Escapade gourmande dans le nord de l’Espagne à la découverte des spécialités culinaires cantabriques. Au menu : une "alboronía", poêlée d'aubergines, poivrons, tomates pelées et courgettes, le tout agrémenté d’épices et d’ail écrasé.
Située dans le nord de l'Espagne, la Cantabrie borde l'Atlantique avant de s'élever à plus de 2 000 mètres d'altitude. Les montagnes sont le domaine de la tudanca, une ancienne race bovine de la région, utilisée autrefois comme animal de trait et appréciée aujourd'hui pour sa viande. Lucio et sa famille habitent à Fresno, un village situé à une cinquantaine de kilomètres de la côte. Maria, la femme de Lucio, prépare le déjeuner avec sa fille et sa mère. Au menu : une alboronía, poêlée d'aubergines, poivrons, tomates pelées et courgettes, le tout agrémenté d’épices et d’ail écrasé. Ce plat végétarien évoqué dans Don Quichotte s'est imposé parmi les recettes de tous les jours.
Située dans le nord de l'Espagne, la Cantabrie borde l'Atlantique avant de s'élever à plus de 2 000 mètres d'altitude. Les montagnes sont le domaine de la tudanca, une ancienne race bovine de la région, utilisée autrefois comme animal de trait et appréciée aujourd'hui pour sa viande. Lucio et sa famille habitent à Fresno, un village situé à une cinquantaine de kilomètres de la côte. Maria, la femme de Lucio, prépare le déjeuner avec sa fille et sa mère. Au menu : une alboronía, poêlée d'aubergines, poivrons, tomates pelées et courgettes, le tout agrémenté d’épices et d’ail écrasé. Ce plat végétarien évoqué dans Don Quichotte s'est imposé parmi les recettes de tous les jours.
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00:46 Située dans le nord de l'Espagne,
00:48 la cantabrie, à la fois côtière et montagneuse,
00:51 borde l'Atlantique, avant de s'élever à plus de 2000 m d'altitude.
00:55 Les montagnes sont le domaine des Tudancas,
00:58 une ancienne race bovine de la région.
01:00 Autrefois utilisées comme animaux de trait,
01:02 on les apprécie aujourd'hui pour l'excellence de leur viande.
01:05 Au mois de mai, la saison des champignons bat son plein
01:08 et sur la côte, les plats de poissons,
01:10 comme les alban digas de pescado, sont à l'honneur toute l'année.
01:13 Par amour pour ces bêtes,
01:15 Lucio González a opté pour l'élevage biologique.
01:18 "J'imagine pas vivre sans Tudancas.
01:21 Si j'étais obligé de m'en séparer, j'en rachèterais."
01:24 Maria Montessino et sa mère sont les cordons bleus de la maison.
01:28 Mais la jeune femme est aussi sociologue, éleveuse et artiste.
01:31 "Quand on cuisine à la va vite,
01:34 sans cette petite touche d'amour, ça se remarque dans l'assiette."
01:39 "Le pouvoir nous emmène
01:43 à travers toute l'Espagne
01:47 je suis courageux
01:52 comme nous sommes en Cantabria."
01:57 "Viens mon amour, viens, viens, viens, viens!"
02:00 "Viens, viens, viens, viens!"
02:03 "Viens, viens, viens, viens!"
02:06 "Viens, viens, viens, viens!"
02:09 "Viens, viens, viens!"
02:12 Le haut plateau du campo s'étend dans le sud de la Cantabrie.
02:15 Lucio González rassemble son troupeau
02:18 pour le conduire dans un autre pâturage.
02:21 "Viens, viens, viens, viens!"
02:24 "Viens, viens, viens!"
02:27 "Viens, viens, viens!"
02:30 "Elles dévalent la pente au pas de course
02:33 parce qu'elles sont contentes de changer de pâturage."
02:36 "Elles sont impatientes, ça se voit."
02:39 "Quand elles accourent comme ça,
02:42 quand elles font de grands bons et lèvent la queue,
02:45 on appelle ça "chose par".
02:48 C'est le signe qu'elles sont heureuses de changer d'endroit."
02:51 Autrefois, les Tudankas tractaient des chariots de marchandises
02:54 jusqu'au port de la côte atlantique.
