La (pas si) discrète augmentation de nos parlementaires

  • il y a 7 mois
Ana Navaro Pedro, Alberto Toscano, Léo Klim et Richard Werly refont la France autour de Anaïs Bouton. Au sommaire :
- La (pas si) discrète augmentation de nos parlementaires.
- La méthode Attal à l'épreuve des ballots de paille
- Pourquoi les Français parlent si mal Anglais ?
Regardez Ils refont la France du 02 février 2024 avec Anaïs Bouton.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 - Bonne soirée et bon après-midi.
00:06 - Il refond la France sur RTL.
00:08 - Bonjour.
00:10 - Avec Anaïs Bouton.
00:12 - Bonsoir à toutes et à tous. Bienvenue dans Il refond la France.
00:14 C'est tous les vendredis soir et c'est l'actualité française vue par les correspondants de la presse étrangère.
00:18 Comme dit Vincent, c'est un peu notre Erasmus à nous chez RTL.
00:22 Avec ce soir...
00:24 - Léo Klim, je suis un journaliste de l'Espagne.
00:26 - Anna Barpet, je suis une journaliste de plus de 15 ans.
00:28 - Alberto Toscano, journaliste italien.
00:30 - Bonsoir à tous.
00:32 - Richard Verly du quotidien suisse Le Temps.
00:34 - Bonsoir.
00:36 - Et ce soir, nous sommes aussi... Oui, Richard, qu'est-ce que vous voulez ajouter ?
00:38 - Du quotidien suisse Blic, mon ancien journal.
00:40 - Ah bah oui, dis donc, qu'est-ce qui vous a pris ?
00:42 Vous avez une faille spatio-temporelle.
00:44 - Voilà, ça arrive.
00:46 - C'est parce que vous avez été ébloui par la lumineuse présence de Julien Fautrat.
00:48 - Oulah !
00:50 - Il va tout nous dire sur nos chers, très chers politiques,
00:52 parce que c'est le premier sujet ce soir.
00:54 La très nouvelle politique,
00:56 la très discrète, pas si discrète en fait.
00:58 - Non, non, pas discrète du tout.
01:00 - L'augmentation des frais de nos parlementaires.
01:02 On va parler de la méthode Attal,
01:04 à l'épreuve des bailots de paille,
01:06 et puis de la méthode Attal tout court.
01:08 Et puis on va parler, si on a le temps, du carnaval,
01:10 et puis aussi de pourquoi les Français
01:12 n'arrivent décidément pas à apprendre l'anglais.
01:14 Merci à tous les cinq d'être là pour refaire la France.
01:16 On y va !
01:18 - Jusqu'à 20h.
01:20 - Ils refont la France sur RTL.
01:22 - Je voudrais adresser à tous les Français
01:24 qui sont là pour la France sur RTL.
01:26 - Je voudrais adresser un carton rouge
01:28 à nos députés et à nos sénateurs.
01:30 Les députés, 300 euros d'augmentation
01:32 sur leurs armes d'indemnité,
01:34 et 700 euros pour les sénateurs.
01:36 Alors que nos retraites pour un couple
01:38 ont augmenté de 40 euros en un an.
01:40 Alors que nous rencontrons d'énormes soucis
01:42 pour se soigner, se chauffer, se nourrir, etc.
01:44 Honte à tous ces nantis.
01:46 - Ça me tue, ça me sidère.
01:48 - On a des gens qui meurent de faim,
01:50 qui crèvent la dalle toute l'année.
01:52 J'espère qu'aux prochaines élections,
01:54 quelle qu'elle soit, vous prendrez
01:56 une belle tabale.
01:58 - J'aime mieux vous dire que c'était le feu
02:00 sur le répondeur de RTL. Dans les auditeurs,
02:02 on a parolé avec Lisa Marie et Eric Brunet.
02:04 Parce que ça a la tronche
02:06 de mesures anti-inflation,
02:08 mais en fait, ça ne concerne que
02:10 le bureau de l'Assemblée nationale
02:12 qui a décidé d'augmenter de 305 euros
02:14 l'avance de frais de mandat des députés
02:16 sur les réseaux sociaux.
02:18 Les internautes dénoncent une augmentation
02:20 du salaire des députés. On va voir que ce n'est pas ça,
02:22 Julien Fautrat. Scandaleuse,
02:24 beaucoup d'auditeurs, je vous le disais, chez RTL, ont appelé.
02:26 D'abord,
02:28 il n'y a pas que les députés.
02:30 - Les sénateurs aussi, en toute discrétion.
02:32 C'est vrai que c'est autant la façon de faire
02:34 un peu en catimini que le montant
02:36 qui prête aujourd'hui à polémique.
02:38 700 euros pour les sénateurs, environ 300 euros
02:40 vous l'avez dit. - 700 euros, c'est le salaire
02:42 mensuel d'un paysan, je crois.
02:44 - Oui, c'est ça.
02:46 - On en est compte ?
02:48 - On en est compte, beaucoup d'entrepreneurs,
02:50 de petits entrepreneurs. 300 euros l'augmentation
02:52 un temps promise aux députés. Pourquoi ce montant ?
02:54 Je n'ai pas eu la réponse du Sénat, ni pourquoi
02:56 finalement une telle différence entre
02:58 l'Assemblée nationale et le Sénat ?
03:00 On a eu une erreur d'appréciation.
03:02 C'est ce que dit Sébastien Chenu, ici au Grand Jury.
03:04 Il ne parlait pas, évidemment, qu'au nom
03:06 du RN, mais de tous les députés. Il concède
03:08 des décisions mal perçues
03:10 dans l'opinion publique. Et c'est pour ça qu'à
03:12 l'Assemblée nationale, ils ont fait machine arrière.
03:14 - L'avance sur frais de mandat,
03:16 ce n'est pas une rémunération, Julien Faudra ?
03:18 - Non. Ce qui augmente, en réalité,
03:20 c'est le plafond des notes de frais.
03:22 AFM, avance de frais de mandat,
03:24 les dépenses du quotidien,
03:26 en somme. Un sénateur pouvait dépenser
03:28 les dernières 5900 euros par mois
03:30 de frais de mandat. Le coût de la permanence,
03:32 organiser une réception,
03:34 des choses bêtes, l'ordinateur,
03:36 les stylos, ça fait beaucoup de stylos,
03:38 mais surtout l'hébergement.
03:40 Moi, ce qui me coûte cher, m'a dit un sénateur,
03:42 c'est l'hôtel. Un sénateur
03:44 qui vient à Paris trois nuits
03:46 par semaine. Pour chaque dépense,
03:48 il faut une facture, il faut la justifier,
03:50 il y a des contrôles. Ce serait une erreur
03:52 de penser que c'est de l'argent de poche pour les
03:54 parlementaires. C'est le coût de la démocratie,
03:56 expliquait cette semaine la présidente
03:58 de l'Assemblée nationale, Yael Bredpivet.
