Grève SNCF : faut-il les interdire pendant les vacances scolaires ?
Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui un coup de gueule contre la nouvelle grève SNCF et une question : faut-il interdire les grèves pendant les vacances scolaires ? Ce week-end 1 TGV sur 2 sera en circulation avec "la priorité aux trajets vers la montagne et aux enfants".
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Transcript
00:00 - Europ1.
00:02 - Europ1. 11h, 13h.
00:06 - Pascal Praud et vous.
00:08 - Et avec vos réactions sur Europ1 au 01.80.20.39.21, nous parlons de la grève à la SNCF, Pascal.
00:14 - Coup de gueule ! Cette fois-ci, coup de gueule, il y en a marre.
00:16 Quand ce ne sont pas les contrôleurs, ce sont les conducteurs.
00:18 Quand ce ne sont pas les conducteurs, ce sont les cheminots.
00:20 Les grèves de la SNCF, le jour du départ en vacances, c'est un grand classique, il y en a marre.
00:25 Cette fois-ci, c'est les contrôleurs qui mènent la fronde.
00:27 Il faut dire les choses, ce sont des privilégiés au regard de beaucoup de professions, et je pense notamment aux agriculteurs.
00:33 En début de carrière, un contrôleur gagne 2 900 euros bruts par mois et 4 400 à la fin de l'activité professionnelle.
00:41 Leur emploi est quasiment garanti à vie.
00:43 Et les salariés de la SNCF profitent d'un rapport de force lié à leur pouvoir de nuisance quand ils stoppent le travail.
00:49 Donc cette grève, c'est une honte.
00:53 Je ne peux pas vous dire autre chose, je trouve que c'est une honte.
00:55 - Et c'est un scandale. - Et bien sûr.
00:57 Et puis, on écoutera M. Farrand, nous, mais de privilégier les Alpes, par exemple, à d'autres destinations,
01:04 c'est-à-dire que nos enfants qui sont en Bretagne ou dans le Sud-Ouest,
01:07 eux, ils n'ont pas le droit de revoir leurs parents ou de venir pendant les vacances ?
01:12 Non, ça ne va pas du tout.
01:14 Alors, je vous propose d'écouter.
01:16 Peut-être on va écouter d'abord Éric Ciotti, des Républicains,
01:19 ou Christophe Fannichet, PDG de SNCF Voyageurs.
01:24 Écoutons-le.
01:25 Première priorité, il y aura des TGV sur tout le territoire.
01:28 Toutes les liaisons seront assurées, avec moins de trains, mais toutes les liaisons seront assurées.
01:33 La deuxième priorité, c'est les Alpes.
01:36 Troisième priorité, il y aura autant de Ouïghos que d'Inouïs,
01:41 parce que, comme vous le savez, les ménages les plus modestes,
01:44 qui utilisent plus régulièrement les Ouïghos, sont tout aussi prioritaires que les Inouïs.
01:49 Et enfin, les jeunes, juniors et compagnie, il faut que les jeunes puissent rejoindre leur famille.
01:53 Et nous avons fait le maximum sur ce sujet.
01:56 - Tant mieux, mais ça va être très compliqué.
01:59 Écoutons cette fois-ci Alain Krakowicz, il est directeur de TGV Intercités.
02:04 Il était ce matin sur BFM et il s'exprimait sur la priorité aux Alpes.
02:08 - On a fait le choix de cibler les trains les plus pleins, et ça paraît assez logique.
02:13 Et de fait, pendant les vacances de février, c'est un mystère pour personne
02:17 que les clients vont beaucoup effectivement vers les Alpes.
02:20 Je sais que ça ne concerne que 7% des Français, mais ça concerne 20% des clients de la SNCF.
02:26 Et il faut aussi avoir en tête que, malgré tout, quand on est en Fonds de Vallée,
02:29 qu'on a sa location qui se termine, il n'y a pas beaucoup d'autres solutions.
02:34 Et donc, c'est vrai qu'on n'a pas voulu aussi que nos clients soient pris au piège.
02:37 Et donc, on a voulu leur offrir cette solution.
02:40 - Nous sommes avec Thomas.
02:43 - Bonjour Thomas, 40 ans, vous êtes contrôleur et vous faites grève.
02:47 - Bonjour Pascal. Oui, effectivement, je fais grève ce week-end.