02:57 De nos jours, le gouvernement régional subventionne leur élevage.
03:00 Cette race ancienne est un peu la fierté nationale des Cantabres.
03:03 Lucio González pratique l'élevage biologique.
03:06 Ses bêtes passent toute l'année au grand air
03:09 en se déplaçant de pâturage en pâturage.
03:12 En hiver, Lucio complète leur alimentation
03:15 avec le foin récolté sur ses propres terres.
03:18 "J'appelle mes vaches par leur nom.
03:21 Je suis au petit soin pour elles.
03:24 Je les caresse, je les gratouille. Elles adorent ça."
03:27 "La Tudanka est une race spéciale.
03:30 Ce sont des vaches très belles et on les aime depuis toujours."
03:33 "Elles sont plus faciles à élever qu'on ne le croit,
03:36 même s'il leur arrive de mettre une belle pagaille."
03:39 "Pour nous, elles font partie de la famille."
03:42 Il y a une semaine, il neigeait encore,
03:45 mais le temps commence à se radoucir.
03:48 Lucio et sa famille habitent à Fresno,
03:51 un village situé à une cinquantaine de kilomètres de la côte.
03:54 "Ce tablier est un peu grand.
03:57 Comme ça, c'est mieux, non ?"
04:00 "Ah oui !"
04:03 Maria, la femme de Lucio,
04:06 prépare le déjeuner avec sa fille et sa mère.
04:09 Au menu, une alboronilla,
04:12 une poêlée de légumes.
04:15 "Regarde comment je fais.
04:18 Tu te souviens quand on a pilé l'ail l'autre jour ?
04:21 Tu veux le faire ?" "Oui."
04:24 "C'est bien. Continue comme ça. Voilà.
04:27 Voilà, très bien. Regarde bien ce que tu fais.
04:30 Tu vois comme l'ail change ?" "Il est en train de pourrir."
04:33 "Non, il est pilé, pas pourri.
04:36 On l'écrase pour faire ressortir tout son arôme. Tu comprends ?"
04:39 "Il a vraiment l'air pourri."
04:42 "Non, regarde bien ce qu'il devient."
04:45 "Utilise bien tes deux mains."
04:48 "C'est moi qui le rajoute ?" "Attention à tes mains,
04:51 ça coupe un couteau." "C'est moi qui veux le rajouter."
04:54 "Attention à tes mains, Candela."
04:57 L'alboronilla mêle des aubergines, des poivrons verts et rouges,
05:00 des tomates pelées et des courgettes. Sans oublier...
05:03 du gros sel. "Et ça, c'est quoi ?" "C'est du pimenton."
05:06 "De l'origan." "De l'origan."
05:09 "Et ça, là, du curcuma." "Curcuma."
05:12 "Du curry." "Curry."
05:15 "Dans la famille, on a toujours pris le temps de cuisiner.
05:18 On aime ça et on le fait avec amour, délicatesse
05:21 et application." Pour varier les repas,
05:24 Toni, la mère de Maria, s'inspire de la littérature.
05:27 Mentionnée dans le Don Quichotte de Cervantes,
05:30 ce plat végétarien a rapidement trouvé sa place
05:33 dans ses recettes de tous les jours.
05:36 "Ce plat évoqué par Miguel de Cervantes
05:39 a attiré mon attention. Il porte un nom
05:42 à consonance arabe, alboronilla.
05:45 Et il n'est pas typique
05:48 de la région de Cantabrie.
05:51 Mais ici, nous avons des légumes et tous les ingrédients
05:54 nécessaires et on aime varier les plaisirs.
05:57 Je cuisine souvent ce plat que j'ai découvert
06:00 grâce à son nom, alboronilla.
06:03 Ça sonne bien, je trouve."
06:06 Toni a fait revenir une tête d'ail entière
06:09 et des oignons dans de l'huile d'olive.
06:12 Elle y ajoute à présent les légumes.
06:15 Pour qu'ils restent croquants et gardent leur couleur,
06:18 elle poursuit la cuisson à petit feu en les remuant
06:21 délicatement avec une cuillère en bois.
06:24 Sel, poivre, origan, curry, piment doux et curcuma
06:27 sont ajoutés au fur et à mesure.
