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00:00 [Musique]
00:10 Bonjour, bienvenue sur History TV, dans notre émission Levé de Fonds, où les entrepreneurs en recherche de financement viennent nous proposer leurs projets.
00:17 Aujourd'hui, c'est un projet, même une invention, que nous allons retrouver avec Benjamin Persiani, le directeur de NUE.
00:27 C'est un constructeur d'avions 100% électriques pour 19 passagers et Benjamin est situé à Saint-Etienne.
00:36 Benjamin, bonjour.
00:37 Bonjour, merci de m'accueillir.
00:39 Je t'en prie.
00:40 Alors, peut-être commencer par la genèse et l'équipe qui est à l'initiative de cette invention aéronautique.
00:49 Oui, avec plaisir. NUE, on a la particularité d'être issu d'une startup aéroprécédente qui s'appelait Lease Airplanes,
00:58 qui a développé le premier et seul avion à ce jour à hydrofoil, capable de se poser sur terre, sur eau et sur neige.
01:07 C'était une startup qui a créé un avion à mi-place, réservé à des niches plutôt luxes.
01:13 Et cette aventure a duré jusqu'en 2019. Faute de financement, c'est une aventure qui sera industrialisée en Chine.
01:21 Mais du coup, NUE est né de ce projet-là, où déjà on travaillait sur l'efficience de l'avion et sur son impact minimal,
01:29 on va dire, en termes aussi d'infrastructure au sol.
01:32 Et on a voulu faire la même logique, mais à destination d'un transport en commun.
01:39 C'est comme ça qu'on est venu au projet de cet avion de 19 places entièrement électrique.
01:44 D'accord. Alors, parlez-nous un petit peu des spécificités de cet avion, parce qu'il y a quand même pas mal d'acteurs qui se lancent sur le créneau.
01:51 Alors, en quoi vous distinguez des autres avions électriques sur les plans, dans les cartons, voire même peut-être dans les usines ?
01:58 Oui. Alors, on ne va pas tout décrire, bien sûr, il y a beaucoup de segments différents, on va dire, sur ce qu'on appelle l'aéronautique décarbonée.
02:09 Il y a tout ce qu'on appelle les taxis volants, tous ces vétoles, qui ne sont pas exactement dans notre marché, qui sont vraiment des drones.
02:17 Des taxis, oui, pour les petites distances.
02:19 Voilà. Nous, on est vraiment sur ce segment du transport en commun, et sur ce segment du transport en commun 19 passagers, donc relativement limité quand même.
02:29 Évidemment, on n'est pas encore sur le gros avion A320. Sur ce segment-là, il y a un certain nombre de startups qui se sont lancées en voulant faire des projets 100% électriques, notamment.
02:40 Mais qui, après quelques mois ou quelques années d'expérience, se sont réorientés vers des sujets hybrides, simplement parce qu'avec les limites des technologies actuelles,
02:50 il est très difficile de faire un avion 100% électrique. Nous, on se différencie en faisant un avion 100% électrique parce qu'on a une approche qui est totalement différente.
02:59 C'est-à-dire qu'on ne fait pas un avion avec une architecture traditionnelle, on a une aérostructure qui est très différente pour améliorer l'efficacité énergétique de l'appareil.
03:09 Ça se traduit par ce qu'on appelle un fuselage porteur. C'est un concept qui est très connu, mais qui a eu beaucoup de mal à être mis en œuvre jusqu'à présent.
03:17 Entre autres parce qu'effectivement, en termes de matériaux traditionnels, etc., il est assez compliqué à mettre en œuvre si on veut faire un avion qui va très haut et qui va très vite.
03:25 On fait un avion, nous, qui n'est pas encore destiné aux très longues distances. Et donc, on va faire un avion qui va être plus léger parce qu'il va justement voler à 250 km/h,
03:35 voler à une altitude limitée, mais comme d'autres avions non pressurisés, donc 10 000 pieds, 3 000 mètres d'altitude.
03:42 Et ça nous permet de faire cette structure à fuselage porteur plus compliquée, mais d'en faire une preuve de concept et de la mettre sur le marché à un horizon de temps raisonnable.
03:51 D'accord. Alors, l'horizon de temps, c'est 2030. Vous visez une mise sur le marché en 2030.
