Face à l'Info (Émission du 08/05/2024)

  • il y a 4 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver pour Face à l'Info avec moi pendant 7 heures, Mathieu Bockcôté, bonsoir.
00:00:07Bonsoir.
00:00:08Michel Thaube, bonsoir.
00:00:09Bonsoir.
00:00:10Vincent Roy, bonsoir.
00:00:11Bonsoir.
00:00:12Et Marc Menand, bonsoir à vous.
00:00:13J'ai votre passeport, Kelly, marqué dessus, Kelly.
00:00:16Je suis autorisée pendant deux jours, rassurez-vous.
00:00:19Non, mais nous on contrôle ici.
00:00:21Bien sûr.
00:00:22Vous avez le QR code.
00:00:23Et vous avez bien raison, j'ai le QR code, j'ai toutes les attestations que j'ai remplies moi-même.
00:00:25Évidemment, Face à l'Info commence dans un instant, mais tout de suite on fait le point sur l'actualité avec vous.
00:00:29Simon Guillain, bonsoir, Simon.
00:00:30Bonsoir, chère Elodie.
00:00:31Et bonsoir à tous, chers téléspectateurs.
00:00:33Emmanuel Macron a présidé la traditionnelle cérémonie du 8 mai 1945 aujourd'hui, 79e anniversaire de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie.
00:00:42Et comme le veut la tradition, le président de la République a remonté l'avenue des Champs-Elysées avant de raviver la flamme du soldat inconnu sous l'arc de triomphe.
00:00:50Près de Valenciennes, dans le nord, des croix gammées ont été découvertes sur le monument aux morts de la commune d'Escopont.
00:00:56Les tags ont été réalisés cette nuit alors que le monument devait être inauguré ce matin.
00:01:01La mairie de la ville a décidé de porter plainte.
00:01:04Et puis les négociations de la dernière chance ont repris en fin de matinée au Caire en présence de toutes les parties.
00:01:10Dans le même temps, l'armée israélienne a mené des frappes aériennes et des opérations ciblées sur la ville de Rafa.
00:01:15L'État hébreu a annoncé la réouverture du point de passage de Kerem Shalom pour faire entrer l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne, chère Elodie.
00:01:23Merci beaucoup Simon. Prochain point sur l'actualité avec vous dans une heure.
00:01:27Au sommaire de votre face à l'info, on commencera avec vous Mathieu Bockcôté.
00:01:31On va parler d'un certain emballement quand de simples paroles peuvent vous valoir condamnation ou bien passage devant les tribunaux.
00:01:37On évoquera une sorte de censure ou une autocensure. Est-ce qu'on peut critiquer le vivre ensemble ?
00:01:41Est-ce qu'on peut citer des études statistiques sans être condamné ?
00:01:44En théorie, bien sûr, mais Mathieu, vous allez nous montrer avec des exemples concrets que la réalité est bien plus complexe.
00:01:50On va parler aussi des Jeux Olympiques. Bien sûr, une excellente nouvelle pour la France.
00:01:54Mais est-ce vraiment si simple ? On voit par exemple de nombreux préavis de grève fleurir dans beaucoup de secteurs.
00:01:59Les Parisiens craignent aussi des galères de transport. On en parlera avec vous Michel Taube.
00:02:04Avec vous Marc, on va parler de Jeanne d'Arc. Le 8 mai 1429, les Anglais levaient le siège d'Orléans.
00:02:09Après que Jeanne d'Arc soit montée à l'assaut et libérée la ville, c'est le premier succès de celle qui sera plus tard surnommée la Pucelle d'Orléans.
00:02:15Vous nous raconterez.
00:02:17Vincent, vous allez vous livrer à un exercice ô combien compliqué. Vous allez nous parler du manuel sur le langage inclusif de l'OTAN.
00:02:24Vous allez constater à quel point c'est complexe. Certains diront d'ailleurs impossible à mettre en place.
00:02:29Je compte sur vous Vincent, je sais que vous êtes entraîné. Vous allez nous livrer un édito 100% écriture et lecture inclusive à venir.
00:02:36Et puis pour terminer, on reparlera de Marseille, une ville qui représenterait la France.
00:02:40C'est le maire de la ville, Benoît Payan, qui le dit. Marseille, ville cosmopolite pour les uns, représentant deux France qui vivent désormais face à face pour d'autres.
00:02:47De quoi la cité fosséenne est-elle le nom ? On vous posera la question Mathieu Bocquete. Tout de suite, c'est donc Face à l'Info.
00:02:53On commence avec vous Mathieu. On va parler de la France mais aussi de la Belgique, de l'Allemagne et même du Canada.
00:03:12On va parler donc de la censure et de l'autocensure qui l'accompagne. On va parler de ce droit contesté aux Français comme aux autres Européens de remettre en question le récit enchanté du vivre ensemble.
00:03:21Et on va d'abord en parler en évoquant des citoyens qui sont mis en difficulté pour avoir cité le Coran dans le texte.
00:03:27C'est assez particulier. J'ai l'impression, racontant cela, d'entrer dans quelque chose comme une comédie plus ou moins drôle. Mais le fait est que c'est la réalité de notre temps.
00:03:36Le Figaro nous rapportait l'histoire. Ça se passe, dis-je, à Bourg-en-Bresse. Le maire socialiste, Jean-François Débat, a créé scandale.
00:03:44Pourquoi? Parce qu'il a cru voir un scandale. Dans sa ville, des panneaux, des affiches qui reprenaient des extraits du Coran.
00:03:55Qui reprenaient des extraits du Coran, évidemment dans une perspective polémique. Personne ne dira le contraire.
00:04:00Et notamment ces extraits, je cite, parce que c'est assez important de le dire dans les circonstances, sur la question du rapport à la paix.
00:04:07« L'Islam prôle-t-il la paix ? » Et là, des citations qui étaient reprises. « Combattez ceux qui ne croient pas, ni en Allah, ni au jour dernier.
00:04:15Parmi ceux qui ont reçu le livre, les Juifs et les Chrétiens, ou encore, combattez-les jusqu'à ce que la religion soit à Allah seul. »
00:04:22Donc ce sont des, ça vaut la peine de le dire, des extraits du Coran. Des extraits, on pourrait dire, décontextualisés.
00:04:29Des extraits tirés du livre pour être présentés. Probablement pas la part la plus lumineuse de ce qui est considéré par certains comme un texte sacré.
00:04:36Mais ce sont des extraits du Coran. Le maire, voyant cela, les photos se répandent sur les réseaux sociaux, plusieurs sont scandalisées,
00:04:44et le maire décide de porter plainte, donc Jean-François Deba, décide de porter plainte pour « dérive haineuse et globalement propos islamophobes ».
00:04:54Et là, il y a une réaction malaisée, comme on dirait, sur les réseaux sociaux, mais pas seulement.
00:04:59Au plusieurs disent « mais l'instant, ces affiches citent le texte du Coran. Le Coran serait-il lui-même islamophobe ? »
00:05:08Est-ce que citer le Coran, certains extraits plutôt que d'autres, est-ce que c'est de l'islamophobie ?
00:05:14Est-ce que le Coran laissé en lui-même, donc sans la médiation des imams, sans la médiation de ceux qui l'interprètent pour nous,
00:05:20est-ce que le texte brut, est-ce que le texte qui nous est présenté serait en lui-même islamophobe ?
00:05:26C'est une question moqueuse qui est apparue sur les réseaux sociaux, mais qui n'est pas que moqueuse.
00:05:31Je note, toujours, Salim Mazni, qui est le directeur du cabinet du maire, s'est désolé de ces affiches en disant qu'il s'agit « des traductions orientées et malveillantes des textes sacrés ».
00:05:45Donc « orientées et malveillantes », on pourrait dire que toute traduction est par définition orientée.
00:05:49Il y a un souci d'exactitude, mais vous connaissez la formule « le traducteur est un traître », toute traduction oriente d'une manière ou de l'autre.
00:05:56Et malveillante, ce qu'on comprend ici, c'est que reprendre certains extraits du Coran plutôt que d'autres pourrait contribuer à donner une mauvaise réputation à cette religion.
00:06:08Alors là, c'est à ce moment, et ça interpellera notre ami Marc, qu'on rencontre pour une fois vraiment la question de la laïcité.
00:06:14La laïcité, on en parle tout le temps, en toutes circonstances, ça en devient presque la sang, mais là, on y est vraiment.
00:06:18C'est-à-dire, est-ce qu'il est permis, par rapport à une religion et pas seulement à l'islam, par rapport à toutes les religions, d'avoir à leurs propos une critique non seulement de surface,
00:06:27non seulement de critique secondaire, mais une critique de leur noyau.
00:06:30Est-ce qu'il est permis, par exemple, non seulement de critiquer l'islamisme, mais l'islam.
00:06:35Est-ce qu'il est possible de critiquer non pas seulement le christianisme fondamentaliste, mais le christianisme lui-même.
00:06:40Est-ce qu'il est permis de critiquer non pas les excès possibles du bouddhisme, ça doit être le degré suprême de l'apaisement,
00:06:46mais est-il possible de critiquer le bouddhisme lui-même.
00:06:50Est-il possible de critiquer l'hindouisme, faites la liste, bon.
00:06:53Est-il possible de critiquer ces religions en elles-mêmes, ou ne peut-on critiquer que leur instrumentalisation idéologique.
00:06:59Alors moi je comprends, moi je confesse un grand respect pour ce qu'on appelle les textes sacrés des grandes religions.
00:07:04Je suis de cette école, mais je considère que vous n'êtes pas en droit de m'imposer votre définition du sacré.
00:07:09Moi je respecte les grandes traditions, mais si vous êtes dans une société où chaque religion, quelle qu'elle soit,
00:07:15et soit dit en passant, le sacré n'est pas le monopole des religions traditionnelles.
00:07:19Les idéologies du 20e siècle nous ont montré que le sacré pouvait se transférer dans des idéologies politiques officiellement laïques.
00:07:26Si je suis obligé de respecter votre définition du sacré, et que je commets un blasphème si je ne le respecte pas,
00:07:32eh bien nous entrons dans une logique justement de délit d'opinion, et plus encore de délit de blasphème,
00:07:36où les plus intégristes de chaque religion auront la responsabilité d'assurer le respect de l'image qu'on en a publiquement.
00:07:43Mais là, il faut revenir sur le point central. Nous ne sommes pas ici devant une interprétation abusive et déformée du texte.
00:07:51Nous sommes devant la citation même d'extraits du Coran.
00:07:55Alors qu'est-ce qu'on fait là-dedans? Est-ce qu'on peut dire que certains extraits du Coran sont islamophobes et d'autres ne le sont pas?
00:08:00Est-ce qu'il est permis d'afficher certains extraits et on doit censurer les autres?
00:08:05Est-ce qu'on doit parler du Coran qu'à travers la médiation d'un interprète qui nous dira ce que veulent dire certaines phrases
00:08:10qui, laissées en première lecture, peuvent donner l'impression d'être devant un texte qui a une portée belliqueuse?
00:08:16Je note que le Conseil français du culte musulman s'est ajouté au débat, et a vu dans tout cela des affiches islamophobes.
00:08:23Il faudra encore une fois leur poser la question.