06:30 "La couleur du plat évolue à mesure que l'on y ajoute
06:36 les épices. Elles influent non seulement sur le goût
06:39 mais aussi sur l'aspect du plat."
06:42 "Voilà, très bien.
06:45 Et encore un peu de ça."
06:48 "Mami, tu sais quoi?"
06:51 "Non chérie, dis-moi."
06:54 "Ça m'ennuie."
06:57 Lucio a pris la voiture pour rejoindre un pâturage communal.
07:09 En plus de ses 20 toudins de casse,
07:12 il possède 60 vaches d'une autre race.
07:15 Certaines d'entre elles pèsent ici,
07:18 aux côtés de bêtes d'autres fermiers,
07:21 mais la piote de vélage commence en mai
07:24 et une vingtaine de petits sont déjà nés.
07:27 Lucio a rassemblé une partie de ses vaches dans un enclos.
07:32 La plupart portent une cloche pour être entendues
07:35 et reconnues de loin.
07:38 "On va t'enlever ça, d'accord Lucio?"
07:43 "Oui, desserre-lui ça."
07:46 Maria a découvert la vie paysanne quand elle a rencontré son mari
07:49 à l'âge de 5 ans. Lucio est un enfant des hauts plateaux
07:52 alors qu'elle a grandi à Santander, la capitale de la Cantabrie,
07:55 où elle a fait des études de sociologie.
07:58 "Voilà, c'est bien droit derrière?"
08:01 "Oui." "Le cordon, je veux dire."
08:04 "Je sais pas." "Montre."
08:07 "C'est ma vache préférée, c'est la plus affectueuse."
08:10 "Elle se laisse caresser, elle est très gentille."
08:13 "Ce sont des animaux très intelligents."
08:16 "Les toudankas n'ont jamais subi de modifications génétiques
08:19 et elles sont beaucoup plus intuitives que des bêtes
08:22 issues de l'élevage industriel."
08:25 En Cantabrie, le mois de mai est aussi l'époque des champignons.
08:35 Lucio connaît un coin à Mousseron.
08:38 S'il en trouve, ils seront dégustés ce midi.
08:42 "On trouve une grande variété d'autres champignons par ici,
08:45 comme les bolets ou les rosés des prés,
08:48 et certains sont déjà sortis.
08:51 Il en pousse un peu partout.
08:54 Nous, on a une préférence pour les chanterelles et les mousserons.
08:57 Mon père a toujours été un grand amant de la ville
09:00 et il a toujours été un grand amant de la ville.
09:03 Il a toujours été un grand amant de la ville.
09:06 Il a toujours été un grand amant de la ville.
09:09 Mon père a toujours été un grand amateur de champignons
09:12 et il m'a montré ses coins.
09:15 Quand j'étais petit, je n'aimais pas ça.
09:18 Mais en grandissant, j'ai appris à les apprécier à force de goûter.
09:21 Et maintenant, j'en mange volontiers."
09:24 Saint-Ander n'est qu'à une heure de route
09:37 et il y aille à garder un appartement.
09:40 C'est elle qui se charge de vendre la viande de Toudanka
09:43 et il lui arrive souvent de livrer à domicile.
09:46 Comme c'est une viande réputée de grande qualité,
09:49 le couple d'éleveurs n'a aucun mal à écouler sa production.
09:52 "Il y a une grande différence entre ma vie d'avant en ville,
09:55 quand je me consacrais à la sociologie,
09:58 et ma vie d'aujourd'hui à la campagne.
10:01 Maintenant, j'ai adopté un rythme beaucoup plus posé
10:04 Dans la société actuelle, où tout doit toujours aller très vite,
10:07 allier le meilleur du mode de vie citadin
10:10 au meilleur du mode de vie campagnard
10:13 vous donne un véritable équilibre."
10:16 Arrivé à Cabeçon de la Salle,
10:19 Maria s'arrête chez Manuel Quintana,
10:22 un boucher qui ne fait pas encore partie de ses clients.
10:25 "Salut Manuel, comment vas-tu ?
10:31 Tu prépares des steaks ?
10:34 Oui, des filets de bœuf.
