Face à l'Info (Émission du 08/02/2024)

  • il y a 7 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcript
00:00 - Face à l'info, bonsoir à tous. En attendant le remaniement d'un instant à l'autre, le sommaire de l'émission ce soir.
00:07 Et si le pays des libertés profitait des JO pour imposer une certaine restriction des libertés ?
00:14 Rumeurs de confinement olympique,
00:16 restrictions de déplacement annoncées, mise en place de QR code. Ces JO ne sont-ils pas en train de piétiner nos libertés ?
00:23 Nos sociétés basculent-elles sans s'en rendre compte vers une certaine dictature ?
00:29 Qui pour s'en émouvoir ? L'édito de Mathieu Boccoté.
00:32 Zoom sur le Salvador en Amérique centrale ce soir. Le président Bukele a été réélu avec plus de 85% des voix
00:41 plébiscités par la population. Pourquoi ? L'homme a maîtrisé la sécurité et la criminalité.
00:48 496 homicides en 2022, soit 57% de moins qu'en 2021.
00:54 Le président a rendu la vie impossible en prison à ceux qui la rendaient impossible aux autres.
01:00 Ce système peut-il s'appliquer en France ? Passer outre l'état de droit pour la sécurité de tous ?
01:05 L'analyse de Dimitri Pavlenko, le rêve de Mathieu Boccoté.
01:09 La gauche et l'extrême gauche ne cessent de plaider pour une immigration pratiquement libre.
01:18 Quelle trahison par rapport aux valeurs qu'elle entend se défendre.
01:22 Déjà, Marx refusait l'apport du travailleur immigré qui permettait l'exploitation de l'ouvrier français.
01:28 Cette bataille tiendra jusqu'à Georges Marchais et l'emblématique Jean Jaurès lui-même se dressait
01:34 contre une immigration sans contrôle. Le regard de Marc Melon.
01:38 Mayotte, département le plus pauvre de France, s'enfonce dans la crise sociale à cause de l'immigration incontrôlable.
01:46 Les habitants n'en peuvent plus et dénoncent l'inaction de l'État.
01:49 Barrages routiers, voitures brûlées, violences urbaines, affrontements entre bandes rivales,
01:54 les forces de l'ordre sont dépassées, la violence n'a plus de limite. Y a-t-il une solution ?
01:58 Gérald Darmanin voudrait durcir le droit du sol ici, pour ce département uniquement.
02:05 Est-ce possible ? Le décryptage de Charlotte Dornelas.
02:08 Et puis bientôt les vacances scolaires. Vous travaillez et peut-être que vous confiez vos enfants
02:13 à la maison des jeunes et de la culture à côté de chez vous.
02:16 À Mérignac, près de Bordeaux, la maison des jeunes et de la culture a concocté un petit programme
02:23 pour vos enfants de 11 à 15 ans. Un stage pour leur permettre de s'ouvrir au monde des drags queen.
02:29 Des parents s'interrogent, lancent une pétition.
02:32 Selon elles, c'est un programme pour adultes et pas pour les enfants. L'édito de Mathieu Boqueute.
02:37 Et pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires,
02:41 on commente, on décrypte, on analyse et c'est maintenant.
02:45 [Musique]
02:56 Un intrus parmi nous ce soir, il s'appelle Florian.
03:00 Merci, je ne peux pas me condamner à intrus. Je n'ai pas encore parlé.
03:06 Vous êtes le bienvenu.
03:08 En situation régulière ce monsieur.
03:10 Oui, mais ça commence à devenir, oui, régulier, mais c'est aussi la faute du gouvernement.
03:15 Montrez-nous vos papiers. Florian Tardif est avec nous ce soir,
03:20 puisque d'un instant à l'autre, on devrait connaître le remaniement à Bisse,
03:26 la deuxième partie du remaniement à Thal.
03:29 Quelles sont les informations avant tout que l'on a pour l'instant, mon cher Florian ?
03:34 On est en train de vous les communiquer à l'antenne.
03:37 Première information, peut-être majeure ce soir, c'est que Nicole Belloubet,
03:42 ancienne garde des Sceaux, au tout début du premier gouvernement d'Emmanuel Macron,
03:46 lors du premier quinquennat, deuxième gouvernement d'Emmanuel Macron,
03:50 lors du premier quinquennat, puisqu'elle a remplacé à la tête du ministère de la Justice,
03:54 justement on en a beaucoup parlé ces derniers jours, François Bayrou,
03:57 elle a été pendant trois ans à la tête du ministère de la Justice,
04:01 elle revient dans le jeu en prenant la tête du ministère de l'Éducation nationale,
04:07 en lieu et place d'Amélie Oudéa Castera, vous avez peut-être compris pourquoi,
04:11 compte tenu des différentes polémiques successives qu'elle a elle-même alimentées ces derniers jours.
04:15 Alors là, vous avez le curriculum vitae de Nicole Belloubet, ancienne garde des Sceaux,
04:20 membre du Conseil constitutionnel, membre du Parti socialiste,
04:23 c'est important parce qu'il y a assez peu de membres anciennement élus de gauche,
04:29 qui étaient encartés à gauche au sein de ce gouvernement,
04:31 là encore on en a parlé assez longuement ces dernières semaines,
04:34 beaucoup de noms très certainement que vous ne connaissez pas,
04:37 je m'adresse bien évidemment aux téléspectateurs, Frédéric Valtoux,
04:41 qui était à la tête de la Fédération hospitalière de France,
04:44 qui devrait prendre le portefeuille de la santé,
04:49 maire de Fontainebleau,
04:51 c'est vrai qu'on risque d'en parler ces prochaines heures,
04:55 lorsque je vois ces toutes premières informations qui nous remontent,
04:59 c'est un gouvernement très parisien, ou très francilien du moins,
05:04 je citerais Frédéric Valtoux, Marie Guivenou,
05:08 donc député de l'Essonne, à la question,
05:11 Guillaume Casparian, qui est député de Rélois,
05:14 alors certes, certains d'entre eux, comme Guillaume Casparian,
05:17 qui est né à Marseille, maintenant est un élu francilien,
05:21 mais on reprochait ces dernières semaines,
05:25 le fait qu'il y avait de trop nombreux ministres
05:28 qui étaient élus parisiens de la petite couronne,
05:32 la force est de constater que les critiques n'ont peut-être pas été prises en compte.
05:36 Donc ce sont les informations que nous avons pour l'instant.
05:40 Et ça peut peut-être expliquer, in fine, le coup de gueule, entre guillemets,
05:45 de François Bayrou, qui dénonçait encore ce matin
05:47 le parisiennisme du gouvernement actuel.
05:49 Alors justement, avant de continuer sur nos chroniques,
05:52 une petite question à propos de François Bayrou.
05:54 Que se passe-t-il concrètement ?
05:57 [Rires]
05:59 Qu'est-ce que c'est que ce bazar par rapport à lui ?
06:02 Écoutez, peut-être que certains d'entre nous qui nous regardent
06:06 ont peut-être connu ça, lorsque l'on invite,
06:09 soit pour un anniversaire, soit pour un mariage,
06:12 cet oncle un peu embarrassant qu'on n'aime pas trop,
06:15 mais qu'on est un peu obligé d'inviter.
06:17 C'était à peu près ça. C'est-à-dire que Gabriel Attal
06:19 ne voulait pas de François Bayrou.
06:21 François Bayrou s'est un petit peu imposé de lui-même,
06:24 mais tout simplement parce que c'est aussi lui
06:26 qui a fait basculer l'élection en 2017.
06:28 C'est-à-dire qu'on l'oublie tout de même,
06:30 puisqu'il y a beaucoup de critiques qui ont été faites
06:32 sur François Bayrou ces derniers jours, c'est grâce à lui.
06:34 Tout de même qu'Emmanuel Macron est arrivé à la tête de l'État.
06:38 Pas que, mais lorsque l'on analyse ce qui s'est passé fin février 2017,
06:44 il y a vraiment une bascule lorsque François Bayrou
06:47 rejoint Emmanuel Macron.
06:48 François Fillon, à l'époque, n'est pas concerné par une enquête
06:52 ouverte par le parquet national financier concernant ses affaires.
06:55 Il est en tête.
06:56 Et du jour au lendemain, Emmanuel Macron prend 4-5 points
07:00 dans les sondages, François Fillon en perd 2,
07:03 et il crée la dynamique.
07:04 Et c'est ce qui permet à cela, et on sait très bien
07:06 qu'en termes de campagne présidentielle et de campagne en général,
07:09 la dynamique est extrêmement importante.
07:11 La dynamique est créée à ce moment-là grâce à François Bayrou,
07:14 il faut le rappeler, et ce qui permet à Emmanuel Macron,
07:17 alors bien évidemment ce n'est pas le seul élément,
07:18 mais ce qui permet à Emmanuel Macron tout de même
07:20 d'arriver à la tête de l'État.
07:21 D'après ce que j'ai compris, et mes petites informations,
07:23 vous allez me confirmer ou pas, j'aime bien votre regard,
07:26 il paraît que François Bayrou, l'homme embarrassant du moment,
07:30 Gabriel Attal ne voudrait pas de lui, donc effectivement
07:35 au ministère de l'Éducation, lui aurait proposé le ministère
07:39 des Armées sans l'autorisation du chef de l'État,
07:41 et que voilà ce qui a gêné un peu Sébastien Lecornu.
07:45 Qu'est-ce que c'est que tout ça ?
07:47 En fait, à un moment donné, selon nos informations,
07:51 on commence à avoir quelques murmures de ce qui se passe en coulisses,
07:55 de bruit justement de ces coulisses qui nous parviennent.
07:59 Emmanuel Macron n'y croyait pas vraiment, au fait que
08:02 François Bayrou pourrait rentrer au gouvernement,
08:05 tout simplement parce que François Bayrou a été très dur
08:07 avec Gabriel Attal au moment de sa nomination.
08:10 Il était contre, il a même freiné la nomination de Gabriel Attal,
08:14 il y a quatre semaines, et Gabriel Attal n'a pas vraiment oublié.
