Avec Eric Briones, directeur général Le journal du luxe, et Frédéric Rose, directeur général IMKI.
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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:03 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, le numérique pour tous. Vanessa Pérez.
00:11 Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous.
00:13 C'est aujourd'hui une émission spéciale mode et numérique.
00:17 En effet, avec la déferlante de l'intelligence artificielle
00:20 qui s'immisce chaque jour davantage dans la création,
00:22 on est en droit de se demander quels vêtements nous porterons demain.
00:25 Est-ce que nous allons vers une mode totalement personnalisée
00:28 et quels seront les métiers du futur ?
00:30 C'est ce que nous allons tenter de comprendre avec nos invités.
00:33 Le numérique pour tous spéciale mode et numérique,
00:35 c'est tout de suite ici sur Sud Radio.
00:37 Sud Radio, le numérique pour tous. Vanessa Pérez.
00:40 Et tout de suite dans ce numérique pour tous spéciale mode et numérique,
00:43 j'ai le plaisir d'accueillir un designer formé au Beaux-Arts.
00:46 Il développe des intelligences artificielles génératives sur mesure
00:50 en soutien à la création et la production pour les industries du luxe et de la mode.
00:53 Frédéric Rose, bonjour.
00:55 Frédéric, vous êtes fondateur de la société IMKI,
00:58 qui crée des intelligences artificielles au service de la mode.
01:01 Pour commencer, parce que tout ça peut être un peu abscons pour certains de nos auditeurs,
01:04 expliquez-nous quel est le lien entre le numérique et la mode
01:08 et pourquoi on parle d'intelligence artificielle dans la mode ?
01:10 D'accord. En fait, moi, j'ai fait des Beaux-Arts.
01:14 J'ai un profil designer et vous avez vu l'explosion
01:18 de ce qu'on appelle les intelligences artificielles génératives.
01:21 C'est un type particulier d'intelligence artificielle.
01:24 Une intelligence artificielle, c'est un réseau de neurones informatique
01:27 qui simule le réseau de neurones humain.
01:30 Et avec ce qu'on appelle un entraînement, avec des données,
01:33 on lui permet de réaliser telle ou telle tâche de manière la plus efficace possible.
01:38 Donc, vous lui apprenez à voir mille images, par exemple, d'un chat
01:41 et après, elle va être en capacité de reconnaître ce qu'est un chat.
01:44 De reconnaître et de refaire des chats.
01:45 Exactement.
01:46 A l'infini. En fait, souvent, j'utilise cette métaphore.
01:50 Quand vous apprenez à dessiner un enfant, il apprend à dessiner une maison, par exemple.
01:55 Et au bout d'un moment, il comprend ce qu'il y a derrière le schéma d'une maison.
01:59 Le fait que ce soit socle et le fait que la porte soit soclée aussi,
02:02 que les fenêtres ont des emplacements précis, etc.
02:06 Ce mécanisme d'apprentissage, c'est exactement le même du NIA.
02:08 Au bout d'un moment, l'intelligence artificielle va comprendre un schéma
02:12 et va pouvoir le reproduire à l'infini.
02:13 Alors, évidemment, c'est stratégique dans les sociétés ou les entreprises
02:18 ou les secteurs dans lesquels le dessin est hyper important.
02:21 Et la mode, avec le stylisme et le modélisme,
02:23 est évidemment un des secteurs qui a très réagi à l'émergence de ces technologies.
02:28 Alors expliquez-nous, Imki, votre société, vous vous adressez à qui ?
02:31 Et pour offrir quel service, justement, dans la mode ?
02:33 Alors moi, comme je viens des beaux-arts et de la culture, etc.,
02:38 je suis habitué à travailler sur du très, très sur-mesure.
02:41 Je travaille dans les projets du UNESCO, etc.
02:44 Et Imki a été créé il y a quatre ans sur le sujet des idées génératives.
02:48 En tant que plasticien, moi, je voulais avoir des outils ultra spécifiques
02:52 dans des domaines très, très précis.
02:54 Donc là, ce que nous, on offre, c'est la spécialisation
02:58 d'une intelligence artificielle dans un secteur en particulier.
03:01 Donc là, c'est celui de la mode.
03:02 En fait, si on reprend la métaphore de l'enfant,
03:04 l'enfant sait faire des maisons, moi, je lui apprends à dessiner des cathédrales.
