Virginie Efira : "Mon père m'a transmis le non-contentement de soi, ne pas trop fréquenter l'autosatisfaction"

  • l’année dernière
Virginie Efira, actrice dans le film : "Rien à perdre" (en salles le 22 novembre) et dans la série "Tout va bien" (8 épisodes sur Disney+, à partir du 15 novembre), est l'invitée de Léa Salamé. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-lundi-13-novembre-2023-6251973
Transcript
00:00 France Inter, le 7/10.
00:06 Et Léa, ce matin, vous recevez une actrice !
00:08 Pour rester dans le feel good, bonjour Virginie Effira !
00:11 Bonjour Léa, bonjour Nicolas !
00:13 Merci d'être avec nous ce matin.
00:14 Si vous étiez un livre et un défaut, vous seriez quoi ?
00:17 Oh mon Dieu ! Alors, un livre… Comme je ne suis pas super réveillée, je vais rester
00:23 dans l'immédiateté, c'est-à-dire les dernières choses lues ou que je veux lire,
00:26 surtout pour parler d'une rentrée littéraire assez géniale, donc je dirais celui que j'ai
00:30 terminé, qui est Western de Maria Pourchet, qui raconte qu'est-ce que c'est qu'une
00:33 relation possible entre un homme et une femme après Me Too, c'est quoi l'amour après
00:37 tout ça et comment on fait avec tout ça.
00:39 Et le prochain qui est là et qui trône, et qui est vraiment celui dont on parle le
00:43 plus et qui m'intéresse fortement pour son fond, mais surtout pour sa forme, c'est
00:49 Triste Tigre…
00:50 Neige Tino.
00:51 Oui, voilà, j'ai très envie de le commencer.
00:53 Et le défaut… Vous n'en avez pas.
00:56 Ah, il ne faut pas… Non, mais alors, la fille qui va quand même dire un défaut qualité.
01:01 Non, mais ça m'a toujours intriguée dans la littérature un peu ringarde, enfantine,
01:05 il y avait toujours quelqu'un qui disait « la curiosité est un vilain défaut ».
01:08 Ça m'a toujours épatée cette chose-là.
01:10 Donc votre défaut c'est la curiosité ?
01:12 Non, non, mais alors je peux en trouver plein d'autres.
01:14 Celle-là, on ne l'avait pas fait encore.
01:15 Je suis très perfectionniste aussi.
01:16 Je n'ai pas la fait.
01:17 Je n'aime pas mes mains.
01:18 Je suis trop dure avec moi-même.
01:21 Non, mes mains ça va, mais mes ongles sont éprouvantables.
01:23 Et mes cils, je vous le dis pas.
01:24 On n'aura pas de défaut.
01:25 Virginie Eiffira, Sartre disait « il n'y a pas de bon père ». Diriez-vous qu'il
01:29 n'y a pas de bonne mère non plus et qu'au fond, il n'y a pas de bon parent ?
01:32 Ah oui, j'en suis absolument persuadée.
01:35 C'est impossible de réussir ça.
01:38 Et quand on le comprend, que c'est une faillite inévitable, on sent mieux.
01:46 Du coup, on se dit qu'on fait un peu comme on peut.
01:48 On fait avec.
01:49 Qu'est-ce qu'être un bon parent ?
01:50 C'est la question que pose Rien à perdre.
01:52 Le très beau premier film de Delphine Deloger, qui est venu du documentaire, qui est en
01:56 salle le 22 novembre prochain, vous y incarnez une mère célibataire, très proche de ses
01:59 deux fils, mais qui va perdre la garde du plus jeune à la suite d'un accident domestique.
02:04 Il s'est brûlé en essayant de faire des frites alors que vous étiez au travail.
02:08 Qu'est-ce qui vous a touché dans ce rôle de mère courage qui se débat pour retrouver
02:12 son fils face à la machine des services sociaux et des services judiciaires ?
02:15 Comme dans tout grand film, je crois, quand se pose la question d'un conflit, chacun
02:25 a ses raisons.