04:00 Notez tout de même qu'il y a une enveloppe
04:02 supplémentaire pour la rémunération des collaborateurs.
04:04 - Oui. On se souvient
04:06 qu'en avril 2022, la présidente déléguée
04:08 du groupe LREM à l'Assemblée nationale,
04:10 Coralie Dubost, avait été épinglée pour
04:12 ses notes de frais. Alors elle, elle avait
04:14 carrément passé, je crois, 500 euros de lingerie.
04:16 Dont on peut quand même
04:18 douter de la... - Frais de représentation ?
04:20 - Oui, si vous voulez, oui, Julien.
04:22 - C'est une blague.
04:24 - Combien gagne un parlementaire en France ?
04:26 - 7637 euros
04:28 brut par mois, que ce soit
04:30 un député ou un sénateur. 7637
04:32 euros brut.
04:34 Après les retenues, et notamment l'impôt à la source,
04:36 ça donne 4680 euros net.
04:40 Pardon, 4680.
04:42 Avec un petit plus, et le petit plus,
04:44 je l'ai écrit sur ma feuille entre guillemets, parce qu'en fait
04:46 c'est un gros plus, 2184 euros
04:48 pour les vice-présidents, par exemple.
04:50 Je parle du Sénat.
04:52 4444,97 euros
04:54 pour les caisse-teurs. Il y a comme ça
04:56 tout un tas de rémunérations supplémentaires.
04:58 - Merci beaucoup, Julien, d'avoir
05:00 vu de la lumière et d'être passé pour nous expliquer
05:02 tout ça. Alors,
05:04 des parlementaires en France, il y en a 925,
05:06 577 députés et 348
05:08 sénateurs. La France est le
05:10 troisième pays d'Europe avec le
05:12 plus de parlementaires, après le Royaume-Uni.
05:14 Bon, John et Philippe ne sont pas là. Et l'Italie ?
05:16 - Non, non. - Ah bon ? - Il y a eu une réforme constitutionnelle
05:18 en Italie. Actuellement,
05:20 il y a 600 parlementaires
05:22 en Italie,
05:24 400 députés, et
05:26 200 sénateurs, plus 5
05:28 sénateurs à vie. Donc, pour être exact,
05:30 il y a 605
05:32 parlementaires en Italie. Donc, au moins
05:34 qu'en France. - Comment ça se passe
05:36 chez vous ? Est-ce que les parlementaires
05:38 sont payés, comme en France, Julien disait, un peu
05:40 plus de 7000 euros bruts ?
05:42 Est-ce qu'il y a des petites primes comme ça,
05:44 pour payer les publiciteurs,
05:46 l'hôtel ? Dites-moi,
05:48 Richard. - Alors, le cas de la Suisse est particulier
05:50 parce que nous avons un parlement de
05:52 milices. En tout cas, c'est comme ça que nous l'appelons.
05:54 - Ah ! C'est douloureux, en France,
05:56 la milice ! - À savoir que nos députés,
05:58 c'est-à-dire conseillers nationaux ou nos
06:00 sénateurs, conseillers aux États, sont en fait
06:02 des professionnels, intégrés dans la
06:04 vie professionnelle et qui, à raison
06:06 d'un certain nombre de sessions
06:08 par an, sessions ordinaires voire sessions
06:10 extraordinaires, se rendent au Parlement
06:12 et deviennent parlementaires.
06:14 Donc, ils ont une vie de parlementaires
06:16 tout au long de l'année, mais qui se concentrent
06:18 essentiellement sur ces sessions.
06:20 Et donc, ils sortent de
06:22 leur habit, si je puis dire, d'avocat,
06:24 de paysan, de docteur,
06:26 pour devenir parlementaires à Berne,
06:28 la capitale fédérale, et ensuite, ils réintègrent
06:30 leur profession. Ce qui fait un parlement
06:32 supposé être près des gens,
06:34 mais attention, également
06:36 excessivement sensible aux lobbies,
06:38 parce que quand vous n'êtes pas
06:40 parlementaires professionnels, vous pouvez vous laisser
06:42 influencer, il y a beaucoup d'affaires de lobbies,
06:44 et en termes de rémunération, un parlementaire
06:46 de milice, je le répète, parce que c'est
06:48 l'expression qu'on emploie, gagne
06:50 environ 60 000 francs suisses
06:52 par an, c'est-à-dire
06:54 à peu près 5 000 francs suisses,
06:56 au taux actuel, ça fait à peu près 5 500 euros,
06:58 donc il est plutôt bien
07:00 payé, mais il faut savoir que les salaires en Suisse sont
07:02 plus élevés, et que les salaires, par exemple,
07:04 de nos ministres fédéraux, nous n'en avons que 7,
07:06 sont très supérieurs aux salaires... - 7 ministres
07:08 en Suisse ? - Fédéraux, parce qu'il y a
07:10 tous les exécutifs, quand on en a. - Bien sûr. Alberto ?
07:12 - Donc, en Italie, un député
07:14 et un sénateur,
07:16 un sénateur gagne légèrement plus,
07:18 a un salaire de 5 000
07:20 euros net
07:22 par mois, donc comme en France. - Comme en France, oui.
07:24 - Et il reçoit
07:26 un bonus mensuel
07:28 de 3 500 euros
07:30 pour fréquenter
07:32 les travaux parlementaires,
07:34 plus
07:36 3 700 euros
07:38 par mois
07:40 de notes de frais,
07:42 pratiquement, mais avec cet argent,
07:44 il doit payer son assistant parlementaire.
07:46 Là, ça revient plus ou moins
07:48 comme en France. - Oui, c'est comme en France.
07:50 - Plus un milieu d'euros mensuels
07:52 pour d'autres frais.
07:54 - Ça fait beaucoup quand même !
07:56 - Taillées, téléphones, déplacements...
07:58 qu'il doit justifier.
08:00 Et ça fait
08:02 un total entre
08:04 13 et 14 000 euros
08:06 mensuels, dont
08:08 les 5 000 sont nets
08:10 et les autres sont bruts.
08:12 - Alors, rapidement,
08:14 3 900 euros de salaire
08:16 de base pour un député,
08:18 mais à la fin, ils ont environ
08:20 4 500 nets
08:22 à la fin du mois.
08:24 Mais c'est sur 14 mois
08:26 au Portugal.
08:28 Cela s'ajoute ensuite, si vous êtes
08:30 question, au président, au vice-président,
08:32 au président de commission,
08:34 aux membres de commission, etc.
08:36 Il y a des bonus importants, des ajouts
08:38 importants. Par contre,
08:40 ils n'ont pas comme en France une carte SNCF
08:42 qui leur permet de voyager partout.
