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Avec Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences po et entrepreneur et Patrick Roger, directeur général de SudRadio.

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##LE_NUMERIQUE_POUR_TOUS-2025-01-18##
Transcription
00:00Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
00:04Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous, l'émission dédiée au digital, à l'innovation et à la tech responsable.
00:10Alors aujourd'hui dans le contexte de tourmente médiatique où les grandes plateformes comme X avec Elon Musk
00:16et plus récemment Meta avec Mark Zuckerberg ont annoncé la fin du fact-checking,
00:20c'est-à-dire la fin de la modération de l'information sur leur réseau et la porte ouverte à une totale liberté d'expression,
00:26nous allons nous demander comment discerner le vrai du faux que nous diffusent les médias,
00:31si nous sommes à l'aune d'une guerre civile numérique avec la mise en lumière sur des vérités cachées
00:35et si l'Europe peut encore lutter en imposant ses propres règles aux géants américains.
00:40Le numérique pour tous spécial Révolution sur les réseaux sociaux, c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:45Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
00:49Et dans notre émission aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Fabrice et Paul Bois.
00:52Fabrice, bonjour, vous êtes enseignant à Sciences Po et entrepreneur
00:56et avec nous également aujourd'hui le directeur général de Sud Radio.
01:00Vous l'écoutez tous les matins dans La vérité en face et il aura aujourd'hui le rôle de grand témoin
01:04dans le cadre de cette révolution informationnelle. Patrick, merci beaucoup d'être avec nous.
01:08Bonjour et ravi, mais comme si je n'avais pas suffisamment déjà la parole sur Sud Radio.
01:12Allez, on vous la donne un peu plus. Alors Fabrice, on va rappeler déjà le contexte révélé par les fameux Twitter Files
01:18pour que nos auditeurs comprennent bien de quoi nous allons parler.
01:20Pour faire simple et en guise de préalable, je vais préciser que ce que je dis s'appuie sur des témoignages
01:25de grands pontes de la Silicon Valley qui commencent à déferler maintenant
01:29depuis que Trump est sur le point d'arriver au pouvoir.
01:33Et dans ces grands pontes, il y a aussi bien Mark Zuckerberg, le patron de Facebook,
01:36Marc Andresen, l'inventeur du navigateur Internet, que tout un tas d'autres
01:40qui petit à petit commencent à expliquer ce qui s'est passé.
01:43Ce qu'on sait à ce stade, qui est aussi révélé par les fameuses Twitter Files,
01:47c'est qu'à partir de 2016 environ, un régime de censure s'est installé sur les réseaux sociaux
01:52et que ce régime de censure était assisté d'une part par des intelligences artificielles
01:56mais surtout par une collaboration étroite entre les médias qui désignaient des fact-checkers
02:02et les plateformes de réseaux sociaux.
02:04Alors des fact-checkers, ce sont des vérificateurs de l'information ?
02:06Des vérificateurs de l'information, on va dire que oui, ça s'appelle comme ça.
02:11Et qui, avec les réseaux sociaux, avaient pour tâche d'arbitrer les élégances
02:16et officiellement d'éliminer les fausses informations
02:21mais dans la pratique, d'éliminer ce qui déplaisait à ces grands médias.
02:25Et donc là on a une véritable révolution parce que c'est l'inverse,
02:28on a enlevé tous ces gens qui sont en train de filtrer un petit peu l'information qui nous est diffusée.
02:32C'était déjà le cas depuis deux ans sur Twitter.
02:34Le Twitter qu'on connaît aujourd'hui par rapport à celui qu'on connaissait avant,
02:38c'est le résultat d'une absence de censure des opinions.
02:43Pas des effets des opinions,
02:45d'un remplacement de la validation des vrais ou faux faits, des fake news
02:50par une approche collaborative, les community notes,
02:52mais surtout l'arrêt de la censure des opinions.
02:55C'est l'élément qui aujourd'hui a été confirmé aussi bien par Mark Zuckerberg que par d'autres.
03:00Cette censure ne concernait pas que les fausses informations,
03:04elle concernait aussi des mauvaises opinions.
