Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 Bonsoir à tous Olivier Dardigolles, Jérôme Béglé, Gilles-William Golnadel, Philippe Bilgeri, Yoann Ouzaï,
00:05 on parlera évidemment de la politique générale, du Discord politique général de M. Attal
00:10 et je vous demanderai d'être un peu plus calme autour de cette table que ce que j'ai entendu à l'Assemblée nationale cet après-midi.
00:15 On ne vous promet rien.
00:17 Franchement c'est lamentable.
00:18 Je pense que sur une heure dix au Discord, j'ai vu 40 minutes de brouhaha.
00:21 C'est lamentable.
00:22 C'est lamentable.
00:23 C'est lamentable.
00:24 C'est là, c'est moi, je trouve que...
00:25 C'est vrai, le côté psycho-rigide.
00:26 Non mais on n'entendait rien.
00:27 On ne sait plus écouter.
00:30 Non mais franchement, je vais vous dire, c'est la seule chose que je retiendrai.
00:36 Je t'exagère parce qu'il y a des choses, mais c'est lamentable en fait.
00:41 Cette démocratie est lamentable.
00:43 Tout à fait d'accord.
00:44 Cette Assemblée nationale est lamentable.
00:46 Ça venait d'un côté de l'hémicycle.
00:48 Que même la présidence ne puisse pas dire aux gens, écoutez, écoutez, enfin c'est la moindre des choses,
00:57 jamais on a vu ça.
00:58 Jamais.
00:59 Jamais du tout.
01:00 Les gens ne savent même pas.
01:02 C'est inadmissible.
01:03 C'est un brouhaha.
01:04 C'est un indicateur.
01:05 C'est pour ça.
01:06 Un révélateur.
01:07 Mais...
01:08 En quoi expliquez-vous ?
01:09 Vous m'avez expliqué que c'était parce que j'étais psycho-rigide.
01:12 Non, mais c'était une sorte de plaisanté.
01:15 Une boutade.
01:16 Une boutade.
01:17 Une boutade.
01:18 Voilà.
01:19 Il prend tout.
01:20 Monsieur Prot prend tout au pied de la lettre.
01:21 Vous allez bien ?
01:22 Oui.
01:23 Bon, avant de parler de ça, deux petites infos du jour.
01:26 L'Assemblée a validé à une très large majorité l'inscription d'une liberté garantie dans la Constitution qu'est l'IVG.
01:30 Ça vient de tomber à l'instant.
01:32 L'Assemblée a adopté à une écrasante majorité cette réforme portée par le gouvernement pour inscrire dans la Constitution une liberté garantie pour les femmes d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse.
01:40 Je me suis laissé convaincre par toutes les femmes que j'ai rencontrées.
01:45 Très bien.
01:46 Qui toutes souhaitent cela.
01:48 Toutes celles que j'ai rencontrées.
01:49 Très bien.
01:50 Vous pouvez vous balader à CNews.
01:52 En tout, entre 22 et souvent jeunes, il n'y en a pas une qui est con.
01:57 Expliquez-moi en quoi l'avortement est remis en question.
01:59 Vous êtes des garçons, vous n'avez pas la parole.
02:01 Ça ne vous concerne pas.
02:02 Ah bon ?
02:03 Mais non, mais c'est vrai.
02:04 C'est ce que je dis, c'est vrai.
02:06 C'est à vous, Philippe.
02:08 Mais ce n'est pas à vous de décider en fait.
02:10 Mais Pascal.
02:11 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
02:12 Est-ce qu'on pourrait...
02:14 On vous demande aux femmes le choix de la vasectomie ?
02:19 Que je sache, il n'est pas question de...
02:22 On pouvait constructionner la vasectomie.
02:24 Il y a un truc qui m'a...
02:26 Je vais vous dire, toutes les femmes que j'ai rencontrées, toutes,
02:30 Ce n'est pas...
02:31 Toutes.
02:32 Elles sont pour l'IVG, d'accord.
02:34 Non, elles disent toutes.
02:36 Charlotte Dornelas, c'est pour ?
02:38 Vous ne l'avez pas...
02:39 Toutes, toutes, toutes.
02:41 Eugénie Bastier est pour ?
02:42 Gabrielle Cluzel, vous l'avez construite ?
02:44 Vous avez tous un problème avec les femmes et ensuite vous êtes...
02:48 Non mais est-ce qu'on ne pourrait pas imaginer, même en matière d'avortement,
02:52 que l'homme ait peut-être un rôle consultatif ?
02:56 On peut l'aurait imaginé quand même.
02:58 Non, c'est...
02:59 C'est extravagant ce que vous dites là.
03:01 On ne pouvait pas jeter ce discours il y a 30 ans.
03:03 Aujourd'hui, c'est majoritaire de manière écrasante dans la société,
03:07 y compris les dirigeants LR, la liberté d'avorter.
03:10 Y compris les dirigeants LR, on commence à se dire,
03:13 peut-être qu'on ne doit pas trop pousser les feux au Sénat,
03:15 parce qu'on risque de ne pas se faire comprendre.
03:18 Mais en quoi c'est nécessaire de le mettre dans la Constitution ?
03:20 Ils ont raison. Sauf comme le Sénat ne va pas adopter dans les mêmes termes,
03:23 certainement que ça va refaire une navette.
03:25 C'est un...
03:26 Mais en quoi c'est indispensable de le mettre dans la Constitution ?
03:28 Là, ce qui m'ennuie, c'est quand, une nouvelle fois, on est 5 garçons pour en parler,
03:31 ça vient de tomber à l'instant.
03:32 C'est un gadget présidentiel.
03:34 Mais c'est tout.
03:35 Une inutile.
03:36 Inutile.
03:37 Mais allez-y, allez-y.
03:38 Il ne veut pas faire le réfé...
03:39 Creusez votre tombe.
03:40 Il ne veut pas faire le réfé...
03:41 Allez-y, creusez, creusez.
03:42 Il ne veut pas faire le référendum constitutionnel qui s'impose.
03:46 Alors il donne un gadget.
03:47 Jérôme a parfaitement raison.
03:49 Il n'y a rien de moins urgent et en danger en France que le droit à l'IVG.
03:57 Aujourd'hui, il n'y a pas de difficultés vis-à-vis de l'IVG,
04:00 mais ce qui se passera dans 20 ou 30 ans, on ne s'en sert absolument rien.
04:03 Ce que vous dites est peut-être juste.
04:07 Peut-être.
04:08 Vous n'entendez pas ce que j'ai dit.
04:10 Vox populi, comme disait l'autre,
04:12 toutes les jeunes femmes que je rencontre en ce moment,
04:15 elles pensent qu'il y a toujours un danger possible
04:18 parce que vous ne pouvez pas vous mettre dans la place, pardonnez-moi,
04:21 dans le cerveau d'une femme.
04:22 Elles pensent qu'elles peuvent toujours être en danger,
04:25 que la société peut toujours les contraindre,
04:28 que dès qu'il y a un changement de société, c'est elles qui trinquent en premier.
04:32 Tout ça, vous ne voulez pas l'entendre.
04:34 Donc elles ont besoin d'une protection.
04:36 J'ai pas terminé ma phrase.
04:38 Elles ont besoin d'une protection et cette protection, c'est la Constitution.
04:41 Mais ce que je ne comprends pas, Pascal,
04:43 pourquoi vous allez chercher une vérité absolue
04:46 de la part d'une moitié de notre humanité ?
04:49 Elle sait très bien qu'elle pense cela.
04:50 Elle est un peu plus concernée que vous, peut-être, par...
04:52 Attendez.
04:53 Sauf que la situation...
04:55 Je n'étais pas concerné par la peine de mort.
05:01 La situation faite aux femmes est un éclairage puissant sur l'état de notre société.
05:07 Ah oui, d'accord.
05:08 Plus que les hommes.
05:09 Il me semble.
05:10 Eh bien, écoutez, vous savez, aujourd'hui...
05:12 Ça s'appelle du sexisme.
05:14 Non, non, non.
05:15 Bon, allez.
05:16 Un rebours.
05:17 Mais c'est cohérent avec ce que vous dites sur MeToo.
05:19 Mais oui, c'est cohérent.
05:20 Vous avez un problème, vous, avec ça.
05:22 Je le sais.
05:23 Je suis contre MeToo aussi.
05:24 Oui, mais c'est cohérent.
05:25 Vous n'êtes pas clair.
05:26 Moi, je suis pour MeToo.
05:27 Vous n'êtes pas clair sur ce sujet-là.
05:28 J'essaye d'être cohérent.
05:30 Bon.
05:31 Puisque vous fréquentez ces dames, vous pourrez...
05:34 Vous pourriez leur dire...
05:36 Vous pourriez leur dire, sans vouloir leur faire peur,
05:39 que la Constitution aussi, ça peut se modifier.
05:41 Heureusement que tu n'as pas dit ces jeunes filles.
05:43 Écoutez, ça ne vous enlève rien.
05:45 Mademoiselle.
05:46 Ça ne vous enlève rien.
05:47 Je n'aime pas les choses inutiles, je n'aime pas les gadgets.
05:50 Je n'aime pas la démagogie.
05:51 Arrêtez.
05:52 MeToo.
05:53 Non, je n'arrête pas.
05:54 Avant de parler de...