08:44 Ils n'ont pas 80 voyages d'avion
08:46 comme en France, payés par l'Assemblée,
08:48 etc. Tous les frais doivent être
08:50 justifiés et sont
08:52 remboursés. Ils avancent les frais.
08:54 - Ah, ils font l'avance de frais.
08:56 Pour l'Allemagne, on se retrouve
08:58 tout à l'heure. - D'accord.
09:00 - Fais une pause. Et dans un instant,
09:04 l'Allemagne, comment elle va ?
09:06 - Ah !
09:08 - Tu brûles mon esprit, ton amour
09:10 est en demande.
09:12 - Et l'enfer !
09:14 - Et on va parler
09:16 de Gabriel Attal aussi, évidemment.
09:18 Est-ce que
09:20 ça marche, la méthode Attal ?
09:22 A tout de suite.
09:24 - Remaking France.
09:26 - Avec Anaïs Bouton.
09:28 - Jusqu'à 20h.
09:30 - Ils refont la France sur RTL.
09:32 - Anaïs Bouton. - Il nous apparaît inopportun,
09:34 même si la décision peut se comprendre,
09:36 il nous apparaît inopportun de prendre
09:38 cette décision au moment
09:40 où les Français sont plongés dans une crise
09:42 de pouvoir d'achat absolument incontable.
09:44 - Pourquoi c'est choquant ? C'est choquant parce qu'on est dans une Assemblée
09:46 qui refuse l'indexation
09:48 des salaires sur l'inflation et on va y venir.
09:50 La première demande des Français, c'est de vivre de son travail,
09:52 de bien vivre de son travail.
09:54 - Voilà, on parle de cette affaire,
09:56 de l'Assemblée nationale et du Sénat
09:58 avant elle, qui ont augmenté
10:00 leurs frais de représentation.
10:02 Ça a fait un scandale, beaucoup d'appels aux 3210
10:04 sur RTL et on s'interroge
10:06 un peu sur comment ça se passe en Europe. Finalement,
10:08 ce n'est pas si loin de ce qui se passe en France,
10:10 plus ou moins. On finit par le meilleur
10:12 pour la fin, l'Allemagne.
10:14 - Je dirais que
10:16 les députés du Bundestag
10:18 en Allemagne sont mieux lotis
10:20 que les Français.
10:22 Sur ce qui est des frais de mandat,
10:24 c'est comparable, dans la somme
10:26 à peu près 6 000 euros aussi pour les Allemands.
10:28 Et c'est quand même large
10:30 quand on imagine que
10:32 justement, vous n'avez pas de collaborateurs
10:34 à rémunérer avec ça.
10:36 Comme en France.
10:38 Donc oui, s'augmenter
10:40 ça, ça fait fort. Mais là où
10:42 les Allemands sont bien mieux encore
10:44 lotis que les députés français, c'est que
10:46 leur indemnité, donc ce qu'on pourrait
10:48 appeler le salaire de député
10:50 en Allemagne est à
10:52 10 592 euros.
10:54 Alors qu'en France, c'est
10:56 donc 7 637 brut.
10:58 - On parle de brut. - Je le disais, Julien.
11:00 - Et l'indemnité collaborateur,
11:02 l'enveloppe avec laquelle
11:04 vous pouvez payer les personnes qui travaillent
11:06 pour vous en tant que député, en France, est à
11:08 11 118.
11:10 Alors qu'en Allemagne, elle est à 23
11:12 205 euros.
11:14 Donc plus du double.
11:16 C'est énorme. Donc les députés
11:18 du Bundestag sont vraiment
11:20 très bien servis. - Ils trahissent beaucoup
11:22 ou pas ? Ils sont nombreux ?
11:24 - Ils sont très nombreux. Vous savez,
11:26 le Parlement allemand, en fait,
11:28 peut s'agrandir.
11:30 Ça, ça a à voir avec l'arithmétique politique.
11:32 Donc ils ont dépassé, je crois, le
11:34 nombre de 700 maintenant.
11:36 Mais par contre,
11:38 je vois une différence quand même majeure
11:40 avec la France, c'est que le Parlement
11:42 allemand a un vrai pouvoir.
11:44 Alors que je dirais
11:46 que si on paye cher pour
11:48 ses parlementaires, il faut en avoir pour son
11:50 argent. Et c'est là que, surtout,
11:52 le cas du Sénat français est un problème.
11:54 Je veux dire, payer
11:56 des sénateurs qui
11:58 sont dans un,
12:00 qui sont en gros, pour moi, une chambre
12:02 féodale, avec...
12:04 - La chambre haute, vous appelez ça ?
12:06 - Oui, puisque ce sont des gens qui ne sont pas
12:08 élus par les électeurs,
12:10 qui sont élus par des grands électeurs.
12:12 Donc je trouve ça démocratiquement très
12:14 douteux. Et oui, ça revient
12:16 très cher pour une chambre qui, en plus,
12:18 n'a pas énormément de pouvoir. - Il y avait ça déjà dans la démocratie
12:20 athénienne, quand même, Léo. C'est pas
12:22 douteux, non ?
12:24 - Alors, peut-être que douteux
12:26 est trop fort, mais il n'y a pas d'ancrage démocratique
12:28 véritable des sénateurs. Et on
12:30 a vu avec le 49.3 à quoi servent
12:32 les parlementaires, les députés. - Si vous dites ça des grands électeurs, alors vous remettez
12:34 en cause l'élection de Donald Trump et l'élection
12:36 de Anne Hidalgo. - Alors, là, on va
12:38 se cantonner à la France.
12:40 Non, non, mais je ne voudrais pas du tout
12:42 alimenter un discours
12:44 anti-élite, anti-démocratie.
12:46 Au contraire, je dirais,
12:48 à ce prix-là, donnez-leur
12:50 un pouvoir. - Alberto,
12:52 vous vous dites
12:54 que c'est normal que les gens s'énervent, parce que
12:56 l'inflation tape
12:58 un peu tout le monde, et que
13:00 quand ils entendent ça, il y a de quoi devenir fou.
13:02 - C'était une chose insensée.
13:04 Et de s'augmenter le salaire
13:06 dans un contexte comme l'actuel,
13:08 c'est évident.
13:10 Quant au pouvoir du Parlement,
13:12 oui, je suis d'accord avec ce
13:14 qui a été dit, mais quand même,
13:16 à part en Allemagne, que je sache, il y a la Bundesrat.
13:18 Donc, il y a
13:20 une autre assemblée aussi en Allemagne.