02:26 Et on peut se mettre à la place de tous, là en l'occurrence de cette femme, ou même
02:32 des services sociaux, de tous les différents intervenants et comprendre leurs raisons.
02:36 Et c'est une grande qualité d'écriture aussi.
02:39 C'est souvent pour ça qu'un acteur choisit quelque chose, c'est-à-dire qu'il n'y
02:42 a pas de manichéisme et qu'il y a une grande précision d'orgare.
02:44 Une des questions que pose le film, c'est est-ce que l'amour suffit ? Elle aime ses
02:48 enfants, ils l'aiment, ils aiment leur mère, mais est-ce que ça suffit ?
02:52 Je ne sais pas si je dois répondre par rapport au film même ou de manière plus globale.
02:57 Moi, je l'ai joué, ce personnage, en étant complètement avec elle et avec l'idée
03:03 que cet amour suffit.
03:05 Parce que c'est un amour qui est en plus doté d'une écoute.
03:09 Elle sait qu'on aime aussi pour autonomiser, même si ce n'est pas évident.
03:12 C'est ça quand même le truc, on aime et on choix pour laisser partir, c'est spécial.
03:16 Sinon, de manière plus globale, ça dépend quel type d'amour.
03:19 Si c'est aimé trop en voulant garder pour soi, ce n'est pas génial.
03:24 Mais bon, sans ça, ça va être compliqué.
03:26 Ce qui est bien et ce qui est fort dans ce film-là, c'est que votre personnage, cette
03:31 mère célibataire, elle est à la lisière.
03:32 Ce n'est pas une marginale, ce n'est pas une femme alcoolique qui frappe ses enfants
03:35 et à qui on retire les enfants.
03:36 C'est ça que j'ai trouvé très fort.
03:38 C'est une femme seule, qui se bat, comme beaucoup de femmes, qui se bat seule parce
03:42 qu'il n'y a pas de père.
03:43 Les deux pères des deux fils sont partis.
03:46 Elle fait des erreurs, mais au fond, qui n'en fait pas ? Et pourtant, on va lui mettre
03:50 dans le crâne, progressivement, quel est un danger pour ses enfants.
03:54 Et plus on lui dit « on n'est pas sûr que vous soyez capable », plus elle finit
03:57 par le croire et plus elle s'enfonce.
03:59 Et plus ils lui mettent dans la tête qu'au fond, peut-être qu'elle est une mauvaise
04:02 mère, qu'elle n'est pas capable.
04:03 Oui, j'ai l'impression que ça, ça peut s'étendre aussi.
04:06 C'est-à-dire qu'à partir du moment où on pointe sur voie de voie en disant « tu es
04:09 le monstre, c'est toi le monstre », tu le deviens.
04:12 Et quand la machine se caricature, l'individu se caricature aussi.
04:16 Et c'est ces chemins kafkaïens de l'administration qui font qu'il y a un signalement.
04:20 Et heureusement, c'est valeureux ce système-là.
04:24 Là, il y a un signalement et à partir de là, la machine s'enraye et prend un conduit
04:31 où on dit qu'elle n'est peut-être pas apte, en tout cas à ce moment-là.
04:37 Ça pose quand même une question sur les services sociaux, ce film, qui n'ont pas
04:40 forcément le beau rôle.
04:41 Et notamment l'assistante sociale très bien jouée par India Hare, qui est persuadée
04:46 que vous êtes un danger pour vos enfants.
04:47 Il y a quand même une erreur.
04:49 C'est les effets dévastateurs d'une erreur administrative.
04:54 Il y a quand même quelque chose de cet ordre-là.
04:55 Oui, mais je ne vois pas quel système ne peut pas avoir ses défaillances à partir
05:00 du moment où on ne peut pas être dans du cas par cas.
05:03 Alors peut-être que ça raconte aussi un endroit d'écoute, un endroit de mettre un
05:06 pas de côté.
05:07 C'est-à-dire que c'est un système qui coche des cases.
05:09 Est-ce que l'appartement convient ? Est-ce que la garde est assez ? Ceux-ci qui nous
05:12 regardent peut-être par tous les prismes.