00:08:25Donc en quoi est-ce islamophobe de citer le texte sacré de la religion qu'ils font leur?
00:08:29Ce n'est pas un détail.
00:08:31Et donc là on est devant, on présente tout ça aussi, c'est important, comme un affichage sauvage et haineux.
00:08:37Un affichage sauvage et haineux. Haineux en quoi?
00:08:40Haineux parce qu'en citant le texte directement, nous serions devant un appel à la haine.
00:08:46C'est très particulier l'idée que si on a un contact direct avec les textes sacrés, on serait devant un appel à la haine.
00:08:50Et là ce qui me frappe là-dedans, c'est qu'on ne nous dit jamais.
00:08:53Parce que j'ai tout fait, j'ai vraiment cherché.
00:08:55Je ne trouve pas la raison pour laquelle les textes seraient haineux.
00:08:58Ça serait important de nous le dire. Voilà en quoi cette présentation.
00:09:01On se contente de coller l'étiquette du haineux pour nous expliquer, pour susciter immédiatement chez nous le sentiment de réprobation.
00:09:08Si c'est haineux, c'est mal.
00:09:10Je note, soit dit en passant, que c'est une chose assez, ça dépasse largement la question du Coran.
00:09:14Le livre Transmania, dont on a beaucoup parlé ces derniers temps,
00:09:17vous noterez qu'ils sont nombreux à mener une campagne ardente contre ce livre en disant qu'il est transphobe.
00:09:22On sait qu'il est transphobe.
00:09:24Mais les mêmes qui nous disent qu'il est transphobe prennent souvent la peine de nous dire qu'ils ne l'ont pas lu.
00:09:28Ils sont même fiers de dire « je ne l'ai pas lu, sachez à quel point je le condamne, je ne l'ai pas lu, je sais que c'est mauvais,
00:09:33je ne l'ai pas lu, ne lisez pas aussi tellement c'est transphobe. »
00:09:36Donc là, on est dans un système de qualification, de disqualification de ce qui nous déplaît,
00:09:40où on colle une étiquette, on la répète en boucle,
00:09:43il devient inconvenant socialement de ne pas répéter cette étiquette.
00:09:47Et au final, le résultat, c'est que si vous ne répétez pas l'étiquette, vous êtes complice vous-même,
00:09:52soit de transphobie, dans le cadre du livre Transmania, ou d'islamophobie.
00:09:56Je note une autre chose qui me semble assez importante, c'est cette manie de dénoncer des propos cités.
00:10:02Des propos cités, ça touche pas seulement transphobie, la question de l'islam,
00:10:06mais tout récemment, sur notre antenne, il y a quelques semaines, je ne sais pas si vous en avez souvenir,
00:10:09la psychologue Marie-Estelle Dupont a cité des extraits, a parlé d'un programme qui s'appelle On s'exprime,
00:10:15qui est un programme financé par l'État, d'éducation sexuelle,
00:10:18qui notamment évoquait la question de, c'est pas moi qui parle, l'anulingus chez les mineurs.
00:10:23Dieu, mon Dieu, nous en garde.
00:10:25Pour mettre en garde les jeunes, on comprend ce principe d'éducation sexuelle, mais qui était assez explicite.
00:10:30Marie-Estelle Dupont a dénoncé la chose sur le plateau de ses news.
00:10:33Elle a été accusée par plusieurs sur les réseaux sociaux de fake news.
00:10:38Mais c'était pas une fake news, c'était documenté ce qu'elle disait.
00:10:41Mais on était devant des gens qui considéraient que citer certaines réalités,
00:10:45des textes, donc des documents gouvernementaux, c'était fake news, c'était propos haineux.
00:10:50Comme si le régime ne croit pas lui-même à ce qu'il produit,
00:10:53comme si citer certaines réalités, comme si citer certaines statistiques,
00:10:56comme si citer certaines citations, comme si citer certains faits, c'était en soi des propos haineux.
00:11:01Les exemples sont nombreux.
00:11:03Et justement, quels autres exemples vous avez en tête?
00:11:05Déplaçons-nous en Asie, allons en Allemagne.
00:11:07Alors...
00:11:09Juju, pourquoi l'Asie?
00:11:11Pour moi, ça commence avec le Rhin.
00:11:13Pas de problème.
00:11:15Alors, c'est une femme politique engagée dans un parti qui, par ailleurs, avait cette réputation,
00:11:21je prends la peine de le dire, c'est l'AFD.
00:11:23L'AFD, donc le parti qui, on pourrait dire apparenté politiquement,
00:11:27mais avec beaucoup, beaucoup de nuances au RN en Allemagne,
00:11:29parce que c'est pas la même histoire, c'est pas du tout la même tradition idéologique.
00:11:32Mais bon, quoi qu'il en soit, il y a une dame, Marie-Thérèse Kaiser, de l'AFD,
00:11:35qui, en 2021, avait dénoncé, sur les réseaux sociaux,
00:11:39la surreprésentation, disait-elle, des Afghans dans certains crimes à nature sexuelle.
00:11:45La question n'est pas de savoir si c'est inclusif ou exclusif, bien ou mal.
00:11:50La question est de savoir si c'est vrai ou si c'est faux.
00:11:53Moi, devant un fait, je veux pas savoir si c'est bien ou mal.
00:11:56Vrai ou faux, et ensuite, on discute.
00:11:58Elle référait, je précise, sur les réseaux sociaux,
00:12:00elle référait à un article qui fondait le propos.
00:12:03Donc, c'était pas une phrase lancée dans le vide.
00:12:05Il y avait un fait, un article pour documenter le propos.
00:12:08Eh bien, elle s'est retrouvée devant les tribunaux, ça s'est poursuivi,
00:12:11et aujourd'hui, pour avoir mentionné ce fait, à tout le moins de son point de vue,
00:12:16qui s'appuyait sur des sources à tout le moins de son point de vue,
00:12:18elle doit payer, notamment, 6000 euros d'amende.
00:12:216000 euros d'amende pour avoir mentionné certaines réalités
00:12:24qu'apparemment, il ne faut pas mentionner,
00:12:27parce que certains faits sont considérés comme des faits haineux, aujourd'hui.
00:12:31Rappelez-vous, d'ailleurs, au moment du Stade de France,
00:12:33lorsque l'idée de mentionner la nationalité,
00:12:35quand c'était des supporters britanniques,
00:12:37on pouvait mentionner leur nationalité,
00:12:39mais quand c'était finalement des supporters pas britanniques,
00:12:41là, il ne fallait plus mentionner leur nationalité,
00:12:43parce que c'était apparemment nauséabond.
00:12:45Je note, soit dit en passant, qu'Elon Musk,
00:12:47c'est pourquoi ce cas-là, on en parle,
00:12:49parce qu'Elon Musk est devenu presque une puissance géopolitique à lui seul,
00:12:52c'est inquiétant de ce qui s'est passé en Allemagne là-dessus,
00:12:55en disant, globalement, ce qu'elle dit,
00:12:57on peut ne pas aimer la dame, on peut la condamner politiquement,
00:13:00mais les faits qu'elle présente, est-ce qu'elle a le droit de les présenter?
00:13:02Oui ou non.
00:13:04Même chose en Belgique, tout récemment,
00:13:06dans un parti qui est vraiment un groupuscule,
00:13:08je pense, la Voix Nationale, si je ne me trompe pas,
00:13:11j'espère ne pas me tromper,
00:13:13où des militantes de ce groupuscule,
00:13:15qui ne représentent pas grand-chose, je prends la peine de le dire,
00:13:17ont mis sur les réseaux sociaux des phrases comme
00:13:19« Stop au vivre ensemble, nous voulons vivre sans eux »,
00:13:21ou « Notre peuple d'abord »,
00:13:23et où ils comparaient Molenbeek à l'Afrique,
00:13:25Molenbeek, je pense qu'on dit, à l'Afrique,
00:13:28eh bien, ils ont été traînés devant les tribunaux aussi.
00:13:32On a porté plein de contrées.
00:13:34Donc, est-ce qu'il est possible de dire cela?
00:13:36Est-ce qu'il est possible de dire, par exemple,
00:13:38« Stop au vivre ensemble, notre peuple d'abord »,
00:13:40est-ce qu'on pourrait parler aujourd'hui, par exemple,
00:13:42de l'islamisation de la Seine-Saint-Denis,
00:13:44en France, si on faisait une transposition,
00:13:46ou est-ce qu'on risquerait alors d'être poursuivis devant les tribunaux?
00:13:49À Nantes, tout récemment, rappelez-vous,
00:13:51cette jeune militante de Nemezis,
00:13:53qui s'est présentée avec une affiche sur le mode
00:13:55de violation des violeurs étrangers dehors,
00:13:57expulsions des violeurs étrangers.
00:13:59Et là, la maire de la place a dit non.
00:14:01Je pense que c'est la maire qui était Vigneault,
00:14:03si je ne me trompe pas, dit, ce qui était Colot,
00:14:05« C'est scandaleux, propos haineux ».
00:14:07Là, la question, c'est qu'aurait-il fallu présenter
00:14:09comme affiche « N'expulsez pas les violeurs étrangers »,
00:14:11alors ça aurait mieux passé.
00:14:13Donc, j'essaie de comprendre le raisonnement.
00:14:15Donc, on est dans une logique de censure.
00:14:17Donc, il suffit de coller une étiquette pour censurer,
00:14:19et certains faits, certaines opinions,
00:14:21mais vraiment certains faits, c'est quand même embêtant,
00:14:23des faits, des opinions, vous les mentionnez,
00:14:25vous risquez la disqualification,
00:14:27vous risquez la pénalisation,
00:14:29la criminalisation de votre propos.
00:14:31Et je donne un petit détour par le Canada,
00:14:33un pays de Justin Trudeau,
00:14:35où il y a le projet de loi,
00:14:37qui n'est pas le Québec, je le répète.
00:14:39Allez-y, faites passer vos messages,
00:14:41vous êtes chez vous.
00:14:43Où il y a le projet de loi 63 en ce moment,
00:14:45qui prétend lutter contre la haine en ligne,
00:14:47comme on dit, et dans ce projet de loi
00:14:49qui n'est pas encore adopté,
00:14:51il y a une clause pour les propos haineux
00:14:53que vous auriez déjà tenus sur le web,
00:14:55et on pourrait vous poursuivre.
00:14:57Imaginons que la loi se passe au mois de juin,
00:14:59on pourrait vous poursuivre pour des propos tenus,
00:15:01par exemple, en février 2009 ou 2019.
00:15:03Donc, il y a une clause de condamnation rétroactive
00:15:05pour les propos qui sont encore disponibles
00:15:07et qui sont jugés haineux par le régime aujourd'hui.
00:15:09Pourquoi? Parce qu'on considère que s'ils sont là,
00:15:11vous les assumez encore.
00:15:13Donc, si vous ne les effacez pas, on pourrait vous poursuivre.
00:15:15Donc, non seulement on vous poursuivra
00:15:17sur ce que vous pouvez dire aujourd'hui ou demain,
00:15:19mais on pourrait vous poursuivre sur ce que vous avez peut-être dit hier
00:15:21avant que les lois pénalisant certains propos
00:15:23n'apparaissent.