13:22 Mais je crois que
13:24 le vrai problème est, effectivement,
13:26 le fait qu'aujourd'hui, il y a
13:28 en France une assemblée nationale
13:30 où il n'y a pas de vraie majorité,
13:32 et le pouvoir est juré directement
13:34 par l'Élysée, donc dans un
13:36 contexte où le Parlement,
13:38 et je suis absolument d'accord,
13:40 est vidé de sa signification
13:42 réelle et profonde. - Mais quel rapport avec les frais ?
13:44 - Non, mais je...
13:46 - Ah oui, vous répondez à Léo.
13:48 - Je suis en train de répondre sur ce que Léo vient de dire.
13:50 - Mais ce que disaient François Ruffin et Marine Le Pen,
13:52 d'ailleurs, dans le sonneur
13:54 qu'on a mis en amorce de cette séquence,
13:56 c'est que, eux,
13:58 ils n'ont pas de problème avec ça, c'est-à-dire
14:00 que c'est le fonctionnement d'une démocratie. C'est normal que
14:02 les gens qui représentent le peuple payent des frais,
14:04 enfin, de frais de représentation,
14:06 etc., mais que c'est vraiment pas opportun
14:08 en termes de timing, en fait. On rappelle
14:10 que sur deux ans, l'électricité a augmenté
14:12 de 44 %, 20,5
14:14 pour les prix alimentaires,
14:16 les péages 7,5, les complémentaires
14:18 santé 17 %,
14:20 donc il y a un problème quand même
14:22 de cohérence temporelle, si j'ose dire, Anna.
14:24 - Et puis c'est surtout, voilà,
14:26 je pense que c'est Ruffin qui le rappelait,
14:28 l'Assemblée
14:30 refuse l'indexation des salaires sur l'inflation,
14:32 qui a des justifications économiques
14:34 certainement étayées,
14:36 mais elle s'accorde
14:38 une augmentation basée sur l'inflation,
14:40 pour un rattrapage d'inflation.
14:42 C'est la même chose, rappelez-vous,
14:44 ces circonstances,
14:46 ces comportements incohérents
14:48 des élus alimentent
14:50 un divorce
14:52 plus grand avec les électeurs.
14:54 Souvenez-vous, pour les vaccins, l'Assemblée
14:56 s'est auto-contre-Covid,
14:58 s'est auto-dispensée
15:00 de vaccins,
15:02 alors qu'il était obligatoire en France.
15:04 Donc, tout ça, les gens regardent ça et disent
15:06 "mais pourquoi, mais quoi, à quel titre ?"
15:08 - C'est fini Léo, une petite...
15:10 - Oui, je voudrais juste, pour un tout petit peu sauver
15:12 aussi l'honneur des députés français,
15:14 rajouter que ce qu'on dit peu,
15:16 c'est que sur ces frais de mandat,
15:18 desquels on débat là, ils remboursent
15:20 il me semble que sur l'année,
15:22 pour l'année 2022, je crois que 2023 n'est pas arrêté,
15:24 ils ont rendu 10 millions d'euros.
15:26 - Oui, c'est vrai.
15:28 - C'est vrai. Allez, une pause,
15:30 et dans un instant...
15:32 Ah oui, la méthode
15:34 à Tal, vous m'avez parlé de
15:36 Superman, alors là, j'aimerais bien
15:38 savoir pourquoi, Richard Verlli.
15:40 On vous écoute dans une seconde.
15:42 - RTL, ils inventent
15:44 le nouveau France. - Ils refont la France.
15:46 - Avec Anaïs Bouton.
15:48 - Jusqu'à 20h. - Ils refont la France
15:52 sur RTL. - Anaïs Bouton.
15:54 - Ah oui,
15:56 avec moi, Anna Navarro-Pedro,
15:58 Alberto Toscano, Léo Klim
16:00 et Richard Verlli.
16:02 - J'espère que vous ressentez que
16:04 les Français sont avec vous, et effectivement,
16:06 il ne faut pas lâcher tant que vous n'avez pas des choses concrètes.
16:08 Il y a des lois qui sont faites qui ne sont pas appliquées,
16:10 ce n'est pas normal. - Alors ça, c'était
16:12 Karine Le Marchand, la divine Karine Le Marchand,
16:14 la madone des agriculteurs, qui est allée les voir
16:16 cette semaine sur
16:18 les blocages,
16:20 pour les soutenir. D'ailleurs,
16:22 je voulais vous dire qu'il y a une émission spéciale
16:24 demain sur M6 RTL. Toutes les rédactions
16:26 M6 RTL sont mobilisées avec
16:28 Karine Le Marchand pour discuter
16:30 un peu de tout ça. Et c'est demain
16:32 à 20h sur RTL,
16:34 avec des agriculteurs, avec des politiques,
16:36 et on va essayer de décortiquer ce qui s'est passé,
16:38 et puis surtout, est-ce que
16:40 ces annonces vont finalement
16:42 arriver à contenter
16:44 les agriculteurs ? Parce que, donc, il y a une
16:46 troisième salve d'annonces en une semaine,
16:48 Gabriel Attal a obtenu de la FNSEA
16:50 et des jeunes agriculteurs la suspension
16:52 du mouvement. Alors, il a affiché
16:54 un objectif, celui de la souveraineté alimentaire
16:56 dans la loi,
16:58 pause sur les pesticides, pression sur la
17:00 grande distribution, allégement des règles
17:02 de succession, enveloppe de 150 millions,
17:04 et puis aussi la suspension du
17:06 plan Eco-Fito qui limite l'utilisation
17:08 des pesticides. Cette suspension
17:10 a été annoncée par Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture.
17:12 Donc,
17:14 qu'est-ce que vous pensez
17:16 de cette méthode Attal ?
17:18 Un problème, tac, bob de paille, tac, annonce,
17:20 tac, tac, tac. Richard,
17:22 vous m'avez parlé de Superman Attal.
17:24 - Écoutez, très franchement,
17:26 si lors de son discours
17:28 de politique générale à l'Assemblée nationale,
17:30 Gabriel Attal avait déchiré sa chemise,
17:32 on aurait vu,
17:34 on aurait vu Clark Kent !
17:36 C'est-à-dire, c'est l'homme qui peut tout faire !
17:38 - Bravo !
17:40 - C'est l'homme qui peut tout faire, c'est l'homme qui connaît
17:42 tous les problèmes des Français, c'est l'homme
17:44 qui annonce
17:46 qu'il va s'occuper de tous ces problèmes.
17:48 Alors, sur le fond, je pense que
17:50 l'inventaire des problèmes français était juste.
17:52 Donc, il y a une vraie qualité de diagnostic
17:54 chez Gabriel Attal qu'on retrouve d'ailleurs chez Emmanuel Macron.
17:56 Emmanuel Macron est très bon dans le diagnostic.
17:58 - C'est-à-dire que quand vous lisez "Révolution",
18:00 le livre "Programme" d'Emmanuel Macron
18:02 de 2017, c'est un peu la même chose, hein ?
