Face à l'Info (Émission du 27/02/2024)

  • il y a 8 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 19h, c'est l'heure, ébullition sur le plateau.
00:00:03 Comment allez-vous ?
00:00:04 Très bien !
00:00:05 Je vois que tout le monde est en forme pour cette émission.
00:00:08 Beaucoup de sujets ce soir, mais d'abord l'info.
00:00:11 Simon Guélin, bonsoir.
00:00:12 Bonsoir, chère Christine.
00:00:13 Et bonsoir à tous.
00:00:14 La sortie du nouveau film de Jacques Douaillon est reportée.
00:00:17 Cela fait suite bien sûr aux accusations pour violences sexuelles
00:00:20 par plusieurs actrices, notamment Judith Gaudrech.
00:00:23 Le film du réalisateur CE2 devait sortir en salle le 27 mars prochain.
00:00:28 Gabriel Attal déambule depuis ce matin dans les allées du salon de l'agriculture.
00:00:32 Une visite du Premier ministre qui se déroule dans le calme,
00:00:35 trois jours après celle très mouvementée du chef de l'État, Porte de Versailles.
00:00:39 Le chef du gouvernement a accusé Marine Le Pen et Jordane Bardella
00:00:43 d'être les passagers clandestins de cette crise agricole.
00:00:46 Et puis le Qatar, dite oeuvrée pour une trêve à Gaza avant le Ramadan,
00:00:49 qui débute le 10 mars prochain.
00:00:51 L'émir du Qatar débute aujourd'hui une visite d'État de deux jours en France,
00:00:55 centrée sur la libération des otages et la relance du processus
00:00:58 pour la création d'un État palestinien.
00:01:00 Avec les États-Unis et l'Égypte, le Qatar joue le rôle de médiateur
00:01:03 entre Israël et l'organisation terroriste du Hamas.
00:01:07 Merci Simon Guélin pour ces informations.
00:01:11 Au sommaire ce soir, personne ne comprend ce qui se passe en ce moment.
00:01:17 La France s'est réveillée avec la peur, la peur d'une guerre avec la Russie,
00:01:21 la crainte de l'envoi de troupes en Ukraine,
00:01:23 après les propos du chef de l'État, rien ne doit être exclu.
00:01:27 Une ambiguïté déclinée sur la journée, un recadrage de pays européens,
00:01:31 une réponse claire de Poutine et un embarras au sein des troupes de la majorité.
00:01:35 Mais ce sont les troupes de Marine Le Pen qui ont été visées aujourd'hui
00:01:39 car Gabriel Attal, l'édito de Mathieu Boccotti.
00:01:43 C'est un camouflet donc pour l'Élysée.
00:01:45 Le chancelier allemand déclare qu'il n'y aura pas de troupes terrestres
00:01:48 des pays de l'OTAN ou de l'Union Européenne en Ukraine.
00:01:51 Madrid, Londres, Berlin, ceux à la même tonalité, Moscou, critiquent.
00:01:55 Une agitation médiatique pour dissimuler les carences de l'Occident
00:01:59 qui n'est pas en mesure de livrer des armes à l'Ukraine.
00:02:02 Une question ce soir, alors qu'Emmanuel Macron a évoqué à plusieurs reprises
00:02:06 les attaques de la Russie, en quoi la Russie nous menace-t-elle ?
00:02:10 L'analyse de Dimitri Pavlenko.
00:02:13 Les gens se regardent vivre, n'osent plus rien faire,
00:02:17 se reprochent de faire des choses, font des lois pour empêcher de dire des choses.
00:02:23 Propos de Sylvain Tesson, l'écrivain, quelques semaines après la polémique
00:02:27 qu'il avait rattrapée à fustiger dans l'émission Le Figaro de la nuit,
00:02:32 les travers d'une société qui risque de faire disparaître la liberté d'être joyeux.
00:02:37 En quoi notre société qui fait des lois pour empêcher de dire des choses
00:02:41 veut-elle faire disparaître notre joie ?
00:02:44 Le regard de Marc Menon.
00:02:46 Maïlis, 18 ans, tué à coups de couteau dans le Val-de-Marne il y a deux semaines.
00:02:52 Hier, Roselys en-Essonne, une femme de 100 ans, a eu le mérus fracturé
00:02:57 après s'être fait arracher son sac à main.
00:02:59 Chut ! Il ne faut pas parler de ces simples faits divers qu'on entend ici ou là.
00:03:05 Mais ce matin sur CNews, le criminologue Alain Bauer
00:03:09 affirmait que quand l'État se retire, la violence s'installe.
00:03:14 En quoi peut-on décrypter ce constat ?
00:03:18 En quoi a-t-il raison le décryptage de Charlotte Dornelas ?
00:03:21 Et puis à Rennes, alors qu'un gymnase a été transformé en mosquée par la mairie socialiste,
00:03:27 en attendant la construction d'une mosquée géante sur le terrain municipal,
00:03:31 des habitants s'interrogent pourquoi le gymnase n'est-il pas réservé au sport ?
00:03:36 Pourquoi des statues chrétiennes sont déboulonnées au nom de la laïcité
00:03:41 mais des équipements publics ne respectent pas la laïcité ?
00:03:44 Faut-il s'y habituer ?
00:03:46 Les dites-tout de Mathieu Bocquete.
00:03:48 Une heure pour prendre un peu de hauteur avec nos mousquetaires. C'est parti !
00:03:52 Ce soir, quasiment plus personne ne parle des agriculteurs
00:04:08 et ce soir, quasiment plus personne ne parle de la crise agricole.
00:04:12 On parle de la guerre, on parle de menaces de guerre.
00:04:15 On en parle avec vous Mathieu dans un instant, mais d'abord,
00:04:18 cet échange à l'Assemblée nationale.
00:04:20 Le Premier ministre répondait à Marine Le Pen qui s'inquiétait de la guerre avec Moscou.
00:04:25 Si vous aviez été élue en 2022, Madame Le Pen,
00:04:29 on ne serait pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens pour se défendre,
00:04:32 on serait en train de fournir des armes à la Russie pour écraser les Ukrainiens.
00:04:35 C'est ça la réalité, c'était dans votre programme.
00:04:38 Madame la Présidente Le Pen, vous m'interrogez sur...
00:04:43 Vous m'interrogez sur une hypothèse de soldats français ou européens sur le sol ukrainien.
00:04:48 Mais je vais vous le dire Madame Le Pen,
00:04:50 quand on lit les enquêtes qui sont réalisées, encore celles du Washington Post le 30 décembre dernier,
00:04:55 il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays.
00:04:59 Je parle de vous et de vos troupes Madame Le Pen.
00:05:03 Votre réaction d'abord Mathieu Boncôté à ces propos de Gabriel Attal.
00:05:08 Deux choses. Pour un moment, j'aime beaucoup le théâtre, donc j'ai apprécié.
00:05:11 Ensuite, ce qui m'étonne, c'est que Gabriel Attal, il y a deux ou trois semaines,
00:05:15 explique que le RN et les autres partis présents dans l'Assemblée nationale sont dans l'arc républicain.
00:05:20 Mais là, ce que je constate, il y aurait dans l'arc républicain un parti déloyal à la France,
00:05:25 un parti de traître à la France, un parti de vendu à Moscou dans l'arc républicain.
00:05:31 Alors, je me suis dit à quoi sert l'arc républicain s'il permet d'intégrer des traîtres vendus à Moscou.
00:05:36 Je ne comprends plus. Mais c'est du théâtre, oui, effectivement.
00:05:39 Effectivement, on ne comprend pas ce qui s'est passé tout au long de la journée.
00:05:42 On va remonter un peu le fil de ce qui s'est passé dans la journée.
00:05:45 Emmanuel Macron, à la suite de la conférence internationale consacrée au soutien à l'Ukraine,
00:05:50 a affirmé que rien ne doit être exclu pour l'aider et empêcher la Russie de l'emporter dans cette guerre.
00:05:58 La formule a surpris, plusieurs ont sursauté.
00:06:02 Tout a répondu le président de la République qui n'exclu pas l'envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien.
00:06:09 C'est intéressant parce que Kev a applaudi ce soir quand même l'envoi de troupes.
00:06:13 Mais que comprendre, Mathieu Bocoté, de cette déclaration ?
00:06:16 Qu'il esclare à une intensification de la guerre. Tout le monde a été surpris.
00:06:19 Alors, j'examine d'abord quelques hypothèses avant d'entrer dans le cœur du propos.
00:06:24 On se souvient qu'Emmanuel Macron, à l'occasion, s'est permis des déclarations en matière de politique internationale ou étrangère
00:06:30 qui n'ont pas été suivies de conséquences, mais qui témoignaient d'un esprit quelque peu original dans ce qu'il proposait.
00:06:37 On se souvient, il y a quelques semaines à peine, lorsqu'il dit « pour vaincre le Hamas, on pourrait faire une coalition internationale semblable à celle pour vaincre Daesh ».
00:06:46 Bon, ça n'a pas eu de suite, mais c'est une proposition quelque peu étonnante.
00:06:50 Donc, est-ce que ça relevait de cela ? Est-ce que, par ailleurs, on est dans une déclaration, comme plusieurs l'ont suggéré, tactique,
00:06:57 pour détourner l'attention de la politique intérieure et projeter l'attention vers la politique étrangère ?
00:07:03 Donc, vous l'avez dit très justement, oubliez les agriculteurs, ils ne sont plus sur le radar pour une raison simple.
00:07:09 Si la France est au seuil d'une guerre, si la France risque d'envoyer ses soldats en Ukraine,
00:07:15 effectivement, la question des agriculteurs est ramenée au second plan.
00:07:19 S'agit-il d'une forme de tactique ? Ce n'est pas inimaginable, mais prenons au sérieux néanmoins le propos du président,
00:07:25 parce que c'est une déclaration forte, très forte, qu'il a faite à ce moment.
00:07:30 Qu'est-ce qu'on peut comprendre si on décide de prendre au sérieux l'idée qu'il peut envoyer ?
00:07:34 Tout est possible, ça veut dire l'envoi de troupes au sol.
00:07:38 Tout est possible, ça veut dire l'utilisation de l'armée française contre la Russie.
00:07:43 Tout est possible, ça intègre l'élément nucléaire, soit dit en passant.
00:07:46 À moins que le nucléaire ne soit pas dans le tout. Mais dans ce cas-là, le tout n'est pas le tout.
00:07:50 On laisse de côté la logique.
00:07:52 Alors, ce qui est certain, c'est qu'une partie, par ailleurs, des élites européennes,
00:07:56 je ne dis pas que c'est le cas d'Emmanuel Macron, mais d'autres personnes cherchent depuis,
00:08:00 ont vu en fait, depuis deux ans, dans la guerre en Ukraine, une forme d'occasion
00:08:06 pour être capable d'accélérer la construction de l'Union européenne.