00:15:25Donc, vous voyez à quel point se déploie partout en Occident
00:15:27un même dispositif de censure
00:15:29qui pousse inévitablement à l'autocensure.
00:15:31Les individus dont vous venez de parler sont souvent
00:15:33assimilés à l'extrême droite.
00:15:35Est-ce que ça ne vient pas justement donner raison
00:15:37à ceux qui veulent encadrer très sévèrement leurs propos?
00:15:39Non.
00:15:41Pour une raison simple, je crois,
00:15:43c'est-à-dire le mot « extrême droite » aujourd'hui
00:15:45est une étiquette collée aux uns et aux autres
00:15:47avec une seule fonction, c'est de transformer
00:15:49celui à qui on colle cette étiquette en paria.
00:15:51Dès lors qu'on sait que quelqu'un est assimilé
00:15:53à l'extrême droite,
00:15:55dès lors qu'il est légitime de le censurer,
00:15:57on peut même pratiquer une forme de déchéance
00:15:59de ses droits civiques en disant « puisque vous avez
00:16:01de telles idées, puisque vous êtes porteurs de cette idéologie,
00:16:03vos droits seront moins nombreux. »
00:16:05On en a souvent parlé
00:16:07sur ce plateau.
00:16:09Par exemple,
00:16:11une manifestation contre un centre de migrants,
00:16:13une installation d'un centre de migrants,
00:16:15le préfet avait dit
00:16:17« je n'accepte pas cette manifestation
00:16:19parce que les organisateurs sont marqués
00:16:21à l'extrême droite. »
00:16:23Un colloque, rappelez-vous le colloque de l'Institut Iliad,
00:16:25basse cette année mais de l'année passée,
00:16:27qui a été censuré, on ne l'a pas permis qu'il se tienne
00:16:29parce qu'il était assimilé à l'extrême droite.
00:16:31Donc le mot « extrême droite » sert en fait,
00:16:33et on y revient toujours, c'est l'étiquette
00:16:35qui permet aujourd'hui de diaboliser,
00:16:37de déchoir de leurs droits civiques certains citoyens
00:16:39qui ont le malheur de ne pas penser comme tout le monde.
00:16:41La définition de l'extrême droite,
00:16:43c'est un terme répété, scandé, hurlé,
00:16:45mais si vous cherchez une définition,
00:16:47vous allez chercher longtemps.
00:16:49L'extrême droite finalement, c'est ce que la gauche
00:16:51n'aime pas à un moment X.
00:16:53Ça fait beaucoup de choses du coup.
00:16:55Ça fait beaucoup de choses, il n'y a pas de doute là-dessus.
00:16:57En fait, c'est pour ça que j'ai souvent dit
00:16:59« tout le monde a été, est ou sera un jour accusé
00:17:01d'être d'extrême droite », c'est la loi de notre époque.
00:17:03Cela dit, ce que je note concrètement,
00:17:05c'est qu'on cherche à tout prix à pénaliser,
00:17:07à criminaliser, à disqualifier ce qu'on appelle largement
00:17:09la mouvance dite identitaire.
00:17:11Cette mouvance-là, on veut l'interdire.
00:17:13Cette mouvance-là, on veut non seulement l'expulser
00:17:15du jeu symbolique, médiatique et politique,
00:17:17mais on veut l'interdire juridiquement,
00:17:19on veut la criminaliser.
00:17:21De ce point de vue, qu'on soit d'accord ou non
00:17:23avec cette mouvance est assez secondaire.
00:17:25Le véritable enjeu, c'est que lorsque un État
00:17:27décide d'interdire une « idéologie »,
00:17:29il pratique un arbitraire terrible,
00:17:31il ose se réclamer de l'État de droit.
00:17:33Dans les faits, on voit à travers cela
00:17:35une nouvelle génération de dissidents,
00:17:37bien malgré eux, apparaître,
00:17:39On va passer maintenant aux Jeux Olympiques.
00:17:41Avec vous, Michel Thau, vous avez choisi
00:17:43de titrer votre édito « Vive les Jeux,
00:17:45Vive la France », mais est-ce si simple ?
00:17:47Alors que la flamme olympique est en train
00:17:49de rentrer dans le port de Marseille
00:17:51avec un déploiement de moyens dont on n'a jamais vu
00:17:53dans la cité fossile, on est à 79 jours
00:17:55de l'ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques
00:17:57et vous vouliez mettre le droit justement
00:17:59sur quelques symboles qui risquent
00:18:01d'entacher la fête si l'on n'y prend pas garde.
00:18:03Absolument. La fête
00:18:05et aussi les valeurs de notre pays,
00:18:07la France, parce que Paris 2024
00:18:09se passe
00:18:11évidemment en France et on peut
00:18:13peut-être se poser la question, c'est peut-être pas si simple.
00:18:15Alors effectivement, comme vous le disiez,
00:18:17la flamme débarque
00:18:19en Provence, à Marseille.
00:18:21Ce n'est pas le débarquement de Provence
00:18:23qui a joué un rôle déterminant
00:18:25dans, évidemment, l'issue de la guerre.
00:18:27On est le 8 mai, donc il faut avoir
00:18:29une pensée pour, évidemment,
00:18:31le 8 mai 45 et toutes les victimes
00:18:33et tous ceux qui ont sauvé la France
00:18:35du nazisme et le monde
00:18:37du nazisme.
00:18:39Mais c'est le débarquement
00:18:41de la flamme olympique, c'est les dieux du stade
00:18:43qui arrivent en France et c'est vrai que
00:18:45on peut se demander effectivement si
00:18:47tout en étant universel
00:18:49et je tiens à le dire tout de suite, moi je suis pour
00:18:51les Jeux Olympiques, je suis content qu'ils aient lieu en France,
00:18:53je pense que ça va être une fête,
00:18:55je pense que ça va être une foison de médailles
00:18:57pour les Québécois, je l'espère,
00:18:59mais aussi pour les Français.
00:19:01Mais en même temps, il y a des enjeux
00:19:03de symboles qui vont se poser très clairement.
00:19:05Justement, le premier dont vous vouliez parler concerne
00:19:07la laïcité à la française, alors que vient faire
00:19:09la laïcité dans ces JO ?
00:19:11Alors en fait, il y a plusieurs manières d'en parler
00:19:13mais je commencerai par l'actualité la plus récente.
00:19:15La Fédération française de football
00:19:17a dans ses statuts, article 1,
00:19:19un article très courageux
00:19:21qui interdit toute
00:19:23manifestation politique
00:19:25ou religieuse
00:19:27sur les terrains de football. Et vous avez
00:19:29l'article 50 de la
00:19:31charte olympique qui dit exactement
00:19:33la même chose, qui interdit
00:19:35toute manifestation
00:19:37politique, toute expression
00:19:39notamment vestimentaire d'ordre politique
00:19:41ou religieux sur les
00:19:43terrains de l'olympisme.
00:19:45Or, il faut le dire très clairement,
00:19:47il faut que les Français le sachent,
00:19:49s'ils l'ont oublié avec
00:19:51les précédents Jeux olympiques, c'est que
00:19:53à Paris, nous aurons
00:19:55des athlètes
00:19:57qui feront
00:19:59leurs compétitions avec des vêtements
00:20:01d'ordre religieux et bien entendu
00:20:03d'ordre islamique
00:20:05pour ce qui est de délégation
00:20:07d'athlètes féminines qui viendront
00:20:09voilées et avec évidemment
00:20:11des vêtements à caractère religieux.
00:20:13Et la France,
00:20:15que peut faire la France ? Dans un pays
00:20:17qui est laïque, qui appelle à la
00:20:19neutralité et la discrétion
00:20:21dans l'espace public, dont certaines
00:20:23fédérations, notamment le football,
00:20:25est extrêmement ferme
00:20:27et lui valent d'ailleurs des attaques
00:20:29incessantes, ça s'est encore passé la semaine
00:20:31dernière où effectivement, on a
00:20:33accusé la France d'être un pays de
00:20:35racisme dégénéré, mais ça visait en fait
00:20:37la fédération française de football,
00:20:39et bien en France, on n'aura pas le choix. On sera
00:20:41obligé de s'incliner devant
00:20:43cette démonstration de sportifs
00:20:45qui contreviennent à notre
00:20:47laïcité à la française.
00:20:49Et pour une raison très simple, c'est que
00:20:51la piste d'athlétisme de
00:20:53Saint-Denis, la
00:20:55piscine olympique qui est au nord
00:20:57de Paris,
00:20:59les différents emplacements de Saint-Quentin
00:21:01en Yvelines où vont se passer de nombreuses
00:21:03compétitions, le basket à Lille
00:21:05et dans d'autres villes, et bien en fait
00:21:07on ne sera pas vraiment en France.
00:21:09C'est un petit peu comme une ambassade.
00:21:11À l'ambassade d'Allemagne, on est en
00:21:13Allemagne. Et bien sur les pistes
00:21:15d'athlétisme, dans la
00:21:17piscine olympique, on ne sera pas vraiment en France.
00:21:19On sera dans une sorte
00:21:21d'extraterritorialité qui
00:21:23appartient au CIO et qui nous
00:21:25impose ces lois. Alors, lois qu'on a
00:21:27acceptées, mais qui encore une fois
00:21:29contreviennent au principe de la laïcité
00:21:31à la française et à la charte
00:21:33même de l'olympisme, ce qui fait
00:21:35que beaucoup de
00:21:37militants, notamment de la liberté des
00:21:39femmes, demandent
00:21:41à ce que, dans le respect de la charte olympique
00:21:43qui est en fait d'inspiration
00:21:45très française, on ne permette pas
00:21:47que pendant les Jeux olympiques,
00:21:49il y ait des manifestations d'ordre
00:21:51religieux, mais malheureusement, il faut s'y
00:21:53préparer, ce ne sera pas le cas.
00:21:55Un autre sujet dont vous vouliez parler,
00:21:57la place de la Concorde. Alors, je voulais
00:21:59absolument l'évoquer parce qu'on a
00:22:01Marc Menand qui est ici, qui pourrait en parler
00:22:03beaucoup mieux que moi.
00:22:05Place de la Concorde, les Jeux olympiques
00:22:07vont se passer dans des lieux extraordinaires.
00:22:09Le cheval
00:22:11à Versailles, il va y avoir des
00:22:13hauts lieux du patrimoine
00:22:15de l'histoire de France qui vont être
00:22:17investis par les Jeux olympiques. Mais
00:22:19il y en a un où j'aimerais vraiment
00:22:21dire qu'il y a une faute de goût qui a été
00:22:23commise par les organisateurs
00:22:25et je vais parfaitement assumer d'être
00:22:27vintage, vieux jeu
00:22:29ou tout ce que vous voulez. Ça revient à la mode
00:22:31le vintage en ceci dit ? Absolument.
00:22:33Vous préparez votre avenir.
00:22:35C'est une valeur forte.
00:22:37Qu'est-ce qui va se passer place de la Concorde ?
00:22:39Est-ce que tous nos concitoyens le savent ?
00:22:41Place de la Concorde, sur une des plus belles places
00:22:43du monde, un des hauts lieux de l'histoire de France,
00:22:45vous allez avoir du BMX
00:22:47du Freestyle, du Breaking
00:22:49du Skateboard et du Basketball
00:22:51trois fois trois. Et notamment
00:22:53il va y avoir du Breaking.
