'est leur famille qui trinque,
01:38:20généralement, ils le ressentent beaucoup plus
01:38:22quand ils font du mal à la personne.
01:38:24C'est des logiques assez claniques
01:38:26où l'autre ne compte pas
01:38:28mais notre communauté compte
01:38:30et donc si c'est elle qui est pénalisée,
01:38:32je vais devoir me calmer.
01:38:34Ça peut en tout cas être assez efficace
01:38:36mais ça ne peut pas être efficace
01:38:38si ce n'est pas accompagné d'un véritable
01:38:40encadrement aussi psychologique
01:38:42puisque ça reste des enfants.
01:38:44Sur la difficulté de la réponse pénale des mineurs,
01:38:46je vous propose d'écouter Pierre-Henri Bovis,
01:38:48avocat habitué de nos plateaux,
01:38:50C'est tout un système
01:38:52qu'il faut complètement bouleverser
01:38:54puisqu'aujourd'hui, nous avons des gamins
01:38:56qui considèrent qu'ils peuvent franchir la ligne rouge
01:38:58sans être sanctionnés.
01:39:00Après, on va revenir sur le plan de la justice
01:39:02mais déjà, philosophiquement,
01:39:04ils savent que parce qu'ils sont mineurs,
01:39:06ils ne seront pas sanctionnés
01:39:08parce que c'est tout un système
01:39:10qui a été mis et conçu comme ça.
01:39:12Sur la justice pénale des mineurs,
01:39:14on est dans une voiture qui fonce
01:39:16à 100 km heure dans un mur
01:39:18qui ne réagit pas.
01:39:20On a toute une génération
01:39:22qui va sombrer dans la violence
01:39:24et qui demain, cette jeune génération
01:39:26qui a 13-14 ans, demain, ils auront 18-19 ans.
01:39:28Ils voteront notamment
01:39:30mais ce seront des citoyens
01:39:32pleinement conscients et responsables.
01:39:34On a ce constat alarmiste de Pierre-Henri Bovis
01:39:36mais c'est vrai que les mineurs de 2024
01:39:38ne sont pas les mineurs de 2045.
01:39:40Il va falloir changer les choses.
01:39:42Il va falloir changer les choses.
01:39:44La réponse judiciaire au phénomène
01:39:46de délinquance liée aux mineurs
01:39:48ou au phénomène de drogue,
01:39:50c'est aussi une des composantes,
01:39:52n'est pas adaptée.
01:39:54Dans le trafic de drogue,
01:39:56on le sait très bien,
01:39:58on utilise de plus en plus de mineurs
01:40:00parce qu'on sait que la peine
01:40:02va être moins importante,
01:40:04voire qu'ils vont sortir sans
01:40:06encourir pratiquement quoi que ce soit.
01:40:08Ils sont de plus en plus utilisés
01:40:10par les mafias qui contrôlent
01:40:12le trafic de drogue en France.
01:40:14C'est un fait.
01:40:16Il va falloir que ça évolue,
01:40:18parce que la société a évolué
01:40:20et que la mentalité n'est plus du tout la même.
01:40:22Je rajouterais une dernière chose,
01:40:24c'est que souvent ces mineurs appartiennent
01:40:26à ce que j'appelle une contre-société.
01:40:28Aujourd'hui, leur univers
01:40:30n'est pas du tout le même que le nôtre.
01:40:32Ce sont des gens qui pensent
01:40:34en termes de clan,
01:40:36en termes de gang,
01:40:38en termes de territorialité
01:40:40et qui ne pensent pas du tout
01:40:42comme nous pour l'imaginer.
01:40:44On va marquer une pause, dans quelques minutes on revient.
01:40:46On parlera d'une autre affaire qui implique
01:40:48des mineurs, ce drame épouvantable
01:40:50à courbe voie. On en sait désormais un peu plus
01:40:52sur le profil des suspects, on en parle
01:40:54juste après la pause.
01:40:58De retour dans la dernière demi-heure
01:41:00de 180 minutes info.
01:41:02Dans quelques instants, place au débat.
01:41:04D'abord, le journal avec Vincent Fandèche.
01:41:06Aujourd'hui, c'est le début des soldes.
01:41:08Avis aux amateurs de bonnes affaires.
01:41:10C'est parti pour 4 semaines de promotion
01:41:12jusqu'en 30 juillet prochain.
01:41:14Un rendez-vous qui, cependant,
01:41:16n'attire plus autant les consommateurs
01:41:18qu'avant. Reportage de Jean-Laurent Constantini
01:41:20avec Solène Boulan.
01:41:22À la question
01:41:24« Comptez-vous faire les soldes cette année ? »,
01:41:26voici ce que les Français répondent.
01:41:28Après, non. Je ne les fais jamais.
01:41:30Pas du tout. Ça ne m'intéresse pas trop.