08:18 Et donc il lui aurait proposé de prendre la tête
08:23 d'une grande coalition de la majorité, tout simplement parce que
08:27 Emmanuel Macron estime que ça n'a pas beaucoup de sens
08:30 d'avoir trois parties au sein de cette majorité,
08:33 d'avoir Renaissance, d'avoir Horizon, d'avoir le Modem,
08:36 qui pensent peu ou prou la même chose, globalement,
08:38 et que ça serait bien, compte tenu de la puissance des deux extrêmes,
08:43 que ce soit le bloc de droite et le bloc de gauche,
08:47 qu'il y ait un bloc central assez puissant.
08:50 Alors ça c'est le rêve, le doux rêve peut-être,
08:52 que caressent Emmanuel Macron, et il aurait proposé à François Bayrou
08:56 de prendre la tête de ce large bloc centriste.
09:01 En tout cas, en attendant le parquet, rien à voir,
09:04 on peut peut-être faire appel à la relax de François Bayrou.
09:07 Aujourd'hui, on va suivre, restez avec nous pendant l'émission
09:10 si on a des informations supplémentaires.
09:12 Est-ce qu'on peut aussi annoncer le fait qu'Amelie Oudéa Castera
09:15 garderait les sports et les JO ?
09:18 Oui, je pense qu'on lui a dit, pour pas qu'elle ne s'épanche dans la presse
09:22 comme l'a fait ces dernières heures François Bayrou,
09:24 ne t'inquiète pas, tu seras sur la photo pour les Jeux Olympiques.
09:27 Merci pour votre regard, ne bougez pas, restez avec nous,
09:30 le mousquetairin crue.
09:32 Vous avez lu les 3 mousquetaires, j'imagine.
09:36 On sait tous que D'Artagnan, alors qu'avant de lire les 3 mousquetaires,
09:39 je pensais que D'Artagnan était un mousquetaire.
09:41 En fait, il faut attendre la fin du récit pour...
09:43 Oh là là, il nous apprend des Artagnan.
09:45 Non, mais c'est-à-dire qu'il était intrus jusqu'à la fin du récit.
09:49 On ne s'est pas passé tant de viagés.
09:51 Vous aurez droit à un petit verre d'eau en guise d'accueil
09:54 de la part de nos mousquetaires.
09:56 On va avancer en attendant d'avoir des informations supplémentaires.
09:59 Mathieu Boquete, c'est une information parue il y a quelques jours
10:03 mais qui a suscité bien peu de commentaires
10:05 qui nous poussent vers votre premier sujet.
10:07 On apprenait ici que le gouvernement a demandé aux particuliers
10:11 de limiter au possible les livraisons de colis pendant les JO.
10:16 Elle s'ajoute aux rumeurs de confinement olympique,
10:18 aux restrictions annoncées de déplacement pendant cette période
10:21 et à la mise en place d'un QR code, on en avait aussi parlé.
10:25 Ces JO ne sont-ils pas en train de piétiner nos libertés
10:28 et n'annoncent-ils pas une forme de dictature rompante pour nos sociétés ?
10:33 Et je rajoute, est-ce qu'on a la possibilité de s'en émouvoir ?
10:38 J'espère. Le mot dictature, je suis parfaitement conscient,
10:42 il peut heurter nos oreilles, mais tout de suite,
10:47 je me place sous la protection de trois références récentes
10:51 qui ont utilisé ce terme pour parler des temps présents.
10:54 Michel Onfray, il y a quelques années,
10:56 a publié un livre qui s'appelle "Théorie de la dictature".
10:59 Il cherche à voir comment le concept de dictature
11:01 peut s'appliquer aux temps présents.
11:03 Antoine Bueno a publié tout récemment,
11:05 autour de la question environnementale,
11:07 faut-il une dictature verte ?
11:09 Autrement dit, c'est une question qui tourne en boucle dans le débat public.
11:13 Et refinons, assez longtemps, à la crise sanitaire,
11:15 le slogan est tourné assez souvent pour qu'on entende
11:17 même l'expression "dictature sanitaire", "dictature sanitaire".
11:20 Donc, je lui dis, utilisons ce terme, tout en sachant
11:22 qu'on ne parle ni de Pinochet, ni de Ceaucescu, ni de Franco,
11:25 ni de qui que ce soit.
11:26 On voit que le terme a-t-il une pertinence aujourd'hui ?
11:29 La réponse est quand même un peu oui.
11:31 Alors, qu'est-ce qu'on voit ?
11:32 Quels sont les éléments dont on a évoqué, vous avez raison,
11:34 d'abord le contrôle de la circulation à Paris ?
11:36 Il faut simplement comprendre, Paris va être pendant quelques semaines,
11:39 sinon quelques mois, un territoire quadrillé administrativement,
11:42 quadrillé au nom de la sécurité.
11:44 On comprend, la raison, on nous dit c'est exceptionnel.
11:47 Les JO, c'est exceptionnel, le risque sécuritaire est plus élevé.
11:50 Il faut assurer la sécurité de tous, d'abord des touristes,
11:53 mais aussi à la rigueur de ceux qui y habitent,
11:55 mais d'abord des touristes quand même.
11:56 Et pour cela, dans cette logique, on va quadriller au possible la ville.
11:59 Donc, le fait qu'on va gâcher la vie, ça a été dit à quelques reprises,
12:02 des Parisiens eux-mêmes, de ceux qui habitent cette ville
12:05 et qui devront en certains lieux se promener justement
12:07 avec les codes d'autorisation, le fameux QR code
12:09 dont on a souvent parlé, pour entrer chez soi,
12:11 pour aller au restaurant, pour circuler en certains lieux.
12:14 Donc, il faut simplement comprendre que dans sa propre ville,
12:16 le Parisien, dans certains quartiers, pendant les JO,
12:19 devra donner toujours le blanche-âne administratif
12:22 en disant « Regardez, oui, oui, j'ai bien le droit de me présenter en ce lieu,
12:25 j'ai l'autorisation. »
12:27 Et ça nous rappelle le passage, dont on parle souvent,
12:29 de la société, de liberté à la société d'autorisation.
12:32 Pourquoi la question des colis, des livraisons,
12:34 est plus importante qu'on ne le dit ?
12:36 Parce que la rigueur, effectivement, dans un monde normal,
12:38 on pourrait se passer des livraisons,
12:39 des différentes compagnies de livraison que l'on connaît,
12:41 mais qu'est-ce qui se passe ?
12:42 On nous dit non seulement « Restez chez vous,
12:45 bougez pas trop, ne circulez pas,
12:47 mais par ailleurs, ne vous faites rien livrer. »
12:49 Ça commence à être un peu épuisant quand même.
12:51 - Ça commence à faire beaucoup.
12:52 - Alors, ce sont tout un ordre de petites vexations au quotidien.
12:55 On s'entend, ce n'est pas l'URSS qui nous tombe dessus sur ce coup-là.
12:58 - C'est le premier pas.
12:59 - Mais à tout de même, c'est une multiplication des contraintes
13:03 qui deviennent étouffantes pour le commun des mortels.
13:06 Le Code QR, je l'ai dit aussi,
13:08 je pense que c'est l'élément le plus important à travers cela.
13:10 Et ajoutons le fait qu'une partie de l'identité de la ville
13:13 va être abattue par la fameuse question des libraires,
13:16 des bouquinistes, en fait, plutôt, du nom de la scène,
13:18 au nom de, pour transformer Paris en vitrine mondiale
13:21 qui va cadrer avec l'exigence des JO mondialisées,
13:24 eh bien, ce qui fait l'identité de la ville, le propre de la ville,
13:27 ça dégage, on n'en veut plus.
13:28 C'est comme si on profitait des JO pour mener une forme d'opération hygiénique
13:32 pour délivrer Paris de ce qu'elle avait en propre.
13:35 On a parlé, l'expression était là du confinement olympique.
13:37 Le gouvernement nous a dit « Non, non, ce n'est pas un confinement olympique. »
13:39 Bon, d'accord, mais c'est...
13:41 Prenez l'ensemble des mesures que je vous ai présentées
13:43 et utilisez le terme que vous souhaitez.
13:45 On comprend pourquoi certains ont utilisé l'expression confinement olympique
13:47 même si on nous dit que ce n'est pas le cas.
13:50 Ensuite, moi, ce que je redoute, là, l'inquiétude.
13:52 Imaginons que c'est vraiment exceptionnel, là.
13:54 C'est exceptionnel, exceptionnel, pas d'inquiétude, les amis.
13:57 Sauf que ce que je redoute, c'est que chaque fois qu'un événement important
14:00 risque d'arriver dans nos sociétés,
14:02 eh bien, la justification au nom d'un exceptionnel,
14:05 d'une suspension généralisée des libertés,
14:07 d'un contrôle social maximal,
14:10 eh bien, ah, tel événement est exceptionnel, on suspend les libertés.
14:13 Tel autre événement est exceptionnel, on suspend les libertés.
14:16 Comme si les libertés devenaient non plus
14:19 le fondement de nos sociétés,
14:21 mais une forme de privilège qu'on accorde à nos sociétés
14:24 lorsque les choses sont assez calmes pour qu'elles puissent être libres.
14:27 De ce point de vue, évidemment, le moment de bascule
14:30 que nous avons connu ces dernières années, c'est évidemment la pandémie.
14:33 Je ne veux pas m'y attarder, mais qu'est-ce qu'on a vu à ce moment-là?
14:36 Évidemment, c'était le basculement.
14:38 Donc, on est passé de "vous êtes libre de faire ce que vous voulez"
14:40 à "vous êtes libre de faire ce qu'on vous accorde le droit de faire".
14:43 Avec un moment où on célébrait, non seulement on banalisait,
14:46 mais on célébrait la délation.
14:48 C'est-à-dire, vous serez vous-même le premier surveillant de votre voisin.
14:51 C'était étrange comme moment.
14:53 Et demain, moi, ce que je redoute souvent, je l'ai souvent dit,
14:56 mais je pense qu'il faut le revenir sur cette question,
14:58 le passeport climatique. Le passeport climatique s'en vient.
15:00 Je note qu'en 2023, dans le Courrier international,
15:05 on disait, en Grande-Bretagne, une étude est parue tout récemment,
15:08 où on disait, un passeport carbone pour 2040,
15:11 ça risque d'être inévitable.
15:13 C'est inévitable, notamment pour les voyageurs, mais pas seulement.