00:08:10 C'est-à-dire, plus la guerre s'intensifiait là-bas, plus il y avait nécessité d'accélérer le transfert de souveraineté
00:08:16 vers les institutions de l'Union européenne, pour construire l'Europe.
00:08:19 Autrement dit, la guerre en Ukraine permettrait de construire l'Europe devant le grand ennemi nécessaire,
00:08:24 la Russie, qui justifierait une forme de fédéralisation active de l'Europe.
00:08:28 On a compris, bien qu'elle ne l'ait jamais dit dans ses mots, que c'est la logique de Mme von der Leyen.
00:08:33 Pour Mme von der Leyen, la guerre en Ukraine, et là j'utilise la formule de notre,
00:08:36 est une divine surprise qui permet justement d'accélérer la construction de l'Europe.
00:08:42 On pourrait dire, pour emprunter aussi la formule de notre,
00:08:45 que ça permet le grand bond en avant dans la construction européenne.
00:08:49 Donc ce qui est certain, c'est que pour une partie des élites européennes, on s'attend.
00:08:53 Évidemment, au fond de même, ils pleurent les morts de la guerre d'Ukraine,
00:08:55 mais ils se disent qu'il faut s'emparer des événements historiques pour accomplir les grands destins.
00:09:00 Il faut s'emparer des événements inattendus, la guerre d'Ukraine,
00:09:03 pour permettre à une civilisation d'avancer, et dans leur esprit,
00:09:07 l'avancement de la civilisation, c'est toujours plus d'Europe intégrée.
00:09:10 Donc n'oublions pas que ça fait partie du calcul.
00:09:13 Il y a les Américains aussi, là-dedans, il ne faut pas les oublier.
00:09:16 Les Américains qui, et c'était depuis un temps, détournaient de l'Europe pour se tourner vers l'Asie,
00:09:21 mais là ils ont eu une... et je ne dis pas qu'ils sont à l'origine de cette guerre,
00:09:24 je dis qu'une fois que la guerre est arrivée, ils en ont profité.
00:09:27 Ils ont soufflé sur les braises.
00:09:28 Ce qui est certain, c'est qu'une fois qu'ils ont soufflé sur les braises,
00:09:30 une fois que l'invasion a eu lieu, c'était l'occasion pour eux de réactiver
00:09:34 une organisation frappée de mort cérébrale, je cite ici Emmanuel Macron, qui est l'OTAN,
00:09:38 pour être capable de restaurer, de renforcer leur présence en Europe,
00:09:43 en ayant un rôle particulièrement intense sur le vieux continent.
00:09:46 Donc les Américains pouvaient revenir en Europe à peu de frais,
00:09:49 en poursuivant une forme d'affrontement, parce que les Américains sont divisés en plusieurs tendances,
00:09:53 il ne faut pas se tromper.
00:09:54 Mais il y a une tendance néo-conservatrice, j'y reviendrai,
00:09:57 qui n'a jamais fait son deuil de la guerre froide,
00:10:00 et qui considère que la Russie demeure l'ennemi principal.
00:10:03 On a pu l'entendre pendant longtemps, de nombreuses rapprises ces dernières années.
00:10:07 Donc pour eux, il y a cette idée que la guerre en Ukraine, c'est l'occasion de revenir en Europe.
00:10:13 J'ajoute une chose, et là c'est très important, il y a les élections américaines dans quelques mois,
00:10:17 plusieurs redoutent que si Trump est élu, ça va changer la politique par rapport à l'Ukraine.
00:10:23 Dès lors, on peut comprendre qu'une partie des élites américaines
00:10:26 voudrait engager le plus possible les États-Unis dans ce conflit,
00:10:30 ils veulent accélérer les choses pour les rendre irréversibles au cas où Trump s'emparerait de la présidence.
00:10:36 Ça fait partie du calcul.
00:10:38 Et j'y reviens, donc on ne puisse plus revenir en arrière.
00:10:41 Et j'y reviens, il y a la tendance néo-conservatrice qu'on a connue au début des années 2000,
00:10:46 qui demeure très forte, quoi qu'on en dise,
00:10:48 et qui a cette idée d'une grande croisade démocratique.
00:10:50 Je reviendrai en fin d'édito, mais globalement il y a cette idée que
00:10:53 c'est la paix dans le monde, ne se rassurer que s'il y a des démocraties partout.
00:10:57 Et dès lors, il faut mener une guerre jusqu'au bout contre le tyran, dans ce cas-là Vladimir Poutine,
00:11:03 qui empêcherait la démocratie de fleurir partout en Europe de l'Est.
00:11:06 Et dès lors, une guerre d'émancipation démocratique serait possible
00:11:10 pour être capable de faire tomber le tyran.
00:11:12 Donc tous ces éléments se conjuguent pour comprendre la déclaration d'Emmanuel Macron aujourd'hui.
00:11:16 Il reste à voir dans quelle mesure lui-même tire des conséquences de sa déclaration.
00:11:20 On se posera beaucoup de questions aussi avec Dimitri Pavlenko dans un instant.
00:11:24 Mais ces derniers temps, on parle, Mathieu Bocoté, de l'avantage russe sur le terrain.
00:11:30 N'est-il pas hasardeux de plaider pour une intervention militaire à ce moment ?
00:11:35 Pour le dire ainsi, hasardeux me semble le bon mot.
00:11:38 Alors il faut comprendre, c'est toujours difficile de savoir ce qui se passe sur le terrain.
00:11:41 On n'est pas assez au début, on pensait que la Russie emporterait tout.
00:11:44 Finalement ce n'est pas le cas, la résistance admirable des Ukrainiens
00:11:47 a fait en sorte que les Russes n'ont pas pu avancer, ils ne sont pas emparés de Kiev au début.
00:11:51 Ensuite on a dit avantage Ukraine, avantage Russie, avantage Ukraine, avantage Russie.
00:11:55 On ne sait plus trop, mais là ce qu'on sait ces derniers temps, et tous en conviennent,
00:11:59 c'est qu'il y a un avantage Russie sur le terrain.
00:12:01 Un avantage Russie qui n'est pas un détail.
00:12:04 Dès lors, si les Européens, si les Occidentaux, si l'OTAN,
00:12:08 parce que le bras militaire dit que l'Occident c'est l'OTAN,
00:12:12 eh bien si l'OTAN décide d'aller sur le terrain à ce moment-ci,
00:12:16 je vais juste dire concrètement ce que ça veut dire.
00:12:18 Ça veut dire que les soldats français, ça veut dire que les soldats allemands,
00:12:21 on verra, c'est pas grave si les Allemands ont dit qu'ils n'étaient pas d'accord,
00:12:23 mais les soldats américains, les soldats canadiens, les soldats espagnols,
00:12:26 les soldats italiens, avec leur uniforme, vont finir par tirer sur des soldats russes
00:12:31 qui tireront sur eux. Il faut juste savoir.
00:12:33 Donc dans les faits, on n'est plus dans une guerre proxy, comme on dit,
00:12:37 on n'est plus dans une guerre avec une figure qui s'interpose,
00:12:42 on est dans une guerre directe entre l'OTAN et la Russie.
00:12:47 On comprend qu'une telle guerre repose sur, je dirais, un oubli.
00:12:53 Je reviendrai dans un instant, mais est-ce qu'on est au courant
00:12:55 qu'à partir du moment où il y a un affrontement direct,
00:12:57 la fonction d'un système international qui fonctionne,
00:13:00 c'est de faire en sorte qu'une guerre locale demeure locale,
00:13:03 qu'une guerre régionale demeure régionale, qu'elle ne s'étende pas.
00:13:07 Est-ce qu'on est conscient que le jour où les armées de l'OTAN et la Russie
00:13:11 affrontent directement sur le territoire ukrainien,
00:13:13 est-ce qu'on est conscient qu'à partir de là, il n'y a plus aucune limite
00:13:17 à la montée aux extrêmes dont parlait Klaus Witz,
00:13:19 il n'y a plus aucune limite à la mondialisation du conflit,
00:13:22 avec une puissance. La Russie, qui, rappelons-le,
00:13:24 de Bigon en a parlé récemment, a changé sa doctrine d'utilisation
00:13:28 de l'arme nucléaire pour légitimer l'utilisation de l'arme nucléaire
00:13:32 tactique sur le combat. Donc on passe de l'univers
00:13:35 de la destruction mutuelle assurée, ça c'est l'univers de la guerre froide.
00:13:38 Donc on peut tellement détruire la planète au grand complet,
00:13:41 c'est une guerre nucléaire, que mieux vaut ne pas le faire.
00:13:43 À une utilisation tactique de la guerre nucléaire en Europe.
00:13:47 Donc là, sachez que c'est dans la tête des Russes aujourd'hui.
00:13:50 Ce n'est pas un détail. Ensuite, il y a une grande leçon,
00:13:53 je pense qu'une légèreté incroyable des dirigeants occidentaux
00:13:55 en ce moment, quels qu'ils soient, ils ont oublié la leçon
00:13:57 de la Première Guerre mondiale. C'est-à-dire que la Première Guerre
00:14:01 aurait dû être un conflit assez limité. Mais par un jeu d'alliances
00:14:05 qui s'emboîte les unes les autres, au final, l'Occident commence
00:14:08 en 14-18 son suicide. C'est le suicide occidental qui commence
00:14:12 vraiment en 14-18 à ce moment-là. Et ceux qui aujourd'hui se disent,
00:14:15 puis j'insiste, je comprends la position des Baltes,
00:14:18 je comprends la position des Polonais, j'ai toute ma sympathie
00:14:20 du monde pour eux, et très peu pour ceux qui les menacent, les Russes.
00:14:23 Mais je dis, si, imaginons une attaque russe qui décide de frapper
00:14:26 la Pologne, ou même l'Ukraine dans les circonstances,
00:14:29 l'Ukraine, même pas des membres de l'OTAN, eh bien par jeu d'alliances,
00:14:32 on peut s'imaginer à ce que les blindés qui rentrent quelque part
00:14:35 dans les Pays-Baltes, ou des blindés qui vont trop loin en Ukraine,
00:14:38 et il y a une contre-attaque ensuite de la part des armées de l'OTAN,
00:14:41 eh bien tout ça peut entraîner un conflit mondialisé.
00:14:44 Je pense qu'un manque de sérieux à travers tout cela,
00:14:47 je ne suis pas certain que nos sociétés soient prêtes
00:14:49 pour cette mobilisation totale.
00:14:51 - Et il y a un mot qu'on n'entend pas, Mathieu Bocoté, la paix.
00:14:53 - Ah bien oui.
00:14:55 - La paix a-t-elle encore un sens dans le présent contexte?
00:14:57 Que voudrait dire faire la paix?
00:14:59 - Alors j'y reviens parce que c'est essentiel,
00:15:01 il y a deux conceptions de la paix, il y en aura en plusieurs,
00:15:03 mais deux vraiment qu'on peut distinguer dans le présent contexte.
00:15:06 Il y a la paix américaine, version 20e siècle.