03:08 Donc en gros, on va installer des IA qui vont augmenter leurs compétences
03:12 et leurs capacités à dessiner des produits très, très spécifiques,
03:16 donc des vêtements, des accessoires, etc.
03:19 Donc vous prenez par exemple une marque connue ou moins connue,
03:22 vous l'entraînez à regarder beaucoup, beaucoup d'images,
03:24 des créations qu'elle a réalisées sur une certaine période.
03:27 Et là, l'intelligence artificielle générative va pouvoir recréer des modèles
03:31 ou des pièces à la manière du créateur.
03:33 C'est un petit peu ce que tu dis.
03:34 Oui, c'est ça en fait.
03:35 On peut après hybrider, c'est-à-dire qu'en fait,
03:37 il ne va pas y avoir une seule IA installée dans une maison
03:40 ou dans une entreprise, il va y en avoir plusieurs.
03:42 Nous, on a entraîné une sur un modèle en particulier
03:45 avec la collaboration avec The Koopals.
03:46 On a entraîné plusieurs IA, dont une qui sait faire du blouson de biker.
03:50 Et ensuite, on a entraîné une IA sur l'ADN de marque de The Koopals
03:55 pour qu'ensuite, elle soit une influence de la première IA
03:58 qui dessinait des perfectos, en fait, des perfectos, des blousons de biker.
04:01 En fait, l'IA, elle va s'imprégner du code de marque
04:06 et ensuite pouvoir restituer des nouveaux modèles
04:08 dans la même ligne artistique que la marque.
04:10 Donc ça veut dire que par exemple, si on prend l'exemple de The Koopals
04:12 pour lequel vous avez travaillé, vous lui dites
04:14 recréer moi des blousons, recréer moi des sacs, recréer moi des pièces un peu iconiques.
04:18 Et donc là, justement, l'intelligence artificielle va générer toute une collection.
04:22 En fait, par exemple, ils ont un sac qu'ils appellent le sac Emini, qui est assez iconique.
04:26 On s'est focussé sur ce sac là.
04:28 On a fait des entraînements spécifiques
04:29 et on a créé des intelligences artificielles spécifiques
04:32 sous la direction d'un directeur artistique et d'un directeur de collection.
04:35 Parce qu'en fait, il fallait aussi orienter,
04:38 sinon, il y a des images à l'infini, sans vraie structure artistique.
04:44 Il faut quand même que un directeur artistique coordonne les images
04:49 et les oriente pour obtenir une vraie filiation du sac généré par l'IA avec les sacs d'origine.
04:55 D'accord. Alors là, j'aimerais vous demander le rôle du créateur.
04:58 Ça veut dire qu'il a moins de travail ou comment il s'interface
05:01 et comment il collabore justement avec la machine ?
05:03 Il n'a pas moins de travail, ça c'est sûr.
05:04 Il en a même peut-être plus parce qu'en fait, vous savez,
05:06 dans le processus créatif, on ouvre des champs, on les referme, etc.
05:10 Donc on fait des choix et on fait des renoncements.
05:13 Et plus on augmente les choix et plus on augmente les renoncements,
05:15 et en général, plus on restreint le champ artistique
05:18 et on devient de plus en plus "juste" sur le modèle qu'on veut obtenir.
05:21 Là, l'IA, elle permet d'ouvrir beaucoup de champs
05:23 et de les refermer assez rapidement pour pouvoir explorer
05:27 et décider de quel modèle m'intéresse le plus.
05:29 Ce qui n'est pas le cas dans un processus créatif classique
05:32 où on va mettre plusieurs semaines à faire des dessins,
05:35 les renvoyer en atelier, etc.
05:37 Donc l'IA, en fait, c'est un gros, gros accélérateur.
05:41 En fait, elle catalyse le processus créatif,
05:44 mais sans le designer, sans le directeur artistique, elle ne fait rien.
05:48 Elle n'a pas de volonté, elle ne projette pas, elle n'a pas d'émotion.
05:50 Donc, créer un objet qui va être chargé d'une valeur artistique,
05:55 esthétique, patrimoniale, c'est forcément un designer qui va l'influencer.
06:00 Alors là, comment ça fonctionne ?
06:01 Parce que pour ceux qui sont familiers de l'intelligence artificielle
06:03 qu'on appelle "Chadjipiti", on lui dicte quelque chose.