15:16 Je précise qu'en 2008, en Grande-Bretagne,
15:18 cette idée avait d'abord déjà été soumise,
15:20 mais réaction vive de la population, on l'avait laissée de côté.
15:23 Donc, l'idée d'un contrôle social maximal,
15:25 où on suspend les libertés au nom du bien commun,
15:28 et on nous explique que, par ailleurs, c'est pas un confinement,
15:30 ni une dictature, ne vous inquiétez pas,
15:32 c'est quand même une idée qui progresse.
15:34 - Voyons les choses plus largement, Mathieu Bocoté.
15:36 - C'est une bonne idée de ce que pourrait vouloir dire
15:38 ce contrôle social étendu dans le monde de demain.
15:41 - Ah oui, et ça peut être très, très, très tâtillon et pointilleux.
15:44 Je vous donne un exemple qui vient de chez moi,
15:46 c'est il y a quelques jours, c'est une nouvelle toute fraîche.
15:48 Outremont, c'est un quartier à Montréal, où j'habite par ailleurs,
15:51 et là, il y a un nouveau règlement municipal qui a été présenté.
15:55 Si vous avez votre voiture, vous déposez votre épouse quelque part,
15:59 ou votre mari, j'en sais rien, si vous laissez tourner,
16:02 donc rouler le moteur, pendant plus de 10 secondes,
16:05 imaginez dans ce cas-là, on peut vous coller une contravention
16:08 parce que vous avez décidé de faire du mal à la planète à travers cela.
16:11 Auparavant, c'était 3 minutes, maintenant, c'est 10 secondes.
16:14 Imaginez que les policiers de Montréal sont là, vont se promener,
16:17 et vous direz « Oh, mon gaillard, 14 secondes, le moteur qui tourne,
16:21 il faut payer la contravention, mon gaillard ».
16:23 Pourquoi je donne cet exemple-là? On pourrait s'en foutre théoriquement,
16:26 mais peut-être pas, parce que quand le législateur,
16:29 quand le politique pense à ce type de détail dans le contrôle
16:32 de la vie des uns et des autres, c'est qu'on voit jusqu'où ils peuvent aller
16:35 lorsqu'ils veulent notre bien, et ils ont décidé de l'avoir.
16:38 Je note, soit dit en passant, que dans les grandes villes
16:41 dans le monde occidental aujourd'hui, la gauche radicale a souvent pris le pouvoir.
16:44 On oublie à quel point les grandes métropoles occidentales
16:47 sont le laboratoire de la gauche radicale, ou à tout le moindre,
16:50 une gauche radicalisée. Et là, avec une espèce d'inversion des rôles,
16:53 la ville est particulièrement sévère envers les contribuables ordinaires
16:56 qui paient leurs taxes, qui paient leurs impôts,
16:59 qui acceptent de se laisser détrousser à la manière d'une volaille consentante
17:02 hyperfiscalisée. Mais au même moment, il y a une tolérance généralisée
17:05 envers toute une série de marges qui font en sorte que nos villes
17:08 sont de moins en moins habitables, de moins en moins sécuritaires,
17:11 de moins en moins belles, même, quelquefois, on voit des villes
17:14 qui s'en laissent avec Paris. Donc, ayons cela à l'esprit.
17:17 J'ajoute, pour donner des exemples des libertés qui régressent,
17:20 j'en ai souvent parlé, je vais rapidement, la restriction de la liberté d'expression
17:23 avec les lois contre la haine en Irlande, en Écosse.
17:26 En France, interdiction de conférences, dissolution d'associations
17:29 que le pouvoir juge potentiellement factieuse.
17:32 Mais ça va encore plus loin. La revue Éléments a publié
17:35 dans son nouveau numéro un dossier sur la fermeture
17:38 arbitraire des comptes bancaires des personnalités
17:41 que l'on pourrait juger contestataires.
17:44 Alors, ça devient inquiétant. Fermeture arbitraire des comptes bancaires
17:47 parce qu'on croit que vous ne pensez pas exactement à la bonne chose.
17:50 Donc, ça, qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire aussi que c'est un contrôle,
17:53 une forme de dictature exercée par le privé.
17:56 Je donne ce dernier exemple qui est pour moi fondamental.
17:59 2023, aux États-Unis, n'oublions jamais ce type qui avait une maison connectée.
18:02 Il se fait accuser de racisme par le livreur
18:05 de la compagnie qui fait la livraison parce qu'il avait mal entendu
18:08 le message d'accueil. Sa maison connectée,
18:11 par l'entreprise qui faisait la connexion,
18:14 elle était bloquée, pas accès à sa propre maison pendant une semaine
18:17 parce que l'entreprise privée, prenant au sérieux l'accusation
18:20 de racisme du livreur qui avait mal entendu ce qui avait été,
18:23 eh bien, au final, ce gars a été enfermé en lui-même.
18:26 Donc, ça aussi, ça commence à ressembler à quelque chose comme une dictature.
18:29 - Alors, une dernière question rapidement,
18:32 autrement dit, à vous entendre, Mathieu, nous ne sommes plus
18:35 une société de liberté dans un pays de liberté?
18:38 - Je pense que l'illusion de la post-guerre froide se décompose.
18:41 On a cru avec la fin de la guerre froide que la démocratie libérale
18:44 était assurée à jamais, c'était terminé, on n'avait plus à se préoccuper
18:47 de nos libertés. Et qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui?
18:50 Elles sont en régression partout au nom de l'écologisme,
18:53 au nom du néo-féminisme, au nom du multiculturalisme,
18:56 au nom de la théorie du genre. On a toute une série de raisons
18:59 qui font en sorte qu'on piétine les libertés, qu'elles régressent sans cesse.
19:02 Et plus encore, le régime, comme j'aime l'appeler,
19:05 a tendance à diaboliser l'opposition, à la psychiatriser.
19:08 Vous savez, en URSS, on s'opposait à la révolution,
19:11 à être contre-révolutionnaire, c'était un trouble psychiatrique.
19:14 Mais aujourd'hui, quand vous êtes en désaccord avec le régime,
19:17 vous êtes intolérant, fermé sur l'autre, raciste, sexiste, transphobe.
19:20 Donc, la même logique de disqualification de l'opposition est là.
19:23 Donc, on critique, et là, je termine là-dessus,
19:26 on critique avec raison, et c'est la thèse de Nicolas Baverès,
19:29 les empires autoritaires aujourd'hui. Il dit qu'il faut s'inquiéter
19:32 des empires autoritaires qui naissent partout dans le monde. Il a raison,
19:35 mais il y a une autre partie de sa thèse qui me semble moins vraie,
19:38 c'est que nos propres démocraties n'en sont plus. L'empire autoritaire,
19:41 si aujourd'hui, l'empire autoritaire qui comprime nos libertés,
19:44 qui est les pieds de scène et qui, en même temps, détruit nos identités,
19:47 c'est chez nous, nous le produisons nous-mêmes. Donc, soyons très sévères
19:50 envers les empires autoritaires de l'extérieur, mais n'oublions pas que,
19:53 lorsqu'on regarde nos propres sociétés, les libertés sont dans le plus mauvais état
19:56 qu'elles le sont, je pense, depuis plusieurs décennies.
19:59 - Peut-être une autre fois, je vous poserai la question,
20:02 on se posera pour décortiquer le fait que la population observe,
20:05 voit, subit, mais quel est son moyen pour réagir,
20:08 sans aller peut-être vers une révolte, mais réagir,
20:11 voilà, juste réagir par rapport à ce que tout le monde voit.
20:14 - J'ai une théorie sur ça. - Ah !
20:17 - Je vous la livrerai. - Mais surtout, n'avez-vous pas une théorie, Mathieu ?
20:20 - Suspense, suspense, comme dit Mathieu, suspense.
20:23 On continue, si vous avez des informations,
20:26 cinquième mousquetaire, vous nous dites.
20:29 Dimitri, avec vous, ce soir, passionnant également,
20:32 direction l'Amérique centrale. Vous allez nous parler du Salvador,
20:35 où le président vient d'être réélu de façon,
20:38 comment on dit, à la soviétique ? - Non, non, triomphale.
20:41 - Non, non, pas soviétique, triomphale. - Oui, c'est l'expression.
20:44 - Démocratiquement, triomphale. - Oui, mais à la soviétique, quand même.
20:47 85% c'est largement... - C'est une élection bidon,
20:50 une élection soviétique, là, c'est pas une élection bidon.
20:53 - Oui, mais les chiffres, les chiffres, c'est quand même...
20:56 - Le score est impressionnant. - Le score.
20:59 Ne me contredisez pas trop souvent. - Il y a un gars aux réserves.
21:02 - Oui, j'allais dire, en 2002,
21:05 pour le coup, au second tour de l'élection présidentielle,
21:08 on pourrait nous reprocher la même chose. - Oui, oui, oui, mais on disait aussi
21:11 à la soviétique, c'est un score soviétique.
21:14 - Chimacronique, vous interrogez, vous pouvez y aller.
21:17 - Non, mais c'est un score soviétique.
21:20 Alors, un véritable plébiscite pour ce jeune chef de l'État.
21:23 Alors, il avait déclaré la guerre aux gangs,
21:26 à l'insécurité, à la criminalité qui ravage ce pays,
21:29 et c'est ce qui explique son score.
21:32 - Je ne suis pas d'accord avec vous, ce n'est pas un score soviétique.
21:35 Je ne sais pas pourquoi, parce que là, on a un vrai triomphe
21:38 démocratique, avec quelqu'un qui certes prend
21:41 ses aises avec la constitution de son pays, avec l'État de droit,
21:44 mais démocratiquement, il accomplit
21:47 la volonté populaire, voyez ? C'est ça qu'il faut retenir.
21:50 - Mais quand on arrive dans ces chiffres-là, en général, on dit que c'est un score à la soviétique
21:53 parce que ça n'arrive jamais. - Mais on peut satisfaire 85%
21:56 d'un échantillon avec la politique attendue. C'est ça aussi
21:59 que nous dit ce résultat-là. Alors, il s'appelle
22:02 Naïb Boukele, c'est vrai qu'il a un nom qui ne sonne pas très
22:05 Amérique latine. Il a des origines en réalité
22:08 palestiniennes, ce monsieur.
