DB - 12-02-2024
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00:00 [Musique]
00:23 Un jeune américain, Frank Perry, est appelé en France pour une question d'héritage.
00:28 Il est accueilli à sa descente d'avion par le régisseur de la Ribaudière, propriété de son oncle défunt, le colonel Jamin.
00:37 Un grand vide, c'est tout ce que je peux vous faire visiter, monsieur Frank.
00:45 C'était son bureau ?
00:46 Oui, sa table, et tous ses accessoires. Tous ses objets sont encore plus morts que lui.
00:54 C'est pas eux qui vous donneront une idée de votre oncle. La mort connaît bien son métier.
00:59 Elle ne laisse rien derrière elle. Aussi peu.
01:03 Mais vous, vous pouvez m'en parler.
01:05 Oh, pas davantage. Quand je vous aurais dit qu'il était bon, généreux, tout d'une pièce, simple, qu'est-ce que vous en saurez plus ?
01:14 Il manquera toujours sa présence. Vous pensez, un homme pareil.
01:19 Vous l'aimiez beaucoup ?
01:21 Oui, je l'ai servi pendant 30 ans.
01:24 Il s'intéressait aux chevaux ?
01:31 Beaucoup. Nous avons fait longtemps de l'élevage.
01:34 Vous avez abandonné ?
01:35 C'est venu petit à petit, vers la fin de sa vie, quand il s'est tourné davantage vers les choses plus intérieures, religieuses pour tout dire.
01:43 Ça a d'ailleurs été un coup de théâtre, parce que jusque-là, il faut bien reconnaître...
01:48 ...
01:50 Ma mère ?
01:59 A 17 ans. Vous la reconnaissez ?
02:02 Oui, oui.
02:05 C'est moi qui l'ai élevée, vous savez. Tenez, je vais vous montrer quelque chose.
02:10 La voilà.
02:11 À la boule, montant son premier poney. En quelques années, le colonel en avait fait une excellente cavalière.
02:18 Le frère et la soeur s'entendaient bien ?
02:23 Oh, très bien. Quand elle a suivi votre père en Amérique, elle a eu un petit peu de mal à la tête.
02:30 Elle a eu un petit peu de mal à la tête.
02:32 Le frère et la soeur s'entendaient bien ?
02:34 Oh, très bien. Quand elle a suivi votre père en Amérique, il n'a pas eu un mot pour l'ablamer.
02:40 Et pourtant, cette fugue avait fait un horrible scandale.
02:43 Vous imaginez ça ? Une demoiselle Jama qui s'enfuit avec un gilet inconnu.
02:47 Elles se sont mariées.
02:49 Qu'est-ce que ça change ? Sinon, pour vous ?
02:52 Pour moi ?
02:53 Vous ne seriez pas là.
02:57 Vous savez, le colonel, il avait une fortune considérable.
03:02 Vous serez riche, M. Frank. Très riche.
03:07 [Musique]
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03:47 Hello.
03:48 Ah, vous êtes le nouveau maître ?
03:50 Ah, le nouveau maître, que ça ne sait.
03:52 Oui, enfin, je m'entends, le neveu du colonel.
03:55 Oui.
03:56 Le neveu d'Amérique. On en parle beaucoup depuis quelques temps du neveu d'Amérique.
04:00 Ah ?
04:01 Oui, surtout le régisseur.
04:03 Ah, ça ne lui fait pas un plaisir. Faux votre arrivée, on ne peut pas dire.
04:07 Pourquoi ?
04:08 Il faisait son petit chef. Il y prenait goût. Avec vous, ça va peut-être changer.
04:14 Vous n'avez pas l'air de l'aimer beaucoup.
04:16 Je ne vais pas l'aimer ni le détester. Il fait son boulot, je fais le mien.
04:21 [Bruit de moteur]
04:24 Et le colonel, vous le connaissiez bien ?
04:35 Ça, c'était un homme. Sauf dans les derniers temps, il donnait un peu dans les bondieuses ribrofles.
04:40 Il avait peut-être des compensations. On peut faire beaucoup de choses dans un bénitier.
04:45 C'est-à-dire ?
04:46 Ce qui ne me regarde pas, ne me regarde pas.
04:48 C'est bien matinale, M. Perry.
04:50 Oh, alors.
04:51 Je vous fais faire le tour du propriétaire ?
04:54 Allons-y.
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06:47 Vous avez aimé ?
06:56 C'est un photo merveilleuse.
06:58 Je vais vous montrer les écuries.
07:00 Ok.
07:01 Ah !
07:02 Je crois que nous avons de la visite.
07:04 Qui est-ce ?
07:09 Des parents éloignés du colonel.
07:12 Ils viennent pour l'ouverture du testament.
07:14 Merci.
07:19 Par devant maître Bordier, Philippe André, notaire à Rambouillet,
07:28 et en présence de Primo,
07:30 M. Gadra, agent mari, domicilier à Paris 25, rue Jasmin,
07:33 secondo, M. Dutoir, ogé, domicilier à Espédaille, à Clottes,
07:38 témoin testamentaire requis conformément à la loi choisie et appelée par le testateur si apprénommé,
07:44 a comparu M. Jamin Norbert, domicilier à la Boissière-les-Yvelines,
07:50 lequel, saint d'esprit ainsi qu'il est apparu aux notaires et aux témoins,
07:55 a dicté à maître Bordier, notaire sousigné,
07:58 en présence des deux témoins surnommés, son testament ainsi qu'il suit.
08:02 Je lègue à M. Ogé de Talleyrac,
08:07 mon domaine de la meunerie à Saint-Cyrée,
08:11 et les bois de Pérac,
08:14 à Élodie de Talleyrac, sa soeur,
08:17 ma propriété des échelles à Gramas,
08:22 à M. Coutéias-Yves,
08:27 mes immeubles de la rue Lamartine à Figeac.
08:33 Je lègue également, pour leurs bons et loyaux services,
08:38 à M. Coudroie-René, mon régisseur,
08:42 mon domaine de la ribaudière à la Boissière,
08:46 et à Mme Louisique Lelouarn, ma gouvernante,
08:50 la somme de 50 000 francs,
08:53 qui devra lui être versée dans un délai de six mois après mon décès,
08:57 sans intérêt jusqu'à cette date.
09:01 Quant à ma soeur Nicole,
09:04 à qui m'a longtemps liée une très tendre affection,
09:07 sa mort soudaine et précoce me dispense de tout lègue à son égard.
09:12 Je tiens néanmoins à dire, et ce pour éviter tout équivoque,
09:17 que si elle avait été vivante, le résultat eût été le même,
09:23 et que je ne lui aurais rien laissé.
09:27 En ce jour où j'écris, je suis encore bouleversée
09:31 par le ridicule mariage qu'elle a cru bon de faire.
09:35 Elle a voulu rompre avec sa famille,
09:38 il n'est donc pas surprenant que sa famille, réciproquement,
09:42 la considère comme une étrangère.
09:46 Néanmoins, comme mon neveu Franck Péry n'est pour rien dans ses querelles,
09:52 je tiens à lui laisser un souvenir appréciable de son oncle de France.
09:58 Je lui l'ai donc, en toute propriété, mon cheval Cyrus.
10:05 C'est un étalon de grande valeur, anglo-arabe de pure race.
10:11 J'espère qu'il lui donnera les mêmes satisfactions qu'à moi,
10:15 et qu'il lui rendra les mêmes services.
10:19 Ce testament a été écrit en entier par Maître Bordier notaire sous-signé,
10:23 tel qui lui a été dicté par le testateur.
10:26 Puis Maître Bordier l'a lu au testateur, qui a déclaré le bien comprendre,
10:30 et reconnaître qu'il exprime exactement ses volontés.
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10:59 - Vous irez quand même ?
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11:30 - Venir du Texas pour hériter d'un cheval.
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