18:04 - Absolument. Moi, ce qui me gêne,
18:06 mais je ne dis pas que
18:08 ça ne va pas avoir lieu,
18:10 ce qui me gêne, c'est que, attention à ne pas
18:12 confondre "annonce" avec "acte".
18:14 Ça commence par la même lettre,
18:16 mais ce n'est pas pareil.
18:18 - C'est exactement ce que nous disent...
18:20 - Qu'est-ce que je fais de l'éthique ?
18:22 - François, il est agriculteur, et il a appelé le 3210.
18:24 - Gabriel Attal est en train
18:26 d'enfumer les agriculteurs
18:28 comme un apiculteur qui enfume ses abeilles.
18:30 Voilà.
18:32 Des mesures qui ont vraiment
18:34 ni cul ni tête.
18:36 - Alberto ?
18:38 - Non, ce qui me gêne, à moi,
18:40 c'est que depuis 2-3 semaines,
18:42 le président de la République
18:44 et le Premier ministre sont toujours
18:46 à la télé, par des discours
18:48 à la chaîne unifiée,
18:50 radio, télé... Il y a
18:52 un contrôle de l'information,
18:54 une pression sur l'information...
18:56 - Non, Alberto a raison.
18:58 - Ah bon ?
19:00 - Une pression sur l'information ?
19:02 - Je suis étonné que mes collègues
19:04 journalistes françaises ne disent
19:06 pas un mot sur ça.
19:08 Trois discours du Premier ministre,
19:10 une grande conférence
19:12 de presse, une chaîne unifiée,
19:14 radio, télé... - Six chaînes ?
19:16 - Si, 12, 14...
19:18 Quand même !
19:20 - Ah bon ? Ça vous choque ?
19:22 - Est-ce qu'un discours de politique générale
19:24 a été diffusé en direct
19:26 par une chaîne publique ?
19:28 Ça a été le cas pour Gabriel Attal. Je n'avais pas
19:30 souvenir, moi, qu'une chaîne publique, en l'occurrence France 2,
19:32 ait interrompu ses programmes
19:34 pour une déclaration de politique générale
19:36 et les diffuser en intégralité. - Sans vote de confiance,
19:38 à la fin. - Oui, sans vote de confiance.
19:40 - Peut-être que ça veut dire que, quelque part, les Français
19:42 croient encore en la politique.
19:44 - Merci Léo ! - En tout cas,
19:46 c'est un peuple très politisé.
19:48 C'est ça qui ressort aussi régulièrement.
19:50 C'est-à-dire qu'il y a une rupture
19:52 avec les représentants, mais
19:54 les Français sont extrêmement politisés.
19:56 - Ils aiment la politique, je crois.
19:58 Et la comprennent bien.
20:00 - Moi, je trouve que... - Alors, sur ce problème
20:02 spécifique de l'agriculture,
20:04 on va revenir ensuite sur son discours de politique
20:06 générale.
20:08 Qu'est-ce que vous avez pensé de son
20:10 attitude, de sa méthode, en fait,
20:12 de prendre le problème à la racine ?
20:14 - La méthode, c'est
20:16 de plier très vite bagage.
20:18 - Ah, trouvez-vous ! - Ah bah oui !
20:20 Quand vous voyez que
20:22 3600 tracteurs
20:24 qui bloquent
20:26 en France. 3600 tracteurs, c'est rien du tout.
20:28 Donc, en gros, si vous
20:32 mettez 3 personnes sur un tracteur, ça fait 10 000 personnes.
20:34 Ce qu'elles ont obtenu ? Le retrait
20:36 de plein de choses. - Moins que les Gilets jaunes,
20:38 17 milliards. - Oui, d'accord, mais
20:40 les Gilets jaunes étaient plus nombreux.
20:42 Et on parle d'une population, à peu près
20:44 1,5 à 2% des Français.
20:46 Mais qui sont très populaires.
20:48 - Mais tout ce qu'ils disent, ils ont pas
20:50 tort sur tout ce qu'ils disent, surtout ?
20:52 En fait, les lois sont pas... L'égalisme, c'est pas
20:54 appliqué. - Oui, oui, bien sûr.
20:56 - Et on organise nous-mêmes les règles
20:58 de notre propre concurrence
21:00 folle. - Alors, on peut, bien sûr, sur le
21:02 fond, il peut y avoir... Mais je constate
21:04 un succès énorme
21:06 d'un petit lobby extrêmement
21:08 puissant en France. - Anna ?
21:10 - C'est normal, c'est la première... C'est la
21:12 ferme de l'Europe, la France. - Oui, non, parce qu'on
21:14 parle de victoire à Matignon, apparemment,
21:16 si on lit la presse française. On dit que
21:18 dans l'entourage de Gabriel Attal, on parle
21:20 de victoire, qu'on est très satisfait.
21:22 Évidemment, il s'en sort sur
21:24 le plan com et sur le plan
21:26 de ce qui est des commentaires,
21:28 dans la presse mainstream,
21:30 il s'en sort par
21:32 une façon positive, si on veut.
21:34 Mais je ne suis pas sûre que c'est l'appréciation
21:36 de tous les Français. Et puis,
21:38 est-ce que concessions...
21:40 C'est des concessions que le Premier
21:42 ministre a faites ou c'est une capitulation
21:44 face au mouvement
21:46 des agriculteurs ?
21:48 Et aussi, face aux commentaires
21:50 agriculteurs, il fallait bien qu'il en ait
21:52 des interlocuteurs avec qui il puisse négocier, mais il avait
21:54 quand même la FNSA. C'est pas la même chose
21:56 un directeur général de la FNSA,
21:58 enfin, les dirigeants qui ont des salaires de
22:00 19 000 à plus 10 000 euros
22:02 par mois, à un petit agriculteur qui n'arrive
22:04 pas à se payer 700 euros par mois
22:06 en France. Donc, il a...
22:08 Il y a une autre chose qui est assez
22:10 perturbante. L'agriculture française
22:12 a une quantité
22:14 énorme de normes.
22:16 Un sociologue spécialiste du secteur
22:18 a dit sur
22:20 notre radio qu'il y a 18 000
22:22 normes appliquées aux agriculteurs. Comment peuvent-ils
22:24 les connaître toutes, franchement ?
22:26 C'est pour ça qu'il a lâché assez vite,
22:28 sans doute. C'est affolant.
22:30 Non, non, non.
22:32 Capitulation, c'est pas concession.
22:34 Capitulation ? Oh là là, vous êtes violente,
22:36 Anna. Un micro.
22:38 Cette révolte des paysans
22:40 a une dimension européenne
22:42 et a deux perdants,
22:44 l'écologie et l'Ukraine.