00:15:08 Qu'est-ce que la paix américaine?
00:15:10 C'est l'idée de la capitulation sans condition du régime jugé mauvais.
00:15:14 Donc on l'a appliqué au moment de la première guerre,
00:15:16 et de la deuxième guerre, au moment de la deuxième on pouvait comprendre.
00:15:19 C'est que cette idée qu'on ne peut pas faire la paix
00:15:21 ou trouver des concessions avec un régime fondamentalement toxique
00:15:24 et belligène qui répand partout dans la région et dans le monde de la guerre,
00:15:28 donc il faut abattre le vilain, abattre le tyran,
00:15:31 faire tomber son régime, et faisant tomber le régime,
00:15:34 et bien dès lors il y a une forme, les conditions de la paix universelle
00:15:37 pourraient fleurir, une démocratie émergerait,
00:15:39 les démocraties ne se font pas la guerre entre elles, dit-on.
00:15:41 Donc ça c'est la logique du 20e siècle.
00:15:43 Mais ça présuppose une chose, si je peux me permettre,
00:15:45 c'est de faire tomber Poutine,
00:15:47 qu'on m'explique si certains se croient capables de faire tomber Vladimir Poutine,
00:15:50 si certains croient que son régime est à la veille de tomber,
00:15:52 si certains pensent qu'on peut faire la guerre à la Russie
00:15:54 sans déclencher une guerre nucléaire, sans embraser le monde,
00:15:57 qu'ils m'avertissent, je ne vois pas.
00:15:59 Et je dis surtout cette guerre, cette paix sans,
00:16:02 la capitulation sans condition, la capitulation sans condition,
00:16:05 cette paix kantienne qui rêve d'un monde mondialisé,
00:16:08 qui pense que chaque guerre sera la dernière guerre,
00:16:10 il n'y en aura plus après, ça va être terminé, ça va être réglé,
00:16:13 mais c'est la plus grande illusion qui normalement porte la prochaine d'une plus grande guerre.
00:16:17 Et l'autre, on pourrait dire paix possible,
00:16:19 qui n'est pas la paix américaine, mais une paix dans la tradition européenne,
00:16:22 c'est la paix de compromis, c'est la paix westphalienne,
00:16:25 c'est une paix qui est fondée sur des compromis,
00:16:27 c'est-à-dire, dans les circonstances présentes, à quoi ça pourrait ressembler,
00:16:30 eh bien une conférence de paix est appelée,
00:16:32 il y a une forme de concession territoriale qui est inévitable de toute façon de la part des Ukrainiens,
00:16:37 qui disent, bon ça, ce territoire-là ne nous appartient plus,
00:16:40 mais en échange, la Russie garantit l'indépendance de l'État ukrainien
00:16:44 et son caractère démocratique,
00:16:46 mais qui doit par ailleurs renoncer aux alliances européennes,
00:16:49 donc une forme de finandisation de l'Ukraine.
00:16:51 Dans ce scénario, il y a aussi l'OTAN qui rappelle,
00:16:53 parce que ce n'est pas une question de céder devant Poutine,
00:16:56 l'OTAN rappelle que si Poutine met un tank,
00:16:59 le début d'un tank en Pologne ou dans les Pays-Baltes,
00:17:01 l'OTAN se mobilise pour dire, un instant, ça n'ira pas plus loin,
00:17:04 donc il y a un jeu, on peut penser quelque chose comme une paix
00:17:07 qui ne serait pas que capitulation devant Poutine
00:17:09 et qui ne serait pas non plus capitulation sans condition de la Russie,
00:17:12 mais pour l'instant, on est incapable de penser quelque chose comme cette paix,
00:17:16 donc on se laisse happer par les sirènes de la guerre,
00:17:19 on se laisse happer par la tentation de la guerre,
00:17:21 ça permet de faire de beaux slogans.
00:17:23 Reste à voir, soit dit en passant, mais c'est un détail final,
00:17:25 si les Européens, si la France et les autres pays ont les moyens
00:17:28 de faire la guerre à laquelle faisait référence Emmanuel Macron aujourd'hui.
00:17:31 Je n'en suis pas certain.
00:17:32 Ils ne sont pas capables de défendre leurs frontières aujourd'hui
00:17:34 devant des phénomènes d'une autre nature.
00:17:36 Reste à savoir s'ils sont capables de défendre leurs frontières des autres
00:17:38 avec des armées qui n'ont plus de moyens.
00:17:40 - C'est très intéressant.
00:17:42 On va se poser la question avec Dimitri.
00:17:44 Marine Le Pen a évidemment critiqué cet Emmanuel Macron,
00:17:50 Macron va "t'en guerre".
00:17:52 Jean-Luc Mélenchon également.
00:17:54 Gilbert Collard, dans un tweet, disait "Folie guerrière,
00:17:57 le sang de nos fils ne coulera pas pour des intérêts étrangers,
00:18:00 le Parlement doit réagir immédiatement".
00:18:02 Invoqué l'article 68 de la Constitution.
00:18:05 Alors rappelons qu'Emmanuel Macron a annoncé un débat
00:18:07 suivi d'un vote au Parlement.
00:18:09 Gérard Larcher s'était insurgé en disant tout,
00:18:12 mais pas dans le dos du Parlement.
00:18:14 Dimitri, on va continuer à en parler,
00:18:16 peut-être qu'on fera un tour de table après vous
00:18:18 pour savoir si Emmanuel Macron n'est pas un peu trop "va t'en guerre".
00:18:21 Est-ce qu'il veut dissimuler, selon certaines mauvaises langues,
00:18:25 les problèmes en France.
00:18:27 Mais on va se poser une question avec vous, Dimitri.
00:18:30 Est-ce que la Russie nous menace ?
00:18:32 Et en quoi elle nous menace ?
00:18:34 - Je sais que cette question vous taraude.
00:18:36 - Oui, ça fait cinq jours que je n'en peux plus.
00:18:38 Je cherche, très sincèrement, Dimitri,
00:18:40 je cherche concrètement les attaques de Moscou contre la France.
00:18:45 J'ai la note de la DGSI, j'ai tout.
00:18:47 J'enquête de mon côté, peut-être que je n'ai pas assez de temps.
00:18:51 Mais j'aimerais bien avoir du biscuit concret
00:18:54 pour savoir en quoi la Russie attaque la France.
00:18:56 - Alors, écoutez, je vais vous donner la réponse de l'OTAN.
00:19:00 Dans son concept stratégique,
00:19:02 l'Organisation transatlantique de l'Atlantique Nord,
00:19:07 dans son concept stratégique remis à jour après l'invasion de l'Ukraine,
00:19:10 écrit que la principale raison d'être de l'OTAN, c'est la Russie.
00:19:15 Par la coercition, la subversion, l'agression et l'annexion,
00:19:19 la Russie tente d'exercer un contrôle direct sur d'autres pays
00:19:22 et d'établir des sphères d'influence.
00:19:25 Elle emploie des moyens conventionnels, cyber ou hybrides,
00:19:28 y compris la désinformation, contre les alliés, contre les partenaires.
00:19:32 Donc voilà la définition de la menace russe par l'OTAN.
00:19:36 Donc vous avez compris, c'est une puissance qui est agressive,
00:19:39 qui emploie tous les moyens pour déstabiliser,
00:19:42 voire prendre le contrôle des pays qu'elle prend pour cible.
00:19:46 Mais évidemment, il y a des réalités géographiques.
00:19:48 C'est que la France n'a pas de voisinage immédiat avec la Russie.
00:19:53 La France qui fait partie de l'OTAN, a six pays frontaliers avec l'Ukraine.
00:19:58 On peut dire qu'elle s'en est rajoutée elle-même, d'une certaine manière,
00:20:01 en intégrant par exemple récemment la Finlande.
00:20:04 Six pays frontaliers qui ont une toute autre perception de la menace russe.
00:20:08 On va en parler un petit peu plus tard.
00:20:10 Mais c'est vrai que quand on fait la liste des menaces immédiates,
00:20:13 alors oui, vous me direz, il y a une menace nucléaire, évidemment,
00:20:16 à travers les missiles balistiques que la Russie possède.
00:20:19 Le fait est qu'aujourd'hui, on ne sait pas arrêter un missile balistique.
00:20:22 Chargé de têtes nucléaires, comme on dit « mirvées »,
00:20:25 c'est-à-dire, vous savez, les gros missiles balistiques,
00:20:28 les monstres de plusieurs dizaines de mètres de haut,
00:20:30 lorsque le missile retombe, ce sont plusieurs têtes nucléaires qui se séparent.
00:20:35 Et vous essayez, vous pouvez en attraper une, vous pouvez en attraper deux,
00:20:37 vous ne pouvez pas toutes les attraper.
00:20:38 Donc vous voyez, effectivement, là, il y a une menace objective,
00:20:40 étant donné que nous avons la riposte à cela,
00:20:42 à travers notre propre dissuasion nucléaire, on peut dire un point partout.
00:20:46 Alors après, il y a les menaces dont on a parlé, par exemple,
00:20:50 récemment, vous avez vu, dans cette opération,
00:20:51 on a parlé de ce dispositif déployé par la Russie,
00:20:54 qui a été mis au jour par, notamment, Viginum,
00:20:56 donc cet organisme public qui veille sur les réseaux sociaux,
00:21:02 sur le trafic sur Internet, à identifier, notamment, les sites de désinformation,
00:21:05 l'opération Portal Combat.
00:21:07 Je vous en ai parlé récemment, il y a une quinzaine de jours.
00:21:09 Très intéressant, ce Viginum.
00:21:11 Exactement. Alors, on a découvert, Viginum a découvert,
00:21:13 que la Russie déployait tout un écosystème de sites Internet
00:21:18 visant à propager une désinformation en France.
00:21:22 Alors, vous avez un écosystème Pravda,
00:21:24 qui est déployé, notamment, dans plusieurs sites, dans plusieurs pays d'Europe.
00:21:28 Et donc, vous allez, par exemple, aller voir le site, je vous invite à le voir.
00:21:31 Vous tapez pravda-fr.com, vous allez tomber dessus.
00:21:35 Alors, la présentation qu'on a faite par les journaux, moi, m'a un peu surpris,
00:21:38 parce qu'on me dit, regardez, ce site est extrêmement bien fait,
00:21:40 on dirait un site d'information classique français.
00:21:42 Bon, écoutez, franchement, ce n'est pas très bien fait.
00:21:45 Les articles sont écrits dans du mot verrus mal traduit en français.
00:21:48 Les informations sont énormes, c'est-à-dire qu'il faut vraiment être un peu naïf
00:21:51 pour croire ce qui est écrit dessus.
00:21:53 Bon, voilà. Vous avez d'autres opérations qui ont été déployées.
00:21:55 L'opération Doppelganger, où l'on a découvert des sites
00:21:58 qui ressemblaient comme deux gouttes d'eau à de vrais sites d'information
00:22:01 et qui colportaient de fausses informations.