01:41:32Selon une étude d'OpinionWay,
01:41:3459% des Français ne feront
01:41:36pas les soldes cette année.
01:41:38Mais les raisons sont multiples.
01:41:40Vente en ligne, fast fashion et manque de pouvoir d'achat
01:41:42pourraient avoir raison des périodes
01:41:44de promotion.
01:41:46Déjà, c'est toujours des vieux chiffons.
01:41:48Il y a trop de monde et je ne suis pas très patiente.
01:41:50Je pense qu'on n'a plus le réflexe d'aller
01:41:52peut-être en ligne, éventuellement,
01:41:54mais d'aller dans les magasins pour les soldes,
01:41:56je pense qu'on n'a plus vraiment le réflexe, en tout cas pas pour moi.
01:41:58Je fais attention à ce que je dépense quand même,
01:42:00en termes de vêtements, parce que je préconise quand même
01:42:02la seconde main aujourd'hui.
01:42:04Cet hiver déjà, l'Alliance du Commerce
01:42:06a une baisse d'activité de presque 6%
01:42:08par rapport à 2023.
01:42:10A cela s'ajoute un contexte politique
01:42:12et économique moraux, selon cet économiste.
01:42:14La confiance des ménages n'est pas là.
01:42:16Elle a déjà baissé le mois dernier.
01:42:18Elle continue de baisser et évidemment,
01:42:20avec ce climat délétère
01:42:22lié à la dissolution, aux élections législatives,
01:42:24ça ne va pas arranger les choses.
01:42:26D'autant que les ménages, ne l'oublions pas,
01:42:28ont très peu pouvoir d'achat.
01:42:30L'inflation reste toujours élevée
01:42:32et a fortiori, s'il y a encore des inquiétudes
01:42:34après le 8 juillet, si on a
01:42:36une sorte de crise politique qui dure,
01:42:38alors là, ça veut dire plusieurs mois consécutifs
01:42:40de baisse de la consommation.
01:42:42Selon l'étude Opinion Way,
01:42:44les Français prévoient cette année un budget moyen
01:42:46de 307 euros pour les soldes d'été,
01:42:48soit 55 euros de moins que l'an dernier.
01:42:52Cette question à présent,
01:42:54la baignade dans la Seine sera-t-elle vraiment
01:42:56possible pour les Jeux Olympiques ?
01:42:58Patience Thomas, patience.
01:43:00Les résultats des derniers tests, en tout cas,
01:43:02sanitaires, ne sont pas encore satisfaisants
01:43:04à cause, entre autres, des pluies intenses
01:43:06de ces dernières semaines.
01:43:08Raphaël Lasreg avec Alice Sommerer.
01:43:10À un mois des JO de Paris,
01:43:12les résultats des analyses
01:43:14de l'eau de la Seine interrogent encore.
01:43:16Nous avons demandé à quelques Parisiens
01:43:18s'ils envisageaient de se baigner dans le fleuve.
01:43:20Les réponses sont mitigées.
01:43:22Très polluées.
01:43:24Elles ne donnent pas envie
01:43:26du point de vue visuel.
01:43:28Je pourrais, mais il faudrait que je me douche après.
01:43:30Je la regarde depuis tout à l'heure,
01:43:32il y a des petits trucs qui flottent.
01:43:34Après, en vrai, c'est des bouts de bois.
01:43:36C'est peut-être plus une histoire de couleurs.
01:43:38Oui, mais pareil, je me laverais
01:43:40et je frotterais très fort
01:43:42derrière.
01:43:44Selon un rapport de l'ONG
01:43:46Les résultats d'une analyse
01:43:48faite le 10 juin dernier montrent que
01:43:50la qualité de l'eau de la Seine est mauvaise
01:43:52à cause notamment de la présence de colis
01:43:54et d'entérocoques, des bactéries,
01:43:56qui représentent un risque élevé pour les baigneurs,
01:43:58comme l'explique Robert Sebag.
01:44:00Il y a une pollution chimique
01:44:02d'un certain nombre de produits
01:44:04qui peuvent être extrêmement
01:44:06irritants et dangereux.
01:44:08Donc déjà ça,
01:44:10plus les rejets
01:44:12de molécules de médicaments,
01:44:14parce qu'on n'arrive pas à filtrer tout ça.
01:44:16Pourtant, le 21 juin, lors d'une conférence
01:44:18de presse, le préfet de la région d'Île-de-France
01:44:20Marc Guillaume attribuait ses résultats
01:44:22à une mauvaise météo et se disait
01:44:24confiant. Quant à la tenue des épreuves
01:44:26de l'Olympique de natation au mois de juillet
01:44:28et août prochain.
01:44:30Situation chaotique
01:44:32au Kenya après des manifestations
01:44:34meurtrières hier.