05:56 Mais de la même manière, aujourd'hui, il y a quelque chose qui est très intéressant.
05:59 On pourrait même l'écouter, parce que ça va avec, la société, elle change.
06:02 Il y a quelque chose que j'ai trouvé de très fort de ce qu'a dit Gabriel Attal.
06:05 C'est lorsqu'il a dit, oui, un Premier ministre peut être homosexuel aujourd'hui en France.
06:08 Et il l'a dit.
06:09 Et c'est le cas.
06:10 Je trouve ça formidable qu'il l'ait dit.
06:12 Ce n'est pas ce que j'ai retenu en premier, mais...
06:14 Ce n'est pas son message.
06:15 Je trouve que ça montre...
06:17 Tenez, écoutez ce qu'il a dit, parce que je pense que c'est beaucoup plus important que vous ne le pensez.
06:23 D'accord avec vous.
06:24 Je pense que c'est beaucoup plus important que vous ne le pensez, ces choses-là.
06:27 Mais simplement, vous, vous êtes nés dans un autre monde.
06:29 Non, mais comment vous dire...
06:31 Alors, écoutez ce qu'il a dit, Gabriel Attal.
06:32 Je pense que ça peut être tellement la norme, l'homosexualité, que ça n'est même plus la peine d'y revenir.
06:37 Voilà ce que je pense.
06:38 Il faut vous tromper.
06:39 Ecoutez ce qu'il a dit là-dessus.
06:43 Vous voyez, je n'avais pas prévu de le passer à ce moment-là, mais écoutons.
06:45 Être français en 2024, c'est vivre dans un pays dont l'honneur est de se battre pour la stabilité du monde, pour la justice et pour la paix.
06:53 Être français en 2024, c'est dans un pays qui, il y a dix ans seulement, se déchirait encore sur le mariage pour tous,
07:00 pouvoir être Premier ministre en assumant ouvertement son homosexualité.
07:04 De tout cela, je vois la preuve que notre pays bouge, la preuve que les mentalités évoluent,
07:12 la preuve que nous n'avons aucune raison de céder à la fatalité.
07:17 Alors, je n'ai qu'une chose à dire à nos concitoyens,
07:20 quelles que soient leurs couleurs de peau, leurs origines, leurs adresses, leurs croyances,
07:24 la France est votre pays.
07:26 Et en France, tout est possible.
07:28 Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés,
07:30 oui, nous sommes fiers d'être français.
07:32 Et avec vous, je veux faire briller cette fierté française.
07:35 Il y a des choses, par exemple, dans la société française d'aujourd'hui que je n'aime pas,
07:39 mais ça, je trouve que c'est intéressant.
07:41 Et pour le coup, ce n'était pas mieux avant.
07:43 Oui, d'accord, mais je pense que c'est inutile de dire ça.
07:47 Non, c'est la première fois.
07:49 C'est la première fois.
07:50 Johan Médiapart lui reprochait de n'avoir pas l'homosexualité ostentatoire.
07:56 D'une certaine manière, à la fin d'un discours, ça n'était pas vraiment utile.
08:01 Moi, je l'aime beaucoup.
08:02 Johan Ouzaïe.
08:03 Moi, je crois précisément que c'était extrêmement important de le dire,
08:06 parce que c'est un message envoyé notamment à la jeunesse,
08:10 pour leur dire d'abord, quand on est homosexuel,
08:12 on peut mener une vie tout à fait normale, on peut réussir.
08:15 Il y a une partie de la jeunesse aujourd'hui, moins qu'avant, c'est vrai,
08:18 mais une partie toujours, qui souffre de son homosexualité.
08:21 Le harcèlement scolaire, ça concerne aussi beaucoup, notamment les homosexuels.
08:25 Il y a des homosexuels aujourd'hui, en 2024,
08:27 qui, dès leur majorité, sont mis dehors par leurs parents.
08:30 Heureusement, il y a des associations qui font un travail formidable
08:33 pour recueillir ces jeunes-là.
08:34 Mais il y a des personnes, des parents, qui sont encore véritablement homophobes,
08:38 qui renient leurs enfants, leur envoyer ce message.
08:41 Le mot homophobe n'est sans doute pas vrai pour leurs parents, je pense.
08:44 – Je vous assure, ils le vivent, alors ça revient à cela,
08:49 mais je pense qu'ils peuvent le vivre dans un mélange…
08:51 – Pour avoir connu cela, pas personnellement, mais autour de moi,
08:53 je vous assure qu'il y a des cas d'homophobie qui sont véritablement dramatiques,
08:57 qui mettent ces jeunes dans des situations absolument incroyables.
09:00 Et envoyer ce message-là, c'est un message d'espoir et de réconfort
09:03 que je trouve absolument important.
09:05 – Allez, fermons la parenthèse de toute façon, parce que…
09:07 – Non mais ça ne m'aurait pas gêné, ça ne m'aurait pas arrangé non plus
09:10 que M. Mendes France ou M. Fabius disent qu'on peut être Premier ministre et juif.
09:15 Ça ne me choque pas, mais à mon avis, ça n'apporte rien.
09:20 – Bon, et puis avant de parler du discours de politique générale,
09:23 dans les infos du jour, la France insoumise n'est pas la bienvenue.
09:27 D'après le Parisien, plusieurs familles de victimes des attaques du 7 octobre
09:30 ont adressé une lettre au chef de l'État.
09:32 Il demande d'interdire aux représentants de l'LFI
09:35 de prendre part à l'hommage national qui sera organisé aux Invalides le 7 juin.
09:39 – Eh bien je trouve ça très bien.
09:41 – C'est vrai que si je suis juif, je ne vais pas dans une manifestation le 7 février
09:47 où il y a des gens de la France insoumise.
09:49 Ça, je pense que ça me paraît quand même pour le moins difficile de me déplacer.
09:53 Je ne sais pas s'ils iront, mais ils vont se faire recevoir.
09:56 – Je ne pense pas que ce soit une question de judéité,
09:58 je crois que c'est une question d'humanité.
10:01 Juif ou pas, compte tenu de la manière dont se sont comportés
10:07 ce parti que je considère maintenant comme antisémite
10:10 et certainement pas hypocrite puisqu'il dit les choses,
10:13 et servile par rapport au Hamas, je comprends parfaitement
10:17 et j'approuve cette démarche.
10:19 Maintenant, on ne peut pas leur interdire sur le plan démocratique.
10:22 – La dernière déclaration de Mélenchon sur le fait que ça n'est pas un pogrom,
10:26 et qu'on a voulu tuer des Israéliens et pas des Juifs, c'est tout de même hallucinant.
10:32 – Pourquoi iraient-ils manifester et apporter leur soutien aux victimes du terrorisme
10:36 en Israël alors qu'ils considèrent que ça n'est pas du terrorisme ?
10:39 Ça n'a aucun sens.
10:40 – On ne peut pas dire tout et s'en contraire, on ne peut pas cracher en l'air
10:43 sans qu'un beau jour, on ne peut pas y avoir des conséquences
10:46 de ces propos délibérément provocants, choquants, violents, etc.
10:50 Donc que ces gens-là ne soient pas les bienvenus à l'hommage,
10:53 je crois que c'est le 7 février, je trouve ça assez normal.
10:56 Il faut avoir un peu de cohérence aussi et supporter les avanis
10:59 de ce qu'on peut dire et des erreurs qu'on peut prononcer.
11:01 – Mais de toute façon, ils ne pourront pas y aller.
11:04 Ils seront accueillis d'une telle manière qu'ils ne pourront pas y aller.
11:07 – Souvent c'est à ça qu'on les reconnaît.
11:09 – Mathilde Panot a dit qu'elle irait.
11:11 – C'est un bon sujet.
11:12 – Je pense que ça me paraît très compliqué.
11:15 – J'aurais aimé vous entendre.
11:16 – Sur ce sujet, depuis le 7 octobre, vous pensez que j'ai une difficulté d'expression
11:19 pour dénoncer les propos de la France insoumise ?
11:21 Jamais.
11:22 Dès le 8 octobre d'ailleurs.
11:24 – Parfait.
11:25 – Mais je pense qu'ils ne pourront pas y aller.
11:28 Non, que le climat ne leur permettra pas d'y aller.
11:30 – Gabriel Attal, cet après-midi, vous l'avez écouté entièrement ?
11:35 – Pratiquement les trois quarts.
11:37 – D'abord le brouhaha, on l'a dit tout à l'heure.
11:39 – Et venait d'où le brouhaha ?
11:41 – Plutôt à gauche de l'hémicycle.
11:43 Et alors non seulement brouhaha, mais des gens parlaient en même temps que…
11:47 – Oui, permanent, permanent, permanent.
11:49 – Les gens de la France insoumise, au-delà de tout,
11:53 c'est des gens mal élevés.
11:55 – Bien sûr.
11:56 – Mal élevés.
11:57 Ils n'ont pas reçu d'éducation, manifestement, ou ils l'ont oublié.
11:59 – Il a eu une très bonne formule à un certain moment,
12:04 lorsqu'il a dit qu'il doutait que les électeurs de ses partis
12:09 approuvent le fait qu'il était interrompu en permanent.
12:13 – Il y a déjà eu des déclarations en politique générale dans un climat chahuté.
