Démission du proviseur de Ravel : la République a-t-elle perdu ?

  • il y a 6 mois
Eva Morletto, Leo Klimm, Joelle Meskens et Paola Martinez refont la France. Au programme :
- Démission du proviseur du lycée Maurice-Ravel : la République a perdu ?
- Dette : ça dérape !
- Assurance chômage, acte trois
- La loi qui coupe les cheveux en 4
- Michel Sardou, la dernière!
Regardez Ils refont la France du 29 mars 2024 avec Anaïs Bouton.

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Transcript
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le G.
00:04 Il refond la France sur RTL.
00:08 Avec Anaïs Bouton.
00:11 Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans Il refond la France, c'est tous les vendredis soir, vous le savez.
00:16 Et c'est l'actualité française vue par les correspondants de la presse étrangère.
00:20 Un peu notre Erasmus à nous.
00:22 Et je constate que seules les femmes sont entrées dans le studio.
00:25 Et évidemment, je ne sais pas où elle est Oukim.
00:27 Il traîne dans les couloirs.
00:29 Allez, avec ce soir.
00:31 Paola Martinez, infante, périodiste tchilène.
00:33 Joan Meskins, le soir de Bruxelles. Bonsoir.
00:37 Léo Klim, de Spiegel, Deutschland.
00:40 Eva Morletto, de Grazia, Italia.
00:42 Oh, Grazia, Grazia, Grazia d'être là.
00:45 Merci à tous les quatre de venir refaire la France avec les auditeurs de RTL.
00:50 Au programme ce soir, la démission du proviseur de Ravel.
00:53 Est-ce que la République a perdu cette dette, cette dette abyssale,
00:58 cette dette qui dérape ?
01:00 On parlera aussi un peu au chômage, comment ça se passe chez vous.
01:03 Une nouvelle loi qui coupe un peu les cheveux en quatre.
01:05 Et puis la dernière de Michel Sardou.
01:07 Jusqu'à 20h.
01:09 Ils refont la France sur RTL.
01:12 À aucun moment il y a eu un procès en lâcheté.
01:16 Mais ouais, il faut tenir. Non, non.
01:18 Une menace de mort, c'est une menace de mort.
01:20 Ça peut être un gamin de 13 ans qui déconne,
01:22 comme un gars qui va prendre un couteau et vous décapiter.
01:25 Donc le spectre est très large.
01:27 C'est absolument compréhensible.
01:28 Et je ne mettrais vraiment pas d'autres adverbes.
01:31 C'est dommage, il aurait dû tenir.
01:33 Ce n'est pas lui qui joue au résistant, c'est aux politiques de taper du poing sur la table.
01:37 Mais on a un proviseur qui agit, qui a très bien fait d'agir.
01:40 Mais il y a 30 ans qu'on aurait dû agir.
01:42 Voilà, ça c'était un parent d'élève au micro-RTL cette semaine,
01:45 scolarisé dans le lycée Ravel.
01:47 Parce que le proviseur de ce lycée, dans le 20e arrondissement de Paris,
01:51 a été la cible de menaces de mort sur les réseaux sociaux depuis le 28 février.
01:55 Et il a démissionné depuis le 28 février,
01:58 où il avait demandé à une élève scolarisée en BTS de respecter la loi simplement,
02:02 et de retirer son voile.
02:04 Le Premier ministre Gabriel Attal, cette semaine sur TF1.
02:08 J'ai décidé que l'État allait porter plainte contre cette jeune femme
02:11 pour dénonciation calomnieuse.
02:13 Ça me permet de rappeler que l'État sera toujours aux côtés
02:16 de ceux qui sont en première ligne face à ces atteintes à la laïcité,
02:20 face à ces tentatives d'antrisme islamiste dans nos établissements scolaires.
02:24 - Alors l'État, si on se souvient de Samuel Paty et Dominique Bernard,
02:29 n'a pas été à leurs côtés.
02:32 Est-ce que les temps changent, Joël Mesquens ?
02:35 - Oui, ça a été quand même des électrochocs depuis l'assassinat de Samuel Paty,
02:40 puis celui de Dominique Bernard.
02:42 Plus rien n'est comme avant dans la communauté éducative.
02:44 - Il en a fallu deux, quand même.
02:46 - Il en a fallu deux, mais la situation est clairement en train de changer.
02:49 Ce déni qui a pu tenir pendant des années n'a plus cours aujourd'hui.
02:56 Le pas de vague, il ne fallait pas en parler pour ne pas froisser,
03:00 pour ne pas créer de la suspicion, etc.
03:04 Tout ça, c'est en train de voler en éclats.
03:07 Et tant mieux, d'ailleurs, parce que cette loi sur la laïcité en France
03:11 est une bonne loi et je trouve qu'elle doit être davantage respectée.
03:16 Et aujourd'hui, il y a un réveil qui est plutôt important, je pense.
03:19 - Paola Martínez ?
03:21 - J'ai fait allusion aussi à cette loi.
03:23 Pour moi, ça me concerne un échec, en fait, cette loi, en même temps.
03:26 Parce que la loi, elle est là pour régler, pour encadrer,
03:29 notamment encadrer les vivres ensemble.
03:32 Et je pense que les lois ne sont pas respectées,
03:35 ça veut dire qu'il y a un échec, de mon point de vue.
03:38 C'est-à-dire qu'à l'école, en fait, il n'y a pas de dialogue.
03:41 Et ce dialogue, il est rompu.
03:43 Il est là depuis 30 ans.
03:45 C'est vrai qu'on a eu ces deux drames terribles
03:48 dans l'école de la République avec Samuel Paty et Bernard.
03:53 Et c'est pour ça que j'ai dit, j'arrive pas à comprendre...
03:57 - Mais c'est pas un échec de faire une loi sur le sujet ?
03:59 - Non, non, non, dans le sens où ça ne fait pas de dialogue.
04:01 Je me suis peut-être mal exprimée.
04:03 - Non, non, non, vous n'êtes jamais mal.
04:05 - Non, non, non, dans le sens où pour moi, c'est un échec,
04:07 dans le sens où la loi, elle existe, c'est une bonne loi,
04:10 parce qu'il faut mettre justement un cadre.
04:12 Et derrière ça, l'échec, il est dans le manque de dialogue.