01:44:36Au moins 22 personnes auraient été tuées
01:44:38en marge de manifestations anti-gouvernementales.
01:44:40Un bilan donné par l'organisme
01:44:42de défense des droits humains. La police
01:44:44a tiré la balle réelle à de nombreuses reprises
01:44:46sur les manifestants. Les images sont commentées par Corentin Brion.
01:44:50Un vent de révolte
01:44:52qui a tourné au drame.
01:44:54Depuis une semaine partout au Kenya
01:44:56des manifestations
01:44:58se sont organisées pour s'opposer
01:45:00à un projet de nouvelle taxe du gouvernement.
01:45:02Mais hier dans la capitale
01:45:04à Nairobi, la manifestation
01:45:06a viré au chaos.
01:45:08Des manifestants ont forcé
01:45:10les barrages de police et pénétré
01:45:12dans le parlement.
01:45:14Vous êtes des hypocrites.
01:45:16Vous ne nous faites pas peur.
01:45:18Vous ne nous faites pas peur.
01:45:20La police a alors tiré la balle réelle
01:45:22sur les manifestants, tuant au moins 5 personnes
01:45:24et faisant au moins 31 blessés
01:45:26selon plusieurs ONG.
01:45:28Si après quelques dizaines de minutes
01:45:30la police a repris le contrôle
01:45:32de l'enceinte d'un parlement
01:45:34complètement saccagé,
01:45:36les manifestations ont violemment continué
01:45:38dans les rues de la capitale.
01:45:40La demi-sœur de l'ex-président des Etats-Unis
01:45:42Barack Obama a même
01:45:44été gazée en pleine interview.
01:45:46Le président
01:45:48Kenyan a de son côté
01:45:50condamné ces attaques.
01:45:52Aujourd'hui,
01:45:54le Kenya a subi une attaque
01:45:56sans précédent contre sa démocratie,
01:45:58l'état de droit et l'intégrité
01:46:00de ses institutions constitutionnelles.
01:46:02Une expression par ailleurs légitime
01:46:04des droits et des libertés fondamentaux
01:46:06de réunion a été infiltrée
01:46:08et détournée par un groupe
01:46:10de criminels organisés.
01:46:12Au moins 13 personnes
01:46:14ont été tuées
01:46:16lors de la journée d'hier.
01:46:18Les organisateurs ont d'ores et déjà
01:46:20annoncé de nouvelles manifestations demain,
01:46:22mais cette fois-ci pacifiques.
01:46:48Après le viol et l'agression antisémite
01:46:50de l'enfant de 12 ans survenu
01:46:52à Courbevoie,
01:46:54une question est sur toutes les lèvres.
01:46:56Pourquoi un tel déchaînement de violence ?
01:46:58Un des éléments de réponse
01:47:00se trouve sans doute à Ruel Malmaison
01:47:02d'où sont originaires
01:47:04deux des principaux mis en cause
01:47:06et notamment le mineur de 12 ans
01:47:08suspecté d'être l'instigateur du viol.
01:47:10Cette jeune fille était scolarisée
01:47:12au sein du même collège que ce dernier.
01:47:14Elle décrit un jeune garçon violent.
01:47:16Il insultait des personnes
01:47:18et faisait beaucoup de cris
01:47:20aussi par les profs.
01:47:22Un moment,
01:47:24il a même tapé
01:47:26ma meilleure amie.
01:47:28Du côté des connaissances
01:47:30d'un des autres mineurs de 13 ans
01:47:32suspectés d'avoir participé au viol,
01:47:34on dépeint un garçon à problème,
01:47:36mais on ne s'imaginait pas
01:47:38qu'il aurait été capable de commettre
01:47:40une telle ignominie.
01:47:42Il est sorti du cadre familial,
01:47:44il a été éligé auparavant,
01:47:46il a été viré plusieurs fois de son collège.
01:47:48C'est le truc de trop qu'il a fait.
01:47:50Je ne pensais pas qu'il allait
01:47:52jusqu'à là. Je savais que c'était
01:47:54une personne assez chipée,
01:47:56mais d'aller faire ça,
01:47:58j'aurais pas su.
01:48:00Deux jeunes de 13 ans ont été
01:48:02mis en examen pour viol en réunion.
01:48:04Quant au mineur de 12 ans,
01:48:06il a été placé sous le statut
01:48:08de témoin assisté concernant
01:48:10l'effet de viol et fait l'objet
01:48:12de l'examen. Les profils de ces très jeunes
01:48:14ados sont particulièrement frappants.
01:48:16Je propose d'écouter à ce sujet
01:48:18Guillaume Poin, journaliste au Figaro.
01:48:20Il a enquêté lui aussi sur ce drame
01:48:22de courbe à voix.
