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00:00 [Musique]
00:09 Bonjour et bienvenue sur Alistair TV dans notre émission "Idées de placement"
00:13 où on va parler aujourd'hui prospective avec les convictions de Pigtail Assets Management
00:19 et plus particulièrement avec Christopher Dembik qui nous a rejoint.
00:24 Christopher bonjour.
00:25 Bonjour.
00:26 Alors il y a eu un mercato à la rentrée en septembre donc vous êtes passé chez Pigtail Assets Management.
00:31 Deux mots peut-être de présentation sur cette Auguste Maison ?
00:34 Bien sûr, alors Auguste Maison qui est bien sûr très ancienne.
00:37 Le point qui est important c'est qu'on est suisse donc on a un Aden suisse qui est vraiment très connu
00:41 et qui influence beaucoup sur la culture d'entreprise.
00:43 Le deuxième point c'est qu'en France on est beaucoup connu pour l'investissement thématique
00:47 mais finalement on a aussi une garde qui est beaucoup plus diversifiée sur une myriade d'autres investissements
00:52 notamment sur l'obligataire qui revient en force vu le contexte à l'heure actuelle.
00:56 Donc une très belle maison et bien sûr très heureux d'être chez Pigtail.
00:59 Alors comme chaque année vous faites des prévisions et vous êtes venu nous éclairer l'année qui se présente devant nous.
01:06 Alors vous voyez pas mal de tensions géopolitiques sur différentes localisées un peu partout sur la planète.
01:13 Quelques exemples ?
01:15 Alors oui c'est vraiment la thématique pour nous, c'est vraiment ce risque géopolitique qui est très localisé.
01:20 On a bien sûr la zone qu'on connaît au Proche-Orient, encore ce qui se passe en mer Rouge,
01:24 ça c'est ce que tout le monde a assez bien identifié.
01:26 Vous avez des tensions par exemple en Amérique latine entre le Guyana et le Venezuela
01:30 avec en toile de fond l'accès à des richesses pétrolières.
01:33 Mais surtout peut-être le vrai point de tension qui est un peu négligé par les investisseurs
01:36 c'est ce qui se passe en mer de Chine méridionale.
01:38 Alors quand on pense mer de Chine méridionale on se dit tout de suite Taïwan, on y est certes.
01:41 Mais il y a un peu plus parce qu'effectivement vous avez aussi des tensions qui sont quasiment similaires
01:45 et qui sont très intenses depuis à peu près deux trois mois entre la Chine et les Philippines.
01:50 Même chose sur des questions de souveraineté au niveau de certains îlots et îles.
01:53 Le point qui est important pour l'investisseur, surtout l'investisseur européen,
01:56 c'est que cette zone là, on a 40% du commerce extérieur de l'UE qui longe cette zone.
02:01 Donc ça longe effectivement Taïwan mais ça longe aussi au niveau des Philippines.
02:04 Donc à surveiller de très près, pour nous ça va être un point de friction éventuel négligé
02:08 mais ça peut aussi avoir une escalade et donc avoir un vrai impact sur le marché.
02:13 Alors justement ces tensions et celle là en particulier, dans ces zones,
02:17 risquent de provoquer une pénurie d'approvisionnement etc.
02:20 Ça crée plutôt donc une récession ou à l'inverse donc une reprise d'une inflation aiguë ?
02:27 Alors on n'est pas du tout sur un scénario récessionniste à l'instant T.
02:30 On le voit, on a quand même des indicateurs, même y compris américains, qui sont quand même très bons.
02:33 On a vraiment une force de résilience de l'économie.
02:36 Alors c'est un peu moins le cas en zone euro bien sûr qu'aux États-Unis
02:38 mais malgré tout c'est pas le scénario là.
02:40 Ma question c'est l'inflation. On voit que par exemple les perturbations au niveau de la mer rouge,
02:44 pour nous c'est pas complètement inflationniste.
02:46 Le sujet c'est que ça va grosso modo, ça induit un peu un bond de l'inflation
02:50 mais qui est très limité et qui va pas se percevoir au niveau du consommateur.
