• il y a 8 mois
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

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Transcription
00:00 Quasiment 19h30 sur CNews.
00:04 Merci d'être avec nous pour Face à Philippe de Villiers.
00:08 Cher Philippe, bonsoir.
00:09 Bonsoir Ayot.
00:10 À Week-end Pascal.
00:12 Bonsoir Geoffroy Lejeune, bien sûr.
00:14 Mais à Week-end Pascal, émission exceptionnelle,
00:16 je le dis aux téléspectateurs, nous sommes tous les trois jusqu'à 20h30,
00:21 sans la moindre publicité.
00:23 Donc pendant une heure, on va décrypter, décoder,
00:26 comme on le fait chaque vendredi soir, l'actualité.
00:29 Mais avant cela, Philippe de Villiers, quand même,
00:31 parce que c'est une semaine particulière, évidemment, pour l'Église,
00:35 mais c'est une semaine aussi particulière parce que c'est votre anniversaire,
00:37 cher Philippe.
00:38 Joyeux anniversaire.
00:41 C'est malin.
00:42 Quand même, on a le droit de vous le souhaiter.
00:45 Alors on a une première surprise, parce que, et Geoffroy,
00:48 et moi, on n'est pas les seuls à vouloir vous le souhaiter, cet anniversaire.
00:51 Regardez cette vidéo.
00:53 Cher Philippe, je vous souhaite un très, très bon anniversaire,
00:58 et bien sûr, toujours de belles et inspirantes émissions.
01:01 Je salue aussi Eliot et Geoffroy et tous nos téléspectateurs.
01:05 À très, très bientôt.
01:07 Joyeux anniversaire, mon cher Philippe.
01:08 20 ans, ça se souhaite.
01:10 Bon anniversaire.
01:11 Cher Philippe, vous savez l'amitié que j'ai pour vous,
01:14 vous savez l'estime que j'ai pour vous.
01:16 J'ai le privilège d'avoir comme ami avec vous,
01:19 non seulement un grand politique, mais plus encore un poète.
01:22 Un homme qui avait une vision de la France,
01:24 et qui non seulement avait cette vision de la France,
01:26 mais qui a su placer en plus le drame, le mythe de la Vendée
01:29 au cœur de la renaissance française d'aujourd'hui.
01:32 Je suis toujours accrochée à ses propos lorsqu'il s'exprime.
01:36 Je suis toujours stupéfaite par ses raisonnements.
01:39 C'est Philippe Devilliers. Joyeux anniversaire.
01:42 Philippe, un excellent anniversaire.
01:43 Vous êtes dans la fleur de l'âge, et ça tombe bien,
01:45 puisque les téléspectateurs de CNews attendent encore
01:47 de nombreux éclairages, de nombreux décryptages
01:50 de votre part sur notre chaîne.
01:52 Mon cher Philippe, je vous souhaite un très très bel anniversaire,
01:56 un très joyeux et bel anniversaire.
01:58 Vous savez que je ne connais pas votre âge,
02:00 et je ne veux pas le savoir, parce que vous avez
02:02 une jeunesse extraordinaire.
02:04 Vous le prouvez chaque semaine dans les analyses
02:07 que vous faites avec Elliot, qui sont absolument formidables,
02:10 que je ne rate jamais.
02:12 Et en fait, le cadeau, le bel cadeau, c'est celui
02:14 que vous nous faites chaque semaine.
02:15 Voilà, je vous embrasse, je vous dis bonsoir,
02:17 je vous dis encore une fois bon anniversaire.
02:19 Donc je tenais à vous souhaiter, tout simplement,
02:21 un bon anniversaire, un joyeux anniversaire,
02:23 à la lumière de cette admiration, à la lumière du bonheur
02:26 que j'ai de vous admirer. Bon anniversaire, cher ami.
02:28 Cher Philippe, il paraît que vous aimez énormément
02:30 qu'on vous souhaite votre anniversaire,
02:32 alors je suis heureuse de joindre ma voix à tous les autres
02:35 pour vous souhaiter en effet un très joyeux anniversaire.
02:38 Ah, vous avez l'air ému, Philippe !
02:41 Oui, je suis ému, mais je voulais que ça soit discret.
02:43 Ah bah !
02:45 Je suis très touché par toute la chaîne,
02:48 par votre geste, par votre délicatesse, voilà.
02:53 Et en fait, il y a Olivier Benkemoun qui a dit
02:57 "je ne veux pas savoir le secret",
03:00 alors je vais vous le donner.
03:03 Avant que je fasse cette émission,
03:06 avant de prendre ma décision, parce que chaque semaine
03:08 c'est lourd, j'ai d'autres activités,
03:11 comme on dit d'autres engagements, ma femme m'a dit
03:14 "il ne faut pas que tu fasses ça chaque semaine".
03:17 Elle avait été témoin d'ailleurs.
03:19 "On va droit à l'AVC".
03:22 Et maintenant, elle me dit
03:27 "surtout que tu fais ça chaque semaine,
03:30 sinon on va droit à l'AVC".
03:33 C'est vrai !
03:34 Geoffroy Lejeune, c'est Geoffroy Lejeune
03:36 qui m'a glissé à l'oreille, il faut faire cette vidéo
03:39 et de saluer...
03:41 Philippe, je le dis aux téléspectateurs, c'était lundi,
03:43 mais comme c'est tous les vendredis notre émission,
03:45 on en profite quand même.
03:47 On a une seconde surprise avec Geoffroy Lejeune.
03:49 Le 25 mars, l'annonciation.
03:51 Mais vous voulez la seconde surprise maintenant ?
03:54 On a une seconde surprise.
03:55 Geoffroy, on lui donne notre nom ou pas ?
03:57 C'est vous le patron.
03:58 Là c'est à vous de choisir.
04:00 Allez, on y va ?
04:01 On y va !
04:02 Est-ce que vous avez un cadeau ?
04:03 On est allés tous les deux hier,
04:06 on s'est fait une petite sortie à deux avec Elliot
04:09 en pensant à vous pour vous apporter un cadeau.
04:11 On espère que ça va vous faire rire.
04:12 J'arrive, ne bougez pas.
04:15 C'est un cadeau, c'est une surprise.
04:17 On connaît maintenant vos goûts,
04:19 on connaît vos passions pour le ballon rond.
04:24 Et c'est une année d'euro.
04:26 Regardez, vous avez le droit de...
04:28 Bonjour.
04:29 Ah oui, en effet.
04:31 Ah bah d'accord.
04:33 Vous allez devoir le porter à la fin de l'émission.
04:41 Regardez.
04:43 Et pourquoi le numéro 5 ?
04:45 Parce que j'avais deux frères
04:49 qui étaient numéro 7 et numéro 8.
04:52 Non, numéro 8 et numéro 9,
04:54 Bertrand numéro 9,
04:55 et Pierre, qui était numéro 7.
04:59 Et moi j'étais grand,
05:01 et on avait une tactique avec mon frère Bertrand.
05:05 Sur chaque corner, j'étais plus grand que tout le monde.
05:07 Donc je me mettais au deuxième poteau
05:09 et à chaque fois je marquais des buts.
05:12 Mais ça, ça me fait plaisir
05:15 parce que c'est le maillot de l'équipe de France.
05:19 C'est le nouveau maillot, il est magnifique,
05:21 et il est très traditionnel.
05:22 On s'est dit que ce n'était pas un maillot n'importe lequel.
05:24 La dernière fois que j'ai reçu le maillot du numéro 5,
05:26 c'est mon ami Patrice Riau,
05:28 qui était arrière centrale de l'équipe de France,
05:31 et qui m'avait remis son maillot de l'équipe de France.
05:34 On s'y a un arrière central,
05:35 on disait arrière centrale du Montemps, du FC Nantes.
05:38 - Bon, maintenant il va falloir rechausser l'écran.
05:40 Grand bon Philippe Devilliers.
05:41 - Merci beaucoup.
05:43 - Voilà, c'était notre petite parenthèse.
05:46 Vous le savez, c'est vrai que parfois l'actualité est tellement lourde
05:49 qu'on a aussi besoin de ces sourires-là.
05:52 Et c'était bien normal de vous souhaiter un joyeux anniversaire.
05:55 Cher Philippe Devilliers, commençons l'émission
05:58 avec une actualité, je le disais, lourde,
06:00 puisqu'en 2024 en France,
06:03 un proviseur, parce que menacé de mort sur Internet,
06:06 un mois seulement après une altercation avec une élève
06:09 à qui il demandait de retirer son voile,
06:11 a décidé de quitter son poste.
06:13 Si le rectorat a préféré parler de convenance personnelle,
06:16 l'école explique ce départ pour des raisons de sécurité.