00:22:03 On a découvert une opération Matryoshka, où là, ce sont de faux internautes,
00:22:08 lecteurs des journaux, qui exigeaient des journaux de presse
00:22:12 d'apporter la preuve des informations qu'ils colportaient,
00:22:14 notamment sur la Russie, sur le conflit en Ukraine,
00:22:17 où d'ailleurs, je vous invite à vous méfier quand même
00:22:19 de toutes les informations relatives à la guerre en Ukraine,
00:22:21 parce que la propagande, c'est très difficile de faire la part du bon grain de livret
00:22:25 entre ce qui est de la propagande et ce qui est de la véritable information.
00:22:28 On ne sait pas le quart du huitième de ce qui se passe réellement là-bas.
00:22:31 Donc c'est important, ça doit être dit.
00:22:34 Pour revenir à ces opérations Portal Combat,
00:22:37 écoutez, le trafic du site internet de CNews sur un mois,
00:22:41 CNews, c'est le 150e site français, c'est 22 millions de visites
00:22:45 au mois de janvier 2024.
00:22:47 Les cinq plus gros sites de l'opération Portal Combat,
00:22:50 leur trafic sur le même mois, c'est 31 000 visites.
00:22:52 Vous voyez la menace ?
00:22:54 C'est quand même peanuts, c'est quand même vraiment anecdotique.
00:22:58 Je me retiens de sourire.
00:23:01 Il y a une menace et une perception de menace, un sentiment de menace.
00:23:06 Peut-être que l'État a des informations qu'on n'a pas, je ne sais pas.
00:23:11 Après, c'est vrai que la Russie sait y faire lorsqu'il s'agit de brouiller un petit peu les cartes.
00:23:15 Par exemple, qu'en est-il de l'impact des sanctions appliquées par l'Occident à la Russie ?
00:23:22 C'est assez difficile de savoir.
00:23:24 La Russie nous vend la version selon laquelle même pas mal,
00:23:28 et on a totalement trouvé la parade aux sanctions.
00:23:31 Ce qui est vrai, il y a des choses qu'on sait aujourd'hui,
00:23:33 qu'il y a des sanctions qui sont totalement inefficaces.
00:23:35 Après, il ne faut pas totalement acheter cette chanson-là.
00:23:39 On sait que beaucoup d'obus qui sont tirés aujourd'hui par les Russes en Ukraine
00:23:42 sont livrés par le camarade nord-coréen.
00:23:45 Et c'est évidemment, la Russie n'en fait pas forcément publicité
00:23:48 parce que ce n'est pas très avantageux.
00:23:50 Vous me racontez l'histoire d'un complexe militaro-industriel russe
00:23:53 extrêmement puissant et qui est très résilient,
00:23:56 qui en l'espace de deux ans s'est totalement rétabli.
00:23:58 Vous êtes prêt à partir en guerre ?
00:24:00 Absolument pas.
00:24:02 Et vous Mathieu Bocoté, quand même avec le petit drapeau français ?
00:24:05 Pas spécialement dans ce cas-là.
00:24:07 Marc Menon ?
00:24:08 Non, non, il me faut une cause supérieure pour pouvoir me mobiliser.
00:24:13 Mabelle Charle.
00:24:14 Je ferai les sandwichs.
00:24:16 D'accord, je l'accompagne.
00:24:18 Alors #facealinfo, dites-nous si vous êtes prêt à partir en guerre
00:24:23 pour lutter contre Moscou.
00:24:26 On ne sait jamais, on marque une pause et puis on revient tout de suite
00:24:29 pour continuer sur cette question.
00:24:31 #facealinfo, personne ne veut partir en guerre, je ne sais pas.
00:24:37 Il n'y a que Marc Menon apparemment.
00:24:39 Ce n'est pas la même guerre.
00:24:41 Non, ce n'est pas la même guerre.
00:24:43 La guerre peut-être pour la liberté d'expression.
00:24:45 J'ai une petite vidéo à vous montrer dans un instant à propos de la liberté d'expression.
00:24:49 Ça m'intéresse, j'espère que ça vous intéressera aussi.
00:24:52 Question Dimitri, y a-t-il en Europe une réelle volonté d'aller combattre la Russie,
00:24:59 surtout en Ukraine ?
00:25:01 Si vous me permettez, je voudrais juste ajouter un petit point sur la question
00:25:05 de la Russie nous menace-t-elle ?
00:25:07 Parce que c'est le point de départ de la conversation.
00:25:09 Bien sûr.
00:25:10 Et je pense que c'est important de rappeler qu'au chapitre des menaces,
00:25:12 on peut quand même citer l'histoire.
00:25:14 J'ai relativisé les menaces en termes de déstabilisation,
00:25:17 en termes de désinformation, la menace militaire directe.
00:25:21 Vous vous rappelez, le général de Gaulle disait,
00:25:23 à l'époque les chars soviétiques, ils étaient à deux étapes du tour de France,
00:25:26 disait-il, de la frontière française.
00:25:28 Ça n'est plus le cas.
00:25:30 On peut passer par-dessus, par la guerre nucléaire, les missiles balistiques,
00:25:34 ce genre de choses.
00:25:35 Mais quand même, il faut se souvenir qu'il y a un respect très relatif
00:25:38 de la notion de frontière, historiquement, de la part des Russes.
00:25:42 Et il faut rappeler qu'en 1994, après l'indépendance de l'Ukraine,
00:25:47 l'Ukraine à l'époque a encore les armes nucléaires héritées de l'époque soviétique.
00:25:51 Et qu'est-ce qu'elle fait ?
00:25:52 Elle rend cet arsenal nucléaire à la Russie en échange de quoi ?
00:25:57 De la promesse, du respect de son intégrité territoriale,
00:26:01 du respect de son indépendance, du respect de ses frontières.
00:26:04 C'était en 1994.
00:26:06 On a vu ce qu'il en est advenu de cet engagement.
00:26:10 C'était un traité qui a été signé à l'époque avec les autorités russes.
00:26:14 Parce que, évidemment, dans l'esprit de la Russie,
00:26:18 l'Ukraine, c'est l'étranger proche.
00:26:20 Il y a les vraies frontières avec le vrai étranger.
00:26:22 Et puis, il y a les frontières "intérieur" qu'on peut un petit peu redécouper.
00:26:26 Il y a ça quand même dans cette réflexion.
00:26:28 Alors, est-ce qu'il y a une réelle volonté d'aller combattre la Russie ?
00:26:31 Surtout en Ukraine.
00:26:33 La question, vous savez, c'est celle qu'avait posée Marcel Déat en mai 1939,
00:26:38 qui était le titre "Faut-il mourir pour Danzig ?".
00:26:41 Donc, il parlait du corridor de Danzig à l'époque.
00:26:44 Mais il y avait cette idée qu'on pourrait moderniser la question
00:26:47 en disant "Est-ce qu'il faut aller dans le Donbass aujourd'hui
00:26:50 pour protéger Vilnius, pour protéger Varsovie, etc. ?"
00:26:54 Donc, ils sont des pays qui vivent très directement la menace russe
00:26:58 parce qu'ils l'ont expérimenté, le démantèlement, l'occupation, la botte russe, etc.
00:27:03 Mais regardez les réactions cet après-midi.
00:27:06 Enfin, les oppositions en France, on l'a dit,
00:27:08 mais nos alliés, les Allemands, les Polonais,
00:27:10 qu'on ne peut pas soupçonner de sympathie envers la Russie,
00:27:14 la République tchèque, l'OTAN a dit "Il n'y a pas de projet d'envoyer des troupes au sol".
00:27:19 La Suède a même ajouté "Il n'y a pas de demande de Kiev de troupes au sol venant".
00:27:24 Donc, moi, ça me rappelle la situation, la coalition internationale
00:27:26 qu'Emmanuel Macron avait proposée à propos de Gaza.
00:27:29 Silence de mort dans la salle, silence gêné,
00:27:31 et le président de la République se retourne.
00:27:33 Il est tout seul.
00:27:35 C'est quand même une faute, je pense que c'est une faute politique
00:27:37 de la part d'Emmanuel Macron.
00:27:39 Ou une stratégie.
00:27:41 Oui, alors j'ai lu la théorie de la diversion.
00:27:43 La divorsion, pour faire oublier l'humiliation du salon de l'agriculture, l'Ukraine.
00:27:50 Bon, moi je crois qu'il y a autre chose.
00:27:53 Je vous invite à lire un article qui est publié, c'est en accès libre,
00:27:56 sur le site internet "Le Rubicon",
00:27:58 qui publie des textes de réflexion stratégique sur la chose militaire.
00:28:01 Olivier Sueur dit à propos de l'Ukraine, il voit lui un renoncement par défaut
00:28:07 de l'Occident dans cette guerre-là, face à une Russie qui, elle,
00:28:10 est absolument déterminée à réaliser ses objectifs et qui y met les moyens.
00:28:14 Voilà. Renoncement par défaut, ça veut dire quoi ?
00:28:17 Défaut de quoi ? Défaut d'abord de moyens, principalement.
00:28:20 Regardez, la pauvreté des arsenaux que nous avons envoyés.
00:28:23 Je crois qu'on est autour de 500 chars transmis à l'Ukraine
00:28:27 depuis le début de la guerre.
00:28:30 Même aux États-Unis, qui est présenté historiquement
00:28:33 depuis la Seconde Guerre mondiale comme l'arsenal des démocraties,
00:28:36 même aux États-Unis, on est à l'os, on se dit "on ne peut plus rien donner là".
00:28:40 Il faut qu'on en garde un petit peu pour nous, dans la perspective d'un conflit avec la Chine.
00:28:44 Vous avez deux "Think Tankers", d'une revue qui est extrêmement lue
00:28:47 aux États-Unis, "Foreign Affairs", qui, au mois de novembre, suggérait
00:28:51 qu'il était peut-être temps pour l'Ukraine de changer, cesser le feu,
00:28:54 à des négociations de paix, autrement dit, la possibilité de la défaite.
00:28:58 On en est là, de ce stade de la réflexion.
00:29:01 Quand Emmanuel Macron dit "il faut envoyer des troupes au sol",
00:29:04 il y a peut-être quelque part une forme de honte, une forme de remords pacifistes,
00:29:08 parce qu'on voit qu'il y a une majorité pacifiste dans les États.
00:29:11 Peut-être, je me fais peut-être l'interprète de la pensée du chef de l'État.
00:29:17 Mais il n'y a pas, en tout cas, de volonté populaire d'affronter la Russie.
00:29:21 Soyons extrêmement clairs, il n'y a pas de mentalité d'avant-guerre,
00:29:24 que ce soit en France, que ce soit en Allemagne, etc.
00:29:27 Il n'y en a qu'une, ça c'est quand même très clair.
00:29:29 Bien que vous ayez des perceptions sur ce conflit qui sont très différentes,
00:29:32 les Espagnols, pour faire vite, s'en fichent à peu près.