02:51 Ça fait 20 ans que je suis contrôleur de train.
02:55 Je voulais juste vous dire que vous vous êtes trompé de 1900 euros en début de carrière.
02:59 Je n'ai jamais gagné en début de carrière. J'ai commencé à 1600 euros au début de carrière.
03:02 Donc, je suis ni syndiqué, je ne fais pas partie du collectif,
03:07 mais je me reconnais dans le collectif.
03:10 Donc, je voulais vous dire pourquoi je fais grève tout d'abord,
03:13 parce que j'ai un métier de roulant et qu'au niveau de la retraite,
03:17 on n'est pas considéré comme roulant, on est considéré comme sédentaire.
03:20 Il y a deux métiers au sein de la SNCF qui sont roulants,
03:23 c'est contrôleur de train et conducteur de train.
03:26 Mais nous, on nous a mis dans la catégorie des sédentaires à la retraite.
03:29 Et on ne demande pas une revalorisation de salaire, pas du tout.
03:32 On demande juste qu'on soit reconnu roulant pour la retraite.
03:35 - Combien aujourd'hui, vous avez 40 ans, vous êtes contrôleur.
03:40 - Non, j'ai 44 ans. - Vous êtes dans les TGV ?
03:43 - Je suis dans les TGV.
03:45 - Bon, est-ce que c'est indiscret de vous demander en 2023...
03:48 - Non, je vais vous dire la vérité, je vais être transparent, monsieur.
03:51 Je gagne exactement la même somme que la personne que vous avez eue il y a deux jours.
03:55 - Donc, 30 000 euros.
03:57 - Je déclare entre 38 000 et 39 000 euros.
03:59 J'ai trois enfants, j'ai 20 ans de carrière et je suis à 1966 de traitement.
04:04 200 euros de plus que le SMIC.
04:07 - Non, mais vous gagnez 38 000 euros, c'est ça que je retiens.
04:12 - Dans les 38 000 euros...
04:14 - Oui, il y a des primes, mais vous gagnez 38 000 euros.
04:16 - Dans les 38 000 euros, j'ai trois enfants. J'ai 2 000 euros de...
04:19 - Mais j'entends bien.
04:21 - Et dans les 38 000 euros, excusez-moi, juste terminé.
04:24 J'ai 2 000 euros et dans les 2 000 euros, c'est tous mes férés que j'ai demandé à me faire payer,
04:28 c'est tous les CUT que j'ai demandé à me faire payer et les RTT que je me suis fait payer,
04:31 que je n'ai pas pris en congé.
04:34 Donc normalement, je serais à 34 000.
04:37 - Mais d'abord, je peux tout comprendre.
04:39 Je trouve révoltant de régulièrement prendre en otage les usagers au moment des vacances.
04:49 La SNCF, vous avez un pouvoir de nuisance et vous faites grève alors que d'autres gens ne peuvent pas faire grève.
04:56 Et je trouve que quoi qu'il arrive, vous faites grève.
05:00 Donc si on vous augmente de 200, de 300, j'ai envie de dire que ça ne changera rien
05:04 puisque depuis 60 ans, quoi qu'il arrive, il y a des grèves à la SNCF.
05:09 Donc c'est ça qui est absolument révoltant.
05:11 Un jour, si j'étais PDG de la SNCF, je dirais, bon, on se met d'accord, pourquoi pas, sur un truc,
05:17 mais pendant 5 ans ou 7 ans, vous vous engagez à ne pas faire grève
05:20 parce que ce n'est pas possible pour les usagers.
05:23 Quoi qu'il arrive, vous mettez les usagers en difficulté.
05:26 Et quand on parle avec vous, on s'aperçoit que le salaire que vous avez,
05:30 finalement, il est bien supérieur à beaucoup de gens, avec en plus un emploi garanti à vie.
05:35 Donc pardonnez-moi de dire comme ça, 38 000 euros par an, ce n'est pas neutre.
05:41 Je parle net en plus, ce que vous avez déclaré.
05:43 - J'ai 20 ans de carrière quand même.
05:47 - Mais c'est le net pour vous. Mais vous avez 20 ans de carrière, j'entends bien.
05:50 Mais j'entends des agriculteurs qui ont pas un sou et qui, avec dignité, courage,
05:55 se battent pour simplement gagner 500 ou 1000 euros par mois.