12:17 – Oui, mais à ce point-là, c'est comme…
12:19 – Chahuté, mais là, c'est pas chahuté, là, c'est un brouhaha permanent.
12:21 – Oui, c'est en continu, oui.
12:22 – Et puis ils l'ont fait exprès.
12:23 – Bien sûr, c'était leur projet de parler.
12:24 – Ils l'ont fait exprès.
12:25 – Et puis il a parlé plus vite, donc ça a rendu le discours moins…
12:29 – Ils ont bien géré la situation.
12:31 – En fait, c'est la bordélisation que souhaite la France insoumise.
12:34 – Zadisation.
12:35 – Alors, écoutons, la zadisation, vous avez parfaitement raison.
12:38 Bon, M. Attal, sur l'agriculture, notre agriculture est une force.
12:42 – Notre agriculture est une force.
12:44 Pas simplement parce qu'elle nous alimente au sens propre du terme,
12:47 mais parce qu'elle constitue un des fondements de notre identité, de nos traditions.
12:52 Parce que nos agriculteurs incarnent des valeurs fondamentales
12:55 et qui, lorsqu'elles sont bridées, fragilisent l'ensemble de la société.
12:59 Je pense à la valeur travail, à l'effort et à la liberté d'entreprendre.
13:03 [Applaudissements]
13:10 Notre agriculture est une force et notre fierté aussi.
13:14 Alors, je le dis ici solennellement, il y a et il doit y avoir une exception agricole française.
13:19 [Applaudissements]
13:23 Je suis lucide face à l'empilement des normes,
13:25 face aux décisions qui tombent d'en haut et qui parfois tombent d'on ne sait où.
13:29 L'agriculture doute, elle aussi, et elle attend des réponses et des solutions.
13:34 Nous serons au rendez-vous sans aucune ambiguïté.
13:38 – C'est quand même très compliqué de… c'est la représentation nationale en fait.
13:43 C'est là qu'on ne peut pas, d'un côté, demander du respect à des élèves
13:48 dans une classe quand ils écoutent leur prof et dans le même temps,
13:52 soi-même, se conduire n'importe comment.
13:55 – Tout aucun pardon, c'est le Premier ministre et c'est la déclaration du politique général.
13:58 Donc c'est le moment fort de l'arrivée du Premier ministre.
14:01 Est-ce qu'on aurait fait ça quand… je ne compare pas évidemment,
14:04 quand Jacques Chabondéma a fait son discours sur la nouvelle société ?
14:07 Non, c'est peut-être une importance un peu différente,
14:09 mais quand même il y avait un respect, il y avait une écoute,
14:11 même quand on n'était pas d'accord avec l'orateur,
14:13 on prenait note de ce qu'il disait et après on répondait pour dire
14:16 "je suis d'accord, pas d'accord", etc.
14:18 Là, je trouve que c'est de la cour de classe de Troisième.
14:23 – Mais non, c'est une AG. – Oui, c'est une AG.
14:26 – C'est une AG, en Troisième ils sont gentils, ils écoutent, c'est une AG.
14:30 – Mais je crois que par rapport à d'autres discours,
14:33 d'autres discours de politique générale, il n'y avait pas dans ce brouhaha,
14:40 tout de même, une hostilité voire une haine.
14:45 C'était des potaches qui écoutaient, qui parlaient,
14:49 on en a entendu d'autres qui étaient beaucoup plus interrompues
14:53 et de manière beaucoup plus vigoureuse.
14:55 – Mais comment vous pouvez savoir ?
14:57 J'ai fait connaître la nature de ce brouhaha, c'est qu'on ne l'entend pas.
14:59 – On les voit, Olivier. – On l'a bien vu.
15:01 – Oui, on les a vu de fond. – Il y avait des plans quand même.
15:04 – Et rien que ce bruit de fond, à aucun moment on ne l'insulte.
15:09 – Deuxième passage sur la souveraineté alimentaire,
15:12 il y a quelques annonces, mais bon, je vais vous dire, on attend les actes.
15:16 Il parle de souveraineté alimentaire, mais ça veut dire quoi ?
15:19 Écoutons M. Attal.
15:21 – Nous devons mener notre réarmement agricole.
15:24 Produire, oui ça vous dérange, produire,
15:27 c'est d'abord donner du temps à nos agriculteurs,
15:30 pour passer plus de temps dans leurs champs, moins de temps devant leurs écrans.
15:33 Produire, c'est être souverain.
15:35 Je souhaite que cet objectif de souveraineté alimentaire
15:37 soit désormais clairement inscrit dans la loi.
15:40 J'assume de dire que tout ne sera pas réglé en quelques semaines.
15:42 J'assume de dire que les chantiers sont complexes
15:45 et que pour certains, il faudra y travailler encore.
15:48 J'assume aussi d'apporter des réponses rapides partout là où c'est possible.
15:52 – Marion Maréchal doit être avec nous, je pense que…
15:55 Bonjour madame et merci d'être avec nous.
15:57 Je pense que vous êtes sur un blocage manifestement avec des agriculteurs.
16:01 Je ne sais pas précisément où vous êtes d'ailleurs, vous allez nous le dire.
16:04 – Je suis dans le Loir-et-Cher, en effet sur Pierrefitte précisément,
16:08 dans un lieu où vont s'arrêter les agriculteurs, près de 300 tracteurs
16:11 qui sont en route vers Paris et qui font une pause, en effet ici,
16:15 puisqu'ils ont été notamment bloqués par un certain nombre de forces de l'ordre.
16:19 – On entend effectivement ces agriculteurs témoigner de leur vie
16:22 depuis il y a une dizaine de jours, sans vacances, sans revenus quasiment,
16:28 des normes européennes qui sont pénibles,
16:32 une folie ou une dinguerie écologique
16:36 qui les empêche par exemple de cultiver entièrement leur champ.
16:40 Qu'est-ce que vous proposez-vous si vous étiez au pouvoir ?
16:44 C'est quand même extrêmement compliqué de sortir de cette politique agricole commune.
16:49 Quelle stratégie vous mettriez en place ?
16:51 Est-ce la chaise vide ? Quelle est votre politique sur ce point ?
16:58 – Non mais déjà ce qui est désagréable si vous voulez,
17:00 c'est d'entendre les communicants du gouvernement comme monsieur Attal
17:03 dire tous les mots-clés évidemment qui sont bien placés.
17:07 Alors on entend souveraineté alimentaire, on entend exception agricole,
17:12 on entend indépendance, mais dans le même temps,
17:14 on a quand même un gouvernement qui, je le rappelle,
17:16 a voté le dernier traité libre-échange avec la Nouvelle-Zélande,
17:19 est en train de voter le traité libre-échange avec le Chili,
17:22 ne met pas de point d'arrêt au traité libre-échange avec le Mercosur,
17:25 puisque l'Union Européenne continue de négocier.
17:27 Donc ça c'est évidemment une grande différence entre eux et nous
17:30 parce qu'il me semble que la France devrait être en mesure,
17:33 au regard de son poids dans l'Union Européenne,
17:35 je le rappelle, premier contributeur net,
17:37 être capable d'imposer sa vision des choses.
17:40 Je n'ai pas entendu non plus le gouvernement français
17:42 se battre face aux orientations de la politique agricole commune.
17:45 Je rappelle une PAC qui se fixe comme objectif et comme cadre,
17:50 avant tout des critères écologiques, alors que les critères,
17:53 le périmètre de la PAC, ça devait être de viser l'autosuffisance
17:57 évidemment alimentaire de l'Europe.
17:59 C'est une question de la production.
18:00 Or là, entre le pacte vert soutenu par les macronistes et la PAC,
18:04 nous allons vers une baisse de la production agricole
18:07 et vers une réduction des terres agricoles exploitables.
18:10 Donc si vous voulez, toutes ces grandes orientations européennes,
18:13 non seulement elles n'ont pas été combattues,
18:14 mais elles ont été votées et accompagnées et voulues
18:16 par ce gouvernement et les précédents.
18:18 Donc à un moment donné, moi quand j'entends M. Attal faire des grandes phrases,
18:21 des grandes déclarations, mais que la conclusion c'est
18:23 "oui on va faire des reports de trésorerie,
18:25 on va faire de la certification bureaucratique",
18:27 vous voyez bien qu'on est très très loin quand même du rapport de force
18:30 qu'on attendrait de la part de la France au sein des institutions européennes.
18:33 Vous avez rappelé effectivement la PAC, pourquoi elle était née,
18:36 c'était la PAC du général de Gaulle, l'autosuffisance de l'Europe avec la France
18:39 qui était nourricière d'une certaine manière de l'Europe,
18:42 mais vous ne m'avez pas dit ce que vous proposez.
18:44 Ah ben c'est très simple, si vous me dites comment engager un rapport de force,
18:47 je vous l'ai dit, la France est le premier contributeur net de l'Union européenne.
18:51 C'est le pays aujourd'hui qui donne le plus et qui donne plus qu'il ne reçoit.
18:55 Je veux dire que si demain la France fait la politique de la chaise vide,
18:58 si elle change ses stratégies d'alliance avec des pays qui ont des intérêts en commun,
19:01 si elle dit "je ne verserai plus l'argent tant qu'on ne reverra pas les objectifs
19:05 aujourd'hui à la fois de la PAC, quand on ne mettra pas fin au pacte vert
19:08 et à ce tsunami réglementaire qui va s'abattre sur les agriculteurs,
19:11 je ne verserai plus l'argent", croyez-moi on pourrait être,
19:14 il me semble entendu quand on est la France et un gouvernement volontaire.