06:06 Et puis, mieux c'est dicté, on va dire, ce qu'on appelle le prompt,
06:09 plus la qualité de réponse est au rendez-vous.
06:12 Comment ça se passe avec la mode ?
06:14 Est-ce qu'on dicte aussi des éléments de contexte et une volonté ?
06:20 Et là, vous avez toute une série de modèles qui sortent ?
06:21 Alors, c'est ça, sauf que nous, on intervient, c'est notre deuxième mode opératoire.
06:26 En fait, quand on améliore l'intelligence artificielle qui va faire du stylisme,
06:30 elle est, on appelle ça la qualification de la base de données.
06:34 C'est-à-dire que la base de données, il faut qu'elle soit la plus qualitative
06:37 pour que l'intelligence artificielle fasse le meilleur travail.
06:40 Là, on a des stylistes, des modélistes, des designers
06:43 qui vont faire ce qu'on appelle du tagging,
06:45 vont améliorer la base de données et améliorer la compréhension,
06:48 l'intelligence artificielle d'un modèle en particulier.
06:50 Donc, en fait, nos IA, elles vont comprendre quand on va leur parler de revers,
06:54 quand on va leur parler de couture, quand on va leur parler de découpe, de taille, etc.
06:59 Ce qui n'est pas le cas du tout des IA actuelles.
07:02 En fait, elles n'ont pas été spécialisées, comme je vous disais,
07:04 elles savent faire des dessins très, très bien,
07:06 mais elles ne sont ni architectes, ni designers, ni modélistes.
07:09 Là, il faut faire des entraînements très particuliers.
07:12 Et les stylistes que nous, on met en contrainte avec nos IA,
07:15 elles sortent d'école boule, des écoles prestigieuses françaises ou des gobelins
07:20 parce que c'est ce vocabulaire technique-là
07:23 qui a besoin d'être imprégné dans l'intelligence artificielle.
07:26 Alors, si je vous comprends bien, n'importe quelle marque,
07:28 là, on parle de designer, mais ça peut marcher pour des gants de flex,
07:31 ça peut marcher pour plein d'autres choses.
07:32 On va pouvoir demander justement à ces intelligences artificielles
07:35 de concevoir des nouveaux produits pour le futur.
07:39 C'est un petit peu ce que vous dites à travers...
07:41 Oui, et chaque marque va faire sa propre IA parce qu'en fait,
07:45 par exemple, dans leur fèvrerie, dans chaque maison,
07:48 il y a des vocabulaires spécifiques, soit les certifiages de pierre, etc.
07:52 Chez Cartier, il y en a, chez d'autres marques, il y en a d'autres.
07:56 Et en fait, ça, c'est spécifique à la marque.
07:58 C'est-à-dire qu'il n'y a qu'eux qui vont être capables d'entraîner des IA
08:01 à faire leur travail, enfin, leur méthode de design patrimoniale.
08:04 D'accord. Frédéric, on accuse quand même souvent la mode
08:07 d'avoir un impact sur la planète parce qu'elle consomme beaucoup d'eau
08:10 et des produits chimiques.
08:11 Est-ce que justement, l'IA va pouvoir apporter aussi une certaine sagesse
08:14 dans la conception pour éviter de produire autant
08:16 et de rationaliser un peu ce qui se passe dans les ateliers ?
08:19 De la sagesse, je ne sais pas.
08:21 C'est un peu compliqué, mais par contre, ce qu'elle fait,
08:24 c'est que quand on met un produit en boutique,
08:27 il y a un délai entre le moment où il y a une tendance
08:30 ou une demande d'achat et le moment où le produit est accessible
08:33 sur le marché.
08:34 Ça, ça peut varier de plusieurs mois en fonction des marques,
08:37 en fonction des produits, etc.
08:39 L'avantage de l'IA, c'est qu'elle va compresser ces temps de décision,
08:42 ces lead time, pour permettre la fabrication du produit
08:46 et sa mise sur le marché plus rapidement.
08:49 Et en faisant ça, en fait, on va limiter les invendus
08:52 puisqu'on sera plus proche de la demande.
08:54 Donc, l'effet, il se fait sur l'ensemble de la chaîne,
08:57 les stocks, le packaging, la logistique, etc.
09:00 Si vous créez 100% de produits qui vont être vendus 100%,
09:03 c'est un gros avantage.