03:57 Quels sont justement les calendriers, les différentes étapes pour arriver à la mise sur le marché ?
04:02 Alors, il y a déjà eu des premières étapes de franchie, évidemment. Aujourd'hui, on en est à la troisième preuve de concept.
04:07 En fait, on a des preuves de concept qui grandissent au fur et à mesure du temps. On a fait des échelles 1/10. Maintenant, on a validé une échelle 1/7.
04:15 Et on a encore une étape intermédiaire d'une échelle 1/4. Puis, on arrive au prototype à échelle 1 avec un horizon 2026-2027.
04:24 À partir de là, évidemment, il y aura tous les tests du prototype et toute la partie certification qui, comme vous pouvez l'imaginer, est une partie importante du développement pour pouvoir faire ses premiers vols à horizon 2030.
04:35 D'accord. Ça va s'adresser à quel type de passagers et à quel type de compagnie ?
04:41 Alors, ça s'adresse en premier lieu aux compagnies régionales. L'exemple typique qu'on donne, on est basé à Saint-Etienne, c'est le Lyon-La Rochelle ou le Saint-Etienne-La Rochelle.
04:52 C'est-à-dire que ce sont des vols régionaux qui ont existé dans le passé et qui sont un peu tombés en désuétude, notamment parce qu'il a fallu concentrer les moyens sur des avions plus gros.
05:04 Et donc, ces lignes de plus de capacité nette et plus rentables. En passant à l'électrique et avec des coûts d'exploitation qui vont être réduits, on revient sur des coûts où ces moyens peuvent être rentables.
05:14 L'objectif, c'est que le prix du billet à la fin proposé par la compagnie aérienne, donc évidemment, ce n'est pas nous qui allons décider, puisse être vendu à un prix comparable au prix du billet de TGV.
05:25 Et donc, on crée finalement des lignes à grande vitesse sans l'infrastructure au sol. Voilà l'objectif de recréer ça.
05:33 Et surtout, il y a aussi la ligne à grande vitesse puisque je ne pense pas qu'il y ait le TGV entre Saint-Etienne et La Rochelle.
05:39 Exactement. On est certain que ces investissements publics ne seront pas faits demain. On apporte des solutions là où elles ne peuvent pas exister et où elles n'existeront pas.
05:50 D'accord. Et c'est important, effectivement, que le prix tente vers celui du train et non pas celui du jet d'affaires.
05:55 Exactement. Alors, ceci a évidemment d'autres segments de clientèle. Donc, le jet d'affaires peut en être un. On a des vols business, bien entendu.
06:03 On a des gens qui nous ont dit, par exemple, encore dans la région ici, qu'ils ont abandonné leur business avec d'autres régions.
06:09 Je pense au pays de la Loire, quand l'avion a été arrêté. Donc, on pourrait remettre ce type de lignes là pour des passagers business également.
06:16 Voilà. Et puis, un troisième créneau qui est un peu particulier, c'est, je vous l'ai dit tout à l'heure, l'ISA Airplanes avait développé le premier avion à hydrofoil existant.
06:25 Un avion à hydrofoil, en fait, c'est un hydravion en plus performant énergétiquement, en plus efficient énergétiquement.
06:32 Et donc là, il y a tout un tas de marchés qui ne sont pas tellement en France. C'est vrai. Mais quand on va en Scandinavie,
06:37 quand on va dans les îles méditerranéennes, quand on va au Canada ou en Asie du Sud-Est, on a tout un tas de créneaux de marché à cet endroit là également.
06:45 Il y aura une adaptation pour l'Amérien. OK. Alors, pour arriver à 2030 et la mise sur le marché, donc les commandes des compagnies,
06:55 il vous faut un peu de sous, enfin même beaucoup. Combien ? Alors, la première tranche, c'est combien ? Et à quel usage ces fonds vont-ils vous servir ?
07:02 Alors, on divise évidemment le projet en plusieurs tranches et la tranche la plus notable, c'est d'arriver au prototype échelle.
07:09 Pour ça, on a besoin de fonds propres de 20 millions d'euros. Et ça, on peut encore le subdiviser effectivement aujourd'hui en disant,
07:16 on peut déjà préparer notre échelle un quart et les partenariats industriels qui vont être mis en œuvre derrière pour l'échelle 1.