19:18 Il me semble que Victor Orban, qui appartient à un pays beaucoup moins important
19:22 sur le plan économique et démographique, lui arrive à utiliser des moyens de pression,
19:26 il arrive à utiliser les leviers de veto pour obtenir un certain nombre de choses
19:30 et défendre les intérêts de son pays.
19:32 Pourquoi la France ne serait pas capable de faire la même chose ?
19:34 Merci madame Maréchal, ça le mérite d'être clair.
19:36 Je crois qu'on donne 22 milliards et qu'on n'en reçoit que 11,
19:39 ce qui est quand même aussi un paradoxe puisqu'on découvre des choses assez invraisemblables
19:43 dans cette situation politique de la chaise vide.
19:45 On ne paye plus et on fait un rapport de force.
19:47 Je n'ai pas entendu cela parmi les membres du gouvernement.
19:50 On va marquer une pause, sauf si Yoann Ouzaï veut dire quelque chose.
19:53 Non, simplement parce que Marion Maréchal omet de dire quelque chose qui me semble important,
19:57 c'est que d'un point de vue agricole, la France exporte plus qu'elle n'importe.
20:01 Il y a un excédent commercial agricole en France.
20:04 Ces domaines-là sont assez rares, c'est important de le dire, elle ne l'a pas dit.
20:08 Et à mon avis, elle commet...
20:10 Il est plus faible qu'il ne l'a été.
20:12 Enlevez le vin et le céréal, vous verrez que certaines filières s'ouvrent.
20:15 Il est plus faible. En fait, les autres pays ont un excédent souvent supérieur au nôtre,
20:20 pour des raisons évidemment que j'ai du mal à expliquer.
20:23 Et Marion Maréchal commet une erreur, me semble-t-il, sur le Mercosur,
20:26 parce que la France s'y oppose désormais fermement.
20:29 Il y a des négociations en cours au niveau de l'Union européenne.
20:31 Ce n'est pas aussi clair que vous le dites.
20:33 Mais sans l'accord de la France, qui pour l'instant y est fermement opposée,
20:36 je ne vois pas comment cet accord pourrait voir le jour.
20:39 Je suis d'accord avec vous, mais comme toujours, Emmanuel Macron va financer sur le marché...
20:44 C'est clair aujourd'hui.
20:46 Vous trouvez qu'il a été très clair sur le Mercosur ?
20:49 C'est clair aujourd'hui.
20:50 Alors déjà, les fois où Emmanuel Macron est très clair, il faut vraiment me le dire.
20:55 Et sur le Mercosur...
20:57 Tout ce qu'a dit Marion Maréchal par ailleurs, on verra jeudi.
21:01 Parce qu'en fait, tu ne vas peut-être pas signer aujourd'hui, mais tu vas signer dans six mois, tu vas décaler ta...
21:07 Je me méfie en général de ce que dit Emmanuel Macron pour cela.
21:12 Parce qu'il a le chic.
21:14 Par expérience.
21:15 Il a le chic.
21:17 Comment disent les gens ? Pour te la jouer à l'envers, c'est ça l'expression parfois ?
21:20 Donc il va te dire qu'il signera et puis dans six mois tu vas signer.
21:24 Donc je me méfie beaucoup.
21:26 Il est difficile de contester tout ce qu'elle a dit.
21:32 J'ai contesté un point sur le Mercosur.
21:34 Tout le reste montre à quel point il y a un décalage entre le dit et le fait.
21:39 Marion Maréchal, en tout cas, vous étiez avec les agriculteurs.
21:44 Ah, elle n'est plus là.
21:45 En tout cas, elle peut aller voir les agriculteurs.
21:47 Je ne suis pas sûr que tous les hommes politiques puissent aller voir et soient bien reçus par les agriculteurs.
21:52 Il est 20h29, on marque une pause.
21:54 On revient avec le discours de politique général de M. Attal.
21:58 Et puis on parlera peut-être du Finkielkraut, d'Anna Finkielkraut qui était avec nous ce matin, et du Christ.
22:03 Le plus grand intellectuel français vivant.
22:05 Oui, du Christ espagnol.
22:08 Ah oui, trop lassif et qui choque.
22:12 C'est un sujet extrêmement intéressant.
22:15 A tout de suite.
22:17 Vous a demandé votre âge, vous n'avez pas crié, Olivier.
22:24 Non mais pourquoi je ne vois pas ?
22:28 On est à l'antenne, amis.
22:29 Ah pardon.
22:30 On a commencé là.
22:32 C'était intéressant.
22:34 Les gens reviennent à l'antenne et ils entendent quelqu'un dire "ah, ton âge, ça ne t'a pas gêné ?"
22:43 Non, parce qu'il faut dire "oui".
22:44 On n'a pas le droit.
22:46 Vous avez honte de ce que vous dites ?
22:48 Franchement, je veux bien qu'on mette ce dont on parle et qu'on prenne les gens à témoin.
22:55 Franchement, ce n'est pas à votre avantage.
22:58 Je serai vous, je veux bien qu'on cite ça.
23:00 Écoutez-moi, je suis prêt à affronter la France sur ce sujet-là.
23:04 On ne demande pas l'âge des jeunes femmes.
23:05 Et on demandera.
23:06 On ne demande pas l'âge des jeunes femmes.
23:07 On ne demande pas.
23:08 Non.
23:09 On ne demande pas l'âge à une jeune fille.
23:11 Mais vous êtes une fille.
23:12 Mais sur la base de quel guide de savoir vivre ?
23:15 Ça s'appelle les lois non écrites.
23:17 D'accord.
23:18 Il y a des lois non écrites.
23:20 Il faut une stage d'une semaine, on peut arriver à un résultat.
23:22 Il faut une stage d'une semaine.
23:23 Ça se trouve quand même très rétrograde.
23:25 Bon, allez, on refait un peu la parenthèse, s'il vous plaît.
23:28 Bien sûr.
23:29 On ne demande pas de l'âge non plus à des vieilles dames.
23:31 On ne demande jamais l'âge.
23:33 Ah oui ?
23:34 On ne demande jamais l'âge.
23:35 Mais là, on comprend.
23:36 Oui, mais on s'en fout.
23:37 Je veux dire, on est à un homme d'un certain âge, ce n'est pas nécessaire.
23:41 Mais quel âge ?
23:42 Est-ce que vous pensez ?
23:43 Pardon ?
23:44 Je veux dire, vous n'êtes pas dans votre salon.
23:45 Vous êtes à la télévision française.
23:47 On est entouré d'amis, monsieur.
23:48 C'est entendu.
23:49 D'accord ?
23:50 Avec une émission qui se déroule et que les gens écoutent avec intérêt.
23:54 Et ils veulent qu'on leur parle de l'actualité.
23:56 D'accord.
23:57 Et pas de Josette Adam.
23:58 D'accord.
23:59 Réaction des agriculteurs sur le discours de monsieur Attal.
24:01 Sur l'agriculture.
24:02 Vous parlez d'annonce ?
24:04 Mais quelles annonces ?
24:05 À quel moment il a fait des annonces ?
24:07 En fait, il n'a à aucun moment évoqué le sujet agricole.
24:10 Ce n'est pas en disant qu'on met l'agricole là au-dessus de tout qu'on fait des annonces.
24:13 Pour moi, ce n'est pas une annonce.
24:14 En fait, il n'y a rien de nouveau au soleil.
24:16 Clairement, moi, ce que je retiens de son discours en matière d'agriculture, j'entends,
24:20 je ne commenterai pas le reste, en matière d'agriculture,
24:23 aujourd'hui, le point d'achoppement qu'on a avec le gouvernement,
24:26 ce sont les normes environnementales.
24:28 Et en fait, il a orienté une grosse partie de son discours sur l'environnement.
24:32 Sauf qu'en fait, nous, on subit une écologie punitive.
24:35 Pas une écologie qui va dans le sens de la protection de l'environnement.
24:40 Qu'on soit bien d'accord.
24:41 Donc en fait, d'une, ça ne nous va pas.
24:43 Mais en fait, là, clairement, on le prend comme une agression.
24:46 On le prend comme une agression.
24:48 En fait, on se fout de nous.
24:50 Il est venu déjà vendredi nous parler de passer de l'agriculture au-dessus de tout.
24:54 Mais en fait, on attend toujours le résultat.
24:56 Ce n'est pas du tout ce qui s'est passé.
24:58 Ce n'est pas du tout les réponses qu'on attendait à nos revendications.
25:01 On se bat ici pour pouvoir vivre dignement de notre métier.
25:04 Pour avoir plus de revenus.
25:06 Pour vivre de notre profession, de notre passion,
25:09 qui est vraiment très nécessaire dans notre pays.
25:12 Et je trouve qu'aujourd'hui, elle n'est pas valorisée.
25:14 Il n'a rien dit sur le monde agricole de particulier,
25:16 à part des lieux communs qu'on sait tous.
25:18 Il n'y a rien de concret.
25:19 Alors l'exception agricole française, ce sont des belles paroles.
25:21 Mais en quoi l'agriculture française est exceptionnelle ?