06:00 Et de l'autre côté, nous avons, que vous vous battiez pour des revendications,
06:04 je peux l'entendre, je conteste une chose, c'est la prise en otage des usagers
06:10 un jour de vacances, c'est tout. Après, c'est...
06:13 - D'accord.
06:14 - Je veux dire, après, vous faites comme vous voulez,
06:16 si vous pensez ne pas être assez bien payé, je le comprends.
06:19 - Non, je n'ai pas parlé de payer, monsieur. Je n'ai pas parlé de payer.
06:23 - Mais, enfin, l'histoire des primes, vous savez très bien qu'à partir du moment
06:26 où on met les primes dans le traitement, les gens n'accepteront plus de faire
06:29 précisément ce qui est payé en prime. Parce que ce qui est payé en prime,
06:33 c'est par définition plus difficile. C'est du travail de nuit, c'est du travail décalé,
06:37 si tu payes tout doux dans le traitement, t'auras plus personne.
06:40 Évidemment que la prime, c'est, comment dire, c'est une carotte.
06:44 Elle est dans le système de la SNCF. Si vous payez quelqu'un qui fait...
06:50 Si vous payez quelqu'un qui travaille de 8h du matin à 15h,
06:53 comme quelqu'un qui travaille de 22h à 4h du matin, vous n'aurez plus personne
06:57 pour travailler de 22h à 4h du matin, bien évidemment.
06:59 Faut bien qu'il y ait une prime. Ça me paraît pas très compliqué, ce que je dis là.
07:03 - Je suis tout à fait d'accord avec vous sur les personnes qui ne pourront pas
07:07 prendre ce traitement. J'en suis désolé, je suis peiné.
07:09 - Ah oui, vous êtes peiné, mais vous en fichez quand même. Vous êtes peiné.
07:12 - C'est pas... - C'est pas drôle.
07:15 - Vous voulez que je dise quoi ? Que j'en ai rien à faire ? C'est pas le cas.
07:21 - Je veux que vous preniez un autre moment pour faire la grève.
07:23 - Mais à quel moment ? Vous savez, monsieur Pascal Praud...
07:27 - Mais monsieur Thomas, si ça arrivait qu'une fois, c'est sans arrêt.
07:32 - Non, la dernière grève que j'ai faite, c'était pour les contrôleurs, au mois de décembre.
07:38 Celle qui est passée à la déretraite. Je sais, c'est le jour de grève.
07:40 - Ah oui, c'était il y a deux mois, mais je pensais que vous alliez dire que c'était en 1989.
07:43 - Non, non, non, non, non, non, non, non. - La dernière fois que j'ai fait grève, c'était en décembre.
07:47 - Mais vous êtes extraordinaire, Thomas.
07:49 - Non, je parle de la grève des contrôleurs qui a eu lieu en décembre 2022.
07:56 - Oui, mais c'est pas il y a 50 ans, quand même.
07:59 - Mais j'ai pas fait la grève des retraites, monsieur.
08:02 - Oui, mais parce que vous avez... Enfin, moi, je trouve ça dommage.
08:06 - Non, mais dites pourquoi j'ai pas fait cette grève, parce que vous avez l'air de savoir.
08:10 - Ah non, mais je sais pas pourquoi vous avez pas fait la grève des contrôleurs retraites.
08:12 - Vous savez pourquoi ? Parce qu'à la loi Touraine, on m'a obligé de faire 64 trimestres.
08:16 Quoi qu'il en soit, j'ai fait 64 ans. J'avais signé pour 55 ans.
08:19 J'avais accepté d'avoir un traitement en sodomie.
08:22 Quand j'ai commencé, j'étais en sodomie.
08:24 - Mais j'entends ce que vous dites, j'entends, mais considérez qu'on ne peut pas prendre à chaque fois à faire grève
08:33 les jours des vacances scolaires, me semble-t-il. Je trouve que ça, c'est pas convenable.
08:37 - Mais alors, à quel moment vous voulez qu'on le fasse ? À quel moment ?
08:39 - Bah vous le faites en Italie, par exemple. Je crois qu'il y a une loi qui interdit de faire grève,
08:49 je crois que c'est pendant les fêtes religieuses, certaines fêtes religieuses et certaines, comme Pâques, Noël,
08:54 et puis parce que là, les gens vont voir parfois leur famille, et puis les vacances scolaires.
08:58 Bah vous le faites en vacances scolaires, voilà.
09:00 - Donc votre solution, c'est hors-terreur de vacances scolaires ?
09:02 - Voilà. - C'est ça ?
09:03 - Exactement. - On a fait grève pendant les retraites ?
09:05 - Non, il y a eu grève des retraites, et moi je ne l'ai pas faite. Il y a eu grève des retraites, hors-terreur de vacances scolaires.
09:10 - Mais c'est la meilleure chose, oui. Je ne vais pas vous donner une médaille parce que vous ne faites pas grève quand même !
09:13 - Non, mais c'est pas ça, monsieur ! - Je veux dire, vous me dites que je n'ai pas fait grève comme si c'était...
09:17 Vous avez le droit de ne pas faire grève ! Demandez aux boulangers qui...
09:20 - Mais non, mais ça c'est votre interprétation !
09:22 - En fait, personne ne fait grève dans ce pays, sauf ceux qui ont un pouvoir de nuisance.
09:26 - Mais c'est pas ce qu'elle fout ! - Donc le boulanger, il ne fait pas grève !
09:29 - Vous faites une partie et vous rejetez l'autre. Je vous explique qu'il y a eu grève hors-terreur scolaire,
09:34 je vous dis qu'il y a eu grève hors-terreur scolaire, vous retenez le fait que je n'ai pas fait grève.
09:37 Je parle de... La grève, elle a été faite hors-terreur scolaire, vacances scolaires...
09:41 - En tout cas, c'est sympa d'être venu à notre micro.
09:45 Mais après, le problème, c'est que nous, après, l'échange que j'ai avec vous, on va me reprocher,
09:52 on va dire "oui, ben vous, c'est peut-être facile, parce que dans votre métier, on ne fait pas grève, que sais-je, etc."
09:58 Moi, je pense aux usagers. Qu'est-ce qui se passe, M. Boubouk ?
10:01 - On a Fabienne qui nous a appelés, qui va répondre à notre auditeur après la pub !
10:05 C'était pour vous le dire, pour qu'il reste avec nous, Thomas !
10:07 - Oui, on va le garder ! - Qu'est-ce qu'il y a ?
10:09 - Ça, c'est du teasing ! - Fabienne va répondre à Thomas !
10:12 - Fabienne va répondre à Thomas. - On va pas vous dire "au revoir à Thomas" !
10:15 - Non, je ne dis pas "au revoir à Thomas". Vous habitez où, Thomas ?
10:19 - Moi, j'habite en Bourgogne. - Ah, voilà une belle région !
10:22 - Une belle région ! - Et vous avez trois enfants.
10:25 - J'ai trois enfants. - Elle travaille, votre épouse ?
10:28 - Ma femme, pour l'instant, elle est en congé parental.
10:31 - D'accord, parce qu'il y a eu un troisième petit bébé ?
10:33 - Donc, j'ai été obligée de faire des congés, tout ça...
10:36 - Il y a eu un troisième petit bébé qui est arrivé ?
10:39 - Elle a deux ans et demi, maintenant.
10:41 - Elle est en congé parental... - C'est trois ans, non ?
10:44 - C'est combien de temps, le congé parental ? - Trois ans.
10:46 - Congé parental, c'est trois ans ? - Oui, ça peut être.
10:49 - Mais alors, on est payé pendant trois ans ? - Je crois pas.
10:52 - Non, là, c'est deux ans, et là, elle est sans solde.
10:55 - Ah oui, pendant deux ans, t'es payée, et après t'es sans solde.
10:59 - Et elle était dans quelle activité, votre épouse ?
11:01 - Elle travaille dans l'éducation nationale.
11:03 - Bon, évidemment, trois enfants, c'est du boulot à la maison.
11:05 - Donc, elle va hésiter à reprendre peut-être du boulot,
11:08 - ou rester à la maison, j'imagine. - Pour l'instant, elle a du mal.
11:12 - Elle a du mal, parce que c'est pas facile.
11:14 - Ah, ben trois enfants, oui... - Ils ont quel âge, aux enfants ?
11:17 - C'est pour ça que j'ai pas le temps d'aller sur Facebook ou toucher ce genre de choses.
11:19 - Je veux que mes enfants deviennent des personnes bien.
11:22 - Vous avez parfaitement raison, Thomas. Ils ont quel âge, vos enfants ?
11:25 - Il y en a un qui a 13 ans, il y en a un qui a 9 ans, et puis celle qui a 2 ans et demi.
11:28 - Elle s'appelle comment, celle qui a 2 ans et demi ?
11:31 - Elle s'appelle Sarah. - Sarah. Bon.
11:33 - Ben écoutez, c'est des jolis prénoms. Elle s'appelait Sarah.
11:36 - Tiens, on va rendre hommage, parce qu'on n'a pas encore écouté de chanson,
11:39 - et on va mettre "Hommage au lisse Sarah", pourquoi pas, de Johnny Hallyday, dans une seconde.
11:44 - Digifab, ça va, Digifab ? - Ça va très bien !
11:46 - Il parle plus du tout, Digifab. - Ah si, mais moi je surveille.
11:49 - Je surveille l'heure, nous sommes un peu comme les trains en retard en ce moment.
11:52 - C'est vrai que maintenant, il est devenu... - C'est Bernardo, oui !
11:57 - Il surveille l'heure, il est vexé, il parle plus.
12:00 - Ah si, je parle ! - C'est l'âge, hein ! Qu'est-ce que vous voulez ?
12:02 - Il est taciturne. - Taciturne ?
12:05 - Oui, vous savez pas ce que ça veut dire. - Non, je vais regarder pendant la pause.
12:07 - Taciturne, c'est dans le même mot. - Ah oui ?
12:09 - C'est pas un mot dupe.
12:12 - Oh là là, je vois Thomas Hilkes arrive, qu'est-ce qui se passe ?
12:15 - Oh là là !
12:17 - Il va vous gronder !
12:19 - Bonjour Thomas Hilkes ! - Je fais une petite visite de courtoisie.
12:21 - Mais qu'est-ce qui se passe Thomas Hilkes ?
12:23 - Je viens vous admirer à l'ordaine. - Il est spécialiste de cinéma dans son équipe.
12:26 - Ah, Julien Pichnet, il est incroyable. - Ah oui, incroyable.
12:29 - Vous connaissez Julien Pichnet ? - Mais pas personnellement, mais j'écoute l'ordaine.
12:32 - Incroyable, il sait tout du cinéma des années 70.
12:35 - Tiens, le jour des Césars, il faut qu'il vienne avec nous.
12:38 - Le jour des Césars, il pourrait venir avec nous. - Ah bah oui, bien sûr.
12:40 - Par contre, il connaît pas l'actualité, attention.
12:42 - Ah justement, vous croyez que je connais l'actualité ?
12:45 - C'est là où il serait pas très complémentaire.
12:47 - Vous croyez que je connais l'actualité avec le cinéma ?
12:50 - Allez, 12h18, à tout de suite. - A tout de suite sur Europe 1.
12:53 - Europe 1. - Pascal Praud et vous.
12:56 - Oh, ma jolie Sarah.
13:01 - Thomas, qui est contrôleur et qui vient d'avoir une petite fille qui s'appelle Sarah.
13:05 - Vous connaissez cette chanson j'imagine, de Johnny, Thomas.
13:08 - Oui, oui, bien sûr.
13:10 - Fabienne est avec nous, bonjour Fabienne.
13:12 - Bonjour monsieur Praud.
13:13 - Et vous vouliez dire un petit mot, je pense qu'on s'était eus régulièrement,
13:17 parce que vous avez plusieurs employeurs me semble-t-il, c'est vous.
13:20 - Oui c'est ça, c'est bien moi.
13:22 - Exactement, et donc vous entendez.
13:24 - C'est bien moi.
13:25 - Vous n'avez pas la chance évidemment qu'à Thomas d'un salaire fixe.
13:31 - Ah non, non, non, c'est pour ça que ça me fait un peu sortir de mes gongles.
13:34 - Ils auraient dû attendre pour faire la grève là, parce qu'on les compare aux paysans,
13:37 quand on voit le revenu d'un paysan avec eux, je pense qu'ils auraient dû attendre,
13:40 il y a un mauvais timing.
13:41 Déjà pour commencer, parce que je suis vraiment remontée,
13:44 moi vous savez monsieur Praud, je vous ai eu souvent au téléphone,
13:47 je fais 43 heures par semaine de ménage et de repassage.
13:51 Je me lève le matin, il est 5h30, je fais mes premières panières,
13:54 j'embauche à 8h, je tire toute la journée, j'ai une petite pause que je m'octroie à midi
13:59 et encore pas tous les jours pour pouvoir faire tout ça.
14:01 Je suis payée à peu près 10,30€ de l'heure, le SMIC, quoi, hein, voilà, pas plus.
14:08 Et moi quand j'entends ça, qui font chier tout le monde,
14:11 parce que moi j'ai pas l'habitude d'employer des gros mots comme ça,
14:14 mais avec les... ils ont quand même des sacrés empruntages.
14:17 Moi je ne peux pas faire grève, mes congés payés sont dans mon salaire,
14:22 donc ça me fait 11,30€ par mois, hein, c'est-à-dire que moi quand je travaille pas au mois d'août,
14:27 c'est pas payé, c'est-à-dire que faut que je récupère de l'argent tous les mois sur mon salaire en plus
14:31 pour pouvoir me payer mon mois d'août.
14:33 Alors quand j'entends tout ça, moi, moi ça me rend malade.
14:36 Là j'ai reçu une facture d'électricité et de gaz, j'ai plus de... j'ai 452€ à donner, hein,
14:43 vous m'entendez bien, M. le Pro ?
14:45 J'ai 130€ de taxe rien que dans la facture de gaz.
14:48 Je ne sais pas comment je vais la payer, et quand j'entends ça, mais ça me rend malade.
14:53 On me parle de primes, on me parle de machins, on me parle de départ à la retraite,
14:57 quand je vais partir à la retraite, M. le Pro, je pars, moi, pour avoir 1100€,
15:01 faudra que j'aille jusqu'à 67 ans.
15:03 Je travaille depuis l'âge de 16 ans.
15:05 Hein, c'est pas possible d'entendre ça.
15:09 Et je suis pas la seule, je suis pas la seule.
15:11 Je parle pour plein d'autres, j'ai des autres femmes qui vivent seules,
15:15 que je connais, qui travaillent comme moi.
15:17 On a tous les mêmes problèmes, on a des douleurs partout.
15:21 Alors non, moi je suis pas d'accord avec tout ça.
15:23 Parce que en plus de ça, quand vous donnez une première fois,
15:25 il faut redonner une deuxième fois, puis six mois après, il y a encore ça.
15:29 Voilà, ils ont peut-être des problèmes, mais c'est toujours les mêmes.
15:33 C'est toujours eux qui ont des problèmes.
15:35 - Bon, Thomas, il ne s'agit pas évidemment de comparer les sorts des uns et des autres.
15:40 - Je ne compare pas ! Je ne compare pas, c'est que ça me met en colère.
15:44 - Bon, Thomas, ce qui est...
15:46 Alors moi, la seule chose sur laquelle je ne suis pas d'accord,
15:49 je ne parle pas évidemment du salaire,
15:53 et je ne parle pas de tout cela, et du travail que vous faites.
15:56 Je mets en cause uniquement le fait que vous fassiez grève à chaque fois pendant les vacances.
16:01 C'est tout ! C'est tout ! Le reste ne m'intéresse pas, si j'ose dire.
16:04 Après, chacun choisit la vision, ou chacun choisit le métier qu'il a envie de faire,
16:10 ou qu'il peut faire, mais je conteste ça.
16:13 Donc, Thomas, vous souhaitez réagir peut-être à ce que dit Fabienne, ou lui poser une question ?
16:18 - Bah écoutez, oui, je peux réagir.
16:21 Alors, effectivement, madame, elle a un métier qui n'est pas évident,
16:26 elle n'a pas les avantages qu'on a.
16:29 Après, avantages, j'aimerais bien qu'elle les cite,
16:31 parce que chaque année, il y en a de plus en plus qui disparaissent,
16:34 mais bon, ça, ce n'est pas grave, on ne va pas être technique là-dessus.
16:37 La seule chose que je peux lui dire, c'est que sa situation n'est pas normale.
16:41 - Non, mais en plus, vous avez raison.
16:43 Vous avez raison, en fait, je suis assez d'accord avec vous.
16:45 C'est la situation de Fabienne qui n'est pas normale,
16:47 et ça, je vous rejoins là-dessus.
16:49 Bon, écoutez, je vais vous remercier tous les deux.
16:51 Remercier Fabienne.
16:52 Fabienne, il y a longtemps que vous n'aviez pas eu,
16:53 et ça serait bien que de toute façon, on vous ait un peu plus longuement,
16:56 parce que c'est toujours intéressant que vous nous racontiez par le menu,
16:59 si j'ose dire, ce qui est votre vie.
17:01 Et puis, Thomas, alors...
17:04 - Je peux dire un petit mot ?
17:06 - Je vous en prie, Thomas.
17:07 - Alors déjà, je vous remercie de ne m'avoir pris en ligne,
17:11 de ne pas avoir pu discuter, même si c'est très peu.
17:13 Je voulais vous dire qu'il ne faut pas écouter tout ce qui se dit,
17:16 parce que moi, ça fait trois jours, moi aussi, je fais des bons,
17:18 de ce que j'entends sur nous, qui est complètement faux.
17:20 Et c'est vrai qu'il y a des organisations syndicales qui viennent sur tous les plateaux,
17:24 ils ne viennent pas à CNews.
17:25 Ça, je ne comprends pas, parce que moi, si j'aurais été délégué,
17:27 je serais venu à CNews sans problème.
17:29 J'aurais pu débattre sans problème.
17:30 Je voulais juste vous dire, celui qui s'est rapproché le plus
17:33 des conditions des comptes-lois, c'est Karim Zeribi, vous l'avez à CNews.
17:37 Vous n'avez même pas besoin d'un délégué syndical,
17:40 parce qu'il s'est vraiment rapproché de la réalité.
17:43 Voilà, c'est tout ce que je voulais vous dire.
17:45 Merci encore.
17:46 - Merci à vous, Thomas.
17:48 Bon courage, on va peut-être marquer une nouvelle pause.
17:51 Et puis, continuer ensemble avec un autre sujet,
17:54 qui sera "J'ai l'âge que je veux".
17:57 Et ça, c'est un sujet vraiment intéressant,
17:59 parce que c'est l'âgisme,
18:02 avec, effectivement, Natasha Zikowski.
18:07 L'âgisme. Qu'est-ce que l'âgisme ?
18:11 - C'est quand on critique par rapport à l'âge, non ?
18:14 - Non, c'est pas ça.
18:15 - Quand on contrôle son âge ?
18:17 - C'est ça, non ?
18:18 - Bien sûr, c'est l'âge.
18:19 Comprendre votre corps, faire équipe avec lui.
18:21 Vous avez passé le cap des 50 ans,
18:23 vous vous en approchez, ça vous angoisse.
18:25 Vous craignez de vieillir trop vite,
18:27 de prendre du poids, de ne plus plaire.
18:30 Mais prendre de l'âge ne veut pas dire vieillir.
18:33 C'est drôle comme phrase, ça.
18:35 Prendre de l'âge ne veut pas dire vieillir.
18:37 - Bah non, non.
18:38 - Bah si.
18:39 - C'est dans ta tête quand même,
18:40 parce que quand tu prends de l'âge,
18:41 je veux bien que tu m'expliques.
18:42 - T'es pas vieux du tout, mais t'as pris de l'âge.
18:45 - C'est une hygiène de vie qu'il faut avoir
18:46 pour éviter de trop vieillir
18:47 et avoir des rides trop rapides.
18:49 - Ce que vous voulez dire, c'est...
18:50 - C'est moi, ça.
18:51 - Ce que vous voulez dire, c'est
18:52 "je suis âgé, mais je ne suis pas vieux".
18:54 - Ah, oui, on est jeune dans la tête.
18:57 - Mais oui, mais en même temps...
18:58 - Michel Drucker a écrit un livre là-dessus.
19:00 - Pardon, vu que c'est le seul livre que j'ai lu,
19:03 je suis obligée de le dire.
19:05 - C'est pas possible.
19:06 - Je suis désolée.
19:07 - La seule référence.
19:08 - C'est terrible, c'est terrible.
19:10 - Ah, monsieur Cédric Chasseur.
19:12 - "Il faut du temps pour rester jeune",
19:13 je crois que c'est ça le titre.
19:14 - "Il faut du temps pour rester jeune".
19:16 - Oui, c'est ça.
19:17 - Il a lu qu'un livre et tous les jours,
19:18 il nous en fait des exégèses.
19:19 - Pardon, pardon.
19:20 - Donc c'est quand même très, très ennuyeux.
19:22 Il est 12h28, à tout de suite.
19:24 - À tout de suite, Seroths.