10:37 Super ! Dis donc, tu as un bel assortiment.
10:40 Tu fais même des cordons bleus de Tudanca ?
10:43 On essaie de varier notre offre.
10:46 Je t'ai apporté quelques côtelettes de génis de chez nous,
10:49 du haut plateau de Campo.
10:52 Tu m'en diras des nouvelles.
10:55 Elles sont sûrement très savoureuses."
10:58 Même si les Tudancas servaient encore de bêtes de trait,
11:01 ils ne venaient à l'idée de personne de consommer leur viande.
11:04 "Vous vendez de la viande de Tudanca depuis combien de temps ?
11:07 Depuis toujours ?
11:10 Oui, depuis toujours. J'ai une photo de mon père prise il y a 20 ans
11:13 dans notre ancienne boucherie.
11:16 On y voit un panneau sur lequel on peut lire "ici, viande de Tudanca".
11:19 Eh bien, mais à l'époque, cette viande était moins à la mode que maintenant."
11:22 Le père de Manuel a été l'un des premiers bouchers
11:25 à faire des traces locales.
11:28 "Tu vends aussi du chorizo ?
11:31 Oui, du chorizo de Tudanca. Il est composé de viande de Tudanca, de pimenton, d'ail et de sel."
11:34 "Mais du sel naturel, non ?"
11:37 "Oui. Ici, les gens le font souvent cuire à la poêle.
11:40 Le chorizo de bœuf a un goût plus prononcé que le chorizo de porc,
11:43 qui est un peu plus doux."
11:46 "Il sent bon ?"
11:49 "Oui, il sent bon. Et il est délicieux."
11:52 La cuillère de champignons n'est pas rentrée bredouille.
11:55 "Voilà mon butin, Tony."
11:58 "Fais voir, la cueillette a été bonne ?"
12:01 "Il y en a plein, regarde."
12:04 "Magnifique. Quelle bonne odeur."
12:07 "La météo leur a été favorable. Nettoyez bien, la cueillette n'a pas été facile."
12:10 "D'accord. Merci."
12:13 "C'est un peu laborieux,
12:16 mais comme ça, la saveur du champignon reste intacte."
12:20 "C'est important,
12:23 parce que quand on les lave à l'eau,
12:26 ils perdent une partie de leur arôme et de leur saveur."
12:29 Tony en fait un revuelto des setas,
12:32 une omelette aux champignons.
12:35 "Je procède dans un ordre précis.
12:38 Je fais d'abord revenir les oignons
12:41 jusqu'à ce qu'ils soient tendres et dorés.
12:44 Puis j'ajoute le lard pour lui faire rendre sa graisse."
12:47 "Et enfin,
12:50 les champignons,
12:53 pour qu'ils libèrent leur eau."
12:56 Elle fait cuire les oeufs à part,
12:59 avant d'y ajouter les oignons, le lard et les champignons,
13:02 puis mélange le tout quand les oeufs sont encore baveux.
13:05 L'omelette sera accompagnée d'une rijas,
13:13 de la viande de porc haché bien relevée.
13:16 "L'homme de la maison qui nous a apporté les champignons
13:19 mérite un repas copieux."
13:22 La rijas et l'omelette forment un repas varié.
13:25 Il y en a pour tous les goûts.
13:28 Enfin presque.
13:31 "Candela, tu en veux ?"
13:34 "J'y ai déjà goûté toute petite
13:37 et j'ai failli tomber de ma chaise."
13:40 "Ah bon ?
13:43 Alors juste un tout petit peu pour Candela.
13:46 A ta santé, Candela."
13:49 Dans l'après-midi, Lucio et Maria se rendent sur la côte
14:04 pour retrouver un vieil ami.
14:07 Roman entraîne un attelage de toudankas
14:10 qui s'arrête le long de la plage.
14:13 De nos jours, il est rare que ces vaches soient encore utilisées
14:16 comme bêtes de traits ou de sommes.
14:19 Enfant, Roman allait chercher des algues sur cette même plage
14:26 et les toudankas se chargeaient de les transporter.
14:29 Mais c'était il y a longtemps.
14:32 "Quand on attèle un animal pour la première fois,
14:38 il ne faut jamais oublier que chez les animaux comme chez les hommes,
14:41 il y a des droitiers et des gauchers."