06:20 Il a été reçu par le Premier ministre,
06:22 qui promet la fin du pas de vague.
06:24 Une plainte de l'État pour dénonciation calomnieuse
06:26 a été déposée contre l'élève
06:28 qui avait accusé à tort le proviseur de son lycée.
06:31 Ce que je vous propose, c'est qu'on écoute Jean-Pierre Aubain,
06:33 qui est l'ancien inspecteur de l'éducation nationale.
06:36 Je suis persuadé que pour les islamistes,
06:39 c'est une victoire, et qu'ils la savourent comme telle.
06:43 Qu'une jeune fille, par le simple fait de provoquer un proviseur,
06:49 réussisse à le faire démissionner de son poste,
06:54 et à le faire quitter de ce poste,
06:56 est pour eux une victoire certaine,
07:00 et pour la République un épisode peu glorieux.
07:02 Qu'on n'ait pas réussi à retenir ce proviseur,
07:05 à le protéger, et à faire en sorte que,
07:09 dans cet affrontement qui avait été provoqué,
07:12 qui était voulu, qui était volontaire,
07:14 ce ne soit pas l'école qui l'emporte,
07:16 la République qui l'emporte,
07:18 mais ses adversaires, ses adversaires résolus,
07:21 c'est quand même quelque chose qu'on peut appeler,
07:25 comme certains, une capitulation, en tout cas une défaite.
07:28 Ce qui est certain, c'est que la terreur, ça marche, ça fonctionne.
07:31 Les professeurs sont, certains d'entre eux,
07:34 terrorisés par toute une série de petites situations,
07:38 comme ce professeur qui ne dit plus
07:42 "Ceci est votre Bible" ou "Tu écris comme un cochon",
07:46 parce qu'elle a peur que ses expressions,
07:49 qui lui étaient familières, qu'elle utilisait avec un certain humour dans la classe,
07:53 ne puissent être mal interprétées et puissent dégénérer.
07:57 - Geoffroy Lejeune.
07:58 - J'ai beaucoup pensé à vous, Philippe, cette semaine,
08:01 en assistant à ce triste feuilleton.
08:03 On peut dire que les autorités, en tout cas le rectorat,
08:05 a essayé un peu d'atténuer la portée symbolique de cette affaire,
08:09 en disant notamment qu'il était parti pour convenance personnelle.
08:12 Est-ce que pour vous, c'est un fait majeur, ce qui s'est passé ?
08:16 - Oui, je pense que c'est un nouveau tournant.
08:19 Et je vais vous dire pourquoi.
08:21 En fait, parce que cet événement m'a fait penser tout de suite
08:25 à une conversation que j'ai eue avec mon ami Boalem Sansal,
08:30 qui est algérien, qui est un grand écrivain,
08:33 qui est un grand ami de la France.
08:35 Et il m'a dit un jour,
08:38 "Voilà comment la brèche s'est ouverte en Algérie."
08:43 C'est le 1er octobre 1954,
08:46 il y a eu l'assassinat d'un instituteur qui s'appelait Guy Monreau.
08:51 Et à partir de cet assassinat, la peur s'est installée.
08:56 C'est le début de la poudre d'escampette.
09:00 Et pourquoi je dis un tournant ?
09:02 Parce que la peur s'installe.
09:05 La peur a changé de camp.
09:07 Ce ne sont plus les élèves qui ont peur,
09:09 c'est les profs qui ont peur et qui s'en vont.
09:12 En fait, l'école de la République est en train de devenir
09:16 l'école de la peur, l'école de la terreur,
09:19 pour reprendre le mot de M. Aubin,
09:21 l'école de la soumission, pour reprendre le mot de Houellebecq,
09:24 l'école de la dimitude.
09:27 Les chrétiens d'Orient savent ce que ça veut dire la dimitude.
09:30 Les maronnites, les coptes.
09:32 La dimitude, ça veut dire qu'on devient un demi-citoyen.
09:36 Et on peut devenir un demi-prof.
09:41 Et ça veut dire que les profs,
09:43 ils ont déposé l'uniforme d'A.U. Sarnoir de la République.
09:51 Ça veut dire que l'école est devenue,
09:55 un, l'école de la censure.
09:57 On ne peut pas tout dire, on ne peut plus tout transmettre.
10:01 Et surtout pas l'amour de la France,
10:03 parce que sinon, on peut avoir des ennuis.
10:06 L'école de l'autocensure,
10:08 il vaut mieux faire attention à ce qu'on dit,
10:10 et c'est un point supplémentaire,
10:12 le dernier cran, on vient de le franchir,
10:14 l'auto-congéniement.
10:16 - Le Premier ministre a reçu ce proviseur à Matignon hier,
10:20 ou avant-hier, je ne sais plus.
10:22 Et quand on voit ça, quand on apprend ça,
10:24 on se dit, il a raison, c'est plutôt bien.
10:26 Et en même temps, est-ce que ça suffit ?
10:28 - Alors, nous sommes devant, il faut prononcer les mots,
10:34 une victoire des islamistes,
10:36 une victoire, je dirais, du djihad civilisationnel.
10:40 Et en même temps, nous sommes devant une capitulation,
10:45 capitulation de l'État.
10:48 Vous avez cité le mot honteux du rectorat,
10:52 "convenance personnelle".
10:54 Donc on ajoute à l'infamie le mensonge.
10:58 En réalité, si on prend un tout petit peu de hauteur,
11:02 cet événement fait écho
11:05 à tous les messages glaçants
11:10 qui sont reçus dans les boîtes,
11:13 dans les collèges, dans les lycées,
11:15 en ce moment, des messages de menaces.
11:19 Cet événement fait écho aussi à la lettre,
11:22 à la plainte de la sœur de Samal Paty,
11:25 qui accuse l'État de ne pas avoir assumé sa responsabilité.
11:31 Là aussi, pas de réponse, silence.
11:35 Et plus grave encore,
11:39 cet événement fait écho à ce qui s'est passé à Lille,
11:44 qui avait été relevée,
11:46 mais elle était presque seule,
11:49 par Florence Bergeau-Blacker à l'époque.
11:53 Je vous rappelle les faits,
11:55 des étudiants islamistes,
11:57 en fait des frères musulmans,
11:59 ont imposé la liberté de voile intégrale à Lille.
12:04 C'est-à-dire qu'en fait, la jeunesse,
12:07 la génération halal a imposé sa loi,
12:12 la loi du nombre,
12:14 la loi islamique,
12:16 avec trois méthodes éprouvées à Lille.
12:20 C'est Florence Bergeau-Blacker qui parle.
12:24 Premièrement, le voile intégral,
12:28 donc libre.
12:29 Deuxièmement, la distribution gratuite de nourriture halal,
12:33 qui paye.
12:35 Troisièmement, le prosélytisme à feu doux.
12:40 Et donc cette guerre de haute intensité,
12:43 et je réponds au fond de votre question,
12:47 parce qu'il faut appeler les choses par leur nom,
12:49 cette guerre de basse intensité,
12:53 elle a un but secret.
12:56 C'est faire de l'école une école charia-compatible,
13:01 qui soit le témoignage pédagogique prémonitoire,
13:12 le miroir prémonitoire de la société charia-compatible.
13:17 Pourquoi ? Pour aller où ?
13:18 Pour aller au califat islamique.
13:20 C'est ça que veulent les frères musulmans.
13:23 Et la chose la plus extraordinaire,
13:26 c'est qu'aujourd'hui,
13:28 les études sur les frères musulmans en France,
13:31 à l'université, ne sont plus autorisées.
13:34 C'est Florence Bergeau-Blackler qui s'en plaint.
13:37 Elle, l'anthropologue, elle est seule,
13:40 et elle est sous protection policière.
13:42 La situation est grave.
13:44 - Et elle sera l'invitée demain matin,
13:47 samedi matin, de l'heure des pros.
13:49 Nicole Belloubet, la ministre de l'Éducation nationale,
13:52 qui a réagi une nouvelle fois ce vendredi,
13:55 et qui compte lancer une force mobile scolaire nationale.
14:00 Écoutez.
14:01 - Je déploierai une force mobile scolaire
14:06 qui sera nationale et qui pourra être projetée
14:09 dans les établissements qui connaîtraient des difficultés.
14:12 Cette force scolaire,
14:15 qui permettra aux établissements qui sont en difficulté
14:18 de prendre en charge pendant un temps assez long la difficulté
14:21 est destinée à rassurer les enseignants et les équipes éducatives.
14:25 C'est tout à fait essentiel pour moi.