04:15 Parce qu'une chose, c'est avoir cette loi qui existe,
04:17 qui a un cadre, et après, c'est l'appliquer.
04:19 Et notamment, on voit avec les cas récurrents, en fait,
04:22 de ce manque à cette loi-là, c'est que l'échec, pour moi,
04:25 il est constant, parce qu'il n'y a pas de dialogue
04:27 entre les élèves et l'autorité.
04:30 Et malheureusement, ça...
04:32 - Et c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas d'avoir un dialogue ?
04:34 En fait, il y a une loi qui est la même pour tout le monde.
04:36 Il ne s'agit pas de la contester, elle est la même pour tout le monde.
04:38 - Il y avait le directeur... - Il y avait ce principe de la loi, Paola, non ?
04:40 - Il y avait cette semaine, justement, le directeur de l'Observatoire de la laïcité,
04:43 qui était aussi à l'antenne de RTL.
04:46 Et il disait qu'en fait, il se rend compte que les étudiants,
04:49 ils manquent notamment des repères, et que dans ces cas-là,
04:52 il faut les ramener au dialogue.
04:54 C'est ça que je veux aller dans ces propos-là.
04:56 - C'est ce qui avait été fait aussi.
04:58 Et si Samuel Paty a été assassiné, c'est aussi parce qu'il avait fait un cours
05:01 sur ce dialogue, et sur la laïcité.
05:03 Et juste pour terminer aussi, c'est la responsabilité
05:06 énormissime, un truc incontrôlable, c'est les réseaux sociaux.
05:09 Comment cette menace des morts, qui est vraiment un fait grave,
05:13 prend une ampleur énorme, via les réseaux sociaux.
05:16 Et c'est là aussi qu'il faut faire quelque chose.
05:18 - Léo Clim, quel est votre regard en vous, et comment ça se passe en Allemagne ?
05:22 - Alors, oui, moi je comprends complètement que ce...
05:26 Enfin, le procureur de ce lycée... - Le proviseur.
05:29 - Le proviseur, pardon. Le proviseur du lycée a eu raison, bien sûr,
05:33 il est obligé d'appliquer la loi, il doit le faire.
05:36 Ça n'empêche que je pense que la France se rend très facilement une cible.
05:43 C'est-à-dire que, là, si le Premier ministre parle par exemple
05:47 d'entrisme islamiste, le voile, c'est un signe religieux.
05:52 C'est pas un signe islamiste.
05:54 - Ça dépend... - C'est un signe islamique.
05:56 Voilà, ça dépend de ce que vous mettez derrière.
05:58 Et après, il y a des gens qui peuvent se servir d'une altercation comme ça,
06:02 qui peuvent la provoquer pour faire monter la sauce.
06:05 Donc, ce que je veux dire, je sais que c'est très difficilement entendable
06:08 pour les Français, et que là, je touche à un tabou français,
06:14 mais quand on... Vous nous demandez de nous donner
06:16 nos regards de l'extérieur.
06:19 Quand on vient de sociétés qui, globalement, ont une approche plus libérale
06:22 de la religion, qui sont par exemple les sociétés anglo-saxonnes
06:27 et aussi la société allemande.
06:30 Ces choses-là sont plus apaisées.
06:32 C'est-à-dire que, bien sûr, le voile, on peut y voir un symbole négatif.
06:36 Moi, personnellement, je le cautionne pas.
06:38 Mais on peut pas dire que dans ces sociétés, on ait plus d'islamismes
06:44 radicaux et militants qui fleurissent, qui sont nourris en son sein.
06:48 - Oui, mais c'est pas les mêmes structures, c'est pas la même histoire.
06:51 Pardon, je vais faire ma voix. Allez-y.
06:54 - Il est assez habituel de voir des jeunes filles voiler dans des écoles allemandes.
06:58 Alors, on peut ne pas approuver, mais ce n'est pas vraiment perçu comme un problème.
07:06 Donc, je dirais que, quelque part, oui, c'est typiquement français
07:13 de vouloir régir par les interdits un problème qui est peut-être à un autre niveau.
07:18 Et sinon, en dehors de ça, pour aider l'école de la République laïque,
07:25 les 20% de français qui sortent leurs enfants de ces écoles
07:31 pour les mettre dans des lycées souvent catholiques, pourraient aussi faire autrement.
07:35 - C'est-à-dire que, contrairement à l'Allemagne ou à l'Italie, par exemple,
07:38 la France a décidé de sortir toute religion de l'école, en fait.
07:43 De protéger, en quelque sorte, de faire de l'école un sanctuaire.
07:47 Comment ça se passe en Italie ?
07:49 - Alors, en Italie, déjà, on a moins, beaucoup moins, les problèmes de l'islamisme,
07:53 de fondamentalisme religieux.
07:55 Et il n'y a pas une interdiction de porter des signes religieux en classe.
07:59 Mais je voulais revenir sur ce qui est passé en France.
08:02 En fait, je ne suis pas tout à fait d'accord avec Léo.
08:04 - Alors, vous n'êtes pas d'accord avec Léo.
08:06 Et on va le voir dans une quelconque poignée de secondes.
08:09 - Pourquoi ? - Pourquoi ? A tout de suite sur RTL.
08:21 - Et oui, avec moi, Eva Morleto, Léo Klim, Joël Mesken, c'est Paola Martinez.
08:25 Et on parlait de cette démission du professeur du lycée Ravel à Paris.
08:30 Eva, vous nous expliquez comment ça se passe en Italie.
08:33 - Oui, alors, en Italie, il n'y a pas une interdiction de porter des signes religieux en classe.
08:37 Mais c'est vrai que... - Mais il y a même des crucifix dans les classes en Italie.
08:40 - Eh bien, tout à fait, tout à fait. On fait des crèches à Noël, etc.
08:43 - Ça ne pose de problème à personne ? - Ça ne pose de problème à personne.
08:45 Parce que le catholicisme est quand même encore une religion d'État.
08:48 Il y a beaucoup de gens croyants, etc.
08:50 Ça ne pose pas excessivement de problème.
08:52 Là, le problème se pose effectivement dans une société qui devient de plus en plus multiculturelle.
08:56 Et donc, ça peut porter à une crispation dans certaines occasions.