14:44 "Oui, c'est vrai."
14:47 "Et il se peut qu'en l'attelant du côté droit,
14:50 une bête ne soit pas à l'aise.
14:53 Alors que si on l'attèle du côté gauche, tout se passe bien."
14:56 Atteler les vaches à un jou de corne relève d'un savoir-faire
14:59 qui ne s'improvise pas.
15:02 Si Lucio et Maria s'initient à cette technique ancestrale,
15:05 les toudankas, comme cela se faisait autrefois...
15:08 "Fermement. Maintenant, pose la corde à plat ici,
15:11 passe-la comme ça et tire vers l'autre côté.
15:14 Tire bien fort."
15:17 "Tout doit être bien arrimé pour éviter que ça bouge.
15:20 Si c'est mal fixé, les frottements risquent de blesser l'animal
15:23 et d'abîmer les cornes."
15:26 "Tirer, c'est facile, mais je suis un peu longue à la détente.
15:29 Alors pour me souvenir de tout le reste,
15:32 je vais me mettre dans le bon ordre. C'est pas gagné."
15:35 "Oui, mais une fois que tu as intégré ça, tu sais tout."
15:38 "Ces vaches ne sont jamais battues ou maltraitées.
15:41 On les utilise pour travailler.
15:44 Vous voyez, elles sont bien portantes et bien soignées.
15:47 Leur poil est brillant.
15:50 Ce sont des animaux qui ont bon caractère
15:53 et qui remplissent une fonction au sein de la famille.
15:56 Donc, personne ne les traiterait mieux que leur propriétaire.
15:59 Ce sont le système industriel et la politique néolibérale
16:02 qui nous maltraitent.
16:05 Pour vous donner un exemple, enfiler un manteau à un petit chien
16:08 pour se promener en ville et l'enfermer dans un appartement
16:11 de 60 mètres carrés, pour moi, ça, c'est de la maltraitance."
16:14 Après une brève entrée en matière, Lucio et Maria se lancent.
16:17 Pour des gens qui n'ont pas l'habitude,
16:20 conduire un attelage est un véritable tour de force.
16:23 "Va-t'en, allez, allez, allez, oh, oh, oh, très bien."
16:26 Roman a invité Lucio et Maria à dîner chez lui.
16:29 Guillermina, sa mère, prépare des albondigas des pescados,
16:32 des boulettes de poisson au bouillon.
16:35 C'est sa spécialité.
16:38 Ce matin, des amis pêcheurs lui ont offert des macros
16:41 à leur retour au port.
16:44 "C'est un produit très très très bon.
16:47 C'est un produit très très très bon.
16:50 On utilise beaucoup ce poisson pour faire des croquettes,
16:53 des boulettes et des ragoûts.
16:56 On le cuisine sous toutes ses formes,
16:59 parce qu'il est bon marché.
17:02 En plus, quand on vit à la campagne,
17:05 on utilise les produits qu'on a sous la main.
17:08 C'est un poisson qui n'a pas bonne réputation,
17:11 il faut bien le dire.
17:14 Pourtant, il est très bon.
17:17 - Guillermina complète le poisson coupé en morceaux
17:20 avec des oignons et du persil émincés,
17:23 un oeuf, de l'ail, un peu de chapelure et du sel
17:26 avant de mélanger le tout.
17:29 - Salut Guillermina, comment ça va ?
17:32 - Salut Maria, ça va ?
17:35 - Maria prend le relais pour former les boulettes.
17:38 - Super, j'ai déjà tout préparé.
17:41 - Parfait.
17:44 - Guillermina allonge un roux avec le fumet de poisson
17:47 qu'elle a préparé au préalable en faisant bouillir les têtes,
17:50 les arêtes et un peu de chair de poisson dans de l'eau salée
17:53 pendant une heure.
17:56 - Je l'ai fait de la taille de la cuillère, non ?
17:59 - Oui, forme à XXL.
18:02 - Comme ça, elles sont meilleures ?
18:05 - Oui, comme ça c'est impeccable.
18:08 - Après tout, il faut qu'il y ait de quoi nourrir tout un régiment.