14:28 - Vous en avez déjà parlé, mais est-ce que, selon vous,
14:31 Philippe de Villiers, l'État est à la hauteur des enjeux aujourd'hui ?
14:35 - Non. C'est une faillite.
14:38 Et d'ailleurs, je pensais à quelque chose,
14:42 vous vous souvenez, sur ce plateau,
14:44 on avait salué l'initiative de Gabriel Attal pour la BAYA.
14:47 Et j'avais prononcé le mot de Laetitia, la mère de Napoléon.
14:51 "Poulve que sa doule".
14:53 Ben ça n'a pas duré.
14:55 Il office en Corse à l'instant.
14:58 Et donc, ça me fait penser.
15:00 Voilà, ça n'a pas duré.
15:02 En fait, le phénomène Attal s'est dissipé.
15:06 Madame Belloubet nous annonce
15:11 une brigade de trottinettes d'assaut
15:15 avec des pistolets à eau.
15:19 Vraiment, il y a de quoi avoir peur en face.
15:22 Ouh là là !
15:23 - Si je peux me permettre,
15:25 qu'est-ce qu'on pourrait faire dans le cadre
15:27 dans lequel on évolue actuellement ?
15:29 C'est-à-dire avec les lois qui sont les lois françaises d'aujourd'hui,
15:32 qu'est-ce qu'on pourrait faire de plus ou de mieux
15:34 contre ce type d'offensive ?
15:36 - Ah ben, il faut aller au fond des choses.
15:39 La question est la suivante.
15:42 Qu'est-ce qu'on enseigne à l'école ?
15:47 Est-ce qu'on a peur,
15:50 et donc on censure,
15:52 et on invite à l'autocensure,
15:54 le pas de vague,
15:57 ou est-ce qu'on remonte sur l'Aventin
15:59 et on dit, ici on est en France,
16:01 on enseigne la France,
16:03 et donc la France, c'est l'amour de la France.
16:06 Il y a deux endroits
16:08 où on transmettait l'amour de la France dans le temps,
16:11 quand j'étais jeune.
16:13 C'était l'école,
16:15 il y avait une flamme,
16:17 la petite flamme de la résistance
16:20 qui nous embrasait.
16:23 Il y avait des cours où on pleurait,
16:25 il y avait des profs qui faisaient des cours magistraux,
16:28 il y avait une estrade qu'on respectait.
16:32 Et puis il y avait le service militaire.
16:36 Et le service militaire
16:39 qui nous forçait à nous côtoyer,
16:41 et ça faisait des petits Français,
16:44 comme dans le chef-lieu du Pas-de-Calais.
16:47 On a supprimé le service militaire,
16:49 énorme erreur, on l'a supprimé,
16:51 au moment où il aurait fallu, au contraire, le renforcer.
16:55 Pourquoi ? Parce qu'il faut des instruments,
16:57 des vecteurs de l'assimilation.
16:59 Il y en avait deux, le service militaire,
17:03 on apprend à défendre son pays,
17:05 et donc on apprend à l'aimer, sinon on s'en va.
17:08 Et l'école, on apprend à connaître son pays,
17:12 avant d'entrer dans les cathédrales,
17:14 de lire Peggy,
17:16 et d'apporter soi-même sa contribution.
17:20 Une civilisation, vous savez, c'est un état social
17:22 dans lequel celui qui arrive au monde
17:25 s'aperçoit assez vite que ce qu'il va apporter
17:27 est infiniment inférieur à ce qu'il a reçu.
17:30 C'est ça l'école, l'école de civilisation.
17:33 - Philippe Devilliers, on pourrait d'ailleurs
17:35 la semaine prochaine parler du service militaire
17:38 et de cette question, est-ce qu'il faut instaurer
17:41 de nouveau le service militaire obligatoire ?
17:43 - Je vous signale que moi j'ai fait mon service militaire
17:45 quand je suis rentré à l'ENA,
17:47 et j'étais sous-lieutenant,
17:50 et quand je suis arrivé au deuxième RIMA,
17:56 deuxième Régiment d'Infanterie Maritime,
18:00 le colonel, qui s'appelle le colonel de bataille,
18:03 ça ne s'invente pas, m'a dit "vous l'ENARC,
18:06 vous allez avoir une section d'analphabète".
18:10 Et donc j'avais une section d'analphabète
18:13 pour me punir, et ça m'a fait du bien.
18:16 Voilà, c'est comme ça que dans l'armée
18:18 on traitait les ENARC.
18:20 Il n'y a pas d'ENARC ici,
18:22 il n'y a que des officiers français.
18:24 Et un officier français, il apprend la phrase de Lyotté,
18:27 "quand j'entends les cerveaux,
18:30 j'entends les talons qui claquent,
18:32 je vois les cerveaux qui se ferment".
18:34 - Philippe Devilliers, avançons.
18:36 Parlons de ce qu'il s'est passé vendredi dernier,
18:38 Moscou plongée dans l'enfer du terrorisme.
18:41 Des sassaillants font irruption dans une salle de concert,
18:44 le Crocus City Hall,
18:46 143 innocents tués,
18:48 l'État islamique revendique cette attaque,
18:51 il s'avère que cette attaque terroriste
18:53 revendiquée par l'État islamique
18:55 est la plus meurtrière de Daesh sur le sol européen.
18:58 Ce vendredi également, la Russie dit avoir déjoué
19:01 un attentat dans le sud du pays
19:03 et trois arrestations ont été recensées.
19:06 Revoyons ces images absolument terrifiantes
19:09 et écoutons Vladimir Poutine.
19:12 ...
19:23 ...
19:35 ...
19:49 - Nous savons que ce crime a été commis
19:52 par des islamistes radicaux,
19:55 dont l'idéologie est combattue par le monde islamique
19:58 lui-même depuis des siècles.
20:00 Bien entendu, il est important de répondre à la question
20:03 de savoir pourquoi les terroristes, après leur crime,
20:06 ont essayé de partir en Ukraine.
20:08 Qui les attendait là-bas ?
20:10 - Geoffroy Lejeune.
20:12 - On avait presque oublié le terrorisme islamiste
20:15 avant cet attentat à Moscou.
20:17 Il y a eu une gêne de la part des autorités.
20:20 La Russie et l'Ukraine se sont renvoyées là-bas
20:23 en s'accusant mutuellement d'avoir fomenté cet attentat.
20:26 Est-ce que selon vous, la résurgence,
20:28 le retour de l'islamisme est un tournant dans cette guerre ?
20:31 - On découvre que...
20:33 Ici, sur ce plateau, vous m'avez posé la question
20:36 il y a 8 jours ou 15 jours,
20:39 sur l'adversaire.
20:41 Poutine, l'adversaire.
20:44 Alors, maintenant, on a un ennemi.
20:47 En fait, un ennemi,
20:50 c'est pas nous qui désignons l'ennemi,
20:53 c'est l'ennemi qui nous désigne.
20:55 Il faut reprendre ce vieil aphorisme.
20:57 Pourquoi ? Parce qu'en fait,
21:00 l'ennemi qui a attaqué le Bataclan russe,
21:06 il a signé.
21:08 Ça a été très très très peu dit en France,
21:11 très peu dit par la presse mainstream.
21:14 Il a dit "on attaque un rassemblement chrétien".
21:20 Donc, les couffards, les mécréants.
21:22 Donc, c'est signé.
21:24 Alors, qu'est-ce que ça veut dire ?
21:25 La première question qu'il faut se poser,
21:26 c'est qui est donc l'ennemi ?
21:31 Souvenez-vous, l'assassin de Samuel Paty était Tchétchène.
21:38 L'assassin de Dominique Berner était Ingouchi.
21:42 L'ennemi, c'est l'État islamique.
21:46 Deuxième question,
21:48 qui sommes-nous pour cet ennemi,
21:52 pour l'État islamique ?
21:53 Il a dit "nous sommes la civilisation chrétienne,
21:57 sous ses différents versants".
22:00 Les chrétiens d'Orient en savent quelque chose,
22:02 les chrétiens d'Occident.
22:04 Pour les djihadistes,
22:09 la Russie est un morceau de l'Occident chrétien.
22:13 Et donc, en fait, ils attaquent tour à tour,
22:17 et indifféremment,
22:19 entre Russie et la France, ils n'enlèvent l'église.
22:23 Et alors, la preuve que l'ennemi,
22:27 l'ennemi public numéro un,
22:30 c'est bien l'État islamiste,
22:34 c'est qu'en fait, on a changé notre fusil d'épaule en huit jours.
22:37 Il y a quinze jours, ici même,
22:39 on parlait de la volonté de Macron,
22:43 de l'intention de Macron d'envoyer des soldats français
22:46 en Ukraine contre les Russes.