25:23 Elle n'a pas de mise en marché exceptionnelle.
25:25 Elle a juste des normes exceptionnelles, mais pas de prix exceptionnel.
25:27 En ce moment, Gabriel Attal, il est en train de recevoir à Matignon la FNSEA.
25:31 Mais la FNSEA, elle ne représente pas du tout ces gens-là.
25:33 Non.
25:34 Donc ça ne sert à rien de parler avec M. Rousseau.
25:36 C'est quand même le syndicat majoritaire.
25:39 La FNSEA co-gère avec l'exécutif la PAC.
25:43 Mais j'étais avec M. Convert ce matin,
25:45 avec Christian Convert, de la coordination rurale.
25:49 C'est le syndicat ultra-majoritaire depuis tout le temps.
25:52 Mais il ne les représente pas.
25:54 Vous voulez dire quelque chose ?
25:56 De la coupe aux lèvres, il y a toujours beaucoup de chemin.
25:58 La mode est à la simplification et à l'arrêt de la bureaucratie.
26:04 Hier, à l'Assemblée nationale, les députés ont voté une loi
26:07 pour remettre en cause les locations Airbnb, si je puis dire ainsi.
26:12 J'ai regardé maintenant les paperasseries, les autorisations qu'il va falloir faire.
26:16 C'est incroyable. Le matin, on vous dit "on simplifie tout, on arrête d'emmerder les propriétaires".
26:20 Par exemple ?
26:22 Il va falloir, entre court terme et moyen terme,
26:25 il y a des exceptions selon les villes dans lesquelles vous habitez.
26:28 Ça va être aussi selon les saisonnalités.
26:31 Jusqu'à tant de jours, c'est une formule.
26:33 À partir de tant de jours, c'est une autre formule.
26:35 C'est incroyable. On vous dit "on simplifie, on simplifie".
26:37 Et quand on vote une loi, elle est incompréhensible.
26:41 Il faut six mois pour arriver à...
26:43 J'ai pas envie de louer un appartement.
26:45 Vous avez un appartement à louer ?
26:48 T'inquiète pour tes amours.
26:50 Je ne loue pas d'appartement, je ne les ai jamais fait.
26:53 Quelques petites chambres de bonne.
26:55 Ça m'a intéressé de voir concrètement comment on s'y faisait.
26:57 Il y a une passion qui se dégage de ton propos
27:02 qui fait que très certainement, tu es touché par le dispositif.
27:04 Mais pour revenir sur le sujet,
27:08 il y a quand même un énorme hiatus entre l'expertise des agriculteurs
27:12 qui nous parlent sur les plateaux qu'on reçoit.
27:15 Ils savent très précisément ce qui se passe, ce dont ils ont besoin.
27:18 Et le discours assez éthéré, gazeux, des responsables politiques
27:21 aujourd'hui de la majorité ne s'en sortent pas.
27:24 Emmanuel Macron, parce qu'il m'intéresse.
27:27 Je vous assure, il n'est pas clair sur ce sujet depuis le départ.
27:31 Comme toujours. Comme souvent.
27:35 Donc là, je l'attends au Conseil européen.
27:38 Je l'attends sur sa position.
27:40 Là, par exemple, vous allez écouter ce qu'il dit.
27:42 Il s'est exprimé déjà et il a dit "C'est pas que l'Europe".
27:46 Parce qu'en fait, dans son ADN, il est un européen convaincu,
27:50 un mondialiste convaincu.
27:52 Or, ça ne marche pas avec l'agriculture.
27:55 C'est ça, sans doute, ce qu'on devine.
27:58 Il faut une exception agriculturelle, sans doute.
28:01 - Il dit "Gabriel Attal".
28:03 - Oui, mais il aura beaucoup de mal.
28:04 - Il dépend de où on parle.
28:05 - Il aura beaucoup de mal.
28:06 Il aura beaucoup de mal.
28:08 Il aura beaucoup de mal à se déjuger parce que c'est son ADN.
28:11 Alors, écoutez M. Macron.
28:13 - Quand on regarde les choses, les fruits et légumes, le maraîchage,
28:17 la viticulture dans certaines régions, je pense en particulier,
28:20 les roues, le gars, l'élevage, la volaille,
28:27 ont connu des difficultés ces derniers mois.
28:30 Mais je pense que ce serait de la facilité de tout mettre sur le dos de l'Europe.
28:34 - Rien faire sans l'Europe.
28:35 - Oui, mais donc là, on a la pensée macronienne.
28:37 - Je vais vous dire le cas, frère.
28:39 - Donc, on a la pensée macronienne.
28:41 C'est chimiquement puissant.
28:43 - Mais il a raison. Il a raison.
28:45 Ce n'est pas que de la faute de l'Europe.
28:48 C'est de la faute aussi de la politique française qui le mène.
28:51 C'est-à-dire qu'il y a non seulement les règles européennes
28:53 qui pénalisent nos paysans,
28:55 mais il y a aussi les règles françaises qui sont plus sévères que les règles européennes.
28:58 - Françaises, régionales, départementales et parfois municipales.
29:01 - Non, mais l'Europe est quand même un point essentiel
29:04 dans ce qui se passe en ce moment avec les agriculteurs.
29:06 Si vous parlez de la volaille, par exemple,
29:08 si vous voulez interdire la volaille ukrainienne
29:12 d'arriver jusqu'en Europe et jusqu'en France,
29:14 ça, ça passe nécessairement par l'Union européenne.
29:16 Le Mercosur, si vous voulez empêcher que chaque année
29:19 100 000 tonnes de viande bovine
29:22 arrivent au sein du continent européen,
29:24 ce n'est pas rien, 100 000 tonnes.
29:26 Ça, ça passe nécessairement par l'Union européenne.
29:28 Et c'est ce qui se négocie en ce moment.
29:30 C'est là-dessus qu'Emmanuel Macron va faire pression.
29:33 Je dis, on verra s'il y parvient.
29:35 Mais compte tenu de la situation en France,
29:37 il n'a pas le choix.
29:39 - Pascal, il devrait être motivé.
29:41 - Il n'a pas le choix compte tenu de la situation sur le terrain.
29:44 Comment voulez-vous qu'il fasse ce qu'il va faire ?
29:46 - Je vous dis, il va financer.
29:48 Et ceux qui sont avec leur tracteur,
29:50 ils ne veulent plus qu'on finance.
29:52 Parce que si tu dis que tu ne signes pas maintenant,
29:54 mais que tu signes dans six mois,
29:56 je vous assure, il va vouloir leur jouer à l'envers.
30:00 - On est 27 à négocier.
30:03 - Il aime bien l'Europe, mais il s'aime bien quand même.
30:06 - Les céréaliers de la Beauce,
30:08 ils adorent les traités de libre-échange.
30:12 Les grands véticulteurs de Bordeaux,
30:15 ils adorent les traités de libre-échange.
30:17 Les grands producteurs laitiers de Normandie ou de Bretagne,
30:20 ils adorent les traités de libre-échange.
30:22 Parce qu'ils sont gagnants.
30:24 Parce que ce qu'ils vont exporter sera sans taxe.
30:26 Quand vous regardez les propriétés plus petites,
30:29 les éleveurs familiaux,
30:31 les gens qui ont des exploitations familiales
30:34 de 10-15 hectares,
30:36 évidemment, l'Europe, c'est un drame.
30:38 Et c'est là, pour reprendre ce que vous disiez tout à l'heure,
30:40 entre la FNSEA qui représente plutôt ses grands exploitants
30:43 et les autres syndicats agricoles
30:45 qui représentent plutôt les propriétés familiales,
30:47 c'est là qu'il y a le hiatus.
30:48 Donc on ne peut pas dire que tout le monde est contre la PAC
30:50 ou tout le monde est pour la PAC.
30:52 Ça dépend où vous vous situez sur l'échelle.
30:54 - Tout le monde se réconcilie contre l'écologie punitive.
30:57 - A juste titre.
30:59 - Il y a un excellent papier dans le Figaro,
31:02 qui dit "La France a mené la fronde contre le Mercosur,
31:04 soutenu par la Belgique, l'Autriche ou l'Irlande,
31:06 inquiète également pour leur agriculture.
31:08 À l'inverse, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie
31:11 et les pays scandinaves étaient pressés de conclure.
31:14 Les discussions continuent et l'Union européenne continue
31:16 de poursuivre son objectif d'atteindre un accord",
31:19 prétendait mardi la Commission sans préciser de quelle andrie.
31:22 En théorie, l'exécutif européen pourrait toujours
31:24 finaliser un accord avec les pays du Mercosur,
31:26 mais les États membres seraient à même de refuser de l'endosser.
31:29 - L'Allemagne va changer d'avis.
31:31 - Voilà ce qu'on pouvait dire sur ces sujets de l'agriculture.
31:38 Je voulais simplement vous montrer une image à Bruxelles,
31:41 puisque Bruxelles est protégée.
31:43 Et protégée par quoi ?
31:45 Par des barbelés.
31:47 C'est le Parlement.
31:49 Oui, ce sont des barbelés.
31:55 C'est quelque chose que craint sans doute le Parlement.
32:01 C'est une image, évidemment.
32:03 Il y avait un tweet d'ailleurs de Thierry Mariani
32:05 que vous allez peut-être découvrir.
