Xavier de Moulins, journaliste et écrivain

  • il y a 7 mois
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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Xavier de Moulins, journaliste et écrivain, pour la sortie de son livre "La fin d’un Monde" qui paraîtra le 7 février.

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Transcript
00:00 - 9h30, 11h avec Thomas Hill et votre invité ce matin.
00:03 - Je reçois ce matin Xavier Demoulin qui est un cas à part dans ce milieu
00:06 parce que vous êtes à la fois journaliste, présentateur du JTDM6 le 1945,
00:10 depuis plus de 13 ans maintenant, et en même temps romancier
00:13 depuis à peu près autant de temps d'ailleurs.
00:16 Les deux marchent ensemble pour vous ?
00:17 - Ah oui, je trouve que même si je ne fais pas de roman journalistique,
00:22 je trouve que ces deux univers qui se...
00:25 - Le temps long et le temps court. - ... qui se complètent, exactement.
00:27 Puis il y a le temps de la lumière et le temps de l'ombre aussi.
00:31 C'est l'actualité finalement, c'est plein d'histoires aussi
00:34 qui passent sous votre nez tous les jours.
00:35 Alors évidemment vous ne les choisissez pas toutes,
00:37 mais je ne serais pas le même écrivain je pense
00:41 si je n'étais pas au contact à ce point-là de l'actu tous les jours.
00:44 - Et très jeune vous vouliez être quoi ?
00:45 - Journaliste. - Journaliste.
00:46 - Journaliste. - Et pourtant vous avez fait des études de lettres après.
00:48 - J'ai fait des études de lettres, mais j'ai toujours écrit
00:50 et j'ai écrit avant de commencer à travailler dans le journalisme.
00:53 J'écris depuis que j'ai 14 ans, des nouvelles, des pièces,
00:56 des œuvres de jeunesse, j'en ai plein, je vous promets je vous les épargnerai.
00:59 Elles sont bien chaudes dans un siroir.
01:00 Mais je me suis rendu compte assez récemment
01:04 que l'écriture et le journalisme étaient pour moi assez complémentaires,
01:09 même si je vous dis que ça n'a rien à voir.
01:13 Tout ça est très particulier, je le concède.
01:16 - Et alors est-ce que c'est vrai que vous avez fait le premier pilote de C'est dans l'air ?
01:19 - Oui, c'est vrai. - Pour France 5 ?
01:21 - Oui, pour France 5.
01:22 - Et vous étiez tout seul à la présentation ?
01:23 - Non, on était toute une bande.
01:25 Au départ, ça devait être une émission qui devait être un peu copiée
01:27 dans l'esprit de nulle part ailleurs, nulle part ailleurs.
01:29 C'était une émission avec un présentateur et puis des chroniqueurs.
01:33 C'était ça en gros l'idée de l'histoire.
01:35 Et on s'est retrouvé à 5, 6, 7 autour de Calvi.
01:38 Et puis on a fait 3 ou 4 numéros.
01:40 Et après, il y a eu le 11 septembre et Yves Calvi a fait le C'est dans l'air,
01:46 ce que c'est devenu avec Jérôme Bellet.
01:48 - D'accord.
01:48 Et alors vous présentez le 1945 d'M6.
01:52 Ça fait 13 ans maintenant que vous marchez sur ce plateau virtuel.
01:56 Au départ, c'était assez innovant de sortir de l'homme-tronc
02:00 et de découvrir que les présentateurs des JT avaient des jambes.
02:03 Et aujourd'hui, ils se lèvent tous.
02:04 Est-ce que vous avez l'impression d'avoir été un peu imité par les autres JT ?
02:08 - Je ne sais pas.
02:08 Disons qu'on a été les premiers à lancer ça.
02:11 C'est vrai que quand on a commencé, on nous lançait un peu des cailloux,
02:13 on ricanait en disant "ça sert à quoi d'être debout ?" etc.
02:15 Et en fait, on s'est rendu compte que ça rendait quand même assez dynamique l'histoire
02:20 qu'on racontait tous les jours via le JT et l'actualité.
02:24 Les autres le font et c'est très bien si on a inspiré un mouvement.
02:28 Il n'y a pas de "on copie ou on dessoupe".
02:30 - Mais du coup, qu'est-ce qui vous différencie aujourd'hui ?
02:32 Qu'est-ce qui différencie M6 des autres JT ?
02:34 - Les personnalités de chacun, le ton, le rythme, la manière...
02:38 Vous voyez, finalement, le conducteur parfois, il est à touche-touche
02:42 entre TF1, France 2 et M6.
02:44 Après, c'est dans le traitement.
02:46 C'est dans le traitement, dans le rythme, dans la titraille,
02:49 dans tout ce qu'on a chacun mis en place pour vraiment incarner un style à nous.
02:56 - C'est un journal que vous présentez du lundi au jeudi,
02:59 ce qui vous laisse un peu de temps pour écrire et sortir chaque année un nouveau roman,
03:03 Xavier Dumoulin, avec en général un personnage principal
03:07 qui ne porte pas votre prénom, mais qui a beaucoup de vous.
03:09 On peut dire ça ?
03:10 - Si vous pensez ça, ça veut dire que j'ai bien travaillé.
03:14 Je suis très très content.
03:15 J'ai l'impression de dire "ah vraiment, j'ai lu ton livre,
03:17 et là vraiment, tu racontes l'histoire de ta famille, de ta femme".
03:20 Et en fait, non, même si ça serait faux de dire qu'il n'y a pas des choses personnelles