00:29:34 Tandis que dans les États baltes, là, les trois États baltes viennent de signer un accord
00:29:38 pour créer une ligne fortifiée, style ligne Maginot,
00:29:42 de 600 bunkers fortifiés pour ralentir une éventuelle offensive russe.
00:29:46 Voilà dans quel état d'esprit sont nos amis baltes en ce moment.
00:29:49 Dernière question, et les Français ?
00:29:52 Écoutez, les Français, en fait, on est sur la posture de la guerre froide,
00:29:56 ou quoi ? Mathieu l'a dit, on n'est pas en premier rideau.
00:29:59 Donc c'est une guerre lointaine, malgré tout, pour nous.
00:30:02 Nous n'avons pas vocation à mener ce qu'on appelait, du temps de la guerre froide,
00:30:05 la bataille de l'avant. Ce sera l'affaire des Allemands,
00:30:08 ce sera l'affaire des Polonais, etc. Pas forcément celle des Français.
00:30:10 Et puis de toute façon, dans les mentalités françaises, on a la dissuasion nucléaire.
00:30:14 Et puis, juste ce chiffre pour terminer, la force opérationnelle terrestre,
00:30:18 c'est-à-dire vraiment les combattants de l'armée française,
00:30:20 c'est 25 000 hommes, c'est-à-dire une division,
00:30:24 c'est-à-dire une capacité à tenir un front de 80 km.
00:30:27 Le front en Ukraine, c'est 1 000 km aujourd'hui.
00:30:30 25 000 hommes, pour vous dire, c'est la taille de l'armée française sous Louis XIV.
00:30:36 Merci beaucoup pour votre regard, Dimitri.
00:30:39 Peut-être un petit tour de table rapide. Et puis il y a un livre de Nicolas Bouzou,
00:30:42 j'aime bien, il s'appelle "La civilisation de la peur".
00:30:45 J'aime bien parce que l'État veut extraire, l'État veut nous protéger contre tout.
00:30:50 La malbouffe, la crise climatique, le froid, la chaleur,
00:30:53 c'est la raison pour laquelle il bâtit un édifice bureaucratique qui emmerde les Français.
00:30:57 La peur justifie la réglementation et la bureaucratie.
00:31:00 Qu'est-ce que c'est la peur qui pourrait peut-être être à l'origine
00:31:06 de tout ce déroulement depuis hier soir, tard et toute la journée ?
00:31:11 Je vous avouerais que quelqu'un qui n'a pas peur de la guerre nucléaire
00:31:13 dans un contexte où elle est possible est, à mon avis, un sceau.
00:31:16 Il peut avoir une peur légitime, la peur peut être une réaction légitime, rationnelle,
00:31:22 et naturelle.
00:31:24 Si je vais prendre un bain dans un lac d'alligators, j'espère que j'ai peur.
00:31:28 Cela dit, deux petites remarques qui me semblent importantes.
00:31:31 On abuse, je crois que je l'ai vu aujourd'hui, de la référence à Munich.
00:31:35 Munich, on le sait, c'est la conférence de paix qui ouvre le boulevard à Hitler.
00:31:39 Dès qu'on veut parler de paix aujourd'hui.
00:31:41 À un moment donné, toute paix de compromis, toute paix d'équilibre,
00:31:45 toute paix de concession, j'entends de paix désagréable,
00:31:48 mais ce n'est pas nécessairement la reprise de Munich.
00:31:51 On n'est pas toujours contemporain de la Deuxième Guerre mondiale.
00:31:54 Il faut en finir avec cette idée qu'on rejoue toujours 39-45.
00:31:57 Par ailleurs, pour tous ceux qui pensent qu'il faut toujours partir en guerre
00:32:00 pour le lointain, je laisserai de côté aussi Marcel Déat dans les circonstances,
00:32:04 et je poserai la question de Taïwan.
00:32:06 Si jamais la Chine décide de s'emparer de Taïwan,
00:32:09 est-ce qu'on nous dit qu'il y a la possibilité d'une guerre mondiale là-dedans?
00:32:12 Est-ce que les Européens voudraient vraiment partir en guerre mondiale pour Taïwan?
00:32:15 Je pose la question sans malveillance, je pense qu'elle est légitime.
00:32:19 Non mais sur la question de la peur déjà, je note qu'il y a publiquement des peurs autorisées
00:32:24 et d'autres qui sont interdites, notamment quand elles sont quotidiennes.
00:32:26 Et là on les transforme en sentiments, elles n'existent plus.
00:32:29 Et donc plus elles sont proches et réelles,
00:32:31 et plus elles dépendent par ailleurs de nos responsables politiques directs,
00:32:34 plus elles sont évincées du débat.
00:32:36 Donc c'est assez étonnant.
00:32:38 Et après sur la question de la guerre,
00:32:40 la chose qui m'a vraiment manqué dans la déclaration d'Emmanuel Macron,
00:32:43 c'est quel est exactement le début et la fin de la guerre.
00:32:46 C'est-à-dire qu'il dit qu'il faut que la Russie perde la guerre,
00:32:48 mais on ne sait pas ce que ça veut dire.
00:32:50 Emmanuel Macron ne nous explique jamais,
00:32:52 Emmanuel Macron et ses alliés dans cette guerre,
00:32:54 ne nous expliquent jamais ce qu'est une guerre gagnée par l'Ukraine,
00:32:57 ou même perdue par l'Ukraine,
00:33:00 sur quoi exactement ça se joue.
00:33:02 Et je renvoie à la question que posait Mathieu dans son premier éredito,
00:33:05 il y a évidemment la question de quand est-ce qu'on peut déclarer la paix.
00:33:08 Quel est l'enjeu central, sur quoi est-ce qu'on est prêt à discuter ou pas.
00:33:13 Et ça c'est vrai que ça n'est jamais défini, donc ça a l'air assez abstrait quand même.
00:33:16 Le rêve des révolutionnaires français, c'était de porter la bonne parole,
00:33:20 les fameux droits d'hommes.
00:33:23 Alors si on appliquait cet espoir d'une humanité
00:33:27 dans laquelle tout un chacun pourrait se réaliser sous les forces de la liberté,
00:33:32 il nous faudrait aujourd'hui trouver une logique d'entrer en guerre avec l'Iran,
00:33:38 qui massacre son peuple, qui empêche les femmes d'être en liberté.
00:33:42 Tous les lieux d'oppression qui se multiplient ici ou là.
00:33:46 Que fait-on pour ces peuples-là ?
00:33:48 Vous voyez donc que malheureusement l'incandescence à la terreur
00:33:52 nous menace si on se laisse porter par un faux sentiment d'humanisme.
00:33:58 Et voilà, je crois qu'arrêtons d'être sous la terreur, sous la terreur, sous la terreur.
00:34:04 Merci à tous en tout cas pour ce regard sur ce qui nous a bien secoué dans la journée.
00:34:10 - On n'en sera pas loin.
00:34:14 - Est-ce qu'on nous empêche d'être joyeux ?
00:34:16 Les gens se regardent vivre, n'osent plus rien faire, se reprochent de faire des choses,
00:34:20 font des lois pour empêcher de dire les choses.
00:34:23 C'est ce que dit Sylvain Tesson, il s'est exprimé lors d'une émission de Figaro de la nuit,
00:34:29 et il déclare qu'il regrette que certaines personnes ne vivent que dans la volonté
00:34:34 de rationaliser la langue, de moraliser le verbe, de canaliser les élans.
00:34:39 Oui, c'est ça, il était avec Thibaut Gauthier qui a été ici, il a débuté ici le petit Thibaut.
00:34:44 Alors, il conclut dans cette partie, il dit "la vie c'est la fête, c'est pas le code pénal".
00:34:51 Mais oui, c'est ce que l'on vit au quotidien, et l'un des premiers éléments pour retrouver l'élan,
00:34:58 celui qui vous porte vers la joie, qui vous donne cet enthousiasme indispensable
00:35:05 pour avoir une logique de se lever le matin, c'est de ne pas avoir peur justement.
00:35:10 De ne pas être dans cette mouise, de ne pas être dans cette gang,
00:35:15 de ne pas être dans cette glu à chaque seconde, on est là, on nous dit
00:35:20 "attention il va vous arriver ceci, attention il va vous arriver cela".
00:35:24 Et la mentalité nous a fait nous dégrader au point que tout un chacun se sent plus ou moins victime.
00:35:32 Et alors, on cherche quoi théoriquement dans l'existence ?
00:35:36 Le désir de se lever le matin, d'être guilliré, la gaieté, la joie, la légèreté, l'insouciance.
00:35:44 Comment trouver ce point qui vous propulse lorsque vous ouvrez les sourcils ?
00:35:51 Et bien c'est d'essayer de se dégager, surtout pas de se dire que ce sont les autres
00:35:56 qui vont vous arracher votre liberté, mais vous allez l'imposer cette liberté.
00:36:03 C'est là il ne faut pas confondre, se dire libre ne veut pas dire être libre.
00:36:07 Si je me déclare comme certain, et bien je fais ce que je veux,
00:36:13 et je suis ce que je veux, je décrète ce que je veux,
00:36:16 ça veut dire qu'à partir de là je nie ce que je suis.
00:36:20 Mais comme je ne peux pas le nier tout seul, parce que je n'en ai pas le courage,
00:36:25 de vivre dans la légèreté, dans la joie, la gaieté, ça nécessite cette étincelle initiale.
00:36:31 Le courage, alors comme je ne l'ai pas, que fais-je ?
00:36:34 Et bien je me réfugie dans l'espoir d'une communauté, je guette ceux qui pourraient être comme moi,
00:36:41 et je cherche dans ces faux semblables le principe de vie.
00:36:46 Là où j'épouserai un code, si j'épouse un code, je perds la liberté.
00:36:52 Et le propre de la liberté, c'est d'être dans cette propension à chercher l'émerveillement, vivre avec les faits.
00:37:00 C'est le livre de Tesson.
00:37:02 Et l'émerveillement commence par quoi ?
00:37:05 C'est de mirer.
00:37:06 Mirer quoi ?
00:37:07 La beauté.
00:37:08 La beauté de la rose.
00:37:10 La beauté du nuage même, qui vous menace, et qui pour autant dégage une poésie.
00:37:16 Donc l'émerveillement, je dirais que l'émerveillement c'est l'âme de la beauté.
00:37:22 Mais pour pouvoir le sentir, se nicher en vous et vous élever cet émerveillement,
00:37:29 il faut avoir ce goût de butiner ce que votre regard vous propose.
00:37:35 C'est la logique même des piqûres à chaque seconde.
00:37:38 Alors là je vais contrarier Mathieu, mais il sera quand même bien d'accord avec moi sur l'ensemble.
00:37:43 C'est le petit grain de riz.
00:37:44 Il faut le regarder et se dire qu'il est capable de vous apporter cette sensation suprême.
00:37:51 Mais tout cela se mérite.
00:37:54 Il y a une nécessité d'une sorte d'assaise.