08:59 Mais en revenant sur ce que disait Léo, en fait, quand on parle de voile porté par les jeunes aujourd'hui
09:05 qui ont un signe islamique et pas islamiste, en fait, la nuance est très subtile.
09:09 Dans le sens que le problème, c'est quoi ? C'est qu'il y en a de plus en plus.
09:12 Donc, pourquoi il y en a de plus en plus ? Là, ça devient du coup un symbole politique.
09:17 - Identitaire. - Voilà, identitaire et politique.
09:19 Et c'est ça le problème.
09:21 Le problème, c'est qu'il y a une augmentation exponentielle des filles qui portent le voile.
09:25 Non, c'est vrai.
09:26 - C'est faux. Les statistiques disent que de la génération de leur mère,
09:30 il n'y a plus que la moitié des plus jeunes filles en France, je parle bien de la France, qui portent le voile.
09:37 - Il y a quand même une minorité très bruyante sur cela.
09:40 C'est-à-dire, quand tu vois comment ça a été repris, cet événement,
09:44 c'est quand même le jeune qu'on a arrêté pour menace des morts, c'est au Calvador.
09:48 C'est-à-dire, comme disait Paula, ça a explosé sur les réseaux sociaux.
09:52 Et ça met en mouvement cette minorité bruyante qui, en fait, a beaucoup de pouvoir.
09:59 Parce que ça peut générer la dérive violente qu'on a vue avec Samuel Paty, avec Dominique Bernard.
10:04 Et je pense que c'est l'heure aussi d'arrêter, de minimiser sur ce problème-là.
10:08 Il faut faire vraiment la distinction sur ces différents types de problèmes.
10:14 - Est-ce que dans vos pays, il y a autant de...
10:18 Selon une étude de l'IFOP qui date de 2022, il y a 21% des enseignants français
10:22 qui ont déjà été menacés ou agressés pour des motifs de nature identitaire ou religieux
10:26 par des élèves ou leurs parents. Est-ce que c'est la même chose dans vos pays religieux ?
10:31 - Oui, absolument. Moi, il se trouve que j'ai dans ma famille plusieurs enseignants.
10:36 Et effectivement, j'entends parler de ça depuis une quinzaine d'années déjà.
10:39 Une quinzaine d'années. Je peux aussi témoigner d'autres proches qui ont hésité à l'école,
10:45 par exemple, à révéler leur homosexualité. Parce qu'effectivement, ils étaient dans une classe
10:51 avec une grande majorité de musulmans dans la classe et ça ne se faisait pas.
10:55 Donc, il y avait une espèce d'autocensure à la fois de la part des professeurs
11:01 et à la fois de la part des élèves à dire certaines choses de soi.
11:05 C'est un problème qu'on a mis, je crois, comme la France, sous le tapis
11:11 pendant de nombreuses années parce qu'on pensait que dénoncer une forme d'antrisme,
11:16 je reprends le mot de Gabriel Attal, était faire une sorte d'apologie raciste et discriminatoire
11:22 de la communauté musulmane, ce qui n'était absolument pas le cas.
11:25 J'ajouterais même que c'est l'inverse.
11:28 Dénoncer l'islamisme et rendre service à l'islam modéré et tolérant, l'islam des lumières,
11:36 que la France a toujours par tradition accueilli ici.
11:39 Eva Morleto ?
11:40 Oui, parce qu'en fait, je trouve que là où la France n'y arrive pas,
11:45 c'est d'éviter que les jeunes tombent dans ce piège, parce que c'est un piège.
11:49 En fait, on fonctionne avec les sanctions, c'est sur ça que je suis d'accord avec Léon,
11:54 mais on est incapable de transmettre à ces jeunes générations de musulmans
11:58 qui s'est fait tenter pour cette idéologie plus extrême, que les salafismes par exemple,
12:04 c'est une idéologie qui est la caricature ou la négation même de la culture musulmane
12:10 et non pas le fait d'être un musulman pur, non pas sa version meilleure.
12:14 Au contraire, il faut regarder un peu ce qui se passe à l'étranger,
12:17 regarder dans certains états comme la Somalie ou par exemple la culture soufie,
12:21 qui était une partie magnifique de la culture musulmane,
12:24 a été complètement effacée par les shébabs, qui sont des fondamentalistes.
12:28 Et ça se passe comme ça en Malaisie, ça se passe comme ça dans plein d'états musulmans.
12:32 Donc c'est une caricature extrême et qui est dangereuse.
12:37 C'est ça peut-être qu'il faudrait transmettre aux jeunes, plus qu'au-delà des sanctions, etc.
12:42 Nicolas Benouvet a dit que les lycées allaient bientôt être protégés,
12:46 parce qu'en plus il se mêle là-dessus d'autres menaces sur l'ENT, les lycées français.
12:52 Et depuis Bordeaux où elle est en déplacement,
12:54 la ministre de l'Éducation nationale a annoncé son projet de déployer
12:57 des forces de sécurité mobile scolaire nationale
13:00 à l'intention des établissements qui connaîtraient des difficultés.
13:03 C'est quand même douloureux, je trouve, de penser qu'en France désormais,
13:09 le lycée devient une zone qu'il faut sécuriser, Paola Martinelli.
13:17 Tout à fait, et ça, ça m'a beaucoup interpellée, parce qu'avec toute cette histoire,
13:20 j'ai découvert un lémasque, je ne sais pas si vous avez entendu parler,
13:24 c'est des forces de l'ordre complétée par une équipe mobile académique
13:28 qui, c'est plusieurs entités, le ministère de l'Éducation, la Justice, l'Intérieur,
13:32 les éducateurs et les psychologues, eux aussi la police,
13:35 qui se met en place justement dans des établissements à risque
13:38 pour essayer d'être des médiateurs.
13:40 Et quand j'ai vu ça, j'ai vu d'ailleurs, comme le disait Ravel,
13:44 les policiers devant le lycée, ça a fait de très mauvais souvenirs.
13:48 Rappelez-vous, après l'attentat de 2013, quand il y avait les écoles
13:51 qui étaient menacées en permanence, on avait tous ces risques qui étaient très forts.
13:55 Et là, aujourd'hui, je me vois quand la police doit rentrer dans le collège
13:58 pour le sécuriser, c'est vraiment un vrai problème.