03:06Ça a été qui plus est confirmé par notre ministre du numérique, Mme Chappaz,
03:10qui dans une émission de service public dimanche a fait un lapsus magnifique
03:16en parlant d'outils qui permettaient de sortir de la plateforme des fausses opinions.
03:22Donc on est très clairement sur une censure d'opinion.
03:25J'insiste, ce n'est pas du tout mon opinion que je suis en train de vous dire,
03:28je rapporte des propos qui ont été tenus par le patron de Facebook,
03:31par l'inventeur du navigateur internet, par tout un tas d'autres gens.
03:34Les langues commencent à se délier, il faut regarder les choses en face,
03:37ça ne sert absolument à rien de dénier.
03:39Cette absence de censure va désormais s'appliquer à Facebook,
03:43c'est ce qui a fait les grands titres, mais également à Blue Sky
03:46et à tous les réseaux sociaux parce que tout simplement,
03:49censurer l'opinion, c'est un délit aux États-Unis,
03:52qu'on s'est dirigé par l'État, c'est une violation du premier amendement,
03:55donc c'est terminé.
03:57Alors quelles vont être selon vous les conséquences ?
03:59Est-ce qu'il va y avoir un grand déballage sur les réseaux sociaux
04:01de dossiers un petit peu cachés jusqu'à présent ?
04:04Les conséquences pour nous, lecteurs, et les conséquences peut-être pour les journalistes ?
04:08Les conséquences pour nous, lecteurs, c'est qu'on va avoir
04:13une population sur les réseaux sociaux qui va être représentative
04:16de la population générale.
04:18Si vous regardez les sondages d'opinion qu'on fait régulièrement
04:21près de la population générale, vous vous apercevez qu'il y a
04:24souvent un immense décalage entre ce que pense la population
04:27et ce que reflètent les médias, et particulièrement les journalistes.
04:30L'avenir pour les journalistes, par contre, est très sombre.
04:32Les journalistes vont être identifiés, que ça leur plaise ou pas,
04:37comme les gardiens du temple de la vérité et des bonnes mœurs.
04:40Les complices de ce régime de censure qui a été mis en place,
04:43c'est véritablement 1984 qui a été mis en place à partir de 2016.
04:47C'est très inquiétant d'un point de vue démocratique.
04:49Et pour des gens qui sont censés être un contre-pouvoir,
04:52et qui sont censés être les gardiens du temple de la démocratie,
04:56c'est un échec patant de la mission sociale qui leur a été confiée.
05:01Donc l'avenir du journalisme est très sérieusement remis en question,
05:05et c'est d'ailleurs toute l'intention d'Elon Musk,
05:07c'est pour ça qu'il a mis en place une intelligence artificielle
05:09qui est destinée, justement, à remplacer une large partie des activités des journalistes.
05:13On a parlé des journalistes, on a parlé des lecteurs,
05:15est-ce que les politiques ont à craindre quelque chose dans ce contexte-là ?
05:18C'est une situation terrifiante pour les politiques,
05:20parce qu'aujourd'hui, on a un pays qui, on va dire,
05:24tient sur la seule solidité de ses institutions,
05:26mais certainement pas sur une légitimité populaire.
05:29Et on va avoir une population qui, du jour au lendemain,
05:31va pouvoir s'exprimer librement.
05:33Or, là encore, je vous renvoie à moult sondages d'opinion
05:36qui montrent à quel point il y a un décalage entre ce que pense la population
05:40et ce que racontent, y compris les élus.
05:43Là-dessus, cet écartèlement entre la réalité de ce que pense la population
05:48et ce qu'il est autorisé de penser officiellement à la télé
05:51va poser un réel problème de stabilité.
05:55Et c'est pour ça qu'on entend aujourd'hui toute cette agitation,
05:58on va dire sur le sujet, les journalistes ont peur quelque part ?
06:01Au point de raconter n'importe quoi.
06:03On a des ministres qui s'imaginent pouvoir censurer X
06:05alors que c'est une prérogative exclusivement européenne
06:08et qu'on a abandonné ce type de souveraineté.
06:10Clairement, au niveau européen, il n'est pas du tout question de faire quoi que ce soit.
06:13Pour l'instant, on regarde ses souliers et on acquiesce à la puissance américaine.
06:16Et au niveau français, on est juste impuissant parce qu'on a perdu cette souveraineté de pouvoir.
06:22On va y venir à la question politique de la souveraineté.
06:25Patrick, vous qui dirigez une rédaction, vos journalistes frémissent un peu.
06:30Comment vous percevez cette situation ?
06:32Oui, ça a déjà démarré il y a un bout de temps.
06:35Ce que disait Fabrice est très juste.
06:38C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les journalistes peuvent un petit peu plus trembler.
06:42Notamment, ce qui est assez paradoxal,
06:45et moi je l'ai remarqué, ça fait déjà quelques années,
06:47c'était les premiers journalistes qui réclamaient un journalisme citoyen.
06:52Quand ils ont vu déferler ce journalisme citoyen,
06:56alors je ne sais pas si on peut l'appeler journalisme ou pas citoyen sur les réseaux sociaux,
07:00ils se sont dit, oh non, ce n'est pas possible, on ne peut pas leur laisser la parole.
07:04Les mêmes, je ne les citerai pas, mais j'en connais en fait beaucoup,
07:07qui défendaient ça et qui ensuite ont été effrayés par ça.
07:11Donc là, il y a un premier petit problème.
07:13Deuxième chose, il ne faut pas oublier quand même que,
07:17même s'il y avait de la modération, même si on l'apprend à travers les Twitter X-Files,
07:22sur Twitter, les choses étaient revues,
07:25quand même, il y a eu énormément de choses à travers les réseaux sociaux.
07:30Les Gilets jaunes en France, par exemple,
07:32ces groupes se sont formés uniquement à travers les réseaux sociaux.
07:35Facebook principalement, YouTube bien sûr, et Twitter.
07:41Les Gilets jaunes sont un excellent exemple.
07:43Ça s'est effectivement complètement formé à partir des réseaux sociaux.
07:46Sans les réseaux sociaux, il n'y aurait pas eu les Gilets jaunes.
07:48Il n'y aurait pas eu les Gilets jaunes, c'est Facebook qui est au centre des Gilets jaunes.
07:51Et pour mettre fin aux Gilets jaunes,
07:54aujourd'hui, les sujets politiques sont interdits sur Facebook.
07:58Aller trouver des sujets sur Gaza, par exemple, sur Facebook, ils sont invisibilisés.
08:02C'est comme ça qu'on a mis fin au phénomène Gilets jaunes.
08:04Et ça, c'est dans les annonces de Mark Zuckerberg, c'est terminé.
08:07Désormais, on peut à nouveau parler de politique sur Facebook.
08:10Ils avaient été débordés.
08:12Sur YouTube, c'est un petit peu la même chose.
08:14Sur YouTube, il y a toujours une charte avec beaucoup de critères.
08:19Par exemple, et nous, nous avons été confrontés à ça sur Sud Radio.
08:23Parfois, on posait des questions sur le Covid, sur l'efficacité des vaccins.
08:29Vous ne pouviez pas en parler.
08:31Sinon, les algorithmes, et vous n'aviez personne au téléphone,
08:34pour dire pourquoi notre vidéo ne passe pas sur YouTube, elle est censurée.
08:38Vous n'aviez personne au téléphone, puisque c'était les algorithmes
08:41qui faisaient le boulot dans la Silicon Valley.
08:43Et vous étiez censurés.
08:45Vous receviez un avertissement.
08:47Plus vraisemblablement, un mix entre des algorithmes et des fact-checkers.
08:51Voilà, c'est ça.
08:52Qui arrivait, qui vous signalait.
08:54Qui signalait, bien sûr.
08:56Donc, tout ça, c'est quand même, au fil des années,
08:59parce que ça fait déjà 7-8 ans que tout ça est arrivé,
09:04ça s'est un peu, je dirais, mis en place, façonné.
09:08Et aujourd'hui, oui, on va vers quelque chose, un saut un peu dans l'inconnu.
09:13Moi, ce qui m'importe beaucoup aujourd'hui, c'est de savoir
09:18comment on pourra intervenir éventuellement sur l'intelligence artificielle.
09:23Parce que là, c'est une véritable question.
09:27Au-delà de réguler, pas réguler.
09:29Alors, on va en parler.
09:30On va en parler dans un instant.
09:31Moi-même, maintenant, aujourd'hui, à chaque fois que je vois une photo,
09:34une vidéo, une déclaration sur les réseaux, je me dis...
09:37On va aborder le sujet.
09:38Vrai, pas vrai ?
09:39Quand c'est surprenant, je me dis,
09:40est-ce que ce n'est pas l'intelligence artificielle qui est derrière ?
09:42Juste pour terminer, vous parliez tout à l'heure de cette souveraineté
09:44et de ce fameux acte juridique qui est le DSA,
09:46qui est quelque part un frein à tous ces excès que l'on risque de voir.
09:50On va se dire les choses, c'est un petit peu archaïque,
09:52nos lois pour réguler cette innovation.
09:54Non, non, non, c'est pas du tout archaïque.
09:56On est dans un système démocratique qui n'a absolument aucun rapport avec les Américains.
10:01La liberté d'expression...
10:02On va pouvoir tenir tête Fabrice ?
10:03Non, bien sûr que non, évidemment.
10:05Donc la loi est un faux rempart ?
10:07C'est plus vicieux que ça.
10:09Il faut écouter les Républicains.
10:11C'est compliqué d'écouter les Républicains
10:13parce que les médias aux États-Unis comme en France
10:16ne disent qu'une seule chose au sujet des Républicains,
10:18c'est que c'est la réincarnation d'Adolf Hitler.
10:20Donc il faut aller vraiment les écouter.
10:22Et c'est pas dans les médias qu'on peut faire ça,
10:24c'est dans les fameux podcasts.
10:25Et que disent les Républicains ?
10:27Les Républicains considèrent que l'Europe est une colonie
10:30et qu'elle a été utilisée par les démocrates
10:33comme un proxy juridique
10:35de façon à passer des législations qui seraient parfaitement illégales.
10:38Le DSA aux États-Unis, c'est une atteinte au premier amendement.
10:41C'est illégal.
10:42Ne pouvant pas passer l'équivalent du DSA sur le territoire américain,
10:46ils l'ont poussé sur le territoire européen
10:49de façon à ce que par rebond, ça affecte la régulation des plateformes,
10:52qui étaient des plateformes américaines.
10:55C'est ce que disent les Républicains.
10:58Et très concrètement, à partir du moment
11:00où ils ont aujourd'hui les pleins pouvoirs,
11:02Chambre rouge, Chambre basse, Cour suprême,
11:04ils vont juste éliminer cette régulation.
11:07Donc il va y avoir une négociation qui va,
11:09soit dans le meilleur des cas,
11:11permettre au DSA de juste exister uniquement sur le territoire européen
11:14et ne pas avoir le moindre impact ailleurs.
11:16Mais je pense que les gens ne réalisent pas
11:18la charge de travail que ça représente.
11:20Si les Américains ne filtrent pas au préalable les réseaux sociaux
11:23pour que grosso modo le DSA,
11:25je ne crois pas que le DSA ça consiste à nommer dans chaque pays européen
11:28à travers des choses comme l'ARCOM,
11:30des signalers de confiance qui sont des shérifs de la liberté d'expression
11:33qui à partir de là vont désigner les mauvais contenus
11:36qui devraient être éliminés par les plateformes.
11:38Le problème c'est qu'ils font ça à partir de contenus
11:40qui ont déjà été lourdement filtrés,
11:42notamment très filtrés de tout ce qui est voix conservatrice
11:45et de droite.
11:48Au final Fabrice, est-ce qu'on est protégé ?
11:50Il faut des centaines de milliers de signalers de confiance en France
11:53pour faire le travail que hier les algorithmes et les Américains faisaient.
11:57Donc pour conclure, le DSA va quand même être un peu mis à mal.
11:59Ça devrait collapser.
12:01Restez avec nous, on marque une courte pause
12:03dans le cadre de ce débat passionnant
12:05et nous aurons le plaisir dans une deuxième partie d'émission
12:07d'écouter ce que font vos journalistes préférés sur Sud Radio
12:10pour vous épargner les fake news.
12:12Le numérique pour tous, spécial médias et des informations,
12:14ça continue dans quelques instants et c'est sur Sud Radio.
12:18Le numérique pour tous, Vanessa Perez.