32:07 "Barbelés à Bruxelles, blindés à Paris,
32:10 barbelés à Bruxelles.
32:11 Ce matin, barbelés et herbes sont en place
32:13 devant le Parlement européen.
32:14 Visiblement, la révolte paysanne qui gronde en Europe inquiète.
32:17 Par contre, pas de barbelés pour les produits agricoles importés.
32:20 C'est open bar".
32:21 Deux ou trois autres choses sur le discours général de M. Attal
32:26 sur l'identité française.
32:28 Il s'est exprimé, écoutez.
32:30 La France, c'est 68 millions de Français
32:34 de l'Hexagone, des Outre-mer et de l'étranger
32:36 qui n'ont pas fini de nous surprendre.
32:38 Dans un monde où tout s'accélère,
32:41 où tout se transforme,
32:43 je refuse avec eux que notre identité puisse se diluer ou se dissoudre.
32:47 La France a son rang à tenir,
32:49 sa voix à faire entendre,
32:51 sa singularité à imposer.
32:53 Nous avons une fierté française à maintenir,
32:56 une fierté européenne à consolider.
32:59 Affronter pour avancer.
33:01 Les difficultés économiques,
33:03 les bouleversements climatiques, démographiques, géopolitiques
33:06 ne nous figeront jamais.
33:08 Ne nous conduiront jamais à nous perdre.
33:10 C'est vrai, Philippe Béleziers, que les mots ont un sens.
33:13 Le mot "identité" était très connoté jadis à droite.
33:17 Ah ben il était tabou.
33:19 Et il est aujourd'hui...
33:20 On l'utilise avec volupté,
33:22 comme ça ça démontre qu'on attache de l'importance à l'ADN national.
33:27 Mais je crois que lui me semble relativement sincère,
33:31 là-dessus je l'espère,
33:33 qu'il ne le sort pas dans son discours pour l'oublier après.
33:36 Au fond, cet inventaire, que je trouve assez talentueux,
33:41 deviendra magique si tout est réalisé.
33:45 Mais régulièrement, quand je dis cela,
33:48 je suis accusé d'être naïf.
33:50 C'est pourtant pas la naïveté qui a dominé dans ma vie.
33:53 Mais là, je veux croire en Gabriel Attal.
33:57 Et ça n'est pas un petit Macron, on le dit trop vite.
34:01 Je crois qu'il a des différences avec Emmanuel Macron.
34:05 Mais bon...
34:06 Sans être naïf, je vous trouve un peu crédule.
34:08 Oui, c'est possible.
34:10 Mais peut-être êtes-vous trop sinistre.
34:12 Écoutez-moi.
34:14 C'est vrai que le mot "identité" est un marqueur maintenant,
34:17 presque indispensable.
34:18 Ça montre quand même l'évolution des idées.
34:20 Mais malgré tout, je vois quand même une manière de,
34:23 en même temps, lorsqu'on parle à la fois
34:26 d'identité française et d'identité européenne.
34:30 Il n'a pas dit "identité européenne".
34:32 Je l'ai entendu.
34:33 Il l'a dit.
34:34 Il l'a dit.
34:35 Il a dit "identité européenne".
34:38 Je demande à Benjamin Naudre de vérifier.
34:42 Eh bien, vous verrez.
34:44 Il est tout le monde qui l'a dit.
34:45 Vous vous confondez avec la souveraineté
34:47 où il emploie les deux termes.
34:49 Il dit exactement ce que j'ai noté.
34:51 Nous avons une fierté française à maintenir,
34:53 une fierté européenne à consolider.
34:56 Ce n'est pas la même chose.
34:57 Oui, d'accord.
34:58 Mais soyez précis.
34:59 Ce n'est pas la même chose parce que vous vous servez d'un mot.
35:02 Je l'ai dit.
35:03 Écoutez, ne volez pas au secours de M. Attal.
35:06 Ça, c'est pas.
35:08 Mais écoutez, vous avez vos intérêts et j'ai les miens.
35:11 C'est chacun ce qu'il veut.
35:13 Je ne sais pas ce que c'est.
35:15 Moi, je pense que la fierté ou l'identité française…
35:18 Ce n'est pas la même chose.
35:20 Je ne sais même pas ce que c'est que l'Europe.
35:22 Je ne sais pas ce que c'est que l'identité européenne.
35:24 Il n'en a pas ou pas.
35:25 Et je ne ressens aucune fierté européenne.
35:27 Donc, chacun y trouvera.
35:28 C'est à nouveau une auberge…
35:30 Je ne sais pas s'il y a l'espagnol,
35:31 mais enfin, c'est une auberge européenne.
35:33 Autre mot qui a été inventé.
35:35 C'est un néologisme, je pense.
35:37 Dés-smicardiser.
35:39 Ils ont l'an là-dessus.
35:42 Écoutons M. Attal.
35:44 Voilà, ça c'est pour vous.
35:46 Dés-smicardiser, effectivement, la France.
35:49 Smicard ?
35:50 C'est le changement.
35:51 Notre système, fruit de réformes successives,
35:54 prêt pétri de bonnes intentions ces dernières décennies,
35:56 a placé notre monde économique dans une situation
35:59 où il n'y a quasiment plus aucun intérêt pour quiconque
36:02 à augmenter un salarié au SMIC.
36:04 On ne peut accepter une France
36:06 où beaucoup sont condamnés à rester proche du SMIC
36:09 toute leur carrière.
36:11 La progression salariale
36:18 doit toujours permettre de récompenser l'effort et le mérite.
36:22 Alors oui, j'assume de le dire,
36:24 il faut dé-smicardiser la France.
36:26 Dès le prochain projet de loi de finances,
36:29 en nous appuyant sur les propositions de parlementaires,
36:32 de partenaires sociaux et sur un certain nombre
36:34 de travaux d'experts qui se sont actuellement conduits,
36:36 nous commencerons à réformer ce système.
36:38 Après les mots identité, effort, mérite, c'est déprimé.
36:41 Oui, mais Pascal Praud, en grande partie,
36:44 la smicardisation qu'on a souvent évoquée
36:46 sur ce plateau du salariat français,
36:48 jamais autant de salariés n'ont été payés au SMIC
36:50 dans notre pays, et pour beaucoup,
36:52 l'accélération de la smicardisation,
36:54 le bilan du macronisme.
36:56 En 2017, il y avait 12% de personnes au SMIC.
37:00 Il y en a aujourd'hui 18.
37:01 Tout simplement parce qu'il y a une trappe à bas salaires
37:04 avec une politique d'exonération des cotisations sociales patronales,
37:08 avec des exonérations de cotisations sociales patronales
37:12 qui fait qu'aujourd'hui, un employeur préfère
37:15 embaucher au SMIC et que, comme il n'y a pas de...
37:19 Vous préférez un SMIC ou une allocation chômage ?
37:22 Comme le SMIC, laissez-moi terminer,
37:23 comme le SMIC est corrélé à l'inflation,
37:26 ce qui n'est pas le cas pour l'église de salaire,
37:28 ça fait une France des bas salaires.
37:30 Et c'est un drame.
37:31 - Je suis obligé de vous couper parce qu'il y a une image
37:33 que je voulais vous montrer, c'est les blindés.
37:35 Le mot blindé, déjà, il est fort.
37:37 Et l'image des blindés, évidemment, ça fait réagir.
37:39 Ça, c'est des blindés qui se déplacent
37:41 et qui vont à la rencontre, si j'ai bien compris,
37:43 des tracteurs.
37:44 Je ne sais pas où on est là, d'ailleurs, Benjamin Nau.
37:46 On est sur l'Assis.
37:48 On est à combien de kilomètres de Paris ?
37:50 Augustin, Augustin, Donatio est avec nous.
37:52 On va le voir, Augustin.
37:53 Vous avez 30 secondes, Augustin.
37:55 30 secondes, pas davantage,
37:57 pour nous dire où vous êtes et ce qui se passe.
37:59 - Bonsoir, Pascal.
38:02 On est sur l'Assis, en direction de Paris,
38:05 à 5 kilomètres, très précisément, de la capitale.
38:07 40 tracteurs sont derrière Fabrice Elsner,
38:10 derrière sa caméra.
38:11 70 autres tracteurs sont en route depuis Villabé.
38:14 Et pour l'heure, c'est Assis coupé en deux
38:16 avec ses blindés de la gendarmerie.
38:18 La raison, c'est que la préfecture n'autorise pas
38:20 ce convoi de tracteurs à accéder à la capitale
38:22 qui se trouve qu'à 5 kilomètres de nous,
38:24 à l'heure où je vous parle.
38:25 - Parfait, Augustin.
38:26 Mission réussie.
38:27 - La brieft est sœur du talent.
38:28 - Exactement.
38:29 Et on a tout compris tout de suite.
38:31 On revient sur le discours de politique générale.
38:33 On a compris des...
38:35 "Smithcardisé", c'est un mot qui restera peut-être
38:38 dans ce discours.
38:39 Un petit mot très rapide sur une formule choc,
38:41 parce que l'impunité, c'est fini, a-t-il dit.
38:44 Et puis là, une formule choc de 15 secondes.
38:46 Et là encore, c'est des marqueurs de droite.
38:51 Ce que le dit M. Attal.
38:54 Je le dis pour Benjamino, c'est la partie la plus courte
38:56 du passage d'une quinzaine de secondes.
