Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 - Bonsoir à tous.
00:00:02 19h, c'est l'heure.
00:00:03 Face à l'info, tout de suite, Simon Guilla.
00:00:06 - Bonsoir, Christine.
00:00:07 Les obsèques de Chem Cédine auront lieu demain
00:00:10 dans une commune à côté de Viry-Châtillon.
00:00:13 C'est ce qu'annonçait le maire de la ville,
00:00:15 Jean-Marie Villain.
00:00:16 Une marche blanche sera organisée vendredi
00:00:19 pour lui rendre un dernier hommage.
00:00:21 L'adolescente de 15 ans a été passée à Tabas
00:00:23 devant son collège à Viry-Châtillon.
00:00:25 A Grenoble, le violeur à la trottinette
00:00:28 a été mis en examen pour deux viols et tentatives de viol
00:00:31 et a reconnu l'effet pour l'une de ses victimes.
00:00:33 Il en coure jusqu'à 20 ans de prison.
00:00:35 Et toujours pas de trêve entre Israël et le Hamas.
00:00:38 De nouvelles négociations au Caire n'ont pas permis
00:00:41 de surmonter les blocages qui persistent
00:00:43 entre les responsables israéliens et le Hamas.
00:00:46 Malgré les pressions, Israël maintient ses projets
00:00:49 d'offensive terrestre sur la ville de Rafa.
00:00:51 - Merci beaucoup, Amon.
00:00:53 Cher Simon, vous avez l'air tout bronzé ce soir.
00:00:56 On vous a vu, c'est du maquillage, ça.
00:00:58 Allez, au sommaire...
00:00:59 (Rires)
00:01:01 Au sommaire ce soir,
00:01:03 le crime d'honneur arrive en France.
00:01:06 Pour Samara, comme pour Shams Eddin,
00:01:09 on a cherché, ou on aurait cherché, à les tuer.
00:01:13 L'une, parce que la victime ne devait pas s'habiller à la française.
00:01:17 L'autre, parce que la victime décédée
00:01:19 ne devait pas échanger de message sexuel avec leur sœur.
00:01:22 Trois questions se posent.
00:01:23 La France est-elle en train de basculer ?
00:01:26 Dans une civilisation qui n'est pas la sienne ?
00:01:28 Tout le monde se tait et fait semblant de ne pas voir.
00:01:31 Est-ce parce que tout le monde a peur ?
00:01:33 Et puis, où sont les féministes supposées défendre les femmes ?
00:01:36 L'édito de Mathieu Beaucoupet.
00:01:38 70 kg de cannabis, près d'un kilo de cocaïne,
00:01:42 20 lingots d'or et plus de 7 000 euros en espèces,
00:01:44 du jamais vu, voilà le résultat de la perquisition
00:01:48 dans le cadre d'une enquête de trafic de stupéfiants
00:01:51 dans laquelle s'est retrouvée la mère d'Yvère Gauche d'Avalon,
00:01:54 dans Lyon.
00:01:55 Camilla Absaoui, souvent présentée comme un exemple d'insertion,
00:01:59 est en garde à vue en attendant d'en savoir plus.
00:02:02 Cette affaire interpelle et nous renvoie à des affaires de corruption.
00:02:06 Comment des fonctions que l'on peut imaginer
00:02:09 à priori hors de tout soupçon se retrouvent mêlées
00:02:12 à des affaires de drogue ?
00:02:13 Corruption d'élus, gangrène de la République,
00:02:16 l'analyse de Dimitri Pavlenko.
00:02:19 Samara, 14 ans, frappée devant son collège.
00:02:23 Sam Sedin, 15 ans, tuée à la sortie du collège.
00:02:27 Il y a quelques jours, un proviseur quittait sa fonction
00:02:29 après des menaces de mort,
00:02:31 sans compter la multiplication des menaces d'attentats
00:02:34 envers différents établissements scolaires ces derniers jours.
00:02:37 A l'école, est-elle devenue dangereuse ?
00:02:39 Pourquoi l'autorité républicaine à l'école s'est-elle effondrée ?
00:02:42 Qu'est-ce que l'autorité ? Pourquoi l'avons-nous abîmée ?
00:02:45 Quelle solution pour la rétablir ?
00:02:47 Le regard de Guillaume Bigot.
00:02:49 Le bancardier a agressé très violemment
00:02:52 l'hôpital de Chaland en Vendée, toujours en soins intensifs,
00:02:56 frappé parce que la prise en charge
00:02:58 n'était pas assez rapide aux urgences.
00:03:01 Le suspect est toujours en fuite.
00:03:03 Après l'école, un nouveau sanctuaire
00:03:05 est-il menacé, l'hôpital ?
00:03:08 Des sanctuaires qui ne sont plus protégés ni défendus
00:03:10 de décryptage de Charlotte d'Ornelas.
00:03:13 Et puis, Mila a expliqué à Bouvard-Voltaire
00:03:16 que ça lui est arrivé d'être traité de coufarde.
00:03:20 La jeune femme a ajouté ce matin à la télé, je cite,
00:03:23 "Avec cette charia qui s'impose, avec une telle facilité,
00:03:26 il y a des samaras qui se font tabasser."
00:03:29 La charia s'impose, selon elle,
00:03:31 et cela passe déjà par le mot "coufarde",
00:03:35 c'est-à-dire "mécréant".
00:03:37 De quoi l'utilisation régulière de ce terme
00:03:39 est-il le symbole aujourd'hui ?
00:03:41 L'édito de Mathieu Boccotti.
00:03:43 Une heure avec nos mousquetaires,
00:03:46 Guillaume Bigot est là, Marc Menand est en vacances.
00:03:49 C'est parti pour ce soir.
00:03:51 Comment allez-vous ce soir, en ce jour printanier, Charlotte ?
00:04:08 - Le soleil nous fait du bien. - Ça fait du bien, Guillaume.
00:04:11 Le printemps avec vous est déjà sur le plateau.
00:04:13 Vous êtes avec nous toute la semaine.
00:04:16 - C'est intéressant. - Marc Menand...
00:04:18 - Absolument. - Ne pas faire mon Marc.
00:04:20 - Marc Menand est en vacances. - Il est en vacances.
00:04:23 On l'embrasse, il travaille en même temps.
00:04:26 Sur ses projets personnels, on aimerait en savoir plus.
00:04:29 - Ça va ? - D'une humeur constante et joyeuse.
00:04:31 - Vous avez passé un bon week-end ? - Absolument.
00:04:34 - On commence. L'histoire de Shem Sedin
00:04:37 suscite un mélange d'étonnement, de révolte et de résignation.
00:04:41 Si les Français se sont habitués, on va dire, à la sécurité,
00:04:45 au point d'avoir transformé leur vie quotidienne
00:04:48 en une vie de réconciliation.
00:04:50 - Les Français, en tant que citoyens,
00:04:52 ils ont eu le temps de se faire face.
00:04:54 Ils font désormais l'expérience de ce qu'on appelle ailleurs
00:04:58 le crime d'honneur.
00:04:59 Mais qu'est-ce qu'un crime d'honneur, Mathieu Bocotti ?
00:05:02 - Je pense que pour bien comprendre la situation présente,
00:05:05 il faut d'abord, et je reviendrai en tout fait,
00:05:08 se débarrasser des explications paresseuses.
00:05:11 Par exemple, des termes qui donnent l'impression de penser
00:05:14 alors qu'ils servent à ne pas penser.
00:05:16 Par exemple, le météorite qui avait frappé la France
00:05:19 et l'ultraviolence serait parmi nous sans chercher à comprendre
00:05:22 les mécanismes sociaux qui y président.
00:05:25 Ou encore les réseaux sociaux.
00:05:26 Je suis à la veille, en fait, de lâcher un cri de colère
00:05:30 à chaque fois que j'entendrai les réseaux sociaux
00:05:33 comme système d'explication de tout ce qui arrive.
00:05:35 Ce sont des explications paresseuses
00:05:38 qui ne nous disent rien d'essentiel sur ce qu'on voit
00:05:41 dans les cas qui nous ont bouleversés ces derniers jours.
00:05:44 Il faut donc se détacher des explications
00:05:46 non pas paresseuses, mais qui pourraient nous amener
00:05:49 à une certaine confusion.
00:05:51 Par exemple, quand on nous dit que c'est le djihadisme,
00:05:54 j'ai entendu le terme circulaire.
00:05:56 Le djihadisme organisé, c'est très grave,
00:05:59 mais ce n'est pas de ça dont nous parlons aujourd'hui.
00:06:02 On ne parle même pas de djihadisme au quotidien,
00:06:04 de l'insécurité engendrée par la délinquance conquérante
00:06:08 dont on parle souvent et dont les femmes souffrent tant
00:06:11 en ce pays.
00:06:12 On parle de quelque chose de tout autre.
00:06:15 On parle justement du crime d'honneur.
00:06:17 Dans le monde anglo-saxon, c'est un terme
00:06:19 dont on est un peu familier,
00:06:21 parce qu'il y en a eu plusieurs au fil du temps.
00:06:24 En France, la formule existait aussi,
00:06:26 mais là, on sent une forme de risque,
00:06:28 pas d'accélération, mais de multiplication.
00:06:31 Qu'est-ce qu'un crime d'honneur ?
00:06:33 En un mot, c'est l'effet d'un choc culturel
00:06:36 entre deux systèmes de valeurs,
00:06:38 entre deux systèmes civilisationnels,
00:06:40 à ce point contrasté qu'ils sont tout simplement
00:06:43 intraduisibles l'un pour l'autre.
00:06:45 - Je n'ai pas compris.
00:06:46 - Vous avez un système de valeurs,
00:06:48 une conception de l'homme, de la femme,
00:06:51 de ce qu'est l'honneur, de ce qu'est la liberté.
00:06:53 Vous en avez un autre qui utilise les mêmes mots,
00:06:56 mais les deux termes ne se répondent pas d'aucune manière.
00:07:00 Ca se joue sur la question de la femme,
00:07:02 pas seulement, mais quelle est la place accordée
00:07:05 à l'homme, à la femme, dans un système social ?
00:07:08 Quelle est la place accordée à la liberté des uns et des autres ?
00:07:11 Or, qu'est-ce qu'un crime d'honneur dans les circonstances ?
00:07:15 Ca vient dans des sociétés
00:07:16 qui ne sont pas seulement marquées par l'immigration,
00:07:19 mais c'est un système qui est importé.
00:07:21 Ca vient de coins du monde où ça existe encore,
00:07:24 alors que ça n'existait plus ici depuis longtemps.
00:07:27 Donc, le crime d'honneur ici,
00:07:29 vous avez une société plus libérale
00:07:31 et une société plus traditionnelle.
00:07:33 La société traditionnelle voit la société plus libérale
00:07:36 et a l'impression que c'est la déchéance, la décadence,
00:07:39 l'effondrement des moeurs, c'est le diable parmi nous
00:07:42 qui ne respecte rien, aucune hiérarchie,
00:07:45 qui ne respecte pas l'honneur.
00:07:47 Et vous avez la société plus libérale
00:07:49 qui croit à la liberté, à l'émancipation féminine,
00:07:52 croit par ailleurs qu'il est possible pour un individu
00:07:55 de ne pas simplement reproduire les codes de sa caste,
00:07:58 les codes de sa bande, les codes de sa tribu,
00:08:00 les codes de son milieu.
00:08:02 Donc, vous avez deux systèmes qui ne s'entendent pas du tout
00:08:06 dans la manière d'organiser la vie en société.
00:08:08 Le groupe plus traditionnel, dans de telles circonstances,
00:08:11 lorsqu'il voit, et là, c'est une peur toujours,
00:08:14 le groupe traditionnel, je le redis,
00:08:16 d'importation dans le monde occidental,
00:08:18 a peur de perdre ses membres.
00:08:20 Il voit ses membres, surtout les jeunes femmes,
00:08:23 je reviendrai dans un instant,
00:08:24 mais il voit les jeunes femmes tentées par les libertés
00:08:28 permises par le monde occidental.