01:48:24Sur le plan idéologique et religieux
01:48:26qu'il avait confié à une amie,
01:48:28sa détestation d'Israël,
01:48:30ce que nous confient aussi
01:48:32plusieurs camarades, au moins trois
01:48:34avec qui on a pu discuter,
01:48:36c'est qu'il s'était visiblement
01:48:38converti à l'islam en mars dernier,
01:48:40au moment du ramadan.
01:48:42Visiblement, au moment des faits,
01:48:44c'était un jeune homme
01:48:46qui était complètement désœuvré
01:48:48puisqu'il errait dans les rues
01:48:50un petit peu partout en Ile-de-France.
01:48:52Au moment des faits, en eux-mêmes,
01:48:54il y a toutes ces insultes
01:48:56qui sont,
01:48:58en tout cas, selon la version
01:49:00de la victime, qui auraient été dites
01:49:02« sale juive ».
01:49:04Comme le dit également l'avocate de la victime,
01:49:06le conflit entre
01:49:08Israël et la Palestine a été
01:49:10prééminent tout au long du viol.
01:49:12Il a reproché
01:49:14à la victime de soutenir
01:49:16Israël, d'être contre la Palestine
01:49:18alors qu'elle, justement,
01:49:20explique qu'elle est pour la paix.
01:49:22Alice Cordier,
01:49:24on connaît vos engagements sur ces sujets-là.
01:49:26Là, on a affaire à des suspects
01:49:28qui sont véritablement
01:49:30au profil, un peu le fruit
01:49:32d'un cocktail de plein de choses,
01:49:34d'un climat ambiant géopolitique
01:49:36avec aussi, visiblement,
01:49:38les parents qui ont complètement abandonné.
01:49:40Et on a ce résultat dramatique
01:49:42d'une jeune fille de 12 ans
01:49:44qui se fait violer et qui se fait insulter
01:49:46avec des insultes antisémites.
01:49:48D'autant plus que cette jeune fille,
01:49:50déjà à partir du 7 octobre,
01:49:52elle avait été un peu ostracisée dans sa classe
01:49:54parce que juive. On lui avait demandé
01:49:56de se taire sur sa religion.
01:49:58Et lors d'une sortie scolaire,
01:50:00elle avait rencontré ce jeune homme
01:50:02qui ne savait pas qu'elle l'était.
01:50:04Ce qu'on sait, malheureusement, à la suite dramatique.
01:50:06Il y a la question, là aussi, de la responsabilité des parents.
01:50:08Un jeune homme désoeuvré,
01:50:10il a 12-13 ans, qu'est-ce que c'est que ça ?
01:50:12Qu'est-ce que c'est que ça ?
01:50:14L'école est quand même encore obligatoire à ce moment-là.
01:50:16Donc il y a encore cette question qui se pose.
01:50:18Et puis voilà, il y a toujours cette question de...
01:50:20Aujourd'hui, il y a une forme de punition
01:50:22de la religion. C'est-à-dire que si vous êtes juif,
01:50:24vous serez puni. Il y a un petit peu ça
01:50:26qui nous vient typiquement de ce qui se passe aujourd'hui
01:50:28entre Israël et le Hamas, n'est-ce pas ?
01:50:30Ça nous fait penser, évidemment,
01:50:32alors, outre mesure, évidemment, c'est pas les scènes qu'on a vues
01:50:34à la télé, mais ça reste une scène de viol
01:50:36dans les conditions qu'on connaît. Et aujourd'hui,
01:50:38il y a une forme de trac, on a l'impression,
01:50:40aux personnes juives. Et ça commence très tôt,
01:50:42visiblement, puisque dès 12-13 ans.
01:50:44C'est une sorte de cocktail, si vous voulez,
01:50:46entre une réponse... On verra ce que ça donne,
01:50:48la réponse pénale, mais si vous voulez, là, il y en a un,
01:50:50il est placé en foyer. Je ne suis pas du tout sûre, connaissant
01:50:52le constat actuel de l'efficacité
01:50:54des foyers, que ça va beaucoup l'aider.
01:50:56Visiblement, en plus, il est quand même assez investi
01:50:58dans cette affaire du viol, même s'il n'y a pas participé
01:51:00directement. Donc là, déjà, moi, ça me choque
01:51:02qu'aujourd'hui, il ne soit pas bien
01:51:04plus surveillé que ça. La deuxième chose,
01:51:06c'est que, voilà, ce sont des mineurs, donc
01:51:08très certainement qu'il y aura des peines
01:51:10raccourcies. Il y a
01:51:12la responsabilité des parents, et puis il y a cette histoire de conflit
01:51:14qui a quand même été...
01:51:16qui est devenue, réellement,
01:51:18quelque chose de très antisémite, alors que c'est un conflit
01:51:20qui pourrait être
01:51:22plutôt géographique.