09:05 Si vous avez une grosse déperdition, parce qu'en fait,
09:07 vous êtes éloigné de la tendance, pour le coup,
09:09 il y a plus de gâchis, il y a plus de déchets.
09:11 - Donc, on pourra avoir des collections un tout petit peu moins chères,
09:14 on va dire, sur la fast fashion, on va dire, également.
09:17 - Oui, je pense qu'on va avoir moins de quantités,
09:20 mais mieux vendues et donc moins de déperdition.
09:23 - Et alors, là aussi, si j'extrapole un peu ce que vous dites,
09:26 est-ce que ça veut dire que dans quelques années,
09:28 on pourra avoir une mode totalement personnalisée,
09:30 c'est-à-dire que l'intelligence artificielle me connaît suffisamment,
09:33 donc elle va me proposer des créations, peut-être même sur mesure,
09:36 qui correspondent exactement à ce que je veux ?
09:38 - Possiblement, ça pour le coup, c'est du prospectif,
09:41 mais en fait, ça, il faudrait que toute la filière soit influencée
09:44 par cette demande-là, parce que l'IA, évidemment qu'elle peut faire
09:47 du sur mesure à la volée pour n'importe qui.
09:50 Par contre, est-ce que la filière est en capacité
09:53 de faire des micro-productions en fonction de la demande ?
09:56 Ça, c'est un autre sujet. Mais oui, en tous les cas,
09:59 l'IA peut être moteur, l'input de ce type de nouveau marché.
10:02 - Et cette innovation dont vous parlez, donc, elle s'adresse aussi bien au luxe
10:05 qu'à ce qu'on appelle la fast fashion, c'est-à-dire cette mode qui dure une saison
10:08 et puis qu'on met à la poubelle ou qu'on vend en seconde après ?
10:11 - Oui, en fait, on n'aborde pas de la même manière.
10:14 Le luxe, on est plutôt sur des modèles constructifs artisanaux
10:17 avec des patrimoines très forts. La mode, on est plutôt sur un renouvellement
10:21 de collection et une course un petit peu à faire en sorte
10:24 que le produit arrive très, très proche de la tendance.
10:27 Le luxe n'a pas besoin d'être proche d'une tendance,
10:30 puisque quelque part, c'est la tendance. Donc, ce ne sont pas les mêmes enjeux,
10:33 mais par contre, ce sont les mêmes mécaniques et les mêmes intégrations
10:36 d'intelligence artificielle. - À terme, là aussi, encore une question
10:39 peut-être prospective. Est-ce que ça veut dire que ces modèles
10:42 d'intelligence artificielle vont faire partie des actifs de l'entreprise
10:45 au même titre qu'avant, on avait au bilan
10:48 certains patrimoines créatifs ? Est-ce que là, effectivement,
10:51 on devra rajouter cette ligne ? - Oui, ça, c'est certain,
10:54 parce qu'en fait, vous allez sanctuariser l'histoire, l'ADN
10:59 et la technicité d'une marque dans un modèle informatique
11:03 qui, des fois, pèse quelques gigas. C'est-à-dire que c'est relativement léger.
11:07 Et en fait, si vous avez une fuite de ça, vous perdez tout votre ADN,
11:11 toute votre technicité, etc. Si vous avez une grande maison
11:14 qui perd des teraflops de base de données, ce n'est pas très grave.
11:17 Il faut savoir pouvoir l'agir. Mais INEA, ce n'est pas ça.
11:20 C'est une synthèse de tout ça, avec la capacité de la restituer
11:24 en quelques secondes. Donc oui, c'est un centre de profit,
11:27 un actif de l'entreprise. Et deux, c'est un sujet de sécurité
11:32 hyper important. Parce qu'au-delà de la propriété intellectuelle,
11:35 il y a la concurrence des loyers, il y a le piratage, etc.
11:38 - Merci beaucoup, Frédéric Rose, président d'IMKI.
11:41 Vous nous avez éclairé, déjà, sur des enjeux qui sont notre quotidien,
11:44 mais on ne sait pas forcément ce qu'il y a dessous.
11:46 Restez avec nous, dans quelques instants, on vous fera découvrir
11:48 ce que le numérique permet également de s'adapter au secteur du luxe
11:51 et de vos marques préférées. Le numérique pour tous, ça continue
11:54 dans quelques instants, et c'est sur Sud Radio.