22:46 Parce que l'écologie,
22:48 évidemment, en fait, a plein
22:50 sur certaines mesures, et l'Ukraine,
22:52 on se rend compte que si l'Ukraine
22:54 entre dans l'Union européenne,
22:56 le marché agricole européen
22:58 sera totalement bouleversé.
23:00 Allez, une pause, et dans
23:02 la méthode d'Atal, on y revient.
23:04 RTL, ils refont
23:06 la France, avec Anaïs Bouton.
23:08 Jusqu'à 20h, ils refont
23:12 la France sur RTL.
23:14 Anaïs Bouton. Et avec moi, Anna Navarro-Pedro.
23:16 Alberto Toscano.
23:18 Cliff Boudre.
23:20 Léo Clim et Richard Verli.
23:22 Alors, imprimer son style,
23:24 dévoyer sa feuille de route.
23:26 Trois semaines après sa nomination, Gabriel Atal
23:28 a donné cette semaine son discours de politique générale.
23:30 Et on voulait votre avis
23:32 dessus, parce que c'est quand même...
23:34 Alors, Alberto a commencé à dire
23:36 qu'il fallait arrêter quand même.
23:38 J'ai sélectionné
23:40 trois phrases,
23:42 et vous allez me dire ce que vous en pensez.
23:44 Allez, premier morceau du discours.
23:46 Il faut désmicardiser la France.
23:48 Deuxième objectif,
23:50 je veux déverrouiller l'accès au travail,
23:52 je veux déverrouiller notre société.
23:54 Je veux aussi débureaucratiser la France.
23:56 Je veux alléger
23:58 le fardeau des règles et des normes
24:00 qui pèsent sur ceux qui créent nos TPE
24:02 et nos PME, sur tous ces Français qui travaillent
24:04 sans compter et qui créent
24:06 de l'activité et de l'emploi.
24:08 Alors là, je ne sais pas vous,
24:10 mais moi, ça m'a singulièrement rappelé, je vous le disais tout à l'heure,
24:12 le livre "Révolution" du jeune Emmanuel Macron
24:14 de 2016-2017, hein,
24:16 Richard Verli ?
24:18 Oui, sur le côté déverrouillage, déblocage de la France, sans doute,
24:20 ça m'a aussi rappelé quand même, moi, Nicolas Sarkozy.
24:22 Il y a, notamment,
24:24 dans le tempo, dans la manière de se presser
24:26 pour lire, de mettre au fond
24:28 tout le monde en mouvement derrière ce discours.
24:30 C'est ça l'idée d'apparaître soi-même, le Premier
24:32 ministre, comme quelqu'un qui court, presque,
24:34 et il va falloir le suivre. Je crois que
24:36 c'était ça l'effet voulu.
24:38 Quant aux termes qui ont été employés, il y en a un
24:40 qui a très bien marché dans les médias, je le sais,
24:42 c'est le terme "désmicardiser". En ce qui
24:44 me concerne, ce n'est pas un terme que j'aime beaucoup,
24:46 parce que je trouve que d'abord, employer ce terme,
24:48 c'est cibler les smicards, on ne sait pas...
24:50 Alors, est-ce que Gabriel Attal
24:52 voulait dire qu'il faut augmenter tous les salaires ?
24:54 J'imagine que c'est ça, mais...
24:56 - Ce serait bien. - "Désmicardiser", ça veut aussi dire
24:58 libéraliser complètement le marché du travail.
25:00 Il y a des pays, comme la Suisse, où il n'y a pas
25:02 de salaire minimum. - Ou baisser les prestations sociale.
25:04 - Voilà. Donc, moi, je trouve que
25:06 ce mot "désmicardiser", il a
25:08 attiré l'attention, il a véritablement
25:10 été une punchline,
25:12 mais je ne trouve pas que c'était un mot vraiment
25:14 élégant vis-à-vis de cette population
25:16 qui vit avec un salaire, je crois,
25:18 de 1400 euros net par mois, si je ne me trompe.
25:20 - Déverrouiller, désmicardiser,
25:22 débureaucratiser, c'est le roi de la punchline,
25:24 on l'a déjà dit ici. Léo,
25:26 ça vous emballe ou ça vous...
25:28 - Alors, sans conteste,
25:30 Gabriel Attal est un
25:32 bon orateur, pour moi aussi
25:34 meilleur qu'Emmanuel Macron.
25:36 Mais, au bout de
25:38 quelques discours que j'ai bien
25:40 écoutés attentivement maintenant de Gabriel Attal,
25:42 je pense pouvoir l'écrire,
25:44 pour le prochain discours de Gabriel Attal,
25:46 parce que j'ai compris la recette.
25:48 Vous mettez les mots "qui claquent"
25:50 et "qui clivent",
25:52 vous mettez beaucoup de déterminants
25:54 possessifs, donc "nos TPE",
25:56 "nos PME", "nos éleveurs",
25:58 "nos jeunes", "nos policiers",
26:00 voilà, tout ça, ça, ça vient aussi directement
26:02 de Macron. - "Nos profs". - Mais ce qui est différent
26:04 un peu d'Emmanuel Macron, c'est que
26:06 en plus,
26:08 vous prenez un ton très empathique,
26:10 vous plaignez les gens. Donc, Gabriel Attal,
26:12 il me rappelle un peu, vous savez,
26:14 il y avait la profession des
26:16 pleureuses professionnelles
26:18 lors des enterrements,
26:20 qui vont feindre un chagrin,
26:22 et ça, on l'a beaucoup vu avec les agriculteurs
26:24 là, depuis dix jours.
26:26 - Anna ? - Bon,
26:28 le discours fait beaucoup de promesses,
26:30 il répond à des préoccupations, à des soucis,
26:32 il y a des critiques des
26:34 Français, des citoyens français,
26:36 maintenant, les actes, ils vont où ?
26:38 Qu'est-ce qu'il va faire pour
26:40 mettre en pratique
26:42 ces promesses ? - Alberto ?
26:44 - Ma lecture est que les
26:46 prochaines élections européennes
26:48 ont une importance énorme
26:50 des politiques antérieures françaises.
26:52 Énorme ! Sans précédent
26:54 pour l'élection européenne.
26:56 Et ce gouvernement,
26:58 en particulier ce
27:00 Premier ministre, qui est très habile,
27:02 c'est évident,
27:04 se situe
27:06 dans la logique qui peut
27:08 les faire gagner ou même
27:10 ne pas les faire trop perdre.
27:12 Cette logique est celle qui a mené
27:14 Emmanuel Macron à l'Élysée,
27:16 deux fois, c'est-à-dire,
27:18 moi, modéré,
27:20 Paul de la Raison,
27:22 contre deux Paul extrémistes,
27:24 d'extrême droite et d'extrême gauche.