02:53 En revanche le risque éventuel c'est qu'on a tous ces canaux où vous avez des perturbations,
02:57 bien sûr la mer rouge est l'exemple actuel,
02:59 et finalement ça peut créer de l'engorgement au niveau du transport international,
03:03 déséquilibre des chaînes d'approvisionnement,
03:05 parce que finalement c'est de la congestion au niveau des ports.
03:07 L'usine à l'arrêt.
03:08 Exactement. Donc il y a ce sujet là qui peut revenir.
03:10 A l'instant T typiquement au niveau de la mer rouge,
03:12 les perturbations qu'on a font qu'on a une congestion de 5 jours au niveau des ports européens,
03:16 c'est pas beaucoup à titre de comparaison, Covid c'était 25-30 jours.
03:19 Mais ça peut dégénérer très rapidement.
03:21 Il y avait un véritable cage du canal ?
03:23 Complètement. Et on voit ça fait à peu près plus d'un mois et demi que la situation se dégrade
03:27 et qu'elle n'est toujours pas restaurée.
03:28 Donc ça montre que c'est aussi un problème, pas structurel complètement,
03:31 mais qui va être durable et à gérer pour les entreprises.
03:34 D'accord. Alors dans ce contexte, sur le plan des actions, qu'est-ce qu'il faut mettre en portefeuille ?
03:39 Alors c'est effectivement toujours la question au début d'année.
03:41 Nous le maître mot qu'on essaie de faire passer, c'est qu'il ne faut pas regarder uniquement la valorisation.
03:46 Parce que si vous regardez la valorisation aujourd'hui,
03:49 si vous cherchez des valorisations attrayantes, il faudrait être sur les petites valeurs, sur la Chine notamment.
03:54 Et force est de constater qu'être sur les actions chinoises est très compliqué,
03:57 et que pour nous, notamment pour les petites valeurs,
03:59 c'est pas ce qu'on met en avant dans notre idée d'investissement.
04:02 On va plutôt privilégier finalement les grandes valeurs, peu endettées,
04:06 avec une préférence en termes de jaune géographique sur les Etats-Unis,
04:09 parce que c'est là où on a le plus de croissance.
04:11 On a aussi une autre exception parmi les économies développées,
04:13 on est très optimiste et on s'est confirmé par rapport à l'évolution de l'année 2023.
04:17 Donc c'est une continuation sur le marché boursier japonais.
04:19 On considère que là encore, ça va continuer d'augmenter.
04:22 Pour donner un indicateur, sur le marché boursier japonais, ça a été à Tône pendant plus de 10 ans.
04:26 2023, sortie de la déflation, les investisseurs reviennent.
04:29 Là, on a 9% du pic historique sur le marché boursier japonais.
04:33 Et pour nous, effectivement, on va pouvoir l'atteindre, ça va continuer d'être bien orienté.
04:37 D'accord, encore 2024, ce que 23% a performé.
04:40 Très bonne performance, effectivement.
04:42 Donc continuation, on n'aura peut-être pas la même performance.
04:44 2023, sur le Nikkei 225, c'est 27% de hausse en devise locale.
04:48 On ne dit pas qu'on aura 27%, mais en tout cas,
04:50 on pense qu'on peut atteindre les 9% supplémentaires pour atteindre le pic historique.
04:53 Au niveau émergent, alors la Chine pas trop, mais on parle de l'Inde, du Mexique.
04:58 Qu'est-ce que vous en pensez ?
04:59 Complètement, c'est tout à fait pertinent.
05:01 Si vous regardez l'Inde, c'est un marché boursier qui a plusieurs avantages.
05:04 Parce que déjà, les investisseurs reviennent, il faut des flux et on les a.
05:07 C'est un marché boursier aussi qui a comme caractéristique d'être très dépendant des valeurs de consommation.
05:12 On a plutôt cette idée que c'est de l'industrie, notamment en effecturière.
05:15 Pas du tout.