00:08:29 Qu'est-ce que c'est interpréter comme une trahison ?
00:08:32 Que fait-elle, si c'est un jeune homme qui est tenté par ça,
00:08:36 par un code qui lui permettait d'être une femme honorable ?
00:08:39 Si elle se permet cette liberté, c'est qu'elle nous trahit.
00:08:42 Si elle se permet cette liberté, c'est qu'elle n'a pas d'honneur.
00:08:45 Et là, c'est très important, on utilise souvent le mot "emprise",
00:08:49 mais là, cette fois-là, il est pertinent.
00:08:51 Le système d'honneur, une emprise sur ses membres,
00:08:54 chacun a peur de ce qui arrive
00:08:56 s'il ne respecte plus les codes de la tribu,
00:08:58 les codes du groupe, les codes de la bande.
00:09:00 Donc, il a peur.
00:09:02 Et qu'est-ce qu'on doit faire ?
00:09:03 Le groupe traditionnel tend à sanctionner, à punir, à frapper
00:09:07 celles et ceux, dans les circonstances où ça s'applique,
00:09:10 qui ne respecteraient pas les codes de ce groupe.
00:09:13 Résultat des courses, je le dis très clairement,
00:09:16 si une jeune femme décide de dire
00:09:18 "Je crois à la liberté promise et permise par la France",
00:09:21 ou un jeune homme y croit aussi,
00:09:23 et bien, imaginons qu'on respecte leur liberté.
00:09:25 Le groupe en question est déstabilisé.
00:09:28 L'honneur ne fonctionne plus.
00:09:29 N'importe qui peut faire ce qu'il veut,
00:09:32 que le système d'honneur ne fonctionne plus.
00:09:34 Qu'est-ce qui est nécessaire ?
00:09:36 De réprimer, de frapper, de frapper très fort,
00:09:38 et on doit faire augmenter.
00:09:40 Une société comme la France, où la liberté est très réelle,
00:09:43 où les mariages mixtes sont plus élevés que dans l'Anglo-saxon,
00:09:47 qui permet par l'école de se dégager de l'emprise communautaire.
00:09:50 Mais plus un groupe autoritaire traditionnel
00:09:53 se sent menacé par les libertés des uns et des autres,
00:09:56 plus il va augmenter la répression
00:09:58 pour empêcher à ses membres de le quitter.
00:10:01 Le crime d'honneur dont on parle ici,
00:10:03 c'est le choc entre une culture traditionnelle très forte,
00:10:06 hiérarchique, autoritaire,
00:10:08 et une société de liberté qui, devant cela,
00:10:10 est complètement désemparée.
00:10:12 Parce que nous, on croit en l'individu,
00:10:14 on croit à la possibilité pour l'individu
00:10:17 de ne pas être ce que la société avait préparé pour lui,
00:10:20 mais la communauté autre décide de sanctionner très fort.
00:10:23 Et on le voit, ça ne vient souvent pas toujours.
00:10:26 Si on regarde dans le monde, c'est très fort aujourd'hui au Pakistan,
00:10:29 c'est fort en Inde,
00:10:31 c'est fort dans plusieurs pays musulmans au sens large.
00:10:33 Ce ne sont pas tous les individus,
00:10:35 mais ce sont des codes dont les sociétés occidentales...
00:10:39 Pensez à la Sicile.
00:10:41 C'était un lieu où ça pouvait exister.
00:10:44 Mais partout, nous sommes délivrés de cette sanction par la mort,
00:10:48 c'est-à-dire punir le traître au groupe,
00:10:51 punir celui qui déshonore par les mouvements migratoires.
00:10:54 Nous redécouvrons tout cela.
00:10:56 -Je n'ai pas le temps, mais j'ai beaucoup de questions.
00:10:59 -Vous avez 7 questions sur ce sujet.
00:11:02 D'abord, deux questions.
00:11:04 Est-ce que c'est un exemple du choc des civilisations ?
00:11:08 La France bascule dans une civilisation qui n'est pas la sienne.
00:11:12 Deuxième question,
00:11:13 vous parlez de différences culturelles fondées sur la sexualité.
00:11:16 Pourtant, on est dans une société très homogène culturellement.
00:11:21 Tous n'ont pas les mêmes mœurs. Quelle différence ?
00:11:24 -C'est deux questions importantes.
00:11:26 La première, c'est que nous disent les jeunes hommes
00:11:29 qui se sont permis de tabasser un des leurs,
00:11:31 qu'ils ont privatisé la peine de mort.
00:11:34 La peine de mort, c'est pour eux.
00:11:36 Ils considèrent que la société, la République, la France,
00:11:39 la nation, on s'en fiche.
00:11:40 C'est un système extérieur inquiétant
00:11:42 qui risque de courompre et de souiller la communauté.
00:11:45 -L'avocat dit qu'ils n'ont pas voulu tuer.
00:11:48 -Oui, bien sûr.
00:11:49 Quand on décide de donner des coups à quelqu'un,
00:11:51 de le rouer de coude,
00:11:53 pour qu'il souffre terriblement, la possibilité de la mort est là.
00:11:57 On peut tuer une personne à 100 km/h,
00:11:59 mais j'espère ne pas vous tuer, simplement vous casser les os.
00:12:02 On est dans un cas symboliquement semblable.
00:12:05 Donc, je pense que oui, c'est le choc des civilisations quotidiennes.
00:12:08 C'est le choc des civilisations quotidiennes,
00:12:11 mais à l'intérieur même des communautés
00:12:13 qui pourraient s'intégrer.
00:12:14 On nous dit sans arrêt qu'il y a beaucoup de gens
00:12:17 issus de l'immigration qui rêvent de s'intégrer.
00:12:20 C'est très exact et c'est justement l'enjeu ici.
00:12:22 C'est un système de punition pour empêcher l'intégration
00:12:26 et ceux qui voudraient s'assimiler.
00:12:27 C'est un système qui dit voilà ce qui t'arrive
00:12:30 si tu décides de flirter, dans tous les sens du terme,
00:12:33 un peu avec la France.
00:12:34 Donc, qu'est-ce que c'est le crime d'honneur ?
00:12:36 C'est le mécanisme de répression
00:12:38 pour empêcher l'intégration et l'assimilation.
00:12:41 Il faut marquer les gens de la communauté.
00:12:43 On a parlé dans le cas de Samara la semaine dernière
00:12:46 de la question du voile, vivre à l'européenne.
00:12:48 Pourquoi c'est si important de voiler les filles et les fillettes
00:12:52 de plus en plus jeunes dans certaines communautés ?
00:12:55 Pour voir que si elle décide d'enlever son voile,
00:12:57 c'est un signal qu'elle va quitter le groupe,
00:12:59 qu'elle ne respecte plus les codes du groupe
00:13:02 et qu'il faut la sanctionner elle aussi.
00:13:04 Donc, l'enjeu est central.
00:13:06 Il faut marquer les gens,
00:13:07 faire en sorte qu'ils ne puissent pas sortir d'une communauté
00:13:10 et les faire payer, les punir s'ils quittent.
00:13:13 Sur la question de la liberté des mœurs,
00:13:15 c'est important.
00:13:16 J'ai lu ça aujourd'hui, je l'ai entendu.
00:13:18 Vous savez, les jugements moraux sur les uns et les autres,
00:13:21 ça existe chez nous aujourd'hui.
00:13:23 En France, vous allez avoir des libertins d'un côté,
00:13:26 vous allez avoir des catholiques plus conservateurs de l'autre.
00:13:29 Ces gens-là vont se dire, de l'un côté,
00:13:32 "un peu coincé", de l'autre, "quel décadent".
00:13:34 Mais je n'ai aucune image en tête disant cela.
00:13:37 Mais voyant cela, on se comprend mutuellement.
00:13:41 Le catholique conservateur sait qu'il y a toujours eu
00:13:43 des hommes à femmes.
00:13:45 Le libertin se dit qu'il y a toujours eu des gens
00:13:47 qui sont plus conservateurs, c'est normal, homme de tradition.
00:13:51 Mais ce n'est pas le cas de notre système de mœurs.
00:13:53 Ce dont on parle, c'est que ces deux systèmes de mœurs extérieurs
00:13:57 se frappent l'un l'autre avec cette originalité
00:14:00 que l'un est ici, chez lui, et l'autre est d'importation.
00:14:03 Et des réflexes plus qu'agressifs,
00:14:05 parce qu'il a peur de perdre ses membres.
00:14:07 - J'ai plusieurs questions.
00:14:08 Ma prochaine, il y a une réponse plus courte
00:14:11 que je puisse vous en poser d'autres.
00:14:13 J'aimerais vraiment qu'on s'arrête sur ce sujet,
00:14:16 parce que personne n'en parle ou peu en parle.
00:14:18 Emmanuel Macron a commenté les événements
00:14:21 et dit que l'école est un sanctuaire.
00:14:23 Une parole de fermeté de la part du président de la République ?
00:14:26 - Nous ne céderons rien, c'est un sanctuaire.
00:14:29 - C'est bien, non ?
00:14:30 - Oui, c'est mieux dire ça que de dire
00:14:32 que l'école ne doit pas être un sanctuaire.
00:14:35 Mais c'est inexact. L'école n'est pas un sanctuaire.
00:14:37 L'école est une forteresse assiégée
00:14:40 qui n'a pas les moyens de se défendre
00:14:42 parce qu'en certains lieux, elle est implantée
00:14:45 dans des régions culturelles,
00:14:46 les euphémismes soient nécessaires,
00:14:49 les valeurs de la promotion sont rejetées.
00:14:51 Plus l'école réussit son travail d'émancipation,
00:14:53 plus elle réussit son travail pédagogique
00:14:56 de transmission culturelle,
00:14:57 plus elle risque de fabriquer des individus inadaptés
00:15:00 pour le milieu où ils se trouvent.
00:15:02 C'est ça, la question.
00:15:04 Je pense que c'est sanctuaire.
00:15:05 C'est une forteresse assiégée incapable de se défendre
00:15:08 ou que l'État ne se donne pas les moyens de se défendre.
00:15:11 - On reparlera de ce sujet avec vous, Guillaume Bigot.
00:15:14 Une question sur un subsidiaire.
00:15:16 Je vais peut-être vite...
00:15:18 Je veux quand même les poser.
00:15:19 Tout le monde se tait, Mathieu Bocoté.
00:15:22 On ne dit pas tout sur ce qu'on voit
00:15:25 par rapport à Samara, par rapport à Shem Sedin.
00:15:28 On va parler des faits.
00:15:29 Comme vous le disiez, on va un peu utiliser
00:15:32 une certaine sémantique
00:15:34 pour ne pas parler directement des choses.
00:15:36 Tout le monde fait semblant.
00:15:38 Est-ce que c'est parce que tout le monde a peur ?
00:15:40 - Mais bien sûr.
00:15:42 Qui n'a pas peur aujourd'hui n'a pas toute sa tête.
00:15:45 C'est normal d'avoir peur.
00:15:46 Les systèmes de punition existent.
00:15:48 Un professeur qui n'a pas peur ne se comprend pas exactement
00:15:52 dans quel milieu il évolue.
00:15:53 Cette peur est rationnelle.
00:15:55 On doit la surmonter.
00:15:56 Mais le zigoto qui fait semblant de n'avoir peur
00:15:59 en aucune circonstance ment ou est inconscient.
00:16:02 La peur ne doit pas nous dominer.
00:16:04 On doit dominer la peur.
00:16:05 Mais faire comme si elle n'était pas là,
00:16:08 c'est faire semblant que le monde réel n'existe pas.
00:16:11 - Une autre question qui va émerger dans les gens qui viennent.
00:16:15 - Elles se sont occupées à lutter pour l'écriture inclusive.
00:16:18 Il y a des choses plus importantes que les crimes d'honneur.
00:16:21 Est-ce que le système de rémunération
00:16:23 dans le grand patronat est exact, pareil, pareil, égal,
00:16:27 pour les hommes et les femmes ?