38:59 - Dès le plus jeune âge, il faut en revenir à un principe clair.
39:03 Tu casses, tu répares, tu salies, tu nettoies,
39:06 tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter.
39:09 Nous devons faire respecter l'autorité partout,
39:11 dans les classes, dans les familles, dans les rues.
39:13 Ce respect s'apprend à l'école, je le disais,
39:15 mais ce respect passe aussi par les familles.
39:17 Les violences de juillet dernier ont profondément marqué
39:20 notre pays.
39:21 Parmi les émeutiers, des très jeunes, très jeunes parfois,
39:24 qui semblaient avoir déjà coupé les ponts avec notre société.
39:27 - Là, c'est des marqueurs, Yoann Zanni, très clairs.
39:30 - Oui, mais j'allais vous dire de manière un peu provocatrice,
39:33 sans doute, qu'Éric Ciotti aurait pu tenir ce discours.
39:36 En réalité, j'ai été attentif.
39:38 Il n'y a pas eu beaucoup de plans sur les députés LR,
39:40 mais j'en ai vu certains applaudir.
39:42 Les Républicains, qui selon Éric Ciotti,
39:44 sont clairement dans l'opposition.
39:46 Il y a un certain nombre de députés, les Républicains,
39:49 qui ont applaudi le discours de Gabriel Attal.
39:52 Donc effectivement, c'est un discours de droite,
39:54 bien ancré à droite.
39:56 On sait maintenant où il veut aller chercher sa majorité.
39:58 Et il espère pouvoir faire voter ses textes avec les Républicains.
40:01 Mais quand même que l'opposition applaudisse
40:03 une partie du discours d'un Premier ministre,
40:05 ça, c'est quand même quelque chose d'inédit.
40:07 - Il est dramatique de devoir considérer
40:09 que ces évidents sont de droite.
40:12 - On vient tellement de loin.
40:14 - Oui, c'est la remarque de Philippe Bézières
40:17 est frappée au coin du monde français, il semble.
40:19 - Si on voulait aller encore plus loin dans le vocabulaire,
40:21 de droite et de devoir, je n'ai pas entendu ça beaucoup
40:23 dans la bouche d'un Premier ministre
40:25 pour un discours de politique générale.
40:27 Il a beaucoup parlé de la nation,
40:29 qui est plutôt aussi un mot de droite.
40:31 Et je trouvais que le vocabulaire, quand on le prenait stricto sensu,
40:33 il y a une trentaine de mots. - Dernière chose.
40:35 - Incroyablement de droit. - Sur le dérèglement climatique
40:39 et l'écologie punitive.
40:41 Parce que ça aussi, ça va être un marqueur.
40:43 J'espère que cette séquence va stopper l'écologisme.
40:47 Bien sûr, l'environnement, bien sûr, la qualité de la vie.
40:50 Mais je ne crois pas l'écologisme, qui est une idéologie.
40:53 Et comme toutes les idéologies, peut-être, et sans doute même...
40:56 - Contre-productive, en plus. - Exactement.
40:58 Écoutez ce qu'il a dit sur l'écologie punitive.
41:00 Ce sera le dernier passage.
41:02 - Le dérèglement climatique, ce ne sont pas seulement
41:04 quelques degrés de plus.
41:06 Ce sont des vies détruites par les intempéries.
41:08 Ce sont des exploitations agricoles menacées.
41:10 Et avec elles, toute notre capacité à nous nourrir.
41:12 Ce sont des maisons et des immeubles menacées
41:14 par la montée des eaux, fissurées par les mouvements des sols.
41:17 Face à ces constats, certains voudraient une écologie de la brutalité.
41:21 Pour eux, l'écologie doit être punitive, douloureuse.
41:24 Passée par la désignation de bouc émissaire et par la décroissance.
41:27 La décroissance, je le redis ici, c'est la fin de notre modèle social.
41:31 C'est la pauvreté de masse. Jamais je ne l'accepterai.
41:34 - Ça c'est de droite. Et je serai Gabriel Attal.
41:36 J'appellerai le ministère de l'environnement ou de la qualité de la vie.
41:40 Et j'enlèverai le mot écologie. - Vous avez raison.
41:43 - Parce que d'ailleurs, dans le temps, on disait "ministre de l'environnement".
41:46 - Absolument. - Et je suis désolé.
41:48 - Enfin quelqu'un qui tord le cou la décroissance.
41:50 - Exact. - C'était un truc qui, depuis 10 ans,
41:52 comme ça, n'hume le débat public et médiatique.
41:56 - Voilà ce qu'on pouvait dire. Dernier passage.
41:58 Parce que vous savez qu'en même temps que Gabriel Attal parle,
42:02 le discours est lu au Sénat. - Le premier des ministres au Sénat.
42:06 - Il a été lu par Bruno Le Maire. - Le premier des ministres.
42:09 - Et donc Bruno Le Maire lit le texte de Gabriel Attal.
42:13 Vous me suivez. Et quand Gabriel Attal parle de lui,
42:16 forcément Bruno Le Maire ne parle peut-être pas de lui.
42:19 Donc voyez ce passage. - D'accord.
42:22 - Je suis né en 1989.
42:25 (Rires)
42:43 - Allez-y, monsieur le ministre. Moi, non, mais allez-y.
42:46 (Rires)
42:50 - Si seulement.
42:52 - Bon, et puis le Sénat, c'est quand même une autre atmosphère.
42:54 - Mais il n'y a pas la France insoumise au Sénat.
42:56 Ça change beaucoup de choses.
42:58 - On a vécu un moment merveilleux ce matin.
43:01 On était avec Alain Finkielkraut, qui est vraiment un bel esprit.
43:04 Mais surtout qui est d'une drôlerie et d'un humour et d'une finesse très rares.
43:08 Et vous voyez son nouveau livre. Il parle de l'huile, il parle de l'amour.
43:13 Et puis il part en colère parce que sur les e-mails, aujourd'hui, on dit bonjour.
43:17 On ne dit plus monsieur, cher monsieur, avec toute la grade si on possible.
43:23 On dit bonjour et ça l'oripile, ce bonjour.
43:26 Et de ce bonjour, de la même manière qu'on n'appelle plus dans le temps,
43:30 on appelait les gens par leur nom, les familles.
43:32 Et puis maintenant, on les appelle plus par leur prénom.
43:34 Donc ça l'oripile un petit peu aussi.
43:36 Et donc on est parti de là.
43:38 Et écoutez ça, ça dure deux minutes.
43:40 - Un monologue digne de l'Ukini.
43:42 - C'est plus drôle que n'importe quel humoriste.
43:44 Et qu'à n'importe quelle personne qui fait du stand-up.
43:47 - Le patronyme a disparu.
43:50 - Vous m'avez appelé pro.
43:51 - Le prénom a disparu.
43:53 Maintenant, il n'y a plus rien, il y a bonjour.
43:55 C'est pas supportable.
44:00 La civilité commence justement...
44:02 En plus, c'est les échelonnements, c'est les gradations qui sont très belles.
44:05 Et les gradations disparaissent.
44:07 Parce qu'on commence par cher monsieur, cher madame, etc.
44:09 Et ça va jusqu'à...
44:11 Après, évidemment, ce sont aussi des prénoms, mais tout ça disparaît.
44:14 C'est vraiment dommage.
44:16 C'est exactement comme dans le vocabulaire, si vous voulez.
44:18 Je le dis à la fin, le mot "sympa".
44:21 Le mot "sympa" qui est un attilard, qui détruit effectivement
44:24 toutes les nuances, adorables, captivants, merveilleux, sublimes.
44:29 Un jour, j'ai prêté un livre d'Henri James,
44:33 "Retour à Florence", et la personne me l'a rendu en disant
44:36 "C'est très sympa".
44:38 Imaginez Henri James sympa.
44:41 C'est une chose qui ne peut pas arriver.
44:43 Ce n'est pas possible.
44:45 Jamais de sa vie était sympa.
44:48 En plus, par rapport à la littérature,
44:51 avec cette espèce de kaléidoscope de sensations,
44:56 le style d'Henri James, c'est vraiment dommage.
45:01 - Oui, mais la personne avec qui vous l'aviez prêté,
45:04 j'imagine que c'était une personne qui avait un certain, en plus,
45:06 niveau culturel, qui était capable de recevoir ce livre.
45:09 Autrement, vous ne lui auriez pas prêté.
45:11 - Peut-être que si.
45:13 - Vous avez fait dans des conditions...
45:15 Mais effectivement, vous avez raison.
45:18 Des gens qui ont des BAC+6, +7, +8,
45:22 ils vous bombardent de super et de sympa.
45:25 "Oh, c'est super."
45:28 - On a passé un moment merveilleux.
45:30 Et je vais vous dire, on veut bien tous être vassal
45:34 quand le suzerain est grand.
45:36 Et son intelligence, sa culture, sa hauteur de vue
45:41 était un bonheur avec Charlotte.
45:44 - Son humour.
45:45 - Son humour.
45:46 Moi, on me dit souvent que je coupe les gens quand je parle.
45:48 Je ne l'ai pas coupé.
45:50 Je ne l'ai pas coupé parce que...
45:52 - C'est du bol, lui.
45:53 - Mais parce que ce qu'il dit est formidable.