11:56 - Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
12:00 - Pour cette émission spéciale mode et numérique, j'ai le plaisir
12:03 de recevoir un spécialiste reconnu de l'industrie du luxe,
12:06 et plus particulièrement des conséquences de la digitalisation
12:09 sur le secteur du luxe. Il est également directeur général
12:12 et auteur du journal du luxe, Eric Brionnes. Bonjour.
12:15 - Alors, Eric, j'ai aussi envie de vous demander,
12:18 parler de mode et de digital, c'est devenu indissociable ?
12:22 - C'est indissociable. Champion de l'e-commerce en France
12:25 et dans le monde, numéro un, ça pèse 20% du business du luxe,
12:28 et puis, concrètement, la seconde main, qui a fait une explosion
12:33 depuis cinq ans, qui a démocratisé vraiment le luxe,
12:36 en termes de possession, sans vestiaire collective
12:39 et autres plateformes, ça n'existerait pas.
12:41 Et puis j'ai envie de dire, au-delà, pour nous tous,
12:45 ça fait trois ans qu'on vit l'IA qui influence la mode,
12:49 c'est tout simplement le succès de Shein.
12:52 - Cette marque chinoise. - Cette marque chinoise qui a inventé
12:55 le super fast fashion, on avait la fast fashion, ça va encore plus vite.
12:58 Juste pour vous dire, Shein sort 8000 produits nouveaux par jour
13:02 qui ont une durée de vie d'à peu près une semaine.
13:04 Vous pensez qu'il y a un créateur qui peut faire 8000 produits ?
13:07 Non, c'est l'IA, et donc ce succès de Shein, qui est absolument gigantesque,
13:10 c'est à la fois une production et ça influence à la fois
13:13 la production, mais aussi la communication.
13:15 Donc on y est plein dedans.
13:17 Alors expliquez-nous, on va commencer justement peut-être par la production,
13:20 qui commence par des tendances, comment justement cette intelligence artificielle
13:24 et les technologies aussi qui vont en découler,
13:26 peuvent avoir un impact sur la fabrication ?
13:28 Je vais précédemment inviter à expliquer,
13:31 l'intelligence artificielle générative se nourrit,
13:34 plus il y a de contenu, plus il est intelligent.
13:36 Et donc les réseaux sociaux générant des milliards d'images de mode,
13:41 et bien elles font synthèse, et de cette synthèse,
13:45 elles créent du un peu nouveau.
13:47 3% de nouveauté à chaque création.
13:49 Donc ça peut être une petite couleur urbaine.
13:51 Donc vous voyez, les réseaux sociaux nourrissent la bête de cette IA,
13:54 et en même temps nourrissent nos addictions.
13:56 Et ça veut dire également qu'à partir de cette intelligence artificielle,
13:59 on va pouvoir créer une mode plus inclusive sur des modèles
14:01 qui nous ressemblent peut-être davantage et plus personnalisés ?
14:03 C'est une question intéressante.
14:05 Leavis, pour le citer, y a pensé.
14:07 La marque de jeans.
14:08 Voilà, la marque de jeans Leavis.
14:09 Et il s'est pris un backlash, il s'est pris un bad buzz.
14:12 Alors l'idée est très bonne à la base,
14:14 c'est justement, Leavis a proposé la création de mannequins,
14:20 toutes sizes, enfin toutes tailles, pardon,
14:23 mais générés par l'IA.
14:25 Donc des fausses personnes générées par l'IA.
14:27 Et là, bonne idée, justement, pour avoir
14:29 des tailles possibles, des avatars qui en nous ressemblent,
14:31 entre guillemets, mais il y a eu un bad buzz,
14:33 du coup, il y a eu une foule qui s'est levée en disant
14:35 "Alors, au lieu de prendre des mannequins toutes tailles,
14:38 grandes tailles, vous préférez prendre des robots."
14:40 Donc on voit, c'est une bonne idée à la base,
14:42 mais il y a la question de qui représente,
14:45 la question des droits ici, mais en effet,
14:47 l'IA peut servir à quelque chose de très concret,
14:50 c'est de minimiser les retours.
14:52 Parce que justement, on va avoir des avatars
14:54 qui nous ressemblent.
14:55 Donc on voit, ça touche absolument tout.