22:49 Et maintenant, on les rapatrie,
22:51 avant qu'ils soient partis, il est temps,
22:54 pour les remettre à patrouiller dans les gares,
22:57 dans les rues, dans les cités,
22:59 et on fait même venir les Polonais.
23:02 C'est un balai sans fin.
23:04 On fait venir les Polonais parce qu'on n'est pas capable
23:07 de défendre nous-mêmes le territoire français.
23:09 Ça en dit long.
23:10 Ça veut dire qu'en réalité,
23:13 le risque d'être russifié est inférieur
23:17 au risque d'être islamisé.
23:19 CQFD.
23:21 Revenons justement sur la menace en France.
23:23 Philippe Devilliers, 48 heures, vous l'avez dit,
23:25 seulement après l'attentat de Moscou.
23:27 Le niveau de menace en France a été élevé
23:29 à l'état d'urgence attentat,
23:31 qui est le niveau d'alerte maximal.
23:33 Le nombre de militaires déployés dans le cadre
23:35 de l'opération Sentinelle a lui aussi été revu à la hausse.
23:39 Quatre mille militaires supplémentaires,
23:42 en plus des trois mille déjà déployés.
23:45 Vous parliez de Gabriel Attal tout à l'heure.
23:47 Écoutons-le à ce sujet.
23:49 La menace terroriste islamiste continue à planer
23:52 au-dessus de notre pays.
23:54 Elle est forte, elle est réelle,
23:57 elle est présente, elle ne s'est jamais estompée.
24:01 Et il faut dire le mal qui est face à nous.
24:04 La menace est connue, c'est l'islamisme.
24:07 L'islamisme, c'est un islam dévoyé qui attaque nos valeurs
24:10 et qui exècre notre liberté,
24:12 qui veut détruire nos modes de vie.
24:14 L'islamisme, c'est une spirale qui commence par la haine
24:17 et qui mène à la destruction.
24:19 L'islamisme, à qui nous ne laisserons pas,
24:21 à qui nous ne laisserons jamais une seconde de répit.
24:24 Geoffroy Lejeune.
24:26 Il y a maintenant 20 ans, tout le monde s'est moqué de vous
24:28 parce que vous écriviez "Les mosquées de Roissy".
24:31 20 ans après, la France connaît vraiment bien maintenant le terrorisme.
24:34 Qu'est-ce que vous diriez de l'état de la menace
24:37 à l'heure où on parle aujourd'hui ?
24:39 Et est-ce que vous pensez qu'elle est accrue par la perspective
24:42 proche maintenant des Jeux Olympiques ?
24:44 Je pense que la menace,
24:46 elle est en train de devenir existentielle.
24:50 Je vais expliquer ce terme,
24:54 ce qu'il veut dire.
24:56 C'est lourd.
24:58 D'abord, la menace,
25:05 si on écoute aux portes des services de renseignement,
25:10 on comprend qu'ils sont débordés.
25:13 Pourquoi ? Parce qu'elle est devenue protéiforme.
25:16 C'est-à-dire qu'il y a la menace dite exogène,
25:21 le djihad exogène,
25:23 qui vient de l'extérieur,
25:25 des actions projetées, des actions imaginées de l'extérieur,
25:29 très difficiles à anticiper, à prévoir,
25:32 Bataclan, Tontin de Moscou.
25:34 Mais à cette menace s'ajoute une autre menace,
25:40 un autre djihad,
25:42 le djihad endogène,
25:44 avec l'ubérisation du terrorisme,
25:47 ainsi s'expriment les services de renseignement,
25:50 et le djihadisme d'atmosphère
25:53 qui suscite des cellules,
25:57 par ciciparité, par capillarité,
25:59 des cellules mimétiques.
26:02 Et là, on ne peut pas les anticiper.
26:08 Quand ils parlent entre eux,
26:10 les services de renseignement,
26:11 ils parlent de la mouvance caucasienne,
26:13 la mouvance tchétchène,
26:15 la mouvance in-gouche, etc.
26:18 C'est inouï.
26:20 Et encore une fois, ils se sentent débordés.
26:22 Or, face à cette menace,
26:24 qu'est-ce qu'on fait ?
26:27 On nous explique qu'il va falloir vivre avec.
26:32 Et on va nous aider à vivre avec.
26:35 Ils sont gentils, les pouvoirs publics.
26:38 Ils sont attentionnés.
26:40 Alors on nous dit, on va faire des rondes à Pâques,
26:42 autour des églises, c'est rassurant.
26:45 On va multiplier les caméras,
26:47 on va multiplier les portiques,
26:49 on va multiplier les contrôles,
26:51 les opérations sentinelles, vigipirates, etc.
26:53 Mais en réalité, vous connaissez la phrase de Bossuet, en fait.
26:56 On cherche à soigner les effets des maux
27:01 dont on chérit les causes.
27:05 Pourquoi la menace est en train de grandir ?
27:11 Parce que le bouillon de culture de la menace
27:14 ne cesse de grandir.
27:17 C'est quoi le bouillon de culture de la menace ?
27:21 Je permettrais de paraphraser Marx.
27:27 Le laxisme migratoire est comparable
27:35 à la nuée qui porte l'orage.
27:39 Le laxisme migratoire porte le djihad,
27:43 comme la nuée porte l'orage.
27:45 Vous savez, mon syllogiste, que vous avez déjà entendu,
27:49 parce que vous me connaissez depuis longtemps,
27:51 mais en fait, il n'a jamais été démenti.
27:53 C'est une machine infernale.
27:55 L'immigration est le terreau de l'islam.
28:00 L'islam est le terreau de l'islamisme.
28:03 Et l'islamisme est le terreau du terrorisme.
28:07 Il faut donc couper la chaîne.
28:10 On ne le fait pas, au contraire.
28:13 Et qu'est-ce qu'on a ?
28:15 La partition naissante d'Expression et de Gérard Collomb
28:20 et de François Hollande.
28:22 Qu'est-ce que ça veut dire, la partition naissante ?
28:25 Allons au fond des choses.
28:28 La terre de France porte aujourd'hui deux peuples.
28:31 Un peuple neuf qui s'installe avec ses fiertés
28:36 et un peuple agarre, exténué,
28:41 qui ne sait plus d'où il vient,
28:43 qui ne sait plus où il habite.
28:45 Si bien que nous avons face à face deux sociétés,
28:48 deux sociétés qui abritent un antagonisme fondamental
28:54 entre deux civilisations,
28:56 la civilisation arabo-musulmane
29:00 et la civilisation cristiano-occidentale.
29:03 Voilà, nous en sommes là,
29:05 avec cet antagonisme fondamental.
29:08 Vous avez dit quelque chose,
29:09 enfin il y a deux choses qui m'ont interpellé,
29:11 peut-être venons-en à ce que vous venez de dire
29:14 sur cette chaîne qu'il faut rapidement couper,
29:17 parce qu'il faut également rappeler
29:20 que l'islamisme et l'islam,
29:22 ou terrorisme et l'islam
29:24 ne peuvent pas se coller, se juxtaposer.
29:29 On ne peut pas avoir cette généralisation
29:31 sur l'ensemble de la communauté musulmane
29:34 et c'est important aussi de le rappeler
29:36 dans ces cas-là, Philippe Devilliers.
29:38 Donc je viens de vous dire,
29:39 l'islam, l'islamisme.
29:40 - Bien sûr.
29:41 - L'islamisme est un islam littéral exacerbé,
29:49 mais moi je n'en suis pas à ces querelles-là,
29:53 je vais vous dire,
29:54 il faut prendre encore plus de hauteur
29:56 et se dire mais comment on peut faire face
29:58 à cette menace ?
29:59 Au fond, c'est le fond de votre question.
30:01 - Exactement.
30:02 - Moi je pense que pour faire face à la menace,
30:08 il faut imaginer une grande politique
30:11 de recivilisation française,
30:13 c'est-à-dire le retour de la frontière.
30:18 Sans frontière, on ne peut rien faire
30:20 parce que si on veut gérer le stock,
30:22 il faut gérer les flux.
30:24 Donc pour arrêter les flux migratoires,
30:27 il n'y a pas d'autre solution que la frontière,
30:29 c'est pour ça que les nations ont été inventées.
30:32 Et deuxièmement,
30:34 et là je vais au fond des choses avec vous,
30:37 deuxièmement il faut une politique
30:41 de laïcité amoureuse.
30:44 On n'arrêtera pas une lame de feu
30:48 avec des codes,
30:50 avec l'état de droit,
30:51 avec les valeurs de la République,
30:53 avec le laïcisme,
30:54 avec l'athéisme d'État.