00:16:28 Les féministes occidentales, depuis longtemps,
00:16:31 elles sont critiques, hyper critiques
00:16:34 envers les derniers résidus du patriarcat occidental,
00:16:37 qui dans les faits s'est effondré depuis longtemps,
00:16:40 mais sont muettes devant un patriarcat d'importation
00:16:43 qui est conquérant, sûr de lui,
00:16:45 et qui impose ses codes.
00:16:47 C'est toujours la même chose.
00:16:49 C'est une question de culture, de normes.
00:16:51 Si vous n'avez pas le courage de critiquer ces codes,
00:16:54 à tout le moins en France.
00:16:56 Je ne fais pas la leçon aux gens en Iran.
00:16:58 Ici, nos féministes, ça fait longtemps qu'elles ont capitulé
00:17:02 devant la peur de se faire traiter de racistes,
00:17:05 la trouille de la trouille.
00:17:06 Elles retournent cela contre les femmes françaises.
00:17:09 - Je me demande, j'ai plein de questions,
00:17:12 quand un féministe disparaît,
00:17:14 n'y a-t-il pas une autre forme de féminisme de droite
00:17:17 qui apparaît, comme Mila ?
00:17:19 - Je ne sais pas si Mila accepterait
00:17:21 d'être qualifiée de droite, je ne sais pas très bien,
00:17:24 mais je pense qu'il y a une volonté chez certaines
00:17:28 de regarder la réalité en face,
00:17:30 ce qui n'est pas le cas du mouvement auto-proclamé,
00:17:33 ou en tout cas identifié comme néo-féministe,
00:17:36 qui a des combats plus de fond et de restructuration
00:17:39 de la société française, d'origine française,
00:17:42 contre telle ou telle tradition, en effet,
00:17:44 là, importée, pour les raisons qu'évoquait Mathieu,
00:17:48 pour la question de la peur,
00:17:50 parce qu'elles génèrent aussi...
00:17:52 Leur discours n'a pas besoin d'aller sur ce terrain-là,
00:17:55 elles veulent casser le patriarcat,
00:17:57 mais le patriarcat qu'elles imaginent
00:18:00 dans la société française.
00:18:02 - Guillaume Bigot, sur le féminisme,
00:18:04 ou bien sur le fait que la France est en train de basculer
00:18:08 dans une civilisation qui n'est pas la sienne ?
00:18:11 - Sur la civilisation, je vais y revenir.
00:18:13 Moi, je suis très sensible toujours
00:18:16 au phénomène d'inversion et de diversion.
00:18:18 Sur la question du féminisme, c'est les deux.
00:18:21 Il y a cette formule qu'on cite souvent.
00:18:24 Marx disait que s'attaquer à des idéologies
00:18:29 ou à des croyances du passé, c'est comme frapper sa grand-mère.
00:18:33 La grand-mère n'est plus en état de riposter.
00:18:36 Donc, s'attaquer au patriarcat occidental français catholique,
00:18:40 c'est frapper sa grand-mère,
00:18:41 parce qu'il en reste plus grand-chose.
00:18:44 Mais c'est intéressant, car ça a un effet de diversion
00:18:47 et d'inversion.
00:18:48 C'est pour ça que ça cache la lâcheté des gens
00:18:51 qui ne veulent rien faire et qu'on ne veut pas voir.
00:18:54 - Démétri. - Les féministes sont mal à l'aise,
00:18:57 parce qu'elles sont sur des combats sociétaux.
00:19:00 Mais comme dans la société dans laquelle on vit.
00:19:04 Et là, en l'occurrence, c'est un affrontement civilisationnel.
00:19:08 C'est un autre monde.
00:19:10 Elles ne sont pas dans ce monde-là.
00:19:12 Elles n'ont pas de prise sur lui.
00:19:13 Elles sont mal à l'aise.
00:19:15 Comment combattre ceux dont on ne fait pas partie ?
00:19:18 Je pense que c'est ça.
00:19:19 Peut-être une question de temps.
00:19:21 Elles y viendront quand elles auront anéanti
00:19:24 le patriarcat occidental, comme a dit Mathieu.
00:19:27 - Mathieu, j'ai une dernière question.
00:19:29 Vous, qui êtes un sociologue spécialiste du rookisme,
00:19:33 est-ce que la France, là,
00:19:34 on voit pas qu'elle est vraiment en tenaille,
00:19:37 on va dire, entre le rookisme et justement cette menace
00:19:41 que l'on voit à l'école, ce qu'a vécu Sam Sarach, M. Sédine ?
00:19:45 - La France est en train de disparaître sous nos yeux.
00:19:49 - Qu'est-ce que le rookisme, à l'échelle occidentale ?
00:19:52 C'est une agression intérieure,
00:19:54 mais c'est le symptôme d'un effondrement culturel,
00:19:57 d'une civilisation qui devient folle.
00:19:59 - C'est joli, tout ça. Mais la France disparaît.
00:20:03 - Vous allez voir le lien.
00:20:04 Pour ne pas disparaître,
00:20:06 elle a besoin d'un système immunitaire qui se défend.
00:20:09 Le rookisme provoque l'effondrement
00:20:11 du système immunitaire des sociétés occidentales.
00:20:14 Vous voulez vous défendre ? Vous en êtes pas capable ?
00:20:17 Dès que vous voulez vous défendre,
00:20:19 une partie de votre conscience dit raciste, xénophobe,
00:20:22 lâche, paresseux, incapable, ne touche pas à ça.
00:20:25 On s'empêche de se défendre.
00:20:27 L'immigration massive crée les conditions
00:20:30 d'une submersion migratoire qui nous met en minorité.
00:20:33 C'est énorme.
00:20:34 Il y a des manières de nommer ça,
00:20:36 mais ce sont des mots proscrits.
00:20:38 - Très proscrits.
00:20:39 On apprend que les obsèques de Chemseydy
00:20:42 n'auront lieu que ce mardi, donc demain, dans l'Essonne.
00:20:45 Mais la famille ne veut la présence d'aucun média.
00:20:48 Une marche blanche sera organisée vendredi après-midi
00:20:52 dans les rues de la ville avant de rejoindre le collège,
00:20:55 selon le maire de Vierry-Châtillon-Jean-Marie-Villa.
00:21:00 - Dimitri.
00:21:01 Dans un instant, on parlera d'autres sujets.
00:21:03 Dimitri, une page particulière ce soir,
00:21:05 parce que c'est du jamais vu.
00:21:07 Vous nous parlez de cette affaire
00:21:09 qui a marqué ce week-end,
00:21:11 la saisie, hier matin,
00:21:13 de 70 kilos de cannabis
00:21:16 chez la maire de la petite commune d'Avalon, dans Lyon,
00:21:20 mais également de la cocaïne
00:21:22 dans cette perquisition.
00:21:24 - Pas dans la maison. - Non, exactement.
00:21:26 Pas dans la maison.
00:21:28 Et de la cocaïne, des lingots d'or,
00:21:30 7 000 euros en espèces, sur le lieu de travail,
00:21:32 dans la mairie, de la drogue en si grande quantité,
00:21:36 au domicile d'une élue.
00:21:38 Déjà, son domicile, c'est du jamais vu.
00:21:40 Qu'est-ce que ça nous dit ?
00:21:42 Je commencerais par dire qu'il n'est pas encore établi
00:21:45 que la maire d'Avalon, donc Jamila Absaoui,
00:21:48 savait que sa maison cachait de la drogue.
00:21:51 Faut être clair.
00:21:52 - Elle est encore en gardage. - On est prudents.
00:21:54 C'est une des questions auxquelles les enquêteurs vont devoir répondre.
00:21:58 Elle est propriétaire de la maison où la drogue a été trouvée,
00:22:01 mais elle n'y habite pas.
00:22:03 Peut-être que ce sont ses frères qui s'en servaient de lieu de stockage.
00:22:05 Les frères sont connus pour des affaires de stup'.
00:22:08 Chez l'un d'eux, on a trouvé les 7 000 euros en espèces,
00:22:11 1 kg de cocaïne, 1,3 kg de résine et 20 lingots d'or.
00:22:14 C'est-à-dire plus d'un million d'euros de valeur.
00:22:17 Vous situez 60 000, 65 000 euros à la valeur d'un lingot.
00:22:21 Voilà, c'est vous dire le butin.
00:22:24 Cette affaire d'Avalon, elle tombe en plus juste après
00:22:28 une autre affaire hors norme.
00:22:29 C'est la mise en examen que l'on a appris vendredi
00:22:32 d'une magistrate d'Agen, Hélène Gérard.
00:22:34 Elle s'appelle magistrate.
00:22:36 Elle a été juge d'instruction.
00:22:37 Cette femme est soupçonnée d'avoir renseigné
00:22:40 un membre du milieu corse
00:22:42 en échange de travaux dans sa résidence secondaire.
00:22:44 Rien ne va dans ce que je vous dis.
00:22:47 Elle est accusée aussi d'avoir commandé des expertises fictives
00:22:50 et d'en avoir récupéré 100 000 euros.
00:22:53 C'est du détournement de fonds publics.
00:22:55 Une magistrate.
00:22:56 Cette affaire, je la trouve encore plus grave
00:22:58 que l'histoire d'Avalon, tant que les faits ne sont pas établis.
00:23:01 Si c'est verre que la mère d'Avalon est bien un trafiquante de drogue,
00:23:04 là, effectivement, je pense qu'on ne sera pas loin
00:23:06 en termes de gravité.
00:23:08 Alors, ces deux affaires-là, elles sont intéressantes.
00:23:10 La première, Avalon, je vous dis donc, reste à caractériser.
00:23:14 Peut-être que Jamila Absaoui est une victime de sa propre famille.
00:23:17 On ne sait pas.
00:23:18 Dans la seconde affaire, on est clairement dans un cas de corruption.
00:23:22 Mais ces deux affaires, on le voit, elles mettent à mal, quand même,
00:23:25 le devoir d'exemplarité de toutes les fonctions
00:23:28 qui incarnent le service public et l'intérêt général.
00:23:31 Enfin, là, vous avez le maire et le magistrat.
00:23:33 On est tout à fait là-dedans.
00:23:35 Alors, ce n'est pas la grande corruption d'entreprises
00:23:38 que l'on voit, vous savez,
00:23:40 les cas de corruption à l'international,
00:23:42 où la corruption est presque perçue comme un mal nécessaire
00:23:45 pour conquérir des marchés à l'étranger.
00:23:47 Il n'y a pas si longtemps que ça, il y a 20 ans, en Suisse,
00:23:50 les entreprises pouvaient déduire de leurs impôts
00:23:52 - figurez-vous - les frais de pots de vin, les bacs chiches.
00:23:56 La corruption était tout à fait légale, ça n'est plus le cas aujourd'hui.
00:23:58 Mais enfin, vous voyez, en termes de volume financier,
00:24:01 on n'est pas dans ces niveaux-là.
00:24:02 En revanche, en termes, sur un plan moral,
00:24:04 on est peut-être un cran au-dessus, je dirais,
00:24:07 parce que, précisément, il y a ce devoir d'exemplarité
00:24:09 quand il s'agit de votre maire,
00:24:11 quand il s'agit du magistrat qui est censé vous juger
00:24:13 ou juger ceux qui vous ont fait du mal.
00:24:15 Devoir d'exemplarité, on manque une pause.
00:24:17 On va revenir sur ce sujet,
00:24:19 parce que ça nous a quand même beaucoup interpellés ce week-end.
00:24:22 C'est assez paradoxal.
00:24:24 Maire, drogue, magistrat et corruption.
00:24:27 On marque une pause, à tout de suite.
00:24:29 On retourne sur le plateau de Face à l'info.
00:24:34 Écoutez, on revient sur votre sujet, mon cher Dimitri,
00:24:37 mais juste Mila, ce matin,
00:24:40 qui expliquait comment la charia s'impose en France aujourd'hui.
00:24:46 En mon entourage, j'ai des copines qui me disent
00:24:48 que pour aller dans certains endroits,
00:24:50 pour être acceptée avec telle personne,
00:24:52 pour traîner dans certains quartiers,
00:24:54 je porte une burqa et personne ne me fait chier.