14:57 Éric, j'ai envie de vous demander,
14:59 parce que vous êtes aussi un expert de la distribution,
15:01 vous l'avez évoqué en quelques mots lors de l'introduction,
15:03 dans quelle mesure, justement, cette intelligence,
15:06 si on peut appeler ça de l'intelligence,
15:07 va créer de nouvelles expériences d'achat et de vente ?
15:09 Alors, il y a un exemple très concret
15:11 qui commence aux Etats-Unis.
15:13 Vous savez qu'il y a le nouveau casque Apple
15:15 qui vient de sortir,
15:17 qui invente l'Internet immersif.
15:19 C'est une métaverse, d'une façon, mais beaucoup plus puissante.
15:22 Et les premiers acteurs à investir dans le casque,
15:25 c'est des acteurs d'e-commerce.
15:27 May Theresa, qui a un grand site d'e-commerce,
15:29 Deluxe, spécialisé dans les riches,
15:31 sur les 2%,
15:33 qui a son application sur Vision Pro,
15:36 qui est totalement immersive,
15:38 où vous êtes à Hawaii, vous sentez à Hawaii,
15:40 et vous pouvez vraiment faire un essayage redoutable.
15:44 Donc vous mettez le casque,
15:45 et là vous êtes habillé du produit que...
15:47 Et là, vous êtes habillé du produit,
15:49 dans un environnement extraordinaire, immersive,
15:51 de l'émotion, ce que n'a pas le Sidiqa.
15:53 Quand on est sur Amazon, il n'y a pas de frisson,
15:55 si ce n'est à la fin, quand on paye la note.
15:57 Là, il y a du frisson, et c'est grâce à l'IA, forcément,
16:00 parce que cette capacité à générer un visuel aussi immersif et puissant,
16:04 l'IA est là.
16:05 Là, vous parlez quand même d'une élite,
16:07 les fameux 2%.
16:08 Est-ce que ça, un jour, ça pourra se généraliser ?
16:11 Oui, en fait, vous savez,
16:13 Vision Pro est vendu aujourd'hui à 3 500,
16:16 mais on sait très bien qu'il y a un casque qui va être à moins de 1 000 euros,
16:18 qui est en train de travailler.
16:19 Donc on commence, vous voyez, par ce premier item.
16:23 Mais bien sûr, la démocratisation est en marche.
16:25 Simplement, vous vous rappelez du film de science-fiction Minority Report,
16:30 où on avait la boutique, c'était une boutique Gap, je crois, à l'époque,
16:34 où on était accueilli par une intelligence artificielle qui nous dit quoi faire.
16:38 Aujourd'hui, c'est très différent.
16:39 En fait, on veut de l'humain,
16:41 mais de l'humain enrichi par l'intelligence artificielle.
16:44 Et concrètement, une révolution est en marche,
16:46 c'est le poste de vendeur.
16:48 Je m'avais devancé sur la question, mais allons-y, effectivement.
16:51 C'est absolument fascinant sur le vendeur,
16:54 parce que le vendeur va être augmenté,
16:59 c'est ce qu'on dit par l'intelligence artificielle.
17:01 Donc vous avez le champion, entre guillemets, de la vente,
17:04 qui invente une intelligence qui s'appelle Einstein,
17:07 ici pour aider les vendeurs.
17:10 Et l'idée, c'est grâce à cette intelligence artificielle,
17:13 c'est qu'il va savoir des choses sur vous,
17:15 il va pouvoir créer une empathie, être plus fort,
17:18 vraiment vous conseiller.
17:20 Et l'intérêt, c'est aussi l'intérêt de recrutement.
17:23 Aujourd'hui, il y a un gros problème dans la vente,
17:25 mais globalement, c'est que les jeunes, la génération Z,
17:28 n'aiment pas les métiers de la vente.
17:30 C'est très difficile de recruter des jeunes vendeurs.
17:33 Or, c'est fondamental, surtout dans la mode et dans le luxe,
17:36 puisque les jeunes sont de plus en plus nombreux.
17:38 On veut un vendeur à notre image, donc jeune, quand on est jeune.
17:42 Or, l'IA va être là pour titiller, ça apporte un côté gamifiant.
17:46 Cette génération Z s'appelle même l'IA génération,
17:49 une génération qui a appris à pratiquement naître ici.
17:53 C'est un avantage concurrentiel qui peut exciter les jeunes
17:56 à venir intégrer les métiers de la vente.