01:51:24C'est ce que disait, d'ailleurs, l'avocate de cette jeune
01:51:26fille. On a, là, l'illustration, malheureusement,
01:51:28parfaite de l'importation
01:51:30du conflit, des répercussions que ça peut avoir
01:51:32dans la vie réelle
01:51:34des gens, et des jeunes, là, en particulier,
01:51:36des très jeunes, même, Nathan.
01:51:37Oui, bien sûr. Cette histoire horrible me fait
01:51:39penser un peu à l'affaire Ilhan Alimi,
01:51:41avec énormément de différences, mais je pense
01:51:43qu'elle résume très, très bien
01:51:45l'état des lieux
01:51:47de l'antisémitisme, aujourd'hui, en France.
01:51:49L'affaire Ilhan Alimi, il y a des points de convergence.
01:51:51Il y avait l'effet de meute, l'effet de torture
01:51:53gratuite, l'effet de s'en prendre à quelqu'un
01:51:55qui est, non seulement, évidemment, innocent,
01:51:57mais qui est faible, qui ne peut pas se
01:51:59défendre, avec des, aussi,
01:52:01de projeter sur lui des stéréotypes.
01:52:03Alors, dans le cas de l'affaire Ilhan Alimi, c'était
01:52:05des stéréotypes liés à la richesse supposée des
01:52:07juifs, et là, dans ce cas, c'est le
01:52:09stéréotype de l'essentialisation
01:52:11tout juif, toute juive, et
01:52:13génocidaire, soutien,
01:52:15etc.
01:52:17Cette fille, vous l'avez dit,
01:52:19après le 7 octobre, a caché sa religion
01:52:21parce qu'elle a été victime de harcèlement.
01:52:23Je sais que, au long de l'année, j'ai fait beaucoup de tournées
01:52:25dans des communautés juives de France, pour les rencontrer,
01:52:27j'ai vu, par exemple, une rencontre qui m'a beaucoup
01:52:29marqué, un garçon de 13 ans,
01:52:31à Marseille, qui ne pouvait plus
01:52:33jouer au foot, qui jouait au foot tous les matins,
01:52:35et qui, après le 7 octobre, tous ses camarades du foot
01:52:37dans son quartier lui ont dit, toi, t'es un sale
01:52:39juif, t'es un génocidaire, tu
01:52:41tues les enfants à Gaza, etc.
01:52:43Et donc, il s'est retrouvé, comme ça, harcelé.
01:52:45C'est des faits de harcèlement qu'il y a absolument
01:52:47partout. J'aimerais juste dire une chose.
01:52:49Il y a, évidemment, la responsabilité,
01:52:51cela va sans dire,
01:52:53de ces trois petits monstres, qui ont
01:52:55fait ces actions. Mais il y a aussi
01:52:57la responsabilité des
01:52:59élites politiques,
01:53:01qui, bien sûr,
01:53:03qui savent très très bien ce qu'ils font.
01:53:05Ça fait des mois que toute la
01:53:07France humaniste leur dit, arrêtez de faire ça,
01:53:09parce que vous appuyez sur tous les boutons de l'antisémitisme
01:53:11en France, et vous savez très bien
01:53:13quand vous dites tel ou tel mot, quand vous faites tel ou tel tweet,
01:53:15quand vous distillez comme ça
01:53:17ces petites musiques, vous savez très très bien ce que
01:53:19ça agite dans la société, et que ces gens-là
01:53:21répondent, l'antisémitisme est résiduel,
01:53:23nous combattons l'antisémitisme
01:53:25depuis toujours, vous n'avez aucune leçon à nous donner,
01:53:27etc. Et donc, à un moment,
01:53:29il faut que ces élites-là
01:53:31se regardent dans le miroir,
01:53:33parce qu'elles portent une responsabilité lourde. J'aimerais
01:53:35juste dire une chose. Depuis la fin de la Seconde
01:53:37Guerre mondiale, oui, il y a de l'antisémitisme
01:53:39en France, comme dans tous les pays, comme il y a du racisme
01:53:41partout. Mais c'est la première fois
01:53:43qu'une partie significative
01:53:45des élites reprennent
01:53:47une phraseologie antisémite
01:53:49sans être mis de côté. Quand Jean-Marie Le Pen
01:53:51a fait ça, immédiatement, il était traité
01:53:53comme un pestiféré de la politique, et ça l'a disqualifié
01:53:55à vie. Aujourd'hui, nous voyons
01:53:57des individus reprendre cette même phraseologie,
01:53:59se faire d'ailleurs féliciter par tous
01:54:01les organes antisémites, par Rivarol,
01:54:03etc., qui disent « Formidable, c'est super
01:54:05ce que vous faites, vous avez tout compris »,
01:54:07et ne pas être traités
01:54:09comme tels. Et c'est ça aussi qui crée
01:54:11une telle confusion.