00:24:56 Et le problème, c'est qu'avec ce genre de dictat,
00:25:01 avec cette charia qu'ils imposent avec tellement de facilité,
00:25:04 finalement, il y a des samaras qui se font tabasser,
00:25:09 il y a des élèves systématiquement
00:25:12 qui vont subir les mêmes acharnements.
00:25:17 On parlera de Mila dans un instant avec vous, Mathieu Beaucoté.
00:25:21 Elle disait qu'elle s'est fait aussi traiter,
00:25:23 si vous permettez l'expression, de "couffard",
00:25:25 est-ce que de "mécréant" ?
00:25:26 On parlera de tout ça dans un instant.
00:25:28 Dimitri, nous étions en train d'aborder avec vous la corruption.
00:25:32 Et on parlait de cette mère de Lyon.
00:25:36 - On disait qu'on ne le savait pas plus. - Ça reste à caractériser.
00:25:39 Elle est en garde à vue, mais ça révèle,
00:25:41 en tout cas, ça soulève beaucoup de questions de corruption.
00:25:44 Est-ce que ces affaires sont exceptionnelles ?
00:25:46 Malheureusement, non, pas tant que ça.
00:25:49 Regardez un petit peu la répartition des acteurs
00:25:52 dans les cas de corruption identifiés.
00:25:54 Alors là, ce sont des données
00:25:57 qui ont été compilées par Transparency International,
00:26:01 qui nous révèlent quoi ?
00:26:02 Que dans 39 % des cas de corruption avérés en France,
00:26:06 donc des choses jugées,
00:26:07 dans 39 %, donc presque 4 affaires sur 10,
00:26:10 vous avez un maire, un adjoint municipal,
00:26:12 un conseiller municipal.
00:26:13 Vous voyez ? C'est pour vous dire.
00:26:16 Vous avez les autres catégories,
00:26:18 entreprises et dirigeants,
00:26:19 employés de collectivités territoriales,
00:26:21 fonction publique, fonctionnaires.
00:26:23 La magistrate dont je vous parlais,
00:26:25 elle tombe dans cette catégorie des fonctionnaires.
00:26:28 En ce qui concerne les motifs de corruption,
00:26:32 vous allez voir, le premier motif,
00:26:34 celui qui arrive loin en tête,
00:26:36 c'est les détournements de fonds publics,
00:26:38 escroquerie et fraude, etc.
00:26:40 Le cas de trafic de drogue,
00:26:41 la catégorie n'existe peut-être pas encore.
00:26:43 Elle est peut-être promise à un grand avenir, je ne sais pas.
00:26:46 Mais dans la presse régionale,
00:26:48 vous avez des affaires de corruption
00:26:50 absolument tout le temps.
00:26:51 Je vous en donne quelques-unes.
00:26:53 Rapidement, deux, une que j'ai trouvée intéressante.
00:26:55 L'ancien maire de Fleury-Mérogis, en région parisienne,
00:26:58 début décembre, a été mis en examen
00:26:59 pour corruption passive.
00:27:00 Il est soupçonné d'avoir accepté, en échange de pot de vin,
00:27:03 d'enfouir des centaines de milliers de tonnes,
00:27:06 je répète, des centaines de milliers de tonnes
00:27:08 de terres polluées sur un terrain communal.
00:27:11 Il risque 10 ans de prison et 1 million d'euros d'amende.
00:27:14 Une autre affaire, la ferme Mère Thérésa, à Marseille.
00:27:17 Mère Thérésa, c'était le surnom d'une agente
00:27:20 du service logement de la mairie de Marseille,
00:27:21 des 2e et 3e arrondissements.
00:27:23 Elle vient d'être condamnée récemment, fin mars,
00:27:26 à 4 ans de prison,
00:27:28 pour avoir encaissé plus de 40 000 euros de bacs chiches et de cadeaux
00:27:31 en échange de l'attribution de logements sociaux.
00:27:34 Donc, vous voyez, la corruption, petite ou grande,
00:27:36 elle est omniprésente dans tous les départements,
00:27:39 à tous les échelons de pouvoir.
00:27:41 - On se souvient, Dimitri, que les magistrats marseillais,
00:27:44 c'était inquiété devant le Sénat du développement
00:27:46 d'une corruption dite de "basse intensité",
00:27:49 ciblant les agents publics.
00:27:51 - Oui, parce que vous allez voir que, dans l'esprit des Français,
00:27:53 viennent spontanément en tête les élus.
00:27:54 Les élus sont pourris, les élus sont corrompus.
00:27:56 Mais pas seulement, si j'ai envie de vous dire.
00:27:58 - Déjà pas tous.
00:28:00 - Je vous ai montré à l'instant que, effectivement,
00:28:02 dans les choses jugées,
00:28:04 vous aviez souvent...
00:28:06 L'échelon municipal revenait souvent.
00:28:08 Mais les magistrats marseillais, vous avez raison,
00:28:10 avaient souligné le risque de la corruption,
00:28:12 et pas que le risque, des cas avérés,
00:28:14 mais aussi les patrons des douanes, de la police, de la gendarmerie,
00:28:17 des autorités judiciaires,
00:28:18 tous ont signalé que, dans leurs maisons respectives,
00:28:21 il y avait aujourd'hui une fragilité,
00:28:23 face notamment à la puissance financière du trafic de drogue.
00:28:26 C'est vraiment, aujourd'hui, le sujet numéro un.
00:28:28 Alors, l'IGPN, la police des polices,
00:28:30 avait révélé récemment une augmentation
00:28:33 de ce qu'ils appellent pudiquement les "atteintes à la probité",
00:28:36 qui ciblait les policiers.
00:28:38 Et donc, il y a eu 56 saisies dans la matière en 2022,
00:28:42 contre 30 seulement en 2021.
00:28:44 Donc, c'est pratiquement un doublement.
00:28:46 Bon, il faut relativiser quand même,
00:28:48 à comparer aux plus de 100 000 fonctionnaires de la police nationale.
00:28:52 Ça reste quand même extrêmement marginal.
00:28:54 Il ne faut pas s'imaginer que tous les policiers
00:28:56 sont corrompus bien, bien, bien loin de là.
00:28:58 Ça reste exceptionnel.
00:28:59 Policiers, mais aussi des cas dans la gendarmerie.
00:29:02 Les douaniers, c'est intéressant, ça fait franchir les frontières.
00:29:05 Les douaniers, c'est eux qui... Enfin, voilà.
00:29:07 Les greffiers de justice aussi, on va en parler.
00:29:10 Les agents pénitentiaires.
00:29:11 Par exemple, on a cette affaire qui a été jugée en mai de l'année dernière,
00:29:14 une surveillante de prison de 26 ans,
00:29:16 condamnée pour trafic de drogue.
00:29:18 Surveillante de prison, hein.
00:29:19 Pourquoi ? Elle avait une liaison avec un détenu géorgien,
00:29:23 et en fait, elle servait physiquement la drogue
00:29:26 que son amant dilait par Internet avec un téléphone depuis sa cellule.
00:29:30 L'histoire est là aussi rien au bas.
00:29:31 Un brin fédérantesque.
00:29:32 Fin décembre de 2023,
00:29:34 vous avez deux agents de la prison de mots qui sont tombés pour...
00:29:37 Alors, vous avez notamment une greffière.
00:29:39 Alors, je rappelle, le greffier, c'est l'auxiliaire immédiat du juge,
00:29:42 et son rôle est fondamental, parce qu'il est responsable, le greffier,
00:29:45 du bon déroulement de la procédure de justice
00:29:48 et de l'authenticité des actes.
00:29:50 Donc, dans notre affaire de mots,
00:29:52 la greffière, elle est accusée de quoi ?
00:29:54 D'avoir modifié des fiches pénales de détenus
00:29:56 et d'avoir saboté des procédures judiciaires,
00:29:58 dont la conséquence a été quoi ?
00:30:00 La remise en liberté des trafiquants.
00:30:02 Donc, vous voyez, ça, c'est une flèche plantée au cœur du système,
00:30:05 par les corrupteurs. Voilà.
00:30:07 Et alors, la greffière a expliqué, c'est intéressant,
00:30:09 qu'elle aurait été approchée par des détenus,
00:30:11 d'abord sur le ton de la plaisanterie, puis de la menace.
00:30:14 C'est-à-dire qu'on voit qu'il y a à la fois la patte du gain,
00:30:17 mais parfois, on n'a pas le choix.
00:30:18 Quand on se fait enlever ses enfants ou ses parents, on s'exécute.
00:30:21 C'est aussi ça, la leçon de la corruption.
00:30:24 Et vous avez un autre phénomène,
00:30:25 alors, celui-là, qui est aussi très inquiétant,
00:30:26 la consultation illégale de fichiers de police.
00:30:29 C'est-à-dire que vous avez de plus en plus de fichiers de police
00:30:31 et de plus en plus d'agents qui y ont accès,
00:30:33 parce que la numérisation, tout simplement.
00:30:36 Et donc, vous avez aujourd'hui, sur des groupes de discussion,
00:30:40 sur des messageries type WhatsApp ou Telegram,
00:30:43 ou même sur des réseaux sociaux, tout simple,
00:30:44 comme Instagram ou Snapchat,
00:30:46 des annonces qui sont postées par des dealers,
00:30:48 des annonces dans lesquelles il y a marqué
00:30:50 "cherche renseignement sur tel procès verbal
00:30:54 ou telle procédure en cours,
00:30:57 rémunérés 50, 100 euros".
00:30:59 Et vous avez comme ça des agents qui ont accès à ces fichiers-là
00:31:03 et qui répondent, vous voyez ?
00:31:04 Donc, c'est du micro-renseignement
00:31:06 avec des micro-montants,
00:31:08 ce n'est pas de la grande corruption,
00:31:10 ça concerne des grades peu élevés,
00:31:11 d'où l'expression de corruption de basse intensité.
00:31:13 Et acheteurs et vendeurs, dans ce cas-là,
00:31:16 n'ont même pas besoin de se connaître ou de se voir.
00:31:18 Ce sont des collaborations qui peuvent être extrêmement ponctuelles
00:31:20 et c'est très, très difficile de suivre l'argent.
00:31:23 Mais tout ça fait exploser qui ? La France, qui ? La République,
00:31:26 qui ? Son système, qui ? L'État, fait tout exploser.
00:31:28 Vous avez complètement raison.
00:31:30 Ça inquiète beaucoup les autorités.
00:31:32 Et exaspère les Français.
00:31:33 Pourquoi ? Parce que c'est perçu comme du sabotage.
00:31:36 C'est du vol et du sabotage.
00:31:38 Vous allez voir ce sondage, il date d'octobre 2023,
00:31:41 sondage de Harris Interactive,
00:31:43 qui nous révèle que 87 % des répondants à ce sondage
00:31:47 ont le sentiment que les personnes qui exercent des responsabilités,
00:31:51 notamment des responsabilités publiques,
00:31:53 sont corrompues pour une partie d'entre elles.
00:31:55 Et vous notez que vous en avez quand même 43 % qui pensent...
00:31:57 44 + 43.
00:31:59 Oui, ça fait 87.
00:32:01 Mais vous avez la moitié de ces presque 9 sur 10
00:32:04 qui considèrent qu'une grande partie des agents publics
00:32:08 sont corrompus.
00:32:09 Vous vous rendez compte ? C'est de la perception.
00:32:11 Encore une fois, je vous ai donné les chiffres de l'IGPN,
00:32:14 qui donne une... comment dire ?
00:32:16 Une estimation concrète à partir de choses...
00:32:19 Mais on parle toujours de la corruption connue.
00:32:21 On ne voit pas la partie de l'ISBN qui est immergée.
00:32:25 Vous allez voir, justement,
00:32:27 quand on parle de personnes ayant des responsabilités,
00:32:28 de qui parle-t-on ? Vous allez voir que les gens croient,
00:32:31 les gens sont persuadés que les élus sont extrêmement corrompus.