30:58 On l'arrêtera avec une civilisation amoureuse,
31:06 avec une nation amoureuse
31:09 qui re-francise,
31:11 qui ose re-franciser les territoires perdus
31:15 et qui donne envie,
31:17 et j'ose le dire,
31:21 il faut que nous soyons capables
31:24 d'attirer vers nous
31:27 les nouveaux venus
31:29 qui ne repartiront jamais.
31:33 Et il faut que nous soyons capables
31:35 de les attirer vers nous
31:38 et de leur donner envie de nous ressembler.
31:42 Non pas dans l'hédonisme, le hinilisme,
31:46 la culture mortifère,
31:48 mais dans l'exaltation commune
31:53 de notre patrimoine vital.
31:56 Voilà ce qu'on pouvait dire,
31:57 Philippe de Villiers, Geoffroy Lejeune,
31:59 sur la menace terroriste.
32:01 Il est quasiment 20h sur CNews,
32:03 je le dis aux téléspectateurs,
32:04 c'est une édition spéciale, particulière,
32:06 puisque nous restons avec vous, cher Philippe,
32:08 jusqu'à 20h30,
32:10 et à 20h30 ce sera le début de l'heure des Pro 2.
32:13 Parlons de la France d'avant,
32:14 Philippe de Villiers,
32:15 de ses années prospères,
32:16 d'une France puissante à l'échelle mondiale.
32:18 Apparaît cette semaine un essai
32:20 de David Lyssenaert et Christophe Tardieu,
32:22 les leçons de Georges Pompidou,
32:24 les leçons de Pompidou,
32:25 l'occasion de nous replonger
32:27 dans la France d'il y a 50 ans.
32:28 Alors nous sommes le 2 avril 1974,
32:31 il est 22h15,
32:32 et les télévisions françaises
32:35 arrêtent leur programme
32:36 pour annoncer la mort du président de la République
32:40 en activité, Georges Pompidou.
32:42 Nous interrompons ce film,
32:50 le président de la République est mort.
32:52 Un communiqué du secrétariat général
32:55 de la présidence de la République
32:56 vient de signaler que monsieur Georges Pompidou
32:59 était décédé à 21h ce soir.
33:01 Ce communiqué est signé du professeur Vignalou,
33:04 le médecin de monsieur Pompidou.
33:07 Geoffroy Lejeune.
33:08 Qu'est-ce que vous retenez, Philippe,
33:10 des années Pompidou ?
33:11 Alors d'abord, les années Pompidou,
33:16 pour moi c'est des bons souvenirs,
33:18 tout allait bien,
33:20 c'était les Trente Glorieuses,
33:23 on sortait de Mai 68,
33:25 et donc c'était sous les pavés,
33:29 la plage.
33:30 Il n'y avait pas de chômage,
33:34 tout allait bien.
33:35 C'est là que j'ai usé ma première quatre-aile.
33:38 C'était les dossiers de l'écran,
33:41 c'était aussi la TSF,
33:44 le transistor.
33:46 Je chantais Aline,
33:52 pour qu'elle revienne.
33:54 J'avais dessiné sur le sable,
33:58 et j'ai crié.
34:02 Bon, ça ne vous dit rien ?
34:04 - Ah si, quand même, merci.
34:06 - Caprice !
34:08 - C'est fini.
34:09 - Et dire que c'était la ville
34:11 de mon premier amour.
34:14 - Mais en revanche, Philippe,
34:16 devinez, vous l'avez rencontrée.
34:18 - L'inculture générationnelle.
34:20 - Vous n'avez même pas attendu
34:22 que je puisse répondre.
34:23 - Attendez, Fernand Reynaud, ça eut payé.
34:26 - Là, c'est parti, mon caraoqué.
34:28 - Attendez, il y avait autre chose.
34:30 - Allez-y.
34:32 - Il y avait la pub, les premières pubs.
34:35 Il y avait Maurice Biraud et Anne Peres.
34:39 Et alors, la pub, je vous donne une seule pub,
34:42 pardon mesdames, mais c'est important.
34:44 "La fraîcheur, c'est facile,
34:46 le rester, c'est printil."
34:48 - Avant, il y a autre que Philippe
34:50 nous raconte sa rencontre avec Georges Pompidou,
34:52 puisque j'ai bien compris que c'était l'objet
34:54 de la dernière fois que la France a été heureuse.
34:56 - Non, parce qu'en fait, la France a basculé
35:00 dans le consumérisme et l'hédonisme
35:02 et elle a perdu ses valeurs.
35:04 Elle a cessé d'être enracinée.
35:07 Elle a glissé vers le mondialisme matérialiste.
35:10 Donc en fait, c'était le bonheur du frigidaire.
35:14 Mais le bonheur du frigidaire n'est pas
35:16 le bonheur du cœur et de l'âme.
35:18 Et donc, on a beaucoup perdu.
35:20 On s'est modernisé, mais hélas,
35:23 au nom du progressisme,
35:25 on a perdu l'encre de Miséricorde.
35:28 - Philippe de Villiers, vous l'avez rencontré
35:30 rapidement, Georges Pompidou.
35:32 Vous avez une anecdote à nous raconter ?
35:34 - Oui, je l'ai rencontré dans des circonstances
35:37 très particulières, parce que j'étais membre
35:39 du conseil d'administration de Sciences Po.
35:41 Et pour le centenaire de Sciences Po,
35:43 il est venu faire un grand discours,
35:45 une allocution.
35:47 Et au cœur de son allocution, c'était la question
35:49 de la puissance moyenne.
35:50 On n'était plus avec de Gros,
35:51 on était avec Pompidou, la France d'après
35:53 le général de Gaulle.
35:55 Et en fait, il nous a livré
35:58 sa vision de la France puissance moyenne
36:04 en nous disant ceci.
36:05 Comment ?
36:06 Il a posé la question suivante.
36:07 Comment une puissance moyenne
36:10 peut-elle pratiquer la grandeur ?
36:13 Et là, c'était fulgurant.
36:15 On était à quelques-uns
36:17 à boire un verre avec lui.
36:21 Et il nous dit,
36:22 vous qui bientôt serez aux commandes,
36:26 je vais vous dire quelque chose de très important
36:28 que les gens ne voient pas.
36:30 C'est qu'on n'est plus autant de Vidal de la Blache,
36:33 le géographe qui dessinait des tâches rouges
36:36 sur sa map monde pour expliquer
36:38 la France est grande, la France est donc puissante.
36:41 On n'est plus autant de Taylor
36:43 qui cumulait les échelles statistiques
36:46 pour dire une entreprise qui marche,
36:48 une entreprise qui est grande.
36:49 Non, c'est fini.
36:50 On est autant de l'atome, la miniaturisation.
36:52 La miniaturisation, ça veut dire quoi ?
36:55 Ça veut dire la combinaison contradictoire
36:58 de l'infiniment petit et de l'infiniment puissant.
37:01 Ça vaut pour n'importe quelle entreprise,
37:04 ça vaut pour n'importe quel pays.
37:06 Donc vous avez un pays comme par exemple l'Australie,
37:08 c'est un grand pays par la taille,
37:10 mais ce n'est pas un pays puissant,
37:11 il ne pèse pas sur les affaires du monde,
37:13 alors que les quatre dragons, vous verrez, etc.
37:15 Donc en fait, il nous explique,
37:18 une nation moyenne peut avoir et connaître la grandeur.
37:26 Pourquoi je vous raconte cette anecdote ?
37:29 Parce que quelques années après,
37:32 je me retrouve sous le préfet de Vendôme,
37:34 avec Giscard, et là on parle de la France puissance moyenne.
37:37 Et Giscard me dit, non, il faut qu'une puissance moyenne
37:40 ait une politique de puissance moyenne.
37:42 La France ne représente, Philippe,
37:45 que 1% de la population mondiale.
37:48 Donc il faut qu'on accepte d'être une puissance moyenne.
37:51 Et donc en fait, le dessin de Giscard était là,
37:55 sortir la France de l'histoire pour la préserver,
37:59 pour l'abriter du malheur.
38:01 - Et faire rentrer dans l'Europe aussi.
38:02 - Voilà.
38:03 - On parlera de l'Europe.
38:04 Il nous reste une vingtaine de minutes, Philippe Devilliers,
38:06 et je voudrais qu'on avance, je le dis en régie,
38:08 on va parler de la commission d'enquête parlementaire
38:10 sur le renouvellement des fréquences TNT.
38:13 Alors là, c'est vraiment, pour le coup,
38:15 Geoffroy Lejeune parlait de feuilleton tout à l'heure,
38:17 c'est le feuilleton.