01:54:13Régis Le Sommier, pour finir sur ce
01:54:15thème, c'est vrai qu'il a une responsabilité aussi
01:54:17des responsables,
01:54:19si on peut les qualifier ainsi politiques,
01:54:21qui alimentent ce climat,
01:54:23cet antisémitisme d'atmosphère depuis le 7 octobre.
01:54:25Ce qui est le plus inquiétant, je trouve,
01:54:27c'est la convergence, en fait,
01:54:29entre une dérive personnelle
01:54:31d'un jeune laissé un peu à l'abandon,
01:54:33soit par volonté personnelle,
01:54:35soit par démission des parents,
01:54:37ou du cercle sociétal,
01:54:39on va dire, autour de lui,
01:54:41et puis, justement, cette thématique
01:54:43de Gaza et d'Israël
01:54:45qui vient se percuter,
01:54:47on apprend qu'il s'est converti
01:54:49à l'islam pendant le dernier
01:54:51Ramadan. Donc, clairement, on est dans
01:54:53une dérive,
01:54:55il a sa propre galaxie,
01:54:57ce jeune homme,
01:54:59dans laquelle, en effet, il est
01:55:01en train de se construire, progressivement,
01:55:03et qu'immédiatement,
01:55:05il y a le rapport à l'islam, et tout de suite,
01:55:07tout de suite, il y a Gaza, Israël,
01:55:09et l'idée que,
01:55:11en fait, il a l'impression
01:55:13qu'il va se venger sur cette
01:55:15jeune fille parce qu'elle est juive.
01:55:17En fait, il a l'impression, parce que je crois qu'il est sorti avec
01:55:19elle au départ,
01:55:21et, en fait, quand il s'aperçoit qu'elle est juive,
01:55:23là, c'est encore
01:55:25pire, d'où le viol.
01:55:27Donc, en fait, il y a quand même quelque chose
01:55:29d'inquiétant, parce que ces profils-là
01:55:31de jeunes laissés à l'abandon,
01:55:33il y en a pas mal.
01:55:35C'est vrai qu'on a, aujourd'hui, un problème d'autorité
01:55:37avec la jeunesse, on a évoqué
01:55:39la question du jeunage
01:55:41de certains qui passent
01:55:43à l'action, soit dans des faits
01:55:45même dans des faits de terrorisme,
01:55:47soit dans des faits
01:55:49de droits communs
01:55:51stupéfiants, etc.
01:55:53Et que, ben voilà, on a une
01:55:55jeunesse qui est très maléable
01:55:57et qui se retrouve
01:55:59face à des thématiques, et là, clairement,
01:56:01je crois que c'est peut-être l'un des exemples
01:56:03les plus incroyables de l'importation
01:56:05du conflit israélo-palestinien
01:56:07sur notre sol. C'est-à-dire que là, il est
01:56:09dans la tête, là, ce conflit. Il est arrivé
01:56:11et une personne étant désignée comme juive,
01:56:13eh bien, c'est comme s'il fallait
01:56:15se venger, quoi.
01:56:17Chimiquement pur.
01:56:19Et il y a aussi, on parlait tout à l'heure du fait de
01:56:21capter, enregistrer les images, puis les diffuser
01:56:23de la même manière, là, c'est ce
01:56:25qui s'est passé, avec un mimétisme
01:56:27qu'on peut constater par rapport
01:56:29aux actes du Hamas du 7 octobre.
01:56:31Ce qui veut dire qu'on a l'impression que, dans son cas,
01:56:33donc, non seulement on ne cherche pas à cacher,
01:56:35on revendique, parce qu'on a l'impression qu'on agit,
01:56:37que c'est tout à fait normal, en fait.
01:56:39Et ça, cette notion de normalité
01:56:41aussi, chez ces jeunes-là, elle est
01:56:43incroyable, parce que
01:56:45je pense que probablement, de temps en temps, quand ils vont
01:56:47dans les foyers, etc., ils jouent le jeu
01:56:49de faire les... Mais en fait,
01:56:51dans leur tête, ils échappent complètement au monde
01:56:53dans lequel vous et nous appartenons.
01:56:55Il y a la normalité,
01:56:57il y a la normalité, en effet,
01:56:59et je suis persuadée que ces jeunes-là, en plus,
01:57:01se sentent dans leur bon droit de faire ça.
01:57:03C'est exactement la même mentalité
01:57:05que quand ils vont sur les sites
01:57:07coco, des sites où, soit disant,
01:57:09il y aurait des pédophiles, pour bloquer des pédophiles,
01:57:11alors que c'est le travail de la police de faire ça.
01:57:13Donc, en fait, c'est exactement la même mentalité,
01:57:15c'est la violence au service de leur
01:57:17soi-disant cause, bien sûr.