07:25 Et pour tout ça, en fait, avec un budget de 4 millions d'euros, on peut déjà démontrer un certain nombre de choses.
07:30 Finalement, terminer la R&D et préparer le développement de l'échelle 1 et donc préparer l'ensemble des plans derrière avec,
07:36 bien entendu, une nouvelle levée de fonds à horizon fin 2025, début 2026.
07:41 D'accord. Donc là, vous cherchez 4 millions d'équité. J'imagine qu'il y a des subventions parce que vous participez à la décarbonation de l'aéronautisme.
07:47 Alors, vous avez peut-être des subventions ? On a bien sûr des subventions. On a déjà sécurisé une partie d'entre elles puisqu'on a été labellisé Deep Tech.
07:57 Donc, on a 2 millions d'euros d'aide, alors ces subventions et avances remboursables, mais qui seront débloquées avec les fonds propres à venir.
08:06 On a déjà 2 millions d'euros d'aide qui sont prévus dans ce cadre-là. Et par ailleurs, bien entendu, il y a des plans France 2030, etc., aéronefs bas carbone.
08:17 On a déjà monté un dossier l'an dernier où, effectivement, on était un peu faible en fonds propres, on va dire, pour pouvoir arriver au bout du processus, mais on a quand même passé l'oral.
08:25 On nous a confirmé que notre innovation procure un avantage compétitif durable. Comme je l'ai dit, on était un peu limité en fonds propres pour aller chercher des subventions.
08:36 Oui, il fallait faire le levier, tout à fait. 4 millions d'Equity sur quelle valo ?
08:42 Alors, on est sur une valo d'une dizaine de millions d'euros. En fait, on est ouvert évidemment à Equity, quasi-Equity.
08:49 Et sur cette partie-là, l'objectif, c'est, on va dire, un classique des levées de fonds, c'est de céder une vingtaine de pourcents de l'entreprise.
08:59 Puisque voilà, on a tous les outils.
09:03 Oui, parce qu'il y aura d'autres levées, donc sinon à la fin, il vous restera plus rien, je comprends.
09:06 Exactement.
09:07 Pour conclure, Benjamin, avez-vous un message particulier à destination de tous les investisseurs qui nous regardent et nous écoutent ?
09:15 Alors, oui, j'ai un message particulier, bien sûr. Vous l'avez compris, on s'inscrit dans l'aéronautique décarbonée.
09:23 On a quand même une différenciation importante. Alors, je n'ai pas beaucoup insisté dessus, mais vous l'avez dit, on peut décoller et atterrir sur faible distance.
09:31 Ce qui nous permettra à terme d'avoir d'autres marchés qui vont s'ouvrir également en dehors de l'aéronautique classique.
09:37 Et nous, on imagine même une convergence avec d'autres marchés.
09:43 On a une première lettre d'intention, d'ailleurs, lettre d'intérêt d'un opérateur qui est aujourd'hui un opérateur terrestre qui fait des navettes entre le puits en Velais et Lyon.
09:53 Et qui se verrait tout à fait mettre en œuvre ces navettes aériennes demain.
09:57 Donc, on a un marché qui, selon nous, déborde un peu de l'aéro.
10:03 Je vous l'ai dit, France 2030 a dit que notre innovation procure un avantage compétitif durable.
10:10 Et dernier point, outre qu'on a déjà des aides publiques, on a aussi déjà un certain nombre de discussions avec des investisseurs qui sont suiveurs.
10:18 Donc, on invite les gens à nous rejoindre pour réaliser cette première étape et valider cette dernière preuve de concept avant l'échelle 1.
10:27 On est assez confiant sur la suite puisqu'on a déjà des contacts aussi intéressés par tous les tours de financement suivants.
10:33 Donc, on invite les gens à prendre contact avec nous pour avancer sur ces sujets-là.
10:38 Eh bien, je relaie votre appel. Bravo et merci d'être venu nous présenter ce projet.
10:42 Tous les investisseurs intéressés peuvent contacter directement Benjamin ou contacter la chaîne qui transmettra les coordonnées, comme vous le savez.
10:49 Merci à tous de nous avoir suivis. Je vous donne rendez-vous très vite sur Investisseur TV avec un autre projet dans lequel investir.
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