18:11 - On les met grossièrement pour qu'ils soient bien juteux.
18:14 - Ça m'a l'air parfait.
18:17 ...
18:20 - Guillermina fait rapidement frire les boulettes de poisson
18:23 dans l'huile d'olive avant de poursuivre leur cuisson dans le bouillon.
18:26 Comme beaucoup de plats en sauce,
18:29 les albondigas des pescados sont encore meilleurs le lendemain.
18:32 Coquillages et crevettes sont ajoutés aux boulettes
18:35 juste avant de servir.
18:38 ...
18:41 On dit nos grands airs.
18:44 Après l'entraînement sur la plage,
18:47 Lucio et Roman se sont mis à table avec appétit.
18:50 ...
18:53 ...
18:56 ...
18:59 ...
19:02 ...
19:05 ...
19:08 ...
19:11 ...
19:14 Le lendemain, Maria s'est levée de bonne heure.
19:17 Elle doit animer un atelier de poésie visuelle
19:20 et s'occupe des derniers préparatifs.
19:23 La jeune femme propose régulièrement des stages artistiques
19:26 aux habitants de la région.
19:29 Son père était anthropologue, tantôt peintre, tantôt cuisinier.
19:32 Il a publié une revue artistique intitulée "La Hortiga, l'ortie".
19:35 Après sa mort, sa fille a voulu poursuivre son oeuvre.
19:38 ...
19:41 ...
19:44 -Pour moi, c'est tout naturel.
19:47 Premièrement, je suis heureuse et fière
19:50 de perpétuer la mémoire de mon père.
19:53 Et deuxièmement, je pense que les acteurs culturels
19:56 dont je fais partie doivent s'associer à la population
19:59 et améliorer les conditions de vie.
20:02 A mes yeux, la poésie est indispensable à la vie.
20:05 -Polda, une amie de la famille,
20:08 montre à Tino comment préparer une quesada,
20:11 un gâteau au fromage blanc typique de la Cantabrie.
20:14 Le lait cru qu'elle a mis à cailler la veille,
20:17 avec un peu de présure, s'est transformé en fromage frais
20:20 dont elle retire le petit lait avec une louche.
20:23 Dans un saladier, la pâtissière complète
20:26 6 oeufs entiers avec 250 g de beurre
20:29 et 750 g de sucre.
20:32 Sans oublier une bonne rasade d'eau de Vidani.
20:35 -Je fais la quesada de ma grand-mère.
20:38 C'est exactement la même recette.
20:41 Rien n'a changé, si ce n'est qu'elle utilisait
20:44 un four à bois et que j'utilise un four électrique.
20:47 -Ca paraît facile quand on voit faire
20:50 une cuisinière aussi expérimentée.
20:53 -C'est une recette que je fais tous les jours.
20:56 Elle a grandi en voyant sa mère et sa grand-mère en préparer.
20:59 Les ingrédients sont simples, mais maîtriser les bonnes proportions,
21:02 c'est une autre histoire.
21:05 -Ca, ça sert de conservateur.
21:08 -D'accord.
21:11 -Pour conserver et aromatiser.
21:14 -La préparation aux oeufs est parfumée
21:17 de zeste de citron et de cannelle.
21:20 Tony se charge de bien la mélanger.
21:23 -Polda ajoute 250 g de farine au fromage frais
21:26 avant d'y verser le mélange aux oeufs.
21:29 De son côté, la petite Candala beurre le moule.
21:32 Dépourvue de levure, le gâteau ne montra pas beaucoup.
21:35 Pour qu'il soit moelleux et bien fondant,
21:38 il faut le cuire pendant à peine 40 minutes à 180 degrés.
21:41 ...
21:44 ...
21:47 ...
21:50 ...
21:53 Une foire aux bestiaux a lieu dans le village voisin de Barcena.
21:56 Malgré la chaleur, il y a foule.
21:59 Éleveurs et fermiers se rencontrent à l'occasion de ce concours de bétail
22:02 qui présente les plus beaux spécimens de vaches et de chevaux de la région.
22:05 ...
22:08 ...
22:11 ...
22:14 ...
22:17 ...
22:20 -Lucio et Maria sont venus jeter un coup d'oeil.