05:16 Les deux principales valeurs qui ont fait la hausse l'année dernière du marché boursier indien,
05:19 ce sont des valeurs qui sont soit l'équivalent local de booking, typiquement,
05:23 soit la livraison de nourriture à domicile.
05:25 D'accord, consommation intérieure indienne.
05:26 Exactement, ça reflète effectivement un dynamisme interne.
05:29 Le marché boursier indien, c'est celui qui a le mieux performé l'année dernière au niveau des marchés émergents.
05:33 Mais on peut regarder au-delà, vous mentionnez à juste titre le Mexique.
05:35 Le Mexique, c'est un peu un miracle économique à l'instant T,
05:38 parce qu'on voit qu'en termes de flux d'investissement,
05:40 vous avez des flux extrêmement importants en 2023 qui se confirment en 2024.
05:44 Et la contribution de l'investissement des étrangers à la croissance du PIB,
05:47 c'est le plus important au Mexique par rapport à tous les pays émergents.
05:50 Donc, bien évidemment, il faut voir quelles sont les zones émergentes, c'est très large.
05:53 Mais si on regarde l'Amérique latine et justement cette zone aussi Asie du Sud,
05:56 c'est là où c'est pertinent, c'est là où on peut trouver du rendement et se diversifier un peu.
06:00 Vous parliez aussi tout à l'heure sur les US, donc des grosses capitales et des entités.
06:04 Il y a les 7 magnifiques, Meta, Nvidia, Tesla, Apple, Microsoft et puis je n'oublie pas,
06:11 qu'est-ce que vous en pensez ?
06:12 Alors, on est très optimiste. Pourquoi ?
06:14 Parce que notre vision, c'est qu'on est sur un marché boursier américain oligopolistique,
06:19 c'est-à-dire que vous n'avez que quelques valeurs qui sont très liquides,
06:22 ces 7 magnifiques qui s'accaparent la majorité des flux.
06:25 Et ça, on l'a vu par le passé, on l'a vu il y a 60 ans de cela avec les énergies fossiles,
06:29 ça, ça ne va pas changer du jour au lendemain.
06:31 Les 7 magnifiques, elles ont cet avantage-là, qu'elles ont beaucoup de cash,
06:34 c'est vrai que c'est compliqué aujourd'hui d'emprunter.
06:36 Elles peuvent mettre en place des barrières à l'entrée,
06:38 elles ont accès aux principales tendances technologiques,
06:41 elles ont les données, elles savent gérer les données sur tout ce qui est intelligence artificielle, etc.
06:44 et la liste pourrait être longue.
06:46 Pour nous, elles ont un vrai avantage comparatif par rapport aux autres valeurs.
06:49 Bien évidemment, ces flux qui vont vers les 7 magnifiques,
06:52 ils peuvent se diversifier un peu, ils vont aller sur le secteur tech au sens large,
06:55 mais pour nous, on a une vision, on se dit, c'est finalement une toute petite partie du marché US
07:00 qui est effectivement chère mais qui reste encore très attractive,
07:03 qui va continuer de bien performer cette année.
07:05 Le reste du compartiment sur le S&P 500, finalement, ne va pas afficher des rendements très importants.
07:10 Et dernier point aussi que j'ai oublié de mentionner, sur un élément qui est central aussi,
07:14 ce sont les rachats d'actions.
07:16 Les rachats d'actions contribuent aussi à l'hausse de ce marché boursier américain,
07:19 de ses valeurs 7 magnifiques, et ça, ça va vraisemblablement perdurer cette année.
07:24 Donc, c'est cher, mais ce n'est pas l'élément qui est fondamental,
07:28 il faut voir finalement le racisme de marché, et aujourd'hui, elles ont un vrai racisme de marché.
07:31 Alors, rachat d'actions, et puis il y a peut-être aussi un peu d'argent des obligations qui va venir sur les actions.
07:35 Comment voyez-vous les obligations ?
07:37 Elles étaient intéressantes jusqu'à présent avec la hausse des taux,
07:39 si les taux rebaissent, ce sera moins intéressant ?
07:42 Oui, on est prudent, nous, sur la maturité.