05:15 Et à partir du moment où une cache est cochée dans la mauvaise colonne, c'est un cercle
05:22 vicieux.
05:23 Oui, effectivement.
05:24 Et un de ses amis lui dit « mieux vaut un enfant qui est en foyer, même par erreur,
05:26 plutôt qu'à la maison où il se fait tabasser par ses parents ».
05:28 Peut-être.
05:29 Oui, sauf que dans le cas de ce film, ce n'est pas exactement ça.
05:33 Sur l'idée de la mère parfaite, vous dites dans le Figaro, madame, cette semaine « je
05:36 me souviens qu'à la naissance de ma fille il y a 10 ans, je voulais suivre toutes les
05:39 injonctions, être une mère parfaite, totalement disponible et en même temps prendre soin
05:43 de moi, de ma vie de femme, ne rien lâcher au travail, sortir avec des amis, il n'était
05:46 pas question d'arrêter de faire la fête ». Au final, rien n'allait parce que c'était
05:50 beaucoup trop.
05:51 Oui.
05:52 Ben oui, c'est complexe de vouloir garder tous les rôles.
05:58 Moi je me suis dit à un moment, pour gagner quelque chose, il faut peut-être accepter
06:01 de perdre quelque chose d'autre aussi.
06:03 Et puis c'est une nouvelle redéfinition de soi et de son rapport au monde, quand même
06:08 rentrer en maternité, en parentalité.
06:11 Qu'est-ce que vous avez accepté de perdre par exemple ?
06:16 Beaucoup de choses !
06:17 Qu'est-ce que j'ai accepté de perdre ?
06:24 De rater alors.
06:25 Il y a même des choses qu'on n'accepte pas de perdre et qu'on perd quand même,
06:28 genre l'insouciance et la mobilité.
06:30 Mais ce n'est pas très grave, on gagne autre chose.
06:32 Et puis ça vous apporte aussi, avant il y avait quelque chose où j'avais toujours
06:36 peur de perdre des instantanées de vie, qu'il fallait être partout et qu'un enfant vous
06:40 apprend que c'est à l'endroit où vous êtes que peut-être quelque chose peut se
06:43 passer.
06:44 Ça vous apprend une forme de lenteur aussi.
06:46 Enfin de lenteur, ce n'est pas ça que je voudrais dire.
06:47 Mais voilà, d'arriver à prendre le temps de regarder juste à l'endroit où on est.
06:55 En annonçant votre grossesse à 46 ans, vous avez été un modèle pour beaucoup de femmes
06:59 qui se sont dit « c'est possible ».
07:01 Vous avez eu conscience de ça ?
07:03 Je ne sais pas si c'est possible parce que ça pouvait aussi ne pas m'arriver peut-être.
07:11 Mais si je suis un modèle parce qu'on se dit « tiens, je vais attendre d'avoir 46
07:14 pour en faire », ça va être complexe.
07:15 Oui, c'est ce que disent les médecins d'ailleurs.
07:16 Les médecins disent « arrêtez de médiatiser les grossesses de stars ».
07:20 Oui, c'est ça.
07:21 Oui, oui, oui.
07:22 Pour moi, ça arrivait par hasard.
07:23 Mais je veux dire, c'était aussi peut-être parce que ça pouvait ne pas arriver.
07:27 Donc non, malheureusement, il y a quand même des éléments biologiques avec lesquels il
07:34 faut faire.
07:35 Mais diriez-vous justement, et en ça, pour moi, vous avez été un modèle parce que
07:38 vous avez un peu cassé cette logique qui voudrait dire que l'égalité homme-femme,
07:42 au fond, le frein, c'est qu'un homme peut avoir un enfant jusqu'à 80 ans, on l'a
07:46 vu avec Al Pacino et Robert De Niro récemment, et une femme, passer 40 ans, c'est terminé.
07:50 Oui, mais c'est une injustice.
07:54 On a fait un film qui parlait de ça aussi, on était venus voir le film de Rebecca Zetovsky,
07:57 « Les enfants des autres ».