17:59 - Vous voulez dire, parce que déjà aujourd'hui, dans certaines boutiques,
18:01 quand vous rentrez, le vendeur a une tablette, il vous connaît,
18:04 il sait ce que vous avez acheté avant, il peut vous conseiller, etc.
18:07 Demain, on va aller encore plus loin ?
18:08 - Encore plus loin, analyse de vos réseaux sociaux,
18:11 on va savoir vraiment qui vous voulez,
18:13 ce que vous voulez être aussi.
18:15 Donc, vraiment, on va développer quelque chose d'assez incroyable,
18:18 c'est finalement de l'empathie.
18:20 L'IA sert à l'empathie.
18:21 Mais attention, on parle de grands remplacements des métiers à cause de l'IA,
18:26 s'il y a bien deux secteurs qui n'ont pas de soucis à se faire,
18:29 c'est les secteurs liés à l'humain.
18:31 Donc le premier, c'est la vente, le deuxième, c'est les artisans.
18:34 - Comme vous le dites, je rebondis sur le numérique,
18:36 qui joue un rôle fondamental dans la communication,
18:38 notamment des marques de fast fashion, mais aussi bien de luxe.
18:42 Comment justement ces réseaux sociaux transforment considérablement
18:44 l'expérience d'achat, on va dire ?
18:46 - L'expérience d'achat, comment ?
18:48 Par l'influence tout simplement, parce qu'aujourd'hui, on génère,
18:52 on va dire chaque marque de luxe va générer une dizaine de messages par jour.
18:57 Et puis, je vais vous donner un exemple concret,
18:59 comment c'est de mieux répondre aux clients.
19:02 L'exemple, vous voyez, un Chanel reçoit par exemple 32 millions de messages
19:07 sur les réseaux sociaux par an.
19:09 32 millions.
19:10 Donc, quand vous travaillez sur les réseaux sociaux Chanel,
19:13 ça veut dire quoi ?
19:14 Ça veut dire que pour traiter ces messages, ces missions impossibles,
19:17 mais grâce à l'intelligence artificielle, grâce à sa capacité de calcul,
19:20 on va pouvoir avoir une capacité de réponse beaucoup plus forte ici.
19:24 Et puis aussi, ça réinvente la communication.
19:27 Voyez, je vais vous donner un exemple très réussi de communication
19:31 grâce à l'intelligence artificielle.
19:33 C'est Balenciaga qui, pour la fin d'année,
19:37 a ressorti des photos d'époque de ces mannequins,
19:41 donc de ces archives, qui sont mis en vie grâce à l'IA.
19:44 Donc, on avait l'impression que ces archives étaient en vie.
19:47 Ça a bougé grâce à l'IA.
19:49 Donc, quelque chose ici.
19:50 Mais attention, ce n'est pas le cas de tout.
19:52 Il y a aussi des backlashs par rapport à cette IA,
19:54 puisque la difficulté, vous voyez, des campagnes de communication
19:58 qui se ressemblent beaucoup.
20:00 C'est le problème aussi.
20:01 Il y a vraiment cette banalité, on va dire,
20:04 cette inquiétante banalité.
20:05 C'est vrai.
20:06 Parce que c'est à la fois banal et inquiétant.
20:07 C'est vrai.
20:08 C'est à la fois stressant.
20:09 C'est un peu un recré et un peu robotique, vous voyez ici.
20:11 Mais en même temps, c'est extrêmement banal.
20:13 Et on voit des campagnes, par exemple, la marque Etro,
20:16 qui viennent sortir, mais il y a cette étrangeté.
20:18 Il y a aussi des backlashs.
20:19 Et je vous donne un exemple très concret sur Casablanca,
20:22 grande marque de mode marocaine,
20:25 qui a fait une campagne hommage à la culture mexicaine
20:28 grâce à une IA et un photographe anglais.
20:31 Donc, du coup, appropriation culturelle.
20:33 Vous parlez de la culture mexicaine, vous avez un photographe anglais
20:35 et une IA qui n'a pas de patrie.
20:36 Donc, vous voyez, il faut faire extrêmement attention.
20:38 Et pour le luxe, c'est très tentant, l'IA.
20:41 Pourquoi ?
20:42 Parce que concrètement, en communication, ça fait baisser les coûts.
20:46 C'est-à-dire que votre campagne, elle peut perdre un zéro, vous voyez ici.