38:18 A chaque semaine, son épisode.
38:21 Il s'avère, je vous passe l'épisode quotidien,
38:24 Yann Barthez, qui a été auditionné mercredi matin.
38:26 - On l'a mérité un petit débriefing.
38:28 - Comment ? Non.
38:29 - Ça aurait mérité, moi j'aurais bien rigolé quand même.
38:30 - En revanche, la ministre de la Culture,
38:33 l'ancienne ministre de la Culture, Roselyne Bachelot,
38:35 a été auditionnée.
38:37 Et il s'avère que Roselyne Bachelot,
38:38 aujourd'hui, son temps de parole est décompté
38:41 lorsqu'elle intervient chez les excellents confrères de BFM.
38:44 Et elle a mis un tacle au Conseil d'État,
38:48 à l'Arkom et à Philippe de Villiers.
38:51 On écoute.
38:52 - Un collaborateur d'une collaboratrice de l'Arkom
38:57 qui m'a signalé que j'étais classé
39:00 dans cette catégorie d'hiver droite
39:02 au motif que j'étais une personnalité politique
39:05 de première importance.
39:07 Timeo Danao, c'est Dona Ferentes.
39:10 Ensuite, bien entendu,
39:14 on arrive à une incongruité totale.
39:19 Puisqu'on a l'impression qu'on a réuni
39:22 une sorte de sac poubelle
39:24 ou de placard aux supplices
39:28 dans lequel on met des gens
39:29 qui n'ont strictement rien à voir les uns avec les autres.
39:32 C'est ainsi qu'à ma stupéfaction,
39:34 je suis classé dans la catégorie d'hiver droite
39:38 avec M. Philippe de Villiers.
39:40 Autant j'ai la plus grande considération
39:42 pour M. Philippe de Villiers,
39:44 acteur incontournable de la vie économique et culturelle
39:48 de ma chère région des Pays de la Loire,
39:50 autant sur l'ensemble du champ
39:54 de la sensibilité de l'idéologie politique,
39:57 je n'ai rien à voir.
39:59 Et puisque cette démarche est justifiée
40:02 par la proximité des élections européennes,
40:05 nous avons même conduit en 2004
40:07 deux listes européennes différentes
40:10 et fortement opposées,
40:13 pas seulement sur des questions de sensibilité,
40:16 mais sur des questions de fond.
40:18 Et je ne veux même pas évoquer les questions sociétales
40:21 qui m'opposent à Philippe de Villiers,
40:23 mais elles sont connues de l'ensemble de l'opinion publique.
40:28 La simple description de cette affaire
40:32 déconsidère complètement, complètement,
40:36 la démarche qui voudrait ficher des éditorialistes
40:39 dans une catégorie quelconque.
40:41 Je signale par ailleurs que depuis 12 ans,
40:44 je ne suis membre d'aucun parti politique,
40:46 et encore faudrait-il, dans mes déclarations sur BFMTV,
40:51 qu'on calcule le nombre de fois
40:54 où je ne suis pas d'accord avec M. Macron,
40:56 avec le nombre de fois où je vais être d'accord,
40:59 mais peut-être que dans la même phrase,
41:01 j'ai mis une nuance.
41:03 Quand j'ai appris ce fichage par l'Arkom,
41:07 je me suis dit que j'allais envoyer
41:10 au président de l'Arkom une lettre saignante,
41:13 mais puisque je voulais vous réserver la teneur
41:16 de mes propos,
41:18 je considère que j'ai dit à l'Arkom
41:21 tout le mal que je pensais de ce fichage.
41:23 Geoffroy Lejeune.
41:25 - Moi, ça fait 24 heures que j'ai envie d'avoir votre réponse.
41:28 C'est juste ça, ma question.
41:30 - Votre réponse à Roselyne Bachelot.
41:32 - Alors, ma réponse est la suivante.
41:34 Les téléspectateurs se sont peut-être demandé
41:38 pourquoi je souris.
41:40 Je souris parce que je la plains.
41:43 C'est pas marrant, quand même.
41:46 C'est même terrible, ce qui lui arrive.
41:49 C'est vraiment...
41:54 Alors, elle confesse un double désagrément.
41:58 J'ai essayé de construire ma réponse.
42:01 Le premier, c'est d'être fiché,
42:05 et le deuxième, d'être fiché à côté de Philippe Devilliers.
42:09 Alors, d'être fiché, d'abord.
42:16 Elle a raison.
42:19 Elle a quitté la politique.
42:23 Elle est sur une chaîne...
42:28 - Les Confrères.
42:30 - BFM.
42:32 - Oui.
42:34 Moi, je savais pas, d'ailleurs.
42:36 Mais bon, elle n'a pas de mandat,
42:39 elle n'est pas élue,
42:41 elle n'est plus en politique.
42:43 Donc, elle est dans la même situation que moi.
42:46 Moi, j'ai demandé à mon avocat, à maître Gollnadel,
42:49 de déposer un recours au Conseil d'État,
42:51 comme M. Deloire.
42:54 Et je lui suggère d'en faire autant.
42:57 On pourrait même faire une plainte jointe.
43:00 Ça aurait de la gueule.
43:02 Enfin, non, parce que justement,
43:04 deuxième problème,
43:06 elle confesse qu'elle est fichée
43:11 à côté de Philippe de Villiers.
43:14 Elle est diverdroite.
43:16 C'est-à-dire qu'en fait,
43:18 elle risque, en cas de problème,
43:21 d'aller dans la même prison,
43:24 et pire,
43:26 de se retrouver dans la même cellule.
43:28 Diverdroite, c'est qu'une cellule.
43:30 La santé pour les diverdroites, je me suis renseigné.
43:33 Donc moi, je lui ai dit, t'inquiète pas,
43:35 je ferai la popote.
43:37 Il n'y aura pas de patriarcat.
43:39 Et en fait, je pense que...
43:42 Donc là aussi, elle a raison.
43:44 On va rendre compte de ce qui lui arrive.
43:47 En fait, elle sait ce qui lui arrive.
43:50 Et moi aussi, je sais.
43:51 L'arc-homme s'est trompé.
43:53 Je veux dire, Rocco Olivier Metz,
43:55 que j'ai bien connu,
43:57 c'est un garçon précis,
44:00 que j'ai appris à être précis,
44:02 puisqu'il était à mon cabinet,
44:05 quand j'étais ministre de la Culture.
44:08 Et là, il a commis une imprécision.
44:11 Il a confondu la fille et le père.
44:14 Parce que le père, qui était mon voisin,
44:17 qui était mon ami de combat,
44:19 on était ensemble sur les astrades de Maastricht,
44:22 Jean Larkin, il était diverdroite.
44:24 Il a quitté l'ERPR pour se mettre diverdroite,
44:27 parce qu'il n'était plus d'accord au moment de Maastricht.
44:29 Il était anti-Maastricht.
44:31 Et en fait, Roselyne,
44:33 là, elle est dans une posture,
44:36 mais en privé.
44:38 Je vais vous citer deux choses.
44:40 Elle m'avait appelé l'année dernière,
44:43 avec mon fils Nicolas, en disant
44:45 "Venez déjeuner, parce que je veux vraiment rendre hommage
44:48 à votre Puy du Fou, ça fait honneur à la France."
44:51 Donc, c'est une fille qui a du panache, vous voyez.
44:55 Voilà.
44:57 Et on avait un déjeuner très très sympathique,
44:59 d'ailleurs, on avait beaucoup ri.
45:01 Et à la sortie du déjeuner, elle me prend comme ça,
45:04 elle me tire le cou, puis elle me dit, à l'oreille,
45:07 "De toute façon, un homme que mon père aimait tant
45:13 ne peut pas être tout à fait mauvais."
45:15 Voilà.
45:16 Allez, Roselyne, t'inquiète pas,
45:18 il y aura des beaux jours devant toi,
45:20 et peut-être même des belles audiences.
45:23 - Philippe Devilliers, parlons du narcotrafic à présent,
45:26 de la guerre contre le trafic de drogue.
45:28 Alors, on a parlé ces dernières semaines
45:30 de Marseille, de Dijon,
45:32 de Rheim, de Nîmes, d'Avignon.
45:35 Il s'avère que le ministre de l'Economie et des Finances
45:37 était auditionné par la commission d'enquête sénatoriale
45:40 sur le narcotrafic, Bruno Le Maire,
45:42 qui dresse un bilan au plus inquiétant.
45:45 Écoutez.
45:47 - D'abord, les trafiquants de drogue ont des moyens
45:49 comparables à ceux des États.
45:51 C'est une des grandes nouveautés.