14:01 Ça fait vraiment froid dans le dos.
14:04 Moi, je pense que ça ne va pas s'arrêter, malheureusement.
14:08 On est au début, ou alors on est en plein d'enmes.
14:13 Il y a eu les cas très douloureux de Samuel Paty et Dominique Bernard,
14:18 et puis ensuite l'amplification par les réseaux sociaux.
14:21 Mais l'école de la République va rester une cible des islamistes,
14:26 effectivement, ils vont continuer à l'instrumentaliser,
14:29 parce que c'est effectivement aussi le socle de la République.
14:34 Donc là, c'est un combat autour de symboles très forts qui s'engagent.
14:40 De l'esprit critique et de la citoyenneté, en fait.
14:42 C'est le lieu de l'apprentissage de l'esprit critique.
14:46 Et ça fait un moment que la France est le cible,
14:49 de la part aussi des étrangers.
14:51 Parce que le problème, c'est quoi ?
14:52 Par exemple, maintenant, Darmanin voudrait mettre en place
14:54 ce système d'imam de France, comme s'il fallait valider les imams.
14:57 Mais les imams qui ont déjà des rapports avec les autorités publiques,
15:00 ils sont déjà des modérés.
15:02 Le problème, c'est toute cette nébuleuse cachée,
15:05 et surtout c'est les prêcheurs de l'étranger.
15:08 C'est ça, et ça, malheureusement, on a peu de moyens de les combattre.
15:12 Allez, une pause, et dans un instant...
15:15 Le trou, le budget, ça dérape !
15:22 [Musique]
15:27 Il y a eu moins de recettes que prévu.
15:45 Et effectivement, ce que nous avions peut-être sous-estimé,
15:48 c'est que le fait que l'inflation baisse plus vite
15:50 que ce à quoi nous étions attendus,
15:52 ça fait moins de recettes de TVA,
15:54 ça fait moins de masse salariale,
15:56 donc moins de recettes aussi sur la masse salariale,
15:58 moins d'impôts sur le revenu,
16:00 moins d'impôts sur les sociétés.
16:02 La perte de recettes fiscales, au total,
16:04 elle est de 21 milliards d'euros.
16:06 Eh oui ! Bruno Le Maire sur les pubs Floyd.
16:10 Alors, l'INSEE l'a confirmé cette semaine.
16:13 Le déficit public s'envole,
16:15 atteint 5,5% du PIB en 2023.
16:19 On est vraiment très très loin de l'objectif fixé.
16:22 Joël Meskens, on est nuls !
16:25 En tout cas, on constate qu'il n'y a plus d'argent magique.
16:28 Comme on disait après la cigale,
16:32 la bise est venue maintenant.
16:34 Effectivement, il y a eu le Covid, le quoi qu'il en coûte,
16:38 il y a eu le bouclier énergétique au moment de l'inflation,
16:42 l'inflation record qui a suivi la guerre en Ukraine.
16:46 Et maintenant, l'État en revient en infinie de manger le pain blanc.
16:48 Et on attaque le pain gris.
16:51 Ce qui est assez étonnant, c'est que ça soit une surprise.
16:55 Comment le gouvernement français n'a pas anticipé ça ?
16:59 C'est quand même assez imprésemblable.
17:01 Certains dans l'opposition, le taxe d'insincérité.
17:04 Ça veut dire qu'ils sont soit insincères, soit nuls.
17:07 Je ne pense pas qu'on puisse parler d'insincérité.
17:10 Parce qu'effectivement, dans ce cas-là,
17:12 si on passe pour des amateurs, c'est pire en quelque sorte.
17:15 Donc non, on ne sait pas ce qui se passe.
17:19 Maintenant, ce problème se pose, il ne faut pas se leurrer,
17:22 à beaucoup d'autres pays.
17:24 La Belgique n'est pas un bon élève en matière de dette publique,
17:28 certainement non plus.
17:29 Elle est sous la menace, comme la France d'ailleurs,
17:32 d'être rétrogradée par les agences de notation.
17:35 Non seulement ça, mais aussi de subir une procédure
17:38 pour déficit excessif de la part de la Commission européenne.
17:41 Donc la Belgique n'a pas à donner de leçons.
17:44 Maintenant, il reste à voir comment éponger,
17:47 où trouver cet argent maintenant.
17:51 Et là, on pourrait dire que ça manque un petit peu de courage,
17:55 surtout en période électorale.
17:57 Il a une idée le Premier ministre, Gabriel Attal.
18:00 Il l'a dit sur TF1 cette semaine.
18:02 Nous allons poursuivre sur cette voie de rigueur et de responsabilité,
18:06 avec toujours un fil rouge, c'est celui du travail.
18:08 Alors, celui du travail, et surtout celui d'une
18:11 troisième réforme de l'assurance-chauvage.
18:14 Léo Clim, ça vous semble être une bonne idée ?
18:16 Alors, que les Français travaillent plus dans la globalité, oui.
18:23 Et effectivement, ça aiderait à amoindrir les problèmes budgétaires français.
18:29 Et là, quand je dis qu'ils travaillent plus,
18:31 je ne veux pas dire que ceux qui ont un travail travaillent plus.
18:34 Mais les problèmes structurels du marché du travail français,
18:37 c'est ce qu'on appelle un sous-emploi.
18:39 Un sous-emploi des jeunes et un sous-emploi des seniors
18:42 par rapport à la plupart des pays européens.
18:44 Donc, si, et là, c'est des questions compliquées à résoudre,
18:49 et beaucoup plus compliquées que la facilité de vouloir
18:52 écourter l'indemnisation des chômeurs.
18:55 Et l'autre problème de base, c'est que la France,
18:59 effectivement, n'aime pas faire d'économie, et structurellement...
19:03 Elle est généreuse la France, Léo.
19:05 Voilà, on peut dire ça comme ça.
19:07 Mais disons que c'est peut-être le point
19:12 où Macron a le moins tenu ses promesses initiales de 2017.
19:16 Puisqu'il disait qu'il voulait aussi réformer l'État.
19:20 Et moi, en tant qu'Allemand naïf,
19:23 j'entendais structurellement vraiment changer
19:26 le fonctionnement de l'État, en profondeur.
19:30 Et là, vous pouvez probablement dégager beaucoup plus d'économie.