22:11 Alors, il est assez jeune, il a 42 ans. Résultat incroyable,
22:14 vous l'avez dit. Et alors, les résultats, c'est quoi ? Vous avez certainement vu
22:17 ces images qui ont circulé. Vous savez, c'est ces prisonniers,
22:20 ces gangs sud-américains avec les visages tatoués,
22:23 ce sont des chiffres 13, 18 sur le visage. Ils sont menottés,
22:26 ils sont en caleçon, ils sont assis par terre. On voit qu'ils sont terrorisés,
22:29 les garçons, là, parce qu'autour d'eux, il y a des gardes militaires très lourdement
22:32 armés. Voilà, vous les voyez, ces photos. Et voilà, depuis
22:35 deux ans, le Salvador, voilà ce qui se passe, c'est que ces gens
22:38 qui sont des "mareros", donc
22:41 des gangsters, eh bien, ils sont aujourd'hui
22:44 les "victimes" de la plus ambitieuse opération
22:47 anti-gang du monde. Alors, le Salvador, d'abord,
22:50 c'est où ? Ça fait partie de ce qu'on appelle, dans
22:53 l'ISM de l'Amérique, cette partie, vous savez, qui relie
22:56 l'Amérique du Sud à l'Amérique du Nord, on appelle ça le triangle
22:59 du Nord. C'est un ensemble de trois pays. Vous avez Guatemala, Honduras
23:02 et donc Salvador. Et ce triangle
23:05 du Nord, c'est l'une des zones hors-guerre
23:08 les plus meurtrières du monde. Vous avez un taux
23:11 d'homicides absolument faramineux. Au Salvador,
23:14 par exemple, vous étiez, il y a quand Naïb Boukele se fait
23:17 voir la première fois en 2019, 100 homicides
23:20 pour 100 000 habitants. Pour vous donner une idée, en comparaison, la France,
23:23 on est à 1,5 pour 100 000. Donc un taux de homicide
23:26 75 fois supérieur à chez nous. - On va continuer justement les comparaisons
23:29 parce que peut-être qu'on a des leçons à tirer
23:32 de ce qui se passe là-bas. On marque une pause et on revient tout de suite.
23:35 - On retourne sur le plateau de face à l'info avec notre
23:40 cinquième mousquetaire. On en parle dans un instant du remaniement
23:43 et les dernières informations selon vous. Mais on continue
23:46 avec vous, Dimitri, à propos de ce qui s'est passé
23:49 au Salvador où le président
23:52 a été réélu avec 85%
23:55 des suffrages parce qu'il a réussi à faire baisser
23:58 cette criminalité de façon surprenante. - Oui, alors évidemment
24:01 la criminalité en question, il faut voir de qui on parle. Les Maras.
24:04 Si vous n'avez jamais entendu parler des Maras, on parle de gangs
24:07 qui comptent des centaines de milliers de membres
24:10 dans une région de 25 millions d'habitants. C'est pour vous dire,
24:13 vous en avez deux principaux. Vous avez la MS13, Maras
24:16 Salvatrucha et l'autre c'est la Barrio 18.
24:19 Et ces Maras, elles ont mis le Salvador en coupe
24:22 réglée pour l'histoire, pour aller rapidement. En réalité
24:25 ces gangs salvadoriens, ils viennent des Etats-Unis. C'est-à-dire que ce sont
24:28 des jeunes qui avaient fui la guerre civile qui a ravagé le pays
24:31 dans les années 80 où à l'époque vous aviez une dictature
24:34 qui était un régime dictatorial qui était financé par les Etats-Unis
24:37 qui affrontaient une guérilla marxiste. Vous voyez, c'était la
24:40 guerre froide dans l'Amérique centrale. Les jeunes sont partis
24:43 à Los Angeles se réfugier et là ils ont adopté tous les codes
24:46 des gangs nord-américains. Et donc
24:49 en 92 quand la guerre civile s'achève, Bill Clinton
24:52 il met tous ces jeunes gangsters,
24:55 ces jeunes Maras, Mareros comme on les appelle, dans l'avion
24:58 il les renvoie au Salvador où là évidemment, qu'est-ce qu'ils font ?
25:01 Ça métastase. La métaphore du cancer
25:04 Naïf Boukheled a d'ailleurs employé lui-même.
25:07 Et donc avec des méthodes, les tatouages,
25:10 la pratique des tatouages, on connaît bien des gangs américains
25:13 et l'ultra-violence, c'est-à-dire que les Maras, on se démembre,
25:16 on se décapite allègrement. Les gangs
25:19 s'affrontent entre eux de manière très violente et ils prélèvent
25:22 leur dîme sur toute l'activité économique du pays.
25:25 Et donc quand Naïf Boukheled arrive au pouvoir, en fait
25:28 quand il se présente à l'élection présidentielle la première fois en 2019,
25:31 il est un outsider politique. Il est très jeune,
25:34 les grands partis salvadoriens ne veulent pas tellement l'investir.
25:37 Seulement lui va mener une campagne à la Trump en réalité,
25:40 en disant aux salvadoriens "moi je sais ce que vous voulez,
25:43 vous voulez la guerre contre l'insécurité, moi je vais
25:46 la déclarer cette guerre". Et il va se faire
25:49 élire et il va parvenir à
25:52 faire s'effondrer cette insécurité contre laquelle
25:55 tous les gouvernements avant lui avaient échoué.
25:58 Alors quelle est sa recette ? Comment procède-t-il ? On se demandera dans un instant
26:01 si c'est applicable en France. - Oui, c'est ça que je voulais vous dire, c'est que
26:04 évidemment comparaison n'est pas raison, la France n'est pas le Salvador, mais
26:07 gardez quand même notre pays en tête parce qu'il y a des leçons
26:10 à tirer du Salvador. D'abord, que fait Boukheled ?
26:13 Il confie à l'armée des tâches de police. Il leur dit
26:16 "vous allez aller dans les quartiers qui sont à la main des gangs
26:19 et c'est vous qui allez rétablir l'ordre".
26:22 On passe du pistolet au fusil d'assaut.
26:25 On passe de la voiture de police au véhicule blindé.
26:28 Vous voyez déjà, il y a ça qui change.
26:31 Mais après, fondamentalement, au départ, il reprend
26:34 les vieilles ficelles de la politique salvadorienne, à savoir des politiques,
26:37 des pactes qui sont passés en sous-main entre
26:40 le pouvoir et les gangs, où en fait le pouvoir
26:43 politique arrange des trêves entre les gangs
26:46 en échange d'allègements des conditions de détention
26:49 de ces mêmes gangsters dans les prisons salvadoriennes.
26:52 Et alors ces prisons, vous savez, c'est un peu le symbole de l'impuissance de tous
26:55 ces États. Vous avez forcément entendu parler de ces émeutes qui font
26:58 200 morts, 300 morts en Amérique centrale
27:01 et où l'État est complètement dépassé parce que
27:04 en réalité, ces prisons, elles sont co-gérées par l'État
27:07 et surtout par les gangsters qui sont armés dans les prisons
27:10 et en fait l'État ne fait que veiller à ce qu'ils ne s'échappent pas tous en même temps
27:13 en réalité. Voilà. Et donc cette politique
27:16 de négociation secrète du gouvernement
27:19 qui arrange des trêves entre les gangs, les salvadoriens
27:22 ils connaissent ça très bien. Il y a 10 ans, l'un de leurs anciens
27:25 présidents de la République avait mené cette politique-là, ça avait marché, ça avait fait
27:28 baisser la criminalité et puis le président
27:31 a écopé de 15 ans de prison et la criminalité n'a pas
27:34 disparu, au contraire, elle a reflambé. Et donc c'est ce qui se passe
27:37 ce qui arrive à Boukelle, c'est qu'il va se rendre compte que cette politique
27:40 de trêve, de négociation, ça ne marche pas. Le 27 mars
27:43 2022, en un week-end, vous avez 87 assassinats
27:46 aux salvadors. Vous imaginez en France 87 assassinats
27:49 en l'espace d'un week-end. Et donc là, ça en est
27:52 trop. Ça en est trop pour les salvadoriens. Et Naïb Boukelle
27:55 va vraiment prendre le taureau par les cornes et décréter
27:58 une guerre totale contre les gangs. Il va faire adopter par le Parlement
28:01 un régime d'exception, alors tenez-vous bien, parce que là ça fait
28:04 évidemment bondir tous les défenseurs des droits de l'homme
28:07 interdiction, suspension de la liberté de se réunir
28:10 du droit d'être informé des raisons de votre arrestation
28:13 Vous êtes arrêté, voilà. Les arrestations
28:16 d'ailleurs sont autorisées sans mandat judiciaire.
28:19 Ce sont donc les policiers, ce sont des militaires qui vous embarquent
28:22 pour un oui, pour un non. - Pour faciliter l'arrestation. - Voilà. La garde à vue
28:25 passe à 15 jours, pendant lesquels vous n'avez pas
28:28 le droit de voir votre famille, ni rien, pas même un avocat.
28:31 Et un numéro de téléphone est mis à disposition de la population, il suffit
28:34 d'appeler ce numéro pour dénoncer un tel ou un tel et vous êtes raflé.
28:37 On vous embarque. Donc vous voyez, c'est très très excessif
28:40 comme politique. Évidemment, les prisons vont très vite
28:43 se remplir. Donc Boukelle va faire construire en urgence ce qu'il appelle
28:46 un centre de confinement terroriste de 40 000 places.
28:49 Vous savez combien il y a de places de prison en France ? On est autour de 70 000.
28:52 Donc imaginez une seule prison qui contient à peu près
28:55 la moitié des prisons françaises.
28:58 75 000 maréros vont ainsi se faire rafler
29:01 et emprisonner en l'espace de deux ans
29:04 avec un effet radical, c'est que le taux d'homicide qui était de 100
29:07 pour 100 000 habitants, il tombe en l'espace d'un an à 8
29:10 pour 100 000. Je vous rappelle, le taux d'homicide en France, c'est
29:13 1,5 pour 100 000. Donc vous voyez, évidemment,
29:16 il y a de graves excès, comme je vous l'ai dit, les détentions arbitraires.