12:20Et on continue ce numérique pour tous spécial des informations
12:23avec Patrick Roger et Fabrice Epelboin.
12:26Alors, pour ceux qui utilisent Twitter, ça ne vous a pas échappé,
12:29il y a un nouveau petit bouton sur Twitter qui s'appelle Grok
12:32et qui vous permet immédiatement de réaliser, de dicter même,
12:35l'image que vous avez dans la tête et Grok vous la réalise,
12:39mais aussi peut-être de générer des fake news.
12:43Alors Fabrice, une fois de plus, recontextualisez-nous
12:46en quoi consiste ce petit bouton et on va voir
12:48quelles sont les dérives justement de ce petit bouton
12:51dans peut-être les mois ou les années qui suivent,
12:53parce qu'il est quand même dangereux.
12:55Grok est une intelligence artificielle de la même génération
12:58que le chat GPT, mis en place par Musk de façon accélérée.
13:03On va découvrir aussi pourquoi dans les mois à venir,
13:06pourquoi Musk est arrivé comme ça dans l'intelligence artificielle,
13:08mais c'est un peu tôt pour en parler,
13:10et qui permet de faire, un peu comme OpenAI,
13:13à la fois des images, et là il s'agit de projeter son imaginaire
13:16en expliquant à une intelligence artificielle
13:18« je veux une photo de tel type qui fasse ci, ça et ça »,
13:21exactement comme ce que propose OpenAI,
13:24mais sans le moindre filtre.
13:25OpenAI, si vous lui demandez « je veux une photo de Macron en prison,
13:29en tuyau de cuir », OpenAI va vous dire « non, non, je ne peux pas faire ça ».
13:34Il n'y a aucun blocage du conseil Grok,
13:36mais surtout, surtout, Grok, c'est la seule intelligence artificielle
13:40qui soit connectée à Twitter, et pour cause,
13:42qui appartient aussi à Elon Musk,
13:44et donc qui est l'actualité en temps réel,
13:46avec les community notes, le vrai du faux,
13:48la popularité des sujets,
13:50et donc très concrètement, Grok, c'est une intelligence artificielle
13:52qui a été pensée pour remplacer le journalisme.
13:55C'est là où on voit qu'Elon Musk a beaucoup de temps d'avance,
13:58et ça marche de façon redoutable.
14:01Alors il y a un double danger,
14:02il y a le danger de la fake news avec une image que vous pouvez concoter,
14:05et comme une image de nouveau, vous pouvez les informer,
14:07et le deuxième danger,
14:09et là je vais m'adresser à Patrick Roger,
14:10le remplacement du journalisme.
14:11Comment vivez-vous un peu cette nouvelle façon de rédiger du contenu ?
14:15Il faut aborder les choses de façon très concrète.
14:17Moi quand, par exemple, Facebook est apparu,
14:20et il y a 8-9 ans où il y a eu une accélération de la vidéo,
14:25j'ai dit, écoutez, la télé demain va être remplacée
14:29par le téléphone et l'ensemble des réseaux sociaux.
14:32Bon, ce n'est pas encore complètement ça,
14:34parce que les gens continuent de regarder la télé.
14:36Donc je pense qu'il y a une adaptation à l'ensemble des outils technologiques
14:41qui viennent perturber, entrechoquer notre vie, notre quotidien.
14:46Là, il y a, c'est vrai, une inconnue.
14:52On est devant la falaise, on se demande ce qui va se produire.
14:56Avec la possibilité, comme le disait Fabrice tout à l'heure,
15:00ou même de fausses informations qui circulent et qui ne sont pas certifiées,
15:04moi, d'autant qu'avec la certification aujourd'hui des nouveaux,
15:08puisque ce sera l'ensemble de la communauté qui pourra certifier ou pas ces informations,
15:14j'ai quand même des doutes.
15:16Parce que quand je vois le fonctionnement de Wikipédia...
15:18Non, non, non, ce n'est pas du tout le même fonctionnement.
15:20Ce n'est pas le même fonctionnement, parce que bien sûr sur Wikipédia,
15:23certains peuvent venir, évidemment, à partir de sources vérifiées,
15:28peuvent venir apporter un certain nombre de choses,
15:31mais ça va souvent dans le même sens.