01:57:19Pour attirer des homosexuels.
01:57:21Et les frapper des homosexuels ou des pédophiles.
01:57:23Là, ce sont des juifs, maintenant,
01:57:25ils le mettent déjà au même niveau,
01:57:27et ils s'octroient une sorte de justice
01:57:29divine, et ça, des faits
01:57:31comme ça, on va en avoir plein par la suite,
01:57:33j'ai eu ce matin une femme au téléphone qui, pareil,
01:57:35au supermarché, a eu le malheur de demander à quelqu'un
01:57:37de partir parce qu'elle était dans la file
01:57:39handicapée et la femme en question n'était pas,
01:57:41elle s'est fait traiter de salle juive, sans raison aucune,
01:57:43c'est-à-dire que c'est même devenu une insulte.
01:57:45Il y a un sujet aussi avec les femmes juives.
01:57:47Je rappelle que cet octobre, il y a eu des viols
01:57:49de masse, et qu'une partie,
01:57:51pas tous, Sandrine Rousseau, par exemple,
01:57:53a été impeccable sur la question, mais une partie des féministes
01:57:55ont fermé les yeux
01:57:57face à ce sujet, alors que
01:57:59elles traquent les violences sexuelles
01:58:01absolument partout, jusque dans la
01:58:03galanterie, c'est un autre sujet, on peut en discuter,
01:58:05elles sont peut-être raisonnables, peu importe, mais
01:58:07là, viol de masse le 7 octobre,
01:58:09elles ferment les yeux, et je rappelle
01:58:11que lors de la marche du 8 mars,
01:58:13féministes, quand le
01:58:15collectif Nous Vivrons est venu
01:58:17non pas pour livrer un message politique, mais juste
01:58:19pour dire, bon, puisqu'on est dans une marche féministe,
01:58:21nous rappelons qu'on pourrait peut-être songer
01:58:23à rendre hommage à toutes ces femmes israéliennes
01:58:25qui ont été violées, brûlées vives, seins découpés, etc.
01:58:27Elles se sont fait traiter dans une marche féministe
01:58:29de saleputes, ce qui ne manque pas
01:58:31quand même d'ironie. Alors évidemment,
01:58:33ce silence-là,
01:58:35de la part de certains qui
01:58:37devraient être les premiers à s'indigner de ce qui
01:58:39s'est passé sur les viols de masse qu'au
01:58:417 octobre, aussi a créé
01:58:43une faille dans les sociétés
01:58:45démocratiques occidentales.
01:58:47– Merci à tous les trois de m'avoir accompagné cet après-midi,
01:58:49ça a été un véritable plaisir.
01:58:51Avant de refermer cette émission, vous le savez,
01:58:53on est à 4 jours maintenant des élections législatives,
01:58:55on s'intéresse à cet après-midi, à cette
01:58:57circonscription du Vaucluse dans laquelle a été investi
01:58:59Raphaël Arnault, vous le savez,
01:59:013 fois affiché, ce qui avait d'ailleurs reçu
01:59:03la visite de Gabriel Attal la semaine dernière,
01:59:05ce qui avait donné lieu à cette
01:59:07passe d'armes. Alors hier, on vous a montré
01:59:09le programme de la candidate du Rassemblement National
01:59:11sur place, aujourd'hui, place
01:59:13à la candidate Renaissance, soutenue donc
01:59:15par Gabriel Attal, Malika Diffraja
01:59:17qui s'exprime.
01:59:19– Premièrement, je ne comprends pas
01:59:21son parachutage sur
01:59:23notre département.
01:59:25Avant tout,
01:59:27parce que c'est quelqu'un qui vient
01:59:29du Rhône, du 69,
01:59:31de Lyon plus exactement,
01:59:33qui ne connaît absolument pas
01:59:35le Vaucluse et qui connaît encore moins
01:59:37la première circonscription.