29:19 Il y a une part d'ombre aussi à cette politique, c'est que les chefs des Maras,
29:22 les patrons, ont obtenu des faveurs
29:25 de l'Etat salvadorien, à savoir qu'ils ont été libérés
29:28 sans extradition vers les Etats-Unis qui les réclamaient.
29:31 Mais les résultats, malgré tout, sont spectaculaires. - Alors, dernière question,
29:34 c'est ce qui explique la réélection, justement, de ce président
29:37 qui est allé à la démarche dernier ? - Mais oui, bien sûr. - Ces chiffres-là. - Évidemment que c'est ça.
29:40 Vous parliez d'un score soviétique, comme je vous le disais. Les salvadoriens,
29:43 évidemment, ils voient bien les excès. Vous avez des gens innocents
29:46 qui ont été rafflis, qui sont morts dans les prisons. Et les salvadoriens,
29:49 ça, le savent. Mais vous voyez, c'est un peu une leçon politique universelle,
29:52 c'est que les gens préfèrent toujours l'ordre au droit.
29:55 C'est ça, la leçon politique. Et donc,
29:58 vous savez, il y a une influente revue américaine qui s'appelle "Foreign Affairs",
30:01 qui avait publié un papier qui avait beaucoup fait parler sur le thème de la
30:04 récession démocratique de l'Amérique latine.
30:07 Et Nayib Boukele est évidemment cité comme l'un des exemples les plus frappants
30:10 de ces chefs d'État et de gouvernement qui
30:13 prennent leurs aises avec l'État de droit, avec
30:16 la Constitution. D'ailleurs, il a un peu le boulard,
30:19 Nayib Boukele. Il se fait appeler le "Roi philosophe"
30:22 sur son compte Twitter. - Il y a de quoi, quand même, hein ?
30:25 Franchement, avec ces chiffres-là... - "Roi philosophe", c'est peut-être pas le mot.
30:28 - Mais ce qu'on dit, "le dictateur du Salvador"
30:31 il y a quelques mois, vous voyez ? - "Dictateur cool",
30:34 il dit même. - "Dictateur cool", oui, mais vous voyez,
30:37 il y a des coups de boutoir qui sont évidemment
30:40 infligés à la démocratie, à la démocratie salvadorienne
30:43 et il y a d'autres exemples dans le monde. Il fait école à l'Équateur, par exemple.
30:46 Regarde avec grand intérêt ce qui s'est passé au Salvador.
30:49 Mais vous voyez, les gens, fondamentalement, ne lui en tiennent pas rigueur.
30:52 Voilà, le retour de l'État, finalement, ça va
30:55 mieux aux Salvadoriens que l'État de droit. C'est un peu
30:58 la leçon qu'on peut méditer de cet exemple.
31:01 - Merci beaucoup. Passionnant exemple.
31:04 Et dans un instant, on parle de Mayotte avec Charlotte.
31:07 On parlera de l'immigration aussi, comment la CGT
31:10 et la gauche étaient plus...
31:13 voilà, plus anti-immigrationnistes que la droite.
31:16 Aujourd'hui, on en parle dans un instant. Et on parlera des drag queens.
31:19 Un petit stage pour vos enfants
31:22 de 11 à 15 ans, Mérignac, avec les drag queens.
31:25 Mais auparavant, on fait un point sur l'actualité
31:28 politique, puisqu'en ce moment même, on apprend, on a des
31:31 confirmations sur la deuxième partie du gouvernement
31:34 Attal. On en est où, mon cher Florian ?
31:37 - Il y a beaucoup d'inconnus. Je vais tenter de... Alors, il n'y a pas beaucoup d'inconnus
31:40 par rapport aux informations qu'on a. Non, on a des informations
31:43 très précises. - Mais est-ce que le communiqué officiel est-il tombé ou pas ?
31:46 - Non, toujours pas. Et d'ailleurs, on en parlait durant la coupure pub.
31:49 C'est-à-dire qu'il y a même des cabinets, ils sont assez nombreux, mais
31:52 ils tentent de soutirer des informations aux journalistes.
31:55 Parce que certains cabinets sont dans l'attente, justement,
31:58 de ce communiqué officiel. Et pour la petite
32:01 anecdote, Christophe Béchut, lors du précédent gouvernement,
32:04 lui-même n'avait pas été appelé pour qu'on lui dise
32:07 qu'il restait bien à la tête du ministère de la
32:10 transition écologique. Il l'a appris comme cela en regardant
32:13 la télévision comme bon nombre de téléspectateurs.
32:16 Non, ce qu'il faut dire, c'est qu'Amélie Houdet et Acasterat
32:19 "payent" ces différentes polémiques,
32:22 je le disais tout à l'heure qu'elle a alimenté. Elle est
32:25 "rétrogradée" puisqu'elle n'est plus à la tête du ministère de l'éducation nationale,
32:28 de la jeunesse, des sports et des Jeux olympiques. Elle redevient
32:31 ministre des sports et des JO, puisqu'on lui a promis,
32:34 vous comprenez très bien, qu'elle sera bien
32:37 sur la photo aux Jeux olympiques. Ce qui permet
32:40 "de ne pas avoir un ministre qui ensuite
32:43 se répand dans la presse en expliquant qu'on a été durs
32:46 au sein du gouvernement, que ces trois semaines ont été
32:49 compliquées, qu'elle n'a pas reçu de soutien, peut vous prouver ce qu'a fait
32:52 François Bayrou ces dernières heures. Et c'est Nicole Belloubet,
32:55 l'ancienne garde des Sceaux, qui avait justement remplacé
32:58 François Bayrou au tout début du premier quinquennat
33:01 d'Emmanuel Macron, qui devient la nouvelle
33:04 ministre de l'éducation nationale. - Qui avait eu des mots durs
33:07 contre l'éducation, contre l'autorité, contre l'uniforme.
33:10 - C'est pour cela. Et ça commence à ressortir
33:13 justement ces archives. Et d'ailleurs,
33:16 pour ne rien vous cacher, j'étais étonnée... - Ah, enfin une info.
33:19 - Non, mais j'étais étonnée
33:22 de cette nomination, mais je ne suis pas le seul,
33:25 y compris au sein de la majorité, on est très étonnés de cette nomination.
33:28 C'est un peu incompréhensible. La seule chose
33:31 qui peut l'expliquer, c'est qu'elle est très loyale. C'est-à-dire
33:34 qu'au sein du gouvernement, elle ne fera pas de vagues.
33:37 Pour vous donner un exemple, je crois qu'en 2019,
33:40 elle avait même accepté de réduire un tout petit peu le budget
33:43 du ministère de la Justice. Voilà. Donc,
33:46 quand on lui demande quelque chose, elle l'exécute. Et vous
33:49 allez voir que peu ou prou, elle va revenir sur ses déclarations sur l'uniforme,
33:52 sur l'autorité, etc. - Très bien. On continue l'émission
33:55 et puis on fera un séantainement sur Nalton. Encore un petit point.
33:58 Si le communiqué tombe, en tout cas, vous nous dites et vous regardez,
34:01 vous voyez toujours à l'antenne défiler justement les informations que nous avons
34:04 à l'heure qu'il est. Marc Menand, la gauche et l'extrême-gauche
34:07 ne cessent de plaider pour une immigration pratiquement
34:10 libre. Quelle trahison par rapport aux valeurs
34:13 qu'elle entend défendre. Déjà, Marx,
34:16 je le disais en titre, refusait l'apport du travailleur immigré
34:19 qui permettait l'exploitation de l'ouvrier français.
34:22 Et cette bataille va tenir jusqu'à Georges Marchais et l'emblématique
34:25 Jean Jaurès. C'est étonnant tout ça. Il faut s'en souvenir.
34:28 - Bah oui. Surtout que quand les voix
34:31 ne cessent de tenir "raciste",
34:34 "vous êtes un porteur de haine",
34:37 "vous êtes intolérable dans une démocratie",
34:40 "vous devriez disparaître". Voilà ce que l'on entend.
34:43 Et les émours
34:46 Marine Le Pen
34:49 qui sont au banc de la société, quoi qu'il fasse.
34:52 Alors, rappelons-nous, rappelons-nous cette grande histoire.
34:55 Déjà, Marx, j'ai noté certains points.
34:58 Le système capitaliste
35:01 développe aussi les moyens de tuer
35:04 plus de travail pour
35:07 faire en sorte que le salarié ait
35:10 plus de travail. En prolongeant sa journée,
35:13 en intensifiant le rendement,
35:16 on remplace l'homme par la femme, la femme par l'adolescent,
35:19 l'adolescent par l'enfant et
35:22 le Yankee par
35:25 trois Chinois. Il conclut la concurrence
35:28 des loyales étrangères.
35:31 Et ça, c'est l'un des points essentiels
35:34 de sa théorie. Comment donc le capitalisme
35:37 ne cesse de manipuler
35:40 les peuples en les mettant en concurrence ?
35:43 Alors, il y a un personnage que j'adore, qui est d'une envergure
35:46 intellectuelle exceptionnelle, Jean Jaurès.
35:49 Je n'ai pas le temps de vous faire son portrait aujourd'hui. Sachez simplement
35:52 qu'il est d'une extraction extrêmement modeste.
35:55 Son père, c'est un cutéreux. Sa maman,
35:58 Méroite, il a un frère, c'est le gros, lui,
36:01 c'est le roux. Et ce garçon se distingue
36:04 à l'école. Il émerge alors qu'il
36:07 est en haillons. Mais il y a un professeur, un contrôle
36:10 qui se fait inopiné et on découvre son talent,
36:13 ce qui lui permettra de suivre le parcours scolaire
36:16 qui le révèle. Et que dit-il, lui ? Eh bien oui, c'est ça
36:19 qui est important. On a un discours en
36:22 1895 à la Chambre
36:25 pour un socialisme douanier.
36:28 Pour un socialisme douanier.
36:31 Il dit "Nous protestons
36:34 contre l'invasion des ouvriers étrangers
36:37 qui viennent travailler au rabais. Nous ne voulons
36:40 pas que le capitalisme international
36:43 aille chercher la main d'oeuvre sur les marchés
36:46 où elle est la plus avilée par
36:49 les salaires au niveau des pays où ils sont
36:52 les plus bas." - Jean Jaurès. - Jean Jaurès.