22:23 Ils sont à la recherche d'une génise destinée à la reproduction.
22:26 Les traits caractéristiques d'une tunanca relèvent de toute une série de critères
22:29 qui fixent aussi son prix de vente.
22:32 -Dans notre région, on apprécie les vaches
22:35 avec de longues cornes bien travaillées.
22:38 Ca veut dire que les cornes doivent avoir de belles courbures régulières.
22:41 Une forme en arc,
22:44 des pointes bien noires
22:47 et une base blanche au niveau de la tête.
22:50 Quand elles sont grises, elles perdent de la valeur.
22:53 ...
22:56 -Bonjour. -Comment ça va, Lucio ?
22:59 -Alors, laquelle tu me vends ?
23:02 -Difficile à dire. Repère d'abord celle qui te plaît, on parlera d'argent après.
23:05 -Non, je choisirai parmi les invendus, sinon tu m'en demanderas trop.
23:08 -Les plus jolies sont les plus chères.
23:11 Il y a de grandes chances que celles qui te plaisent me plaisent aussi.
23:14 -Je sais.
23:17 -On parlera d'argent plus tard.
23:20 -D'accord. En tout cas, elles sont belles et soignées.
23:23 -Celle-ci ? -Celle-là ou l'une de celles-ci.
23:26 -Pour l'instant, on ne s'engage à rien.
23:29 Les négociations sérieuses auront lieu plus tard, en tête à tête.
23:32 De retour à la maison,
23:35 Lucio installe la marmite des cheminots dans la cour.
23:38 A l'époque du train à vapeur,
23:41 les cheminots alimentaient ce brasero avec le charbon de la locomotive
23:44 et ils laissaient mijoter leur repas jusqu'à la fin du voyage.
23:47 Aujourd'hui, l'appareil de cuisson fait office de cuisine d'été portable.
23:50 Les parents de Lucio viennent dîner avec des amis.
23:53 Au menu, des patatas sicarnées, des pommes de terre et de la viande,
23:56 de Toudanka, bien entendu.
23:59 -Cette viande est très tendre et savoureuse.
24:02 Elle est très persillée.
24:05 Tu vois ces sillons blancs ? Ce sont des sillons de graisse.
24:08 Elles sont nombreuses parce que les vaches bougent beaucoup en montagne.
24:11 Du coup, la graisse est bien répartie, comme dans le jambon ibérique.
24:14 -À part ça, il faut des pommes de terre à chair ferme de la région,
24:17 coupées dans les règles de l'art.
24:20 -Il faut briser les pommes de terre, c'est essentiel.
24:23 -Pourquoi ?
24:26 -Pour qu'elles absorbent le bouillon dans lequel elles vont cuire.
24:29 Elles auront deux fois plus de saveur.
24:32 -La braise est prête et Lucio a encastré la marmite dans le brasero.
24:35 Toni fait revenir des poivrons, des carottes, de l'ail et des oignons
24:38 dans un fond d'huile d'olive.
24:41 Ensuite, elle y ajoute la viande de Toudanka,
24:44 qu'elle relève de piment doux, de sel et de poivre
24:47 et mouille généreusement le tout avec du bouillon de viande.
24:50 Le plat doit mijoter pendant au moins 2 heures.
24:53 Pour éviter qu'elle ne fonde, les pommes de terre sont cuites.
24:56 Les pommes de terre sont ajoutées en dernier,
24:59 20 minutes avant de passer à table.
25:02 ...
25:05 -On a faim !
25:08 ...
25:11 -Ce soir, les patatas icarnées forment le plat principal.
25:14 A la fin du repas, Lucio entonne un chant kantabrique.
25:17 Le répertoire traditionnel est réservé aux hommes
25:20 et c'est de toute la nature.
25:23 ...
25:26 Je m'en vais en chantant, mais mon pays reste gravé
25:29 dans mon coeur quand je pense à l'aube
25:32 et aux Toudankas sur les collines.
25:35 Vive l'aube, vive les Toudankas !
25:38 ...
25:41 ...
25:44 ...
25:47 ...
25:50 ...
25:53 ...
25:56 ...
25:59 ...
26:02 ...
26:05 Vive les Toudankas !
26:08 [Bruit d'oiseaux]