01:59:39Donc je trouve que c'est un
01:59:41parachutage osé
01:59:43et du coup,
01:59:45il semblerait que ce casserole
01:59:47soit justifié, parce qu'au vu
01:59:49du comportement qu'il a
01:59:51eu, que les personnes qui l'entourent
01:59:53ont eu sur les différents
01:59:55marchés sur lesquels
01:59:57j'ai pu aller,
01:59:59vraisemblablement,
02:00:01cela confirme un petit peu ce que l'on pense
02:00:03de lui. Le pouvoir d'achat
02:00:05fait partie de mes priorités,
02:00:07je dirais la sécurité,
02:00:09je dirais également
02:00:11la place de la culture, parce que
02:00:13la première circonscription,
02:00:15vous savez qu'Avignon
02:00:17est une capitale de la culture,
02:00:19notamment avec
02:00:21le Festival d'Avignon, qui va avoir lieu
02:00:23à partir de la fin du mois de
02:00:25juin, et donc ce sont
02:00:27des axes qui sont assez prioritaires
02:00:29pour cette circonscription
02:00:31et c'est
02:00:33vraiment des sujets qui
02:00:35me portent, parce
02:00:37qu'au-delà, bien évidemment,
02:00:39de la précarité,
02:00:41du pouvoir d'achat, de la sécurité
02:00:43qui touche les trois
02:00:45villes de cette circonscription, et pas que,
02:00:47parce que sur le plan national également,
02:00:49c'est important, la culture
02:00:51c'est vraiment quelque chose qui me touche,
02:00:53parce que si Jordan Bardella
02:00:55arrive au gouvernement,
02:00:57on sait pertinemment ce que
02:00:59le Rassemblement National
02:01:01pense de la culture, et
02:01:03si le Festival d'Avignon
02:01:05est en danger par rapport
02:01:07à
02:01:09la venue de
02:01:11Jordan Bardella, et en tous les cas
02:01:13à son poste de
02:01:15ministre, je pense que ça serait très compliqué
02:01:17pour nous. Très sincèrement, je suis
02:01:19vraiment ravie
02:01:21des différents échanges que j'ai
02:01:23avec les personnes que je rencontre, que ce soit
02:01:25dans les rues, que ce soit sur les marchés,
02:01:27beaucoup d'inquiétudes,
02:01:29beaucoup d'inquiétudes, parce qu'en effet,
02:01:31du coup, ils ne savent pas du tout
02:01:33comment, pour certains en tous les cas,
02:01:35se positionner, parce qu'on a
02:01:37la liste de gauche menée par
02:01:39M. Arnault, mais on a également
02:01:41la liste dissidente
02:01:43de M. Philippe Pascal, et donc
02:01:45les personnes s'interrogent. Moi, je rencontre
02:01:47énormément de personnes qui me
02:01:49disent, nous on a besoin de stabilité, nous on a besoin
02:01:51de cohérence, on a besoin de retrouver
02:01:53un certain
02:01:55apaisement, et j'ai
02:01:57très envie de leur apporter cet apaisement,
02:01:59cette stabilité, cette cohérence,
02:02:01et je suis vraiment
02:02:03très engagée
02:02:05pour défendre les intérêts
02:02:07des habitants de cette circonscription,
02:02:09en tous les cas, sur ces sujets-là.
02:02:11Je pense que c'est les législatives
02:02:13les plus importantes de cette
02:02:15Ve République. Quel gouvernement on va avoir ?
02:02:17Un gouvernement mené par
02:02:19Mélenchon ? Un gouvernement
02:02:21mené par Bardella ? Les personnes
02:02:23sont inquiètes, et on
02:02:25a énormément de demandes de procuration,
02:02:27on a énormément de personnes
02:02:29qui nous ont appelées
02:02:31pour venir
02:02:33nous aider sans être encartées.
02:02:35Sur les marchés, on rencontre énormément
02:02:37de personnes qui me disent
02:02:39tenez bon, on est là,
02:02:41on compte sur vous,
02:02:43donc très sincèrement, je serais
02:02:45ravie de pouvoir accéder
02:02:47en tous les cas à leurs attentes.
02:02:49Voilà pour les propos de Malika
02:02:51Diffraja, candidate Renaissance
02:02:53dans la première circonscription du
02:02:55Vaucluse. On est donc à 4 jours
02:02:57du premier tour des élections législatives
02:02:59et pour l'occasion, CNews
02:03:01vous propose une soirée spéciale
02:03:03à partir de ce soir des punchlines.
02:03:05Vous allez le voir, les invités politiques
02:03:07vont se succéder. Eric Ciotti
02:03:09sera l'invité de Laurence Ferrari
02:03:11à 18h30. A 19h,
02:03:13Benjamin Haddad, porte-parole
02:03:15de Renaissance, sera l'invité
02:03:17de Christine Kelly.
02:03:19Et puis à 20h30, Jordan Bardella,
02:03:21président du Rassemblement National,
02:03:23sera l'invité de Pascal Praud dans
02:03:25L'Heure des Pro-2. Et puis,
02:03:27à 21h, Yann Brossat, le porte-parole
02:03:29du Nouveau Front Populaire et
02:03:31sénateur communiste, sera l'invité de
02:03:33100% Politique, animé
02:03:35par Julien Apasquet et Olivier Benquemount.
02:03:37Je remercie toutes les équipes qui m'ont
02:03:39aidé à préparer cette émission.
02:03:41Dans quelques minutes, vous avez rendez-vous
02:03:43avec Punchline, animé par
02:03:45Laurence Ferrari. Quant à moi, je vous retrouve
02:03:47demain pour 180 Minutes Info.
02:03:49Bonne soirée sur l'antenne de CNews.

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