36:55 Il va même plus loin. Il dit également
36:58 "Quand on achète, par exemple, du blé
37:01 à l'étranger, il faut que ce soit l'État
37:04 qui l'achète et qu'ensuite on ait
37:07 un prix fixé par l'État pour qu'il n'y ait pas
37:10 de mauvaise concurrence avec nos
37:13 cultivateurs parce que sinon, eh bien, leur prix
37:16 va tomber." Voilà ce que dit le grand Jaurès.
37:19 Personnage mythique. Et c'est repris
37:22 après la guerre. N'oubliez pas qu'il est assassiné
37:25 le 31 juillet 1914
37:28 par Raoul Villain
37:31 qui d'ailleurs sera ensuite blanchi
37:34 en quelque sorte. Il n'ira presque pas en prison après la guerre.
37:37 Et la CGT, quand elle émerge,
37:40 eh bien, elle reprend les thèses. Le Parti communiste
37:43 reprend les thèses. En 1926, on dit
37:46 "Arrêtons cette exploitation du travailleur,
37:49 cette concurrence impossible qui fait
37:52 qu'à chaque instant, nous n'avons plus
37:55 les moyens d'obtenir un minimum
37:58 d'amélioration du travail." En 1930,
38:01 la chute, je dirais, du système
38:04 capitaliste mobilise, elle avait
38:07 déjà mobilisé le cartel des gauches,
38:10 elle mobilise contre une société
38:13 qui est la Société Générale
38:16 d'Immigration qui a été mise en place par le patronat
38:19 qui organise en quelque sorte une immigration
38:22 qui ferait rêver certains aujourd'hui, c'est-à-dire
38:25 l'immigration la plus libre qui soit. On fait venir
38:28 alors là, on envoie les bateaux pour que
38:31 il y ait cette possibilité
38:34 de l'exploitation des ouvriers.
38:37 Tout cela se poursuit jusqu'à George
38:40 Marchais, c'est-à-dire que George Marchais
38:43 dit "Arrêtons d'avoir
38:46 ce dévoiement de l'ouvrier
38:49 à travers cette concurrence des ouvriers."
38:52 Et il demande quoi aussi ? Il demande
38:55 l'assimilation. L'assimilation comment ? Eh bien
38:58 par l'alphabétisation, ces pauvres bougres, on les fait
39:01 vivre, on les fait venir et on leur donne rien
39:04 pour qu'ils puissent un jour émerger, qu'ils puissent
39:07 sortir de la servitude. Et qui
39:10 va aller contre ça ? Eh bien ces soumis
39:13 terrants, les socialistes, que disent-ils ?
39:16 Eh bien ils disent "Ces ouvriers non plus,
39:19 il faut les assimiler, mais au contraire pour leur
39:22 montrer notre bienveillance vis-à-vis d'eux,
39:25 laissons-les exister selon
39:28 leur religion, faisant en sorte
39:31 qu'ils puissent s'épanouir selon
39:34 leurs origines." C'est ça leur intégration.
39:37 Et c'est là qu'il y a ce revirement,
39:40 qu'il y a cet indigénisme qui monte, qui florie
39:43 et qui conduit la gauche à renier
39:46 tout ce qui était au départ
39:49 son essence même pour
39:52 un monde social qui puisse croître
39:55 au niveau de la rétribution et également
39:58 de la dignité. Quand on sait aussi
40:01 qu'il renie dans le même temps l'anticléricalisme
40:04 en voulant faire la place à l'islam, vive
40:07 la gauche, mais où est-elle ? Elle a disparu.
40:10 - Merci pour votre regard maintenant.
40:13 - Je suis un peu seul.
40:16 - Est-ce que vous pensez à rendre la cravate ?
40:19 Elle ne vous appartient pas ?
40:22 - La gauche ne respecte pas le droit de propriété.
40:25 - On partage entre camarades.
40:28 - Elle est très jolie.
40:31 - Merci beaucoup pour votre regard parce qu'on oublie
40:34 la position de la gauche à l'époque.
40:37 Et j'enjouerais que la gauche applaudisse.
40:40 Dans un instant, on reviendra faire
40:43 un petit point sur le romanimention en haletant,
40:46 mais il n'y a qu'un pas par rapport aux propos de Marc Menand
40:49 puisque la situation s'aggrave de jour en jour à Mayotte
40:52 et ces dernières semaines sont particulièrement alarmantes
40:55 sur une île française qui est à bout, complètement à bout.
40:58 Qu'est-ce qui se passe concrètement ?
41:01 - Pour rappeler un peu la situation, Mayotte c'est 374 km²
41:04 et 450 000 habitants.
41:07 En termes de densité, en France c'est la plus forte
41:10 et même dans le monde, je pense que ça fait partie
41:13 des densités les plus fortes en population.
41:16 Et vous avez 77% de la population sous le seuil de pauvreté.
41:19 Et on arrive à notre sujet puisque la contestation se fait
41:22 sur le terrain essentiellement migratoire.
41:25 Vous avez 11 à 12 000 naissances par an, dont 75% de parents étrangers
41:28 et 80% des enfants actuellement scolarisés à Mayotte
41:31 ont des parents étrangers également.
41:34 Donc là, en termes de submersion, il n'y a vraiment pas d'autre mot.
41:37 C'est impossible. Et vous savez par ailleurs qu'en 2001,
41:40 il y a eu le début du processus de départementalisation de Mayotte
41:43 qui a été initié par Lionel Jospin
41:46 qui s'est poursuivi sous Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy.
41:49 Et la question du département, c'est que c'est notamment
41:52 le niveau de distribution des aides sociales.
41:55 Et c'est une île très pauvre,
41:58 mais vous avez quand même un PIB par habitant en Mayotte
42:01 qui est de 9 500 euros, c'est-à-dire 8 fois celui d'Ecomor
42:04 et 25 fois celui de Madagascar.
42:07 Donc vous voyez qu'en termes d'attractivité, vous êtes au maximum.
42:10 Alors l'essentiel de l'immigration légale et illégale d'ailleurs
42:13 est comorienne. On en avait parlé il y a quasiment un an maintenant
42:16 parce que c'était déjà extrêmement compliqué.
42:19 Et vous avez une nouveauté d'immigration africaine
42:22 cette fois-ci, ces dernières années.
42:25 Donc vous avez une crise migratoire, économique évidemment,
42:28 une crise de développement à Mayotte.
42:31 Et la question de la sécurité qui s'ajoute, et là dans les revendications,
42:34 c'est très clair, d'autant plus que dans les violences,
42:37 l'immense majorité, mais là c'est vraiment une immense majorité
42:40 et des personnes qui passent devant la justice sont étrangers
42:43 qu'ils soient en situation régulière ou non.
42:46 Donc les deux questions sont liées dans la crise qui accourt.
42:49 Et depuis 2-3 ans, je vous disais,
42:52 il y a un mouvement originaire d'Afrique au départ de la Tanzanie
42:55 et vous avez une montée en puissance depuis 2018
42:58 de cette immigration africaine cette fois-ci.
43:01 Alors le député LR de Mayotte, qui s'appelle Mansour Kamardine,
43:05 lui accuse clairement l'État de s'être déchargé
43:08 sur les associations pour gérer la question migratoire.
43:11 Vous voyez qu'on est bien en France, il n'y a aucun doute.
43:14 En tout cas dans la gestion, il n'y a pas de problème.
43:17 Donc en gros, ces migrants quittent par les côtes de la Tanzanie,
43:20 ils sont pris en charge, ils arrivent au large des Comores
43:23 et là, depuis les Comores, ils prennent la route habituelle,
43:26 si je puis dire, de l'immigration vers Mayotte par le biais des Kwasa Kwasa,
43:29 les fameux, et donc les réseaux sont comoriens, parfois jusqu'en Tanzanie.
43:32 Donc les Comores ne leur suffisaient plus, ils vont chercher.
43:35 Alors évidemment, les migrants africains, comme comoriens d'ailleurs,
43:38 dans une certaine mesure, ils arrivent, ils demandent,
43:41 donc ils arrivent de manière clandestine, vous savez, le jeu de l'immigration régulière,
43:44 ce qui fait qu'ils arrivent sans que personne ne leur ait demandé de venir,
43:47 ni qu'ils aient demandé de venir, mais au moment où ils arrivent,
43:50 ils font une demande d'asile et donc là, ils sont considérés comme migrants réguliers,
43:53 puisque pendant le temps de votre demande d'asile, vous êtes migrant régulier,
43:56 puisque votre demande est en cours.
43:58 Et vous avez 60% d'admis à la demande d'asile,
44:01 40% non, et tout le monde reste, on est toujours en France.
44:05 Et tous visent la France à Mayotte, évidemment c'est la France qu'ils visent,
44:08 et non pas Mayotte, parce qu'ils rêvent tous de venir ensuite en Europe,
44:11 en métropole, et pourquoi pas ailleurs en Europe.
44:14 Mais à Mayotte, il y a une particularité, c'est que vous avez un titre de séjour territorialisé,
44:19 donc l'État français délivre un titre de séjour à certains de ses étrangers,
44:23 à condition qu'ils restent à Mayotte, en dépit total de l'opposition des Mahorais
44:28 à une immigration débordante depuis de nombreuses années.
44:32 Et mi-janvier, et on en arrive à la crise actuelle,
44:36 mi-janvier, les migrants africains cette fois-ci sont partis occuper l'unique stade territorial à Mayotte,
44:42 et le préfet a pris un arrêté, puisqu'ils sont quelques 2 000 quand même dans le stade,
44:46 et le préfet a pris un arrêté pour interdire et suspendre toute activité ou compétition sportive.
44:51 Là, ça a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase,
44:53 les Mahorais ont dit "ça suffit, en fait c'est notre stade, ça commence à bien faire",
44:57 et là vous avez une crise qui a commencé il y a 3 semaines,
45:01 et qui n'a fait que s'envenimer depuis 3 semaines avec une violence inquiétante.
45:06 - Inquiétante, que se passe-t-il depuis 3 semaines ?
45:09 Est-ce que le mouvement s'épuise ? Est-ce qu'il y a des réponses de la part du gouvernement ?