00:32:34 Les patrons, les journalistes, les experts, les syndicalistes...
00:32:39 Je ne vous ai pas mis toutes les catégories,
00:32:41 mais là, on n'a pas les pourcentages,
00:32:43 mais je vais vous les donner. Députés et sénateurs français,
00:32:45 vous avez 70 % pratiquement des répondants à ce sondage
00:32:49 qui pensent que les députés et les sénateurs sont corrompus.
00:32:53 On est pratiquement au même niveau
00:32:55 en ce qui concerne les députés européens.
00:32:56 Les journalistes, vous avez un sur deux,
00:32:58 donc ça veut dire qu'il y en a... On est cinq autour de cette table.
00:33:00 Il y en a au moins deux d'entre nous
00:33:01 qui sont payés par des puissances d'argent.
00:33:03 - Je ne suis pas un journaliste. - Voilà ce que disent les téléspectateurs.
00:33:06 Mais c'est le vieux sentiment du "tous pourris".
00:33:08 Enfin, on n'invente rien.
00:33:10 Je pense que les gens ne découvrent pas ce que je suis en train de dire.
00:33:13 Mais pour vous montrer que la corruption, c'est une lèpre,
00:33:16 parce qu'il y a ce qu'elle détourne réellement
00:33:18 et il y a ce sentiment, ces fissures
00:33:21 qu'elle met dans... qu'elle provoque dans l'édifice public.
00:33:25 Et c'est un carburant des colères populaires.
00:33:27 Soyons clairs.
00:33:28 Il faut bien dire que la corruption chez nous
00:33:30 n'a pas l'ampleur qu'elle a dans certains pays,
00:33:32 mais c'est toujours trop.
00:33:34 Je vais vous donner deux exemples.
00:33:35 Ce ne sont peut-être pas les pires que j'ai trouvés,
00:33:37 mais je trouve qu'ils sont très parlants.
00:33:39 On vient de faire entrer...
00:33:40 C'est Vincent Herouette qui a raconté ça au micro d'Europe l'autre jour,
00:33:42 je ne m'en suis pas revenu.
00:33:43 On vient de faire entrer la Bulgarie dans l'espace Schengen.
00:33:47 Pour rentrer dans l'espace Schengen,
00:33:48 il faut répondre à un certain nombre de critères
00:33:51 en matière de lutte contre la corruption.
00:33:52 Or, il se trouve que la Bulgarie, c'est de notoriété publique.
00:33:55 Sur le milliard d'euros que la Bulgarie reçoit chaque année
00:33:58 de l'Union européenne, 40 % est détourné.
00:34:01 Vous vous rendez compte ? 40 %.
00:34:03 On sait aussi, c'est de notoriété publique,
00:34:05 que le kilomètre d'autoroute en Bulgarie
00:34:07 coûte trois fois plus cher qu'en Norvège.
00:34:10 Tout à fait normal.
00:34:12 Un autre chiffre, celui-là je l'ai trouvé,
00:34:13 c'est au Parlement européen.
00:34:15 Vous avez au moins un quart des élus
00:34:18 qui sont impliqués dans des affaires ou des scandales.
00:34:21 Enquête Follow the Money,
00:34:22 dont a fait partie un consortium de médias,
00:34:24 dont le journal Le Monde en France,
00:34:26 je le répète, un quart des élus du Parlement européen
00:34:29 impliqués dans des affaires ou des scandales.
00:34:30 Et ça va du vol de portable à la complicité de meurtre,
00:34:34 en passant par le détournement de fonds publics
00:34:36 ou la perception contre 20.
00:34:39 Donc, vous la voyez, la matérialité de la corruption
00:34:41 et la corrosion que ça provoque dans notre édifice social.
00:34:46 C'est pour ça que cette affaire du maire nous choque tellement
00:34:49 que l'affaire de cette magistrate également...
00:34:51 - Dont personne ne parle. - ...doit nous révolter.
00:34:52 - À l'affaire de la magistrate, personne n'en parle.
00:34:53 - Parce que vous savez, l'empilement des affaires,
00:34:55 il faut lire la petite presse régionale
00:34:56 qui n'intéresse personne,
00:34:57 avec les petites histoires, les petits entrefilets.
00:34:59 Ces histoires, elles sont là malheureusement tout le temps.
00:35:02 - Merci beaucoup pour votre analyse sur ces sujets.
00:35:08 On va parler avec vous de l'école et de l'autorité.
00:35:10 Je vous propose d'abord d'écouter Frédéric Walthou, ministre...
00:35:15 J'aime bien vous chercher avec du royaume.
00:35:16 C'est le ministre délégué chargé de la santé
00:35:18 et de la prévention de France.
00:35:23 C'est pour Charlotte dans un instant, juste avant.
00:35:27 Parce que lorsqu'on va parler dans un instant,
00:35:29 Charlotte, avec vous, du brancardier
00:35:31 qui a été tabassé, frappé, juste parce qu'il était là,
00:35:36 et il se retrouve en soins intensifs,
00:35:38 voilà ce que répond le ministre délégué chargé de la santé.
00:35:42 - La société est comme ça.
00:35:43 Pendant longtemps, on a sans doute beaucoup plus respecté
00:35:46 l'hôpital et les hospitaliers.
00:35:48 Aujourd'hui, la violence est invitée aussi
00:35:50 dans les services hospitaliers, les urgences,
00:35:52 mais pas simplement.
00:35:53 Il faut prendre ça en compte.
00:35:54 Ce n'est pas non plus un phénomène nouveau.
00:35:56 Il faut prendre ça en compte.
00:35:57 Souvent, les caméras sont aux abords des établissements,
00:36:00 pas forcément dans les services,
00:36:02 mais en tout cas, permettent de surveiller les allées et venues
00:36:05 dans les services hospitaliers.
00:36:07 - Oh là là ! La société est comme ça.
00:36:09 On en parle avec vous dans un instant.
00:36:11 - L'hôpital qui se moque un peu de la charité.
00:36:12 - On va peut-être repenser ça, effectivement.
00:36:15 - C'est mon marque, je vous avais dit.
00:36:17 - On en parle avec vous, Charlotte, dans un instant.
00:36:21 D'abord, on disait Samara, 14 ans, frappée devant son collège.
00:36:25 Shem Sedin, 15 ans, tué à la sortie de son collège.
00:36:30 Il y a quelques jours, c'est un proviseur
00:36:32 qui quittait ses fonctions après des menaces de mort,
00:36:34 sans compter les multiples menaces d'attentats
00:36:38 contre différents établissements scolaires.
00:36:40 L'école est-elle devenue dangereuse ?
00:36:42 Pourquoi l'autorité républicaine à l'école s'est-elle effondrée ?
00:36:45 Qu'est-ce que l'autorité ? Pourquoi l'avons-nous abîmée ?
00:36:47 Quelle solution ? Beaucoup de questions avec vous, ce soir.
00:36:50 Mon cher Guillaume, d'abord, le diagnostic
00:36:52 que l'on veut dédramatiser.
00:36:54 Déjà, si on veut dédramatiser, ça commence mal.
00:36:56 - Exactement.
00:36:58 Je pense que là, on est face à une sorte de volonté
00:37:00 de minoration de ce qui se passe.
00:37:02 D'abord, là, les séquences qu'on a...
00:37:05 Comment on dit ? Les séquences, mais ne serait-ce que la semaine.
00:37:07 Prenons que la semaine.
00:37:08 On voit bien qu'il ne s'agit pas de faits divers.
00:37:10 On essaie de "faits diversifiés", pour reprendre l'expression
00:37:13 chère à Mathieu.
00:37:14 Faits diversifiés, ce qui se passe.
00:37:16 Mais là, il y en a trop.
00:37:17 Qu'est-ce qui fait un fait de société
00:37:19 pour faire un fait divers ?
00:37:20 C'est une accumulation, une multiplication.
00:37:22 C'est aussi une montée en puissance.
00:37:24 Ça n'existait pas hier, ça existe aujourd'hui.
00:37:26 Et ça monte en puissance.
00:37:27 Viry-Châtillon, Montpellier, Tours,
00:37:29 dans la même semaine, 15 ans, 14 ans, 14 ans,
00:37:32 quelqu'un qui meurt et deux personnes
00:37:34 qui sont gravement blessées, c'est un fait de société.
00:37:37 Par opposition au petit Émile.
00:37:38 Là aussi, on peut se demander s'il n'y a pas un effet de diversion.
00:37:40 Ce petit Émile, c'est complètement un fait divers, pour le coup.
00:37:43 Mais on en parle constamment.
00:37:45 Deuxième chose, je pense qu'on peut dire
00:37:47 que c'est extrême dans les effets.
00:37:48 Toutes les semaines, il n'y a pas des collégiens qui meurent
00:37:51 ou qui sont gravement blessés.
00:37:53 Mais par contre, c'est quand même très documenté
00:37:55 de manière très objective, cette montée en puissance
00:37:58 et le niveau que ça atteint.
00:38:00 Éducation nationale, il y a une direction,
00:38:02 à la direction de la prévision,
00:38:04 2022, 16 incidents graves,
00:38:07 violences pour 1 000 élèves, 16 pour 1 000.
00:38:10 C'est donc un phénomène absolument massif.
00:38:14 Mais c'est peut-être même, à mon avis, c'est sûr,
00:38:16 que la partie émergée d'un iceberg.
00:38:18 Pourquoi ?
00:38:19 Un, parce que l'essentiel se déroule en dehors du collège
00:38:22 et n'est pas quantifié par l'éducation nationale.
00:38:25 Donc, c'est qu'une partie émergée.
00:38:27 Et deuxièmement, parce qu'on sait qu'il y a l'omerta,
00:38:29 la crainte des représailles.
00:38:30 Et donc, qu'est-ce qu'on entend ? On entend les autorités de l'État,
00:38:33 comme exactement le ministre de la Santé, délégué de la Santé,
00:38:35 Mme Belloubet, M. Macron,
00:38:37 ils veulent continuer à sanctuariser l'école.
00:38:39 On l'a dit tout à l'heure, sanctuariser l'école.
00:38:41 Ils ne pénétreront pas dans l'école,
00:38:43 comme au moment du discours pour les obsèques de Samuel Paty.
00:38:47 Ils ne passeront pas. Ils sont déjà passés.
00:38:49 Et malheureusement, ils sont repassés.
00:38:50 Au moment même où la violence se déchaînait dans les collèges,
00:38:54 il y avait une réunion Place Beauvau, donc au ministère de l'Intérieur,
00:38:57 et Mme Belloubet entendait déployer un bouclier autour de l'école.
00:39:01 La conclusion que j'en tire, c'est que le seul bouclier qui existe
00:39:03 est à l'intérieur du cerveau de nos dirigeants,
00:39:06 entre la réalité et leurs opinions.
00:39:08 En fait, c'est ça, la vérité.
00:39:11 Et donc, on en arrive à quoi ?
00:39:12 À mon avis, un diagnostic de perte de contrôle des autorités,
00:39:15 comme on dit, au sens large, vis-à-vis d'une violence
00:39:19 qui est endémique et qui monte chez les adolescents.
00:39:21 Bien sûr, tous les adolescents ne participent pas à cette violence,
00:39:23 à commencer par ceux qui en sont victimes.
00:39:25 Mais attention, la violence est un phénomène mimétique.
00:39:27 Deuxièmement, ceux qui ne participent pas à cette violence,
00:39:30 qui la subissent, voient quand même que cette violence,
00:39:32 elle reste pour l'instant impunie.
00:39:34 Donc, ils assistent un peu tétasinisés
00:39:36 à une sorte de capitulation des adultes, du monde adulte,
00:39:38 et des autorités face à l'explosion de cette violence.
00:39:40 Ça ne peut pas être neutre.
00:39:42 On en revient à cette lecture de la République de Platon,
00:39:45 qui, c'est vraiment des phrases de la République de Platon
00:39:47 qui sont très célèbres.