07:44 Grosso modo, c'est là où on a le moindre risque,
07:48 on va aller sur des obligations sur courte maturité, à 3 ans concrètement,
07:51 on ne va pas aller sur des obligations à maturité un tout petit peu plus longue,
07:54 pour une simple raison, c'est qu'il y a quand même ce questionnement,
07:57 quelle va être l'ampleur de baisse de taux ?
07:59 Nous, typiquement, on considère que les taux ne vont pas baisser lourdement,
08:01 le marché nous dit, non, en revanche, on va avoir une baisse de taux très agressive.
08:05 Donc, quelqu'un se trompe, il y aura un juste milieu,
08:07 et le problème, c'est que cette incertitude, elle se reflète surtout sur les obligations long maturité,
08:12 du 10 ans notamment, donc nous, on est sur du 1 à 3 ans,
08:15 obligations notamment souveraines, on n'est pas à l'écart des obligations d'entreprise,
08:19 parce que finalement, on considère que beaucoup d'entreprises,
08:22 y compris sur le segment du haut rendement, qui est un peu plus jugé à risque,
08:25 finalement, quand on regarde dans le détail,
08:27 les investisseurs ont déjà fait les arbitrages depuis quelques années
08:30 entre les bonnes et les mauvaises entreprises,
08:32 typiquement, une mauvaise entreprise, ça va être du casino,
08:34 on a vu, c'est le cas extrême en France,
08:36 mais vous avez des entreprises, notamment, même des croisiéristes,
08:39 qui se refinancent à des échéances de 2-3 ans sur du haut rendement,
08:42 à des taux, bien sûr, un peu supérieurs à 2019, c'est logique,
08:45 mais sans accident de marché, et juste un chiffre à cet égard,
08:48 sur le mois de janvier, aux Etats-Unis,
08:50 les entreprises se sont refinancées pour 150 milliards de dollars,
08:54 sans accident, donc ça prouve aussi que même sur le fameux mur de la dette,
08:59 pour les entreprises cotées, c'est pas franchement infranchissable.
09:02 - La dette continue à rouler. - Exactement, tout à fait.
09:04 - OK. Votre opinion, pour terminer, sur les valeurs dites refuges,
09:09 or, bitcoin, enfin, crypto ?
09:11 - Alors, sur les crypto-monnaies, on n'en propose pas,
09:13 en termes d'allocations d'actifs, en revanche, bien sûr,
09:15 le phénomène est indéniablement intéressant,
09:17 il y a eu les ETF sur le bitcoin, on ne peut pas négliger ça,
09:20 et ça popularise, pour nous, en revanche,
09:22 sur ce qui est un peu plus anecdotique,
09:24 on va aller sur l'or, très clairement,
09:26 l'or, on voit ça comme un phénomène de hausse structurelle,
09:28 juste un élément qui nous paraît fondamental,
09:30 par exemple, les banques centrales sont acheteurs net d'or,
09:32 l'année dernière, elles ont acheté pour 800 tonnes d'or,
09:34 c'est un record historique,
09:36 la Chine, bien sûr, première acheteure,
09:38 là, c'est une stratégie de dédollarisation,
09:40 mais si on regarde les autres acheteurs,
09:42 c'est plutôt de la gestion fine comptable, un peu,
09:44 des réserves de banque centrale, l'acheteur numéro 2,
09:46 c'est l'Apollo, notamment, qui est dans cette stratégie-là,
09:48 et pour nous, c'est un phénomène qui va être durable.
09:50 On voit plus l'appréciation de l'or comme un phénomène,
09:52 effectivement, durable, lié aux banques centrales,
09:54 aux acheteurs institutionnels,
09:56 plus qu'uniquement une couverture face aux risques géopolitiques,
09:58 parce que dans les faits, ça ne s'est pas toujours systématiquement prouvé.
10:00 D'accord.
10:02 Christopher, merci d'être venu nous partager votre expertise.
10:04 Merci beaucoup.
10:06 Merci à tous de nous avoir suivis,
10:08 je vous donne rendez-vous très vite sur Investisseur TV,
10:10 avec un autre invité.
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