00:22:55Breaking c'est quoi ? C'est le Breakdance
00:22:57inspiré de la musique Hip-Hop
00:22:59qui est un sport tellement pratiqué
00:23:01par les athlètes
00:23:03que même dans
00:23:05quatre ans aux Jeux olympiques de
00:23:07Los Angeles, le Breaking a déjà été
00:23:09exclu. Considérant
00:23:11les Américains, considérant que
00:23:13que vient faire
00:23:15le Breakdance
00:23:17dans les Jeux olympiques.
00:23:19A tel point d'ailleurs que même les pratiquants
00:23:21les plus avérés
00:23:23du Breakdance sont contre
00:23:25les Jeux olympiques eux-mêmes. Et ces places
00:23:27de la Concorde, que ces sports
00:23:29qui sont quand même extrêmement mineurs
00:23:31qui correspondent, il faut le dire
00:23:33clairement, à des choix de marketing
00:23:35walkiste pour
00:23:37séduire des jeunes
00:23:39populations, vont se retrouver
00:23:41sur la place,
00:23:43une des places les plus emblématiques
00:23:45de l'histoire de France. Et donc je pense effectivement
00:23:47que c'est une faute de goût
00:23:49et que c'est une manière quelque part
00:23:51de mépriser pour ceux qui en ont pris la décision
00:23:53ce que ce qu'est la France et ce que veut
00:23:55incarner la France en accueillant les Jeux olympiques.
00:23:57On va s'interrompre pour la pause
00:23:59évidemment Michel Taube, vous terminerez, vous êtes
00:24:01votre édito. Vous avez encore d'autres petits
00:24:03coups de gueule entre guillemets à passer.
00:24:05Puis on vous parlera aussi de l'OTAN
00:24:07qui se lance dans l'écriture inclusive. Vous allez voir
00:24:09à quel point c'est compliqué
00:24:11d'utiliser ce nouveau manuel de l'OTAN.
00:24:13Restez bien avec nous pour la deuxième partie de Face à l'Info.
00:24:15A tout de suite.
00:24:19De retour pour la deuxième partie
00:24:21de Face à l'Info. On était en train de parler
00:24:23avec vous Michel Taube justement des Jeux olympiques
00:24:25et dans certains nombres
00:24:27d'impensés peut-être et vous vouliez maintenant parler
00:24:29des Jeux paralympiques justement.
00:24:31Oui qui ont lieu du
00:24:3328 août au 8 septembre pour
00:24:35insister sur deux points.
00:24:37D'abord, encore une fois, je l'ai dit
00:24:39dès le début, je suis très content
00:24:41que les Jeux aient lieu en France mais
00:24:43s'il y aurait eu un motif
00:24:45de ne pas candidater
00:24:47ou les refuser, c'est bien le statut
00:24:49des handicapés en France.
00:24:51Et je pense qu'il y a
00:24:53des millions de handicapés en France
00:24:55et des dents des handicapés
00:24:57qui vont l'avoir un peu verte
00:24:59pendant les Jeux paralympiques
00:25:01parce qu'effectivement ils vont avoir droit à un spectacle
00:25:03qui est certes extraordinaire
00:25:05et les athlètes paralympiques
00:25:07souhaitons leur plein de succès
00:25:09et pour eux ce sera extraordinaire mais en regard
00:25:11de la situation des handicapés
00:25:13et notamment dans les services publics
00:25:15français, les moyens de locomotion
00:25:17et de transport
00:25:19pour les handicapés, il faut vraiment regretter
00:25:21que depuis l'attribution des Jeux en 2017
00:25:23pas grand chose a été fait pour améliorer
00:25:25leur situation. On va
00:25:27certainement avoir des grands discours, surtout
00:25:29à l'ouverture des Jeux paralympiques sur la
00:25:31France patrie des handicapés
00:25:33et on va nous sortir certainement
00:25:35des arguments les plus
00:25:37beaux. Non, la réalité c'est que
00:25:39là il y a un déficit, un retard
00:25:41extrêmement important et que pour
00:25:43encore une fois beaucoup de nos concitoyens
00:25:45le fossé
00:25:47entre ce qu'ils verront à la télévision
00:25:49et la réalité qu'ils vivent
00:25:51sera extrêmement important. Et puis il y a un deuxième aspect
00:25:53qui n'a rien à voir et qui là concerne
00:25:55tous les français
00:25:57sur lequel il faut insister, c'est que
00:25:59tout le monde a peur des problèmes de circulation
00:26:01de venus de millions de
00:26:03touristes, beaucoup de
00:26:05franciliens veulent quitter, annoncent qu'ils quittent
00:26:07Paris pour aller à la campagne pendant les
00:26:09Jeux olympiques. Mais le problème selon moi
00:26:11ça ne va pas être les Jeux olympiques qui ont lieu
00:26:13en plein milieu de l'été, ça va être les Jeux
00:26:15paralympiques parce qu'ils ont lieu, je le répète
00:26:17du 29 août au 8 septembre
00:26:19mais qu'est-ce qui se passe
00:26:21le 2, 3 septembre ? C'est la rentrée
00:26:23scolaire, c'est les retours
00:26:25de tous les français qui doivent travailler
00:26:27et donc avec toutes les questions
00:26:29de sécurité, tous les quartiers qui
00:26:31seront interdits d'accès, avec toutes les voies
00:26:33qui ont été coupées, le périphérique
00:26:35dont tout un
00:26:37axe a été, pardon,
00:26:39toute une voie sera interdite
00:26:41à la circulation et risque d'ailleurs de l'être
00:26:43au-delà des Jeux, ça va être
00:26:45excusez-moi, je n'aime pas employer
00:26:47des gros mots mais ça va être le bordel, ça va être très
00:26:49compliqué à gérer, à tel point que
00:26:51il se murmure l'idée
00:26:53que peut-être la rentrée scolaire pourrait être
00:26:55repoussée au 9 septembre
00:26:57le lendemain
00:26:59la fin des Jeux Paralympiques, parce qu'encore une fois
00:27:01le vrai problème de
00:27:03circulation, de transports,
00:27:05d'accessibilité de Paris, ce ne sera pas pendant
00:27:07les Jeux Olympiques mais pendant les Jeux Paralympiques.
00:27:09Et justement, on sent que vous voulez
00:27:11être optimiste et que vous êtes pour les Jeux, mais
00:27:13est-ce que vous avez encore quelques petits
00:27:15coups de gueule ? Je sens que oui, Michel.
00:27:17Evidemment, les nombreux préavis de grève qui
00:27:19ont déjà été déposés,
00:27:21en se disant bien que nos chers
00:27:23politiques ont été dans une duplicité totale
00:27:25puisque l'année dernière, une loi
00:27:27Paris 2024 a été
00:27:29votée et qui ouvre
00:27:31plein d'exemptions aux règles
00:27:33de droit traditionnels, sauf une,
00:27:35les politiques, nos chers parlementaires,
00:27:37nos chers politiques, l'exécutif, n'ont pas
00:27:39osé, évidemment, suspendre
00:27:41les droits de grève pendant la durée des Jeux Olympiques.
00:27:43Il faut le regretter parce que
00:27:45c'eût été parfaitement compatible
00:27:47avec la Constitution
00:27:49qui stipule très clairement dans son
00:27:51préambule que le droit de grève est
00:27:53constitutionnel, mais dans le cadre fixé
00:27:55par la loi. Donc une loi aurait pu
00:27:57suspendre pendant quelques semaines
00:27:59l'application du droit de grève pour pouvoir
00:28:01accueillir dans les meilleures conditions les Jeux
00:28:03Olympiques. Il y a évidemment
00:28:05l'utopie de la trêve olympique dont on commence
00:28:07déjà à nous parler.
00:28:09Moi, j'aimerais terminer sur aussi
00:28:11des problèmes, évidemment, de sécurité.
00:28:13Tout le monde est très inquiet par cela
00:28:15même si les moyens et la mobilisation
00:28:17générale est au rendez-vous.
00:28:19Évidemment, on peut l'espérer.
00:28:21Je pense notamment aux athlètes
00:28:23israéliens qui vont certainement arriver
00:28:25en France avec une certaine
00:28:27peur au ventre parce qu'il y a
00:28:29malheureusement un retour
00:28:31non seulement de l'antisionisme
00:28:33mais également de l'antisémitisme en France
00:28:35et ailleurs. Voilà plusieurs points.
00:28:37Mais je le répète, vive les Jeux Olympiques,
00:28:39vive la violence, mais ne
00:28:41soyons pas dupes. Et comme
00:28:43disait Mathieu Bockcôté tout à l'heure,
00:28:45les faits, les faits, toujours les faits.
00:28:47Heureusement que vous êtes pour, cher Michel, parce que si vous aviez été contre,
00:28:49on n'imagine pas...
00:28:51Ce sera l'objet d'un autre édito.
00:28:53On va changer de sujet,
00:28:55on va parler avec vous.
00:28:57Marc, vous avez choisi aujourd'hui de nous parler
00:28:59de Jeanne d'Arc. Eh oui, le 8 mai,
00:29:01c'est une autre date historique.
00:29:03C'est encore
00:29:05une façon de pouvoir pénétrer
00:29:07dans ce qui est
00:29:09le véritable
00:29:11héritage nous venant
00:29:13des ancêtres et ce
00:29:15personnage devenu mythique.
00:29:17On est en
00:29:191429,
00:29:21Charles VII
00:29:23n'est que le dauphin,
00:29:25contesté par sa mère,
00:29:27Isabeau de Bavière,
00:29:29il y a eu le fameux traité de Troyes,
00:29:31où elle faisait en sorte que
00:29:33le roi d'Angleterre soit l'héritier
00:29:35de la couronne à la mort
00:29:37de celui qu'on appelait Charles VI
00:29:39le Foll, puisqu'il avait perdu la tête.
00:29:41Ce qui fait que Charles VII
00:29:43est recroquevillé entre
00:29:45Chinon et Bourges et qu'il n'a pas
00:29:47véritablement de pouvoir comparé
00:29:49par exemple au duc de Bourgogne.
00:29:51Et on est dans un petit village,
00:29:53à Donrémy.
00:29:55Il est partagé en deux, ce village.
00:29:57Vous avez la partie française
00:29:59et celle qui est
00:30:01Lorraine. Et entre les deux,
00:30:03une césure. Et puis aussi,
00:30:05une particularité,
00:30:07une petite île à l'intérieur de ce village.
00:30:09Et cette île, elle est essentielle
00:30:11car la présence anglaise,
00:30:13elle dure depuis des décennies maintenant.
00:30:15Et on est constamment
00:30:17sous la férule
00:30:19ou la menace de la férule
00:30:21de ces envahisseurs.
00:30:23Et puis il y a ceux qui sont
00:30:25en rupture de banc entre
00:30:27deux batailles,
00:30:29les voyageurs
00:30:31qui ont gardé leurs armes
00:30:33et qui attaquent les villages
00:30:35en pilleurs. Et donc,
00:30:37on tremble dans ces instants-là.
00:30:39Chacun,
00:30:41possesseur d'animaux, se retrouve sur cette petite île
00:30:43et là,
00:30:45on garde le troupeau.