00:39:48 Je ne peux pas faire toute la citation,
00:39:50 mais "Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves
00:39:53 "et préfèrent les flatter,
00:39:54 "alors on est à la veille de la tyrannie."
00:39:56 Lorsque les maîtres tremblent devant les élèves
00:39:58 et préfèrent les flatter, on est à la veille de la tyrannie.
00:40:01 On a vu cette vidéo aussi
00:40:02 où il y a une jeune fille qui frappe sa mère.
00:40:06 Ça a circulé la même semaine.
00:40:07 Et cette formule d'Anna Arendt,
00:40:09 qui avait été aussi soulignée par Philippe Devilliers, très justement,
00:40:13 "Lorsque l'empathie disparaît", disait Anna Arendt,
00:40:15 "c'est le signe avant-coureur de la barbarie qui arrive."
00:40:19 On voit ces vidéos de "happy slapping",
00:40:21 c'est-à-dire on frappe et on s'en amuse.
00:40:23 -Alors, certains nous expliquent
00:40:26 que c'est la violence de la société qui pénètre dans les collèges,
00:40:30 et d'autres que cela n'arrive pas partout,
00:40:32 mais uniquement dans ceux où il y a beaucoup d'enfants
00:40:34 issus de l'immigration.
00:40:35 Quelle est la bonne explication ?
00:40:37 Juste avant, je veux quand même vous montrer un tweet de Rachida Dati.
00:40:39 J'ai bien aimé son tweet, quand même.
00:40:41 Elle dit que la gauche s'est dédée décennie d'immigration,
00:40:44 elle a cédé l'école au communautarisme.
00:40:48 -Elle s'est rendue plus dedans ou pas ?
00:40:49 -La gauche, la gauche.
00:40:51 -Ah, de Karcher, là. Ah non, non, d'accord.
00:40:53 -Quelle est la bonne explication ?
00:40:55 -Ecoutez, je pense que dans ces deux explications,
00:40:57 on va faire... Bref, il y en a une qui est complètement fausse,
00:41:00 et il y en a une qui est à demi-vraie.
00:41:02 C'est-à-dire, celle qui est complètement fausse,
00:41:04 c'est celle qui consiste à dire
00:41:06 que tout le problème vient de notre société.
00:41:08 C'est la faute de la France, c'est la faute des inégalités,
00:41:11 c'est la faute de la pauvreté,
00:41:12 c'est la faute de l'individualisme exacerbé, etc.
00:41:14 C'est vraiment une idée roussoïste, c'est le mythe du bon sauvage.
00:41:17 Donc, les jeunes sont naturellement bons,
00:41:18 les délinquants sont naturellement bons,
00:41:20 c'est la société qui les rend méchants,
00:41:21 les immigrés sont encore deux fois plus bons,
00:41:23 et donc, les enfants délinquants issus d'immigration,
00:41:25 alors ils sont complètement innocents par construction,
00:41:27 c'est complètement absurde, c'est faux et archi-faux, bien sûr.
00:41:31 Mais l'autre explication, l'autre grille d'analyse
00:41:33 est en partie vraie seulement.
00:41:34 Bien sûr que c'est un lien avec l'immigration.
00:41:36 Mathieu, on a parlé tout à l'heure,
00:41:37 ces crimes d'honneur, on voit bien à quoi ça fait référence,
00:41:40 coup-phare, on voit bien à quoi ça fait référence, etc.
00:41:43 Mais c'est un peu trop simple de dire qu'il y a maintenant deux peuples
00:41:45 et que c'est une importation en bloc d'une culture,
00:41:47 disons, arabo-musulmane ici.
00:41:49 Ce serait finalement Huntington à la récréation qui se jouerait.
00:41:52 En fait, il y a quelque chose qui est un entre-deux bizarre et barbare,
00:41:56 c'est-à-dire qu'il y a un effet d'immigration, bien sûr,
00:41:58 mais ils ne reproduisent pas complètement la culture d'origine,
00:42:01 c'est un peu une récréation fantasmagorique.
00:42:04 Les jeunes qui sont plus violents, finalement,
00:42:06 sont entre deux, ils ne sont ni de la culture d'origine,
00:42:09 d'ailleurs, au Maghreb, les choses se passent très bien
00:42:12 entre les élèves et les profs, ni d'ici, finalement.
00:42:15 Ils sont dans un entre-deux.
00:42:17 On voit bien le mélange entre le crime d'honneur d'un côté
00:42:19 et la permissivité de l'autre,
00:42:21 on voit bien le mélange entre Snapchat d'un côté
00:42:23 et la charia, charia et Snapchat, ça n'a aucun rapport, normalement,
00:42:26 entre le voile et le joint, tout ça, ça se mélange.
00:42:28 Donc, on a un phénomène d'effondrement de l'autorité en France
00:42:31 et de recréation d'une espèce d'autorité bricolée
00:42:34 qui a à voir avec l'islamisme,
00:42:36 mais qui a aussi à voir avec la culture du ghetto.
00:42:39 Alors, on veut rétablir l'autorité, réapprendre à punir,
00:42:43 disait le maire de Vierry, mais au nom de quoi ?
00:42:45 Qu'est-ce que l'autorité ?
00:42:47 C'est intéressant, cette expression de réapprendre à punir.
00:42:50 Si on veut réapprendre à punir, c'est un aveu en creux.
00:42:52 C'est-à-dire qu'on ne sait plus punir, on ne veut plus punir,
00:42:54 on n'a plus de raison au nom desquels punir.
00:42:56 Rétablir l'autorité, là aussi, ça en dit long,
00:42:58 parce que, par définition, l'autorité s'impose,
00:43:00 l'autorité, elle est naturelle.
00:43:02 Si on veut la rétablir, c'est bien sûr qu'elle a disparu.
00:43:04 Qu'est-ce que l'autorité, dit Hannah Arendt ?
00:43:06 Elle définit l'autorité par opposition
00:43:09 à ce qui a besoin d'être imposé par la force,
00:43:11 ça, ce n'est pas l'autorité,
00:43:12 et ce qui a besoin d'être justifié ou expliqué.
00:43:15 Ce n'est pas ça, l'autorité.
00:43:16 L'autorité, eh bien, c'est partagé par ceux qui l'exercent
00:43:19 et par ceux sur lesquels elle s'exerce.
00:43:22 Ce n'est pas un individu qui impose une autorité sur des individus,
00:43:25 c'est quelqu'un qui exerce une fonction
00:43:27 et qui partage un principe ou des valeurs
00:43:29 avec ceux sur lesquels l'autorité s'exerce.
00:43:31 Donc, si on prend l'exemple du pilote d'avion,
00:43:34 on voit très clairement qu'il y a un mélange de trois ingrédients.
00:43:36 Il y a un élément de crainte,
00:43:37 il y a un élément de rationalité ou de calcul, disons,
00:43:39 et il y a un élément d'admiration ou de charisme.
00:43:42 Quand le pilote de l'avion vous dit "Bouclez votre ceinture de sécurité",
00:43:44 il exerce une autorité sur vous. Pourquoi ?
00:43:46 Un, parce que vous avez peur d'avoir un accident.
00:43:48 Donc, vous mettez votre ceinture de sécurité,
00:43:50 voire vous allez être puni à l'arrivée.
00:43:53 Deuxièmement, eh bien, c'est rationnel.
00:43:55 Le pilote est compétent, il sait de quoi il parle.
00:43:57 Donc, s'il vous dit de mettre votre ceinture,
00:43:58 c'est que vous avez besoin de la mettre.
00:44:00 Et enfin, il y a le prestige.
00:44:01 C'est le commandant de bord, il a un uniforme, etc.
00:44:04 Et là, il n'y a plus aucun de ces trois ingrédients, pour faire simple.
00:44:07 Il n'y a plus de crainte, il n'y a plus de prestige ou de charisme,
00:44:09 et il n'y a plus d'utilité.
00:44:10 Et en fait, ce qui est très important à comprendre,
00:44:12 et ce qui n'a, là, pour le coup,
00:44:13 aucun rapport avec l'immigration ou avec l'islam,
00:44:15 c'est qu'on a nous-mêmes abîmé l'autorité.
00:44:18 On a nous abîmé l'autorité.
00:44:19 Alors, on a abîmé...
00:44:20 Les psys parlent tout le temps de la loi,
00:44:22 il faut rétablir la loi, etc.
00:44:24 Mais la loi, c'est d'abord ce qui est voté par le Parlement.
00:44:26 La démocratie et la France est une seule et même réalité.
00:44:30 Depuis longtemps maintenant, cette autorité-là,
00:44:32 elle a été abîmée.
00:44:33 On sait que la souveraineté a été abîmée.
00:44:35 La France, qu'est-ce qui l'en reste ?
00:44:36 En fait, c'est comme, normalement, il y a un principe d'autorité,
00:44:39 un peu comme un badge magnétique, il est magnétisé.
00:44:41 Là, on l'a démagnétisé.
00:44:42 Donc, la France, elle existe toujours,
00:44:43 mais c'est comme un bout de plastique, maintenant.
00:44:45 Il n'y a plus ce principe d'autorité, de légitimité.
00:44:47 Il n'y a plus de surmoi, d'une certaine façon.
00:44:49 Écoutez, par exemple, Mme Oudéa Castera,
00:44:51 qui fait son numéro sur Ayanna Kamoura.
00:44:55 Il n'y a plus de surmoi.
00:44:56 Ça paraît évident, c'est un individu qui n'a plus de surmoi.
00:45:00 Et enfin, dans l'école,
00:45:02 est-ce qu'on n'a pas abîmé l'autorité des professeurs ?
00:45:04 Est-ce que les professeurs ont le pouvoir
00:45:06 de faire passer dans la classe supérieure ?
00:45:07 Est-ce que les professeurs ont le pouvoir de donner des notes ?
00:45:09 Est-ce qu'on recrute de plus en plus bas des professeurs ?
00:45:12 On les rémunère de moins en moins bien.
00:45:13 L'autorité familiale, c'est la même chose.
00:45:15 On ne cesse de taper sur l'autorité familiale,
00:45:18 sur le patriarcat, notamment.
00:45:20 Et donc, certains en viennent à croire que tout est fichu,
00:45:21 qu'on ne peut plus exercer l'autorité.
00:45:24 Il y a cette formule de Mme Sorita Minard,
00:45:27 qui est la procureure de la République de Tours,
00:45:29 et qui s'exprime dans "Le Figaro".
00:45:30 Elle dit "On pourra déployer tout ce que l'on veut.
00:45:33 Je ne vois pas comment il est possible
00:45:34 de lutter contre cette espèce d'aliénation."
00:45:36 Eh bien, moi, je pense que l'aliénation
00:45:38 est dans le cerveau des dirigeants et des notables,
00:45:40 parce qu'en fait, on ne se rend pas compte,
00:45:42 mais il y a des adultes, certes malfaisants,
00:45:45 les islamistes ou les trafiquants, par exemple,
00:45:47 qui arrivent à exercer une autorité très forte
00:45:49 sur des groupes de jeunes,
00:45:50 et notamment des groupes de jeunes très déstructurés.
00:45:52 Je voulais vous parler de solutions,
00:45:53 mais on n'a pas le temps.
00:45:54 "Solution", peut-être en 10 secondes ?
00:45:56 Une solution, par rapport à l'autorité ?
00:45:58 Oui, je pense que la solution,
00:46:02 ce serait d'abord d'expulser des adolescents
00:46:04 qui sont extrêmement violents des classes.
00:46:05 Là, on les expulse, mais on les amène
00:46:07 dans un autre collège, un troisième collège,
00:46:08 un quatrième collège.
00:46:09 Là, certains ne sont pas en état, si vous voulez,
00:46:11 de suivre les cours.
00:46:13 Le collège unique, il faut aussi réfléchir à cette question,
00:46:15 parce que certains ne sont pas motivés
00:46:17 par des études longues et s'ennuient.
00:46:19 Et puis, surtout, il faut un principe
00:46:21 qui dépasse l'individu,
00:46:22 et il faut surtout une dissuasion, une contrainte.