19:35 - Vous pensiez à ce qui s'est passé au Royaume-Uni,
19:39 aux lois Hartz en Allemagne, par exemple ?
19:41 C'est pas ça, si on peut le faire en France ?
19:44 - Oui, bien sûr, on peut se poser ces questions-là.
19:47 Mais vis-à-vis des Allemands,
19:49 Macron, initialement, disait, et il avait complètement raison,
19:52 "Vous, Allemands, vous devez devenir un peu plus dépensiers.
19:56 Arrêtez avec votre rigueur budgétaire excessive,
19:59 et nous, on va adopter plus de sérieux budgétaire."
20:02 Ce qu'on appelle le sérieux budgétaire en français.
20:04 Et donc, ce qui s'est passé, c'est que son souhait
20:07 d'adopter une dette commune en Union européenne,
20:11 il l'a eu, puisqu'il s'est servi du Covid
20:15 pour faire une dette commune, et c'est plutôt une bonne chose.
20:19 Par contre, le côté de ce que lui devait apporter à l'équation,
20:23 manque. C'est-à-dire qu'il n'y a pas eu ces réformes
20:28 de structure dans le fonctionnement profond de l'État.
20:31 - Il va y avoir les autres. - Les dépenses publiques.
20:33 - Alors, moi, ça me laisse un peu perplexe, cette annonce
20:36 et cette urgence sur la dette publique. Pourquoi ?
20:39 Parce que depuis 1974, en fait, je crois qu'il n'y a pas un budget,
20:43 un équilibre en France, comme dans d'autres pays aussi.
20:46 Et puis, la situation de la France, en réalité, n'est pas si dramatique
20:50 que ça, dans le sens que pour évaluer une dette publique,
20:53 il faut aussi voir les actifs. Et sur les actifs, la France va bien.
20:57 En question de participation dans des entreprises importantes,
21:01 réserve d'or, etc., c'est un pays qui va bien, qui a encore
21:04 des notations assez hautes. C'est toujours un peu compliqué
21:07 d'évaluer l'état d'un pays. Si, par exemple, on prend l'Argentine,
21:10 elle a une dette sur 85% de dette, mais finalement, c'est un pays
21:15 en quasi-faillite, très mal noté, alors que le Japon a 250%.
21:20 - Oui, mais il détient sa dette, le Japon. Enfin bon, bref.
21:22 - Oui, mais en tout cas, c'est des chiffres qui restent très relatifs.
21:27 Et ça me semble bizarre qu'il y arrive maintenant,
21:29 et j'y vois une stratégie, comme on sait très bien que Macron,
21:32 quand même, c'est le roi de la communication,
21:35 et j'y vois les élections européennes qui approchent.
21:38 Je vois une ennemie qui s'appelle Marine Le Pen,
21:41 que là où elle est très fragile, Marine Le Pen, c'est sur tous
21:44 les dossiers économiques. En fait, les dossiers économiques,
21:47 elle ne travaille pas, je veux dire, ce n'est pas trop crédible,
21:50 ce qu'elle propose. Et donc là, elle veut montrer que le gouvernement
21:54 est en première ligne sur ces dossiers-là. Donc, on ne laisse pas
21:57 que le seul Baron Neulemer, on y va, on s'occupe de la dette,
22:00 on est présent et on va résoudre ce problème.
22:03 Et aussi, très bonne occasion pour dire qu'il y a cette dette,
22:06 et donc il faut probablement enlever des indemnisations aux chômeurs.
22:10 - Voilà. Paola Martinez, une lichette.
22:12 - Il faudrait juste regarder la dette chilienne, c'est de 39,7%.
22:16 - Mais... - Donc il faudrait la comparer, peut-être,
22:18 évidemment, ce n'est pas les mêmes économies.
22:20 Mais juste, il y a une chose qu'avait dit aussi Pierre Moscovici
22:22 cette semaine, qui était qu'il fallait dépenser intelligemment.
22:24 Peut-être que celle-là, la solution, c'est juste de la démander
22:26 des milliards ailleurs pour pouvoir couvrir cette dette,
22:28 mais sinon, savoir comment on dépose intelligemment cet argent-là.
22:31 - C'est vrai que je crois que la France dépense plus pour l'éducation,
22:34 par exemple, que la plupart des pays européens, mais que les profs
22:36 sont les moins bien payés, extraits de l'ECDE.
22:38 - Même pour les hôpitaux, pour la santé, etc.
22:40 - Joël ? - Si je peux me permettre, 5 secondes.
22:42 Ici, il y a un truc qui m'agace toujours, c'est d'entendre dire
22:45 que le système français est le plus généreux en termes d'assurance.
22:48 - Ah, si, bien sûr que si ! - Je vais peut-être vous apprendre
22:51 quelque chose, mais en Belgique, on a le chômage à vie.
22:54 - Oui, c'est vrai. - Ah oui ?
22:56 - Vous avez le chômage à vie ? - Personne ne nous en vit, ce système.
22:58 - C'est clair. - Personne ne l'a copié, mais c'est vrai.
23:00 - Oui, c'est vrai. Allez, une pause. Et dans un instant...
23:03 - Ma mère m'a dit "Antoine, fais-toi couper les cheveux chez lui"
23:06 et dit "Ma mère t'en va tant si tu veux"
23:09 - Les lois dans la France, elles se créent.
23:11 - Je ne garde pas que ce faire remarquer
23:12 - A tout de suite sur RTL.
23:13 - Si parce que je trouve ça beau, mais parce que ça me plaît
23:15 - RTL, ils refont la France.
23:17 - Avec Anaïs Bouton.
23:20 - Jusqu'à 20h.
23:22 - Ils refont la France sur RTL.
23:24 - Anaïs Bouton.
23:25 - Et avec moi, Eva Morleto, Léo Klim, Joël Mesquen,
23:28 C'est Paola Martinez. Vous le savez, chaque semaine,
23:30 Courrier international, qui est notre partenaire,
23:33 c'est le journal qui sélectionne et qui traduit
23:35 toutes les pépites de la presse internationale.
23:37 Et cette semaine, la rubrique "Sacré français"
23:42 - On a le petit jingle.
23:44 - Sacré français !
23:46 - Très prodigue, cette émission, les amis.