00:37:57 Alors vous avez vu dire tout ça c'est de la philosophie, moi au quotidien j'ai des emberdes, etc.
00:38:02 Oui c'est ça la réalité.
00:38:04 La réalité.
00:38:05 Et la menace de la guerre quand même.
00:38:07 Mais Tesson, ça a été un fracassé il y a dix ans.
00:38:10 Tesson il s'est retrouvé après une soirée, il me l'a dit,
00:38:15 il s'était laissé tenter par Dame Bouteille, il la côtoyait beaucoup en ce temps-là,
00:38:21 il s'est fracassé d'un toit, il a eu cinq fractures du crâne,
00:38:26 il lui a fallu des mois pour se redresser.
00:38:28 Et on lui avait dit, n'imaginez plus un jour de remonter,
00:38:32 parce que c'est un alpiniste né, c'est un gaillard,
00:38:35 qui cherche dans l'action cette capacité à pouvoir développer en lui tous les éléments,
00:38:42 car si on ne cherche pas à se déployer, à entrer dans son amplitude,
00:38:46 on se recroqueville, quand on se recroqueville, on s'éteint,
00:38:50 c'est ça qui est essentiel, et bien il va chercher.
00:38:53 Il a écrit dans un livre comment il monte, marche à marche,
00:38:56 en s'agrippant à la barrière, montant les marches de Notre-Dame,
00:39:04 et avant d'arriver à la première cloche des semaines et des semaines de souffrance.
00:39:10 Et dans ce livre, à un moment donné, qu'est une errance dans le merveilleux,
00:39:13 que j'étais jaloux, c'est un fleurilège de métaphores.
00:39:19 À chaque seconde, on n'est pas dans cette écriture,
00:39:22 quand il dit "oui, on appauvrit le verbe", on tue le verbe,
00:39:26 c'est cette pourriture d'écriture inclusive,
00:39:28 c'est-à-dire la négation même de l'élévation de l'âme,
00:39:32 lui-là, à chaque seconde, il trouve ces éléments
00:39:36 qui vous font resplendir l'existence.
00:39:39 Et il passe de la Galice, la Bretagne, et en Bretagne, il rencontre un Martin.
00:39:45 Oh, c'est pas un Martin Pêcheur, non ?
00:39:47 C'était un Martin batailleur, un gars de l'armée, 25 ans, en Afrique,
00:39:52 et là malheureusement, il revient, le visage en charpie,
00:39:56 comme les pauvres boucs de la guerre de 14,
00:39:59 ceux qui n'avaient plus de visage, qui faisaient honte dans les villages,
00:40:03 quand on les voyait, les enfants se carapataient.
00:40:06 Et cet homme est en train d'essayer de se revigorer en Bretagne,
00:40:10 et ensemble, ils vont aller sur un promontoire.
00:40:13 Ce sont des gueules cassées, lui, et Tesson.
00:40:17 Lui, Tesson, qui a la gueule un peu de biais,
00:40:20 il dit "il faut nous apprendre notre différence,
00:40:23 apprendre à, en quelque sorte, apprivoiser notre reflet".
00:40:29 Eh bien, c'est ça la grande leçon.
00:40:31 Savoir qui on est, savoir s'apprivoiser,
00:40:34 savoir être dans son intégrité, avoir la flamme,
00:40:39 donc le petit élément qui vous fait s'aimer,
00:40:42 et être capable de conjuguer l'environnement
00:40:45 de ces merveilleux d'un petit rien.
00:40:47 C'est comme ça que la joie vous viendra,
00:40:50 et sans la joie, il ne peut y avoir de propulsion.
00:40:53 Cessons d'être victime.
00:40:55 - Merci, on a compris, Marc Lebrun.
00:40:57 - Oui, pardon.
00:40:58 - Non, vous êtes un homme éternellement joyeux.
00:41:00 - Mais non, mais il faut aller la chercher, la joie.
00:41:02 - Il faut aller la chercher.
00:41:03 - Un peu de gym le matin, un bain froid.
00:41:05 - Un bon quai de soirée, un bon verre.
00:41:08 - Non, avec l'équipe de Facebook.
00:41:11 - Avec la joie, avec la joie.
00:41:13 - Il y a de la joie.
00:41:15 - Une grainerie et un bain froid.
00:41:18 - Lisez avec l'effet, parce que vous allez les trouver.
00:41:20 - On a compris, mon chéri, on a compris.
00:41:22 On l'a déjà montré, on a compris, mon bébé,
00:41:24 et on a compris qu'il faut lire Sylvain Tesson.
00:41:26 Regardez une petite...
00:41:28 Ce que j'ai dit, Gérald Darmanin,
00:41:29 par rapport à notre discussion depuis tout à l'heure,
00:41:31 il s'est exprimé tout à l'heure sur l'ingérence étrangère,
00:41:33 la Russie, principale ennemie aujourd'hui de la France,
00:41:37 estime Gérald Darmanin, ce soir.
00:41:40 Je voulais vous montrer...
00:41:42 Bon, c'était pour continuer, hein.
00:41:44 Et je voulais vous montrer...
00:41:45 - Retourne dans la peur.
00:41:47 - Oui, retourne dans la peur,
00:41:48 parce que là, vous nous mettez trop de joie.
00:41:50 Un petit extrait de ce qui s'est passé au Salon de l'agriculture aujourd'hui
00:41:54 à propos de la liberté d'expression.
00:41:55 J'ai envie de vous entendre.
00:41:56 Je ne sais pas, ça interpelle un peu.
00:41:59 Écoutez, c'est Louis Boyard,
00:42:00 l'équipe de Louis Boyard, en tout cas, qui est interpellée.
00:42:03 - Bonjour, monsieur le député.
00:42:06 - Merci.
00:42:07 - Excusez-moi.
00:42:08 - Merci.
00:42:09 - Monsieur le député, on ne répond pas aux valeurs actuelles,
00:42:11 c'est genre quelle raison ?
00:42:12 - Pourquoi ?
00:42:13 - Parce que ça a toujours été comme ça, ça ne change pas.
00:42:15 J'ai des questions sur les agriculteurs à lui poser.
00:42:17 - Il a répondu déjà.
00:42:19 - Mais nous, on n'était pas là, on voulait bloquer l'accès.
00:42:21 - Je suis désolée.
00:42:22 - Pourquoi vous me bloquez ?
00:42:23 - Non, je ne vous bloque pas.
00:42:25 - Si, je vois bien que vous me bloquez, monsieur.
00:42:26 - Juste le service d'or, madame.
00:42:27 - D'accord.
00:42:28 - Je vous laisse derrière ton dos.
00:42:29 - Alors, je peux vous poser une question dans ce cas ?
00:42:31 - Vous pouvez passer par devant.
00:42:32 - D'accord.
00:42:33 Je vous suis alors.
00:42:34 - Salut.
00:42:35 - Si je peux dire, il est inatteignable.
00:42:43 Il est fort.
00:42:44 Il est fort, Boyard.
00:42:46 - Je ne l'ai jamais fait, toi.
00:42:51 - Non, mais c'est incroyable.
00:42:53 - C'est la culture.
00:42:55 On refuse de vous parler.
00:42:57 Mais c'est le drame aujourd'hui, ça.
00:43:00 C'est le drame.
00:43:01 Et c'est à sens unique.
00:43:02 C'est-à-dire que des gens de gauche qui ne veulent plus parler à des médias classés à droite,
00:43:05 c'est tous les jours, c'est tout le temps.
00:43:07 Voilà.
00:43:08 Et après, on vous dit, vous ne respectez pas vos temps de parole.
00:43:10 - Oui, voilà.
00:43:11 - Je suis la victime.
00:43:12 - Ça, c'est la presse écrite.
00:43:13 - Oui, c'est la même chose.
00:43:14 C'est la même logique.
00:43:15 - Exactement.
00:43:16 - Ensuite, on dira, ce qui est assez étonnant, c'est qu'on dira,
00:43:19 Valeurs Actuelles, par exemple, ne tend pas la main,
00:43:21 ne n'accepte pas de parler aux gens de la gauche radicale.
00:43:23 Mais non, premièrement.
00:43:24 Deuxièmement, où est Reporteur sans frontières ?
00:43:26 On empêche le journaliste de faire son travail.
00:43:28 Tout comme quand la dame de la CGT avait refusé,
00:43:30 avait dit, je ne parle pas tant qu'il y a le micro de CNews.
00:43:32 Où est un Reporteur sans frontières ?
00:43:33 Ah oui, c'est vrai, il travaillait à la censure.
00:43:35 - Non, mais c'est vrai que c'est un peu...
00:43:38 Je ne sais pas comment dire, c'est un peu affligeant.
00:43:40 Par ailleurs, c'est des libertés qu'il s'accorde par rapport à d'autres,
00:43:43 qu'il dénonce par ailleurs quand d'autres font la même chose.
00:43:46 C'est l'incohérence absolue de personnes qui prétendent,
00:43:50 au nom de la tolérance, choisir leurs interlocuteurs sur place.
00:43:53 Là, on ne lui demandait pas, en plus, une interview,
00:43:55 mise en page en une de Valeurs Actuelles.
00:43:57 On lui demandait de répondre à une question
00:43:59 d'un journaliste sur le terrain au Salon de l'Agriculture.
00:44:03 Qu'est-ce que ça changerait de répondre à cette jeune femme
00:44:06 plutôt qu'à une autre ?
00:44:07 - Les faux soyeurs de la démocratie.
00:44:09 - Les faux soyeurs de la démocratie, reprenons les mots de Marc Menand.
00:44:12 - Et puis, mon truc préféré, c'est quand même l'argument.
00:44:14 Je ne sais pas, ça a toujours été comme ça.
00:44:16 - Oui.
00:44:17 - On ne pourrait pas changer tout en permanence.
00:44:19 - Vive le débat.
00:44:20 - C'est ajouté aux traditions que la gauche radicale défend.
00:44:22 Il y a l'accueil des migrants et ne pas parler avec les migrants.
00:44:24 - Comment peut-on faire peuple si on dit, non, nous on est un petit groupe
00:44:27 et puis on ne prendra pas un verre avec les autres ?
00:44:30 On n'est pas arrivé.
00:44:31 - Oui, pour ceux qui prétendent faire peuple,
00:44:32 qui ne veulent pas parler avec tout le peuple.
00:44:34 Ensuite, ils veulent faire une purge pour se délivrer des éléments
00:44:36 qu'ils n'aiment pas dans le peuple et ensuite, ils font peuple.
00:44:38 Mais il faut toujours lancer une nouvelle purge parce que ces gens-là
00:44:40 n'aiment pas tant de gens que ça.
00:44:41 D'abord, les purage.
00:44:42 - Nous sommes sans doute en plein dans la purge, comme vous dites.
00:44:44 - Bon, ça viendra.
00:44:45 - Alors, on n'a pas beaucoup de temps.