00:46:24 Pourquoi les islamistes ou les trafiquants
00:46:26 exercent parfois...
00:46:27 Un adulte seul exerce une autorité très puissante
00:46:30 sur 200 gamins, parce qu'ils ont une crainte,
00:46:33 ils éprouvent une crainte.
00:46:34 Là, il n'y a plus aucune crainte.
00:46:36 - Merci beaucoup, mon cher Guillaume Bigot,
00:46:40 pour cette analyse de l'autorité.
00:46:41 Alors, on l'écoutait tout à l'heure, Charlotte D'Anellas,
00:46:44 le ministre délégué chargé de la Santé.
00:46:48 À propos de ce brancardier,
00:46:49 parce qu'on a appris cette agression
00:46:51 à l'hôpital de Chaland, en Vendée, aux urgences,
00:46:53 frappée par des proches d'un malade,
00:46:55 sans que l'on sache tout ce qu'on retrouve,
00:46:58 ce nouveau drame, puisque le suspect principal
00:47:00 est encore en fuite.
00:47:01 Le brancardier, il passait par là, il a été frappé,
00:47:03 il est toujours en soins intensifs.
00:47:05 Et tout comme l'école, Charlotte, la question qu'on peut se poser,
00:47:07 est-ce que ce sanctuaire de l'hôpital
00:47:09 est désormais à la portée de toute violence ?
00:47:12 - On voit quelque chose d'insupportablement banal.
00:47:15 On s'arrête dessus.
00:47:16 Là, il est parti en soins intensifs,
00:47:18 donc on en parle un peu plus.
00:47:20 C'est les proches d'un patient.
00:47:22 En gros, les patients...
00:47:24 Alors, le SAMU, sur place, parle de deux patients,
00:47:26 mais bon, il y en a au minimum un qui est amené.
00:47:28 Il ne supporte pas le délai d'attente,
00:47:31 que personne ne supporte, par ailleurs,
00:47:33 et tout le monde ne se comporte pas comme ça.
00:47:34 Bon, je referme la parenthèse.
00:47:36 Et ils ont donc voulu tout casser.
00:47:38 Je cite le SAMU, qui explique ce qui s'est passé.
00:47:41 Donc d'abord, il précise que les patients
00:47:43 étaient accompagnés en nombre,
00:47:44 ce qui n'est pas rien non plus aussi dans l'entraînement, on va dire.
00:47:47 Donc c'est une colère de groupe.
00:47:48 Et dans la rage, l'un d'eux s'en est pris à ce pauvre brancardier
00:47:51 qui prenait sa pose,
00:47:52 donc qui n'avait absolument rien à voir, aucun contact avec lui,
00:47:53 il prenait sa pose à côté.
00:47:55 Donc ils l'ont tabassé.
00:47:56 Les urgences ont été fermées quand même pendant plusieurs heures.
00:47:58 Un personnel, évidemment, sous le choc.
00:48:00 Lui était en soins intensifs et l'agresseur est en fuite.
00:48:03 Alors on a Patrick Peloux,
00:48:04 vous savez qui est le président de l'Association
00:48:05 des médecins urgentistes de France,
00:48:07 qui a qualifié la situation d'épouvantable.
00:48:09 Et il a dit "On a l'impression que maintenant,
00:48:11 la personne qui n'est pas contente, elle va donner des coups de poing,
00:48:13 elle va sortir un couteau."
00:48:14 Et donc on a perdu une espèce d'encadrement
00:48:16 de savoir vivre ensemble, de tolérance, de politesse, de gentillesse.
00:48:19 Il parle des urgences.
00:48:20 Je pense que n'importe quel Français pourrait dire la même phrase
00:48:23 là où il est aujourd'hui.
00:48:24 Donc déjà, j'ai mis cette phrase-là parce qu'avis à tous ceux
00:48:28 qui imaginent que la société n'est pas plus violente aujourd'hui.
00:48:31 Patrick Peloux ne faisait pas cette déclaration
00:48:32 de la même manière il y a des années.
00:48:34 C'est un endroit qu'il connaît par cœur.
00:48:36 Et vous l'avez dit, le ministre chargé de la Santé
00:48:39 se croit obligé de nous expliquer que la société a toujours été violente.
00:48:41 Alors merci, s'il y a toujours eu des gens violents
00:48:43 dans une société, merci beaucoup.
00:48:44 - La société est comme ça. - Voilà, pour cet éclairage.
00:48:46 Des brancardiers tabassés au hasard pendant leur pause
00:48:49 et de manière assez récurrente aux urgences,
00:48:51 non, ça n'a pas toujours été comme ça.
00:48:54 Et le ministre nous a donné une autre phrase.
00:48:57 Il nous dit "un hôpital est un sanctuaire,
00:48:58 "aucune violence envers le personnel soignant
00:49:00 "ne peut être tolérée."
00:49:02 Et donc il nous dit à la fois cette phrase,
00:49:03 donc ça ne peut pas être toléré, et dans la même phrase,
00:49:05 il nous explique qu'en même temps, ça a toujours été comme ça.
00:49:07 Donc c'est toléré, si je comprends bien.
00:49:09 Donc là, c'est pareil, il faudrait juste
00:49:10 qu'il se pose trois minutes avant de faire une interview
00:49:13 pour essayer de nous faire une phrase cohérente.
00:49:14 Tous les jours, on a un nouvel exemple
00:49:16 d'interview complètement lunaire comme ça.
00:49:18 Et tolérés ou pas, les soignants font état
00:49:20 de 20 000 signalements de faits de violence par an,
00:49:23 et c'est un chiffre qui est en augmentation.
00:49:25 Je suis désolée de faire de la peine au ministre délégué,
00:49:29 mais c'est un chiffre qui est en augmentation.
00:49:31 "Sanctuaire", c'est le mot qui revient sans cesse
00:49:34 pour évoquer l'école, et maintenant, Charlotte, l'hôpital.
00:49:37 Mais dans les faits, ce n'est pas clairement le cas.
00:49:40 Pourquoi insister ?
00:49:41 À défaut d'actes, à défaut de savoir par où commencer,
00:49:43 en réalité, on est condamné à entendre les mêmes mots,
00:49:45 les mêmes mots usés si possible,
00:49:46 et alors après chaque drame,
00:49:48 on a exactement les mêmes phrases quasiment qui se répètent.
00:49:51 Mais alors moi, ce mot m'a interpellée,
00:49:53 parce que je me suis dit "sanctuaire",
00:49:55 je qualifiais l'école ou l'hôpital de "sanctuaire".
00:49:58 Après, une agression,
00:49:59 en expliquant que ce n'est plus un sanctuaire,
00:50:00 ça n'a pas de sens, si je puis me permettre.
00:50:02 C'est-à-dire que l'école ou l'hôpital n'est pas un sanctuaire
00:50:04 parce qu'il n'y a pas d'agression.
00:50:06 Personne ne penserait à qualifier la poste de "sanctuaire",
00:50:09 et il ne faut pas tabasser la personne
00:50:11 qui est derrière son comptoir à la poste non plus.
00:50:13 Donc, en fait, si on qualifie l'école ou l'hôpital de "sanctuaire",
00:50:16 c'est pour autre chose.
00:50:18 Ce n'est pas du tout parce que la violence
00:50:19 n'y pénètre pas initialement.
00:50:22 Parce que nous avons une société qui repose
00:50:24 sur un contrat assez basique en termes de sécurité,
00:50:26 c'est la délégation par nous tous de la violence
00:50:29 et donc potentiellement de la répression à l'État.
00:50:31 On en a parlé mille fois ici.
00:50:33 Donc, c'est la société tout entière
00:50:35 qui devrait être exempte de violence.
00:50:37 Évidemment, il peut y avoir... Là, je rejoins le ministre.
00:50:40 Il peut y avoir... C'est-à-dire, dans la mesure du possible,
00:50:42 on ne peut pas prévoir toutes les violences
00:50:44 qui vont s'exercer ici et là,
00:50:45 mais quel contrat reste pertinent à l'école, à l'hôpital
00:50:49 et dans le reste de la société
00:50:51 quand votre société est à ce point fracturée
00:50:54 que même ce qui relève du sanctuaire,
00:50:56 c'est-à-dire du sacré, n'a plus la même définition ?
00:50:59 C'est ça, évidemment, la question qui se pose derrière.
00:51:02 Et le terme, c'est pour ça qu'il s'utilise par extension,
00:51:05 on va dire, pour l'école, surtout pour l'école,
00:51:07 et parfois pour l'hôpital.
00:51:09 Je note que sur le terrain de la violence,
00:51:10 normalement, c'est la personne elle-même
00:51:12 que vous avez en face de vous qui est le sanctuaire,
00:51:14 que vous ne tapez pas jusqu'à la mort
00:51:16 parce qu'elle vous a déplu.
00:51:17 Ce n'est pas une question d'hôpital ou d'école.
00:51:20 Mais la seule chose qui a été réellement sacralisée
00:51:23 sur ce terrain-là depuis des années,
00:51:25 c'est-à-dire on avait vraiment mis du poids,
00:51:27 c'est précisément les droits individuels,
00:51:29 si possible parfois des personnes qui montrent leur violence.
00:51:32 On a vu dans les émeutes,
00:51:33 bah oui, mais quand même,
00:51:34 la police se compare très mal avec eux.
00:51:36 Dans la délinquance, ils ont des enfances difficiles,
00:51:38 c'est la fameuse phrase qu'on connaît par coeur.
00:51:40 Dans les manifs, bah oui, mais en même temps,
00:51:41 la société est tellement violente,
00:51:43 la réforme des retraites est tellement violente
00:51:45 pour les uns et pour les autres
00:51:46 que ça ne se règle plus dans le débat,
00:51:47 ça se règle par la violence.
00:51:49 Mais si toute frustration est définie comme une violence
00:51:54 et que la violence elle-même
00:51:55 est globalement une réponse à la frustration,
00:51:58 alors le sanctuaire, ça devient soi-même
00:52:00 et vous n'avez plus de société.
00:52:02 C'est nous-mêmes, chacun et son propre sanctuaire,
00:52:04 et donc chacun crée le sanctuaire alternatif qu'il voudra.
00:52:09 Ma colère, ma frustration, ma crainte, mon ennui,
00:52:11 mes droits, etc.
00:52:12 Si vous regardez la violence que nous avons subie
00:52:15 ces derniers jours, vous ajoutez à cet individualisme,
00:52:17 on va dire, de la frustration et la violence qui y jouent,
00:52:20 le sanctuaire, c'est moi-même.
00:52:22 En effet, la société multiculturelle,
00:52:24 qui, elle, a des sacrés qui sont encore collectifs,
00:52:26 mais qui sont alternatifs,
00:52:28 qui ne sont pas les nôtres, qui ne sont pas ceux de la France.
00:52:31 Et aujourd'hui, en effet, il y a un choc qui s'ajoute à ça.
00:52:34 Alors, peut-être qu'on peine parfois à le comprendre,
00:52:36 c'est-à-dire qu'on est sous le choc,
00:52:38 mais il est un peu tard pour réaliser
00:52:40 que si vous faites venir des milliers et des milliers de gens
00:52:44 qui ont d'autres sacrés,
00:52:45 et que, par ailleurs, vous pensez
00:52:47 que votre va rester évident pour tout le monde,
00:52:49 c'est de la bêtise, c'est vraiment de la bêtise.
00:52:51 Mais il fallait y penser un tout petit peu plus tôt
00:52:53 et voir ne pas insulter ceux qui y pensaient
00:52:55 un peu plus tôt à votre place.
00:52:57 Shams Eddin est mort d'un crime d'honneur.
00:52:59 Donc Mathieu nous en a parlé.
00:53:00 Parce que les frères de la jeune fille en question
00:53:03 et le groupe qui les accompagnait,
00:53:04 en effet, Mathieu l'a parfaitement expliqué,
00:53:07 ont jugé que le sanctuaire, le leur,
00:53:09 c'était la réputation de leur sœur.