45:55 - Il est plus intéressant que ce que vous dites, vous.
45:57 - On était...
45:59 Vous avez vu le sourire de Charlotte quand elle l'écoute.
46:03 Et ça, pour le coup, c'est le monde d'avant.
46:06 C'est-à-dire qu'on écoutait ces gens-là.
46:08 - Non, mais enfin...
46:09 - Mais c'est un...
46:11 Finkielkraut, ce qui est très intéressant,
46:13 c'est un mécontemporain devenu immortel.
46:15 Vous voyez ce que je veux dire?
46:17 C'est qu'on voit maintenant la pertinence de sa pensée.
46:21 Et je pense que c'est difficilement contestable,
46:26 ce qu'il dit là.
46:28 - Oui, mais c'est autre chose.
46:30 C'est une atmosphère, vous voyez, c'est d'une drôlerie,
46:32 c'est d'une intelligence.
46:33 - Parce qu'il ne se prend pas au sérieux.
46:35 Comme tous les gens intelligents, ils ne se prennent pas au sérieux.
46:37 - Il le ressent beaucoup plus douloureusement
46:39 que nous tous traditionnés, peut-être.
46:41 - Oh là, je pense que c'est ce qu'il a fait.
46:43 - Laissez parler, Philippe Gégère.
46:45 - Je trouve qu'il s'est un peu apaisé
46:47 depuis qu'à la Chemny française.
46:49 À une certaine époque, je le vivais un peu comme un Savonarole,
46:53 un peu médiatisé.
46:55 - Savonarole?
46:57 - Non, mais vous n'avez pas honte.
46:59 - Savonarole? Non, mais c'était un imbécile, Savonarole.
47:02 - Non, non, c'était quelqu'un de...
47:04 - C'était un scandariste, Mme Le Pen.
47:06 - Non, c'était quelqu'un de très remarquable.
47:08 - Savonarole?
47:10 - Qui s'indignait, qui dénonçait, qui fustigeait.
47:12 - Il a mal fini.
47:14 - Oui, il a mal fini.
47:16 - Mais il avait ça à une certaine époque.
47:20 - Vous parlez trop.
47:22 - Il est apaisé, maintenant.
47:24 - Dernière chose, parce qu'on en a parlé ce matin.
47:26 Et ça, ça m'a vraiment intéressé.
47:28 Vous avez vu l'image du Christ.
47:30 Il y a les fêtes sévianes.
47:32 - Très belle.
47:34 - Arrive.
47:36 Et vous avez Semana Santa, Séville 2024.
47:41 C'est les processions de la semaine sainte
47:43 qui commémorent la passion, la mort et la résurrection du Christ.
47:45 Et il y a un artiste qui a mis en scène ce Christ
47:49 qui interroge, on ne va pas se raconter de salade,
47:52 bien sûr que ce n'est pas la représentation classique du Christ.
47:55 Le Christ est en croix.
47:57 Là, il n'est manifestement...
47:59 S'il était descendu de la croix, il y aurait des stigmates.
48:01 Ce n'est pas le cas.
48:03 On peut voir cette image
48:06 et considérer que le Christ est sexualisé.
48:09 C'est ce que reprochent d'ailleurs certains hommes politiques.
48:13 En Espagne, il y a un véritable tollé.
48:15 Une pétition a été lancée.
48:17 Elle a été signée par 10 000 personnes.
48:19 Elle appelle à défendre la tradition et la ferveur religieuse de Séville
48:21 face à cette œuvre.
48:23 Alors, l'artiste a dit
48:27 "Pour voir de la sexualité dans mon Christ, il faut être malade."
48:30 Les personnes qui ont dit "du mal de mon travail"
48:33 ont besoin d'un peu de culture artistique,
48:35 a dit M. Garcia.
48:37 Et puis les organisateurs ont dit
48:39 "Elle représente la partie lumineuse de la semaine sainte
48:41 dans le style propre à ce peintre prestigieux."
48:44 Je voulais vous citer, je voulais vous montrer cette image.
48:47 Je ne sais pas si vous avez un avis.
48:49 - C'est une belle communication pour la jeune génération, peut-être.
48:51 - Oui, oui.
48:53 - Il faut sortir un peu de l'imaginaire qui est le vôtre.
48:55 - Oui, l'imaginaire. La modernité de l'Église,
48:57 c'est toujours un débat, on peut en parler.
48:59 - C'est une église moderne, l'Église. Pardonnez-moi de le dire comme ça.
49:01 - C'est de parler au plus grand nombre.
49:03 - Je pense que Vatican II, j'ai peur que Vatican II
49:06 soit une erreur historique, si vous me permettez.
49:09 - Il est pas interdit de...
49:11 - Ah oui, oui.
49:13 - Voilà.
49:15 - Si vous voulez revenir sur Vatican II, c'est sûr que...
49:17 - Oui, c'est peut-être un peu excessif.
49:19 - Il y a du chemin. - Pourquoi c'est excessif ?
49:21 - De revenir sur Vatican II ? - La messe en latin ?
49:23 - Oui, je sais faire.
49:25 - Service littéraire, Raymond Radiguet.
49:27 - Je le montre à chaque fois, c'est le nouveau service littéraire.
49:29 C'est le numéro, cette fois-ci, de février,
49:31 qui vient de sortir, Raymond Radiguet.
49:33 Je le cite chaque mois.
49:35 Service littéraire, c'est notre ami François Cereza.
49:38 Il y a un excellent papier, d'ailleurs,
49:40 à l'intérieur de votre ami Gilles Antonovit.
49:43 - Oui.
49:45 - À l'intérieur, qui écrit, vous écrivez de temps en temps, d'ailleurs, Philippe Bézières.
49:47 Il y a les 60 ans de la mort de Cocteau,
49:49 c'est Bernard Morlino qui a fait un papier.
49:51 Il y a Stéphanie Déor qui collabore également
49:54 et qui a parlé d'un excellent livre
49:56 de...
49:58 de qui, d'ailleurs ?
50:00 De Vincent Roy,
50:02 notamment, Vincent Roy.
50:04 Napoléon Monamour, c'est
50:06 notre camarade Jean-Marie Roy.
50:08 Service littéraire,
50:10 abonnez-vous.
50:12 Service littéraire, je le dis à chaque fois,
50:14 parce qu'il faut aimer sauver la littérature.
50:16 Et c'est notre ami François Cereza.
50:18 Gilles Antonovit, Giovanni Histoire d'une Rédemption,
50:20 c'est vous qui m'avez apporté ça.
50:22 - Absolument, ça sort le 14 février.
50:24 - Édition Griffe.
50:26 - Je ne le connaissais pas.
50:28 - Monsieur Benckymoon, c'est à vous.
50:30 Il est 21h01.
50:32 - Tremblez, petit Parisien, tremblez.
50:34 - Tremblez, bourgeois.
50:36 - Mais parce que, tremblez, il n'y aura peut-être plus rien à manger dans votre assiette.
50:38 C'est pas grave, vous ne mangez pas de légumes.
50:40 Mais enfin, tremblez pour vos légumes.
50:42 Ce soir, regardez,
50:44 les blindés sont là pour empêcher
50:46 les agriculteurs de s'approcher de Paris.
50:48 Il y a beaucoup d'agriculteurs à Régis.
50:50 On va faire le point exactement sur ce qui se passe
50:52 parce qu'effectivement, la capitale est prise en tenaille.
50:54 Alors, les agriculteurs,
50:56 ils ne vont pas rentrer dans Paris.
50:58 Cela dit, ceux qui veulent travailler demain matin
51:00 et essayent de rentrer dans Paris, ça va être compliqué.
51:02 On va faire le point.
51:04 On va parler tous avec Yann Bricourt, qui est agriculteur,
51:06 Grégor de Fournasque, qui est député RN, notamment.
51:08 - Nous aussi, on avait des blindés,
51:10 en tout cas vous, surtout.
51:12 C'était un plaisir de...
51:14 - Partager.
51:16 - Vous êtes un peu chafouin, ce soir.
51:18 - Non, parce qu'on n'avait pas débattu
51:20 sur la légitimité ou pas de bloquer.
51:22 Ça manquait un peu au débat.
51:24 Je me suis fait insulter toute la soirée
51:26 parce que j'avais dit qu'il fallait arrêter un tout petit peu.
51:28 - Alors, évidemment, Jakubowicz,
51:30 parce que je savais, je pensais à lui en disant ça,
51:32 "Vatican II, une erreur", nostalgique du mythe du juif déicide,
51:34 évidemment que sur Vatican II...
51:36 - C'est pourtant ce que vous avez dit, monsieur Proulx.
51:38 L'histoire vous jugera sévèrement.
51:40 - Je sais très bien, je pensais à lui en disant ça,
51:42 mais on est très en retard.
51:44 - Ne le conseillez pas à moi.
51:46 - Il a raison, Alain Jakubowicz, et je le salue.
51:48 - Alain Jakubowicz, vous savez ça ?
51:50 - C'est très bien, mais on est très en retard.
51:52 Florian Doré était avec nous aujourd'hui,
51:54 Nicolas Baillet était à la réalisation,
51:56 David Tonnelier était à la vision,
51:58 Jean-François Kouvelar au son, Benjamin Naud,
52:00 Marouane Saïr et Florian Doré.
52:02 Toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr.