• il y a 10 mois
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00 - 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour "Face à Philippe de Villiers".
00:05 Philippe de Villiers, bonsoir.
00:06 - Bonsoir, Elliot. Bonsoir, Geoffroy.
00:08 - Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du JDD, est avec nous, bien sûr.
00:12 Est-ce que vous allez bien, Philippe de Villiers ?
00:14 - Très, très bien.
00:15 - On a une émission passionnante qui nous attend ce soir.
00:18 - Oui.
00:18 - Avec des thèmes, je dirais, qui vont nous plonger dans l'histoire.
00:26 On parlera dans quelques minutes d'Alain Finkielkraut, par exemple.
00:29 On ne dit rien, mais on a plein de choses.
00:32 On parlera d'amour, peut-être, un peu.
00:34 Vous êtes romantique ?
00:35 - Oui.
00:37 Les chants désespérés sont les chants les plus beaux.
00:39 Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
00:42 - Eh bien, on en parlera dans cette émission.
00:44 Philippe de Villiers, commençons avec la disparition de Robert Badinter.
00:48 Robert Badinter n'est plus.
00:49 L'ancien avocat et ministre de la Justice sous François Mitterrand est décédé
00:53 ce vendredi à l'âge de 95 ans.
00:56 Emmanuel Macron a annoncé d'ailleurs qu'un hommage national
00:59 lui sera rendu.
01:00 Et il fait de Badinter une figure du XXe siècle.
01:03 On écoute le président de la République et on en parle juste après.
01:06 - Je veux d'abord avoir une pensée pour son épouse, sa famille.
01:11 Dire aussi ma peine à titre personnel.
01:16 Je crois que la nation a perdu à coup sûr un grand homme,
01:21 un très grand avocat, un très grand garde des Sceaux,
01:25 qui évidemment a conduit pour notre pays l'abolition,
01:28 mais aussi des réformes importantes du code pénal,
01:31 qui a conduit à transformer au début des années 80 la justice de notre pays.
01:35 Et puis un président du Conseil constitutionnel,
01:37 qui a eu un rôle essentiel à jouer dans la vie de notre démocratie
01:41 durant de nombreuses années.
01:43 C'était aussi pour moi, je dois le dire, un sage au-delà de ses fonctions,
01:49 qui a toujours permis d'éclairer les décisions les plus délicates.
01:53 Un hommage national lui sera rendu.
01:55 - Geoffroy Lejeune.
01:56 Philippe, vous avez bien connu Robert Badinter.
01:58 Quels souvenirs gardez-vous de l'homme ?
02:01 - Alors l'homme, d'abord, il était d'un commerce agréable.
02:04 Moi, j'ai eu l'occasion de parler deux fois avec lui de manière,
02:08 en tête à tête, de manière approfondie.
02:11 Il respectait les gens qui avaient des convictions,
02:13 fût-elle contraire aux siennes.
02:16 C'était un grand avocat dans la tradition des grands avocats,
02:21 maître Isorni, etc., à laquelle se rattache d'ailleurs Dupond-Moriti,
02:26 l'avocat, le grand avocat, acquis à tort.
02:29 Il était un grand juriste, un grand professeur de droit, un fin lettré.
02:37 C'était un grand pénaliste et qui a été marqué,
02:42 comme l'avait d'ailleurs confié, par deux événements dans sa vie.
02:47 Un, au tout début de sa vie, c'est évidemment la rafle,
02:54 le départ de son père, les camps, la peste brune.
03:00 Et puis le second, en 1972, lorsqu'il a échoué devant la cour d'assises
03:12 pour sauver la tête de deux criminels, bon temps, buffés.
03:18 Et il en a fait un livre qui s'appelle "L'exécution".
03:22 Et donc d'où son combat contre la peine de mort.
03:26 Nous sommes, Philippe de Villiers, le 17 septembre 1981,
03:31 Robert Badinter monte à la tribune de l'Assemblée nationale
03:34 pour l'abolition de la peine de mort dans un contexte où les Français,
03:38 sur cette question-là, sont divisés.
03:40 Écoutez son discours à ce moment-là et on en parle après.
03:44 Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue.
03:56 Demain, grâce à vous, il n'y aura plus, pour notre honte commune,
04:04 des exécutions furtives à l'aube sous le denoir dans les prisons françaises.
04:11 Le mot de ministère, c'est le service.
04:14 J'ai le sentiment de l'assumer.
04:18 Demain, c'est l'abolition.
04:22 Législateur français, de tout mon cœur, je vous remercie.
04:28 [Applaudissements]
04:31 Vous avez parlé de l'homme il y a un instant, Philippe de Villiers.
04:34 Quel souvenir gardez-vous de l'homme politique à présent ?
04:39 Je l'ai combattu en lui disant un jour,
04:44 "Vous êtes pour moi l'adversaire de qualité."
04:49 Parce qu'il était à la bonne hauteur, y compris dans ses erreurs, à la bonne altitude.
04:57 Et je l'ai combattu spécialement sur la question de la peine de mort.
05:04 Pourquoi ?
05:05 Parce qu'il y a eu l'abolition de la peine de mort pour les coupables,
05:10 mais il n'y a pas eu l'abolition de la peine de mort pour les innocents.
05:14 Et quand il dit, "Il n'y aura plus la justice qui tue", non.
05:18 Il n'y aura plus la justice qui tue, c'est la rue qui tue.
05:22 En d'autres termes, aujourd'hui, à la suite de cette politique pénale
05:27 qui a été initiée par Robert Bannater,
05:30 rendre hommage, c'est rendre hommage dans la vérité.
05:34 À la suite de cette politique pénale, qui a renversé le code pénal,
05:40 non plus pour protéger les victimes, mais pour protéger les coupables,
05:45 d'une certaine manière,
05:48 les tortionnaires, les malfrats, les tueurs,
05:54 savent qu'ils ne risquent plus la vie, la mort.
06:00 En revanche, tous les Français, eux, savent tous les jours
06:05 qu'ils risquent leur vie, qu'ils risquent la mort,
06:08 et d'ailleurs, ils s'arment,
06:10 puisque l'État n'est plus capable de les défendre.
06:15 Et donc, je trouve que rendre hommage à l'homme,
06:21 au grand homme qu'il a été, aux fins les traits qu'il était,
06:24 à l'homme élégant qu'il était,
06:29 c'est dire la vérité, au moment de son départ,
06:33 sur la situation de la France, qui est en rapport
06:36 avec les décisions qui ont été prises par François Mitterrand en 1981.
06:42 - Vous avez dit, Philippe Devilliers,
06:43 que dans la vie de Robert Bain d'Inter,
06:45 il y avait eu deux moments qui ont façonné son combat.
06:51 Évidemment, la peine de mort, on vient d'en parler,
06:53 et un peu plus tôt, la Shoah et la déportation.
06:57 Il y a 83 ans, jour pour jour,
06:59 d'ailleurs, il y a quelque chose de métaphysique là-dedans,
07:03 le 9 février 1941, Robert Bain d'Inter
07:07 assistait à l'arrestation de son père à Lyon,
07:09 Simon Bain d'Inter, déporté sur ordre de Klaus Barby.
07:14 Robert Bain d'Inter a fait de la lutte contre l'antisémitisme,
07:16 le combat d'une vie, et il nous quitte à un moment,
07:23 à une période où la haine du juif est revenue au premier plan,
07:27 Philippe Devilliers, au premier plan de la Triste Actualité.
07:32 - Je pense que c'était pour lui une souffrance
07:37 d'avoir vécu cette course astrale de l'antisémitisme,
07:44 d'en avoir été l'observateur et la victime.
07:48 C'est-à-dire que dans son enfance,
07:51 il a été confronté à l'antisémitisme de la peste brune,
07:57 et voilà que dans ses derniers jours,
08:00 il est confronté à l'antisémitisme de la peste rouge et verte,
08:06 l'islamo-gauchisme.
08:09 Il faut reconnaître à Robert Bain d'Inter la cohérence.
08:14 Il était très hostile au waukisme, il envoyait les ravages,
08:20 et il y a un point sur lequel je voudrais insister,
08:23 dont personne ne parle.
08:25 Un jour, on s'est rencontrés dans le train,
08:29 et on a parlé,
08:31 et c'était en 2000, 2001, par là.
08:38 Et il m'a dit qu'il était furieusement hostile à l'euthanasie,
08:44 en ajoutant "moi je défends le droit de vivre".
08:48 Donc il y a une cohérence chez lui.
08:51 Et il ne voulait pas qu'on touche au serment d'Hippocrate.
08:56 Je pense qu'aujourd'hui, s'il avait à s'exprimer,
08:58 il ne serait pas d'accord avec l'avortement constitutionnel.
09:02 Voilà. Moi, ce que je dirais simplement,
09:05 puisque sur tous les plateaux de télévision,
09:08 c'est un hommage unanime,
09:12 mais qui n'est pas tout à fait dans la vérité,
09:14 respecter Robert Bannater, c'est oser dire
09:17 qu'on peut avoir sur la question de la peine de mort
09:20 un point de vue différent. Pourquoi ?
09:24 Moi, je connais l'œuvre de saint Thomas d'Aquin.
09:27 Il parle de la légitime défense.
09:28 Je suis frère de soldat, fils de soldat.
09:32 Et pour les soldats, on ne tue pas, jamais.
09:35 On met hors d'état de nuire.
09:37 C'est une notion très différente.
09:41 La violence est un péché, un crime.
09:45 La force est une vertu.
09:47 Et donc, quand on met hors d'état de nuire des criminels,
09:52 parce qu'on sait qu'ils vont recommencer,
09:54 on rend service à la société.
09:56 Et le rôle d'un ministre,
09:58 surtout le rôle du garde des Sceaux,
10:00 c'est de protéger la société.
10:01 Je le dis pour le garde des Sceaux d'aujourd'hui,
10:05 comme pour le garde des Sceaux d'hier.
10:07 Il faut aujourd'hui renverser le code pénal.
10:12 Il faut le retourner, le remettre à l'embroi,
10:15 avant ce qu'on appelait la défense sociale nouvelle,
10:18 qui a considéré que c'était la société qui était coupable.
10:22 Voilà, vous savez, en fait, on est gouverné par des Rousseauistes.
10:25 Vous savez, Rousseau disait "l'homme n'est bon,
10:28 mais c'est la société qu'il déprave".
10:31 Conscience, conscience, instinct divin,
10:35 immortelle et céleste voix, etc.
10:37 Non, conscience, conscience, non.
10:40 La conscience personnelle ne suffit pas.
10:42 Si on veut que la société protège les plus faibles,
10:45 ceux qui n'ont pas les moyens de se défendre,
10:48 il faut un code pénal qui donne clairement la direction,
10:53 la protection des victimes, la protection des innocents.
10:57 Dans l'actualité, Philippe Devilliers, cette semaine,
11:00 il y a eu l'hommage aux 42 victimes françaises du 7 octobre
11:03 par les terroristes du Hamas.
11:04 Rappelons que trois de nos concitoyens sont toujours portés disparus
11:08 ou faits prisonniers.
11:09 Avant de revenir sur le discours du président de la République,
11:13 parlons du lieu où s'est tenu l'hommage, ô combien symbolique,
11:17 aux Invalides.
11:18 Pourquoi les Invalides, Philippe Devilliers ?
11:21 Je crois que c'est une bonne idée.
11:25 Les Invalides, la Cour des Invalides,
11:29 elle a quelque chose de grandiose, de hiératique dans son classicisme
11:35 et en même temps de l'intime.
11:38 Et quand on entend le tambour millénaire résonner,
11:42 un seul tambour suffit à mettre en ban l'imaginaire.
11:47 Et l'imaginaire nous conduit à celui qui a créé l'hôtel des Invalides.
11:51 C'est Louis XIV.
11:53 Et pourquoi il a créé l'hôtel des Invalides ?
11:55 C'est fascinant.
11:56 Parce qu'il voulait que ses soldats, en particulier blessés,
12:01 estropiés, qui s'étaient battus pour la France,
12:04 aient un palais.
12:06 Et il voulait que l'hôtel des Invalides soit un hospice palatial
12:11 qui fût le plus beau palais du royaume.
12:17 Et c'est pour ça qu'il a choisi Ardouin Mansart.
12:20 Et moi, je pensais en regardant les images de cette belle cérémonie émouvante
12:26 qu'une nation qui choisit pour la vieillesse de ses armées des palais
12:38 est une nation qui porte la puissance du glaive
12:45 et en même temps le sceptre des arts.
12:48 Le discours à présent d'Emmanuel Macron,
12:50 et plus précisément lorsque le chef de l'État a parlé de toute une France
12:54 qui était endeuillée le 7 octobre.
12:57 On écoute.
12:58 Il était 6 heures et le Hamas lança par surprise
13:06 l'attaque massive et odieuse,
13:10 le plus grand massacre antisémite de notre siècle.
13:14 Nous sommes 68 millions de Français
13:17 endeuillés par les attaques terroristes du 7 octobre dernier.
13:21 Geoffroy Lejeune.
13:22 Est-ce que ce chiffre, 68 millions de Français,
13:24 vous a fait sursauter ?
13:25 Est-ce qu'il est faux ?
13:26 Il est faux.
13:32 C'est dommage parce qu'il y avait un certain lyrisme
13:35 dans son discours qui a touché les familles.
13:39 Et le temps que je mets à vous répondre,
13:41 c'est parce que j'hésite,
13:42 parce que c'est d'abord une cérémonie pour les familles.
13:47 Mais on peut faire quand même quelques réflexions.
13:51 68 millions à l'unisson, non c'est faux.
13:57 C'est faux parce que, hélas,
14:00 à cause des gouvernements successifs,
14:02 depuis 40 ans, depuis 50 ans,
14:05 on a une contre société par rapport à la société.
14:08 C'est-à-dire qu'on a deux sociétés, côte à côte,
14:13 qui ne se réjouissent pas en même temps,
14:16 qui ne rient pas en même temps,
14:19 qui ne pleurent pas en même temps,
14:21 qui n'ont pas les mêmes morts,
14:24 qui n'ont pas les mêmes souffrances,
14:25 qui n'ont pas le même imaginaire,
14:26 qui ne vibrent pas en même temps.
14:29 Comme s'il y avait deux nations dans la même.
14:33 Et donc, elle est là, l'urgence.
14:36 Et pourquoi la cacher ?
14:38 Moi, ce qui m'a frappé dans son discours,
14:40 c'est qu'il manquait le mot France et le mot Israël.
14:43 L'État d'Israël, la France.
14:45 Il parle des 68 millions de Français.
14:49 Il y a aussi la France.
14:52 Et il a manqué un autre mot.
14:54 Il a parlé de la barbarie.
14:57 Pourquoi il n'a pas dit islamiste ?
15:00 Alors bon, j'en ai parlé avec William Golnadel,
15:04 mon ami William Golnadel,
15:05 qui m'a dit "oui, mais il a parlé du Hamas, c'est vrai".
15:08 Mais bon, ça aurait pu être plus net.
15:10 Cela dit, moi, ce que je retiens,
15:13 c'est que c'était une cérémonie aux Invalides,
15:16 qui était solennelle, qui était belle, qui était sobre.
15:20 Et pour les familles, c'était capital.
15:23 Même s'il est venu tard, il y a eu la cérémonie, direct.
15:29 Il n'était pas les bienvenus, Philippe de Villiers,
15:31 mais ont tout de même assisté à l'hommage.
15:32 Je parle de la France insoumise.
15:35 Une nouvelle séquence, là aussi extrêmement forte,
15:37 lorsque le député, Aléphie-Emerick Caron,
15:40 arrive aux Invalides sous les U.S. et du public.
15:44 Nous sommes ici pour rendre hommage aux victimes françaises
15:47 des attaques terroristes du 7 octobre.
15:49 Ce n'est pas le lieu de déclencher des polémiques,
15:53 de demander des explications.
15:55 En ce qui me concerne, j'invite toutes celles et tous ceux
15:57 qui considéraient que je n'étais pas ici
16:01 à réentendre tout ce que j'ai pu déclarer tout le 7 octobre.
16:04 Bué à l'extérieur, interpellé à l'intérieur des Invalides,
16:07 le député Meyer Habib d'ailleurs,
16:09 sermonne Manuel Bompard,
16:11 lui rappelant qu'il n'avait aucune dignité,
16:13 car les familles ne voulaient pas de la France insoumise.
16:16 Manuel Bompard qui embrassera juste après Jordan Bardella.
16:19 Philippe Devilliers n'est-ce pas un symbole lorsque Meyer Habib,
16:22 député, rappelons-le, franco-israélien, reprimande
16:24 pour sa présence la France insoumise
16:26 et accueille chaleureusement Jordan Bardella
16:29 du Rassemblement National ?
16:32 Ben oui, comme on dit au rugby, la mêlée a tourné.
16:36 C'est vraiment une image qui parle,
16:39 et qui est très éloquente.
16:42 Je vais vous dire, quand je vois Emmerich Caron,
16:45 vous savez à quoi je pense ?
16:46 Non.
16:48 À Jean-Paul Sartre qui se vante d'être allé pisser
16:53 sur la tombe de Châteaubroyant à Saint-Malo.
16:58 Ou encore de Jonathan,
17:02 qui avait versé des larmes de crocodile
17:08 devant toutes les télévisions.
17:09 Jonathan Daval.
17:11 Jonathan Daval, voilà.
17:13 Après avoir tué sa femme.
17:16 C'est au-delà de supportable.
17:18 J'irais cracher sur vos tombes.
17:21 Si je me permets, personne n'a réussi à répondre à la question
17:24 pourquoi sont-ils venus ?
17:25 Est-ce que vous avez une explication ?
17:26 Oui, une explication.
17:28 Ce n'est pas l'indécence, c'est pire, c'est le cynisme.
17:31 En fait, ils ont deux électorats, c'est tout bête,
17:35 et ils s'aperçoivent qu'ils sont en train de perdre
17:38 l'ancienne électorat.
17:39 L'ancienne électorat, c'est l'ancienne gauche des vieux blancs.
17:43 Pour parler comme pour les petits blancs.
17:44 Il y a les vieux blancs de la gauche socialiste
17:47 mitterrandienne qui étaient encore là.
17:49 Et ils sont en train de se carapater.
17:53 Donc en fait, c'est un ajustement.
17:57 Il y a un petit côté attrape-tout chez Mélenchon.
18:00 On attrape les nouveaux électeurs, Terra Nova,
18:03 mais on ne veut pas perdre quand même les anciens,
18:05 les très anciens, parce que c'est quand même le fond,
18:08 le fond de commerce électoral.
18:10 Voilà pourquoi ils ont fait ça.
18:12 C'est encore plus misérable qu'on ne peut l'imaginer.
18:16 Philippe Devilliers, parlons de l'actualité judiciaire à présent
18:19 liée à un homme politique, François Bayrou.
18:21 Le parquet a décidé de faire appel de sa relaxe
18:24 dans l'affaire des assistants parlementaires européens.
18:27 On repart donc pour un round judiciaire.
18:29 Le bras de fer dure, rappelons-le, depuis sept ans.
18:33 Je vous propose d'écouter François Bayrou.
18:34 C'était au sortir de cette décision de relaxe mardi.
18:39 Pour moi, évidemment, c'est un cauchemar de cette année
18:45 qui vient de s'achever par une décision
18:50 sans contestation du tribunal.
18:52 Je pense au gâchis financier, qui est très important,
18:58 et je pense au gâchis humain.
19:01 Et de tout cela, évidemment, la décision du tribunal
19:05 donne une lecture qui est une négation d'accusations
19:14 qui durent depuis des années et des années.
19:16 Geoffroy Lejeune.
19:17 On a un peu de mémoire avec Eliott,
19:19 et on en a parlé cette semaine.
19:20 Au moment où le procès a débuté,
19:22 vous nous avez dit ici sur ce plateau,
19:24 je ne veux même pas commenter ces histoires,
19:26 c'est la guerre entre les politiques et les juges,
19:27 il sera relaxé.
19:28 Qu'est-ce que vous avez pensé de cette relaxe et de l'appel du parquet ?
19:34 Il n'y a aucun enrichissement personnel, je le souligne.
19:38 Je connais bien François Bayrou.
19:40 On n'a pas toujours été d'accord, notamment sur la question européenne,
19:43 mais c'est un homme honnête.
19:46 Je vais vous dire ce que je pense.
19:48 Je repense à Richelieu en cet instant.
19:52 Richelieu qui disait à Louis XIII,
19:55 "Sire, laissez dormir la grosse bête."
20:01 C'est le parlement des juges, la grosse bête.
20:03 Il ne faut pas les réveiller.
20:04 Il ne faut réveiller ni la toge ni l'hermine.
20:09 Sous-entendu, laissons-les là où ils sont,
20:12 sinon ils vont prendre le pouvoir.
20:15 Et j'ajouterai le mot de Montesquieu,
20:17 les juges ne sont que la bouche de la loi.
20:22 Ce n'est pas un pouvoir, c'est une autorité.
20:24 Et bien c'est fini.
20:26 Ils ont pris le pouvoir.
20:28 Ils ont pris le pouvoir, il suffit de regarder les derniers événements.
20:32 Le Conseil constitutionnel se permet de vider une loi sur l'immigration de tout son contenu.
20:38 Les juges, la loi.
20:42 Le Conseil d'État et la Cour européenne des droits de l'homme
20:46 nous forcent à rapatrier un ouzbek, un terroriste,
20:50 apprenti terroriste.
20:53 Les juges.
20:56 Le parquet national financier cherche à se faire des politiques.
21:01 C'est la chasse à l'homme.
21:03 Et en plus maintenant, il est relaxé, François Bayrou,
21:06 mais il y a un appel du parquet.
21:11 Alors les juges ont pris le pouvoir.
21:12 Alors ils ont pris le pouvoir à Bruxelles,
21:17 sous l'impulsion de Robert Lecour,
21:20 vous ne connaissez peut-être pas ce nom long,
21:21 mais c'est l'ancien président de la Cour de justice qui a eu ce mot.
21:26 Pour exhorter les juges à prendre le pouvoir,
21:28 il a dit "il faut que la jurisprudence serve à quelque chose".
21:30 C'est quoi la jurisprudence ?
21:32 Le droit est porteur de charges dynamiques à effet différé.
21:36 Oh qu'en termes galants ces choses là sont dites.
21:40 Donc ils ont pris le pouvoir,
21:41 c'est-à-dire qu'il a invité les juges européens à devenir des courts suprêmes
21:47 et le pouvoir a été pris par le Conseil d'État,
21:51 par les courts suprêmes chez nous,
21:52 Conseil constitutionnel, Conseil d'État,
21:56 dans les conditions que vous voyez.
21:59 Si le pouvoir politique ne s'impose pas par rapport à cet état de droit,
22:06 tout ira de mal en pire parce que le pouvoir n'a plus le pouvoir.
22:10 Plutôt que l'état de droit, il faut le droit de l'État.
22:13 Parce que le droit de l'État, c'est le droit de l'État de protéger les citoyens.
22:17 La publicité, on revient dans un instant.
22:19 Vous avez parlé de chasse à l'homme, Philippe Devilliers.
22:22 On reviendra sur cette expression dans un instant après la publicité.
22:25 A tout de suite.
22:25 De retour sur CNews pour la suite de Face à Philippe Devilliers.
22:34 Philippe Devilliers et Geoffroy Lejeune.
22:36 Juste avant la publicité, Philippe, vous avez employé une expression,
22:39 la chasse aux sorcières, lorsqu'on revenait sur ces bras de fer
22:43 entre la justice et les hommes politiques.
22:45 Il s'avère que le 9 février est une date symbolique
22:47 puisque c'est l'anniversaire du maccartisme.
22:50 9 février 1950, un sénateur américain, Joseph McCarthy,
22:54 brandit une liste de noms de fonctionnaires
22:56 les présentant comme des communistes notoires.
22:59 Se lance en pleine guerre froide la fameuse chasse aux sorcières aux États-Unis.
23:04 Alors ce qui est intéressant, Philippe, c'est de savoir si 74 ans plus tard,
23:09 on est face à une nouvelle forme de maccartisme et de chasse aux sorcières.
23:14 La première venait de la droite, la deuxième elle vient de la gauche.
23:17 Mais en fait, McCarthy c'est donc 1950.
23:26 Ma vie aura été bercée, si l'on peut dire, par trois religions laïques
23:34 qui venaient toutes du côté de la gauche totalitaire.
23:39 Donc la première religion, c'était le stalinisme auquel s'opposait le maccartisme
23:45 qui voyait des communistes partout.
23:46 Mais en réalité, les communistes, il y en avait quand même pas mal.
23:49 Tout le milieu intellectuel était stalinien.
23:52 Je me souviens d'une conversation avec Yves Montand au Puy du Fou
23:56 où il m'a dit "moi j'étais longtemps, trop longtemps stalinien".
23:59 On ne voulait pas voir ce qu'on voyait.
24:01 Et le 5 mars 1953, il y a eu la mort de Staline, il y a eu une minute de silence.
24:10 Le président Édouard Harriot a fait taire toute l'Assemblée.
24:14 Il n'y a que deux députés qui ont refusé de se lever.
24:20 Donc ça c'est le stalinisme, c'est-à-dire qu'il y avait le camp du bien et le camp du mal.
24:24 Le camp du mal, c'était l'Occident et le camp du bien, c'était Staline à l'époque.
24:31 Donc c'était géographique.
24:34 Après la géographie s'est déplacée.
24:36 Deuxième glaciation que j'ai connue,
24:39 deuxième glaciation intellectuelle et politique, le maoïsme,
24:43 où là s'ajoutait un élément religieux, l'homme générique avec Mao, la révolution culturelle.
24:48 Tous les intellectuels étaient maoïstes.
24:52 C'était la nouvelle terre de promission.
24:55 C'était toujours géographique.
24:57 Il y avait le camp du bien et le camp du mal.
25:00 Et puis est arrivé sur le tard le wokis, la religion wokis.
25:05 C'est une religion, sauf qu'il n'y a plus de terre de promission, il n'y a plus de grand soir.
25:09 Et là c'est plus horizontal, c'est vertical.
25:13 Il y a les opprimés, les oppresseurs.
25:16 Les oppresseurs sont caractérisés par le sexe, la race.
25:23 En fait, c'est l'Occident, coupable d'esclavagisme, de colonialisme,
25:28 de racisme systémique, le privilège blanc.
25:32 Et cette religion, elle est en train de tout emporter aux États-Unis,
25:37 jusqu'à la constitution de 1787, les pères fondateurs.
25:41 Et elle débarque depuis quelques temps en Europe.
25:45 Elle arrive en France, notamment à l'école avec les drag queens, etc.
25:51 On va y faire face, il faudra y faire face.
25:53 Mais cette nouvelle religion, elle peut tout emporter.
25:58 Hélas.
25:59 - Philippe Devilliers, parlons à présent de l'actualité politique,
26:03 de la suite du remaniement.
26:06 Alors, pour être très honnête, je n'ai pas tout compris.
26:09 Un mois et puis s'en va pour Amélie Houdea Castera,
26:11 qui quitte le ministère de l'Éducation nationale,
26:13 et qui sera remplacée par l'ancienne garde des Sceaux.
26:15 Nicole Belloubet, en un an et demi,
26:18 elle devient la quatrième ministre de l'Éducation nationale.
26:21 Il s'avère que Nicole Belloubet ne partageait pas forcément
26:25 les positions d'un Gabriel Attal concernant le port de la blouse.
26:30 Par exemple, sortir du cadre rigide du cours magistral,
26:33 laisser du temps de l'autonomie aux jeunes,
26:34 ménager le droit à l'erreur dans le processus d'apprentissage.
26:37 Voilà ce qu'elle a pu dire.
26:38 Moderniser les supports en considérant les possibilités
26:40 offertes par le numérique au prisme de leur intérêt pédagogique.
26:44 Les fariboles sur la restauration de l'autorité ou le port de la blouse.
26:50 Nicole Belloubet, Philippe Devilliers, est-elle proche de Pape Ndiaye
26:56 ou de Gabriel Attal ?
26:58 La réponse est dans la question.
27:01 Je retiendrai simplement une chose que peut-être les Français
27:04 qui nous regardons oublient.
27:06 Pendant le Covid, on enferme tous les Français.
27:13 Et pendant qu'on enferme tous les Français,
27:14 elle libère les gardes des sceaux, elle libère 12 000 prisonniers.
27:19 Et le taux de la crémanité, Eugénie Bastia le rappelait ce matin,
27:23 je crois, a bondi dans des proportions considérables.
27:28 Voilà, elle est contre l'autorité, elle est contre l'uniforme
27:31 et elle est contre les cours magistraux.
27:33 Donc on est mal barré, vous voyez.
27:36 Et quand j'étais petit, il y avait le préveil.
27:39 Et au préveil, il y avait le manège.
27:43 Et on attendait, puis on montait sur les chevaux de bois.
27:47 Et comme moi, j'avais le bras long à l'époque,
27:51 je décrochais plus facilement que les autres
27:53 pour avoir un tour gratuit, le polychinal.
27:55 Là, on a décroché le polychinal Pape Ndiaye avec Belloubet.
27:59 Puisqu'on parle de l'éducation nationale, Philippe Devilliers,
28:01 je vous propose une réflexion d'Alain Finkelkraut.
28:03 C'était dimanche dernier sur les antennes de CNews
28:06 avec Sonia Mabrouk et Mathieu Bocquete.
28:09 Écoutez le philosophe.
28:11 - Vous savez comment s'appelait le ministère de l'éducation nationale ?
28:15 Il y a longtemps déjà,
28:17 ministère de l'instruction publique et des beaux-arts.
28:20 Moi, j'aimerais bien un ministère de l'instruction publique et des beaux-arts.
28:24 C'est quand même mieux qu'un ministère de l'éducation nationale
28:27 et des Jeux olympiques.
28:29 Et quand le ministère de l'instruction publique a changé de nom
28:35 pour être ministère de l'éducation nationale,
28:37 il avait en charge les beaux-arts, la rue de Valois.
28:41 Et Jean Zay, ministre de l'éducation nationale,
28:43 avait dans son bureau,
28:45 ministre de l'éducation nationale du Front populaire de la gauche,
28:48 des tableaux magnifiques de bon art.
28:50 Parce qu'il adorait se peindre.
28:52 Mais c'est à cet état d'esprit-là
28:56 que j'aimerais que l'on revienne.
28:58 Geoffroy Lejeune.
29:00 Est-ce que l'ancien secrétaire d'État à la culture que vous êtes, Philippe,
29:04 est lui aussi nostalgique du ministère de l'instruction et des beaux-arts ?
29:07 Oui.
29:09 Et je vais vous faire une confidence.
29:12 Quand je suis arrivé au ministère,
29:14 mon livre de chevet, c'était "La défaite de la pensée"
29:17 d'Alain Finkielkraut.
29:20 Et je me souviens que dans ce livre, il confesse sa crainte du face à face.
29:25 Je cite "du face à face terrible et dérisoire, du fanatique et du zombie".
29:31 On y est.
29:32 En fait, il s'est élevé le premier parce que c'est un visionnaire, Alain Finkielkraut.
29:36 C'est un écorchéviste qui porte les souffrances du monde,
29:39 parce que c'est un homme sincère d'une grande profondeur.
29:43 Et c'est un visionnaire lucide.
29:47 Il a été le premier à dire non au circus langues tout culturel
29:52 et non au "apprendre à apprendre", le slogan "apprendre à apprendre",
29:55 où on finit par désapprendre de ce qu'on a appris.
29:59 En fait, le tout culturel, c'est le passage du chef d'œuvre au témoignage,
30:03 de l'esthétique à l'anthropologie.
30:06 Alors que le mot culture devrait être réservé à toutes les manifestations de l'esprit
30:13 portées par un sens et pétries d'une intention esthétique.
30:17 Le fait de réunir l'instruction publique et les beaux-arts dans le même ministère,
30:22 ça répond à un défi de notre temps.
30:23 Quel est le défi de notre temps ?
30:25 Si la culture, c'est l'esprit de finesse des sociétés,
30:29 alors il est urgent de retrouver le goût français.
30:33 Et la réunion de la culture et de l'école dans le même ministère
30:37 permettrait de refaire un peuple amateur de l'art, un peuple amoureux,
30:43 un peuple qui retrouve le goût français.
30:46 Comment ? Par l'éducation artistique à l'école, comme l'ont fait certains pays.
30:50 Comment ? Par l'éducation artistique.
30:53 En retrouvant la fibre de Jules Ferry,
30:55 c'est-à-dire en refaisant pour les disciplines de la sensibilité
31:00 ce que Jules Ferry a fait pour les disciplines de la connaissance,
31:03 c'est-à-dire l'enseignement d'histoire de l'art pour que les enfants s'éveillent
31:07 à la sédimentation historique,
31:10 l'apprentissage d'une discipline pour qu'ils s'éveillent à l'émotion artistique
31:15 et enfin la fréquentation des chefs-d'œuvre
31:18 pour qu'ils s'éveillent à l'idée du discernement.
31:22 La culture, c'est la hiérarchie des valeurs distinctives.
31:27 Espérons que ça arrive aux oreilles de la nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
31:32 Nicole Belloubet.
31:34 Parlons à présent d'une actualité bien plus lourde
31:38 et revenons ensemble sur l'attaque au couteau aux gares de Lyon samedi dernier.
31:41 Une information judiciaire pour tentative d'assassinat aggravée a été ouverte cette semaine.
31:46 Le suspect est un Malien de 32 ans.
31:48 Arrivé en Italie en 2016.
31:50 Et très rapidement, Philippe Defilier, son déséquilibre mental
31:53 a été mis en avant par de nombreux médias.
31:56 Et très peu ont relayé ces vidéos qu'il postait avant l'attaque
32:00 sur les réseaux sociaux et notamment sur TikTok,
32:03 dans lesquelles il faisait de la France l'ennemi de l'Afrique.
32:07 On réécoute son discours et on en parle juste après.
32:12 Je ne suis pas français.
32:15 Je ne rêve pas d'être français.
32:17 Je n'aime pas la France.
32:19 Je déteste tous les français.
32:22 J'ai ma propre raison d'ignorer la France.
32:27 Car c'est les français qui m'ont privé mon droit de vivre.
32:34 C'est les français qui m'ont ôté ma dignité.
32:37 C'est les français qui ont volé mes biens.
32:42 C'est les français qui ont pillé de A à Z tout mon pays,
32:47 tout mon continent.
32:49 C'est les français qui ont pris en otage mes grands-parents
32:53 pour l'esclavage.
32:57 Est-ce que cette attaque à la gare de Lyon,
32:59 c'est un fait divers ou est-ce que c'est le premier attentat décolonial ?
33:04 C'est un cas d'école.
33:07 On y trouve les trois éléments du cas d'école.
33:13 Le premier élément, c'est évidemment les problèmes psychiques.
33:21 Vous savez que dans les pays communistes,
33:23 je parlais de Staline tout à l'heure, avec Staline,
33:26 Sol Genshin m'a raconté, les dissidents étaient considérés comme fous.
33:30 On a dit Sol Genshin est fou.
33:33 En d'autres termes, dans les régimes totalitaires,
33:36 la folie est une charge accusatoire.
33:43 Et dans le régime que Mathieu Bocoté a appelé génialement
33:47 le laboratoire du paradis diversitaire,
33:51 la folie est une excuse absolutoire.
33:55 Donc la psychiatrisation va dans le sens inverse.
33:59 Et pourquoi ?
34:02 C'est ça la question qu'il faut se poser.
34:04 Parce que si le criminel est fou, il est seul.
34:11 S'il est fou, ce n'est pas un problème idéologique.
34:14 S'il est fou, ça n'a aucun lien avec l'immigration de masse.
34:19 S'il est fou, c'est un fait divers.
34:23 Et donc la psychiatrisation du crime,
34:30 c'est le biais qu'a trouvé le cercle de la raison
34:34 pour dire "circuler, il n'y a rien à voir".
34:35 Alors après, deuxième élément, Schengen, on y est.
34:41 Vous avez voulu Schengen ?
34:42 Vous avez Schengen, il n'y a plus de frontière.
34:45 Vous vous rendez compte que j'ai relu un papier dans lequel il est dit
34:48 "la fin des frontières sera un levier d'archimède
34:51 pour la sécurité des Français".
34:53 Ils se foutent de notre gueule.
34:56 Et puis troisièmement, c'est le discours.
35:02 Vous vous rendez compte que le discours,
35:04 il a fallu les réseaux sociaux pour qu'on sorte le discours.
35:07 Sur TikTok, il a 48 000 "followers".
35:11 Vous le dites bien, je suis jeune.
35:16 Et alors là, il y a les éléments, les ingrédients du franco-cide,
35:24 la haine de la France, le racisme anti-blanc
35:27 et le pan-africanisme décolonial.
35:31 Voilà, donc on est devant un cas d'école.
35:34 Et que fait la justice ? Et que font les gouvernants ?
35:38 Rien.
35:39 En espérant, et la presse ?
35:42 Ah non, non, c'est un fait divers.
35:44 J'ai répondu à votre question.
35:45 Ce n'est pas un fait divers, c'est évidemment un fait de société.
35:49 Philippe Devilliers, vous en avez parlé,
35:50 mais à travers cette nouvelle attaque,
35:52 il y a la question de nos frontières.
35:54 Comment un homme aussi dangereux peut-il venir sur notre sol
35:58 comme une personne lambda, comme vous et moi ?
36:00 L'espace Schengen a été l'un de vos nombreux combats.
36:03 Vous avez alerté sur ces dangers.
36:05 Et un "face à Philippe Devilliers sans archive"
36:08 n'est pas vraiment un Philippe Devilliers,
36:11 bien une émission.
36:12 C'est pour ça qu'on va se replonger sur l'un de vos débats.
36:14 C'était en 1995.
36:17 Vous étiez face à l'ancien président du mouvement des radicaux de gauche,
36:21 Jean-François Orry.
36:23 Écoutez, c'était en 1995.
36:26 Dans la nuit du 25 ou 26 mars, nos gouvernants vont,
36:33 soutenus en cela par beaucoup de gens,
36:36 hélas, vont démanteler toutes nos postes frontières,
36:41 toutes nos frontières terrestres.
36:43 Moi, je me dis que c'est de la folie.
36:44 J'ai ici les rapports de la douane,
36:48 les rapports du commissaire Broussard sur l'immigration clandestine,
36:53 quand on voit ce qui se passe aujourd'hui en Europe.
36:56 Je ne veux pas que la France devienne la plaque tournante de la drogue,
37:00 et notamment du cannabis, puisque aux Pays-Bas,
37:03 le cannabis est une culture nationale...
37:05 Attendez, attendez.
37:07 Deuxièmement, je ne veux pas que la France devienne
37:11 la plaque tournante du trafic du plutonium.
37:13 Je ne veux pas que la France devienne la plaque tournante du terrorisme.
37:16 Vous imaginez, quand on va supprimer nos frontières,
37:19 que nos frontières sud seront gardées par le sud du Portugal
37:23 et le sud de l'Espagne.
37:25 Quand on voit ce qui se passe à l'occasion de la venue en France
37:27 de Salman Rushdie, quand on voit ce qui se passe en France
37:31 avec le terrorisme, c'est une folie.
37:35 Le terrorisme prospère sur le terreau de l'immigration clandestine,
37:39 le terrorisme islamique, c'est un des dangers devant lesquels nous sommes.
37:43 J'ai ici un chiffre pour revenir au problème des saisies de drogue.
37:47 Attendez, sur les saisies de drogue,
37:49 vous voulez nous parler de l'immigration, en réalité,
37:51 vous ne nous parlez pas de chenille, ni du terrorisme,
37:53 mais vous voulez nous parler de l'immigration musulmane,
37:57 arabe et africaine.
37:59 Voilà de quoi vous voulez parler, parce que vous voulez flatter
38:02 certaines peurs que vous avez contribué à créer dans l'opinion.
38:04 – Sans commentaire ?
38:06 Vous avez voulu flatter certaines peurs, Philippe de Villiers ?
38:09 – Le seul commentaire qu'on pourrait faire,
38:10 c'est où est donc cette classe politique qui s'est trompée pendant 40 ans
38:16 et qui est encore sur le forum.
38:20 – Dans l'actualité également cette semaine, très rapidement,
38:23 Philippe de Villiers, on a parlé de la parentalité en politique
38:26 après une sortie polémique de Guillaume Pelletier
38:30 au micro de Sonia Mabrouk, qui a dit ne pas supporter,
38:33 voir des hauts responsables qui sont sans enfants,
38:35 citant Jordan Bardella, François-Xavier Bellamy ou encore Gabriel Attal.
38:40 Ce que je vous propose, c'est qu'on, comme à chaque fois,
38:41 on prenne un peu de hauteur, qu'on mette de côté la sortie
38:44 de Guillaume Pelletier pour parler du fond.
38:48 Et le fond, c'est de savoir si on peut être un bon politique
38:53 sans avoir d'enfants.