45:53 Ils ont un arsenal technologique,
45:55 des sous-marins grâce auxquels ils peuvent transporter
45:57 de la drogue sans être repérés, des balises,
45:59 des caméras qu'ils positionnent dans les conteneurs
46:01 de stupéfiants pour mieux les tracer.
46:03 Nous commençons notamment à voir s'implanter
46:05 des trafiquants étrangers
46:07 venus de cartels sud-américains
46:09 sur le sol national.
46:11 Il faut donc agir vite,
46:13 car bientôt, il sera trop tard.
46:15 Nous risquons donc, si les mesures
46:17 nécessaires ne sont pas prises,
46:19 de voir apparaître de nouveaux médélines
46:21 au cœur du continent européen.
46:23 L'idée est de s'inspirer de la jurisprudence
46:25 sur le terrorisme, qui fonctionne très bien.
46:27 Le niveau de menace, pour moi, est similaire.
46:29 Il demande la même détermination
46:31 et la même capacité
46:33 à s'affranchir
46:35 d'un certain nombre de règles
46:37 que nous avons respectées jusqu'à présent
46:39 et dont jouent les narco-trafiquants.
46:41 C'est ma position de ministre de l'Économie et des Finances.
46:43 Qu'est-ce qu'elle vous inspire,
46:47 cette déclaration très angoissante
46:49 de Bruno Le Maire ?
46:51 Après, vous avez décrit une sorte de pieuvre
46:53 en parlant du terrorisme.
46:55 Aujourd'hui, on a la même chose avec le narco-trafique.
46:57 En fait,
46:59 Bruno Le Maire
47:01 dit la vérité sous serment.
47:03 Ça fait froid dans le dos.
47:05 Donc, il pose la question
47:09 du narco-État.
47:11 Alors,
47:13 c'est le FMI qui définit les narco-États,
47:15 à ma connaissance.
47:17 Il y a trois traits communs
47:19 dans un narco-État.
47:21 Vérifions.
47:23 Pour savoir si la France
47:25 est en voie de devenir un narco-État.
47:27 Premièrement, un narco-État se joue
47:29 des frontières. C'est le cas.
47:31 Vous vous rendez compte qu'à Rotterdam
47:33 et à Anvers,
47:35 pays bas-Belgique, arrivent 200 tonnes
47:37 par an.
47:39 Et au Havre, il y a 2%
47:41 des containers qui sont contrôlés.
47:43 Donc, en fait, la drogue,
47:45 elle arrive de 200 tonnes
47:47 de cocaïne par an.
47:49 Bon.
47:51 Ensuite,
47:53 la deuxième question, c'est la question
47:55 de la cartélisation.
47:57 Un narco-État, il y a des cartels.
47:59 Bon, on y est. Ce n'est pas moi qui le dis,
48:01 c'est des juges qui l'ont dit récemment.
48:03 Et la troisième question,
48:05 c'est la question du marché de masse.
48:07 Un narco-État, il a un marché de masse.
48:09 J'ai lu ce matin un chiffre
48:11 incroyable des services
48:13 de renseignement.
48:15 Il y a 6 millions...
48:17 Non, 600 000 consommateurs
48:19 de cocaïne en France.
48:21 Et donc, il y a une banalisation de la consommation.
48:23 Donc, on est en voie
48:25 de devenir un narco-État.
48:27 Ce qu'a dit Bruno Le Maire est absolument incroyable.
48:29 Il a dit, il y a des sous-marins.
48:31 - Des sous-marins, absolument.
48:33 - Et ils sont plus puissants que les États.
48:35 Et ce qui nous guette, c'est le cartel de Medellin.
48:37 Voilà. Donc, on voit bien que,
48:39 en réalité, on est tout prêt.
48:41 - Parlons de l'Europe.
48:43 À présent, Philippe de Villiers, il y a un peu moins de 70 ans,
48:45 la première pierre à cet édifice
48:47 européen était posée en signant
48:49 les traités de Rome. Parmi les pays
48:51 formant cette communauté européenne
48:53 économique et de l'énergie,
48:55 la France, l'Allemagne,
48:57 la Belgique, le Luxembourg
48:59 et les Pays-Bas.
49:01 J'ai retrouvé une archive, justement,
49:03 qui montre cette signature
49:05 aux Français des traités de Rome.
49:07 - À Rome, le palais du Capitole,
49:11 dessiné par Michel-Ange et qui domine la ville éternelle,
49:13 a été le cadre majestueux
49:15 de la rencontre des six, venus mettre
49:17 le point final aux négociations
49:19 instituant le marché commun et le rato.
49:21 Monsieur Beck pour le Luxembourg,
49:25 Cegny et Martino pour l'Italie,
49:27 Lens pour les Pays-Bas,
49:29 le chancelier Adenauer
49:31 pour l'Allemagne fédérale,
49:33 Monsieur Christian Pinault pour la France
49:35 et Monsieur Spack pour la Belgique
49:37 ont parafait les deux documents
49:39 qui jettent les nouvelles bases économiques
49:41 d'une Europe en formation.
49:43 - Voilà pour cet archive,
49:45 Philippe de Villiers, vous vouliez absolument
49:47 revenir sur le traité de Rome parce que vous avez
49:49 eu la chance de rencontrer l'un des
49:51 principaux acteurs du traité de Rome.
49:53 Que vous a-t-il dit,
49:55 Philippe de Villiers ? - C'était un ami,
49:57 Jean-François Degnaud, académicien,
49:59 grand marin et
50:01 un des auteurs du préambule du traité de Rome
50:03 et un des rédacteurs du traité de Rome.
50:05 Et il m'a fait des confidences
50:07 qui m'ont éclairé, qui vont peut-être
50:09 surprendre les téléspectateurs.
50:13 D'abord, il m'a dit
50:15 "Voilà, nous avons livré, je le cite
50:17 textuellement,
50:19 un traité soigneusement
50:21 ambigu entre l'intergouvernemental
50:23 et le fédéral
50:25 avec des grades de radium
50:27 - c'est toujours lui qui parle -
50:29 la commission, monopole d'initiative
50:31 et cette phrase que j'ai rédigée
50:33 moi-même, dit-il, un processus
50:35 créant une union toujours plus étroite
50:37 pour pouvoir
50:39 passer de la coopération à l'intégration.
50:41 Ensuite, il m'a dit
50:43 "La recherche en paternité du traité de Rome
50:45 est complexe.
50:47 L'idée est largement américaine."
50:49 J'ai dit "Ah bon, pourquoi ?"
50:51 Parce que les Américains avaient une obsession,
50:53 c'était emmailloter l'Allemagne pour éviter
50:55 que l'Allemagne ne se laisse
50:57 aller au Drang d'Arosten de son histoire
50:59 et qu'elle évite
51:01 d'aller vers le Lebensraum,
51:03 vers l'Europe centrale.
51:05 Emmailloter l'Allemagne.
51:07 Et ensuite,
51:09 je lui ai dit "Le père de l'Europe."
51:11 Il me dit "Robert Schumann était un être
51:13 complexe."
51:15 Et là, il m'a dit des choses que j'ai vérifiées plus tard
51:17 et qui vont sidérer
51:19 les téléspectateurs qui nous écoutent.
51:21 Parce qu'évidemment,
51:23 on le tait, ce que je vais dire.
51:25 Il a porté l'uniforme allemand en 1914.
51:27 En 1938, c'est vérifiable
51:31 ce que je vais dire, ce que je dis,
51:33 il a voté
51:35 avec enthousiasme les accords de Munich.
51:37 Plus fort,
51:39 le 16 juin 1940,
51:41 il est nommé sous-secrétaire d'État aux réfugiés,
51:43 il entre comme ministre au gouvernement
51:45 de Pétain.
51:47 Puis,
51:49 le 1er juillet, il déménage
51:51 à l'hôtel du Parc
51:53 à Vichy avec son ministère
51:55 dans l'hôtel du maréchal Pétain.
51:57 Puis, le
51:59 10 juillet,
52:01 il vote en tant que député
52:03 les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
52:05 Le 9 mai 1950,
52:07 il prononce une allocution
52:09 qui fait
52:11 grand bruit sur l'Europe.
52:13 Cette allocution a été largement inspirée
52:15 par Dean Hutchison, le secrétaire
52:17 d'État américain qui est venu spécialement
52:19 pour contrôler la déclaration.
52:21 Et en 1955,
52:23 il devient le président du mouvement européen
52:25 qui est largement
52:27 financé, presque exclusivement,
52:29 par le comité pour les États-Unis
52:31 d'Europe. De Gaulle ne l'aime pas
52:33 et De Gaulle dit en
52:35 1957
52:37 "si vous voulez unir les nations
52:39 d'Europe, ne cherchez pas
52:41 à les intégrer comme des marrons dans une
52:43 purée de marrons". Et De Gaulle s'accroche
52:45 à deux choses, la préférence communautaire
52:47 et la coopération.