23:48 - Alors ce soir, cette pépite, c'est la loi
23:50 contre les discriminations capillaires
23:52 qui fait crisser les crayons de vos confrères européens.
23:55 Elle a été examinée mercredi à l'Assemblée nationale.
23:58 Un grand pas pour ceux qui ont décidé
24:00 de garder les cheveux texturés au naturel.
24:03 Mais pour le journal conservateur italien Il Folio,
24:06 il se demande s'il est bien nécessaire d'ajouter
24:08 une nouvelle loi à l'éléphantesque
24:10 machine réglementaire française.
24:13 Qu'en pensez-vous, Eva Morleto ?
24:15 - Alors, je suis partiellement d'accord avec Il Folio
24:17 dans le sens que c'est vrai que des lois existent déjà
24:20 contre la discrimination pour l'aspect physique.
24:23 Et donc, la discrimination pour les cheveux
24:25 pourrait rentrer parfaitement là.
24:27 Après, c'est vrai que cette discrimination existe.
24:30 Et d'ailleurs, j'ai regardé que, par exemple,
24:32 les formations des coiffeurs, pour ceux qui ont
24:34 des cheveux texturés ou des cheveux bouclés,
24:37 des cheveux afro en France, sont très très peu.
24:40 Je ne sais pas, il y a cinq écoles dans toute la France,
24:42 malgré le fait qu'il y a énormément de femmes
24:44 avec ces cheveux-là.
24:45 C'est vrai qu'il existe des codes,
24:47 des standards de beauté, encore,
24:49 pour un entretien de boulot.
24:51 Les cheveux, c'est mieux indiqué, raides.
24:53 Mais voilà, c'est de vieux...
24:55 Choses qui sont en train de changer.
24:57 Et il y a énormément, même des marques commerciales
24:59 plus ou moins connues, qui met en avant
25:01 des égéries qui ont des cheveux différents.
25:03 L'inclusivité devient un enjeu majeur
25:05 pour les marques, pour la société.
25:07 Et on en parle de plus en plus sur les réseaux sociaux aussi.
25:10 Je pense que, en fait, ça doit partir d'elle-là.
25:12 D'une éducation à ne plus faire
25:14 un certain niveau de plaisanterie,
25:16 mais pas une sanction.
25:18 - C'est d'aquelle sujet, en France ?
25:20 - La sanction sur ces sujets-là,
25:22 ça me paraît peut-être excessive.
25:24 - Je suis pas d'accord.
25:26 - Sinon, moi, je veux une sanction,
25:28 voir la perpétuité pour tous ceux
25:30 qui font des plaisanteries sur les femmes
25:32 de moins de 1,60 m.
25:34 - Parce que ça reste un vrai sujet,
25:36 justement, de la discrimination.
25:38 Cette loi, elle est inspirée,
25:40 cette critère additionnelle,
25:42 c'est inspiré d'un cas réel
25:44 avec Air France,
25:46 une personne qui était obligée de mettre une perruque
25:48 parce qu'elle ne devait pas porter
25:50 ses dreadlocks devant tout le monde.
25:52 Alors que les cheveux, c'est l'identité des gens.
25:54 Et pour cela, il y a des jeunes filles
25:56 qui militent sur les réseaux sociaux en France
25:58 justement pour défendre
26:00 ces droits à avoir les cheveux crépus
26:02 parce que c'est aussi une question d'identité.
26:04 Et il y a une fille, que j'ai laissée,
26:06 qui s'appelle Kenzabelle Kennedy,
26:08 qui rassemble toutes sortes de commentaires
26:10 qui s'effondrent systématiquement
26:12 les filles qui ont les cheveux crépus en France.
26:14 "Tout ressemble à une brosse à chiottes",
26:16 "Pourquoi tu n'as pas pris le temps de te coiffer ?"
26:18 Ce ne sont pas des manières de venir au travail.
26:20 Pourquoi ? C'est parce qu'il y a
26:22 ces dictats de la mode qui font que tout le monde
26:24 doit être universel,
26:26 d'une façon très normée, disons-le.
26:28 Mais ça a une atteinte absolue
26:30 sur l'identité des gens.
26:32 Juste une anecdote, au Panama, en 2012,
26:34 ils ont fait, à partir de 2012,
26:36 les jours de la tresse.
26:38 Parce que, justement, une maman
26:40 avait coiffé sa fille avec des tresses
26:42 comme les descendants afrodescendants
26:44 en Amérique latine.
26:46 Elle avait été refusée d'aller à l'école.
26:48 Et depuis, la communauté s'est manifestée
26:50 pour une incorporation
26:52 et pour dire non à la discrimination.
26:54 Et depuis, le 3e lundi de mai,
26:56 c'est les jours de la tresse,
26:58 où tout le monde fête l'effet d'avoir les cheveux crépus,
27:00 tressus, etc.
27:02 Parce que c'est un vrai sujet de société.
27:04 - Léo, vous avez les yeux écarquillés !
27:06 - Non, non, alors, j'ai compris
27:08 que c'était un vrai sujet de société.
27:10 Je vais vous avouer que, moi,
27:12 quand j'ai entendu parler de ce sujet,
27:14 d'abord, je me suis dit, j'ai eu la réflexion
27:16 d'un vieux mâle blanc...
27:18 - Que vous n'êtes pas, Léo !
27:20 Parce que tu as de longs cheveux lisses !
27:22 - Donc, je me suis dit,
27:24 est-ce que le wokisme s'est emparé
27:26 des parlementaires, qui sont des vieux
27:28 mâles blancs et qui veulent
27:30 pouvoir aussi être victimes
27:32 parce qu'ils sont chauves ?
27:34 Et puis, je me suis penché sur le sujet
27:36 et j'ai compris que, oui,
27:38 effectivement, il y avait un vrai problème.
27:40 Alors,
27:42 comme ça a déjà été expliqué, la loi, en fait,
27:44 permet déjà de punir cette discrimination
27:46 qui est, en fait,
27:48 une forme de discrimination
27:50 raciste ou sur l'apparence physique.
27:52 Et donc, le cas qu'on a évoqué
27:54 de ce studio d'Air France
27:56 a pu faire appliquer la loi.
27:58 Donc, elle n'est pas nécessaire
28:00 vraiment légalement.