03:25 dans chacun de mes livres, mais je suis un peu partout, dans tous mes personnages.
03:30 Je peux être dans une femme, dans une mère, dans un enfant ou dans un personnage masculin.
03:35 C'est pas moi le problème, moi je peux être le sujet, on va dire.
03:39 Je peux être un bout du point de départ, mais à la finale, ça reste une fiction,
03:43 et celui-ci en particulier.
03:44 - Parce que là, ça s'appelle "La fin d'un monde".
03:46 Luigi apprend que la grande maison de son enfance, le château comme il l'appelle,
03:50 a été vendue, et donc c'est pour lui la fin d'un monde, la fin de son enfance, on peut dire ça ?
03:55 - La fin de son enfance, la perte de ses illusions,
03:57 et puis c'est aussi en parallèle la fin de son couple.
04:01 Ça fait beaucoup de fins, mais la fin, c'est pour...
04:02 - Oui, l'enfer indisensé.
04:03 - Ça amène à la renaissance, et c'est un livre sur l'héritage.
04:06 Moi, ça m'intéressait de travailler sur cette notion.
04:08 L'héritage, c'est quoi ?
04:09 Est-ce que c'est le...
04:10 Il y a le bien qu'on transmet ou pas, ça peut être une cabane de pêcheur ou un château, ou une maison,
04:15 et puis il y a aussi le poison qu'on transmet de génération en génération.
04:20 Et ce poison-là, en général, il est dilué par le silence.
04:23 Et vous savez, c'est dans toutes ces familles où on ne se parle pas.
04:26 Et souvent, une action a des conséquences, et de génération en génération,
04:32 elle peut en sauter une de génération.
04:34 Le silence, le poison de l'héritage m'intéressait.
04:37 Ça donne quoi ? Des comportements parfois qui empêchent l'engagement.
04:41 Et surtout, la peur.
04:43 Et quand on hérite de la peur, qu'est-ce qu'on fait ?
04:46 Et bien, on rate des trains.
04:47 Et c'est un livre aussi sur ça, sur la peur d'aimer, la peur de s'engager,
04:51 et qu'est-ce qui se passe quand on rate le train.
04:52 Il y a eu toute une littérature sur les gens qui prennent le train,
04:55 et qui vont vivre une expérience qui les attend,
04:59 et là, c'est un livre pour ceux qui n'ont pas pris le train à l'heure.
05:01 Et qu'est-ce qui se passe quand on rate son train ?
05:03 Et bien, ça donne envie de ne pas rater le prochain,
05:05 et de sauter dans le train, vraiment les deux pieds dedans.
05:10 Lui, il se sent un peu coupable de ne pas avoir pu racheter cette maison,
05:13 et conserver tous les souvenirs familiaux qui vont avec.
05:15 C'est son oncle Edouard, qui l'aime beaucoup,
05:18 qui a fini par vendre la baraque pour combler ses dettes,
05:20 et qui s'est devenu un hôtel, avec piscine à 120 euros la nuit,
05:24 petit dej' inclus.
05:26 Luigi, donc, il est en plein divorce,
05:28 il va tout de suite filer sur les lieux de son enfance,
05:30 et la suite, on ne peut pas trop la dévoiler, pour ne pas en dire trop,
05:33 mais on peut peut-être juste dire qu'il a une arme dans la boîte à gants de sa voiture.
05:36 - Exactement, il y a un révolver dans la boîte à gants,
05:38 et puis il a surtout, à Paris, planté deux enfants,
05:42 et puis une ex-femme qui s'inquiète,
05:46 et qui se demande ce qu'il faut.
05:48 Pourquoi son ex-mari, parce qu'ils sont en train de se séparer,
05:51 a pris la voiture en pleine nuit,
05:52 pour partir, et où est-ce qu'il a bien pu filer ?
05:54 Et donc, il y a une course poursuite qui va s'engager entre l'ex-femme,
05:57 et puis cet homme, au tournant de sa vie,
06:01 qui va courir après son enfance, et la fin de son monde.
06:04 - Et puis, vous le disiez, c'est aussi une plongée dans une vieille famille aristocrate,
06:08 vous êtes vous-même, Xavier Demoulin, issu d'une grande lignée,
06:11 vous avez comme ça une grande bâtisse familiale,
06:13 à laquelle vous êtes particulièrement attaché ?
06:15 - J'ai plus, ces grandes familles-là,
06:17 enfin, à longue histoire,
06:20 les aristocrates désargentés,
06:22 c'est un livre un peu hostice sur ce déclassement-là,
06:24 qu'est-ce que c'est que le déclassement,
06:26 qu'est-ce que ça implique d'avoir eu et de ne plus avoir eu,
06:29 la roue tourne, et heureusement,
06:31 il y a quelque chose d'assez social,
06:33 avec un sentiment de justice,
06:35 à la fin, et en fait, de quoi la vente de cette maison est-elle le nom,
06:40 et qu'est-ce qu'elle cache son secret, vous voyez ?
06:42 Il y a une sorte de construction en poupée russe, comme ça, que j'ai voulu.
06:45 Et donc oui, on peut avoir une grande histoire,
06:47 et finalement, on n'est jamais assis sur notre cul,
06:49 comme disait l'autre, et il avait bien raison,
06:51 et donc c'est ce qu'on est qui compte,
06:53 et pas nécessairement ce que les autres ont été,
06:56 ça parle aussi de ça, ce livre.
06:58 La fin d'un monde de Xavier Demoulin sera après-demain,
07:01 dans toutes les librairies.
07:03 Restez avec nous pour commenter l'actu des médias dans un instant.

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