45:12 - Alors, initialement, les Mahorais ont eu une revendication majeure,
45:15 qui est la levée de ce séjour territorialisé, en gros ils s'adressent à l'État en disant
45:19 "vous voulez accorder des titres de séjour ? Bah pas à Mayotte", en réalité,
45:22 et par ailleurs, le renvoi des migrants illégaux, cette fois-ci dans leur pays d'origine,
45:26 et ça c'est pas nouveau du tout sur les Comores, c'est une revendication qui revient souvent.
45:31 Et ils demandaient, là, dans cette crise-là en plus, l'expulsion immédiate des migrants
45:36 dans leur stade, en l'occurrence à Mayotte.
45:39 Et la revendication, ça a mis un peu de temps à réagir, on va dire du côté de l'État,
45:43 en tout cas c'est ce qui se dit beaucoup à Mayotte,
45:45 et l'île s'est retrouvée complètement paralysée par un mouvement qui bloquait
45:48 notamment les routes et les approvisionnements.
45:50 Donc le préfet à Mayotte a fini par décider de libérer certains axes de l'île,
45:55 qui étaient bloqués par les manifestants, pour approvisionner les magasins,
45:58 pour approvisionner et pour permettre surtout la circulation des services d'urgence
46:02 qui ne passaient plus, vous avez eu des morts parce qu'il était impossible d'aller jusqu'à eux.
46:07 Et donc il y a eu des blessés pendant cette intervention, on va dire, des gendarmes à Mayotte,
46:14 et là le phénomène s'est amplifié, la colère a explosé, parce qu'ils ont dit
46:18 "mais ça fait des années et des années qu'on manifeste contre l'immigration
46:21 et contre l'insécurité qui est immense à Mayotte".
46:24 Et là, tout à coup, on veut récupérer notre stade et il y a des blessés chez nous.
46:27 Donc c'est vraiment ce discours du deux poids deux mesures qui a hanté ces manifestations,
46:32 si bien que les manifestants refusent désormais de s'adresser au préfet
46:36 et demandent l'arrivée d'un médiateur pour pouvoir régler la situation.
46:40 Alors évidemment, les gendarmes interviennent aussi sur les voyous,
46:44 et sur les coupeurs de route, et sur l'insécurité à Mayotte.
46:47 - Mais ils sont dépassés.
46:48 - Bah voilà, on découvre la même impuissance que parfois ailleurs,
46:52 et le but des manifestants, il est clair, bloquer, voire fermer les administrations de l'Etat
46:57 et les associations qui permettent cette immigration et qui l'encouragent.
47:02 Et donc on a eu, par exemple, ces derniers jours, des grosses échofourées devant le tribunal à Mayotte.
47:07 Et alors, pour répondre à la partie "est-ce qu'il y a des réponses du gouvernement?",
47:10 Gérald Darmanin devait se rendre à Mayotte au début de cette crise
47:14 quand a explosé en métropole la colère agricole, et donc Gérald Darmanin est resté en métropole.
47:20 Emmanuel Macron, on annonce régulièrement qu'il va y aller, mais personne ne sait quand.
47:23 Et Gabriel Attal a demandé le 25 janvier dernier l'évacuation du stade, du fameux stade,
47:29 tout en promettant une loi Mayotte, sans que personne ne sache exactement ce qu'il va y avoir dans cette loi.
47:35 On dit "ça va pas régler la question de la constitutionnalité", donc la question du droit du sol,
47:39 mais en revanche on pourrait se pencher sur les questions économiques ou de développement,
47:43 mais personne ne sait exactement ce qu'il y aurait dans cette loi Mayotte.
47:46 Est-ce que l'annonce est faite pour patienter ? Peut-être.
47:49 Alors, il y a quelques mois, nous avions déjà évoqué la situation à Mayotte,
47:53 alors que Gérald Darmanin lançait l'opération, que je ne peux pas citer, pour...
47:57 - Bombouchou ? - Bombouchou ?
47:59 Non, j'y arrive pas !
48:01 - La reprise ! - La voilà !
48:03 Pour démanteler les bidonvilles et faire repartir les migrants illégaux vers les comores.
48:08 Cela n'a donc finalement rien réglé.
48:10 Alors c'est vrai qu'il y a plusieurs... La première, l'opération Bombouchou,
48:14 en effet, donc il s'agissait de démanteler les bidonvilles dans lesquelles étaient beaucoup de Comoriens,
48:18 notamment illégaux, avec toutes les questions,
48:21 on retrouve les mêmes questions de laisser passer consulaires,
48:23 les mêmes questions de passage devant le juge administratif,
48:25 on se souvient, ça avait fait beaucoup de vagues,
48:27 et le phénomène africain, dont je vous parlais, qui est à l'origine de cette crise-là,
48:31 était beaucoup moins visible. Il existait déjà, mais il était moins visible.
48:34 L'idée de Bombouchou, souvenez-vous, elle avait été soutenue par l'immense majorité de la population mahoraise,
48:40 par tous les représentants élus de Mayotte,
48:43 et la mise en œuvre a été beaucoup plus compliquée.
48:46 Deux mois après le début de l'opération, il y avait une pacification visible, on va dire, dans l'île,
48:51 et d'ailleurs Gérald Darmanin s'en était beaucoup félicité,
48:54 mais depuis, il y a des réseaux qui ont réussi à se réorganiser,
48:57 vous savez la souplesse de ces réseaux, et par ailleurs,
48:59 alors là, je n'ai pas réussi à avoir la vérité, parce que j'ai eu tout le monde et tout est contradictoire,
49:03 mais le député Mansour Kamardine, qui est à DLR et qui est à Mayotte,
49:06 explique qu'au moment des émeutes urbaines en métropole,
49:10 il y a des gendarmes qui ont été rappelés en métropole à ce moment-là,
49:15 et que ça a laissé un peu de vide,
49:17 ce que Beauvau dément absolument en disant "il y a toujours beaucoup de gendarmes à Mayotte".
49:21 Je donne les deux versions, mais c'était impossible de trancher entre les deux, apparemment.
49:25 Donc je vous tiendrai au courant si j'en apprends plus ces prochains jours.
49:29 Et en tout cas, ce qui est sûr, c'est que l'opération, aujourd'hui,
49:32 on voit bien qu'elle n'a pas le succès escompté,
49:34 parce qu'on est passé sur un autre sujet, le fameux stade de foot.
49:37 Donc là, on avait 2000 personnes à peu près, je vous le disais.
49:39 Le 25 janvier dernier, Gabriel Attal ordonne l'évacuation immédiate du stade.
49:42 Vous avez quelques irréguliers qui ont été renvoyés dans leur pays d'origine,
49:45 40 personnes réguliers, c'est-à-dire en cours de demande d'études,
49:50 de leur demande d'asile, qui ont été conduits en métropole, pour libérer un peu,
49:54 et une centaine qui devraient, dans les jours prochains,
49:56 ce que dit le préfet, revenir en métropole aussi.
49:59 Et voilà, il reste un peu plus d'un millier, aujourd'hui, de personnes dans le stade,
50:04 sans qu'on sache exactement.
50:06 Et ensuite, revient ce que vous le disiez, en deux mots,
50:09 la question du droit du sol, dans la loi Immigration 2018.
50:12 Alors, c'était sur proposition d'un sénateur LREM de Mayotte,
50:16 contre l'avis du gouvernement à l'époque.
50:18 C'est quand même important de le préciser.
50:20 Ça avait été un peu durci, c'est-à-dire qu'il fallait 3 mois,
50:23 avant la naissance, de présence régulière sur Mayotte, d'un des deux parents.
50:26 Là, Gérald Darmanin dit "il faut un changement de constitution",
50:29 et, je le cite, "notre volonté est de faire en sorte que les deux parents
50:32 doivent être français ou réguliers,
50:34 et que ce soit plus d'un an avant votre naissance".
50:39 Simplement, Gérald Darmanin, au moment où il fait cette annonce,
50:41 précise que, comme il faut une réforme constitutionnelle,
50:43 c'est entre les mains d'Emmanuel Macron,
50:46 qui, lui, n'a pas dit un mot sur ce sujet, en tout cas, pas récemment.
50:49 Comme quoi, quand rien ne va plus, on revient à la réforme du droit du sol.
50:52 Ah oui, ça.
50:53 Merci beaucoup pour cette analyse précise.
50:56 Vous nous direz, dans un instant, Florian Tardif,
50:59 si Marie Guevenou, qui est pressentie pour être ministre déléguée à l'Outre-mer,
51:04 saurait prendre ce dossier en main, parce que l'Outre-mer,
51:06 on a l'impression, honnêtement, que l'Outre-mer est abandonnée.
51:09 Mais on en parle, on essaie de terminer avec vous, Mathieu.
51:13 À Bordeaux, Mathieu, la Maison des Jeunes et de la Culture
51:16 a programmé, dans le cadre des prochaines vacances scolaires de février,
51:19 un stage pour permettre aux jeunes de s'ouvrir au monde des drag queens.
51:24 Faut-il s'en surprendre?
51:26 Non, c'est la tendance lourde de l'époque
51:28 de chercher à déstabiliser l'identité psychique et sexuelle des plus jeunes
51:32 pour les convaincre, globalement, d'embrasser la théorie du genre,
51:35 qui fait en sorte que chacun décide que son ressenti de genre
51:38 est plus important que son sexe biologique,
51:40 qui est traité, désormais, comme une forme de...
51:42 Le corps est une carcasse réactionnaire dont on devrait se délivrer.
51:45 Donc, qu'est-ce qu'il faut faire pour ça?
51:47 Il faut convaincre la jeune génération, à travers des stages, des expériences,
51:52 d'embrasser cette théorie du genre concrètement.
51:55 Et de quelle manière, donc, on l'a dit, un atelier pour les jeunes de 11 à 15 ans?
51:59 11 à 15 ans, pour les initiés au monde des drag queens.
52:03 De quelle manière? Drag queens, je le rappelle,
52:05 c'est les hommes qui se déguisent en femmes hyper sexualisées.
52:08 Ça appartient au monde de la nuit.
52:10 Normalement, la drag queen, on la fréquente davantage
52:12 à 2 heures du matin dans un cabaret un peu étrange
52:15 dans la vie concrète des enfants de 11 à 15 ans.