28:02 Ce que ça a eu, comme effet, c'est qu'effectivement,
28:04 on parle de cette discrimination
28:06 bien réelle qui existe et les personnes
28:08 non-blanches, souvent,
28:10 qui sont concernées par ça,
28:12 ont besoin qu'on le reconnaisse.
28:14 Et c'est ça, la valeur.
28:16 - De la loi. C'est une petite gourmandise
28:18 française,
28:20 cet appétit des lois,
28:22 de mille feuilles de loi.
28:24 - Oui, oui, on légifère
28:26 énormément en France.
28:28 C'est bien connu, maintenant. Effectivement,
28:30 tout a été dit, c'est un vrai problème.
28:32 Mais il y a une loi qui permet déjà de le sanctionner.
28:34 Par contre, moi, ce que je regrette, c'est que cette loi
28:36 ne soit pas suffisamment appliquée.
28:38 - On parle de l'application de la loi,
28:40 on en a parlé au début de l'émission sur le...
28:42 - Sur le voile. Bon, allez,
28:44 une pause et dans un instant, on va en parler un peu.
28:46 Mais oui !
28:48 T'es un grand héros français, Joël.
28:50 Vous m'arrêtez. On va parler
28:52 de peut-être la dernière
28:54 de notre Michel,
28:56 Michel Sardou National.
28:58 On en parle dans quelques instants et on a
29:00 quelqu'un sur place. On va vous raconter tout ça.
29:02 A tout de suite.
29:04 RTL. Remaking France.
29:06 Avec Anaïs Bouton.
29:08 Jusqu'à 20h.
29:10 - Ils refont la France sur RTL.
29:12 - Femme des années 80,
29:14 mais femme jusqu'au bout des seins.
29:16 - Ça, j'adore.
29:18 - De l'autorité du charme.
29:20 - Alors, figurez-vous qu'on parle de cette
29:22 dernière de Michel Sardou à Brest.
29:24 Ça fait bien paraître Joël Mesquen.
29:26 - C'est surtout de vous voir, Anaïs.
29:28 - Vous défoulez comme ça.
29:30 - Team Sardou à fond à caisse.
29:32 Vous, vous êtes des mécréants en sardounerie.
29:34 Le seul qui aime
29:36 vraiment Michel Sardou ici, c'est...
29:38 - Ben oui.
29:40 - C'est Juan Rosé Dorado,
29:42 notre espagnol. Et je crois qu'on l'a au téléphone.
29:44 Juan Rosé, vous êtes là ?
29:46 - Buenas tardes.
29:48 - Buenas tardes. On va parler
29:50 avec vous de Michel Sardou parce que
29:52 on a ici des hommes de peu de foi
29:54 et des hommes et femmes de peu de foi
29:56 qui doutent un peu de la puissance
29:58 de Michel.
30:00 Donc, vous restez bien avec nous, mais là, on va faire
30:02 un petit détour avec Nicolas Boby,
30:04 qui est l'envoyé spécial
30:06 de RTL pour ce dernier
30:08 concert. Nicolas Boby,
30:10 vous êtes à Brest ?
30:12 - Absolument, à Brest même.
30:14 Bonsoir, buenas tardes.
30:16 - Comment ça va, Nicolas ?
30:18 - Ça va très bien. Vous savez, je n'ai
30:20 que des visages radieux autour de moi,
30:22 des gens qui sourient, car les derniers fans
30:24 sont en train d'arriver au Brest Arena.
30:26 Ils passent le contrôle de sécurité
30:28 et dans moins de 10 minutes,
30:30 normalement, ils vont être libérés,
30:32 délivrés. Michel Sardou va chanter.
30:34 A 77 ans,
30:36 paraît-il, il est frais comme un
30:38 gamin, comme un ado dès qu'il est sur scène.
30:40 Alors, tout de même, c'est physique.
30:42 Il doit tenir deux heures.
30:44 Interpréter une vingtaine
30:46 de chansons avec peut-être
30:48 quelques
30:50 medlés, quelques pot pourris
30:52 pour en rajouter
30:54 quelques-unes. Il y aura sans doute des surprises.
30:56 Ça, on peut s'y attendre. Et évidemment,
30:58 le lac des Colémaras, vous savez,
31:00 la chanson célèbre, adorée par les ados.
31:02 Alors, Jérôme, j'ai vu tout de même
31:04 qu'il y a quelques ados qui viennent assister
31:06 à Michel Sardou. - Ah oui, c'est toute la génération ?
31:08 - Oui, oui, oui.
31:10 Il y a la génération
31:12 Sardou qui a suivi
31:14 le chanteur depuis toujours. Et puis, il y a des jeunes,
31:16 il y a des ados qui suivent les parents, les grands-parents
31:18 qui viennent écouter
31:20 Michel. Et donc, les lacs des Colémaras,
31:22 tout le monde connaît sa chanson.
31:24 C'est celle qui permet
31:26 à la fin d'une soirée, dans une discothèque,
31:28 de vider la salle. Alors, je ne pense pas
31:30 que ça va vider. - Non, pas forcément.
31:32 - Ça ne va pas vider le Brest Arena. - Non, non.
31:34 Écoutez, on vous souhaite un excellent
31:36 concert. Nicolas, on vous embrasse.
31:38 - Merci beaucoup. - Merci de nous avoir donné ces... - Et vous, vous y croyez
31:40 à la dernière ou pas ? - Non, non.
31:42 On n'y croit pas. Et surtout pas
31:44 Juan Rosé Dorado, qui est
31:46 fan de Michel Sardou.
31:48 Et qui va nous expliquer ça. Merci beaucoup, Nicolas.
31:50 Bon concert.
31:52 Juan Rosé, vous êtes toujours là ?
31:54 - Je suis toujours là, bien sûr. - Juan Rosé,
31:56 expliquez à nos amis, expliquez à
31:58 Paola, à Joël, à Léo
32:00 et à Eva, ce qu'ils ratent.
32:02 Voilà. Expliquez-leur.
32:04 - Écoutez, je suis terriblement déçu
32:06 avec mes confrères et mes consoeurs, parce que
32:08 vous n'avez pas compris que Michel Sardou
32:10 c'est la France.
32:12 Si vous écoutez les chansons de Michel Sardou,
32:14 vous avez une photographie
32:16 de la société française,
32:18 de la France, des peurs des Français.