27:26 Donc, il a poursuivi, à mon avis,
27:28 j'ai interprété comme ça ce discours,
27:30 pour vraiment
27:32 marginaliser et
27:34 diaboliser les deux extrêmes,
27:36 et situer les macronistes
27:38 comme la seule alternative aux extrêmes.
27:40 Et ça, c'est à mon avis,
27:42 la stratégie
27:44 du pouvoir
27:46 fidèle à Emmanuel Macron
27:48 vers les élections européennes.
27:50 - Qu'est-ce qu'il y a, Richard ?
27:52 Vous vouliez ajouter quelque chose ?
27:54 - Oui, je voulais dire qu'en continuation de ce que disait
27:56 Léo sur la manière d'écrire le discours,
27:58 il y a une autre caractéristique
28:00 de Gabriel Attal, et je pense qu'il va en abuser,
28:02 c'est de faire un peu
28:04 ce qu'on ne le méacule pas, ce que fait
28:06 rarement Emmanuel Macron, voire quasiment jamais.
28:08 C'est-à-dire que Gabriel Attal,
28:10 il a compris qu'il valait mieux
28:12 s'excuser par anticipation.
28:14 "Oui, nous n'avons peut-être pas toujours bien fait", etc.
28:16 Il a introduit
28:18 l'excuse dans son discours,
28:20 ça le rend encore plus fort sur le thème
28:22 "voilà quelqu'un de réaliste qui se rend compte
28:24 combien c'est difficile pour les Français".
28:26 - Notre Joël national belge
28:28 Meskens bien-aimé n'a pas
28:30 du tout été ébloui, non plus.
28:32 - L'article pour le journal Belge le soir, qui a été publié
28:34 par notre partenaire coréen international,
28:36 c'est son discours de politique générale
28:38 "manque de souffle" ainsi que de "modernité"
28:40 qu'on aurait pu attendre d'un jeune homme
28:42 né en 1989.
28:44 Sévère Joël quand même !
28:46 Allez, une pause, et dans un instant, on va parler anglishe.
28:48 On va parler anglishe si vous voulez bien.
28:50 A tout de suite sur RTL.
28:52 - Jusqu'à 20h,
28:54 - ils refont la France
28:56 avec Anaïs Bouton.
28:58 - Anaïs Bouton, good evening.
29:00 - Ils refont la France sur RTL.
29:02 - Avec
29:04 Anna Navarro-Fredon, Alberto Toscano,
29:06 ils sont très dissipés, Léo Climet
29:08 et Richard Verly, c'est la rubrique
29:10 "Sacré français".
29:12 - Sacré français !
29:14 - Et oui, vous savez
29:16 désormais que Corée International,
29:18 notre partenaire, nous propose toujours une petite
29:20 pépite par semaine.
29:22 Corée International, c'est le journal qui repère,
29:24 qui sélectionne et qui traduit
29:26 toutes ces petites pépites de la presse internationale.
29:28 Et ce soir, c'est un papier
29:30 de Patrick West du journal "Le Spectateur"
29:32 qui essaye de rassurer les Anglais
29:34 si mauvais en langue, en disant
29:36 que finalement, les Français aussi sont
29:38 mauvais, et il s'interroge pourquoi
29:40 les Français ont tant de mal à
29:42 parler anglais à bon...
29:44 - Do you speak English ? - Yes.
29:46 - Fluently ? - Yes.
29:48 - Do you speak English ? - English is very bad
29:50 but I speak well Spanish.
29:52 - Win, yes,
29:54 needs a no to win.
29:56 Again, a no.
29:58 - She selected him
30:00 after a very
30:02 democratic and
30:04 clear campaign.
30:06 - You only organize
30:08 the debate between
30:10 left wing and right wing.
30:12 United States and
30:14 American people.
30:16 - Voilà,
30:18 donc ça c'est un petit florillage de nos politiques.
30:20 Dans l'article
30:22 sélectionné par "Corners Internationales",
30:24 Patrick West nous dit qu'on ne sait
30:26 même pas, nous les Français, saluer en anglais
30:28 qu'il y a 14 800 recherches
30:30 sur Google Trad pour savoir comment
30:32 on dit bonjour en anglais
30:34 par chaque mois.
30:36 Et madame, et merci aussi,
30:38 c'est très très très recherché
30:40 sur Google Trad. Vous confirmez
30:42 que les Français parlent anglais comme des vaches
30:44 espagnoles, Léo ?
30:46 - Moi je pense que
30:48 les générations plus jeunes sont bien
30:50 meilleures, qu'il y a quand même une grosse
30:52 amélioration à constater,
30:54 que c'est plus aussi catastrophique
30:56 qu'avant. Le président
30:58 de la République actuel... - He speaks very
31:00 good English. - Actually, he's not
31:02 bad at all.
31:04 Il se débrouille bien
31:06 et même,
31:08 ça a été très peu remarqué en France,
31:10 mais savez-vous qu'il a donné
31:12 un discours en allemand
31:14 il y a 10 jours
31:16 au Bundestag pour les funérailles
31:18 d'un ministre allemand
31:20 Wolfgang Schäuble, qui était un grand européen,
31:22 et il l'a fait en allemand, il a été
31:24 beaucoup applaudi, donc ça, il faut
31:26 quand même aussi dire que
31:28 il y a des politiques talentueuses
31:30 aussi en langue.
31:32 Cela étant dit, oui,
31:34 les Français ont cet handicap
31:36 d'avoir longtemps vécu
31:38 avec l'utopie,
31:40 que leur langue allait être... - Ce n'était pas une utopie à l'époque.
31:42 - Allait être éternellement
31:44 une langue mondiale.
31:46 Voilà. Et
31:48 l'autre chose qui pêche, je pense,
31:50 c'est que l'enseignement
31:52 des langues est probablement trop théorique,
31:54 trop littéraire et
31:56 trop peu orienté vers la pratique. - Oui, et puis
31:58 avec deux heures de langue par semaine,
32:00 je ne vois pas vraiment exactement ce que vous faites avec tout ça.
32:02 Anna ? - Bah, écoutez,
32:04 oui, le français a été la langue de la diplomatie
32:06 très longtemps, donc évidemment...
32:08 - Et puis c'est ce que dit le journaliste
32:10 dans son papier, c'était aussi
32:12 des langues qui avaient
32:14 des colonies, donc la France, l'Espagne
32:16 aussi, ils ne sont pas super bons en trucs.
32:18 Enfin, il dit que les Italiens sont nuls aussi.
32:20 - Non, non, non, ils parlent bien l'anglais.
32:22 Et anglais, comme nous, au Portugal, non.