52:49 Voilà ce qu'a été le traité de Rome.
52:51 - Et c'est deux choses qui vont sauter un peu plus tard
52:53 avec les... - Exactement.
52:55 Maastricht et Lisbonne. - Et Lisbonne,
52:57 j'avais une séquence à vous montrer d'un
52:59 échange, d'un débat que vous avez pu avoir en 2009.
53:01 Et autour de la table, il y avait tout le monde.
53:03 Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen,
53:05 François Bayrou. Mais on n'a plus le temps quasiment
53:07 puisqu'il nous reste moins de 5 minutes.
53:09 Je le dis aux téléspectateurs qui sont avec nous,
53:11 à partir de 20h30,
53:13 l'heure des pros 2 va commencer.
53:15 Geoffroy, vous aviez une petite question à poser,
53:17 peut-être à Philippe de Villiers. - C'est pas une question, c'est presque
53:19 un teasing pour la semaine prochaine
53:21 ou une prochaine semaine. Tout ce que vous venez de dire, je me mets
53:23 à la place des gens qui l'écoutent pour la première fois.
53:25 Ils pensent que c'est très exagéré.
53:27 Vous l'avez écrit dans un livre en 2019, je crois,
53:29 "J'ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu",
53:31 c'est ça ? Et il y avait d'autres révélations
53:33 dans ce livre qui n'ont jamais été démenties,
53:35 y compris qu'à l'époque le livre a été un succès quand même.
53:37 Et notamment sur le premier président, je crois,
53:39 de la Côte d'Ivoire. Et donc c'est pour ça que je dis "teasing".
53:41 La prochaine fois, je pense que c'est encore
53:43 plus impressionnant. - Même moi, vous m'avez mis... - Geoffroy
53:45 le jeune, le maître du teasing.
53:47 - Bah oui, il m'a mis l'eau à la bouche. Je ne sais même pas de quoi
53:49 il parle. - Je pense que les gens devant leur écran disent
53:51 "non, il exagère". - Bon, écoutez, soyons charitable,
53:53 c'est le vendredi saint. - Eh bien justement, parce que c'est vendredi saint,
53:55 et parce que vous aimez l'histoire,
53:57 Philippe de Villiers,
53:59 vous voulez nous raconter
54:01 un vendredi saint particulier.
54:03 - C'est le
54:05 29 mars
54:07 1241.
54:09 Le
54:13 précieux fardeau
54:15 porté
54:17 sur un coussin
54:19 écarlate
54:21 par le roi
54:23 et ses frères
54:25 est finalement
54:27 posé, déposé
54:29 sur l'autel
54:31 dans le cœur
54:33 de la chapelle royale de Saint-Nicolas.
54:35 La procession
54:37 a commencé à sens,
54:39 là où est arrivé
54:41 l'insigne trésor.
54:45 Le roi
54:47 a marché pieds nus
54:49 comme un roi sans couronne,
54:51 seulement vêtu
54:53 d'un mantel de pauvre laine.
54:55 Il est suivi par
54:57 toute la fine
54:59 fleur de chevalerie
55:01 française. Autour du
55:03 cortège,
55:05 ce ne sont que soupir
55:07 et dévotion.
55:09 Le jeune roi,
55:11 Louis IX, qui a 25 ans,
55:13 entend
55:17 monter
55:19 en son fort intime le murmure
55:21 du Saint Récit.
55:23 Ils le dépouillèrent,
55:25 ils l'habillèrent,
55:27 leur enveloppèrent d'un manteau
55:29 rouge, puis ils traissèrent
55:31 une couronne d'épines, la déposèrent sur sa tête,
55:33 lui mirent un roseau dans la main
55:35 droite et ils le
55:37 flégellairent,
55:39 ils le soufflétairent.
55:41 Voici que la couronne d'épines,
55:43 voici que la couronne de Jérusalem
55:45 vient rejoindre
55:47 la couronne de France
55:49 et peut-être s'est changée contre
55:51 elle, couronne de souffrance
55:53 contre couronne de
55:55 puissance. Le royaume
55:57 change de cap en cet instant,
55:59 aspiré
56:01 vers le Go-Gotha,
56:05 vers l'Orient.
56:09 Alors le jeune roi
56:11 appelle à lui les hommes de l'art
56:13 et dessine,
56:15 esquisse
56:17 les voies d'une architecture
56:19 toute nouvelle. Je ne veux pas d'une chapelle,
56:21 je veux
56:23 une verrière d'apocalypse
56:25 qui symbolise
56:27 par sa légèreté, sa sveltesse
56:29 la victoire absolue
56:33 de l'esprit
56:35 sur le corps, du vide sur le plein.
56:37 Sacrifier tout à la lumière,
56:41 jusqu'à présent
56:43 c'est la pierre qui tient la lumière.
56:45 Je veux
56:47 que ce soit désormais
56:49 la lumière
56:51 qui tienne la pierre. Ainsi
56:53 est sortie
56:55 de terre
56:57 la Sainte Chapelle, surmontée
56:59 d'une flèche
57:01 légère
57:03 composée de bois,
57:05 de cèdre, de terre sainte
57:07 comme
57:09 le mât d'une nef
57:11 qui vogue vers l'Orient,
57:13 un sillage, un appel.
57:15 Alors, la couronne
57:17 d'épines
57:19 en acacia sacré
57:21 accompagne la France,
57:23 la France et la souffrance.
57:25 La souffrance et la France
57:27 sont prises dans la même rime.
57:29 Et bientôt,
57:31 la France et la souffrance
57:33 vont connaître une autre rime,
57:37 celle de l'espérance.
57:39 Mais ça, c'est pour demain.
57:41 - Merci Philippe Devillier.
57:43 - Ô mort, où est ta victoire ?
57:45 - Merci cher Philippe Devillier, merci à vous
57:47 Geoffroy Lejeune. Le bleu roi, tiens,
57:49 que vous avez, c'est le bleu roi sur ce
57:51 maillot de l'équipe
57:53 de France. Merci à tous les deux.
57:55 - Je vais vous dire une chose.
57:57 - Vous avez intérêt à faire une photo
57:59 ce soir, je le dis au téléspectateur,
58:01 vous devez ce soir porter le maillot
58:03 et faire une photo et le mettre sur les réseaux sociaux.
58:05 - D'accord, mais je voudrais lancer
58:07 un appel à Didier Deschamps.
58:09 - Il faut le remontrer parce que
58:11 le téléspectateur qui le regarde, il ne comprend pas.
58:13 Remontrez le maillot parce que les téléspectateurs
58:15 ne comprennent pas, ceux qui n'étaient pas là à 19h30.
58:17 Pour l'anniversaire de Philippe Devillier
58:19 qui était lundi dernier,
58:21 eh bien il a reçu un cadeau,
58:23 le maillot de l'équipe de France avec le numéro
58:25 5 qui est le numéro de Philippe Devillier.
58:27 Vous avez intérêt à le porter ce soir, vous me promettez.
58:29 - Alors, moi je ne suis plus à l'âge des
58:31 autres Pâques. En revanche,
58:33 il y a un cadeau que pourrait me faire
58:35 Didier Deschamps. - L'euro ?
58:37 - Si, je vais vous le dire.
58:39 Maintenant que Mbappé va
58:41 quitter le Paris Saint-Germain,
58:43 on peut l'oublier et il va au Royal Mal... - Non, on n'oublie pas.
58:45 - Si jamais, je vous le dis,
58:47 et je le dis aux téléspectateurs,
58:49 si jamais
58:51 Didier Deschamps m'appelle,
58:53 - C'est bon ?
58:55 - Vous savez ce que je dirais ?
58:57 - Je ne me déroberai pas.
58:59 - Allez les Bleus !
59:01 - Je le connais par cœur.
59:03 - Non, je dirais ce que disaient d'antan les députés.
59:05 Je ne me déroberai pas
59:07 à la pression populaire.
59:09 - Merci à tous les deux
59:11 et encore un merveilleux anniversaire
59:13 chez Philippe Devillier.
59:15 La publicité, on revient dans un instant.
59:17 C'est une émission, une soirée un peu bousculée
59:19 sur les antennes de CNews.
59:21 A 20h30, sans publicité jusqu'à 21h10,
59:23 ce sera l'heure des pros.
59:25 A la semaine prochaine, Philippe. A demain, Geoffroy.
59:27 - Merci Eliott, merci Geoffroy.
59:29 [SILENCE]

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