07:58 Oui, donc, il y a plein de systèmes qui permettent de lutter contre ça.
08:05 Mais sinon, il faut quand même le prendre en compte, je crois.
08:08 Delphine Deloger, la réalisatrice de « Rien à perdre », a mis 4 ans à faire ce film.
08:12 Elle a eu des difficultés à trouver les financements.
08:13 Et elle a cessé de dire que vous l'avez accompagnée, que vous ne l'avez pas lâchée.
08:16 C'est important pour vous aujourd'hui de choisir des projets qui vous tiennent à
08:20 cœur et d'être l'actrice Bankébal sur le dossier pour trouver les financements ?
08:25 C'est le seul endroit où j'ai l'impression d'avoir quelque chose à jouer.
08:32 C'est le choix, en fait, un acteur, s'il joue bien, s'il joue mal, tout c'est d'une
08:37 subjectivité très forte.
08:39 En revanche, à partir du moment où il a le choix, en tout cas, c'est là où sa responsabilité
08:43 et son individualité se posent réellement.
08:46 Et c'est là, dans vos choix de films, où vous dites « je choisis de poursuivre sur
08:52 un premier film et d'aider cette femme parce que son scénario me plaît ».
08:55 Parce que son scénario me plaît, parce qu'elle me plaît aussi, c'est pourquoi elle fait
08:59 les choses et comment elle veut les faire.
09:01 Ce n'est pas si fréquent, en fait.
09:02 En tout cas, c'est encore une femme réalisatrice qui vous donne un beau rôle.
09:05 Après Justine Trier, Rebecca Zlotowski et d'autres, Alice Vinocur évidemment.
09:09 Rebecca Zlotowski, dites-vous, les réalisatrices projettent sur Virginie Effira une vision
09:14 d'elle idéalisée parce qu'on aimerait toutes être Virginie Effira.
09:18 Ce n'est pas faux.
09:19 Mais je suis d'accord avec cette phrase.
09:22 Ce n'est pas chiant de faire l'unanimité, Virginie Effira ?
09:27 Non, franchement, ce n'est pas du tout mon sentiment.
09:30 Parce que j'ai heureusement autour de moi des gens qui me contestent, et beaucoup, et
09:36 à juste titre.
09:37 Enfin, quand même, il y a un producteur de Cinoche qui disait « on ne voit plus passer
09:41 un scénario sur une femme entre 30 et 45 ans sans Effira écrit dans la marge ».
09:45 En tout cas, moi, ça fait un an que je n'ai pas tourné de film.
09:51 Donc, s'il y a une overdose, elle va vite se calmer.
09:53 Non, il n'y a pas une overdose.
09:54 Mais vous, est-ce que vous avez eu une peur du vide ? Vous avez tourné je ne sais pas
09:57 combien de films ces dernières années ?
09:58 Non, mais de nouveau, c'est quand on joue dans des films, ils sortent un an plus tard.
10:04 Donc là, vous avez l'impression que j'ai énormément travaillé.
10:06 Mais en fait, ça fait 12 mois que je n'ai rien foutu.
10:08 Vous êtes une paresseuse, dans le fond.
10:12 Il n'y a pas souvent ça avec des gens qui travaillent beaucoup.
10:16 C'est-à-dire qu'ils se sont aperçus avec effroi de leur nature profonde et ils
10:20 la combattent tout le temps.
10:21 Et la nature profonde, c'est donc la paresse ?
10:22 Oui, je me souviens d'un moment dans ma vie où mes journées ne commençaient pas
10:24 avant 16h.
10:25 Je me suis dit « je ne peux pas être cette personne ».
10:27 Du coup, c'est fini le sentiment d'imposture, de ne plus être à votre place, dont vous
10:31 avez beaucoup parlé au début.
10:32 Parce qu'au début, il a fallu vous imposer, venant de la télé, animatrice télé, etc.
10:37 dans le monde du cinéma.
10:38 Aujourd'hui, c'est terminé tout ça.