00:30:47D'où la fameuse légende de la bergère.
00:30:49Mais quand on a la réalité,
00:30:51eh bien, ce n'est pas du tout
00:30:53la petite bergère. Son père
00:30:55est un possesseur. Il a quelques
00:30:5720 hectares
00:30:59de terrain. Et cet homme-là
00:31:01pratique donc
00:31:03l'agriculture, a quelques animaux.
00:31:05On le voit aussi
00:31:07délibéré dans le lit de justice
00:31:09avec le seigneur de vos couleurs.
00:31:11C'est la grande ville qui est à quelques
00:31:13encablures. Le seigneur
00:31:15de Baudricourt.
00:31:17Et elle, elle est marquée
00:31:19par l'éducation de sa maman.
00:31:21Romée. Ça veut dire
00:31:23qu'elle a
00:31:25réalisé un pèlerinage
00:31:27à Rome.
00:31:29Les éléments que je viens de vous distiller
00:31:31montrent que ce n'est pas du tout
00:31:33l'enfant de la misère.
00:31:35Ce n'est pas l'enfant du peuple. C'est une
00:31:37jeune fille qui est un peu nantie.
00:31:39Elle a deux petits anneaux
00:31:41qui montrent que
00:31:43cette famille possède de
00:31:45quoi rutiler par rapport
00:31:47à l'environnement. Elle a aussi
00:31:49une merveilleuse petite
00:31:51robe rouge qu'elle met dans les grandes
00:31:53occasions. Et enfin,
00:31:55incroyable, à une époque où on dort
00:31:57tous dans le même lit,
00:31:59on est au Moyen-Âge,
00:32:01elle dispose de sa
00:32:03propre chambre. Elle a ses frères
00:32:05qui font attention à elle.
00:32:07Et de temps en temps,
00:32:09emportée par la foi de sa
00:32:11mère, elle se laisse aller
00:32:13à sa genouillée en pleine rue
00:32:15quand les cloches teintent
00:32:17pour l'heure de la messe.
00:32:19Cette jeune fille
00:32:21est en quelque sorte possédée
00:32:23par sa foi.
00:32:25Elle vit avec le ciel, même
00:32:27quand elle est avec ses petites amies,
00:32:29et qu'elle se rende près de l'arbre
00:32:31aux fées. C'est là où on dit qu'il est
00:32:33bon de se présenter au printemps
00:32:35pour que les récoltes soient prospères.
00:32:37Alors que se passe-t-il ? Un jour,
00:32:39à côté de l'église,
00:32:41il y a le cimetière
00:32:43et il y a les voix qui lui viennent.
00:32:45Et puis quelques visions,
00:32:47et on l'appelle
00:32:49à la mission.
00:32:51Cette mission, comment une gamine
00:32:53comme ça, n'oubliez pas, vous êtes
00:32:55au Moyen-Âge, la jeune femme, théoriquement,
00:32:57elle est dans la
00:32:59soumission à sa famille, elle est déjà
00:33:01d'ailleurs fiancée, on lui a désigné,
00:33:03celui qui partagera
00:33:05son existence, celui avec
00:33:07lequel elle aura des enfants.
00:33:09Et soudain, elle se met en rupture en disant
00:33:11« Ma mission, c'est de faire en sorte
00:33:13que les Anglais soient boutés de France
00:33:15et que je
00:33:17porte le message aux
00:33:19dauphins. » Quelle est cette
00:33:21folie ? Alors elle n'ose
00:33:23pas forcément l'avouer à ses parents.
00:33:25Il faut se rendre auprès du sieur
00:33:27de Baudricourt. Heureusement, elle a un cousin
00:33:29dont la femme est enceinte.
00:33:31Et la parturiante est la bonne excuse.
00:33:33Je l'assisterai pour que le
00:33:35petit bébé puisse naître dans de bonnes
00:33:37conditions. Elle se retrouve chez ce
00:33:39cousin. Et grâce à
00:33:41lui, la voilà devant
00:33:43le sieur de Baudricourt.
00:33:45Elle lui dit « J'ai les voix
00:33:47qui m'ont dit
00:33:49qu'il me fallait me rendre
00:33:51auprès du dauphin
00:33:53pour prendre les décisions et bouter les Anglais. »
00:33:55Il la gifle
00:33:57en lui disant « Retourne ! » Il connaît en plus
00:33:59son père puisque de temps en temps,
00:34:01ils partagent le lit de justice
00:34:03ensemble. Et puis,
00:34:05elle insiste grâce
00:34:07à son cousin. Et il se
00:34:09trouve que le duc de Lorraine
00:34:11a une petite maladie. Il se sent
00:34:13près du trépas. Comment on lui a
00:34:15annoncé qu'il y avait une visionnaire ?
00:34:17Eh bien, il l'a fait
00:34:19demander « Guéris-moi ! »
00:34:21Mais dit-elle « Je n'ai qu'une
00:34:23mission, c'est celle de bouter
00:34:25l'Anglais. » Et quand
00:34:27Rodricourt apprend la nouvelle,
00:34:29soudain les réhabiliter. Ce n'est donc pas une
00:34:31illuminée. Et la légende
00:34:33veut qu'il y avait une sorte
00:34:35de rumeur qui courait le royaume.
00:34:37Une jeune fille venant
00:34:39de Lorraine
00:34:41libérerait la France.
00:34:43Et la voilà avec une escorte.
00:34:45Mais le plus étonnant, c'est que cette
00:34:47jeune fille, qui n'est jamais montée à cheval,
00:34:49puisse se retrouver sur un fier
00:34:51destrier avec des
00:34:53gendarmes. Et pour autant,
00:34:55elle tient sa position.
00:34:57La voilà à Blois
00:34:59et ensuite, elle se fera connaître
00:35:01pour, à Chinon,
00:35:03être reçue par le Dauphin.
00:35:05Il y a une commission. Mais qui êtes-vous, jeune fille ?
00:35:07Vous n'êtes qu'une folle, une illuminée.
00:35:09Elle donne les éléments.
00:35:11Elle est suffisamment persuasive
00:35:13pour être reçue
00:35:15là où le Dauphin
00:35:17tient sa cour. Une cour
00:35:19où il est sans doute le plus dépedaillé
00:35:21déjà physiquement. C'est un garçon
00:35:23qui a les jambes arquées.
00:35:25Il a un nez qui tombe.
00:35:27Il est toujours mal vêtu car il n'a pas
00:35:29le moindre sou. On dit même qu'il n'a pas
00:35:31pu payer la réparation de ses souliers
00:35:33dernièrement et que
00:35:35celui qui était chargé de ce travail
00:35:37est reparti avec
00:35:39les chaussures en question.
00:35:41Et les uns et les autres,
00:35:43pour la narguer, disent
00:35:45« Mais je suis le roi ! » Non, non.
00:35:47Et elle dit « Le Dauphin,
00:35:49il n'est pas roi, il n'a pas été
00:35:51sacré. » Et elle finit
00:35:53par se retrouver au contact
00:35:55de Charles VII qui est apparu
00:35:57et elle se jette sur lui et dit « Mon Dauphin ! »
00:35:59Il dit « Non, non, c'est pas moi le Dauphin !
00:36:01Vous êtes le Dauphin. »
00:36:03Il se retire et là,
00:36:05il y a un message qui est resté
00:36:07secret. Personne ne le connaîtra
00:36:09jamais et il semble que ce message
00:36:11était suffisamment convaincant
00:36:13pour que Charles VII
00:36:15lui accorde
00:36:17la protection et
00:36:19lui demande d'accompagner
00:36:21un convoi qui doit se rendre à Orléans
00:36:23qui a été pris par les Anglais
00:36:25depuis le mois d'octobre
00:36:27et on est fin avril.
00:36:29Mais alors ce qui est extraordinaire,
00:36:31c'est qu'en trois jours, on réalise
00:36:33une armure, qu'elle puisse être
00:36:35à côté de ceux qui l'accompagnent.
00:36:37Vous imaginez une armure,
00:36:39mais on n'a jamais fait fabriquer une armure
00:36:41pour une femme. C'est l'un des autres
00:36:43mystères. Il chemine,
00:36:45se retrouve à Orléans.
00:36:47Il y a 475
00:36:49cavaliers qui sont là.
00:36:51Il y a les chariots
00:36:53et quand il se présente
00:36:55à Orléans, encerclé
00:36:57par les Anglais,
00:36:59la rumeur court que la jeune
00:37:01fille de Lorraine est présente.
00:37:03Et là,
00:37:05elle est accueillie dans la ville
00:37:07comme étant effectivement
00:37:09celle qui va
00:37:11libérer ceux qui commencent
00:37:13à connaître la famine.
00:37:15Grâce à elle, on pourra
00:37:17se retrouver enfin
00:37:19à jouir de la liberté.
00:37:21Alors on l'accueille dans les houras.
00:37:23Elle a un
00:37:25petit penon. Un penon, c'est un petit drapeau
00:37:27sur lequel il y a
00:37:29la Vierge Marie. Et à côté,
00:37:31elle a un drapeau sur lequel
00:37:33est écrit Jésus Maria.
00:37:35Et
00:37:37dans l'enflammement, si je puis dire,
00:37:39de la foule, on apporte
00:37:41des torches pour l'illuminer.
00:37:43Il y a le feu et elle,
00:37:45elle coupe le panon
00:37:47avec simplement l'épée.
00:37:49Tout ça est étonnant.
00:37:51Car théoriquement, elle n'a aucune pratique
00:37:53ni des armes, ni du cheval
00:37:55et autres. Et on l'écoutera.
00:37:57Elle est accueillie
00:37:59avec des mets les plus fins.
00:38:01Mais elle l'est
00:38:03de boude.
00:38:05Mathieu aurait été là, il aurait été
00:38:07dépité.
00:38:09Et elle, elle demande simplement un verre de vin
00:38:11avec beaucoup d'eau.
00:38:13Et elle trempe 2-3 biscuits
00:38:15et c'est comme ça qu'elle s'endort.
00:38:17Je vais passer
00:38:19les jours. On est le 29 avril.
00:38:21Il y aura,
00:38:23dès le 5 mai, alors que
00:38:25l'entourage à la fois l'a saluée,
00:38:27il est vrai qu'elle s'est imposée.
00:38:29Vous imaginez une jeune femme
00:38:31comme ça, qui impose son autorité
00:38:33à des gaillards
00:38:35pour la troupe.
00:38:37Ce sont des garçons
00:38:39qui n'ont pas la moindre éducation
00:38:41qu'il faut mener avec virilité.
00:38:43Et bien elle s'impose simplement
00:38:45sur son charisme. C'est invraisemblable.
00:38:47Et pourtant, le miracle est là.
00:38:49Il y a l'aïr. Il y a celui
00:38:51qui deviendra Gilles Doret,
00:38:53le terrible
00:38:55assassin d'enfants.
00:38:57Mais qui là, se montre
00:38:59dans une dignité aristocratique.
00:39:01Mais au moment de prendre
00:39:03des conseils d'encerclement,
00:39:05on ne l'écoute pas, on la boude.