32:20 Vous avez une photographie
32:22 de tout ce que vous avez écrit,
32:24 raconté à la radio,
32:26 ou des reportages télé. Tout est dans le chanson
32:28 de Michel Sardou. - Mais il a raison.
32:30 - Et je vous donne un exemple.
32:32 Écoutez une chanson comme
32:34 "Le France", qui est sortie en 76.
32:36 Trois ans avant que "Le France"
32:38 soit vendue
32:40 aux Norvégiens. Écoutez la chanson
32:42 "Les deux écoles",
32:44 ça parle de la France,
32:46 de cette dichotomie qui existe en France.
32:48 Écoutez une chanson
32:50 musulmane, écoutez "Les tons des colonies",
32:52 toutes ces chansons
32:54 qui parlent de la France, de l'histoire de la France,
32:56 des amours de la France,
32:58 des peurs de la France. C'est pour ça que
33:00 Michel Sardou, c'est la France.
33:02 - Et voilà ! Enthousiaste,
33:04 Juan Rosé.
33:06 Mais il a raison.
33:08 Et alors, Juan Rosé, vous savez qu'on a trouvé
33:10 spécialement pour vous, pour le fan que vous êtes,
33:12 une chanson en espagnol.
33:14 Vous savez qu'il a chanté en espagnol ?
33:16 - Oui, j'ai entendu.
33:18 "Ataca el corazón"
33:20 "A todos polio"
33:22 "La maladie d'amour"
33:24 "La maladie d'amour"
33:26 - Exactement, mais alors finalement,
33:28 Paola Martinez, là, vous m'avez convertie.
33:30 - Presque pleure. - Ah oui ? Ils m'ont convertie ?
33:32 Parce que je cherchais justement Michel Sardou en français.
33:34 En effet, moi, ça ne m'a aidé pas grand-chose.
33:36 Mais je me suis rappelée qu'en fait,
33:38 ma mère aussi l'écoutait cantando.
33:40 Donc, c'est les lé, les dimanche matin,
33:42 parfois, en cantando.
33:44 - En chantant.
33:46 - Cantando. Et c'est vrai qu'en espagnol,
33:48 ça a son charme aussi, Michel Sardou.
33:50 C'est pour ça que je suis convertie maintenant.
33:52 - Joël, sans plaisanter, quand Juan Rosé
33:54 nous dit que c'est une photographie
33:56 de la France des années 70,
33:58 80, disons. Il a raison, quand même.
34:00 - Oui, oui, absolument, il a raison.
34:02 D'une certaine France, ou des polémiques
34:04 aussi qui ont divisé la France.
34:06 Parce que je pense qu'il y a chez Michel Sardou,
34:08 sérieusement, en parlant sérieusement maintenant,
34:10 une dimension aussi de provocation
34:12 et de volonté de secouer
34:14 la société.
34:16 Il s'est prononcé pour la peine de mort,
34:18 juste après l'affaire Patrick Henry,
34:20 l'assassinat d'un enfant.
34:22 - Un petit film. - Effectivement, il y a eu
34:24 la chanson sur les ricains,
34:26 il y a eu une chanson sur le communisme, etc.
34:28 Il y a eu plein de chansons comme ça, où il a osé
34:30 ses idées. Et ça, effectivement,
34:32 on peut vraiment
34:34 le remercier pour ça, parce qu'il fait
34:36 vivre au moins le débat.
34:38 Et ça, on peut n'être pas fan
34:40 de Michel Sardou, ce qui est mon cas,
34:42 je me battrais pour qu'il puisse
34:44 chanter, et pour qu'on ne le critique
34:46 pas, et pour qu'il ait
34:48 le loisir
34:50 de chanter ce qu'il veut,
34:52 et dans lequel, beaucoup de gens,
34:54 effectivement, se retrouvent. - Bien sûr, Léo,
34:56 vous n'êtes pas sensible.
34:58 - Il ne fait pas
35:00 partie des chanteurs français qui rayonnent
35:02 vraiment largement au-delà de la France.
35:04 En revanche, il est
35:06 effectivement un symbole
35:08 en France, pour la France, comme
35:10 Juan Rosel a très bien dit,
35:12 et clivant.
35:14 Et donc, en ça, il est extrêmement français.
35:16 Et je trouve que c'est intéressant d'avoir une figure
35:18 comme ça, qui fédère
35:20 quelque part dans cette...
35:22 Voilà,
35:24 qui fédère en clivant. Ça, c'est très français.
35:26 - Fédérer en clivant ?
35:28 Ah, c'est bon, ça !
35:30 Un petit mot sur Michel Sardoui, on s'en va.
35:32 - Oui, alors, Michel Sardoui est
35:34 exactement le fils de son époque.
35:36 Aujourd'hui, on est dans une époque où on dit
35:38 "on ne peut plus rien dire", et lui, c'était dans l'époque où on pouvait tout dire.
35:40 Et ça, c'est plutôt...
35:42 Ça fait du bien, parfois, dans le sens que c'est
35:44 un peu irrévérent, et pourquoi pas.
35:46 - Allez, on lui souhaite un magnifique dernier
35:48 concert, peut-être, à Michel Sardoui.
35:50 On se quitte avec lui.
35:56 - Oh, Eric, vous êtes rentré à ce moment-là,
35:58 Eric Silvestro, on habitera à la hausse.
36:00 - Ah, parce que je vis à l'hôtel !
36:02 - Non, non, non ! Allez, on va vous retrouver
36:04 dans quelques minutes. Il refond la France,
36:06 ben c'est fini. Et on revient
36:08 vendredi prochain, vous le savez, vers 19h15.
36:10 Et puis, dans un instant, Eric, on vous retrouve.
36:12 - Ce sera rouge, c'était une des plus belles chansons de Michel Sardoui.
36:14 - Rouge ? - J'adore cette chanson.
36:16 Ça va être incandescent, le derby du Nord, l'Illande.
36:18 - Ah, oui !
36:20 On part sur la chanson préférée de Boris,
36:22 qui est notre réalisateur.
36:24 - Bien sûr que l'on se reverra.
36:26 - C'est la voix.
36:30 - Salut !
36:32 VIVRE.
36:34 [SILENCE]

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