10:39 C'est terminé en tout cas de passer trop de temps avec soi-même et ce type de questions.
10:43 « Est-ce que je suis à ma place ? Pas à ma place ? » Tout ça, on regarde un peu
10:46 en dehors de soi.
10:47 C'est toujours mieux pour sa santé mentale et même c'est plus vivifiant.
10:50 C'est vrai qu'à 15 ans, vous disiez à votre père « Papa, je veux être star quand
10:53 je serai grande ».
10:54 Si j'avais dit ça à mon père, je pense que j'aurais eu du mal à le relever.
11:00 Il aurait chuté tout de suite.
11:01 Oui, évidemment quand même.
11:03 Mais je l'ai lu dans un papier.
11:04 C'est faux ?
11:05 Non, non, qui a un tout petit peu cette envie-là chez moi.
11:09 Un peu chelou parce que j'étais quand même assez aimée par mes parents.
11:12 Je ne vois pas bien quelle carence je voulais absolument combler.
11:14 Mais ça ne l'aurait pas rassuré beaucoup mon père.
11:17 Il s'est élevé par les études et tout ça.
11:19 Votre père était médecin hématologue et oncologue.
11:23 Qu'est-ce qui vous a transmis votre père ?
11:25 J'allais dire un goût de l'effort.
11:30 Mais ce n'est pas le goût en fait.
11:32 C'est une obligation à l'effort.
11:34 Un non-contentement de soi.
11:35 Je me souviens quand je lui disais que je voulais être actrice, il me disait "mais
11:43 très bien, mais est-ce que tu as lu tout Racine ?"
11:44 Je lui disais "il faut absolument avoir lu tout Racine à 16 ans pour vouloir être
11:48 actrice".
11:49 Mais malgré tout, oui, de ne pas trop fréquenter l'autosatisfaction.
11:57 Et ça vous y arrivez ?
11:58 Malgré tout ?
11:59 Pas trop fréquenter l'autosatisfaction ?
12:01 Si je la fréquente c'est secrètement, vraiment, pardonnez-moi, du bris de délire.
12:08 Un mot sur "Tout va bien" de Camille de Castelnau.
12:14 Vous avez deux actualités.
12:16 Le film "Rien à perdre" et cette série qui est disponible sur Disney+ cette semaine
12:19 à partir du 15 novembre avec Nicole Garcia et Sarah Giraudeau, qui racontent une famille
12:23 dysfonctionnelle percutée par la maladie, la leucémie de la petite-fille d'un enfant,
12:28 avec une grand-mère gourou de développement personnel.
12:30 C'est Nicole Garcia, star.
12:32 Une tante, vous, hyper active et une mère dans le déni.
12:35 C'est un festin à la française cette série.
12:38 C'est ça que vous avez voulu montrer ?
12:40 Comment les familles sont forcément déséquilibrées, dysfonctionnelles ?
12:44 Oui, parce que forcément les endroits de plus grande proximité permettent la plus
12:50 grande cruauté aussi.
12:53 Et puis parler de caricature, tout à l'heure de se caricaturer, souvent dans les familles,
12:57 dans les groupes en fait.
12:58 On a une tendance à se caricaturer, puis on voudrait arriver à dire, on n'y arrive
13:04 pas.
13:05 Donc là, c'est tous des gens qui traversent une épreuve.
13:08 Mais ce qui est assez génial dans l'écriture de Camille Castelnau, là encore, la particularité,
13:12 c'est qu'elle arrive à raconter cette chose-là, mais quand on traverse une tragédie,
13:15 il y a en même temps la vie qui continue, la trivialité de l'existence.
13:19 Donc c'est aussi une série qui a quelque chose d'assez drôle.
13:24 Parce que vous êtes caricaturale toute aussi, parce qu'elle joue sur ça.
13:30 Oui, exactement.
13:31 Parce que oui, la trivialité de l'existence existe même quand on fréquente des questions
13:36 de mort, il y a la pulsion de vie qui arrive aussi, enfin comment on se démène avec tout
13:40 ça.