00:39:07Et quand elle apprend
00:39:09qu'il y a les premières escarmouches
00:39:11qui sont menées du côté du fort
00:39:13Saint-Augustin, elle se lève,
00:39:15demande qu'on lui sorte son cheval
00:39:17et elle se précipite.
00:39:19Elle est blessée au pied.
00:39:21Et dans la nuit,
00:39:23de nouveau,
00:39:25elle a une illumination.
00:39:27Les voix ne la quittent jamais.
00:39:29Et on lui dit, tu seras blessée.
00:39:31Et elle le dit.
00:39:33Je serai blessée. Et le lendemain,
00:39:35pour autant, elle se précipite
00:39:37sur les petites échelles
00:39:39que l'on place face au fort
00:39:41qu'il faut conquérir.
00:39:43Et là, ce qui est invraisemblable,
00:39:45c'est qu'elle est victime
00:39:47d'une lance qui la transperce
00:39:49au sein, telle qu'elle avait eu
00:39:51la vision. N'oubliez pas que
00:39:53quand elle monte comme ça, elle est celle
00:39:55qui instille l'audace,
00:39:57qui instille la fougue,
00:39:59mais elle n'a pas d'arme. Elle n'a que
00:40:01son petit penon et son
00:40:03drapeau. Et c'est comme ça
00:40:05qu'elle mobilise les hommes
00:40:07qui sont autour d'elle.
00:40:09Elle est soignée.
00:40:11On lui met un morceau de l'art autour
00:40:13de la plaie, de l'huile,
00:40:15et elle repart reconquérir,
00:40:17je dirais, l'enthousiasme
00:40:19de ceux qui l'accompagnent.
00:40:21Les Anglais finissent par être
00:40:23écoeurés de ce qui se passe.
00:40:25Et le lendemain,
00:40:27le 8 mai, donc,
00:40:29jour anniversaire aujourd'hui,
00:40:31lorsqu'elle se lève,
00:40:33qu'elle apparaît, qu'elle a
00:40:35quitté la chambre que maître
00:40:37Boucher lui avait
00:40:39offerte depuis quelques jours,
00:40:41elle s'aperçoit
00:40:43en joie avec
00:40:45ceux qui l'entourent que les Anglais
00:40:47sont en train de partir.
00:40:49Orléans est libérée.
00:40:51C'est la première étape, la première
00:40:53ville conquise. Il y en aura
00:40:55d'autres, et c'est la légende
00:40:57qui vient de naître, mais qui ne
00:40:59sera reconnue que bien plus tard,
00:41:01car même Charles VII,
00:41:03qu'elle conduira
00:41:05au sacre à Reims,
00:41:07se détournera d'elle, car
00:41:09il la trouve
00:41:11beaucoup trop belliqueuse,
00:41:13et lui, il veut traiter
00:41:15avec les ennemis. Le reste,
00:41:17vous connaissez, ça se termine sur le Boucher.
00:41:19Merci beaucoup, Marc.
00:41:21On va parler d'un tout autre sujet avec vous,
00:41:23Vincent, parce qu'on apprend
00:41:25qu'à l'OTAN, désormais,
00:41:27l'écriture inclusive s'impose.
00:41:29Eh oui, l'organisation du
00:41:31traité de l'Atlantique Nord a
00:41:33maintenant son manuel sur le langage
00:41:35inclusif. Alors, inutile de vous dire que
00:41:37Vladimir Poutine n'a qu'à bien se le dire,
00:41:39d'ailleurs, il prend
00:41:41peur. Alors, ce manuel émane,
00:41:43ce n'est pas une blague,
00:41:45ce manuel émane du bureau
00:41:47de la représentante spéciale du secrétaire
00:41:49général pour les femmes,
00:41:51la paix et la sécurité. Alors, autant vous dire
00:41:53que l'écriture inclusive devient
00:41:55à l'OTAN l'écriture
00:41:57exclusive. Ce qui est important,
00:41:59si vous voulez, c'est toujours de pointer le niveau
00:42:01de niaiserie d'une époque,
00:42:03ou son épaisseur de vulgarité, si vous voulez,
00:42:05comme disait Baudelaire. Alors, écoutons
00:42:07ce que nous dit le manuel. Il importe de faire la distinction
00:42:09entre le genre grammatical
00:42:11et le genre en tant que
00:42:13construction sociale.
00:42:15Ce dernier désigne les rôles
00:42:17et les caractéristiques sociales associées
00:42:19à la masculinité et à la féminité.
00:42:21Les rôles de genre déterminent
00:42:23les comportements attendus
00:42:25ou permis dans certains contextes.
00:42:27Ils peuvent varier selon le contexte et évoluer dans le temps.
00:42:29Il est important de noter,
00:42:31vous allez voir, je vais y revenir, que la notion de genre
00:42:33ne renvoie pas uniquement aux femmes
00:42:35et qu'elle est distincte
00:42:37du sexe biologique.
00:42:39Au contraire de l'anglais, le français
00:42:41est une langue fortement marquée sur le plan du genre,
00:42:43que ce soit au niveau des articles,
00:42:45là, le, les, des pronoms,
00:42:47laquelle, lequel, des adjectifs possessifs
00:42:49ou démonstratifs, sont ça, celui,
00:42:51celle, ou bien entendu
00:42:53des substantifs, directeur, directrice.
00:42:55Cependant, le masculin générique
00:42:57est encore, selon le manuel,
00:42:59trop systématiquement employé
00:43:01et peut dans certains contextes contribuer
00:43:03à véhiculer des stéréotypes
00:43:05de genre. Il est ainsi
00:43:07question de faire progresser
00:43:09l'égalité, on pourra rêver,
00:43:11l'égalité des genres, au cauchemard
00:43:13au sein de l'organisation de l'Atlantique Nord,
00:43:15une entreprise d'envergure.
00:43:17Chacune et chacun, vous voyez, je m'y mets,
00:43:19dans l'OTAN, doit avoir
00:43:21un sentiment d'inclusion.
00:43:23Je cite. Ce n'est pas le cas a priori.
00:43:25Il s'agit donc d'agir sur les préjugés
00:43:27inconscients véhiculés
00:43:29par le langage. Je
00:43:31recite. À ce stade,
00:43:33il ne m'apparaît pas inutile d'écouter
00:43:35Roland Barthes et sa leçon inaugurale d'entrée au Collège de
00:43:37France, durant laquelle il déclarait
00:43:39que la langue est fasciste
00:43:41car le fascisme, ce n'est pas
00:43:43d'empêcher de dire,
00:43:45mais précisément, d'obliger
00:43:47à dire. On y est.
00:43:49Le combat contre les discriminations
00:43:51dont la langue, l'orthographe, serait dépositaire
00:43:53impliquerait-il ?
00:43:55Engendrerait-il ? Susciterait-il ?
00:43:57Et c'est à un comble, un discours
00:43:59de pouvoir. Selon l'auteur
00:44:01du degré zéro de l'écriture, il faut
00:44:03entendre par cette terminologie tout discours
00:44:05qui engendre la faute et, par
00:44:07tant, la culpabilité de
00:44:09celui qui le reçoit.
00:44:11Claire Hutchinson,
00:44:13la représentante spéciale du secrétaire
00:44:15général pour les femmes, la paix et la sécurité
00:44:17aux Nations Unies, à l'OTAN, propose
00:44:19d'utiliser désormais une langue qui, dit-elle,
00:44:21reflète notre vision du monde
00:44:23et contribue à façonner
00:44:25le monde de demain. Rien que
00:44:27cela. Sous couvert d'en finir avec
00:44:29les dominations, il faut
00:44:31imaginer une langue donc plus juste,
00:44:33plus égalitaire. Les nouvelles
00:44:35apories de l'orthographe vont-y
00:44:37pourvoir. L'idéal puriste est à l'œuvre
00:44:39et avec lui, évidemment, on s'en doute.
00:44:41Rien moins que l'idéologie
00:44:43de l'Empire du Bien. L'idéologie,
00:44:45toujours, si l'on en croit Barthes,
00:44:47c'est l'idée en tant qu'elle domine.
00:44:49Nous y sommes, alors là, en plein
00:44:51dans la cible. Et donc, concrètement, dans le détail,
00:44:53en quoi consiste ce fameux
00:44:55manuel sur le langage inclusif ?
00:44:57Vous allez voir, c'est savoureux. D'abord,
00:44:59il nous est expliqué que l'utilisation ensemble
00:45:01proactive et systématique
00:45:03du langage inclusif, à l'oral
00:45:05comme à l'écrit, je répète,
00:45:07à l'oral comme à l'écrit, est indispensable
00:45:09quant à ne pas discriminer les gens
00:45:11ou les sexes.
00:45:13Oui, parce que ce n'est pas la même chose, comme il vous a
00:45:15été dit, un glossaire est explicite sur ce point
00:45:17que vous lirez à la fin du manuel.
00:45:19C'est pourquoi, moi, je vous dis que le transhumanisme
00:45:21est en marche forcée. Dis-moi
00:45:23quel est ton genre, je ne te dirai
00:45:25pas quel est ton sexe, mais l'inverse
00:45:27est vrai aussi. Dis-moi quel est ton sexe
00:45:29et je me garderai bien de
00:45:31te dire quel est ton genre.
00:45:33Tu peux d'ailleurs en avoir plusieurs
00:45:35à ta guise. Vous savez, jadis,
00:45:37on se questionnait sur le sexe
00:45:39des anges. Aujourd'hui, à l'OTAN,
00:45:41on se questionne sur le sexe des genres.
00:45:43La réponse, sans doute,
00:45:45est dans la question. Voilà pourquoi
00:45:47je me suis permis de lancer que le transhumanisme
00:45:49avait de beaux jours devant lui. Mais revenons à nos moutons.
00:45:51Plutôt à nos moutonnes. Enfin, à nos brebis.
00:45:53Le manuel de l'OTAN nous propose
00:45:55l'utilisation, j'insiste, proactive et
00:45:57systématique du langage, inclusif
00:45:59à l'écrit, mais encore à l'oral.
00:46:01Alors là, c'est une performance pour l'oral.
00:46:03Je vous ai fait un petit... Tout le monde
00:46:05connaît le loup et l'agneau de la fontaine.
00:46:07La raison du plus fort... Quatre vers.
00:46:09La raison du plus fort est toujours la meilleure.
00:46:11C'est à l'oral. La raison du plus fort est toujours la meilleure.
00:46:13Nous l'allons montrer tout à l'heure. Un agneau se
00:46:15désaltérait dans le courant du nom
00:46:17de pur. Passage à l'inclusif.
00:46:19Vous allez voir comme c'est simple,
00:46:21comme c'est beau, et à l'oral. La raison
00:46:23du-de-la-plus-fort-point-e
00:46:25est toujours la meilleure. Nous l'allons
00:46:27montrer tout à l'heure. Un-point-e
00:46:29agneau-point-elle
00:46:31e-deux-elle-e se désaltérait
00:46:33dans le courant du nom de pur. Ça, c'est de l'oral.
00:46:35Vous avez remarqué comme c'est commode, preuve que la
00:46:37prescription de l'écriture inclusive, c'est l'expression
00:46:39de la haine de la poésie et partant de la
00:46:41littérature, ou plutôt sa négation, cela
00:46:43vise à la rendre inopérante. Mais soyons
00:46:45très pratiques, encore plus pratiques. Il est
00:46:47capital de rendre la langue plus neutre.