15:33Le problème de Wikipédia, effectivement,
15:35Wikipédia est dans une situation qui est triste,
15:37parce que c'est un projet magnifique,
15:39et qui entraîne effectivement, et dans une très mauvaise passe,
15:42ce n'est pas évident qu'il survive à la passe dans le pays français.
15:44J'utilise ça juste de parenthèse,
15:45parce que Wikipédia était devenu l'une des sources majeures.
15:49Je sais, je sais.
15:50Et effectivement, Wikipédia a un biais politique phénoménal
15:54dont il va être très compliqué de sortir.
15:56Mais les community notes, que ce soit celles de Twitter
15:59ou celles qui viendront demain sur Facebook et Instagram,
16:02là, prennent en compte ce genre de problématiques.
16:05Et typiquement, pour qu'une note...
16:06D'abord, pour rédiger, il faut passer une forme d'examen d'entrée,
16:10pour être certain que vous avez bien compris la façon dont on rédigeait.
16:12Et une fois que vous avez passé cet examen,
16:15et que vous êtes autorisés à rédiger et à noter,
16:17évaluer les notes des autres,
16:19typiquement, pour qu'une note émerge,
16:21il va falloir qu'on trouve un consensus
16:23entre des gens qui habituellement ne sont pas d'accord.
16:26Donc, ce problème qu'on a de biais sur Wikipédia
16:29a été complètement pris en compte et éliminé.
16:31Le problème de raide numérique,
16:33où des militants se précipitent pour écrire
16:35a été géré et bien géré.
16:38Donc, ça marche beaucoup mieux que Wikipédia à ce niveau-là.
16:41Là, vous avez cité un mot très important,
16:43qui n'existait pas jusqu'à présent sur les réseaux sociaux,
16:45c'est consensus.
16:46Oui, tout à fait.
16:48Les réseaux sociaux, c'est l'inverse, c'est éclivage.
16:50Complètement.
16:51Comble, on va dire, de l'anticipation
16:55de ce qui est en train d'arriver,
16:57vraiment un cataclysme pour le monde du journalisme,
16:59John Musk a tout à fait anticipé ça
17:01et a publié publiquement
17:03l'algorithme, le fameux algorithme
17:06qui gère les flux d'informations sur Twitter,
17:08l'algorithme qui gère ses community notes.
17:10Donc, tout ça est transparent.
17:11Si vous voulez regarder finement
17:12comment est fait ce fameux consensus,
17:14d'un point de vue algorithmique,
17:15vous avez l'algorithme.
17:16Il est relativement simple.
17:17Alors là, Fabrice, j'aimerais écouter Patrick
17:18sur l'avenir du journalisme.
17:19Justement, demain, on ne fait plus du journalisme
17:21de la même manière, c'est une IA
17:22qui va générer tout le contenu.
17:23Comment vous voyez un petit peu l'évolution des rédactions ?
17:25Je pense qu'il y aura un grand mix
17:28entre l'intelligence artificielle, l'IA,
17:30qui va y participer grandement.
17:32Après, vous avez toujours la volonté
17:37d'avoir de l'humanité, à la limite.
17:39Il n'y aurait plus besoin d'avoir Vanessa Perez
17:42derrière le micro.
17:43On peut le faire, j'ai vu l'application qu'il faisait.
17:45Il y a une application.
17:46Il y a huit ans en arrière,
17:48l'actionnaire de Sud Radio,
17:50le patron de Fiducial, me disait
17:52de toute manière, vous, vous ne servez plus à rien.
17:54Demain, vous allez être remplacé par des robots.
17:55Ça existe déjà.
17:56C'est vrai qu'il y avait déjà une expérience
17:57à Los Angeles et au Japon, il y a huit ans.
17:59Une radio qui ne fonctionne pas.
18:01Je crois toujours quand même en l'humain
18:04qui sera là.
18:06Mais c'est vrai que ce monde du journalisme
18:09va être bouleversé.
18:10Comme il y a dix ans, quinze ans en arrière,
18:13le monde de la presse écrite a été complètement bousculé.
18:15Ça a été un petit peu un choc,
18:17comme dans l'acier de l'hierurgie,
18:19dans le monde du journalisme,
18:21il y a dix, quinze ans.