38:55 – Alors, moi j'ai connu des politiques qui n'avaient pas d'enfants,
39:00 qui étaient célibataires, après Montmarcelin,
39:03 le ministre de l'Intérieur en mai 68,
39:05 qui était mon voisin, président du conseil général du Morbihan,
39:08 qui était un homme remarquable,
39:10 qui a donné toute sa vie pour l'État, pour la France.
39:14 Mais j'ajoute que le fait d'avoir des enfants, c'est un plus.
39:19 Pourquoi ? Parce que ça permet de se projeter, tout simplement.
39:22 Et si on réfléchit bien,
39:25 jadis, que ce soit sous la forme impériale ou royale,
39:29 il y avait le souverain.
39:31 Et si le souverain n'avait pas d'enfants, c'était un drame.
39:35 Vous savez, quand la reine de France n'avait pas d'enfants,
39:42 on priait et Louis XIII a fait le vœu de Louis XIII pour avoir un enfant.
39:47 Et l'enfant est né le 5 septembre 1638, ça a été la liesse.
39:51 Il s'appelait Louis Dieu Donné, le futur Louis XIV.
39:55 Maintenant, la souveraineté a changé de main.
39:57 Mais le problème est le même.
39:59 Avant, c'était le souverain.
40:00 Si le souverain n'avait pas d'enfants, c'était un drame.
40:02 Il fallait la postérité pour avoir la prospérité.
40:05 Maintenant, le souverain, c'est nous tous.
40:08 Mais si le souverain n'a pas d'enfants, qu'est-ce qui se passe ?
40:11 C'est le vide.
40:13 Et c'est ce qui est en train de nous arriver.
40:15 Donc, je suis étonné qu'il y ait une telle polémique sur un propos de bon sens
40:20 tenu par Guillaume Pelletier.
40:23 Il est important que le souverain ait des enfants.
40:27 Et j'ajoute ceci, si on réfléchit bien.
40:30 Finalement, l'enfant, c'est la seule réponse non métaphysique
40:35 que l'homme ait trouvé pour s'opposer à la mort.
40:39 - Il nous reste exactement 2 minutes 50, Philippe Devilliers.
40:43 Et parfois, on a un temps d'avance, vous savez, vous avez un temps d'avance.
40:48 Et donc, la semaine prochaine, il y a le 14 février.
40:52 Le 14 février, vous savez, c'est la Saint-Valentin.
40:55 Est-ce que vous avez un souvenir, Philippe Devilliers, d'une Saint-Valentin ?
41:01 - Oui, c'est vraiment une coïncidence.
41:02 Mais le 14 février 2007, c'est la sortie de la Maume pour la Saint-Valentin.
41:12 Je me précipite pour aller voir ce film qui, en fait,
41:15 raconte l'histoire déchirante d'une chanson mythique.
41:21 Cette chanson mythique, en fait, elle illustre l'aveu poignant de Madame de Stal
41:29 qui court après l'empereur, qui n'arrivera pas à le retenir,
41:33 et qui dit ceci, "la gloire et le deuil éclatent du bonheur".
41:38 La gloire, ils l'ont toutes les deux.
41:40 Elle, Edith, sur la scène, avec cette voix qui est comme un long sanglot
41:49 qui aurait ses pudeurs.
41:52 Et lui, sur le ring, où il a gagné son titre de champion du monde des points moyens,
41:56 on dit de lui qu'il a des mains d'argile.
42:01 La gloire, c'est l'Amérique en ce temps-là.
42:05 C'est l'Amérique qui adoube les champions et les artistes.
42:11 La gloire, ils sont allés la chercher en Amérique.
42:14 Elle triomphe à New York et lui est allé chercher son titre, ses galons, en Amérique.
42:24 Il s'apprête à la rejoindre, elle le réclame.
42:28 Elle est elle-même réclamée par le public new-yorkais tous les soirs
42:34 parce qu'elle a une nouvelle chanson qu'elle a écrite pour lui.
42:39 Cette chanson, c'est un tressaillement brûlant de lave incandescente.
42:47 Si un jour la vie t'arrache à moi,
42:55 si tu meurs et que je suis loin de toi,
42:58 peu m'importe si tu m'aimes,
43:03 peu m'importe si tu m'aimes,
43:05 car moi aussi je mourrai près de toi.
43:12 L'histoire de cette chanson est incroyable
43:14 puisque le lendemain du triomphe de New York,
43:19 elle appelle Marcelle Serdan et elle lui dit "Viens".
43:25 Elle est consumée par le feu de l'impatience
43:30 et il dit "Je prends le bateau".
43:31 Non, pas le bateau, l'avion.
43:33 Il n'y a plus de place.
43:34 Il y a un couple qui se désiste.
43:36 Ils montent à bord et une fois qu'il est à bord, l'avion va se crasher.
43:43 Elle est anéantie.
43:45 En fait, les paroles de la chanson se réalisent.
43:48 C'est une résonance tragique.
43:51 Elle ne se remettra jamais
43:54 et elle finira par quelques mots d'une chanson
43:58 qui sont les mots d'une chanson magnifique.
44:02 Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu,
44:05 laissez-le moi encore un peu, mon amoureux.
44:12 Merci Philippe de Villiers.
44:13 Ce que je vous propose, c'est qu'on termine cette émission
44:16 sur ces notes de musique de l'hymne à l'amour
44:20 avec Geoffroy Lejeune.
44:23 Merci à tous les deux.
44:25 C'est un grand romantique en fait, Philippe de Villiers.
44:27 C'est vrai que c'est la musique la plus écoutée
44:30 pendant la Saint-Valentin, l'hymne à l'amour.
44:32 Non mais l'hymne à l'amour et "Ne me quitte pas",
44:36 c'est au-dessus de tout.
44:38 Rendez-vous dans un instant pour la suite de nos émissions
44:42 et bien sûr lors des pros.
44:44 À la semaine prochaine Philippe de Villiers.
44:46 Merci Eliott.
44:47 Et bonne Saint-Valentin Philippe.
44:48 Et bonne Saint-Valentin.
44:49 [Musique]

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