00:46:49C'est l'obsession. D'abord, nous conseillons
00:46:51il y a... Vous allez voir, c'est délicieux.
00:46:53Il y a des mots épicènes qui sont idéaux
00:46:55car neutres par nature.
00:46:57Collègues, stagiaires, membres,
00:46:59compatriotes, spécialistes.
00:47:01Ceux-là, vous avez le droit de les utiliser,
00:47:03Manuel l'attend. Il y a encore les collectifs
00:47:05génériques qui, faisant fi du singulier
00:47:07ou du pluriel, sont à prescrire.
00:47:09Ainsi, vous remplacerez le directeur ou la
00:47:11directrice par la direction, client ou
00:47:13cliente par la clientèle, patient
00:47:15ou patiente par la patientelle,
00:47:17oui, parce qu'il me semble qu'il y a pas mal de malades.
00:47:19A toute force, vous devrez
00:47:21neutraliser le genre, plutôt que d'écrire
00:47:23c'est un problème qui touche tout
00:47:25entre parenthèses, T-E,
00:47:27plus loin, S, ou les habitantes, E,
00:47:29point, S. Vous préférez, c'est un problème qui touche
00:47:31la population. Surtout, ne parlez jamais
00:47:33à l'oral comme à l'écrit de présidente ou de président,
00:47:35mais de présidence. Vous éviterez
00:47:37toujours des tournures désignant
00:47:39les personnes, alors vous ne direz plus
00:47:41les répondantes et les répondants ont indiqué
00:47:43que l'outil était facile à utiliser, vous vous direz
00:47:45les résultats du sondage ont montré
00:47:47que l'outil était facile à utiliser.
00:47:49Vous ne manquerez pas non plus d'ajouter... Non mais tout ça
00:47:51est dans le manuel, c'est pas une blague. Vous ne manquerez pas non plus
00:47:53d'ajouter des mots à effet neutralisant,
00:47:55vous ne parlez plus de candidat, mais
00:47:57de personnes qui postulent. Grâce
00:47:59à votre nouveau manuel, vous apprendrez
00:48:01à éviter le chemin de la voix passive
00:48:03qui suppose l'usage d'articles,
00:48:05d'adjectifs et de participes passés qui
00:48:07marquent le genre. Vous suivrez donc directement
00:48:09la voix active, alors
00:48:11vous n'écrivez plus, vous êtes prié,
00:48:13E, S,
00:48:15ou E, mais
00:48:17nous vous prions. Et d'une certaine manière,
00:48:19la messe est dite. Dans certains cas,
00:48:21mais dans certains cas seulement,
00:48:23vous aurez le droit de rendre le genre visible,
00:48:25mais oui à la condition sine qua non d'utiliser
00:48:27le doublé complet. Exemple, celles et
00:48:29ceux, toutes et tous,
00:48:31chacune et chacun, enfin à l'envie.
00:48:33Vous pourrez encore faire bon usage du doublé
00:48:35abrégé pour écrire correctement
00:48:37candidat, parenthèse
00:48:39ou point E. La parenthèse ou la
00:48:41barobique, le slash, deviendra vite votre
00:48:43nouvel allié, l'instaur du point médian, le,
00:48:45la, secrétaire, un, point E,
00:48:47président, point E. Difficile à
00:48:49rendre à l'oral tout de même. Voilà que l'affaire
00:48:51se corse pour les titres et fonctions, ou encore
00:48:53les grades, parce que c'est le cœur du manuel.
00:48:55La formation du féminin par
00:48:57l'ajout du mot femme n'est pas recommandée.
00:48:59Vous ne direz pas femme médecin, mais
00:49:01la médecin. De même, retenez bien, vous
00:49:03direz la, nous sommes à l'armée,
00:49:05vous direz la caporal,
00:49:07la sergent-chef, la commandant.
00:49:09Attention,
00:49:11la colonnelle ne sera plus
00:49:13la femme du colonel, comme
00:49:15dans la série des gendarmes. Cette
00:49:17dernière demeurera madame la colonnelle,
00:49:19attention,
00:49:21E, deux L, E, s'il vous plaît.
00:49:23Et pour les titres de civilité,
00:49:25il conviendra de ne plus faire de distinction entre
00:49:27mademoiselle et madame, qui font référence
00:49:29au statut marital d'une femme,
00:49:31vous direz madame, sauf si, mademoiselle,
00:49:33vous êtes expressément demandée.
00:49:35Et alors, qu'en est-il des personnes
00:49:37transgenres ? Oh, excellente question,
00:49:39c'est là que je voulais en venir.
00:49:41Je m'en doutais. Comment doit-on encore
00:49:43désigner les personnes transgenres ?
00:49:45Alors là, je vous cite le Manueline Extinso,
00:49:47il est important de veillir à utiliser
00:49:49le titre de civilité,
00:49:51le pronom correspondant
00:49:53à son identité de genre. Je peux vous répéter
00:49:55la phrase trois fois, c'est absolument incompréhensible.
00:49:57Enfin, il est de première urgence de
00:49:59casser les stéréotypes. C'est l'axe
00:50:01du Manuel. Les hommes, terminés.
00:50:03Ce sont les êtres humains.
00:50:05Et les hommes politiques, terminés aussi,
00:50:07c'est la classe politique. Mais alors,
00:50:09je me suis dit, mais alors, qu'est-ce qu'on
00:50:11va faire avec les droits de l'homme ?
00:50:13Eh bien, c'est fini aussi, ce sont les droits
00:50:15de l'humain. Voilà, tout
00:50:17devient clair. Vous savez donc maintenant
00:50:19neutraliser le genre, Elodie, le rendre
00:50:21flexible avec les doublés, vous saurez
00:50:23utiliser les mots épicènes et
00:50:25les collectifs génériques postulés
00:50:27à l'OTAN. Un monde nouveau va s'offrir
00:50:29à vous, grâce au point médian.
00:50:31Votre identité de genre, vos
00:50:33identités de genre seront
00:50:35respectées.
00:50:37Enfin, voici venu
00:50:39l'OTAN de l'égalité des
00:50:41sexes, en nom mieux, c'est Byzance,
00:50:43de l'égalité des genres.
00:50:45Merci beaucoup, Julien. Merci collègues, parce que comme j'ai pas
00:50:47très bien compris comment vous remercier sans que
00:50:49vexer, disons merci collègues, je ne veux
00:50:51vexer personne. Pour terminer, on va
00:50:53parler de Marseille avec vous, Mathieu
00:50:55Bockcôté, puisque Benoît Payan, le maire de la ville,
00:50:57a dit que sa ville, je cite, représente
00:50:59l'avenir de la France. Il semble lui-même s'en
00:51:01réjouir. D'autres qui voient les choses de la même manière ont plutôt
00:51:03tendance à s'en désoler. Alors, selon
00:51:05vous, de quoi Marseille est devenue le
00:51:07symbole lorsqu'on parle justement de l'avenir de la France ?
00:51:09Alors, c'est intéressant de voir comment certaines
00:51:11villes deviennent effectivement des symboles
00:51:13identitaires de référence, positivement
00:51:15ou de manière positive ou négative.
00:51:17Et dans le cas de Marseille, c'est vraiment
00:51:19au cœur du débat
00:51:21public aujourd'hui. Donc, on nous dit finalement
00:51:23Marseille, ça représente l'avenir de la France. Pourquoi ?
00:51:25C'est ce que nous dit d'ailleurs
00:51:27le maire, en la présentant comme une cité-
00:51:29état dont la France a besoin
00:51:31et qui a besoin de la France.
00:51:33Elle est l'avenir du pays, il faut être capable
00:51:35de le montrer. Alors, il y a quelque chose
00:51:37d'étonnant là-dedans, parce que quiconque...
00:51:39Le nombre de plans Marseille qu'on a fait, le nombre
00:51:41de déplacements du président de la République
00:51:43à Marseille, et vous noterez que chaque fois que le président de la République
00:51:45va à Marseille, il s'est toujours présenté comme un voyage
00:51:47international, ce qui est peut-être le cas.
00:51:49C'est le problème.
00:51:51Alors, il y a un déploiement
00:51:53diplomatique, il faut un plan Marshall
00:51:55pour Marseille, un deuxième et un troisième.
00:51:57Donc, comment une ville qui a besoin
00:51:59mais de temps et de temps
00:52:01d'investissement, de fonds, d'amour
00:52:03et tout ce qu'on voudra, comment pourrait-elle être
00:52:05l'avenir de la France de manière positive ?
00:52:07J'entends. Il se peut que si on se fie à l'actualité
00:52:09minimalement, et même dans les médias
00:52:11qui ont comme spécialité de falsifier l'actualité
00:52:13et de l'occulter et de la dissimuler
00:52:15et je ne parle pas ici du service public.
00:52:17Ha ha ha !
00:52:19Les phénomènes remontent
00:52:21à la surface. Trafic de drogue, au
00:52:23moment même où certains présentent Marseille quelquefois
00:52:25certains quartiers. À tout le monde, les quartiers nord sont le mode
00:52:27de petits narco-états.
00:52:29L'islamisation, ce n'est pas au détail.
00:52:31La guerre des gangs et le fait que
00:52:33les populations elles-mêmes vivent sous l'empire
00:52:35de ces gangs qui se substituent à l'État
00:52:37en fait qui ont déclassé l'État en plusieurs endroits.
00:52:39De quelle manière peut-on dire
00:52:41que c'est la ville de référence ?
00:52:43Il y a un côté soviétique là-dedans, évidemment.
00:52:45Plus c'est faux, plus il faut répéter
00:52:47que c'est vrai. Plus l'idéologie se décompose,
00:52:49plus il faut répéter qu'elle va très très
00:52:51bien. Et de ce point de vue,
00:52:53plus Marseille se décompose,
00:52:55parce qu'on ne veut pas avouer que l'utopie
00:52:57diversitaire du vivre ensemble se décompose,
00:52:59plus on dit que ça va bien.
00:53:01Est-ce que par ailleurs, Marseille la multiculturelle,
00:53:03Marseille la cosmopolite, Marseille
00:53:05la ville post-identitaire,
00:53:07post-française, dirait certains méchamment.
00:53:09Est-ce que par ailleurs, ça correspond
00:53:11à cette vision-là, plus largement
00:53:13au discours dans l'espace public ? C'est le cas
00:53:15notamment du, alors sur un autre registre,
00:53:17je prends la peine de le dire, du recteur
00:53:19de la Grande Mosquée de Paris, M. Shem Sedin
00:53:21fils, dis-je, qui est né à Alger,
00:53:23et qui a témoigné de son
00:53:25amour de la France tout récemment.
00:53:27Mais qu'entend-on par amour de la France ? C'est la France version Marseille
00:53:29ou une autre ? Et il donne sa définition
00:53:31de l'amour de la France, c'est important.
00:53:33Il nous dit « je m'identifie profondément
00:53:35à la France ». C'est formidable, c'est une bonne nouvelle.
00:53:37Mais qu'est-ce qu'il entend par France, ensuite ?
00:53:39Dans ce crucer
00:53:41de culture et de croyance, la France
00:53:43n'est plus qu'un simple territoire.