00:44:47 Charlotte Dornela, ce matin, sur CNews, avec notre chère et tendre Sonia Mabrouk,
00:44:54 le criminologue Alain Bauer affirmait que le retrait de l'État
00:44:58 était synonyme d'une augmentation de la violence dans la société.
00:45:02 Quelle est la réalité de ce constat ?
00:45:05 - C'est vrai qu'il donne des chiffres.
00:45:07 Enfin, il dresse un portrait, on va dire, de la criminalité.
00:45:11 C'est son métier, il est criminologue, notamment, en France.
00:45:15 Mais cela dit, je le précise parce que la France a du mal avec la criminologie,
00:45:20 avec le fait de mesurer correctement la délinquance et la criminalité,
00:45:25 d'avoir des chiffres corrects et des classements, des infractions, etc.,
00:45:32 de les compter correctement.
00:45:34 Lui dit, en gros, le dernier demi-millénaire a vu l'effondrement des homicides,
00:45:39 on a constaté un effondrement des homicides dans la société,
00:45:42 et il évoque un seuil, en 2011-2012, à partir duquel un nouveau cycle se dessine.
00:45:49 Et là, c'est la reprise de ce qu'il appelle l'homicidité.
00:45:52 Donc il décompte et il appuie souvent cette thèse-là.
00:45:56 Il dit qu'il faut comprendre ce cycle de violence par l'addition des "homicides réussis"
00:46:02 et des "tentatives d'homicides" qu'il dit être des homicides ratés.
00:46:06 Ce qui est vrai, quand vous avez une tentative d'homicide, il y avait la volonté de tuer.
00:46:10 Et il y a aussi, par rapport à d'autres époques, une grosse amélioration
00:46:15 de la prise en charge des personnes sur lesquelles il y a des tentatives d'homicides.
00:46:18 Il y a beaucoup de gens qui ne meurent pas de ceux dont ils seraient morts.
00:46:22 Il y a évidemment un demi-millénaire, puisque c'est son chiffre.
00:46:27 Et il dit, en homicide et tentative d'homicide, l'année 2023 bat tous les records.
00:46:32 Les homicides passent la barre des 1 000, c'est-à-dire que c'est un chiffre
00:46:36 qui n'était pas atteint depuis un quart de siècle.
00:46:38 Et les tentatives d'homicides dépassent 4 000 chiffres, je le cite,
00:46:42 jamais atteints depuis que l'outil statistique les prend en compte, soit près de 40 ans.
00:46:47 Il ajoute par ailleurs, et ça, le service statistique du ministère de l'Intérieur le dit,
00:46:52 toutes les violences physiques progressent en 2023 dans la société,
00:46:56 toutes les atteintes aux personnes progressent en 2023,
00:46:59 donc on a bien une société plus violente.
00:47:01 Alors là s'installe la discussion, plus violente par rapport à quoi ?
00:47:04 Évidemment, vous prenez une année au hasard dans l'histoire de France,
00:47:08 mais vous allez nous expliquer que ça n'est pas plus violent.
00:47:11 Et c'est pour ça que son idée de cycle est très intéressante.
00:47:14 Ce n'est pas un fait par rapport à un autre fait dans une année, c'est une tendance.
00:47:19 Oui, il y a eu une tendance à la baisse de la violence pendant très longtemps,
00:47:22 et là, la tendance est à la reprise.
00:47:24 Donc ça ne sert à rien de comparer l'année 2023 à l'année 1942 pour savoir,
00:47:29 mais simplement de voir que s'il y a une reprise de cette violence,
00:47:32 c'est évidemment maintenant qu'il faut s'en préoccuper
00:47:34 avant d'atteindre les sommets de cette violence.
00:47:37 Et évidemment, là, la question de la chaîne pénale,
00:47:41 c'est-à-dire la question du désengagement de l'État,
00:47:44 qui commence au moment de l'infraction, même dans la prévention de cette infraction,
00:47:48 cette fameuse question de l'autorité qui se pose à toutes les étapes,
00:47:51 à la fois dans la prévention, dans la qualification et la reconnaissance
00:47:55 des actes qui sont posés, et dans la punition de ces actes-là,
00:47:59 évidemment, là, la question se pose entière.
00:48:01 Et je note que les pays, aujourd'hui même, dans notre environnement occidental,
00:48:04 qui se réjouissent de fermer des prisons,
00:48:06 sont ceux qui ont acté les courtes peines extrêmement rapides
00:48:10 dès la première fois.
00:48:12 Donc on voit bien qu'il y a une différence de modèle.
00:48:14 En effet, il y a des pays qui se félicitent de fermer les prisons,
00:48:16 et tout le monde s'en félicite à partir du moment où c'est efficace.
00:48:19 Alors, ces derniers mois, nous avons entendu parler,
00:48:22 ces derniers jours, et quasiment tous les jours,
00:48:24 Charlotte de Personnezinger violée à l'hôpital, dans les rues, à domicile,
00:48:28 des jeunes filles, etc.
00:48:30 Que dire de Maëlys, cette jeune fille de 18 ans,
00:48:33 qui a été retrouvée mortue à plusieurs coups de couteau, etc.
00:48:36 Que dire de plus sur ces drames qui se répètent quand même de manière inquiétante ?
00:48:41 C'est vrai que Maëlys, c'est le visage de cette violence complètement désinhibée,
00:48:44 de ce rapport à la mort, notamment, que dénoncent beaucoup de policiers.
00:48:48 Ils le disent eux-mêmes sur le terrain,
00:48:50 ils le voient même les acteurs sociaux de manière générale.
00:48:52 Ils disent qu'il y a une violence de plus en plus jeune,
00:48:54 et surtout avec de moins en moins de limites.
00:48:56 On ne se rend pas compte, on avait vu au moment de ces affrontements
00:48:59 entre bandes de jeunes, qu'ils disent à la caméra,
00:49:02 à leur cagoulé, qu'ils sont prêts à tuer,
00:49:04 qu'ils font ça dans la bande d'en face,
00:49:06 eux ils tueront la première fois, s'ils en tuent un, ils en tueront deux.
00:49:09 On a l'impression que tout ça n'a plus aucune réalité,
00:49:11 que c'est une abstraction totale dans le rapport à la vie et à la mort.
00:49:14 Et la question du viol, notamment des personnes âgées,
00:49:18 en effet, nous percute un peu depuis quelques temps.
00:49:21 J'ai noté une chose, alors c'était dans un article,
00:49:24 que je n'ai pas écrit, mais qui était dans le JDD il y a quelques jours,
00:49:27 qui notait que les viols sont décomptés en France,
00:49:30 et on a les statistiques précisément, sur les victimes âgées de 18 à 74 ans.
00:49:35 Pour la bonne et simple raison que probablement il fallait un âge pour mettre une limite,
00:49:38 en dessous de 18 ans évidemment ce sont des mineurs,
00:49:40 donc c'est une autre classification,
00:49:42 et au-dessus de 74 ans, au moment d'établir la statistique,
00:49:45 personne n'imagine que c'est possible.
00:49:47 Or ces derniers mois, on voit beaucoup,
00:49:49 beaucoup par rapport à ce que c'est,
00:49:51 un viol d'une femme de 90 ans, c'est inimaginable.
00:49:54 Donc on en voit beaucoup par rapport à ce que c'est,
00:49:57 à ce qu'est la réalité de cet acte-là,
00:49:59 et évidemment, il y a, un, une sidération, on va dire, dans ces actes-là,
00:50:04 deux, des personnes qui portent assez peu plainte,
00:50:07 qui ne se lancent pas dans des processus judiciaires,
00:50:10 notamment en raison de leur âge,
00:50:12 et de la sidération que génère ce viol-là,
00:50:15 et troisième chose, il y a une surimplication,
00:50:17 alors déjà on l'avait vu notamment en région parisienne,
00:50:20 une surimplication des étrangers dans les agressions sexuelles,
00:50:23 mais là dans les viols de personnes âgées c'est vrai aussi,
00:50:25 notamment une surimplication d'étrangers arrivés récemment en France.
00:50:28 Et alors là ça s'explique, non pas par le fait qu'ils soient étrangers,
00:50:32 mais par leur histoire, d'abord impersonnelle,
00:50:35 leur histoire récente, de, comment dire,
00:50:39 notamment de la violence des flux migratoires récents,
00:50:43 et troisième chose, un, personnellement, des endroits d'où ils viennent,
00:50:46 un, du rapport aux femmes de manière générale,
00:50:49 deux, du rapport à la sexualité,
00:50:51 et du rapport à la limite qu'un homme s'impose,
00:50:54 justement, vis-à-vis des femmes, et sur le terrain de la sexualité.
00:50:57 Donc en plus, vous rajoutez à ça,
00:51:00 ce que reconnaissent à peu près toutes les instances internationales,
00:51:02 et même les associations d'aide aux migrants,
00:51:05 qui reconnaissent un fort, comment dire, un fort déséquilibre psychiatrique,
00:51:10 beaucoup plus fort dans les populations migrantes
00:51:14 que dans la population générale française.
00:51:16 Alors eux le disent pour s'inquiéter du manque d'accompagnement de ces personnes-là,
00:51:21 on pourrait aussi s'inquiéter de leur potentiel victime
00:51:23 dans le pays de destination, à savoir la France,
00:51:25 et quand en plus vous ajoutez à ça des populations qui sont, un, livrées elles-mêmes à l'alcool,
00:51:30 à la rue, et à des violences extrêmement fortes entre eux,
00:51:35 parfois, bon bah évidemment, là vous avez un combo absolument parfait,
00:51:39 et s'ajoute à ça le rapport de domination,
00:51:41 alors là je cite une psychocriminologue qui commentait les viols sur personnes âgées en particulier,
00:51:47 elle disait dans les cas d'agressions sexuelles sur des femmes âgées que j'ai rencontrées,
00:51:51 elle en a accompagné plusieurs,
00:51:52 les agresseurs se complaisaient dans une forme de domination absolue sur leurs victimes,
00:51:56 un trait majeur de la psychopathie,
00:51:58 et évidemment la domination absolue de la victime,
00:52:00 déjà le viol en est un exemple,
00:52:02 et le viol de personnes âgées, de la même manière que le viol d'enfants d'ailleurs,
00:52:05 en est l'exemple, enfin voilà, exactement.
00:52:10 Et en réalité la question qui se pose,
00:52:12 et là encore une fois je reviens à votre question sur le désengagement de l'Etat,
00:52:15 c'est la question de l'interdit comme norme commune,
00:52:18 qui est le socle de la justice et de l'exercice correct de la justice.
00:52:22 Or c'est évidemment ça qui est interrogé aujourd'hui,
00:52:25 la justice fonctionne mal, dans certains cas elle ne fonctionne plus,
00:52:28 il y a des raisons de moyens évidemment,
00:52:30 il y a des raisons idéologiques évidemment,
00:52:31 des raisons de conception de la justice,
00:52:33 et des raisons politiques de conception même de la norme,
00:52:36 de l'interdit par toute une société.