13:41 D'ailleurs, il y a la phrase du film qui est « L'épreuve, c'est la maladie de
13:44 l'enfant.
13:45 L'épreuve ne rend pas meilleur, elle rend juste plus humain ».
13:47 Oui, c'est assez juste ça.
13:49 Je pense que c'est un tout petit peu un cliché le côté « Non, non, je crois que
13:53 l'épreuve, et c'est Camille qui le dit aussi, elle ne rend pas forcément plus fort,
13:56 elle peut rendre juste plus vulnérable ».
13:58 Question de fin pour terminer, Virginie Effira, vous répondez sans trop réfléchir.
14:04 Il y a cette phrase de Drieu Larochelle qui dit « Toutes les femmes sont sérieuses
14:08 comme la pluie, surtout les plus légères ». Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
14:11 Toutes les femmes sont sérieuses comme surtout les plus légères.
14:14 J'aime bien en tout cas.
14:15 On a fait ça à vous.
14:17 Entre la puissance ou la liberté, vous choisissez quoi ?
14:20 Entre la puissance et déjà il faudrait définir puissance, liberté.
14:26 Alors allons-y, nous avons une de bien.
14:28 Liberté.
14:29 J'ai lu dans un article que vous étiez allergique au sport, c'est vrai ça ?
14:32 Malheureusement.
14:33 Ça fait rire ici.
14:34 Je sens qu'il y a beaucoup de gens dans le club allergiques totalement.
14:39 Vous ne faites pas de sport.
14:41 Vous n'êtes plus animatrice à la télé, mais est-ce que vous regardez toujours la
14:43 télé ?
14:44 Oui, à fond.
14:45 Vous regardez quoi ?
14:46 Je regarde C'est politique.
14:47 Je regarde la super émission France 2 le soir.
14:50 J'écoute énormément de podcasts.
14:52 Ça, ce n'est pas de la télé.
14:53 Et vous écoutez la radio le matin.
14:56 Vous avez repris l'alcool depuis votre accouchement, rassurez-moi.
14:59 Énormément la première semaine après.
15:03 Mais vraiment, il y a besoin.
15:07 Puis après, on peut calmer.
15:08 Anatomie d'une chute ou Oppenheimer ?
15:10 Anatomie d'une chute.
15:12 Bien sûr, de Justine Trier.
15:13 De Niro ou Al Pacino ?
15:14 De Niro.
15:15 Romy Schneider ou Catherine Deneuve ?
15:17 Non, les gars, ça, on ne choisit pas.
15:19 Isabelle Adjani ou Isabelle Huppert ?
15:21 Isabelle.
15:22 Bien sûr, pas mal.
15:25 Qu'est-ce qui vous endigne aujourd'hui ?
15:28 Qu'est-ce qui m'endigne ?
15:33 Mon Dieu, il y a le choix.
15:35 Je sais que vous continuez à suivre l'actualité, que vous écoutez Inter tous les matins.
15:40 Je me retire dans mon petit espace et je ne veux plus rien savoir du monde.
15:47 Je ne sais pas ce qu'on peut dire sur aujourd'hui, comme s'il y avait une époque qui avait été
15:53 vraiment remplie de paix et d'harmonie.
15:58 Peut-être que ce qui m'effraie, ce qui symboliserait la période actuelle, c'est l'idée d'une
16:08 polarisation, d'une division, d'une chose où tout doit s'exprimer en peu de temps
16:13 et du coup la nuance n'est plus possible.
16:15 Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
16:18 Fraternité, sans hésiter.
16:20 Et Dieu dans tout ça ?
16:21 Que fout-il exactement ? On le cherche.
16:24 Rien à perdre, c'est en salles le 22 novembre prochain.
16:27 Je veux juste citer les deux garçons, vos deux fils dans le film, parce qu'ils sont
16:30 vraiment bien.
16:31 Alexi Tonnelli et Félix Lefèvre.
16:34 Merci Virginie Lafeyra d'avoir été avec nous.
16:36 Belle journée à vous malgré tout !

Recommandée