00:53:45On pourrait s'en réjouir. Elle est
00:53:47le théâtre de multiples identités
00:53:49qui se croisent, s'entremêlent
00:53:51et s'enrichissent mutuellement.
00:53:53C'est une nation où la richesse de sa
00:53:55diversité culturelle et religieuse
00:53:57constitue le fondement même de son
00:53:59essence. Donc le fondement
00:54:01de l'identité de la France, c'est
00:54:03sa diversité culturelle et religieuse.
00:54:05Donc on comprend que ce n'est plus, par exemple, le catholicisme,
00:54:07ce n'est plus l'histoire des rois de France, ce n'est plus
00:54:09la République. Le fondement, c'est la diversité.
00:54:11C'est beau comme dit Justin Trudeau.
00:54:13Qui d'ailleurs ? J'y peux rien,
00:54:15c'est le prophète de notre temps.
00:54:17Justin Trudeau, j'entends.
00:54:19Et que nous dit
00:54:21le recteur de la mosquée de Paris ? Il nous dit
00:54:23qu'il plaide pour le droit à
00:54:25la double nationalité qui offre
00:54:27la possibilité d'affirmer sa fierté,
00:54:29la fierté de ses origines, enrichissant
00:54:31ainsi le tissu social d'une pluralité
00:54:33assumée, une chance et une responsabilité
00:54:35que nous mesurons à leur propre valeur.
00:54:37Alors ce qui est intéressant, c'est que finalement,
00:54:39la France est un territoire. Il nous dit que c'est plus
00:54:41qu'un territoire. En effet, c'est le territoire
00:54:43où une identité en expulse une autre.
00:54:45Où l'identité diversitaire,
00:54:47où l'identité, et je précise que chacun
00:54:49négocie sa condition d'entrer dans la
00:54:51collectivité. Chaque groupe, disons que les
00:54:53musulmans, mais on se devine aussi les différents groupes,
00:54:55les birmans peut-être, les Sri Lankais,
00:54:57les Québécois de France, pourquoi pas les Norvégiens,
00:54:59négocient chacun leur manière, leur entrée
00:55:01dans la collectivité nationale, qui n'est rien
00:55:03d'autre, rappelons-le, que sa diversité culturelle
00:55:05et religieuse, qui est son fondement. De ce
00:55:07point de vue, on peut croire que l'identité française
00:55:09a été orwellisée.
00:55:11La France est d'autant plus belle qu'elle n'est plus ce qu'on
00:55:13appelait traditionnellement la France. Parce que si la France
00:55:15n'est rien d'autre, je le redis, c'est fascinant,
00:55:17que le théâtre de multiples
00:55:19identités qui se croisent,
00:55:21une nation où la richesse de sa diversité
00:55:23culturelle et religieuse constitue le fondement
00:55:25même de son essence, que fait-on de tous ces
00:55:27Français ? Il y en a quand même quelques millions, je devine,
00:55:29qui se définissent sous le signe de la continuité historique,
00:55:31de la continuité identitaire, et qui se
00:55:33prenaient pour le peuple historique de France. On
00:55:35devine que désormais, ce sont des Français de trop.
00:55:37Et justement, dans ces villes qui se
00:55:39transforment ou qui disent représenter
00:55:41l'avenir, est-ce que les représentants de la
00:55:43France d'hier dont vous parlez sont encore les bienvenus ?
00:55:45Très bonne question. Et la réponse, vous le devinez,
00:55:47c'est non. J'aurais deviné, en effet.
00:55:49Oui, mais j'y peux rien, c'est pas de ma faute. Je me contente
00:55:51de décrire ce que je vois. La preuve par Marion
00:55:53Maréchal, qui a voulu, dans le cas
00:55:55de Marc nous en parlait, des célébrations
00:55:57Jeanne d'Arc, donc voulu se rendre à Orléans pour des fêtes
00:55:59de Jeanne d'Arc. Bon, ce qui est plutôt normal
00:56:01pour quelqu'un qui est de son courant de pensée,
00:56:03qui, d'ailleurs, tout récemment a voulu
00:56:05fêter le repris de flambeau de la
00:56:07tradition du défilé de Jeanne d'Arc. Bon, on comprend.
00:56:09Eh bien, le maire lui a répondu, le maire
00:56:11LR, soit dit en passant, donc pour
00:56:13une partie complexe, j'en conviens. C'est à la fois
00:56:15le parti de remarquables éléments comme François-Xavier
00:56:17Benhamy et d'autres éléments.
00:56:19Par exemple, Serge Groire, le maire LR,
00:56:21a expliqué qu'elle n'était pas la bienvenue.
00:56:23Elle n'était pas la bienvenue parce qu'elle aurait
00:56:25instrumentalisé les fêtes de
00:56:27Jeanne d'Arc dans une perspective politique,
00:56:29une perspective idéologique.
00:56:31Ce qui est intéressant là-dedans, c'est de nous dire que
00:56:33certains Français ne sont plus
00:56:35les bienvenus dans certaines parties
00:56:37de la France. Pourquoi? Parce qu'on considère
00:56:39qu'ils représentent une vieille France qui doit
00:56:41dégager. Donc, est-elle la bienvenue dans
00:56:43cette ville? On dit, vous n'êtes pas la bienvenue.
00:56:45Ce à quoi Marion Maréchal a répondu, mais je suis la bienvenue,
00:56:47je ne demande pas votre permission.
00:56:49Je vais où je veux. Mais ce qu'on voit aujourd'hui
00:56:51de plus en plus, et c'est intéressant, c'est que dans des villes
00:56:53de plus en plus,
00:56:55parce que les villes se présentent comme
00:56:57le laboratoire du multiculturalisme aujourd'hui,
00:56:59parce que leur démographie est tout autre,
00:57:01parce que leur culture se transforme en accéléré,
00:57:03parce qu'elles tendent à se dénationaliser,
00:57:05on voit que tant de villes qui sont tombées conquises
00:57:07par les écolos et qui basculent
00:57:09souvent dans l'islamo-gauchisme,
00:57:11ces villes considèrent qu'elles doivent s'extirper
00:57:13du territoire national pour se
00:57:15refonder dans l'ordre diversitaire.
00:57:17Et de ce point de vue, Marion Maréchal était présentée
00:57:19comme étant de trop. De la même manière,
00:57:21je précise, on en a parlé sur ce plateau il y a quelques semaines,
00:57:23à Bruxelles,
00:57:25le rassemblement des nationaux conservateurs,
00:57:27mais qui rassemblait quand même une bonne partie
00:57:29de la classe politique européenne,
00:57:31le bourgmestre, le maire de la place,
00:57:33qui selon plusieurs est un nationaliste
00:57:35turc de citoyenneté
00:57:37belge, selon plusieurs,
00:57:39je ne dis pas que c'est le cas,
00:57:41a décidé d'interdire le meeting
00:57:43des nationaux conservateurs
00:57:45parce que si ce discours est intolérable
00:57:47ici, nous n'acceptons pas un tel discours
00:57:49chez nous. Tout ça au nom de l'état de droit
00:57:51et de la démocratie libérale.
00:57:53Ou encore, lorsque dans une ville, par exemple Paris,
00:57:55on l'évoquait plus tôt,
00:57:57il y a une forme de campagne qui est menée pour interdire
00:57:59la promotion de l'olive Transmania, parce qu'on considère
00:58:01que c'est contraire aux valeurs de la ville.
00:58:03Ce en quoi, souvent, les maires qui se prétendent
00:58:05des porteurs de la France nouvelle,
00:58:07Marseille, mais aussi ailleurs, se comportent
00:58:09aussi quelquefois comme des petits rois-de-laies
00:58:11ou des barons qui décident finalement et refont
00:58:13leur socialité en excluant
00:58:15ceux qui ne pensent pas correctement.
00:58:17Et justement, est-ce que ce conflit entre des Frances
00:58:19qui ne reconnaissent plus un destin commun
00:58:21ne risque pas de créer des fractures
00:58:23irréconciliables, finalement ?
00:58:25Oui, mais évidemment, à un moment donné, tout est démographie.
00:58:27Moi, je le répète, parce que j'ai l'impression
00:58:29que c'est insupportable d'avoir répété
00:58:312 plus 2 égale 4 devant des gens qui ne nous croient pas.
00:58:33La démographie fait l'histoire.
00:58:35La démographie, c'est des peuples, c'est des civilisations.
00:58:37Elles font l'histoire. Qu'est-ce qu'on voit ?
00:58:39Il y a des parties du territoire qui ne souhaitent pas être
00:58:41dans l'avenir de la France, manifestement.
00:58:43Vous leur dites, on a pour vous un beau centre de migrants.
00:58:45C'est formidable. Quelle bonne nouvelle.
00:58:47Vous allez être dans l'avenir de la France.
00:58:49Et là, le territoire dit, non merci, franchement,
00:58:51je préfère être la France d'hier, dans ce cas.
00:58:53Et c'est le cas notamment d'Alexandre April,
00:58:55qui est le maire de Salbry, et on lui a proposé
00:58:57d'installer chez lui un centre de migrants.
00:58:59Et il a dit, non merci, franchement,
00:59:01peut-être parce qu'il se dit que la diversité
00:59:03est une richesse, certes, mais justement,
00:59:05il y a des gens trop riches. Donc, on ne va quand même
00:59:07pas s'enrichir davantage. Il faut partager la richesse.
00:59:09Et il a proposé à une ville plutôt voisine
00:59:11de la mode, qui est une ville macroniste,
00:59:13de récupérer ce centre de migrants.
00:59:15Autrement dit, on est dans une logique
00:59:17concrètement de communautarisation
00:59:19et de redécoupage territorial du pays.
00:59:21Donc, certaines parties du territoire disent,
00:59:23honnêtement, je préfère être dans la France d'hier,
00:59:25franchement, si vous me permettez.
00:59:27Et donc, ils disent, nous sommes la France de demain,
00:59:29s'il vous plaît. Et on connaît la politique
00:59:31de répartition des migrants engagés
00:59:33avec les Olympiques. Et là, on se dit
00:59:35que c'est une volonté de diversifier
00:59:37le territoire de la France pour que l'ensemble
00:59:39de la France soit la France de demain,
00:59:41version Marseille. Mais il se peut,
00:59:43il se peut que plutôt, parce que vous avez pris
00:59:45la formule 2 France, il se peut qu'on soit
00:59:47moins devant 2 France que devant 2 territoires
00:59:49qui sont administrativement français,
00:59:51mais que le mot français au sens historique et culturel
00:59:53ne s'applique qu'à une partie de ces territoires
00:59:55et pas à l'ensemble. Ce qui ne veut pas dire
00:59:57que la France historique ne continuera pas
00:59:59de subventionner la nouvelle France qui vient
01:00:01avec des transferts de fonds publics.
01:00:03On appelle ça la redistribution. Et ça, c'est très bien.
01:00:05C'est généreux.
01:00:06Merci beaucoup à tous les quatre d'avoir été
01:00:08les invités de Face à l'Info. Tout de suite,
01:00:10vous retrouvez Pascal Praud pour l'heure des pros.
01:00:12Et moi, je vous retrouve demain pour Face à l'Info.