20:49 Donc, il y a une réduction des coûts qui est extrêmement tentant,
20:52 mais aussi une réduction de la singularité aujourd'hui.
20:54 Très intéressant.
20:55 Et sur la contrefaçon, j'aimerais aussi avoir la position de Frédéric,
20:58 qui nous parlait justement de cette IA,
21:00 qui, quelque part, va pouvoir s'approprier des codes de la concurrence.
21:05 Frédéric, Eric vient de nous parler de contrefaçon, justement.
21:07 Et avec, justement, ce numérique, il peut y avoir des biais sur le statut juridique.
21:14 Tout n'est pas encore réglé.
21:15 Il y a des zones d'ombre encore sur l'appropriation de la création par tel ou tel partenaire.
21:19 Oui, clairement, parce qu'en fait, les modèles aujourd'hui auxquels on a accès,
21:24 on ne sait pas comment ils ont été entraînés et avec quoi ils ont été entraînés.
21:26 Et je reviens un peu sur les fondamentaux de comment on entraîne une intelligence artificielle.
21:31 On lui donne des données et après, on indique ce qu'il y a dans les données.
21:34 Donc, si vous entraînez une IA à faire du polo, pas de problème,
21:38 parce que le polo, c'est un modèle généralisé.
21:40 Le polo, ce n'est pas le sport, le polo, c'est le vêtement.
21:42 Le vêtement, le vêtement.
21:43 Mais si, à un moment donné, vous lui indiquez des particularités d'une marque,
21:49 donc pour le coup, imaginons Lacoste et on lui dit, là, il y a un gros co, etc.
21:53 L'IA va l'intégrer, mais elle ne va pas forcément faire de la contrefaçon de facto.
22:00 Par contre, si un designer ou quelqu'un qui, à un moment donné,
22:04 tire sur ce type d'indicateur dans l'intelligence artificielle,
22:10 forcément, ça va générer des modèles qui vont se rapprocher de telle ou telle marque.
22:14 Et là, pour le coup, ça touche le parasitisme, la concurrence déloyale, le piratage, etc.
22:18 Donc, il faut veiller autant sur le modèle de l'intelligence artificielle
22:23 et comment il a été entraîné et comment il a été qualifié que sur l'usage.
22:27 Parce qu'une IA de facto, elle, n'a ni émotion, ni envie, ni problématique de piratage ou de copie, etc.
22:34 Par contre, le designer, lui, il peut très, très bien,
22:37 même s'il n'a pas été entraîné dans ce sens-là, tirer vers des modèles qui existent.
22:41 Pour le coup, c'est une sensibilité et une formation qu'il faut intégrer dans l'école.
22:47 Messieurs, en une petite seconde, allez, une minute, Eric, comment on va s'habiller demain ?
22:51 Comment on va s'habiller demain ? Peut-être dans une meilleure qualité.
22:55 Et là, je vais simplement donner un tout petit exemple.
22:58 L'IA rentre dans les ateliers et l'exemple, les ateliers, là, par exemple, l'European Inc,
23:04 un champion du Cachemire, exactement.
23:07 Et l'IA rentre dans les ateliers pour rendre l'artisan un oeil supérieur.
23:11 Comment ? C'est qu'il va du coup, vraiment analyser toute la chaîne
23:16 et éliminer les petites imperfections.
23:19 Donc, encore plus de qualité, mais aussi, peut-être aussi,
23:22 une dimension environnementale extrêmement intéressante.
23:24 Aujourd'hui, dans le luxe, il y a une pénurie de matière première.
23:27 L'IA va permettre de produire mieux aussi, au plus juste ici, et donc d'éliminer les déchets.
23:33 Donc, il y a cette côté extrêmement positif de qualité, mais aussi de performance environnementale.
23:37 Merci beaucoup, Eric Brionnais. Frédéric Rose, merci beaucoup.
23:40 Je rappelle, vous êtes le président et fondateur de la société IMKI.
23:43 Le numérique pour tous, c'est fini pour aujourd'hui.
23:45 Et pour prolonger la discussion, on se retrouve sur vos réseaux sociaux favoris.
23:48 Je vous souhaite une excellente fin de week-end et je vous dis à la semaine prochaine.
23:52 Sud Radio, le numérique pour tous. Vanessa Pérez.
23:56 Avec Vérissure, le numéro un des alarmes en France.
23:59 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.