18:22Tout était mis gratuitement à disposition.
18:25Donc forcément, à quoi bon acheter un journal
18:28si vous avez toute la matière sur Internet.
18:32Et là, sur la fabrication, c'est autre chose.
18:35Mais sur la fabrication, il y a un certain nombre
18:37de questions à se poser.
18:38Est-ce que vos journalistes sont éduqués
18:40à trouver l'information différemment
18:41ou alors à la vérifier ?
18:43Comment évoluez-vous ?
18:44Là, c'est autre chose.
18:45Je pense que ça concerne tout le monde,
18:47c'est l'éducation aux médias.
18:49Ça, c'est capital.
18:51Ceux qui crient aujourd'hui n'ont rien fait hier
18:53depuis quinze ans pour travailler
18:55sur l'éducation aux médias.
18:56Allez voir dans les écoles, c'est quand même très pauvre.
18:58Là, je pense qu'il y a un grand chapitre à écrire.
19:02Et on voit que nos grands capitaines d'industrie
19:04ont justement, Bernard Arnault et Xavier Niel,
19:06ont investi dans une école de journalisme.
19:08Pour vous, il y a une implication ?
19:10Ou alors c'est complètement...
19:11Parce que s'ils ont investi dans cette école,
19:13c'est pour avoir une pensée différente
19:16dans l'enseignement.
19:18Beaucoup des écoles classiques étaient,
19:20je ne porterai pas de jugement,
19:22mais penchées plutôt d'un côté.
19:24Concrètement, on voit une révolution politique
19:26puisque les médias et la politique sont étroitement liés.
19:28Dans les avenirs à venir,
19:30vous voyez des guerres civiles qui puissent émerger.
19:32On a dit que les gilets jaunes, ça ne pourrait plus se reproduire.
19:34Dans les avenirs à venir, justement,
19:36ce type de phénomène va pouvoir réémerger.
19:38Fabrice ?
19:39Bien sûr.
19:40On est venu à bout des gilets jaunes
19:42en interdisant les discussions politiques sur Facebook.
19:44Là, ça va être à nouveau autorisé.
19:46Donc, c'est pas comme s'il n'y avait pas
19:48des foyers de mécontentement aux quatre coins de la France.
19:50Sans même parler de Twitter.
19:52C'est évident que
19:54on entre là dans une période
19:56d'ébullition
19:58de l'opinion publique française.
20:00Une ébullition qui n'est plus contenue
20:02par la censure des réseaux sociaux.
20:04Donc, c'est une période extrêmement dangereuse
20:06pour la stabilité de la France
20:08et toutes les conséquences économiques qu'on peut imaginer
20:10parce qu'on n'est pas dans une situation florissante d'un point de vue économique.
20:12C'est une période extrêmement dangereuse
20:14pour les journalistes
20:16qui sont déjà perçus
20:18par une large partie de la population, on ne va pas se mentir,
20:20comme les gardiens du Temple,
20:22de la vérité et surtout de la propagande.
20:24Aujourd'hui, les preuves sont là.
20:26Donc, ce n'est pas une théorie conspire.
20:28Les preuves s'accumulent et elles vont déferler
20:30avec les langues qui se délient
20:32dans la Silicon Valley. Tout le monde a fait allégeance à Trump
20:34et raconté ce qui s'était passé avant Trump.
20:36Et surtout, beaucoup sont en train
20:38d'expliquer pourquoi, alors qu'ils avaient
20:40toujours été engagés de côté des démocrates,
20:42ils ont fait allégeance à Trump.
20:44C'était pour éviter Trump ou 1984.
20:46Des gens comme Marc Andressen
20:48ont toujours été du côté des démocrates
20:50et ont lourdement financé les démocrates.
20:52Mais à un moment, suite à une réunion
20:54sur l'intelligence artificielle avec l'état-major de Joe Biden,
20:56il a décidé de s'engager
20:58au côté de Trump parce que ce qu'on lui proposait
21:00de l'autre côté était insupportable
21:02pour quelqu'un qui voulait de la démocratie.