00:52:39 Il faudrait moins se poser la question de comment on vit ensemble,
00:52:41 de comment nous concevons la vie, tous, de la même manière ou pas.
00:52:47 Et donc on empile les lois, on empile les infractions,
00:52:50 on crée des infractions, il y a un chiffre, je ne veux pas dire de bêtise,
00:52:53 mais au moment où on crée le code pénal en France,
00:52:55 on est à 200 ou 400 infractions,
00:52:57 aujourd'hui on est à plus de 14 000 infractions.
00:53:00 Donc vous rajoutez des infractions, on judiciarise à peu près tout et n'importe quoi,
00:53:04 vous ajoutez des infractions, vous votez des lois,
00:53:06 et vous êtes incapables de les appliquer,
00:53:09 et je pense que la crise d'autorité, en tout cas sur le terrain de la justice,
00:53:12 elle se niche exactement dans cette brèche entre,
00:53:15 c'est moins la question d'une faiblesse de moyens ou de personnes,
00:53:18 qu'une faiblesse par rapport à la promesse que l'on se donne d'une justice correctement appliquée.
00:53:23 - Comment répondre à ceux qui affirment encore aujourd'hui
00:53:26 que la prison est surpeuplée, criminogène,
00:53:28 et que la répression ne fonctionne pas ?
00:53:31 - C'est vrai qu'on entend ça en permanence,
00:53:32 maintenant qu'on a essayé la répression, on pourrait essayer autre chose.
00:53:35 Alors non, nous n'avons pas essayé la répression, en tout cas pas ces dernières années,
00:53:39 et là je renvoie au livre de Béatrice Brugère, dont on a souvent parlé ici,
00:53:42 qui sort un livre je crois, demain, aujourd'hui ou demain,
00:53:45 sur la question de la justice.
00:53:48 Et là elle dit en gros, la question de la surpopulation des prisons,
00:53:52 d'abord, alors là c'est très factuel,
00:53:54 on a une densité en prison qui est beaucoup plus forte qu'ailleurs en Europe,
00:53:58 mais les places de prison ont augmenté 19% depuis 2000,
00:54:01 et les entrées en détention de plus de 30%,
00:54:04 alors qu'on a une législation qui incarcère de moins en moins,
00:54:08 par le biais de la législation, c'est absolument assumé.
00:54:10 Et là on voit que de la même manière qu'on a une dissimulation de la réalité criminelle
00:54:14 par des outils statistiques non adéquats,
00:54:17 on a aussi une dissimulation de la réponse de la justice,
00:54:20 de l'efficacité de la justice, je vous donne juste deux chiffres pour finir,
00:54:24 on a le Gardez-Sau qui s'était félicité de 91% de réponse pénale.
00:54:29 Or qu'est-ce qu'on voit ? 91% de réponse pénale,
00:54:32 ça équivaut à la fin à 12% d'infractions qui passent réellement devant les tribunaux.
00:54:38 Une réponse pénale, ça peut être une amende, ça peut être une alternative aux poursuites,
00:54:42 c'est simplement la justice qui répond, ça ne veut pas dire qu'elle répond devant un tribunal,
00:54:45 et ça évidemment on le ressent dans la désaffection par rapport à la justice,
00:54:49 et il se félicitait aussi d'une exécution des peines à 92%,
00:54:53 alors déjà 8%, c'est 10 000 peines,
00:54:56 et là on n'a aucun rapport sur ce dysfonctionnement sur les 8%,
00:55:01 derrière on a 41% des condamnés à du ferme qui ne mettent jamais les pieds en prison,
00:55:06 et de manière générale un condamné à de la prise en ferme
00:55:09 effectue 62% de la durée de la peine qui lui a été prononcée en première instance au tribunal.
00:55:16 Donc on voit que la justice de la manière dont elle fonctionne ne respecte pas les enquêteurs,
00:55:20 la première juridiction, les victimes, et donc la société,
00:55:24 et donc la propre parole de la justice elle-même, c'est évidemment ça la refondation,
00:55:28 pour reprendre le mot de Béatrice Brugère, qu'il faut imaginer.
00:55:32 - Merci infiniment Charlotte, et on suivra la sortie de son livre, Béatrice Brugère.
00:55:38 Alors Mathieu, alors qu'on déboulonne les statues, les sables d'Olonne, la Vierge Marie, la laïcité, etc.
00:55:45 à Rennes il y a un gymnase qui a été transformé en lieu de culte musulman,
00:55:49 gymnase, un établissement public, transformation dans la tente de la construction d'une grande mosquée,
00:55:55 faut-il y voir un événement parmi d'autres presque banal dans une société qui se diversifie,
00:56:00 ou un événement avec une charge politique qu'on peine à reconnaître ?
00:56:04 - Les deux en fait, les deux, c'est-à-dire d'un côté, on va y aller très simplement,
00:56:08 quand vous changez la population d'un territoire, vous changez sa culture,
00:56:12 vous changez ses mœurs, vous changez peut-être sa religion,
00:56:14 dès lors que vous changez tout cela, vous devez changer l'aménagement urbain,
00:56:18 pour tenir compte de cette population nouvelle, vous devez changer le paysage urbain,
00:56:23 vous devez peut-être même changer à terme la manière de raconter l'histoire de ce territoire,
00:56:26 parce que ça a changé, donc de quoi parle-t-on ici ?
00:56:29 La progression d'une population musulmane qui dit, quand on regarde le reportage qui en parle,
00:56:35 on nous dit, on ne veut pas prier dans la rue, on respecte les règles,
00:56:39 donc par esprit de civisme, il faut trouver un lieu pour qu'on puisse prier,
00:56:43 jusqu'à ce que la mosquée géante, qui est une manière d'occuper le territoire,
00:56:48 qui est une manière d'occuper le territoire en marquant clairement
00:56:51 quelle souveraineté religieuse s'impose sur ce territoire,
00:56:55 et qui est présente, avec d'autres peut-être, mais devant cela,
00:56:59 il faut donc permettre un lieu de prière, et la mosquée, pardonnez-moi, le gymnase,
00:57:04 s'impose ici comme un aménagement pratique, premier élément.
00:57:08 Ensuite, il y a la dimension politique, c'est-à-dire dès lors, ce qu'on comprend,
00:57:12 c'est que sous la pression migratoire, qui est partout présente aujourd'hui,
00:57:16 aucune région n'est épargnée, ou inversement, toutes les régions ont la chance
00:57:22 de connaître cette pression migratoire absolument lumineuse.
00:57:25 Dans ce cas-là, on utilise les moyens de l'État pour transformer les choses.
00:57:30 Et on change le rapport à la laïcité, on change le rapport au territoire,
00:57:33 on change le rapport au droit, pour faire en sorte que ces populations
00:57:36 puissent véritablement vivre pleinement leur foi dans l'espace public, puisqu'elles l'exigent.
00:57:41 De ce point de vue, ça se passe en Bretagne, il faut imaginer, à moyen terme,
00:57:46 une Bretagne de plus en plus musulmane, et de ce point de vue,
00:57:49 je ne dis pas que c'est bien, je ne dis pas que c'est mal,
00:57:51 je dis que la tendance est là, on aura une transformation de la société
00:57:55 pour accueillir cette islamisation progressive de la Bretagne,
00:57:58 on appelle ça la démographie + la politique = la révolution.
00:58:01 - Et quel lien faites-vous entre cette info et l'évolution du débat sur l'immigration
00:58:06 depuis quelques mois ?
00:58:07 - Un lien très évident, c'est-à-dire que l'État a constaté,
00:58:10 je dirais le pouvoir, le régime a constaté le fait que la population
00:58:14 n'est pas très enthousiaste devant ça.
00:58:16 On peut prier, on a besoin d'un gymnase, qu'est-ce qu'on prie ?
00:58:19 Théoriquement, dans un gymnase, on fait un peu de sport, théoriquement,
00:58:22 mais on peut aussi prier aujourd'hui.
00:58:24 Évidemment, s'il s'agissait de le transformer en lieu de prière catholique,
00:58:27 je ne suis pas certain qu'on le ferait, je suis persuadé que la libre-pensée
00:58:30 se manifesterait, là, elle serait très, très, très mobilisée.
00:58:33 Mais, quoi qu'il en soit, l'État, le pouvoir a entrepris,
00:58:36 c'est notamment à cause d'une forme de congestion migratoire en Ile-de-France,
00:58:40 de répartir les populations, je ne dis pas que c'est ça dans le cas présent,
00:58:43 mais pour s'assurer que chaque partie du territoire national participe
00:58:46 à la corvée migratoire et ait la chance de participer à cette corvée migratoire,
00:58:50 tout transformer, transformer les moeurs, transformer la culture.
00:58:53 Et parce qu'on a peur de la population, parce que la population est inquiétante,
00:58:56 elle n'est pas toujours aussi enthousiaste qu'elle le devrait,
00:58:59 eh bien là, on a par exemple la Cour des comptes, on peut s'en souvenir,
00:59:02 le fameux rapport sur l'immigration, sur ses coûts, tout ça,
00:59:05 on avait décidé de différer sa publication. Pourquoi ?
00:59:08 Parce que la population pourrait s'en emparer à partir de préjugés
00:59:11 de passions mauvaises, pourrait tirer des conséquences politiques indésirées,
00:59:14 par exemple l'idée de limiter, pour ne pas dire de stopper,
00:59:17 l'immigration massive. Donc le pouvoir sait parfaitement
00:59:20 ce que pense la population, et le pouvoir décide donc
00:59:23 de filtrer les informations qu'elle la population a en droit,
00:59:26 de créer des institutions pour rendre inéluctable la société multiculturelle
00:59:29 et marquée du sourd d'un islam très profond.
00:59:32 Et je terminerai avec une dernière phrase, qui témoigne peut-être
00:59:35 des détails d'esprit de nos élites, c'est de Laurent Alexandre,
00:59:38 le médecin très connu, il dit "Je ne vois pas au nom de quoi
00:59:41 nous pourrions imposer nos valeurs judéo-chrétiennes
00:59:44 à la majorité musulmane du futur, alors que nous serons
00:59:47 démographiquement minoritaires. Ce serait antidémocratique.
00:59:50 C'est la majorité qui décide, l'Europe de l'Ouest sera musulmane",
00:59:53 dit Laurent Alexandre. Peut-être est-ce finalement le prochain
00:59:56 enthousiasme dont seront capables les élites occidentales,
00:59:59 cette conversion en masse, comme quoi leur illusion de l'avenir.
01:00:02 - Méditation absolue. J'ai vu ses tweets, là.
01:00:05 - Je me suis demandé s'il faisait l'ultime troll provocateur,
01:00:08 mais je crains qu'il ne soit sincère.
01:00:11 - Bon, on a fini. Ouh là là, on aurait plein de choses à dire.
01:00:14 Tout de suite, l'ordre des pros avec Pascal.
01:00:17 Sous-titrage Société Radio-Canada
01:00:20 [SILENCE]

Recommandations