32:24 On parle beaucoup d'autres langues, habituellement
32:26 trois langues. Donc
32:28 non, c'est une question français,
32:30 c'est une question de... Je pense que c'est des
32:32 résidus d'empire, quoi, parce que
32:34 le papier du spectateur,
32:36 les anglais ont bonne mine aussi de dire,
32:38 mais ils ne parlent pas beaucoup d'autres langues.
32:40 - Ils sont nuls. Alberto ?
32:42 - Ce qui me dérange dans tout ça
32:44 est l'attitude
32:46 britannique selon
32:48 laquelle, si on
32:50 ne parle pas bien l'anglais,
32:52 on est nul. Là, le problème
32:54 est de parler plusieurs langues.
32:56 Et ça va pour les anglais
32:58 eux-mêmes, qui ne sont pas
33:00 le nombril du monde.
33:02 Je vois une arrogance
33:04 britannique
33:06 de ceux qui ont voté le Brexit.
33:08 Mais qui c'était, ça ?
33:10 - Berthoud est très énervé ce soir.
33:12 - Mais le bon
33:14 est formidable depuis
33:16 30 ans en France. Franchement.
33:18 Moi, j'ai vu les Français
33:20 se mettre à parler anglais.
33:22 Aujourd'hui, vous allez n'importe où,
33:24 si vous vous adressez à quelqu'un en anglais en France,
33:26 il peut vous répondre et il peut comprendre.
33:28 - Je vais vous faire un petit problème avec le "the" des Français.
33:30 - Oui, mais bravo la France, bravo les Français.
33:32 - Merci Richard. - Ce n'est pas un pays multilingue.
33:34 Si vous regardez la Suisse, c'est un pays
33:36 multilingue par obligation.
33:38 Il y a beaucoup de Suisses francophones qui ne parlent pas
33:40 allemand. - Vous parlez allemand ?
33:42 - Oui, je comprends. - Vous parlez italien ?
33:44 - Non, je ne parle pas italien. Les Allémaniques ont longtemps
33:46 fait beaucoup plus l'effort de
33:48 parler français. Mais en France, je trouve
33:50 qu'aujourd'hui, c'est complètement différent.
33:52 Ce n'est sans doute pas seulement le résultat de l'enseignement, on le sait tous.
33:54 C'est les séries télévisées, c'est l'environnement
33:56 médiatique. Mais bravo les Français.
33:58 You speak English ? - Oui.
34:00 - Oh, that's very nice of you.
34:02 Vous savez que j'essaie
34:04 toujours de mettre une petite pépite
34:06 dite "la pépite de funès".
34:08 Et ça fait longtemps que
34:10 je n'ai pas réussi à caser une petite pépite
34:12 de funès qui nous rappelle
34:14 les merveilleux temps de notre enfance.
34:16 Et ça y est, j'ai trouvé l'occasion là.
34:18 Écoutez, vous vous souvenez de ça ?
34:20 - Where is Big Moustache ?
34:22 - I don't know.
34:24 And if you don't know, I don't know, no ?
34:26 - I don't understand.
34:28 - You, you come with me
34:30 to pick up Peter ?
34:32 - No, you come with me to pick up Macintosh.
34:34 - No, no, no, you, you, you.
34:36 And if you don't come,
34:38 I...
34:40 - Ah merde alors, comment on dit ça ?
34:42 - Comment ça merde alors ? But alors you are French.
34:44 - You are not English ?
34:46 - No.
34:48 (sifflement)
34:50 - Ah, tiff, en tout cas.
34:52 Oui, c'est La Grande Vadrouille de Funès-Bourville.
34:54 Un film culte. Vous l'avez vu ce film ?
34:56 - Jamais.
34:58 - Mais enfin, mais qu'est-ce qu'il vous prend ?
35:00 - Là, Anna, il faut tout de suite intervenir.
35:02 - Ah bah, tout de suite.
35:04 - Il faut qu'il fasse une projection spéciale pour Léo.
35:06 - C'est pas possible, Léo. Jamais.
35:08 - Je suis désolé, mais ça m'a peut-être pas
35:10 laissé de souvenirs indélébiles.
35:12 - C'est impossible.
35:14 - Le casque de Chancelon sur la tête.
35:16 - De toute façon, il y a un film de Funès
35:18 que vous n'avez pas vu.
35:20 C'est Itertassat. Il fait en Italie
35:22 en 56 ou 57 avec Toto.
35:24 Un film comique réalisé en Italie
35:26 qui a relancé le personnage de Funès
35:28 qui à l'époque était marginalisé.
35:30 - Ah bah oui, il a commencé une carrière très tard.
35:32 - La relance de Funès a été grâce à un film italien.
35:34 - Mais vous, vous parlez, on parlait
35:36 de la langue française. Là, vous parlez tous très bien français.
35:38 Vous l'avez appris à l'école ?
35:40 - À l'école, moi, oui.
35:42 Et Alliances Françaises au Portugal aussi.
35:44 - Ah oui, ça marchait bien, ça.
35:46 - En plus de l'école.
35:48 - Moi, à l'école, j'ai étudié l'allemand.
35:50 Et ensuite, l'anglais et le français.
35:52 Et les français, je les apprenais
35:54 pas trop bien
35:56 en vivant en France.
35:58 - Léo, vous êtes...
36:00 - Moi, j'ai en fait un point...
36:02 Moi, j'ai un point commun
36:04 avec Richard, c'est que je suis
36:06 suisse.
36:08 Et donc, j'écris
36:10 en allemand, mais je parle aussi suisse.
36:12 Et ma famille suisse est d'origine
36:14 du lac Léman.
36:16 Donc, voilà, c'est de là que
36:18 vient mon français.
36:20 - Et quant à moi, je n'ai aucune excuse, parce que
36:22 j'ai grandi en France.
36:24 - Ah oui, tu veux...
36:26 Alors bon,
36:28 Boris me demande de vous
36:30 passer une dernière petite pépite. Je voulais rappeler,
36:32 attention, que l'émission spéciale
36:34 sur les agriculteurs avec
36:36 Karine Lemarchand et toute la rédaction
36:38 d'RTL et d'M6 mobilisée,
36:40 c'est dimanche.
36:42 Dimanche à 20h.
36:44 Dimanche à 20h, on sera tous devant
36:46 la petite pépite du soir, alors.
36:48 On retrouve Eric Sylvestreau tout à l'heure
36:50 et l'actualité juste avant avec Victor Porcher.
36:52 - Be you,
36:54 be proud of you, because
36:56 you can be... - François Hollande.
36:58 - Do what we want to do.
37:00 - Eh oui,
37:02 François Hollande qui parle anglais, Alberto.
37:04 Vous pouvez aller vous recoucher.
37:06 L'énarche. - Exactement, monsieur.
37:08 - Allez, une très bonne semaine et à vendredi prochain.
37:10 RTL.
37:12 L.
37:13 [SILENCE]

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