21:04On a opposé tout à l'heure le clivage et le consensus
21:06sur les réseaux sociaux, mais là,
21:08vous parlez de consensus, on va quand même avoir de la diffamation
21:10puisque tout est possible,
21:12il est possible de tout dire, qui va émerger.
21:14Vous avez déjà de la diffamation.
21:16La diffamation, c'est encadré
21:18par la loi, ce n'est pas ça le problème.
21:20Le problème, c'est les mauvaises opinions.
21:22Et ces mauvaises opinions qui, hier,
21:24étaient censurées vont pouvoir
21:26avoir libre expression. Le problème,
21:28il est là, il n'est pas dans la diffamation.
21:30Tout ça, c'est encadré par la loi.
21:32Il n'y a pas de problème.
21:34On va pouvoir tout dire.
21:36On avait une forme de bashing sur Twitter
21:38qui était assez violente.
21:40Tout ça ne va faire que continuer et s'amplifier
21:42au nom de la liberté d'expression.
21:44Si vous voulez critiquer quelque chose...
21:46Si vous voulez voir les choses autrement,
21:48la liberté d'expression, il y a d'un côté la vision
21:50américaine des choses, de l'autre côté
21:52une espèce d'ersatz en Europe
21:54qui n'existe pas. Il y a plus de 200 lois
21:56qui encadrent la liberté d'expression en France.
21:58Je n'ai jamais trouvé qui que ce soit
22:00qui connaissait les 200, mais vous en avez
22:02200. Dans les médias,
22:04il y a un service juridique qui connaît les 200
22:06et qui, au besoin, peut faire un check
22:08sur un article de façon à bien
22:10vérifier qu'on a bien respecté tout ce qui va.
22:12Mais le citoyen de base ne connaît pas les 200.
22:14Le citoyen de base connaît la culture Hollywood
22:16et la culture Coca-Cola et appelle
22:18un juge dans une cour
22:20votre honneur et gavé de culture américaine
22:22depuis, grosso modo, la
22:24Seconde Guerre mondiale, et du coup
22:26est persuadé que lui aussi, en tant que
22:28citoyen américain, dans une démocratie, il a le droit
22:30à la liberté d'expression. Il n'a pas compris que ce n'était pas ça
22:32la démocratie en France. C'est là qu'on a
22:34un énorme problème avec la
22:36stabilité démocratique de la France. Le système
22:38qu'on connaît ne peut pas survivre face
22:40à une population qui est persuadée de vivre aux Etats-Unis
22:42avec des droits qui n'existent pas.
22:44Patrick, on a une liberté d'expression en France ?
22:46Oui, globalement, on a une liberté d'expression
22:48quand même en France. Quand vous parliez
22:50de la guerre civile, moi je la vois pas uniquement
22:52à l'échelle de la France, de l'Europe ou face aux
22:54Etats-Unis. Elle est mondiale. Aujourd'hui
22:56en Afrique, tout circule très
22:58vite et avec de la manipulation
23:00avec parfois des choses
23:02en fait réelles. Et là, il y a
23:04de l'instabilité partout. Il faut se méfier
23:06de qualifier le mal de manipulation
23:08parce qu'on est en train de découvrir que les journalistes
23:10sont au cœur d'une manipulation
23:12depuis des années. Donc c'est
23:14très dangereux de ressortir
23:16ces choses-là qui y ont encore
23:18été courantes. Mais le problème c'est
23:20qu'elles vont se retourner contre vous en tant que
23:22journaliste. Et elles vont se retourner
23:24avec la même violence que la violence qui a été
23:26incédée par ces journalistes
23:28ces dernières années. Donc on est vraiment,
23:30j'insiste, dans une situation dangereuse.
23:32Ce n'était pas forcément de la manipulation
23:34de la part de journalistes ou de certains.
23:36C'était une façon de penser.
23:38Et donc une façon de voir les faits.
23:40Une façon d'interdire de penser.
23:42Oui, et également.
23:44On en restera là pour aujourd'hui.
23:46Patrick Roger, Fabricien Pellemoin, merci beaucoup.
23:48Le numérique pour tous, c'est fini pour aujourd'hui.
23:50N'hésitez pas à nous retrouver en podcast et sur l'application
23:52Sud Radio. Je vous souhaite une excellente fin
23:54de journée et je vous dis à la semaine prochaine.

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