• il y a 10 mois
“Aujourd’hui, les paysans sont rémunérés parfois un quart du Smic horaire.” Thomas Gibert, paysan et secrétaire national de la Confédération paysanne, nous raconte la précarité criante dans laquelle les agriculteurs français vivent et les décisions “environnementales et sociétales illogiques” prises par le gouvernement.

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Transcription
00:00 Gabriel Attal vendredi soir il a dit quoi ? Il dit l'agriculture elle doit être au-dessus de tout.
00:03 Prenons le homo, on donne un coup au libéralisme, on donne un coup au libre-échange,
00:07 on protège les productions françaises et on tord le bras à l'agro-industrie,
00:11 à la grande distribution pour qu'enfin on ait un revenu décent de nos productions.
00:15 Les mobilisations elles ont commencé depuis quelques jours sur le sujet principal qui est le revenu.
00:21 Il faut bien se rendre compte que la profession agricole elle est dans une situation
00:25 qui est absolument pas normale depuis vraiment des années et des années.
00:30 Il faut savoir que c'est très courant de rencontrer des paysans et des paysannes
00:33 qui sont en dessous d'un demi-smic horaire, voire un quart du smic horaire.
00:38 Le système du libre-échange étrangle notre profession depuis vraiment beaucoup d'années.
00:42 Les principaux concurrents des agriculteurs français au final c'est le système libéral dans sa globalité
00:47 qui n'a en fait de logique que la rentabilité économique.
00:50 Alors que au final la société a besoin de cohérence agronomique, sociale et environnementale.
00:55 On arrive à des aberrations comme signer des traités de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande
00:59 et donc qui vont inonder le marché français de production qui vient de l'autre bout de la terre.
01:02 Mais ça n'a aucune logique.
01:03 Pour nous il y a trois propositions pour répondre à cette question du revenu.
01:10 Un, l'arrêt immédiat de l'ensemble des traités de libre-échange.
01:12 Gabriel Attal avait fait des annonces vendredi le fait de ne pas signer le traité du Mercosur.
01:17 Et ça n'a absolument pas empêché les négociations autour de ce traité de libre-échange de continuer
01:21 voire elles sont en phase terminale d'ici quelques semaines.
01:24 Deuxièmement, on pense qu'il faut des outils de régulation du marché.
01:26 Nous notre proposition c'est clair, c'est très simple à mettre en place.
01:30 Aucune production ne rentre sur le territoire en dessous du coût de production.
01:33 C'est ce qu'on appelle les prix minimum d'entrée.
01:35 Elle est en solidarité avec les paysans et les paysannes des pays au niveau international.
01:39 Et elle permet en même temps d'éviter que nos productions soient en concurrence avec les productions des autres pays.
01:44 Il faut absolument tordre le bras à l'agro-industrie et à la grande distribution
01:47 pour les obliger par la contrainte, on contraint l'agro-industrie et la grande distribution
01:52 à acheter nos productions au-dessus du coût de production.
01:54 Ça paraît assez logique mais c'est absolument pas le cas aujourd'hui.
01:57 Si on réussit à obtenir un prix décent pour nos productions,
02:00 il faut que ce prix soit accessible pour les citoyens et les citoyennes.
02:04 Il y a 10 millions de Français qui sont en précarité alimentaire.
02:06 Il faut qu'on lance une des grandes réflexions sur l'ouverture d'un cinquième volet de la sécurité sociale
02:12 pour la mise en place d'une sécurité sociale de l'alimentation.
02:15 Depuis le 18 janvier, partout en France, il y a des barrages pour bloquer des autoroutes, des ronds-points.
02:20 Comme les Gilets jaunes, il y a eu la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
02:24 Il y a eu cette taxation du GNR qui a exprimé là, c'est de la colère qui est justifiée.
02:28 C'est une précarité qui est criante.
02:29 L'alimentation c'est l'affaire de tous et toutes.
02:31 On a besoin de faire convergence pour réussir à lutter contre toute cette problématique.
02:36 Ce mouvement a permis de faire émerger la question agricole qui était pourtant là
02:40 et qui est absolument centrale dans l'organisation de notre société.
02:43 Il faut savoir quand même que la biodiversité, des émissions de gaz à effet de serre,
02:47 c'est une problématique essentielle puisque c'est aussi la solution.
02:51 Les conditions de travail des paysans et des paysannes aujourd'hui,
02:54 c'est énormément de travail pour très peu de revenus.
02:56 C'est vraiment un manque de considération de la société, il faut bien comprendre ça.
02:59 Une profession qui est absolument nécessaire à la société,
03:01 et la société, qu'est-ce qu'elle nous renvoie en face ?
03:04 Un manque de reconnaissance criant.
03:06 Ce n'est pas la société qui nous le renvoie parce qu'on a très bonne presse auprès de la société.
03:10 En revanche, c'est le système économique dans lequel on est qui nous écrase.
03:13 Dans les années 80, on était encore 1 million de paysans et de paysannes.
03:16 Aujourd'hui, on n'est plus que 380 000.
03:18 Ça, ça a des répercussions énormes dans les campagnes.
03:20 On est de moins en moins nombreux pour défendre nos intérêts.
03:23 Aujourd'hui, il y a un ras-le-bol qui est généralisé,
03:26 et qui est généralisé également au niveau européen.
03:28 On a prévu de faire une mobilisation européenne à Bruxelles ce jeudi
03:32 pour justement mettre en avant ces questions de libre-échange
03:35 qui est extrêmement problématique pour les paysans et les paysannes de partout en Europe.
03:38 [BIP]

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