52:17 Je dis ça, mais vous savez, moi, je suis très réac.
52:19 Ensuite, qu'est-ce qu'on doit faire, ce jeune de 11 à 15 ans?
52:22 - Petite parenthèse, à quel âge avez-vous vu une drag queen pour la première fois?
52:25 - Je vais prendre le temps.
52:27 - À la télévision, déjà, pour commencer, et récemment?
52:30 - Non, mais c'est vrai.
52:31 - C'était pas à Montréal.
52:33 - Ah oui? Ah bah bravo!
52:35 - Vous vous imitez?
52:37 - Je n'ai jamais posé la question, donc je ne saurais pas vous répondre.
52:40 - Alors, qu'est-ce qu'il doit faire?
52:42 - Un jeune homme, je ne sais pas, un petit,
52:44 on lui prête le nom qu'on veut, il a 12 ans,
52:46 il doit prendre un nom de drag, ça s'appelle Barbara.
52:48 - Eh, Barbara!
52:50 - Pourquoi? Parce que c'est le nom d'une drag queen très connue à Montréal,
52:52 je le précise.
52:53 - Ah, mais d'accord.
52:54 - Bien sûr, Barbada, pardon.
52:55 Un genre, donc choisir son genre, un code,
52:57 mais aussi, mais aussi, il faut réfléchir,
53:00 dans le cadre de ce stage, sur le genre,
53:03 les codes, les stéréotypes, et comment on joue la drag queen,
53:06 donc comment on déconstruit sa propre identité sexuelle.
53:09 Ça va encore plus loin, il faut apprendre à développer,
53:12 à défiler avec les talons appropriés,
53:14 parce qu'il faut quand même se comporter en drag queen de luxe,
53:16 et il faut développer le regard approprié.
53:19 Alors, juste pour que ce soit clair, 11 à 15 ans,
53:22 regard approprié pour des enfants,
53:24 donc c'est de l'hypersexualisation des enfants, on s'entend,
53:27 le regard approprié d'une drag queen, normalement,
53:29 c'est fait pour exciter les gens dans la salle.
53:31 Alors là, on dit ça à une gamine de 12 ans,
53:33 soit la drag queen excite les gens avec le regard approprié,
53:35 sur tes talons hauts, et en même temps,
53:37 on déconstruit ton identité de genre.
53:39 Devant tout cela, qu'est-ce qu'on voit?
53:41 Et pourtant, c'est banal, pourtant c'est ça, la norme aujourd'hui.
53:44 Moi, je suis devant cela, je suis scandalisé,
53:46 mais je suis en ces matières un fossile,
53:48 je suis un fusil le bel au temps de la révolution technologique.
53:51 Qu'est-ce que j'entends par là?
53:53 C'est qu'on nous dit de l'objectif,
53:55 il faut déconstruire généralement l'identité de genre des enfants.
53:57 C'est présent à l'école, c'est un objectif.
53:59 Et les parents s'y opposent, en passant, il y a une pétition,
54:02 et que disent les parents?
54:04 « Laissez la paix aux enfants, s'il vous plaît »,
54:06 mais eux aussi sont réacs.
54:08 - Alors, cette controverse, Mathieu Bocoté,
54:10 touche à la question de l'identité de genre, vous le disiez.
54:13 Une controverse semblable passionne aussi les Canadiens.
54:16 Rappelons qu'il y a une pétition, vous l'avez dit,
54:18 pour Bordeaux, Mérignac et les Canadiens.
54:20 - Ça se passe en Alberta, qui est une province dans l'ouest du Canada.
54:23 La première ministre, Daniel Smith, a dit...
54:26 a légiféré pour limiter les opérations
54:29 de changement de sexe définitif et irréversible
54:32 chez les mineurs.
54:34 Donc, globalement, qu'est-ce qu'il dit?
54:36 « Interdire la chirurgie de changement de sexe
54:38 pour les personnes de 17 ans et moins.
54:40 Interdire les inhibiteurs de puberté et l'hormonothérapie
54:43 au fin d'une intervention chirurgicale pour changer de sexe
54:46 pour toute personne de 15 ans et moins,
54:48 à moins qu'elle ait déjà commencé la procédure.
54:50 Aussi, aussi, les élèves de 15 ans et moins
54:52 qui souhaitent changer le nom de pronom à l'école
54:54 devront d'abord obtenir le consentement parental. »
54:56 Ça, on est proche du fascisme.
54:58 « Et par ailleurs, les élèves de 16 ans et 17 ans
55:00 n'auront pas besoin du consentement parental,
55:02 mais les parents devront être informés.
55:04 Et participation limitée pour les transgenres masculins
55:07 au sport féminin. »
55:09 Devant tout cela, qu'est-ce qu'on voit?
55:11 Elle nous dit d'Anne-Helene Smith, la première ministre de l'Alberta,
55:13 il s'agit seulement de protéger les enfants.
55:15 C'est-à-dire qu'il est normal qu'une adolescence
55:17 questionne son identité, mais normalement,
55:19 on se questionne en se disant « est-ce que je porte une casquette
55:21 ou la chemise ou non déboutonnée ou non bleue chemise verte? »
55:24 Là, c'est pas ça du tout.
55:26 On pousse la jeune génération à travers une forme
55:28 de sexisme biologique très présente sur les réseaux sociaux.
55:30 On les invite à changer de sexe, littéralement.
55:33 Notez qu'on appelle ça des opérations d'affirmation de genre
55:35 plutôt que de changement de sexe, parce que le ressenti
55:37 est plus important que la vérité anatomique.
55:39 Quoi qu'il en soit, Justin Trudeau,
55:41 le premier ministre du Canada, s'y oppose.
55:43 Il voit une attaque contre la communauté trans.
55:45 Quant à moi, c'est ma petite prédiction.
55:47 Si un jour, vous vous opposez à ce que votre enfant
55:49 change d'identité de genre et change de sexe
55:51 à l'âge de 13 ou 14 ans, eh bien, on vous accusera
55:53 très probablement, j'en suis certain, de maltraitance parentale.
55:55 Et ce que l'on critique à travers ça,
55:57 c'est une société parentale qui doit tomber devant
55:59 l'autorité des activistes du genre radicaux.
56:01 Et si je ne me trompe pas, en Écosse,
56:03 on est menacé de 7 ans de prison.
56:05 Mais bien sûr, ça progresse partout.
56:07 La société va bien.
56:09 Restons entre nous, là, juste comme ça.
56:11 On a l'impression que...
56:13 Là, ça va encore.
56:15 Un dernier point pour terminer cette émission
56:17 sur le remaniement.
56:19 Est-ce que le communiqué officiel est tombé ?
56:21 Toujours pas tombé.
56:23 Mais ils s'attendent peut-être qu'on ait la liste complète
56:25 de ce qui s'est passé.
56:27 - Je vais vous donner un peu plus pour pouvoir la communiquer.
56:29 On a quasiment la liste complète.
56:31 - C'est nous à la liste complète.
56:33 Et vous avez 1 minute 30 pour nous la rappeler.
56:35 - On retient tout d'abord le fait qu'Amelie Houdet
56:37 à Castera récupère son poste d'origine
56:41 n'est plus à la tête du ministère de l'Éducation nationale
56:43 et rétrogradé, entre guillemets,
56:45 et devient ministre en charge des sports
56:47 et des Jeux Olympiques.
56:49 C'est Nicole Belloubet, ancienne garde d'Esso
56:51 au tout début du premier quinquennat
56:53 d'Emmanuel Macron, qui récupère ce portefeuille.
56:55 Elle devient la nouvelle ministre de l'Éducation nationale.
56:57 - Rappelons qu'elle a été professeure,
56:59 proviseure, elle connaît aussi le projet.
57:01 - Elle a été professeure, elle a été effectivement
57:03 à la tête notamment de l'Académie de Limoges,
57:05 il me semble, de Toulouse,
57:07 ancienne membre du Conseil constitutionnel, etc.
57:09 Et ce qui est à noter, tout de même,
57:11 puisqu'il y a énormément de ministres de gauche
57:13 qui ont été débarqués,
57:15 qu'elle est issue de la gauche, du Parti socialiste.
57:17 Elle a été adhérente au PS, je crois,
57:19 pendant une trentaine d'années, entre 1983 et 2013.
57:21 Sinon, il y a énormément de députés
57:23 macronistes
57:25 qui font leur entrée.
57:27 Quand je dis macronistes,
57:29 c'est Renaissance, Horizons ou Modem.
57:31 A citer, par exemple,
57:33 Marie Guevenoue, Marina Ferreri,
57:35 Frédéric Velletout,
57:37 Guillaume Gasparian.
57:39 Donc voilà, c'est peut-être des noms
57:41 qui ne vous disent rien,
57:43 mais ce sont des fidèles.
57:45 Non, mais on a...
57:47 Tout à l'heure, on parlait de Nicole Velloubet,
57:49 qui est tout de même un choix
57:51 qui a surpris,
57:53 y compris au sein de la majorité.
57:55 C'est vrai que des inconnus remplacent des inconnus.
57:57 Il y a peut-être certains sortants que vous découvrez,
57:59 également, vous, qui nous regardez ce soir.
58:01 Mais ce qu'on peut noter,
58:03 c'est que la loyauté a été récompensée
58:05 ce soir, puisque Nicole Velloubet
58:07 était très loyale lorsqu'elle était
58:09 à la tête du ministère de la Justice.
58:11 Et peut-être, et on en parlera
58:13 très certainement, ce qui est à noter
58:15 également, c'est que Sabrina Agresti-Roubach,
58:17 qui était secrétaire d'État
58:19 à la Citoyenneté et à la Ville,
58:21 récupère un portefeuille, celui de l'intégration.
58:23 Et c'est intéressant,
58:25 puisqu'il faut remonter
58:27 à l'époque de Nicolas Sarkozy
58:29 pour avoir un grand ministère
58:31 de l'intégration et de l'immigration.
58:33 - Il faudra suivre en tout ça.
58:35 Merci, notre cinquième mousquetaire du soir.
58:37 C'était un plaisir de vous avoir. Merci à tous.
58:39 Tout de suite, Pascal Praud pour l'heure des Pondes 2.
58:41 Merci à tous.
58:43 Merci à tous !