00:53:10 C'était pas l'école, c'était pas la rue,
00:53:13 c'était pas le policier qui risquait d'arriver,
00:53:14 c'était pas le risque de la prison,
00:53:16 c'était la réputation de leur sœur.
00:53:18 Samuel Paty et Dominique Bernard sont morts
00:53:19 parce que certains ont considéré
00:53:21 que le sanctuaire, c'était pas l'école,
00:53:22 c'était l'honneur du prophète.
00:53:24 Donc il y a des sanctuaires alternatifs
00:53:25 et nous n'avons pas voulu ni les voir
00:53:27 ni expliquer qu'en France,
00:53:29 il fallait imposer des sanctuaires,
00:53:31 du sacré, on va dire,
00:53:33 qui soient communs à toute la population,
00:53:36 en disant "vous n'êtes pas obligés de venir,
00:53:37 mais par contre, vous êtes obligés de reconnaître
00:53:40 ce que nous avons en commun et de le respecter".
00:53:43 Mais tout le monde considère malgré tout
00:53:45 que l'école est une forme de sanctuaire
00:53:46 parce que l'enseignement est indispensable.
00:53:51 Or, la violence ne s'y invite-t-elle pas
00:53:53 de façon particulièrement inquiétante ?
00:53:55 Si, évidemment, on a vu l'augmentation de la violence,
00:53:58 mais la perte de sacré,
00:54:00 le fait que l'école ne soit pas un sanctuaire,
00:54:01 a très largement précédé la question
00:54:03 de la violence à l'école.
00:54:05 Si l'école est définie comme un sanctuaire,
00:54:07 c'est parce que c'est ce qui est transmis à l'école
00:54:10 qui a été jugé sacré.
00:54:11 C'est parce qu'on avait remplacé le curé
00:54:13 par l'instituteur, en gros.
00:54:14 - Excusez-moi une fraction de seconde.
00:54:16 On est en train de voir en direct, pardonnez-moi,
00:54:18 Charlotte, on reprend, l'arrivée de Valérie Haillé,
00:54:21 puisqu'il y aura, vous le savez, un débat à ne pas rater
00:54:24 en direct ce soir sur CNews.
00:54:26 Un débat pour les Européennes.
00:54:27 Valérie Haillé, qui est en train d'arriver en direct,
00:54:30 qui va débattre avec Marion Maréchal.
00:54:34 Débat animé par la brillante Sonia Mabrouk
00:54:38 et l'autre brillante, bien sûr, Laurence Ferrari.
00:54:41 Ici, donc, l'arrivée de Valérie Haillé.
00:54:44 Avec notre directeur de l'information, Thomas Baudin.
00:54:46 La main dans la poche, il se la raconte un peu, quand même.
00:54:49 Bon, j'aurai pas d'augmentation, ce sera.
00:54:52 Bon, revenons à l'essentiel, Charlotte,
00:54:54 pour terminer là-dessus. Pardonnez-moi.
00:54:55 - Oui, pour que l'école reste un sanctuaire,
00:54:57 c'est-à-dire qu'elle soit un sanctuaire,
00:54:58 ce qu'il faut sacraliser, c'est le savoir
00:55:00 et le professeur dont le métier est de transmettre ce savoir.
00:55:03 En gros, dans la société, pour éviter cette violence,
00:55:05 vous avez un, les parents, qui, par le biais de l'éducation,
00:55:08 assimilent leurs enfants à une éducation commune
00:55:10 et à la civilisation commune, à l'ensemble des civilités.
00:55:14 En parallèle, vous avez l'école qui instruit des enfants
00:55:16 pour les aider à construire leurs intelligences
00:55:19 et donc acquérir la liberté.
00:55:20 Et ça, tous ensemble, normalement,
00:55:22 ça vous permet de restreindre vos pulsions.
00:55:24 Si vous n'avez plus l'un ni l'autre, vous avez la violence.
00:55:26 Vous l'avez aussi à l'école, mais vous l'avez, en réalité, partout.
00:55:30 Et je précise simplement en dix secondes
00:55:32 que l'école n'est plus un sanctuaire pas par hasard,
00:55:34 mais par projet.
00:55:36 On n'a plus voulu que l'école soit un sanctuaire
00:55:38 parce qu'on la voulait, un, ouverte au monde,
00:55:40 et parce que ce qu'on définissait comme violent dans l'école,
00:55:43 initialement, avant que la violence bien réelle s'installe,
00:55:45 c'était les notes, l'exigence, l'effort,
00:55:48 le fait que le maître impose un savoir
00:55:51 en le transmettant aux élèves.
00:55:52 Il fallait qu'il y ait une autre horizontalité parfaite
00:55:55 entre le maître et l'élève,
00:55:56 notamment sur le terrain du savoir.
00:55:58 Donc, le sanctuaire, on oublie.
00:56:00 On l'a déjà détruit à l'école,
00:56:01 et la violence s'invite derrière parce que plus rien n'est sacré,
00:56:04 sinon sa propre pulsion au moment où on est en colère.
00:56:08 Excellente analyse, ma chère Charlotte,
00:56:11 sur cette notion de sanctuaire.
00:56:13 Méla a expliqué à Moulvin et à Voltaire
00:56:15 que ça lui est arrivé d'être traité de kouffar.
00:56:17 J'en parlais tout à l'heure.
00:56:18 La jeune femme a ajouté ce matin à la télévision,
00:56:20 je cite, "avec cette charia qui s'impose,
00:56:22 "avec une telle facilité en France,
00:56:24 "il y a des Samaras qui se font tabasser."
00:56:25 Alors, la charia s'impose, selon elle,
00:56:28 et cela se passe déjà par le mot "kouffar", Mathieu Beaucoté,
00:56:30 c'est-à-dire "mécréant".
00:56:32 Et Sarah El Haïry, ministre déléguée à l'Enfance et à la Jeunesse,
00:56:35 a pourtant affirmé qu'il n'y a pas de mécréant en France aujourd'hui.
00:56:38 De quoi l'utilisation régulière de ce terme
00:56:41 est-il le symbole aujourd'hui ?
00:56:43 - Nous redécouvrons qu'une religion
00:56:45 n'est pas qu'un système spirituel
00:56:47 flottant à quelques milliers de kilomètres dans les airs,
00:56:49 mais une religion est un système de contraintes sociales,
00:56:53 potentiellement politiques,
00:56:54 qui peut décider de trier entre ceux qui croient correctement,
00:56:58 ceux qui ne croient pas correctement,
00:56:59 et ceux qu'il faut punir parce qu'ils ne croient pas correctement.
00:57:02 Il faut être assez clair sur ça.
00:57:04 On croit, nous, occidentaux,
00:57:07 nous, catholiques au sens large de culture ou de croyance,
00:57:11 ou même ceux qui ne croient pas,
00:57:12 mais qui ne croient pas à la manière catholique ou chrétienne,
00:57:15 nous croyons que la question religieuse
00:57:16 est d'abord une question spirituelle,
00:57:18 d'abord une question d'intériorité, d'abord une question de foi.
00:57:21 Ce qu'on découvre ici,
00:57:22 avec un islam conquérant pris en charge par l'islamisme,
00:57:25 il faut toujours faire cette distinction,
00:57:27 ça consiste à dire que nous allons vous imposer
00:57:30 notre sacré dans l'espace public.
00:57:32 Je vais prendre le relais de Charlotte ici.
00:57:33 Nous allons vous imposer notre vision du sacré,
00:57:35 et si vous ne respectez pas notre vision du sacré,
00:57:38 nous allons vous le faire payer, quitte à vous éliminer.
00:57:42 Qu'est-ce que ça peut vouloir dire, "imposer sa version du sacré" ?
00:57:44 On le voit, par exemple, avec la question des caricatures.
00:57:47 On en a souvent parlé.
00:57:48 Les caricatures, qu'elles soient vocales,
00:57:51 ou sur le mode, ce que faisait la fameuse Mila,
00:57:54 ou les fameuses caricatures de Charlie Hebdo,
00:57:56 ces caricatures sont une relativisation du sacré
00:57:59 de l'islam des islamistes.
00:58:01 Dès lors, si vous relativisez mon sacré,
00:58:03 vous méritez d'en finir,
00:58:05 parce que vous avez piétiné l'impiétinable,
00:58:07 disons-le comme ça, vous devez payer.
00:58:08 Donc, ça, premier élément, le mécréant,
00:58:10 c'est celui qui, non seulement, ne croit pas à la même chose que moi,
00:58:12 mais ne croit pas de la bonne manière.
00:58:14 Le musulman qui dirait devant l'islamiste,
00:58:16 "Désolé, moi, j'accepte quand même l'humour occidental,
00:58:18 j'aime pas les caricatures de Charlie,
00:58:20 mais ils ont le droit de le faire."
00:58:21 Mais celui-là trahit déjà sa communauté,
00:58:23 il est dans le début de la mécréance,
00:58:25 parce que, non seulement, il ne croit pas
00:58:27 comme on lui dit de croire, c'est-à-dire comme un fanatique.
00:58:30 Autre élément, très rapidement,
00:58:32 c'est aussi une question de mœurs.
00:58:34 Pourquoi on parle autant du voile ?
00:58:36 Pourquoi on parle autant de vivre à l'européenne ?
00:58:38 Pourquoi on parle autant des vêtements ?
00:58:40 Parce qu'une culture, c'est une série de codes au quotidien,
00:58:44 c'est une série de normes au quotidien.
00:58:46 Or, qu'est-ce qui se passe quand une jeune femme,
00:58:48 aujourd'hui musulmane, n'accepte pas
00:58:50 de vivre selon les codes de l'islam le plus rigoriste ?
00:58:53 Eh bien, on la traitera comme une potentielle mécréante,
00:58:55 elle s'éloigne des codes de la communauté.
00:58:58 Si, pire que tout, elle connaissait la tentation
00:59:00 de la conversion ou de l'athéisme,
00:59:01 alors vous connaissez la sanction qui lui serait réservée.
00:59:03 D'ailleurs, il faudrait un jour réfléchir au sort des convertis
00:59:06 de l'islam au christianisme,
00:59:07 ou plus largement de l'athéisme dans l'islam
00:59:09 dans le monde occidental, aujourd'hui.
00:59:11 Le sort qui est réservé à cette minorité très particulière,
00:59:14 il est sérieux et dangereux.
00:59:15 - Dernière question, en quelques secondes, Mathieu Bocote.
00:59:18 Le cas de Mila,
00:59:20 est-il un révélateur de ce que devient la France ?
00:59:23 - Moi, je le crée en partie, c'est-à-dire,
00:59:25 voilà une jeune femme qui vit désormais,
00:59:27 peu importe ce qu'elle a dit,
00:59:28 qui vit dans la peur dit passé.
00:59:30 Une jeune femme qui a dû vivre dans l'autocensure.
00:59:32 Rappelez-vous, elle racontait son passage
00:59:34 chez nos amis de quotidien,
00:59:35 lorsqu'on lui a dit, "Tu dois t'excuser,
00:59:37 tu dois reprendre les prières de l'excuse,
00:59:39 de la pénitence, du rituel d'autocritique,
00:59:42 en espérant que tu vas pouvoir traverser la crise."
00:59:44 Son discours a été repris en charge par le système
00:59:47 pour la forcer à dire ce qu'elle ne voulait pas dire.
00:59:49 Ça fait presque penser à ce qu'on a vu dans l'actualité récemment.
00:59:51 Donc, en 15 secondes, en 3 secondes à la fin,
00:59:53 c'est une chose simple.
00:59:55 Enfin, autocensure, soumission, domination,
00:59:58 et celle qui ose dire le contraire risque sa peau.
01:00:01 - Merci beaucoup, Mathieu Beaucôté.
01:00:03 Merci à tous pour cette émission.
01:00:05 Ne ratez pas à 21h le débat entre Marion Maréchal
01:00:09 et madame Valérie Ayé.
01:00:11 Excellent de suite de programme. Pascal Praud, tout de suite.
01:00:14 [Bruit de paquets qui s'ouvrent]
01:00:16 Merci.